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Institut pour une triarticulation sociale
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GA337b - Œuvres complètes de Rudolf Steiner - IDÉES SOCIALES, RÉALITÉ SOCIALE, PRATIQUE SOCIALE




TROISIÈME SOIRÉE DE SÉMINAIRE à l'occasion du premier cours universitaire anthroposophique. -
Dornach, le 11 octobre 1920 -
QUESTIONS SUR LA PRATIQUE ÉCONOMIQUE III.
DRITTER SEMINARABEND anläßlich des ersten anthroposophischen Hochschulkurses. -
Dornach, 11. Oktober 1920 -
FRAGEN ZUR WIRTSCHAFTLICHEN PRAXIS III.

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 337b 175-193  1999 11/10/1920



Original





Traducteur: FG v.01 - 2022 Editeur: SITE

 

L'action sociale comme une exigence complémentaire à côté de la fondation d’entreprises telles que Futurum et Jour qui vient. Le chemin pour surmonter le fossé social entre entrepreneurs et travailleurs ; la disparition des syndicats comme condition préalable. Comment on fait entrer l’idée de tri-articulation dans les têtes des humains. La technique manquante jusqu’à présent dans l'agitation. La nécessité d'un art personnel de l’agitation, adapté aux auditeurs. Le but des cours d’agitateurs planifiés à Stuttgart. L’ersatz des syndicats par associations entre dirigeant le travail et preneur du travail.


Die soziale Aktion als zusätzliches Erfordernis neben der Gründung von Unternehmungen wie Futurum und Kommender Tag. Der Weg zur Überwindung der sozialen Kluft zwischen Unternehmern und Arbeitern; das Verschwinden der Gewerkschaften als Voraussetzung. Wie man die Dreigliederungsidee in die Köpfe der Menschen hineinbringt. Die bisher fehlende Technik im Agitieren. Die Notwendigkeit einer persönlichen, auf die Zuhörer abgestimmten Agitationskunst. Der Zweck des geplanten Agitatorenkurses in Stuttgart. Der Ersatz der Gewerkschaften durch Assoziationen zwischen Arbeitleitenden und Arbeitnehmenden.

Roman Boos souhaite une discussion sur la manière dont on pourrait - selon l'avis des personnes se tenant dans la vie de l'économie - arriver, du point de vue économique, à ce que ce que l'on a travaillé ici pendant le cours universitaire ait ses conséquences fructueuses.

01

Roman Boos wünscht eine Aussprache darüber, wie man — nach Auffassung der im Wirtschaftsleben Stehenden — in wirtschaftlicher Hinsicht dahin kommen könne, daß das, was man hier während des Hochschulkurses gearbeitet hat, seine fruchtbaren Folgen habe.

Carl Unger : J'aimerais suggérer que les détenteurs d'expériences, de capacités et de connaissances économiques essaient de tendre des cornes d'approche à partir des différents centres, afin que les expériences puissent s'étendre là où il existe une possibilité d'aboutir à des relations réelles de type économique. Une liste a déjà été publiée chez "Futurum", sur laquelle les économistes devaient s'inscrire, afin que l'économique puisse se donner réellement.

02

Carl Unger: Ich möchte anregen, daß Träger wirtschaftlicher Erfahrun­gen, Fähigkeiten und Kenntnisse den Versuch machen, von den verschiede­nen Mittelpunkten Fühlhörner auszustrecken, damit die Erfahrungen hin­ausdringen können, dahin, wo eine Möglichkeit besteht, zu realen Bezie­hungen wirtschaftlicher Art zu gelangen. Es wurde bereits ja auch eine Liste aufgelegt beim «Futurum», wo die Wirtschafter sich eintragen sollten, damit Wirtschaftliches sich real ergeben könne.

J'aimerais citer certains phénomènes typiques de la vie de l'économie elle-même et prendre pour exemple une petite entreprise de la branche des machines. L'entreprise a été fondée par moi en 1906 pour fabriquer certaines pièces de machines dont la demande était tout de suite grande à l'époque. Après l'ouverture, il y a eu une grande crise en 1907, où les ventes étaient au ralenti. Il a alors fallu injecter de gros capitaux pour créer les bases techniques permettant de répondre à la demande. 1914 a d'abord été un point culminant ; lorsque la guerre a éclaté, tout s'est complètement arrêté ; la guerre elle-même a ensuite provoqué une sorte de demande impétueuse ; des difficultés sont apparues au niveau des matières premières, il a fallu créer des locaux. Et c'est ainsi que les grands capitaux sont entrés en jeu, il a fallu notamment créer de grands intérêts bancaires. A la fin de la guerre, un trafic économique apparemment favorable démarra ; il régnait une conjoncture anormalement élevée. Il était nécessaire de chercher de nouvelles voies avec les ouvriers, d'introduire de nouveaux points de vue ; la triarticulation a fait ses preuves dans la pratique en cela. Je peux seulement évoquer tout cela. Il y avait un grand besoin de capital. Le renchérissement s'est installé sans qu'il soit possible d'agir sur l'autre côté. Dans cette situation, il s'est avéré que l'entreprise industrielle était un gouffre à capitaux et il fallait se demander si une telle entreprise était viable dans le sens d'une vie de l'économie qui s'organiserait elle-même à l'avenir ou non. On se trouvait face à différentes alternatives : soit on cherchait à s'associer à des entreprises voisines pour remplacer les besoins en capitaux qui devaient être couverts par d'autres sources et qui laissaient espérer un avenir prometteur pour l'économie. Ou alors, pour ne pas être écrasé par le capitalisme, il fallait vendre à des communautés d'entreprises. Ou bien, troisièmement, il fallait envisager la possibilité d'arracher l'exploitation à l'ensemble de l'économie, de la démolir et de laisser la charrue passer sur le terrain. Mais cela n'était pas envisageable en raison des humains qui y travaillaient.

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Ich möchte gewisse typische Erscheinungen aus dem Wirtschaftsleben selbst anführen und dabei einen kleinen Betrieb der Maschinenbranche als Beispiel nehmen. Das Unternehmen wurde 1906 von mir gegründet, um gewisse Teile von Maschinen herzustellen, nach denen damals gerade gro­ßer Bedarf war. Nach der Eröffnung kam es 1907 zur großen Krise, wo der Absatz stockend war. Dann mußten große Kapitalien hineingesteckt wer­den, um die technischen Grundlagen zu schaffen, damit der Bedarf gedeckt werden konnte. 1914 war zunächst ein Höhepunkt; bei Ausbruch des Krie­ges stockte alles völlig; durch den Krieg selbst trat dann eine Art stürmi­scher Nachfrage ein; es stellten sich Rohstoffschwierigkeiten ein, Räum­lichkeiten mußten geschaffen werden. Und so trat Großkapital ein, ins­besondere große Bankkapital-Verzinsungen mußten geschafft werden. Mit Ende des Krieges setzte ein scheinbar günstiger Wirtschaftsverkehr ein ; es herrschte eine unnormal hohe Konjunktur. Es war notwendig, neue Wege mit der Arbeiterschaft zu suchen, neue Gesichtspunkte hereinzuwerfen; die Dreigliederung hat sich dabei praktisch bewährt. Ich kann das alles nur andeuten. Es bestand ein großer Kapitalbedarf. Die Teuerung setzte ein, ohne daß eine Gegensteuerung auf der anderen Seite möglich war. In dieser Situation zeigte sich, daß der Industriebetrieb ein Kapitalfresser war, und man mußte sich fragen: Ist ein solcher Betrieb lebensfähig im Sinne eines sich künftig selbst gestaltenden Wirtschaftslebens oder nicht? Man stand vor verschiedenen Alternativen: Entweder mußte man, um anstelle des überflutenden Kapitalbedarfs, der von anderer Seite gedeckt werden mußte, etwas zu stellen haben für die Wirtschaft, was für die Zukunft Hoffnungen ergibt, Anschluß suchen an irgendwelche benachbarten Betriebe. Oder man mußte, um nicht vom Kapitalismus erdrückt zu werden, an Betriebsge­meinschaften verkaufen. Oder drittens war die Möglichkeit zu erwägen, den Betrieb aus der ganzen Wirtschaft herauszureißen und niederzureißen und den Pflug über den Grund und Boden gehen zu lassen. Dies war aber wegen der darin arbeitenden Menschen nicht angängig.

C'est à partir de cette situation que s'est développée la nécessité d'une exploitation associative ; le lien réel avec une association s'est avéré absolument nécessaire, de sorte que l'exploitation est maintenant rattachée au Jour qui vient. Bien entendu, il ne s'agit que d'un premier début de ce qui doit se former à partir du Jour qui vient. Mais il existe au moins la possibilité de faire fonctionner une telle entreprise de manière saine sur le plan économique et d'avoir la possibilité de surmonter les crises à venir grâce à l'association avec le Jour qui vient et à la formation d'un centre. Ainsi, les expériences des uns et des autres peuvent être échangées avec les résultats de l'entreprise et ainsi de suite, ce qui conduira certainement à l'établissement de relations économiques réelles entre les humains qui se rencontrent de différents côtés. Voilà un exemple de la vie économique réelle telle qu'elle se présente aujourd'hui.

04

Aus dieser Situation heraus entwickelte sich die Notwendigkeit eines assoziativen Betriebes; die reale Anknüpfung an eine Assoziation erwies sich als unbedingt notwendig, so daß der Betrieb nun dem Kommenden Tag angeschlossen ist. Selbstverständlich handelt es sich nur um einen er­sten Anfang dessen, was sich aus dem Kommenden Tag herausgestalten soll. Aber es besteht wenigstens die Möglichkeit, in volkswirtschaftlich gesunder Weise einen solchen Betrieb in Gang zu halten und durch den Zusammenschluß mit dem Kommenden Tag und die Bildung eines Zen­trums die Möglichkeit zu haben, die bevorstehenden Krisen zu überstehen. So können die Erfahrungen der einzelnen mit den Betriebsresultaten und so weiter ausgetauscht werden, was dann gewiß auch dahin führen wird, daß sich zwischen den Menschen, die von verschiedenen Seiten her zu­sammmenkommen, reale wirtschaftliche Beziehungen ergeben können. Dies ein Beispiel aus dem wirklichen Wirtschaftsleben, wie es sich heute darstellt.

Roman Boos donne la parole au banquier Adolf Koch.

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Roman Boos erteilt das Wort an den Bankier Adolf Koch.

Adolf Koch : chers Mesdames et Messieurs ! Il n'est plus nécessaire de parler du comment et de la possibilité des associations après les explications impressionnantes du Dr Steiner hier. La question est tout d'abord de savoir ce que nous pouvons mettre en place aujourd'hui dans une telle économie d'association. Par exemple, l'industrie des fleurs artificielles ? Elle est aussi obligée de lever des capitaux, etc. Pour nous, il est nécessaire d'identifier les besoins du peuple allemand qui doivent être satisfaits. Si nous nous plongeons dans la vie pratique et que nous voyons que d'une part nous devons manger du pain pourri et que d'autre part l'industrie du luxe se développe et que d'énormes matières premières sont fournies, alors nous devons, nous qui voulons construire, nous demander partout : qu'allons-nous intégrer dans notre économie associative ? Si le Jour qui vient est en situation d'inclure aussi des exploitations agricoles, c'est absolument souhaitable ; mais nous devons voir partout que nous pouvons aussi inclure des industries de machines ou d'autres. C'est d'abord le soubassement sur lequel toute l'humanité peut reconstruire. Aujourd'hui, en Allemagne, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, et nous devons nous relever de nous-mêmes ; la nourriture, les vêtements, le charbon et ainsi de suite sont nécessaires. Deuxièmement, le Jour qui vient en tant que tel. Je parle ici en tant que professionnel de la banque et, comme je l'ai dit, sans avoir de relation réelle avec le Jour qui vient ; je parle en effet ici de manière tout à fait objective à partir de mes expériences. Si nous voulons nous libérer de l'État corrompu en Allemagne, une entreprise comme le Kommende Tag, telle qu'elle est conçue, est la solution pour nous libérer de toutes les choses pourries qui règnent actuellement en Allemagne. Tous ceux qui ont affaire au capital doivent sortir de l'ancien et entrer dans la triarticulation.

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Adolf Koch: Verehrte Damen und Herren! Über das Wie und die Mög­lichkeit der Assoziationen sich zu verbreiten, ist nicht mehr notwendig nach den eindrucksvollen Ausführungen Dr. Steiners gestern. Die Frage ist erstens: Was können wir heute in eine solche Assoziationswirtschaft hin­einstellen? Zum Beispiel die Kunstblumen-Industrie? Die ist ja auch ge­zwungen, Kapital aufzunehmen und so weiter. Für uns ist es nun einmal notwendig zu erkennen, welche Bedürfnisse im deutschen Volke überhaupt zu befriedigen sind. Wenn wir im Praktischen ganz hineingreifen ins Leben und sehen, daß wir auf der einen Seite verfaultes Brot essen müssen und daß auf der anderen Seite die Luxusindustrie auflebt und dafür ungeheure Rohmaterialien gegeben werden, dann müssen wir, die wir aufbauen wol­len, überall fragen: Was nehmen wir denn zunächst in unsere Assoziations­wirtschaft hinein? Wenn der Kommende Tag in der Lage ist, auch land­wirtschaftliche Betriebe in sich hineinzunehmen, so ist das durchaus wün­schenswert; aber wir müssen überall sehen, daß wir auch Maschinen- oder andere Industrie hineinnehmen können. Das ist zunächst die Unterlage, auf der die ganze Menschheit aufbauen kann. Wir sind heute in Deutschland auf uns selbst angewiesen, und wir müssen aus uns heraus wieder hoch­kommen; Ernährung, Kleidung, Kohlen und so weiter sind nötig. Zwei­tens: Der Kommende Tag als solcher. Ich spreche hier als Bankfachmann und, wie gesagt, ohne irgendwelche wirkliche Beziehung zum Kommenden Tag zu haben; ich spreche hier in der Tat ganz objektiv aus meinen Erfah­rungen heraus. Wenn wir uns befreien wollen von dem korrupten Staats­wesen in Deutschland, dann ist ein Unternehmen wie der Kommende Tag, so wie es gedacht ist, das Gegebene, um uns zu befreien von all dem faulen Zeug, das jetzt in Deutschland die Oberhand hat. Jeder, der mit Kapital zu tun hat, muß aus dem Alten heraus und in die Dreigliederung hinein.

Le papier-monnaie allemand n'est en fin de compte rien d'autre qu'une revendication envers le grand État corrompu lui-même. Si nous en sortons, nous nous libérons de ce papier-monnaie qui énerve tout le monde à cause de sa saleté, non seulement à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur. Les grandes banques berlinoises ont environ 40 milliards d'argent étranger, de l'argent d'épargne ; elles sont là comme une grosse araignée et aspirent tout l'argent libre disponible. Sur ces 40 milliards, environ 60 % sont placés en bons du Trésor, auxquels les communes et les villes ajoutent 15 % supplémentaires, de sorte que chaque personne est théoriquement mariée à l'État avec 750 marks. Comment s'en sortir ? - On le met dans le Jour qui vient, à condition que le Jour qui vient le mette dans des entreprises productives. Avec cela est donnée la possibilité que les humains peuvent se dire, en cas d'effondrement général : j'ai alors le rattachement à des entreprises productives. Là l'égoïsme du capitalisme aide donc ; avec capitalisme ; on a aussi en main un moyen d'éduquer les gens. Il n'est absolument pas condamnable dans la situation actuelle. Je parle en tant que professionnel de la banque. Je n'ai aucune relation avec l'une ou l'autre chose, de sorte que je parle en faveur de l'une ou de l'autre. Si l'on place dans le 'Jour qui vient' des humains qui veulent réellement ce qui est favorable, on a là le germe de la reconstruction, la cellule originelle pour la reconstruction. Je parle en tant que praticien à des gens dont je suppose qu'ils veulent entendre quelque chose sur la pratique bancaire.

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Das deutsche Papiergeld ist letzten Endes nichts weiter als ein Anspruch an den großen korrupten Staat selbst. Wenn wir uns daraus herausziehen, befreien wir uns von diesem Papiergeld, welches alle anödet wegen seiner Schmutzigkeit, nicht bloß äußerlich, sondern auch innerlich. Die Berliner Großbanken haben ungefähr 40 Milliarden fremde Gelder, Spargelder; sie sitzen wie eine große Spinne da und saugen heraus, was an freiem Geld vorhanden ist. Von diesen 40 Milliarden sind ungefähr 60% in Staatsschatz­anweisungen angelegt, wozu Gemeinden und Städte weitere 15% abgeben, so daß jeder Mensch theoretisch mit 750 Mark mit dem Staat verheiratet ist. Wie kommen wir da heraus? — Man gibt es in den Kommenden Tag, unter der Voraussetzung, daß es der Kommende Tag in produktive Unternehmen stecke. Damit ist die Möglichkeit gegeben, daß die Menschen im Falle des Gesamtzusammenbruchs sich sagen können: dann habe ich den Anschluß an produktive Unternehmen. Da hilft also der Egoismus des Kapitalismus; mit dem Kapitalismus hat man auch ein Mittel in der Hand, womit man die Leute erziehen kann. Er ist durchaus nicht verwerflich, wie die Situation heute steht. Ich spreche als Bankfachmann. Ich habe weder zu der einen noch der anderen Sache irgendwelche Beziehungen der Art, daß ich zugunsten des einen oder des anderen spreche. Wenn man in den Kommenden Tag Menschen hineinsetzt, die tatsächlich das wollen, was förderlich ist, so ist hier die Keimzelle gegeben für den Wiederaufbau, die Urzelle für den Wiederaufbau. Ich spreche als Praktiker zu Leuten, von denen ich annehme, daß sie über Bankpraxis etwas hören wollen.

Je demande aux messieurs avec qui j'ai négocié à Stuttgart en janvier de cette année de rester pour la fin. J'ai quelques remarques personnelles à faire.

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Die Herren, mit denen ich einmal im Januar dieses Jahres in Stuttgart zusammensaß und mit denen ich verhandelt habe, bitte ich, am Schluß noch zu bleiben. Ich habe ein paar persönliche Bemerkungen zu machen.

Rudolf Steiner : N'est-ce pas, vous venez d'entendre d'une manière tout à fait claire et professionnelle ce qui peut être dit sur un certain problème du point de vue de la pensée économique. Et je voudrais aussi apporter une contribution à ce sujet.

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Rudolf Steiner: Nicht wahr, Sie haben jetzt in einer ganz an­schaulichen und fachgemäßen Weise dasjenige gehört, was über ein gewisses Problem vom Standpunkt des wirtschaftlichen Den­kens aus gesagt werden kann. Und dazu möchte ich auch noch etwas beitragen.

Nous devons aujourd'hui - l'actualité nous l'enseigne - aborder chaque problème économique sous deux angles. L'un est celui qui a été exposé ici de manière très pertinente, l'autre est le côté social. Et même des entreprises telles que le Jour qui vient ou le Futurum - même si elles sont par ailleurs menées avec habileté et pertinence - dépendent du fait qu'elles soient également soutenues du point de vue social lorsque la situation dans laquelle nous ne pourrons plus travailler se prépare de plus en plus. Car, n'est-ce pas, nous pouvons bien sûr placer autant d'argent que nous voulons dans des entreprises productives - si nous ne pouvons plus travailler, nous ne pouvons pas non plus dépasser la crise économique. Ce que l'on peut faire d'un côté doit aussi être soutenu de l'autre par une action sociale. Celle-ci doit au moins être parallèle. Il suffit d'évoquer ce qui pourrait se passer aujourd'hui. Supposons qu'un patron d'usine soit aussi philanthrope que possible, qu'il fasse autant de choses pour ses ouvriers : s'il s'agit d'une grève générale, les ouvriers se mettront en grève - ou pas ?

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Wir müssen heute — das lehrt die Zeit — jedes wirtschaftliche Problem von zwei Seiten anfassen. Die eine Seite ist die, die ja hier sehr sachgemäß dargelegt worden ist, die andere Seite ist die sozia­le. Und auch solche Unternehmungen wie der Kommende Tag oder das Futurum — wenn sie sonst auch geschickt und sachgemäß geführt werden — hängen davon ab, daß sie auch von der sozialen Seite her dann gestützt werden, wenn sich der Zustand immer mehr und mehr vorbereitet, unter dem wir eben nicht mehr werden ar­beiten können. Denn, nicht wahr, wir können natürlich noch soviel Geld unterbringen in produktiven Unternehmungen — wenn nicht mehr gearbeitet werden kann, dann kommen auch wir nicht über die wirtschaftliche Krisis hinaus. Dasjenige, was man nach der einen Seite tun kann, muß auch nach der anderen Seite unterstützt werden durch eine soziale Aktion. Die muß mindestens Parallelge­hen. Sie brauchen ja nur anzudeuten, was heute etwa geschehen könnte. Nehmen wir an, ein Fabrikunternehmer sei noch so men­schenfreundlich, tue noch so viel für seine Arbeiterschaft: wenn es sich um einen Generalstreik handelt, so streiken die Arbeiter eben — oder nicht?

Cri : Oui ! Et tant que nous ne dépasserons pas cette question, il ne sera pas possible d'envisager un véritable assainissement de la vie de l'économie. C'est là que la question sociale doit absolument être introduite.

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Zuruf: Ja! Und solange wir über diese Frage nicht hinauskommen, solange ist es nicht möglich, Aussicht zu haben für eine wirkliche Gesun1 7R dung des Wirtschaftslebens. Hier muß die soziale Frage unbedingt hereingebracht werden.

Or, c'est donc tout de suite l'erreur que l'on a toujours commise ; on a pensé l'économie de telle sorte que l'on n'a pensé qu'à l'intérieur de la production et non pas jusqu'au travailleur manuel proprement dit. Dans notre système économique actuel, le travailleur manuel reçoit en réalité des déductions du capital, et non un salaire - vous devriez seulement y réfléchir, c'est vrai. C'est un fait réel, mais c'est quelque chose avec quoi on ne peut pas avancer. Et c'est pourquoi il est nécessaire que le principe associatif soit abordé de manière active et objective dès que nous aurons fait l'expérience que nous avons pu faire depuis le mois d'avril de l'année dernière. Il est nécessaire d'abandonner enfin cette vieille erreur selon laquelle il y a d'un côté le grand patronat, qui fait tout au plus quelque chose dans le sens patriarcal, et de l'autre les ouvriers, organisés en syndicats, de sorte que l'ouvrier individuel se trouve dans une situation terriblement difficile. Ce fossé doit d'abord être comblé, et cela ne peut pas se faire autrement qu'en préparant des associations réelles. Les associations réelles consistent justement en une association des gens d'un côté - du côté des entrepreneurs, du côté des dirigeants, du côté des travailleurs intellectuels - et de l'autre côté, des gens issus de la classe ouvrière. Dans un premier temps, il ne sera pas possible de former une association économique, une association économique réellement sociale, qui doit porter en elle le caractère [d'une collaboration entre] consommateurs et producteurs. Eh bien, les associations doivent avoir cet objectif, et cet objectif doit être poursuivi de manière rigoureusement agitatrice. Sinon, nous n'irons nulle part. Et ce but doit consister [d'abord] à amener les syndicats et les associations de prolétaires et d'ouvriers, aujourd'hui unilatérales, à se dissoudre, pour faire naître des associations entre les uns et les autres, afin que, lors de la crise économique, nous ayons des entreprises dans lesquelles nous puissions nous maintenir en tant qu'ouvriers. Vous aimeriez dire que ce n'est pas possible sinon absolument la vie économique devait s'effondrer. - Mais cela doit être essayé. Sans que nous ne nous posions l'objectif de faire exploser les syndicats et le gardions à l'œil, nous n'avancerons pas dans la vie de l'économie. Et des organisations doivent être fondées. Et il serait beaucoup plus utile de parler de cette voie pratique que d'élaborer des plans utopistes sur la manière dont les associations pourraient être créées dans l'État du futur. Il s'agit toujours de saisir la tâche suivante. La prochaine tâche est la dissolution, le dynamitage de toute la vie syndicale.

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Nun, das ist ja gerade der Fehler, den man immer begangen hat; man hat wirtschaftlich so gedacht, daß man eigentlich nur inner­halb der Produktion gedacht hat und nicht bis zum eigentlichen Handarbeiter. Der Handarbeiter bekommt ja in unserer jetzigen Wirtschaftsordnung in Wirklichkeit Abzüge vom Kapital ausbe­zahlt, nicht Lohn — Sie sollen sich das nur durchdenken, es ist wahr. Das ist der wirkliche Tatbestand, aber es ist etwas, womit man nicht weiterkommt. Und daher ist es notwendig, daß das assoziative Prinzip tatkräftig, in sachlicher Weise sofort in Angriff genommen wird, nachdem wir die Erfahrungen gemacht haben, die wir seit dem April des vorigen Jahres haben machen können. Es ist notwendig, daß endlich einmal jener alte Irrtum verlassen werde, daß es auf der einen Seite die Unternehmerschaft im großen gibt, die höchstens im patriarchalischen Sinne etwas tut, und daß es auf der anderen Seite die Arbeiterschaft gibt, stramm in Gewerkschaf­ten organisiert, so daß der einzelne Arbeiter unter einer furcht­baren Bedrängnis steht. Diese Kluft muß erst einmal überbrückt werden, und das kann nicht anders geschehen, als wenn Sie reale Assoziationen vorbereiten. Reale Assoziationen, die bestehen eben in einem Assoziieren der Leute von der einen Seite — von der Unternehmerseite her, der Leiterseite, der Seite der geistigen Ar­beiter — und auf der anderen Seite der Leute aus der Arbeiterschaft. Da wird sich ja zunächst eine wirtschaftliche, eine wirklich soziale wirtschaftliche Assoziation, die den Charakter [eines Zusammenar­beitens von] Konsumenten und Produzenten untereinander schon von sich selbst aus in sich tragen muß, nicht bilden lassen. Nun, die Assoziationen müssen dieses Ziel haben, und dieses Ziel muß stramm agitatorisch verfolgt werden. Wir kommen sonst nicht weiter. Und dieses Ziel muß darin bestehen, [zunächst] die Ge­werkschaften und die heute einseitigen Proletarier- und Arbeiter­verbände zur Auflösung zu bringen, um aus dem hervorgehen zu lassen zwischen der einen und der anderen Seite die Assoziationen, damit bei der wirtschaftlichen Krisis wir Unternehmungen haben, in denen wir uns Arbeiter erhalten können. Sie mögen sagen: Das ist nicht möglich, wenn nicht überhaupt das wirtschaftliche Leben zusammenbrechen soll. — Es muß aber versucht werden. Ohne daß wir uns das Ziel einer Sprengung der Gewerkschaften stellen und im Auge behalten, kommen wir im Wirtschaftsleben nicht weiter. Und es müssen Organisationen gegründet werden. Und über die­sen praktischen Weg könnte gesprochen werden viel nützlicher, als wenn utopistische Pläne aufgestellt werden über die Art und Wei­se, wie im Zukunftsstaat die Assoziationen gebildet werden könn­ten. Es handelt sich immer darum, die nächste Aufgabe zu ergrei­fen. Die nächste Aufgabe ist die Auflösung, die Sprengung des gesamten gewerkschaftlichen Lebens.

Oskar Schmiedel : Il est très difficile de parler après le Dr Steiner, parce qu'il a déjà exprimé les meilleures idées.

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Oskar Schmiedel: Es ist sehr schwer, nach Herrn Dr. Steiner zu sprechen, und zwar, weil er die besten Gedanken schon ausgesprochen hat.

Il est tout à fait vrai que nous n'avancerons pas si les organisations syndicales n'explosent pas. Mais comment y parvenir ? C'est tout l'enjeu. Le jour qui vient doit être l'éponge qui absorbera les 40 milliards d'épargnes. Je suis convaincu de l'excellence de l'idée de M. Koch de soutenir et de consolider nos efforts par le biais du capitalisme. Mais aujourd'hui, le Jour qui vient n'est rien d'autre [pour les étrangers] qu'un capitaliste, un capitaliste qui a besoin du capital et du profit pour soutenir ses ambitions. Je ne suis pas dupe. J'en ai déjà parlé avec des gens qui sont éloignés des aspirations ici, ils disent : la fin justifie les moyens.

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Es ist ganz richtig, wir kommen nicht vorwärts, wenn nicht die gewerk­schaftlichen Organisationen gesprengt werden. Aber wie bringt man das zuwege? Darum dreht es sich. Der Kommende Tag soll der Schwamm sein, die 40 Milliarden Spargelder aufzusaugen. Ich bin überzeugt von der Vor­trefflichkeit des Gedankens von Herrn Koch, unsere Bestrebungen kapita­listisch zu unterstützen, zu befestigen. Es ist aber der Kommende Tag [für Außenstehende] heute nichts anderes als auch wieder gewissermaßen ein Kapitalist, ein Kapitalist, der das Kapital braucht und den Profit braucht, um seine Bestrebungen zu fördern. Da kann man mir nichts vormachen. Ich habe mit Leuten schon darüber gesprochen, die fernstehen den Bestre­bungen hier, sie sagen: der Zweck heiligt das Mittel.

Certes, le Jour qui vient veut réaliser des profits, mais il veut utiliser ces profits pour tout autre chose que ce que font les capitalistes, il veut les utiliser pour le bien de la collectivité. Avant même de connaître le livre du Dr Steiner sur la triarticulation de l'organisme social, je me suis posé la question : comment sortir de l'horreur du socialisme et du capitalisme ? - Après avoir lu le livre, j'ai respiré et je me suis demandé : quel effet cela a-t-il sur les autres ? - Que la substance à transmettre aux autres soit incroyablement fragile, c'est certain. Et il ne peut pas en être autrement. On est confronté à la question : comment l'amener clairement aux autres ? -- Jusqu'à aujourd'hui, j'ai pu faire peu de conquêtes avec ce sujet, et c'est pourquoi je dois adresser la demande aux personnes ici réunies, qui connaissent et diffusent probablement les idées depuis bien plus longtemps que moi, de partager leurs pensées. Que de nouvelles personnes soient gagnées à l'idée de la triarticulation, que de nouvelles personnes soient toujours gagnées, c'est ce qui me paraît le plus important.

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Gewiß will der Kommende Tag Profite erzielen, aber er will den Profit zu etwas ganz anderem verwenden, als ihn Kapitalisten verwenden, er will ihn für das Wohl der Allgemeinheit verwenden. Ich habe, schon bevor ich das Buch Dr. Steiners über die Dreigliederung des sozialen Organismus gekannt habe, mir die Frage vorgelegt: Wie kommen wir aus diesem Schau­derhaften des Sozialistischen und des Kapitalismus heraus? — Nachdem ich das Buch gelesen hatte, atmete ich auf, und ich habe mich gefragt: Wie wirkt dies auf die anderen? — Daß der Stoff, um ihn anderen weiterzugeben, ungemein spröde ist, das ist gewiß. Und es kann gar nicht anders sein. Man steht vor der Frage: Wie bringt man es den anderen klar bei? -- Ich habe bis heute wenig Eroberungen damit machen können, und deswegen muß ich die Bitte an die hier Versammelten richten, die wahrscheinlich die Ideen viel länger kennen und verbreiten als ich, ihre Gedanken mitzuteilen. Daß neue Leute gewonnen werden für die Idee der Dreigliederung, immer neue Leute gewonnen werden, das halte ich für das Allerwichtigste.

Cri : C'est exact ! Ils se présentent devant les ouvriers comme devant un mur fermé. Même si les individus sont accessibles et raisonnables, vous vous heurtez immédiatement à une résistance ferme lorsque vous voulez introduire les idées dans une usine, vous vous heurtez à un mur fermé d'hommes de confiance et de dirigeants ouvriers eux-mêmes. Pour le directeur de l'industrie, s'il doit être responsable, c'est d'autant plus difficile qu'il n'est pas lui-même le propriétaire. Autrefois, on soutenait les gens en leur donnant de la nourriture, des vêtements ; ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les dirigeants ouvriers, qui ont la plupart du temps un horizon très limité, veulent seulement avoir la direction en main. L'ouvrier est un égoïste ; il se demande : qu'est-ce que je retire matériellement de la chose ? - Dans la triarticulation, rien n'est prévu pour le présent, tout au plus pour l'avenir. Par égoïsme, on dit alors souvent : "Je ne veux naturellement rien céder volontairement de mes droits, que mon père et moi avons acquis".

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Zuruf: Ganz richtig! Sie treten den Arbeitern gegenüber wie vor eine geschlossene Mauer. Wenn die einzelnen auch zugänglich und vernünftig sind, so stoßen Sie sofort auf fertigen Widerstand, wenn Sie die Ideen hineinbringen wollen in eine Fabrik, Sie stoßen auf eine geschlossene Mauer der Vertrauensmänner und der Arbeiterführer selbst. Für den Leiter der Industrie, wenn er ver­antwortlich sein soll, ist dies umso schwieriger, wenn er nicht selber der Besitzer ist. Früher hat man die Leute unterstützt mit Lebensmitteln, mit Kleidern; das ist heute nicht mehr der Fall. Die Arbeiterführer, die meistens einen sehr beschränkten Horizont haben, wollen nur die Führung in der Hand haben. Der Arbeiter ist ein Egoist; er fragt sich: Was habe ich ma­teriell von der Sache? — In der Dreigliederung ist für die Gegenwart nichts geboten, höchstens nur für die Zukunft. Es heißt dann oft aus Egoismus: Von meinen Rechten, die mein Vater und ich mir erworben haben, von denen will ich natürlich freiwillig nichts preisgeben.

Comme je l'ai dit, la substance est extrêmement fragile. Dans le Wurtemberg, vous avez sans aucun doute une situation beaucoup plus éclairée qu'en Haute-Autriche ; ce sont des demi-paysans et des demi-ouvriers industriels - ils ne sont pas disposés à recevoir des encouragements spirituels. Mais il doit y avoir un moyen. Et c'est ce qui m'intéresse. Toute la question de la triarticulation de l'organisme social est en fait aussi une question de pouvoir ; la violence en fait partie, afin d'inculquer même la meilleure pensée à l'humanité ; il faut aussi la contraindre au bien, au meilleur. Si j'avais quelques régiments de cavalerie, ce serait peut-être possible, ou alors il faut de l'argent, beaucoup d'argent. La presse n'en parle presque pas. Nous n'avons pas de temps à perdre. La question est de savoir comment aborder cela dans la pratique, afin de pouvoir avancer grâce à la force de la pensée.

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Der Stoff ist, wie gesagt, ungemein spröde. In Württemberg haben Sie zweifellos eine viel aufgeklärtere Lage als in Oberösterreich; das sind halbe Bauern und halbe Industriearbeiter — für geistige Anfeuerung nicht zu haben. Aber es muß einen Weg geben. Und das ist es, was mich interessiert. Die ganze Frage der Dreigliederung des sozialen Organismus ist eigentlich auch eine Machtfrage; Gewalt gehört dazu, um selbst den besten Gedanken der Menschheit beizubringen; auch zum Guten, zum Besten muß man sie zwingen. Wenn ich einige Regimenter Kavallerie hätte, wäre es vielleicht möglich, oder Geld, sehr viel Geld gehört dazu. In der Presse kommt fast gar nichts darüber. Wir haben keine Zeit zu verlieren. Es ist die Frage, wie das praktisch anzufassen ist, um doch durch die Stärke des Gedankens weiterzukommen.

Wilhelm von Blume : Je ne suis pas économiste et je ne prendrais peut-être pas la parole aujourd'hui si je n'y étais pas incité par les propos du dernier orateur. Je voudrais tout de suite expliquer une chose : je crois que la question de la triarticulation n'est pas une question de pouvoir, mais une question de confiance, et il s'agira avant tout de gagner la confiance de ceux qui sont concernés.

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Wilhelm von Blume: Ich bin kein Wirtschafter und würde ja vielleicht heute überhaupt nicht hier sprechen, wenn nicht gerade durch die Worte des letzten Herrn Redners ich dazu veranlaßt würde. Eines möchte ich gleich erklären: Ich glaube doch, daß die Frage der Dreigliederung letztlich keine Machtfrage, sondern eine Vertrauensfrage ist, und es wird vor allem darauf ankommen, das Vertrauen derer zu gewinnen, die es angeht.

De mon côté, j'ai essayé, lors de mes tournées de conférences, d'agir personnellement auprès des entrepreneurs et de ceux qui comptent aujourd'hui, en particulier en Rhénanie et en Westphalie, et j'ai appris beaucoup de choses. D'un point de vue très précis, une idée vient très vite à l'esprit de ces messieurs, c'est l'idée de l'autogestion de l'économie. On se sent tout de suite à l'aise. Ils continuent toutefois à penser en termes de capitalisme ; ils pensent pouvoir utiliser leur pouvoir pour écarter cet État, qui ne fait que les gêner de toutes les manières, et pour créer leur propre État économique, à la tête duquel se trouve finalement Hugo Stinnes. Toujours est-il que lorsqu'une séparation pure et simple entre l'État et l'économie est exigée, ils acceptent encore de remplir la chose de l'esprit nécessaire. Mais ils voient aussi très bien l'aspect social de toute l'affaire, sur lequel M. Steiner a tant insisté, mais ils se sont arrangés comme suit : Ils veulent continuer à développer la "communauté de travail" - ce mot-clé est utilisé -, ils veulent une communauté d'économie de peuple entre les capitalistes et les ouvriers. Et les ouvriers y répondent ici et là. Il me suffit de rappeler l'industrie du charbon, que les ouvriers pensent au fond de manière tout à fait capitaliste - les ouvriers pensent souvent de manière plus capitaliste que les capitalistes - ; ils voient très bien le profit qu'ils en tirent. Et toute l'économie continue à s'enfoncer dans l'abîme. Seuls les secteurs économiques tels que l'industrie du charbon parviennent à s'élever, tout comme l'ensemble du système bancaire, parce que l'on exige sans cesse des crédits pour le fonctionnement des entreprises. Les autres secteurs économiques disparaissent peu à peu. C'est là qu'il faut intervenir, qu'il faut faire comprendre aux travailleurs qu'ils ne sont pas seulement des producteurs, mais aussi des consommateurs, qu'il faut créer des communautés de travail du type de celle que M. Steiner a décrite hier. Il y a tout d'abord un grand danger à se contenter de dire aux gens que les entrepreneurs et les travailleurs doivent s'entendre. Il faut en toutes circonstances mener une politique de production et de consommation, et mener la production à partir de la consommation.

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Nun habe ich meinerseits auf Vortragsreisen versucht, auch ganz per­sönlich zu wirken bei Unternehmern und auch bei solchen, die etwas be­deuten heute; insbesondere auch im Rheinland und in Westfalen und habe so einiges erfahren. Von einem ganz bestimmten Gesichtswinkel aus geht ein Gedanke den Herren sehr schnell ein, das ist der Gedanke der Selbst­verwaltung der Wirtschaft. Man gewinnt sofort Fühlung. Allerdings wird weiter kapitalistisch gedacht; sie denken, daß sie ihre Macht benützen kön­nen, um diesen Staat, der ihnen ja auf allen Wegen nur lästig ist, beiseite-zuschieben und sich ihren eigenen Wirtschaftsstaat zu schaffen, an dessen Spitze dann schließlich Hugo Stinnes steht. Immerhin, wenn reinliche Scheidung von Staat und Wirtschaft gefordert wird, lassen sie noch gelten, die Sache mit dem nötigen Geiste zu füllen. Aber die soziale Seite der ganzen Sache, die Herr Dr. Steiner so stark betont hat, sehen sie auch ganz genau, sie haben sich aber folgendes zurechtgelegt: Sie wollen die «Arbeits­gemeinschaft» weiter ausbauen — dieses Stichwort wird benutzt —, sie wol­len eine Volkswirtschaftsgemeinschaft zwischen den Kapitalisten und den Arbeitern. Und die Arbeiter gehen hie und da darauf ein. Ich brauche nur zu erinnern an die Kohleindustrie, die die Arbeiter im Grunde genommen selbst ganz kapitalistisch sich denken — die Arbeiter denken vielfach kapi­talistischer als die Kapitalisten —; sie sehen den Profit, den sie dabei haben, sehr gut. Und die ganze Wirtschaft kommt aber dabei doch weiter in den Abgrund hinein. Nur diejenigen Wirtschaftszweige wie zum Beispiel die Kohleindustrie kommen in die Höhe, wie auf der anderen Seite auch das ganze Bankwesen, weil eben fortwährend Kredit für den Betrieb der Un­ternehmen gefordert wird. Die andern Wirtschaftszweige gehen allmählich zugrunde. Hier muß man einsetzen, man muß den Arbeitern klarmachen, daß sie nicht bloß Produzenten sind, sondern auch Konsumenten, daß Arbeitsgemeinschaften hergestellt werden in der Art, wie gestern Herr Dr. Steiner geschildert hat. Große Gefahr ist zunächst einmal vorhanden darin, daß man lediglich die Leute darauf hinweist: Unternehmer und Arbeiter sollen sich miteinander einigen. Man muß unter allen Umständen Produ­zenten- und Konsumentenpolitik treiben und die Produktion vom Konsum aus betreiben.

C'est ainsi que l'on peut faire passer les bonnes idées parmi les ouvriers. Les syndicats sont en effet aujourd'hui un lourd obstacle, car ils sont imprégnés de l'ancien esprit. Mais cette mauvaise loi sur les comités d'entreprise va ruiner les syndicats. Cette loi, qui n'est pas du tout conçue de cette manière, qui est conçue tout autrement, va détruire de plus en plus de syndicats dans un avenir pas si lointain que ça, ce qui fait que nous n'avons peut-être pas besoin de beaucoup d'aide dans cette direction, de sorte que nous n'avons qu'à montrer ce qui est positif, ce qui construit. On peut peut-être espérer qu'il en sera de même pour les autres questions. Il faut faire attention aux dangers et ne tolérer en aucun cas que l'on pousse la chose jusqu'au bout dans la mauvaise direction.

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Auf diesem Wege lassen sich die richtigen Gedanken hineinbringen in die Arbeiterschaft. Die Gewerkschaften sind heute in der Tat ein schweres Hindernis, weil von altem Geiste erfüllt. Aber dieses üble Betriebsrätegesetz wird die Gewerkschaften ruinieren. An diesem Gesetz, das ja gar nicht so gemeint ist, das ganz anders gemeint ist, werden in gar nicht ferner Zeit mehr und mehr die Gewerkschaften vollständig zugrundegehen, Zwischenruf: Sehr richtig! so daß wir vielleicht nach dieser Richtung gar nicht viel nachzuhelfen brau­chen, so daß wir bloß das Positive, das Aufbauende zu weisen brauchen. Vielleicht kann man hoffen, daß es auch in den anderen Fragen so gehen wird. Man muß auf die Gefahren achten und unter keinen Umständen dulden, daß in der falschen Richtung die Sache bis ans Ende getrieben wird.

Hans Schwedes : Je peux vous dire quelques mots sur les syndicats. En tant qu'enseignant, j'ai été amené à y donner des explications sur la triarticulation, sur l'idée des associations. Les dirigeants syndicaux, en liaison avec les dirigeants du parti, s'opposent bec et ongles aux nouvelles idées, et les dirigeants syndicaux craignent que les nouvelles idées ne leur fassent perdre leurs places et leurs postes dans les syndicats. Les ouvriers eux-mêmes, qui en général réfléchissent peu à ces choses, se laissent mener sans aucune volonté. Si nous expliquions et organisions les choses de la bonne manière, il serait déjà possible de toucher les ouvriers. Nous devons parvenir à une telle économie associative dans les plus brefs délais, car les circonstances nous y poussent. Nous ne pouvons en aucun cas attendre encore quelques années qu'un événement quelconque nous y aide. Une telle action devrait être intimement liée à l'action sociale, à une action sociale généreuse, qui fasse passer dans l'opinion publique l'idée de la triarticulation de l'organisme social. Les cercles de consommateurs sont eux aussi de plus en plus inquiets et exigent de plus en plus, d'une manière ou d'une autre, un droit de participation à l'élaboration des conditions, notamment à la fixation des prix. C'est précisément pour répondre à cet état d'esprit et pour introduire dans ce terrain quelque chose qui puisse nous aider à mettre en place une telle économie associative qu'il faudrait lancer une action généreuse en faveur de la triarticulation de l'organisme social.

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Hans Schwedes: Über die Gewerkschaften kann ich Ihnen einiges sagen. Ich bin als Lehrer hingeführt worden, um gerade dort über die Dreiglie­derung, über den Gedanken der Assoziationen Aufklärung zu geben. Die Gewerkschaftsführer, in Verbindung mit den Parteiführern, wehren sich mit Händen und Füßen gegen neue Gedanken, und die Gewerkschaftsfüh­rer fürchten, daß durch neue Gedanken ihre Gewerkschaftsstellen und -posten verlorengehen. Die Arbeiter selbst, die im allgemeinen wenig über diese Dinge nachdenken, lassen sich vollständig willenlos führen. Wenn von uns in der richtigen Weise aufgeklärt und organisiert wird, wäre es schon möglich, die Arbeiterschaft anzufassen. Wir müssen in kürzester Zeit zu einer solchen assoziativen Wirtschaft kommen, weil die Verhält­nisse dazu drängen. Wir können unter keinen Umständen noch einige Jah­re warten, bis irgendein Ereignis uns dazu verhelfen könnte. Mit einer solchen Aktion müßte im innersten verbunden sein die soziale Aktion, eine großzügige soziale Aktion, die in die öffentliche Meinung hinein den Gedanken der Dreigliederung des sozialen Organismus bringt. Auch die Konsumentenkreise werden immer unruhiger und verlangen immer mehr und mehr irgendwie ein Mitbestimmungsrecht bei der Gestaltung der Ver­hältnisse, insbesondere bei der Preisgestaltung. Gerade um diese Stim­mung aufzufangen und um in diesen Boden etwas hineinzubringen, was uns helfen kann, eine solche assoziative Wirtschaft zustandezubringen, müßte eine großzügige Aktion für die Dreigliederung des sozialen Orga­nismus einsetzen.

Nous avons entendu le Dr Steiner dire qu'il fallait créer un pont entre les ouvriers d'une part et les entrepreneurs d'autre part. Ce serait bien si nous, peut-être vous ici, je veux dire ceux d'entre vous qui sont là en tant qu'entrepreneurs, qui sont des praticiens dans la vie de l'économie, s'ils fondaient ici un rassemblement qui se donnerait pour objectif de créer des associations, c'est-à-dire de faire tout ce qui peut conduire à une telle création d'associations. Peut-être que l'un d'entre vous pourrait venir à Darmstadt, quelqu'un qui sait exactement ce qu'il en est, et y faire une conférence devant des entrepreneurs invités et y discuter exactement de l'idée d'association. Il y en aura certainement ici qui répondront à cette idée et qui discuteront avec ces entrepreneurs de la manière dont on peut faire un travail d'information avec les travailleurs. Si les entrepreneurs prenaient en charge les différents efforts de formation souhaités par les ouvriers, par exemple les efforts des universités, si les entrepreneurs y collaboraient, de sorte que des conférences puissent être organisées - il faudrait bien sûr qu'elles traitent précisément de ce qui va dans le sens des associations -, alors la confiance mutuelle pourrait donner lieu à des actions, et il serait alors possible de créer une ambiance dans le public.

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Wir haben von Dr. Steiner gehört, es muß eine Brücke geschaffen wer­den zwischen der Arbeiterschaft auf der einen Seite und den Unternehmern auf der anderen Seite. WiP wate es, wenn wir, ja vielleicht Sie hier, ich meine diejenigen von Ihnen, die als Unternehmer da sind, die Praktiker sind im Wirtschaftsleben, wenn die hier eine Vereinigung gründen würden, die sich das Ziel setzt, Assoziationen herbeizuführen, das heißt alles mögliche zu tun, was zu einer solchen Gestaltung von Assoziationen führen kann. Viel­leicht könnte jemand von Ihnen auch nach Darmstadt kommen, jemand, der genau Bescheid weiß, und dort einen Vortrag halten vor geladenen Unter­nehmern und dort den Assoziationsgedanken genau besprechen. Es werden sicher einige hier sein, die auf diesen Gedanken eingehen und mit diesen Unternehmern zusammen beraten, wie man mit den Arbeitern Aufklä­rungsarbeit treiben kann. Wenn die Unternehmer sich annehmen würden der verschiedenen Bildungsbestrebungen, die von den Arbeitern gewünscht werden, zum Beispiel von Hochschulbestrebungen, wenn da der Unterneh­mer mitarbeiten würde, so daß zum Beispiel Vorträge veranstaltet werden könnten — natürlich müßte in diesen gerade das behandelt werden, was auf die Assoziationen hingeht —, dann kann aus dem gegenseitigen Vertrauen heraus eine Möglichkeit zu Taten gefunden werden, dann wäre es auch möglich, in der Öffentlichkeit Stimmung zu machen.

Donc, pour trouver un point de départ pratique, je propose de créer un rassemblement libre d'entrepreneurs qui vise à promouvoir l'idée d'association en tant que telle de toutes les manières possibles, et ce par le biais de manifestations à Darmstadt, afin de gagner un terrain sur lequel on peut s'associer.

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Also um einen praktischen Anknüpfungspunkt zu finden, mache ich den Vorschlag, eine freie Vereinigung von Unternehmern zu gründen, die darauf ausgeht, den Assoziationsgedanken als solchen in jeder Weise zu fördern, und zwar durch Veranstaltungen in Darmstadt, um einen Boden zu gewinnen, auf dem angeschlossen werden kann.

Roman Boos : Il me semble qu'une autre attitude est nécessaire pour propager l'idée d'association. Pour les associations, il s'agit seulement qu'on les fonde d'une manière ou d'une autre, et non de propager les pensées en tant que telles. Et fonder une association patronale spécifique uniquement pour la propagande ne serait pas non plus la bonne chose à faire ; Futurum et le Jour qui vient doivent collaborer dans la pratique, de sorte que ces organisations les plus diverses travaillent ensemble, que ce qui est élaboré à l'école Waldorf et par la Fédération pour le travail universitaire et ce qui est représenté par la Fédération pour la triarticulation soit représenté avec la plus grande intensité, mais par tous ces groupes ensemble. Il ne faudrait pas que la triarticulation en tant que telle soit encore compromise si elle se présente simplement comme une affaire des milieux patronaux ! Il s'est avéré à plusieurs reprises que des ouvriers ont été arrachés à l'univers de pensée de leurs syndicats et de leurs partis au contact des membres de ces différents cercles. Par exemple, l'organisation de jeunesse bâloise a organisé une manifestation au cours de laquelle elle a expliqué comment ce type de pensée exigeait un autre type de formation de la pensée. De même, quelques semaines plus tard, une réunion a eu lieu avec des membres de l'association protestante des travailleurs. Dans les deux cas, la manière dont les gens ont ensuite écrit dans les journaux a montré qu'ils étaient sortis de leurs cercles de pensée habituels.

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Roman Boos: Mir scheint, bei der Propagierung des Assoziationsgedankens ist eine andere Einstellung nötig. Bei Assoziationen kommt es nur darauf an, daß man sie irgendwie praktisch begründet, und nicht darauf, daß man den Gedanken als solchen propagiert. Und rein zur Propagierung einen spezifischen Arbeitgeberverein zu gründen, wäre auch nicht das Richtige; es haben Futurum und Kommender Tag praktisch mitzuwirken, so daß eben diese verschiedensten Organisationen zusammenarbeiten, daß das, was in der Waldorfschule und vom Bund für Hochschularbeit erarbeitet wird und was vom Dreigliederungsbund aus vertreten wird, mit der stärksten Intensität vertreten wird, aber von allen diesen Gruppen gemeinsam. Nicht daß die Dreigliederung als solche womöglich noch kompromittiert wird, wenn sie sich bloß als eine Angelegenheit der Arbeitgeberkreise gibt! Es hat sich wiederholt gezeigt, daß durch Berührung mit den Angehörigen dieser verschiedenen Kreise Arbeiter herausgerissen worden sind aus der Gedankenwelt ihrer Gewerkschaften und Parteien. Zum Beispiel wurde bei der Basler Jugendorganisation hier eine Veranstaltung durchgeführt, wo auseinandergesetzt wurde, wie diese Art des Denkens eine andere Art der Gedankenformung erfordert. In ähnlicher Weise fand einige Wochen später mit Angehörigen der evangelischen Arbeitervereinigung ebenfalls eine Zu­sammenkunft statt. In beiden Fällen zeigte sich in der Art, wie die Leute nachher in den Zeitungen schrieben, daß sie herausgerissen waren aus ihren gewohnten Gedankenkreisen.

Et maintenant, la question du directeur Schmiedel : comment fait-on entrer l'idée de la triarticulation dans l'esprit des gens ? - Cela impressionne énormément un ouvrier lorsqu'on lui dit : des résultats et des connaissances scientifiques pour la médecine sont issus de ces pensées, car il vit dans ces choses, même si c'est de manière populaire. Cela lui fait une impression extraordinairement forte. Et c'est justement parce qu'il met tout sur le plan scientifique, même si ce n'est qu'en paroles, qu'il faut essayer d'avancer sur un large front, de travailler si possible sur le front le plus large.

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Und nun die Frage Direktor Schmiedels: Wie bekommt man eigentlich den Dreigliederungsgedanken in die Köpfe der Menschen hinein? — Einem Arbeiter imponiert es ungeheuer, wenn ihm gesagt wird: Aus diesen Ge­danken heraus kommen naturwissenschaftliche Ergebnisse und Erkenntnis­se für das Medizinische —, denn in diesen Dingen lebt er ja drinnen, wenn auch in populärer Weise. Das macht ihm außerordentlich starken Eindruck. Und gerade, weil er alles auf die wissenschaftliche Kante legt, wenn auch nur dem Wort nach, muß man versuchen, auf breiter Front vorwärtszu­kommen, möglichst auf der breitesten Front zu arbeiten.

Emil Leinhas : Le professeur von Blume a déjà fait allusion à la force dont il dit qu'elle "veut toujours le mal et crée toujours le bien". Je crois que l'on ne peut pas ignorer que cette force est active de manière extraordinairement forte. Je ne pense pas qu'il suffise de l'aider un tout petit peu, mais au vu de la situation actuelle, il faudra un travail et une efficacité des plus intenses pour que le bien en sorte et non le mal. Nous avons pour cela les idées de la triarticulation de l'organisme social, et si nous sommes bien placés, nous pouvons aussi transmettre ces idées. Et là, je dois dire à la remarque de M. Schmiedel selon laquelle la substance que nous avons devant nous est "friable" : je suis justement de l'avis contraire ; nous sommes nous-mêmes d'abord friables, dans la mesure où nous ne nous situons pas correctement à l'intérieur du sujet. C'est la véritable fragilité, et ce ne sont pas les "points essentiels" ni la triarticulation de l'organisme social qui sont fragiles. Ces dernières semaines, j'ai eu à m'occuper de substances assez fragiles, l'histoire du capitalisme. Je me suis assis tard le soir et j'ai lu quelques pages des "Kernpunkten". L'air frais s'est alors mis à circuler de tous les côtés ; on se rend compte que l'on est plongé dans la vie réelle. Ne vous inquiétez pas : la matière que nous avons sous les yeux dans "Kernpunkten" n'est pas friable, la friabilité est ailleurs.

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Emil Leinhas: Herr Professor von Blume hat bereits auf die Kraft hinge­wiesen, von der er sagt, daß sie «stets das Böse will und stets das Gute schafft». Ich glaube, man kann nicht verkennen, daß diese Kraft in außer­ordentlich starker Weise tätig ist. Ich glaube nicht, daß es genügt, nur ein klein wenig nachzuhelfen, sondern so, wie heute die Dinge liegen, wird es der allerintensivsten Arbeit und Wirksamkeit bedürfen, daß das Gute her­auskommen wird und nicht das Böse. Wir haben dazu die Gedanken der Dreigliederung des sozialen Organismus, und wenn wir richtig darinnen-stehen, können wir diese Gedanken auch weitervermitteln. Und da muß ich zur Bemerkung von Herrn Schmiedel, der Stoff sei «spröde», den wir da vor uns haben, sagen: Ich bin gerade der gegenteiligen Meinung; wir selbst sind zunächst spröde, indem wir nicht richtig in der Sache darinnenstehen. Das ist die tatsächliche Sprödigkeit, und nicht die «Kernpunkte» und nicht die Dreigliederung des sozialen Organismus sind spröde. Ich habe mich in den letzten Wochen mit recht spröden Stoffen zu beschäftigen gehabt, mit der Geschichte des Kapitalismus. Ich habe mich dann spät abends noch hingesetzt und ein paar Seiten in den «Kernpunkten» gelesen. Da strömte von allen Seiten auf einmal frische Luft; man merkt, daß man im wirklichen Leben drinnensteckt. Seien Sie unbesorgt: der Stoff, der uns vorliegt in den «Kernpunkten», der ist nicht spröde, sondern die Sprödigkeit liegt ganz woanders.

Mais il ne faut pas oublier une chose : il faudrait qu'il y ait beaucoup plus de gens pour que les choses avancent. M. Unger et M. Koch ont déjà fait quelques allusions à ce sujet : cette invitation à l'adresse de ceux qui veulent raccorder leur entreprise parce qu'elle ne peut plus exister seule est certainement nécessaire dans l'intérêt général. Il est également nécessaire d'inviter ceux qui ont des capitaux à ne pas les donner aux banques, où ils ne servent qu'à couler. Il est nécessaire de ne pas se contenter d'une approche économique unilatérale, mais d'agir de manière globale en matière d'éducation économique et sociale. Très peu a été fait dans ce domaine, et comme il reste énormément à faire dans un avenir proche, nous devons, dans la mesure où nous sommes impliqués dans la vie économique, commencer par des faits concrets et nous présenter devant l'humanité pour l'éclairer. Nous devrions pouvoir apporter des réponses à des questions telles que le lien entre la surproduction et l'esprit d'entreprise, la cellule originelle de la vie de l'économie, la quantité de travail social qui serait nécessaire si le travail était correctement réparti, ou encore la fixation des prix - autant de points, parmi tant d'autres, auxquels aucune réponse n'a encore été apportée.

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Nur darf man etwas nicht vergessen: Es müßten sehr viel mehr Men­schen da sein, dann könnte die Sache schon vorwärtsgehen. Es sind ja schon von Herrn Dr. Unger und Herrn Dr. Koch einige Andeutungen gegeben worden: Diese Aufforderung an die Adresse derjenigen, die ihren Betrieb anschließen wollen, weil er allein nicht mehr existieren kann, ist sicher im allgemeinen Interesse notwendig. Notwendig ist auch die Auffor­derung an diejenigen, die Kapital haben, es nicht den Banken zu geben, wo es nur dem Untergange dient. Es ist notwendig, nicht nur in einseitig wirt­schaftlicher Weise an das anzuknüpfen, sondern in umfassender Weise wirtschaftlich und sozial aufklärend zu wirken. Da ist noch sehr wenig getan worden, und da außerordentlich viel für die nächste Zeit zu tun ist, müssen wir, soweit wir im Wirtschaftsleben drinnenstehen, mit konkreten Tatsachen anfangen und aufklärend vor die Menschheit hintreten. Man müßte Antworten geben können auf solche Punkte wie zum Beispiel der Zusammenhang zwischen der Überproduktion und dem Unternehmertum oder die Urzelle des Wirtschaftslebens oder wieviel gesellschaftliche Arbeit eigentlich überhaupt notwendig wäre, wenn die Arbeit in richtiger Weise verteilt wäre, oder die ganze Preisgestaltung — das sind Punkte neben vielen anderen, auf die bisher noch keine Antworten gegeben wurden.

Je voudrais adresser une demande concrète aux personnes présentes. J'aimerais demander à ceux qui pensent être en mesure de collaborer sur ce terrain d'aider par des conférences et autres, mais surtout d'écrire quelque chose sur les choses concrètes de la vie économique, qui ne devraient pas seulement tenir compte de l'économique, mais aussi du social. J'aimerais vous inviter à me contacter pour des contributions d'économie de peuple ou économiques.

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Ich möchte eine konkrete Aufforderung an die Anwesenden richten. Ich möchte diejenigen bitten, die glauben in der Lage zu sein, auf diesem Bo­den mitarbeiten zu können, daß sie durch Vorträge und dergleichen helfen, vor allem aber auch, daß sie etwas schreiben über die konkreten Dinge des Wirtschaftslebens, die aber nicht nur einseitig das Wirtschaftliche, sondern auch das Soziale berücksichtigen müßten. Ich möchte die Aufforderung an Sie richten, sich bei mir zu melden für volkswirtschaftliche oder ökonomi­sche Beiträge.

Roman Boos : J'aimerais me joindre à la suggestion de Monsieur Leinhas et demander s'il ne serait pas possible de fonder, au Jour qui vie t, un département permanent de sciences économiques qui aurait ses organes dans l'Alliance pour la triarticulation, donc une sorte de centrale qui aurait justement pour tâche de relier ce qui est pratique économique avec la science économique.

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Roman Boos: Ich möchte mich dieser Anregung des Herrn Leinhas an­schließen und fragen, ob es nicht möglich wäre, beim Kommenden Tag eine ständige wirtschaftswissenschaftliche Abteilung zu begründen, die ihre Organe dann hätte in dem Bund für Dreigliederung, also eine Art Zentrale, die eben die Aufgabe hätte, dasjenige, was wirtschaftliche Praxis ist, zu verbinden mit der Wirtschaftswissenschaft.

Rudolf Steiner : seulement quelques mots. C'est toujours une mauvaise chose lorsqu'une pensée importante lancée dans la discussion n'est pas poursuivie par la suite. Et une pensée importante était celle que Monsieur Schmiedel a lancée concernant la question : comment pouvons-nous vraiment faire entrer la triarticulation de l'organisme social dans les têtes ou dans les actes des humains ? - Je crois que j'ai bien compris la pensée dans ce sens. Et là, j'aimerais avant tout attirer l'attention sur un point qui n'a pratiquement jamais été pris en compte de manière approfondie.

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Rudolf Steiner: Nur ein paar Worte. Es ist immer eine mißliche Sache, wenn ein wichtiger Gedanke, der in die Diskussion hinein­geworfen wird, dann nicht fortgesetzt wird. Und ein wichtiger Gedanke war der, den Herr Dr. Schmiedel hineingeworfen hat bezüglich der Frage: Wie bekommen wir eigentlich die Dreigliede­rung des sozialen Organismus wirklich in die Köpfe beziehungs­weise in die Taten der Menschen hinein? — Ich glaube, ich habe den Gedanken in dieser Weise richtig verstanden. Und da möchte ich vor allen Dingen auf eines aufmerksam machen, was eigentlich kaum jemals schon irgendwie gründlich berücksichtigt worden ist.

Vous voyez, au fond, nous n'avons pas du tout développé d'habileté, de véritable habileté rationnelle dans l'agitation. Nous ne savons tout simplement pas faire de l'agitation. Premièrement, nous n'avons pas de pratique ; nous n'avons pas non plus la propension à acquérir une pratique de l'agitation. Deuxièmement, nous n'avons pas non plus chez la plupart des personnalités la tendance à se décider réellement à faire ce qui est nécessaire : déployer une efficacité personnelle. Certes, nous devons aussi agir par l'intermédiaire de l'encre/le noir d'imprimerie, et nous avons montré, en fondant le journal de la triarticulation, que nous tenons compte du fait que c'est nécessaire. Mais tout cela reste inefficace si nous ne pouvons pas passer à une véritable agitation personnelle. Schmiedel me donnera probablement raison si je lui dis : je saurais, comme je le fais pour les troncs de chênes de la région de Homer - je connais les gens là-bas -, je saurais aussi, si je devais me limiter à ce cercle, comment je devrais présenter la triarticulation aux paysans de cette région, si je ne pouvais être que là et agir. Mais c'est justement cela : nous nous trouvons aujourd'hui à un point de l'évolution de l'humanité, notamment en Europe centrale et occidentale, où nous ne sommes absolument pas compris si nous ne parlons pas la langue des humains. Pensez donc : il est impossible de parler aujourd'hui dans une assemblée d'ouvriers comme dans une assemblée d'entrepreneurs, non pas parce que vous voulez parler dans la bouche des gens, mais simplement parce que vous devez être compris. Et à cet égard, il faut dire qu'un grand nombre de nos amis doivent vraiment commencer par acquérir une sorte d'habileté, une sorte de technique. Vous voyez, j'ai fait la conférence de Daimler, n'est-ce pas. Les quinze premiers jours de notre activité à Stuttgart ont montré les choses : Si l'on avait continué dans cette direction, les adeptes se seraient beaucoup développés. Au lieu de cela, la conférence de Daimler a été imprimée et, n'est-ce pas, on a reçu l'écho de la conférence de Daimler de la part de quelque curé paysan ; oui, qu'il ne puisse pas comprendre de lui-même ce qui a été dit pour les ouvriers de Daimler, cela va de soi. Donc, avant toute chose, connaître la vie, c'est de cela qu'il s'agit.

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Sehen Sie, wir haben ja im Grunde genommen gar keine Ge­schicklichkeit entwickelt, wirkliche rationelle Geschicklichkeit im Agitieren. Wir können eben einfach nicht agitieren. Erstens haben wir keine Praxis; wir haben auch keine Neigung, uns Praxis zu erwerben für das Agitieren. Zweitens haben wir bei den meisten Persönlichkeiten auch nicht die Neigung, wirklich sich zu ent­schließen, ihrerseits dasjenige zu tun, was notwendig ist: persönli­che Wirksamkeit zu entfalten. Gewiß, wir müssen auch durch die Druckerschwärze wirken, und wir haben ja gezeigt durch die Be­gründung der Dreigliederungszeitung, daß wir eben auch berück­sichtigen, daß man das muß. Aber all das bleibt unwirksam, wenn wir nicht übergehen können zu einer wirklichen persönlichen Agitation. Dr. Schmiedel wird mir wahrscheinlich Recht geben, wenn ich ihm sage: Ich wüßte, gerade wie ich den Eichenstämmen aus der Homer Gegend — ich kenne dort die Leute —, ich wüßte ungefähr auch, wenn ich mich gerade beschränken sollte auf diesen Kreis, wie ich den dortigen Bauern die Dreigliederung unterbreiten müßte, wenn ich nur dort sein könnte und wirken könnte. Aber das ist es gerade: Wir stehen heute auf einem Punkte der Mensch­heitsentwicklung, namentlich in Mittel- und Westeuropa, wo wir durchaus nicht verstanden werden, wenn wir nicht in[ der Sprache der Menschen reden. Denken Sie doch nur einmal: Es ist rein un möglich, heute in einer Arbeiterversammlung so zu reden wie in einer Unternehmerversammlung -- nicht aus dem Grunde, weil Sie den Leuten in den Mund hinein reden wollen, sondern einfach, weil Sie verstanden werden sollen. Und in dieser Beziehung, muß man sagen, müssen sich eine größere Anzahl unserer Freunde wirklich erst einmal eine Art Geschicklichkeit, eine Art Technik aneignen. Sehen Sie, ich habe den Daimler-Vortrag gehalten, nicht wahr. Die ersten vierzehn Tage unseres Wirkens in Stuttgart haben ja die Dinge gezeigt: Hätte man in dieser Richtung fortgewirkt, die Anhängerschaft wäre sehr stark gewachsen. Stattdessen wurde der Daimler-Vortrag gedruckt und, nicht wahr, dann kriegte man das Echo des Daimler-Vortrags von irgendeinem bäurischen Pfarrer; ja, daß der nicht das für die Daimler-Arbeiter Gesprochene verstehen kann von sich aus, das ist ja ganz selbstverständlich. Also vor allen Dingen das Leben kennenlernen, das ist es, um was es sich handelt.

Jusqu'à présent, nous avons toujours fait nous-mêmes les erreurs les plus importantes. Dans l'agitation de triarticulation, nous les avons commises en n'appliquant aucune technique d'agitation, mais en ayant seulement une certaine préférence pour telle ou telle direction d'agitation et en croyant toujours que les humains allaient suivre cette direction, qu'ils allaient se faire des idées dans cette direction et qu'elles seraient alors justes. Eh bien, vous entrez dans une assemblée d'ouvriers et vous leur dites la même chose [qu'à d'autres personnes auparavant]. Bien sûr, on peut aussi le faire, mais il faut le dire dans le langage de chacun. Nous ne nous sommes pas approprié cela, et c'est en cela que je trouve une certaine opposition, justement au sein du mouvement de la triarticulation. La majorité est telle qu'elle ne veut absolument pas sortir, surtout en pratique, de ce, je dirais, monisme de l'agitation, qu'elle ne veut pas s'engager à créer la possibilité d'accéder réellement aux gens. C'est cette opposition interne qui doit être surmontée, que nous devons dépasser. C'est une sorte d'opposition pratique qui se fait au sein de larges cercles du mouvement de la triarticulation. Les gens veulent faire de l'agitation comme cela leur plaît et non comme le monde l'exige. Je n'ai cessé d'insister sur ce point : ce qui compte, ce n'est pas que la chose nous plaise, mais que nous la fassions comme les faits l'exigent. Et je l'ai montré en pratique en essayant une fois de faire une sorte de test pour l'exemple d'une manière nouvelle. Je voulais avoir une communauté d'agitateurs ; je voulais que cinquante personnes soient choisies en Europe centrale pour suivre un cours d'agitateurs à Stuttgart, afin de pouvoir ensuite déterminer personnellement comment les choses devaient être gérées. Cela ne peut pas se faire par le biais de l'encre d'imprimerie, où l'on présente à l'ouvrier la même chose qu'à l'entrepreneur. Un cours d'agitateurs aurait dû être organisé, mais cette entreprise si importante n'a tout simplement pas abouti, parce que l'on n'a pas trouvé de personnes qui soient amenées à diffuser de cette manière un art de l'agitation vraiment personnel.

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Die hauptsächlichsten Fehler haben wir bisher immer noch selber gemacht. In der Dreigliederungs-Agitation haben wir sie ge­macht, indem wir keine Technik der Agitation ausgeführt haben, sondern nur eine gewisse Vorliebe für diese oder jene Agitations­richtung hatten und immer glaubten, die Menschen würden dieser Richtung folgen, sie würden sich in dieser Richtung Gedanken machen und die seien dann richtig. Nun, dann geht man hinein in eine Versammlung von Eisenarbeitern und sagt ihnen dasselbe [wie vorher anderen Leuten]. Gewiß, das kann man auch, aber man muß es in der Sprache eines jeden sagen. Das haben wir uns nicht ange­eignet, und darin finde ich eine gewisse Opposition gerade inner­halb der Dreigliederungsbewegung. Die Mehrheit ist ja so, daß sie durchaus nicht heraus will, vor allen Dingen praktisch nicht heraus will aus diesem, ich möchte sagen Monismus des Agitierens, die nicht sich dazu bekennen will, nun die Möglichkeit zu schaffen, wirklich den Zugang zu den Leuten zu finden. Diese innere Oppo­sition, die ist es, die einmal überwunden werden muß, über die wir hinauskommen müssen. Es ist das eine Art praktische Opposition, die gemacht wird innerhalb weiter Kreise auch der Dreigliede­rungsbewegung. Die Leute wollen so agitieren, wie es ihnen gefällt, und nicht, wie es die Welt erfordert. Ich habe immer wieder und wiederum darauf hingewiesen: Darauf kommt es nicht an, daß uns die Sache gefällt, sondern daß wir es so machen, wie es die Tatsachen erfordern. Und praktisch habe ich das gezeigt, indem ich einmal versuchte, in einer neuen Weise eine Art Probe aufs Exempel zu machen. Ich wollte haben eine agitatorische Gemeinschaft; ich wollte haben, daß in Mitteleuropa fünfzig Leute ausgesucht werden, die in Stuttgart einen Agitatoren-Kurs durchmachen, damit dann persönlich ausgemacht würde, wie die Dinge zu handhaben sind. Es geht eben einfach nicht auf dem Weg der Druckerschwärze, wo man dem Arbeiter dasselbe vorlegt wie dem Unternehmer. Ein Agitatorenkurs hätte organisiert werden sollen, aber aus dieser so wichtigen Unternehmung wurde eben einfach nichts, weil man keine Leute fand, die dazu gebracht wurden, in dieser Weise nun wirklich persönliche Agitationskunst zu verbreiten.

Tant que nous ne nous sommes pas vraiment attelés à cette œuvre d'agitation personnelle, la question posée par le Dr. Schmiedel a soulevé. Mais on ne peut pas y répondre par des discussions, mais seulement par une telle activité.

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Solange wir nicht wirklich an dieses Werk der persönlichen Agitationskunst gegangen sind, solange gilt allerdings die Frage, die Dr. Schmiedel aufgeworfen hat. Aber durch Diskussionen kann sie nicht beantwortet werden, sondern nur durch eine solche Tätigkeit.

Un participant à la discussion : Monsieur Dr. Steiner parle du fait que les ouvriers eux-mêmes ne savent pas ce qu'ils veulent. Et si je veux essayer de formuler ce que veulent les ouvriers, cela ne sort pas tout de suite de manière systématique, mais plutôt de manière erratique. Quand les ouvriers font de l'agitation, ils ont entre eux un certain sentiment de solidarité ; cela vient du fait que les gens ont travaillé ensemble. Le Dr Steiner a dit qu'il fallait faire exploser les syndicats. J'ai passé quelques semaines à Berlin, j'ai vu à quel point les choses étaient paresseuses et que l'on cherchait partout. Pourquoi ne pas montrer le chemin aux gens par une action pratique ? Ne sera-t-il pas possible que l'ouvrier, qui ne peut rien apporter d'autre que son travail, ait lui aussi une place où il puisse se dire : Bien, si je peux apporter ma force de travail quelque part, si je peux travailler [dans le Jour qui vient], si j'y ai une position de travailleur, alors je suis déjà prêt à me penser dans la science de l'esprit. Si quelqu'un réfléchit à son travail, il peut en faire le double. Et on peut s'aider mutuellement, intervenir ici et là, on peut dire : laisse tomber, je vais t'aider. - Si on pouvait dire maintenant : si vous voulez vous détacher du syndicat, vous pouvez aller quelque part, vous avez une place, même si c'est dans l'agriculture. - si seulement nous avions l'occasion de travailler dans le 'Jour qui vient' ! N'est-il pas possible que le Jour qui vient crée cette opportunité pour que des travailleurs puissent y être employés ? Je sais bien qu'on objectera qu'il ne faut pas attirer tout le monde à Stuttgart ; nous avons aussi besoin d'ouvriers ailleurs. Mais il faut commencer là. Nous devons avoir des gens qui, si nous en arrivons là, ne feront pas grève, qui poursuivront le travail à partir de leur conscience. Les voies sont indiquées par le Jour qui vient. Il s'agit de trouver des travailleurs manuels, et si nous les avons, la chose continuera à se développer à partir de cette cellule de base.

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Ein Diskussionsteilnehmer: Herr Dr. Steiner spricht davon, daß die Ar­beiter selbst nicht wissen, was sie wollen. Und wenn ich nun versuchen will, das zu formulieren, was die Arbeiter wollen, so kommt das nicht gleich systematisch heraus, sondern mehr sprunghaft. Wenn Arbeiter agi­tieren, da haben sie untereinander ein gewisses Gefühl der Verbundenheit; das kommt daher, weil die Leute zusammen gearbeitet haben. Dr. Steiner sagte, es komme darauf an, die Gewerkschaften zu sprengen. Ich war einige Wochen in Berlin, habe gesehen, wie faul die Sache steht und daß man überall sucht. Warum zeigt man den Leuten nicht den Weg durch eine praktische Tat? Wird es nicht möglich sein, daß auch der Arbeiter, der nichts sonst bringen kann als seine Arbeit, daß der einen Platz hat, wo er sich sagen kann: Gut, wenn ich meine Arbeitskraft irgendwo hinbringen kann, wenn ich [im Kommenden Tag] arbeiten kann, dort eine Stellung als Arbeiter habe, so bin ich schon bereit, mich in die Geisteswissenschaft hineinzudenken. Wenn jemand seine Arbeit überlegt, kann er ja das Dop­pelte leisten. Und man kann einander helfen, da und dort eingreifen, man kann sagen: laß das einmal, ich werde dir helfen. — Wenn man jetzt sagen könnte: Wenn ihr euch loslösen wollt von der Gewerkschaft, dann könnt ihr irgendwo Kommen- hingehen,, da habt ihr einen platz, und wenn es auch die Landwirtschaft ist. — wenn wir nur die Gelegenheit hätten im Kommenden Tag zu arbeiten! Ist es nicht möglich, daß der Kommende Tag diese Gelegenheit schafft, daß Arbeiter dort beschäftigt werden können? Ich weiß ja wohl, daß man dagegen einwenden wird, daß man nicht alle Leute nach Stuttgart ziehen soll; wir brauchen auch anderwärts Arbeiter. Aber man muß dort beginnen. Wir müssen Leute haben, die, wenn es soweit kommt, nicht streiken, die aus ihrem Bewußtsein heraus die Arbeit weiter­führen. Die Wege sind gezeigt durch den Kommenden Tag. Es handelt sich darum, daß wir die Handarbeiter finden, und wenn wir die haben, wird von dieser Keimzelle aus die Sache weiter sich entwickeln

Roman Boos : Nous ne sommes pas compétents pour voter pour le Jour qui vient. Pour le reste, cela dépend bien sûr des circonstances du Jour qui vient, si ce qui est certainement idéal peut être réalisé dans la pratique. Je vous demande d'être aussi brefs que possible. Nous avons encore quatre orateurs prévus.

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Roman Boos: Wir sind nicht kompetent, abzustimmen für den Kommen­den Tag. Im übrigen hängt es selbstverständlich von den Umständen des Kommenden Tages ab, ob das, was sicher ideal ist, ob das praktisch ver­wirklicht werden kann. Ich bitte, sich möglichst kurz zu fassen. Wir haben noch vier Redner vorgesehen.

Un autre participant à la discussion : j'aimerais faire savoir que j'ai été actif pendant de longues années dans les syndicats en tant qu'agitateur de la vieille école. Et je voudrais suggérer, si nous pouvions poursuivre la discussion pour que je puisse transmettre un peu de mon expérience à ces gens. J'ai supposé qu'il n'y avait aujourd'hui que des économistes, des employeurs en quelque sorte, entre eux.

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Ein anderer Diskussionsteilnehmer: Ich möchte mitteilen, daß ich lange Jahre in Gewerkschaften tätig gewesen bin als einer der Agitatoren von altem Schrot und Korn. Und ich möchte vorschlagen, ob wir das Gespräch nicht mal fortsetzen könnten, damit ich etwas von meinen Erfahrungen an diese Leute weitergeben könnte. Ich habe angenommen, es wären heute nur Wirtschafter, gewissermaßen Arbeitgeber unter sich.

Roman Boos : On pourrait peut-être organiser une autre manifestation dans les prochains jours.

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Roman Boos: Vielleicht kann man in den nächsten Tagen noch einmal eine Veranstaltung machen.

Franz Dreidax : Si nous répondions au besoin de logements des ouvriers en commençant à construire eux-mêmes les maisons et en achetant tous les matériaux nécessaires aux usines du Jour qui vient, cela me semblerait être un moyen d'étendre toujours plus les cercles sur une base tout à fait naturelle. Il faudrait bien sûr que le Jour qui vient le lance.

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Franz Dreidax: Wenn wir das Bedürfnis der Arbeiter nach Wohnungen dadurch befriedigen würden, daß die Arbeiter die Häuser selber zu bauen anfangen und alles Material dazu von den Fabriken des Kommenden Tages beziehen, so schiene mir dies ein Weg, daß auf ganz natürlicher Grundlage immer weitere Kreise gezogen werden könnten. Das müßte natürlich der Kommende Tag lancieren.

Roman Boos : Nous entrons maintenant un peu trop dans la politique de construction, qui est un problème en soi ; il existe une grande littérature et une grande pratique à ce sujet. La question de savoir si nous devons parler ici des possibilités des coopératives de construction relève d'un autre domaine.

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Roman Boos: Wir kommen nun etwas zu sehr in die Baupolitik hinein, die ein eigenes Problem ist; eine große Literatur und Praxis ist darüber vorhanden. Ob wir uns nun hier über die Möglichkeiten von Baugenossen­schaften unterhalten sollen, liegt auf einem anderen Gebiet.

Mais aujourd'hui, celui qui n'est pas membre d'un syndicat ne trouve plus de travail nulle part ; il doit mourir de faim avec femme et enfant. Les autres ouvriers le tuent s'ils l'attrapent. Il faut donner aux ouvriers la possibilité, la sécurité et la confiance qu'ils peuvent continuer à travailler. Et si nous commençons à construire des maisons, à cultiver des terrains et ainsi de suite, il pourrait peut-être y avoir peu à peu une circulation alternée avec les localités environnantes. Les produits agricoles peuvent approvisionner les ouvriers des usines de la ville. Et vice-versa aussi. Je ne sais pas encore comment cela peut se faire à grande échelle, mais je vois une idée de la possibilité d'obtenir un intérêt mutuel et de faire naître la confiance, une vraie confiance. Il est déjà écrit dans les "points essentiels" que la confiance est nécessaire. Je ne vois pas d'autre solution. Je ne veux pas parler de faire exploser les syndicats s'il n'y a pas en même temps la certitude que l'ouvrier pourra encore exister par la suite.

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Aber wer heute nicht in einer Gewerkschaft ist, der findet nirgends mehr Arbeit; er muß verhungern mit Frau und Kind. Die anderen Arbeiter er­schlagen ihn, wenn sie ihn erwischen. Es muß den Arbeitern die Möglich­keit gegeben werden, die Sicherheit und das Vertrauen, daß er auch weiter­hin arbeiten kann. Und wenn wir nun mit dem Häuserbauen anfangen, zugleich auch Grundstücke landwirtschaftlich bebauen und so weiter, so könnte vielleicht mit den umliegenden Ortschaften allmählich ein Wechsel­verkehr stattfinden. Von den landwirtschaftlichen Produkten können die Fabrikarbeiter in der Stadt versorgt werden. Und auch umgekehrt. Ich weiß noch nicht, wie es ins Große gehen kann, sehe aber einen Gedanken der Möglichkeit, wie wir gegenseitiges Interesse bekommen und wie Ver­trauen Platz greift, wirkliches Vertrauen. Es steht auch schon in den «Kernpunkten», daß Vertrauen nötig ist. Ich weiß keinen andern Ausweg. Ich möchte nicht von der Sprengung der Gewerkschaften sprechen, wenn es nicht zugleich die Sicherheit gibt, daß der Arbeiter nachher überhaupt noch existieren kann.

Roman Boos : Je voudrais rappeler que toutes ces entreprises doivent être financées par le Jour qui vient. Si l'action de financement réussit comme elle devrait objectivement réussir, il serait évidemment très précieux de créer de tels corps économiques. Dès que ces entreprises économiques seront florissantes...

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Roman Boos: Ich möchte daran erinnern: Alle diese Unternehmungen müssen auch finanziert werden vom Kommenden Tag. Wenn die Finanzie­rungsaktion so gelingt, wie sie objektiv eigentlich gelingen müßte, wäre es selbstverständlich sehr wertvoll, solche Wirtschaftskörper zu schaffen. So­bald diese wirtschaftlichen Unternehmungen hier florieren ...

Un orateur de Wroclaw : "Il faudrait reparler de la question du dynamitage des syndicats et de la formation des agitateurs. J'aimerais demander à ces messieurs que lors de la prochaine réunion, on parle directement de trouver des moyens pour que cette action puisse effectivement être menée. Cela a déjà été manqué une fois.

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Ein Diskussionsredner aus Breslau: Über die Frage der Sprengung der Gewerkschaften und die Ausbildung der Agitatoren sollte noch einmal gesprochen werden. Ich möchte die Herren bitten, daß an der nächsten Zusammenkunft direkt darüber gesprochen werde, Wege zu finden, damit diese Aktion auch tatsächlich durchgeführt werden kann. Es ist schon einmal verpaßt worden.

Rudolf Steiner : J'aimerais seulement faire remarquer qu'il ne faut vraiment pas faire de ce que j'ai dit ici un slogan qui peut très facilement être transformé en dogme. Si, à la suite de ce que j'ai dit, on dit quelque chose comme ça - ce n'est qu'en faisant sauter les syndicats que l'on aide les ouvriers à se mettre sur la voie -, ce n'est pas juste. Car un raisonnement même pas très poussé montrerait immédiatement que ce n'est que par la voie que j'ai indiquée, c'est-à-dire en provoquant les associations des dirigeants et des travailleurs, que l'on coupe l'herbe sous le pied des syndicats et que l'on met quelque chose d'autre à leur place. On ne jette jamais les syndicats à la rue en répétant simplement un slogan socialiste, marxiste, quand on parle de "faire sauter les syndicats". Ce n'est pas cela qui compte, c'est la pensée positive ; il s'agit de pouvoir apporter une pensée concrète dans ce genre de choses.

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Rudolf Steiner: Ich möchte nur bemerken, daß man aus etwas, was ich hier gesagt habe, nun wirklich nicht ein Schlagwort macht, das sehr leicht ins Dogma hinübergeführt werden kann. Wenn im Anschluß an dasjenige, was ich ausgesprochen habe, so etwas ge­sagt wird — nur durch die Sprengung der Gewerkschaften werde den Arbeitern auf die Wege geholfen —, so ist das nicht richtig. Denn eine gar nicht einmal sehr weit getriebene Überlegung würde sofort zeigen, daß nur auf dem Wege, den ich angedeutet habe, nämlich indem man die Assoziationen der Arbeitleitenden und -nehmenden herbeiführt, den Gewerkschaften den Boden abgräbt und etwas anderes an ihre Stelle setzt. Es werden die Gewerkschaften niemals auf die Straße geworfen dadurch, daß man nur eine sozialistische, marxistische Parole wiederholt, wenn man von «Sprengung der Gewerkschaften» spricht. Es kommt nicht auf das an, sondern auf positives Denken kommt es an; es handelt sich darum, daß man konkretes Denken in solche Sachen hineinzutragen vermag.

J'ai reçu récemment un conseiller d'État secret, qui fait partie d'une sorte de ministère d'un État allemand, et qui voulait s'entretenir avec moi des mesures à prendre. Je lui ai dit : tout ce que vous dites est très bien, mais vous n'arriverez à rien si vous restez assis dans votre bureau à concocter toutes sortes de choses qui sont à chaque fois différentes de la réalité. Vous n'arriverez à rien non plus si vous laissez les dirigeants du parti et des syndicats venir vous voir dans votre bureau. Allez dans les assemblées d'ouvriers ; parlez-y ! C'est là que vous trouverez la possibilité de devenir le confident des gens. Ensuite, faites avancer les choses. - Aujourd'hui, il n'y a qu'une seule agitation de ce genre.

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Bei mir war erst jüngst ein Geheimer Regierungsrat, der in einer Art Ministerium eines deutschen Staates ist und der sich mit mir besprechen wollte über die Maßnahmen, die zu treffen wären. Ich sagte ihm: Das ist ja alles recht schön, was Sie sagen; aber Sie erreichen praktisch gar nichts, wenn Sie drinnen sitzen bleiben in Ihrem Büro und allerlei Dinge aushecken, die jedesmal anders aussehen als die Wirklichkeit. Sie erreichen aber auch dann nichts, wenn Sie Partei- und Gewerkschaftsführer zu sich kommen lassen in Ihr Büro. Gehen Sie in die Arbeiterversammlungen; reden Sie dort! Dort werden Sie die Möglichkeit finden, der Vertraute der Leute zu werden. Dann bringen Sie es weiter. — Heute gibt es nur eine solche Agitation.

Mais quelle expérience avons-nous faite dans le Wurtemberg ? Quand on nous a vraiment promis, je dirais dix fois, qu'un employé supérieur du ministère du Travail ou même un ministre du parti socialiste viendrait à quelque chose - au moment où il était attendu, on nous disait toujours, surtout au début : "Oui, c'est encore une réunion ministérielle. - Ces messieurs s'assoient toujours en réunion, il ne leur vient même pas à l'esprit de venir. Et ceux qui sont sortis du parti socialiste sont ceux qui ont le moins essayé.

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Aber was haben wir in Württemberg für eine Erfahrung gemacht? Wenn wir es nun wirklich, ich möchte sagen zehnmal versprochen bekommen hatten, wenn irgendein höherer Arbeitender im Arbeitsministerium oder sogar etwa ein Minister aus der sozialistischen Partei zehnmal versprochen hat, er komme zu irgend etwas — in dem Augenblicke, wo er erwartet wurde, hieß es immer, namentlich im Anfang: Ja, es ist eben wiederum Ministersitzung. — Die Herren setzen sich immer in Sitzungen zusammen, es fällt ihnen gar nicht ein zu kommen. Und diejenigen, die aus der sozialistischen Partei herausgewachsen sind, haben es praktisch am allerwenigsten versucht.

Bien sûr, ne pensez pas, pour parler devant des syndicalistes, que vous pouvez établir le même programme. C'est déjà le cas, mais il s'agit de la manière dont il se développe.

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Denken Sie natürlich nicht, um vor Gewerkschaftlern zu sprechen, Sie könnten dasselbe Programm aufstellen. Es wächst das schon heraus, aber es handelt sich darum, wie es herauswächst.

Et c'est surtout pour cela que le slogan "l'ouvrier est jeté à la rue par le dynamitage des syndicats" n'est plus valable aujourd'hui.

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Und darum handelt es sich besonders, daß das Schlagwort, «der Arbeiter wird durch die Sprengung der Gewerkschaften auf die Straße geworfen», heute nicht mehr gilt.

Un participant à la discussion : d'un côté, vous avez tous les entrepreneurs et de l'autre, tous les travailleurs dont vous dépendez, et les deux groupes devraient siéger ensemble dans l'organisme triarticulé organiquement.

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Ein Diskussionsteilnehmer: Auf der einen Seite hat man alle Unternehmer und auf der anderen Seite alle Arbeiter, auf die man angewiesen ist, und die beiden Gruppen sollten im organisch gegliederten dreigliedrigen Organis­mus zusammensitzen.

Roman Boos : Nous ne pouvons tout de même pas ériger l'égoïsme de groupe économique en principe d'organisation ; cela ne va pas !

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Roman Boos: Wir können doch nicht den wirtschaftlichen Gruppenego­ismus zum Organisationsprinzip erheben; das geht nicht!




Français seulement




TROISIÈME SOIRÉE DE SÉMINAIRE à l'occasion du premier cours universitaire anthroposophique. -
Dornach, le 11 octobre 1920 -
QUESTIONS SUR LA PRATIQUE ÉCONOMIQUE III.

L'action sociale comme une exigence complémentaire à côté de la fondation d’entreprises telles que Futurum et Jour qui vient. Le chemin pour surmonter le fossé social entre entrepreneurs et travailleurs ; la disparition des syndicats comme condition préalable. Comment on fait entrer l’idée de tri-articulation dans les têtes des humains.      La technique manquante jusqu’à présent dans l'agitation. La nécessité d'un art personnel de l’agitation, adapté aux auditeurs. Le but des cours d’agitateurs planifiés à Stuttgart.      L’ersatz des syndicats par associations entre dirigeant le travail et preneur du travail.
01
Roman Boos souhaite une discussion sur la manière dont on pourrait - selon l'avis des personnes se tenant dans la vie de l'économie - arriver, du point de vue économique, à ce que ce que l'on a travaillé ici pendant le cours universitaire ait ses conséquences fructueuses.
02
Carl Unger : J'aimerais suggérer que les détenteurs d'expériences, de capacités et de connaissances économiques essaient de tendre des cornes d'approche à partir des différents centres, afin que les expériences puissent s'étendre là où il existe une possibilité d'aboutir à des relations réelles de type économique. Une liste a déjà été publiée chez "Futurum", sur laquelle les économistes devaient s'inscrire, afin que l'économique puisse se donner réellement.
03
J'aimerais citer certains phénomènes typiques de la vie de l'économie elle-même et prendre pour exemple une petite entreprise de la branche des machines. L'entreprise a été fondée par moi en 1906 pour fabriquer certaines pièces de machines dont la demande était tout de suite grande à l'époque. Après l'ouverture, il y a eu une grande crise en 1907, où les ventes étaient au ralenti. Il a alors fallu injecter de gros capitaux pour créer les bases techniques permettant de répondre à la demande. 1914 a d'abord été un point culminant ; lorsque la guerre a éclaté, tout s'est complètement arrêté ; la guerre elle-même a ensuite provoqué une sorte de demande impétueuse ; des difficultés sont apparues au niveau des matières premières, il a fallu créer des locaux. Et c'est ainsi que les grands capitaux sont entrés en jeu, il a fallu notamment créer de grands intérêts bancaires. A la fin de la guerre, un trafic économique apparemment favorable démarra ; il régnait une conjoncture anormalement élevée. Il était nécessaire de chercher de nouvelles voies avec les ouvriers, d'introduire de nouveaux points de vue ; la triarticulation a fait ses preuves dans la pratique en cela. Je peux seulement évoquer tout cela. Il y avait un grand besoin de capital. Le renchérissement s'est installé sans qu'il soit possible d'agir sur l'autre côté. Dans cette situation, il s'est avéré que l'entreprise industrielle était un gouffre à capitaux et il fallait se demander si une telle entreprise était viable dans le sens d'une vie de l'économie qui s'organiserait elle-même à l'avenir ou non. On se trouvait face à différentes alternatives : soit on cherchait à s'associer à des entreprises voisines pour remplacer les besoins en capitaux qui devaient être couverts par d'autres sources et qui laissaient espérer un avenir prometteur pour l'économie. Ou alors, pour ne pas être écrasé par le capitalisme, il fallait vendre à des communautés d'entreprises. Ou bien, troisièmement, il fallait envisager la possibilité d'arracher l'exploitation à l'ensemble de l'économie, de la démolir et de laisser la charrue passer sur le terrain. Mais cela n'était pas envisageable en raison des humains qui y travaillaient.
04
C'est à partir de cette situation que s'est développée la nécessité d'une exploitation associative ; le lien réel avec une association s'est avéré absolument nécessaire, de sorte que l'exploitation est maintenant rattachée au Jour qui vient. Bien entendu, il ne s'agit que d'un premier début de ce qui doit se former à partir du Jour qui vient. Mais il existe au moins la possibilité de faire fonctionner une telle entreprise de manière saine sur le plan économique et d'avoir la possibilité de surmonter les crises à venir grâce à l'association avec le Jour qui vient et à la formation d'un centre. Ainsi, les expériences des uns et des autres peuvent être échangées avec les résultats de l'entreprise et ainsi de suite, ce qui conduira certainement à l'établissement de relations économiques réelles entre les humains qui se rencontrent de différents côtés. Voilà un exemple de la vie économique réelle telle qu'elle se présente aujourd'hui.
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Roman Boos donne la parole au banquier Adolf Koch.
06
Adolf Koch : chers Mesdames et Messieurs ! Il n'est plus nécessaire de parler du comment et de la possibilité des associations après les explications impressionnantes du Dr Steiner hier. La question est tout d'abord de savoir ce que nous pouvons mettre en place aujourd'hui dans une telle économie d'association. Par exemple, l'industrie des fleurs artificielles ? Elle est aussi obligée de lever des capitaux, etc. Pour nous, il est nécessaire d'identifier les besoins du peuple allemand qui doivent être satisfaits. Si nous nous plongeons dans la vie pratique et que nous voyons que d'une part nous devons manger du pain pourri et que d'autre part l'industrie du luxe se développe et que d'énormes matières premières sont fournies, alors nous devons, nous qui voulons construire, nous demander partout : qu'allons-nous intégrer dans notre économie associative ? Si le Jour qui vient est en situation d'inclure aussi des exploitations agricoles, c'est absolument souhaitable ; mais nous devons voir partout que nous pouvons aussi inclure des industries de machines ou d'autres. C'est d'abord le soubassement sur lequel toute l'humanité peut reconstruire. Aujourd'hui, en Allemagne, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, et nous devons nous relever de nous-mêmes ; la nourriture, les vêtements, le charbon et ainsi de suite sont nécessaires. Deuxièmement, le Jour qui vient en tant que tel. Je parle ici en tant que professionnel de la banque et, comme je l'ai dit, sans avoir de relation réelle avec le Jour qui vient ; je parle en effet ici de manière tout à fait objective à partir de mes expériences. Si nous voulons nous libérer de l'État corrompu en Allemagne, une entreprise comme le Kommende Tag, telle qu'elle est conçue, est la solution pour nous libérer de toutes les choses pourries qui règnent actuellement en Allemagne. Tous ceux qui ont affaire au capital doivent sortir de l'ancien et entrer dans la triarticulation.
07
Le papier-monnaie allemand n'est en fin de compte rien d'autre qu'une revendication envers le grand État corrompu lui-même. Si nous en sortons, nous nous libérons de ce papier-monnaie qui énerve tout le monde à cause de sa saleté, non seulement à l'extérieur, mais aussi à l'intérieur. Les grandes banques berlinoises ont environ 40 milliards d'argent étranger, de l'argent d'épargne ; elles sont là comme une grosse araignée et aspirent tout l'argent libre disponible. Sur ces 40 milliards, environ 60 % sont placés en bons du Trésor, auxquels les communes et les villes ajoutent 15 % supplémentaires, de sorte que chaque personne est théoriquement mariée à l'État avec 750 marks. Comment s'en sortir ? - On le met dans le Jour qui vient, à condition que le Jour qui vient le mette dans des entreprises productives. Avec cela est donnée la possibilité que les humains peuvent se dire, en cas d'effondrement général : j'ai alors le rattachement à des entreprises productives. Là l'égoïsme du capitalisme aide donc ; avec capitalisme ; on a aussi en main un moyen d'éduquer les gens. Il n'est absolument pas condamnable dans la situation actuelle. Je parle en tant que professionnel de la banque. Je n'ai aucune relation avec l'une ou l'autre chose, de sorte que je parle en faveur de l'une ou de l'autre. Si l'on place dans le 'Jour qui vient' des humains qui veulent réellement ce qui est favorable, on a là le germe de la reconstruction, la cellule originelle pour la reconstruction. Je parle en tant que praticien à des gens dont je suppose qu'ils veulent entendre quelque chose sur la pratique bancaire.
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Je demande aux messieurs avec qui j'ai négocié à Stuttgart en janvier de cette année de rester pour la fin. J'ai quelques remarques personnelles à faire.
09
Rudolf Steiner : N'est-ce pas, vous venez d'entendre d'une manière tout à fait claire et professionnelle ce qui peut être dit sur un certain problème du point de vue de la pensée économique. Et je voudrais aussi apporter une contribution à ce sujet.
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Nous devons aujourd'hui - l'actualité nous l'enseigne - aborder chaque problème économique sous deux angles. L'un est celui qui a été exposé ici de manière très pertinente, l'autre est le côté social. Et même des entreprises telles que le Jour qui vient ou le Futurum - même si elles sont par ailleurs menées avec habileté et pertinence - dépendent du fait qu'elles soient également soutenues du point de vue social lorsque la situation dans laquelle nous ne pourrons plus travailler se prépare de plus en plus. Car, n'est-ce pas, nous pouvons bien sûr placer autant d'argent que nous voulons dans des entreprises productives - si nous ne pouvons plus travailler, nous ne pouvons pas non plus dépasser la crise économique. Ce que l'on peut faire d'un côté doit aussi être soutenu de l'autre par une action sociale. Celle-ci doit au moins être parallèle. Il suffit d'évoquer ce qui pourrait se passer aujourd'hui. Supposons qu'un patron d'usine soit aussi philanthrope que possible, qu'il fasse autant de choses pour ses ouvriers : s'il s'agit d'une grève générale, les ouvriers se mettront en grève - ou pas ?
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Cri : Oui ! Et tant que nous ne dépasserons pas cette question, il ne sera pas possible d'envisager un véritable assainissement de la vie de l'économie. C'est là que la question sociale doit absolument être introduite.
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Or, c'est donc tout de suite l'erreur que l'on a toujours commise ; on a pensé l'économie de telle sorte que l'on n'a pensé qu'à l'intérieur de la production et non pas jusqu'au travailleur manuel proprement dit. Dans notre système économique actuel, le travailleur manuel reçoit en réalité des déductions du capital, et non un salaire - vous devriez seulement y réfléchir, c'est vrai. C'est un fait réel, mais c'est quelque chose avec quoi on ne peut pas avancer. Et c'est pourquoi il est nécessaire que le principe associatif soit abordé de manière active et objective dès que nous aurons fait l'expérience que nous avons pu faire depuis le mois d'avril de l'année dernière. Il est nécessaire d'abandonner enfin cette vieille erreur selon laquelle il y a d'un côté le grand patronat, qui fait tout au plus quelque chose dans le sens patriarcal, et de l'autre les ouvriers, organisés en syndicats, de sorte que l'ouvrier individuel se trouve dans une situation terriblement difficile. Ce fossé doit d'abord être comblé, et cela ne peut pas se faire autrement qu'en préparant des associations réelles. Les associations réelles consistent justement en une association des gens d'un côté - du côté des entrepreneurs, du côté des dirigeants, du côté des travailleurs intellectuels - et de l'autre côté, des gens issus de la classe ouvrière. Dans un premier temps, il ne sera pas possible de former une association économique, une association économique réellement sociale, qui doit porter en elle le caractère [d'une collaboration entre] consommateurs et producteurs. Eh bien, les associations doivent avoir cet objectif, et cet objectif doit être poursuivi de manière rigoureusement agitatrice. Sinon, nous n'irons nulle part. Et ce but doit consister [d'abord] à amener les syndicats et les associations de prolétaires et d'ouvriers, aujourd'hui unilatérales, à se dissoudre, pour faire naître des associations entre les uns et les autres, afin que, lors de la crise économique, nous ayons des entreprises dans lesquelles nous puissions nous maintenir en tant qu'ouvriers. Vous aimeriez dire que ce n'est pas possible sinon absolument la vie économique devait s'effondrer. - Mais cela doit être essayé. Sans que nous ne nous posions l'objectif de faire exploser les syndicats et le gardions à l'œil, nous n'avancerons pas dans la vie de l'économie. Et des organisations doivent être fondées. Et il serait beaucoup plus utile de parler de cette voie pratique que d'élaborer des plans utopistes sur la manière dont les associations pourraient être créées dans l'État du futur. Il s'agit toujours de saisir la tâche suivante. La prochaine tâche est la dissolution, le dynamitage de toute la vie syndicale.
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Oskar Schmiedel : Il est très difficile de parler après le Dr Steiner, parce qu'il a déjà exprimé les meilleures idées.
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Il est tout à fait vrai que nous n'avancerons pas si les organisations syndicales n'explosent pas. Mais comment y parvenir ? C'est tout l'enjeu. Le jour qui vient doit être l'éponge qui absorbera les 40 milliards d'épargnes. Je suis convaincu de l'excellence de l'idée de M. Koch de soutenir et de consolider nos efforts par le biais du capitalisme. Mais aujourd'hui, le Jour qui vient n'est rien d'autre [pour les étrangers] qu'un capitaliste, un capitaliste qui a besoin du capital et du profit pour soutenir ses ambitions. Je ne suis pas dupe. J'en ai déjà parlé avec des gens qui sont éloignés des aspirations ici, ils disent : la fin justifie les moyens.
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Certes, le Jour qui vient veut réaliser des profits, mais il veut utiliser ces profits pour tout autre chose que ce que font les capitalistes, il veut les utiliser pour le bien de la collectivité. Avant même de connaître le livre du Dr Steiner sur la triarticulation de l'organisme social, je me suis posé la question : comment sortir de l'horreur du socialisme et du capitalisme ? - Après avoir lu le livre, j'ai respiré et je me suis demandé : quel effet cela a-t-il sur les autres ? - Que la substance à transmettre aux autres soit incroyablement fragile, c'est certain. Et il ne peut pas en être autrement. On est confronté à la question : comment l'amener clairement aux autres ? -- Jusqu'à aujourd'hui, j'ai pu faire peu de conquêtes avec ce sujet, et c'est pourquoi je dois adresser la demande aux personnes ici réunies, qui connaissent et diffusent probablement les idées depuis bien plus longtemps que moi, de partager leurs pensées. Que de nouvelles personnes soient gagnées à l'idée de la triarticulation, que de nouvelles personnes soient toujours gagnées, c'est ce qui me paraît le plus important.
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Cri : C'est exact ! Ils se présentent devant les ouvriers comme devant un mur fermé. Même si les individus sont accessibles et raisonnables, vous vous heurtez immédiatement à une résistance ferme lorsque vous voulez introduire les idées dans une usine, vous vous heurtez à un mur fermé d'hommes de confiance et de dirigeants ouvriers eux-mêmes. Pour le directeur de l'industrie, s'il doit être responsable, c'est d'autant plus difficile qu'il n'est pas lui-même le propriétaire. Autrefois, on soutenait les gens en leur donnant de la nourriture, des vêtements ; ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les dirigeants ouvriers, qui ont la plupart du temps un horizon très limité, veulent seulement avoir la direction en main. L'ouvrier est un égoïste ; il se demande : qu'est-ce que je retire matériellement de la chose ? - Dans la triarticulation, rien n'est prévu pour le présent, tout au plus pour l'avenir. Par égoïsme, on dit alors souvent : "Je ne veux naturellement rien céder volontairement de mes droits, que mon père et moi avons acquis".
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Comme je l'ai dit, la substance est extrêmement fragile. Dans le Wurtemberg, vous avez sans aucun doute une situation beaucoup plus éclairée qu'en Haute-Autriche ; ce sont des demi-paysans et des demi-ouvriers industriels - ils ne sont pas disposés à recevoir des encouragements spirituels. Mais il doit y avoir un moyen. Et c'est ce qui m'intéresse. Toute la question de la triarticulation de l'organisme social est en fait aussi une question de pouvoir ; la violence en fait partie, afin d'inculquer même la meilleure pensée à l'humanité ; il faut aussi la contraindre au bien, au meilleur. Si j'avais quelques régiments de cavalerie, ce serait peut-être possible, ou alors il faut de l'argent, beaucoup d'argent. La presse n'en parle presque pas. Nous n'avons pas de temps à perdre. La question est de savoir comment aborder cela dans la pratique, afin de pouvoir avancer grâce à la force de la pensée.
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Wilhelm von Blume : Je ne suis pas économiste et je ne prendrais peut-être pas la parole aujourd'hui si je n'y étais pas incité par les propos du dernier orateur. Je voudrais tout de suite expliquer une chose : je crois que la question de la triarticulation n'est pas une question de pouvoir, mais une question de confiance, et il s'agira avant tout de gagner la confiance de ceux qui sont concernés.
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De mon côté, j'ai essayé, lors de mes tournées de conférences, d'agir personnellement auprès des entrepreneurs et de ceux qui comptent aujourd'hui, en particulier en Rhénanie et en Westphalie, et j'ai appris beaucoup de choses. D'un point de vue très précis, une idée vient très vite à l'esprit de ces messieurs, c'est l'idée de l'autogestion de l'économie. On se sent tout de suite à l'aise. Ils continuent toutefois à penser en termes de capitalisme ; ils pensent pouvoir utiliser leur pouvoir pour écarter cet État, qui ne fait que les gêner de toutes les manières, et pour créer leur propre État économique, à la tête duquel se trouve finalement Hugo Stinnes. Toujours est-il que lorsqu'une séparation pure et simple entre l'État et l'économie est exigée, ils acceptent encore de remplir la chose de l'esprit nécessaire. Mais ils voient aussi très bien l'aspect social de toute l'affaire, sur lequel M. Steiner a tant insisté, mais ils se sont arrangés comme suit : Ils veulent continuer à développer la "communauté de travail" - ce mot-clé est utilisé -, ils veulent une communauté d'économie de peuple entre les capitalistes et les ouvriers. Et les ouvriers y répondent ici et là. Il me suffit de rappeler l'industrie du charbon, que les ouvriers pensent au fond de manière tout à fait capitaliste - les ouvriers pensent souvent de manière plus capitaliste que les capitalistes - ; ils voient très bien le profit qu'ils en tirent. Et toute l'économie continue à s'enfoncer dans l'abîme. Seuls les secteurs économiques tels que l'industrie du charbon parviennent à s'élever, tout comme l'ensemble du système bancaire, parce que l'on exige sans cesse des crédits pour le fonctionnement des entreprises. Les autres secteurs économiques disparaissent peu à peu. C'est là qu'il faut intervenir, qu'il faut faire comprendre aux travailleurs qu'ils ne sont pas seulement des producteurs, mais aussi des consommateurs, qu'il faut créer des communautés de travail du type de celle que M. Steiner a décrite hier. Il y a tout d'abord un grand danger à se contenter de dire aux gens que les entrepreneurs et les travailleurs doivent s'entendre. Il faut en toutes circonstances mener une politique de production et de consommation, et mener la production à partir de la consommation.
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C'est ainsi que l'on peut faire passer les bonnes idées parmi les ouvriers. Les syndicats sont en effet aujourd'hui un lourd obstacle, car ils sont imprégnés de l'ancien esprit. Mais cette mauvaise loi sur les comités d'entreprise va ruiner les syndicats. Cette loi, qui n'est pas du tout conçue de cette manière, qui est conçue tout autrement, va détruire de plus en plus de syndicats dans un avenir pas si lointain que ça, ce qui fait que nous n'avons peut-être pas besoin de beaucoup d'aide dans cette direction, de sorte que nous n'avons qu'à montrer ce qui est positif, ce qui construit. On peut peut-être espérer qu'il en sera de même pour les autres questions. Il faut faire attention aux dangers et ne tolérer en aucun cas que l'on pousse la chose jusqu'au bout dans la mauvaise direction.
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Hans Schwedes : Je peux vous dire quelques mots sur les syndicats. En tant qu'enseignant, j'ai été amené à y donner des explications sur la triarticulation, sur l'idée des associations. Les dirigeants syndicaux, en liaison avec les dirigeants du parti, s'opposent bec et ongles aux nouvelles idées, et les dirigeants syndicaux craignent que les nouvelles idées ne leur fassent perdre leurs places et leurs postes dans les syndicats. Les ouvriers eux-mêmes, qui en général réfléchissent peu à ces choses, se laissent mener sans aucune volonté. Si nous expliquions et organisions les choses de la bonne manière, il serait déjà possible de toucher les ouvriers. Nous devons parvenir à une telle économie associative dans les plus brefs délais, car les circonstances nous y poussent. Nous ne pouvons en aucun cas attendre encore quelques années qu'un événement quelconque nous y aide. Une telle action devrait être intimement liée à l'action sociale, à une action sociale généreuse, qui fasse passer dans l'opinion publique l'idée de la triarticulation de l'organisme social. Les cercles de consommateurs sont eux aussi de plus en plus inquiets et exigent de plus en plus, d'une manière ou d'une autre, un droit de participation à l'élaboration des conditions, notamment à la fixation des prix. C'est précisément pour répondre à cet état d'esprit et pour introduire dans ce terrain quelque chose qui puisse nous aider à mettre en place une telle économie associative qu'il faudrait lancer une action généreuse en faveur de la triarticulation de l'organisme social.
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Nous avons entendu le Dr Steiner dire qu'il fallait créer un pont entre les ouvriers d'une part et les entrepreneurs d'autre part. Ce serait bien si nous, peut-être vous ici, je veux dire ceux d'entre vous qui sont là en tant qu'entrepreneurs, qui sont des praticiens dans la vie de l'économie, s'ils fondaient ici un rassemblement qui se donnerait pour objectif de créer des associations, c'est-à-dire de faire tout ce qui peut conduire à une telle création d'associations. Peut-être que l'un d'entre vous pourrait venir à Darmstadt, quelqu'un qui sait exactement ce qu'il en est, et y faire une conférence devant des entrepreneurs invités et y discuter exactement de l'idée d'association. Il y en aura certainement ici qui répondront à cette idée et qui discuteront avec ces entrepreneurs de la manière dont on peut faire un travail d'information avec les travailleurs. Si les entrepreneurs prenaient en charge les différents efforts de formation souhaités par les ouvriers, par exemple les efforts des universités, si les entrepreneurs y collaboraient, de sorte que des conférences puissent être organisées - il faudrait bien sûr qu'elles traitent précisément de ce qui va dans le sens des associations -, alors la confiance mutuelle pourrait donner lieu à des actions, et il serait alors possible de créer une ambiance dans le public.
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Donc, pour trouver un point de départ pratique, je propose de créer un rassemblement libre d'entrepreneurs qui vise à promouvoir l'idée d'association en tant que telle de toutes les manières possibles, et ce par le biais de manifestations à Darmstadt, afin de gagner un terrain sur lequel on peut s'associer.
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Roman Boos : Il me semble qu'une autre attitude est nécessaire pour propager l'idée d'association. Pour les associations, il s'agit seulement qu'on les fonde d'une manière ou d'une autre, et non de propager les pensées en tant que telles. Et fonder une association patronale spécifique uniquement pour la propagande ne serait pas non plus la bonne chose à faire ; Futurum et le Jour qui vient doivent collaborer dans la pratique, de sorte que ces organisations les plus diverses travaillent ensemble, que ce qui est élaboré à l'école Waldorf et par la Fédération pour le travail universitaire et ce qui est représenté par la Fédération pour la triarticulation soit représenté avec la plus grande intensité, mais par tous ces groupes ensemble. Il ne faudrait pas que la triarticulation en tant que telle soit encore compromise si elle se présente simplement comme une affaire des milieux patronaux ! Il s'est avéré à plusieurs reprises que des ouvriers ont été arrachés à l'univers de pensée de leurs syndicats et de leurs partis au contact des membres de ces différents cercles. Par exemple, l'organisation de jeunesse bâloise a organisé une manifestation au cours de laquelle elle a expliqué comment ce type de pensée exigeait un autre type de formation de la pensée. De même, quelques semaines plus tard, une réunion a eu lieu avec des membres de l'association protestante des travailleurs. Dans les deux cas, la manière dont les gens ont ensuite écrit dans les journaux a montré qu'ils étaient sortis de leurs cercles de pensée habituels.
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Et maintenant, la question du directeur Schmiedel : comment fait-on entrer l'idée de la triarticulation dans l'esprit des gens ? - Cela impressionne énormément un ouvrier lorsqu'on lui dit : des résultats et des connaissances scientifiques pour la médecine sont issus de ces pensées, car il vit dans ces choses, même si c'est de manière populaire. Cela lui fait une impression extraordinairement forte. Et c'est justement parce qu'il met tout sur le plan scientifique, même si ce n'est qu'en paroles, qu'il faut essayer d'avancer sur un large front, de travailler si possible sur le front le plus large.
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Emil Leinhas : Le professeur von Blume a déjà fait allusion à la force dont il dit qu'elle "veut toujours le mal et crée toujours le bien". Je crois que l'on ne peut pas ignorer que cette force est active de manière extraordinairement forte. Je ne pense pas qu'il suffise de l'aider un tout petit peu, mais au vu de la situation actuelle, il faudra un travail et une efficacité des plus intenses pour que le bien en sorte et non le mal. Nous avons pour cela les idées de la triarticulation de l'organisme social, et si nous sommes bien placés, nous pouvons aussi transmettre ces idées. Et là, je dois dire à la remarque de M. Schmiedel selon laquelle la substance que nous avons devant nous est "friable" : je suis justement de l'avis contraire ; nous sommes nous-mêmes d'abord friables, dans la mesure où nous ne nous situons pas correctement à l'intérieur du sujet. C'est la véritable fragilité, et ce ne sont pas les "points essentiels" ni la triarticulation de l'organisme social qui sont fragiles. Ces dernières semaines, j'ai eu à m'occuper de substances assez fragiles, l'histoire du capitalisme. Je me suis assis tard le soir et j'ai lu quelques pages des "Kernpunkten". L'air frais s'est alors mis à circuler de tous les côtés ; on se rend compte que l'on est plongé dans la vie réelle. Ne vous inquiétez pas : la matière que nous avons sous les yeux dans "Kernpunkten" n'est pas friable, la friabilité est ailleurs.
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Mais il ne faut pas oublier une chose : il faudrait qu'il y ait beaucoup plus de gens pour que les choses avancent. M. Unger et M. Koch ont déjà fait quelques allusions à ce sujet : cette invitation à l'adresse de ceux qui veulent raccorder leur entreprise parce qu'elle ne peut plus exister seule est certainement nécessaire dans l'intérêt général. Il est également nécessaire d'inviter ceux qui ont des capitaux à ne pas les donner aux banques, où ils ne servent qu'à couler. Il est nécessaire de ne pas se contenter d'une approche économique unilatérale, mais d'agir de manière globale en matière d'éducation économique et sociale. Très peu a été fait dans ce domaine, et comme il reste énormément à faire dans un avenir proche, nous devons, dans la mesure où nous sommes impliqués dans la vie économique, commencer par des faits concrets et nous présenter devant l'humanité pour l'éclairer. Nous devrions pouvoir apporter des réponses à des questions telles que le lien entre la surproduction et l'esprit d'entreprise, la cellule originelle de la vie de l'économie, la quantité de travail social qui serait nécessaire si le travail était correctement réparti, ou encore la fixation des prix - autant de points, parmi tant d'autres, auxquels aucune réponse n'a encore été apportée.
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Je voudrais adresser une demande concrète aux personnes présentes. J'aimerais demander à ceux qui pensent être en mesure de collaborer sur ce terrain d'aider par des conférences et autres, mais surtout d'écrire quelque chose sur les choses concrètes de la vie économique, qui ne devraient pas seulement tenir compte de l'économique, mais aussi du social. J'aimerais vous inviter à me contacter pour des contributions d'économie de peuple ou économiques.
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Roman Boos : J'aimerais me joindre à la suggestion de Monsieur Leinhas et demander s'il ne serait pas possible de fonder, au Jour qui vie t, un département permanent de sciences économiques qui aurait ses organes dans l'Alliance pour la triarticulation, donc une sorte de centrale qui aurait justement pour tâche de relier ce qui est pratique économique avec la science économique.
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Rudolf Steiner : seulement quelques mots. C'est toujours une mauvaise chose lorsqu'une pensée importante lancée dans la discussion n'est pas poursuivie par la suite. Et une pensée importante était celle que Monsieur Schmiedel a lancée concernant la question : comment pouvons-nous vraiment faire entrer la triarticulation de l'organisme social dans les têtes ou dans les actes des humains ? - Je crois que j'ai bien compris la pensée dans ce sens. Et là, j'aimerais avant tout attirer l'attention sur un point qui n'a pratiquement jamais été pris en compte de manière approfondie.
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Vous voyez, au fond, nous n'avons pas du tout développé d'habileté, de véritable habileté rationnelle dans l'agitation. Nous ne savons tout simplement pas faire de l'agitation. Premièrement, nous n'avons pas de pratique ; nous n'avons pas non plus la propension à acquérir une pratique de l'agitation. Deuxièmement, nous n'avons pas non plus chez la plupart des personnalités la tendance à se décider réellement à faire ce qui est nécessaire : déployer une efficacité personnelle. Certes, nous devons aussi agir par l'intermédiaire de l'encre/le noir d'imprimerie, et nous avons montré, en fondant le journal de la triarticulation, que nous tenons compte du fait que c'est nécessaire. Mais tout cela reste inefficace si nous ne pouvons pas passer à une véritable agitation personnelle. Schmiedel me donnera probablement raison si je lui dis : je saurais, comme je le fais pour les troncs de chênes de la région de Homer - je connais les gens là-bas -, je saurais aussi, si je devais me limiter à ce cercle, comment je devrais présenter la triarticulation aux paysans de cette région, si je ne pouvais être que là et agir. Mais c'est justement cela : nous nous trouvons aujourd'hui à un point de l'évolution de l'humanité, notamment en Europe centrale et occidentale, où nous ne sommes absolument pas compris si nous ne parlons pas la langue des humains. Pensez donc : il est impossible de parler aujourd'hui dans une assemblée d'ouvriers comme dans une assemblée d'entrepreneurs, non pas parce que vous voulez parler dans la bouche des gens, mais simplement parce que vous devez être compris. Et à cet égard, il faut dire qu'un grand nombre de nos amis doivent vraiment commencer par acquérir une sorte d'habileté, une sorte de technique. Vous voyez, j'ai fait la conférence de Daimler, n'est-ce pas. Les quinze premiers jours de notre activité à Stuttgart ont montré les choses : Si l'on avait continué dans cette direction, les adeptes se seraient beaucoup développés. Au lieu de cela, la conférence de Daimler a été imprimée et, n'est-ce pas, on a reçu l'écho de la conférence de Daimler de la part de quelque curé paysan ; oui, qu'il ne puisse pas comprendre de lui-même ce qui a été dit pour les ouvriers de Daimler, cela va de soi. Donc, avant toute chose, connaître la vie, c'est de cela qu'il s'agit.
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Jusqu'à présent, nous avons toujours fait nous-mêmes les erreurs les plus importantes. Dans l'agitation de triarticulation, nous les avons commises en n'appliquant aucune technique d'agitation, mais en ayant seulement une certaine préférence pour telle ou telle direction d'agitation et en croyant toujours que les humains allaient suivre cette direction, qu'ils allaient se faire des idées dans cette direction et qu'elles seraient alors justes. Eh bien, vous entrez dans une assemblée d'ouvriers et vous leur dites la même chose [qu'à d'autres personnes auparavant]. Bien sûr, on peut aussi le faire, mais il faut le dire dans le langage de chacun. Nous ne nous sommes pas approprié cela, et c'est en cela que je trouve une certaine opposition, justement au sein du mouvement de la triarticulation. La majorité est telle qu'elle ne veut absolument pas sortir, surtout en pratique, de ce, je dirais, monisme de l'agitation, qu'elle ne veut pas s'engager à créer la possibilité d'accéder réellement aux gens. C'est cette opposition interne qui doit être surmontée, que nous devons dépasser. C'est une sorte d'opposition pratique qui se fait au sein de larges cercles du mouvement de la triarticulation. Les gens veulent faire de l'agitation comme cela leur plaît et non comme le monde l'exige. Je n'ai cessé d'insister sur ce point : ce qui compte, ce n'est pas que la chose nous plaise, mais que nous la fassions comme les faits l'exigent. Et je l'ai montré en pratique en essayant une fois de faire une sorte de test pour l'exemple d'une manière nouvelle. Je voulais avoir une communauté d'agitateurs ; je voulais que cinquante personnes soient choisies en Europe centrale pour suivre un cours d'agitateurs à Stuttgart, afin de pouvoir ensuite déterminer personnellement comment les choses devaient être gérées. Cela ne peut pas se faire par le biais de l'encre d'imprimerie, où l'on présente à l'ouvrier la même chose qu'à l'entrepreneur. Un cours d'agitateurs aurait dû être organisé, mais cette entreprise si importante n'a tout simplement pas abouti, parce que l'on n'a pas trouvé de personnes qui soient amenées à diffuser de cette manière un art de l'agitation vraiment personnel.
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Tant que nous ne nous sommes pas vraiment attelés à cette œuvre d'agitation personnelle, la question posée par le Dr. Schmiedel a soulevé. Mais on ne peut pas y répondre par des discussions, mais seulement par une telle activité.
 
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Un participant à la discussion : Monsieur Dr. Steiner parle du fait que les ouvriers eux-mêmes ne savent pas ce qu'ils veulent. Et si je veux essayer de formuler ce que veulent les ouvriers, cela ne sort pas tout de suite de manière systématique, mais plutôt de manière erratique. Quand les ouvriers font de l'agitation, ils ont entre eux un certain sentiment de solidarité ; cela vient du fait que les gens ont travaillé ensemble. Le Dr Steiner a dit qu'il fallait faire exploser les syndicats. J'ai passé quelques semaines à Berlin, j'ai vu à quel point les choses étaient paresseuses et que l'on cherchait partout. Pourquoi ne pas montrer le chemin aux gens par une action pratique ? Ne sera-t-il pas possible que l'ouvrier, qui ne peut rien apporter d'autre que son travail, ait lui aussi une place où il puisse se dire : Bien, si je peux apporter ma force de travail quelque part, si je peux travailler [dans le Jour qui vient], si j'y ai une position de travailleur, alors je suis déjà prêt à me penser dans la science de l'esprit. Si quelqu'un réfléchit à son travail, il peut en faire le double. Et on peut s'aider mutuellement, intervenir ici et là, on peut dire : laisse tomber, je vais t'aider. - Si on pouvait dire maintenant : si vous voulez vous détacher du syndicat, vous pouvez aller quelque part, vous avez une place, même si c'est dans l'agriculture. - si seulement nous avions l'occasion de travailler dans le 'Jour qui vient' ! N'est-il pas possible que le Jour qui vient crée cette opportunité pour que des travailleurs puissent y être employés ? Je sais bien qu'on objectera qu'il ne faut pas attirer tout le monde à Stuttgart ; nous avons aussi besoin d'ouvriers ailleurs. Mais il faut commencer là. Nous devons avoir des gens qui, si nous en arrivons là, ne feront pas grève, qui poursuivront le travail à partir de leur conscience. Les voies sont indiquées par le Jour qui vient. Il s'agit de trouver des travailleurs manuels, et si nous les avons, la chose continuera à se développer à partir de cette cellule de base.
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Roman Boos : Nous ne sommes pas compétents pour voter pour le Jour qui vient. Pour le reste, cela dépend bien sûr des circonstances du Jour qui vient, si ce qui est certainement idéal peut être réalisé dans la pratique. Je vous demande d'être aussi brefs que possible. Nous avons encore quatre orateurs prévus.
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Un autre participant à la discussion : j'aimerais faire savoir que j'ai été actif pendant de longues années dans les syndicats en tant qu'agitateur de la vieille école. Et je voudrais suggérer, si nous pouvions poursuivre la discussion pour que je puisse transmettre un peu de mon expérience à ces gens. J'ai supposé qu'il n'y avait aujourd'hui que des économistes, des employeurs en quelque sorte, entre eux.
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Roman Boos : On pourrait peut-être organiser une autre manifestation dans les prochains jours.
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Franz Dreidax : Si nous répondions au besoin de logements des ouvriers en commençant à construire eux-mêmes les maisons et en achetant tous les matériaux nécessaires aux usines du Jour qui vient, cela me semblerait être un moyen d'étendre toujours plus les cercles sur une base tout à fait naturelle. Il faudrait bien sûr que le Jour qui vient le lance.
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Roman Boos : Nous entrons maintenant un peu trop dans la politique de construction, qui est un problème en soi ; il existe une grande littérature et une grande pratique à ce sujet. La question de savoir si nous devons parler ici des possibilités des coopératives de construction relève d'un autre domaine.
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Mais aujourd'hui, celui qui n'est pas membre d'un syndicat ne trouve plus de travail nulle part ; il doit mourir de faim avec femme et enfant. Les autres ouvriers le tuent s'ils l'attrapent. Il faut donner aux ouvriers la possibilité, la sécurité et la confiance qu'ils peuvent continuer à travailler. Et si nous commençons à construire des maisons, à cultiver des terrains et ainsi de suite, il pourrait peut-être y avoir peu à peu une circulation alternée avec les localités environnantes. Les produits agricoles peuvent approvisionner les ouvriers des usines de la ville. Et vice-versa aussi. Je ne sais pas encore comment cela peut se faire à grande échelle, mais je vois une idée de la possibilité d'obtenir un intérêt mutuel et de faire naître la confiance, une vraie confiance. Il est déjà écrit dans les "points essentiels" que la confiance est nécessaire. Je ne vois pas d'autre solution. Je ne veux pas parler de faire exploser les syndicats s'il n'y a pas en même temps la certitude que l'ouvrier pourra encore exister par la suite.
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Roman Boos : Je voudrais rappeler que toutes ces entreprises doivent être financées par le Jour qui vient. Si l'action de financement réussit comme elle devrait objectivement réussir, il serait évidemment très précieux de créer de tels corps économiques. Dès que ces entreprises économiques seront florissantes...
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Un orateur de Wroclaw : "Il faudrait reparler de la question du dynamitage des syndicats et de la formation des agitateurs. J'aimerais demander à ces messieurs que lors de la prochaine réunion, on parle directement de trouver des moyens pour que cette action puisse effectivement être menée. Cela a déjà été manqué une fois.
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Rudolf Steiner : J'aimerais seulement faire remarquer qu'il ne faut vraiment pas faire de ce que j'ai dit ici un slogan qui peut très facilement être transformé en dogme. Si, à la suite de ce que j'ai dit, on dit quelque chose comme ça - ce n'est qu'en faisant sauter les syndicats que l'on aide les ouvriers à se mettre sur la voie -, ce n'est pas juste. Car un raisonnement même pas très poussé montrerait immédiatement que ce n'est que par la voie que j'ai indiquée, c'est-à-dire en provoquant les associations des dirigeants et des travailleurs, que l'on coupe l'herbe sous le pied des syndicats et que l'on met quelque chose d'autre à leur place. On ne jette jamais les syndicats à la rue en répétant simplement un slogan socialiste, marxiste, quand on parle de "faire sauter les syndicats". Ce n'est pas cela qui compte, c'est la pensée positive ; il s'agit de pouvoir apporter une pensée concrète dans ce genre de choses.
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J'ai reçu récemment un conseiller d'État secret, qui fait partie d'une sorte de ministère d'un État allemand, et qui voulait s'entretenir avec moi des mesures à prendre. Je lui ai dit : tout ce que vous dites est très bien, mais vous n'arriverez à rien si vous restez assis dans votre bureau à concocter toutes sortes de choses qui sont à chaque fois différentes de la réalité. Vous n'arriverez à rien non plus si vous laissez les dirigeants du parti et des syndicats venir vous voir dans votre bureau. Allez dans les assemblées d'ouvriers ; parlez-y ! C'est là que vous trouverez la possibilité de devenir le confident des gens. Ensuite, faites avancer les choses. - Aujourd'hui, il n'y a qu'une seule agitation de ce genre.
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Mais quelle expérience avons-nous faite dans le Wurtemberg ? Quand on nous a vraiment promis, je dirais dix fois, qu'un employé supérieur du ministère du Travail ou même un ministre du parti socialiste viendrait à quelque chose - au moment où il était attendu, on nous disait toujours, surtout au début : "Oui, c'est encore une réunion ministérielle. - Ces messieurs s'assoient toujours en réunion, il ne leur vient même pas à l'esprit de venir. Et ceux qui sont sortis du parti socialiste sont ceux qui ont le moins essayé.
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Bien sûr, ne pensez pas, pour parler devant des syndicalistes, que vous pouvez établir le même programme. C'est déjà le cas, mais il s'agit de la manière dont il se développe.
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Et c'est surtout pour cela que le slogan "l'ouvrier est jeté à la rue par le dynamitage des syndicats" n'est plus valable aujourd'hui.
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Un participant à la discussion : d'un côté, vous avez tous les entrepreneurs et de l'autre, tous les travailleurs dont vous dépendez, et les deux groupes devraient siéger ensemble dans l'organisme triarticulé organiquement.
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Roman Boos : Nous ne pouvons tout de même pas ériger l'égoïsme de groupe économique en principe d'organisation ; cela ne va pas !