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GA337b - Œuvres complètes de Rudolf Steiner - IDÉES SOCIALES, RÉALITÉ SOCIALE, PRATIQUE SOCIALE




HUITIÈME SOIRÉE DE DISCUSSION Dornach, 13 septembre 1920 -
CONJONCTURES ET CRISES ÉCONOMIQUES
ACHTER DISKUSSIONSABEND -
Dornach, 13. September 1920 -
WIRTSCHAFTLICHE KONJUNKTUREN UND KRISEN

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 337b 124-138  1999 13/09/1920



Original





Traducteur: FG v.01 - 2022 Editeur: SITE

 

Les associations appartiennent à l’économique. Ce qui constitue une véritable association. La vision traditionnelle de l'origine des crises. La crise économique de 1907 et les machinations des magnats de l'argent. Derrière les crises sont des intentions humaines. La plus grande crise du présent est la crise sociale. La force d’expression des statistiques. La calomnie de la tri-articulation volée ; l’idiotie dans la brochure de Elisabeth Metzdorff-Teschner.


Assoziationen gehören ins Wirtschaftliche. Was eine wirkliche Assoziation ausmacht. Die herkömmliche Auffassung über den Ursprung von Krisen. Die Wirtschaftskrise von 1907 und die Machinationen der Geldmagnaten. Hinter den Krisen stehen menschliche Absichten. Die größte Krise der Gegenwart ist die soziale Krise. Die Aussagekraft von Statistiken. Die Verleumdung von der gestohlenen Dreigliederung; der Schwachsinn in der Broschüre von Elisabeth Metzdorff-Teschner.



Ernst Schaller fait une conférence sur les "Conjonctures et crises économiques". Rudolf Steiner répond ensuite aux questions qui ont été posées au cours de la discussion :

01

Ernst Schaller hält einen Vortrag über «Wirtschaftliche Konjunkturen und Krisen». Anschließend geht Rudolf Steiner auf Fragen ein, die in der Dis­kussion gestellt worden sind:

Rudolf Steiner : Oui, mes chers présents, une affaire extraordinairement importante a été amenée à l'ordre du jour [par le M. Dr Schaller]. Il a indiqué, à partir de questions économiques très précises, comment la vie économique doit être assainie par la triarticulation de l'organisme social. Et je voudrais dire que je considère ce point de vue général de M. Schaller comme le plus important pour ce soir. J'ai souvent mentionné que c'est précisément lorsque l'on examinera les différents phénomènes réels - que ce soit dans la vie économique ou dans un autre domaine de la vie sociale - que l'on verra ce que signifie réellement cette triarticulation pour l'assainissement de la vie humaine. Il y a aujourd'hui des gens qui, en raison de l'éducation et des habitudes de pensée qui se sont développées au cours des dernières années, ont qualifié les "points essentiels" de livre utopiste. On ne peut que dire que ce n'est que la pensée dilettante, myope et non pratique qui s'exprime par un tel jugement. C'est pourquoi il serait particulièrement important que les gens acceptent de plus en plus de traiter les questions économiques - qui, pour la plupart, nécessitent vraiment une discussion, car on ne connaît que trop peu la vie économique dans de larges cercles de la population - de la manière dont le Dr Schaller l'a fait aujourd'hui, s'ils acceptent de prendre les choses telles qu'elles sont réellement et de montrer, d'un point de vue professionnel, comment cette triarticulation de l'organisme social est pensée à partir de la pratique de la vie.

02

Rudolf Steiner: Ja, meine sehr verehrten Anwesenden, es ist hier [von Herrn Dr. Schaller] eine außerordentlich wichtige Angelegen­heit zur Tagesordnung gebracht worden. Er hat aus ganz bestimm­ten wirtschaftlichen Fragen heraus darauf hingewiesen, wie das wirtschaftliche Leben durch die Dreigliederung des sozialen Orga­nismus gesunden soll. Und ich möchte sagen: Diesen allgemeinen Gesichtspunkt des Herrn Dr. Schaller betrachte ich für den heuti­gen Abend eigentlich als das allerwichtigste. Ich habe oftmals er­wähnt: Gerade, wenn man auf die einzelnen wirklichen Erschei­nungen sehen wird — sei es im Wirtschaftsleben, sei es auf einem anderen Gebiete des sozialen Lebens —, dann wird sich zeigen, was eigentlich diese Dreigliederung für die Gesundung des mensch­lichen Lebens bedeutet. Es gibt heute Leute, die aus jener Erzie­hung und jenen Denkgewohnheiten heraus, welche nun einmal in den letzten Jahren groß geworden sind, die die «Kernpunkte» als ein utopistisches Buch bezeichnet haben. Da kann man nur sagen, es ist eben bloß das durch und durch dilettantische, kurzsichtige, unpraktische Denken, welches sich in einem solchen Urteil äußert. Und deshalb wäre es schon von einer ganz besonderen Wichtigkeit, wenn sich Leute immer mehr und mehr darauf einließen, nament­lich die wirtschaftlichen Fragen — die ja für die meisten wirklich einer Erörterung bedürfen, weil man das wirtschaftliche Leben ja allzuwenig in breiteren Bevölkerungskreisen kennt —, in der Weise [zu behandeln], wie es Dr. Schaller heute getan hat, wenn sie sich darauf einließen, die Dinge nun zu nehmen, wie sie wirklich sind, und eben vom fachmännischen Standpunkt aus zu zeigen, wie diese Dreigliederung des sozialen Organismus aus der vollen Lebens­praxis heraus gedacht ist.

Beaucoup de choses ne sont pas encore comprises dans cette idée de la triarticulation de l'organisme social. C'est ce que me montre, par exemple, une question qui vient d'être lue ici et que je voudrais encore mentionner en introduction à ce que je veux vraiment dire. On a demandé par exemple :

03

Verstanden wird ja vieles noch nicht an dieser Idee von der Dreigliederung des sozialen Organismus. Das zeigt mir zum Bei­spiel eine Frage, die hier eben verlesen worden ist und die ich noch einleitungsweise zu dem, was ich eigentlich sagen will, erwähnen möchte. Es ist zum Beispiel gefragt worden:

Pourquoi les associations ne se forment-elles que dans les organismes sociaux triarticulés ?

04

Warum sollen sich Assoziationen nur im dreigliedrigen sozialen Organis­men bilden?

Personne n'a jamais prétendu que les associations, y compris les associations économiques, ne devaient ou ne pouvaient se former que dans l'organisme social triarticulé. Il y a toujours eu des associations ; il y a bien sûr aussi eu des associations dans l'État unitaire. Mais dans la triarticulation, il s'agit d'abord de l'organisme social triarticulé et ensuite de la vie économique qui agit par voie associative. Donc, ce que l'on connaît jusqu'à présent de la vie associative, de préférence dans la vie économique, et aussi ce que Walther Rathenau dit à propos des associations, ne prouve rien d'autre que l'on ne prend ces choses économiques que de manière abstraite. Avant tout, Rathenau est un abstrait des plus redoutables, et on n'a pas non plus tendance à [comprendre les choses de manière réaliste] quand on est un socialiste de salon aussi abstrait que Rathenau - de tels abstraits prennent tout de manière abstraite, même les idées sociales - ; on ne fait que parler d'associations. Je pourrais vous citer d'autres personnes qui ont aussi parlé d'associations. Il y a par exemple un théologien du XIXe siècle : Anton Günther. Et ainsi, on pourrait bien sûr trouver partout des gens qui parlent d'associations. Les associations, par exemple dans le domaine des sciences, sont aussi, en fin de compte, les universités. Cette croyance dans les mots, cette insistance sur les mots et cette déduction à partir des mots, c'est ce que nous devons enfin sortir. Nous devons saisir les choses dans la vie pratique, nous devons être clairs que quelque chose d'autre est nécessaire. Si quelqu'un montre de manière claire et précise comment la triarticulation de l'organisme social doit s'organiser et montre ensuite que les associations sont précisément conditionnées par la vie économique, tandis que la vie intellectuelle et la vie juridique agissent pour elles-mêmes, sans de telles associations, alors c'est autre chose que de parler d'associations dans le style de Walther Rathenau, dans des abstractions. Il faudrait d'abord étudier à quel point ces "points essentiels de la question sociale" ne sont pas abstraits, à quel point ils ne sont pas abstraits à chaque ligne. Alors, cette théorisation, telle qu'elle s'exprime par exemple dans cette question, apparaît comme une impossibilité totale.

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Niemand hat jemals behauptet, daß sich Assoziationen, auch wirt­schaftliche Assoziationen, nur im dreigliedrigen sozialen Organis­mus bilden sollen oder bilden könnten. Assoziationen hat es ja immer gegeben; Assoziationen hat es natürlich auch im Einheits­staat gegeben. In der Dreigliederung handelt es sich aber darum, daß erst der soziale Organismus dreigegliedert wird und daß dann das wirtschaftliche Leben auf assoziativem Wege wirken wird. Also das, was man sonst vom assoziativen Leben bisher kennt, vorzugs­weise im wirtschaftlichen Leben, und auch das, was Walther Rathe­nau über Assoziationen spricht, das bezeugt ja nichts anderes, als daß man solche wirtschaftlichen Dinge nur abstrakt nimmt. Vor allem: Rathenau ist ein Abstraktling furchtbarster Art, und man hat auch nicht Neigung, [die Dinge wirklichkeitsgemäß aufzufassen], wenn man solch ein abstrakter Salon-Sozialist ist wie Rathenau — solche Abstraktlinge nehmen alles abstrakt, auch soziale Ideen —; da wird von Assoziationen nur geredet. Ich könnte Ihnen noch weitere Menschen nennen, die auch von Assoziationen geredet haben. Da ist zum Beispiel ein Theologe des 19. Jahrhunderts an­zugeben: Anton Günther. Und so könnte man natürlich überall Leute finden, die von Assoziationen sprechen. Assoziationen sind — zum Beispiel auf dem Gebiet der Wissenschaften — zum Schluß auch die Universitäten. Dieses Glauben an Worte, dieses Pochen auf Worte, und dieses Deduzieren aus Worten, das ist dasjenige, über das wir nun endlich einmal hinauskommen müssen. Wir müssen die Dinge im praktischen Leben erfassen, müssen uns klar sein darüber, daß etwas anderes nötig ist. Wenn jemand klar und scharf umrissen zeigt, wie sich die Dreigliederung des sozialen Organismus zu gestalten habe, und dann zeigt, daß die Assoziatio­nen gerade durch das wirtschaftlichen Leben bedingt sind, während das geistige und das rechtliche Leben für sich, ohne solche Assozia­tionen, wirken, dann ist das was anderes, als wenn man im Stile des Walther Rathenau in Abstraktionen von Assoziationen spricht. Wie wenig diese «Kernpunkte der Sozialen Frage» abstrakt ge­meint sind, wie wenig sie abstrakt sind in jeder Zeile, das sollte erst einmal studiert werden. Dann ergibt sich jene Theoretisierung, wie sie sich zum Beispiel in dieser Frage ausdrückt, als eine völlige Unmöglichkeit.

Ce serait aller bien au-delà de ce qui peut être dit en si peu de temps si je considérais la question qui m'a été posée dans le contexte de l'exposé du Dr Schaller. Il faut avant tout mentionner ceci : Schaller a présenté de manière très reconnaissante les différents chiffres qui montrent comment la courbe économique qu'il a lui-même tracée monte et descend, comment les crises succèdent aux conjonctures et comment les conjonctures favorables peuvent à leur tour succéder aux dépressions, et ainsi de suite. Eh bien, on peut déjà, d'une certaine manière, présenter les choses comme si la crise se détachait en quelque sorte des conjonctures favorables, que les dépressions survenaient ensuite et que les choses se rétablissaient ensuite - comme vient de le faire le Dr Schaller. Mais si l'on suit trop étroitement ce fil de causalité, on s'éloigne justement de ce qui constitue la base réelle et profonde de la question. Vous voyez, on a l'impression qu'il est conditionné par le fait que les crises sortent des conjonctures favorables et qu'ensuite vient la dépression, puis à nouveau l'évolution ascendante, et ainsi de suite. Il semble que ce soit parce que depuis le premier tiers du XIXe siècle, depuis 1810 environ, nous avons connu une métamorphose économique particulière, dans la mesure où l'argent, c'est-à-dire la circulation de l'argent, le prêt d'argent et le crédit qui y est lié, est devenu le maître de l'économie, alors qu'auparavant, c'est-à-dire avant 1810, c'était en réalité la vie économique qui dominait en ce qui concerne sa production. Si l'on étudie ce qui s'est passé en 1810 en ce qui concerne la circulation de l'argent, en ce qui concerne le crédit, on constate que l'apparence selon laquelle on pourrait déduire de ces chiffres une courbe se déroulant en quelque sorte automatiquement, ne vaut en fait que pour cette époque économique depuis 1810. Pour les époques économiques antérieures, elle ne pourrait pas être maintenue. Mais même pour cette époque économique, il est nécessaire de se pencher davantage sur les faits concrets pendant une période conjoncturelle favorable et pendant une période de crise que sur ces simples hausses et baisses des chiffres.

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Nun würde es ja weit über das hinausgehen, was im Rahmen einer so kurzen Zeit gesagt werden kann, wenn ich die an mich gestellte Frage betrachten würde im Zusammenhange mit dem Vortrage von Dr. Schaller. Da ist vor allen Dingen das zu erwäh­nen: Dr. Schaller hat in sehr dankenswerter Weise die verschiede­nen Zahlenzusammenstellungen gegeben, welche zeigen, wie eben die Wirtschaftskurve, die er selbst gezeichnet hat, auf- und absteigt, wie auf Konjunkturen Krisen folgen und wie dann wiederum gün­stige Konjunkturen nach Depressionen eintreten können und so weiter. Nun, man kann die Sache in einer gewissen Weise schon so darstellen, als ob die Krise gewissermaßen sich aus den günstigen Konjunkturen herauslösen würde, sich dann die Depressionen er­geben würden und dann die Sache sich wieder erholen würde — so, wie das Dr. Schaller eben dargestellt hat. Allein man wird, wenn man allzu stark diesen Kausalitätsfaden verfolgt, gerade aus dem herausgerissen, was doch die tiefere, reale Grundlage der Sache ist. Sehen Sie, es hat den Anschein, als ob es sich bedingen würde, daß die Krisen herauswachsen aus den günstigen Konjunkturen und dann die Depression kommt und dann wieder die aufsteigende Entwicklung und so weiter. Es hat so den Anschein, weil wir seit dem ersten Drittel des 19. Jahrhunderts, seit 1810 etwa, eine beson­dere Wirtschaftsmetamorphose dadurch haben, daß das Geld, also der Geldverkehr und das Geldleihen und der damit im Zusammenhang stehende Kredit zum wirtschaftliche Herrschenden wurde, während früher, also vor dem Jahre 1810, in Wirklichkeit das wirtschaftliche Leben in bezug auf seine Produktion das Herrschende war. Wenn man studiert dasjenige, was sich in dem Jahre 1810 abgespielt hat mit Bezug auf den Verkehr des Geldes, mit Bezug auf das Kreditwesen, so zeigt sich denn doch, daß der Schein, als ob man aus diesen Zahlen eine solche gewissermaßen automatisch ablaufende Kurve ableiten könnte, eigentlich nur für diese Wirtschaftsepoche seit 1810 gilt. Für frühere Wirtschaftsepochen würde er sich nicht aufrechterhalten lassen. Aber auch für diese Wirtschaftsepoche ist ja wohl nötig, daß man mehr eingeht auf die konkreten Tatsachen während einer günstigen Konjunkturperiode und während einer Krisenperiode als auf dieses bloße Steigen und Fallen in den Zahlen.

Et là, j'attire surtout l'attention sur la crise de 1907 - je pourrais tout aussi bien prendre un autre exemple - qui est extrêmement intéressante à étudier. Cette crise est particulièrement intéressante à étudier, parce qu'elle permet de voir comment, au fond, les crises sont - je veux le dire de manière très radicale - provoquées par la volonté humaine. Comme je l'ai dit, cela vaut également pour d'autres affaires de ce genre ; on ne peut pas juger des processus financiers de cette nature sans étudier les violentes spéculations haussières de quelques magnats américains du capital et leur rapport avec le marché monétaire en Europe. Il s'agit d'une hausse d'un type d'actions bien précis, et donc d'une énorme envie d'acquérir ces actions. C'est ce qui a permis aux magnats du capital qui ont fait cette hausse d'attirer l'argent à eux et de priver d'argent les gens qui en auraient eu besoin. C'est ce qui a provoqué l'envolée de l'escompte.

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Und da weise ich vor allen Dingen auf die Krise von 1907 hin — ich könnte ebensogut ein anderes Beispiel herausgreifen —; sie ist außerordentlich interessant zu studieren. Gerade diese Krise ist außerordentlich interessant zu studieren, weil man an ihr sehen kann, wie im Grunde genommen Krisen eigentlich durchaus — ich will es ganz radikal sagen — durch den menschlichen Willen gemacht werden. Wie gesagt, es würde das auch gelten für andere solche Angelegenheiten; finanzielle Vorgänge dieser Art kann man nicht beurteilen, wenn man nicht jene gewaltsamen Hausse-Spekulationen einiger amerikanischer Kapitalmagnaten und ihren Zusammenhang mit dem Geldmarkt in Europa studiert. Da kommt in Betracht ein Hinauftreiben eines ganz bestimmten Aktientypus, und dadurch eine ungeheure Lust, diese Aktien zu erwerben. Dadurch sind die Kapitalmagnaten, die diese Hausse gemacht haben, in die Lage gekommen, das Geld an sich zu ziehen und die Leute, die das Geld eigentlich gebraucht hätten, geldarm zu machen. Dadurch wurde hervorgerufen dieses Hinaufschnellen des Diskonts.

Le Dr Schaller a cité l'escompte privé - je crois que la Deutsche Reichsbank est alors montée jusqu'à 7 %. Donc, un consortium américain de magnats de l'argent a travaillé à une telle augmentation de l'escompte. Bien sûr, toutes ces choses sont contrebalancées par d'autres. Mais dès que l'on entre dans la pratique, dès que l'on envisage les faits, ce sont justement ces faits particuliers [qui entrent en ligne de compte], et même les autres faits iraient dans le même sens. On ne peut pas travailler comme ça [comme ces magnats du capital] si l'on se trouve dans la pure vie de l'économie et que l'argent avec les crédits n'est en quelque sorte que l'expression extérieure de la circulation économique en tant que telle. On ne peut travailler comme on l'a fait en 1906, 1907, 1908 que si, d'une part, la vie économique se déroule et si, d'un côté, le marché de l'argent en tant que tel, les processus au sein de la circulation monétaire, sont émancipés. Cela signifie qu'avec l'argent et les crédits correspondants, qu'ils soient en actions ou en obligations ou en quoi que ce soit d'autre, on peut faire une circulation propre sur le marché de l'argent et du crédit, qui se déplace en quelque sorte [en se détachant des processus économiques réels].

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Dr. Schaller hat den Privatdiskont angeführt — ich glaube, die Deutsche Reichsbank ist dazumal bis zu 7% hinaufgegangen. Also, es wurde geradezu von einem amerikanischen Geldmagnaten-Konsortium auf ein solches Hinaufschieben des Diskonts gearbeitet. Natürlich, allen diesen Dingen stehen dann wiederum andere ge­genüber. Aber sobald man ins Praktische hineingeht, sobald man die Tatsachen ins Auge faßt, dann sind das eben diese einzelnen Tatsachen, [die in Betracht kommen], und selbst die anderen Tat­sachen würden nach derselben Richtung hin gehen. So [wie diese Kapitalmagnaten] kann man nicht arbeiten, wenn man im reinen Wirtschaftsleben steht und das Geld mit den Krediten gewisser­maßen bloß der äußerliche Ausdruck für die Wirtschaftszirkulation als solche ist. So, wie gearbeitet wurde in diesen Jahren 1906, 1907, 1908, kann man nur arbeiten, wenn auf der einen Seite das Wirt­schaftsleben verläuft und auf der anderen Seite der Geldmarkt als solcher, die Vorgänge innerhalb der Geldzirkulation, emanzipiert ist. Das heißt, daß mit Geld und den entsprechenden Krediten, seien diese in Aktien oder Obligationen oder in irgendwas anderem liegend, eine eigene Zirkulation am Geld- und Kreditmarkt ge­macht werden kann, die sich gewissermaßen [losgelöst von den wirklichen Wirtschaftsvorgängen] bewegt.

Vous voyez, c'est pour cette raison qu'il se crée peu à peu l'illusion que, dans notre vie de l'économie, les conjonctures favorables partielles et les crises partielles deviennent impossibles ; il se crée l'illusion que seules les conjonctures générales et les crises générales peuvent se produire. Pour cela, il faut en effet qu'il y ait en quelque sorte un milieu général [comme le marché monétaire en tant que tel] qui ne se préoccupe pas des crises dans la vie économique [réelle]. Dans la vie économique [réelle], la crise est régulée. Ce n'est pas la même chose si je mets des bottes sur le marché, si je mets des montres sur le marché ou si je fabrique du pétrole ; ce n'est pas la même chose. Si l'on a affaire à des marchandises, on a affaire à du concret ; les conjonctures découlent de la production. Mais si l'on n'a affaire qu'à de l'argent et des crédits, cela n'entre pas en ligne de compte - en argent et en crédits, on ne fait que spéculer. Pour provoquer toutes sortes de conjonctures artificielles, il faut justement que le marché monétaire soit émancipé du reste du marché économique.

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Sehen Sie, aus diesem Grunde entsteht allmählich der Schein, daß in unserem Wirtschaftsleben unmöglich werden partielle gün­stige Konjunkturen und partielle Krisen; es entsteht der Schein, als ob also nur allgemeine Konjunkturen und allgemeine Krisen ent­stehen könnten. Dazu ist die Voraussetzung nämlich, daß gewisser­maßen ein allgemeines Medium [wie der Geldmarkt als solcher] da ist, das sich nicht kümmert um die Krisen im [realen] Wirtschafts­leben. Im [realen] Wirtschaftsleben ist die Krise reguliert. Es ist etwas anderes, ob ich Stiefel auf den Markt bringe oder Uhren auf den Markt bringe oder Öl fabriziere; das ist etwas anderes. Wenn man es mit Waren zu tun hat, hat man es mit Konkretem zu tun; da ergeben sich Konjunkturen aus der Produktion heraus. Wenn man es aber nur mit Geld und Krediten zu tun hat, da kommt das nicht in Betracht — in Geld und Krediten, da spekuliert man nur. Um allerlei künstliche Konjunkturen hervorzurufen, dazu ist eben notwendig, daß der Geldmarkt emanzipiert ist vom übrigen Wirtschaftsmarkt.

Ce ne sont bien sûr que des choses isolées. Je pourrais continuer toute la nuit dans ce style. Mais vous pouvez toujours vous demander, si vous êtes en période de crise, où je dois chercher la volonté économique immédiate qui s'exprime sur le marché des capitaux. D'une certaine manière, il est vrai que toute cette histoire est liée au capitalisme, car un tel déroulement de la crise n'est possible que si l'on peut spéculer sur l'argent et les crédits, ou jeter de l'argent et des crédits sur le marché. Vous pourriez tout aussi bien étudier l'année 1912 et ainsi de suite, vous y trouveriez partout des faits bien précis, des faits qui émanent de la volonté de ceux qui ont quelque chose à dire dans la vie économique. Mais de telles crises générales, ou même des crises très étendues, ne peuvent pas être provoquées autrement que par l'émancipation du marché monétaire.

10

Das sind natürlich nur einzelne Dinge. Ich könnte die ganze Nacht in diesem Stile fortsprechen. Allein, Sie können immer, wenn Sie gerade Krisenjahre vorliegen haben, Sie können immer sich fragen: Wo muß ich suchen den unmittelbaren wirtschaftlichen Willen, der sich so geltend macht auf dem Kapitalmarkt? In gewis­ser Beziehung ist es eben richtig, daß diese ganze Geschichte mit dem Kapitalismus zusammenhängt, weil ein solcher Krisenverlauf nur möglich ist, wenn man in Geld und Krediten spekulieren kann respektive Geld und Kredite auf den Markt werfen kann. Sie könn­ten ebensogut das Jahr 1912 und so weiter studieren, Sie würden überall da auch ganz bestimmte Tatsachen finden, Tatsachen, die ausgehen von dem Willen derjenigen, die im wirtschaftlichen Le­ben etwas zu sagen haben. Aber solche allgemeinen Krisen oder auch nur weit ausgedehnte Krisen können gar nicht anders hervor­gerufen werden als durch die Emanzipation des Geldmarktes.

Ce sont des points de vue que je souligne notamment parce qu'il est vraiment temps aujourd'hui d'être très clair à ce sujet : il ne s'agit pas de théoriser, il ne s'agit pas de se faire des idées générales sur la base des statistiques, sur la manière dont l'une découle de l'autre. Au fond, seul l'examen des faits est vraiment fructueux. Et il est bien plus important pour la compréhension de la crise qui s'est manifestée vers 1907 d'étudier les machinations de certains magnats du capitalisme que de rester dans des catégories économiques générales. Ensuite, je voudrais encore faire remarquer qu'il n'est pas tout à fait exact de penser que les conjonctures partielles ne jouent aucun rôle à l'époque moderne ; elles jouent déjà un rôle dans la vie économique proprement dite, mais ce rôle est masqué par l'économie du capital ou par l'économie de l'argent et du crédit. Toutes ces questions sont traitées dans mon article sur le crédit paru dans le quatrième numéro de "Sozialen Zukunft", bien entendu dans une perspective plus générale, car il n'est pas toujours possible d'entrer immédiatement dans les détails.

11

Das sind solche Gesichtspunkte, die ich namentlich deshalb hervorhebe, weil es heute nun wirklich an der Zeit ist, daß man sich ganz klar ist darüber: Es geht nicht an zu theoretisieren; es geht nicht an, so im allgemeinen nach der Statistik sich Vorstellungen zu bilden, wie das eine aus dem anderen folgt. Fruchtbar ist im Grun­de genommen wirklich nur das Hinschauen auf die Tatsachen. Und es ist von viel größerer Bedeutung für das Verstehen der Krisis, die gegen das Jahr 1907 sich zeigte, es ist viel wichtiger, zu studieren die Machinationen gewisser Kapitalismus-Magnaten, als in allge­meinen wirtschaftlichen Kategorien zu verbleiben. Dann möchte ich auch noch das bemerken, daß es eben doch nicht ganz richtig ist zu meinen, daß die partiellen Konjunkturen in der neueren Zeit keine Rolle spielen würden; im eigentlichen Wirtschaftsleben spielen sie schon eine Rolle, aber die Rolle, die sie spielen, wird verdeckt durch die Kapitalwirtschaft beziehungsweise durch die Geld- und Kreditwirtschaft. Alle diese Fragen sind ja — selbstver­ständlich von einen allgemeineren  Gesichtspunkte aus, weil man nicht immer gleich ins einzelne eingehen kann — in meinem Aufsatz über das Kreditwesen im vierten Heft der «Sozialen Zukunft» inhaltlich belandelt.

Il est en effet important partout, notamment en économie politique, que l'on soit conscient du fait que seule une véritable prise en compte des faits conduit à une connaissance qui soit socialement fructueuse et qui puisse nous sortir de la plus grande crise dans laquelle nous nous trouvons - la crise sociale -, alors que la théorisation a joué un rôle très néfaste dans l'économie nationale en tant que science au cours des dernières décennies. Au fond, il n'y a pas grand-chose à tirer de l'économie nationale universitaire pour une véritable compréhension de la vie économique. Mais aujourd'hui, il est vraiment temps de regarder aussi ce qui découle de la volonté des humains. Certes, il est vrai que les humains se comportent en masse de la même manière sous certains aspects typiques. Et c'est ainsi que lorsque les résultats d'une conjoncture favorable à la vie des humains s'installent, les désirs apparaissent ; et c'est à partir de ces désirs que les humains font des spéculations sur les marchandises, et c'est alors que naît la crise, mais elle naît de la volonté des humains. Et si, au bout d'un certain temps, l'argent a pris certains chemins, une nouvelle ascension peut avoir lieu, mais elle aussi est toujours le fruit de la volonté des humains.

12

Es kommt tatsächlich überall darauf an, namentlich im Volkswirtschaftlichen, daß man sich klar darüber ist, daß nur ein wirkliches Eingehen auf die Tatsachen zu einem Erkennen führt, zu einem solchen Erkennen, das sozial fruchtbar ist, das uns herausführen kann aus der größten Krise, in der wir drinnen sind — das ist die soziale Krise —, während eben gerade in den letzten Dezennien in der Nationalökonomie als Wissenschaft das Theoretisieren eigentlich eine sogar sehr schlimme Rolle gespielt hat. Im Grunde genommen ist aus der Universitäts-Nationalökonomie nicht viel zu gewinnen für ein wirkliches Verständnis des wirtschaftlichen Lebens. Heute ist es aber wirklich an der Zeit, auch hinzuschauen auf dasjenige, was aus dem Willen der Menschen folgt. Gewiß, es ist ja so, daß die Menschen in der breiten Masse sich unter gewissen typischen Erscheinungen gleich benehmen. Und so kommt es, daß, wenn die Resultate, die Ergebnisse einer günstigen Konjunktur für das Leben der Menschen sich eingestellt haben, dann kommen die Gelüste; und aus diesen Gelüsten heraus machen die Menschen so etwas wie Warenspekulationen, und dann entsteht die Krisis aber sie entsteht aus dem Menschenwillen heraus. Und wiederum, wenn das nach einer bestimmten Zeit dazu geführt hat, daß das Geld gewisse Wege genommen hat, dann kann wiederum ein Aufstieg erfolgen — aber auch dieser immer aus dem Willen der Menschen heraus.

Ces choses, les conjonctures favorables, les crises, les dépressions et ainsi de suite, ne sont pas très différentes, si l'on étudie les faits, de ce que l'on observe dans les statistiques des suicides. On peut dire, si l'on prend un territoire suffisamment grand, qu'il y a sur ce territoire une certaine quantité de suicides pendant un certain nombre d'années et que ceux-ci se répètent ensuite pendant une certaine période. Non, bien sûr, cela ne prouve pas qu'il existe une loi naturelle selon laquelle tant de suicides doivent avoir lieu en tant d'années, mais cela prouve seulement que sur un territoire donné, certaines années, il se produit tant d'événements qui, dans leur forme typique, incitent toujours et encore les gens à se suicider. Enfin, la statistique la plus simple que l'on puisse faire, c'est de dire : si l'on présente cinq fois un morceau de viande à un chien, il le saisit cinq fois ; sous l'influence des mêmes faits, il fait cinq fois la même chose. Sous l'influence des mêmes faits qui se répètent, les gens font évidemment la même chose. Mais cela ne signifie pas que l'on puisse laisser l'humain en dehors de l'ensemble ; c'est-à-dire que l'on doit tenir compte de ce qu'est la volonté humaine. Et si vous vous penchez sur "Les points essentiels de la question sociale", vous verrez justement que l'on tient compte de cette matière la plus difficile à traiter, la volonté humaine, dans la vie de l'économie, que l'on en tient compte et que c'est précisément de ce point de vue que l'on trouve beaucoup de choses dans les "points essentiels".

13

Diese Dinge, günstige Konjunkturen, Krisen, Depressionen und so weiter, sie stellen sich doch, wenn man die Tatsachen studiert, auch nicht viel anders heraus, als, sagen wir die Dinge der Selbstmordstatistik. Man kann, wenn man ein genügend großes Territorium nimmt, sagen, daß auf diesem Territorium in einer bestimmten Anzahl von Jahren eine bestimmte Menge von Selbstmorden vorkommen und daß die sich dann in einem bestimmten Zeitraum wiederholen. Nicht wahr, das beweist natürlich nicht, daß ein Naturgesetz besteht, daß soundso viele Selbstmorde in soundso vielen Jahren stattfinden müssen, sondern es beweist nur, daß auf einem bestimmten Territorium in manchen Jahren soundso viele Ereignisse geschehen, die in ihrer typischen Form immer wieder und wieder die Leute dazu verleiten, Selbstmord zu begehen. Die einfachste Statistik, die man schließlich machen kann, ist diese, daß man sagt: Wenn einem Hund fünfmal ein Stück Fleisch hingehalten wird, so schnappt er fünfmal darnach; er macht unter dem Einfluß derselben Tatsachen fünfmal dasselbe. Unter dem Einfluß dersel­ben Tatsachen, die sich wiederholen, machen die Leute ja selbstver­ständlich auch dasselbe. Aber das bedingt nicht, daß man den Menschen herauslassen kann aus dem Ganzen; das heißt, man muß rechnen mit dem, was der menschliche Wille ist. Und wenn Sie eingehen auf «Die Kernpunkte der Sozialen Frage», so werden Sie gerade sehen, daß mit dieser schwierigst zu behandelnden Materie, dem menschlichen Willen, im Wirtschaftsleben wohl gerechnet wird, daß darauf Rücksicht genommen wird und daß gerade von diesem Gesichtspunkte aus in den «Kernpunkten» manches zu finden ist.

Je voudrais maintenant mentionner quelque chose de tout à fait différent ; je veux seulement l'ajouter parce que nous avons toujours à peu près le même problème ici.

14

Nun möchte ich jetzt etwas ganz anderes erwähnen; ich will es nur einfügen, weil wir ja auch hier immer dasselbe Problem so ziemlich haben.

J'ai dû mentionner la dernière fois que l'on a trouvé dans un journal public l'affirmation stupide de la "triarticulation volée". Il va de soi que le journal qui a publié les articles sordides de l'abbé Kully - je veux parler du "Katholisches Volksblatt (Feuille catholique du peuple)" - s'est également fait l'imprimeur de ces saletés, de ces mensonges gros comme une maison. Et c'est pourquoi je conseille au plus grand nombre de personnes possible de lire la brochure de Madame Elisabeth Mathilde Metzdorff-Teschner, parue en 1920. C'est en effet de cette brochure que proviennent les saletés de Monsieur Rohm à Lorch, c'est de cette brochure que proviennent toutes les choses stupides. Je voudrais vous écrire le titre plus précisément : "3:5, 5:8 = 21:34. Le secret pour pouvoir effacer les charges de la dette dans un avenir prévisible". Vous tirerez du titre "3:5, 5:8 etc." une impression quelque peu mystique ; la brochure dans son ensemble n'est pas écrite de manière moins mystique que ce titre ; vous pouvez l'ouvrir où vous voulez, n'importe où, par exemple :

15

Ich mußte das letzte Mal erwähnen, daß sich in einem öffentli­chen Blatt die blödsinnige Behauptung von der «gestohlenen Drei­gliederung» gefunden hat. Selbstverständlich hat das Blatt, das die Schmutzartikel des Herrn Pfarrer Kully abgedruckt hat — ich meine das «Katholische Volksblatt» — sich auch zum Abdrucker dieser Schmutzerei gemacht, dieser ganz knüppeldicken, schmutzigen Lügen. Und deshalb rate ich so vielen Leuten, als es nur können, die im Jahre 1920 erschienene Broschüre der Frau Elisabeth Mat­hilde Metzdorff-Teschner zu lesen. Aus dieser Broschüre stammen nämlich die Schmutzereien des Herrn Rohm in Lorch, aus dieser Broschüre stammen alle die blödsinnigen Dinge. Ich möchte Ihnen den Titel genauer aufschreiben : «3:5, 5:8 = 21:34. Das Geheimnis, die Schuldenlasten in absehbarer Zeit tilgen zu können». Sie wer­den aus dem Titel «3:5, 5:8 etc.» einen etwas mystischen Eindruck bekommen; die Broschüre in ihrer Gesamtheit ist nicht weniger mystisch geschrieben als dieser Titel; Sie können sie aufschlagen, wo Sie wollen, irgendwo, zum Beispiel:

Haeckel conclut le chapitre V de la Solution des énigmes mondiales par ces mots : <J'ai donné une justification détaillée de toute la phylogénie et de son application au système naturel des organismes dans les trois volumes de ma `Phylogénie systématique`. La distinction critique plus nette des 6 étapes et des 30 étapes principales de notre phylogénie humaine se trouve dans mon pamphlet sur `Notre généalogie (Progonotopxis hominis)' Iéna, 30 juillet 1908.> Les tentatives de l'Alliance Frey, de la triarticulation anthroposophique, présentent le travail de remontée vers la 7e étape comme la nôtre. Leur empire culturel reste attaché à Mammon, dont leurs prophètes ou leurs princes ne peuvent ni ne veulent se passer". Et ainsi de suite. Vous pensez que vous êtes entrés directement dans une maison de fous et qu'à l'intérieur vous entendriez les folies incohérentes de tous ces fous. Ainsi, la brochure indique que le cerveau humain devrait être divisé dans un rapport de proportions soi-disant divines, qui ont quelque chose - quoi, on ne peut pas le savoir, car toute la brochure est stupide - quelque chose à voir avec le rapport 3:5, 5:8 = 21:34 ; ainsi, il y aurait la possibilité de libérer tout le peuple allemand de l'énorme fardeau de la dette. Tout serait alors en ordre, toutes les dettes de l'Empire allemand seraient alors effacées. Il s'agit donc effectivement d'une folie absolue. C'est de cette folie que la "noble" dame prétend :

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«Haeckel schließt das V. Kapitel der Lösung der Welträtsel mit den Wor­ten: <Eine ausführliche Begründung der ganzen Stammesgeschichte und ihre Anwendung auf das natürliche System der Organismen habe ich in den 3 Bänden meiner `Systematischen Phylogenie' gegeben. Die schärfere kri­tische Unterscheidung der 6 Strecken und 30 Hauptstufen unserer mensch­lichen Stammesgeschichte enthält meine Flugschrift über `Unsere Ahnen­reihe (Progonotopxis hominis)' Jena, 30. Juli 1908.> Die Versuche des Frey-Bundes, der anthroposophischen Dreigliede­rung, stellen das Hinaufarbeiten zur 7. Stufe vor wie die unsere. Ihr Kul­turreich bleibt am Mammon haften, den ihre Propheten oder Fürsten nicht entbehren können und wollen.» Und so geht das fort. Sie glauben, daß Sie direkt in ein Narren­haus gekommen sind und darinnen die unzusammenhängenden Narreteien von lauter Wahnsinnigen hören würden. So gibt die Broschüre an, daß in einem Verhältnis von sogenannten göttlichen Proportionen, die irgend etwas — was, das kann man nicht heraus­kriegen, weil die ganze Broschüre blödsinnig ist —, irgend etwas mit dem Verhältnis von 3:5, 5:8 = 21:34 zu tun haben, das menschliche Gehirn geteilt werden solle; dadurch bestehe die Möglichkeit, das ganze deutsche Volk von der ungeheuren Schuldenlast zu befreien. Dann sei alles in Ordnung, dann würden alle Schulden, welche das Deutsche Reich hat, getilgt sein. Es ist also tatsächlich ein absoluter Wahnsinn. Von diesem Wahnsinn behauptet die «edle» Dame:

"Le service de presse du ministère de la guerre à Munich connaît le jour et l'année selon lesquels la naissance de la triarticulation morphologique a eu lieu en 1917 (donc avant le point central de la question sociale de Steiner), grâce à un événement qui a profondément marqué la vie des femmes. La science peut donc se fier aux données historiques. Dès le 16 janvier 1918, le service de presse autorisa la conférence à ce sujet, qui fut confiée aux anthroposophes le 20 avril et ne leur fut restituée que le 11 mai". Maintenant, à quels anthroposophes a été présentée à l'époque la conférence avec "l'événement décisif de la vie des femmes" et avec tous les choux - je ne sais pas ; je ne sais pas quels anthroposophes ont été si heureux. Maintenant, regardez cet écrit, cet exemplaire d'un "événement de presse" ; il figure aujourd'hui dans le monde. À Lorch, quelqu'un - je l'ai traité de "cochon" lors d'une conférence publique - est assis, c'est donc un cochon qui sait lire ce qui est imprimé, et il fabrique à partir de là l'article "La triarticulation volée". Et ici, en Suisse, il se trouve effectivement des gens, sous l'égide des pasteurs d'âmes, pour réimprimer quelque chose comme ça. Ces articles sont lus - ce sont des faits. Les humains lisent cela, et ils n'ont aucune idée de la folie qui se cache derrière. Mais il y a suffisamment d'humains immoraux qui ne détestent pas jeter de la poudre aux yeux des gens au point d'imprimer ce genre de choses pour un public qui ne peut évidemment pas contrôler cela, qui ne sait même pas à quel point c'est stupide. Nous en sommes arrivés aujourd'hui à ce degré d'abrutissement de la vie publique ; et le sommet de l'abrutissement est sous l'égide de pasteurs d'âmes. C'est effectivement quelque chose qui entre en ligne de compte ici. C'est quelque chose qu'il faut vraiment prendre en considération.

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«Das Presseamt des Kriegsministeriums in München kennt Tag und Jahres­zahl, nach welcher die Geburtsstunde der morphologischen Dreigliederung 1917, (also vor Steiners Kerpunkt der sozialen Frage) ist, durch ein tief ins Frauenleben einschneidendes Ereignis. Die Wissenschaft kann sich also auf Geschichtsdaten verlassen. Schon am 16. Januar 1918 genehmigte das Pressereferat den Vortrag darüber, der den Anthroposophen am 20. April anvertraut wurde und erst am 11. Mai zurückerstattet wurde.» Nun, welchen Anthroposophen dazumal der Vortrag mit dem «einschneidenden Ereignis aus dem Frauenleben» und mit all dem Kohl vorgelegt worden ist — ich weiß es nicht; ich weiß nicht, welche Anthroposophen so glücklich gewesen sind. Nun sehen Sie diese Schrift, dieses Exemplar von einem «Presseereignis» an; das figuriert heute in der Welt. In Lorch sitzt einer — ich habe ihn in einem öffentlichen Vortrag ein «Schwein» genannt —, sitzt also ein Gedrucktes lesen könnendes Schwein und fabriziert daraus den Artikel «Die gestohlene Dreigliederung». Und hier in der Schweiz finden sich tatsächlich Leute, unter der Ägide der Seelenhirten, die so etwas nachdrucken. Diese Artikel werden gelesen — das sind die Tatsachen. Das lesen die Menschen, und sie haben keine Ahnung, welcher Wahnsinn da dahintersteckt. Aber es gibt genügend unmoralische Menschen, die es nicht verabscheuen, den Leuten so Sand in die Augen zu streuen, daß sie dergleichen Dinge drucken für ein Publikum, das selbstverständlich das nicht kontrollieren kann, das gar nicht weiß, wie blödsinnig die Sache ist. Bis zu diesem Grad der Verblödung des öffentlichen Lebens haben wir es heute gebracht; und der Gipfel der Verblödung steht unter der Ägide von Seelenhirten. Das ist etwas, was tatsächlich für hier in Betracht kommt. Es ist das durchaus etwas, auf das man einmal hinblicken müßte.

Et je vous prie de prendre connaissance de l'élaboration. On y trouve entre autres la belle chose que la dame en question a  aussi communiqué à d'autres personnes son secret sur les proportions divines, sur la "triarticulation". Elle dit qu'elle était imprégnée jusqu'à la dernière phase de la conviction que l'effacement des dettes serait possible dans un avenir prévisible grâce au "royaume culturel morphologique (État-royaume culturel-Église)". Comme elle le dit, elle a envoyé son exposé à "d'autres personnes", mais personne ne s'en est soucié - je ne vois pas non plus comment quelqu'un pourrait s'en sortir, tout au plus en tant que psychiatre. Donc "seuls les anthroposophes" auraient réagi, mais ils en auraient fait quelque chose de tout à fait différent. Et maintenant, cette dame trouve que ces anthroposophes sont encore un peu mieux que les autres personnes, car ils auraient au moins parlé de la "triarticulation" - selon elle. Maintenant, on a fait de la publicité pour cette dame, donc pour Madame Elisabeth Metzdorff-Teschner, au moins de cette manière ; donc les anthroposophes ont au moins accepté de faire de la publicité pour cette dame de cette manière. Il ne reste plus qu'une petite chose à faire, c'est que le peuple allemand reconnaisse par une décision populaire le "royaume culturel morphologique" - la reconnaissance par une décision populaire, c'est ce qui doit être provoqué par Madame Metzdorff-Teschner. Et il est nécessaire que le principe 3:5, 5:8 = 21:34, qu'elle a trouvé, soit proclamé publiquement partout ; elle a ainsi introduit une sorte de nombre d'or social dans le monde. Par ailleurs, elle accuse les personnes qui ont écrit sur le nombre d'or de plagiat, c'est-à-dire de vol spirituel.

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Und ich bitte, machen Sie sich bekannt mit dem Elaborat. Da steht unter anderem auch noch die schöne Sache drinnen, daß die betreffende Dame auch anderen Leuten ihr Geheimnis von den göttlichen Proportionen, von der «Dreigliederung», mitgeteilt habe. Sie sagt, sie sei bis in die letzte Phase hinein von der Überzeugung durchdrungen, daß die Schuldentilgung in absehbarer Zeit durch das «morphologische Kulturreich (Staat-Kulturreich-Kirche)» möglich sei. Wie sie sagt, habe sie den Vortrag auch «anderen Leuten» geschickt, aber keiner habe sich darum bekümmert — ich kann mir auch nicht vorstellen, wie sich da jemand durchwinden sollte, höchstens als Psychiater. Also «nur die Anthroposophen» hätten darauf reagiert, aber die hätten etwas ganz anderes daraus gemacht. Und nun findet diese Dame, etwas besser noch seien diese Anthroposophen als die anderen Leute, denn sie hätten wenigstens von der «Dreigliederung» geredet — meint sie. Jetzt ist für diese Dame, also für Frau Elisabeth Metzdorff-Teschner, wenigstens auf diese Weise Reklame gemacht worden; also die Anthroposophen haben sich wenigstens herbeigelassen, auf diese Weise Reklame zu machen für diese Dame. Es sei jetzt nur noch die Kleinigkeit nötig, daß das deutsche Volk anerkenne durch einen Volksbeschluß das «morphologische Kulturreich» — die Anerkennung durch einen Volksbeschluß, das soll eigentlich herbeigeführt werden durch Frau Metzdorff-Teschner. Und es sei nötig, daß öffentlich überall verkündigt werde das Prinzip 3:5, 5:8 = 21:34, das sie gefunden habe; sie habe damit eine Art sozialen Goldenen Schnitt in die Welt gebracht. Notabene beschuldigt sie diejenigen Leute, die über den Goldenen Schnitt geschrieben haben, auch des Plagiats, also des geistigen Diebstahls.

Et voilà que cette brochure rend aussi public un document étrange dont je n'aurais sans doute jamais eu connaissance autrement. Car la dame s'est adressée, semble-t-il - il est très difficile de le savoir -, à un médecin munichois. Cet homme écrit alors qu'il a remis la lettre de la dame à un professeur munichois, et il écrit ensuite en retour à cette dame :

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Und nun kommt gerade durch diese Broschüre auch ein merk­würdiges Dokument an die Öffentlichkeit, von dem ich sonst wahrscheinlich wohl kaum jemals Kunde erhalten hätte. Denn die Dame hat sich, wie es scheint — es ist sehr schwer herauszukrie­gen —, an einen Münchner Arzt gewendet. Dieser Mann schreibt dann, daß er den Brief der Dame einem Münchner Professor über­geben habe, und er schreibt dann dieser Dame zurück:

"Monsieur le professeur m'a remis le matériel contre Steiner qui lui avait été envoyé pour que j'en prenne connaissance et que je réponde à votre lettre. Or, je fais justement partie des personnes qui ne peuvent accuser ni les jésuites ni les juifs d'être responsables de l'effondrement allemand sans commettre un sacrificium intellectus. (Nous, les Allemands, nous nous sommes brisé le cou de manière vraiment allemande.) Et en plus - je dois l'avouer en toute honnêteté - je suis moi-même membre de la Société anthroposophique. (Et je ne le suis devenu que récemment, après avoir lu tout ce que je pouvais trouver comme écrits contre Steiner). Je n'ignorais pas ce que lui reproche M. Seiling, que j'admire par ailleurs. Je suis d'ailleurs le dernier à vouloir blanchir complètement Steiner. Il a un degré d'imperfection humaine très élevé. Et pourtant, c'est un maître auquel je dois de grandes choses, et d'autres que moi. - Cela ne vous satisfera pas, mais c'est tout ce que je peux dire". Vous voyez donc que des choses tout à fait étranges viennent au jour à travers cette dame.

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«Herr Professor übergab mir das ihm übersandte Material gegen Steiner zur Kenntnisnahme und zur Beantwortung Ihres Briefes. Nun gehöre ich aber ausgerechnet zu den Menschen, die weder die Jesuiten noch die Juden der Schuld am deutschen Zusammenbruch bezichtigen können, ohne ein sacrificium intellectus zu begehen. (Wir Deutsche haben uns in echt deut­scher Weise selbst das Genick gebrochen.) Und überdies — ich muß es ehrlicherweise bekennen — bin ich selbst Mitglied der Anthroposophischen Gesellschaft. (Und ich wurde es erst vor kurzem, nachdem ich alles Erreichbare an Schriften gegen Steiner gelesen hatte.) Mir war das nicht unbekannt, was ihm der von mir sonst verehrte M. Seiling vorwirft. Ich bin übrigens der letzte, der Steiner ganz reinwa­schen möchte. Er hat ein vollgerüttelt Maß menschlicher Unzulänglichkeit. Und ist dennoch ein Lehrer, dem ich und bessere als ich Großes verdanken. — Das wird Sie nicht befriedigen, aber mehr kann ich nicht sagen.» Also Sie sehen, es kommen durch diese Dame ganz sonderbare Dinge an den Tag.

Mais vous voyez aussi que le clergé vénéré, le clergé catholique des environs d'ici, ne laisse pas passer toutes ces choses. C'est sur ce terrain que nous nous trouvons aujourd'hui. Appréciez seulement une fois tout l'engourdissement moral de ce sol, et réfléchissez ensuite si un petit mot de trop a été dit sur telle ou telle chose qui a souvent été dite depuis cette place.

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Aber Sie sehen auch, daß die verehrte Geistlichkeit, die katholische Geistlichkeit der hiesigen Umgebung, all diese Dinge sich nicht entgehen läßt. Auf solchem Boden stehen wir heute. Würdigen sie nur einmal die ganze moralische Versumpftheit dieses Bodens, und überlegen Sie sich dann, ob irgendein Wörtchen zuviel gesagt worden ist von dem und jenem, was von diesem Platze aus oftmals gesagt worden ist.

Donc : Elisabeth Mathilde Metzdorff-Teschner, "3:5, 5:8 = 21:34.

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Also: Elisabeth Mathilde Metzdorff-Teschner, «3:5, 5:8 = 21:34.

Le secret pour pouvoir effacer les charges de la dette dans un avenir prévisible". Je tiens également à préciser que cette brochure a été publiée en 1920 par la "fameuse" maison d'édition à compte d'auteur Sooden an der Werra.

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Das Geheimnis, die Schuldenlasten in absehbarer Zeit tilgen zu können.» Ich möchte auch noch angeben, daß diese Broschüre 1920 in dem «berühmten» Selbstverlag Sooden an der Werra erschienen ist.




Français seulement


HUITIÈME SOIRÉE DE DISCUSSION Dornach, 13 septembre 1920 -
CONJONCTURES ET CRISES ÉCONOMIQUES

Les associations appartiennent à l’économique. Ce qui constitue une véritable association. La vision traditionnelle de l'origine des crises. La crise économique de 1907 et les machinations des magnats de l'argent. Derrière les crises sont des intentions humaines. La plus grande crise du présent est la crise sociale. La force d’expression des statistiques. La calomnie de la tri-articulation volée ; l’idiotie dans la brochure de Elisabeth Metzdorff-Teschner.


01
Ernst Schaller fait une conférence sur les "Conjonctures et crises économiques". Rudolf Steiner répond ensuite aux questions qui ont été posées au cours de la discussion :
02
Rudolf Steiner : Oui, mes chers présents, une affaire extraordinairement importante a été amenée à l'ordre du jour [par le M. Dr Schaller]. Il a indiqué, à partir de questions économiques très précises, comment la vie économique doit être assainie par la triarticulation de l'organisme social. Et je voudrais dire que je considère ce point de vue général de M. Schaller comme le plus important pour ce soir. J'ai souvent mentionné que c'est précisément lorsque l'on examinera les différents phénomènes réels - que ce soit dans la vie économique ou dans un autre domaine de la vie sociale - que l'on verra ce que signifie réellement cette triarticulation pour l'assainissement de la vie humaine. Il y a aujourd'hui des gens qui, en raison de l'éducation et des habitudes de pensée qui se sont développées au cours des dernières années, ont qualifié les "points essentiels" de livre utopiste. On ne peut que dire que ce n'est que la pensée dilettante, myope et non pratique qui s'exprime par un tel jugement. C'est pourquoi il serait particulièrement important que les gens acceptent de plus en plus de traiter les questions économiques - qui, pour la plupart, nécessitent vraiment une discussion, car on ne connaît que trop peu la vie économique dans de larges cercles de la population - de la manière dont le Dr Schaller l'a fait aujourd'hui, s'ils acceptent de prendre les choses telles qu'elles sont réellement et de montrer, d'un point de vue professionnel, comment cette triarticulation de l'organisme social est pensée à partir de la pratique de la vie.
03
Beaucoup de choses ne sont pas encore comprises dans cette idée de la triarticulation de l'organisme social. C'est ce que me montre, par exemple, une question qui vient d'être lue ici et que je voudrais encore mentionner en introduction à ce que je veux vraiment dire. On a demandé par exemple :
04
Pourquoi les associations ne se forment-elles que dans les organismes sociaux triarticulés ?
05
Personne n'a jamais prétendu que les associations, y compris les associations économiques, ne devaient ou ne pouvaient se former que dans l'organisme social triarticulé. Il y a toujours eu des associations ; il y a bien sûr aussi eu des associations dans l'État unitaire. Mais dans la triarticulation, il s'agit d'abord de l'organisme social triarticulé et ensuite de la vie économique qui agit par voie associative. Donc, ce que l'on connaît jusqu'à présent de la vie associative, de préférence dans la vie économique, et aussi ce que Walther Rathenau dit à propos des associations, ne prouve rien d'autre que l'on ne prend ces choses économiques que de manière abstraite. Avant tout, Rathenau est un abstrait des plus redoutables, et on n'a pas non plus tendance à [comprendre les choses de manière réaliste] quand on est un socialiste de salon aussi abstrait que Rathenau - de tels abstraits prennent tout de manière abstraite, même les idées sociales - ; on ne fait que parler d'associations. Je pourrais vous citer d'autres personnes qui ont également parlé d'associations. Il y a par exemple un théologien du XIXe siècle : Anton Günther. Et ainsi, on pourrait bien sûr trouver partout des gens qui parlent d'associations. Les associations, par exemple dans le domaine des sciences, sont aussi, en fin de compte, les universités. Cette croyance dans les mots, cette insistance sur les mots et cette déduction à partir des mots, c'est ce que nous devons enfin sortir. Nous devons saisir les choses dans la vie pratique, nous devons être clairs que quelque chose d'autre est nécessaire. Si quelqu'un montre de manière claire et précise comment la triarticulation de l'organisme social doit s'organiser et montre ensuite que les associations sont précisément conditionnées par la vie économique, tandis que la vie intellectuelle et la vie juridique agissent pour elles-mêmes, sans de telles associations, alors c'est autre chose que de parler d'associations dans le style de Walther Rathenau, dans des abstractions. Il faudrait d'abord étudier à quel point ces "points essentiels de la question sociale" ne sont pas abstraits, à quel point ils ne sont pas abstraits à chaque ligne. Alors, cette théorisation, telle qu'elle s'exprime par exemple dans cette question, apparaît comme une impossibilité totale.
06
Ce serait aller bien au-delà de ce qui peut être dit en si peu de temps si je considérais la question qui m'a été posée dans le contexte de l'exposé du Dr Schaller. Il faut avant tout mentionner ceci : Schaller a présenté de manière très reconnaissante les différents chiffres qui montrent comment la courbe économique qu'il a lui-même tracée monte et descend, comment les crises succèdent aux conjonctures et comment les conjonctures favorables peuvent à leur tour succéder aux dépressions, et ainsi de suite. Eh bien, on peut déjà, d'une certaine manière, présenter les choses comme si la crise se détachait en quelque sorte des conjonctures favorables, que les dépressions survenaient ensuite et que les choses se rétablissaient ensuite - comme vient de le faire le Dr Schaller. Mais si l'on suit trop étroitement ce fil de causalité, on s'éloigne justement de ce qui constitue la base réelle et profonde de la question. Vous voyez, on a l'impression qu'il est conditionné par le fait que les crises sortent des conjonctures favorables et qu'ensuite vient la dépression, puis à nouveau l'évolution ascendante, et ainsi de suite. Il semble que ce soit parce que depuis le premier tiers du XIXe siècle, depuis 1810 environ, nous avons connu une métamorphose économique particulière, dans la mesure où l'argent, c'est-à-dire la circulation de l'argent, le prêt d'argent et le crédit qui y est lié, est devenu le maître de l'économie, alors qu'auparavant, c'est-à-dire avant 1810, c'était en réalité la vie économique qui dominait en ce qui concerne sa production. Si l'on étudie ce qui s'est passé en 1810 en ce qui concerne la circulation de l'argent, en ce qui concerne le crédit, on constate que l'apparence selon laquelle on pourrait déduire de ces chiffres une courbe se déroulant en quelque sorte automatiquement, ne vaut en fait que pour cette époque économique depuis 1810. Pour les époques économiques antérieures, elle ne pourrait pas être maintenue. Mais même pour cette époque économique, il est nécessaire de se pencher davantage sur les faits concrets pendant une période conjoncturelle favorable et pendant une période de crise que sur ces simples hausses et baisses des chiffres.
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Et là, j'attire surtout l'attention sur la crise de 1907 - je pourrais tout aussi bien prendre un autre exemple - qui est extrêmement intéressante à étudier. Cette crise est particulièrement intéressante à étudier, parce qu'elle permet de voir comment, au fond, les crises sont - je veux le dire de manière très radicale - provoquées par la volonté humaine. Comme je l'ai dit, cela vaut également pour d'autres affaires de ce genre ; on ne peut pas juger des processus financiers de cette nature sans étudier les violentes spéculations haussières de quelques magnats américains du capital et leur rapport avec le marché monétaire en Europe. Il s'agit d'une hausse d'un type d'actions bien précis, et donc d'une énorme envie d'acquérir ces actions. C'est ce qui a permis aux magnats du capital qui ont fait cette hausse d'attirer l'argent à eux et de priver d'argent les gens qui en auraient eu besoin. C'est ce qui a provoqué l'envolée de l'escompte.
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Le Dr Schaller a cité l'escompte privé - je crois que la Deutsche Reichsbank est alors montée jusqu'à 7 %. Donc, un consortium américain de magnats de l'argent a travaillé à une telle augmentation de l'escompte. Bien sûr, toutes ces choses sont contrebalancées par d'autres. Mais dès que l'on entre dans la pratique, dès que l'on envisage les faits, ce sont justement ces faits particuliers [qui entrent en ligne de compte], et même les autres faits iraient dans le même sens. On ne peut pas travailler comme ça [comme ces magnats du capital] si l'on se trouve dans la pure vie de l'économie et que l'argent avec les crédits n'est en quelque sorte que l'expression extérieure de la circulation économique en tant que telle. On ne peut travailler comme on l'a fait en 1906, 1907, 1908 que si, d'une part, la vie économique se déroule et si, d'un côté, le marché de l'argent en tant que tel, les processus au sein de la circulation monétaire, sont émancipés. Cela signifie qu'avec l'argent et les crédits correspondants, qu'ils soient en actions ou en obligations ou en quoi que ce soit d'autre, on peut faire une circulation propre sur le marché de l'argent et du crédit, qui se déplace en quelque sorte [en se détachant des processus économiques réels].
09
Vous voyez, c'est pour cette raison qu'il se crée peu à peu l'illusion que, dans notre vie de l'économie, les conjonctures favorables partielles et les crises partielles deviennent impossibles ; il se crée l'illusion que seules les conjonctures générales et les crises générales peuvent se produire. Pour cela, il faut en effet qu'il y ait en quelque sorte un milieu général [comme le marché monétaire en tant que tel] qui ne se préoccupe pas des crises dans la vie économique [réelle]. Dans la vie économique [réelle], la crise est régulée. Ce n'est pas la même chose si je mets des bottes sur le marché, si je mets des montres sur le marché ou si je fabrique du pétrole ; ce n'est pas la même chose. Si l'on a affaire à des marchandises, on a affaire à du concret ; les conjonctures découlent de la production. Mais si l'on n'a affaire qu'à de l'argent et des crédits, cela n'entre pas en ligne de compte - en argent et en crédits, on ne fait que spéculer. Pour provoquer toutes sortes de conjonctures artificielles, il faut justement que le marché monétaire soit émancipé du reste du marché économique.
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Ce ne sont bien sûr que des choses isolées. Je pourrais continuer toute la nuit dans ce style. Mais vous pouvez toujours vous demander, si vous êtes en période de crise, où je dois chercher la volonté économique immédiate qui s'exprime sur le marché des capitaux. D'une certaine manière, il est vrai que toute cette histoire est liée au capitalisme, car un tel déroulement de la crise n'est possible que si l'on peut spéculer sur l'argent et les crédits, ou jeter de l'argent et des crédits sur le marché. Vous pourriez tout aussi bien étudier l'année 1912 et ainsi de suite, vous y trouveriez partout des faits bien précis, des faits qui émanent de la volonté de ceux qui ont quelque chose à dire dans la vie économique. Mais de telles crises générales, ou même des crises très étendues, ne peuvent pas être provoquées autrement que par l'émancipation du marché monétaire.
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Ce sont des points de vue que je souligne notamment parce qu'il est vraiment temps aujourd'hui d'être très clair à ce sujet : il ne s'agit pas de théoriser, il ne s'agit pas de se faire des idées générales sur la base des statistiques, sur la manière dont l'une découle de l'autre. Au fond, seul l'examen des faits est vraiment fructueux. Et il est bien plus important pour la compréhension de la crise qui s'est manifestée vers 1907 d'étudier les machinations de certains magnats du capitalisme que de rester dans des catégories économiques générales. Ensuite, je voudrais encore faire remarquer qu'il n'est pas tout à fait exact de penser que les conjonctures partielles ne jouent aucun rôle à l'époque moderne ; elles jouent déjà un rôle dans la vie économique proprement dite, mais ce rôle est masqué par l'économie du capital ou par l'économie de l'argent et du crédit. Toutes ces questions sont traitées dans mon article sur le crédit paru dans le quatrième numéro de "Sozialen Zukunft", bien entendu dans une perspective plus générale, car il n'est pas toujours possible d'entrer immédiatement dans les détails.
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Il est en effet important partout, notamment en économie politique, que l'on soit conscient du fait que seule une véritable prise en compte des faits conduit à une connaissance qui soit socialement fructueuse et qui puisse nous sortir de la plus grande crise dans laquelle nous nous trouvons - la crise sociale -, alors que la théorisation a joué un rôle très néfaste dans l'économie nationale en tant que science au cours des dernières décennies. Au fond, il n'y a pas grand-chose à tirer de l'économie nationale universitaire pour une véritable compréhension de la vie économique. Mais aujourd'hui, il est vraiment temps de regarder aussi ce qui découle de la volonté des humains. Certes, il est vrai que les humains se comportent en masse de la même manière sous certains aspects typiques. Et c'est ainsi que lorsque les résultats d'une conjoncture favorable à la vie des humains s'installent, les désirs apparaissent ; et c'est à partir de ces désirs que les humains font des spéculations sur les marchandises, et c'est alors que naît la crise, mais elle naît de la volonté des humains. Et si, au bout d'un certain temps, l'argent a pris certains chemins, une nouvelle ascension peut avoir lieu, mais elle aussi est toujours le fruit de la volonté des humains.
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Ces choses, les conjonctures favorables, les crises, les dépressions et ainsi de suite, ne sont pas très différentes, si l'on étudie les faits, de ce que l'on observe dans les statistiques des suicides. On peut dire, si l'on prend un territoire suffisamment grand, qu'il y a sur ce territoire une certaine quantité de suicides pendant un certain nombre d'années et que ceux-ci se répètent ensuite pendant une certaine période. Non, bien sûr, cela ne prouve pas qu'il existe une loi naturelle selon laquelle tant de suicides doivent avoir lieu en tant d'années, mais cela prouve seulement que sur un territoire donné, certaines années, il se produit tant d'événements qui, dans leur forme typique, incitent toujours et encore les gens à se suicider. Enfin, la statistique la plus simple que l'on puisse faire, c'est de dire : si l'on présente cinq fois un morceau de viande à un chien, il le saisit cinq fois ; sous l'influence des mêmes faits, il fait cinq fois la même chose. Sous l'influence des mêmes faits qui se répètent, les gens font évidemment la même chose. Mais cela ne signifie pas que l'on puisse laisser l'humain en dehors de l'ensemble ; c'est-à-dire que l'on doit tenir compte de ce qu'est la volonté humaine. Et si vous vous penchez sur "Les points essentiels de la question sociale", vous verrez justement que l'on tient compte de cette matière la plus difficile à traiter, la volonté humaine, dans la vie de l'économie, que l'on en tient compte et que c'est précisément de ce point de vue que l'on trouve beaucoup de choses dans les "points essentiels".
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Je voudrais maintenant mentionner quelque chose de tout à fait différent ; je veux seulement l'ajouter parce que nous avons toujours à peu près le même problème ici.
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J'ai dû mentionner la dernière fois que l'on a trouvé dans un journal public l'affirmation stupide de la "triarticulation volée". Il va de soi que le journal qui a publié les articles sordides de l'abbé Kully - je veux parler du "Katholisches Volksblatt" - s'est également fait l'imprimeur de ces saletés, de ces mensonges gros comme une maison. Et c'est pourquoi je conseille au plus grand nombre de personnes possible de lire la brochure de Madame Elisabeth Mathilde Metzdorff-Teschner, parue en 1920. C'est en effet de cette brochure que proviennent les saletés de Monsieur Rohm à Lorch, c'est de cette brochure que proviennent toutes les choses stupides. Je voudrais vous écrire le titre plus précisément : "3:5, 5:8 = 21:34. Le secret pour pouvoir effacer les charges de la dette dans un avenir prévisible". Vous tirerez du titre "3:5, 5:8 etc." une impression quelque peu mystique ; la brochure dans son ensemble n'est pas écrite de manière moins mystique que ce titre ; vous pouvez l'ouvrir où vous voulez, n'importe où, par exemple :
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Haeckel conclut le chapitre V de la Solution des énigmes mondiales par ces mots : <J'ai donné une justification détaillée de toute la phylogénie et de son application au système naturel des organismes dans les trois volumes de ma `Phylogénie systématique`. La distinction critique plus nette des 6 étapes et des 30 étapes principales de notre phylogénie humaine se trouve dans mon pamphlet sur `Notre généalogie (Progonotopxis hominis)' Iéna, 30 juillet 1908.> Les tentatives de l'Alliance Frey, de la triarticulation anthroposophique, présentent le travail de remontée vers la 7e étape comme la nôtre. Leur empire culturel reste attaché à Mammon, dont leurs prophètes ou leurs princes ne peuvent ni ne veulent se passer". Et ainsi de suite. Vous pensez que vous êtes entrés directement dans une maison de fous et qu'à l'intérieur vous entendriez les folies incohérentes de tous ces fous. Ainsi, la brochure indique que le cerveau humain devrait être divisé dans un rapport de proportions soi-disant divines, qui ont quelque chose - quoi, on ne peut pas le savoir, car toute la brochure est stupide - quelque chose à voir avec le rapport 3:5, 5:8 = 21:34 ; ainsi, il y aurait la possibilité de libérer tout le peuple allemand de l'énorme fardeau de la dette. Tout serait alors en ordre, toutes les dettes de l'Empire allemand seraient alors effacées. Il s'agit donc effectivement d'une folie absolue. C'est de cette folie que la "noble" dame prétend :
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"Le service de presse du ministère de la guerre à Munich connaît le jour et l'année selon lesquels la naissance de la triarticulation morphologique a eu lieu en 1917 (donc avant le point central de la question sociale de Steiner), grâce à un événement qui a profondément marqué la vie des femmes. La science peut donc se fier aux données historiques. Dès le 16 janvier 1918, le service de presse autorisa la conférence à ce sujet, qui fut confiée aux anthroposophes le 20 avril et ne leur fut restituée que le 11 mai". Maintenant, à quels anthroposophes a été présentée à l'époque la conférence avec "l'événement décisif de la vie des femmes" et avec tous les choux - je ne sais pas ; je ne sais pas quels anthroposophes ont été si heureux. Maintenant, regardez cet écrit, cet exemplaire d'un "événement de presse" ; il figure aujourd'hui dans le monde. À Lorch, quelqu'un - je l'ai traité de "cochon" lors d'une conférence publique - est assis, c'est donc un cochon qui sait lire ce qui est imprimé, et il fabrique à partir de là l'article "La triarticulation volée". Et ici, en Suisse, il se trouve effectivement des gens, sous l'égide des pasteurs d'âmes, pour réimprimer quelque chose comme ça. Ces articles sont lus - ce sont des faits. Les humains lisent cela, et ils n'ont aucune idée de la folie qui se cache derrière. Mais il y a suffisamment d'humains immoraux qui ne détestent pas jeter de la poudre aux yeux des gens au point d'imprimer ce genre de choses pour un public qui ne peut évidemment pas contrôler cela, qui ne sait même pas à quel point c'est stupide. Nous en sommes arrivés aujourd'hui à ce degré d'abrutissement de la vie publique ; et le sommet de l'abrutissement est sous l'égide de pasteurs d'âmes. C'est effectivement quelque chose qui entre en ligne de compte ici. C'est quelque chose qu'il faut vraiment prendre en considération.
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Et je vous prie de prendre connaissance de l'élaboration. On y trouve entre autres la belle chose que la dame en question a également communiqué à d'autres personnes son secret sur les proportions divines, sur la "triarticulation". Elle dit qu'elle était imprégnée jusqu'à la dernière phase de la conviction que l'effacement des dettes serait possible dans un avenir prévisible grâce au "royaume culturel morphologique (État-royaume culturel-Église)". Comme elle le dit, elle a envoyé son exposé à "d'autres personnes", mais personne ne s'en est soucié - je ne vois pas non plus comment quelqu'un pourrait s'en sortir, tout au plus en tant que psychiatre. Donc "seuls les anthroposophes" auraient réagi, mais ils en auraient fait quelque chose de tout à fait différent. Et maintenant, cette dame trouve que ces anthroposophes sont encore un peu mieux que les autres personnes, car ils auraient au moins parlé de la "triarticulation" - selon elle. Maintenant, on a fait de la publicité pour cette dame, donc pour Madame Elisabeth Metzdorff-Teschner, au moins de cette manière ; donc les anthroposophes ont au moins accepté de faire de la publicité pour cette dame de cette manière. Il ne reste plus qu'une petite chose à faire, c'est que le peuple allemand reconnaisse par une décision populaire le "royaume culturel morphologique" - la reconnaissance par une décision populaire, c'est ce qui doit être provoqué par Madame Metzdorff-Teschner. Et il est nécessaire que le principe 3:5, 5:8 = 21:34, qu'elle a trouvé, soit proclamé publiquement partout ; elle a ainsi introduit une sorte de nombre d'or social dans le monde. Par ailleurs, elle accuse les personnes qui ont écrit sur le nombre d'or de plagiat, c'est-à-dire de vol spirituel.
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Et voilà que cette brochure rend aussi public un document étrange dont je n'aurais sans doute jamais eu connaissance autrement. Car la dame s'est adressée, semble-t-il - il est très difficile de le savoir -, à un médecin munichois. Cet homme écrit alors qu'il a remis la lettre de la dame à un professeur munichois, et il écrit ensuite en retour à cette dame :
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Monsieur le professeur m'a remis le matériel contre Steiner qui lui avait été envoyé pour que j'en prenne connaissance et que je réponde à votre lettre. Or, je fais justement partie des personnes qui ne peuvent accuser ni les jésuites ni les juifs d'être responsables de l'effondrement allemand sans commettre un sacrificium intellectus. (Nous, les Allemands, nous nous sommes brisé le cou de manière vraiment allemande.) Et en plus - je dois l'avouer en toute honnêteté - je suis moi-même membre de la Société anthroposophique. (Et je ne le suis devenu que récemment, après avoir lu tout ce que je pouvais trouver comme écrits contre Steiner). Je n'ignorais pas ce que lui reproche M. Seiling, que j'admire par ailleurs. Je suis d'ailleurs le dernier à vouloir blanchir complètement Steiner. Il a un degré d'imperfection humaine très élevé. Et pourtant, c'est un maître auquel je dois de grandes choses, et d'autres que moi. - Cela ne vous satisfera pas, mais c'est tout ce que je peux dire". Vous voyez donc que des choses tout à fait étranges viennent au jour à travers cette dame.
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Mais vous voyez aussi que le clergé vénéré, le clergé catholique des environs d'ici, ne laisse pas passer toutes ces choses. C'est sur ce terrain que nous nous trouvons aujourd'hui. Appréciez seulement une fois tout l'engourdissement moral de ce sol, et réfléchissez ensuite si un petit mot de trop a été dit sur telle ou telle chose qui a souvent été dite depuis cette place.
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Donc : Elisabeth Mathilde Metzdorff-Teschner, "3:5, 5:8 = 21:34.
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Le secret pour pouvoir effacer les charges de la dette dans un avenir prévisible". Je tiens également à préciser que cette brochure a été publiée en 1920 par la "fameuse" maison d'édition à compte d'auteur Sooden an der Werra.