Institut pour une triarticulation sociale
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Œuvres complètes de Rudolf Steiner - GA337a

IDÉES SOCIALES, RÉALITÉ SOCIALE, PRATIQUE SOCIALE




SIXIÈME SOIRÉE D’ÉTUDE, -
Stuttgart, 28. Juli 1920. -
POINTS DE VUE HISTORIQUES SUR LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE.
SECHSTER STUDIENABEND, -
Stuttgart, 28. Juli 1920. -
HISTORISCHE GESICHTSPUNKTE ZUR AUSWÄRTIGEN POLITIK.

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 337a  243-268 1999  28/07/1920



Original





Traducteur: FG v.01 - 2023 Editeur: SITE

La nature abstraite du libéralisme en Europe centrale. Hommes politiques libéraux exceptionnels en Autriche-Hongrie. Deux directions politiques contraires dans la monarchie des Habsbourg. Libéralisme comme direction déclinante, le panslavisme comme ascendant. La politique anglaise comme une politique d’un grand point de vue historique. La lutte économique entre l’espace centre européen et anglo-américain. L'importance de l’ainsi nommé Testament de Pierre Le Grand pour la politique de l'Est. Le contraste entre l'Occident et l'Orient. Le mélange des nations en Autriche-Hongrie exige pour ainsi dire la réalisation de la tri-articulation. La politique doit être étudiée comme une réalité. Le manque de capacité de l’humain pour la distinction entre les principes de réalité et formule journalistique.



Die Abstraktheit des Liberalismus in Mitteleuropa. Herausragende liberale Politiker in Österreich-Ungarn. Zwei politisch gegensätzliche Richtungen in der Habsburgermonarchie. Liberalismus als niedergehende, Panslawismus als aufgehende Richtung. Die englische Politik als eine Politik der großen geschichtlichen Gesichtspunkte. Der Wirtschaftskampf zwischen dem mitteleuropäischen und anglo-amerikanischen Raum. Die Bedeutung des sogenannten Testamentes Peters des Großen für die Politik des Ostens. Der Gegensatz zwischen dem Westen und dem Osten. Das Völkergemisch in Österreich-Ungarn erfordert geradezu die Verwirklichung der Dreigliederung. Politik muß als eine Realität studiert werden. Die fehlende Fähigkeit der Menschen zur Unterscheidung zwischen Wirklichkeitssätzen und journalistischer Phrase.

Rudolf Steiner : Mes très chers présents ! Il faut sans cesse souligner dans le présent - et j'entends par là le présent le plus immédiat de la journée - qu'il n'est pas possible de progresser dans les conditions économiques, étatiques et spirituelles de l'Europe centrale si des points de vue plus importants que ceux qui ont malheureusement prévalu jusqu'ici dans les cercles les plus larges n'interviennent pas dans l'ensemble de la manière de se représenter les choses de ceux qui participent à la vie publique. C'est pourquoi vous me pardonnerez d'aller un peu plus loin aujourd'hui et d'éclairer en quelque sorte la politique culturelle européenne de quelques points de vue historiques, que j'aimerais toutefois seulement aphoristique.

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Rudolf Steiner: Meinen sehr verehrten Anwesenden! Man muß in der Gegenwart — und ich meine damit auch die allerunmittelbarste Gegenwart des Tages -- immer wieder betonen, daß ein Weiterkommen in den mitteleuropäischen wirtschaftlichen, staatlichen und geistigen Verhältnissen nicht möglich ist, wenn nicht in die ganze Vorstellungsweise derjenigen Menschen, die sich am öffentlichen Leben beteiligen, größere Gesichtspunkte eingreifen, als es leider bisher in weitesten Kreisen der Fall war. Und deshalb wollen sie es verzeihen, daß ich heute etwas weiter ausholen werde und gewissermaßen die europäische Kulturpolitik von einigen, allerdings nur aphoristisch darzustellenden, historischen Gesichtspunkten aus beleuchten möchte.

Si nous voulons acquérir un point de vue dans les conditions publiques actuelles, nous devons déjà considérer avec précision l'opposition qui existe dans les relations étatiques, intellectuelles et économiques entre [trois domaines] : le premier domaine pourrait être appelé le monde de l'Occident, qui comprend notamment les populations appartenant à l'élément anglo-américain, dans le sillage duquel se trouvent aujourd'hui les populations romanes. Ensuite, selon les trois points de vue mentionnés, nous devons distinguer nettement de cette région anglo-américaine à l'ouest tout ce que l'on pourrait appeler l'aire culturelle de l'Europe centrale. Et il faut distinguer une troisième zone, qui est l'Est, le grand Est, qui s'unit de plus en plus en une zone fermée - plus que ce que l'on est enclin à supposer ici d'après les informations très imprécises -, une zone qui comprend la Russie européenne avec tout ce sur quoi elle étend déjà aujourd'hui et plus tard encore sa domination, et aussi déjà une grande partie de l'Asie. On ne se rend pas toujours suffisamment compte des différences considérables qui existent entre ces trois régions et comment, à partir de ces différences, les différentes mesures du jour devraient être réglées selon les trois points de vue mentionnés, si quelque chose de fructueux pour l'avenir devait résulter de ces mesures. Il est vraiment lamentable que nous devions toujours voir comment, sans la conscience que de nouvelles idées sont nécessaires pour une nouvelle construction, des négociations aussi importantes que celles de Spa sont menées comme si l'on pouvait vraiment continuer à travailler aujourd'hui avec les mêmes idées qui, à partir de 1914, ont elles-mêmes conduit à l'absurde. Je vais essayer - comme je l'ai dit, de manière aphoristique, et cela aura l'air d'être caractérisé de manière très générale, mais par généralité, on entend des choses très concrètes -, je vais essayer de mettre en évidence les différences entre les modes de représentation de l'Occident, du Centre et de l'Orient, et il apparaîtra déjà que l'on peut tirer de ces représentations des points de vue fructueux pour le présent et l'avenir.

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Wir müssen, wenn wir einen Standpunkt gewinnen wollen innerhalb der gegenwärtigen öffentlichen Verhältnisse, schon einmal scharf ins Auge fassen den Gegensatz, der in staatlicher, in geistiger und in wirtschaftlicher Beziehung vorhanden ist zwischen [drei Gebieten]: Das erste Gebiet könnte man nennen die Welt des Westens, die namentlich umfaßt die Bevölkerungen, welche dem anglo-amerikanischen Element angehören und in deren Schlepptau ja heute die romanischen Bevölkerungen sind. Dann müssen wir nach den drei angeführten Gesichtspunkten von jenem anglo-amerikanischen Gebiet im Westen scharf unterscheiden alles dasjenige, was man nennen könnte mitteleuropäisches Kulturgebiet. Und davon ist zu unterscheiden ein drittes Gebiet, das ist der Osten, der weite Osten, der ja immer mehr und mehr sich zu einem geschlossenen Gebiet eint — mehr als man hier nach den sehr ungenauen Nachrichten anzunehmen geneigt ist —, ein Gebiet, das umfaßt das europäische Rußland mit all dem, worauf es heute schon und später noch mehr seine Herrschaft ausdehnen wird, und auch schon einen großen Teil von Asien. Man macht sich nicht immer in genügender Weise klar, welche beträchtlichen Unterschiede bestehen zwischen diesen drei Gebieten und wie aus diesen Unterschieden auch die einzelnen Maßnahmen des Tages nach den drei angeführten Gesichtspunkten geregelt werden müßten, wenn irgendwie bei diesen Maßnahmen etwas für die Zukunft Fruchtbares herauskommen sollte. Es ist ja wahrhaft kläglich, daß wir es immer wieder erleben müssen, wie ohne das Bewußtsein, daß neue Ideen notwendig sind zu einem neuen Aufbau, wiederum selbst so wichtige Verhandlungen wie diejenigen von Spa so getrieben werden, als ob man heute wirklich mit denselben Gedanken weiterwirtschaften könnte, die von 1914 ab sich selbst ins Absurde geführt haben. Ich werde versuchen — wie gesagt nur in aphoristischer Weise, und es wird so aussehen, als ob es ganz allgemein charakterisiert wäre, aber mit dem Allgemeinen sind sehr konkrete Dinge gemeint —, ich werde versuchen, die Unterschiede herauszuarbeiten zwischen den Vorstellungsweisen des Westens, der Mitte und des Ostens, und es wird sich schon zeigen, daß aus diesen Vorstellungen heraus fruchtbare Gesichtspunkte für die Gegenwart und Zukunft gewonnen werden können.

Nous partons peut-être de ce que mon appel, paru au printemps 1919, a été si mal compris dans certains cercles allemands parce qu'il partait du fait que, depuis les années soixante-dix du XIXe siècle, l'Allemagne a perdu sa véritable mission pour ce qu'elle a tenté de délimiter et de consolider peu à peu au niveau étatique. On aimerait dire que cette Allemagne s'est limitée à créer une sorte de cadre objectif, mais qu'elle n'a pas réussi à développer des idées porteuses, un véritable contenu substantiel, un contenu culturel, à l'intérieur de ce cadre. On peut bien sûr être un humain soi-disant pratique et dénoncer les porteurs d'idées comme des idéalistes, mais le monde n'ira pas plus loin avec de tels humains pratiques que les crises, individuelles ou universelles, comme celle qui s'est déclenchée en 1914. On peut, si l'on est un humain pratique dans ce sens, faire des affaires, on peut satisfaire des intérêts particuliers, on peut apparemment satisfaire des intérêts jusqu'à une grande échelle ; mais aussi bien que les choses puissent aller pour les individus et aussi bien que leurs entreprises puissent sembler à l'individu - toujours et encore, dans de telles conditions, cela doit conduire à des crises, et celles-ci doivent finalement s'effondrer dans une catastrophe telle que celle que nous avons vécue depuis 1914 comme la plus grande catastrophe mondiale.

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Wir gehen vielleicht davon aus, daß mein Aufruf, der im Frühling 1919 erschienen ist, in einzelnen Kreisen Deutschlands deshalb so mißverstanden worden ist, weil der Aufruf seinen Ausgangspunkt davon genommen hat, daß Deutschland seit den siebziger Jahren des 19. Jahrhunderts seine eigentliche Aufgabe für dasjenige, was es staatlich zu umgrenzen und nach und nach zu konsolidieren versucht hat, verloren hat. Man möchte sagen: Dieses Deutschland hat sich darauf beschränkt, eine Art von sachlichem Rahmen zu schaffen, aber dieses Deutschland hat nicht dazu kommen können, innerhalb dieses Rahmens tragende Ideen, einen wirklichen substantiellen Inhalt, einen Kulturinhalt, auszubilden. Nun kann man ja ein sogenannter praktischer Mensch sein und die Ideenträger als Idealisten verketzern; aber die Welt kommt eben mit solchen praktischen Menschen doch nicht weiter als bis zu Krisen, zu einzelnen oder dann zu solch universellen Krisen, wie sich eine solche im Jahre 1914 eingeleitet hat. Man kann, wenn man in diesem Sinn ein praktischer Mensch ist, Geschäfte machen, kann einzelne Interessen befriedigen, scheinbar auch Interessen bis ins Große befriedigen; aber so gut es auch den einzelnen gehen mag und so gut dem einzelnen auch seine Unternehmungen scheinen mögen — immer wieder und wiederum muß es unter solchen Voraussetzungen zu Krisen führen, und diese müssen sich endlich zusammenschürzen in einer solchen Katastrophe, wie wir sie seit dem Jahre 1914 als die größte Weltkatastrophe erlebt haben.

Qu'est-ce qui nous apparaît de plus en plus comme caractéristique de la région d'Europe centrale, notamment depuis les années soixante-dix ? Nous voyons que là où il s'agit du domaine des idées, d'où aurait dû sortir un certain contenu culturel, il n'y a à l'intérieur de l'Europe centrale - aussi dans la vie politique et sociale - en dehors de quelques mesures louables, qu'une sorte de discussion théorique. Vous trouverez presque tout ce qui a été dépensé pour répondre aux exigences de l'époque dans les négociations - que ce soit dans les parlements ou en dehors des parlements - qui ont été menées entre le parti prolétarien, qui a pris de plus en plus un caractère social-démocrate, et les différents autres partis qui, en raison de leurs intérêts ou de leurs traditions, ont cru devoir combattre ce parti prolétarien. Beaucoup de critiques et d'anti-critiques ont été formulées, beaucoup de choses ont été dites, mais au fond, qu'est-ce qui est ressorti de tout cela ? Qu'est-ce qui est ressorti de ces discussions comme étant nécessaire à la construction des futurs rapports sociaux au sein desquels les humains pourront vivre ? Ceux d'entre vous qui ont déjà écouté mes conférences à plusieurs reprises sauront que je n'aime pas m'engager dans des théories, mais que là où il s'agit de tracer de grandes lignes, je veux entrer dans la pratique immédiate de la vie. C'est pourquoi je veux aujourd'hui encore illustrer par la pratique directe ce que je viens d'évoquer.

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Nun, was tritt uns denn als ein Charakteristisches innerhalb des mitteleuropäischen Gebietes, namentlich seit den siebziger Jahren, immer mehr und mehr entgegen? Wir sehen, daß da, wo es auf das eigentlich ideelle Gebiet geht, aus dem heraus doch ein gewisser Kulturinhalt hätte kommen müssen, daß da innerhalb Mitteleuropas — auch im politischen und im sozialen Leben — außer einzelnen lobenswerten Maßnahmen im Grunde genommen doch nur eine Art theoretischer Diskussion getrieben wird. Sie finden ja fast alles, was da aufgewendet worden ist, um gewissermaßen zurechtzukommen mit den Forderungen der Zeit, mehr oder weniger verzeichnet in den Verhandlungen — sei es in den Parlamenten, sei es außerhalb der Parlamente —, die gepflogen worden sind zwischen der proletarischen Partei, die immer mehr und mehr einen sozialdemokratischen Charakter angenommen hat, und den verschiedenen anderen Parteien, die aus ihren Interessen oder Traditionen heraus glaubten, diese proletarische Partei bekämpfen zu müssen. Da ist viel aufgebracht worden an Kritik und an Antikritik, da ist viel geredet worden, aber: Was ist denn im Grunde genommen aus all dem herausgekommen? Was hat sich aus diesem Gerede ergeben als notwendig zu einem Aufbau für zukünftige soziale Verhältnisse, innerhalb welcher die Menschen leben können? Diejenigen der verehrten Anwesenden, die schon öfter meine Vorträge gehört haben, werden wissen, daß ich nicht liebe, mich in Theorien einzulassen, sondern daß ich da, wo es darauf ankommt, große Linien zu ziehen, auf die unmittelbare Lebenspraxis eingehen will. Und daher will ich auch heute dasjenige, was ich eben angedeutet habe, mit unmittelbarer Praxis belegen.

L'une des publications les plus intéressantes du moment est le livre "Les problèmes politico-économiques de la dictature prolétarienne" du professeur Varga, dans lequel il décrit ce qu'il a vécu et fait lui-même au sein d'une zone économique européenne certes petite, mais quand même pas si petite que cela.

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Eine der allerinteressantesten Publikationen der Gegenwart ist das Buch «Die wirtschaftspolitischen Probleme der proletarischen Diktatur» von Professor Varga, in dem er dasjenige schildert, was er selbst erlebt, selbst gemacht hat innerhalb eines zwar kleinen, aber doch nicht allzu kleinen europäischen Wirtschaftsgebietes.

Le livre de Varga est extrêmement intéressant parce que c'est justement un humain qui décrit ce qu'il a vécu, ce qu'il a fait et ce qui lui est arrivé alors qu'il avait le pouvoir - même s'il n'a pu durer que peu de temps - de diviser un territoire limité de manière presque autocratique et de l'organiser socialement. Le professeur Varga était en effet commissaire économique, c'est-à-dire ministre des Affaires économiques pendant la courte période de gloire de la République des conseils hongroise, et il a présenté dans ce livre qui vient de paraître ce qu'il a tenté de faire avec ses collègues. Il était en particulier [responsable] des affaires économiques, et il décrit comment il a voulu redresser la Hongrie sur le plan économique en se basant sur la pensée marxiste - une pensée très proche de la pensée léninienne - et il décrit en détail, avec une certaine sincérité, les expériences qu'il a faites. Il décrit surtout avec précision comment il a exproprié les différentes entreprises selon la recette particulière qui a pu être appliquée en Hongrie, comment il a essayé de créer des sortes de conseils d'entreprise à partir des ouvriers des différentes entreprises, comment il a ensuite essayé de regrouper ces différentes entreprises en corps économiques plus grands, et comment ceux-ci devaient avoir leur sommet dans un conseil économique suprême avec des commissaires économiques qui devaient ensuite gérer cette vie économique depuis Budapest. Il décrit de manière assez détaillée comment il a fait ces choses. Comme je l'ai dit, c'est un homme qui a acquis toute sa façon de penser - c'est-à-dire cette façon de penser qui devait devenir immédiatement pratique, qui pouvait gérer l'Europe pendant quelques mois -, il a acquis cette façon de penser comme un résultat de tout ce qui s'est passé au cours des cinquante dernières années entre le parti social-démocrate et tout ce que ce parti social-démocrate a combattu de différents points de vue. Comme je l'ai dit, il est très proche du léninisme dans sa vision des choses ; il souligne en particulier un point de vue. Il est clair pour un homme tel que le professeur Varga, qui décrit les événements avec une certaine impulsivité de taureau - une impulsivité de taureau que nous connaissons suffisamment dans la vie de parti en Europe centrale -, il est clair pour lui que seule l'application stricte et rigoureuse des principes marxistes, tels que les veut également Lénine, avec telle ou telle modification, pourrait apporter le salut à l'organisme social ; il en était très convaincu. Or, il est en outre un humain, ce professeur Varga, qui ne voit pas très grand, qui ne pense pas très intelligemment, mais qui peut tout de même penser ; et il sait donc - et il le décrit aussi - qu'au fond, tout ce mouvement est porté par le prolétariat industriel. Or, les circonstances particulières, les expériences qu'il a faites lors de l'introduction de ce qu'il voulait réaliser en Hongrie, lui ont fait comprendre que les prolétaires industriels sont certes les seuls à vouloir s'en tenir aussi fermement que lui aux exigences du marxisme et à en attendre quelque chose, mais que le prolétariat industriel, comme la population urbaine en général, sont ceux qui s'en sortent le moins bien lorsqu'on commence vraiment à faire quelque chose avec ces principes. Les expériences très brèves lui ont montré que, dans un premier temps, seule la population rurale a la possibilité de mieux s'en sortir avec ces principes. La population rurale s'en sort mieux parce que ces principes marxistes ramènent toute la culture à un certain niveau primitif. Mais ce niveau primitif de la culture n'est pas applicable à la structure de la vie urbaine, tout au plus à celle de la vie paysanne à la campagne. Et c'est ainsi que le professeur Varga doit s'avouer, bien qu'il soit marxiste - pour lui, c'est à peu près aussi évident que le fait que le théorème pythagoricien soit juste -, il doit s'avouer : nous devons nous préparer à ce que le prolétariat industriel et la population urbaine meurent de faim.

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Das Buch von Varga ist deshalb außerordentlich interessant, weil hier eben ein Mensch dasjenige schildert, was er selber erlebt, selber getan hat und was ihm passiert ist, während er selbst die Macht hatte — auch wenn diese nur kurz dauern konnte —, ein beschränktes Gebiet fast selbstherrlich zu gliedern, sozial zu gestalten. Der Professor Varga war ja Wirtschaftskommissär, also Minister für die wirtschaftlichen Angelegenheiten während der kurzen Herrlichkeit der ungarischen Räterepublik, und er hat dasjenige, was er da versucht hat mit seinen Kollegen, in diesem eben erschienenen Buch dargestellt. Er war insbesondere für wirtschaftliche Angelegenheiten [verantwortlich], und er schildert, wie er Ungarn wirtschaftlich zurechtrichten wollte aus marxistischer Denkweise — aus einer solchen Denkweise, die der leninschen ganz nahesteht —, und er schildert mit einer gewissen Aufrichtigkeit im einzelnen die Erfahrungen, die er dabei gemacht hat. Vor allen Dingen schildert er dabei genau, wie er nach dem besonderen Rezept, das sich da in Ungarn anwenden ließ, die einzelnen Betriebe enteignet hat, wie er versucht hat, eine Art Betriebsräte aus den Arbeiterschaften der einzelnen Betriebe heraus zu gestalten, wie er dann versucht hat, diese einzelnen Betriebe zu größeren Wirtschaftskörpern zusammenzugliedem, und wie dann diese ihre Spitze haben sollten in einem obersten Wirtschaftsrat mit Wirtschaftskommissären, die dann von Budapest aus dieses Wirtschaftsleben verwalten sollten. Ziemlich in den Einzelheiten schildert er, wie er diese Dinge gemacht hat. Er ist, wie gesagt, ein Mann, der seine ganze Denkweise — also jene Denkweise, die unmittelbar da praktisch werden sollte, die ein paar Monate innerhalb Europas wirtschaften konnte —, er hat diese Denkweise durchaus als ein Ergebnis alles desjenigen gewonnen, was sich abgespielt hat im Laufe der letzten fünfzig Jahre zwischen der sozialdemokratischen Partei und all dem, was diese sozialdemokratische Partei aus den verschiedensten Gesichtspunkten heraus bekämpft hat. Er steht, wie gesagt, mit seinen Anschauungen dem Leninismus sehr nahe; er hebt insbesondere einen Gesichtspunkt scharf hervor. Es ist klar für einen solchen Mann, wie es der Professor Varga ist, der mit einer gewissen stiermäßigen Impulsivität die Vorgänge schildert — eine stiermäßige Impulsivität, wie wir sie ja genügend kennen innerhalb des Parteilebens Mitteleuropas —, es ist für ihn klar, daß nur die stramme, strenge Ausführung der marxistischen Grundsätze, so wie sie auch Lenin will, mit dieser oder jener Modifikation dem sozialen Organismus Heil bringen könnte; davon war er sehr überzeugt. Nun ist er außerdem ein Mensch, dieser Professor Varga, der zwar nicht sehr groß, nicht sehr gescheit denkt, der aber immerhin denken kann; und so weiß er — und er schildert es auch —, daß im Grunde genommen diese ganze Bewegung getragen wird von dem Industrieproletariat. Nun ist ihm aus den besonderen Verhältnissen, aus seinen Erfahrungen bei Einführung dessen, was er verwirklichen wollte in Ungarn, eines klar geworden: daß zwar die Industrieproletarier die einzigen Menschen sind, die ebenso stramm wie er selbst an den Forderungen des Marxismus festhalten wollten und sich von ihnen etwas versprachen, daß aber das Industrieproletariat, wie die städtische Bevölkerung überhaupt, diejenigen sind, die am schlechtesten dabei wegkommen, wenn man nun wirklich praktisch darangeht, irgend etwas zu machen mit diesen Grundsätzen. Die ganz kurzen Erfahrungen zeigten ihm, daß zunächst eigentlich nur die Landbevölkerung eine Möglichkeit hat, irgendwie besser wegzukommen bei diesen Grundsätzen. Die Landbevölkerung kommt deshalb besser weg, weil diese marxistischen Grundsätze die ganze Kultur auf eine gewisse primitive Stufe zurückbringen. Diese primitive Stufe der Kultur ist aber nicht anwendbar auf die Struktur des städtischen Lebens, höchstens auf diejenige des bäuerlichen Lebens auf dem Lande. Und so muß sich der Professor Varga gestehen, trotzdem er Marxist ist — das ist für ihn ungefähr so selbstverständlich, wie die Tatsache, daß der pythagoräische Lehrsatz richtig ist —, er muß sich gestehen: Wir müssen uns gefaßt machen darauf, daß das Industrieproletariat und die Stadtbevölkerung am Hungertuche nagen werden.

Vient alors ce qu'un homme comme le professeur Varga lie comme conséquences à de telles conditions. Il dis : "Oui, mais premièrement, le prolétariat industriel dans les villes aura de l'idéalisme, s'accrochera à cet idéal même s'il doit mourir de faim. Or, il va de soi que cela fait partie de la phraséologie des temps modernes que si une idée quelconque ne fonctionne pas - une idée que l'on veut pourtant considérer comme absolument juste -, on masque alors cette idée en un idéalisme pour lequel il faudrait éventuellement aussi mourir de faim. L'autre conséquence que Varga tire est qu'il dit : oui, dans un premier temps, les choses iront beaucoup, beaucoup plus mal dans les villes et pour la population industrielle ; mais ensuite, lorsque les choses iront assez mal, elles s'amélioreront ; c'est pourquoi les prolétaires industriels et les citadins en général doivent être renvoyés à l'avenir. Il dit donc : "Oui, dans un premier temps, on fait des expériences assez sombres ; mais dans l'avenir, les choses iront mieux". - Et il n'a pas devant lui les conseils d'entreprise très dociles que nous trouvons à l'ouest, mais les conseils d'entreprise très radicaux qui sont nés du radicalisme selon la forme léninienne et tels qu'ils ont été introduits dans les conseils hongrois. Parce que les gens chargés de maintenir l'ordre dans l'ensemble de l'appareil économique ne sont pas désignés par une quelconque forme de gouvernement antérieur, les gens sont élus dans leurs propres rangs. Et c'est là que le professeur Varga a fait l'expérience - il a pu faire lui-même l'expérience de tout cela - il a dit, et c'est un aveu intéressant : "Oui, tout d'abord, il s'est avéré que ces humains qui sont maintenant choisis et qui doivent veiller à la productivité du travail s'occupent de traîner et de se disputer dans les usines, et les autres voient cela, trouvent cela plus agréable et voudraient tous accéder à ces postes ; et c'est ainsi que se développe un effort général pour accéder à ces postes. C'est une confession intéressante de la part d'un homme qui n'a pas seulement eu l'occasion d'élaborer des théories sur la réalité du marxisme et du léninisme, mais qui a aussi eu la possibilité de mettre les choses en pratique. Mais il y a quelque chose d'encore plus intéressant. Varga montre maintenant comment de tels commissaires économiques - qui devaient justement être mis en place pour des régions plus vastes, en procédant d'ailleurs de manière assez bureaucratique - n'avaient en fait ni l'envie ni la possibilité de faire quelque chose de réel.

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Nun kommt dasjenige, was ein Mann wie der Professor Varga als Konsequenzen an solche Voraussetzungen knüpft. Er sagt: Ja, aber erstens wird das Industrieproletariat in den Städten Idealismus haben, wird nachhängen diesem Ideellen auch dann, wenn es hungern muß. Nun, es gehört selbstverständlich zu der Phrasenhaftigkeit der modernen Zeit, daß man dann, wenn irgendeine Idee nicht klappt — eine Idee, die man aber für absolut richtig halten will —, daß man dann diese Idee für einen Idealismus aufmaskiert, für den man eventuell auch hungern müsse. Die andere Konsequenz, die Varga zieht, ist diese, daß er sagt: Nun ja, zunächst wird es in den Städten und für die Industriebevölkerung viel, viel schlechter werden; aber dann, wenn es lange genug schlecht gegangen sein wird, dann wird es einmal besser werden; daher müssen die Industrieproletarier und die Städter überhaupt auf die Zukunft verwiesen werden. So sagt er also: Ja, zunächst macht man allerdings recht trübe Erfahrungen; aber in der Zukunft wird es schon besser gehen. — Und er hat ja nicht vor sich die sehr zahmen Betriebsräte, die wir nach dem Westen zu vorfinden, sondern diejenigen ganz radikalen Betriebsräte, welche entstanden sind aus dem Radikalismus nach leninscher Form und wie sie in Räte-Ungarn eingeführt worden sind. Weil nicht durch irgendeine frühere regierungsmäßige Art diejenigen Leute bestimmt werden, welche den ganzen Wirtschaftsapparat in Ordnung halten, so werden die Leute aus ihren eigenen Reihen heraus gewählt. Und da hat sich ja für den Professor Varga die Erfahrung ergeben — er hat das selbst alles als Erfahrungen erleben können —, er sagte, und das ist ein interessantes Geständnis: Ja, zunächst hat sich allerdings ergeben, daß diejenigen Menschen, die da nun ausgewählt werden und die eigentlich für die Produktivität der Arbeit sorgen sollen, daß sich die damit beschäftigen, in den Werken herumzulungern und zu streiten, und die anderen sehen das, finden das angenehmer und möchten auch alle zu diesen Stellen aufrücken; und so entspinnt sich ein allgemeines Bestreben, zu diesen Stellen aufzurücken. Das ist ein interessantes Geständnis eines Mannes, der nicht bloß Gelegenheit hatte, Theorien auszuarbeiten über die Wirklichkeitsgemäßheit des Marxismus und Leninismus, sondern der auch die Möglichkeit hatte, die Dinge in die Wirklichkeit umzusetzen. Aber etwas ist noch viel interessanter. Varga zeigt nun, wie solche Wirtschaftskommissäre — die eben für größere Gebiete aufzustellen waren, wobei man übrigens recht bürokratisch vorgehen mußte — eigentlich weder die Neigung noch die Möglichkeit hatten, etwas Wirkliches zu tun.

Vous voyez, le livre de Varga sur les conseils hongrois est extrêmement intéressant du point de vue de l'histoire culturelle contemporaine, grâce aux descriptions qui vont très loin dans le détail et qui sont vraiment aussi intéressantes dans leurs détails que les quelques choses que je viens d'indiquer. Mais dans le livre, ce qui m'a semblé le plus intéressant tient en trois lignes environ. Je voudrais dire que la chose la plus importante est justement ce que dit le professeur Varga lorsqu'il parle des tâches des commissaires économiques et de la manière dont ils n'ont pas pu remplir ces tâches. Il dit : "Oui, ces commissaires économiques n'auront une quelconque importance et ne gagneront à l'avenir que si l'on trouve les bonnes personnalités pour les remplacer. Le bon professeur Varga ne semble pas se rendre compte de la puissance de l'aveu contenu dans ces trois lignes, qui sont parmi les plus intéressantes de tout le livre. Nous voyons sans le savoir l'aveu d'un humain qui, je dirais avec une force léninienne, est né des idées du XXe siècle et a eu la possibilité de les mettre en pratique. Nous voyons l'aveu [contraire] de ce qui a toujours été prêché dans presque toutes les réunions sociales-démocrates : oui, il est faux, totalement faux que les gens croient que l'histoire naît des idées, du génie des personnalités individuelles ; ce qui est vrai, c'est que les personnalités elles-mêmes et tout ce qu'elles peuvent développer comme idées naissent des conditions économiques. - Ces gens ont donc toujours dit à quel point les hommes qui comptaient sur les idées et les personnalités avaient tort, et comment il fallait compter uniquement avec les rapports de production qui, en tant que superstructure, poussent hors d'eux-mêmes ce que sont les idées directrices. Maintenant, un homme vient introduire [réellement] les idées marxistes, et il dit : "Oui, ces idées sont toutes très belles, mais elles ne pourront être mises en œuvre que lorsque nous aurons les bonnes personnalités pour cela. - On ne peut guère imaginer que ce qui constitue l'essentiel, le nerf, l'impulsion la plus intime de la pensée d'un humain tel que Varga, ce commissaire central à l'économie, ce ministre des affaires économiques dans les conseils hongrois, puisse être davantage poussé à l'absurde. Il montre très clairement que ce qui a été concocté comme idées d'avenir dans les régions d'Europe centrale a dû échouer dès l'instant où l'on a voulu en faire quelque chose de positif. Il suffit de lire ces descriptions, d'entendre ces aveux, et l'on voit à quel point un tel humain est impuissant, lui que les circonstances de l'époque ont poussé à la surface vers le leadership dans un pays tout de même important, et à quelles [conclusions] un tel humain arrive dans le domaine économique.

08

Sehen Sie, das Buch von Varga über Räte-Ungarn ist ja gegenwarts-kulturhistorisch außerordentlich interessant durch die Schilderungen, die sehr ins einzelne gehen und nun wirklich auch in ihren Einzelheiten so interessant sind wie die paar Dinge, die ich jetzt angegeben habe. Im Buch aber war mir das Interessanteste etwas, was ungefähr in drei Zeilen steht. Ich möchte sagen, das Allerwichtigste ist gerade das, was der Professor Varga sagt, als er über die Aufgaben der Wirtschaftskommissäre spricht und über die Art und Weise, wie sie diese Aufgaben nicht erfüllen konnten. Er sagt: Ja, diese Wirtschaftskommissäre werden aber doch nur irgendeine Bedeutung haben und in der Zukunft gewinnen, wenn man für ihre Stellen die richtigen Persönlichkeiten findet. Der gute Professor Varga scheint gar nicht zu erkennen, welch mächtiges Geständnis in diesen drei Zeilen eigentlich liegt, die zum Interessantesten des ganzen Buches gehören. Wir sehen ganz unvermerkt das Geständnis eines Menschen, der, ich möchte sagen mit leninscher Stärke, hervorgewachsen ist aus den Ideen des 20. Jahrhunderts und der die Möglichkeit hatte, diese Ideen in die Wirklichkeit umzusetzen; wir sehen das Geständnis [ins Gegenteil] gehen dessen, was immer und immer wieder gepredigt wurde in fast jeder sozialdemokratischen Versammlung: Ja, es ist falsch, durch und durch falsch, wenn die Leute glauben, Geschichte gehe aus den Ideen, aus den Genialitäten der einzelnen Persönlichkeiten hervor; richtig ist vielmehr, daß die Persönlichkeiten selbst und alles das, was sie an Ideen entwickeln können, hervorgeht aus den wirtschaftlichen Verhältnissen. — Es wurde also von diesen Leuten immer wieder gesagt, wie unrecht die Menschen gehabt haben, die auf die Ideen und Persönlichkeiten gerechnet haben, und wie man rechnen müsse einzig und allein mit den Produktionsverhältnissen, die als einen Überbau aus sich heraustreiben dasjenige, was leitende Ideen sind. Nun kommt ein Mann dazu, [die marxistischen Ideen wirklich] einzuführen, und er sagt: Ja, diese Ideen sind alle sehr schön, aber sie werden erst ausgeführt werden können, wenn wir die richtigen Persönlichkeiten dazu haben. — Man kann sich kaum denken, daß stärker ad absurdum geführt werden könnte dasjenige, was gerade das Wesentliche, den Nerv, den innersten Impuls der Denkweise eines solchen Menschen ausmacht, wie Varga einer ist, dieser Zentralwirtschaftskommissär, dieser Minister für wirtschaftliche Angelegenheiten in Räte-Ungarn. Er zeigt ganz deutlich, daß dasjenige, was da in den mitteleuropäischen Gebieten zusammengebraut worden ist an Zukunftsideen, scheitern mußte in dem Augenblick, wo man daranging, irgend etwas Positives daraus aufbauen zu wollen. Man braucht nur diese Schilderungen zu lesen, dieses Geständnis zu vernehmen, und man sieht, wie machtlos eigentlich ein solcher Mensch ist, den die Zeitverhältnisse in einem immerhin wichtigen Land an die Oberfläche zur Führerschaft hingetrieben haben, und zu [welchen Schlüssen] ein solcher Mensch gelangt auf wirtschaftlichem Gebiet.

Mais il est aussi intéressant de voir à quoi un tel humain parvient dans le domaine de l'État. Vous voyez, il faut déjà faire le lien entre les explications du professeur Varga et les circonstances actuelles. Peut-être vous souvenez-vous comment, au cours des dernières décennies, certaines plaintes ont été formulées de plus en plus souvent par les parties les plus diverses, selon lesquelles tous les offices étaient submergés non pas par des spécialistes techniques ou commerciaux, mais par des juristes. Rappelez-vous combien de choses ont été dites à ce sujet dans les rouages de l'ancien système étatique. Dans d'autres affaires aussi, notamment lors de la nationalisation des chemins de fer, les véritables spécialistes étaient toujours ceux qui devaient passer à l'arrière-plan, et les juristes étaient ceux auxquels on accordait essentiellement de l'importance et qui occupaient les postes les plus importants. Maintenant, le professeur Varga, comment parle-t-il des juristes, dont il fait d'ailleurs partie ? Comment parle-t-il des autres responsables de l'État, des dirigeants de l'État, des fonctionnaires de l'État ? Il parle d'eux en disant : on ne tient absolument pas compte d'eux, ils sont tout simplement supprimés, ils cessent d'avoir une importance ; les juristes de toutes sortes doivent rejoindre le prolétariat, car on n'a pas besoin d'eux si on veut socialiser la vie économique. - On remarque que deux choses s'affrontent directement : l'État juriste élitiste, qui a poussé les juristes à la surface, et l'État socialiste, qui déclare inutile tout ce système de juristerie.

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Aber interessant ist es auch, wozu ein solcher Mensch auf staatlichem Gebiet gelangt. Sehen Sie, da muß man schon die Ausführungen von Professor Varga mit den Zeitverhältnissen zusammenhalten. Vielleicht erinnern Sie sich daran, wie immer mehr und mehr in den letzten Jahrzehnten gewisse Beschwerden erhoben worden sind von den verschiedensten Seiten, daß alle Ämter überschwemmt würden nicht mit technischen, nicht mit kommerziellen Fachleuten, sondern überschwemmt würden mit Juristen. Erinnern Sie sich, wieviel über dieses Faktum geredet worden ist aus dem Getriebe des alten Staatswesens heraus. Auch bei anderen Angelegenheiten, namentlich bei der Verstaatlichung der Eisenbahnen, waren ja immer die eigentlichen Fachleute diejenigen, die in den Hintergrund treten mußten, und die Juristen waren diejenigen, auf die im wesentlichen aller Wert gelegt worden ist und die in den wichtigsten Stellungen waren. Nun, der Professor Varga, wie redet er über die Juristen, zu denen er übrigens auch zählt? Wie redet er über andere Staatsträger, Staatsführer, Staatsbeamte? Er redet so über sie, daß er sagt: Auf die wird überhaupt keine Rücksicht genommen, die werden einfach abgeschafft, die hören auf, eine Bedeutung zu haben; die Juristen aller Sorten, die müssen sich einreihen ins Proletariat, denn die braucht man nicht, wenn man das Wirtschaftsleben sozialisieren will. — Man merke, wie da unmittelbar zwei Dinge aneinanderstoßen: der elitäre Juristenstaat, der die Juristen an die Oberfläche getrieben hat, und der sozialistische Staat, der dieses ganze System von Juristerei für unnötig erklärt.

Dans l'État socialiste, les juristes sont tout simplement éliminés, on ne s'en préoccupe pas. Ce sont des gens sur lesquels on ne compte plus. On ne les prend pas en compte quand on veut créer un nouvel ordre social. Et la vie spirituelle, elle est tout simplement ordonnée par l'État économique. Cela signifie qu'elle n'a évidemment pas été organisée pendant les quelques mois de la République des Conseils hongroise. C'est pourquoi Varga n'a pas encore d'expérience en la matière ; il présente ses pures théories.

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Also, im sozialistischen Staat werden die Juristen einfach beseitigt, da macht man sich keine Gedanken darüber. Das sind Leute, auf die man nicht weiter zählt. Man rechnet sie nicht mit, wenn man eine neue soziale Ordnung hervorrufen will. Und das geistige Leben, das wird einfach nebenbei vom wirtschaftlichen Staat geordnet. Das heißt, es wurde selbstverständlich in den paar Monaten ungarischer Räterepublik gar nicht geordnet. Deshalb hat Varga da noch keine Erfahrungen; da trägt er seine bloßen Theorien vor.

Et c'est ainsi que nous voyons comment ce professeur Varga, qui a introduit dans la littérature contemporaine une œuvre remarquable, je dirais, du point de vue de l'histoire mondiale, nous voyons comment cet homme ne s'enracine en fait nulle part dans la réalité.

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Und so sehen wir gerade, wie dieser Professor Varga, der ein, ich möchte sagen in welthistorischer Beziehung, bemerkenswertes Werk der gegenwärtigen Literatur eingefügt hat, wir sehen, wie dieser Mann eigentlich nirgends in der Wirklichkeit wurzelt.

Tout au plus s'enracine-t-il dans la réalité avec la seule phrase triviale, la seule évidence : si l'on veut qu'un poste soit correctement occupé, il faut y placer l'humain qu'il faut. Tout le reste n'est que de la paille, des choses sans valeur ; mais ces choses sans valeur, qui auraient dû devenir réalité dans un domaine qui n'est tout de même pas étroitement limité. Naturellement, un tel humain trouve toutes sortes d'excuses pour expliquer le fait que la Hongrie des conseils se soit terminée si rapidement - par l'invasion roumaine et tout le reste. Mais celui qui regarde ces choses de plus près doit se dire que, tout simplement parce que la Hongrie est un territoire plus petit, c'est-à-dire parce que tout ce qui se dégrade, tout ce qui se dissout et se décompose a parcouru un chemin plus court depuis le centre de Budapest jusqu'à la périphérie du pays, c'est pourquoi la Hongrie des conseils a très vite montré ce qui se manifestera encore à l'Est, en Russie, où le chemin est plus long depuis le centre de Moscou jusqu'à la périphérie, même si c'est dans des domaines qui peuvent certes nous inquiéter.

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Höchstens wurzelt er in der Wirklichkeit mit dem einzigen trivialen Satz, mit der einzigen Selbstverständlichkeit: Wenn man will, daß ein Amt ordentlich versorgt wird, dann muß man den rechten Menschen darauf setzen. Alles übrige ist Stroh, ist wertloses Zeug; aber dieses wertlose Zeug, das hätte Wirklichkeit werden sollen auf einem immerhin nicht eng begrenzten Gebiet. Da findet natürlich ein solcher Mensch allerlei Ausreden für die Tatsache, daß Räte Ungarn so rasch zu Ende gegangen ist — durch den rumänischen Einfall und was sonst noch alles. Aber wer tiefer in diese Dinge hineinschaut, der muß sich sagen: Einfach, weil Ungarn ein kleineres Gebiet ist, also weil all das Abbauende, all das Auflösende und Zersetzende einen kleineren Weg hatte von dem Zentrum Budapest bis zur Peripherie des Landes, deshalb hat sich bei Räte-Ungarn sehr rasch das gezeigt, was sich im Osten, in Rußland, wo der Weg größer ist vom Zentrum Moskau bis zur Peripherie, auch noch zeigen wird, wenn auch freilich in Dingen, die uns sehr Sorge machen können.

Vous voyez, au fond, en ce qui concerne les personnalités dirigeantes, les personnalités vraiment dirigeantes, nous n'avons affaire qu'à deux choses. D'une part, nous avons les dirigeants qui, comme l'actuel chancelier du Reich - on dit encore "chancelier du Reich" -, jouent un rôle très ancien dans les négociations internationales et travaillent toujours avec les idées les plus usées, et d'autre part, des personnalités comme le professeur Varga, qui voulait fonder quelque chose de nouveau - quelque chose de nouveau, mais qui n'est nouveau que parce que ses idées conduisent plus rapidement à la dégradation. Les idées des autres conduisent également à la dégradation, mais parce qu'elles ne sont pas aussi radicales, la dégradation est plus lente, plus lente ; lorsque le professeur Varga arrive avec ses idées, la dégradation est plus profonde, plus radicale.

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Sehen Sie, im Grunde genommen haben wir es ja bei den führenden Persönlichkeiten, bei den wirklich führenden Persönlichkeiten, nur mit zweierlei zu tun. Auf der einen Seite haben wir diejenigen Führenden, die etwa wie der gegenwärtige Reichskanzler — man sagt noch immer «Reichskanzler» —, eine urälteste Figur spielen bei internationalen Verhandlungen, die noch immer mit den allerabgegriffensten Ideen arbeiten, und auf der anderen Seite solche Persönlichkeiten, wie der Professor Varga eine ist, der Neues begründen wollte — ein Neues, das aber nur dadurch neu ist, daß seine Ideen schneller zum Abbau führen. Die Ideen der anderen führen auch zum Abbau, aber weil sie nicht so radikal vorgehen, so geht der Abbau schlampiger, langsamer vor sich; wenn der Professor Varga mit seinen Ideen kommt, geht es gründlicher, radikaler.

Prenons maintenant les idées occidentales. Comme je l'ai dit, on peut décrire beaucoup de choses, encore longtemps, jusqu'à demain, mais je voudrais seulement indiquer quelques points de vue. Vous voyez, on peut penser ce que l'on veut, du point de vue moral ou du point de vue de la sympathie et de l'antipathie humaines, de ces pays occidentaux, notamment de la politique culturelle anglo-américaine - que l'on appelle aussi, si je veux, une politique inculturelle ; je ne veux pas discuter de questions de goût. [Je ne veux pas parler de cela, mais je veux parler des nécessités historiques et politiques mondiales, de ce qui a agi comme impulsion dans la politique anglaise au cours des mêmes décennies où l'on discutait en Europe centrale de manière si théorique que les idées de Varga en sont ressorties. Celui qui regarde cette politique anglaise trouve qu'elle repose avant tout sur quelque chose qui est un trait, un trait fondamental - il n'a pas besoin de plaire à quelqu'un, mais c'est un trait fondamental - par lequel les idées agissent, par lequel les idées affluent.

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Nehmen wir jetzt mal die westlichen Ideen. Wie gesagt, man kann da vieles schildern, noch lange, bis morgen, schildern, aber ich möchte nur einige Gesichtspunkte angeben. Sehen Sie, man kann ja vom moralischen Gesichtspunkt oder vom Gesichtspunkt menschlicher Sympathie und Antipathie denken, wie man will über diese Westländer, namentlich über die anglo-amerikanische Kulturpolitik — meinetwillen nenne man sie auch eine Unkulturpolitik; ich will nicht über Geschmacksfragen streiten. [Darüber will ich nicht sprechen], sondern ich will über welthistorische und politische Notwendigkeiten sprechen, über dasjenige, was als Impetus, als Impuls in der englischen Politik wirkte in denselben Jahrzehnten, in denen man in Mitteleuropa so theoretisch diskutierte, daß dann zunächst Vargasche Ideen herauskamen. Wer auf diese englische Politik hinschaut, der findet, daß ihr zugrundeliegt vor allen Dingen etwas, was ein Zug ist, ein Grundzug -- er braucht niemandem zu gefallen, aber es ist ein Grundzug —, durch den Ideen wirken, durch den Ideen strömen.

Comment caractériser correctement l'opposition entre cette Europe centrale et ces pays occidentaux anglo-américains - dont fait également partie la relève coloniale en Amérique ? On pourrait dire que ce qui est extrêmement caractéristique, c'est que dans ce mouvement qui passe avant tout par la politique commerciale et industrielle des pays occidentaux, quelque chose est toujours clairement perceptible - je ne dis pas compréhensible, mais clairement perceptible -, quelque chose qui s'exprime aussi comme une idée. En 1884, un historien anglais, le professeur Seeley, a décrit la chose dans son livre "L'expansion de la Grande-Bretagne". Je vais vous faire part de ses propres mots, de préférence les quelques phrases qui expriment clairement ce dont il s'agit. Seeley dit dans son livre "The Expansion of England" : "Nous avons fondé notre empire en partie, il faut le reconnaître, pénétrés de l'ambition de la conquête, en partie par des intentions philanthropiques, pour mettre fin à d'immenses maux". - Il veut dire des maux dans les colonies. Cela signifie que l'on vise délibérément une politique d'expansion - tout le livre contient en effet cette idée -, une extension de la sphère de puissance de la Grande-Bretagne sur le monde. Et cette extension est recherchée parce que l'on pense que cette mission, qui consiste à utiliser des forces d'expansion économique, est dévolue au peuple britannique - un peu comme, dans l'Antiquité, le peuple hébreu s'est vu confier une certaine mission. Un historien le dit : dans les gens qui font du commerce en Angleterre - je veux dire qui font du commerce -, qui sont des industriels, qui sont des colonisateurs, qui sont des administrateurs d'État, dans tous ces humains vit une phalange fermée de conquête du monde. C'est ce qu'exprime cet historien Seeley. Et les meilleures personnes d'Angleterre, qui savent aussi de quoi il s'agit grâce aux sociétés secrètes, soulignent expressément : notre royaume est le royaume des îles, nous avons la mer tout autour, et selon la configuration de notre royaume, cette mission nous incombe. Parce que nous sommes un peuple insulaire, nous devons d'une part conquérir par ambition et d'autre part, par philanthropie - réelle ou supposée - essayer d'éliminer les maux qui existent dans des pays totalement incultes. Tout cela par instinct populaire, mais par instinct populaire à tel point qu'on est toujours prêt à faire l'un et à ne pas faire l'autre quand il s'agit de se rapprocher d'une manière ou d'une autre du grand objectif d'expansion de l'être britannique. Que sait-on donc [de l'être britannique] ? Je vous demande, mes très chers présents, d'examiner très attentivement ce que je viens de dire - que sait-on de cela ? On sait que les Anglais pensent : nous sommes un peuple insulaire. C'est le caractère de notre empire que d'être construit sur une île. Nous ne pouvons pas être autre chose qu'un peuple conquérant. - Si quelqu'un a le goût de dire "un peuple de brigands", qu'il le fasse, cela n'a pas d'importance aujourd'hui, seuls comptent les faits et la tendance politique, car ils ont un effet ; les jugements de goût n'ont aucun effet dans le domaine dans lequel nous parlons.

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Wie soll man den Gegensatz dieses Mitteleuropas und dieser westlichen, anglo-amerikanischen Länder — es gehört ja auch der koloniale Nachwuchs in Amerika dazu — sachgemäß charakterisieren? Da möchte man sagen: Außerordentlich charakteristisch ist es, daß in diesem Zug, der vor allen Dingen durch die Handelspolitik, durch die Industriepolitik der Westländer geht, etwas immer deutlich spürbar ist — ich sage nicht verstehbar, aber deutlich spürbar —, etwas, was sich auch als Idee ausspricht. 1884 hat ein englischer Historiker, Professor Seeley, in dem Buche «Die Ausbreitung von Großbritannien» die Sache geschildert. Ich will Ihnen mit seinen eigenen Worten vorhalten, am besten die paar Sätze, die klar und deutlich zum Ausdruck bringen, um was es sich dabei handelt. Seeley sagt in seinem Buche «The Expansion of England»: «Wir gründeten unser Reich teils, wie zugegeben werden muß, durchdrungen vom Ehrgeiz der Eroberung, teils aus philanthropischen Absichten, um ungeheuren Übeln ein Ende zu machen.» — Er meint Übel in den Kolonien. Das heißt, es wird ganz bewußt angestrebt eine Expansionspolitik — das ganze Buch enthält ja diese Idee —, eine Ausdehnung der Machtsphäre Großbritanniens über die Welt. Und es wird angestrebt diese Ausdehnung, weil man glaubt, daß diese Mission, die dahin geht, wirtschaftliche Expansionskräfte zu verwenden, daß diese Mission dem britischen Volk zugefallen ist — so ungefähr, wie im Altertum dem hebräischen Volk eine gewisse Mission zugefallen ist. Ein Historiker spricht es aus: In denjenigen Leuten, die in England handeln -- ich meine Handel treiben —, die Industrielle sind, die Kolonisatoren sind, die staatsverwaltende Menschen sind, in all diesen Menschen lebt eine geschlossene Phalanx der Welteroberung. Das ist dasjenige, was dieser Historiker Seeley ausspricht. Und die besten Leute Englands, die auch aus den Geheimgesellschaften heraus wissen, um was es sich handelt, die betonen ausdrücklich: Unser Reich ist das Inselreich, wir haben rings herum Meer, und nach der Konfiguration dieses unseres Reiches fällt uns diese Mission zu. Weil wir ein Inselvolk sind, deshalb müssen wir auf der einen Seite aus Ehrgeiz erobern und auf der anderen Seite aus Philanthropie — wirklicher oder geglaubter — versuchen, die Übel, die in ganz unkultivierten Ländern sind, zu beseitigen. Das alles ist aus volksmäßigem Instinkt heraus, aber so aus volksmäßigem Instinkt heraus, daß man jederzeit bereit ist, das eine zu tun, das andere nicht zu tun, wenn es darauf ankommt, irgendwie dem großen Ziel der Ausdehnung des britischen Wesens sich zu nähern. Was weiß man denn [von dem britischen Wesen]? Ich bitte Sie, meine verehrten Anwesenden, gerade dasjenige, was ich jetzt gesagt habe, sehr genau ins Auge zu fassen — was weiß man denn davon? Man weiß, die Engländer denken: Wir sind ein Inselvolk. Das ist der Charakter unseres Reiches, daß es auf einer Insel errichtet ist. Wir können nichts anderes als ein Eroberervolk sein. — Wenn jemand den Geschmack hat zu sagen «ein Räubervolk», so mag er das tun, darauf kommt es heute nicht an, es kommt nur auf Tatsachen an und auf die politische Tendenz, denn die bewirken etwas; Geschmacksurteile bewirken auf dem Gebiete, auf dem wir uns da unterhalten, nichts.

On sait donc [en Angleterre] mener une politique, notamment dans le domaine économique, qui part d'une connaissance claire de ce que l'on est en tant que peuple sur le territoire de la terre où l'on vit. C'est le sens de la réalité, c'est l'esprit de réalité.

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Man weiß also [in England], eine Politik zu treiben, namentlich auf wirtschaftlichem Gebiete, welche ausgeht von einer klaren Erkenntnis dessen, was man als Volk ist auf dem Gebiete der Erde, auf dem man lebt. Das ist Wirklichkeitssinn, das ist Realitätsgeist.

Qu'en est-il en Europe centrale ? À quoi cela sert-il de se bercer d'illusions en permanence ? On n'y progressera jamais. Le seul moyen d'avancer, c'est de regarder la réalité en face. Comment est-ce donc en Europe centrale, à l'époque où le vouloir anglais se cristallisait de plus en plus dans ce dont je viens de parler, qui part d'une connaissance claire du domaine dans lequel on agit, comment est-ce en Europe centrale à la même époque ? Eh bien, en Europe centrale, nous n'avons pas du tout affaire à une reconnaissance similaire des tâches qui découlent des territoires sur lesquels on vit - pas du tout. Prenons le territoire d'où est parti le malheur en Europe, l'Autriche-Hongrie ; cette Autriche-Hongrie est en quelque sorte créée par l'histoire récente pour fournir la preuve de ce que ne doit pas être un État moderne.

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Wie ist es denn in Mitteleuropa? Was hilft es denn, daß man sich hier immerfort Illusionen hingibt? Da wird man nie weiterkommen. Weiterkommt man lediglich dadurch, daß man die Wirklichkeit ins Auge faßt. Wie ist es denn in Mitteleuropa in derselben Zeit, in der sich immer mehr und mehr kristallisierte das englische Wollen in dem, wovon ich eben jetzt gesprochen habe, das ausgeht von einer klaren Erkenntnis des Gebietes, auf dem man wirkt —, wie ist es in derselben Zeit in Mitteleuropa? Nun, in Mitteleuropa, da haben wir es keineswegs zu tun mit einem ähnlichen Erkennen der Aufgaben, die sich aus den Territorien ergeben, auf denen man lebt — ganz und gar nicht. Nehmen wir das Gebiet, von dem das Unglück in Europa ausgegangen ist, Österreich-Ungarn; dieses Österreich-Ungarn ist gewissermaßen von der neueren Geschichte geschaffen, um den Beweis zu liefern, wie ein moderner Staat nicht sein soll.

Voyez-vous, cette Autriche-Hongrie comprenait en son sein - je ne peux pas développer davantage aujourd'hui, je veux seulement caractériser aujourd'hui de manière tout à fait aphoristique et extérieure -, cette Autriche-Hongrie comprenait en son sein d'abord les Allemands vivant dans les pays alpins et en Basse et Haute-Autriche, qui étaient divisés en eux-mêmes en différentes opinions. Elle comprenait ensuite, au nord, les Tchèques avec de fortes inclusions allemandes en Bohême allemande, plus à l'est, la population polonaise, plus à l'est encore, la population ruthène, puis les différentes autres populations situées à l'est de l'Autriche-Hongrie, de préférence les Magyars, et plus au sud, les peuples slaves du sud. Mes très chers présents, tout cela est lié par une idée qui porte une réalité similaire à celle [des Anglais] : Nous sommes un peuple insulaire et devons donc conquérir ? Non ! Par quoi ces treize régions [linguistiques] différentes, reconnues par l'État, de l'Autriche-Hongrie étaient-elles unies ? Elles ont été unies - je peux le dire, car j'ai passé la moitié de ma vie, presque trente ans, en Autriche - uniquement par la politique des Habsbourg, par cette malheureuse politique des Habsbourg. On pourrait dire que tout ce qui a été fait en Autriche-Hongrie a en fait été fait dans l'optique de savoir comment maintenir cette politique domestique des Habsbourg. Cette politique domestique des Habsbourg est un produit du Moyen-Âge. Il n'y a donc rien [pour la cohésion] d'autre que l'intérêt égoïste d'une maison princière, rien de tel que ce qui est exprimé par exemple par l'historien anglais Seeley en 1884.

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Sehen Sie, dieses Österreich-Ungarn faßte in sich — ich kann das nicht weiter ausführen heute, ich will heute nur ganz aphoristisch und äußerlich charakterisieren —, dieses Österreich-Ungarn faßte in sich zunächst die in den Alpenländern und in Nieder- und Oberösterreich lebenden Deutschen, die in sich in verschiedenste Gesinnungen gespalten waren, faßte weiter in sich im Norden die Tschechen mit starken deutschen Einschlüssen in Deutsch-Böhmen, weiter im Osten die polnische Bevölkerung, noch weiter im Osten die ruthenische Bevölkerung, dann die verschiedenen anderen im Osten von Österreich-Ungarn liegenden Völkerschaften, vorzugsweise die Magyaren und weiter nach Süden die südslawischen Völker. Meine sehr verehrten Anwesenden, wird all das in ähnlicher Weise von einer Realität tragenden Idee zusammengehalten wie diejenige [der Engländer]: Wir sind ein Inselvolk und müssen deshalb erobern? Nein! Wodurch wurden denn diese dreizehn verschiedenen, staatlich anerkannten [Sprach] gebiete ÖsterreichUngarns zusammengehalten? Zusammengehalten — ich darf das sagen, denn ich habe die Hälfte meiner Lebenszeit, fast dreißig Jahre, in Österreich verbracht —, zusammengehalten wurden sie einzig und allein durch die habsburgische Hauspolitik, durch diese unglückselige habsburgische Hauspolitik. Man möchte sagen, alles dasjenige, was in Österreich-Ungarn gemacht worden ist, ist eigentlich gemacht worden unter dem Gesichtspunkt: Wie läßt sich diese habsburgische Hauspolitik aufrechterhalten? Diese habsburgische Hauspolitik ist ein Produkt des Mittelalters. Nichts also ist vorhanden [für den Zusammenhalt] als das selbstische Interesse eines Fürstenhauses, nichts dergleichen, wie es etwa bei dem englischen Historiker Seeley im Jahre 1884 zum Ausdruck kommt.

Et qu'avons-nous vécu dans le reste de l'Europe centrale, par exemple en Allemagne ? Oui, je dois dire que cela m'a toujours profondément touché lorsque j'ai lu, par exemple, quelque chose comme ce que l'on trouve souvent chez Herman Grimm, qui décrit clairement ce qu'il a ressenti pendant ses propres années d'études, à l'époque où c'était encore un crime de se dire allemand. Les gens ne le savent plus aujourd'hui ; il ne faut pas oublier que l'on était Wurtembergeois, que l'on était Bavarois, Prussien, Thuringien, et ainsi de suite, mais que l'on n'était pas Allemand. Et être allemand, grand-allemand, c'était à l'époque une révolution, on ne pouvait l'avouer que dans le cercle le plus intime, c'était un crime contre les intérêts égoïstes des maisons princières. Jusqu'en 1848, dit Herman Grimm, le plus grand crime dans le domaine politique était chez les Allemands ce que le plus grand honneur était chez les Français : s'appeler un Français ; s'appeler un Allemand était [chez les Allemands, le plus grand crime]. Et je pense qu'aujourd'hui, beaucoup d'humains lisent les "Discours à la nation allemande" de Fichte et ne comprennent pas vraiment les mots d'introduction, car ils les rapportent à autre chose.

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Und was haben wir in dem übrigen Mitteleuropa, zum Beispiel in Deutschland, erlebt? Ja, ich muß sagen: Mir hat es immer tief ins Herz geschnitten, wenn ich zum Beispiel so etwas gelesen habe, wie es öfter bei Herman Grimm vorkommt, der klar und deutlich schildert, was er empfunden hat während seiner eigenen Studienjahre, in den Zeiten noch, in denen es ein Verbrechen war, sich einen Deutschen zu nennen. Die Leute wissen das heute nicht mehr; man darf nicht vergessen, man war Württemberger, man war Bayer, Preuße, Thüringer und so weiter, aber man war nicht Deutscher. Und Deutscher zu sein, Großdeutscher, das war dazumal Revolution, das konnte man nur im intimsten Kreise gestehen, das war ein Verbrechen gegen die selbstischen Interessen der Fürstenhäuser. Bis 1848, sagt Herman Grimm, war bei den Deutschen das das größte Verbrechen auf politischem Felde, was bei den Franzosen die größte Ehre war: sich einen Franzosen zu nennen; sich einen Deutschen zu nennen war [bei den Deutschen das größte Verbrechen]. Und ich glaube, heute lesen viele Menschen Fichtes «Reden an die Deutsche Nation» und sie verstehen die Eingangsworte gar nicht richtig, denn sie beziehen sie auf etwas anderes.

Fichte dit : je parle pour les Allemands tout court, des Allemands, tout court. - Il veut dire qu'il parle, sans tenir compte des différences entre les Autrichiens, les Saxons, les Thuringiens, les Bavarois et ainsi de suite, précisément aux Allemands - il entend cela strictement [dans le sens] d'une politique intérieure ; rien dans cette phrase ne contient quelque chose qui irait vers l'extérieur. [Être allemand au sens politique] était quelque chose qui ne devait pas être, qui était interdit. Cela semble presque idiot, mais c'était interdit - un peu selon ce principe qui apparaît dans une anecdote de l'empereur Ferdinand, que l'on appelait le gentil, Ferdinand le gentil, parce qu'il n'avait pas d'autres qualités utiles. On dit de lui que Metternich lui a signalé qu'il était en train d'agir : les gens commencent à faire la révolution à Prague - alors l'empereur Ferdinand a dit : "Vous avez le droit de faire ça ? -- C'est à peu près selon ce principe de non-droit que l'on a traité le fait d'être allemand jusqu'en 1848. Et c'est alors qu'un idéal est né de cette germanité, idéal qui s'est ensuite perdu dans la politique du pouvoir ; cet idéal [d'unité] auquel on aspire encore aujourd'hui. L'exemple de l'esthéticien Vischer, le "V-Vischer", qui vivait ici à Stuttgart, illustre le mieux la manière dont il a suivi le chemin du destin ; jusque dans les années soixante-dix, il était rempli de l'idéal de la Grande Allemagne contenu dans les paroles de Fichte : je parle pour les Allemands par excellence, par les Allemands par excellence. - Mais il s'est ensuite plié aux conditions que Nietzsche a caractérisées au début des années soixante-dix par ces mots : "Elles étaient une extirpation de l'esprit allemand au profit de l'Empire allemand". - Mais on voit avec quel grincement de dents un homme tel que Vischer se métamorphose de l'ancien idéal dans le nouveau, et combien il lui est terriblement difficile de présenter le nouveau comme une vérité à laquelle il s'est converti. L'autobiographie de Vischer, "Altes und Neues (Ancien et nouveau)", est extrêmement intéressante à cet égard. Et ce que je viens d'exposer est souvent dû au fait que, lorsque les circonstances mondiales ont exigé une politique mondiale, rien d'autre ne s'est développé en Europe centrale que cette discussion sans valeur dont j'ai parlé. Ce qui s'est passé en réalité dans les années soixante et soixante-dix, c'était la politique domestique contre la politique domestique ; elle avait pris le relais de ce qui devait naître de l'idéal allemand. Au fond, mes très chers présents, les Italiens, les Français et peut-être même les Anglais seraient heureux d'avoir un historien tel que Treitschke l'était pour les Allemands. On peut le traiter de faisant du vacarme/polémiste - il l'était peut-être, et on peut trouver peu de goût à la manière dont il présente les choses -, mais cet Allemand a justement trouvé de bien belles paroles pour ses Allemands qui lui sont si chers. Il suffisait de voir [à travers les polémiques] - il fallait aussi le faire personnellement. Lorsque je l'ai rencontré une fois à Weimar, pour la première fois - il ne pouvait déjà plus entendre à l'époque, il fallait tout lui écrire, mais il parlait très fort, avec des accents, clairement -, il m'a demandé : d'où venez-vous, quel genre de compatriote êtes-vous ? - Je lui ai écrit que j'étais autrichien. Après quelques courtes phrases échangées, il m'a dit : "Oui, les Autrichiens, soit ce sont des gens tout à fait géniaux, soit ce sont des imbéciles". - On avait alors bien sûr le choix de s'inscrire dans l'une de ces catégories, car il n'y en avait pas de troisième. C'était donc un homme qui parlait avec fermeté. Chez Treitschke, on peut très bien lire sur la querelle des puissances domestiques qui a en fait provoqué le destin du peuple allemand, la querelle des puissances domestiques entre les Habsbourg et les Hohenzollern, et Treitschke trouve déjà les mots pour dire les vérités les plus crues aux Hohenzollern aussi. Ce qui est étrange, c'est que si l'on fait de la politique dans l'ignorance de sa propre situation territoriale, si l'on fait de la politique comme on ne peut plus en faire à l'époque moderne, alors il se forme justement des relations contre nature. Et quand on se trouve dans quelque chose d'aussi peu naturel, on en a envie, comme le professeur Varga en avait envie et en a encore envie aujourd'hui : oui, si seulement on pouvait faire en sorte que les bonnes personnalités se trouvent aux bons endroits.

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Fichte sagt: Ich spreche für Deutsche schlechtweg, von Deutschen schlechtweg. — Er meint, er spricht, ohne die Unterschiede von Österreichern, Sachsen, Thüringern, Bayern und so weiter zu berücksichtigen, eben zu Deutschen — er meint das streng [im Sinne] von innerlicher Politik; nichts in diesem Satz enthält etwas, was nach außen ginge. [Deutscher zu sein im politischen Sinn] war etwas, was nicht sein durfte, was verboten war. Es sieht fast albern aus, aber es war verboten — so ein bißchen nach jenem Prinzip, das vorkommt in einer Anekdote von Kaiser Ferdinand, den man den Gütigen nannte, Ferdinand den Gütigen, weil er sonst keine brauchbaren Eigenschaften hatte. Von ihm wird erzählt, daß ihm Metternich gemeldet habe: In Prag beginnen die Leute zu revolutionieren —, da sagte Kaiser Ferdinand: Dürfen Sie denn das überhaupt? -- Ungefähr nach diesem Prinzip des Nichtdürfens wurde ja das Deutschsein bis zum Jahre 1848 behandelt. Und dann gebar sich allerdings aus diesem Deutschsein ein Ideal, das dann später in der Machtpolitik zugrundeging; jenes Ideal [der Einheit] gebar sich, nach dem man heute noch immer lechzt. Wie es schicksalsmäßig seinen Weg genommen hat, kann man im einzelnen wohl am besten sehen am Beispiel des Ästhetikers Vischer, des «V-Vischer», der hier in Stuttgart lebte; er war erfüllt bis in die siebziger Jahre von dem großdeutschen Ideal, das in den Worten Fichtes steckt: Ich rede für Deutsche schlechtweg, von Deutschen schlechtweg. — Er hat sich dann aber in diejenigen Verhältnisse gefügt, die Nietzsche im Beginne der siebziger Jahre mit den Worten charakterisierte: Sie waren eine Exstirpation des deutschen Geistes zugunsten des Deutschen Reiches. — Aber man sieht, wie zähneknirschend solch ein Mann wie Vischer sich ummetamorphosiert das alte Ideal in das neue, wie furchtbar schwer es ihm wird, das neue als eine Wahrheit hinzustellen, zu der er sich bekehrt hat. Die Selbstbiographie «Altes und Neues» von Vischer ist in dieser Beziehung außerordentlich interessant. Und darin, was ich jetzt ausgeführt habe, liegt es vielfach, daß, als die Weltverhältnisse Weltpolitik forderten, eben sich in Mitteleuropa nichts anderes entwickelte als jene wertlose Diskussion, von der ich gesprochen habe. Was in den sechziger, siebziger Jahren in Wirklichkeit geschah, war Hauspolitik gegen Hauspolitik; die hatte abgelöst dasjenige, was aus dem deutschen Ideal heraus geboren werden sollte. Im Grunde genommen, meine sehr verehrten Anwesenden, wären Italiener, Franzosen, vielleicht sogar Engländer froh, wenn sie einen solchen Historiker hätten, wie es Treitschke für die Deutschen war. Man mag ihn einen Polterer nennen — das war er vielleicht, und man mag wenig Geschmack finden an der Art und Weise, wie er darstellt —, aber dieser Deutsche hat doch gerade für seine ihm so lieben Deutschen recht schöne Worte gefunden. Man mußte nur [durch die Polterei] durchsehen — das mußte man auch persönlich. Als ich ihn in Weimar einmal traf, zum erstenmal traf — er konnte damals schon nicht mehr hören, man mußte ihm alles aufschreiben, aber er sprach sehr laut, akzentuiert, deutlich —, da fragte er mich: Woher kommen Sie, was sind Sie für ein Landsmann? — Ich schrieb ihm auf, daß ich Österreicher bin. Nach einigen kurzen Sätzen, die gewechselt wurden, sagte er mir: Ja, die Österreicher, entweder sind das ganz geniale Leute oder sie sind Dummköpfe. — Man hat nun natürlich die Wahl gehabt, sich in eine dieser Kategorien einzuschreiben, denn eine dritte gab es nicht. Er war also ein Mann, der dezidiert sprach. Bei Treitschke kann man recht gut lesen über jenen Hausmächtestreit, der eigentlich das Schicksal des deutschen Volkes herbeigeführt hat, den Hausmächtestreit zwischen Habsburgern und Hohenzollern, und Treitschke findet schon die Worte, um auch den Hohenzollern die herbsten Wahrheiten zu sagen. Nun, das Merkwürdige ist, wenn man in der Unkenntnis der eigenen territorialen Verhältnisse Politik macht, Politik macht, wie sie in der neueren Zeit nicht mehr gemacht werden kann, dann bilden sich eben unnatürliche Verhältnisse heraus. Und wenn man in etwas so Unnatürlichem drinnensteht, dann lechzt man darnach, so wie der Professor Varga darnach gelechzt hat und heute noch lechzt: Ja, wenn man es nur zuwegekriegen würde, daß an den richtigen Stellen die richtigen Persönlichkeiten stehen.

Mais ce qui est étrange, c'est que dans les conditions particulières de l'Angleterre, cela s'est développé de soi-même à partir d'un certain sens de la réalité. Alors qu'en Europe centrale, on se disputait sur des théories socialistes et antisocialistes, pour ensuite se lancer dans des tentatives de construction sociale qui ne pouvaient mener à rien, c'est la reconnaissance réaliste de ses propres conditions qui a amené à la surface, en Occident, des hommes qui ont vraiment fait ce qu'il fallait à leur place pour ce que l'on voulait atteindre et que Seeley décrit. Le sens de la réalité a mis les hommes de droite à la bonne place - bien sûr, ils étaient pour nous les hommes de l'ombre, mais ce n'était pas leur tâche d'être pour nous les hommes de droite. Prenez peut-être tout de suite l'un des plus grands - il y en a eu beaucoup d'autres, plus petits -, l'un des plus typiques : Cecil Rhodes. Toute son activité se résume en fait à une conception vraiment pratique, alors qu'en Europe centrale, on théorise. En Europe centrale, on théorise sur l'État futur.

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Aber das Merkwürdige ist: in den besonderen englischen Verhältnissen hat sich das aus einem gewissen Wirklichkeitssinn von selbst herausgebildet. Während in Mitteleuropa über sozialistische und antisozialistische Theorien gestritten wurde, um dann einzufahren in soziale Aufbauversuche, die zu nichts führen konnten, war es das wirklichkeitsgemäße Erkennen der eigenen Verhältnisse, das im Westen Männer an die Oberfläche brachte, die nun wirklich an ihren Stellen für dasjenige, was man da erreichen wollte und was Seeley schildert, das Rechte taten. Da brachte der Wirklichkeitssinn die rechten Männer an die rechte Stelle — selbstverständlich, sie waren für uns die unrechten, aber es war nicht ihre Aufgabe, für uns die rechten zu sein. Nehmen Sie vielleicht gleich einen der größten — andere, kleinere gab es ja viele —, einen der typischsten: Cecil Rhodes. Seine ganze Tätigkeit geht eigentlich in wirklich praktischer Gestaltung auf, während man in Mitteleuropa theoretisiert. In Mitteleuropa theoretisiert man über den Zukunftsstaat.

Cecil Rhodes, issu d'un milieu très modeste, s'est hissé au rang de plus grand roi du diamant. Comment y est-il parvenu ? Parce qu'il est étrange - pour nous, c'est étrange - que la maison de banque Rothschild, encore puissante à son époque, lui ait procuré les plus grands crédits mondiaux ; elle les a procurés à un homme qui avait la main pratique pour faire des affaires exactement dans le sens où Seeley décrit la politique mondiale de la Grande-Bretagne à partir des idées britanniques, qui vont jusque dans les sociétés secrètes. Car Cecil Rhodes était un homme qui ne se contentait pas de faire des affaires, mais qui retournait toujours et encore en Angleterre, se retirait dans la solitude, étudiait Carlyle et d'autres gens de ce genre, dont il ressortait que la Grande-Bretagne avait une mission, et que nous nous mettions au service de cette mission. Et qu'est-ce qui en découle ? Tout d'abord, c'est la maison de banque Rothschild [qui lui fournit des crédits] - donc une entreprise bancaire liée à l'État, mais qui est issue de rapports privés. Mais alors, de quoi un homme comme Cecil Rhodes est-il capable ? Il est capable de considérer ce que l'on pourrait appeler l'État britannique comme un instrument de la politique de conquête anglaise - et cela avec une grande force -, lié à la croyance en la mission de la Grande-Bretagne. Il est capable, comme beaucoup d'autres - mais c'est l'un des plus grands - d'utiliser l'État britannique comme un instrument et de faire briller ce qu'il fait sur la puissance britannique qui ne cesse de grandir. Tout cela n'est possible que parce que la population anglaise est consciente de sa mission particulière dans l'histoire mondiale en tant que peuple insulaire. Et l'Europe centrale n'a rien pu lui opposer qui soit à sa hauteur.

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Cecil Rhodes, aus ganz kleinen Verhältnissen herausgekommen, arbeitete sich herauf zum größten Diamantenkönig. Wie ist ihm das gelungen? Weil sich das Merkwürdige ergibt — für uns ist es merkwürdig —, daß ihm das zu seiner Zeit noch mächtige Bankhaus Rothschild die größten Weltkredite verschaffte; es verschaffte sie einem Mann, der eine praktische Hand hatte, genau nach der Richtung Geschäfte zu machen, wie Seeley aus den britischen Ideen heraus, die bis in die Geheimgesellschaften hineingehen, die Weltpolitik Britanniens schildert. Denn Cecil Rhodes war ein Mensch, der nicht nur Geschäfte trieb, sondern immer wieder und wiederum ging er nach England zurück, zog sich in die Einsamkeit zurück, studierte Carlyle und ähnliche Leute, aus denen ihm hervorleuchtete: Großbritannien hat eine Mission, und wir stellen uns in den Dienst dieser Mission. Und was ergibt sich daraus? Zunächst ist es das Bankhaus Rothschild, [das ihm Kredite verschafft] — also eine Bankunternehmung, die mit dem Staat verflochten, aber doch aus privaten Verhältnissen hervorgegangen ist. Dann aber: Wozu ist solch ein Mann wie Cecil Rhodes imstande? Er ist imstande, dasjenige, was man den britischen Staat nennen könnte, ganz als ein Instrument zu betrachten für die englische Eroberungspolitik — und das mit einem großen Zug —, verbunden mit dem Glauben an die Mission Britanniens. Er ist imstande, wie viele andere — nur ist er einer der Größten — den britischen Staat als Instrument dazu zu benützen und dasjenige, was er leistet, zurückleuchten zu lassen auf die immer größer und größer werdende britische Macht. Das alles ist eben nur möglich dadurch, daß ein Bewußtsein vorhanden ist in der englischen Bevölkerung von der besonderen welthistorischen Aufgabe als Inselvolk. Und dem konnte von Mitteleuropa nichts entgegengesetzt werden, was ihm gewachsen gewesen wäre.

Que se passe-t-il donc en Occident ? Une politique économique portée par des personnalités se développe en même temps que la politique nationale. Pourquoi croissent-elles ensemble ? Parce que la politique anglaise est allée tout à fait dans le sens des temps modernes, et on ne va dans le sens des temps modernes que si l'on est en mesure de comprendre les idées à partir de la réalité dans laquelle on vit. La politique de l'État et la politique économique peuvent alors fusionner. Mais l'État anglais est un État qui n'existe en tant que tel que sur le papier - c'est un conglomérat de rapports privés. Ce n'est qu'une phrase quand on parle de l'État britannique ; il faudrait parler de la vie économique britannique et des anciennes traditions qui y entrent, des anciennes traditions spirituelles et ainsi de suite. Au sens où la France est un État, où l'Allemagne aspire à devenir un État, la Grande-Bretagne n'a jamais été un État. Mais on y a compris le territoire sur lequel on vivait ; on a organisé la vie économique de manière à ce qu'elle corresponde à ce territoire. Vous voyez, aujourd'hui, les gens réfléchissent à la manière dont l'Angleterre devrait être autre chose, comment l'Angleterre ne devrait pas mener une politique de conquête du monde, comment elle devrait devenir "sage". Comme beaucoup de gens se le représentent aujourd'hui chez nous, l'Angleterre ne pourrait plus être l'Angleterre ; car ce qu'elle fait et a fait repose sur toute son essence, précisément en tant que royaume insulaire. Elle ne peut continuer à se développer qu'en poursuivant la même politique.

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Was geschieht denn da im Westen? Es wächst eine von Persönlichkeiten getragene Wirtschaftspolitik zusammen mit der Staatspolitik. Warum wachsen sie zusammen? Weil die englische Politik gegangen ist ganz im Sinne der neueren Zeit, und im Sinne der neueren Zeit ist es nur, wenn man in der Lage ist, Ideen aus der Wirklichkeit heraus, in der man lebt, zu verstehen. Da kann zusammenwachsen Staatspolitik und Wirtschaftspolitik. Aber der englische Staat ist ein Staat, der als solcher nur auf dem Papiere steht — er ist ein Konglomerat der privaten Verhältnisse. Es ist nur eine Phrase, wenn man vom britischen Staat spricht; man müßte sprechen vom britischen Wirtschaftsleben und von alten Traditionen, die da hineingehen, von alten geistigen Traditionen und dergleichen. In dem Sinn, wie Frankreich ein Staat ist, wie Deutschland ein Staat zu werden strebt, war Britannien nie ein Staat. Da hat man aber das Gebiet verstanden, auf dem man lebte; man hat das Wirtschaftsleben so eingerichtet, wie es diesem Gebiete entspricht. Sehen Sie, heute denken die Leute nach, wie England etwas anderes sein sollte, wie England nicht Eroberungsweltpolitik treiben sollte, wie es «brav» werden sollte. So, wie es sich viele Leute heute bei uns vorstellen, so könnte England nicht mehr England sein; denn dasjenige, was es tut und getan hat, beruht auf seinem ganzen Wesen gerade als Inselreich. Es kann nur dadurch sich weiterentwickeln, daß es dieselbe Politik weiter betreibt.

Qu'en était-il en revanche en Europe centrale ? Là, en Europe centrale, on ne comprenait pas les territoires sur lesquels on vivait ; on ne trouvait pas l'idée d'une mission adaptée à sa propre réalité, il manquait ce grand trait. Alors que dans l'Empire britannique, ce que l'on appelle l'État, mais qui n'en est pas un, pouvait très bien être utilisé par les politiciens économiques les plus doués comme un instrument de la politique de l'Angleterre, les choses se séparaient [en Autriche-Hongrie] ; on ne pouvait que se bercer de l'illusion que le territoire sur lequel on se trouvait pouvait être utilisé pour ce qui devait être la politique austro-hongroise. C'est là que les choses divergeaient, alors qu'elles convergeaient en Angleterre. Et l'étude de la situation austro-hongroise présente quelque chose de grotesque, parce que l'on a essayé de créer un territoire économique d'un point de vue qui ne le permettait pas du tout.

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Wie war es dagegen in Mitteleuropa? Da, in Mitteleuropa, entwickelte sich kein Verständnis für die Territorien, auf denen man lebte; da fand man keine Idee von einer der eigenen Wirklichkeit angemessenen Mission, da fehlte dieser große Zug. Während im britischen Reich dasjenige, was man Staat nennt, aber keiner ist, sich sehr gut gerade von den begabtesten Wirtschaftspolitikern verwenden ließ als ein Instrument der Politik Englands, trennten sich [in Österreich-Ungarn] die Dinge; da konnte man sich nur einer Illusion hingeben, daß sich für dasjenige, was österreichischungarische Politik sein sollte, gebrauchen lassen könnte das Territorium, worauf man sich befand. Da gingen die Dinge auseinander, die in England zusammengingen. Und das Studium der österreichisch-ungarischen Verhältnisse bietet geradezu etwas Groteskes dar, weil man versuchte, ein Wirtschaftsterritorium zu schaffen aus einem Gesichtspunkt heraus, aus dem heraus es gar nicht ging.

Car il aurait fallu que la politique domestique autrichienne soit dès le départ une sorte de [politique économique domestique]. Oui, si la politique domestique des Habsbourg avait été la politique de la Maison mondiale Rothschild, alors une politique économique domestique aurait pu se développer ; mais la politique domestique autrichienne n'a pas pu donner naissance à quelque chose comme une politique orientale ou quelque chose de ce genre.

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Denn es hätte müssen die österreichische Hauspolitik von Anfang an eine Art [wirtschaftliche Hauspolitik sein]. Ja, wenn die habsburgische Hauspolitik die Politik des Welthauses Rothschild gewesen wäre, dann hätte sich eine wirtschaftliche Hauspolitik entwikkeln können; aber aus der österreichischen Hauspolitik konnte sich nicht etwas entwickeln wie eben Orientpolitik oder dergleichen.

Cela n'a pas été possible, les choses ont divergé. Il en va de même en Allemagne, bien que je n'aie pas eu l'occasion de l'observer aussi clairement que la situation autrichienne.

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Das ging nicht, da gingen die Dinge auseinander. Ebenso in Deutschland, trotzdem ich nicht Gelegenheit hatte, es so klar zu beobachten wie die österreichischen Verhältnisse.

On pourrait aussi décrire la situation à l'Est et montrer qu'il n'y a même pas eu de discussion. A l'Ouest, toutes les discussions étaient derrière soi ; elles avaient été, je dirais, abandonnées depuis l'époque de Cromwell. Les choses pratiques se sont développées par la suite. Dans la région centrale, on a discuté et on a réussi à croire que le pratique est ce qui résulte d'une simple nécessité abstraite et logique.

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Man könnte nun auch die östlichen Verhältnisse schildern und zeigen, wie es da gar nicht einmal zu einer Diskussion kam. Im Westen hatte man alle Diskussionen hinter sich; die waren eigentlich seit Cromwells Zeiten, ich möchte sagen abgetan. Nachher entwickelte sich das Praktische. Im mittleren Gebiet diskutierte man und brachte es dahin zu glauben, daß das Praktische das ist, was sich mit einer bloß abstrakt-logischen Notwendigkeit ergibt.

Puis à l'Est, on n'en est même pas venu à [de telles discussions], mais on en est venu à prendre simplement ce qui était occidental, à ce qu'un tsar, Pierre le Grand, le porte à l'Est, ou à ce qu'un Lénine se retrouve dans les discours occidentaux et les porte à l'Est. Ce n'est vraiment que le manteau qui a été changé, car au fond, Lénine est exactement un tsar comme l'étaient les tsars précédents. Je ne sais pas s'il réussit aussi bien à porter un manteau bien taillé, comme le disent par exemple ceux qui ont observé M. Ebert en Silésie et qui ont voulu remarquer qu'il avait déjà réussi à hocher la tête en imitant le wilhelminisme ; je ne sais pas si c'est aussi le cas de Lénine. Mais même si le masque est différent, en réalité, nous avons encore devant nous un tsar, mais sous une autre forme, qui a porté l'Occident à l'Est.

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Dann im Osten kam man überhaupt nicht einmal zu [solchen Diskussionen], sondern da kam man dazu, daß einfach das Westliche genommen wurde, daß ein Zar, Peter der Große, es nach Osten trug oder daß ein Lenin sich in die westlichen Redereien hineinfand und sie nach Osten trug. Es ist wahrhaftig nur der Mantel gewechselt, denn im Grunde genommen ist Lenin genau so ein Zar, wie es die früheren Zaren waren. Ich weiß nicht, ob es ihm ebenso glückt, selbst den Mantel schon richtig geschnitten zu tragen, wie es zum Beispiel dem Herrn Ebert nachgesagt wird von denjenigen, die ihn in Schlesien beobachtet haben und die bemerkt haben wollen, daß er es in der Nachahmung des Wilhelminentums schon bis zum richtigen Nicken gebracht hat; ich weiß nicht, ob das bei Lenin auch so der Fall ist. Aber mag auch die Maske eine noch so andere sein, in Wirklichkeit haben wir einen Zaren, nur in anderer Form, noch vor uns, der den Westen da hineingetragen hat in den Osten.

C'est ce qui provoque ce choc anormal entre l'atmosphère d'attente de tout l'Est et les idées incomprises de l'Ouest. Il est étrange que les choses soient telles en Russie que 600 000 humains dominent les millions d'autres et que ces 600 000 ne soient à nouveau dominées que par les quelques commissaires du peuple. Mais cela ne peut être le cas que parce que celui qui aspire à une réorganisation du monde comme l'humain de l'Est ne remarque pas du tout, dans un premier temps, comment son aspiration est satisfaite. Si un autre était arrivé à Moscou avec de toutes autres idées, il aurait pu déployer la même puissance. Peu d'humains contemporains en tiennent compte, parce que la plupart d'entre eux sont complètement fichés dans l'irréalisme.

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Das bewirkt jenes unnatürliche Aufeinanderprallen der erwartungsvollen Stimmung des ganzen Ostens mit unverstandenen Ideen aus dem Westen. Es ist ja merkwürdig, daß die Dinge für Rußland so liegen, daß 600 000 Menschen die Millionen der anderen ganz stramm beherrschen und daß diese 600 000 wieder nur von den paar Volkskommissären beherrscht werden. Aber das kann nur dadurch der Fall sein, daß demjenigen, der sich nach einer Neugestaltung der Welt so sehnt wie der Mensch des Ostens, daß dem im Grunde zunächst gar nicht auffällt, wie seine Sehnsucht befriedigt wird. Wäre nach Moskau ein anderer gekommen mit ganz anderen Ideen: er hätte dieselbe Macht entfalten können. Das beachten die wenigsten Menschen der Gegenwart, weil die meisten ganz im Unwirklichkeitsgemäßen drinnenstecken.

Mais que ressort-il de tout ce que je viens d'essayer d'énoncer de manière très aphoristique ? Il en ressort qu'il faudra beaucoup de temps à l'Occident pour que l'idée de la triarticulation devienne populaire, en raison de la convergence des intérêts dits étatiques et des intérêts économiques. Il en ressort aussi que le centre de l'Europe est la région où cette idée devrait absolument prendre racine en premier lieu, parce que les humains devraient comprendre que les anciennes conditions ont tout dispersé ici. Au fond, tout est déjà divisé/éclaté ; on essaie seulement de le maintenir ensemble avec les anciennes parenthèses qui ne sont plus en vigueur. La triarticulation est au fond déjà là, sous la surface, il s'agit seulement de l'intégrer dans la conscience et d'organiser la réalité comme ce qui est déjà présent sous la surface. Pour cela, il est toutefois nécessaire de savoir enfin qu'il n'y a rien à commencer avec les anciennes personnalités et qu'elles doivent être remplacées par des personnalités qui sont conscientes que ce que ces anciennes personnalités pensent est devenu absurde depuis 1914 et que quelque chose de nouveau doit les remplacer. C'est ce que j'ai essayé de faire comprendre dès la malheureuse guerre mondiale à ceux qui auraient peut-être eu la possibilité d'agir pour les choses. Et c'est là que se trouvent les raisons pour lesquelles, depuis que la catastrophe mondiale a provisoirement débouché sur la révolution mondiale, on s'efforce de faire pénétrer l'idée de la triarticulation dans autant de têtes que possible ; car ce dont nous avons besoin, c'est du plus grand nombre possible d'humains ayant les idées de la triarticulation. Pendant la guerre mondiale, on n'a pas compris qu'aux quatorze points abstraits de Woodrow Wilson, la triarticulation concrète aurait dû être opposée par une instance faisant autorité. Les praticiens les ont trouvées impraticables, parce qu'ils n'ont aucune idée réelle du rapport entre l'idée et la pratique.

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Was geht aber aus all dem hervor, was ich eben versuchte, ganz aphoristisch anzuführen? Daraus geht hervor, daß im Westen es lange Zeit brauchen wird, bis — durch das Zusammengewachsensein der sogenannten staatlichen Interessen mit den wirtschaftlichen Interessen — die Idee von der Dreigliederung populär wird. Und daraus geht auch hervor, daß die europäische Mitte das Gebiet ist, wo diese Idee unbedingt zunächst Wurzel fassen müßte, weil die Menschen einsehen müßten, daß die alten Verhältnisse hier alles auseinandergetrieben haben. Es ist ja schon im Grunde genommen alles zerspalten; man versucht es nur mit den nicht mehr geltenden, alten Klammern zusammenzuhalten. Die Dreigliederung ist ja im Grunde schon da unter der Oberfläche, es handelt sich nur darum, daß man sie ins Bewußtsein aufnimmt und die Wirklichkeit so gestaltet wie dasjenige, was unter der Oberfläche schon vorhanden ist. Dazu ist allerdings notwendig, endlich zu wissen, daß mit den alten Persönlichkeiten nichts anzufangen ist und solche Persönlichkeiten an ihre Stelle treten müssen, die sich klar darüber sind, daß dasjenige, was diese alten Persönlichkeiten denken, seit dem Jahre 1914 ad absurdum geführt ist und etwas Neues an diese Stelle treten muß. Das ist es, was ich versucht habe schon während des unglückseligen Weltkrieges denjenigen klarzumachen, die vielleicht die Möglichkeit gehabt hätten, für die Dinge zu wirken. Und darinnen liegen die Gründe, warum seit dem vorläufigen Auslaufen der Weltkatastrophe in die Weltrevolution versucht wird, die Idee von der Dreigliederung in so viele Köpfe hineinzutragen, als nur irgend möglich ist; denn was wir brauchen, sind möglichst viele Menschen mit den Ideen der Dreigliederung. Während des Weltkrieges hat man es nicht verstanden, daß den vierzehn. abstrakten Punkten des Woodrow Wilson die konkrete Dreigliederung von autoritativer Stelle hätte entgegengetragen werden müssen. Die Praktiker haben sie unpraktisch gefunden, weil sie gar keine wirkliche Idee von dem Zusammenhang von Idee und Praxis haben.

Certes, les Quatorze points de Woodrow Wilson sont aussi peu pratiques que possible. Et c'est peut-être la plus grande tragédie qui ait pu arriver au peuple allemand que même l'homme sur lequel on comptait dans les derniers jours de la période catastrophique, qui pouvait encore devenir chancelier de l'ancien régime, que même lui ait été capable de prendre les Quatorze points de Wilson au sérieux d'une manière ou d'une autre. Pour l'instant, ces quatorze points ont abouti à l'impossibilité de la Société des Nations abstraite ; ils ont montré leur impossibilité pratique à Versailles et à Spa. Mais ce qu'ils ont réussi à faire, malgré leur caractère abstrait, c'est de mettre en mouvement des armées et des navires. Et les points qui arrivent dans le monde par la triarticulation devraient aussi mettre quelque chose en mouvement ; même si ce n'est pas exactement des armées et des bateaux, ils devraient tout de même mettre les humains en mouvement, de sorte qu'il puisse à nouveau y avoir un organisme social viable. Cela ne peut se faire que par la voie de la triarticulation - cela a été discuté ici sous les angles les plus divers.

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Gewiß, die Vierzehn Punkte Woodrow Wilsons sind so unpraktisch wie möglich. Und es ist vielleicht die größte Tragik, die dem deutschen Volk hat passieren können, daß selbst der Mann, auf den man in den letzten Tagen der katastrophalen Zeit gerechnet hat, der noch aus dem alten Regime heraus Reichskanzler werden konnte, daß selbst der imstande war, die Vierzehn Punkte Wilsons irgendwie ernstzunehmen. Vorläufig sind diese Vierzehn Punkte in die Unmöglichkeit des abstrakten Völkerbundes ausgelaufen; ihre Unmöglichkeit zeigen sie praktisch in Versailles und Spa. Dasjenige aber, was sie vermocht haben, trotzdem sie abstrakt sind, das ist, sie haben Heere und Schiffe in Bewegung gebracht. Und etwas in Bewegung bringen, das sollten die Punkte, die durch die Dreigliederung in die Welt kommen, auch; wenn auch nicht gerade Heere und Schiffe, so sollten sie doch die Menschen in Bewegung bringen, so daß wieder ein lebensfähiger sozialer Organismus da sein könnte. Das kann nur auf dem Wege der Dreigliederung geschehen — das wurde von den verschiedensten Gesichtspunkten aus hier erörtert.

Aujourd'hui, je voulais l'aborder sous quelques aspects de l'histoire récente. Il faut bien sûr considérer cette histoire récente sous d'autres aspects que ceux qu'on lui prête habituellement, si seul y règne ce qui a mesure scolaire. La triarticulation nous fera sortir de cet aspect scolaire en libérant la vie de l'esprit. Et c'est à partir de la vie de l'esprit libérée que l'on pourra mettre en place les personnalités dont même le professeur Varga doit dire aujourd'hui : si nous les avions eues, l'histoire se serait peut-être bien passée. - Mais ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas en suivant les chemins du professeur Varga que l'on parviendra à ces personnalités qui seront à leur juste place.

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Heute wollte ich es aus ein paar Gesichtspunkten der neueren Historie erörtern. Diese neuere Historie muß man natürlich von anderen Gesichtspunkten aus betrachten, als sie gewöhnlich betrachtet wird, wenn nur das Schulmäßige in ihr waltet. Aus diesem Schulmäßigen wird uns die Dreigliederung hinausführen dadurch, daß das Geistesleben befreit wird. Und aus dem befreiten Geistesleben werden dann diejenigen Persönlichkeiten an die Plätze gestellt werden können, von denen selbst ein Professor Varga heute sagen muß: Hätten wir sie, dann wäre vielleicht die Geschichte gut gegangen. — Aber sicher ist: Auf den Wegen des Professor Varga gelangt man nicht zu denjenigen Persönlichkeiten, die an ihrem rechten Platz stehen werden.

Après l'introduction de Rudolf Steiner, différentes personnalités prennent la parole pour poser des questions et donner leur avis : Max Benzinger : Si nous voulons vraiment la réalisation de la triarticulation, nous devons absolument faire part de cette idée au public ?

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Nach der Einleitung von Rudolf Steiner melden sich verschiedene Persönlichkeiten mit Fragen und Meinungen zu Wort: Max Benzinger: Wenn wir die Verwirklichung der Dreigliederung tatsächlich wollen, so müssen wir unbedingtmit dieser Idee an die Öffentlich- ? '

Siegfried Dorfner : Dans les "Points essentiels", il est dit que les moyens de production on la permission de coûter quelque chose que tant qu'ils sont fabriqués. Si une usine fabrique des moyens de production, par exemple des tours, le tour ne peut-il coûter que jusqu'à ce qu'il soit fabriqué ? Dans ce cas, l'usine de fabrication n'aurait pas de couverture pour cela. Les moyens de production finis ne peuvent-ils donc pas être payés ? Rudolf Steiner : Si on fabrique des tours et qu'on veut les vendre comme tours, ce ne sont pas encore des moyens de production. Ce sont encore des marchandises et non des moyens de production ; ils ne sont des moyens de production que lorsqu'ils sont là pour produire dans la communauté sociale. Ce qui compte, c'est que l'on considère le concept de moyen de production dans le processus social réel.

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Siegfried Dorfner: In den «Kernpunkten» heißt es, daß die Produktionsmittel nur so lange etwas kosten dürfen, bis sie hergestellt sind. Wenn eine Fabrik Produktionsmittel herstellt, zum Beispiel Drehbänke: Darf also die Drehbank nur so lange etwas kosten, bis sie hergestellt ist? Dann hätte aber die Herstellungsfabrik keine Deckung dafür. Dürfen die fertigen Produktionsmittel denn nicht bezahlt werden? Rudolf Steiner: Wenn man Drehbänke erzeugt und als Drehbänke verkaufen will, so sind das noch keine Produktionsmittel. Sie sind doch noch Waren und keine Produktionsmittel; Produktionsmittel sind sie erst dann, wenn sie in der sozialen Gemeinschaft zum Produzieren da sind. Es kommt darauf an, daß man den Begriff des Produktionsmittels im wirklichen sozialen Prozeß sieht.

Les tours ne sont des moyens de production que lorsqu'ils ne sont plus utilisés que comme moyens de production ; jusque-là, ils sont vendus comme des marchandises, et celui qui les achète est un consommateur.

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Drehbänke sind erst da Produktionsmittel, wo sie nur noch als Produktionsmittel verwendet werden; bis dahin werden sie verkauft als Waren, und derjenige, der sie kauft, ist Konsument.

Un autre participant à la discussion : on a parlé de marchandises. Ne faut-il pas faire une distinction entre les marchandises agricoles et les marchandises industrielles ? Les marchandises du domaine agricole produisent habituellement un excédent, tandis que les marchandises de l'industrie travaillent avec un bilan insuffisant.

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Ein anderer Diskussionsteilnehmer: Es ist von Waren gesprochen worden. Muß nicht unterschieden werden zwischen Waren aus der Landwirtschaft und Waren aus der Industrie? Waren aus dem landwirtschaftlichen Gebiet bringen ja gewöhnlich einen Überschuß hervor, während die Waren aus der Industrie mit Unterbilanz arbeiten.

Rudolf Steiner : Cette question sera bien sûr souvent mal comprise aujourd'hui, parce que nous ne vivons pas dans des conditions telles qu'il en résulterait en quelque sorte un grand bilan, si l'on intégrait simplement tout ce qui est produit dans ce bilan d'une zone économique fermée - un tel bilan ne peut pas du tout en résulter. Vous ne pouvez pas intégrer notre agriculture actuelle dans un bilan total, si vous avez tant et tant de charges [hypothécaires] sur les biens, et ensuite comparer cela avec l'industrie. Lorsque je dis qu'au fond, l'industrie est toujours obligée de vivre de tout ce qui est produit par le sol, il faut faire abstraction de tout ce qui s'y est mêlé chez nous et qui ne permet en quelque sorte que d'établir un bilan total déguisé. Si ce qui ne peut pas être marchandise cesse de l'être, à savoir la terre et la force de travail humaine, si seul devient marchandise ce qui peut circuler entre producteurs et consommateurs dans le sens de la triarticulation, alors on pourra établir un bilan qui montrera que chaque fois les dépenses nécessaires à l'industrie doivent être couvertes par les excédents de l'agriculture. Il va de soi que ce n'est pas le cas actuellement. Mais nous vivons justement à une époque où il devrait en résulter un bilan total d'une région économique fermée, reposant réellement sur la production. Ce que j'ai avancé est déjà reconnu depuis longtemps du côté de la vie économique. N'est-ce pas, vous trouvez même souligné par Walter Rathenau que toute industrie est un bien dévorant, c'est-à-dire que les revenus doivent toujours revenir à l'industrie et que l'on doit continuellement y injecter des fonds. Mais cela doit venir de quelque part, et cela ne peut provenir que des revenus du sol et de la terre. Mais cela ne se reflète absolument pas dans nos bilans actuels.

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Rudolf Steiner: Diese Sache wird heute natürlich vielfach mißverständlich aufgenommen werden müssen, weil wir ja nicht in solchen Verhältnissen leben, daß gewissermaßen eine Großbilanz sich ergibt, wenn man einfach alles dasjenige, was produziert wird, in diese Bilanz eines geschlossenen Wirtschaftsgebietes einbeziehen würde — eine solche Bilanz kann gar nicht herauskommen. Sie können nicht unsere gegenwärtige Landwirtschaft irgendwie in eine Totalbilanz einsetzen, wenn Sie so und so viele [hypothekarische] Belastungen auf den Gütern haben, und das dann vergleichen mit der Industrie. Wenn ich sage, im Grunde ist die Industrie immer darauf angewiesen, von all dem zu leben, was durch den Grund und Boden hervorgebracht wird, so muß man dabei wegdenken alles dasjenige, was sich bei uns hineingemischt hat und wodurch gewissermaßen nur eine verschleierte Totalbilanz zustandegebracht werden kann. Wenn das, was nicht Ware sein kann, aufhört, Ware zu sein, nämlich Grund und Boden und menschliche Arbeitskraft, wenn nur das Ware wird, was im Sinne der Dreigliederung zirkulieren kann zwischen Produzenten und Konsumenten, dann wird sich eine Bilanz aufstellen lassen, bei der sich zeigt, daß jedesmal die Aufwendungen, die für die Industrie notwendig sind, gedeckt werden müssen aus den Überschüssen der Landwirtschaft. Daß das gegenwärtig nicht der Fall ist, ist selbstverständlich. Aber wir leben eben in Zeiten, in denen eine wirklich auf die Produktion sich stützende Totalbilanz eines geschlossenen Wirtschaftsgebietes sich ergeben müßte. Was ich da vorgebracht habe, ist auf der Seite des Wirtschaftslebens schon längst erkannt. Nicht wahr, Sie finden es sogar bei Walter Rathenau betont, daß jede Industrie ein fressendes Gut ist, das heißt, daß Erträgnisse immer wieder hineinkommen müssen in die Industrie und daß fort und fort zugeschossen werden muß. Das muß aber irgendwoher kommen, und das kann nur von dem kommen, was die Erträgnisse von Grund und Boden sind. Aber in unseren heutigen Bilanzen kommt das überhaupt nicht zum Ausdruck.

M. Roser : C'est un signe de notre époque qu'un homme comme Varga ait dû constater qu'il manquait des hommes corrects. Il faut une éducation des masses. Mais chez nous aussi, dans le mouvement de la triarticulation, il manque des hommes corrects. De tels hommes seraient absolument nécessaires, car la triarticulation doit être propagée à grande échelle.

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Herr Roser: Es ist überhaupt ein Zeichen für unsere Zeit, daß ein Mensch wie Varga feststellen mußte, daß es an den rechten Männern gefehlt hat. Nötig ist eine Erziehung der Masse. Aber auch bei uns in der Dreigliederungsbewegung fehlt es an den rechten Männern. Solche wären unbedingt nötig, denn die Dreigliederung muß in großem Stile propagiert werden.

Emil Molt : Il doit vraiment se passer quelque chose. Chacun devrait le comprendre, ne serait-ce que par égard pour soi-même.

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Emil Molt: Es muß wirklich etwas geschehen. Das müßte jeder einsehen, schon nur mit Rücksicht auf sich selbst.

Un autre participant à la discussion : J'aimerais encore poser une question à Monsieur Dr Steiner. Le journal Frankfurter Zeitung a récemment publié un article dans lequel la question évidente était posée : comment la vie de l'esprit peut-elle être libérée, puisqu'elle doit être financée par la vie économique ? Comment M. Steiner répond-il à cette question, à laquelle il n'a pas été suffisamment répondu lors de la manifestation sur laquelle porte l'article ? la vie de l'esprit. Et la note du journal doit tout simplement être inexacte si elle se réfère à nos discussions au sein du mouvement de la triarticulation dans son ensemble.

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Ein anderer Diskussionsteilnehmer: Ich möchte noch eine Frage an Herrn Dr. Steiner stellen. In der Frankfurter Zeitung kam kürzlich ein Artikel, wo die naheliegende Frage gestellt wurde: Wie kann das Geistesleben denn überhaupt freigemacht werden, da es doch vom Wirtschaftsleben finanziert werden muß? Wie beantwortet Herr Dr. Steiner diese Frage, die bei der Veranstaltung, über die der Artikel referiert, nicht genügend beantwortet wurde? des geistigen Lebens. Und die Notiz in der Zeitung muß einfach unrichtig sein, wenn sie sich auf unsere Diskussionen in der Dreigliederungsbewegung als ganzes bezieht.

Interjection.

Il peut certainement être arrivé quelque part que quelqu'un ne puisse pas donner d'informations ; mais combien de fois ai-je dit moi-même qu'il ne s'agit vraiment pas dans la triarticulation d'une division des humains en trois, mais d'une articulation/membrement [de l'organisme social] en trois organisations de vie qui doivent nécessairement se développer l'une à côté de l'autre : la vie spirituelle, la vie étatique et la vie économique. Les humains seront en effet présents dans ces trois éléments. Et il est donc tout à fait évident que ce que les personnalités qui se tiennent dans l'organisation de la vie spirituelle doivent gérer en tant que spirituel la vie spirituelle, ne constitue qu'un seul maillon. Mais ces personnalités qui portent la vie spirituelle doivent aussi vivre. C'est pourquoi elles s'articuleront en organisations économiques. Et il n'y aura pas de différence si une telle organisation se compose, disons, d'enseignants ou de musiciens ou de cordonniers ou de tailleurs. Car l'organisation économique n'est pas là pour tout de suite s'occuper de l'un ou l'autre domaine de la vie économique, mais pour soutenir économiquement tous les humains. Et en se tenant dans le domaine économique de l'organisme social, ils sont soutenus économiquement.

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Zwischenruf

Es kann sicher irgendwo vorgekommen sein, daß jemand nicht Auskunft geben konnte; aber wie oft ist von mir selbst gesagt worden, daß es sich wirklich in der Dreigliederung nicht handelt um eine Dreiteilung der Menschen, sondern um eine Gliederung [des sozialen Organismus] in drei Lebensorganisationen, die sich notwendig nebeneinander entwickeln müssen: das geistige, das staatliche und das wirtschaftliche Leben. Die Menschen werden ja in allen drei Gliedern darinnen sein. Und so ist es ganz selbstverständlich, daß das, was die Persönlichkeiten, die in der Organisation des geistigen Lebens drinnenstehen, zu verwalten haben als Geistiges des Geisteslebens, daß dieses nur das eine Glied bildet. Diese Persönlichkeiten, die das geistige Leben tragen, müssen aber auch leben. Deshalb werden sie sich gliedern in wirtschaftliche Organisationen. Und es wird kein Unterschied sein, ob eine solche Organisation, sagen wir, aus Lehrern oder Musikern bestehen wird oder aus Schustern oder Schneidern. Denn die wirtschaftliche Organisation ist nicht dazu da, daß nur gerade das eine oder das andere Gebiet des Wirtschaftslebens besorgt wird, sondern daß alle Menschen wirtschaftlich gestützt werden. Und indem sie im wirtschaftlichen Gebiet des sozialen Organismus drinnenstehen, werden sie wirtschaftlich gestützt.

On peut être surpris de voir à quel point les choses sont mal comprises. Un joli schéma, élaboré par un parti radical social-démocrate à Halle, est apparu devant nos yeux de triarticulation, si je puis dire, - bien scolaire, n'est-ce pas, comme on fait des schémas. Il y a (on dessine) en haut les points centraux de la vie économique - tout en haut, il n'y en a bien sûr qu'un. Ensuite, cela s'articule vers le bas. Si cela se passait ainsi, le futur État socialiste serait quelque chose qui correspondrait à l'idéal le plus élevé de la bureaucratie. Mais tout à la fin, on trouvait trois sections plus petites, qui étaient consacrées à la vie de l'esprit. Et certains messieurs étaient tellement enchantés par ces trois départements qu'ils disaient : "Il y a là toute l'idée de la triarticulation.

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Man kann überrascht sein, wie da die Dinge mißverstanden werden. Es tauchte auch vor unseren, wenn ich so sagen darf, Dreigliedereraugen ein nettes Schema auf, das von einer radikalen sozialdemokratischen Partei in Halle ausgearbeitet worden ist — schön schulmäßig, nicht wahr, wie man Schemen macht. Da sind (es wird gezeichnet) so schön oben die zentralen Stellen des Wirtschaftslebens — ganz oben ist natürlich nur einer. Dann gliedert sich das weiter nach unten. Wenn das so ginge, dann wäre der zukünftige sozialistische Staat etwas, was dem höchsten Ideale der Bürokratie entsprechen würde. Aber ganz am Schluß, da fand man drei so kleinere Abteilungen, die waren dem geistigen Leben gewidmet. Und von diesen drei Abteilungen waren einige Herren so entzückt, daß sie sagten: Da steckt ja die ganze Dreigliederungsidee drinnen.

Eh bien, à la base de tout cela, il y avait l'idée fausse que l'on ne diviserait jamais l'organisme social de cette manière. Il ne doit pas être divisé de cette manière, pas plus que l'organisme humain n'est divisé en trois parties juxtaposées. Et pourtant, il y a trois parties dans l'organisme humain : nous sommes à la fois l'humain de la tête, l'humain de la poitrine et l'humain du métabolisme. Mais ce n'est pas seulement la tête qui est l'humain de tête, mais la tête s'étend à l'ensemble de l'organisme humain ; l'humain de tête comprend tout le système nerveux-sensoriel. Et l'humain-cœur ne se trouve pas seulement dans le cœur ; le sens de la chaleur, par exemple, s'étend à tout le corps, donc tout le corps est aussi un humain-cœur. Et nous avons le rythme partout, même dans le système de la tête. Les systèmes s'interpénètrent. Je ne peux que développer cela de manière abstraite, mais les corporations de la vie spirituelle seront tout simplement là aussi en tant que corporations économiques. Seulement, ces corporations spirituelles auront leurs organisations dans la partie économique de l'ensemble de l'organisme social, et ce qu'elles y feront ne pourra pas intervenir dans l'organisation de la partie spirituelle de l'organisme triarticulé.

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Nun, dem lag vor allen Dingen die falsche Idee zugrunde, daß man den sozialen Organismus jemals so einteilen werde. So soll er ja nicht eingeteilt sein, ebensowenig wie der menschlichen Organismus in drei nebeneinander liegende Teile eingeteilt ist. Und doch sind im menschlichen Organismus drei Teile drinnen: Wir sind einmal Kopfmensch, Brustmensch und Stoffwechselmensch. Aber nicht allein der Kopf ist Kopfmensch, sondern der Kopf ist auf den ganzen menschlichen Organismus ausgedehnt; zum Kopfmenschen gehört das ganze Nervensinnes-System. Und der Herzmensch wiederum findet sich nicht allein im Herzen; der Wärmesinn zum Beispiel ist über den ganzen Körper ausgedehnt, also ist der ganze Körper auch Herzmensch. Und wir haben den Rhythmus überall, auch im Kopfsystem. Die Systeme durchdringen sich gegenseitig. Ich kann das jetzt nur abstrakt ausführen, aber die Korporationen des geistigen Lebens werden einfach auch da sein als wirtschaftliche Korporationen. Nur werden diese geistigen Korporationen da ihre Organisationen im wirtschaftlichen Teil des gesamten sozialen Organismus haben, und es wird, was sie da tun, nicht hineinspielen können in die Organisation des geistigen Teiles des dreigegliederten Organismus.

Il existe aujourd'hui de nombreuses raisons d'avoir des vues erronées sur ces questions ; on a toujours trouvé de telles vues, même chez les professeurs d'université. Ces professeurs d'université, ils devraient au moins être dans la vie de l'esprit. Mais lorsqu'on leur dit qu'il devrait être évident que ceux qui sont dans la vie de l'esprit forment une communauté avec leurs semblables, afin de gérer eux-mêmes la vie de l'esprit - Klopstock parlait déjà d'une république des savants/érudits -, on peut souvent entendre un professeur d'université dire : "Non [je ne veux pas], car ce ne serait pas un référent au ministère de la Culture, mais mon collègue ; non, je préfère le référent au ministère de la Culture à mon collègue.

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Es sind heute allerdings viele Gründe vorhanden, um in diesen Dingen mißverständliche Ansichten zu haben; solche Ansichten hat man immer wieder und wiederum gefunden, selbst bei Hochschullehrern. Diese Hochschullehrer, die sollten doch wenigstens drinnenstehen im Geistesleben. Aber wenn man zu ihnen sagt, es sollte doch selbstverständlich sein, daß diejenigen, die drinnenstehen im Geistesleben eine Gemeinschaft bilden mit ihresgleichen, um das geistige Leben selbst zu verwalten — sprach doch Klopstock schon von einer Gelehrtenrepublik —, da kann man vielfach erfahren, daß ein Hochschullehrer sagt: Nein, [das will ich nicht], denn da wäre ja dann derjenige, auf den es ankommt, nicht ein Referent im Kultusministerium, sondern mein Kollege; nein, da ist mir der Referent im Kultusministerium lieber als mein Kollege.

Il s'agit donc de ne rien penser de ce qui vit comme les trois états sociaux, état d'enseignement, état de défense et état de nutrition, de ne rien penser de tout cela [dans les conditions sociales actuelles], mais d'être clairs sur le fait que les humains ne vivent pas aujourd'hui divisés en trois, séparés [en classes/états sociaux]. [Nous devons être conscients] que l'humain se trouve entièrement à l'intérieur des trois parties de l'organisme social. On pourra alors comprendre comment tous ceux qui doivent être actifs dans la vie spirituelle ou dans la vie étatique se trouvent néanmoins à l'intérieur de la vie économique et doivent être pris en charge par la vie économique. Il est donc important que les humains se tiennent à l'intérieur de l'ensemble de l'organisme social.

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Also es handelt sich darum, daß wir nichts von dem, was da lebt als die drei Stände, Lehrstand, Wehrstand und Nährstand, daß wir von dem gar nichts hineindenken [in die heutigen sozialen Verhältnisse],, sondern daß wir klar sind, daß die Menschen heute nicht dreigeteilt, [in Ständen] abgesondert leben. [Wir müssen uns klar sein], daß der Mensch in allen drei Teilen des sozialen Organismus ganz darinnensteht. Dann wird auch begriffen werden können, wie jeder, der tätig sein muß im geistigen Leben oder tätig sein muß im staatlichen Leben, dennoch im wirtschaftlichen Leben drinnensteht und vom wirtschaftlichen Leben aus versorgt werden muß. Also es kommt darauf an, daß die Menschen drinnenstehen im gesamten sozialen Organismus.




 

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SIXIÈME SOIRÉE D’ÉTUDE,  - Stuttgart, 28. Juli 1920. -
POINTS DE VUE HISTORIQUES SUR LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE.

La nature abstraite du libéralisme en Europe centrale. Hommes politiques libéraux exceptionnels en Autriche-Hongrie. Deux directions politiques contraires dans la monarchie des Habsbourg. Libéralisme comme direction déclinante, le panslavisme comme ascendant. La politique anglaise comme une politique d’un grand point de vue historique. La lutte économique entre l’espace centre européen et anglo-américain. L'importance de l’ainsi nommé Testament de Pierre Le Grand pour la politique de l'Est. Le contraste entre l'Occident et l'Orient. Le mélange des nations en Autriche-Hongrie exige pour ainsi dire la réalisation de la tri-articulation. La politique doit être étudiée comme une réalité. Le manque de capacité de l’humain pour la distinction entre les principes de réalité et formule journalistique.

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Rudolf Steiner : Mes très chers présents ! Il faut sans cesse souligner dans le présent - et j'entends par là le présent le plus immédiat de la journée - qu'il n'est pas possible de progresser dans les conditions économiques, étatiques et spirituelles de l'Europe centrale si des points de vue plus importants que ceux qui ont malheureusement prévalu jusqu'ici dans les cercles les plus larges n'interviennent pas dans l'ensemble de la manière de se représenter les choses de ceux qui participent à la vie publique. C'est pourquoi vous me pardonnerez d'aller un peu plus loin aujourd'hui et d'éclairer en quelque sorte la politique culturelle européenne de quelques points de vue historiques, que j'aimerais toutefois seulement aphoristique.
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Si nous voulons acquérir un point de vue dans les conditions publiques actuelles, nous devons déjà considérer avec précision l'opposition qui existe dans les relations étatiques, intellectuelles et économiques entre [trois domaines] : le premier domaine pourrait être appelé le monde de l'Occident, qui comprend notamment les populations appartenant à l'élément anglo-américain, dans le sillage duquel se trouvent aujourd'hui les populations romanes. Ensuite, selon les trois points de vue mentionnés, nous devons distinguer nettement de cette région anglo-américaine à l'ouest tout ce que l'on pourrait appeler l'aire culturelle de l'Europe centrale. Et il faut distinguer une troisième zone, qui est l'Est, le grand Est, qui s'unit de plus en plus en une zone fermée - plus que ce que l'on est enclin à supposer ici d'après les informations très imprécises -, une zone qui comprend la Russie européenne avec tout ce sur quoi elle étend déjà aujourd'hui et plus tard encore sa domination, et aussi déjà une grande partie de l'Asie. On ne se rend pas toujours suffisamment compte des différences considérables qui existent entre ces trois régions et comment, à partir de ces différences, les différentes mesures du jour devraient être réglées selon les trois points de vue mentionnés, si quelque chose de fructueux pour l'avenir devait résulter de ces mesures. Il est vraiment lamentable que nous devions toujours voir comment, sans la conscience que de nouvelles idées sont nécessaires pour une nouvelle construction, des négociations aussi importantes que celles de Spa sont menées comme si l'on pouvait vraiment continuer à travailler aujourd'hui avec les mêmes idées qui, à partir de 1914, ont elles-mêmes conduit à l'absurde. Je vais essayer - comme je l'ai dit, de manière aphoristique, et cela aura l'air d'être caractérisé de manière très générale, mais par généralité, on entend des choses très concrètes -, je vais essayer de mettre en évidence les différences entre les modes de représentation de l'Occident, du Centre et de l'Orient, et il apparaîtra déjà que l'on peut tirer de ces représentations des points de vue fructueux pour le présent et l'avenir.
03
Nous partons peut-être de ce que mon appel, paru au printemps 1919, a été si mal compris dans certains cercles allemands parce qu'il partait du fait que, depuis les années soixante-dix du XIXe siècle, l'Allemagne a perdu sa véritable mission pour ce qu'elle a tenté de délimiter et de consolider peu à peu au niveau étatique. On aimerait dire que cette Allemagne s'est limitée à créer une sorte de cadre objectif, mais qu'elle n'a pas réussi à développer des idées porteuses, un véritable contenu substantiel, un contenu culturel, à l'intérieur de ce cadre. On peut bien sûr être un humain soi-disant pratique et dénoncer les porteurs d'idées comme des idéalistes, mais le monde n'ira pas plus loin avec de tels humains pratiques que les crises, individuelles ou universelles, comme celle qui s'est déclenchée en 1914. On peut, si l'on est un humain pratique dans ce sens, faire des affaires, on peut satisfaire des intérêts particuliers, on peut apparemment satisfaire des intérêts jusqu'à une grande échelle ; mais aussi bien que les choses puissent aller pour les individus et aussi bien que leurs entreprises puissent sembler à l'individu - toujours et encore, dans de telles conditions, cela doit conduire à des crises, et celles-ci doivent finalement s'effondrer dans une catastrophe telle que celle que nous avons vécue depuis 1914 comme la plus grande catastrophe mondiale.
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Qu'est-ce qui nous apparaît de plus en plus comme caractéristique de la région d'Europe centrale, notamment depuis les années soixante-dix ? Nous voyons que là où il s'agit du domaine des idées, d'où aurait dû sortir un certain contenu culturel, il n'y a à l'intérieur de l'Europe centrale - aussi dans la vie politique et sociale - en dehors de quelques mesures louables, qu'une sorte de discussion théorique. Vous trouverez presque tout ce qui a été dépensé pour répondre aux exigences de l'époque dans les négociations - que ce soit dans les parlements ou en dehors des parlements - qui ont été menées entre le parti prolétarien, qui a pris de plus en plus un caractère social-démocrate, et les différents autres partis qui, en raison de leurs intérêts ou de leurs traditions, ont cru devoir combattre ce parti prolétarien. Beaucoup de critiques et d'anti-critiques ont été formulées, beaucoup de choses ont été dites, mais au fond, qu'est-ce qui est ressorti de tout cela ? Qu'est-ce qui est ressorti de ces discussions comme étant nécessaire à la construction des futurs rapports sociaux au sein desquels les humains pourront vivre ? Ceux d'entre vous qui ont déjà écouté mes conférences à plusieurs reprises sauront que je n'aime pas m'engager dans des théories, mais que là où il s'agit de tracer de grandes lignes, je veux entrer dans la pratique immédiate de la vie. C'est pourquoi je veux aujourd'hui encore illustrer par la pratique directe ce que je viens d'évoquer.
05
L'une des publications les plus intéressantes du moment est le livre "Les problèmes politico-économiques de la dictature prolétarienne" du professeur Varga, dans lequel il décrit ce qu'il a vécu et fait lui-même au sein d'une zone économique européenne certes petite, mais quand même pas si petite que cela.
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Le livre de Varga est extrêmement intéressant parce que c'est justement un humain qui décrit ce qu'il a vécu, ce qu'il a fait et ce qui lui est arrivé alors qu'il avait le pouvoir - même s'il n'a pu durer que peu de temps - de diviser un territoire limité de manière presque autocratique et de l'organiser socialement. Le professeur Varga était en effet commissaire économique, c'est-à-dire ministre des Affaires économiques pendant la courte période de gloire de la République des conseils hongroise, et il a présenté dans ce livre qui vient de paraître ce qu'il a tenté de faire avec ses collègues. Il était en particulier [responsable] des affaires économiques, et il décrit comment il a voulu redresser la Hongrie sur le plan économique en se basant sur la pensée marxiste - une pensée très proche de la pensée léninienne - et il décrit en détail, avec une certaine sincérité, les expériences qu'il a faites. Il décrit surtout avec précision comment il a exproprié les différentes entreprises selon la recette particulière qui a pu être appliquée en Hongrie, comment il a essayé de créer des sortes de conseils d'entreprise à partir des ouvriers des différentes entreprises, comment il a ensuite essayé de regrouper ces différentes entreprises en corps économiques plus grands, et comment ceux-ci devaient avoir leur sommet dans un conseil économique suprême avec des commissaires économiques qui devaient ensuite gérer cette vie économique depuis Budapest. Il décrit de manière assez détaillée comment il a fait ces choses. Comme je l'ai dit, c'est un homme qui a acquis toute sa façon de penser - c'est-à-dire cette façon de penser qui devait devenir immédiatement pratique, qui pouvait gérer l'Europe pendant quelques mois -, il a acquis cette façon de penser comme un résultat de tout ce qui s'est passé au cours des cinquante dernières années entre le parti social-démocrate et tout ce que ce parti social-démocrate a combattu de différents points de vue. Comme je l'ai dit, il est très proche du léninisme dans sa vision des choses ; il souligne en particulier un point de vue. Il est clair pour un homme tel que le professeur Varga, qui décrit les événements avec une certaine impulsivité de taureau - une impulsivité de taureau que nous connaissons suffisamment dans la vie de parti en Europe centrale -, il est clair pour lui que seule l'application stricte et rigoureuse des principes marxistes, tels que les veut également Lénine, avec telle ou telle modification, pourrait apporter le salut à l'organisme social ; il en était très convaincu. Or, il est en outre un humain, ce professeur Varga, qui ne voit pas très grand, qui ne pense pas très intelligemment, mais qui peut tout de même penser ; et il sait donc - et il le décrit aussi - qu'au fond, tout ce mouvement est porté par le prolétariat industriel. Or, les circonstances particulières, les expériences qu'il a faites lors de l'introduction de ce qu'il voulait réaliser en Hongrie, lui ont fait comprendre que les prolétaires industriels sont certes les seuls à vouloir s'en tenir aussi fermement que lui aux exigences du marxisme et à en attendre quelque chose, mais que le prolétariat industriel, comme la population urbaine en général, sont ceux qui s'en sortent le moins bien lorsqu'on commence vraiment à faire quelque chose avec ces principes. Les expériences très brèves lui ont montré que, dans un premier temps, seule la population rurale a la possibilité de mieux s'en sortir avec ces principes. La population rurale s'en sort mieux parce que ces principes marxistes ramènent toute la culture à un certain niveau primitif. Mais ce niveau primitif de la culture n'est pas applicable à la structure de la vie urbaine, tout au plus à celle de la vie paysanne à la campagne. Et c'est ainsi que le professeur Varga doit s'avouer, bien qu'il soit marxiste - pour lui, c'est à peu près aussi évident que le fait que le théorème pythagoricien soit juste -, il doit s'avouer : nous devons nous préparer à ce que le prolétariat industriel et la population urbaine meurent de faim.
07
Vient alors ce qu'un homme comme le professeur Varga lie comme conséquences à de telles conditions. Il dis : "Oui, mais premièrement, le prolétariat industriel dans les villes aura de l'idéalisme, s'accrochera à cet idéal même s'il doit mourir de faim. Or, il va de soi que cela fait partie de la phraséologie des temps modernes que si une idée quelconque ne fonctionne pas - une idée que l'on veut pourtant considérer comme absolument juste -, on masque alors cette idée en un idéalisme pour lequel il faudrait éventuellement aussi mourir de faim. L'autre conséquence que Varga tire est qu'il dit : oui, dans un premier temps, les choses iront beaucoup, beaucoup plus mal dans les villes et pour la population industrielle ; mais ensuite, lorsque les choses iront assez mal, elles s'amélioreront ; c'est pourquoi les prolétaires industriels et les citadins en général doivent être renvoyés à l'avenir. Il dit donc : "Oui, dans un premier temps, on fait des expériences assez sombres ; mais dans l'avenir, les choses iront mieux". - Et il n'a pas devant lui les conseils d'entreprise très dociles que nous trouvons à l'ouest, mais les conseils d'entreprise très radicaux qui sont nés du radicalisme selon la forme léninienne et tels qu'ils ont été introduits dans les conseils hongrois. Parce que les gens chargés de maintenir l'ordre dans l'ensemble de l'appareil économique ne sont pas désignés par une quelconque forme de gouvernement antérieur, les gens sont élus dans leurs propres rangs. Et c'est là que le professeur Varga a fait l'expérience - il a pu faire lui-même l'expérience de tout cela - il a dit, et c'est un aveu intéressant : "Oui, tout d'abord, il s'est avéré que ces humains qui sont maintenant choisis et qui doivent veiller à la productivité du travail s'occupent de traîner et de se disputer dans les usines, et les autres voient cela, trouvent cela plus agréable et voudraient tous accéder à ces postes ; et c'est ainsi que se développe un effort général pour accéder à ces postes. C'est une confession intéressante de la part d'un homme qui n'a pas seulement eu l'occasion d'élaborer des théories sur la réalité du marxisme et du léninisme, mais qui a aussi eu la possibilité de mettre les choses en pratique. Mais il y a quelque chose d'encore plus intéressant. Varga montre maintenant comment de tels commissaires économiques - qui devaient justement être mis en place pour des régions plus vastes, en procédant d'ailleurs de manière assez bureaucratique - n'avaient en fait ni l'envie ni la possibilité de faire quelque chose de réel.
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Vous voyez, le livre de Varga sur les conseils hongrois est extrêmement intéressant du point de vue de l'histoire culturelle contemporaine, grâce aux descriptions qui vont très loin dans le détail et qui sont vraiment aussi intéressantes dans leurs détails que les quelques choses que je viens d'indiquer. Mais dans le livre, ce qui m'a semblé le plus intéressant tient en trois lignes environ. Je voudrais dire que la chose la plus importante est justement ce que dit le professeur Varga lorsqu'il parle des tâches des commissaires économiques et de la manière dont ils n'ont pas pu remplir ces tâches. Il dit : "Oui, ces commissaires économiques n'auront une quelconque importance et ne gagneront à l'avenir que si l'on trouve les bonnes personnalités pour les remplacer. Le bon professeur Varga ne semble pas se rendre compte de la puissance de l'aveu contenu dans ces trois lignes, qui sont parmi les plus intéressantes de tout le livre. Nous voyons sans le savoir l'aveu d'un humain qui, je dirais avec une force léninienne, est né des idées du XXe siècle et a eu la possibilité de les mettre en pratique. Nous voyons l'aveu [contraire] de ce qui a toujours été prêché dans presque toutes les réunions sociales-démocrates : oui, il est faux, totalement faux que les gens croient que l'histoire naît des idées, du génie des personnalités individuelles ; ce qui est vrai, c'est que les personnalités elles-mêmes et tout ce qu'elles peuvent développer comme idées naissent des conditions économiques. - Ces gens ont donc toujours dit à quel point les hommes qui comptaient sur les idées et les personnalités avaient tort, et comment il fallait compter uniquement avec les rapports de production qui, en tant que superstructure, poussent hors d'eux-mêmes ce que sont les idées directrices. Maintenant, un homme vient introduire [réellement] les idées marxistes, et il dit : "Oui, ces idées sont toutes très belles, mais elles ne pourront être mises en œuvre que lorsque nous aurons les bonnes personnalités pour cela. - On ne peut guère imaginer que ce qui constitue l'essentiel, le nerf, l'impulsion la plus intime de la pensée d'un humain tel que Varga, ce commissaire central à l'économie, ce ministre des affaires économiques dans les conseils hongrois, puisse être davantage poussé à l'absurde. Il montre très clairement que ce qui a été concocté comme idées d'avenir dans les régions d'Europe centrale a dû échouer dès l'instant où l'on a voulu en faire quelque chose de positif. Il suffit de lire ces descriptions, d'entendre ces aveux, et l'on voit à quel point un tel humain est impuissant, lui que les circonstances de l'époque ont poussé à la surface vers le leadership dans un pays tout de même important, et à quelles [conclusions] un tel humain arrive dans le domaine économique.
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Mais il est aussi intéressant de voir à quoi un tel humain parvient dans le domaine de l'État. Vous voyez, il faut déjà faire le lien entre les explications du professeur Varga et les circonstances actuelles. Peut-être vous souvenez-vous comment, au cours des dernières décennies, certaines plaintes ont été formulées de plus en plus souvent par les parties les plus diverses, selon lesquelles tous les offices étaient submergés non pas par des spécialistes techniques ou commerciaux, mais par des juristes. Rappelez-vous combien de choses ont été dites à ce sujet dans les rouages de l'ancien système étatique. Dans d'autres affaires aussi, notamment lors de la nationalisation des chemins de fer, les véritables spécialistes étaient toujours ceux qui devaient passer à l'arrière-plan, et les juristes étaient ceux auxquels on accordait essentiellement de l'importance et qui occupaient les postes les plus importants. Maintenant, le professeur Varga, comment parle-t-il des juristes, dont il fait d'ailleurs partie ? Comment parle-t-il des autres responsables de l'État, des dirigeants de l'État, des fonctionnaires de l'État ? Il parle d'eux en disant : on ne tient absolument pas compte d'eux, ils sont tout simplement supprimés, ils cessent d'avoir une importance ; les juristes de toutes sortes doivent rejoindre le prolétariat, car on n'a pas besoin d'eux si on veut socialiser la vie économique. - On remarque que deux choses s'affrontent directement : l'État juriste élitiste, qui a poussé les juristes à la surface, et l'État socialiste, qui déclare inutile tout ce système de juristerie.
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Dans l'État socialiste, les juristes sont tout simplement éliminés, on ne s'en préoccupe pas. Ce sont des gens sur lesquels on ne compte plus. On ne les prend pas en compte quand on veut créer un nouvel ordre social. Et la vie spirituelle, elle est tout simplement ordonnée par l'État économique. Cela signifie qu'elle n'a évidemment pas été organisée pendant les quelques mois de la République des Conseils hongroise. C'est pourquoi Varga n'a pas encore d'expérience en la matière ; il présente ses pures théories.
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Et c'est ainsi que nous voyons comment ce professeur Varga, qui a introduit dans la littérature contemporaine une œuvre remarquable, je dirais, du point de vue de l'histoire mondiale, nous voyons comment cet homme ne s'enracine en fait nulle part dans la réalité.
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Tout au plus s'enracine-t-il dans la réalité avec la seule phrase triviale, la seule évidence : si l'on veut qu'un poste soit correctement occupé, il faut y placer l'humain qu'il faut. Tout le reste n'est que de la paille, des choses sans valeur ; mais ces choses sans valeur, qui auraient dû devenir réalité dans un domaine qui n'est tout de même pas étroitement limité. Naturellement, un tel humain trouve toutes sortes d'excuses pour expliquer le fait que la Hongrie des conseils se soit terminée si rapidement - par l'invasion roumaine et tout le reste. Mais celui qui regarde ces choses de plus près doit se dire que, tout simplement parce que la Hongrie est un territoire plus petit, c'est-à-dire parce que tout ce qui se dégrade, tout ce qui se dissout et se décompose a parcouru un chemin plus court depuis le centre de Budapest jusqu'à la périphérie du pays, c'est pourquoi la Hongrie des conseils a très vite montré ce qui se manifestera encore à l'Est, en Russie, où le chemin est plus long depuis le centre de Moscou jusqu'à la périphérie, même si c'est dans des domaines qui peuvent certes nous inquiéter.
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Vous voyez, au fond, en ce qui concerne les personnalités dirigeantes, les personnalités vraiment dirigeantes, nous n'avons affaire qu'à deux choses. D'une part, nous avons les dirigeants qui, comme l'actuel chancelier du Reich - on dit encore "chancelier du Reich" -, jouent un rôle très ancien dans les négociations internationales et travaillent toujours avec les idées les plus usées, et d'autre part, des personnalités comme le professeur Varga, qui voulait fonder quelque chose de nouveau - quelque chose de nouveau, mais qui n'est nouveau que parce que ses idées conduisent plus rapidement à la dégradation. Les idées des autres conduisent également à la dégradation, mais parce qu'elles ne sont pas aussi radicales, la dégradation est plus lente, plus lente ; lorsque le professeur Varga arrive avec ses idées, la dégradation est plus profonde, plus radicale.
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Prenons maintenant les idées occidentales. Comme je l'ai dit, on peut décrire beaucoup de choses, encore longtemps, jusqu'à demain, mais je voudrais seulement indiquer quelques points de vue. Vous voyez, on peut penser ce que l'on veut, du point de vue moral ou du point de vue de la sympathie et de l'antipathie humaines, de ces pays occidentaux, notamment de la politique culturelle anglo-américaine - que l'on appelle aussi, si je veux, une politique inculturelle ; je ne veux pas discuter de questions de goût. [Je ne veux pas parler de cela, mais je veux parler des nécessités historiques et politiques mondiales, de ce qui a agi comme impulsion dans la politique anglaise au cours des mêmes décennies où l'on discutait en Europe centrale de manière si théorique que les idées de Varga en sont ressorties. Celui qui regarde cette politique anglaise trouve qu'elle repose avant tout sur quelque chose qui est un trait, un trait fondamental - il n'a pas besoin de plaire à quelqu'un, mais c'est un trait fondamental - par lequel les idées agissent, par lequel les idées affluent.
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Comment caractériser correctement l'opposition entre cette Europe centrale et ces pays occidentaux anglo-américains - dont fait également partie la relève coloniale en Amérique ? On pourrait dire que ce qui est extrêmement caractéristique, c'est que dans ce mouvement qui passe avant tout par la politique commerciale et industrielle des pays occidentaux, quelque chose est toujours clairement perceptible - je ne dis pas compréhensible, mais clairement perceptible -, quelque chose qui s'exprime aussi comme une idée. En 1884, un historien anglais, le professeur Seeley, a décrit la chose dans son livre "L'expansion de la Grande-Bretagne". Je vais vous faire part de ses propres mots, de préférence les quelques phrases qui expriment clairement ce dont il s'agit. Seeley dit dans son livre "The Expansion of England" : "Nous avons fondé notre empire en partie, il faut le reconnaître, pénétrés de l'ambition de la conquête, en partie par des intentions philanthropiques, pour mettre fin à d'immenses maux". - Il veut dire des maux dans les colonies. Cela signifie que l'on vise délibérément une politique d'expansion - tout le livre contient en effet cette idée -, une extension de la sphère de puissance de la Grande-Bretagne sur le monde. Et cette extension est recherchée parce que l'on pense que cette mission, qui consiste à utiliser des forces d'expansion économique, est dévolue au peuple britannique - un peu comme, dans l'Antiquité, le peuple hébreu s'est vu confier une certaine mission. Un historien le dit : dans les gens qui font du commerce en Angleterre - je veux dire qui font du commerce -, qui sont des industriels, qui sont des colonisateurs, qui sont des administrateurs d'État, dans tous ces humains vit une phalange fermée de conquête du monde. C'est ce qu'exprime cet historien Seeley. Et les meilleures personnes d'Angleterre, qui savent aussi de quoi il s'agit grâce aux sociétés secrètes, soulignent expressément : notre royaume est le royaume des îles, nous avons la mer tout autour, et selon la configuration de notre royaume, cette mission nous incombe. Parce que nous sommes un peuple insulaire, nous devons d'une part conquérir par ambition et d'autre part, par philanthropie - réelle ou supposée - essayer d'éliminer les maux qui existent dans des pays totalement incultes. Tout cela par instinct populaire, mais par instinct populaire à tel point qu'on est toujours prêt à faire l'un et à ne pas faire l'autre quand il s'agit de se rapprocher d'une manière ou d'une autre du grand objectif d'expansion de l'être britannique. Que sait-on donc [de l'être britannique] ? Je vous demande, mes très chers présents, d'examiner très attentivement ce que je viens de dire - que sait-on de cela ? On sait que les Anglais pensent : nous sommes un peuple insulaire. C'est le caractère de notre empire que d'être construit sur une île. Nous ne pouvons pas être autre chose qu'un peuple conquérant. - Si quelqu'un a le goût de dire "un peuple de brigands", qu'il le fasse, cela n'a pas d'importance aujourd'hui, seuls comptent les faits et la tendance politique, car ils ont un effet ; les jugements de goût n'ont aucun effet dans le domaine dans lequel nous parlons.
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On sait donc [en Angleterre] mener une politique, notamment dans le domaine économique, qui part d'une connaissance claire de ce que l'on est en tant que peuple sur le territoire de la terre où l'on vit. C'est le sens de la réalité, c'est l'esprit de réalité.
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Qu'en est-il en Europe centrale ? À quoi cela sert-il de se bercer d'illusions en permanence ? On n'y progressera jamais. Le seul moyen d'avancer, c'est de regarder la réalité en face. Comment est-ce donc en Europe centrale, à l'époque où le vouloir anglais se cristallisait de plus en plus dans ce dont je viens de parler, qui part d'une connaissance claire du domaine dans lequel on agit, comment est-ce en Europe centrale à la même époque ? Eh bien, en Europe centrale, nous n'avons pas du tout affaire à une reconnaissance similaire des tâches qui découlent des territoires sur lesquels on vit - pas du tout. Prenons le territoire d'où est parti le malheur en Europe, l'Autriche-Hongrie ; cette Autriche-Hongrie est en quelque sorte créée par l'histoire récente pour fournir la preuve de ce que ne doit pas être un État moderne.
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Voyez-vous, cette Autriche-Hongrie comprenait en son sein - je ne peux pas développer davantage aujourd'hui, je veux seulement caractériser aujourd'hui de manière tout à fait aphoristique et extérieure -, cette Autriche-Hongrie comprenait en son sein d'abord les Allemands vivant dans les pays alpins et en Basse et Haute-Autriche, qui étaient divisés en eux-mêmes en différentes opinions. Elle comprenait ensuite, au nord, les Tchèques avec de fortes inclusions allemandes en Bohême allemande, plus à l'est, la population polonaise, plus à l'est encore, la population ruthène, puis les différentes autres populations situées à l'est de l'Autriche-Hongrie, de préférence les Magyars, et plus au sud, les peuples slaves du sud. Mes très chers présents, tout cela est lié par une idée qui porte une réalité similaire à celle [des Anglais] : Nous sommes un peuple insulaire et devons donc conquérir ? Non ! Par quoi ces treize régions [linguistiques] différentes, reconnues par l'État, de l'Autriche-Hongrie étaient-elles unies ? Elles ont été unies - je peux le dire, car j'ai passé la moitié de ma vie, presque trente ans, en Autriche - uniquement par la politique des Habsbourg, par cette malheureuse politique des Habsbourg. On pourrait dire que tout ce qui a été fait en Autriche-Hongrie a en fait été fait dans l'optique de savoir comment maintenir cette politique domestique des Habsbourg. Cette politique domestique des Habsbourg est un produit du Moyen-Âge. Il n'y a donc rien [pour la cohésion] d'autre que l'intérêt égoïste d'une maison princière, rien de tel que ce qui est exprimé par exemple par l'historien anglais Seeley en 1884.
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Et qu'avons-nous vécu dans le reste de l'Europe centrale, par exemple en Allemagne ? Oui, je dois dire que cela m'a toujours profondément touché lorsque j'ai lu, par exemple, quelque chose comme ce que l'on trouve souvent chez Herman Grimm, qui décrit clairement ce qu'il a ressenti pendant ses propres années d'études, à l'époque où c'était encore un crime de se dire allemand. Les gens ne le savent plus aujourd'hui ; il ne faut pas oublier que l'on était Wurtembergeois, que l'on était Bavarois, Prussien, Thuringien, et ainsi de suite, mais que l'on n'était pas Allemand. Et être allemand, grand-allemand, c'était à l'époque une révolution, on ne pouvait l'avouer que dans le cercle le plus intime, c'était un crime contre les intérêts égoïstes des maisons princières. Jusqu'en 1848, dit Herman Grimm, le plus grand crime dans le domaine politique était chez les Allemands ce que le plus grand honneur était chez les Français : s'appeler un Français ; s'appeler un Allemand était [chez les Allemands, le plus grand crime]. Et je pense qu'aujourd'hui, beaucoup d'humains lisent les "Discours à la nation allemande" de Fichte et ne comprennent pas vraiment les mots d'introduction, car ils les rapportent à autre chose.
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Fichte dit : je parle pour les Allemands tout court, des Allemands, tout court. - Il veut dire qu'il parle, sans tenir compte des différences entre les Autrichiens, les Saxons, les Thuringiens, les Bavarois et ainsi de suite, précisément aux Allemands - il entend cela strictement [dans le sens] d'une politique intérieure ; rien dans cette phrase ne contient quelque chose qui irait vers l'extérieur. [Être allemand au sens politique] était quelque chose qui ne devait pas être, qui était interdit. Cela semble presque idiot, mais c'était interdit - un peu selon ce principe qui apparaît dans une anecdote de l'empereur Ferdinand, que l'on appelait le gentil, Ferdinand le gentil, parce qu'il n'avait pas d'autres qualités utiles. On dit de lui que Metternich lui a signalé qu'il était en train d'agir : les gens commencent à faire la révolution à Prague - alors l'empereur Ferdinand a dit : "Vous avez le droit de faire ça ? -- C'est à peu près selon ce principe de non-droit que l'on a traité le fait d'être allemand jusqu'en 1848. Et c'est alors qu'un idéal est né de cette germanité, idéal qui s'est ensuite perdu dans la politique du pouvoir ; cet idéal [d'unité] auquel on aspire encore aujourd'hui. L'exemple de l'esthéticien Vischer, le "V-Vischer", qui vivait ici à Stuttgart, illustre le mieux la manière dont il a suivi le chemin du destin ; jusque dans les années soixante-dix, il était rempli de l'idéal de la Grande Allemagne contenu dans les paroles de Fichte : je parle pour les Allemands par excellence, par les Allemands par excellence. - Mais il s'est ensuite plié aux conditions que Nietzsche a caractérisées au début des années soixante-dix par ces mots : "Elles étaient une extirpation de l'esprit allemand au profit de l'Empire allemand". - Mais on voit avec quel grincement de dents un homme tel que Vischer se métamorphose de l'ancien idéal dans le nouveau, et combien il lui est terriblement difficile de présenter le nouveau comme une vérité à laquelle il s'est converti. L'autobiographie de Vischer, "Altes und Neues (Ancien et nouveau)", est extrêmement intéressante à cet égard. Et ce que je viens d'exposer est souvent dû au fait que, lorsque les circonstances mondiales ont exigé une politique mondiale, rien d'autre ne s'est développé en Europe centrale que cette discussion sans valeur dont j'ai parlé. Ce qui s'est passé en réalité dans les années soixante et soixante-dix, c'était la politique domestique contre la politique domestique ; elle avait pris le relais de ce qui devait naître de l'idéal allemand. Au fond, mes très chers présents, les Italiens, les Français et peut-être même les Anglais seraient heureux d'avoir un historien tel que Treitschke l'était pour les Allemands. On peut le traiter de faisant du vacarme/polémiste - il l'était peut-être, et on peut trouver peu de goût à la manière dont il présente les choses -, mais cet Allemand a justement trouvé de bien belles paroles pour ses Allemands qui lui sont si chers. Il suffisait de voir [à travers les polémiques] - il fallait aussi le faire personnellement. Lorsque je l'ai rencontré une fois à Weimar, pour la première fois - il ne pouvait déjà plus entendre à l'époque, il fallait tout lui écrire, mais il parlait très fort, avec des accents, clairement -, il m'a demandé : d'où venez-vous, quel genre de compatriote êtes-vous ? - Je lui ai écrit que j'étais autrichien. Après quelques courtes phrases échangées, il m'a dit : "Oui, les Autrichiens, soit ce sont des gens tout à fait géniaux, soit ce sont des imbéciles". - On avait alors bien sûr le choix de s'inscrire dans l'une de ces catégories, car il n'y en avait pas de troisième. C'était donc un homme qui parlait avec fermeté. Chez Treitschke, on peut très bien lire sur la querelle des puissances domestiques qui a en fait provoqué le destin du peuple allemand, la querelle des puissances domestiques entre les Habsbourg et les Hohenzollern, et Treitschke trouve déjà les mots pour dire les vérités les plus crues aux Hohenzollern aussi. Ce qui est étrange, c'est que si l'on fait de la politique dans l'ignorance de sa propre situation territoriale, si l'on fait de la politique comme on ne peut plus en faire à l'époque moderne, alors il se forme justement des relations contre nature. Et quand on se trouve dans quelque chose d'aussi peu naturel, on en a envie, comme le professeur Varga en avait envie et en a encore envie aujourd'hui : oui, si seulement on pouvait faire en sorte que les bonnes personnalités se trouvent aux bons endroits.
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Mais ce qui est étrange, c'est que dans les conditions particulières de l'Angleterre, cela s'est développé de soi-même à partir d'un certain sens de la réalité. Alors qu'en Europe centrale, on se disputait sur des théories socialistes et antisocialistes, pour ensuite se lancer dans des tentatives de construction sociale qui ne pouvaient mener à rien, c'est la reconnaissance réaliste de ses propres conditions qui a amené à la surface, en Occident, des hommes qui ont vraiment fait ce qu'il fallait à leur place pour ce que l'on voulait atteindre et que Seeley décrit. Le sens de la réalité a mis les hommes de droite à la bonne place - bien sûr, ils étaient pour nous les hommes de l'ombre, mais ce n'était pas leur tâche d'être pour nous les hommes de droite. Prenez peut-être tout de suite l'un des plus grands - il y en a eu beaucoup d'autres, plus petits -, l'un des plus typiques : Cecil Rhodes. Toute son activité se résume en fait à une conception vraiment pratique, alors qu'en Europe centrale, on théorise. En Europe centrale, on théorise sur l'État futur.
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Cecil Rhodes, issu d'un milieu très modeste, s'est hissé au rang de plus grand roi du diamant. Comment y est-il parvenu ? Parce qu'il est étrange - pour nous, c'est étrange - que la maison de banque Rothschild, encore puissante à son époque, lui ait procuré les plus grands crédits mondiaux ; elle les a procurés à un homme qui avait la main pratique pour faire des affaires exactement dans le sens où Seeley décrit la politique mondiale de la Grande-Bretagne à partir des idées britanniques, qui vont jusque dans les sociétés secrètes. Car Cecil Rhodes était un homme qui ne se contentait pas de faire des affaires, mais qui retournait toujours et encore en Angleterre, se retirait dans la solitude, étudiait Carlyle et d'autres gens de ce genre, dont il ressortait que la Grande-Bretagne avait une mission, et que nous nous mettions au service de cette mission. Et qu'est-ce qui en découle ? Tout d'abord, c'est la maison de banque Rothschild [qui lui fournit des crédits] - donc une entreprise bancaire liée à l'État, mais qui est issue de rapports privés. Mais alors, de quoi un homme comme Cecil Rhodes est-il capable ? Il est capable de considérer ce que l'on pourrait appeler l'État britannique comme un instrument de la politique de conquête anglaise - et cela avec une grande force -, lié à la croyance en la mission de la Grande-Bretagne. Il est capable, comme beaucoup d'autres - mais c'est l'un des plus grands - d'utiliser l'État britannique comme un instrument et de faire briller ce qu'il fait sur la puissance britannique qui ne cesse de grandir. Tout cela n'est possible que parce que la population anglaise est consciente de sa mission particulière dans l'histoire mondiale en tant que peuple insulaire. Et l'Europe centrale n'a rien pu lui opposer qui soit à sa hauteur.
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Que se passe-t-il donc en Occident ? Une politique économique portée par des personnalités se développe en même temps que la politique nationale. Pourquoi croissent-elles ensemble ? Parce que la politique anglaise est allée tout à fait dans le sens des temps modernes, et on ne va dans le sens des temps modernes que si l'on est en mesure de comprendre les idées à partir de la réalité dans laquelle on vit. La politique de l'État et la politique économique peuvent alors fusionner. Mais l'État anglais est un État qui n'existe en tant que tel que sur le papier - c'est un conglomérat de rapports privés. Ce n'est qu'une phrase quand on parle de l'État britannique ; il faudrait parler de la vie économique britannique et des anciennes traditions qui y entrent, des anciennes traditions spirituelles et ainsi de suite. Au sens où la France est un État, où l'Allemagne aspire à devenir un État, la Grande-Bretagne n'a jamais été un État. Mais on y a compris le territoire sur lequel on vivait ; on a organisé la vie économique de manière à ce qu'elle corresponde à ce territoire. Vous voyez, aujourd'hui, les gens réfléchissent à la manière dont l'Angleterre devrait être autre chose, comment l'Angleterre ne devrait pas mener une politique de conquête du monde, comment elle devrait devenir "sage". Comme beaucoup de gens se le représentent aujourd'hui chez nous, l'Angleterre ne pourrait plus être l'Angleterre ; car ce qu'elle fait et a fait repose sur toute son essence, précisément en tant que royaume insulaire. Elle ne peut continuer à se développer qu'en poursuivant la même politique.
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Qu'en était-il en revanche en Europe centrale ? Là, en Europe centrale, on ne comprenait pas les territoires sur lesquels on vivait ; on ne trouvait pas l'idée d'une mission adaptée à sa propre réalité, il manquait ce grand trait. Alors que dans l'Empire britannique, ce que l'on appelle l'État, mais qui n'en est pas un, pouvait très bien être utilisé par les politiciens économiques les plus doués comme un instrument de la politique de l'Angleterre, les choses se séparaient [en Autriche-Hongrie] ; on ne pouvait que se bercer de l'illusion que le territoire sur lequel on se trouvait pouvait être utilisé pour ce qui devait être la politique austro-hongroise. C'est là que les choses divergeaient, alors qu'elles convergeaient en Angleterre. Et l'étude de la situation austro-hongroise présente quelque chose de grotesque, parce que l'on a essayé de créer un territoire économique d'un point de vue qui ne le permettait pas du tout.
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Car il aurait fallu que la politique domestique autrichienne soit dès le départ une sorte de [politique économique domestique]. Oui, si la politique domestique des Habsbourg avait été la politique de la Maison mondiale Rothschild, alors une politique économique domestique aurait pu se développer ; mais la politique domestique autrichienne n'a pas pu donner naissance à quelque chose comme une politique orientale ou quelque chose de ce genre.
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Cela n'a pas été possible, les choses ont divergé. Il en va de même en Allemagne, bien que je n'aie pas eu l'occasion de l'observer aussi clairement que la situation autrichienne.
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On pourrait aussi décrire la situation à l'Est et montrer qu'il n'y a même pas eu de discussion. A l'Ouest, toutes les discussions étaient derrière soi ; elles avaient été, je dirais, abandonnées depuis l'époque de Cromwell. Les choses pratiques se sont développées par la suite. Dans la région centrale, on a discuté et on a réussi à croire que le pratique est ce qui résulte d'une simple nécessité abstraite et logique.
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Puis à l'Est, on n'en est même pas venu à [de telles discussions], mais on en est venu à prendre simplement ce qui était occidental, à ce qu'un tsar, Pierre le Grand, le porte à l'Est, ou à ce qu'un Lénine se retrouve dans les discours occidentaux et les porte à l'Est. Ce n'est vraiment que le manteau qui a été changé, car au fond, Lénine est exactement un tsar comme l'étaient les tsars précédents. Je ne sais pas s'il réussit aussi bien à porter un manteau bien taillé, comme le disent par exemple ceux qui ont observé M. Ebert en Silésie et qui ont voulu remarquer qu'il avait déjà réussi à hocher la tête en imitant le wilhelminisme ; je ne sais pas si c'est aussi le cas de Lénine. Mais même si le masque est différent, en réalité, nous avons encore devant nous un tsar, mais sous une autre forme, qui a porté l'Occident à l'Est.
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C'est ce qui provoque ce choc anormal entre l'atmosphère d'attente de tout l'Est et les idées incomprises de l'Ouest. Il est étrange que les choses soient telles en Russie que 600 000 humains dominent les millions d'autres et que ces 600 000 ne soient à nouveau dominées que par les quelques commissaires du peuple. Mais cela ne peut être le cas que parce que celui qui aspire à une réorganisation du monde comme l'humain de l'Est ne remarque pas du tout, dans un premier temps, comment son aspiration est satisfaite. Si un autre était arrivé à Moscou avec de toutes autres idées, il aurait pu déployer la même puissance. Peu d'humains contemporains en tiennent compte, parce que la plupart d'entre eux sont complètement fichés dans l'irréalisme.
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Mais que ressort-il de tout ce que je viens d'essayer d'énoncer de manière très aphoristique ? Il en ressort qu'il faudra beaucoup de temps à l'Occident pour que l'idée de la triarticulation devienne populaire, en raison de la convergence des intérêts dits étatiques et des intérêts économiques. Il en ressort aussi que le centre de l'Europe est la région où cette idée devrait absolument prendre racine en premier lieu, parce que les humains devraient comprendre que les anciennes conditions ont tout dispersé ici. Au fond, tout est déjà divisé/éclaté ; on essaie seulement de le maintenir ensemble avec les anciennes parenthèses qui ne sont plus en vigueur. La triarticulation est au fond déjà là, sous la surface, il s'agit seulement de l'intégrer dans la conscience et d'organiser la réalité comme ce qui est déjà présent sous la surface. Pour cela, il est toutefois nécessaire de savoir enfin qu'il n'y a rien à commencer avec les anciennes personnalités et qu'elles doivent être remplacées par des personnalités qui sont conscientes que ce que ces anciennes personnalités pensent est devenu absurde depuis 1914 et que quelque chose de nouveau doit les remplacer. C'est ce que j'ai essayé de faire comprendre dès la malheureuse guerre mondiale à ceux qui auraient peut-être eu la possibilité d'agir pour les choses. Et c'est là que se trouvent les raisons pour lesquelles, depuis que la catastrophe mondiale a provisoirement débouché sur la révolution mondiale, on s'efforce de faire pénétrer l'idée de la triarticulation dans autant de têtes que possible ; car ce dont nous avons besoin, c'est du plus grand nombre possible d'humains ayant les idées de la triarticulation. Pendant la guerre mondiale, on n'a pas compris qu'aux quatorze points abstraits de Woodrow Wilson, la triarticulation concrète aurait dû être opposée par une instance faisant autorité. Les praticiens les ont trouvées impraticables, parce qu'ils n'ont aucune idée réelle du rapport entre l'idée et la pratique.
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Certes, les Quatorze points de Woodrow Wilson sont aussi peu pratiques que possible. Et c'est peut-être la plus grande tragédie qui ait pu arriver au peuple allemand que même l'homme sur lequel on comptait dans les derniers jours de la période catastrophique, qui pouvait encore devenir chancelier de l'ancien régime, que même lui ait été capable de prendre les Quatorze points de Wilson au sérieux d'une manière ou d'une autre. Pour l'instant, ces quatorze points ont abouti à l'impossibilité de la Société des Nations abstraite ; ils ont montré leur impossibilité pratique à Versailles et à Spa. Mais ce qu'ils ont réussi à faire, malgré leur caractère abstrait, c'est de mettre en mouvement des armées et des navires. Et les points qui arrivent dans le monde par la triarticulation devraient aussi mettre quelque chose en mouvement ; même si ce n'est pas exactement des armées et des bateaux, ils devraient tout de même mettre les humains en mouvement, de sorte qu'il puisse à nouveau y avoir un organisme social viable. Cela ne peut se faire que par la voie de la triarticulation - cela a été discuté ici sous les angles les plus divers.
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Aujourd'hui, je voulais l'aborder sous quelques aspects de l'histoire récente. Il faut bien sûr considérer cette histoire récente sous d'autres aspects que ceux qu'on lui prête habituellement, si seul y règne ce qui a mesure scolaire. La triarticulation nous fera sortir de cet aspect scolaire en libérant la vie de l'esprit. Et c'est à partir de la vie de l'esprit libérée que l'on pourra mettre en place les personnalités dont même le professeur Varga doit dire aujourd'hui : si nous les avions eues, l'histoire se serait peut-être bien passée. - Mais ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas en suivant les chemins du professeur Varga que l'on parviendra à ces personnalités qui seront à leur juste place.
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Après l'introduction de Rudolf Steiner, différentes personnalités prennent la parole pour poser des questions et donner leur avis : Max Benzinger : Si nous voulons vraiment la réalisation de la triarticulation, nous devons absolument faire part de cette idée au public ?
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Siegfried Dorfner : Dans les "Points essentiels", il est dit que les moyens de production on la permission de coûter quelque chose que tant qu'ils sont fabriqués. Si une usine fabrique des moyens de production, par exemple des tours, le tour ne peut-il coûter que jusqu'à ce qu'il soit fabriqué ? Dans ce cas, l'usine de fabrication n'aurait pas de couverture pour cela. Les moyens de production finis ne peuvent-ils donc pas être payés ? Rudolf Steiner : Si on fabrique des tours et qu'on veut les vendre comme tours, ce ne sont pas encore des moyens de production. Ce sont encore des marchandises et non des moyens de production ; ils ne sont des moyens de production que lorsqu'ils sont là pour produire dans la communauté sociale. Ce qui compte, c'est que l'on considère le concept de moyen de production dans le processus social réel.
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Les tours ne sont des moyens de production que lorsqu'ils ne sont plus utilisés que comme moyens de production ; jusque-là, ils sont vendus comme des marchandises, et celui qui les achète est un consommateur.
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Un autre participant à la discussion : on a parlé de marchandises. Ne faut-il pas faire une distinction entre les marchandises agricoles et les marchandises industrielles ? Les marchandises du domaine agricole produisent habituellement un excédent, tandis que les marchandises de l'industrie travaillent avec un bilan insuffisant.
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Rudolf Steiner : Cette question sera bien sûr souvent mal comprise aujourd'hui, parce que nous ne vivons pas dans des conditions telles qu'il en résulterait en quelque sorte un grand bilan, si l'on intégrait simplement tout ce qui est produit dans ce bilan d'une zone économique fermée - un tel bilan ne peut pas du tout en résulter. Vous ne pouvez pas intégrer notre agriculture actuelle dans un bilan total, si vous avez tant et tant de charges [hypothécaires] sur les biens, et ensuite comparer cela avec l'industrie. Lorsque je dis qu'au fond, l'industrie est toujours obligée de vivre de tout ce qui est produit par le sol, il faut faire abstraction de tout ce qui s'y est mêlé chez nous et qui ne permet en quelque sorte que d'établir un bilan total déguisé. Si ce qui ne peut pas être marchandise cesse de l'être, à savoir la terre et la force de travail humaine, si seul devient marchandise ce qui peut circuler entre producteurs et consommateurs dans le sens de la triarticulation, alors on pourra établir un bilan qui montrera que chaque fois les dépenses nécessaires à l'industrie doivent être couvertes par les excédents de l'agriculture. Il va de soi que ce n'est pas le cas actuellement. Mais nous vivons justement à une époque où il devrait en résulter un bilan total d'une région économique fermée, reposant réellement sur la production. Ce que j'ai avancé est déjà reconnu depuis longtemps du côté de la vie économique. N'est-ce pas, vous trouvez même souligné par Walter Rathenau que toute industrie est un bien dévorant, c'est-à-dire que les revenus doivent toujours revenir à l'industrie et que l'on doit continuellement y injecter des fonds. Mais cela doit venir de quelque part, et cela ne peut provenir que des revenus du sol et de la terre. Mais cela ne se reflète absolument pas dans nos bilans actuels.
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M. Roser : C'est un signe de notre époque qu'un homme comme Varga ait dû constater qu'il manquait des hommes corrects. Il faut une éducation des masses. Mais chez nous aussi, dans le mouvement de la triarticulation, il manque des hommes corrects. De tels hommes seraient absolument nécessaires, car la triarticulation doit être propagée à grande échelle.
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Emil Molt : Il doit vraiment se passer quelque chose. Chacun devrait le comprendre, ne serait-ce que par égard pour soi-même.
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Un autre participant à la discussion : J'aimerais encore poser une question à Monsieur Dr Steiner. Le journal Frankfurter Zeitung a récemment publié un article dans lequel la question évidente était posée : comment la vie de l'esprit peut-elle être libérée, puisqu'elle doit être financée par la vie économique ? Comment M. Steiner répond-il à cette question, à laquelle il n'a pas été suffisamment répondu lors de la manifestation sur laquelle porte l'article ? la vie de l'esprit. Et la note du journal doit tout simplement être inexacte si elle se réfère à nos discussions au sein du mouvement de la triarticulation dans son ensemble.
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Interjection.

Il peut certainement être arrivé quelque part que quelqu'un ne puisse pas donner d'informations ; mais combien de fois ai-je dit moi-même qu'il ne s'agit vraiment pas dans la triarticulation d'une division des humains en trois, mais d'une articulation/membrement [de l'organisme social] en trois organisations de vie qui doivent nécessairement se développer l'une à côté de l'autre : la vie spirituelle, la vie étatique et la vie économique. Les humains seront en effet présents dans ces trois éléments. Et il est donc tout à fait évident que ce que les personnalités qui se tiennent dans l'organisation de la vie spirituelle doivent gérer en tant que spirituel la vie spirituelle, ne constitue qu'un seul maillon. Mais ces personnalités qui portent la vie spirituelle doivent aussi vivre. C'est pourquoi elles s'articuleront en organisations économiques. Et il n'y aura pas de différence si une telle organisation se compose, disons, d'enseignants ou de musiciens ou de cordonniers ou de tailleurs. Car l'organisation économique n'est pas là pour tout de suite s'occuper de l'un ou l'autre domaine de la vie économique, mais pour soutenir économiquement tous les humains. Et en se tenant dans le domaine économique de l'organisme social, ils sont soutenus économiquement.
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On peut être surpris de voir à quel point les choses sont mal comprises. Un joli schéma, élaboré par un parti radical social-démocrate à Halle, est apparu devant nos yeux de triarticulation, si je puis dire, - bien scolaire, n'est-ce pas, comme on fait des schémas. Il y a (on dessine) en haut les points centraux de la vie économique - tout en haut, il n'y en a bien sûr qu'un. Ensuite, cela s'articule vers le bas. Si cela se passait ainsi, le futur État socialiste serait quelque chose qui correspondrait à l'idéal le plus élevé de la bureaucratie. Mais tout à la fin, on trouvait trois sections plus petites, qui étaient consacrées à la vie de l'esprit. Et certains messieurs étaient tellement enchantés par ces trois départements qu'ils disaient : "Il y a là toute l'idée de la triarticulation.
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Eh bien, à la base de tout cela, il y avait l'idée fausse que l'on ne diviserait jamais l'organisme social de cette manière. Il ne doit pas être divisé de cette manière, pas plus que l'organisme humain n'est divisé en trois parties juxtaposées. Et pourtant, il y a trois parties dans l'organisme humain : nous sommes à la fois l'humain de la tête, l'humain de la poitrine et l'humain du métabolisme. Mais ce n'est pas seulement la tête qui est l'humain de tête, mais la tête s'étend à l'ensemble de l'organisme humain ; l'humain de tête comprend tout le système nerveux-sensoriel. Et l'humain-cœur ne se trouve pas seulement dans le cœur ; le sens de la chaleur, par exemple, s'étend à tout le corps, donc tout le corps est aussi un humain-cœur. Et nous avons le rythme partout, même dans le système de la tête. Les systèmes s'interpénètrent. Je ne peux que développer cela de manière abstraite, mais les corporations de la vie spirituelle seront tout simplement là aussi en tant que corporations économiques. Seulement, ces corporations spirituelles auront leurs organisations dans la partie économique de l'ensemble de l'organisme social, et ce qu'elles y feront ne pourra pas intervenir dans l'organisation de la partie spirituelle de l'organisme triarticulé.
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Il existe aujourd'hui de nombreuses raisons d'avoir des vues erronées sur ces questions ; on a toujours trouvé de telles vues, même chez les professeurs d'université. Ces professeurs d'université, ils devraient au moins être dans la vie de l'esprit. Mais lorsqu'on leur dit qu'il devrait être évident que ceux qui sont dans la vie de l'esprit forment une communauté avec leurs semblables, afin de gérer eux-mêmes la vie de l'esprit - Klopstock parlait déjà d'une république des savants/érudits -, on peut souvent entendre un professeur d'université dire : "Non [je ne veux pas], car ce ne serait pas un référent au ministère de la Culture, mais mon collègue ; non, je préfère le référent au ministère de la Culture à mon collègue.
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Il s'agit donc de ne rien penser de ce qui vit comme les trois états sociaux, état d'enseignement, état de défense et état de nutrition, de ne rien penser de tout cela [dans les conditions sociales actuelles], mais d'être clairs sur le fait que les humains ne vivent pas aujourd'hui divisés en trois, séparés [en classes/états sociaux]. [Nous devons être conscients] que l'humain se trouve entièrement à l'intérieur des trois parties de l'organisme social. On pourra alors comprendre comment tous ceux qui doivent être actifs dans la vie spirituelle ou dans la vie étatique se trouvent néanmoins à l'intérieur de la vie économique et doivent être pris en charge par la vie économique. Il est donc important que les humains se tiennent à l'intérieur de l'ensemble de l'organisme social.