| 
                                   
                                     
                                  
                                    
                                      |  La
                                          répartition de l'humanité en trois
                                          zones culturelles : de l’ouest, du
                                          milieu et de l'Est. En Europe centrale
                                          : seulement des théories abstraites
                                          comme ligne directrice pour la
                                          reconstruction sociale. Le livre du
                                          professeur Varga sur la République des
                                          conseils en Hongrie. La description
                                          des mesures révolutionnaires prises
                                          par Varga et son aveu surprenants non
                                          marxiste. Dans l'ouest : l'expansion
                                          économique et politique comme un
                                          principe de vie évident. Le manque
                                          d'une telle conscience en Europe
                                          centrale. Cecil Rhodes comme un outil
                                          de la politique économique mondiale
                                          missionnaire de l'Angleterre. Dans
                                          l'est : reprise sans discussion
                                          d’idées de l'Occident. Pourquoi l’idée
                                          de tri-articulation devrait être
                                          réalisée, avant tout en Europe
                                          centrale. À l'origine, elle était
                                          pensée comme contre programme aux
                                          Quatorze Points de Wilson. Dans
                                          quelles conditions le sous bilan de
                                          l'industrie envers l'agriculture peut
                                          être pondéré. Ce que l’idée de
                                          tri-articulation veut : non la
                                          tripartition de l’humain peuple, mais
                                          l’articulation de l'organisme social
                                          dans trois organisations de vie.
                                          L’humain se tient dans toutes les
                                          trois parties de l'organisme social ;
                                          les trois systèmes se pénètrent
                                          mutuellement. |  
 | 
                                          Die Aufgliederung der Menschheit in
                                          drei Kulturgebiete: den Westen, die
                                          Mitte und den Osten. In Mitteleuropa:
                                          nur abstrakte Theorien als Leitlinie
                                          für den sozialen Aufbau. Das Buch von
                                          Professor Varga über die Räterepublik
                                          in Ungarn. Die Schilderung der
                                          getroffenen revolutionären Maßnahmen
                                          durch Varga und sein überraschend
                                          unmarxistisches Geständnis. Im Westen:
                                          wirtschaftliche und politische
                                          Expansion als selbstverständliches
                                          Lebensprinzip. Das Fehlen eines
                                          solchen Bewußtseins in Mitteleuropa.
                                          Cecil Rhodes als Instrument der
                                          missionarischen Weltwirtschaftspolitik
                                          Englands. Im Osten: diskussionslose
                                          Übernahme von Ideen aus dem Westen.
                                          Warum die Dreigliederungsidee vor
                                          allem in Mitteleuropa verwirklicht
                                          werden müßte. Ursprünglich war sie als
                                          Gegenprogramm zu den Vierzehn Punkten
                                          von Wilson gedacht. Unter welchen
                                          Bedingungen die Unterbilanz der
                                          Industrie gegenüber der Landwirtschaft
                                          ausgeglichen werden kann. Was die
                                          Dreigliederungsidee will: nicht die
                                          Dreiteilung des Menschen, sondern die
                                          Gliederung des sozialen Organismus in
                                          drei Lebensorganisationen. Der Mensch
                                          steht in allen drei Teilen des
                                          sozialen Organismus drinnen; die drei
                                          Systeme durchdringen sich gegenseitig. |  
                                      |  Au
                                              début de la soirée d'étude, Ludwig
                                              Graf Polzer-Hoditz fait une
                                              conférence intitulée " Sur la
                                              politique étrangère à la lumière
                                              de la science de l'esprit et de la
                                              triarticulation. ". Rudolf Steiner
                                              prend ensuite la parole. |  01 |  Zu Beginn des
                                              Studienabends hält Ludwig Graf
                                              Polzer-Hoditz einen Vortrag «
                                              Über Außenpolitik im Lichte der
                                              Geisteswissenschaft und
                                              Dreigliederung». Anschließend
                                              ergreift Rudolf Steiner das Wort. |  
                                      |  Rudolf
                                              Steiner : Mes très chers présents
                                              ! J'aimerais peut-être dire l'une
                                              ou l'autre chose, de manière
                                              aphoristique, sur certains sujets
                                              abordés aujourd'hui par le comte
                                              Polzer, car il a été fait allusion
                                              à plusieurs reprises à des choses
                                              que j'ai évoquées ici ou là au
                                              cours du temps. |  02 |  Rudolf Steiner: Meine
                                              sehr verehrten Anwesenden! Ich
                                              möchte über einiges, das Graf
                                              Polzer heute berührt hat,
                                              aphoristisch vielleicht das eine
                                              oder andere sagen, da ja
                                              wiederholt auch angespielt worden
                                              ist auf Dinge, die ich da oder
                                              dort im Laufe der Zeit berührt
                                              habe. |  
                                      |  On
                                              peut voir très clairement, à
                                              travers différents phénomènes,
                                              comment, dans l'évolution
                                              politique récente du XIXe siècle,
                                              apparaît le fait auquel le comte
                                              Polzer a voulu faire référence,
                                              cette rupture, dirais-je, qui a
                                              ensuite conduit à la catastrophe.
                                              Il a parlé de ces années de
                                              transition et de désarroi total,
                                              notamment pour les peuples
                                              d'Europe centrale, des années
                                              soixante-dix et quatre-vingt, au
                                              cours desquelles ont eu lieu en
                                              Autriche les combats sur
                                              l'occupation de la Bosnie, la
                                              question slave et ainsi de suite.
                                              Avant cela, il y a eu les années
                                              soixante, au cours desquelles il y
                                              avait encore une certaine
                                              rémanence de ces ambiances
                                              politiques européennes qui datent
                                              de 1848. On peut suivre ces
                                              ambiances dans toute l'Europe
                                              centrale, aussi bien dans les pays
                                              autrichiens que dans ce qui est
                                              devenu plus tard l'Empire allemand
                                              : c'est ce qu'on pourrait appeler
                                              l'apparition d'un certain
                                              libéralisme abstrait, d'un
                                              libéralisme abstrait et théorique. |  03 |  Man kann an verschiedenen
                                              Erscheinungen ganz deutlich sehen,
                                              wie in der neueren politischen
                                              Entwicklung im 19. Jahrhundert die
                                              Tatsache auftritt, auf die Graf
                                              Polzer hat hinweisen wollen,
                                              dieser Bruch, möchte ich sagen,
                                              der dann in die Katastrophe
                                              hineingeführt hat. Er hat
                                              gesprochen von diesen Jahren des
                                              Übergangs und der völligen
                                              Ratlosigkeit namentlich der
                                              mitteleuropäischen Völker, von den
                                              siebziger, achtziger Jahren, wo in
                                              Österreich stattgefunden haben
                                              die Kämpfe über die Okkupation
                                              Bosniens, die Slawenfrage und so
                                              weiter. Dem vorangegangen sind die
                                              sechziger Jahre, in denen noch
                                              eine gewisse Nachwirkung vorhanden
                                              war jener europäischen politischen
                                              Stimmungen, die aus dem Jahre 1848
                                              stammen. Man kann diese Stimmungen
                                              eigentlich in ganz Mitteleuropa
                                              verfolgen, sowohl in den
                                              österreichischen Ländern wie auch
                                              in dem, was dann später zu dem
                                              Deutschen Reich geworden ist: es
                                              ist dasjenige, was man nennen
                                              könnte das Auftreten eines
                                              gewissen abstrakten Liberalismus,
                                              eines abstrakt-theoretischen
                                              Liberalismus. |  
                                      |  En
                                              Autriche, à la fin des années
                                              soixante, les ministères
                                              Schmerling et Belcredi ont donné
                                              naissance au premier ministère dit
                                              des citoyens, celui de Carlos
                                              Auersperg, qui avait un caractère
                                              nettement libéral, mais
                                              théoriquement abstrait et libéral. |  04 |  In Österreich war es ja
                                              Ende der sechziger Jahre, als
                                              herauswuchs aus den Ministerien
                                              Schmerling, Belcredi das erste
                                              sogenannte Bürgerministerium
                                              Carlos Auersperg, das einen
                                              ausgesprochen liberalen, aber
                                              theoretisch-abstrakt-liberalen
                                              Charakter hatte. |  
                                      |  Puis,
                                              après un très court gouvernement
                                              intermédiaire, où la question
                                              slave a été portée à un certain
                                              niveau sous Taaffe, Potocki,
                                              Hohenwart, s'est formé dans les
                                              années 70 en Autriche ce que l'on
                                              appelle le deuxième ministère des
                                              citoyens, le ministère Adolf
                                              Auersperg, à nouveau une sorte de
                                              tendance bourgeoise libérale. Ces
                                              tendances ont été accompagnées par
                                              les luttes menées par les partis
                                              libéraux de Prusse et des
                                              différents États allemands contre
                                              l'impérialisme naissant de
                                              Bismarck, etc. Ces courants
                                              libéraux qui ont émergé sont
                                              extrêmement instructifs, et il est
                                              dommage que la génération actuelle
                                              se souvienne si peu de ce qui a
                                              été dit en Allemagne, en Prusse
                                              dans les années 1970 et 1980 par
                                              des hommes comme Lasker et ainsi
                                              de suite, et en Autriche par
                                              Giskra, mentionné aujourd'hui par
                                              le comte Polzer, et d'autres
                                              hommes d'État libéralisateurs
                                              similaires. On verrait bien qu'une
                                              certaine bonne volonté libérale
                                              s'est manifestée, mais qu'au fond,
                                              elle était dénuée de toute vision
                                              politique positive. C'est la
                                              caractéristique de l'émergence en
                                              Europe centrale d'un libéralisme
                                              abstrait, qui a beaucoup de beaux
                                              principes de liberté, mais qui ne
                                              sait pas compter avec les faits
                                              historiques, qui parle de tous les
                                              droits des humains possibles, mais
                                              qui sait peu parler de l'histoire
                                              et surtout peu agir à partir de
                                              l'histoire. Et ce qui a peut-être
                                              été fatal à toute l'Europe
                                              centrale - c'est en Autriche que
                                              la guerre mondiale a commencé, ou
                                              du moins c'est d'Autriche qu'elle
                                              est partie -, c'est que cette
                                              tendance liberticide en Autriche
                                              était si terriblement apolitique
                                              face aux grands problèmes qui sont
                                              apparus en Autriche et auxquels le
                                              comte Polzer a fait allusion dans
                                              les parties les plus importantes. |  05 |  Dann, nach einer ganz
                                              kurzen Zwischenregierung, wo die
                                              slawische Frage zu einer gewissen
                                              Höhe geführt wurde unter Taaffe,
                                              Potocki, Hohenwart bildete sich
                                              dann heraus in den siebziger
                                              Jahren in Österreich das
                                              sogenannte zweite
                                              Bürgerministerium, das Ministerium
                                              Adolf Auersperg, wieder eine Art
                                              von bürgerlich-liberalistischer
                                              Richtung. Diesen Richtungen gingen
                                              parallel die Kämpfe, die geführt
                                              worden sind von den
                                              liberalistischen Parteien Preußens
                                              und der einzelnen deutschen
                                              Staaten gegen den auftauchenden
                                              Imperialismus Bismarcks und so
                                              weiter. Diese liberalistischen
                                              Strömungen, die da auftauchten,
                                              sie sind außerordentlich
                                              lehrreich, und es ist eigentlich
                                              schade, daß sich die heutige
                                              Generation so wenig erinnert an
                                              dasjenige, was in Deutschland
                                              gesprochen worden ist, in Preußen
                                              gesprochen worden ist in den
                                              siebziger, achtziger Jahren von
                                              Männern wie Lasker und so weiter,
                                              was in Österreich gesprochen
                                              worden ist von dem heute von Graf
                                              Polzer erwähnten Giskra und
                                              anderen ähnlich liberalisierenden
                                              Staatsmännern. Man würde eben
                                              sehen, wie da ein gewisser
                                              freisinniger, guter Wille
                                              heraufkam, der aber im Grunde
                                              genommen verlassen war von einer
                                              jeglichen positiven politischen
                                              Einsicht. Das ist das
                                              Charakteristische, daß heraufzieht
                                              in Mitteleuropa ein abstrakter
                                              Liberalismus, der viele schöne,
                                              freiheitliche Grundsätze hat, der
                                              aber nicht mit historischen
                                              Tatsachen zu rechnen weiß, der von
                                              allen möglichen Menschenrechten
                                              redet, der aber wenig von der
                                              Geschichte zu reden und namentlich
                                              wenig aus der Geschichte heraus zu
                                              wirken versteht. Und es ist
                                              vielleicht das Verhängnis für ganz
                                              Mitteleuropa gewesen — in
                                              Österreich hat ja der Weltkrieg
                                              begonnen, oder wenigstens von
                                              Österreich aus nahm er seinen
                                              Anfang —, es ist das Verhängnis
                                              gewesen, daß diese
                                              liberalisierende Richtung in
                                              Österreich so furchtbar
                                              unpolitisch gegenüberstand den
                                              großen Problemen, die gerade in
                                              Österreich zum Vorschein kamen und
                                              auf die ja in den wichtigsten
                                              Teilen Graf Polzer hingewiesen
                                              hat. |  
                                      |  Il
                                              faut maintenant étudier un peu
                                              plus en détail ce que ce
                                              libéralisme représente en
                                              Autriche. On peut l'étudier en
                                              écoutant aujourd'hui encore les
                                              discours de l'ancien et du jeune
                                              Plener. On peut l'étudier en
                                              écoutant les discours d'Herbst, ce
                                              Herbst qui voulait être un grand
                                              homme d'État autrichien de la
                                              tendance libérale. Bismarck, le
                                              politicien réaliste, appelait les
                                              partisans d'Herbst "les
                                              sansautomnes", un de ces bons mots
                                              qui tuent dans la vie publique. Et
                                              l'on peut encore étudier ce
                                              libéralisme en un autre lieu, en
                                              Hongrie, où Koloman Tisza est
                                              apparu à plusieurs reprises et à
                                              nouveau avec un sentiment de
                                              puissance extraordinairement fort
                                              au sein de la diète hongroise,
                                              précisément aussi dans son
                                              comportement extérieur, je
                                              voudrais dire qu'il est le
                                              représentant correct du
                                              libéralisme détaché du monde,
                                              étranger au monde, qui - sans les
                                              faits historiques - ne compte que
                                              sur ce qui résulte de principes
                                              abstraits et généraux. Tisza,
                                              l'aîné, donc le père de celui qui
                                              a joué un rôle dans la guerre
                                              mondiale, le montrait déjà dans
                                              son comportement extérieur. Il ne
                                              pouvait jamais se présenter
                                              autrement qu'avec un crayon à la
                                              main, comme s'il récitait ses
                                              principes, fixés dans des notes au
                                              crayon, devant ceux qui
                                              représentent un public de
                                              croyants. Dans un certain sens, on
                                              peut étudier une édition
                                              légèrement inférieure chez
                                              l'opposant à Bismarck Eugen
                                              Richter, qui appartient toutefois
                                              à une époque ultérieure en
                                              Prusse-Allemagne. On peut analyser
                                              à ces gens ce qui s'est développé
                                              comme une politique très i
                                              fructueuse. Tous ces gens ont
                                              notamment appris la politique à
                                              l'école politique anglaise. Et le
                                              fait le plus important,
                                              l'essentiel, c'est que tout ce que
                                              Plener, Giskra, Hausner, Berger,
                                              Lasker, Lasser ont présenté, ce
                                              que Tisza a présenté en Hongrie,
                                              c'est quelque chose de positif, de
                                              concret pour les Anglais ; que
                                              cela signifie quelque chose pour
                                              les Anglais, parce que cela se
                                              réfère à des faits, parce
                                              qu'effectivement, ce qui est
                                              poursuivi comme principes
                                              libérateurs, appliqués, peut
                                              conduire peu à peu à
                                              l'impérialisme dans le monde. Oui,
                                              je voudrais dire que
                                              l'impérialisme est fortement
                                              présent dans ces choses chez les
                                              représentants anglais de ces
                                              principes. Lorsque ces mêmes
                                              principes ont été défendus dans
                                              leurs parlements par les
                                              personnalités que je viens de
                                              mentionner, il s'agissait de
                                              citrons pressés ; ces mêmes
                                              principes ne se référaient à rien
                                              ; il s'agissait d'abstractions.
                                              C'est précisément là que l'on peut
                                              le mieux étudier la différence
                                              entre une réalité et une phrase.
                                              La différence ne réside pas dans
                                              les mots, mais dans le fait d'être
                                              ou non dans la réalité. Si l'on
                                              dit les mêmes choses au Parlement
                                              de Vienne ou de Berlin qu'au
                                              Parlement de Londres, c'est tout à
                                              fait différent. Et c'est pourquoi
                                              ce qui est venu d'Angleterre en
                                              tant que direction libératrice et
                                              qui était une politique positive
                                              et concrète en Angleterre, était
                                              une phrase, une politique de
                                              phrases à Berlin et à Vienne. |  06 |  Nun muß man ein wenig
                                              näher studieren, was dieser
                                              Liberalismus in Österreich
                                              eigentlich vorstellt. Man kann ihn
                                              studieren, wenn man heute noch
                                              vernimmt die Reden des älteren und
                                              jüngeren Plener. Man kann ihn
                                              studieren, wenn man die Reden von
                                              Herbst vernimmt, jenes Herbst, der
                                              ein großer österreichischer
                                              Staatsmann sein wollte der
                                              liberalisierenden Richtung.
                                              Bismarck, der Realpolitiker,
                                              nannte die Anhänger von Herbst
                                              «die Herbstzeitlosen», eines von
                                              jenen Bonmots, welche ertötend
                                              sind im öffentlichen Leben. Und
                                              man kann diesen Liberalismus noch
                                              an einem anderen Orte studieren,
                                              in Ungarn, wo immer wieder und
                                              wiederum mit einem außerordentlich
                                              starken Machtgefühl im ungarischen
                                              Reichstag Koloman Tisza auftrat,
                                              gerade auch im äußeren Gebaren,
                                              möchte ich sagen, der richtige
                                              Vertreter des weltabgewandten,
                                              weltfremden Liberalismus, der —
                                              ohne die historische Tatsachen —
                                              nur rechnet mit dem, was aus
                                              abstrakten, allgemeinen
                                              Grundsätzen hervorgeht. Tisza, der
                                              ältere, also der Vater dessen, der
                                              im Weltkrieg eine Rolle spielte,
                                              zeigte das schon in seinem äußeren
                                              Gebaren. Er konnte nie anders als
                                              mit dem Bleistift in der Hand
                                              auftreten, wie wenn er seine
                                              Grundsätze, die in
                                              Bleistiftnotizen fixiert sind,
                                              abreden würde vor denjenigen, die
                                              ein gläubiges Publikum darstellen.
                                              In gewissem Sinne kann man eine
                                              etwas mindere Auflage studieren an
                                              dem Bismarckgegner Eugen Richter,
                                              der in Preußen-Deutschland aber
                                              einer späteren Zeit angehört. An
                                              diesen Leuten kann man analysieren
                                              dasjenige, was als so recht
                                              unfruchtbare Politik heraufgezogen
                                              ist. Namentlich haben alle diese
                                              Leute Politik in der englischen
                                              politischen Schule gelernt. Und
                                              das wichtigste Faktum, das
                                              Wesentliche war dieses, daß alles,
                                              was Plener, Giskra, Hausner,
                                              Berger, Lasker, Lasser
                                              vorbrachten, was der Tisza in
                                              Ungarn vorbrachte, daß das etwas
                                              Positives, Konkretes für die
                                              Engländer ist; daß es bei den
                                              Engländern etwas bedeutet, weil es
                                              sich da auf Tatsachen bezieht,
                                              weil tatsächlich dasjenige, was da
                                              als liberalisierende Grundsätze
                                              verfolgt wird, angewendet, in der
                                              Welt nach und nach zum
                                              Imperialismus führen kann. Ja, ich
                                              möchte sagen, es steckt in den
                                              englischen Vertretern dieser
                                              Grundsätze der Imperialismus stark
                                              in diesen Dingen drinnen. Indem
                                              dieselben Grundsätze von den eben
                                              genannten Persönlichkeiten in
                                              ihren Parlamenten vertreten
                                              wurden, waren das ausgepreßte
                                              Zitronen; da bezogen sich
                                              dieselben Grundsätze auf nichts;
                                              da waren sie Abstraktionen. Gerade
                                              da kann man am besten studieren,
                                              worin der Unterschied liegt
                                              zwischen einer Realität und einer
                                              Phrase. Der Unterschied liegt
                                              nicht im Wortlaut, sondern er
                                              liegt darin, ob man in der
                                              Wirklichkeit drinnensteht oder
                                              nicht. Wenn man im Wiener oder
                                              Berliner Parlament dieselben Dinge
                                              sagt wie im Londoner Parlament, so
                                              ist das etwas ganz anderes. Und
                                              deshalb war dasjenige, was als
                                              liberalisierende Richtung von
                                              England herkam und in England
                                              positive, konkrete Politik war, in
                                              Berlin und Wien Phrase,
                                              phrasenhafte Politik. |  
                                      |  Je
                                              ne peux pas développer toutes ces
                                              choses aujourd'hui, je ne peux que
                                              présenter quelques aphorismes,
                                              peut-être seulement des images.
                                              Mais si l'on veut voir les
                                              contradictions qui existent, il
                                              est intéressant d'écouter ou de se
                                              remémorer comment, dans le
                                              parlement autrichien de l'époque
                                              ou dans les délégations, des
                                              orateurs comme Suess, Sturm ou
                                              Plener ont pris la parole lors du
                                              débat qui a suivi l'occupation
                                              prévue, puis effective, de la
                                              Bosnie et de l'Herzégovine. Et
                                              comment un homme s'est alors
                                              exprimé à partir de la culture
                                              slave. Je me souviens encore très
                                              bien d'un discours qui a fait une
                                              certaine impression à l'époque,
                                              c'est le discours qu'Otto Hausner
                                              a tenu au parlement autrichien et
                                              qu'il a fait paraître dans
                                              "Deutschtum und Deutsches Reich" —
                                              je n'ai malheureusement pas pu le
                                              récupérer, j'aimerais beaucoup
                                              l'avoir à nouveau, mais je ne sais
                                              pas s'il est complètement épuisé.
                                              Si on lit ce discours en relation
                                              avec un autre qu'il a tenu lors de
                                              la construction du tunnel de
                                              l'Arlberg, si on lit ce qu'il a
                                              dit là du point de vue de la
                                              politique supérieure et ce qu'il a
                                              lancé depuis la tribune politique
                                              au parlement autrichien, lorsque
                                              Andrâssy a commencé à œuvrer pour
                                              l'occupation de la Bosnie, des
                                              réalités ont été dites. Hausner
                                              était, extérieurement parlant, une
                                              sorte de coquin, un genre de
                                              coquin usé, snob et masqué, que
                                              l'on voyait constamment avec son
                                              monocle dans la maison de maître
                                              viennoise, que l'on rencontrait
                                              toujours au Café Central à une
                                              certaine heure, un vieux coquin,
                                              mais profondément spirituel et
                                              parlant à partir de réalités. Si
                                              l'on rassemble tous ces discours,
                                              on peut dire que [la catastrophe
                                              de] 1914-1918 a été annoncée à
                                              l'avance, et même ce que nous
                                              vivons actuellement, le sommeil de
                                              l'âme qui se déverse sur cette
                                              Europe centrale. Et c'est là que
                                              l'on voit comment celui qui
                                              regarde les réalités - et je
                                              pourrais vous en citer encore
                                              beaucoup, beaucoup - devait
                                              effectivement arriver à la
                                              deuxième thèse dont on vous a
                                              parlé ce soir, à partir de la
                                              réalité. |  07 |  Ich kann ja hier nicht
                                              diese Dinge alle entwickeln heute,
                                              sondern nur ein paar Aphorismen,
                                              vielleicht nur Bilder hinstellen.
                                              Aber wenn man sehen will, was da
                                              für Gegensätze vorhanden sind, ist
                                              es interessant, einmal zu hören
                                              oder sich wieder zu
                                              vergegenwärtigen, wie in dem
                                              damaligen österreichischen
                                              Parlament oder in den Delegationen
                                              solche Redner gesprochen haben wie
                                              Suess, Sturm oder Plener gerade
                                              bei jener Debatte, die sich
                                              angeknüpft hat an die
                                              beabsichtigte und dann sich
                                              vollziehende Okkupation von
                                              Bosnien und der Herzegowina. Und
                                              wie dann aufgetreten ist ein Mann,
                                              der aus dem slawischen Volkstum
                                              heraus gesprochen hat. Ich
                                              erinnere mich noch lebhaft einer
                                              Rede, die einen gewissen großen
                                              Eindruck dazumal gemacht hat, es
                                              ist die Rede, die dazumal Otto
                                              Hausner im österreichischen
                                              Parlament gehalten hat, die er
                                              dann auch erscheinen ließ
                                              «Deutschtum und Deutsches Reich»
                                              -- ich konnte sie leider nicht
                                              wieder bekommen, ich würde sie
                                              sehr gerne wieder haben, aber ich
                                              weiß nicht, ob sie völlig
                                              vergriffen ist. Wenn man diese
                                              Rede im Zusammenhang liest mit
                                              einer anderen, die er gehalten
                                              hat, als der Arlbergtunnel gebaut
                                              worden ist, wenn man liest, was er
                                              da unter dem Gesichtspunkte
                                              höherer Politik gesagt hat und was
                                              er vom politischen Podium
                                              hineinwarf in das österreichische
                                              Parlament, als Andrâssy daranging,
                                              für die Okkupation Bosniens zu
                                              wirken, da wurden Realitäten
                                              gesprochen. Hausner war, äußerlich
                                              angesehen, eine Art Geck, eine Art
                                              von abgelebtem, snobistischem und
                                              maskiertem Geck, der ständig mit
                                              dem Monokel im Wiener Herrenhaus
                                              zu sehen war, dem man im Café
                                              Central um ein bestimmte Stunde
                                              immer begegnete, ein alter Geck,
                                              aber durch und durch geistvoll und
                                              aus Realitäten heraus sprechend.
                                              Wenn man all diese Reden
                                              zusammenhält, so ist im Grunde
                                              genommen [die Katastrophe von]
                                              1914 bis 1918 dazumal
                                              vorausverkündet worden, sogar auch
                                              das, was wir jetzt erleben, der
                                              Seelenschlaf, der sich über dieses
                                              Mitteleuropa ergießt. Und da sieht
                                              man eben, wie derjenige, der die
                                              Realitäten anschaut — und ich
                                              könnte Ihnen solche noch viele,
                                              viele anführen —, tatsächlich zu
                                              der zweiten These, von der Ihnen
                                              heute Abend gesprochen worden ist,
                                              kommen mußte aus der Wirklichkeit
                                              heraus. |  
                                      |  Toutes
                                              ces choses qui sont liées à la
                                              triarticulation ne sont vraiment
                                              pas des idées théoriques, elles
                                              n'ont rien de professoral, mais
                                              elles sont tirées de la réalité.
                                              Et quiconque a vécu la rencontre
                                              en Autriche entre la germanité
                                              autrichienne - car c'était
                                              essentiellement elle qui portait
                                              le libéralisme autrichien - et le
                                              slavisme autrichien qui se
                                              développait à l'époque et élevait
                                              ses prétentions, a dû cristalliser
                                              en lui cette conception : le
                                              panslavisme est une force
                                              positive. - Ce panslavisme s'est
                                              vraiment développé comme une force
                                              positive. Et peut-être que ce qui
                                              est venu de la Tchécoslovaquie -
                                              de Palacki à Rieger - est plus
                                              important que ce qui est venu de
                                              la Pologne. Les Polonais ont joué
                                              un rôle extrêmement important en
                                              Autriche en tant qu'élément
                                              d'avancée, en tant que groupe
                                              d'avant-garde pour le slavisme, et
                                              ils ont tous défendu des points de
                                              vue politiques globaux. Hausner,
                                              qui était polonisé, a lui-même
                                              déclaré un jour dans un discours
                                              que des "globules de sang rétiques
                                              -alémaniques" - une chimie étrange
                                              - circulaient dans ses veines ;
                                              mais il se sentait comme un
                                              Polonais originel. Mais d'autres
                                              Polonais prirent aussi la parole
                                              au Parlement de Vienne,
                                              précisément à cette époque
                                              importante : Grocholski,
                                              Goluchowski et Dzieduszycki, et
                                              ainsi de suite, et il faut dire
                                              qu'il en ressortit déjà de grands
                                              points de vue politiques, tandis
                                              que le germanisme libéralisateur
                                              dégénérait malheureusement en
                                              phrases. Il n'a pas pu se
                                              maintenir, si bien qu'il a
                                              finalement rejoint le parti que
                                              Polzer-Hoditz a également
                                              mentionné, le parti
                                              chrétien-social - le parti que les
                                              jeunes Viennois qui s'occupaient
                                              de politique à l'époque, et dont
                                              je m'occupais aussi à l'époque,
                                              appelaient le "parti des idiots de
                                              Vienne" ; il en est ensuite devenu
                                              le parti Lueger (ndt : menteur?). |  08 |  Diese Dinge, die mit der
                                              Dreigliederung zusammenhängen,
                                              sind ja alle wahrhaftig nicht
                                              irgendwie theoretisch ausgedacht,
                                              sind nichts Professorenhaftes,
                                              sondern sie sind durchaus aus der
                                              Wirklichkeit herausgeholt. Und wer
                                              erlebt hat, wie dazumal
                                              zusammenstießen in Österreich
                                              dieses österreichische Deutschtum
                                              — denn das war im wesentlichen der
                                              Träger des österreichischen
                                              Liberalismus — mit dem damals
                                              heraufkommenden und seine
                                              Prätentionen erhebenden
                                              österreichischen Slawentum, in dem
                                              mußte sich die Anschauung
                                              zusammenkristallisieren: Der
                                              Panslawismus ist eine positive
                                              Macht. — Er hat sich wirklich
                                              heraufgelebt als eine positive
                                              Macht, dieser Panslawismus. Und
                                              vielleicht wichtiger als
                                              dasjenige, was von dem
                                              Tschechentum gekommen ist — von
                                              dem Palacki bis zu dem Rieger —,
                                              ist das, was vom Polentum gekommen
                                              ist. Die Polen haben gerade in
                                              Österreich als eine Art
                                              Vorstoßelement, als Vortrupp für
                                              das Slawentum, eine
                                              außerordentlich große Rolle
                                              gespielt, und umfassende
                                              politische Gesichtspunkte haben
                                              sie alle vertreten. Hausner, der
                                              ja polonisiert war, sagte selbst
                                              einmal in einer Rede, daß
                                              «rätisch-alemannische
                                              Blutkügelchen» -- eine sonderbare
                                              Chemie — in seinen Adern rollen;
                                              er fühlte sich aber als Urpole.
                                              Aber es sprachen ja im Wiener
                                              Parlament gerade in diesen
                                              wichtigen Zeiten auch andere
                                              Polen: Grocholski, Goluchowski und
                                              Dzieduszycki und so weiter, und
                                              man muß sagen, da kamen schon
                                              große politische Gesichtspunkte
                                              heraus, währenddem das
                                              liberalisierende Deutschtum leider
                                              in die Phrase ausartete. Es konnte
                                              sich nicht halten, so daß es dann
                                              endlich einlief in diejenige
                                              Partei, die Polzer-Hoditz auch
                                              erwähnt hat, in die
                                              Christlichsoziale Partei —
                                              diejenige Partei, die unter den
                                              jungen Leuten in Wien, die sich
                                              dazumal mit Politik beschäftigten,
                                              mit der auch ich mich damals
                                              beschäftigt habe, die «Partei der
                                              dummen Kerle von Wien» genannt
                                              wurde; es ist dann die
                                              Lueger-Partei daraus geworden. |  
                                      |  Cette
                                              opposition entre une direction
                                              descendante et une direction
                                              montante est très intéressante. Et
                                              dans un certain sens, les Polonais
                                              n'avaient pas de scrupules, si
                                              bien qu'il en est sorti toutes
                                              sortes de choses, par exemple ce
                                              qui suit : On voulait revenir en
                                              Autriche à l'ancienne loi
                                              scolaire, à l'ancienne loi
                                              scolaire cléricale - je dis
                                              "Autriche", mais pour exprimer son
                                              caractère concret, on ne parlait
                                              pas au parlement autrichien [le
                                              Reichsrat] d'"Autriche" ou de
                                              quelque chose comme ça, mais des
                                              "royaumes et pays représentés au
                                              Reichsrat" ; l'Autriche-Hongrie
                                              avait en effet une forme de
                                              gouvernement dualiste ; une partie
                                              s'appelait "les royaumes et pays
                                              représentés au Reichsrat", l'autre
                                              "la représentation des pays de la
                                              Sainte-Couronne Étienne". Lorsque
                                              l'on voulut revenir à une loi
                                              scolaire cléricale en Autriche,
                                              une majorité ne pouvait pas être
                                              formée par les seuls Allemands,
                                              mais il fallait y associer soit
                                              les Polonais, soit les Ruthènes.
                                              Chaque fois que l'opinion allait
                                              dans une certaine direction, une
                                              coalition se formait entre les
                                              Allemands et les Ruthènes, et si
                                              elle allait dans une autre
                                              direction, entre les Allemands et
                                              les Polonais. Il s'agissait donc à
                                              l'époque de créer une loi scolaire
                                              cléricale. Les Polonais ont fait
                                              pencher la balance, mais
                                              qu'ont-ils fait ? Ils ont dit :
                                              oui, d'accord, nous approuvons
                                              cette loi scolaire, mais la
                                              Galicie, nous l'excluons. - Ils
                                              ont donc exclu leur propre pays.
                                              C'est ainsi qu'une loi scolaire a
                                              été élaborée par une majorité qui
                                              comptait des délégués polonais en
                                              son sein, mais ces délégués
                                              polonais ont exclu leur propre
                                              pays, ils ont imposé une loi
                                              scolaire aux autres Länder
                                              autrichiens. En conclusion, une
                                              région régnait sur l'autre et
                                              décrétait quelque chose qu'elle ne
                                              voulait pas voir appliquer sur son
                                              propre territoire. Les choses
                                              étaient ainsi. Comment pouvait-on
                                              être politiquement à la hauteur
                                              des tâches gigantesques qui se
                                              présentaient ? Il s'est alors
                                              avéré qu'après ce deuxième
                                              ministère bourgeois, le
                                              gouvernement est finalement passé
                                              à ce ministère Taaffe, qui s'est
                                              lui-même certifié : en Autriche,
                                              si l'on veut gouverner
                                              correctement, on ne peut que
                                              bricoler, c'est-à-dire jongler
                                              d'une difficulté à l'autre, sauver
                                              l'une par l'autre, et ainsi de
                                              suite. Le ministère que Taaffe
                                              avait à sa tête en tant que
                                              Premier ministre était alors
                                              également dirigé de manière
                                              "spirituelle". Taaffe ne devait
                                              pas tant sa position à ses
                                              capacités intellectuelles qu'au
                                              fait qu'à l'époque, à la cour de
                                              Vienne - la cour de Vienne était
                                              déjà dans un état qui a conduit au
                                              drame terrifiant de Mayerling -, à
                                              l'époque, à la cour de Vienne, il
                                              y avait une grande réceptivité à
                                              l'art particulier du comte Taaffe,
                                              qui consistait à faire des petits
                                              lapins et des ombres avec un
                                              mouchoir et des doigts. Celui-ci
                                              plaisait particulièrement aux gens
                                              de la cour viennoise, et la
                                              position de Taaffe s'en trouva
                                              renforcée. Pendant une dizaine
                                              d'années, il a pu maintenir ce
                                              chaos autrichien dans un courant
                                              correspondant. C'était en fait
                                              tout à fait désolant, si l'on en
                                              juge par la situation. J'ai
                                              vraiment parlé à l'époque avec des
                                              gens très raisonnables. On savait
                                              que ce Taffe se maintenait grâce
                                              aux lapins. Mais des gens comme le
                                              poète Rollett, par exemple, me
                                              disaient : "Oui, mais ce Taaffe,
                                              c'est finalement notre plus
                                              intelligent". - C'était déjà une
                                              situation désespérée. Et il ne
                                              faut pas oublier comment, peu à
                                              peu, au cours de ce demi-siècle
                                              auquel le comte Polzer a fait
                                              allusion, les choses se sont
                                              préparées, et comment, pendant la
                                              guerre mondiale, Czernin, très
                                              spirituel, mais foncièrement
                                              frivole, a pu jouer un rôle de
                                              premier plan au moment le plus
                                              important. Comment pouvait-on
                                              alors espérer que quelque chose
                                              comme l'idée de la triartiulation
                                              de l'organisme social, née des
                                              forces internes de l'histoire,
                                              soit comprise autrement que par la
                                              nécessité, et qui a été présentée
                                              aux puissances d'Europe centrale
                                              en 1917. Mais les gens n'y ont
                                              rien compris, et cela n'a rien
                                              d'étonnant, car il ne suffit pas
                                              de faire des lapins pour
                                              comprendre la triarticulation.
                                              D'autres arts seront nécessaires
                                              pour pénétrer dans ces choses. |  09 |  Dieser Gegensatz von
                                              einer niedergehenden Richtung
                                              gegenüber einer aufgehenden ist
                                              sehr interessant. Und in einem
                                              gewissen Sinn waren die Polen
                                              skrupellos, so daß alles mögliche
                                              herauskam, zum Beispiel das
                                              folgende: Man wollte in Österreich
                                              zurückkehren zum alten
                                              Schulgesetz, zum alten, klerikalen
                                              Schulgesetz — ich sage
                                              «Österreich», aber, um seine
                                              Konkretheit auszudrücken, sprach
                                              man im österreichischen Parlament,
                                              [dem Reichsrat], nicht von
                                              «Österreich» oder sowas, sondern
                                              von den «im Reichsrat vertretenen
                                              Königreichen und Ländern»;
                                              Österreich-Ungarn hatte ja eine
                                              dualistische Regierungsform; der
                                              eine Teil hieß «die im Reichsrat
                                              vertretenen Königreiche und
                                              Länder», der andere «die
                                              Vertretung der Länder der Heiligen
                                              Stephanskrone». Als man also in
                                              Österreich wiederum zu einem
                                              klerikalen Schulgesetz
                                              zurückkommen wollte, konnte aber
                                              eine Majorität nicht gebildet
                                              werden durch die Deutschen bloß,
                                              sondern damit mußten entweder die
                                              Polen oder die Ruthenen sich
                                              verbinden. Immer wenn gerade die
                                              Meinung nach einer bestimmten
                                              Richtung ging, wurde eine
                                              Koalition gebildet zwischen
                                              Deutschen und Ruthenen, und, wenn
                                              sie nach einer anderen Richtung
                                              ging, zwischen Deutschen und
                                              Polen. Damals handelte es sich
                                              also darum, ein klerikales
                                              Schulgesetz zu bilden. Die Polen
                                              gaben den Ausschlag, aber was
                                              haben sie getan? Sie sagten: Ja,
                                              gut, wir stimmen diesem
                                              Schulgesetz zu, aber Galizien, das
                                              nehmen wir aus. — Also das eigene
                                              Land nahmen sie aus. So entstand
                                              dazumal ein Schulgesetz durch eine
                                              Majorität, die polnische
                                              Delegierte in ihrem Schoß hatte,
                                              aber diese polnischen Delegierten
                                              nahmen das eigene Land aus, sie
                                              verhängten ein Schulgesetz über
                                              die anderen österreichischen
                                              Länder. Das hat zum Schluß
                                              ergeben, daß ein Gebiet über das
                                              andere regierte und etwas
                                              verfügte, was es im eigenen Gebiet
                                              nicht angewendet wissen wollte. So
                                              standen die Dinge. Wie sollte man
                                              da politisch gewachsen sein den
                                              Riesenaufgaben, die herankamen! Es
                                              kam dann so, daß die Regierung
                                              nach diesem zweiten bürgerlichen
                                              Ministerium schließlich überging
                                              an dieses Ministerium Taaffe, das
                                              ja selbst sich das Zeugnis
                                              ausstellte: In Österreich kann
                                              man, wenn man richtig regieren
                                              will, nur wursteln —, das heißt
                                              also von einer Schwierigkeit zur
                                              anderen jonglierend sich bewegen,
                                              eines durch das andere retten und
                                              so weiter. Das Ministerium, das
                                              Taaffe an der Spitze hatte als
                                              Ministerpräsidenten, wurde dann
                                              auch «geistreich» geführt. Taaffe
                                              verdankte ja seine Stellung
                                              weniger seinen intellektuellen
                                              Kapazitäten, sondern der Tatsache,
                                              daß dazumal am Wiener Hofe — der
                                              Wiener Hof war ja auch schon in
                                              einem Zustande, der hineinsegelte
                                              in das schauerliche Drama von
                                              Mayerling —, daß dazumal am Wiener
                                              Hofe eine große Empfänglichkeit
                                              vorhanden war für die besondere
                                              Kunst des Grafen Taaffe, die darin
                                              bestand, daß er mit dem
                                              Taschentuch und Fingern kleine
                                              Häschen und Schattenfiguren machen
                                              konnte. Die gefielen dazumal den
                                              Wiener Hofleuten ganz besonders,
                                              und dadurch wurde Taaffes Stellung
                                              gefestigt. Er konnte durch ein
                                              Jahrzehnt hindurch dieses
                                              österreichische Chaos in einer
                                              entsprechenden Strömung halten. Es
                                              ist eigentlich ganz trostlos
                                              gewesen, wenn man die Sache mit
                                              angesehen hat. Ich habe dazumal
                                              wahrhaftig mit recht vernünftigen
                                              Leuten gesprochen. Man wußte, daß
                                              sich dieser Taaffe hielt durch die
                                              Häschen. Aber solche Menschen, wie
                                              zum Beispiel der Dichter Rollett,
                                              der sagte mir: Ja, aber dieser
                                              Taaffe, das ist schließlich noch
                                              unser Gescheitester. — Es waren
                                              schon trostlose Verhältnisse. Und
                                              man darf nicht außer acht lassen,
                                              wie nach und nach im Verlauf jenes
                                              halben Jahrhunderts, auf das Graf
                                              Polzer hingewiesen hat, sich das
                                              vorbereitet hat, das dann während
                                              des Weltkrieges der ganz
                                              geistreiche, aber durch und durch
                                              frivole Czernin eine führende
                                              Rolle einnehmen konnte in dem
                                              wichtigsten Augenblick. Wie konnte
                                              man da hoffen, daß anders als
                                              durch die Not so etwas wie die
                                              Idee der Dreigliederung des
                                              sozialen Organismus aufgefaßt
                                              würde, die, nun aus den inneren
                                              Kräften der Geschichte heraus
                                              geboren, im Jahre 1917 an die
                                              mitteleuropäischen Mächte
                                              herangebracht worden ist. Die
                                              Leute haben nur nichts davon
                                              verstanden, und das ist ja auch
                                              nicht zu verwundern, denn
                                              schließlich mit Häschenmachen ist
                                              die Dreigliederung nicht zu
                                              verstehen. Es werden andere Künste
                                              notwendig sein, um in diese Dinge
                                              einzudringen. |  
                                      |  Eh
                                              bien, vous voyez, j'ai présenté
                                              tout cela comme une sorte d'image.
                                              On pourrait montrer à l'aide de
                                              nombreuses images similaires
                                              comment toute cette catastrophe
                                              s'est longuement préparée à partir
                                              de beaucoup, beaucoup de choses et
                                              comment [en Europe centrale] ce
                                              qui était et est une réalité à
                                              l'Ouest est devenu une phrase. Et
                                              cela constituait principalement
                                              quelque chose que j'utilisais [à
                                              l'époque dans les conversations]
                                              comme habillage face à des gens
                                              [comme Kühlmann par exemple] - on
                                              avait en effet besoin d'un
                                              habillage face à Kühlmann - :
                                              cette position de la politique
                                              anglaise dans la réalité des
                                              grands points de vue historiques.
                                              Cette politique anglaise a
                                              justement préparé depuis des
                                              siècles ce qui s'est passé
                                              ensuite, à partir de choses
                                              historiques. Je crois que pour
                                              comprendre toute l'affaire, il est
                                              bien sûr nécessaire de se plonger
                                              dans ce qui sous-tend le
                                              développement et la représentation
                                              de l'histoire extérieure. |  10 |  Nun, sehen Sie, ich habe
                                              dieses alles so wie eine Art
                                              Bilder vorgebracht. Man könnte an
                                              vielen ähnlichen Bildern zeigen,
                                              wie nun diese ganze Katastrophe
                                              aus vielem, vielem heraus sich
                                              lange vorbereitet hat und wie [in
                                              Mitteleuropa] zur Phrase geworden
                                              ist dasjenige, was im Westen eine
                                              Realität war und ist. Und das
                                              bildete hauptsächlich etwas, was
                                              ich [damals in Gesprächen] als
                                              Einkleidung immer gebrauchte
                                              gegenüber Leuten [wie zum Beispiel
                                              Kühlmann] — Kühlmann gegenüber
                                              brauchte man ja eine Einkleidung
                                              —: dieses im Realen der großen
                                              historischen Gesichtspunkte
                                              Drinnenstehen der englischen
                                              Politik. Diese englische Politik
                                              hat eben seit Jahrhunderten
                                              vorbereitet dasjenige, was dann
                                              geschehen ist, aus historischen
                                              Dingen heraus. Ich glaube, daß
                                              natürlich, um die ganze Sache
                                              einzusehen, es schon notwendig
                                              ist, sich zu vertiefen in das,
                                              was der äußeren
                                              Geschichtsentwicklung,
                                              Geschichtsdarstellung
                                              zugrundeliegt. |  
                                      |  Mais,
                                              mes très chers présents, lisez les
                                              mémoires des gens. Vous verrez
                                              comment, en effet, là où les gens
                                              se présentent d'une certaine
                                              manière tels qu'ils sont, ce que
                                              l'on peut appeler l'Europe
                                              centrale se présente à nous :
                                              L'Europe centrale se dégrade peu à
                                              peu en ce qui concerne la grandeur
                                              des idées, et les idées qui sont
                                              justement les plus fécondes pour
                                              l'Europe centrale se développent
                                              en Angleterre. C'est intéressant -
                                              suivez par exemple la figure du
                                              prédécesseur d'Andrâssy, le comte
                                              Beust, ce ministre étrange qui
                                              pouvait représenter n'importe quel
                                              patriotisme, qui pouvait servir
                                              tout le monde. Je voudrais aussi
                                              vous décrire le comte Beust en
                                              image - il y a différentes
                                              représentations dans les mémoires
                                              de la manière dont il entrait en
                                              relation avec des personnalités
                                              d'Europe occidentale : Il se met à
                                              genoux, très poliment, mais il se
                                              met à genoux. Voilà donc l'homme
                                              d'État d'Europe centrale qui, en
                                              fait, ne peut pas participer. Je
                                              dois mentionner tout cela parce
                                              que le comte Polzer m'a
                                              directement posé la question
                                              suivante : comment se manifeste ce
                                              qui travaille depuis des siècles
                                              depuis l'Ouest, notamment en tant
                                              que politique anglaise consciente,
                                              travaillant avec les puissances
                                              historiques ? Le véritable vecteur
                                              extérieur [de cette politique
                                              anglaise], c'est le roi Jacques
                                              Ier, et je voudrais dire que la
                                              conspiration des poudres est
                                              encore tout autre chose que ce qui
                                              est présenté dans l'histoire. Elle
                                              est en fait le signe extérieur, le
                                              symptôme extérieur de l'importance
                                              de ce qui, depuis l'Angleterre,
                                              traverse l'Europe comme une
                                              impulsion. C'est justement une
                                              politique des grands points de vue
                                              historiques. Vous comprenez
                                              parfaitement la thèse que le comte
                                              Polzer a mentionnée aujourd'hui et
                                              que j'ai exposée à l'occasion de
                                              la première représentation de la
                                              triarticulation : on ne peut pas,
                                              par des mesures quelconques - on
                                              les appelle aujourd'hui
                                              stupidement la Société des Nations
                                              -, éliminer ce qui est
                                              objectivement donné et doit
                                              objectivement agir en permanence,
                                              à savoir la lutte économique
                                              centre européenne-angloaméricaine.
                                              Cette lutte existe, tout comme la
                                              lutte pour l'existence au sein du
                                              règne animal. Elle doit exister,
                                              elle ne peut pas être éliminée du
                                              monde, mais elle doit être prise
                                              en compte parce qu'elle est un
                                              fait. Les porteurs de cette
                                              politique anglo-américaine le
                                              comprennent très bien. Et c'est là
                                              que quelque chose de clairement
                                              démontrable se présente à nous -
                                              je ne raconte pas des hypothèses,
                                              mais des choses que vous avez pu
                                              entendre dans les discours en
                                              Angleterre dans la deuxième moitié
                                              du 19e siècle. Il y a été dit très
                                              clairement : une grande guerre
                                              mondiale doit éclater en Europe -
                                              comme je l'ai dit, je ne fais que
                                              citer des discours de la deuxième
                                              moitié du XIXe siècle - cette
                                              guerre mondiale aura pour
                                              conséquence l'entrée en Russie du
                                              grand champ d'expérimentation du
                                              socialisme. C'est là [en Russie]
                                              que seront menées des expériences
                                              de socialisme que nous n'aurions
                                              pas l'idée de tenter dans les pays
                                              occidentaux, parce que les
                                              conditions ne le permettent pas.
                                              Vous voyez là de grands points de
                                              vue, dont vous reconnaissez la
                                              grandeur au fait qu'ils se sont en
                                              grande partie réalisés et - vous
                                              pouvez en être sûrs - qu'ils
                                              continueront à se réaliser. Mais
                                              ces points de vue ne datent pas
                                              d'hier ; les "esprits" des humains
                                              d'aujourd'hui sont d'hier, mais
                                              pas ces points de vue - ils sont
                                              vieux de plusieurs siècles. |  11 |  Aber, sehr verehrte
                                              Anwesende, lesen Sie die Memoiren
                                              der Leute. Sie werden sehen, wie
                                              tatsächlich da, wo sich die Leute
                                              in einer gewissen Weise geben, wie
                                              sie sind, wie da uns das
                                              entgegentritt, was man nennen
                                              kann: Mitteleuropa verkommt nach
                                              und nach in bezug auf die Größe
                                              der Ideen, und die Ideen, die
                                              gerade für Mitteleuropa die
                                              fruchtbaren sind, die gehen in
                                              England drüben auf. Es ist
                                              interessant — verfolgen Sie zum
                                              Beispiel die Figur des Vorgängers
                                              des Andrâssy, den Grafen Beust,
                                              jenen merkwürdigen Minister, der
                                              jeden Patriotismus vertreten
                                              konnte, der allen dienen konnte.
                                              Ich möchte Ihnen den Grafen Beust
                                              auch bildlich schildern — es gibt
                                              in Memoiren verschiedene
                                              Darstellungen, wie er in Beziehung
                                              trat zu westeuropäischen
                                              Persönlichkeiten: Da knickt er in
                                              die Knie zusammen, sehr höflich,
                                              aber er knickt in die Knie. So
                                              also ist der mitteleuropäische
                                              Staatsmann, der eigentlich nicht
                                              mitkann. Ich muß das alles
                                              erwähnen, weil ich direkt
                                              daraufhin gefragt worden bin vom
                                              Grafen Polzer: Wie zeigt sich das,
                                              was seit Jahrhunderten vom Westen
                                              her arbeitete, namentlich als eine
                                              bewußte, mit den historischen
                                              Mächten arbeitende englische
                                              Politik? Der eigentliche
                                              äußerliche Träger [dieser
                                              englischen Politik], der ist König
                                              Jakob I., und ich möchte sagen,
                                              die Pulververschwörung ist noch
                                              etwas ganz anderes, als es in der
                                              Geschichte dargestellt wird. Sie
                                              ist ja eigentlich das äußere
                                              Zeichen, das äußere Symptom für
                                              die Wichtigkeit desjenigen, was da
                                              von England aus als Impuls durch
                                              Europa hindurchgeht. Das ist eben
                                              eine Politik der großen
                                              geschichtlichen Gesichtspunkte.
                                              Sie sehen durchaus ein die These,
                                              die heute Graf Polzer erwähnt hat
                                              und die ich aufgestellt habe
                                              gelegentlich dem ersten Vertreten
                                              der Dreigliederung: Man kann nicht
                                              durch irgendwelche Maßnahmen — man
                                              nennt sie heute blödsinnigerweise
                                              den Völkerbund — dasjenige, was
                                              sachlich gegeben ist und sachlich
                                              fortwährend wirken muß, nämlich
                                              den
                                              mitteleuropäisch-englisch-amerikanischen
                                              Wirtschaftskampf, aus der Welt
                                              schaffen. Dieser Kampf existiert,
                                              so wie der Kampf ums Dasein
                                              innerhalb der Tierreiches. Er muß
                                              da sein, er kann nicht aus der
                                              Welt geschafft werden, sondern er
                                              muß aufgenommen werden, weil er
                                              eine Tatsache ist. Das
                                              durchschauen die Träger dieser
                                              angloamerikanischen Politik sehr
                                              gut. Und da tritt uns etwas
                                              deutlich nachweisbar entgegen —
                                              ich erzähle nicht Hypothesen,
                                              sondern ich erzähle Dinge, die Sie
                                              in den Reden in England hören
                                              konnten in der zweiten Hälfte der
                                              19. Jahrhunderts. Es wurde da ganz
                                              deutlich gesagt: In Europa muß ein
                                              großer Weltkrieg entstehen — wie
                                              gesagt, ich zitiere nur aus Reden
                                              der zweiten Hälfte des 19.
                                              Jahrhunderts — dieser Weltkrieg
                                              wird dazu führen, daß in Rußland
                                              das große Experimentierfeld
                                              eintritt für den Sozialismus.
                                              Dort, [in Rußland], werden
                                              Experimente ausgeführt werden für
                                              den Sozialismus, die uns in den
                                              westlichen Ländern nicht einfallen
                                              würden, anstreben zu wollen, weil
                                              da die Verhältnisse das nicht
                                              zulassen. Da sehen Sie große
                                              Gesichtspunkte, deren Größe Sie
                                              daran erkennen, daß sie zum großen
                                              Teil eingetroffen sind, und — Sie
                                              können sicher sein — weiter
                                              eintreffen werden. Aber diese
                                              Gesichtspunkte sind nicht von
                                              gestern; die «Verstande» der
                                              Menschen von heute, die sind von
                                              gestern, aber nicht diese
                                              Gesichtspunkte — die sind
                                              jahrhundertealt. |  
                                      |  Et
                                              ce que le comte Polzer vous
                                              présentera dans huit jours comme
                                              l'esprit même du testament de
                                              Pierre le Grand, c'était tout
                                              simplement ce qui devait être
                                              opposé impérialement [par l'Est] à
                                              l'impérialisme de l'Ouest.
                                              L'impérialisme occidental,
                                              l'essence anglo-américaine,
                                              voulait en quelque sorte fonder
                                              l'empire mondial anglo-américain
                                              du point de vue du producteur
                                              universel. En Orient, on a
                                              vraiment agi et pensé pendant de
                                              très longues années en s'appuyant
                                              sur les principes du testament de
                                              Pierre le Grand - vous entendrez
                                              encore dire dans quelle mesure ce
                                              testament est vrai ou faux ; mais
                                              ce sont des choses qui ont en fait
                                              une valeur très secondaire. Et à
                                              ce qui existe en Occident, on
                                              aurait dû opposer [en Orient] un
                                              empire universel de la
                                              consommation - ce dernier a déjà
                                              pris aujourd'hui des formes
                                              graves. Mais là, ces deux empires
                                              s'opposent. On peut dire qu'au
                                              fond, l'un et l'autre sont un
                                              mauvais unilatéralisme. Et entre
                                              les deux se frotte ce qui apparaît
                                              comme une avancée de l'Occident
                                              dans la politique liberticide des
                                              Beust, Andrássy, Tisza, Berger,
                                              Lasker, Lasser et ainsi de suite.
                                              Ce qui apparaît là comme un
                                              rejeton de l'occidentalisme se
                                              frotte à ce qui vient de l'Est, en
                                              Prusse uniquement sous la forme
                                              d'un polarisme indifférencié, en
                                              Autriche dans les têtes de
                                              caractère qui sont là. En effet,
                                              dans ce slavisme, toutes les têtes
                                              de caractère sont représentées :
                                              Rieger, court, trapu, aux larges
                                              épaules, au visage large, presque
                                              carré, au regard immensément
                                              puissant - j'aimerais dire que son
                                              regard était la force - ; en
                                              Rieger vivait quelque chose comme
                                              une répercussion de Palacky, qui
                                              avait représenté le panslavisme
                                              depuis Prague en 1848 ; Le vieux
                                              Geck Hausner, très spirituel, mais
                                              avec lui apparaît une autre nuance
                                              de ce qui est actif à l'Est ; et
                                              puis des gens comme Dzieduszycki,
                                              qui parlait comme s'il avait des
                                              boulettes ou des quenelles à la
                                              bouche, mais qui était tout à fait
                                              spirituel et maîtrisait
                                              parfaitement la matière. On
                                              pouvait alors étudier comment la
                                              germanité autrichienne, notamment,
                                              conservait un grand et merveilleux
                                              caractère. Lorsque j'étais à
                                              Uermannstadt en 1889 et que je
                                              devais donner une conférence, j'ai
                                              pu étudier l'eutschtum en déclin
                                              dans les Saxons de Transylvanie -
                                              Schröer a écrit une grammaire de
                                              l'allemand de Spiš et de celui du
                                              Gottscheerland. J'ai souligné la
                                              grandeur de cette germanité en
                                              déclin dans mon livre "Vom
                                              Menschenrätsel". On y trouve ces
                                              personnages étranges qui avaient
                                              encore en eux quelque chose de la
                                              grandeur élémentaire de la
                                              germanité, comme Hamerling et
                                              Fercher von Steinwand. Mais
                                              Fercher von Steinwand, par
                                              exemple, a tenu un discours dans
                                              les années cinquante du XIXe
                                              siècle, qui renferme toute la
                                              tragédie de l'Europe centrale. Il
                                              a dit : "À quoi doit-on penser
                                              quand on pense à l'avenir de la
                                              germanité ? Il décrit alors - les
                                              Tziganes, l'absence de patrie des
                                              Tziganes. Il est étrange de voir
                                              comment les meilleures gens
                                              d'Europe centrale se sont aperçus
                                              de certaines choses de manière
                                              prophétique. En fait, les
                                              meilleures gens ont été opprimés,
                                              et ceux qui étaient en haut
                                              étaient des gens terribles. Et
                                              c'est ainsi que s'est préparée la
                                              misère, qui devrait pourtant être
                                              le grand maître d'enseignement. |  12 |  Und dasjenige, was Ihnen
                                              in acht Tagen Graf Polzer
                                              vorführen wird als eigentlichen
                                              Geist des Testamentes Peter des
                                              Großen, das war einfach dasjenige,
                                              was [vom Osten] imperialistisch
                                              entgegengesetzt werden sollte dem
                                              Imperialismus des Westens. Der
                                              westliche Imperialismus, das
                                              anglo-amerikanische Wesen, wollte
                                              gewissermaßen vom Standpunkte des
                                              universellen Produzenten das
                                              angloamerikanische Weltreich
                                              gründen. Im Osten ist wahrhaftig
                                              durch lange, lange Zeiten
                                              gehandelt, gedacht worden
                                              anknüpfend an die Prinzipien des
                                              Testamentes Peters des Großen —
                                              Sie werden noch hören, inwiefern
                                              das Testament Wahrheit oder
                                              Fälschung ist; das sind aber
                                              Dinge, die eigentlich sehr
                                              untergeordneten Wert haben. Und
                                              diesem, was da ist im Westen,
                                              hätte [im Osten] gewissermaßen
                                              ein universelles Reich der
                                              Konsumtion entgegengestellt werden
                                              sollen — das letztere hat heute
                                              schon schlimme Formen angenommen.
                                              Aber da stehen sich diese beiden
                                              Reiche gegenüber. Man kann sagen,
                                              es ist im Grunde genommen das eine
                                              wie das andere eine böse
                                              Einseitigkeit. Und dazwischen
                                              reibt sich dasjenige, was wie ein
                                              Vorstoß des Westens auftritt in
                                              der liberalisierenden Politik der
                                              Beust, Andrássy, Tisza, Berger,
                                              Lasker, Lasser und so weiter. Das,
                                              was da als Ausläufer des
                                              Westlertums auftritt, das reibt
                                              sich an dem, was von Osten
                                              herüberkommt, in Preußen ja nur in
                                              einer Form des undifferenzierten
                                              Polentums, in Österreich in den
                                              Charakterköpfen, die da sind.
                                              Denn in der Tat, in diesem
                                              Slawentum sind vertreten alle
                                              Charakterköpfe: der kurze,
                                              gedrungene, breitschultrige
                                              Rieger mit dem breiten, fast
                                              viereckigen Gesicht, mit dem
                                              ungeheuer kraftvollen Blick — ich
                                              möchte sagen, sein Blick war Kraft
                                              —; in Rieger lebte so etwas wie
                                              eine Nachwirkung des Palacky, der
                                              1848 von Prag aus den Panslawismus
                                              vertreten hatte; der alte Geck
                                              Hausner, sehr geistreich, aber mit
                                              ihm tritt da wiederum eine andere
                                              Nuance desjenigen hervor, was da
                                              im Osten tätig ist; und dann
                                              solche Leute, wie etwa der
                                              Dzieduszycki, der so sprach, wie
                                              wenn er Klöße oder Knödel im Munde
                                              hätte, aber durchaus geistreich
                                              und durch und durch die Materie
                                              beherrschend. Da konnte man
                                              studieren, wie einen großen,
                                              wunderbaren Charakter namentlich
                                              das österreichische Deutschtum
                                              bewahrte. Als ich 1889 in
                                              Uermannstadt war und einen Vortrag
                                              zu halten hatte, konnte ich das
                                              untergehende eutschtum in den
                                              Siebenbürger Sachsen studieren —
                                              Schröer hat eine Grammatik des
                                              Zipser Deutschtums und desjenigen
                                              des Gottscheerländchens
                                              geschrieben. Ich habe manches von
                                              der Größe dieses untergehenden
                                              Deutschtums hervorgehoben in
                                              meinem Buche «Vom Menschenrätsel».
                                              Da stehen diese merkwürdigen
                                              Gestalten da, die noch etwas von
                                              der elementaren Größe des
                                              Deutschtums in sich hatten, wie
                                              etwa Hamerling und Fercher von
                                              Steinwand. Aber gerade Fercher von
                                              Steinwand zum Beispiel hat eine
                                              Rede gehalten in den fünfziger
                                              Jahren des 19. Jahrhunderts, die
                                              die ganze Tragik Mitteleuropas in
                                              sich schließt. Da sagte er: An was
                                              soll man eigentlich denken, wenn
                                              man an die Zukunft des Deutschtums
                                              denkt? Da schildert er — die
                                              Zigeuner, die Heimatlosigkeit der
                                              Zigeuner. Es ist merkwürdig, wie
                                              den besten Leuten Mitteleuropas
                                              manches prophetisch aufgegangen
                                              ist. Und es ist so, die besten
                                              Leute sind eben eigentlich
                                              unterdrückt gewesen, und
                                              diejenigen, die oben waren, die
                                              waren furchtbare Menschen. Und so
                                              hat sich ja diese Not vorbereitet,
                                              die doch eigentlich die große
                                              Lehrmeisterin sein müßte. |  
                                      |  Dans
                                              cet État, en Autriche, où il y
                                              avait treize langues officielles
                                              avant la guerre, on a vraiment pu
                                              constater à quel point cette
                                              ancienne structure étatique est
                                              impossible dans l'humanité
                                              moderne, à quel point ce qu'on
                                              avait l'habitude d'appeler un État
                                              unitaire est impossible. Ces
                                              treize peuples différents - en
                                              fait, il y en avait encore plus,
                                              mais officiellement, ils étaient
                                              treize - réclamaient de toutes
                                              leurs forces ce qui devait ensuite
                                              être exprimé comme l'idée de la
                                              triarticulation. Et l'Autriche
                                              pouvait être la grande école de
                                              cette politique historique
                                              mondiale. En particulier, si on
                                              l'a étudiée en Autriche dans les
                                              années quatre-vingt - j'avais
                                              alors à assumer la rédaction de la
                                              "Deutsche Wochenschrift" -, dans
                                              les années quatre-vingt, lorsque
                                              le Taaffe régnait extérieurement,
                                              lorsque Lueger était préparé, on
                                              avait vraiment l'occasion de voir
                                              les forces motrices. C'est alors
                                              que toute la signature de Vienne a
                                              changé. Vienne est passée d'une
                                              ville au caractère allemand à une
                                              ville au caractère international,
                                              presque cosmopolite, en raison de
                                              l'invasion slave. On pouvait
                                              étudier comment les choses
                                              évoluaient. On comprenait alors
                                              qu'il y avait quelque chose
                                              d'impuissant dans ce qui était
                                              sorti du libéralisme. C'était
                                              comme une impuissance quand
                                              l'automne parlait. Et puis les
                                              gens ont fini par s'en rendre
                                              compte : cette politique ne sert
                                              plus à rien ! Mais ce n'était pas
                                              parce qu'ils comprenaient en leur
                                              for intérieur le caractère banal
                                              d'une politique comme celle
                                              d'Herbst, qui ne faisait que des
                                              abstractions, mais parce que le
                                              gouvernement viennois aspirait à
                                              la préservation de son prestige et
                                              à l'impérialisme, et utilisait
                                              l'occupation de la Bosnie et de
                                              l'Herzégovine. Lorsqu'un homme
                                              comme Herbst s'y opposait, on ne
                                              voyait pas la vacuité de ses
                                              phrases, on voyait seulement qu'il
                                              ne pouvait pas s'impliquer dans la
                                              politique impérialiste. [À
                                              l'inverse,] Plener, qui prononçait
                                              au fond des phrases aussi vides,
                                              mais qui s'y retrouvait et se
                                              convertissait aux gens qui étaient
                                              pour l'occupation, parce qu'il
                                              était un plus grand
                                              fayot/arriviste. |  13 |  Es hat sich in diesem
                                              Staat, in Österreich, in dem es
                                              dreizehn offizielle Sprachen gab
                                              es vor dem Krieg, wirklich so
                                              recht gezeigt, wie unmöglich
                                              eigentlich dieses alte
                                              Staatsgebilde in der modernen
                                              Menschheit ist, wie unmöglich das
                                              ist, was man gewohnt war, einen
                                              Einheitsstaat zu nennen. Diese
                                              dreizehn verschiedenen
                                              Völkerschaften — es waren im
                                              Grunde genommen noch mehr, aber
                                              offiziell waren es dreizehn —, die
                                              forderten mit aller Macht
                                              dasjenige, was dann ausgesprochen
                                              werden mußte als
                                              Dreigliederungsidee. Und
                                              Österreich konnte geradezu die
                                              große Schule sein für diese
                                              weltgeschichtliche Politik.
                                              Namentlich, wenn man sie in
                                              Österreich studiert hat in den
                                              achtziger Jahren — ich hatte
                                              dazumal zu übernehmen die
                                              Redaktion der «Deutschen
                                              Wochenschrift» —, in den achtziger
                                              Jahren, als äußerlich der Taaffe
                                              regierte, als Lueger vorbereitet
                                              wurde, da hatte man wirklich
                                              Gelegenheit, die treibenden Kräfte
                                              zu sehen. Damals änderte sich die
                                              ganze Signatur von Wien. Wien
                                              wurde von einer Stadt, die einen
                                              deutschen Charakter hatte, zu
                                              einer Stadt von internationalem,
                                              fast kosmopolitischem Charakter
                                              durch das eindringende Slawentum.
                                              Man konnte studieren, wie sich die
                                              Dinge entwickelten. Da begriff
                                              man, es war etwas von Ohnmacht in
                                              dem, was herausgekommen war aus
                                              dem Liberalismus. Es war so wie
                                              Ohnmacht, wenn der Herbst sprach.
                                              Dann kam es endlich dazu, daß die
                                              Leute fanden: Diese Politik taugt
                                              nichts mehr! Aber sie fanden das
                                              nicht etwa, weil sie innerlich die
                                              Phrasenhaftigkeit einer solchen
                                              Politik wie die von Herbst
                                              einsahen, der nur Abstraktionen
                                              zuwegebrachte, sondern weil die
                                              Wiener Regierung nach
                                              Prestigebewahrung und nach
                                              Imperialismus strebte und die
                                              Okkupation von Bosnien und der
                                              Herzegowina gebrauchte. Wenn sich
                                              solch ein Mensch wie Herbst
                                              dagegenwandte, sah man nicht die
                                              Leerheit seiner Sätze, sondern man
                                              sah nur, daß er sich nicht
                                              reinfinden konnte in die
                                              imperialistische Politik. [Im
                                              Gegensatz dazu] Plener, der im
                                              Grunde genommen ebensolche leeren
                                              Phrasen sprach, der aber sich
                                              hineinfand und sich zu den Leuten
                                              bekehrte, die für die Okkupation
                                              waren, weil er ein größerer
                                              Streber war. |  
                                      |  C'est
                                              à cette époque que, sous
                                              l'influence de l'occupation
                                              bosniaque, Hausner a prononcé ses
                                              grands discours, dans lesquels il
                                              prédisait de manière prophétique
                                              ce qui est finalement arrivé. Il y
                                              avait déjà dans ce qui avait été
                                              dit, et où le testament de Pierre
                                              le Grand jouait un rôle, quelque
                                              chose de la lueur d'espoir de ce
                                              qui s'est ensuite produit de
                                              manière si terrible. Les discours
                                              mentionnés aujourd'hui par le
                                              comte Polzer, qui ont si souvent
                                              évoqué le testament de Pierre le
                                              Grand et les grands aspects de la
                                              politique slave, offrent une
                                              certaine occasion de voir ce que
                                              l'on aurait dû faire, si l'on
                                              avait été raisonnable, vis-à-vis
                                              de la politique britannique et de
                                              ses grands aspects historiques. |  14 |  Damals war es, als unter
                                              dem Eindruck dieser bosnischen
                                              Okkupation Hausner seine großen
                                              Reden gehalten hat, in denen
                                              prophetisch vorausgesagt ist
                                              dasjenige, was im Grunde dann auch
                                              gekommen ist. Es war schon in dem,
                                              was da gesprochen wurde und wo das
                                              Testament Peters des Großen eine
                                              Rolle spielte, etwas von dem
                                              Wetterleuchten desjenigen, was
                                              dann in so furchtbarer Weise
                                              heraufgezogen ist. Gerade in den
                                              Reden, die heute Graf Polzer
                                              erwähnt hat und in denen so oft
                                              das Testament Peters des Großen,
                                              ebenso die großen Gesichtspunkte
                                              der Slawenpolitik berührt wurden,
                                              ist eine gewisse Gelegenheit da zu
                                              sehen, was man, wenn man
                                              vernünftig gewesen wäre, hätte tun
                                              müssen gegenüber der britischen
                                              Politik und ihren großen
                                              historischen Gesichtspunkten. |  
                                      |  La
                                              politique, mes très chers
                                              présents, doit être étudiée comme
                                              une réalité, vécue comme une
                                              réalité. Et je dois toujours dire
                                              qu'il m'est extrêmement pénible
                                              que les gens qui reçoivent les "Points
                                                essentiels" ne voient pas qu'ils
                                              ont été écrits à partir d'une
                                              observation fidèle des conditions
                                              européennes et autres de la vie
                                              moderne civilisée et en tenant
                                              compte de tous les détails
                                              déterminants. Mais, mes très chers
                                              présents, on ne peut vraiment pas
                                              écrire toutes ces choses en détail
                                              dans un
                                                livre qui est publié comme une
                                                sorte de programme. |  15 |  Politik, meine sehr
                                              verehrten Anwesenden, will als
                                              eine Realität studiert sein, als
                                              Realität erlebt sein. Und immer
                                              wiederum muß ich sagen, daß es mir
                                              eigentlich außerordentlich
                                              schmerzlich ist, wenn die Leute,
                                              die die «Kernpunkte» in die Hand
                                              bekommen, diesen nicht ansehen,
                                              daß sie herausgeschrieben sind aus
                                              treulicher Beobachtung der
                                              europäischen und sonstigen
                                              Verhältnisse des zivilisierten
                                              neueren Lebens und unter
                                              Berücksichtigung aller maßgebenden
                                              Einzelheiten. Aber, meine sehr
                                              verehrten Anwesenden, man kann
                                              doch wahrhaftig nicht in einem
                                              Buch, das als eine Art
                                              Programmbuch herausgegeben ist,
                                              alle diese Dinge im einzelnen
                                              schreiben. |  
                                      |  Aujourd'hui,
                                              je n'ai fait qu'en évoquer
                                              quelques-unes en images ; mais si
                                              l'on voulait écrire à ce sujet, il
                                              faudrait écrire cinquante volumes.
                                              On ne peut évidemment pas écrire
                                              ces cinquante volumes, mais ils
                                              sont intégrés dans les "points
                                              essentiels". Et c'est la grande -
                                              ou la petite - caractéristique de
                                              notre époque que l'on ne sente pas
                                              qu'il y a une différence entre les
                                              phrases prononcées et écrites à
                                              partir de la réalité et toutes les
                                              énormes bêtises qui circulent
                                              aujourd'hui dans le monde et qui
                                              sont traitées aujourd'hui comme
                                              quelque chose d'équivalent à ce
                                              qui puise dans la réalité positive
                                              et qui est vécu. On devrait sentir
                                              que cela se trouve dans les
                                              "points essentiels" et ne pas
                                              avoir besoin de la preuve des
                                              cinquante volumes. C'est une
                                              preuve de pauvreté pour l'humanité
                                              que de ne pas pouvoir ressentir
                                              s'il y a de la vie dans une phrase
                                              qui ne fait peut-être que deux
                                              lignes ou s'il s'agit simplement
                                              d'une phrase journalistique. |  16 |  Ich habe heute nur
                                              einiges in Bildern angedeutet;
                                              wollte man aber darüber schreiben,
                                              so müßte man fünfzig Bände
                                              schreiben. Diese fünfzig Bände
                                              kann man natürlich nicht
                                              schreiben, aber sie sind ihrem
                                              Inhalt nach eingeflossen in die
                                              «Kernpunkte». Und das ist das
                                              große — oder kleine —, es ist das
                                              kleine Kennzeichen unserer Zeit,
                                              daß man nicht fühlt, daß ein
                                              Unterschied besteht zwischen den
                                              Sätzen, die aus der Wirklichkeit
                                              heraus gesprochen und geschrieben
                                              sind, und all dem Riesenquatsch,
                                              der heute durch die Welt geht und
                                              der heute eigentlich als etwas
                                              Gleichbedeutendes behandelt wird
                                              gegenüber dem, was aus der
                                              positiven Wirklichkeit heraus
                                              schöpft und was erlebt ist. Fühlen
                                              sollte man, daß das in den
                                              «Kernpunkten» drinnen ist und
                                              nicht erst den Beweis der fünfzig
                                              Bände brauchen. Es ist ein
                                              Armutszeugnis für die Menschheit,
                                              dieses Nichtfühlenkönnen, ob in
                                              einem Satz, der vielleicht nur
                                              zwei Zeilen lang ist, Leben ist
                                              oder bloß journalistische Phrase. |  
                                      |  C'est
                                              ce qui est nécessaire et ce à quoi
                                              nous devons et pouvons arriver :
                                              savoir distinguer le journalisme
                                              et la phrase du contenu vécu et
                                              exsangue. Sans cela, nous
                                              n'avancerons pas. Et c'est
                                              précisément lorsque l'on tente de
                                              s'orienter vers la grande
                                              politique étrangère que l'on voit
                                              à quel point il est nécessaire
                                              aujourd'hui que l'humanité
                                              parvienne à une telle distinction. |  17 |  Das ist dasjenige, was
                                              notwendig ist und wozu wir kommen
                                              müssen und auch kommen können:
                                              unterscheiden zu können
                                              Journalismus und Phrase von
                                              erlebtem, erblutetem Inhalt. Ohne
                                              das kommen wir nicht weiter. Und
                                              gerade, wenn einmal an der großen
                                              Außenpolitik eine Orientierung
                                              versucht wird, so zeigt es sich,
                                              wie notwendig es heute ist, daß
                                              die Menschheit vordringe zu einer
                                              solchen Unterscheidung. |  
                                      |  C'est
                                              ce que je voulais suggérer avec
                                              quelques phrases vraiment
                                              insuffisantes sur les explications
                                              du comte Polzer. |  18 |  Das ist es, was ich mit
                                              ein paar wirklich recht
                                              ungenügenden Sätzen zu den
                                              Ausführungen des Grafen Polzer
                                              eben andeuten wollte. |  
                                      |  Après
                                              l'exposé de Rudolf Steiner,
                                              l'occasion sera donnée de
                                              discuter. |  19 |  Im Anschluß an die
                                              Ausführungen von Rudolf Steiner
                                              wird die Gelegenheit zur
                                              Diskussion gegeben. |    Français
                                  seulement CINQUIÈME SOIRÉE D'ÉTUDES, -
 Stuttgart, 23 juin 1920. -
 SUR LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE À LA LUMIÈRE DE LA
                                  SCIENCE DE L'ESPRIT ET DE LA TRIARTICULATION.
 
 
 La répartition de l'humanité en trois zones
                                  culturelles : de l’ouest, du milieu et de
                                  l'Est. En Europe centrale : seulement des
                                  théories abstraites comme ligne directrice
                                  pour la reconstruction sociale. Le livre du
                                  professeur Varga sur la République des
                                  conseils en Hongrie. La description des
                                  mesures révolutionnaires prises par Varga et
                                  son aveu surprenants non marxiste. Dans
                                  l'ouest : l'expansion économique et politique
                                  comme un principe de vie évident. Le manque
                                  d'une telle conscience en Europe centrale.
                                  Cecil Rhodes comme un outil de la politique
                                  économique mondiale missionnaire de
                                  l'Angleterre. Dans l'est : reprise sans
                                  discussion d’idées de l'Occident. Pourquoi
                                  l’idée de tri-articulation devrait être
                                  réalisée, avant tout en Europe centrale. À
                                  l'origine, elle était pensée comme contre
                                  programme aux Quatorze Points de Wilson. Dans
                                  quelles conditions le sous bilan de
                                  l'industrie envers l'agriculture peut être
                                  pondéré. Ce que l’idée de tri-articulation
                                  veut : non la tripartition de l’humain peuple,
                                  mais l’articulation de l'organisme social dans
                                  trois organisations de vie. L’humain se tient
                                  dans toutes les trois parties de l'organisme
                                  social ; les trois systèmes se pénètrent
                                  mutuellement.
 01
 Au début de la soirée d'étude, Ludwig Graf
                                  Polzer-Hoditz fait une conférence intitulée "
                                  Sur la politique étrangère à la lumière de la
                                  science de l'esprit et de la triarticulation.
                                  ". Rudolf Steiner prend ensuite la parole.
 02
 Rudolf Steiner : Mes très chers présents !
                                  J'aimerais peut-être dire l'une ou l'autre
                                  chose, de manière aphoristique, sur certains
                                  sujets abordés aujourd'hui par le comte
                                  Polzer, car il a été fait allusion à plusieurs
                                  reprises à des choses que j'ai évoquées ici ou
                                  là au cours du temps.
 03
 On peut voir très clairement, à travers
                                  différents phénomènes, comment, dans
                                  l'évolution politique récente du XIXe siècle,
                                  apparaît le fait auquel le comte Polzer a
                                  voulu faire référence, cette rupture,
                                  dirais-je, qui a ensuite conduit à la
                                  catastrophe. Il a parlé de ces années de
                                  transition et de désarroi total, notamment
                                  pour les peuples d'Europe centrale, des années
                                  soixante-dix et quatre-vingt, au cours
                                  desquelles ont eu lieu en Autriche les combats
                                  sur l'occupation de la Bosnie, la question
                                  slave et ainsi de suite. Avant cela, il y a eu
                                  les années soixante, au cours desquelles il y
                                  avait encore une certaine rémanence de ces
                                  ambiances politiques européennes qui datent de
                                  1848. On peut suivre ces ambiances dans toute
                                  l'Europe centrale, aussi bien dans les pays
                                  autrichiens que dans ce qui est devenu plus
                                  tard l'Empire allemand : c'est ce qu'on
                                  pourrait appeler l'apparition d'un certain
                                  libéralisme abstrait, d'un libéralisme
                                  abstrait et théorique.
 04
 En Autriche, à la fin des années soixante, les
                                  ministères Schmerling et Belcredi ont donné
                                  naissance au premier ministère dit des
                                  citoyens, celui de Carlos Auersperg, qui avait
                                  un caractère nettement libéral, mais
                                  théoriquement abstrait et libéral.
 05
 Puis, après un très court gouvernement
                                  intermédiaire, où la question slave a été
                                  portée à un certain niveau sous Taaffe,
                                  Potocki, Hohenwart, s'est formé dans les
                                  années 70 en Autriche ce que l'on appelle le
                                  deuxième ministère des citoyens, le ministère
                                  Adolf Auersperg, à nouveau une sorte de
                                  tendance bourgeoise libérale. Ces tendances
                                  ont été accompagnées par les luttes menées par
                                  les partis libéraux de Prusse et des
                                  différents États allemands contre
                                  l'impérialisme naissant de Bismarck, etc. Ces
                                  courants libéraux qui ont émergé sont
                                  extrêmement instructifs, et il est dommage que
                                  la génération actuelle se souvienne si peu de
                                  ce qui a été dit en Allemagne, en Prusse dans
                                  les années 1970 et 1980 par des hommes comme
                                  Lasker et ainsi de suite, et en Autriche par
                                  Giskra, mentionné aujourd'hui par le comte
                                  Polzer, et d'autres hommes d'État
                                  libéralisateurs similaires. On verrait bien
                                  qu'une certaine bonne volonté libérale s'est
                                  manifestée, mais qu'au fond, elle était dénuée
                                  de toute vision politique positive. C'est la
                                  caractéristique de l'émergence en Europe
                                  centrale d'un libéralisme abstrait, qui a
                                  beaucoup de beaux principes de liberté, mais
                                  qui ne sait pas compter avec les faits
                                  historiques, qui parle de tous les droits des
                                  humains possibles, mais qui sait peu parler de
                                  l'histoire et surtout peu agir à partir de
                                  l'histoire. Et ce qui a peut-être été fatal à
                                  toute l'Europe centrale - c'est en Autriche
                                  que la guerre mondiale a commencé, ou du moins
                                  c'est d'Autriche qu'elle est partie -, c'est
                                  que cette tendance liberticide en Autriche
                                  était si terriblement apolitique face aux
                                  grands problèmes qui sont apparus en Autriche
                                  et auxquels le comte Polzer a fait allusion
                                  dans les parties les plus importantes.
 06
 Il faut maintenant étudier un peu plus en
                                  détail ce que ce libéralisme représente en
                                  Autriche. On peut l'étudier en écoutant
                                  aujourd'hui encore les discours de l'ancien et
                                  du jeune Plener. On peut l'étudier en écoutant
                                  les discours d'Herbst, ce Herbst qui voulait
                                  être un grand homme d'État autrichien de la
                                  tendance libérale. Bismarck, le politicien
                                  réaliste, appelait les partisans d'Herbst "les
                                  sansautomnes", un de ces bons mots qui tuent
                                  dans la vie publique. Et l'on peut encore
                                  étudier ce libéralisme en un autre lieu, en
                                  Hongrie, où Koloman Tisza est apparu à
                                  plusieurs reprises et à nouveau avec un
                                  sentiment de puissance extraordinairement fort
                                  au sein de la diète hongroise, précisément
                                  aussi dans son comportement extérieur, je
                                  voudrais dire qu'il est le représentant
                                  correct du libéralisme détaché du monde,
                                  étranger au monde, qui - sans les faits
                                  historiques - ne compte que sur ce qui résulte
                                  de principes abstraits et généraux. Tisza,
                                  l'aîné, donc le père de celui qui a joué un
                                  rôle dans la guerre mondiale, le montrait déjà
                                  dans son comportement extérieur. Il ne pouvait
                                  jamais se présenter autrement qu'avec un
                                  crayon à la main, comme s'il récitait ses
                                  principes, fixés dans des notes au crayon,
                                  devant ceux qui représentent un public de
                                  croyants. Dans un certain sens, on peut
                                  étudier une édition légèrement inférieure chez
                                  l'opposant à Bismarck Eugen Richter, qui
                                  appartient toutefois à une époque ultérieure
                                  en Prusse-Allemagne. On peut analyser à ces
                                  gens ce qui s'est développé comme une
                                  politique très i fructueuse. Tous ces gens ont
                                  notamment appris la politique à l'école
                                  politique anglaise. Et le fait le plus
                                  important, l'essentiel, c'est que tout ce que
                                  Plener, Giskra, Hausner, Berger, Lasker,
                                  Lasser ont présenté, ce que Tisza a présenté
                                  en Hongrie, c'est quelque chose de positif, de
                                  concret pour les Anglais ; que cela signifie
                                  quelque chose pour les Anglais, parce que cela
                                  se réfère à des faits, parce qu'effectivement,
                                  ce qui est poursuivi comme principes
                                  libérateurs, appliqués, peut conduire peu à
                                  peu à l'impérialisme dans le monde. Oui, je
                                  voudrais dire que l'impérialisme est fortement
                                  présent dans ces choses chez les représentants
                                  anglais de ces principes. Lorsque ces mêmes
                                  principes ont été défendus dans leurs
                                  parlements par les personnalités que je viens
                                  de mentionner, il s'agissait de citrons
                                  pressés ; ces mêmes principes ne se référaient
                                  à rien ; il s'agissait d'abstractions. C'est
                                  précisément là que l'on peut le mieux étudier
                                  la différence entre une réalité et une phrase.
                                  La différence ne réside pas dans les mots,
                                  mais dans le fait d'être ou non dans la
                                  réalité. Si l'on dit les mêmes choses au
                                  Parlement de Vienne ou de Berlin qu'au
                                  Parlement de Londres, c'est tout à fait
                                  différent. Et c'est pourquoi ce qui est venu
                                  d'Angleterre en tant que direction libératrice
                                  et qui était une politique positive et
                                  concrète en Angleterre, était une phrase, une
                                  politique de phrases à Berlin et à Vienne.
 07
 Je ne peux pas développer toutes ces choses
                                  aujourd'hui, je ne peux que présenter quelques
                                  aphorismes, peut-être seulement des images.
                                  Mais si l'on veut voir les contradictions qui
                                  existent, il est intéressant d'écouter ou de
                                  se remémorer comment, dans le parlement
                                  autrichien de l'époque ou dans les
                                  délégations, des orateurs comme Suess, Sturm
                                  ou Plener ont pris la parole lors du débat qui
                                  a suivi l'occupation prévue, puis effective,
                                  de la Bosnie et de l'Herzégovine. Et comment
                                  un homme s'est alors exprimé à partir de la
                                  culture slave. Je me souviens encore très bien
                                  d'un discours qui a fait une certaine
                                  impression à l'époque, c'est le discours
                                  qu'Otto Hausner a tenu au parlement autrichien
                                  et qu'il a fait paraître dans "Deutschtum und
                                  Deutsches Reich" — je n'ai malheureusement pas
                                  pu le récupérer, j'aimerais beaucoup l'avoir à
                                  nouveau, mais je ne sais pas s'il est
                                  complètement épuisé. Si on lit ce discours en
                                  relation avec un autre qu'il a tenu lors de la
                                  construction du tunnel de l'Arlberg, si on lit
                                  ce qu'il a dit là du point de vue de la
                                  politique supérieure et ce qu'il a lancé
                                  depuis la tribune politique au parlement
                                  autrichien, lorsque Andrâssy a commencé à
                                  œuvrer pour l'occupation de la Bosnie, des
                                  réalités ont été dites. Hausner était,
                                  extérieurement parlant, une sorte de coquin,
                                  un genre de coquin usé, snob et masqué, que
                                  l'on voyait constamment avec son monocle dans
                                  la maison de maître viennoise, que l'on
                                  rencontrait toujours au Café Central à une
                                  certaine heure, un vieux coquin, mais
                                  profondément spirituel et parlant à partir de
                                  réalités. Si l'on rassemble tous ces discours,
                                  on peut dire que [la catastrophe de] 1914-1918
                                  a été annoncée à l'avance, et même ce que nous
                                  vivons actuellement, le sommeil de l'âme qui
                                  se déverse sur cette Europe centrale. Et c'est
                                  là que l'on voit comment celui qui regarde les
                                  réalités - et je pourrais vous en citer encore
                                  beaucoup, beaucoup - devait effectivement
                                  arriver à la deuxième thèse dont on vous a
                                  parlé ce soir, à partir de la réalité.
 08
 Toutes ces choses qui sont liées à la
                                  triarticulation ne sont vraiment pas des idées
                                  théoriques, elles n'ont rien de professoral,
                                  mais elles sont tirées de la réalité. Et
                                  quiconque a vécu la rencontre en Autriche
                                  entre la germanité autrichienne - car c'était
                                  essentiellement elle qui portait le
                                  libéralisme autrichien - et le slavisme
                                  autrichien qui se développait à l'époque et
                                  élevait ses prétentions, a dû cristalliser en
                                  lui cette conception : le panslavisme est une
                                  force positive. - Ce panslavisme s'est
                                  vraiment développé comme une force positive.
                                  Et peut-être que ce qui est venu de la
                                  Tchécoslovaquie - de Palacki à Rieger - est
                                  plus important que ce qui est venu de la
                                  Pologne. Les Polonais ont joué un rôle
                                  extrêmement important en Autriche en tant
                                  qu'élément d'avancée, en tant que groupe
                                  d'avant-garde pour le slavisme, et ils ont
                                  tous défendu des points de vue politiques
                                  globaux. Hausner, qui était polonisé, a
                                  lui-même déclaré un jour dans un discours que
                                  des "globules de sang rétiques -alémaniques" -
                                  une chimie étrange - circulaient dans ses
                                  veines ; mais il se sentait comme un Polonais
                                  originel. Mais d'autres Polonais prirent aussi
                                  la parole au Parlement de Vienne, précisément
                                  à cette époque importante : Grocholski,
                                  Goluchowski et Dzieduszycki, et ainsi de
                                  suite, et il faut dire qu'il en ressortit déjà
                                  de grands points de vue politiques, tandis que
                                  le germanisme libéralisateur dégénérait
                                  malheureusement en phrases. Il n'a pas pu se
                                  maintenir, si bien qu'il a finalement rejoint
                                  le parti que Polzer-Hoditz a également
                                  mentionné, le parti chrétien-social - le parti
                                  que les jeunes Viennois qui s'occupaient de
                                  politique à l'époque, et dont je m'occupais
                                  aussi à l'époque, appelaient le "parti des
                                  idiots de Vienne" ; il en est ensuite devenu
                                  le parti Lueger (ndt : menteur?).
 09
 Cette opposition entre une direction
                                  descendante et une direction montante est très
                                  intéressante. Et dans un certain sens, les
                                  Polonais n'avaient pas de scrupules, si bien
                                  qu'il en est sorti toutes sortes de choses,
                                  par exemple ce qui suit : On voulait revenir
                                  en Autriche à l'ancienne loi scolaire, à
                                  l'ancienne loi scolaire cléricale - je dis
                                  "Autriche", mais pour exprimer son caractère
                                  concret, on ne parlait pas au parlement
                                  autrichien [le Reichsrat] d'"Autriche" ou de
                                  quelque chose comme ça, mais des "royaumes et
                                  pays représentés au Reichsrat" ;
                                  l'Autriche-Hongrie avait en effet une forme de
                                  gouvernement dualiste ; une partie s'appelait
                                  "les royaumes et pays représentés au
                                  Reichsrat", l'autre "la représentation des
                                  pays de la Sainte-Couronne Étienne". Lorsque
                                  l'on voulut revenir à une loi scolaire
                                  cléricale en Autriche, une majorité ne pouvait
                                  pas être formée par les seuls Allemands, mais
                                  il fallait y associer soit les Polonais, soit
                                  les Ruthènes. Chaque fois que l'opinion allait
                                  dans une certaine direction, une coalition se
                                  formait entre les Allemands et les Ruthènes,
                                  et si elle allait dans une autre direction,
                                  entre les Allemands et les Polonais. Il
                                  s'agissait donc à l'époque de créer une loi
                                  scolaire cléricale. Les Polonais ont fait
                                  pencher la balance, mais qu'ont-ils fait ? Ils
                                  ont dit : oui, d'accord, nous approuvons cette
                                  loi scolaire, mais la Galicie, nous
                                  l'excluons. - Ils ont donc exclu leur propre
                                  pays. C'est ainsi qu'une loi scolaire a été
                                  élaborée par une majorité qui comptait des
                                  délégués polonais en son sein, mais ces
                                  délégués polonais ont exclu leur propre pays,
                                  ils ont imposé une loi scolaire aux autres
                                  Länder autrichiens. En conclusion, une région
                                  régnait sur l'autre et décrétait quelque chose
                                  qu'elle ne voulait pas voir appliquer sur son
                                  propre territoire. Les choses étaient ainsi.
                                  Comment pouvait-on être politiquement à la
                                  hauteur des tâches gigantesques qui se
                                  présentaient ? Il s'est alors avéré qu'après
                                  ce deuxième ministère bourgeois, le
                                  gouvernement est finalement passé à ce
                                  ministère Taaffe, qui s'est lui-même certifié
                                  : en Autriche, si l'on veut gouverner
                                  correctement, on ne peut que bricoler,
                                  c'est-à-dire jongler d'une difficulté à
                                  l'autre, sauver l'une par l'autre, et ainsi de
                                  suite. Le ministère que Taaffe avait à sa tête
                                  en tant que Premier ministre était alors
                                  également dirigé de manière "spirituelle".
                                  Taaffe ne devait pas tant sa position à ses
                                  capacités intellectuelles qu'au fait qu'à
                                  l'époque, à la cour de Vienne - la cour de
                                  Vienne était déjà dans un état qui a conduit
                                  au drame terrifiant de Mayerling -, à
                                  l'époque, à la cour de Vienne, il y avait une
                                  grande réceptivité à l'art particulier du
                                  comte Taaffe, qui consistait à faire des
                                  petits lapins et des ombres avec un mouchoir
                                  et des doigts. Celui-ci plaisait
                                  particulièrement aux gens de la cour
                                  viennoise, et la position de Taaffe s'en
                                  trouva renforcée. Pendant une dizaine
                                  d'années, il a pu maintenir ce chaos
                                  autrichien dans un courant correspondant.
                                  C'était en fait tout à fait désolant, si l'on
                                  en juge par la situation. J'ai vraiment parlé
                                  à l'époque avec des gens très raisonnables. On
                                  savait que ce Taffe se maintenait grâce aux
                                  lapins. Mais des gens comme le poète Rollett,
                                  par exemple, me disaient : "Oui, mais ce
                                  Taaffe, c'est finalement notre plus
                                  intelligent". - C'était déjà une situation
                                  désespérée. Et il ne faut pas oublier comment,
                                  peu à peu, au cours de ce demi-siècle auquel
                                  le comte Polzer a fait allusion, les choses se
                                  sont préparées, et comment, pendant la guerre
                                  mondiale, Czernin, très spirituel, mais
                                  foncièrement frivole, a pu jouer un rôle de
                                  premier plan au moment le plus important.
                                  Comment pouvait-on alors espérer que quelque
                                  chose comme l'idée de la triartiulation de
                                  l'organisme social, née des forces internes de
                                  l'histoire, soit comprise autrement que par la
                                  nécessité, et qui a été présentée aux
                                  puissances d'Europe centrale en 1917. Mais les
                                  gens n'y ont rien compris, et cela n'a rien
                                  d'étonnant, car il ne suffit pas de faire des
                                  lapins pour comprendre la triarticulation.
                                  D'autres arts seront nécessaires pour pénétrer
                                  dans ces choses.
 10
 Eh bien, vous voyez, j'ai présenté tout cela
                                  comme une sorte d'image. On pourrait montrer à
                                  l'aide de nombreuses images similaires comment
                                  toute cette catastrophe s'est longuement
                                  préparée à partir de beaucoup, beaucoup de
                                  choses et comment [en Europe centrale] ce qui
                                  était et est une réalité à l'Ouest est devenu
                                  une phrase. Et cela constituait principalement
                                  quelque chose que j'utilisais [à l'époque dans
                                  les conversations] comme habillage face à des
                                  gens [comme Kühlmann par exemple] - on avait
                                  en effet besoin d'un habillage face à Kühlmann
                                  - : cette position de la politique anglaise
                                  dans la réalité des grands points de vue
                                  historiques. Cette politique anglaise a
                                  justement préparé depuis des siècles ce qui
                                  s'est passé ensuite, à partir de choses
                                  historiques. Je crois que pour comprendre
                                  toute l'affaire, il est bien sûr nécessaire de
                                  se plonger dans ce qui sous-tend le
                                  développement et la représentation de
                                  l'histoire extérieure.
 11
 Mais, mes très chers présents, lisez les
                                  mémoires des gens. Vous verrez comment, en
                                  effet, là où les gens se présentent d'une
                                  certaine manière tels qu'ils sont, ce que l'on
                                  peut appeler l'Europe centrale se présente à
                                  nous : L'Europe centrale se dégrade peu à peu
                                  en ce qui concerne la grandeur des idées, et
                                  les idées qui sont justement les plus fécondes
                                  pour l'Europe centrale se développent en
                                  Angleterre. C'est intéressant - suivez par
                                  exemple la figure du prédécesseur d'Andrâssy,
                                  le comte Beust, ce ministre étrange qui
                                  pouvait représenter n'importe quel
                                  patriotisme, qui pouvait servir tout le monde.
                                  Je voudrais aussi vous décrire le comte Beust
                                  en image - il y a différentes représentations
                                  dans les mémoires de la manière dont il
                                  entrait en relation avec des personnalités
                                  d'Europe occidentale : Il se met à genoux,
                                  très poliment, mais il se met à genoux. Voilà
                                  donc l'homme d'État d'Europe centrale qui, en
                                  fait, ne peut pas participer. Je dois
                                  mentionner tout cela parce que le comte Polzer
                                  m'a directement posé la question suivante :
                                  comment se manifeste ce qui travaille depuis
                                  des siècles depuis l'Ouest, notamment en tant
                                  que politique anglaise consciente, travaillant
                                  avec les puissances historiques ? Le véritable
                                  vecteur extérieur [de cette politique
                                  anglaise], c'est le roi Jacques Ier, et je
                                  voudrais dire que la conspiration des poudres
                                  est encore tout autre chose que ce qui est
                                  présenté dans l'histoire. Elle est en fait le
                                  signe extérieur, le symptôme extérieur de
                                  l'importance de ce qui, depuis l'Angleterre,
                                  traverse l'Europe comme une impulsion. C'est
                                  justement une politique des grands points de
                                  vue historiques. Vous comprenez parfaitement
                                  la thèse que le comte Polzer a mentionnée
                                  aujourd'hui et que j'ai exposée à l'occasion
                                  de la première représentation de la
                                  triarticulation : on ne peut pas, par des
                                  mesures quelconques - on les appelle
                                  aujourd'hui stupidement la Société des Nations
                                  -, éliminer ce qui est objectivement donné et
                                  doit objectivement agir en permanence, à
                                  savoir la lutte économique centre
                                  européenne-angloaméricaine. Cette lutte
                                  existe, tout comme la lutte pour l'existence
                                  au sein du règne animal. Elle doit exister,
                                  elle ne peut pas être éliminée du monde, mais
                                  elle doit être prise en compte parce qu'elle
                                  est un fait. Les porteurs de cette politique
                                  anglo-américaine le comprennent très bien. Et
                                  c'est là que quelque chose de clairement
                                  démontrable se présente à nous - je ne raconte
                                  pas des hypothèses, mais des choses que vous
                                  avez pu entendre dans les discours en
                                  Angleterre dans la deuxième moitié du 19e
                                  siècle. Il y a été dit très clairement : une
                                  grande guerre mondiale doit éclater en Europe
                                  - comme je l'ai dit, je ne fais que citer des
                                  discours de la deuxième moitié du XIXe siècle
                                  - cette guerre mondiale aura pour conséquence
                                  l'entrée en Russie du grand champ
                                  d'expérimentation du socialisme. C'est là [en
                                  Russie] que seront menées des expériences de
                                  socialisme que nous n'aurions pas l'idée de
                                  tenter dans les pays occidentaux, parce que
                                  les conditions ne le permettent pas. Vous
                                  voyez là de grands points de vue, dont vous
                                  reconnaissez la grandeur au fait qu'ils se
                                  sont en grande partie réalisés et - vous
                                  pouvez en être sûrs - qu'ils continueront à se
                                  réaliser. Mais ces points de vue ne datent pas
                                  d'hier ; les "esprits" des humains
                                  d'aujourd'hui sont d'hier, mais pas ces points
                                  de vue - ils sont vieux de plusieurs siècles.
 12
 Et ce que le comte Polzer vous présentera dans
                                  huit jours comme l'esprit même du testament de
                                  Pierre le Grand, c'était tout simplement ce
                                  qui devait être opposé impérialement [par
                                  l'Est] à l'impérialisme de l'Ouest.
                                  L'impérialisme occidental, l'essence
                                  anglo-américaine, voulait en quelque sorte
                                  fonder l'empire mondial anglo-américain du
                                  point de vue du producteur universel. En
                                  Orient, on a vraiment agi et pensé pendant de
                                  très longues années en s'appuyant sur les
                                  principes du testament de Pierre le Grand -
                                  vous entendrez encore dire dans quelle mesure
                                  ce testament est vrai ou faux ; mais ce sont
                                  des choses qui ont en fait une valeur très
                                  secondaire. Et à ce qui existe en Occident, on
                                  aurait dû opposer [en Orient] un empire
                                  universel de la consommation - ce dernier a
                                  déjà pris aujourd'hui des formes graves. Mais
                                  là, ces deux empires s'opposent. On peut dire
                                  qu'au fond, l'un et l'autre sont un mauvais
                                  unilatéralisme. Et entre les deux se frotte ce
                                  qui apparaît comme une avancée de l'Occident
                                  dans la politique liberticide des Beust,
                                  Andrássy, Tisza, Berger, Lasker, Lasser et
                                  ainsi de suite. Ce qui apparaît là comme un
                                  rejeton de l'occidentalisme se frotte à ce qui
                                  vient de l'Est, en Prusse uniquement sous la
                                  forme d'un polarisme indifférencié, en
                                  Autriche dans les têtes de caractère qui sont
                                  là. En effet, dans ce slavisme, toutes les
                                  têtes de caractère sont représentées : Rieger,
                                  court, trapu, aux larges épaules, au visage
                                  large, presque carré, au regard immensément
                                  puissant - j'aimerais dire que son regard
                                  était la force - ; en Rieger vivait quelque
                                  chose comme une répercussion de Palacky, qui
                                  avait représenté le panslavisme depuis Prague
                                  en 1848 ; Le vieux Geck Hausner, très
                                  spirituel, mais avec lui apparaît une autre
                                  nuance de ce qui est actif à l'Est ; et puis
                                  des gens comme Dzieduszycki, qui parlait comme
                                  s'il avait des boulettes ou des quenelles à la
                                  bouche, mais qui était tout à fait spirituel
                                  et maîtrisait parfaitement la matière. On
                                  pouvait alors étudier comment la germanité
                                  autrichienne, notamment, conservait un grand
                                  et merveilleux caractère. Lorsque j'étais à
                                  Uermannstadt en 1889 et que je devais donner
                                  une conférence, j'ai pu étudier l'eutschtum en
                                  déclin dans les Saxons de Transylvanie -
                                  Schröer a écrit une grammaire de l'allemand de
                                  Spiš et de celui du Gottscheerland. J'ai
                                  souligné la grandeur de cette germanité en
                                  déclin dans mon livre "Vom Menschenrätsel". On
                                  y trouve ces personnages étranges qui avaient
                                  encore en eux quelque chose de la grandeur
                                  élémentaire de la germanité, comme Hamerling
                                  et Fercher von Steinwand. Mais Fercher von
                                  Steinwand, par exemple, a tenu un discours
                                  dans les années cinquante du XIXe siècle, qui
                                  renferme toute la tragédie de l'Europe
                                  centrale. Il a dit : "À quoi doit-on penser
                                  quand on pense à l'avenir de la germanité ? Il
                                  décrit alors - les Tziganes, l'absence de
                                  patrie des Tziganes. Il est étrange de voir
                                  comment les meilleures gens d'Europe centrale
                                  se sont aperçus de certaines choses de manière
                                  prophétique. En fait, les meilleures gens ont
                                  été opprimés, et ceux qui étaient en haut
                                  étaient des gens terribles. Et c'est ainsi que
                                  s'est préparée la misère, qui devrait pourtant
                                  être le grand maître d'enseignement.
 13
 Dans cet État, en Autriche, où il y avait
                                  treize langues officielles avant la guerre, on
                                  a vraiment pu constater à quel point cette
                                  ancienne structure étatique est impossible
                                  dans l'humanité moderne, à quel point ce qu'on
                                  avait l'habitude d'appeler un État unitaire
                                  est impossible. Ces treize peuples différents
                                  - en fait, il y en avait encore plus, mais
                                  officiellement, ils étaient treize -
                                  réclamaient de toutes leurs forces ce qui
                                  devait ensuite être exprimé comme l'idée de la
                                  triarticulation. Et l'Autriche pouvait être la
                                  grande école de cette politique historique
                                  mondiale. En particulier, si on l'a étudiée en
                                  Autriche dans les années quatre-vingt -
                                  j'avais alors à assumer la rédaction de la
                                  "Deutsche Wochenschrift" -, dans les années
                                  quatre-vingt, lorsque le Taaffe régnait
                                  extérieurement, lorsque Lueger était préparé,
                                  on avait vraiment l'occasion de voir les
                                  forces motrices. C'est alors que toute la
                                  signature de Vienne a changé. Vienne est
                                  passée d'une ville au caractère allemand à une
                                  ville au caractère international, presque
                                  cosmopolite, en raison de l'invasion slave. On
                                  pouvait étudier comment les choses évoluaient.
                                  On comprenait alors qu'il y avait quelque
                                  chose d'impuissant dans ce qui était sorti du
                                  libéralisme. C'était comme une impuissance
                                  quand l'automne parlait. Et puis les gens ont
                                  fini par s'en rendre compte : cette politique
                                  ne sert plus à rien ! Mais ce n'était pas
                                  parce qu'ils comprenaient en leur for
                                  intérieur le caractère banal d'une politique
                                  comme celle d'Herbst, qui ne faisait que des
                                  abstractions, mais parce que le gouvernement
                                  viennois aspirait à la préservation de son
                                  prestige et à l'impérialisme, et utilisait
                                  l'occupation de la Bosnie et de l'Herzégovine.
                                  Lorsqu'un homme comme Herbst s'y opposait, on
                                  ne voyait pas la vacuité de ses phrases, on
                                  voyait seulement qu'il ne pouvait pas
                                  s'impliquer dans la politique impérialiste. [À
                                  l'inverse,] Plener, qui prononçait au fond des
                                  phrases aussi vides, mais qui s'y retrouvait
                                  et se convertissait aux gens qui étaient pour
                                  l'occupation, parce qu'il était un plus grand
                                  fayot/arriviste.
 14
 C'est à cette époque que, sous l'influence de
                                  l'occupation bosniaque, Hausner a prononcé ses
                                  grands discours, dans lesquels il prédisait de
                                  manière prophétique ce qui est finalement
                                  arrivé. Il y avait déjà dans ce qui avait été
                                  dit, et où le testament de Pierre le Grand
                                  jouait un rôle, quelque chose de la lueur
                                  d'espoir de ce qui s'est ensuite produit de
                                  manière si terrible. Les discours mentionnés
                                  aujourd'hui par le comte Polzer, qui ont si
                                  souvent évoqué le testament de Pierre le Grand
                                  et les grands aspects de la politique slave,
                                  offrent une certaine occasion de voir ce que
                                  l'on aurait dû faire, si l'on avait été
                                  raisonnable, vis-à-vis de la politique
                                  britannique et de ses grands aspects
                                  historiques.
 15
 La politique, mes très chers présents, doit
                                  être étudiée comme une réalité, vécue comme
                                  une réalité. Et je dois toujours dire qu'il
                                  m'est extrêmement pénible que les gens qui
                                  reçoivent les "Points essentiels" ne voient
                                  pas qu'ils ont été écrits à partir d'une
                                  observation fidèle des conditions européennes
                                  et autres de la vie moderne civilisée et en
                                  tenant compte de tous les détails
                                  déterminants. Mais, mes très chers présents,
                                  on ne peut vraiment pas écrire toutes ces
                                  choses en détail dans un livre qui est publié
                                  comme une sorte de programme.
 16
 Aujourd'hui, je n'ai fait qu'en évoquer
                                  quelques-unes en images ; mais si l'on voulait
                                  écrire à ce sujet, il faudrait écrire
                                  cinquante volumes. On ne peut évidemment pas
                                  écrire ces cinquante volumes, mais ils sont
                                  intégrés dans les "points essentiels". Et
                                  c'est la grande - ou la petite -
                                  caractéristique de notre époque que l'on ne
                                  sente pas qu'il y a une différence entre les
                                  phrases prononcées et écrites à partir de la
                                  réalité et toutes les énormes bêtises qui
                                  circulent aujourd'hui dans le monde et qui
                                  sont traitées aujourd'hui comme quelque chose
                                  d'équivalent à ce qui puise dans la réalité
                                  positive et qui est vécu. On devrait sentir
                                  que cela se trouve dans les "points
                                  essentiels" et ne pas avoir besoin de la
                                  preuve des cinquante volumes. C'est une preuve
                                  de pauvreté pour l'humanité que de ne pas
                                  pouvoir ressentir s'il y a de la vie dans une
                                  phrase qui ne fait peut-être que deux lignes
                                  ou s'il s'agit simplement d'une phrase
                                  journalistique.
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 C'est ce qui est nécessaire et ce à quoi nous
                                  devons et pouvons arriver : savoir distinguer
                                  le journalisme et la phrase du contenu vécu et
                                  exsangue. Sans cela, nous n'avancerons pas. Et
                                  c'est précisément lorsque l'on tente de
                                  s'orienter vers la grande politique étrangère
                                  que l'on voit à quel point il est nécessaire
                                  aujourd'hui que l'humanité parvienne à une
                                  telle distinction.
 18
 C'est ce que je voulais suggérer avec quelques
                                  phrases vraiment insuffisantes sur les
                                  explications du comte Polzer.
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 Après l'exposé de Rudolf Steiner, l'occasion
                                  sera donnée de discuter.
 
 
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