Institut pour une triarticulation sociale
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Œuvres complètes de Rudolf Steiner - GA337a

IDÉES SOCIALES, RÉALITÉ SOCIALE, PRATIQUE SOCIALE




TROISIÈME SOIRÉE D'ÉTUDES -
Stuttgart, 9 juin 1920 -
LA PROPAGATION DE L'IDÉE DE LA TRIARTICULATION.
DRITTER STUDIENABEND -
Stuttgart, 9. Juni 1920 -
DIE PROPAGIERUNG DER DREIGLIEDERUNGSIDEE.

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 337a  169-194 1983  09/06/1920



Original





Traducteur: FG v.01 - 20/05/2023 Editeur: SITE

Rudolf Steiner : mes très chers présents ! Il repose bien dans la nature d'une telle soirée d'étude de ne pas faire un exposé proprement dit, mais de présenter d'abord quelques éléments aphoristiques, afin qu'une discussion aussi large que possible puisse s'ensuivre sur ce qui tient à cœur à l'un ou l'autre de nos honorables auditeurs et qui semble nécessaire dans l'intérêt de la poursuite de notre propagande en faveur de la triarticulation de l'organisme social. Il m'a été signifié qu'une question importante est maintenant celle de la manière particulière dont la propagande pour cette idée de triarticulation doit être organisée dans les temps à venir. Je n'étais pas présent lors des dernières soirées d'étude et ce que je peux dire aujourd'hui est peut-être en dehors du contexte. Mais c'est justement cette question de la propagande qui m'a été présentée comme quelque chose de très significatif.

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Rudolf Steiner: Meine sehr verehrten Anwesenden! Es liegt wohl in der Natur eines solchen Studienabends, daß ich nicht einen eigentlichen Vortrag halte, sondern zunächst einiges aphoristisch vorbringe, damit sich dann anschließen kann eine möglichst weit‑ gehende Diskussion über dasjenige, was dem einen oder anderen der verehrten Zuhörer am Herzen liegt und was im Interesse der Fortführung unserer Propaganda für die Dreigliederung des sozia‑ len Organismus nötig erscheint. Es ist mir bedeutet worden, daß eine wichtige Frage jetzt die ist nach der besonderen Art, wie die Propaganda für diese Dreigliederungsidee in der nächsten Zeit ein‑ zurichten ist. Ich war ja nicht anwesend bei den letzten Studien‑ abenden und falle gewissermaßen mit dem, was ich heute sagen kann, aus dem Zusammenhang vielleicht heraus. Aber gerade diese Propagandafrage wurde mir als etwas sehr Bedeutsames hingestellt.

Il n'est guère fructueux de parler aujourd'hui de la manière de propager la triarticulation si l'on ne fonde pas ce que l'on veut faire sur les expériences qui ont été faites jusqu'à présent. En discutant d'un tel sujet, j'aimerais quand même faire remarquer que, par rapport à la situation mondiale actuelle, il ne peut vraiment pas s'agir de la manière dont on doit penser l'une ou l'autre affaire très détaillée, notamment dans le domaine économique - on ne devrait effectivement plus s'attendre aujourd'hui à beaucoup de mesures à petite échelle. Il faut aujourd'hui comprendre qu'au fond, on ne peut obtenir quelque chose que par ce que j'appellerais une prise en compte de la grandeur. Nous avons fait d'étranges expériences avec notre propagande. Et la note fondamentale qui nous est toujours revenue de ces expériences, c'est combien il est difficile aujourd'hui, même en ces temps de détresse, d'atteindre l'âme des humains avec ce que l'on doit absolument tenir comme nécessaire sur le plan spirituel, politique et économique.

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Nun ist wohl kaum fruchtbar, heute über die Art und Weise zu sprechen, wie nun die Dreigliederung zu propagieren ist, wenn man nicht das, was man dabei beabsichtigt, basiert auf die Erfahrungen, die bisher gemacht worden sind. Beim Besprechen einer solchen Sache möchte ich doch darauf hinweisen, daß es sich ge‑ genüber der heutigen Weltlage ja wirklich nicht darum handeln kann, wie man die eine oder andere ganz ins einzelne gehende Angelegenheit, namentlich auf wirtschaftlichem Gebiet, sich ausge‑ staltet zu denken hat — von Maßregeln im kleinen sollte man sich tatsächlich heute nicht mehr sehr viel versprechen. Man sollte sich heute einen Blick dafür aneignen, wie im Grunde genommen doch nur etwas zu erreichen ist von einem — ich möchte sagen — Ein­gehen auf das Große. Wir haben ja mit unserer Propaganda merk­würdige Erfahrungen gemacht. Und der Grundton, der uns immer wieder kam aus diesen Erfahrungen, ist der, wie schwer es eigent‑ lich heute ist, selbst in dieser Zeit der Not, nur an die Menschen­seelen heranzukommen mit demjenigen, was man in geistiger, in politischer, in wirtschaftlicher Beziehung unbedingt für nötig halten muß.

La dernière fois, j'ai évoqué la manière dont certains plans ont échoué et comment nous avons donc été contraints de nous attaquer à certains détails qui se sont peu à peu concentrés dans notre entreprise "Le jour qui vient". Nous savons naturellement très bien que cette entreprise, si notre propagande globale pour l'idée de la triarticulation ne peut pas avoir d'effet percutant, ne peut être au fond qu'un substitut assez peu satisfaisant - et cela à tous égards. Car ce qui est particulièrement important aujourd'hui - il faut le souligner encore et encore - c'est que le plus grand nombre possible d'esprits comprenne la force porteuse de l'idée de la triarticulation. Sans un nombre suffisamment important de personnes qui comprennent vraiment cette idée de triarticulation, nous ne pouvons pas nous en sortir. Et cette compréhension se rapporte à beaucoup de choses, mes très chers présents. J'aimerais indiquer là sur quelque chose de concret.

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Ich habe das letzte Mal darauf hingewiesen, wie gewisse Pläne ja gescheitert sind und wie wir daher genötigt waren, gewisse Einzel­heiten in Angriff zu nehmen, die sich ja allmählich konzentriert haben in unserer Unternehmung «Der Kommende Tag». Wir wis­sen selbstverständlich ganz genau, daß diese Unternehmung, wenn unsere Gesamtpropaganda für die Dreigliederungsidee nicht durchschlagend wirken kann, zunächst im Grunde genommen doch nur ein recht wenig befriedigendes Surrogat sein kann — und das in jeder Beziehung. Denn worauf es heute ganz besonders ankommt, das ist — das muß immer wieder und wiederum betont werden —, daß in möglichst viele Köpfe hineingeht ein Verständnis für die tragende Kraft der Dreigliederungsidee. Ohne daß wir eine genügend große Anzahl von Menschen haben, welche diese Drei­gliederungsidee wirklich verstehen, ist nicht auszukommen. Und dieses Verständnis bezieht sich ja auf vieles, meine verehrten Anwesenden. Ich möchte da auf etwas Konkretes hinweisen.

Vous voyez, lorsque nous avons commencé notre propagande ici, nous avons d'abord essayé de travailler dans la direction que nous venons d'indiquer, de gagner le plus grand nombre possible d'âmes compréhensives. Les questions concrètes de la vie de l'économie ont été réellement abordées. Par exemple - et pas seulement une fois, mais plusieurs fois - j'ai abordé une question très spécifique de la vie de l'économie : la question de la formation des prix. J'ai attiré l'attention sur le fait que cette question de la formation des prix est une question essentielle ; il s'agit simplement du fait que, dans le processus d'économie de peuple, certaines autres questions - même la question des salaires et autres - ne doivent pas être réglées en premier lieu, mais seulement sur la base de la question des prix. J'ai attiré l'attention sur le fait que seul un prix bien déterminé pour un article quelconque peut être considéré comme un fait sain dans la vie économique. En d'autres termes, un article donné doit pouvoir être obtenu à un prix donné à l'intérieur d'un contexte économique. Les conditions économiques doivent être réglées d'après. Le plus malsain, c'est de considérer le prix comme quelque chose qui peut être augmenté de n'importe quelle manière et de commencer ensuite à faire un tour de vis sans fin : aménager les rapports salariaux en fonction des prix qui augmentent à volonté. Si les prix augmentent, les salaires augmentent ; [si les salaires augmentent, les prix augmentent] et ainsi de suite. On prend le problème à l'envers. À l'époque, j'ai examiné cette question concrète sous l'angle de l'économie de peuple. Quelle en a été la conséquence ? Nous avions alors des réunions auxquelles ne participaient en grande partie que des prolétaires. Les cercles bourgeois se sont tenus à l'écart, car ils pensaient que nous mettions tout en place pour que cela ne plaise qu'au prolétariat. Bref, nous avons trouvé une certaine compréhension dans les cercles de prolétaires qui nous ont entendus à l'époque. Mais cette compréhension s'est complètement tarie ; les gens sont peu à peu partis. Ils ont posé comme questions leurs vieux chapeaux de boutique des schémas de parti, puis ils sont partis peu à peu. Et c'est ainsi que l'une des questions cardinales s'est tout simplement tarie.

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Sehen Sie, als wir hier mit unserer Propaganda begonnen haben, haben wir ja zunächst versucht, nach der eben angegebenen Rich­tung zu arbeiten, möglichst viele verständnisvolle Seelen zu gewin­nen. Es sind die konkreten Fragen auch des Wirtschaftslebens wirklich erörtert worden. Da ist zum Beispiel — und nicht nur ein­mal, sondern öfter — von mir eine ganz bestimmte Frage des Wirt­schaftslebens zur Erörterung gekommen: es war die Frage der Preisbildung. Ich habe darauf aufmerksam gemacht, daß diese Preisbildungsfrage eine Kardinalfrage ist; es handelt sich darum, daß einfach im volkswirtschaftlichen Prozeß gewisse andere Fragen — selbst die Lohnfrage und dergleichen — nicht primär zu erledigen sind, sondern erst auf Grundlage der Preisfrage. Ich habe darauf aufmerksam gemacht, daß man nur einen ganz bestimmten Preis für irgendeinen Artikel als eine gesunde Tatsache im wirtschaft­lichen Leben ansehen kann. Mit anderen Worten: Ein bestimmter Artikel muß für einen bestimmten Preis innerhalb eines wirtschaftlichen Zusammenhanges zu erreichen sein. Danach müssen die volkswirtschaftlichen Verhältnisse geregelt werden. Das Ungesundeste ist, den Preis als etwas in beliebiger Weise Steigerbares anzusehen und dann anzufangen mit der Schraube ohne Ende: die Lohnverhältnisse einzurichten nach den sich nach Belieben steigernden Preisen. Steigen die Preise, dann steigen die Löhne; [steigen die Löhne, dann steigen die Preise] und so fort. Man faßt die ganze Sache am verkehrten Ende an. Ich habe damals solch eine konkrete Frage aus volkswirtschaftlichen Untergründen heraus erörtert. Was war die Folge? Wir haben dazumal Versammlungen gehabt, bei denen ja zum größten Teil nur Proletarier erschienen waren. Die bürgerlichen Kreise haben sich ferngehalten, weil sie gemeint haben, wir würden alles einrichten, damit es nur dem Proletariat gefalle. Kurz, wir haben einiges Verständnis gefunden in den Kreisen der Proletarier, die uns dazumal gehört haben. Aber dieses Verständnis ist vollständig versiegt; die Leute blieben nach und nach weg. Sie haben ihre alten Ladenhüter aus den Parteischablonen vorgebracht als Fragen, dann blieben sie nach und nach weg. Und so versiegte eine der Kardinalfragen einfach.

Je vais en prendre un exemple, on pourrait en citer beaucoup d'autres. J'ai eu récemment l'occasion de m'entretenir avec un homme d'un système d'État européen, non pas allemand, qui était très impliqué dans la vie de l'économie et qui avait le sens des affaires.

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Ich greife ein Beispiel heraus, es könnten viele andere angeführt werden. Ich hatte vor kurzem Gelegenheit, mit einem im Wirt‑ schaftsleben gründlich drinstehenden, geschäftstüchtigen Manne eines europäischen Staatswesens, nicht des deutschen, zu sprechen.

Il en est ressorti que sa pratique d'homme d'affaires pratique l'a amené à penser que le problème le plus important auquel il faut s'attaquer est celui de la formation des prix. Oui, mes très chers présents, j'en suis convaincu : on s'en sort avec des gens qui sont à la fois des hommes d'affaires et qui pensent en même temps. Je dois avouer que jusqu'à présent, j'ai trouvé assez peu de gens de ce genre. J'ai souvent trouvé des gens d'affaires qui ne pensent pas vraiment, mais qui ont encore l'habitude de penser qu'il s'agit avant tout d'être un praticien. Et on est un praticien quand on compte sur l'État ou sur quelqu'un d'autre pour penser à notre place ; ils pensent : "Ils le feront déjà". C'est ainsi qu'on a fait en Allemagne pendant la guerre. On a pensé que les gens du Grand Quartier Général comprendraient déjà la chose. Comme je l'ai dit, j'ai trouvé peu de gens qui soient à la fois des gens d'affaires et pensent, mais si on en trouve aujourd'hui, il ne fait aucun doute que leur réflexion sur les conditions pratiques des affaires aboutit aux mêmes conclusions que celles que vous trouverez dans mes "points essentiels". Vous n'avez pas besoin de comparer mes "points essentiels" à ce qui est contenu dans les programmes des partis et de les examiner. Ces programmes des dix partis qui viennent d'être élus au Reichstag - qui sera une structure impossible - sont tous aussi inutilisables et impossibles. Il s'agit de comparer ce qui est écrit dans les "points essentiels" avec la pratique réelle de la vie, avec ce qui est effectivement nécessaire dans la vie réelle. Il faut toutefois vouloir réfléchir à cette vie réelle et ne pas se contenter d'être un prédicateur de vieux schémas et de boutiques de chapeaux. Mais ce genre de propagande ne veut pas se répandre, elle ne veut pas vraiment examiner ce qui [dans les "points essentiels"] ne pouvait bien sûr être dit que sur un certain nombre de pages, car on ne peut pas tout de suite écrire une bibliothèque entière ; elle serait encore moins lue que les "points essentiels".

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Es kam dabei heraus, daß er einfach aus seiner Praxis heraus als praktischer Geschäftsmann zu der Ansicht gekommen ist: Das Wichtigste, das man anfassen muß, ist das Problem der Preisbildung. Ja, meine sehr verehrten Anwesenden, ich bin überzeugt davon: Mit Leuten, die Geschäftsleute sind und die zugleich denken, kommt man schon zurecht. ich muß gestehen, ich habe bis jetzt recht wenig Menschen von dieser Sorte gefunden. Ich habe oft Geschäftsleute gefunden, die nicht wirklich denken, sondern die noch immer die Denkgewohnheit haben, es handle sich vor allen ingen darum, daß man ein Praktiker sei. Und ein Praktiker ist man, wenn man darauf ausgeht, daß der Staat oder sonst jemand für einen denkt; sie glauben: «Die werden es schon machen». So hat man es ja auch während des Krieges in Deutschland gemacht. Man hat gedacht, die Leute im Großen Hauptquartier werden die Sache schon verstehen. Also, wie gesagt, ich habe wenige Leute gefunden, die zugleich Geschäftsleute sind und denken, aber wenn man sol‑ che heute findet, dann kommen die ganz zweifellos aus ihrem Denken über die praktischen Geschäftsverhältnisse zu den gleichen Ergebnissen, wie Sie sie in meinen «Kernpunkten» dargestellt finden. Sie müssen nicht meine «Kernpunkte» vergleichen mit dem und sie prüfen nach dem, was in den vertrackten Parteiprogrammen enthalten ist. Diese Programme der zehn Parteien, die jetzt in den Reichstag gewählt wurden — der wird ja ein unmögliches Gebilde sein —, sie sind alle gleich unbrauchbar und unmöglich. Es handelt sich darum, daß man dasjenige, was in den «Kernpunkten» steht, mit der wirklichen Lebenspraxis vergleicht, mit dem, was tatsächlich im realen Leben notwendig ist. Man muß allerdings über dieses reale Leben auch nachdenken wollen und nicht bloß ein Prediger von alten Schablonen und Ladenhütern sein. Aber diese Art der Propagierung, die will ja nicht um sich greifen, die will nicht wirklich prüfen dasjenige, was [in den «Kernpunkten»] selbstverständlich nur auf einer Anzahl von Seiten gesagt werden konnte, denn man kann nicht gleich eine ganze Bibliothek schrei‑ ben; die würde noch weniger gelesen werden als die «Kernpunkte».

Mais au lieu de comparer ce qui est dit dans les "points essentiels" avec ce que l'on peut apprendre à l'usine en tant qu'économiste, en tant que technicien, au lieu de cela, on manipule de l'ancien, de vieux modèles et programmes de parti. Et ce qui est pratique, ce que les "points essentiels" veulent dire, au lieu d'être comparé à la pratique, est comparé à quelque chose qui se niche dans la tête de quelqu'un comme un préjugé et qui est considéré comme une pratique.

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Aber statt das, was in den «Kernpunkten» gesagt wird, zu vergleichen mit dem, was man lernen kann in der Fabrik als Wirtschafter, als Techniker, stattdessen wir herumhantiert mit Altem, mit alten Parteischablonen und -programmen. Und das Praktische, was die «Kernpunkte» meinen, das wird — statt es zu vergleichen mit der Praxis — verglichen mit irgendwas, was in dem oder jenem Kopf als Vorurteil nistet und als Praxis angesehen wird.

Ce que nous devons d'abord faire, c'est nous résoudre à faire reconnaître qu'il n'est vraiment pas si facile de s'accommoder des conditions publiques. J'ai essayé à l'époque d'écrire ce livre en fonction des nécessités de l'époque, et je dois dire que pour moi, c'est une pilule amère, une expérience amère, que des humains se présentent maintenant, qui exigent que l'on transforme en choux ce qui est écrit dans les "points essentiels" et qu'on l'étale simplement sur une feuille de papier. Car c'est ce que veulent les gens : ils veulent recevoir sur une feuille de papier, ou peut-être même sur un court tract, ce qui est déjà dit aussi brièvement que possible dans les "points essentiels". Si vous me demandez quelle est la misère de notre époque, je vous répondrai qu'elle réside précisément dans le fait que l'on réclame encore ce genre de choses aujourd'hui. - On ne veut pas passer à la minutie. Mais on veut avoir sur une feuille imprimée comme du charbon - comme elle a déjà été publiée comme extrait des "points essentiels" - tout ce qu'il faudrait connaître soigneusement. Tant que cet état d'esprit régnera, on n'obtiendra rien par la voie par laquelle on doit aujourd'hui nécessairement obtenir quelque chose. Certes, je ferai prochainement paraître les "points essentiels" de telle sorte que je résumerai brièvement sur une feuille, dans une préface spéciale, ce qui est contenu dans les "points essentiels". Mais cela ne doit alors servir que comme une sorte de préparation, imprimée avant les "points essentiels", pour ainsi dire pour préparer à la lecture de l'ensemble de l'écrit. Mais celui qui croit pouvoir comprendre en encore moins de pages [que dans la préface] ce qui est nécessaire aujourd'hui, n'a justement pas de cœur pour ce qui doit réellement se passer aujourd'hui.

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Was wir zunächst erreichen müssen, ist: Wir müssen uns ent‑ schließen, dahin zu wirken, daß eingesehen wird, daß es wirklich nicht so leicht ist, mit den öffentlichen Verhältnissen zurechtzu‑ kommen. Ich habe dazumal versucht, dieses Buch zu schreiben aus den Notwendigkeiten der Zeit heraus, und ich muß sagen, für mich ist es eine bittere Pille, eine bittere Erfahrung, daß jetzt Menschen auftreten, die da fordern, man solle dasjenige, was in den «Kern‑ punkten» steht, zu einem Kohl verarbeiten und bloß auf etwa einem Bogen Papier verzapfen. Denn das wollen die Leute: Sie wollen auf einem Bogen Papier oder womöglich gar nur auf einem kurzen Flugblatt entgegennehmen, was in den «Kernpunkten» schon so kurz als möglich gesagt ist. Wenn Sie mich fragen, worin heute das Elend der Zeit liegt, dann sage ich: Es liegt gerade darin, daß man heute noch immer nach so etwas verlangt. — Man will nicht zur Gründlichkeit übergehen. Aber man will auf einem kohlartig zu‑ sammengedruckten Bogen — wie er ja auch schon als Auszug der «Kernpunkte» erschienen ist —, alles das haben, was man sorgfältig kennenlernen müßte. Solange diese Gesinnung herrscht, solange wird man nichts erreichen auf dem Wege, auf dem heute notwendig etwas erreicht werden muß. Gewiß, ich werde demnächst die «Kernpunkte» auch so erscheinen lassen, daß ich in einer besonde‑ ren Vorrede auf einem Bogen kurz dasjenige zusammenstelle, was in den «Kernpunkten» enthalten ist. Aber dann soll es nur dienen als eine Art von Vorbereitung, die den «Kernpunkten» voran‑ gedruckt ist, gewissermaßen um vorzubereiten für das Lesen der ganzen Schrift. Aber wer glaubt, er könne auf noch weniger Seiten [als in der Vorrede] dasjenige verstehen, was heute notwendig ist, der hat eben kein Herz für das, was heute wirklich geschehen muß.

C'est ce qu'il faut avant tout prendre en considération si nous prenons au sérieux ce que nous pouvons appeler la question de la propagande.

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Das ist es, was zuallererst zu bedenken ist, wenn wir es ernst meinen mit dem, was wir die Propagandafrage nennen können.

Car prenez un fait concret : notre revue "Dreigliederung des sozialen Organismus" compte jusqu'à présent quarante-neuf numéros. Quarante-neuf numéros ! Prenez ces quarante-neuf numéros, lisez-les l'un après l'autre, et vous verrez combien nous y avons rassemblé de tout ce qui est nécessaire à l'humanité de savoir sur la question de la triarticulation. Nous avons fait paraître quarante-neuf numéros. Il y a vraiment déjà tout ce qu'il faut savoir dans un premier temps. Mais on nous demande encore des renseignements sur telle ou telle question. Et que devons-nous nous dire aujourd'hui ? Nous avons en principe écrit ces quarante-neuf numéros de "Triarticulation", mais tout le matériel est provisoirement parti en fumée.

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Denn nehmen Sie die konkrete Tatsache: Unsere Zeitschrift «Dreigliederung des sozialen Organismus» hat bis jetzt neunund‑ vierzig Nummern. Neunundvierzig Nummern! Nehmen Sie diese neunundvierzig Nummern, lesen Sie sie der Reihe nach durch, und Sie werden sehen, wieviel wir da im Grunde genommen zusam­mengetragen haben von alledem, was für die Menschheit zunächst notwendig ist zu wissen über die Dreigliederungsfrage. Neunund­vierzig Nummern haben wir erscheinen lassen. Da steht wirklich schon alles drinnen, was zunächst notwendig ist zu wissen. Aber man verlangt von uns immer noch Auskunft über diese oder jene Frage. Und was müssen wir uns heute sagen? Wir haben im Grunde genommen diese neunundvierzig Nummern der «Dreigliederung» geschrieben, aber das ganze Material ist vorläufig verpufft.

Ne sommes-nous pas presque obligés de reprendre notre revue depuis le début, de faire paraître le numéro un et les numéros suivants tels qu'ils ont été publiés ? Après que beaucoup de choses soient tombées à l'eau et n'aient pas du tout pénétré dans les esprits, devrions-nous toujours trouver quelque chose de nouveau ? Eh bien, ils ne peuvent finalement pas exiger trop d'idées de notre part, les humains dehors. Ce dont il s'agit, c'est de propager effectivement l'idée de la triarticulation telle qu'elle est. Il y a bien sûr une infinité de choses qui s'y opposent, mais tout cela ne tient qu'à la volonté humaine. Il est nécessaire que les âmes s'éveillent aujourd'hui et que l'on prenne au sérieux ce dont il s'agit réellement.

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Stehen wir da nicht fast vor der Notwendigkeit, daß wir nun wie‑ derum mit unserer Zeitschrift von Anfang anfangen müssen, daß wir Nummer eins und die folgenden Nummern genauso erscheinen lassen müssen, wie sie erschienen sind? Nachdem im Grunde genommen vieles verpufft und gar nicht in die Köpfe hineingegangen ist von dem, was wir gesagt haben, soll uns immer wieder etwas Neues einfallen? Nun, gar zu viel Einfälle können sie schließlich doch nicht von uns verlangen, die Menschen draußen. Dasjenige, um was es sich handelt, wäre, zunächst die Dreigliederungsidee tatsächlich so, wie sie ist, zu propagieren. Dem steht natürlich unendlich viel entgegen, aber all dieses Viele liegt lediglich im menschlichen Willen. Es ist notwendig, daß die Seelen heute auf‑ wachen und daß man es ernst nimmt mit dem, um was es sich eigentlich handelt.

Vous voyez, il y a une question que les humains évitent continuellement aujourd'hui. C'est la question dont les "points essentiels" sont partis dès le début et sur laquelle doit reposer, en principe, toute la propagande de la triarticulation - non pas sur le plan matériel, mais en ce qui concerne l'essence de la propagande. C'est la reconnaissance de ce qu'aujourd'hui, dans la soi-disant question sociale, nous n'avons vraiment pas affaire à ce dont la plupart des humains parlent. La plupart des humains demandent en effet, en parlant de la question sociale : que doit-on faire de telle ou telle institution ? Que devrait-on mettre en place dans tel ou tel domaine ? Celui qui parle ainsi n'a absolument aucune compréhension de ce qui se passe à notre époque - pour la simple raison qu'il ne voit pas que vous pouvez faire aujourd'hui les institutions les plus brillantes et que, lorsque vous les avez faites, vous avez ensuite très vite exactement la même agitation que celle que vous aviez auparavant. Maintenant, la constitution de l'humanité est ainsi : prenez par exemple la social-démocratie majoritaire actuelle, qui a longtemps été un parti d'opposition. Au moment où ces socialistes majoritaires sont arrivés au pouvoir, le soi-disant Parti social-démocrate indépendant s'est formé. Si celui-ci arrivait au pouvoir, un nouveau parti d'opposition se formerait à son tour, les communistes. Si ces derniers arrivaient au pouvoir, il y aurait déjà un nouveau parti d'opposition. Il ne s'agit pas du tout aujourd'hui de venir avec des propositions quelconques pour des institutions particulières, mais il s'agit de ce que la question sociale est aujourd'hui une véritable question d'humanité, une question de la valeur humaine et de la conscience humaine.

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Sehen Sie, da ist eine Frage, an der sich heute die Menschen auch fortwährend vorbeidrücken. Es ist diejenige Frage, von der die «Kernpunkte» von Anfang an ausgegangen sind, auf der im Grun‑ de genommen die ganze Dreigliederungspropaganda beruhen muß — nicht sachlich, aber in bezug auf das Wesen der Propagierung. Es ist die Erkenntnis, daß wir es in der sogenannten sozialen Frage heute wahrhaftig nicht zu tun haben mit dem, wovon die meisten Menschen reden. Die meisten Menschen fragen ja, indem sie von der sozialen Frage reden: Was soll man mit dieser oder jener Institution machen? Was soll man auf diesem oder jenem Gebiet einrichten? Wer so redet, hat überhaupt kein Verständnis für das, was in unserer Zeit vorgeht — aus dem einfachen Grund nicht, weil er nicht einsieht, daß Sie heute die glänzendsten Einrichtungen ma‑ chen können und daß Sie, wenn Sie sie gemacht haben, dann hin‑ terher trotzdem sehr bald genau dieselbe Agitation haben, wie Sie sie vorher hatten. Jetzt ist die Menschheitsverfassung so: Nehmen Sie zum Beispiel die jetzige Mehrheitssozialdemokratie, die eine lange Zeit Oppositionspartei war. In dem Augenblick, wo diese Mehrheitssozialisten zur Herrschaft kamen, bildete sich die soge‑ nannte Unabhängige Sozialdemokratische Partei. Würde diese zur Herrschaft kommen, so würde sich wiederum eine neue Opposi‑ tionspartei bilden, die Kommunisten. Würden diese zur Herrschaft kommen, so würde schon wieder eine neue Oppositionspartei da sein. Es handelt sich heute gar nicht darum, mit irgendwelchen Vorschlägen zu kommen für einzelne Einrichtungen, sondern es handelt sich darum, daß die soziale Frage heute eine richtige Menschheitsfrage ist, eine Frage des Menschenwertes und des Menschheitsbewußtseins.

Et on voit plus clairement ce qu'est la question sociale quand on regarde autour de soi dans les pays où tout ne s'est pas encore effondré, mais où tout va s'effondrer prochainement. Là, il y a d'un côté les anciens cercles dirigeants.

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Und man sieht das klarer, was die soziale Frage ist, wenn man einmal Umschau hält in Ländern, in denen noch nicht alles zusam‑ mengebrochen ist, sondern erst demnächst zusammenbrechen wird. Da gibt es auf der einen Seite die ehemals führenden Kreise.

Ces cercles voient tout d'abord que toute la vie commerciale s'arrête, que des stocks énormes s'accumulent dans les entrepôts, que l'on a du mal à en tirer assez pour payer les ouvriers, et ils se font des réflexions : si les choses continuent ainsi, on ne pourra bientôt plus payer les ouvriers. Mais on ne pourra pas non plus écouler [les marchandises] que l'on a en stock dans les magasins. On voit bien tout cela, mais on se dit qu'un miracle va se produire, et que les choses vont bientôt changer. On attend ce miracle pour ne pas avoir à réfléchir à ce que l'on doit faire. De l'autre côté, il y a ceux qui tiennent un tout autre langage, les larges masses du prolétariat du monde civilisé.

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Diese Kreise sehen zunächst, daß alles Geschäftsleben stockt, daß sich in den Magazinen ungeheure Vorräte ansammeln, daß man nur noch mit Mühe soviel herausschlägt, um die Arbeiter zu bezahlen, und man macht sich Gedanken: Wenn die Sache so fortgeht, wird man die Arbeiter bald nicht mehr bezahlen können. Man wird aber auch nicht [die Waren] losschlagen können, die man in den Maga‑ zinen lagernd hat. Das alles sieht man ja, aber man denkt sich: Ein Wunder wird schon kommen, und dann wird es demnächst doch anders werden. Auf dieses Wunder wartet man, damit man nicht nötig hat nachzudenken, was man eigentlich tun soll. Auf der anderen Seite stehen diejenigen da, die eine ganz andere Sprache führen, die breiten Massen des Proletariats der zivilisierten Welt.

Les cercles dirigeants que nous venons de caractériser n'ont pas le moindre pressentiment de ce qui se passe parmi ces larges masses.

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Von dem, was unter diesen breiten Massen vorgeht, haben die eben charakterisierten führenden Kreise nicht die geringste Ahnung.

Mais il y a dans ce prolétariat une volonté, une volonté qui habille ses questions de concepts, d'idées, et au moment où celles-ci se réaliseraient, elles raseraient tout ce que nous avons de civilisation humaine, tout, tout raser, tout balayer. Et les classes dirigeantes se disent qu'elles pourront bientôt revenir à l'année 1913 ou au début de l'année 1914, pour recommencer là où elles se sont arrêtées à l'époque, et qu'alors, parmi ces larges masses, il se trouverait très volontiers des gens qui travailleraient à nouveau comme ils l'ont fait à l'époque. Non, nous n'avons pas affaire aujourd'hui à une question d'institutions, mais à une question d'humanité. Et nous devons reconnaître que, depuis très longtemps, nous n'avons pas trouvé chez les classes dirigeantes la moindre compréhension pour ce qu'est leur tâche. Oui, croyez-vous que quelque chose d'autre que ce que nous avons vécu avec horreur ici à Stuttgart, où nous avons commencé la propagande de la triarticulation, puisse se développer à partir des masses ? Voyez-vous, à deux conditions, ce que nous avons commencé en avril de l'année dernière aurait pu très bien se poursuivre - à deux conditions. La première, c'est que nous aurions réussi à gagner les larges masses du prolétariat à une conception compréhensive de la vie, sans tenir compte des dirigeants prolétariens. C'était en bonne voie. D'autre part, il se serait agi que ceux qui avaient une certaine influence au sein de la bourgeoisie nous tendent la main, nous auraient fait confiance et se seraient dit : là est une fois une tentative de construire un pont entre le prolétariat et les autres.

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Aber es ist in diesem Proletariat ein Wille vorhanden, ein Wille, der seine Fragen in Begriffe, in Ideen kleidet, und in dem Augenblick, wo diese verwirklicht werden, würden sie alles, was wir an menschlicher Zivilisation haben, zugrunderichten, alles, alles zu­grunderichten, alles hinwegfegen. Und die führenden Klassen denken sich, sie werden demnächst wieder zurückkehren können vielleicht zum Jahre 1913 oder Anfang 1914, um da wiederum an‑ zufangen, wo sie damals aufgehört haben, und dann würden sich ganz willig aus diesen breiten Massen auch die Menschen finden, die wiederum so arbeiten, wie sie dazumal gearbeitet haben. Nein, wir haben es heute nicht zu tun mit einer Frage der Institutionen, sondern mit einer Menschheitsfrage. Und wir müssen einsehen, daß wir bei den führenden Klassen schon seit langer, langer Zeit eben nicht das geringste Verständnis gefunden haben für das, was ihre Aufgabe ist. Ja, glauben Sie denn, daß aus den Massen heraus sich überhaupt etwas anderes entwickeln wird als das, was wir hier in Stuttgart, wo wir mit der Dreigliederungspropaganda begonnen haben, zu unserem Entsetzen erleben mußten? Sehen Sie, unter zwei Voraussetzungen hätte das, was wir im April vorigen Jahres begonnen haben, sehr gut seinen Fortgang nehmen können — unter zwei Voraussetzungen. Die eine wäre die gewesen, daß es gelungen wäre, ohne Berücksichtigung der prole‑ tarischen Führer die breiten Massen des Proletariats für eine ver‑ ständnisvolle Lebensauffassung zu gewinnen. Das war auf dem besten Wege. Auf der anderen Seite hätte es sich darum gehandelt, daß diejenigen, die einen gewissen Einfluß hatten innerhalb des Bürgertums, der Bourgeoisie, uns jetzt die Hand gereicht, uns Vertrauen entgegengebracht hätten und sich gesagt hätten: Da wird einmal der Versuch gemacht, eine Brücke zu bauen zwischen dem Proletariat und den anderen.

Qu'est-ce qui aurait dû se passer ? Vous pouvez vous penser que la chose n'est pas facile, car le prolétariat n'aura jamais confiance dans tous ceux qui parlent aujourd'hui comme Stresemann ou d'autres personnes de ce genre, ou qui ont l'air de lorgner de ce côté-là, quelles que soient les circonstances. Mais, mes très chers présents, nous étions sur la voie de pouvoir parler au prolétariat simplement sur la base de la raison synthétique. Et il aurait suffi que la bourgeoisie nous fasse preuve d'une telle compréhension qu'elle nous dise : "Bon, essayons de voir de quoi vous êtes capables. Nous voulons bien admettre qu'il y a parmi nous de nombreuses personnes qui ne peuvent pas gagner cette confiance, parce qu'elles l'ont perdue, mais si l'on procède ainsi, on pourra jeter un pont.

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Was hätte geschehen müssen? Sie können sich denken, daß die Sache nicht leicht ist, denn zu alle dem, was heute so redet wie Stresemann oder dergleichen Leute oder was irgendwie in dem Geruch steht, nach jener Seite hinzuschielen, zu dem wird das Proletariat unter keinen Umständen jemals Vertrauen haben. Aber, meine sehr verehrten Anwesenden, wir waren doch auf dem Wege, einfach durch Vernunftgründe zu dem Proletariat sprechen zu können. Und es wäre nur notwendig gewesen, daß uns von seiten der Bourgeoisie soviel Verständnis entgegengebracht worden wäre, daß man uns gesagt hätte: Gut, wir wollen versuchen abzuwarten, wozu ihr imstande seid. Wir wollen zugeben, daß unter uns selbst zahlreiche Leute sind, die nicht dieses Vertrauen gewinnen können, weil sie es sich verscherzt haben, aber man wird, wenn man so vorgeht, die Brücke schlagen können.

Que s'est-il passé au lieu de cela ? Les gens qui auraient dû faire preuve d'une telle compréhension se sont tenus debout, les jambes écartées, et ont déclaré : "Ce sont des gens qui nous mènent presque ou totalement vers le bolchevisme ! Ce sont des gens qui ne s'intéressent qu'au prolétariat ! - On ne pouvait pas trouver la moindre compréhension de ce côté-là. Et dans ces conditions, les dirigeants du prolétariat, avec lesquels on ne devait rien avoir à faire, pouvaient facilement nous aliéner ce prolétariat. C'est ce qui a fait échouer la chose cette fois-là.

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Was ist statt dessen geschehen? Die Leute, die solches Ver­ständnis hätten aufbringen sollen, die haben sich breitbeinig hingestellt und haben erklärt: Das sind ja Leute, die uns fast oder ganz nach dem Bolschewismus hinführen! Das sind ja Leute, die es alle nur mit dem Proletariat halten! — Nicht das geringste Verständnis konnte auf dieser Seite gefunden werden. Und unter solchen Verhältnissen konnten die Führer des Prole­tariats, mit denen man nichts zu tun haben durfte, leicht dann dieses Proletariat wiederum uns entfremden. Das ist es, was dazumal die Sache scheitern machte.

Et tout ce que nous pourrions faire en matière de propagande échouerait également si, par exemple, l'opinion suivante se répandait : "Oui, ce qui est écrit dans le journal de triarticulation est trop difficile à comprendre. Si quelqu'un me dit cela, je considère qu'il est de mon devoir de lui faire comprendre en toute courtoisie - on doit généralement être courtois avec de telles personnes - en toute courtoisie : c'est précisément parce que l'on a toujours cherché à trouver incompréhensible ce qui est issu de la pratique réelle de la vie et qui a toujours été exigé : vous devriez vous abaisser à un autre niveau pour écrire, - c'est pourquoi nous avons la misère. Et tu es le représentant de ceux qui nous ont mis dans la misère. En exigeant que l'on écrive selon la compréhension qui t'est venue à la bouche, tu te montres justement comme un parasite issu du cercle de ceux qui nous ont mis dans la situation actuelle. - Tant que nous ne serons pas en mesure - en toute courtoisie, bien sûr, s'il s'agit d'un cas particulier -, tant que nous ne serons pas en mesure de trouver suffisamment d'humains qui ont le cœur pour dire enfin : il faut qu'un nouveau matin arrive avec de nouvelles gens ; il doit être balayé tout ce qui est là de ces terribles vieux partis ; il doit naitre quelque chose de tout à fait nouveau ! - aussi longtemps tous les discours sur les moyens de propagande les plus efficaces sont tout simplement pour le chat.

19

Und auch alles das, was wir tun könnten mit Bezug auf Propa­ganda, das würde wiederum scheitern müssen, wenn zum Beispiel die Ansicht vordringen würde: Ja, was in der Dreigliederungszei­tung steht, ist ja zu schwer verständlich. Wenn mir einer das sagt, dann betrachte ich es als meine Aufgabe, ihm in aller Höflichkeit — höflich muß man ja gewöhnlich mit solchen Leuten sein —, ihm in aller Höflichkeit klarzumachen: Gerade weil man solange immer gesucht hat, das unverständlich zu finden, was aus der wirklichen Lebenspraxis heraus ist und immerfort gefordert hat: Ihr solltet auf ein anderes Niveau heruntersinken, um zu schreiben, — deshalb haben wir das Elend. Und du bist der Repräsentant derjenigen, die uns in das Elend hineingebracht haben. Indem du forderst, man solle nach dem Verständnis schreiben, das dir zum Munde gewach­sen ist, zeigst du dich eben als ein Schädling aus dem Kreise der­jenigen, die uns in die heutige Situation hineingebracht haben. — Solange wir nicht in der Lage sind — in aller Höflichkeit selbstver­ständlich, wenn es sich um einen einzelnen Fall handelt —, solange wir nicht in der Lage sind, genügend Menschen zu finden, die das Herz dazu haben, endlich zu sagen: Es muß ein neuer Morgen kommen mit neuen Leuten; es muß hinweggefegt werden alles das, was von diesen schrecklichen alten Parteien da ist; es muß etwas ganz Neues entstehen! — solange ist alles Reden über die wirksam­sten Propagandamittel einfach für die Katz.

Nous ne vivons pas aujourd'hui à une époque où les moyens mesquins s'enlisent d'une manière ou d'une autre, mais à une époque où il est urgent qu'un nombre suffisamment important d'humains parlant la même langue et ayant les mêmes idées s'engagent, et pas seulement s'enthousiasment. Je crois, mes chers présents, que certains se demandent pourquoi cela va si loin crescendo, que l'on parle avec des mots de plus en plus forts, notamment aussi de ma part. Eh bien, il y a une raison très simple à cela. Pensez donc : si l'on a pris des dispositions pour qu'une partie de l'humanité s'éveille, et si l'on remarque que de plus en plus de gens s'assoupissent doucement, alors ce que l'on a à dire augmente aussi la voix dans la même mesure, parce que l'on a le besoin instinctif de vaincre le besoin de sommeil de ses semblables. Et en ce qui concerne la compréhension nécessaire des questions sociales actuelles, nous ne pouvons vraiment pas dire que le besoin de sommeil de nos semblables ait diminué ces derniers temps. Même au sein de notre mouvement, on prend les choses à l'envers. J'ai récemment tenu une conférence sur l'idée de la triarticulation, sur la nécessité de placer la vie de l'esprit sur sa propre base. On m'a répondu d'une manière extraordinairement bienveillante et bien intentionnée : Ici, chez nous, il n'est pas vraiment nécessaire de se plaindre du manque de liberté de la vie de l'esprit ; nous avons un degré élevé de liberté de la vie de l'esprit ; l'État s'immisce très peu dans ce que nous entreprenons dans le domaine du système d'école.

20

Wir leben heute nicht in einer Zeit, in der die kleinlichen Mittel irgendwie verfangen, sondern wir leben in einer Zeit, in der es dringend notwendig ist, daß eine genügend große Anzahl von Menschen von gleicher Sprache und gleichen Gedanken sich einsetzen, nicht nur sich begeistern. Ich glaube, meine verehrten Anwesenden, mancher fragt sich, warum es denn eigentlich so in crescendo geht, daß in immer stärkeren und stärkeren Worten gesprochen wird, namentlich auch von mir. Nun, das hat einen sehr ein‑ fachen Grund. Denken Sie doch nur einmal: Wenn man die Veranstaltungen dazu getroffen hat, daß ein Teil der Menschheit wach werden soll, und wenn man merkt, wie immer mehr Menschen sanft entschlummern, dann erhöht sich bei dem, was man zu sagen hat, in demselben Maße auch die Stimme, weil man das instinktive Bedürfnis hat, das Schlafbedürfnis seiner Mitmenschen zu über‑ winden. Und in bezug auf das notwendige Auffassen der sozialen Fragen der Gegenwart können wir wahrhaftig nicht sagen, daß das Schlafbedürfnis unserer Mitmenschheit in der letzten Zeit geringer geworden ist. Man faßt ja sogar innerhalb unserer Bewegung die Sache am allerallerverkehrtesten Ende an. Ich habe neulich einen Vortrag gehalten über die Idee der Dreigliederung, über die Not‑ wendigkeit, das Geistesleben auf seine eigene Basis zu stellen. Es wurde mir in einer außerordentlich gutmütigen, gutmeinenden Weise erwidert: Hier bei uns ist es eigentlich nicht nötig, daß man sich über die Unfreiheit des Geisteslebens beklagt; wir haben einen hohen Grad von Freiheit des Geisteslebens; uns spricht der Staat sehr wenig eigentlich in dasjenige hinein, was wir auf dem Gebiete des Schulwesens unternehmen.

Mes très chers présents, les gens qui parlent ainsi sont le meilleur témoignage de la nécessité de la libération de la vie de l'esprit. Car ceux qui sentent encore combien ils ne sont pas libres sont ceux dont on peut encore mieux se servir. Mais ceux qui ne sentent même plus à quel point ils ne sont pas libres, qui considèrent les idées de pédagogie d'État déjà instillées dans leur tête comme leur propre liberté intérieure et qui n'ont aucune idée de l'étendue de l'esclavage de la pédagogie populaire/de peuple, ceux-là sont en fait ceux qui arrêtent tout. Il faut justement pouvoir saisir la chose par le bon bout. Ceux qui prennent inconsciemment l'esclavage pour la liberté sont ceux qui ne nous permettent pas d'avancer. Il faut donc dire qu'il s'agit avant tout de reconnaître que toute compréhension mutuelle a été perdue entre les grandes masses et ceux qui, pendant longtemps, auraient eu la tâche de parler ainsi dans le monde, que ces grandes masses ne défendent pas aujourd'hui dans leurs journaux et ainsi de suite les points de vue qu'elles défendent justement. Il ne faut notamment pas croire qu'une [véritable vie de l'esprit] quelconque émane des larges masses du prolétariat.

21

Meine sehr verehrten Anwesenden, die Leute, die so sprechen, sind das beste Zeugnis dafür, wie notwendig die Befreiung des Geisteslebens ist. Denn diejenigen, die noch spüren, wie unfrei sie sind, das sind die, die man noch besser brauchen kann. Diejenigen, die es aber nicht einmal mehr spüren, wie unfrei sie sind, die die schon in ihre Köpfe hineingetrichterten staatspädagogischen Ideen für ihre eigene innere Freiheit halten und keine Ahnung haben, wie weit die volkspädagogische Sklaverei geht, das sind diejenigen, die eigentlich alles aufhalten. Man muß die Sache eben gerade am rech­ten Ende fassen können. Diejenigen, die unbewußt Sklaverei für Freiheit halten, das sind diejenigen, die uns natürlich nicht vor­wärtskommen lassen. Und so muß man sagen: Es handelt sich darum, vor allen Dingen einzusehen, daß alles gegenseitige Ver­ständnis verlorengegangen ist zwischen den breiten Massen und denjenigen, die durch lange Zeiten hindurch die Aufgabe gehabt hätten, so zu sprechen in der Welt, daß diese breiten Massen heute nicht in ihren Zeitungen und so weiter diejenigen Ansichten ver­treten, die sie eben vertreten. Man darf namentlich nicht glauben, daß irgendein [wirkliches Geistesleben] aus der breiten Masse des Proletariats kommt.

L'autre jour, à la Pentecôte, j'ai lu un journal socialiste dans un autre pays. On y trouvait les articles les plus curieux sur la Pentecôte, où tout, tout était rejeté de l'esprit et où il était indiqué que le seul esprit était celui qui sortait des larges masses. Par ces articles de Pentecôte d'un journal social-démocrate aux accents bolcheviques, on se sent tellement transposé [dans une image] qu'on se dit : maintenant, je devrais intercepter quelque part cet esprit qui s'élève comme une fumée des larges masses. - Oui, mes très chers présents, si l'on s'apprête à penser, et encore moins à saisir quoi que ce soit de cet esprit des masses, on a quand même le sentiment que c'est une superstition bien pire que celle qui voit dans chaque buisson, dans chaque arbre, un démon, un elfe ou quelque chose comme ça. Les humains modernes n'ont aucune idée des formes de superstition dans lesquelles ils vivent en réalité. Et où cela nous mène-t-il finalement ? Vous voyez, cela revient à dire que les humains sont tout à fait trop à l'aise pour penser à la manière dont une nouvelle vie de l'esprit doit réellement être construite. Vous voyez, on a pu le constater à fond depuis des décennies. Si l'on vient aux humains avec la supposition que maintenant une nouvelle vie de l'esprit doit être construite, oui, on trouve en tout cas des humains qui se décident, en plus de ce qu'ils font d'habitude dans la vie, à se consacrer à ce nouveau mouvement spirituel pour l'après-midi du dimanche ou pour la soirée des branches ou pour le moment où ils lisent des livres anthroposophiques. Mais qu'ils chercheraient un lien entre ce nouveau mouvement spirituel et ce qu'ils font sinon dans la vie, ils ne peuvent quand même pas décider.

22

Ich habe neulich zu Pfingsten in einem anderen Lande eine so­zialistische Zeitung gelesen. Da standen die kuriosesten Pfingst­artikel, da wurde alles, alles vom Geist abgewiesen und darauf hin­gewiesen, daß der einzige Geist derjenige sei, der aus den breiten Massen herauskomme. Durch diese Pfingstartikel einer sozial­demokratischen Zeitung mit bolschewistischem Anstrich fühlt man sich so [in ein Bild] versetzt, daß man sich sagt: Jetzt sollte ich irgendwo abfangen diesen Geist, der da wie ein Rauch aufsteigt aus den breiten Massen. — Ja, meine sehr verehrten Anwesenden, wenn man sich dann anschickt, irgend etwas nur zu denken, geschweige denn zu erfassen von diesem Geist der breiten Massen, dann hat man doch das Gefühl: Das ist ein viel schlimmerer Aberglaube als jener Aberglaube, der in jedem Strauche, in jedem Baum irgend­einen Dämon oder eine Elfe oder dergleichen sieht. Die modernen Menschen haben ja keine Ahnung, in welchen Formen des Aber­glaubens sie eigentlich in Wirklichkeit leben. Und worauf kommt das denn schließlich hinaus? Sehen Sie, es kommt darauf hinaus, daß die Menschen durchaus zu bequem sind, daran zu denken, wie ein neues Geistesleben wirklich gebaut werden muß. Sehen Sie, das hat man nun seit Jahrzehnten gründlich erleben können. Kommt man dann an die Menschen heran mit der Zumutung, daß jetzt ein neues Geistesleben gebaut werden muß, ja, dann findet man allen­falls Menschen, welche sich entschließen, daß sie außer dem, was sie sonst im Leben treiben, noch für den Sonntagnachmittag oder für den Zweigabend oder für die Zeit, in der sie gerade anthroposophische Bücher lesen, sich widmen dieser neuen Geistesbewegung. Aber daß sie einen Zusammenhang suchen würden zwischen dieser neuen Geistesbewegung und demjenigen, was sie sonst im Leben treiben, dazu können sie sich doch nicht entschließen.

Mais il y a aussi beaucoup, beaucoup d'autres humains qui viennent et disent : "Oui, ce que tu veux là, au fond, c'est ce que veulent aussi les meilleurs catholiques et les meilleurs évangéliques ; il y avait un pasteur qui parlait en chaire dans un sens tout à fait anthroposophique ; au fond, tout ce que tu veux là, on le trouve aussi ici et là. - Les gens qui veulent faire des compromis au point de laisser l'anthroposophie se fondre dans ce à quoi les humains sont habitués, on les trouve déjà en très grand nombre. Les humains qui, face à ce qui doit être voulu, précisément dans le sens de l'exposé public d'hier, rendent hommage au principe : "Lave-moi la fourrure, mais ne me mouille pas d'une goutte" - ces personnes sont particulièrement nombreuses aujourd'hui. Et tant que nous n'aurons pas la possibilité d'amener dans le plus grand nombre possible d'esprits la conscience qu'une nouvelle vie spirituelle est avant tout nécessaire - une vie spirituelle pénétrante -, nous n'avancerons pas. Lorsque nous aurons cette nouvelle vie de l'esprit, lorsque nous ne serons plus obligés de lutter contre les intellectuels incompréhensifs, alors nous aurons à nouveau quelque chose qui pourra parler aux humains de telle sorte que la parole puisse produire des faits sociaux.

23

Aber auch zahlreich, ganz zahlreich sind die anderen Menschen, die da kommen und sagen: Ja, was du da willst, das wollen ja im Grunde genommen die besseren Katholiken und die besseren Evangelischen auch; da war ein Pastor, der hat von der Kanzel ganz im anthroposophischen Sinne gesprochen; im Grunde genommen findet man alles das, was du da willst, auch da und dort. — Die Leute, die Kompromisse schließen wollen bis zu dem Grade, daß sie eigentlich die Anthroposophie untergehen lassen möchten in dasjenige, was die Menschen gewohnt sind, die findet man schon sehr zahlreich. Die Menschen, die gegenüber dem, was gewollt werden muß, gerade im Sinne des gestrigen öffentlichen Vortrages, doch auch dem Grundsatz huldigen: «Wasch mir den Pelz, aber mach mich nicht einen Tropfen naß» — diese Menschen sind heute ganz besonders zahlreich. Und solange wir nicht die Möglichkeit gewinnen, in möglichst viele Köpfe hinein das Bewußtsein zu brin‑ gen, daß vor allen Dingen ein neues Geistesleben notwendig ist — ein Geistesleben, das durchgreifend ist —, solange kommen wir nicht vorwärts. Wenn wir dieses neue Geistesleben haben, wenn wir nicht mehr genötigt sind, zu kämpfen mit den unverständigen Intellektuellen, dann werden wir wiederum etwas haben, was sprechen kann zu den Menschen so, daß das Sprechen soziale Tat‑ sachen bewirken kann.

Mes très chers présents, les humains devraient seulement une fois se faire une représentation de l'effet que peut avoir la parole. Vous voyez aujourd'hui dans tout le monde civilisé entier, pour autant qu'il soit accessible, si vous voyagez en train ou en voiture, des villages et des villes partout, et dans ces villages et ces villes, vous voyez des églises, des églises qui ont été construites. Toutes ces églises n'existaient pas il y a encore peu de temps. Au cours des premiers siècles de notre ère chrétienne, il y avait tout autre chose dans cette Europe aujourd'hui parsemée d'églises. Et ils étaient peu nombreux à l'époque à s'avancer parmi les humains, mais parmi une humanité plus fraîche, moins endormie, et ces quelques-uns ont fait en sorte, par leurs paroles, que l'Europe ait aujourd'hui cette forme. Si les humains qui ont fait cela avaient eu le même état d'esprit que les douze chefs de nos quatorze partis, il n'y aurait certainement même pas eu une douzaine d'églises construites. C'est pourtant la force intérieure de l'esprit qui doit créer les faits sociaux. Mais cette force intérieure de l'esprit doit alors être portée par des humains qui ont vraiment le courage de la porter. Et aujourd'hui, nous sommes confrontés au fait que l'ancienne vie de l'esprit, qui a été fondée autrefois dans son contenu, ne peut se maintenir que par des mesures de force, par des préjugés, par l'habitude, mais qu'au fond, si les humains sont intérieurement vrais et honnêtes, elle ne peut pas être maintenue, qu'elle doit être remplacée par une nouvelle vie spirituelle ; nous ne pouvons pas avancer autrement qu'en la remplaçant par une nouvelle vie de l'esprit. Chaque sorte de compromis est aujourd'hui une impossibilité. Et tant que l'on n'envisage pas qu'il est nécessaire de remplacer toutes ces vieilles choses par quelque chose de tout à fait nouveau, mais qui développe à partir de l'esprit la force d'un façonnement social, nous n'avancerons pas. C'est pourquoi, mes très chers présents, je considère que, dans un certain sens, comme de signification très subordonnée si on s'entretient ainsi ou ainsi sur les petits moyens de propagation, si on le fait ainsi ou ainsi, - tout peut être très bon ou très mauvais d'un certain point de vue. Ce n'est pas de cela qu'il s'agit, mais il s'agit - ce que j'ai exprimé à maintes reprises dans notre revue de triarticulation - de trouver un nombre suffisamment important d'humains qui est décidé à défendre courageusement nos idées, qui sont décidées à ne pas revenir encore et encore avec le ronron de l'ancien.

24

Meine sehr verehrten Anwesenden, die Menschen sollten sich nur einmal die Vorstellung machen, was das Wort für eine Wirkung haben kann. Sie sehen heute über die ganze zivilisierte Welt hin, soweit sie zugänglich ist, wenn Sie in der Eisenbahn oder im Auto fahren, überall Dörfer und Städte, und in diesen Dörfern und Städten sehen Sie Kirchen, Kirchen, die gebaut worden sind. Diese Kirchen waren alle nicht da vor einer gar nicht zu langen Zeit. In den ersten Jahr‑ hunderten unserer christlichen Zeitrechnung war in diesem heute mit Kirchen besäten Europa etwas ganz anderes da. Und wenige wa‑ ren es damals, die unter die Menschen getreten sind, allerdings unter eine frischere, weniger schlafende Menschheit, und diese wenigen, die haben es aus ihren Worten heraus bewirkt, daß heute Europa diese Gestalt hat. Hätten die Menschen, die das bewirkt haben, die‑ selbe Gesinnung gehabt etwa, wie sie diese Dutzendführer unserer sämtlichen vierzehn Parteien haben -- es wären ganz gewiß vielleicht nicht einmal ein Dutzend Kirchen gebaut worden. Es ist doch die innere Kraft des Geistes, welche die sozialen Tatsachen schaffen muß. Aber dann muß diese innere Kraft des Geistes eben getragen sein von Menschen, die wirklich den Mut haben, sie zu tragen. Und heute stehen wir einmal vor der Tatsache, daß das alte Geistesleben, das dazumal begründet worden ist in seinem Inhalte, sich nur auf‑ rechterhalten kann durch Gewaltmaßregeln, durch Vorurteile, durch Gewohnheit, daß es aber im Grunde genommen, wenn die Menschen innerlich wahr und ehrlich sind, nicht aufrechterhalten werden kann, daß es ersetzt werden muß durch ein neues Geistes‑ leben; wir kommen gar nicht anders vorwärts als dadurch, daß wir es ersetzen durch ein neues Geistesleben. Jede Art des Kompromisses ist heute eine Unmöglichkeit. Und ehe man nicht einsieht, daß es notwendig werden muß, an die Stelle all dieser alten Dinge etwas ganz Neues zu setzen, das aber vom Geiste heraus die Kraft zur sozialen Gestaltung entwickelt, eher kommen wir nicht weiter. Daher, meine sehr verehrten Anwesenden, betrachte ich es in einem gewissen Sinne als von sehr untergeordneter Bedeutung, ob man sich über die kleinen Mittel der Propagierung so oder so unterhält, ob man es so oder so macht, — es kann alles von einem gewissen Standpunkte aus sehr gut oder spottschlecht sein. Darum handelt es sich nicht, sondern darum handelt es sich — was ich immer wieder und wieder­um in unserer Dreigliederungszeitschrift ausgesprochen habe —, daß wir eine genügend große Anzahl von Menschen finden, welche unsere Ideen mutvoll zu vertreten entschlossen sind, welche ent­schlossen sind, nicht immer wieder und wiederum mit dem Schlendrian des Alten zu kommen.

Maintenant, mes très chers présents, nous sommes au milieu de fondations qui sont justement regroupées sous ce "jour à venir". Ce qui me frappe le plus, c'est que des humains bien intentionnés viennent toujours dire : "Oui, en fait, il faut faire les choses tout autrement, il faut nommer un spécialiste, il faut nommer un praticien. - C'est la chose la plus désolante que l'on puisse vivre lorsqu'on cède à une telle demande. Car il ressort en réalité d'une telle demande que l'on tente d'implanter à nouveau chez nous l'ancienne gabegie non pratique. Il ne s'agit pas de transplanter les anciens soi-disant praticiens dans notre institution, mais d'être clairs : ceux qui, dans un domaine quelconque, ont aujourd'hui la meilleure réputation en sachant appliquer l'ancienne routine, sont les moins utiles pour nous. Et ceux qui sont les plus utiles sont ceux qui sont prêts à accomplir un nouveau travail à partir de leur initiative la plus immédiate et la plus intime, et qui ne se font pas d'illusions sur ce qu'ils ont appris dans les anciennes conditions. Si nous n'abandonnons pas cette idée préconçue de ce qui est encore issu des anciennes conditions, nous ne pourrons en aucun cas avancer. C'est ce que nous devons examiner aujourd'hui. Et pour finir, je vous dis : propageons avant tout ce qui a été tenté de créer depuis plus d'un an. Il ne faut pas toujours essayer d'être super intelligent, en voulant seulement transformer l'ancien pour lui donner une autre forme, en se léchant les doigts - pardonnez-moi l'expression - de son intelligence, et en pensant : ils commencent tout de manière non pratique, là doit être fait ceci ou cela.

25

Jetzt, meine sehr verehrten Anwesenden, stehen wir mitten drin‑ nen in Gründungen, die eben zusammengefaßt sind unter diesem «Kommenden Tag». Was mir dabei am meisten auffällt, ist, daß doch immer wieder gutmeinende Menschen kommen und sagen: Ja, eigentlich muß man das ganz anders machen, da mußt du einen Fachmann berufen, da mußt du einen Praktiker berufen. — Es ist das Jammervollste, was man erlebt, wenn man dann einmal einem solchen Ansinnen nachgibt. Denn aus solchem Ansinnen geht eigentlich hervor, daß versucht wird, den alten unpraktischen Schlendrian auch wieder zu uns hineinzuverpflanzen. Nicht darum handelt es sich, daß wir die alten sogenannten Praktiker in unsere Institution hineinverpflanzen, sondern daß wir uns klar sind: Die‑ jenigen, die auf irgendeinem Gebiet unter Umständen den besten Ruf heute haben, indem sie die alte Routine zu handhaben wußten, sind für uns am wenigsten zu gebrauchen. Und diejenigen sind am besten zu gebrauchen, die bereit sind, neue Arbeit zu leisten aus unmittelbarster, innerster Initiative heraus, und die sich nichts einbilden auf dasjenige, was sie aus den alten Verhältnissen heraus gelernt haben. Ohne daß wir ablegen diese Einbildung auf das, was noch aus den alten Verhältnissen herausgeholt ist, ohne das kommen wir auf keinen Fall weiter. Das ist es, was wir heute durchschauen müssen. Und schließlich sage ich Ihnen: Propagieren wir vor allen Dingen dasjenige, was nun wirklich seit mehr als Jahresfrist versucht worden ist zu schaffen. Man sollte nicht immerfort versuchen, superklug zu sein, indem man doch nur das Alte umbiegen will, um es in irgendeine andere Form zu bringen, und sich dabei — verzeihen Sie den Ausdruck — die Finger ableckt, wie gescheit man ist, und glauben: die fangen alles unpraktisch an, da muß das oder das gemacht werden.

Que l'on essaie seulement une fois [de se tenir devant les yeux] ce que signifie le fait que quarante-neuf numéros de la Dreigliederungszeitung sont partis en fumée. Pourquoi sont-ils partis en fumée ? En réalité, le journal de triarticulation devrait être aujourd'hui au point que nous puissions la faire paraître chaque jour comme journal quotidien. Pourquoi dis-je cela ? Parce qu'en fait, je dois me tenir aujourd'hui au même point de vue qu'en avril et mai de l'année dernière, lorsque nous avons commencé cette affaire. Croyez-vous que cela aurait été une tournure de parole, aurait été une phrase, que j'aurai conclu un grand nombre de discours à l'époque par ces mots ? Qu'on se décide à quelque chose avant qu'il ne soit trop tard ! - À l'époque, il s'agissait de reconnaître le moment correct pour certaines choses. Aujourd'hui, il est tout simplement trop tard pour beaucoup de choses. Aujourd'hui, nous ne pouvons évidemment pas avancer sur les voies que nous avons empruntées à l'époque pour tenter tout ce qui était possible. Aujourd'hui, il ne s'agit pas du tout de nous engager dans une discussion avec tous les vieux boutiquiers, qu'il s'agisse de confessions ou de partis. Aujourd'hui, il s'agit de nous tenir fermement sur le terrain de ce que nous avons à dire et de le faire passer dans le plus grand nombre possible de têtes. Autrement, nous n'avancerons pas. Car il est justement devenu tout simplement trop tard pour beaucoup de choses. Et il sera peut-être bientôt trop tard pour maintes de choses qui peuvent encore se faire, notamment pour la diffusion de nos idées, si nous nous préoccupons toujours de nouveau et à nouveau seulement de quelque chose d'accessoire et que nous n'allons pas à la chose principale : diffuser nos idées.

26

Man versuche nur einmal, [sich vor Augen zu halten,] was es heißt, daß neunundvierzig Nummern der Dreigliederungszeitung verpufft sind. Warum sind sie verpufft? In Wirklichkeit müßte heute die Dreigliederungszeitung soweit sein, daß wir sie jeden Tag als Tageszeitung erscheinen lassen könnten. Warum sage ich das? Weil ich tatsächlich auch heute auf dem gleichen Standpunkte ste‑ hen muß wie im April und Mai vorigen Jahres, als wir diese Sache begonnen haben. Glauben Sie, es wäre eine Redewendung gewesen, es wäre ein Phrase gewesen, daß ich eine große Anzahl von Reden dazumal mit den Worten geschlossen habe: Man entschließe sich zu irgend etwas, bevor es zu spät ist! — Dazumal handelte es sich darum, daß man für gewisse Dinge den richtigen Zeitpunkt zu erkennen hatte. Für viele Dinge ist es heute einfach zu spät. Heute können wir auf den Wegen, auf denen wir dazumal alles mögliche versuchten, selbstverständlich nicht weiterkommen. Es handelt sich heute gar nicht darum, daß wir uns irgendwie noch einlassen auf eine Diskussion mit all den alten Ladenhütern, seien es die der Bekenntnisse, seien es die der Parteien. Heute handelt es sich dar­um, daß wir ganz fest auf dem Boden desjenigen stehen, was wir zu sagen haben und es in möglichst viele Köpfe hineinbringen. Anders kommen wir nicht vorwärts. Denn es ist für vieles eben einfach zu spät geworden. Und es wird auch unter Umständen recht bald zu spät sein für manches, was noch geschehen kann, namentlich für die Verbreitung unserer Ideen, wenn wir immer wieder und wie­derum nur auf irgendwelche Nebensachen bedacht sind und nicht auf die Hauptsache gehen: auszubreiten unsere Ideen.

J'ai dit tout à l'heure : ce que nous avons fondé comme le Jour qui vient ne peut être au fond qu'un substitut insatisfaisant. Pourquoi donc ? Parce que nous ne nous faisons pas d'illusions sur le fait que nous pouvons être pratiques sans nous appuyer sur des actes pratiques. Nous essayons d'être actifs sur le plan économique, mais les gens viennent et nous demandent : "Oui, comment doit-on aménager un magasin d'épices pour qu'il s'intègre le mieux possible dans l'organisme social triarticulé ? — Certes, nous voulons fonder des entreprises économiques dans le Jour qui vient, mais il s'agit là de ce qu'on les saisisse pratiquement. Et comment devrait-on aujourd'hui saisir la chose pratiquement, si l'on doit se dire : Si je gère une certaine sorte d'entreprises, ainsi je dois, afin de pouvoir gérer rationnellement, avoir aussi un autre groupe d'entreprises - par exemple, pour un certain groupe d'entreprises industrielles, je dois avoir un certain groupe d'entreprises agricoles. Oui, pouvez-vous alors faire cela ? Tout cela est donc impossible aujourd'hui. L'État vous rend donc impossible de prendre une telle disposition pratique. Le pouvoir de l'État est si grand aujourd'hui. Il ne s'agit pas d'un manque de pratique, mais d'une violence qui rend la chose impossible.

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Ich sagte vorhin: Das, was wir begründeten als den Kommenden Tag, das kann ja im Grunde genommen nur ein unbefriedigendes Surrogat sein. Warum denn? Weil wir eben uns keine Illusionen vormachen, daß wir praktisch sein können, ohne auf praktische Taten uns zu stützen. Wir versuchen, wirtschaftlich tätig zu sein, aber da kommen dann die Leute und fragen einen: Ja, wie muß man denn einen Gewürzkrämerladen einrichten, damit er sich möglichst gut in den dreigliedrigen sozialen Organismus hineinstellt? -- Ge­wiß, wir wollen in dem Kommenden Tag wirtschaftliche Unter­nehmungen begründen, aber da handelt es sich darum, daß man sie wirklich praktisch anfaßt. Und wie sollte man heute praktisch die Sache anfassen, wenn man sich sagen muß: Wirtschafte ich mit einer bestimmten Sorte von Unternehmungen, so muß ich, damit ich da rationell wirtschaften kann, auch eine andere Gruppe von Unternehmungen haben — zum Beispiel zu einer bestimmten Gruppe von industriellen Unternehmungen muß ich eine bestimmte Gruppe von landwirtschaftlichen Unternehmungen haben. Ja, können Sie denn das? Das ist ja heute alles unmöglich. Der Staat macht es Ihnen ja unmöglich, eine solche praktische Einrichtung zu treffen. So groß ist heute ja die Gewalt des Staates. Nicht darum handelt es sich, daß Unpraxis vorliegt, sondern daß Gewalt auf der anderen Seite die Sache unmöglich macht.

C'est pourquoi les personnes qui se tiennent maintenant effectivement dans un domaine quelconque de la vie économique ne devraient vraiment pas s'entretenir aujourd'hui de questions secondaires/subordonnées, mais plutôt de la manière dont les différentes professions/états sociaux économiques, les associations économiques viennent absolument à se détacher de ce qu'est l'État politique, comment elles peuvent s'en dégager/éplucher vers dehors. Tant que les techniciens, par exemple, tant que telle ou telle gens ne pensent qu'à prendre des dispositions qui s'intègrent le mieux dans la vie étatique actuelle, nous n'avancerons pas. Nous avancerons en premier lorsqu'on en discutera de comment nous en sortir ? Comment fonder une vie de l'économique vraiment libre, où l'on n'organise pas d'en haut vers en bas, mais où l'on est associé, où les états professionnels se rattachent objectivement aux états professionnels ? Le tout premier b.a.-ba de la triarticulation n'est même pas encore intégré dans les discussions pratiques, mais on continue toujours à faire du charabia et à parler en tenant compte des conditions actuelles. Mais toutes ces discussions ne mènent à rien aujourd'hui. Défendons-nous contre les gens qui ne cessent de répéter : "Qu'en est-il de ceci et de cela ? - Nous ne commencerons à pouvoir parler raisonnablement synthétiquement que lorsque nous serons un peu plus avancés dans la triarticulation, lorsque nous serons vraiment si impliqués dans cette propagande en faveur de la triarticulation qu'un nombre suffisamment important d'humains actif dans l'économie le sauront : Nous ne pouvons absolument rien dire de synthétiquement raisonnable tant que nous continuons à calculer que la vie de l'économie nous est faite par des institutions étatiques. Ce n'est que dans la mesure où l'on se trouve à l'intérieur d'une vie de l'économie libre, qui n'a rien à faire avec la politique, que l'on peut parler raisonnablement synthétiquement - avant cela, c'est un non-sens. De même, on ne peut pas parler de réformes de la vie de l'esprit tant qu'on n'est pas clair à soi qu'on ne peut absolument pas commencer à s'entretenir là-dessus avant de se tenir dans une organisation spirituelle libre. On doit au moins être conscient que tant que l'on se trouve dans une organisation spirituelle qui dépend de l'État, on doit dire des bêtises/du non-sens, on ne peut pas réformer.

28

Daher sollten diejenigen Menschen, die nun tatsächlich auf ir‑ gendeinem Gebiete des wirtschaftlichen Lebens stehen, doch heute wahrhaftig nicht über untergeordnete Fragen sich unterhalten, sondern sie sollten sich darüber unterhalten, wie die verschiedenen wirtschaftlichen Berufsstände, die wirtschaftlichen Assoziationen überhaupt loskommen von dem, was politischer Staat ist, wie sie sich aus ihm herausschälen können. Solange zum Beispiel die Techniker, solange diese und jene Leute nichts anderes denken, als Ein‑ richtungen zu treffen, die am besten hineinpassen in das gegenwär‑ tige Staatsleben, solange kommen wir keinen Schritt weiter. Erst dann kommen wir vorwärts, wenn darüber diskutiert wird: Wie kommen wir los? Wie gründen wir ein wirklich freies Wirtschaftsleben, in dem nicht organisiert wird von oben herunter, sondern assoziiert wird, wo sich Berufsstände an Berufsstände sachlich angliedern? Es ist ja noch nicht einmal das allererste ABC von der Dreigliederung in den praktischen Diskussionen drinnen, sondern immer wieder wird unter der Rücksichtnahme auf die gegenwärti‑ gen Verhältnisse weiter gequacksalbert und herumgeredet. Aber all dieses Herumreden führt zu nichts heute. Erwehren wir uns der Leute, die immer wieder und wiederum sagen: Wie ist es denn mit dem und jenem? — Wir werden erst anfangen, vernünftig reden zu können, wenn wir ein Stück weiter sind in der Dreigliederung, wenn wir wirklich so drinnenstehen in dieser Propaganda für die Dreigliederung, daß eine genügend große Anzahl von wirtschaftenden Menschen wissen: Wir können überhaupt nichts Vernünftiges reden, solange wir noch immer darauf kalkulieren, daß uns das Wirtschaftsleben durch Staatseinrichtungen gemacht wird. Nur in dem Maße, in dem man drinnensteht in einem freien Wirtschaftsleben, das nichts zu tun hat mit Politik, kann man erst vernünftig reden -- vorher ist es Unsinn. Ebenso kann man nicht über Reformen des Geisteslebens sprechen, solange man sich nicht klar ist, daß man überhaupt nicht anfangen kann, darüber sich zu unterhalten, ehe man nicht in einer freien geistigen Organisation drinnen‑ steht. Man muß sich wenigstens bewußt sein: Solange man in einer geistigen Organisation drinnen ist, die vom Staate abhängt, solange muß man Unsinn reden, solange kann man nicht reformieren.

Vous voyez, on touche là du doigt le point essentiel. Il ne s'agit pas de petites choses, mais de grandes choses. Et plus on le comprendra, plus on obtiendra de résultats dans le domaine de la pratique de la vie.

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Sehen Sie, damit ist scharf der Punkt bezeichnet, auf den es an‑ kommt. Es handelt sich nicht um Kleinigkeiten, sondern um Gro‑ ßigkeiten. Und je mehr man das einsehen wird, desto mehr wird man gerade auf dem Gebiete der Lebenspraxis erreichen.

Vous direz : qu'avons-nous maintenant si une telle philippique est tenue sur la question de savoir comment nous devrions faire de la propagande ? Mais si vous réfléchissez à ce que j'ai dit, vous trouverez quand même que tant que l'on s'entretient, même dans nos cercles, de la plus petite façon et manière de la propagande - j'aimerais appeler cela une propagande "à vingt-sept kreutzers", comme on dit en Autriche, parce qu'on y avait créé des magasins où chaque article était vendu pour vingt-sept kreuzers -, nous n'avancerons pas. Nous avancerons alors en premier lorsque nous aurons le cœur et le sens pour les grandes forces motrices, car ce sont ces grandes forces motrices dont il s'agit aujourd'hui.

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Sie werden sagen: Was haben wir nun, wenn eine solche Philippika gehalten wird über die Frage, wie sollen wir Propaganda treiben? Aber wenn Sie überlegen, was ich gesagt habe, so werden Sie doch finden, daß, solange man sich auch in unseren Kreisen unterhält über die kleinste Art und Weise der Propaganda — ich möchte das nennen eine «Siebenundzwanzig Kreuzer»-Propaganda, wie man in Österreich sagt, weil man dort einmal Geschäfte gegründet hatte, wo jeder Artikel für siebenundzwanzig Kreuzer zu haben war —, solange werden wir nicht weiterkommen. Wir werden dann erst weiterkommen, wenn man Herz und Sinn hat für die großen, treibenden Kräfte, denn auf diese großen, treibenden Kräfte kommt es heute an.

Maintenant, mes très chers présents, j'ai déjà beaucoup parlé, en vain, pour dire que ce dont il s'agit, ce sont les grandes forces motrices. Mais je ne me lasserai pas d'être à nouveau principalement hostile à tout ce qui, aujourd'hui, aimerait faire des compromis et se fondre dans la mesquinerie. Je ne me lasserai pas d'insister encore et encore sur la nécessité d'amener aujourd'hui les grandes questions mouvant le monde à la compréhension des masses les plus larges. C'est pourquoi je me sens toujours obligé de tenir les conférences publiques dans le même style qu'hier et de défier tous les gens super intelligents qui disent qu'il faut parler de manière plus compréhensible aux grandes masses. Ordinairement, ils ne pensent qu’à eux-mêmes, à leur propre niveau. Je défendrai toujours la vision que les humains qui parlent ainsi sont tout de suite les nuisibles, ce sont eux que nous devons surmonter.

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Nun, meine sehr verehrten Anwesenden, ich habe schon vieles vergeblich geredet in der Richtung hin, daß es auf die großen, trei‑ benden Kräfte ankommt. Aber ich werde nicht müde werden, doch in der Hauptsache wiederum ablehnend zu sein gegen alles das‑ jenige, was heute Kompromisse schließen und im Kleinlichen aufgehen möchte. Ich werde nicht müde werden, immer wieder und wiederum hinzuweisen darauf, wie es notwendig ist, heute die großen weltbewegenden Fragen wirklich zum Verständnis der breite‑ sten Massen zu bringen. Deshalb fühle ich mich auch immer genötigt, die öffentlichen Vorträge in dem Stile zu halten wie gestern und zu trotzen all den superklugen Leuten, die sagen, man müßte verständlicher zur großen Masse reden. Sie meinen damit gewöhnlich nur sich selbst, ihr eigenes Niveau. Ich werde immer die Anschauung vertreten: die Menschen, die so reden, das sind gerade die Schädlinge, das sind die, die wir überwinden müssen.

Et pour cela, nous devons venir à avoir le courage de nous dire : oui, quelque chose de tout à fait nouveau doit être fondé. Comme je l'ai écrit récemment dans notre revue, les anciens partis n'existent plus, ils ne sont plus que des mensonges et des phrases, composés de gens qui, parce qu'ils ne savent rien de nouveau, se drapent dans les slogans des anciens partis. L'ensemble des rouages [des partis], y compris ces derniers jours, prouve justement à quel point une nouveauté est nécessaire dans une relation la plus radicale.

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Und dazu müssen wir kommen, den Mut zu haben, uns zu sagen: Ja, es muß etwas ganz Neues begründet werden. Es ist so, wie ich neulich in unserer Zeitschrift geschrieben habe, daß die alten Parteien im Grunde genommen gar nicht mehr da sind, daß sie nur noch als Lüge und Phrase da sind und aus Leuten bestehen, die, weil sie nichts Neues wissen, mit den Schlagworten der alten Parteien sich drapieren. Das ganze [Parteien-]Getriebe, auch der letzten Tage, beweist gerade, wie sehr in radikalster Beziehung ein Neues notwendig ist.

Après les explications de Rudolf Steiner, différentes personnalités prennent la parole pour discuter et poser des questions :

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Nach den Ausführungen von Rudolf Steiner melden sich verschiedene Persönlichkeiten mit Diskussionsbeiträgen und Fragen zu Wort:

Siegfried Dorfner : Ce qui s'est joué ces derniers jours le montre clairement : ce qui vient des partis n'est rien d'autre que des absurdités mesquines. Ce qu'il faut, c'est une critique fondamentale de toute la politique menée jusqu'à présent par les partis. Il s'agit de propager la vérité. À cet égard, l'attitude intransigeante des jésuites est remarquable. Ils le proclament : même si de nombreux croyants se détournent de l'Église, l'important est que pas une seule vérité ne se perde. Ce qui importe aux jésuites, c'est le maintien des vérités, rien d'autre. Ne faudrait-il pas adopter une attitude similaire à l'égard de la propagation de la triarticulation ? On ne peut pas compter sur la pensée des humains ; il n'y a pas de pensée dans les masses. Ainsi doit donc être trouvée une voie à partir de la vie. On doit parler aux humains qui se tiennent devant la machine. On peut compter sur leur confiance, mais seulement tant qu'on est soi-même dans la même classe.


Siegfried Dorfner: Was sich da in den letzten Tagen abgespielt hat, macht es offenkundig: Was von den Parteien kommt, ist nichts als kleinlicher Unsinn. Nötig ist eine grundsätzliche Kritik der ganzen bisherigen Politik der Parteien. Es geht um die Propagierung des Wahrhaftigen. In dieser Beziehung ist die kompromißlose Haltung der Jesuiten bemerkenswert. Die verkünden: Auch wenn noch so viele Gläubige sich von der Kirche abwenden, so ist doch das Wichtige, daß nicht eine einzige Wahrheit ver­lorengeht. Nur auf die Aufrechterhaltung der Wahrheiten kommt es den Jesuiten an, auf nichts anderes sonst. Müßte man nicht auch in bezug auf die Propagierung der Dreigliederung eine ähnliche Haltung einnehmen? Man kann ja nicht mit dem Denken der Menschen rechnen; in den Massen ist kein Denken vorhanden. So muß irgendwie aus dem Leben heraus ein Weg gefunden werden. Man muß zu den Menschen, die an der Maschine stehen, sprechen. Man kann auf ihr Vertrauen zählen, aber nur solange man selber in der gleichen Klasse steht.

M. Roser : L'effet ne va effectivement que de l'humain vers l'humain. Les humains ne veulent pas lire la pensée de la triarticulation dans un journal ; ils veulent l'apprendre à partir de relations personnelles. Il y a maintenant un an, on s'efforçait de réaliser l'idée de la triarticulation. Si quelqu'un a échoué à l'époque, c'est la classe bourgeoise ; elle est responsable de l'échec des efforts de triarticulation. On ne peut pas blâmer les circonstances ; ce sont toujours les humains qui échouent.

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Herr Roser: Die Wirkung geht tatsächlich nur vom Menschen zum Men­schen. Die Menschen wollen den Dreigliederungsgedanken nicht in einer Zeitung lesen; sie wollen ihn aus persönlichen Beziehungen heraus erfah­ren. Es ist jetzt ein Jahr her, da bemühte man sich um die Verwirklichung der Dreigliederungsidee. Wenn damals jemand versagte, so war es die bür­gerliche Klasse; sie ist dafür verantwortlich, daß die Dreigliederungsbemü­hungen fehlschlugen. Man kann nicht den Verhältnissen die Schuld geben; sondern es sind immer die Menschen, die versagen.

Un participant à la discussion : Quelle est la position de M. Dr Steiner, quelle est la position de la triarticulation par rapport au syndicalisme ?


Ein Diskussionsteilnehmer: Wie stellt sich Herr Dr. Steiner, wie stellt sich die Dreigliederung zum Syndikalismus?

Un autre participant à la discussion : Je voudrais demander comment M. Steiner conçoit que la triarticulation puisse continuer à se répandre à partir de l'organisation "Le jour qui vient" ?


Ein anderer Diskussionsteilnehmer: Ich möchte fragen, wie es von Herrn Dr. Steiner gedacht ist, daß von der Organisation «Der Kommende Tag» aus die Dreigliederung weiter um sich greifen kann?

Georg Herberg : tout d'abord, la question de la propagande correcte. On doit élaborer des propositions de solutions pratiques du point de vue de la triarticulation, par exemple sur la question de l'habillement et du logement, afin que le peuple ait un moyen d'action pratique. Ce sont en fait les architectes du gouvernement, les ingénieurs diplômés, qui sont responsables de la résolution de la question du logement. Mais un autre problème important se pose : il s'agit de la disproportion entre les techniciens et les juristes qui règne dans notre société. Les juristes occupent les positions les plus importantes ; ils sont déterminants pour les décisions politiques. C'est d'eux que viennent les mots qui résonnent, c'est d'eux que vient le discours édifiant. Ce qui est représenté par les juristes et ce qui est représenté par les techniciens doit converger. Le circuit entre la production, la circulation et la consommation des marchandises doit en effet être fermé ; et c'est le technicien qui est responsable du domaine de la production. Pour pouvoir défendre correctement les intérêts et les tâches des techniciens dans la société, une "association académique des techniciens" devrait être appelée.

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Georg Herberg: Zunächst zur Frage der richtigen Propaganda. Man muß praktische Lösungsvorschläge aus der Sicht der Dreigliederung ausarbeiten, zum Beispiel zur Kleidungs- und Wohnungsfrage, damit das Volk eine praktische Handhabe hat. Für die Lösung der Wohnungsfrage sind eigent­lich die Regierungsbaumeister, die Diplomingenieure verantwortlich. Aber da stellt sich ein anderes wichtiges Problem: Es ist das Mißverhältnis zwi­schen Technikern und Juristen, das in unserer Gesellschaft herrscht. Die Juristen nehmen die führenden Stellungen ein; sie sind maßgebend für die politischen Entscheide. Von ihnen kommen die klangvollen Worte, von ihnen ertönt das erbauliche Sagen. Das, was von den Juristen, und das, was von den Technikern repräsentiert wird, muß zusammenwachsen. Der Kreislauf zwischen Erzeugung, Verkehr und Verbrauch der Waren muß ja auch geschlossen sein; und es ist der Techniker, der für das Gebiet der Erzeugung zuständig ist. Um die Interessen und Aufgaben der Techniker in der Gesellschaft richtig wahrnehmen zu können, müßte ein «Akademi­kerbund für Techniker» ins Leben gerufen werden.

Robert Wolfgang Wallach : Il est fondamentalement déprimant qu'il y ait absolument une question de propagande en rapport avec la triarticulation. Nous devrions pourtant porter cette idée de manière si vivante en nous que nous pourrions agir directement sur les humains, simplement en nous adressant à l'humain dans l'humain. Le balayeur a besoin du maître de maison, et le maître de maison a besoin du balayeur ; tous deux dépendent l'un de l'autre. Il ne devrait donc plus arriver que le balayeur regarde le maître de maison de travers et vice versa.

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Robert Wolfgang Wallach: Es ist im Grunde deprimierend, daß es im Zusammenhang mit der Dreigliederung überhaupt eine Propagandafrage gibt. Wir müßten diese Idee doch so lebendig in uns tragen, daß wir un­mittelbar zu den Menschen wirken könnten, einfach dadurch, daß wir den Mensch im Menschen ansprechen. Der Straßenkehrer braucht den Haus­herrn, und der Hausherr braucht den Straßenkehrer; beide sind aufeinander angewiesen. Es sollte deshalb nicht mehr vorkommen, daß der Straßen­kehrer den Hausherrn scheel ansieht und umgekehrt.

Rudolf Steiner : mes très chers présents ! Dans cette discussion, on a malheureusement trop peu parlé de l'idée de triarticulation proprement dite, mais seulement de maintes autres choses.

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Rudolf Steiner: Meine sehr verehrten Anwesenden! Es ist in dieser Diskussion leider allzuwenig gesprochen worden über die eigentliche Dreigliederungsidee, sondern nur über manches andere.

J'aimerais revenir un peu sur l'idée de la triarticulation et sur ce qui s'y rapporte, en prenant quelques questions qui ont été traitées et en revenant à nouveau à l'exposé.

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Ich möchte doch ein wenig zurückführen auf die Dreigliederungs‑ idee und auf das, was damit zusammenhängt, indem ich einzelne Fragen, die behandelt worden sind, herausgreife und dadurch wiederum auf den Vortrag zurückkommen werde.

Ainsi, la question a été posée de savoir comment je me positionne par rapport au syndicalisme ou comment la triarticulation se positionne par rapport à cela.

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So ist die Frage gestellt worden, wie ich mich zum Syndikalis‑ mus stelle oder wie die Dreigliederung sich dazu stellt.

Voyez-vous, nous avons essayé - en vérité - de nous positionner par rapport aux courants les plus divers. Moi-même, je devrais encore dire aujourd'hui ce que j'ai souvent dit sur le syndicalisme, que donc dans certains cercles syndicalistes, vit une conscience de combien le rassemblement des différents états professionnels, des différentes branches professionnelles, et ainsi de suite, donc la pensée syndicale peut être un certain chemin, au moins dans la vie de l'économie, pour venir à quelque chose de fructueux. Je veux bien reconnaître absolument tout cela, par exemple aussi que le syndicalisme se tient dans un rapport moins servile à la pensée d'État que, par exemple, le socialisme marxiste ordinaire. Cela aussi, je veux absolument le reconnaître et je l'ai souvent reconnu. Seulement j'aimerais dire que toutes ces orientations - je ne dis pas du présent - toutes ces orientations n'appartiennent pas au présent, mais au passé, et qu'elles n'empiètent sur le présent que parce que les gens qui s'appelaient ainsi [selon une telle orientation] ne peuvent absolument pas réapprendre. On peut dire qu'en fait, tous les modèles de partis ont déjà perdu leur signification par rapport aux circonstances actuelles. Seuls les humains qui appartenaient autrefois à ces choses, qui sont caractérisées par ce modèle de parti, ne se sont pas encore accommodés de se désigner par autre chose que par [les noms des] anciens modèles de parti. Voyez-vous, cela avait un certain sens jusqu'en 1914 que les gens se désignent par un tel nom, par exemple comme aujourd'hui encore Monsieur von Heydebrand s'appelle "et la Lasa" et ainsi de suite. Mais aujourd'hui, cela n'a plus de sens. Ainsi, s'accrocher à de telles choses passées, comme l'est le syndicalisme, n'a plus vraiment de signification aujourd'hui.

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Sehen Sie, wir haben versucht — wahrhaftig — uns zu den ver‑ schiedensten Strömungen zu stellen. Ich selbst würde auch heute noch dasjenige sagen müssen, was ich oftmals über den Syndikalismus gesagt habe, daß ja in gewissen syndikalistischen Kreisen ein Bewußtsein davon lebt, wie sehr der Zusammenschluß der einzelnen Berufsstände, der einzelnen Berufszweige und so weiter, also der syndikalistische Gedanke, ein gewisser Weg sein kann, wenigstens im Wirtschaftsleben zu einem Fruchtbaren zu kommen. Alles das will ich durchaus anerkennen, zum Beispiel auch, daß der Syndikalismus in einem weniger sklavischen Verhältnis zum Staatsgedanken steht als zum Beispiel der gewöhnliche marxistische Sozialismus. Auch das will ich durchaus anerkennen und habe es oftmals anerkannt. Allein ich möchte sagen: All diese Richtungen -- ich sage nicht der Gegenwart — all diese Richtungen gehören ja nicht der Gegenwart, sondern der Vergangenheit an und ragen nur deshalb noch in die Gegenwart hinein, weil die Leute, die sich früher so [nach irgendeiner solchen Richtung] genannt haben, durchaus nicht umlernen können. Man kann sagen, eigentlich haben schon die ganzen Parteischablonen ihre Bedeutung gegenüber den Verhältnissen der Gegenwart verloren. Nur die Menschen, die früher zu diesen Dingen gehörten, die durch diese Parteischablone charakterisiert werden, sie haben sich noch nicht dazu bequemt, sich mit etwas anderem zu bezeichnen als mit [den Namen der] alten Parteischablonen. Sehen Sie, es hatte einen gewissen Sinn bis zum Jahre 1914, daß sich die Leute mit einem solchen Namen benennen, wie sich zum Beispiel heute noch Herr von Heydebrand «und der Lasa» nennt und so weiter. Aber heute hat es keinen Sinn mehr. So hat auch heute das Festhalten an solchen vergangenen Dingen, wie der Syndikalismus ist, keine rechte Bedeutung mehr.

Et tant que l'on a pu tenter d'atteindre les humains dont on pouvait croire que le cerveau était encore assez "mou" pour dépasser ces vieux schémas de parti, on l'a fait. Mais il faut apprendre quelque chose des circonstances. Et aujourd'hui, il est vraiment urgent que l'on apprenne quelque chose des circonstances. Et je dois donc dire qu'aujourd'hui, je ne ressens plus du tout la violence de la question "Comment me positionner par rapport au syndicalisme", mais je vous explique : J'ai essayé de me positionner par rapport au syndicalisme, c'est-à-dire de trouver au sein du syndicalisme des gens qui seraient capables de comprendre la triarticulation à travers un cerveau encore "mou" - mais cela aussi a été en vain. C'est pourquoi doit être parlé ainsi aujourd'hui - comme je l'ai fait ce soir - qu'il s'agit de se tenir sur le sol ferme de la triarticulation et de ne pas se préoccuper de l'autre.

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Und solange der Versuch gemacht werden konnte, an die Menschen heranzukommen, von denen man glauben konnte, daß ihr Gehirn noch «weich» genug ist, um über diese alten Parteischablonen hinwegzukommen, solange ist er gemacht worden. Aber man muß da von den Verhältnissen etwas lernen. Und heute ist es wirklich dringend notwendig, daß man von den Verhältnissen etwas lernt. Und so muß ich sagen, ich empfinde heute gar nicht mehr die Gewalt der Frage «Wie stelle ich mich zum Syndikalismus?», sondern ich erkläre Ihnen: Ich habe versucht, mich auch zum Syndi‑ kalismus zu stellen, das heißt innerhalb des Syndikalismus Leute zu finden, die fähig wären, durch ein noch «weiches» Gehirn die Dreigliederung zu begreifen — aber auch das war vergeblich. Daher muß heute so geredet werden -- wie ich es heute Abend getan habe —, daß es sich darum handelt, auf dem festen Boden der Drei‑ gliederung zu stehen und sich nicht zu kümmern um das andere.

Car il s'agit aujourd'hui de trouver un nombre suffisamment grand d'humains qui comprennent la triarticulation, qu'elles viennent de tel ou tel camp, du syndicaliste ou d'un autre, cela nous est tout à fait égal. Aujourd'hui, nous ne nous préoccupons plus de savoir comment la triarticulation se positionne par rapport aux syndicalistes, mais nous attendons de voir comment les syndicalistes veulent se positionner par rapport à la triarticulation. Au cours de l'année écoulée, nous avons appris que tout le reste est vain, et aujourd'hui, seul celui qui peut apprendre quelque chose peut agir.

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Denn es handelt sich heute darum, daß wir eine genügend große Anzahl von Menschen finden müssen, die die Dreigliederung verstehen; ob sie nun aus diesem oder jenem Lager kommen, aus dem syndikalistischen oder aus einem anderen, das ist uns ganz gleichgültig. Wir kümmern uns heute nicht mehr darum, wie die Drei‑ gliederung zu den Syndikalisten steht, sondern wir warten es ab, wie sich die Syndikalisten zur Dreigliederung stellen wollen. Im Verlauf des letzten Jahres haben wir gelernt, daß alles andere etwas Vergebliches ist, und heute kann nur derjenige wirken, der etwas lernen kann.

La question a ensuite été posée de savoir comment il est possible de concevoir que la triarticulation puisse se répandre à partir de l'organisation "Le jour qui vient".

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Dann ist die Frage gestellt worden, wie es gedacht ist, daß von der Organisation «Der Kommende Tag» aus die Dreigliederung weiter um sich greifen kann.

Je vous prie donc, justement pour une telle question, de considérer que l'idée de la triarticulation est, dans toute sa conception, quelque chose de tout à fait pratique et qu'elle ne baigne pas dans un quelconque brouillard bleu, mais qu'il s'agit de quelque chose de concret. Le 'jour qui vient' a été créé parce que l'on s'est rendu compte qu'au cours du XIXe siècle, le système bancaire actuel était devenu un élément nuisible à notre vie de l'économie. J'ai également attiré l'attention sur ce point lors de ma dernière présence à une soirée d'étude. J'ai montré que depuis le premier tiers du XIXe siècle environ, l'argent joue dans la vie économique de la civilisation moderne un rôle semblable à celui des concepts abstraits dans notre pensée, qu'il a peu à peu effacé toute aspiration concrète, qu'il se pose comme un voile occultant sur ce qui doit s'exprimer dans les forces économiques. Et c'est pourquoi il est aujourd'hui nécessaire de fonder quelque chose qui ne soit pas purement une banque, mais qui concentre les forces économiques de telle sorte qu'elles soient à la fois une banque et une économie concrète. Il est donc nécessaire de fonder quelque chose qui regroupe l'économie vraiment concrète et l'organisation de ces branches économiques, ainsi que sinon la vie de l'économie est regroupée dans une banque, mais sans tenir compte des conditions économiques, seulement de manière abstraite. Cela signifie qu'ici dans le 'jour qui vient', il sera pratiquement tenté de surmonter les dommages causés par le système monétaire.

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Da bitte ich Sie doch, gerade bei einer solchen Einzelfrage ins Auge zu fassen, daß die Dreigliederungsidee ihrer ganzen Anlage nach etwas durchaus Praktisches ist und nicht in irgendeinem blauen Nebeldunst schwimmt, sondern daß es sich um etwas Konkretes handelt. Der Kommende Tag ist gegründet worden, weil eingesehen worden ist, daß das heutige, gewöhnliche Bankwesen im Laufe des 19. Jahrhunderts allmählich ein schädigendes Element geworden ist in unserem Wirtschaftsleben. Darauf habe ich bei meiner letzten Anwesenheit auch an einem Studienabend hingewiesen. Ich habe gezeigt, daß etwa seit dem ersten Drittel des 19. Jahrhunderts das Geld im Wirtschaftsleben der modernen Zivilisation eine ähnliche Rolle spielt wie die abstrakten Begriffe in unserem Denken, daß es allmählich ausgelöscht hat alles konkrete Streben, daß es wie ein verdeckender Schleier sich hinüberlegt über das, was sich in wirtschaftlichen Kräften ausleben muß. Und daher entsteht heute die Notwendigkeit, etwas zu begründen, was nicht bloß eine Bank ist, sondern was die wirtschaftlichen Kräfte so konzentriert, daß sie zu gleicher Zeit Bank sind und zu gleicher Zeit im Konkreten wirtschaften. Also es besteht die Notwendigkeit, etwas zu begründen, was zusammenfaßt wirklich konkretes Wirtschaften und die Organisation dieser Wirtschaftszweige, so wie sonst in einer Bank das Wirtschaftsleben zusammengefaßt wird, aber ohne auf wirtschaftliche Verhältnisse Rücksicht zu nehmen, nur in abstrakter Weise. Das heißt, es wird hier im Kommenden Tag praktisch versucht, zu überwinden die Schäden des Geldwesens.

Nous faisons l'expérience que aujourd'hui que toutes sortes de gens, Gesell et d'autres - il y a donc d'étranges "compagnons" de la vie - danser alentour et parler de l'argent libre. Ce sont des utopistes. Ce sont des abstracteurs. Ce dont il s'agit, c'est que l'on arrive, par une connaissance de la vie pratique, à savoir où en fait reposent les dommages. Et un dommage repose dans ce que le système bancaire a pris la forme économique qu'il a aujourd'hui. Dans la vie économique, le système bancaire est aujourd'hui comme les pensées sont dans la vie de l'âme d'un humain qui transforme tout en abstractions et qui ne se préoccupe pas des choses concrètes individuelles auxquelles on a affaire, mais qui transforme tout en hautes abstractions. L'humain qui transforme tout en hautes abstractions — et c'est le cas de la plupart des humains actuels -, un tel humain ne parvient jamais à une véritable saisie de la réalité. Vous voyez, vous pouvez aujourd'hui entendre de telles abstractions chaque dimanche dans chaque chaire. De telles abstractions, avec lesquelles les gens se sentent si bien parce qu'ils peuvent rêver de la vie le temps d'un dimanche après-midi, n'ont plus rien à voir avec la vie. Et ce qui est pour la vie de l'âme individuelle l'abstraction dépourvue d'essence qui se réfugie haut dans un nid de coucou dans les nuages, est pour la vie économique le système bancaire qui se vit uniquement dans l'argent.

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Wir erleben es heute, daß allerlei Leute, Gesell und andere — es gibt ja sonderbare «Gesellen» des Lebens — heute herumtanzen und vom freien Gelde reden. Das sind Utopisten. Das sind Abstraktlinge. Um was es sich handelt, ist, daß man durch eine Erkenntnis des praktischen Lebens darauf kommt, wo eigentlich die Schäden liegen. Und ein Schaden liegt darin, daß sich das Bankwesen wirt‑ schaftlich so gestaltet hat, wie es heute ist. Im wirtschaftlichen Leben steht heute das Bankwesen so drinnen, wie die Gedanken im Seelenleben eines Menschen drinnenstehen, der alles gleich in Abstraktionen umsetzt und der sich nicht um einzelne konkrete Dinge kümmert, mit denen man es zu tun hat, sondern alles in hohe Abstraktionen umsetzt. Der Mensch, der alles in hohe Abstraktionen umsetzt -- und das sind die meisten heutigen Menschen —, ein solcher Mensch kommt niemals zu einer wirklichen Erfassung der Wirklichkeit. Sehen Sie, solche Abstraktionen können Sie heute an jedem Sonntag auf jeder Kanzel hören. Solche Abstraktionen, bei denen sich die Leute, weil sie sich herausträumen können aus dem Leben für einen Sonntagnachmittag, so ungeheuer wohl fühlen, haben nichts mehr zu tun mit dem Leben. Und dasselbe, was für das einzelne Seelenleben die wesenlose Abstraktion ist, die sich hinauf in ein Wolkenkuckucksheim flüchtet, das ist für das wirtschaftliche Leben das bloß im Geld sich auslebende Bankwesen.

C'est pourquoi, en faisant une tentative à petite échelle - qui, nous l'espérons, grandira en une toute grande - on pouvait organiser les choses ainsi que l'on ramène dans une certaine mesure l'argent à l'économie et conduise l'économie en haut à l'argent, ainsi que l'argent soit à nouveau quelque chose qui serve à faciliter et à mettre en mouvement l'économie. De même que nos pensées ne doivent pas servir à nous élever dans des hauteurs abstraites et à nous sentir bien, mais à mettre en mouvement les faits concrets de la vie, de même il s'agit de placer l'argent dans la vie économique réelle. Nous voulons exploiter des branches économiques et non pas nous installer dans une banque et ne faire que des affaires d'argent, car les affaires d'argent sont en soi le plus grand dommage de notre vie de l'économie depuis le 19e siècle et le début du 20e siècle. Donc, avec Le jour qui vient est simplement saisie une idée pratique. Et tant que l'on n'envisagera pas qu'il s'agit ici de penser les idées de manière très pratique, jusque dans les moindres détails, on ne comprendra pas non plus la Fédération pour la triarticulation de l'organisme social.

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Deshalb konnte man, indem man einen Versuch im Kleinen machte — der hoffentlich ins ganz Große sich auswächst —, die Dinge so gestalten, daß man gewissermaßen zurückführt das Geld zur Wirtschaft und die Wirtschaft hinaufführt zum Geld, so daß das Geld wiederum etwas ist, was zur Erleichterung und zum In‑ Bewegung-Bringen des Wirtschaftens dient. Wie unsere Gedanken nicht dazu dienen sollen, uns in abstrakte Höhen zu erheben und uns wohl dabei zu fühlen, sondern dazu, daß wir die konkreten Tatsachen des Lebens in Bewegung bringen, so handelt es sich darum, daß wir das Geld hineinstellen ins wirkliche Wirtschaftsleben. Wir wollen Wirtschaftszweige betreiben und nicht uns hineinsetzen in eine Bank und nur Geldgeschäfte machen, denn Geldgeschäfte an sich sind der größte Schaden unseres Wirtschafts‑ lebens seit dem 19. Jahrhundert und dem Beginn des 20. Jahrhunderts. Also, mit dem Kommenden Tag ist einfach eine praktische Idee aufgegriffen. Und ehe man nicht einsehen wird, daß es sich hier darum handelt, Ideen ganz praktisch zu denken bis ins Einzelnste, wird man auch nicht den Bund für Dreigliederung des sozialen Organismus verstehen.

Et maintenant, j'aimerais rendre attentif sur quelque chose qui est un peu en rapport avec tout le ton que j'ai essayé de donner aujourd'hui, sur un côté que M. Dorfner a indiqué - sur les jésuites. Là, on trouve, aussi si c'est pour une cause avec laquelle je ne veux vraiment pas avoir affaire, une façon efficace de défendre/représenter les choses. Vous pouvez toujours entendre de ce côté-là : "Et si des milliers et des milliers de nos partisans tombent, si nous perdons des milliers et des milliers, cela ne nous fait rien. Cela nous ferait en premier quelque chose si nous perdions une seule vérité ! - Vous pouvez entendre encore et encore cette phrase de la part de la partie à laquelle M. Dorfner a fait allusion : que des milliers et des milliers d'adhérents tombent, mais qu'une seule vérité ne soit pas perdue. - On pourrait comprendre que là où l'on parle ainsi pour une cause avec laquelle je ne veux vraiment pas avoir affaire, il y a une façon efficace de faire de la propagande. On pourrait donc se poser sur le sol : Ce n'est rien d'avoir beaucoup de partisans, mais c'est tout de pouvoir se tenir sur le terrain de ses vérités, sans faire de compromis, sans lorgner quelque part [et penser], est-ce que tu l'auras aussi, est-ce que tu devras lui faire un peu d'ombre/beau. Il ne s'agit pas de ce genre de propagande chez la triarticulation. Là, il s'agit de gagner le plus grand nombre possible d'humains à ce que contient la triarticulation, non pas parce qu'on est amoureux de la triarticulation ou parce qu'on est borné, mais parce qu'on envisage : cela va seulement plus loin de cette manière.

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Und nun möchte ich aufmerksam machen auf etwas, was ein wenig zusammenhängt mit dem ganzen Ton, den ich heute anzuschlagen versuchte, auf eine Seite, auf die Herr Dorfner hingewiesen hat — auf die Jesuiten. Da findet man, wenn auch für eine Sache, mit der ich nun wahrhaftig nichts zu tun haben will, eine wirksame Art, die Dinge zu vertreten. Sie können immer wiederum hören von jener Seite: Und wenn Tausende und Tausende unserer An­hänger abfallen, wenn wir Tausende und Tausende verlieren, so macht uns das nichts. Es würde uns erst etwas machen, wenn wir eine einzige Wahrheit verlören! — Immer wieder und wiederum können Sie das hören von jener Seite, auf die Herr Dorfner hingewiesen hat: Mögen abfallen Tausende und Tausende von Anhän‑ gern, aber es darf nicht eine einzige Wahrheit verloren gehen. — Daß da, wo so gesprochen wird für eine Sache, mit der ich wahr‑ haftig nichts zu tun haben will, eine wirksame Art für Propaganda vorliegt, das könnte man einsehen. Also man könnte sich stellen auf den Boden: Nichts ist es, viele Anhänger zu haben, aber alles ist es, auf dem Boden seiner Wahrheiten stehen zu können, ohne Kompromißbildung, ohne irgendwo hinzuschielen [und zu denken], kriegst du den auch, mußt du dem ein bißchen schöntun. Um diese Art der Propaganda handelt es sich bei der Dreigliederung nicht. Da handelt es sich darum, möglichst viele Menschen zu gewinnen für dasjenige, was die Dreigliederung enthält — wahrhaftig nicht deshalb, weil man in die Dreigliederung verliebt ist oder weil man starrköpfig ist, sondern weil man einsieht: Nur auf diese Weise geht es weiter.

Maintenant, il n'est pas nécessaire de revenir sur ce que le Dr. Herberg a dit sur les "architectes diplômés" et les "architectes du gouvernement" dans leur disproportion par rapport aux juristes. Ce sont des choses qui ont été réglées depuis longtemps par les discussions les plus élémentaires de la fédération. Et, n'est-ce pas, il n'est pas du tout possible que, lorsque nous discutons dans l'esprit de la triarticulation, nous nous placions en quelque sorte complètement en dehors du terrain de la triarticulation. Car, voyez-vous, cela ferait tout de même une drôle d'impression si nous parlions par exemple de la libre vie de l'esprit et si nous soulevions une discussion sur la question de savoir s'il est juste de remplacer les anciennes appellations des personnes travaillant au lycée par des titres tels que "assesseur d'études" et ainsi de suite. Toutes ces questions se tiennent sur le terrain de l'ancien système étatique. Il en va de même pour les "maîtres d'ouvrage du gouvernement" ; il ne peut s'agir de la manière dont ceux-ci s'opposent aux juristes. Car dès l'instant où l'on aborde la triarticulation, on ne peut plus parler de "maîtres d'œuvre du gouvernement", mais nous nous trouvons là sur le terrain de cet État politique qui englobe, strictement démocratique, où chaque humain majeur se trouve en face de chaque autre humain majeur en tant qu'égal. Il ne peut pas s'agir de comment cet État démocratique se comporte par rapport à celui auquel devrait être donné un tel titre, et plus de ce genre. Absolument, nous devons nous habituer à entrer un peu plus dans le réel.

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Nun, es erübrigt sich wohl, auf das einzugehen, was Herr Dr. Herberg gesagt hat über «Diplombaumeister» und «Regierungsbaumeister» in ihrem Mißverhältnis zu den Juristen. Diese Dinge sind es, die durch die allerelementarsten Diskussionen des Bundes sich längst erledigt haben. Und, nicht wahr, es geht auch schon ganz und gar nicht, daß, wenn wir im Sinne der Dreigliederung diskutieren, wir gewissermaßen ganz und gar uns außerhalb des Bodens der Dreigliederung stellen. Denn sehen Sie, es würde schließlich doch auch einen sonderbaren Eindruck machen, wenn wir zum Beispiel vom freien Geistesleben sprechen und eine Dis‑ kussion aufwerfen würden, ob es denn nun richtig wäre, die alten Bezeichnungen für die am Gymnasium wirkenden Leute zu ersetzen durch Titel wie «Studienassessor» und so weiter. Das sind alles Fragen, die auf dem Boden des alten Staatswesens stehen. So ist es auch mit den «Regierungsbaumeistern»; es kann sich nicht darum handeln, wie diese den Juristen gegenüberstehen. Denn in dem Augenblick, wo man auf die Dreigliederung eingeht, kann man nicht mehr von «Regierungsbaumeistern» sprechen, sondern da stehen wir auf dem Boden jenes politischen Staates, der streng demokratisch das umfaßt, wo jeder mündige Mensch jedem anderen mündigen Menschen als gleicher gegenübersteht. Es kann sich nicht darum handeln, wie dieser demokratische Staat sich verhält zu dem, dem ein solcher Titel gegeben werden soll und dergleichen mehr. Überhaupt, wir müssen uns angewöhnen, etwas mehr in das Reelle hineinzugehen.

Voyez-vous, il y a beaucoup de choses qui vous arrivent dans la vie, et vous pouvez vous souvenir de beaucoup d'expériences. Par exemple, j'étais une fois avec une personnalité socialiste, qui était un bon socialiste, et je lui ai parlé d'un très, très haut fonctionnaire du gouvernement. Je pensais que ce très, très haut fonctionnaire était totalement incapable, que c'était un humain impossible. Et j'ai dit que je pensais que [le mieux] pour ce très haut fonctionnaire du gouvernement serait qu'il quitte son poste et devienne balayeur de rues - ce serait le métier correct pour lui. Vous auriez dû voir l'effroi de la personnalité socialiste à l'idée qu'un humain qu'elle connaissait bien doive devenir balayeur. Oui, c'était toutefois seulement une pensée, mais elle me semble indiquer plus de réalité que la pensée - pardonnez-moi - qui vient d'être exprimée : le maître de maison ne doit pas regarder le balayeur de rues de travers, et le balayeur de rues ne doit pas regarder le maître de maison de travers ! - Oui, ce n'est vraiment pas ainsi que nous résoudrons la question sociale, en ne nous regardant pas de travers. Il est vrai que dans notre ordre social actuel, le maître de maison a besoin du balayeur et le balayeur a besoin du maître de maison, mais s'ils ne se regardent pas de travers, la question sociale ne sera certainement pas résolue. Et que l'on s'imagine quelque chose ou que l'on ne s'imagine rien, ce sont finalement des questions qui n'ont vraiment rien à voir avec les faits et les réalités sérieuses de la vie actuelle. Il ne s'agit vraiment pas de faire comprendre aux humains aujourd'hui que le maître de maison a besoin du balayeur et que le balayeur a besoin du maître de maison. Nous avons toujours en arrière-plan l'idée que le balayeur doit rester balayeur et que le maître de maison doit rester maître de maison, mais qu'ils ne doivent pas se regarder de travers, ce qui est certainement plus facile pour le maître de maison que pour le balayeur. Mais je crois qu'avec toutes ces choses qui sentent un peu fort l'acide moralinique, nous n'arriverons pas aujourd'hui à une branche verte, mais qu'aujourd'hui, il ne s'agit pas seulement de ne pas se regarder de travers, mais de mettre la main à la pâte pour que les choses changent, pour que nous parvenions avant tout à trouver à nouveau une compréhension [les uns pour les autres] au-delà des classes. Et cette compréhension mènera à une transformation complète de la vie, pas seulement à un changement de regard de la méchanceté à la bonté, mais à des choses totalement différentes. Et si vous passez en revue les intentions de l'idée de la triarticulation, vous verrez qu'il en résulte en fait quelque chose à quoi l'humanité doit aspirer aujourd'hui, si elle comprend quelque chose de ce qui veut se réaliser dans l'histoire mondiale. Et c'est à de telles choses que l'on doit s'intéresser aujourd'hui, et non pas à quelque chose qui est simplement moralisateur et qui se rattache pourtant à nouveau aux anciennes formes qui s'expriment encore dans la vie sociale actuelle. Non, nous devons nous être clair aujourd'hui que nous avons besoin d'une nouvelle vie de l'esprit qui naisse du sol même de cette vie de l'esprit. Même si les choses ont été mal faites dans la mise en œuvre de la triarticulation, il faut toujours dire et redire que cette triarticulation repose sur le sol : Ce n'est qu'en repensant, en transformant les pensées et les sentiments humains jusqu'au plus profond de nous-mêmes que nous pourrons obtenir une amélioration, et rien d'autre.

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Sehen Sie, es passiert einem ja so manches im Leben, und man kann sich an so manches Erlebnis erinnern. So war ich zum Bei‑ spiel einmal mit einer sozialistischen Persönlichkeit zusammen, die ein guter Sozialist war, und ich sprach mit ihr über einen sehr, sehr hohen Regierungsbeamten. Ich hielt diesen sehr, sehr hohen Regie‑ rungsbeamten für total unfähig, für einen ganz unmöglichen Menschen. Und ich sagte, ich würde meinen, [das beste] für jenen sehr hohen Regierungsbeamten wäre eigentlich, wenn er von seinem Posten wegkäme und Straßenkehrer würde — das wäre der richtige Beruf für ihn. Sie hätten nur sehen sollen, welches Entsetzen die sozialistische Persönlichkeit erfaßte bei der Zumutung, daß nun der ihr wohlbekannte Mann Straßenkehrer werden müßte. Ja, das war ja allerdings nur ein Gedanke, aber er scheint mir auf mehr Realität hinzuweisen, als der Gedanke — verzeihen Sie schon —, der soeben ausgesprochen wurde: der Hausherr solle den Straßenkehrer nicht scheel ansehen, und der Straßenkehrer den Hausherrn nicht! — Ja, damit lösen wir die soziale Frage wahrhaftig nicht, daß wir uns nicht scheel ansehen. Es handelt sich ja wirklich darum, daß in unserer heutigen sozialen Ordnung der Hausherr den Straßenkeh‑ rer braucht und der Straßenkehrer den Hausherrn, aber wenn sie bloß sich nicht scheel ansehen, wird die soziale Frage doch wahr‑ scheinlich nicht gelöst werden. Und ob man sich auf irgend etwas was einbildet oder nichts einbildet, das sind schließlich Fragen, die wirklich mit den Sachlichkeiten und ernsten Realitäten des gegen‑ wärtigen Lebens im Grunde genommen gar nichts zu tun haben. Es handelt sich wirklich nicht darum, daß wir heute den Menschen nur klarmac aen: der Hausherr braucht den Straßenkehrer und der Straßenkehrer braucht den Hausherren. Da haben wir doch immer im Hintergrund so ein bißchen die Idee: der Straßenkehrer soll Straßenkehrer bleiben, und der Hausherr soll Hausherr bleiben, sie sollen sich nur nicht scheel ansehen, — was ja gewiß dem Hausherren leichter fallen wird als dem Straßenkehrer. Aber ich glaube, mit all diesen Dingen, die etwas stark nach Moralinsäure riechen, kommen wir heute nicht auf einen grünen Zweig, sondern heute handelt es sich nicht bloß darum, daß wir uns nicht scheel ansehen, sondern daß wir Hand anlegen, daß es anders werde, daß wir vor allen Dingen das erreichen, wiederum Verständnis [für einander] zu finden über die Klassen hinweg. Und dieses Verständnis wird zu einer ganzen Umgestaltung des Lebens führen, nicht nur zu einem Augenverdrehen von der Scheelheit zur Gradheit, sondern zu ganz anderen Dingen. Und gehen Sie durch, was intendiert ist in der Dreigliederungsidee, da werden Sie sehen, daß in der Tat heraus‑ kommt etwas, wonach sich die Menschheit heute sehnen muß, wenn sie etwas davon versteht, was sich weltgeschichtlich verwirk‑ lichen will. Und auf solche Dinge hat man heute hinzusehen, nicht auf etwas, was bloß moralisierend ist und was doch wiederum anknüpft an die alten Formen, die sich noch immer im gegenwärtigen sozialen Leben ausleben. Nein, wir müssen uns heute klar sein, daß wir ein neues Geistesleben brauchen, das aus dem Boden dieses Geisteslebens selber hervorgeht. Mag es im einzelnen bei der Durchführung der Dreigliederung noch so schlecht gemacht wor‑den sein, es muß doch immer wieder und wiederum gesagt werden, daß diese Dreigliederung auf dem Boden steht: Nur einem Um‑ denken, nur einem Umwandeln der menschlichen Gedanken und Empfindungen bis ins tiefste Innere hinein werden wir eine Besse‑ rung verdanken und nichts anderem.




 

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TROISIÈME SOIRÉE D'ÉTUDES -
Stuttgart, 9 juin 1920 -
LA PROPAGATION DE L'IDÉE DE LA TRIARTICULATION.


La précédente tentative de propager l'idée de tri-articulation. Le manque de compréhension des gens, parce qu'ils s’orientent seulement à de vieux modèles de partis. L'effet de la revue « tri-articulation de l’organisme social » est dissipé. La question sociale n’est pas une question de la transformation d’institutions particulières, mais une question d'humanité. Les raisons de l'échec du mouvement de tri-articulation de 1919. La tri-articulation est à propager ainsi, qu'elle dans autant de têtes que possible. La nécessité d'un ersatz de l'ancienne vie de l’esprit par  une nouvelle vie de l’esprit. Pourquoi le « Jour qui vient » ne peut être qu’un succédané ? Réformer vraiment, on ne le peut que sur la base des vies de l’économie et de l’esprit libérées de l'État. Sur la relation entre tri-articulation et le syndicalisme. Quelles considérations sont fichées derrière la fondation du « Jour qui vient » ? Comment l'enseignement de Silvio Gesell sur l'argent libre est à juger. Avec de l’acide moralinique on ne vient pas plus loin, mais seulement avec repenser.
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Rudolf Steiner : mes très chers présents ! Il repose bien dans la nature d'une telle soirée d'étude de ne pas faire un exposé proprement dit, mais de présenter d'abord quelques éléments aphoristiques, afin qu'une discussion aussi large que possible puisse s'ensuivre sur ce qui tient à cœur à l'un ou l'autre de nos honorables auditeurs et qui semble nécessaire dans l'intérêt de la poursuite de notre propagande en faveur de la triarticulation de l'organisme social. Il m'a été signifié qu'une question importante est maintenant celle de la manière particulière dont la propagande pour cette idée de triarticulation doit être organisée dans les temps à venir. Je n'étais pas présent lors des dernières soirées d'étude et ce que je peux dire aujourd'hui est peut-être en dehors du contexte. Mais c'est justement cette question de la propagande qui m'a été présentée comme quelque chose de très significatif.
02
Il n'est guère fructueux de parler aujourd'hui de la manière de propager la triarticulation si l'on ne fonde pas ce que l'on veut faire sur les expériences qui ont été faites jusqu'à présent. En discutant d'un tel sujet, j'aimerais quand même faire remarquer que, par rapport à la situation mondiale actuelle, il ne peut vraiment pas s'agir de la manière dont on doit penser l'une ou l'autre affaire très détaillée, notamment dans le domaine économique - on ne devrait effectivement plus s'attendre aujourd'hui à beaucoup de mesures à petite échelle. Il faut aujourd'hui comprendre qu'au fond, on ne peut obtenir quelque chose que par ce que j'appellerais une prise en compte de la grandeur. Nous avons fait d'étranges expériences avec notre propagande. Et la note fondamentale qui nous est toujours revenue de ces expériences, c'est combien il est difficile aujourd'hui, même en ces temps de détresse, d'atteindre l'âme des humains avec ce que l'on doit absolument tenir comme nécessaire sur le plan spirituel, politique et économique.
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La dernière fois, j'ai évoqué la manière dont certains plans ont échoué et comment nous avons donc été contraints de nous attaquer à certains détails qui se sont peu à peu concentrés dans notre entreprise "Le jour qui vient". Nous savons naturellement très bien que cette entreprise, si notre propagande globale pour l'idée de la triarticulation ne peut pas avoir d'effet percutant, ne peut être au fond qu'un substitut assez peu satisfaisant - et cela à tous égards. Car ce qui est particulièrement important aujourd'hui - il faut le souligner encore et encore - c'est que le plus grand nombre possible d'esprits comprenne la force porteuse de l'idée de la triarticulation. Sans un nombre suffisamment important de personnes qui comprennent vraiment cette idée de triarticulation, nous ne pouvons pas nous en sortir. Et cette compréhension se rapporte à beaucoup de choses, mes très chers présents. J'aimerais indiquer là sur quelque chose de concret.
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Vous voyez, lorsque nous avons commencé notre propagande ici, nous avons d'abord essayé de travailler dans la direction que nous venons d'indiquer, de gagner le plus grand nombre possible d'âmes compréhensives. Les questions concrètes de la vie de l'économie ont été réellement abordées. Par exemple - et pas seulement une fois, mais plusieurs fois - j'ai abordé une question très spécifique de la vie de l'économie : la question de la formation des prix. J'ai attiré l'attention sur le fait que cette question de la formation des prix est une question essentielle ; il s'agit simplement du fait que, dans le processus d'économie de peuple, certaines autres questions - même la question des salaires et autres - ne doivent pas être réglées en premier lieu, mais seulement sur la base de la question des prix. J'ai attiré l'attention sur le fait que seul un prix bien déterminé pour un article quelconque peut être considéré comme un fait sain dans la vie économique. En d'autres termes, un article donné doit pouvoir être obtenu à un prix donné à l'intérieur d'un contexte économique. Les conditions économiques doivent être réglées d'après. Le plus malsain, c'est de considérer le prix comme quelque chose qui peut être augmenté de n'importe quelle manière et de commencer ensuite à faire un tour de vis sans fin : aménager les rapports salariaux en fonction des prix qui augmentent à volonté. Si les prix augmentent, les salaires augmentent ; [si les salaires augmentent, les prix augmentent] et ainsi de suite. On prend le problème à l'envers. À l'époque, j'ai examiné cette question concrète sous l'angle de l'économie de peuple. Quelle en a été la conséquence ? Nous avions alors des réunions auxquelles ne participaient en grande partie que des prolétaires. Les cercles bourgeois se sont tenus à l'écart, car ils pensaient que nous mettions tout en place pour que cela ne plaise qu'au prolétariat. Bref, nous avons trouvé une certaine compréhension dans les cercles de prolétaires qui nous ont entendus à l'époque. Mais cette compréhension s'est complètement tarie ; les gens sont peu à peu partis. Ils ont posé comme questions leurs vieux chapeaux de boutique des schémas de parti, puis ils sont partis peu à peu. Et c'est ainsi que l'une des questions cardinales s'est tout simplement tarie.
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Je vais en prendre un exemple, on pourrait en citer beaucoup d'autres. J'ai eu récemment l'occasion de m'entretenir avec un homme d'un système d'État européen, non pas allemand, qui était très impliqué dans la vie de l'économie et qui avait le sens des affaires.
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Il en est ressorti que sa pratique d'homme d'affaires pratique l'a amené à penser que le problème le plus important auquel il faut s'attaquer est celui de la formation des prix. Oui, mes très chers présents, j'en suis convaincu : on s'en sort avec des gens qui sont à la fois des hommes d'affaires et qui pensent en même temps. Je dois avouer que jusqu'à présent, j'ai trouvé assez peu de gens de ce genre. J'ai souvent trouvé des gens d'affaires qui ne pensent pas vraiment, mais qui ont encore l'habitude de penser qu'il s'agit avant tout d'être un praticien. Et on est un praticien quand on compte sur l'État ou sur quelqu'un d'autre pour penser à notre place ; ils pensent : "Ils le feront déjà". C'est ainsi qu'on a fait en Allemagne pendant la guerre. On a pensé que les gens du Grand Quartier Général comprendraient déjà la chose. Comme je l'ai dit, j'ai trouvé peu de gens qui soient à la fois des gens d'affaires et pensent, mais si on en trouve aujourd'hui, il ne fait aucun doute que leur réflexion sur les conditions pratiques des affaires aboutit aux mêmes conclusions que celles que vous trouverez dans mes "points essentiels". Vous n'avez pas besoin de comparer mes "points essentiels" à ce qui est contenu dans les programmes des partis et de les examiner. Ces programmes des dix partis qui viennent d'être élus au Reichstag - qui sera une structure impossible - sont tous aussi inutilisables et impossibles. Il s'agit de comparer ce qui est écrit dans les "points essentiels" avec la pratique réelle de la vie, avec ce qui est effectivement nécessaire dans la vie réelle. Il faut toutefois vouloir réfléchir à cette vie réelle et ne pas se contenter d'être un prédicateur de vieux schémas et de boutiques de chapeaux. Mais ce genre de propagande ne veut pas se répandre, elle ne veut pas vraiment examiner ce qui [dans les "points essentiels"] ne pouvait bien sûr être dit que sur un certain nombre de pages, car on ne peut pas tout de suite écrire une bibliothèque entière ; elle serait encore moins lue que les "points essentiels".
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Mais au lieu de comparer ce qui est dit dans les "points essentiels" avec ce que l'on peut apprendre à l'usine en tant qu'économiste, en tant que technicien, au lieu de cela, on manipule de l'ancien, de vieux modèles et programmes de parti. Et ce qui est pratique, ce que les "points essentiels" veulent dire, au lieu d'être comparé à la pratique, est comparé à quelque chose qui se niche dans la tête de quelqu'un comme un préjugé et qui est considéré comme une pratique.
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Ce que nous devons d'abord faire, c'est nous résoudre à faire reconnaître qu'il n'est vraiment pas si facile de s'accommoder des conditions publiques. J'ai essayé à l'époque d'écrire ce livre en fonction des nécessités de l'époque, et je dois dire que pour moi, c'est une pilule amère, une expérience amère, que des humains se présentent maintenant, qui exigent que l'on transforme en choux ce qui est écrit dans les "points essentiels" et qu'on l'étale simplement sur une feuille de papier. Car c'est ce que veulent les gens : ils veulent recevoir sur une feuille de papier, ou peut-être même sur un court tract, ce qui est déjà dit aussi brièvement que possible dans les "points essentiels". Si vous me demandez quelle est la misère de notre époque, je vous répondrai qu'elle réside précisément dans le fait que l'on réclame encore ce genre de choses aujourd'hui. - On ne veut pas passer à la minutie. Mais on veut avoir sur une feuille imprimée comme du charbon - comme elle a déjà été publiée comme extrait des "points essentiels" - tout ce qu'il faudrait connaître soigneusement. Tant que cet état d'esprit régnera, on n'obtiendra rien par la voie par laquelle on doit aujourd'hui nécessairement obtenir quelque chose. Certes, je ferai prochainement paraître les "points essentiels" de telle sorte que je résumerai brièvement sur une feuille, dans une préface spéciale, ce qui est contenu dans les "points essentiels". Mais cela ne doit alors servir que comme une sorte de préparation, imprimée avant les "points essentiels", pour ainsi dire pour préparer à la lecture de l'ensemble de l'écrit. Mais celui qui croit pouvoir comprendre en encore moins de pages [que dans la préface] ce qui est nécessaire aujourd'hui, n'a justement pas de cœur pour ce qui doit réellement se passer aujourd'hui.
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C'est ce qu'il faut avant tout prendre en considération si nous prenons au sérieux ce que nous pouvons appeler la question de la propagande.
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Car prenez un fait concret : notre revue "Dreigliederung des sozialen Organismus" compte jusqu'à présent quarante-neuf numéros. Quarante-neuf numéros ! Prenez ces quarante-neuf numéros, lisez-les l'un après l'autre, et vous verrez combien nous y avons rassemblé de tout ce qui est nécessaire à l'humanité de savoir sur la question de la triarticulation. Nous avons fait paraître quarante-neuf numéros. Il y a vraiment déjà tout ce qu'il faut savoir dans un premier temps. Mais on nous demande encore des renseignements sur telle ou telle question. Et que devons-nous nous dire aujourd'hui ? Nous avons en principe écrit ces quarante-neuf numéros de "Triarticulation", mais tout le matériel est provisoirement parti en fumée.
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Ne sommes-nous pas presque obligés de reprendre notre revue depuis le début, de faire paraître le numéro un et les numéros suivants tels qu'ils ont été publiés ? Après que beaucoup de choses soient tombées à l'eau et n'aient pas du tout pénétré dans les esprits, devrions-nous toujours trouver quelque chose de nouveau ? Eh bien, ils ne peuvent finalement pas exiger trop d'idées de notre part, les humains dehors. Ce dont il s'agit, c'est de propager effectivement l'idée de la triarticulation telle qu'elle est. Il y a bien sûr une infinité de choses qui s'y opposent, mais tout cela ne tient qu'à la volonté humaine. Il est nécessaire que les âmes s'éveillent aujourd'hui et que l'on prenne au sérieux ce dont il s'agit réellement.
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Vous voyez, il y a une question que les humains évitent continuellement aujourd'hui. C'est la question dont les "points essentiels" sont partis dès le début et sur laquelle doit reposer, en principe, toute la propagande de la triarticulation - non pas sur le plan matériel, mais en ce qui concerne l'essence de la propagande. C'est la reconnaissance de ce qu'aujourd'hui, dans la soi-disant question sociale, nous n'avons vraiment pas affaire à ce dont la plupart des humains parlent. La plupart des humains demandent en effet, en parlant de la question sociale : que doit-on faire de telle ou telle institution ? Que devrait-on mettre en place dans tel ou tel domaine ? Celui qui parle ainsi n'a absolument aucune compréhension de ce qui se passe à notre époque - pour la simple raison qu'il ne voit pas que vous pouvez faire aujourd'hui les institutions les plus brillantes et que, lorsque vous les avez faites, vous avez ensuite très vite exactement la même agitation que celle que vous aviez auparavant. Maintenant, la constitution de l'humanité est ainsi : prenez par exemple la social-démocratie majoritaire actuelle, qui a longtemps été un parti d'opposition. Au moment où ces socialistes majoritaires sont arrivés au pouvoir, le soi-disant Parti social-démocrate indépendant s'est formé. Si celui-ci arrivait au pouvoir, un nouveau parti d'opposition se formerait à son tour, les communistes. Si ces derniers arrivaient au pouvoir, il y aurait déjà un nouveau parti d'opposition. Il ne s'agit pas du tout aujourd'hui de venir avec des propositions quelconques pour des institutions particulières, mais il s'agit de ce que la question sociale est aujourd'hui une véritable question d'humanité, une question de la valeur humaine et de la conscience humaine.
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Et on voit plus clairement ce qu'est la question sociale quand on regarde autour de soi dans les pays où tout ne s'est pas encore effondré, mais où tout va s'effondrer prochainement. Là, il y a d'un côté les anciens cercles dirigeants.
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Ces cercles voient tout d'abord que toute la vie commerciale s'arrête, que des stocks énormes s'accumulent dans les entrepôts, que l'on a du mal à en tirer assez pour payer les ouvriers, et ils se font des réflexions : si les choses continuent ainsi, on ne pourra bientôt plus payer les ouvriers. Mais on ne pourra pas non plus écouler [les marchandises] que l'on a en stock dans les magasins. On voit bien tout cela, mais on se dit qu'un miracle va se produire, et que les choses vont bientôt changer. On attend ce miracle pour ne pas avoir à réfléchir à ce que l'on doit faire. De l'autre côté, il y a ceux qui tiennent un tout autre langage, les larges masses du prolétariat du monde civilisé.
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Les cercles dirigeants que nous venons de caractériser n'ont pas le moindre pressentiment de ce qui se passe parmi ces larges masses.
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Mais il y a dans ce prolétariat une volonté, une volonté qui habille ses questions de concepts, d'idées, et au moment où celles-ci se réaliseraient, elles raseraient tout ce que nous avons de civilisation humaine, tout, tout raser, tout balayer. Et les classes dirigeantes se disent qu'elles pourront bientôt revenir à l'année 1913 ou au début de l'année 1914, pour recommencer là où elles se sont arrêtées à l'époque, et qu'alors, parmi ces larges masses, il se trouverait très volontiers des gens qui travailleraient à nouveau comme ils l'ont fait à l'époque. Non, nous n'avons pas affaire aujourd'hui à une question d'institutions, mais à une question d'humanité. Et nous devons reconnaître que, depuis très longtemps, nous n'avons pas trouvé chez les classes dirigeantes la moindre compréhension pour ce qu'est leur tâche. Oui, croyez-vous que quelque chose d'autre que ce que nous avons vécu avec horreur ici à Stuttgart, où nous avons commencé la propagande de la triarticulation, puisse se développer à partir des masses ? Voyez-vous, à deux conditions, ce que nous avons commencé en avril de l'année dernière aurait pu très bien se poursuivre - à deux conditions. La première, c'est que nous aurions réussi à gagner les larges masses du prolétariat à une conception compréhensive de la vie, sans tenir compte des dirigeants prolétariens. C'était en bonne voie. D'autre part, il se serait agi que ceux qui avaient une certaine influence au sein de la bourgeoisie nous tendent la main, nous auraient fait confiance et se seraient dit : là est une fois une tentative de construire un pont entre le prolétariat et les autres.
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Qu'est-ce qui aurait dû se passer ? Vous pouvez vous penser que la chose n'est pas facile, car le prolétariat n'aura jamais confiance dans tous ceux qui parlent aujourd'hui comme Stresemann ou d'autres personnes de ce genre, ou qui ont l'air de lorgner de ce côté-là, quelles que soient les circonstances. Mais, mes très chers présents, nous étions sur la voie de pouvoir parler au prolétariat simplement sur la base de la raison synthétique. Et il aurait suffi que la bourgeoisie nous fasse preuve d'une telle compréhension qu'elle nous dise : "Bon, essayons de voir de quoi vous êtes capables. Nous voulons bien admettre qu'il y a parmi nous de nombreuses personnes qui ne peuvent pas gagner cette confiance, parce qu'elles l'ont perdue, mais si l'on procède ainsi, on pourra jeter un pont.
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Que s'est-il passé au lieu de cela ? Les gens qui auraient dû faire preuve d'une telle compréhension se sont tenus debout, les jambes écartées, et ont déclaré : "Ce sont des gens qui nous mènent presque ou totalement vers le bolchevisme ! Ce sont des gens qui ne s'intéressent qu'au prolétariat ! - On ne pouvait pas trouver la moindre compréhension de ce côté-là. Et dans ces conditions, les dirigeants du prolétariat, avec lesquels on ne devait rien avoir à faire, pouvaient facilement nous aliéner ce prolétariat. C'est ce qui a fait échouer la chose cette fois-là.
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Et tout ce que nous pourrions faire en matière de propagande échouerait également si, par exemple, l'opinion suivante se répandait : "Oui, ce qui est écrit dans le journal de triarticulation est trop difficile à comprendre. Si quelqu'un me dit cela, je considère qu'il est de mon devoir de lui faire comprendre en toute courtoisie - on doit généralement être courtois avec de telles personnes - en toute courtoisie : c'est précisément parce que l'on a toujours cherché à trouver incompréhensible ce qui est issu de la pratique réelle de la vie et qui a toujours été exigé : vous devriez vous abaisser à un autre niveau pour écrire, - c'est pourquoi nous avons la misère. Et tu es le représentant de ceux qui nous ont mis dans la misère. En exigeant que l'on écrive selon la compréhension qui t'est venue à la bouche, tu te montres justement comme un parasite issu du cercle de ceux qui nous ont mis dans la situation actuelle. - Tant que nous ne serons pas en mesure - en toute courtoisie, bien sûr, s'il s'agit d'un cas particulier -, tant que nous ne serons pas en mesure de trouver suffisamment d'humains qui ont le cœur pour dire enfin : il faut qu'un nouveau matin arrive avec de nouvelles gens ; il doit être balayé tout ce qui est là de ces terribles vieux partis ; il doit naitre quelque chose de tout à fait nouveau ! - aussi longtemps tous les discours sur les moyens de propagande les plus efficaces sont tout simplement pour le chat.
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Nous ne vivons pas aujourd'hui à une époque où les moyens mesquins s'enlisent d'une manière ou d'une autre, mais à une époque où il est urgent qu'un nombre suffisamment important d'humains parlant la même langue et ayant les mêmes idées s'engagent, et pas seulement s'enthousiasment. Je crois, mes chers présents, que certains se demandent pourquoi cela va si loin crescendo, que l'on parle avec des mots de plus en plus forts, notamment aussi de ma part. Eh bien, il y a une raison très simple à cela. Pensez donc : si l'on a pris des dispositions pour qu'une partie de l'humanité s'éveille, et si l'on remarque que de plus en plus de gens s'assoupissent doucement, alors ce que l'on a à dire augmente aussi la voix dans la même mesure, parce que l'on a le besoin instinctif de vaincre le besoin de sommeil de ses semblables. Et en ce qui concerne la compréhension nécessaire des questions sociales actuelles, nous ne pouvons vraiment pas dire que le besoin de sommeil de nos semblables ait diminué ces derniers temps. Même au sein de notre mouvement, on prend les choses à l'envers. J'ai récemment tenu une conférence sur l'idée de la triarticulation, sur la nécessité de placer la vie de l'esprit sur sa propre base. On m'a répondu d'une manière extraordinairement bienveillante et bien intentionnée : Ici, chez nous, il n'est pas vraiment nécessaire de se plaindre du manque de liberté de la vie de l'esprit ; nous avons un degré élevé de liberté de la vie de l'esprit ; l'État s'immisce très peu dans ce que nous entreprenons dans le domaine du système d'école.
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Mes très chers présents, les gens qui parlent ainsi sont le meilleur témoignage de la nécessité de la libération de la vie de l'esprit. Car ceux qui sentent encore combien ils ne sont pas libres sont ceux dont on peut encore mieux se servir. Mais ceux qui ne sentent même plus à quel point ils ne sont pas libres, qui considèrent les idées de pédagogie d'État déjà instillées dans leur tête comme leur propre liberté intérieure et qui n'ont aucune idée de l'étendue de l'esclavage de la pédagogie populaire/de peuple, ceux-là sont en fait ceux qui arrêtent tout. Il faut justement pouvoir saisir la chose par le bon bout. Ceux qui prennent inconsciemment l'esclavage pour la liberté sont ceux qui ne nous permettent pas d'avancer. Il faut donc dire qu'il s'agit avant tout de reconnaître que toute compréhension mutuelle a été perdue entre les grandes masses et ceux qui, pendant longtemps, auraient eu la tâche de parler ainsi dans le monde, que ces grandes masses ne défendent pas aujourd'hui dans leurs journaux et ainsi de suite les points de vue qu'elles défendent justement. Il ne faut notamment pas croire qu'une [véritable vie de l'esprit] quelconque émane des larges masses du prolétariat.
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L'autre jour, à la Pentecôte, j'ai lu un journal socialiste dans un autre pays. On y trouvait les articles les plus curieux sur la Pentecôte, où tout, tout était rejeté de l'esprit et où il était indiqué que le seul esprit était celui qui sortait des larges masses. Par ces articles de Pentecôte d'un journal social-démocrate aux accents bolcheviques, on se sent tellement transposé [dans une image] qu'on se dit : maintenant, je devrais intercepter quelque part cet esprit qui s'élève comme une fumée des larges masses. - Oui, mes très chers présents, si l'on s'apprête à penser, et encore moins à saisir quoi que ce soit de cet esprit des masses, on a quand même le sentiment que c'est une superstition bien pire que celle qui voit dans chaque buisson, dans chaque arbre, un démon, un elfe ou quelque chose comme ça. Les humains modernes n'ont aucune idée des formes de superstition dans lesquelles ils vivent en réalité. Et où cela nous mène-t-il finalement ? Vous voyez, cela revient à dire que les humains sont tout à fait trop à l'aise pour penser à la manière dont une nouvelle vie de l'esprit doit réellement être construite. Vous voyez, on a pu le constater à fond depuis des décennies. Si l'on vient aux humains avec la supposition que maintenant une nouvelle vie de l'esprit doit être construite, oui, on trouve en tout cas des humains qui se décident, en plus de ce qu'ils font d'habitude dans la vie, à se consacrer à ce nouveau mouvement spirituel pour l'après-midi du dimanche ou pour la soirée des branches ou pour le moment où ils lisent des livres anthroposophiques. Mais qu'ils chercheraient un lien entre ce nouveau mouvement spirituel et ce qu'ils font sinon dans la vie, ils ne peuvent quand même pas décider.
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Mais il y a aussi beaucoup, beaucoup d'autres humains qui viennent et disent : "Oui, ce que tu veux là, au fond, c'est ce que veulent aussi les meilleurs catholiques et les meilleurs évangéliques ; il y avait un pasteur qui parlait en chaire dans un sens tout à fait anthroposophique ; au fond, tout ce que tu veux là, on le trouve aussi ici et là. - Les gens qui veulent faire des compromis au point de laisser l'anthroposophie se fondre dans ce à quoi les humains sont habitués, on les trouve déjà en très grand nombre. Les humains qui, face à ce qui doit être voulu, précisément dans le sens de l'exposé public d'hier, rendent hommage au principe : "Lave-moi la fourrure, mais ne me mouille pas d'une goutte" - ces personnes sont particulièrement nombreuses aujourd'hui. Et tant que nous n'aurons pas la possibilité d'amener dans le plus grand nombre possible d'esprits la conscience qu'une nouvelle vie spirituelle est avant tout nécessaire - une vie spirituelle pénétrante -, nous n'avancerons pas. Lorsque nous aurons cette nouvelle vie de l'esprit, lorsque nous ne serons plus obligés de lutter contre les intellectuels incompréhensifs, alors nous aurons à nouveau quelque chose qui pourra parler aux humains de telle sorte que la parole puisse produire des faits sociaux.
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Mes très chers présents, les humains devraient seulement une fois se faire une représentation de l'effet que peut avoir la parole. Vous voyez aujourd'hui dans tout le monde civilisé entier, pour autant qu'il soit accessible, si vous voyagez en train ou en voiture, des villages et des villes partout, et dans ces villages et ces villes, vous voyez des églises, des églises qui ont été construites. Toutes ces églises n'existaient pas il y a encore peu de temps. Au cours des premiers siècles de notre ère chrétienne, il y avait tout autre chose dans cette Europe aujourd'hui parsemée d'églises. Et ils étaient peu nombreux à l'époque à s'avancer parmi les humains, mais parmi une humanité plus fraîche, moins endormie, et ces quelques-uns ont fait en sorte, par leurs paroles, que l'Europe ait aujourd'hui cette forme. Si les humains qui ont fait cela avaient eu le même état d'esprit que les douze chefs de nos quatorze partis, il n'y aurait certainement même pas eu une douzaine d'églises construites. C'est pourtant la force intérieure de l'esprit qui doit créer les faits sociaux. Mais cette force intérieure de l'esprit doit alors être portée par des humains qui ont vraiment le courage de la porter. Et aujourd'hui, nous sommes confrontés au fait que l'ancienne vie de l'esprit, qui a été fondée autrefois dans son contenu, ne peut se maintenir que par des mesures de force, par des préjugés, par l'habitude, mais qu'au fond, si les humains sont intérieurement vrais et honnêtes, elle ne peut pas être maintenue, qu'elle doit être remplacée par une nouvelle vie spirituelle ; nous ne pouvons pas avancer autrement qu'en la remplaçant par une nouvelle vie de l'esprit. Chaque sorte de compromis est aujourd'hui une impossibilité. Et tant que l'on n'envisage pas qu'il est nécessaire de remplacer toutes ces vieilles choses par quelque chose de tout à fait nouveau, mais qui développe à partir de l'esprit la force d'un façonnement social, nous n'avancerons pas. C'est pourquoi, mes très chers présents, je considère que, dans un certain sens, comme de signification très subordonnée si on s'entretient ainsi ou ainsi sur les petits moyens de propagation, si on le fait ainsi ou ainsi, - tout peut être très bon ou très mauvais d'un certain point de vue. Ce n'est pas de cela qu'il s'agit, mais il s'agit - ce que j'ai exprimé à maintes reprises dans notre revue de triarticulation - de trouver un nombre suffisamment important d'humains qui est décidé à défendre courageusement nos idées, qui sont décidées à ne pas revenir encore et encore avec le ronron de l'ancien.
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Maintenant, mes très chers présents, nous sommes au milieu de fondations qui sont justement regroupées sous ce "jour à venir". Ce qui me frappe le plus, c'est que des humains bien intentionnés viennent toujours dire : "Oui, en fait, il faut faire les choses tout autrement, il faut nommer un spécialiste, il faut nommer un praticien. - C'est la chose la plus désolante que l'on puisse vivre lorsqu'on cède à une telle demande. Car il ressort en réalité d'une telle demande que l'on tente d'implanter à nouveau chez nous l'ancienne gabegie non pratique. Il ne s'agit pas de transplanter les anciens soi-disant praticiens dans notre institution, mais d'être clairs : ceux qui, dans un domaine quelconque, ont aujourd'hui la meilleure réputation en sachant appliquer l'ancienne routine, sont les moins utiles pour nous. Et ceux qui sont les plus utiles sont ceux qui sont prêts à accomplir un nouveau travail à partir de leur initiative la plus immédiate et la plus intime, et qui ne se font pas d'illusions sur ce qu'ils ont appris dans les anciennes conditions. Si nous n'abandonnons pas cette idée préconçue de ce qui est encore issu des anciennes conditions, nous ne pourrons en aucun cas avancer. C'est ce que nous devons examiner aujourd'hui. Et pour finir, je vous dis : propageons avant tout ce qui a été tenté de créer depuis plus d'un an. Il ne faut pas toujours essayer d'être super intelligent, en voulant seulement transformer l'ancien pour lui donner une autre forme, en se léchant les doigts - pardonnez-moi l'expression - de son intelligence, et en pensant : ils commencent tout de manière non pratique, là doit être fait ceci ou cela.
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Que l'on essaie seulement une fois [de se tenir devant les yeux] ce que signifie le fait que quarante-neuf numéros de la Dreigliederungszeitung sont partis en fumée. Pourquoi sont-ils partis en fumée ? En réalité, le journal de triarticulation devrait être aujourd'hui au point que nous puissions la faire paraître chaque jour comme journal quotidien. Pourquoi dis-je cela ? Parce qu'en fait, je dois me tenir aujourd'hui au même point de vue qu'en avril et mai de l'année dernière, lorsque nous avons commencé cette affaire. Croyez-vous que cela aurait été une tournure de parole, aurait été une phrase, que j'aurai conclu un grand nombre de discours à l'époque par ces mots ? Qu'on se décide à quelque chose avant qu'il ne soit trop tard ! - À l'époque, il s'agissait de reconnaître le moment correct pour certaines choses. Aujourd'hui, il est tout simplement trop tard pour beaucoup de choses. Aujourd'hui, nous ne pouvons évidemment pas avancer sur les voies que nous avons empruntées à l'époque pour tenter tout ce qui était possible. Aujourd'hui, il ne s'agit pas du tout de nous engager dans une discussion avec tous les vieux boutiquiers, qu'il s'agisse de confessions ou de partis. Aujourd'hui, il s'agit de nous tenir fermement sur le terrain de ce que nous avons à dire et de le faire passer dans le plus grand nombre possible de têtes. Autrement, nous n'avancerons pas. Car il est justement devenu tout simplement trop tard pour beaucoup de choses. Et il sera peut-être bientôt trop tard pour maintes de choses qui peuvent encore se faire, notamment pour la diffusion de nos idées, si nous nous préoccupons toujours de nouveau et à nouveau seulement de quelque chose d'accessoire et que nous n'allons pas à la chose principale : diffuser nos idées.
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J'ai dit tout à l'heure : ce que nous avons fondé comme le Jour qui vient ne peut être au fond qu'un substitut insatisfaisant. Pourquoi donc ? Parce que nous ne nous faisons pas d'illusions sur le fait que nous pouvons être pratiques sans nous appuyer sur des actes pratiques. Nous essayons d'être actifs sur le plan économique, mais les gens viennent et nous demandent : "Oui, comment doit-on aménager un magasin d'épices pour qu'il s'intègre le mieux possible dans l'organisme social triarticulé ? — Certes, nous voulons fonder des entreprises économiques dans le Jour qui vient, mais il s'agit là de ce qu'on les saisisse pratiquement. Et comment devrait-on aujourd'hui saisir la chose pratiquement, si l'on doit se dire : Si je gère une certaine sorte d'entreprises, ainsi je dois, afin de pouvoir gérer rationnellement, avoir aussi un autre groupe d'entreprises - par exemple, pour un certain groupe d'entreprises industrielles, je dois avoir un certain groupe d'entreprises agricoles. Oui, pouvez-vous alors faire cela ? Tout cela est donc impossible aujourd'hui. L'État vous rend donc impossible de prendre une telle disposition pratique. Le pouvoir de l'État est si grand aujourd'hui. Il ne s'agit pas d'un manque de pratique, mais d'une violence qui rend la chose impossible.
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C'est pourquoi les personnes qui se tiennent maintenant effectivement dans un domaine quelconque de la vie économique ne devraient vraiment pas s'entretenir aujourd'hui de questions secondaires/subordonnées, mais plutôt de la manière dont les différentes professions/états sociaux économiques, les associations économiques viennent absolument à se détacher de ce qu'est l'État politique, comment elles peuvent s'en dégager/éplucher vers dehors. Tant que les techniciens, par exemple, tant que telle ou telle gens ne pensent qu'à prendre des dispositions qui s'intègrent le mieux dans la vie étatique actuelle, nous n'avancerons pas. Nous avancerons en premier lorsqu'on en discutera de comment nous en sortir ? Comment fonder une vie de l'économique vraiment libre, où l'on n'organise pas d'en haut vers en bas, mais où l'on est associé, où les états professionnels se rattachent objectivement aux états professionnels ? Le tout premier b.a.-ba de la triarticulation n'est même pas encore intégré dans les discussions pratiques, mais on continue toujours à faire du charabia et à parler en tenant compte des conditions actuelles. Mais toutes ces discussions ne mènent à rien aujourd'hui. Défendons-nous contre les gens qui ne cessent de répéter : "Qu'en est-il de ceci et de cela ? - Nous ne commencerons à pouvoir parler raisonnablement synthétiquement que lorsque nous serons un peu plus avancés dans la triarticulation, lorsque nous serons vraiment si impliqués dans cette propagande en faveur de la triarticulation qu'un nombre suffisamment important d'humains actif dans l'économie le sauront : Nous ne pouvons absolument rien dire de synthétiquement raisonnable tant que nous continuons à calculer que la vie de l'économie nous est faite par des institutions étatiques. Ce n'est que dans la mesure où l'on se trouve à l'intérieur d'une vie de l'économie libre, qui n'a rien à faire avec la politique, que l'on peut parler raisonnablement synthétiquement - avant cela, c'est un non-sens. De même, on ne peut pas parler de réformes de la vie de l'esprit tant qu'on n'est pas clair à soi qu'on ne peut absolument pas commencer à s'entretenir là-dessus avant de se tenir dans une organisation spirituelle libre. On doit au moins être conscient que tant que l'on se trouve dans une organisation spirituelle qui dépend de l'État, on doit dire des bêtises/du non-sens, on ne peut pas réformer.
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Vous voyez, on touche là du doigt le point essentiel. Il ne s'agit pas de petites choses, mais de grandes choses. Et plus on le comprendra, plus on obtiendra de résultats dans le domaine de la pratique de la vie.
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Vous direz : qu'avons-nous maintenant si une telle philippique est tenue sur la question de savoir comment nous devrions faire de la propagande ? Mais si vous réfléchissez à ce que j'ai dit, vous trouverez quand même que tant que l'on s'entretient, même dans nos cercles, de la plus petite façon et manière de la propagande - j'aimerais appeler cela une propagande "à vingt-sept kreutzers", comme on dit en Autriche, parce qu'on y avait créé des magasins où chaque article était vendu pour vingt-sept kreuzers -, nous n'avancerons pas. Nous avancerons alors en premier lorsque nous aurons le cœur et le sens pour les grandes forces motrices, car ce sont ces grandes forces motrices dont il s'agit aujourd'hui.
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Maintenant, mes très chers présents, j'ai déjà beaucoup parlé, en vain, pour dire que ce dont il s'agit, ce sont les grandes forces motrices. Mais je ne me lasserai pas d'être à nouveau principalement hostile à tout ce qui, aujourd'hui, aimerait faire des compromis et se fondre dans la mesquinerie. Je ne me lasserai pas d'insister encore et encore sur la nécessité d'amener aujourd'hui les grandes questions mouvant le monde à la compréhension des masses les plus larges. C'est pourquoi je me sens toujours obligé de tenir les conférences publiques dans le même style qu'hier et de défier tous les gens super intelligents qui disent qu'il faut parler de manière plus compréhensible aux grandes masses. Ordinairement, ils ne pensent qu’à eux-mêmes, à leur propre niveau. Je défendrai toujours la vision que les humains qui parlent ainsi sont tout de suite les nuisibles, ce sont eux que nous devons surmonter.
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Et pour cela, nous devons venir à avoir le courage de nous dire : oui, quelque chose de tout à fait nouveau doit être fondé. Comme je l'ai écrit récemment dans notre revue, les anciens partis n'existent plus, ils ne sont plus que des mensonges et des phrases, composés de gens qui, parce qu'ils ne savent rien de nouveau, se drapent dans les slogans des anciens partis. L'ensemble des rouages [des partis], y compris ces derniers jours, prouve justement à quel point une nouveauté est nécessaire dans une relation la plus radicale.
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Après les explications de Rudolf Steiner, différentes personnalités prennent la parole pour discuter et poser des questions :

Siegfried Dorfner : Ce qui s'est joué ces derniers jours le montre clairement : ce qui vient des partis n'est rien d'autre que des absurdités mesquines. Ce qu'il faut, c'est une critique fondamentale de toute la politique menée jusqu'à présent par les partis. Il s'agit de propager la vérité. À cet égard, l'attitude intransigeante des jésuites est remarquable. Ils le proclament : même si de nombreux croyants se détournent de l'Église, l'important est que pas une seule vérité ne se perde. Ce qui importe aux jésuites, c'est le maintien des vérités, rien d'autre. Ne faudrait-il pas adopter une attitude similaire à l'égard de la propagation de la triarticulation ? On ne peut pas compter sur la pensée des humains ; il n'y a pas de pensée dans les masses. Ainsi doit donc être trouvée une voie à partir de la vie. On doit parler aux humains qui se tiennent devant la machine. On peut compter sur leur confiance, mais seulement tant qu'on est soi-même dans la même classe.
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M. Roser : L'effet ne va effectivement que de l'humain vers l'humain. Les humains ne veulent pas lire la pensée de la triarticulation dans un journal ; ils veulent l'apprendre à partir de relations personnelles. Il y a maintenant un an, on s'efforçait de réaliser l'idée de la triarticulation. Si quelqu'un a échoué à l'époque, c'est la classe bourgeoise ; elle est responsable de l'échec des efforts de triarticulation. On ne peut pas blâmer les circonstances ; ce sont toujours les humains qui échouent.

Un participant à la discussion : Quelle est la position de M. Dr Steiner, quelle est la position de la triarticulation par rapport au syndicalisme ?

Un autre participant à la discussion : Je voudrais demander comment M. Steiner conçoit que la triarticulation puisse continuer à se répandre à partir de l'organisation "Le jour qui vient" ?
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Georg Herberg : tout d'abord, la question de la propagande correcte. On doit élaborer des propositions de solutions pratiques du point de vue de la triarticulation, par exemple sur la question de l'habillement et du logement, afin que le peuple ait un moyen d'action pratique. Ce sont en fait les architectes du gouvernement, les ingénieurs diplômés, qui sont responsables de la résolution de la question du logement. Mais un autre problème important se pose : il s'agit de la disproportion entre les techniciens et les juristes qui règne dans notre société. Les juristes occupent les positions les plus importantes ; ils sont déterminants pour les décisions politiques. C'est d'eux que viennent les mots qui résonnent, c'est d'eux que vient le discours édifiant. Ce qui est représenté par les juristes et ce qui est représenté par les techniciens doit converger. Le circuit entre la production, la circulation et la consommation des marchandises doit en effet être fermé ; et c'est le technicien qui est responsable du domaine de la production. Pour pouvoir défendre correctement les intérêts et les tâches des techniciens dans la société, une "association académique des techniciens" devrait être appelée.
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Robert Wolfgang Wallach : Il est fondamentalement déprimant qu'il y ait absolument une question de propagande en rapport avec la triarticulation. Nous devrions pourtant porter cette idée de manière si vivante en nous que nous pourrions agir directement sur les humains, simplement en nous adressant à l'humain dans l'humain. Le balayeur a besoin du maître de maison, et le maître de maison a besoin du balayeur ; tous deux dépendent l'un de l'autre. Il ne devrait donc plus arriver que le balayeur regarde le maître de maison de travers et vice versa.
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Rudolf Steiner : mes très chers présents ! Dans cette discussion, on a malheureusement trop peu parlé de l'idée de triarticulation proprement dite, mais seulement de maintes autres choses.
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J'aimerais revenir un peu sur l'idée de la triarticulation et sur ce qui s'y rapporte, en prenant quelques questions qui ont été traitées et en revenant à nouveau à l'exposé.
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Ainsi, la question a été posée de savoir comment je me positionne par rapport au syndicalisme ou comment la triarticulation se positionne par rapport à cela.
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Voyez-vous, nous avons essayé - en vérité - de nous positionner par rapport aux courants les plus divers. Moi-même, je devrais encore dire aujourd'hui ce que j'ai souvent dit sur le syndicalisme, que donc dans certains cercles syndicalistes, vit une conscience de combien le rassemblement des différents états professionnels, des différentes branches professionnelles, et ainsi de suite, donc la pensée syndicale peut être un certain chemin, au moins dans la vie de l'économie, pour venir à quelque chose de fructueux. Je veux bien reconnaître absolument tout cela, par exemple aussi que le syndicalisme se tient dans un rapport moins servile à la pensée d'État que, par exemple, le socialisme marxiste ordinaire. Cela aussi, je veux absolument le reconnaître et je l'ai souvent reconnu. Seulement j'aimerais dire que toutes ces orientations - je ne dis pas du présent - toutes ces orientations n'appartiennent pas au présent, mais au passé, et qu'elles n'empiètent sur le présent que parce que les gens qui s'appelaient ainsi [selon une telle orientation] ne peuvent absolument pas réapprendre. On peut dire qu'en fait, tous les modèles de partis ont déjà perdu leur signification par rapport aux circonstances actuelles. Seuls les humains qui appartenaient autrefois à ces choses, qui sont caractérisées par ce modèle de parti, ne se sont pas encore accommodés de se désigner par autre chose que par [les noms des] anciens modèles de parti. Voyez-vous, cela avait un certain sens jusqu'en 1914 que les gens se désignent par un tel nom, par exemple comme aujourd'hui encore Monsieur von Heydebrand s'appelle "et la Lasa" et ainsi de suite. Mais aujourd'hui, cela n'a plus de sens. Ainsi, s'accrocher à de telles choses passées, comme l'est le syndicalisme, n'a plus vraiment de signification aujourd'hui.
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Et tant que l'on a pu tenter d'atteindre les humains dont on pouvait croire que le cerveau était encore assez "mou" pour dépasser ces vieux schémas de parti, on l'a fait. Mais il faut apprendre quelque chose des circonstances. Et aujourd'hui, il est vraiment urgent que l'on apprenne quelque chose des circonstances. Et je dois donc dire qu'aujourd'hui, je ne ressens plus du tout la violence de la question "Comment me positionner par rapport au syndicalisme", mais je vous explique : J'ai essayé de me positionner par rapport au syndicalisme, c'est-à-dire de trouver au sein du syndicalisme des gens qui seraient capables de comprendre la triarticulation à travers un cerveau encore "mou" - mais cela aussi a été en vain. C'est pourquoi doit être parlé ainsi aujourd'hui - comme je l'ai fait ce soir - qu'il s'agit de se tenir sur le sol ferme de la triarticulation et de ne pas se préoccuper de l'autre.
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Car il s'agit aujourd'hui de trouver un nombre suffisamment grand d'humains qui comprennent la triarticulation, qu'elles viennent de tel ou tel camp, du syndicaliste ou d'un autre, cela nous est tout à fait égal. Aujourd'hui, nous ne nous préoccupons plus de savoir comment la triarticulation se positionne par rapport aux syndicalistes, mais nous attendons de voir comment les syndicalistes veulent se positionner par rapport à la triarticulation. Au cours de l'année écoulée, nous avons appris que tout le reste est vain, et aujourd'hui, seul celui qui peut apprendre quelque chose peut agir.
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La question a ensuite été posée de savoir comment il est possible de concevoir que la triarticulation puisse se répandre à partir de l'organisation "Le jour qui vient".
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Je vous prie donc, justement pour une telle question, de considérer que l'idée de la triarticulation est, dans toute sa conception, quelque chose de tout à fait pratique et qu'elle ne baigne pas dans un quelconque brouillard bleu, mais qu'il s'agit de quelque chose de concret. Le 'jour qui vient' a été créé parce que l'on s'est rendu compte qu'au cours du XIXe siècle, le système bancaire actuel était devenu un élément nuisible à notre vie de l'économie. J'ai également attiré l'attention sur ce point lors de ma dernière présence à une soirée d'étude. J'ai montré que depuis le premier tiers du XIXe siècle environ, l'argent joue dans la vie économique de la civilisation moderne un rôle semblable à celui des concepts abstraits dans notre pensée, qu'il a peu à peu effacé toute aspiration concrète, qu'il se pose comme un voile occultant sur ce qui doit s'exprimer dans les forces économiques. Et c'est pourquoi il est aujourd'hui nécessaire de fonder quelque chose qui ne soit pas purement une banque, mais qui concentre les forces économiques de telle sorte qu'elles soient à la fois une banque et une économie concrète. Il est donc nécessaire de fonder quelque chose qui regroupe l'économie vraiment concrète et l'organisation de ces branches économiques, ainsi que sinon la vie de l'économie est regroupée dans une banque, mais sans tenir compte des conditions économiques, seulement de manière abstraite. Cela signifie qu'ici dans le 'jour qui vient', il sera pratiquement tenté de surmonter les dommages causés par le système monétaire.
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Nous faisons l'expérience que aujourd'hui que toutes sortes de gens, Gesell et d'autres - il y a donc d'étranges "compagnons" de la vie - danser alentour et parler de l'argent libre. Ce sont des utopistes. Ce sont des abstracteurs. Ce dont il s'agit, c'est que l'on arrive, par une connaissance de la vie pratique, à savoir où en fait reposent les dommages. Et un dommage repose dans ce que le système bancaire a pris la forme économique qu'il a aujourd'hui. Dans la vie économique, le système bancaire est aujourd'hui comme les pensées sont dans la vie de l'âme d'un humain qui transforme tout en abstractions et qui ne se préoccupe pas des choses concrètes individuelles auxquelles on a affaire, mais qui transforme tout en hautes abstractions. L'humain qui transforme tout en hautes abstractions — et c'est le cas de la plupart des humains actuels -, un tel humain ne parvient jamais à une véritable saisie de la réalité. Vous voyez, vous pouvez aujourd'hui entendre de telles abstractions chaque dimanche dans chaque chaire. De telles abstractions, avec lesquelles les gens se sentent si bien parce qu'ils peuvent rêver de la vie le temps d'un dimanche après-midi, n'ont plus rien à voir avec la vie. Et ce qui est pour la vie de l'âme individuelle l'abstraction dépourvue d'essence qui se réfugie haut dans un nid de coucou dans les nuages, est pour la vie économique le système bancaire qui se vit uniquement dans l'argent.
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C'est pourquoi, en faisant une tentative à petite échelle - qui, nous l'espérons, grandira en une toute grande - on pouvait organiser les choses ainsi que l'on ramène dans une certaine mesure l'argent à l'économie et conduise l'économie en haut à l'argent, ainsi que l'argent soit à nouveau quelque chose qui serve à faciliter et à mettre en mouvement l'économie. De même que nos pensées ne doivent pas servir à nous élever dans des hauteurs abstraites et à nous sentir bien, mais à mettre en mouvement les faits concrets de la vie, de même il s'agit de placer l'argent dans la vie économique réelle. Nous voulons exploiter des branches économiques et non pas nous installer dans une banque et ne faire que des affaires d'argent, car les affaires d'argent sont en soi le plus grand dommage de notre vie de l'économie depuis le 19e siècle et le début du 20e siècle. Donc, avec Le jour qui vient est simplement saisie une idée pratique. Et tant que l'on n'envisagera pas qu'il s'agit ici de penser les idées de manière très pratique, jusque dans les moindres détails, on ne comprendra pas non plus la Fédération pour la triarticulation de l'organisme social.
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Et maintenant, j'aimerais rendre attentif sur quelque chose qui est un peu en rapport avec tout le ton que j'ai essayé de donner aujourd'hui, sur un côté que M. Dorfner a indiqué - sur les jésuites. Là, on trouve, aussi si c'est pour une cause avec laquelle je ne veux vraiment pas avoir affaire, une façon efficace de défendre/représenter les choses. Vous pouvez toujours entendre de ce côté-là : "Et si des milliers et des milliers de nos partisans tombent, si nous perdons des milliers et des milliers, cela ne nous fait rien. Cela nous ferait en premier quelque chose si nous perdions une seule vérité ! - Vous pouvez entendre encore et encore cette phrase de la part de la partie à laquelle M. Dorfner a fait allusion : que des milliers et des milliers d'adhérents tombent, mais qu'une seule vérité ne soit pas perdue. - On pourrait comprendre que là où l'on parle ainsi pour une cause avec laquelle je ne veux vraiment pas avoir affaire, il y a une façon efficace de faire de la propagande. On pourrait donc se poser sur le sol : Ce n'est rien d'avoir beaucoup de partisans, mais c'est tout de pouvoir se tenir sur le terrain de ses vérités, sans faire de compromis, sans lorgner quelque part [et penser], est-ce que tu l'auras aussi, est-ce que tu devras lui faire un peu d'ombre/beau. Il ne s'agit pas de ce genre de propagande chez la triarticulation. Là, il s'agit de gagner le plus grand nombre possible d'humains à ce que contient la triarticulation, non pas parce qu'on est amoureux de la triarticulation ou parce qu'on est borné, mais parce qu'on envisage : cela va seulement plus loin de cette manière.
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Maintenant, il n'est pas nécessaire de revenir sur ce que le Dr. Herberg a dit sur les "architectes diplômés" et les "architectes du gouvernement" dans leur disproportion par rapport aux juristes. Ce sont des choses qui ont été réglées depuis longtemps par les discussions les plus élémentaires de la fédération. Et, n'est-ce pas, il n'est pas du tout possible que, lorsque nous discutons dans l'esprit de la triarticulation, nous nous placions en quelque sorte complètement en dehors du terrain de la triarticulation. Car, voyez-vous, cela ferait tout de même une drôle d'impression si nous parlions par exemple de la libre vie de l'esprit et si nous soulevions une discussion sur la question de savoir s'il est juste de remplacer les anciennes appellations des personnes travaillant au lycée par des titres tels que "assesseur d'études" et ainsi de suite. Toutes ces questions se tiennent sur le terrain de l'ancien système étatique. Il en va de même pour les "maîtres d'ouvrage du gouvernement" ; il ne peut s'agir de la manière dont ceux-ci s'opposent aux juristes. Car dès l'instant où l'on aborde la triarticulation, on ne peut plus parler de "maîtres d'œuvre du gouvernement", mais nous nous trouvons là sur le terrain de cet État politique qui englobe, strictement démocratique, où chaque humain majeur se trouve en face de chaque autre humain majeur en tant qu'égal. Il ne peut pas s'agir de comment cet État démocratique se comporte par rapport à celui auquel devrait être donné un tel titre, et plus de ce genre. Absolument, nous devons nous habituer à entrer un peu plus dans le réel.
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Voyez-vous, il y a beaucoup de choses qui vous arrivent dans la vie, et vous pouvez vous souvenir de beaucoup d'expériences. Par exemple, j'étais une fois avec une personnalité socialiste, qui était un bon socialiste, et je lui ai parlé d'un très, très haut fonctionnaire du gouvernement. Je pensais que ce très, très haut fonctionnaire était totalement incapable, que c'était un humain impossible. Et j'ai dit que je pensais que [le mieux] pour ce très haut fonctionnaire du gouvernement serait qu'il quitte son poste et devienne balayeur de rues - ce serait le métier correct pour lui. Vous auriez dû voir l'effroi de la personnalité socialiste à l'idée qu'un humain qu'elle connaissait bien doive devenir balayeur. Oui, c'était toutefois seulement une pensée, mais elle me semble indiquer plus de réalité que la pensée - pardonnez-moi - qui vient d'être exprimée : le maître de maison ne doit pas regarder le balayeur de rues de travers, et le balayeur de rues ne doit pas regarder le maître de maison de travers ! - Oui, ce n'est vraiment pas ainsi que nous résoudrons la question sociale, en ne nous regardant pas de travers. Il est vrai que dans notre ordre social actuel, le maître de maison a besoin du balayeur et le balayeur a besoin du maître de maison, mais s'ils ne se regardent pas de travers, la question sociale ne sera certainement pas résolue. Et que l'on s'imagine quelque chose ou que l'on ne s'imagine rien, ce sont finalement des questions qui n'ont vraiment rien à voir avec les faits et les réalités sérieuses de la vie actuelle. Il ne s'agit vraiment pas de faire comprendre aux humains aujourd'hui que le maître de maison a besoin du balayeur et que le balayeur a besoin du maître de maison. Nous avons toujours en arrière-plan l'idée que le balayeur doit rester balayeur et que le maître de maison doit rester maître de maison, mais qu'ils ne doivent pas se regarder de travers, ce qui est certainement plus facile pour le maître de maison que pour le balayeur. Mais je crois qu'avec toutes ces choses qui sentent un peu fort l'acide moralinique, nous n'arriverons pas aujourd'hui à une branche verte, mais qu'aujourd'hui, il ne s'agit pas seulement de ne pas se regarder de travers, mais de mettre la main à la pâte pour que les choses changent, pour que nous parvenions avant tout à trouver à nouveau une compréhension [les uns pour les autres] au-delà des classes. Et cette compréhension mènera à une transformation complète de la vie, pas seulement à un changement de regard de la méchanceté à la bonté, mais à des choses totalement différentes. Et si vous passez en revue les intentions de l'idée de la triarticulation, vous verrez qu'il en résulte en fait quelque chose à quoi l'humanité doit aspirer aujourd'hui, si elle comprend quelque chose de ce qui veut se réaliser dans l'histoire mondiale. Et c'est à de telles choses que l'on doit s'intéresser aujourd'hui, et non pas à quelque chose qui est simplement moralisateur et qui se rattache pourtant à nouveau aux anciennes formes qui s'expriment encore dans la vie sociale actuelle. Non, nous devons nous être clair aujourd'hui que nous avons besoin d'une nouvelle vie de l'esprit qui naisse du sol même de cette vie de l'esprit. Même si les choses ont été mal faites dans la mise en œuvre de la triarticulation, il faut toujours dire et redire que cette triarticulation repose sur le sol : Ce n'est qu'en repensant, en transformant les pensées et les sentiments humains jusqu'au plus profond de nous-mêmes que nous pourrons obtenir une amélioration, et rien d'autre.