| 
 
                                 
                                   
                                     
                                  
                                    
                                      |  Rudolf
                                              Steiner : mes très chers présents
                                              ! Il repose bien dans la nature
                                              d'une telle soirée d'étude de ne
                                              pas faire un exposé proprement
                                              dit, mais de présenter d'abord
                                              quelques éléments aphoristiques,
                                              afin qu'une discussion aussi large
                                              que possible puisse s'ensuivre sur
                                              ce qui tient à cœur à l'un ou
                                              l'autre de nos honorables
                                              auditeurs et qui semble nécessaire
                                              dans l'intérêt de la poursuite de
                                              notre propagande en faveur de la
                                              triarticulation de l'organisme
                                              social. Il m'a été signifié qu'une
                                              question importante est maintenant
                                              celle de la manière particulière
                                              dont la propagande pour cette idée
                                              de triarticulation doit être
                                              organisée dans les temps à venir.
                                              Je n'étais pas présent lors des
                                              dernières soirées d'étude et ce
                                              que je peux dire aujourd'hui est
                                              peut-être en dehors du contexte.
                                              Mais c'est justement cette
                                              question de la propagande qui m'a
                                              été présentée comme quelque chose
                                              de très significatif. |  01 |  Rudolf Steiner:
                                                Meine sehr verehrten Anwesenden!
                                                Es liegt wohl in der Natur eines
                                                solchen Studienabends, daß ich
                                                nicht einen eigentlichen Vortrag
                                                halte, sondern zunächst einiges
                                                aphoristisch vorbringe, damit
                                                sich dann anschließen kann eine
                                                möglichst weit‑ gehende
                                                Diskussion über dasjenige, was
                                                dem einen oder anderen der
                                                verehrten Zuhörer am Herzen
                                                liegt und was im Interesse der
                                                Fortführung unserer Propaganda
                                                für die Dreigliederung des
                                                sozia‑ len Organismus nötig
                                                erscheint. Es ist mir bedeutet
                                                worden, daß eine wichtige Frage
                                                jetzt die ist nach der
                                                besonderen Art, wie die
                                                Propaganda für diese
                                                Dreigliederungsidee in der
                                                nächsten Zeit ein‑ zurichten
                                                ist. Ich war ja nicht anwesend
                                                bei den letzten Studien‑ abenden
                                                und falle gewissermaßen mit dem,
                                                was ich heute sagen kann, aus
                                                dem Zusammenhang vielleicht
                                                heraus. Aber gerade diese
                                                Propagandafrage wurde mir als
                                                etwas sehr Bedeutsames
                                                hingestellt. |  
                                      |  Il
                                              n'est guère fructueux de parler
                                              aujourd'hui de la manière de
                                              propager la triarticulation si
                                              l'on ne fonde pas ce que l'on veut
                                              faire sur les expériences qui ont
                                              été faites jusqu'à présent. En
                                              discutant d'un tel sujet,
                                              j'aimerais quand même faire
                                              remarquer que, par rapport à la
                                              situation mondiale actuelle, il ne
                                              peut vraiment pas s'agir de la
                                              manière dont on doit penser l'une
                                              ou l'autre affaire très détaillée,
                                              notamment dans le domaine
                                              économique - on ne devrait
                                              effectivement plus s'attendre
                                              aujourd'hui à beaucoup de mesures
                                              à petite échelle. Il faut
                                              aujourd'hui comprendre qu'au fond,
                                              on ne peut obtenir quelque chose
                                              que par ce que j'appellerais une
                                              prise en compte de la grandeur.
                                              Nous avons fait d'étranges
                                              expériences avec notre propagande.
                                              Et la note fondamentale qui nous
                                              est toujours revenue de ces
                                              expériences, c'est combien il est
                                              difficile aujourd'hui, même en ces
                                              temps de détresse, d'atteindre
                                              l'âme des humains avec ce que l'on
                                              doit absolument tenir comme
                                              nécessaire sur le plan spirituel,
                                              politique et économique. |  02 |  Nun ist wohl kaum
                                                fruchtbar, heute über die Art
                                                und Weise zu sprechen, wie nun
                                                die Dreigliederung zu
                                                propagieren ist, wenn man nicht
                                                das, was man dabei beabsichtigt,
                                                basiert auf die Erfahrungen, die
                                                bisher gemacht worden sind. Beim
                                                Besprechen einer solchen Sache
                                                möchte ich doch darauf
                                                hinweisen, daß es sich ge‑
                                                genüber der heutigen Weltlage ja
                                                wirklich nicht darum handeln
                                                kann, wie man die eine oder
                                                andere ganz ins einzelne gehende
                                                Angelegenheit, namentlich auf
                                                wirtschaftlichem Gebiet, sich
                                                ausge‑ staltet zu denken hat —
                                                von Maßregeln im kleinen sollte
                                                man sich tatsächlich heute nicht
                                                mehr sehr viel versprechen. Man
                                                sollte sich heute einen Blick
                                                dafür aneignen, wie im Grunde
                                                genommen doch nur etwas zu
                                                erreichen ist von einem — ich
                                                möchte sagen — Eingehen auf das
                                                Große. Wir haben ja mit unserer
                                                Propaganda merkwürdige
                                                Erfahrungen gemacht. Und der
                                                Grundton, der uns immer wieder
                                                kam aus diesen Erfahrungen, ist
                                                der, wie schwer es eigent‑ lich
                                                heute ist, selbst in dieser Zeit
                                                der Not, nur an die
                                                Menschenseelen heranzukommen
                                                mit demjenigen, was man in
                                                geistiger, in politischer, in
                                                wirtschaftlicher Beziehung
                                                unbedingt für nötig halten muß. |  
                                      |  La
                                              dernière fois, j'ai évoqué la
                                              manière dont certains plans ont
                                              échoué et comment nous avons donc
                                              été contraints de nous attaquer à
                                              certains détails qui se sont peu à
                                              peu concentrés dans notre
                                              entreprise "Le jour qui vient".
                                              Nous savons naturellement très
                                              bien que cette entreprise, si
                                              notre propagande globale pour
                                              l'idée de la triarticulation ne
                                              peut pas avoir d'effet percutant,
                                              ne peut être au fond qu'un
                                              substitut assez peu satisfaisant -
                                              et cela à tous égards. Car ce qui
                                              est particulièrement important
                                              aujourd'hui - il faut le souligner
                                              encore et encore - c'est que le
                                              plus grand nombre possible
                                              d'esprits comprenne la force
                                              porteuse de l'idée de la
                                              triarticulation. Sans un nombre
                                              suffisamment important de
                                              personnes qui comprennent vraiment
                                              cette idée de triarticulation,
                                              nous ne pouvons pas nous en
                                              sortir. Et cette compréhension se
                                              rapporte à beaucoup de choses, mes
                                              très chers présents. J'aimerais
                                              indiquer là sur quelque chose de
                                              concret. |  03 |  Ich habe das letzte Mal
                                              darauf hingewiesen, wie gewisse
                                              Pläne ja gescheitert sind und wie
                                              wir daher genötigt waren, gewisse
                                              Einzelheiten in Angriff zu
                                              nehmen, die sich ja allmählich
                                              konzentriert haben in unserer
                                              Unternehmung «Der Kommende Tag».
                                              Wir wissen selbstverständlich
                                              ganz genau, daß diese
                                              Unternehmung, wenn unsere
                                              Gesamtpropaganda für die
                                              Dreigliederungsidee nicht
                                              durchschlagend wirken kann,
                                              zunächst im Grunde genommen doch
                                              nur ein recht wenig befriedigendes
                                              Surrogat sein kann — und das in
                                              jeder Beziehung. Denn worauf es
                                              heute ganz besonders ankommt, das
                                              ist — das muß immer wieder und
                                              wiederum betont werden —, daß in
                                              möglichst viele Köpfe hineingeht
                                              ein Verständnis für die tragende
                                              Kraft der Dreigliederungsidee.
                                              Ohne daß wir eine genügend große
                                              Anzahl von Menschen haben, welche
                                              diese Dreigliederungsidee
                                              wirklich verstehen, ist nicht
                                              auszukommen. Und dieses
                                              Verständnis bezieht sich ja auf
                                              vieles, meine verehrten
                                              Anwesenden. Ich möchte da auf
                                              etwas Konkretes hinweisen. |  
                                      |  Vous
                                              voyez, lorsque nous avons commencé
                                              notre propagande ici, nous avons
                                              d'abord essayé de travailler dans
                                              la direction que nous venons
                                              d'indiquer, de gagner le plus
                                              grand nombre possible d'âmes
                                              compréhensives. Les questions
                                              concrètes de la vie de l'économie
                                              ont été réellement abordées. Par
                                              exemple - et pas seulement une
                                              fois, mais plusieurs fois - j'ai
                                              abordé une question très
                                              spécifique de la vie de l'économie
                                              : la question de la formation des
                                              prix. J'ai attiré l'attention sur
                                              le fait que cette question de la
                                              formation des prix est une
                                              question essentielle ; il s'agit
                                              simplement du fait que, dans le
                                              processus d'économie de peuple,
                                              certaines autres questions - même
                                              la question des salaires et autres
                                              - ne doivent pas être réglées en
                                              premier lieu, mais seulement sur
                                              la base de la question des prix.
                                              J'ai attiré l'attention sur le
                                              fait que seul un prix bien
                                              déterminé pour un article
                                              quelconque peut être considéré
                                              comme un fait sain dans la vie
                                              économique. En d'autres termes, un
                                              article donné doit pouvoir être
                                              obtenu à un prix donné à
                                              l'intérieur d'un contexte
                                              économique. Les conditions
                                              économiques doivent être réglées
                                              d'après. Le plus malsain, c'est de
                                              considérer le prix comme quelque
                                              chose qui peut être augmenté de
                                              n'importe quelle manière et de
                                              commencer ensuite à faire un tour
                                              de vis sans fin : aménager les
                                              rapports salariaux en fonction des
                                              prix qui augmentent à volonté. Si
                                              les prix augmentent, les salaires
                                              augmentent ; [si les salaires
                                              augmentent, les prix augmentent]
                                              et ainsi de suite. On prend le
                                              problème à l'envers. À l'époque,
                                              j'ai examiné cette question
                                              concrète sous l'angle de
                                              l'économie de peuple. Quelle en a
                                              été la conséquence ? Nous avions
                                              alors des réunions auxquelles ne
                                              participaient en grande partie que
                                              des prolétaires. Les cercles
                                              bourgeois se sont tenus à l'écart,
                                              car ils pensaient que nous
                                              mettions tout en place pour que
                                              cela ne plaise qu'au prolétariat.
                                              Bref, nous avons trouvé une
                                              certaine compréhension dans les
                                              cercles de prolétaires qui nous
                                              ont entendus à l'époque. Mais
                                              cette compréhension s'est
                                              complètement tarie ; les gens sont
                                              peu à peu partis. Ils ont posé
                                              comme questions leurs vieux
                                              chapeaux de boutique des schémas
                                              de parti, puis ils sont partis peu
                                              à peu. Et c'est ainsi que l'une
                                              des questions cardinales s'est
                                              tout simplement tarie. |  04 |  Sehen Sie, als wir
                                                hier mit unserer Propaganda
                                                begonnen haben, haben wir ja
                                                zunächst versucht, nach der eben
                                                angegebenen Richtung zu
                                                arbeiten, möglichst viele
                                                verständnisvolle Seelen zu
                                                gewinnen. Es sind die konkreten
                                                Fragen auch des
                                                Wirtschaftslebens wirklich
                                                erörtert worden. Da ist zum
                                                Beispiel — und nicht nur
                                                einmal, sondern öfter — von mir
                                                eine ganz bestimmte Frage des
                                                Wirtschaftslebens zur
                                                Erörterung gekommen: es war die
                                                Frage der Preisbildung. Ich habe
                                                darauf aufmerksam gemacht, daß
                                                diese Preisbildungsfrage eine
                                                Kardinalfrage ist; es
                                                  handelt sich darum, daß
                                                  einfach im
                                                  volkswirtschaftlichen Prozeß
                                                  gewisse andere Fragen — selbst
                                                  die Lohnfrage und dergleichen
                                                  — nicht primär zu erledigen
                                                  sind, sondern erst auf
                                                  Grundlage der Preisfrage. Ich
                                                habe darauf aufmerksam gemacht,
                                                daß man nur einen ganz
                                                bestimmten Preis für irgendeinen
                                                Artikel als eine gesunde
                                                Tatsache im wirtschaftlichen
                                                Leben ansehen kann. Mit anderen
                                                Worten: Ein bestimmter Artikel
                                                muß für einen bestimmten Preis
                                                innerhalb eines wirtschaftlichen
                                                Zusammenhanges zu erreichen
                                                sein. Danach müssen die
                                                volkswirtschaftlichen
                                                Verhältnisse geregelt werden.
                                                Das Ungesundeste ist, den Preis
                                                als etwas in beliebiger Weise
                                                Steigerbares anzusehen und dann
                                                anzufangen mit der Schraube ohne
                                                Ende: die Lohnverhältnisse
                                                einzurichten nach den sich nach
                                                Belieben steigernden Preisen.
                                                Steigen die Preise, dann steigen
                                                die Löhne; [steigen die Löhne,
                                                dann steigen die Preise] und so
                                                fort. Man faßt die ganze Sache
                                                am verkehrten Ende an. Ich habe
                                                damals solch eine konkrete Frage
                                                aus volkswirtschaftlichen
                                                Untergründen heraus erörtert.
                                                Was war die Folge? Wir haben
                                                dazumal Versammlungen gehabt,
                                                bei denen ja zum größten Teil
                                                nur Proletarier erschienen
                                                waren. Die bürgerlichen Kreise
                                                haben sich ferngehalten, weil
                                                sie gemeint haben, wir würden
                                                alles einrichten, damit es nur
                                                dem Proletariat gefalle. Kurz,
                                                wir haben einiges Verständnis
                                                gefunden in den Kreisen der
                                                Proletarier, die uns dazumal
                                                gehört haben. Aber dieses
                                                Verständnis ist vollständig
                                                versiegt; die Leute blieben nach
                                                und nach weg. Sie haben ihre
                                                alten Ladenhüter aus den
                                                Parteischablonen vorgebracht als
                                                Fragen, dann blieben sie nach
                                                und nach weg. Und so versiegte
                                                eine der Kardinalfragen einfach. |  
                                      |  Je
                                              vais en prendre un exemple, on
                                              pourrait en citer beaucoup
                                              d'autres. J'ai eu récemment
                                              l'occasion de m'entretenir avec un
                                              homme d'un système d'État
                                              européen, non pas allemand, qui
                                              était très impliqué dans la vie de
                                              l'économie et qui avait le sens
                                              des affaires. |  05 |  Ich greife ein Beispiel
                                              heraus, es könnten viele andere
                                              angeführt werden. Ich hatte vor
                                              kurzem Gelegenheit, mit einem im
                                              Wirt‑ schaftsleben gründlich
                                              drinstehenden, geschäftstüchtigen
                                              Manne eines europäischen
                                              Staatswesens, nicht des deutschen,
                                              zu sprechen. |  
                                      |  Il
                                              en est ressorti que sa pratique
                                              d'homme d'affaires pratique l'a
                                              amené à penser que le problème le
                                              plus important auquel il faut
                                              s'attaquer est celui de la
                                              formation des prix. Oui, mes très
                                              chers présents, j'en suis
                                              convaincu : on s'en sort avec des
                                              gens qui sont à la fois des hommes
                                              d'affaires et qui pensent en même
                                              temps. Je dois avouer que jusqu'à
                                              présent, j'ai trouvé assez peu de
                                              gens de ce genre. J'ai souvent
                                              trouvé des gens d'affaires qui ne
                                              pensent pas vraiment, mais qui ont
                                              encore l'habitude de penser qu'il
                                              s'agit avant tout d'être un
                                              praticien. Et on est un praticien
                                              quand on compte sur l'État ou sur
                                              quelqu'un d'autre pour penser à
                                              notre place ; ils pensent : "Ils
                                              le feront déjà". C'est ainsi qu'on
                                              a fait en Allemagne pendant la
                                              guerre. On a pensé que les gens du
                                              Grand Quartier Général
                                              comprendraient déjà la chose.
                                              Comme je l'ai dit, j'ai trouvé peu
                                              de gens qui soient à la fois des
                                              gens d'affaires et pensent, mais
                                              si on en trouve aujourd'hui, il ne
                                              fait aucun doute que leur
                                              réflexion sur les conditions
                                              pratiques des affaires aboutit aux
                                              mêmes conclusions que celles que
                                              vous trouverez dans mes "points
                                              essentiels". Vous n'avez pas
                                              besoin de comparer mes "points
                                              essentiels" à ce qui est contenu
                                              dans les programmes des partis et
                                              de les examiner. Ces programmes
                                              des dix partis qui viennent d'être
                                              élus au Reichstag - qui sera une
                                              structure impossible - sont tous
                                              aussi inutilisables et
                                              impossibles. Il s'agit de comparer
                                              ce qui est écrit dans les "points
                                              essentiels" avec la pratique
                                              réelle de la vie, avec ce qui est
                                              effectivement nécessaire dans la
                                              vie réelle. Il faut toutefois
                                              vouloir réfléchir à cette vie
                                              réelle et ne pas se contenter
                                              d'être un prédicateur de vieux
                                              schémas et de boutiques de
                                              chapeaux. Mais ce genre de
                                              propagande ne veut pas se
                                              répandre, elle ne veut pas
                                              vraiment examiner ce qui [dans les
                                              "points essentiels"] ne pouvait
                                              bien sûr être dit que sur un
                                              certain nombre de pages, car on ne
                                              peut pas tout de suite écrire une
                                              bibliothèque entière ; elle serait
                                              encore moins lue que les "points
                                              essentiels". |  06 |  Es kam dabei
                                                heraus, daß er einfach aus
                                                seiner Praxis heraus als
                                                praktischer Geschäftsmann zu der
                                                Ansicht gekommen ist: Das
                                                Wichtigste, das man anfassen
                                                muß, ist das Problem der
                                                Preisbildung. Ja, meine sehr
                                                verehrten Anwesenden, ich bin
                                                überzeugt davon: Mit Leuten, die
                                                Geschäftsleute sind und die
                                                zugleich denken, kommt man schon
                                                zurecht. ich muß gestehen, ich
                                                habe bis jetzt recht wenig
                                                Menschen von dieser Sorte
                                                gefunden. Ich habe oft
                                                Geschäftsleute gefunden, die
                                                nicht wirklich denken, sondern
                                                die noch immer die
                                                Denkgewohnheit haben, es handle
                                                sich vor allen ingen darum, daß
                                                man ein Praktiker sei. Und ein
                                                Praktiker ist man, wenn man
                                                darauf ausgeht, daß der Staat
                                                oder sonst jemand für einen
                                                denkt; sie glauben: «Die werden
                                                es schon machen». So hat man es
                                                ja auch während des Krieges in
                                                Deutschland gemacht. Man hat
                                                gedacht, die Leute im Großen
                                                Hauptquartier werden die Sache
                                                schon verstehen. Also, wie
                                                gesagt, ich habe wenige Leute
                                                gefunden, die zugleich
                                                Geschäftsleute sind und denken,
                                                aber wenn man sol‑ che heute
                                                findet, dann kommen die ganz
                                                zweifellos aus ihrem Denken über
                                                die praktischen
                                                Geschäftsverhältnisse zu den
                                                gleichen Ergebnissen, wie Sie
                                                sie in meinen «Kernpunkten»
                                                dargestellt finden. Sie müssen
                                                nicht meine «Kernpunkte»
                                                vergleichen mit dem und sie
                                                prüfen nach dem, was in den
                                                vertrackten Parteiprogrammen
                                                enthalten ist. Diese Programme
                                                der zehn Parteien, die jetzt in
                                                den Reichstag gewählt wurden —
                                                der wird ja ein unmögliches
                                                Gebilde sein —, sie sind alle
                                                gleich unbrauchbar und
                                                unmöglich. Es handelt sich
                                                darum, daß man dasjenige, was in
                                                den «Kernpunkten» steht, mit der
                                                wirklichen Lebenspraxis
                                                vergleicht, mit dem, was
                                                tatsächlich im realen Leben
                                                notwendig ist. Man muß
                                                allerdings über dieses reale
                                                Leben auch nachdenken wollen und
                                                nicht bloß ein Prediger von
                                                alten Schablonen und Ladenhütern
                                                sein. Aber diese Art der
                                                Propagierung, die will ja nicht
                                                um sich greifen, die will nicht
                                                wirklich prüfen dasjenige, was
                                                [in den «Kernpunkten»]
                                                selbstverständlich nur auf einer
                                                Anzahl von Seiten gesagt werden
                                                konnte, denn man kann nicht
                                                gleich eine ganze Bibliothek
                                                schrei‑ ben; die würde noch
                                                weniger gelesen werden als die
                                                «Kernpunkte». |  
                                      |  Mais
                                              au lieu de comparer ce qui est dit
                                              dans les "points essentiels" avec
                                              ce que l'on peut apprendre à
                                              l'usine en tant qu'économiste, en
                                              tant que technicien, au lieu de
                                              cela, on manipule de l'ancien, de
                                              vieux modèles et programmes de
                                              parti. Et ce qui est pratique, ce
                                              que les "points essentiels"
                                              veulent dire, au lieu d'être
                                              comparé à la pratique, est comparé
                                              à quelque chose qui se niche dans
                                              la tête de quelqu'un comme un
                                              préjugé et qui est considéré comme
                                              une pratique. |  07 |  Aber statt das, was in
                                              den «Kernpunkten» gesagt wird, zu
                                              vergleichen mit dem, was man
                                              lernen kann in der Fabrik als
                                              Wirtschafter, als Techniker,
                                              stattdessen wir herumhantiert mit
                                              Altem, mit alten Parteischablonen
                                              und -programmen. Und das
                                              Praktische, was die «Kernpunkte»
                                              meinen, das wird — statt es zu
                                              vergleichen mit der Praxis —
                                              verglichen mit irgendwas, was in
                                              dem oder jenem Kopf als Vorurteil
                                              nistet und als Praxis angesehen
                                              wird. |  
                                      |  Ce
                                              que nous devons d'abord faire,
                                              c'est nous résoudre à faire
                                              reconnaître qu'il n'est vraiment
                                              pas si facile de s'accommoder des
                                              conditions publiques. J'ai essayé
                                              à l'époque d'écrire ce livre en
                                              fonction des nécessités de
                                              l'époque, et je dois dire que pour
                                              moi, c'est une pilule amère, une
                                              expérience amère, que des humains
                                              se présentent maintenant, qui
                                              exigent que l'on transforme en
                                              choux ce qui est écrit dans les
                                              "points essentiels" et qu'on
                                              l'étale simplement sur une feuille
                                              de papier. Car c'est ce que
                                              veulent les gens : ils veulent
                                              recevoir sur une feuille de
                                              papier, ou peut-être même sur un
                                              court tract, ce qui est déjà dit
                                              aussi brièvement que possible dans
                                              les "points essentiels". Si vous
                                              me demandez quelle est la misère
                                              de notre époque, je vous répondrai
                                              qu'elle réside précisément dans le
                                              fait que l'on réclame encore ce
                                              genre de choses aujourd'hui. - On
                                              ne veut pas passer à la minutie.
                                              Mais on veut avoir sur une feuille
                                              imprimée comme du charbon - comme
                                              elle a déjà été publiée comme
                                              extrait des "points essentiels" -
                                              tout ce qu'il faudrait connaître
                                              soigneusement. Tant que cet état
                                              d'esprit régnera, on n'obtiendra
                                              rien par la voie par laquelle on
                                              doit aujourd'hui nécessairement
                                              obtenir quelque chose. Certes, je
                                              ferai prochainement paraître les
                                              "points essentiels" de telle sorte
                                              que je résumerai brièvement sur
                                              une feuille, dans une préface
                                              spéciale, ce qui est contenu dans
                                              les "points essentiels". Mais cela
                                              ne doit alors servir que comme une
                                              sorte de préparation, imprimée
                                              avant les "points essentiels",
                                              pour ainsi dire pour préparer à la
                                              lecture de l'ensemble de l'écrit.
                                              Mais celui qui croit pouvoir
                                              comprendre en encore moins de
                                              pages [que dans la préface] ce qui
                                              est nécessaire aujourd'hui, n'a
                                              justement pas de cœur pour ce qui
                                              doit réellement se passer
                                              aujourd'hui. |  08 |  Was wir zunächst
                                                erreichen müssen, ist: Wir
                                                müssen uns ent‑ schließen, dahin
                                                zu wirken, daß eingesehen wird,
                                                daß es wirklich nicht so leicht
                                                ist, mit den öffentlichen
                                                Verhältnissen zurechtzu‑ kommen.
                                                Ich habe dazumal versucht,
                                                dieses Buch zu schreiben aus den
                                                Notwendigkeiten der Zeit heraus,
                                                und ich muß sagen, für mich ist
                                                es eine bittere Pille, eine
                                                bittere Erfahrung, daß jetzt
                                                Menschen auftreten, die da
                                                fordern, man solle dasjenige,
                                                was in den «Kern‑ punkten»
                                                steht, zu einem Kohl verarbeiten
                                                und bloß auf etwa einem Bogen
                                                Papier verzapfen. Denn das
                                                wollen die Leute: Sie wollen auf
                                                einem Bogen Papier oder
                                                womöglich gar nur auf einem
                                                kurzen Flugblatt entgegennehmen,
                                                was in den «Kernpunkten» schon
                                                so kurz als möglich gesagt ist.
                                                Wenn Sie mich fragen, worin
                                                heute das Elend der Zeit liegt,
                                                dann sage ich: Es liegt gerade
                                                darin, daß man heute noch immer
                                                nach so etwas verlangt. — Man
                                                will nicht zur Gründlichkeit
                                                übergehen. Aber man will auf
                                                einem kohlartig zu‑
                                                sammengedruckten Bogen — wie er
                                                ja auch schon als Auszug der
                                                «Kernpunkte» erschienen ist —,
                                                alles das haben, was man
                                                sorgfältig kennenlernen müßte.
                                                Solange diese Gesinnung
                                                herrscht, solange wird man
                                                nichts erreichen auf dem Wege,
                                                auf dem heute notwendig etwas
                                                erreicht werden muß. Gewiß, ich
                                                werde demnächst die «Kernpunkte»
                                                auch so erscheinen lassen, daß
                                                ich in einer besonde‑ ren
                                                Vorrede auf einem Bogen kurz
                                                dasjenige zusammenstelle, was in
                                                den «Kernpunkten» enthalten ist.
                                                Aber dann soll es nur dienen als
                                                eine Art von Vorbereitung, die
                                                den «Kernpunkten» voran‑
                                                gedruckt ist, gewissermaßen um
                                                vorzubereiten für das Lesen der
                                                ganzen Schrift. Aber wer glaubt,
                                                er könne auf noch weniger Seiten
                                                [als in der Vorrede] dasjenige
                                                verstehen, was heute notwendig
                                                ist, der hat eben kein Herz für
                                                das, was heute wirklich
                                                geschehen muß. |  
                                      |  C'est
                                              ce qu'il faut avant tout prendre
                                              en considération si nous prenons
                                              au sérieux ce que nous pouvons
                                              appeler la question de la
                                              propagande. |  09 |  Das ist es, was
                                              zuallererst zu bedenken ist, wenn
                                              wir es ernst meinen mit dem, was
                                              wir die Propagandafrage nennen
                                              können. |  
                                      |  Car
                                              prenez un fait concret : notre
                                              revue "Dreigliederung des sozialen
                                              Organismus" compte jusqu'à présent
                                              quarante-neuf numéros.
                                              Quarante-neuf numéros ! Prenez ces
                                              quarante-neuf numéros, lisez-les
                                              l'un après l'autre, et vous verrez
                                              combien nous y avons rassemblé de
                                              tout ce qui est nécessaire à
                                              l'humanité de savoir sur la
                                              question de la triarticulation.
                                              Nous avons fait paraître
                                              quarante-neuf numéros. Il y a
                                              vraiment déjà tout ce qu'il faut
                                              savoir dans un premier temps. Mais
                                              on nous demande encore des
                                              renseignements sur telle ou telle
                                              question. Et que devons-nous nous
                                              dire aujourd'hui ? Nous avons en
                                              principe écrit ces quarante-neuf
                                              numéros de "Triarticulation", mais
                                              tout le matériel est
                                              provisoirement parti en fumée. |  10 |  Denn nehmen Sie die
                                                konkrete Tatsache: Unsere
                                                Zeitschrift «Dreigliederung des
                                                sozialen Organismus» hat bis
                                                jetzt neunund‑ vierzig Nummern.
                                                Neunundvierzig Nummern! Nehmen
                                                Sie diese neunundvierzig
                                                Nummern, lesen Sie sie der Reihe
                                                nach durch, und Sie werden
                                                sehen, wieviel wir da im Grunde
                                                genommen zusammengetragen haben
                                                von alledem, was für die
                                                Menschheit zunächst notwendig
                                                ist zu wissen über die
                                                Dreigliederungsfrage.
                                                Neunundvierzig Nummern haben
                                                wir erscheinen lassen. Da steht
                                                wirklich schon alles drinnen,
                                                was zunächst notwendig ist zu
                                                wissen. Aber man verlangt von
                                                uns immer noch Auskunft über
                                                diese oder jene Frage. Und was
                                                müssen wir uns heute sagen? Wir
                                                haben im Grunde genommen diese
                                                neunundvierzig Nummern der
                                                «Dreigliederung» geschrieben,
                                                aber das ganze Material ist
                                                vorläufig verpufft. |  
                                      |  Ne
                                              sommes-nous pas presque obligés de
                                              reprendre notre revue depuis le
                                              début, de faire paraître le numéro
                                              un et les numéros suivants tels
                                              qu'ils ont été publiés ? Après que
                                              beaucoup de choses soient tombées
                                              à l'eau et n'aient pas du tout
                                              pénétré dans les esprits,
                                              devrions-nous toujours trouver
                                              quelque chose de nouveau ? Eh
                                              bien, ils ne peuvent finalement
                                              pas exiger trop d'idées de notre
                                              part, les humains dehors. Ce dont
                                              il s'agit, c'est de propager
                                              effectivement l'idée de la
                                              triarticulation telle qu'elle est.
                                              Il y a bien sûr une infinité de
                                              choses qui s'y opposent, mais tout
                                              cela ne tient qu'à la volonté
                                              humaine. Il est nécessaire que les
                                              âmes s'éveillent aujourd'hui et
                                              que l'on prenne au sérieux ce dont
                                              il s'agit réellement. |  11 |  Stehen wir da nicht fast
                                              vor der Notwendigkeit, daß wir nun
                                              wie‑ derum mit unserer Zeitschrift
                                              von Anfang anfangen müssen, daß
                                              wir Nummer eins und die folgenden
                                              Nummern genauso erscheinen lassen
                                              müssen, wie sie erschienen sind?
                                              Nachdem im Grunde genommen vieles
                                              verpufft und gar nicht in die
                                              Köpfe hineingegangen ist von dem,
                                              was wir gesagt haben, soll uns
                                              immer wieder etwas Neues
                                              einfallen? Nun, gar zu viel
                                              Einfälle können sie schließlich
                                              doch nicht von uns verlangen, die
                                              Menschen draußen. Dasjenige, um
                                              was es sich handelt, wäre,
                                              zunächst die Dreigliederungsidee
                                              tatsächlich so, wie sie ist, zu
                                              propagieren. Dem steht natürlich
                                              unendlich viel entgegen, aber all
                                              dieses Viele liegt lediglich im
                                              menschlichen Willen. Es ist
                                              notwendig, daß die Seelen heute
                                              auf‑ wachen und daß man es ernst
                                              nimmt mit dem, um was es sich
                                              eigentlich handelt. |  
                                      |  Vous
                                              voyez, il y a une question que les
                                              humains évitent continuellement
                                              aujourd'hui. C'est la question
                                              dont les "points essentiels" sont
                                              partis dès le début et sur
                                              laquelle doit reposer, en
                                              principe, toute la propagande de
                                              la triarticulation - non pas sur
                                              le plan matériel, mais en ce qui
                                              concerne l'essence de la
                                              propagande. C'est la
                                              reconnaissance de ce
                                              qu'aujourd'hui, dans la soi-disant
                                              question sociale, nous n'avons
                                              vraiment pas affaire à ce dont la
                                              plupart des humains parlent. La
                                              plupart des humains demandent en
                                              effet, en parlant de la question
                                              sociale : que doit-on faire de
                                              telle ou telle institution ? Que
                                              devrait-on mettre en place dans
                                              tel ou tel domaine ? Celui qui
                                              parle ainsi n'a absolument aucune
                                              compréhension de ce qui se passe à
                                              notre époque - pour la simple
                                              raison qu'il ne voit pas que vous
                                              pouvez faire aujourd'hui les
                                              institutions les plus brillantes
                                              et que, lorsque vous les avez
                                              faites, vous avez ensuite très
                                              vite exactement la même agitation
                                              que celle que vous aviez
                                              auparavant. Maintenant, la
                                              constitution de l'humanité est
                                              ainsi : prenez par exemple la
                                              social-démocratie majoritaire
                                              actuelle, qui a longtemps été un
                                              parti d'opposition. Au moment où
                                              ces socialistes majoritaires sont
                                              arrivés au pouvoir, le soi-disant
                                              Parti social-démocrate indépendant
                                              s'est formé. Si celui-ci arrivait
                                              au pouvoir, un nouveau parti
                                              d'opposition se formerait à son
                                              tour, les communistes. Si ces
                                              derniers arrivaient au pouvoir, il
                                              y aurait déjà un nouveau parti
                                              d'opposition. Il ne s'agit pas du
                                              tout aujourd'hui de venir avec des
                                              propositions quelconques pour des
                                              institutions particulières, mais
                                              il s'agit de ce que la question
                                              sociale est aujourd'hui une
                                              véritable question d'humanité, une
                                              question de la valeur humaine et
                                              de la conscience humaine. |  12 |  Sehen Sie, da ist
                                                eine Frage, an der sich heute
                                                die Menschen auch fortwährend
                                                vorbeidrücken. Es ist diejenige
                                                Frage, von der die «Kernpunkte»
                                                von Anfang an ausgegangen sind,
                                                auf der im Grun‑ de genommen die
                                                ganze Dreigliederungspropaganda
                                                beruhen muß — nicht sachlich,
                                                aber in bezug auf das Wesen der
                                                Propagierung. Es ist die
                                                Erkenntnis, daß wir es in der
                                                sogenannten sozialen Frage heute
                                                wahrhaftig nicht zu tun haben
                                                mit dem, wovon die meisten
                                                Menschen reden. Die meisten
                                                Menschen fragen ja, indem sie
                                                von der sozialen Frage reden:
                                                Was soll man mit dieser oder
                                                jener Institution machen? Was
                                                soll man auf diesem oder jenem
                                                Gebiet einrichten? Wer so redet,
                                                hat überhaupt kein Verständnis
                                                für das, was in unserer Zeit
                                                vorgeht — aus dem einfachen
                                                Grund nicht, weil er nicht
                                                einsieht, daß Sie heute die
                                                glänzendsten Einrichtungen ma‑
                                                chen können und daß Sie, wenn
                                                Sie sie gemacht haben, dann hin‑
                                                terher trotzdem sehr bald genau
                                                dieselbe Agitation haben, wie
                                                Sie sie vorher hatten. Jetzt ist
                                                die Menschheitsverfassung so:
                                                Nehmen Sie zum Beispiel die
                                                jetzige
                                                Mehrheitssozialdemokratie, die
                                                eine lange Zeit
                                                Oppositionspartei war. In dem
                                                Augenblick, wo diese
                                                Mehrheitssozialisten zur
                                                Herrschaft kamen, bildete sich
                                                die soge‑ nannte Unabhängige
                                                Sozialdemokratische Partei.
                                                Würde diese zur Herrschaft
                                                kommen, so würde sich wiederum
                                                eine neue Opposi‑ tionspartei
                                                bilden, die Kommunisten. Würden
                                                diese zur Herrschaft kommen, so
                                                würde schon wieder eine neue
                                                Oppositionspartei da sein. Es
                                                handelt sich heute gar nicht
                                                darum, mit irgendwelchen
                                                Vorschlägen zu kommen für
                                                einzelne Einrichtungen, sondern
                                                es handelt sich darum, daß die
                                                soziale Frage heute eine
                                                richtige Menschheitsfrage ist,
                                                eine Frage des Menschenwertes
                                                und des Menschheitsbewußtseins. |  
                                      |  Et
                                              on voit plus clairement ce qu'est
                                              la question sociale quand on
                                              regarde autour de soi dans les
                                              pays où tout ne s'est pas encore
                                              effondré, mais où tout va
                                              s'effondrer prochainement. Là, il
                                              y a d'un côté les anciens cercles
                                              dirigeants. |  13 |  Und man sieht das klarer,
                                              was die soziale Frage ist, wenn
                                              man einmal Umschau hält in
                                              Ländern, in denen noch nicht alles
                                              zusam‑ mengebrochen ist, sondern
                                              erst demnächst zusammenbrechen
                                              wird. Da gibt es auf der einen
                                              Seite die ehemals führenden
                                              Kreise. |  
                                      |  Ces
                                              cercles voient tout d'abord que
                                              toute la vie commerciale s'arrête,
                                              que des stocks énormes
                                              s'accumulent dans les entrepôts,
                                              que l'on a du mal à en tirer assez
                                              pour payer les ouvriers, et ils se
                                              font des réflexions : si les
                                              choses continuent ainsi, on ne
                                              pourra bientôt plus payer les
                                              ouvriers. Mais on ne pourra pas
                                              non plus écouler [les
                                              marchandises] que l'on a en stock
                                              dans les magasins. On voit bien
                                              tout cela, mais on se dit qu'un
                                              miracle va se produire, et que les
                                              choses vont bientôt changer. On
                                              attend ce miracle pour ne pas
                                              avoir à réfléchir à ce que l'on
                                              doit faire. De l'autre côté, il y
                                              a ceux qui tiennent un tout autre
                                              langage, les larges masses du
                                              prolétariat du monde civilisé. |  14 |  Diese Kreise sehen
                                              zunächst, daß alles Geschäftsleben
                                              stockt, daß sich in den Magazinen
                                              ungeheure Vorräte ansammeln, daß
                                              man nur noch mit Mühe soviel
                                              herausschlägt, um die Arbeiter zu
                                              bezahlen, und man macht sich
                                              Gedanken: Wenn die Sache so
                                              fortgeht, wird man die Arbeiter
                                              bald nicht mehr bezahlen können.
                                              Man wird aber auch nicht [die
                                              Waren] losschlagen können, die man
                                              in den Maga‑ zinen lagernd hat.
                                              Das alles sieht man ja, aber man
                                              denkt sich: Ein Wunder wird schon
                                              kommen, und dann wird es demnächst
                                              doch anders werden. Auf dieses
                                              Wunder wartet man, damit man nicht
                                              nötig hat nachzudenken, was man
                                              eigentlich tun soll. Auf der
                                              anderen Seite stehen diejenigen
                                              da, die eine ganz andere Sprache
                                              führen, die breiten Massen des
                                              Proletariats der zivilisierten
                                              Welt. |  
                                      |  Les
                                              cercles dirigeants que nous venons
                                              de caractériser n'ont pas le
                                              moindre pressentiment de ce qui se
                                              passe parmi ces larges masses. |  15 |  Von dem, was unter diesen
                                              breiten Massen vorgeht, haben die
                                              eben charakterisierten führenden
                                              Kreise nicht die geringste Ahnung. |  
                                      |  Mais
                                              il y a dans ce prolétariat une
                                              volonté, une volonté qui habille
                                              ses questions de concepts,
                                              d'idées, et au moment où celles-ci
                                              se réaliseraient, elles raseraient
                                              tout ce que nous avons de
                                              civilisation humaine, tout, tout
                                              raser, tout balayer. Et les
                                              classes dirigeantes se disent
                                              qu'elles pourront bientôt revenir
                                              à l'année 1913 ou au début de
                                              l'année 1914, pour recommencer là
                                              où elles se sont arrêtées à
                                              l'époque, et qu'alors, parmi ces
                                              larges masses, il se trouverait
                                              très volontiers des gens qui
                                              travailleraient à nouveau comme
                                              ils l'ont fait à l'époque. Non,
                                              nous n'avons pas affaire
                                              aujourd'hui à une question
                                              d'institutions, mais à une
                                              question d'humanité. Et nous
                                              devons reconnaître que, depuis
                                              très longtemps, nous n'avons pas
                                              trouvé chez les classes
                                              dirigeantes la moindre
                                              compréhension pour ce qu'est leur
                                              tâche. Oui, croyez-vous que
                                              quelque chose d'autre que ce que
                                              nous avons vécu avec horreur ici à
                                              Stuttgart, où nous avons commencé
                                              la propagande de la
                                              triarticulation, puisse se
                                              développer à partir des masses ?
                                              Voyez-vous, à deux conditions, ce
                                              que nous avons commencé en avril
                                              de l'année dernière aurait pu très
                                              bien se poursuivre - à deux
                                              conditions. La première, c'est que
                                              nous aurions réussi à gagner les
                                              larges masses du prolétariat à une
                                              conception compréhensive de la
                                              vie, sans tenir compte des
                                              dirigeants prolétariens. C'était
                                              en bonne voie. D'autre part, il se
                                              serait agi que ceux qui avaient
                                              une certaine influence au sein de
                                              la bourgeoisie nous tendent la
                                              main, nous auraient fait confiance
                                              et se seraient dit : là est une
                                              fois une tentative de construire
                                              un pont entre le prolétariat et
                                              les autres. |  16 |  Aber es ist in
                                                diesem Proletariat ein Wille
                                                vorhanden, ein Wille, der seine
                                                Fragen in Begriffe, in Ideen
                                                kleidet, und in dem Augenblick,
                                                wo diese verwirklicht werden,
                                                würden sie alles, was wir an
                                                menschlicher Zivilisation haben,
                                                zugrunderichten, alles, alles
                                                zugrunderichten, alles
                                                hinwegfegen. Und die führenden
                                                Klassen denken sich, sie werden
                                                demnächst wieder zurückkehren
                                                können vielleicht zum Jahre 1913
                                                oder Anfang 1914, um da wiederum
                                                an‑ zufangen, wo sie damals
                                                aufgehört haben, und dann würden
                                                sich ganz willig aus diesen
                                                breiten Massen auch die Menschen
                                                finden, die wiederum so
                                                arbeiten, wie sie dazumal
                                                gearbeitet haben. Nein, wir
                                                haben es heute nicht zu tun mit
                                                einer Frage der Institutionen,
                                                sondern mit einer
                                                Menschheitsfrage. Und wir müssen
                                                einsehen, daß wir bei den
                                                führenden Klassen schon seit
                                                langer, langer Zeit eben nicht
                                                das geringste Verständnis
                                                gefunden haben für das, was ihre
                                                Aufgabe ist. Ja, glauben Sie
                                                denn, daß aus den Massen heraus
                                                sich überhaupt etwas anderes
                                                entwickeln wird als das, was wir
                                                hier in Stuttgart, wo wir mit
                                                der Dreigliederungspropaganda
                                                begonnen haben, zu unserem
                                                Entsetzen erleben mußten? Sehen
                                                Sie, unter zwei Voraussetzungen
                                                hätte das, was wir im April
                                                vorigen Jahres begonnen haben,
                                                sehr gut seinen Fortgang nehmen
                                                können — unter zwei
                                                Voraussetzungen. Die eine wäre
                                                die gewesen, daß es gelungen
                                                wäre, ohne Berücksichtigung der
                                                prole‑ tarischen Führer die
                                                breiten Massen des Proletariats
                                                für eine ver‑ ständnisvolle
                                                Lebensauffassung zu gewinnen.
                                                Das war auf dem besten Wege. Auf
                                                der anderen Seite hätte es sich
                                                darum gehandelt, daß diejenigen,
                                                die einen gewissen Einfluß
                                                hatten innerhalb des Bürgertums,
                                                der Bourgeoisie, uns jetzt die
                                                Hand gereicht, uns Vertrauen
                                                entgegengebracht hätten und sich
                                                gesagt hätten: Da wird einmal
                                                der Versuch gemacht, eine Brücke
                                                zu bauen zwischen dem
                                                Proletariat und den anderen. |  
                                      |  Qu'est-ce
                                              qui aurait dû se passer ? Vous
                                              pouvez vous penser que la chose
                                              n'est pas facile, car le
                                              prolétariat n'aura jamais
                                              confiance dans tous ceux qui
                                              parlent aujourd'hui comme
                                              Stresemann ou d'autres personnes
                                              de ce genre, ou qui ont l'air de
                                              lorgner de ce côté-là, quelles que
                                              soient les circonstances. Mais,
                                              mes très chers présents, nous
                                              étions sur la voie de pouvoir
                                              parler au prolétariat simplement
                                              sur la base de la raison
                                              synthétique. Et il aurait suffi
                                              que la bourgeoisie nous fasse
                                              preuve d'une telle compréhension
                                              qu'elle nous dise : "Bon, essayons
                                              de voir de quoi vous êtes
                                              capables. Nous voulons bien
                                              admettre qu'il y a parmi nous de
                                              nombreuses personnes qui ne
                                              peuvent pas gagner cette
                                              confiance, parce qu'elles l'ont
                                              perdue, mais si l'on procède
                                              ainsi, on pourra jeter un pont. |  17 |  Was hätte geschehen
                                              müssen? Sie können sich denken,
                                              daß die Sache nicht leicht ist,
                                              denn zu alle dem, was heute so
                                              redet wie Stresemann oder
                                              dergleichen Leute oder was
                                              irgendwie in dem Geruch steht,
                                              nach jener Seite hinzuschielen, zu
                                              dem wird das Proletariat unter
                                              keinen Umständen jemals Vertrauen
                                              haben. Aber, meine sehr verehrten
                                              Anwesenden, wir waren doch auf dem
                                              Wege, einfach durch Vernunftgründe
                                              zu dem Proletariat sprechen zu
                                              können. Und es wäre nur notwendig
                                              gewesen, daß uns von seiten der
                                              Bourgeoisie soviel Verständnis
                                              entgegengebracht worden wäre, daß
                                              man uns gesagt hätte: Gut, wir
                                              wollen versuchen abzuwarten, wozu
                                              ihr imstande seid. Wir wollen
                                              zugeben, daß unter uns selbst
                                              zahlreiche Leute sind, die nicht
                                              dieses Vertrauen gewinnen können,
                                              weil sie es sich verscherzt haben,
                                              aber man wird, wenn man so
                                              vorgeht, die Brücke schlagen
                                              können. |  
                                      |  Que
                                              s'est-il passé au lieu de cela ?
                                              Les gens qui auraient dû faire
                                              preuve d'une telle compréhension
                                              se sont tenus debout, les jambes
                                              écartées, et ont déclaré : "Ce
                                              sont des gens qui nous mènent
                                              presque ou totalement vers le
                                              bolchevisme ! Ce sont des gens qui
                                              ne s'intéressent qu'au prolétariat
                                              ! - On ne pouvait pas trouver la
                                              moindre compréhension de ce
                                              côté-là. Et dans ces conditions,
                                              les dirigeants du prolétariat,
                                              avec lesquels on ne devait rien
                                              avoir à faire, pouvaient
                                              facilement nous aliéner ce
                                              prolétariat. C'est ce qui a fait
                                              échouer la chose cette fois-là. |  18 |  Was ist statt
                                                dessen geschehen? Die Leute, die
                                                solches Verständnis hätten
                                                aufbringen sollen, die haben
                                                sich breitbeinig hingestellt und
                                                haben erklärt: Das sind ja
                                                Leute, die uns fast oder ganz
                                                nach dem Bolschewismus
                                                hinführen! Das sind ja Leute,
                                                die es alle nur mit dem
                                                Proletariat halten! — Nicht das
                                                geringste Verständnis konnte auf
                                                dieser Seite gefunden werden.
                                                Und unter solchen Verhältnissen
                                                konnten die Führer des
                                                Proletariats, mit denen man
                                                nichts zu tun haben durfte,
                                                leicht dann dieses Proletariat
                                                wiederum uns entfremden. Das ist
                                                es, was dazumal die Sache
                                                scheitern machte. |  
                                      |  Et
                                              tout ce que nous pourrions faire
                                              en matière de propagande
                                              échouerait également si, par
                                              exemple, l'opinion suivante se
                                              répandait : "Oui, ce qui est écrit
                                              dans le journal de triarticulation
                                              est trop difficile à comprendre.
                                              Si quelqu'un me dit cela, je
                                              considère qu'il est de mon devoir
                                              de lui faire comprendre en toute
                                              courtoisie - on doit généralement
                                              être courtois avec de telles
                                              personnes - en toute courtoisie :
                                              c'est précisément parce que l'on a
                                              toujours cherché à trouver
                                              incompréhensible ce qui est issu
                                              de la pratique réelle de la vie et
                                              qui a toujours été exigé : vous
                                              devriez vous abaisser à un autre
                                              niveau pour écrire, - c'est
                                              pourquoi nous avons la misère. Et
                                              tu es le représentant de ceux qui
                                              nous ont mis dans la misère. En
                                              exigeant que l'on écrive selon la
                                              compréhension qui t'est venue à la
                                              bouche, tu te montres justement
                                              comme un parasite issu du cercle
                                              de ceux qui nous ont mis dans la
                                              situation actuelle. - Tant que
                                              nous ne serons pas en mesure - en
                                              toute courtoisie, bien sûr, s'il
                                              s'agit d'un cas particulier -,
                                              tant que nous ne serons pas en
                                              mesure de trouver suffisamment
                                              d'humains qui ont le cœur pour
                                              dire enfin : il faut qu'un nouveau
                                              matin arrive avec de nouvelles
                                              gens ; il doit être balayé tout ce
                                              qui est là de ces terribles vieux
                                              partis ; il doit naitre quelque
                                              chose de tout à fait nouveau ! -
                                              aussi longtemps tous les discours
                                              sur les moyens de propagande les
                                              plus efficaces sont tout
                                              simplement pour le chat. |  19 |  Und auch alles das,
                                                was wir tun könnten mit Bezug
                                                auf Propaganda, das würde
                                                wiederum scheitern müssen, wenn
                                                zum Beispiel die Ansicht
                                                vordringen würde: Ja, was in der
                                                Dreigliederungszeitung steht,
                                                ist ja zu schwer verständlich.
                                                Wenn mir einer das sagt, dann
                                                betrachte ich es als meine
                                                Aufgabe, ihm in aller
                                                Höflichkeit — höflich muß man ja
                                                gewöhnlich mit solchen Leuten
                                                sein —, ihm in aller Höflichkeit
                                                klarzumachen: Gerade weil man
                                                solange immer gesucht hat, das
                                                unverständlich zu finden, was
                                                aus der wirklichen Lebenspraxis
                                                heraus ist und immerfort
                                                gefordert hat: Ihr solltet auf
                                                ein anderes Niveau
                                                heruntersinken, um zu schreiben,
                                                — deshalb haben wir das Elend.
                                                Und du bist der Repräsentant
                                                derjenigen, die uns in das Elend
                                                hineingebracht haben. Indem du
                                                forderst, man solle nach dem
                                                Verständnis schreiben, das dir
                                                zum Munde gewachsen ist, zeigst
                                                du dich eben als ein Schädling
                                                aus dem Kreise derjenigen, die
                                                uns in die heutige Situation
                                                hineingebracht haben. — Solange
                                                wir nicht in der Lage sind — in
                                                aller Höflichkeit
                                                selbstverständlich, wenn es
                                                sich um einen einzelnen Fall
                                                handelt —, solange wir nicht in
                                                der Lage sind, genügend Menschen
                                                zu finden, die das Herz dazu
                                                haben, endlich zu sagen: Es muß
                                                ein neuer Morgen kommen mit
                                                neuen Leuten; es muß
                                                hinweggefegt werden alles das,
                                                was von diesen schrecklichen
                                                alten Parteien da ist; es muß
                                                etwas ganz Neues entstehen! —
                                                solange ist alles Reden über die
                                                wirksamsten Propagandamittel
                                                einfach für die Katz. |  
                                      |  Nous
                                              ne vivons pas aujourd'hui à une
                                              époque où les moyens mesquins
                                              s'enlisent d'une manière ou d'une
                                              autre, mais à une époque où il est
                                              urgent qu'un nombre suffisamment
                                              important d'humains parlant la
                                              même langue et ayant les mêmes
                                              idées s'engagent, et pas seulement
                                              s'enthousiasment. Je crois, mes
                                              chers présents, que certains se
                                              demandent pourquoi cela va si loin
                                              crescendo, que l'on parle avec des
                                              mots de plus en plus forts,
                                              notamment aussi de ma part. Eh
                                              bien, il y a une raison très
                                              simple à cela. Pensez donc : si
                                              l'on a pris des dispositions pour
                                              qu'une partie de l'humanité
                                              s'éveille, et si l'on remarque que
                                              de plus en plus de gens
                                              s'assoupissent doucement, alors ce
                                              que l'on a à dire augmente aussi
                                              la voix dans la même mesure, parce
                                              que l'on a le besoin instinctif de
                                              vaincre le besoin de sommeil de
                                              ses semblables. Et en ce qui
                                              concerne la compréhension
                                              nécessaire des questions sociales
                                              actuelles, nous ne pouvons
                                              vraiment pas dire que le besoin de
                                              sommeil de nos semblables ait
                                              diminué ces derniers temps. Même
                                              au sein de notre mouvement, on
                                              prend les choses à l'envers. J'ai
                                              récemment tenu une conférence sur
                                              l'idée de la triarticulation, sur
                                              la nécessité de placer la vie de
                                              l'esprit sur sa propre base. On
                                              m'a répondu d'une manière
                                              extraordinairement bienveillante
                                              et bien intentionnée : Ici, chez
                                              nous, il n'est pas vraiment
                                              nécessaire de se plaindre du
                                              manque de liberté de la vie de
                                              l'esprit ; nous avons un degré
                                              élevé de liberté de la vie de
                                              l'esprit ; l'État s'immisce très
                                              peu dans ce que nous entreprenons
                                              dans le domaine du système
                                              d'école. |  20 |  Wir leben heute
                                                nicht in einer Zeit, in der die
                                                kleinlichen Mittel irgendwie
                                                verfangen, sondern wir leben in
                                                einer Zeit, in der es dringend
                                                notwendig ist, daß eine genügend
                                                große Anzahl von Menschen von
                                                gleicher Sprache und gleichen
                                                Gedanken sich einsetzen, nicht
                                                nur sich begeistern. Ich glaube,
                                                meine verehrten Anwesenden,
                                                mancher fragt sich, warum es
                                                denn eigentlich so in crescendo
                                                geht, daß in immer stärkeren und
                                                stärkeren Worten gesprochen
                                                wird, namentlich auch von mir.
                                                Nun, das hat einen sehr ein‑
                                                fachen Grund. Denken Sie doch
                                                nur einmal: Wenn man die
                                                Veranstaltungen dazu getroffen
                                                hat, daß ein Teil der Menschheit
                                                wach werden soll, und wenn man
                                                merkt, wie immer mehr Menschen
                                                sanft entschlummern, dann erhöht
                                                sich bei dem, was man zu sagen
                                                hat, in demselben Maße auch die
                                                Stimme, weil man das instinktive
                                                Bedürfnis hat, das
                                                Schlafbedürfnis seiner
                                                Mitmenschen zu über‑ winden. Und
                                                in bezug auf das notwendige
                                                Auffassen der sozialen Fragen
                                                der Gegenwart können wir
                                                wahrhaftig nicht sagen, daß das
                                                Schlafbedürfnis unserer
                                                Mitmenschheit in der letzten
                                                Zeit geringer geworden ist. Man
                                                faßt ja sogar innerhalb unserer
                                                Bewegung die Sache am
                                                allerallerverkehrtesten Ende an.
                                                Ich habe neulich einen Vortrag
                                                gehalten über die Idee der
                                                Dreigliederung, über die Not‑
                                                wendigkeit, das Geistesleben auf
                                                seine eigene Basis zu stellen.
                                                Es wurde mir in einer
                                                außerordentlich gutmütigen,
                                                gutmeinenden Weise erwidert:
                                                Hier bei uns ist es eigentlich
                                                nicht nötig, daß man sich über
                                                die Unfreiheit des Geisteslebens
                                                beklagt; wir haben einen hohen
                                                Grad von Freiheit des
                                                Geisteslebens; uns spricht der
                                                Staat sehr wenig eigentlich in
                                                dasjenige hinein, was wir auf
                                                dem Gebiete des Schulwesens
                                                unternehmen. |  
                                      |  Mes
                                              très chers présents, les gens qui
                                              parlent ainsi sont le meilleur
                                              témoignage de la nécessité de la
                                              libération de la vie de l'esprit.
                                              Car ceux qui sentent encore
                                              combien ils ne sont pas libres
                                              sont ceux dont on peut encore
                                              mieux se servir. Mais ceux qui ne
                                              sentent même plus à quel point ils
                                              ne sont pas libres, qui
                                              considèrent les idées de pédagogie
                                              d'État déjà instillées dans leur
                                              tête comme leur propre liberté
                                              intérieure et qui n'ont aucune
                                              idée de l'étendue de l'esclavage
                                              de la pédagogie populaire/de
                                              peuple, ceux-là sont en fait ceux
                                              qui arrêtent tout. Il faut
                                              justement pouvoir saisir la chose
                                              par le bon bout. Ceux qui prennent
                                              inconsciemment l'esclavage pour la
                                              liberté sont ceux qui ne nous
                                              permettent pas d'avancer. Il faut
                                              donc dire qu'il s'agit avant tout
                                              de reconnaître que toute
                                              compréhension mutuelle a été
                                              perdue entre les grandes masses et
                                              ceux qui, pendant longtemps,
                                              auraient eu la tâche de parler
                                              ainsi dans le monde, que ces
                                              grandes masses ne défendent pas
                                              aujourd'hui dans leurs journaux et
                                              ainsi de suite les points de vue
                                              qu'elles défendent justement. Il
                                              ne faut notamment pas croire
                                              qu'une [véritable vie de l'esprit]
                                              quelconque émane des larges masses
                                              du prolétariat. |  21 |  Meine sehr
                                                verehrten Anwesenden, die Leute,
                                                die so sprechen, sind das beste
                                                Zeugnis dafür, wie notwendig die
                                                Befreiung des Geisteslebens ist.
                                                Denn diejenigen, die noch
                                                spüren, wie unfrei sie sind, das
                                                sind die, die man noch besser
                                                brauchen kann. Diejenigen, die
                                                es aber nicht einmal mehr
                                                spüren, wie unfrei sie sind, die
                                                die schon in ihre Köpfe
                                                hineingetrichterten
                                                staatspädagogischen Ideen für
                                                ihre eigene innere Freiheit
                                                halten und keine Ahnung haben,
                                                wie weit die volkspädagogische
                                                Sklaverei geht, das sind
                                                diejenigen, die eigentlich alles
                                                aufhalten. Man muß die Sache
                                                eben gerade am rechten Ende
                                                fassen können. Diejenigen, die
                                                unbewußt Sklaverei für Freiheit
                                                halten, das sind diejenigen, die
                                                uns natürlich nicht
                                                vorwärtskommen lassen. Und so
                                                muß man sagen: Es handelt sich
                                                darum, vor allen Dingen
                                                einzusehen, daß alles
                                                gegenseitige Verständnis
                                                verlorengegangen ist zwischen
                                                den breiten Massen und
                                                denjenigen, die durch lange
                                                Zeiten hindurch die Aufgabe
                                                gehabt hätten, so zu sprechen in
                                                der Welt, daß diese breiten
                                                Massen heute nicht in ihren
                                                Zeitungen und so weiter
                                                diejenigen Ansichten vertreten,
                                                die sie eben vertreten. Man darf
                                                namentlich nicht glauben, daß
                                                irgendein [wirkliches
                                                Geistesleben] aus der breiten
                                                Masse des Proletariats kommt. |  
                                      |  L'autre
                                              jour, à la Pentecôte, j'ai lu un
                                              journal socialiste dans un autre
                                              pays. On y trouvait les articles
                                              les plus curieux sur la Pentecôte,
                                              où tout, tout était rejeté de
                                              l'esprit et où il était indiqué
                                              que le seul esprit était celui qui
                                              sortait des larges masses. Par ces
                                              articles de Pentecôte d'un journal
                                              social-démocrate aux accents
                                              bolcheviques, on se sent tellement
                                              transposé [dans une image] qu'on
                                              se dit : maintenant, je devrais
                                              intercepter quelque part cet
                                              esprit qui s'élève comme une fumée
                                              des larges masses. - Oui, mes très
                                              chers présents, si l'on s'apprête
                                              à penser, et encore moins à saisir
                                              quoi que ce soit de cet esprit des
                                              masses, on a quand même le
                                              sentiment que c'est une
                                              superstition bien pire que celle
                                              qui voit dans chaque buisson, dans
                                              chaque arbre, un démon, un elfe ou
                                              quelque chose comme ça. Les
                                              humains modernes n'ont aucune idée
                                              des formes de superstition dans
                                              lesquelles ils vivent en réalité.
                                              Et où cela nous mène-t-il
                                              finalement ? Vous voyez, cela
                                              revient à dire que les humains
                                              sont tout à fait trop à l'aise
                                              pour penser à la manière dont une
                                              nouvelle vie de l'esprit doit
                                              réellement être construite. Vous
                                              voyez, on a pu le constater à fond
                                              depuis des décennies. Si l'on
                                              vient aux humains avec la
                                              supposition que maintenant une
                                              nouvelle vie de l'esprit doit être
                                              construite, oui, on trouve en tout
                                              cas des humains qui se décident,
                                              en plus de ce qu'ils font
                                              d'habitude dans la vie, à se
                                              consacrer à ce nouveau mouvement
                                              spirituel pour l'après-midi du
                                              dimanche ou pour la soirée des
                                              branches ou pour le moment où ils
                                              lisent des livres
                                              anthroposophiques. Mais qu'ils
                                              chercheraient un lien entre ce
                                              nouveau mouvement spirituel et ce
                                              qu'ils font sinon dans la vie, ils
                                              ne peuvent quand même pas décider. |  22 |  Ich habe neulich zu
                                                Pfingsten in einem anderen Lande
                                                eine sozialistische Zeitung
                                                gelesen. Da standen die
                                                kuriosesten Pfingstartikel, da
                                                wurde alles, alles vom Geist
                                                abgewiesen und darauf
                                                hingewiesen, daß der einzige
                                                Geist derjenige sei, der aus den
                                                breiten Massen herauskomme.
                                                Durch diese Pfingstartikel einer
                                                sozialdemokratischen Zeitung
                                                mit bolschewistischem Anstrich
                                                fühlt man sich so [in ein Bild]
                                                versetzt, daß man sich sagt:
                                                Jetzt sollte ich irgendwo
                                                abfangen diesen Geist, der da
                                                wie ein Rauch aufsteigt aus den
                                                breiten Massen. — Ja, meine sehr
                                                verehrten Anwesenden, wenn man
                                                sich dann anschickt, irgend
                                                etwas nur zu denken, geschweige
                                                denn zu erfassen von diesem
                                                Geist der breiten Massen, dann
                                                hat man doch das Gefühl: Das ist
                                                ein viel schlimmerer Aberglaube
                                                als jener Aberglaube, der in
                                                jedem Strauche, in jedem Baum
                                                irgendeinen Dämon oder eine
                                                Elfe oder dergleichen sieht. Die
                                                modernen Menschen haben ja keine
                                                Ahnung, in welchen Formen des
                                                Aberglaubens sie eigentlich in
                                                Wirklichkeit leben. Und worauf
                                                kommt das denn schließlich
                                                hinaus? Sehen Sie, es kommt
                                                darauf hinaus, daß die Menschen
                                                durchaus zu bequem sind, daran
                                                zu denken, wie ein neues
                                                Geistesleben wirklich gebaut
                                                werden muß. Sehen Sie, das hat
                                                man nun seit Jahrzehnten
                                                gründlich erleben können. Kommt
                                                man dann an die Menschen heran
                                                mit der Zumutung, daß jetzt ein
                                                neues Geistesleben gebaut werden
                                                muß, ja, dann findet man
                                                allenfalls Menschen, welche
                                                sich entschließen, daß sie außer
                                                dem, was sie sonst im Leben
                                                treiben, noch für den
                                                Sonntagnachmittag oder für den
                                                Zweigabend oder für die Zeit, in
                                                der sie gerade anthroposophische
                                                Bücher lesen, sich widmen dieser
                                                neuen Geistesbewegung. Aber daß
                                                sie einen Zusammenhang suchen
                                                würden zwischen dieser neuen
                                                Geistesbewegung und demjenigen,
                                                was sie sonst im Leben treiben,
                                                dazu können sie sich doch nicht
                                                entschließen. |  
                                      |  Mais
                                              il y a aussi beaucoup, beaucoup
                                              d'autres humains qui viennent et
                                              disent : "Oui, ce que tu veux là,
                                              au fond, c'est ce que veulent
                                              aussi les meilleurs catholiques et
                                              les meilleurs évangéliques ; il y
                                              avait un pasteur qui parlait en
                                              chaire dans un sens tout à fait
                                              anthroposophique ; au fond, tout
                                              ce que tu veux là, on le trouve
                                              aussi ici et là. - Les gens qui
                                              veulent faire des compromis au
                                              point de laisser l'anthroposophie
                                              se fondre dans ce à quoi les
                                              humains sont habitués, on les
                                              trouve déjà en très grand nombre.
                                              Les humains qui, face à ce qui
                                              doit être voulu, précisément dans
                                              le sens de l'exposé public d'hier,
                                              rendent hommage au principe :
                                              "Lave-moi la fourrure, mais ne me
                                              mouille pas d'une goutte" - ces
                                              personnes sont particulièrement
                                              nombreuses aujourd'hui. Et tant
                                              que nous n'aurons pas la
                                              possibilité d'amener dans le plus
                                              grand nombre possible d'esprits la
                                              conscience qu'une nouvelle vie
                                              spirituelle est avant tout
                                              nécessaire - une vie spirituelle
                                              pénétrante -, nous n'avancerons
                                              pas. Lorsque nous aurons cette
                                              nouvelle vie de l'esprit, lorsque
                                              nous ne serons plus obligés de
                                              lutter contre les intellectuels
                                              incompréhensifs, alors nous aurons
                                              à nouveau quelque chose qui pourra
                                              parler aux humains de telle sorte
                                              que la parole puisse produire des
                                              faits sociaux. |  23 |  Aber auch
                                                zahlreich, ganz zahlreich sind
                                                die anderen Menschen, die da
                                                kommen und sagen: Ja, was du da
                                                willst, das wollen ja im Grunde
                                                genommen die besseren Katholiken
                                                und die besseren Evangelischen
                                                auch; da war ein Pastor, der hat
                                                von der Kanzel ganz im
                                                anthroposophischen Sinne
                                                gesprochen; im Grunde genommen
                                                findet man alles das, was du da
                                                willst, auch da und dort. — Die
                                                Leute, die Kompromisse schließen
                                                wollen bis zu dem Grade, daß sie
                                                eigentlich die Anthroposophie
                                                untergehen lassen möchten in
                                                dasjenige, was die Menschen
                                                gewohnt sind, die findet man
                                                schon sehr zahlreich. Die
                                                Menschen, die gegenüber dem, was
                                                gewollt werden muß, gerade im
                                                Sinne des gestrigen öffentlichen
                                                Vortrages, doch auch dem
                                                Grundsatz huldigen: «Wasch mir
                                                den Pelz, aber mach mich nicht
                                                einen Tropfen naß» — diese
                                                Menschen sind heute ganz
                                                besonders zahlreich. Und solange
                                                wir nicht die Möglichkeit
                                                gewinnen, in möglichst viele
                                                Köpfe hinein das Bewußtsein zu
                                                brin‑ gen, daß vor allen Dingen
                                                ein neues Geistesleben notwendig
                                                ist — ein Geistesleben, das
                                                durchgreifend ist —, solange
                                                kommen wir nicht vorwärts. Wenn
                                                wir dieses neue Geistesleben
                                                haben, wenn wir nicht mehr
                                                genötigt sind, zu kämpfen mit
                                                den unverständigen
                                                Intellektuellen, dann werden wir
                                                wiederum etwas haben, was
                                                sprechen kann zu den Menschen
                                                so, daß das Sprechen soziale
                                                Tat‑ sachen bewirken kann. |  
                                      |  Mes
                                              très chers présents, les humains
                                              devraient seulement une fois se
                                              faire une représentation de
                                              l'effet que peut avoir la parole.
                                              Vous voyez aujourd'hui dans tout
                                              le monde civilisé entier, pour
                                              autant qu'il soit accessible, si
                                              vous voyagez en train ou en
                                              voiture, des villages et des
                                              villes partout, et dans ces
                                              villages et ces villes, vous voyez
                                              des églises, des églises qui ont
                                              été construites. Toutes ces
                                              églises n'existaient pas il y a
                                              encore peu de temps. Au cours des
                                              premiers siècles de notre ère
                                              chrétienne, il y avait tout autre
                                              chose dans cette Europe
                                              aujourd'hui parsemée d'églises. Et
                                              ils étaient peu nombreux à
                                              l'époque à s'avancer parmi les
                                              humains, mais parmi une humanité
                                              plus fraîche, moins endormie, et
                                              ces quelques-uns ont fait en
                                              sorte, par leurs paroles, que
                                              l'Europe ait aujourd'hui cette
                                              forme. Si les humains qui ont fait
                                              cela avaient eu le même état
                                              d'esprit que les douze chefs de
                                              nos quatorze partis, il n'y aurait
                                              certainement même pas eu une
                                              douzaine d'églises construites.
                                              C'est pourtant la force intérieure
                                              de l'esprit qui doit créer les
                                              faits sociaux. Mais cette force
                                              intérieure de l'esprit doit alors
                                              être portée par des humains qui
                                              ont vraiment le courage de la
                                              porter. Et aujourd'hui, nous
                                              sommes confrontés au fait que
                                              l'ancienne vie de l'esprit, qui a
                                              été fondée autrefois dans son
                                              contenu, ne peut se maintenir que
                                              par des mesures de force, par des
                                              préjugés, par l'habitude, mais
                                              qu'au fond, si les humains sont
                                              intérieurement vrais et honnêtes,
                                              elle ne peut pas être maintenue,
                                              qu'elle doit être remplacée par
                                              une nouvelle vie spirituelle ;
                                              nous ne pouvons pas avancer
                                              autrement qu'en la remplaçant par
                                              une nouvelle vie de l'esprit.
                                              Chaque sorte de compromis est
                                              aujourd'hui une impossibilité. Et
                                              tant que l'on n'envisage pas qu'il
                                              est nécessaire de remplacer toutes
                                              ces vieilles choses par quelque
                                              chose de tout à fait nouveau, mais
                                              qui développe à partir de l'esprit
                                              la force d'un façonnement social,
                                              nous n'avancerons pas. C'est
                                              pourquoi, mes très chers présents,
                                              je considère que, dans un certain
                                              sens, comme de signification très
                                              subordonnée si on s'entretient
                                              ainsi ou ainsi sur les petits
                                              moyens de propagation, si on le
                                              fait ainsi ou ainsi, - tout peut
                                              être très bon ou très mauvais d'un
                                              certain point de vue. Ce n'est pas
                                              de cela qu'il s'agit, mais il
                                              s'agit - ce que j'ai exprimé à
                                              maintes reprises dans notre revue
                                              de triarticulation - de trouver un
                                              nombre suffisamment important
                                              d'humains qui est décidé à
                                              défendre courageusement nos idées,
                                              qui sont décidées à ne pas revenir
                                              encore et encore avec le ronron de
                                              l'ancien. |  24 |  Meine sehr
                                                verehrten Anwesenden, die
                                                Menschen sollten sich nur einmal
                                                die Vorstellung machen, was das
                                                Wort für eine Wirkung haben
                                                kann. Sie sehen heute über die
                                                ganze zivilisierte Welt hin,
                                                soweit sie zugänglich ist, wenn
                                                Sie in der Eisenbahn oder im
                                                Auto fahren, überall Dörfer und
                                                Städte, und in diesen Dörfern
                                                und Städten sehen Sie Kirchen,
                                                Kirchen, die gebaut worden sind.
                                                Diese Kirchen waren alle nicht
                                                da vor einer gar nicht zu langen
                                                Zeit. In den ersten Jahr‑
                                                hunderten unserer christlichen
                                                Zeitrechnung war in diesem heute
                                                mit Kirchen besäten Europa etwas
                                                ganz anderes da. Und wenige wa‑
                                                ren es damals, die unter die
                                                Menschen getreten sind,
                                                allerdings unter eine frischere,
                                                weniger schlafende Menschheit,
                                                und diese wenigen, die haben es
                                                aus ihren Worten heraus bewirkt,
                                                daß heute Europa diese Gestalt
                                                hat. Hätten die Menschen, die
                                                das bewirkt haben, die‑ selbe
                                                Gesinnung gehabt etwa, wie sie
                                                diese Dutzendführer unserer
                                                sämtlichen vierzehn Parteien
                                                haben -- es wären ganz gewiß
                                                vielleicht nicht einmal ein
                                                Dutzend Kirchen gebaut worden.
                                                Es ist doch die innere Kraft des
                                                Geistes, welche die sozialen
                                                Tatsachen schaffen muß. Aber
                                                dann muß diese innere Kraft des
                                                Geistes eben getragen sein von
                                                Menschen, die wirklich den Mut
                                                haben, sie zu tragen. Und heute
                                                stehen wir einmal vor der
                                                Tatsache, daß das alte
                                                Geistesleben, das dazumal
                                                begründet worden ist in seinem
                                                Inhalte, sich nur auf‑
                                                rechterhalten kann durch
                                                Gewaltmaßregeln, durch
                                                Vorurteile, durch Gewohnheit,
                                                daß es aber im Grunde genommen,
                                                wenn die Menschen innerlich wahr
                                                und ehrlich sind, nicht
                                                aufrechterhalten werden kann,
                                                daß es ersetzt werden muß durch
                                                ein neues Geistes‑ leben; wir
                                                kommen gar nicht anders vorwärts
                                                als dadurch, daß wir es ersetzen
                                                durch ein neues Geistesleben.
                                                Jede Art des Kompromisses ist
                                                heute eine Unmöglichkeit. Und
                                                ehe man nicht einsieht, daß es
                                                notwendig werden muß, an die
                                                Stelle all dieser alten Dinge
                                                etwas ganz Neues zu setzen, das
                                                aber vom Geiste heraus die Kraft
                                                zur sozialen Gestaltung
                                                entwickelt, eher kommen wir
                                                nicht weiter. Daher, meine sehr
                                                verehrten Anwesenden, betrachte
                                                ich es in einem gewissen Sinne
                                                als von sehr untergeordneter
                                                Bedeutung, ob man sich über die
                                                kleinen Mittel der Propagierung
                                                so oder so unterhält, ob man es
                                                so oder so macht, — es kann
                                                alles von einem gewissen
                                                Standpunkte aus sehr gut oder
                                                spottschlecht sein. Darum
                                                handelt es sich nicht, sondern
                                                darum handelt es sich — was ich
                                                immer wieder und wiederum in
                                                unserer
                                                Dreigliederungszeitschrift
                                                ausgesprochen habe —, daß wir
                                                eine genügend große Anzahl von
                                                Menschen finden, welche unsere
                                                Ideen mutvoll zu vertreten
                                                entschlossen sind, welche
                                                entschlossen sind, nicht immer
                                                wieder und wiederum mit dem
                                                Schlendrian des Alten zu kommen. |  
                                      |  Maintenant,
                                              mes très chers présents, nous
                                              sommes au milieu de fondations qui
                                              sont justement regroupées sous ce
                                              "jour à venir". Ce qui me frappe
                                              le plus, c'est que des humains
                                              bien intentionnés viennent
                                              toujours dire : "Oui, en fait, il
                                              faut faire les choses tout
                                              autrement, il faut nommer un
                                              spécialiste, il faut nommer un
                                              praticien. - C'est la chose la
                                              plus désolante que l'on puisse
                                              vivre lorsqu'on cède à une telle
                                              demande. Car il ressort en réalité
                                              d'une telle demande que l'on tente
                                              d'implanter à nouveau chez nous
                                              l'ancienne gabegie non pratique.
                                              Il ne s'agit pas de transplanter
                                              les anciens soi-disant praticiens
                                              dans notre institution, mais
                                              d'être clairs : ceux qui, dans un
                                              domaine quelconque, ont
                                              aujourd'hui la meilleure
                                              réputation en sachant appliquer
                                              l'ancienne routine, sont les moins
                                              utiles pour nous. Et ceux qui sont
                                              les plus utiles sont ceux qui sont
                                              prêts à accomplir un nouveau
                                              travail à partir de leur
                                              initiative la plus immédiate et la
                                              plus intime, et qui ne se font pas
                                              d'illusions sur ce qu'ils ont
                                              appris dans les anciennes
                                              conditions. Si nous n'abandonnons
                                              pas cette idée préconçue de ce qui
                                              est encore issu des anciennes
                                              conditions, nous ne pourrons en
                                              aucun cas avancer. C'est ce que
                                              nous devons examiner aujourd'hui.
                                              Et pour finir, je vous dis :
                                              propageons avant tout ce qui a été
                                              tenté de créer depuis plus d'un
                                              an. Il ne faut pas toujours
                                              essayer d'être super intelligent,
                                              en voulant seulement transformer
                                              l'ancien pour lui donner une autre
                                              forme, en se léchant les doigts -
                                              pardonnez-moi l'expression - de
                                              son intelligence, et en pensant :
                                              ils commencent tout de manière non
                                              pratique, là doit être fait ceci
                                              ou cela. |  25 |  Jetzt, meine sehr
                                                verehrten Anwesenden, stehen wir
                                                mitten drin‑ nen in Gründungen,
                                                die eben zusammengefaßt sind
                                                unter diesem «Kommenden Tag».
                                                Was mir dabei am meisten
                                                auffällt, ist, daß doch immer
                                                wieder gutmeinende Menschen
                                                kommen und sagen: Ja, eigentlich
                                                muß man das ganz anders machen,
                                                da mußt du einen Fachmann
                                                berufen, da mußt du einen
                                                Praktiker berufen. — Es ist das
                                                Jammervollste, was man erlebt,
                                                wenn man dann einmal einem
                                                solchen Ansinnen nachgibt. Denn
                                                aus solchem Ansinnen geht
                                                eigentlich hervor, daß versucht
                                                wird, den alten unpraktischen
                                                Schlendrian auch wieder zu uns
                                                hineinzuverpflanzen. Nicht darum
                                                handelt es sich, daß wir die
                                                alten sogenannten Praktiker in
                                                unsere Institution
                                                hineinverpflanzen, sondern daß
                                                wir uns klar sind: Die‑ jenigen,
                                                die auf irgendeinem Gebiet unter
                                                Umständen den besten Ruf heute
                                                haben, indem sie die alte
                                                Routine zu handhaben wußten,
                                                sind für uns am wenigsten zu
                                                gebrauchen. Und diejenigen sind
                                                am besten zu gebrauchen, die
                                                bereit sind, neue Arbeit zu
                                                leisten aus unmittelbarster,
                                                innerster Initiative heraus, und
                                                die sich nichts einbilden auf
                                                dasjenige, was sie aus den alten
                                                Verhältnissen heraus gelernt
                                                haben. Ohne daß wir ablegen
                                                diese Einbildung auf das, was
                                                noch aus den alten Verhältnissen
                                                herausgeholt ist, ohne das
                                                kommen wir auf keinen Fall
                                                weiter. Das ist es, was wir
                                                heute durchschauen müssen. Und
                                                schließlich sage ich Ihnen:
                                                Propagieren wir vor allen Dingen
                                                dasjenige, was nun wirklich seit
                                                mehr als Jahresfrist versucht
                                                worden ist zu schaffen. Man
                                                sollte nicht immerfort
                                                versuchen, superklug zu sein,
                                                indem man doch nur das Alte
                                                umbiegen will, um es in
                                                irgendeine andere Form zu
                                                bringen, und sich dabei —
                                                verzeihen Sie den Ausdruck — die
                                                Finger ableckt, wie gescheit man
                                                ist, und glauben: die fangen
                                                alles unpraktisch an, da muß das
                                                oder das gemacht werden. |  
                                      |  Que
                                              l'on essaie seulement une fois [de
                                              se tenir devant les yeux] ce que
                                              signifie le fait que quarante-neuf
                                              numéros de la
                                              Dreigliederungszeitung sont partis
                                              en fumée. Pourquoi sont-ils partis
                                              en fumée ? En réalité, le journal
                                              de triarticulation devrait être
                                              aujourd'hui au point que nous
                                              puissions la faire paraître chaque
                                              jour comme journal quotidien.
                                              Pourquoi dis-je cela ? Parce qu'en
                                              fait, je dois me tenir aujourd'hui
                                              au même point de vue qu'en avril
                                              et mai de l'année dernière,
                                              lorsque nous avons commencé cette
                                              affaire. Croyez-vous que cela
                                              aurait été une tournure de parole,
                                              aurait été une phrase, que j'aurai
                                              conclu un grand nombre de discours
                                              à l'époque par ces mots ? Qu'on se
                                              décide à quelque chose avant qu'il
                                              ne soit trop tard ! - À l'époque,
                                              il s'agissait de reconnaître le
                                              moment correct pour certaines
                                              choses. Aujourd'hui, il est tout
                                              simplement trop tard pour beaucoup
                                              de choses. Aujourd'hui, nous ne
                                              pouvons évidemment pas avancer sur
                                              les voies que nous avons
                                              empruntées à l'époque pour tenter
                                              tout ce qui était possible.
                                              Aujourd'hui, il ne s'agit pas du
                                              tout de nous engager dans une
                                              discussion avec tous les vieux
                                              boutiquiers, qu'il s'agisse de
                                              confessions ou de partis.
                                              Aujourd'hui, il s'agit de nous
                                              tenir fermement sur le terrain de
                                              ce que nous avons à dire et de le
                                              faire passer dans le plus grand
                                              nombre possible de têtes.
                                              Autrement, nous n'avancerons pas.
                                              Car il est justement devenu tout
                                              simplement trop tard pour beaucoup
                                              de choses. Et il sera peut-être
                                              bientôt trop tard pour maintes de
                                              choses qui peuvent encore se
                                              faire, notamment pour la diffusion
                                              de nos idées, si nous nous
                                              préoccupons toujours de nouveau et
                                              à nouveau seulement de quelque
                                              chose d'accessoire et que nous
                                              n'allons pas à la chose principale
                                              : diffuser nos idées. |  26 |  Man versuche nur
                                                einmal, [sich vor Augen zu
                                                halten,] was es heißt, daß
                                                neunundvierzig Nummern der
                                                Dreigliederungszeitung verpufft
                                                sind. Warum sind sie verpufft?
                                                In Wirklichkeit müßte heute die
                                                Dreigliederungszeitung soweit
                                                sein, daß wir sie jeden Tag als
                                                Tageszeitung erscheinen lassen
                                                könnten. Warum sage ich das?
                                                Weil ich tatsächlich auch heute
                                                auf dem gleichen Standpunkte
                                                ste‑ hen muß wie im April und
                                                Mai vorigen Jahres, als wir
                                                diese Sache begonnen haben.
                                                Glauben Sie, es wäre eine
                                                Redewendung gewesen, es wäre ein
                                                Phrase gewesen, daß ich eine
                                                große Anzahl von Reden dazumal
                                                mit den Worten geschlossen habe:
                                                Man entschließe sich zu irgend
                                                etwas, bevor es zu spät ist! —
                                                Dazumal handelte es sich darum,
                                                daß man für gewisse Dinge den
                                                richtigen Zeitpunkt zu erkennen
                                                hatte. Für viele Dinge ist es
                                                heute einfach zu spät. Heute
                                                können wir auf den Wegen, auf
                                                denen wir dazumal alles mögliche
                                                versuchten, selbstverständlich
                                                nicht weiterkommen. Es handelt
                                                sich heute gar nicht darum, daß
                                                wir uns irgendwie noch einlassen
                                                auf eine Diskussion mit all den
                                                alten Ladenhütern, seien es die
                                                der Bekenntnisse, seien es die
                                                der Parteien. Heute handelt es
                                                sich darum, daß wir ganz fest
                                                auf dem Boden desjenigen stehen,
                                                was wir zu sagen haben und es in
                                                möglichst viele Köpfe
                                                hineinbringen. Anders kommen wir
                                                nicht vorwärts. Denn es ist für
                                                vieles eben einfach zu spät
                                                geworden. Und es wird auch unter
                                                Umständen recht bald zu spät
                                                sein für manches, was noch
                                                geschehen kann, namentlich für
                                                die Verbreitung unserer Ideen,
                                                wenn wir immer wieder und
                                                wiederum nur auf irgendwelche
                                                Nebensachen bedacht sind und
                                                nicht auf die Hauptsache gehen:
                                                auszubreiten unsere Ideen. |  
                                      |  J'ai
                                              dit tout à l'heure : ce que nous
                                              avons fondé comme le Jour qui
                                              vient ne peut être au fond qu'un
                                              substitut insatisfaisant. Pourquoi
                                              donc ? Parce que nous ne nous
                                              faisons pas d'illusions sur le
                                              fait que nous pouvons être
                                              pratiques sans nous appuyer sur
                                              des actes pratiques. Nous essayons
                                              d'être actifs sur le plan
                                              économique, mais les gens viennent
                                              et nous demandent : "Oui, comment
                                              doit-on aménager un magasin
                                              d'épices pour qu'il s'intègre le
                                              mieux possible dans l'organisme
                                              social triarticulé ? — Certes,
                                              nous voulons fonder des
                                              entreprises économiques dans le
                                              Jour qui vient, mais il s'agit là
                                              de ce qu'on les saisisse
                                              pratiquement. Et comment
                                              devrait-on aujourd'hui saisir la
                                              chose pratiquement, si l'on doit
                                              se dire : Si je gère une certaine
                                              sorte d'entreprises, ainsi je
                                              dois, afin de pouvoir gérer
                                              rationnellement, avoir aussi un
                                              autre groupe d'entreprises - par
                                              exemple, pour un certain groupe
                                              d'entreprises industrielles, je
                                              dois avoir un certain groupe
                                              d'entreprises agricoles. Oui,
                                              pouvez-vous alors faire cela ?
                                              Tout cela est donc impossible
                                              aujourd'hui. L'État vous rend donc
                                              impossible de prendre une telle
                                              disposition pratique. Le pouvoir
                                              de l'État est si grand
                                              aujourd'hui. Il ne s'agit pas d'un
                                              manque de pratique, mais d'une
                                              violence qui rend la chose
                                              impossible. |  27 |  Ich sagte vorhin:
                                                Das, was wir begründeten als den
                                                Kommenden Tag, das kann ja im
                                                Grunde genommen nur ein
                                                unbefriedigendes Surrogat sein.
                                                Warum denn? Weil wir eben uns
                                                keine Illusionen vormachen, daß
                                                wir praktisch sein können, ohne
                                                auf praktische Taten uns zu
                                                stützen. Wir versuchen,
                                                wirtschaftlich tätig zu sein,
                                                aber da kommen dann die Leute
                                                und fragen einen: Ja, wie muß
                                                man denn einen Gewürzkrämerladen
                                                einrichten, damit er sich
                                                möglichst gut in den
                                                dreigliedrigen sozialen
                                                Organismus hineinstellt? --
                                                Gewiß, wir wollen in dem
                                                Kommenden Tag wirtschaftliche
                                                Unternehmungen begründen, aber
                                                da handelt es sich darum, daß
                                                man sie wirklich praktisch
                                                anfaßt. Und wie sollte man heute
                                                praktisch die Sache anfassen,
                                                wenn man sich sagen muß:
                                                Wirtschafte ich mit einer
                                                bestimmten Sorte von
                                                Unternehmungen, so muß ich,
                                                damit ich da rationell
                                                wirtschaften kann, auch eine
                                                andere Gruppe von Unternehmungen
                                                haben — zum Beispiel zu einer
                                                bestimmten Gruppe von
                                                industriellen Unternehmungen muß
                                                ich eine bestimmte Gruppe von
                                                landwirtschaftlichen
                                                Unternehmungen haben. Ja, können
                                                Sie denn das? Das ist ja heute
                                                alles unmöglich. Der Staat macht
                                                es Ihnen ja unmöglich, eine
                                                solche praktische Einrichtung zu
                                                treffen. So groß ist heute ja
                                                die Gewalt des Staates. Nicht
                                                darum handelt es sich, daß
                                                Unpraxis vorliegt, sondern daß
                                                Gewalt auf der anderen Seite die
                                                Sache unmöglich macht. |  
                                      |  C'est
                                              pourquoi les personnes qui se
                                              tiennent maintenant effectivement
                                              dans un domaine quelconque de la
                                              vie économique ne devraient
                                              vraiment pas s'entretenir
                                              aujourd'hui de questions
                                              secondaires/subordonnées, mais
                                              plutôt de la manière dont les
                                              différentes professions/états
                                              sociaux économiques, les
                                              associations économiques viennent
                                              absolument à se détacher de ce
                                              qu'est l'État politique, comment
                                              elles peuvent s'en
                                              dégager/éplucher vers dehors. Tant
                                              que les techniciens, par exemple,
                                              tant que telle ou telle gens ne
                                              pensent qu'à prendre des
                                              dispositions qui s'intègrent le
                                              mieux dans la vie étatique
                                              actuelle, nous n'avancerons pas.
                                              Nous avancerons en premier
                                              lorsqu'on en discutera de comment
                                              nous en sortir ? Comment fonder
                                              une vie de l'économique vraiment
                                              libre, où l'on n'organise pas d'en
                                              haut vers en bas, mais où l'on est
                                              associé, où les états
                                              professionnels se rattachent
                                              objectivement aux états
                                              professionnels ? Le tout premier
                                              b.a.-ba de la triarticulation
                                              n'est même pas encore intégré dans
                                              les discussions pratiques, mais on
                                              continue toujours à faire du
                                              charabia et à parler en tenant
                                              compte des conditions actuelles.
                                              Mais toutes ces discussions ne
                                              mènent à rien aujourd'hui.
                                              Défendons-nous contre les gens qui
                                              ne cessent de répéter : "Qu'en
                                              est-il de ceci et de cela ? - Nous
                                              ne commencerons à pouvoir parler
                                              raisonnablement synthétiquement
                                              que lorsque nous serons un peu
                                              plus avancés dans la
                                              triarticulation, lorsque nous
                                              serons vraiment si impliqués dans
                                              cette propagande en faveur de la
                                              triarticulation qu'un nombre
                                              suffisamment important d'humains
                                              actif dans l'économie le sauront :
                                              Nous ne pouvons absolument rien
                                              dire de synthétiquement
                                              raisonnable tant que nous
                                              continuons à calculer que la vie
                                              de l'économie nous est faite par
                                              des institutions étatiques. Ce
                                              n'est que dans la mesure où l'on
                                              se trouve à l'intérieur d'une vie
                                              de l'économie libre, qui n'a rien
                                              à faire avec la politique, que
                                              l'on peut parler raisonnablement
                                              synthétiquement - avant cela,
                                              c'est un non-sens. De même, on ne
                                              peut pas parler de réformes de la
                                              vie de l'esprit tant qu'on n'est
                                              pas clair à soi qu'on ne peut
                                              absolument pas commencer à
                                              s'entretenir là-dessus avant de se
                                              tenir dans une organisation
                                              spirituelle libre. On doit au
                                              moins être conscient que tant que
                                              l'on se trouve dans une
                                              organisation spirituelle qui
                                              dépend de l'État, on doit dire des
                                              bêtises/du non-sens, on ne peut
                                              pas réformer. |  28 |  Daher sollten
                                                diejenigen Menschen, die nun
                                                tatsächlich auf ir‑ gendeinem
                                                Gebiete des wirtschaftlichen
                                                Lebens stehen, doch heute
                                                wahrhaftig nicht über
                                                untergeordnete Fragen sich
                                                unterhalten, sondern sie sollten
                                                sich darüber unterhalten, wie
                                                die verschiedenen
                                                wirtschaftlichen Berufsstände,
                                                die wirtschaftlichen
                                                Assoziationen überhaupt
                                                loskommen von dem, was
                                                politischer Staat ist, wie sie
                                                sich aus ihm herausschälen
                                                können. Solange zum Beispiel die
                                                Techniker, solange diese und
                                                jene Leute nichts anderes
                                                denken, als Ein‑ richtungen zu
                                                treffen, die am besten
                                                hineinpassen in das gegenwär‑
                                                tige Staatsleben, solange kommen
                                                wir keinen Schritt weiter. Erst
                                                dann kommen wir vorwärts, wenn
                                                darüber diskutiert wird: Wie
                                                kommen wir los? Wie gründen wir
                                                ein wirklich freies
                                                Wirtschaftsleben, in dem nicht
                                                organisiert wird von oben
                                                herunter, sondern assoziiert
                                                wird, wo sich Berufsstände an
                                                Berufsstände sachlich
                                                angliedern? Es ist ja noch nicht
                                                einmal das allererste ABC von
                                                der Dreigliederung in den
                                                praktischen Diskussionen
                                                drinnen, sondern immer wieder
                                                wird unter der Rücksichtnahme
                                                auf die gegenwärti‑ gen
                                                Verhältnisse weiter
                                                gequacksalbert und herumgeredet.
                                                Aber all dieses Herumreden führt
                                                zu nichts heute. Erwehren wir
                                                uns der Leute, die immer wieder
                                                und wiederum sagen: Wie ist es
                                                denn mit dem und jenem? — Wir
                                                werden erst anfangen, vernünftig
                                                reden zu können, wenn wir ein
                                                Stück weiter sind in der
                                                Dreigliederung, wenn wir
                                                wirklich so drinnenstehen in
                                                dieser Propaganda für die
                                                Dreigliederung, daß eine
                                                genügend große Anzahl von
                                                wirtschaftenden Menschen wissen:
                                                Wir können überhaupt nichts
                                                Vernünftiges reden, solange wir
                                                noch immer darauf kalkulieren,
                                                daß uns das Wirtschaftsleben
                                                durch Staatseinrichtungen
                                                gemacht wird. Nur in dem Maße,
                                                in dem man drinnensteht in einem
                                                freien Wirtschaftsleben, das
                                                nichts zu tun hat mit Politik,
                                                kann man erst vernünftig reden
                                                -- vorher ist es Unsinn. Ebenso
                                                kann man nicht über Reformen des
                                                Geisteslebens sprechen, solange
                                                man sich nicht klar ist, daß man
                                                überhaupt nicht anfangen kann,
                                                darüber sich zu unterhalten, ehe
                                                man nicht in einer freien
                                                geistigen Organisation drinnen‑
                                                steht. Man muß sich wenigstens
                                                bewußt sein: Solange man in
                                                einer geistigen Organisation
                                                drinnen ist, die vom Staate
                                                abhängt, solange muß man Unsinn
                                                reden, solange kann man nicht
                                                reformieren. |  
                                      |  Vous
                                              voyez, on touche là du doigt le
                                              point essentiel. Il ne s'agit pas
                                              de petites choses, mais de grandes
                                              choses. Et plus on le comprendra,
                                              plus on obtiendra de résultats
                                              dans le domaine de la pratique de
                                              la vie. |  29 |  Sehen Sie, damit ist
                                              scharf der Punkt bezeichnet, auf
                                              den es an‑ kommt. Es handelt sich
                                              nicht um Kleinigkeiten, sondern um
                                              Gro‑ ßigkeiten. Und je mehr man
                                              das einsehen wird, desto mehr wird
                                              man gerade auf dem Gebiete der
                                              Lebenspraxis erreichen. |  
                                      |  Vous
                                              direz : qu'avons-nous maintenant
                                              si une telle philippique est tenue
                                              sur la question de savoir comment
                                              nous devrions faire de la
                                              propagande ? Mais si vous
                                              réfléchissez à ce que j'ai dit,
                                              vous trouverez quand même que tant
                                              que l'on s'entretient, même dans
                                              nos cercles, de la plus petite
                                              façon et manière de la propagande
                                              - j'aimerais appeler cela une
                                              propagande "à vingt-sept
                                              kreutzers", comme on dit en
                                              Autriche, parce qu'on y avait créé
                                              des magasins où chaque article
                                              était vendu pour vingt-sept
                                              kreuzers -, nous n'avancerons pas.
                                              Nous avancerons alors en premier
                                              lorsque nous aurons le cœur et le
                                              sens pour les grandes forces
                                              motrices, car ce sont ces grandes
                                              forces motrices dont il s'agit
                                              aujourd'hui. |  30 |  Sie werden sagen: Was
                                              haben wir nun, wenn eine solche
                                              Philippika gehalten wird über die
                                              Frage, wie sollen wir Propaganda
                                              treiben? Aber wenn Sie überlegen,
                                              was ich gesagt habe, so werden Sie
                                              doch finden, daß, solange man sich
                                              auch in unseren Kreisen unterhält
                                              über die kleinste Art und Weise
                                              der Propaganda — ich möchte das
                                              nennen eine «Siebenundzwanzig
                                              Kreuzer»-Propaganda, wie man in
                                              Österreich sagt, weil man dort
                                              einmal Geschäfte gegründet hatte,
                                              wo jeder Artikel für
                                              siebenundzwanzig Kreuzer zu haben
                                              war —, solange werden wir nicht
                                              weiterkommen. Wir werden dann erst
                                              weiterkommen, wenn man Herz und
                                              Sinn hat für die großen,
                                              treibenden Kräfte, denn auf diese
                                              großen, treibenden Kräfte kommt es
                                              heute an. |  
                                      |  Maintenant,
                                              mes très chers présents, j'ai déjà
                                              beaucoup parlé, en vain, pour dire
                                              que ce dont il s'agit, ce sont les
                                              grandes forces motrices. Mais je
                                              ne me lasserai pas d'être à
                                              nouveau principalement hostile à
                                              tout ce qui, aujourd'hui, aimerait
                                              faire des compromis et se fondre
                                              dans la mesquinerie. Je ne me
                                              lasserai pas d'insister encore et
                                              encore sur la nécessité d'amener
                                              aujourd'hui les grandes questions
                                              mouvant le monde à la
                                              compréhension des masses les plus
                                              larges. C'est pourquoi je me sens
                                              toujours obligé de tenir les
                                              conférences publiques dans le même
                                              style qu'hier et de défier tous
                                              les gens super intelligents qui
                                              disent qu'il faut parler de
                                              manière plus compréhensible aux
                                              grandes masses. Ordinairement, ils
                                              ne pensent qu’à eux-mêmes, à leur
                                              propre niveau. Je défendrai
                                              toujours la vision que les humains
                                              qui parlent ainsi sont tout de
                                              suite les nuisibles, ce sont eux
                                              que nous devons surmonter. |  31 |  Nun, meine sehr verehrten
                                              Anwesenden, ich habe schon vieles
                                              vergeblich geredet in der Richtung
                                              hin, daß es auf die großen, trei‑
                                              benden Kräfte ankommt. Aber ich
                                              werde nicht müde werden, doch in
                                              der Hauptsache wiederum ablehnend
                                              zu sein gegen alles das‑ jenige,
                                              was heute Kompromisse schließen
                                              und im Kleinlichen aufgehen
                                              möchte. Ich werde nicht müde
                                              werden, immer wieder und wiederum
                                              hinzuweisen darauf, wie es
                                              notwendig ist, heute die großen
                                              weltbewegenden Fragen wirklich zum
                                              Verständnis der breite‑ sten
                                              Massen zu bringen. Deshalb fühle
                                              ich mich auch immer genötigt, die
                                              öffentlichen Vorträge in dem Stile
                                              zu halten wie gestern und zu
                                              trotzen all den superklugen
                                              Leuten, die sagen, man müßte
                                              verständlicher zur großen Masse
                                              reden. Sie meinen damit gewöhnlich
                                              nur sich selbst, ihr eigenes
                                              Niveau. Ich werde immer die
                                              Anschauung vertreten: die
                                              Menschen, die so reden, das sind
                                              gerade die Schädlinge, das sind
                                              die, die wir überwinden müssen. |  
                                      |  Et
                                              pour cela, nous devons venir à
                                              avoir le courage de nous dire :
                                              oui, quelque chose de tout à fait
                                              nouveau doit être fondé. Comme je
                                              l'ai écrit récemment dans notre
                                              revue, les anciens partis
                                              n'existent plus, ils ne sont plus
                                              que des mensonges et des phrases,
                                              composés de gens qui, parce qu'ils
                                              ne savent rien de nouveau, se
                                              drapent dans les slogans des
                                              anciens partis. L'ensemble des
                                              rouages [des partis], y compris
                                              ces derniers jours, prouve
                                              justement à quel point une
                                              nouveauté est nécessaire dans une
                                              relation la plus radicale. |  32 |  Und dazu müssen wir
                                              kommen, den Mut zu haben, uns zu
                                              sagen: Ja, es muß etwas ganz Neues
                                              begründet werden. Es ist so, wie
                                              ich neulich in unserer Zeitschrift
                                              geschrieben habe, daß die alten
                                              Parteien im Grunde genommen gar
                                              nicht mehr da sind, daß sie nur
                                              noch als Lüge und Phrase da sind
                                              und aus Leuten bestehen, die, weil
                                              sie nichts Neues wissen, mit den
                                              Schlagworten der alten Parteien
                                              sich drapieren. Das ganze
                                              [Parteien-]Getriebe, auch der
                                              letzten Tage, beweist gerade, wie
                                              sehr in radikalster Beziehung ein
                                              Neues notwendig ist. |  
                                      |  Après
                                              les explications de Rudolf
                                              Steiner, différentes personnalités
                                              prennent la parole pour discuter
                                              et poser des questions : 
                                         |  33 |  Nach den Ausführungen von
                                              Rudolf Steiner melden sich
                                              verschiedene Persönlichkeiten mit
                                              Diskussionsbeiträgen und Fragen zu
                                              Wort:   |  
                                      |  Siegfried
                                              Dorfner : Ce qui s'est joué ces
                                              derniers jours le montre
                                              clairement : ce qui vient des
                                              partis n'est rien d'autre que des
                                              absurdités mesquines. Ce qu'il
                                              faut, c'est une critique
                                              fondamentale de toute la politique
                                              menée jusqu'à présent par les
                                              partis. Il s'agit de propager la
                                              vérité. À cet égard, l'attitude
                                              intransigeante des jésuites est
                                              remarquable. Ils le proclament :
                                              même si de nombreux croyants se
                                              détournent de l'Église,
                                              l'important est que pas une seule
                                              vérité ne se perde. Ce qui importe
                                              aux jésuites, c'est le maintien
                                              des vérités, rien d'autre. Ne
                                              faudrait-il pas adopter une
                                              attitude similaire à l'égard de la
                                              propagation de la triarticulation
                                              ? On ne peut pas compter sur la
                                              pensée des humains ; il n'y a pas
                                              de pensée dans les masses. Ainsi
                                              doit donc être trouvée une voie à
                                              partir de la vie. On doit parler
                                              aux humains qui se tiennent devant
                                              la machine. On peut compter sur
                                              leur confiance, mais seulement
                                              tant qu'on est soi-même dans la
                                              même classe. |  
 |  Siegfried Dorfner: Was
                                              sich da in den letzten Tagen
                                              abgespielt hat, macht es
                                              offenkundig: Was von den Parteien
                                              kommt, ist nichts als kleinlicher
                                              Unsinn. Nötig ist eine
                                              grundsätzliche Kritik der ganzen
                                              bisherigen Politik der Parteien.
                                              Es geht um die Propagierung des
                                              Wahrhaftigen. In dieser Beziehung
                                              ist die kompromißlose Haltung der
                                              Jesuiten bemerkenswert. Die
                                              verkünden: Auch wenn noch so viele
                                              Gläubige sich von der Kirche
                                              abwenden, so ist doch das
                                              Wichtige, daß nicht eine einzige
                                              Wahrheit verlorengeht. Nur auf
                                              die Aufrechterhaltung der
                                              Wahrheiten kommt es den Jesuiten
                                              an, auf nichts anderes sonst.
                                              Müßte man nicht auch in bezug auf
                                              die Propagierung der
                                              Dreigliederung eine ähnliche
                                              Haltung einnehmen? Man kann ja
                                              nicht mit dem Denken der Menschen
                                              rechnen; in den Massen ist kein
                                              Denken vorhanden. So muß irgendwie
                                              aus dem Leben heraus ein Weg
                                              gefunden werden. Man muß zu den
                                              Menschen, die an der Maschine
                                              stehen, sprechen. Man kann auf ihr
                                              Vertrauen zählen, aber nur solange
                                              man selber in der gleichen Klasse
                                              steht. |  
                                      |  M. Roser
                                              : L'effet ne va effectivement que
                                              de l'humain vers l'humain. Les
                                              humains ne veulent pas lire la
                                              pensée de la triarticulation dans
                                              un journal ; ils veulent
                                              l'apprendre à partir de relations
                                              personnelles. Il y a maintenant un
                                              an, on s'efforçait de réaliser
                                              l'idée de la triarticulation. Si
                                              quelqu'un a échoué à l'époque,
                                              c'est la classe bourgeoise ; elle
                                              est responsable de l'échec des
                                              efforts de triarticulation. On ne
                                              peut pas blâmer les circonstances
                                              ; ce sont toujours les humains qui
                                              échouent. |  34 |  Herr Roser: Die
                                                Wirkung geht tatsächlich nur vom
                                                Menschen zum Menschen. Die
                                                Menschen wollen den
                                                Dreigliederungsgedanken nicht in
                                                einer Zeitung lesen; sie wollen
                                                ihn aus persönlichen Beziehungen
                                                heraus erfahren. Es ist jetzt
                                                ein Jahr her, da bemühte man
                                                sich um die Verwirklichung der
                                                Dreigliederungsidee. Wenn damals
                                                jemand versagte, so war es die
                                                bürgerliche Klasse; sie ist
                                                dafür verantwortlich, daß die
                                                Dreigliederungsbemühungen
                                                fehlschlugen. Man kann nicht den
                                                Verhältnissen die Schuld geben;
                                                sondern es sind immer die
                                                Menschen, die versagen. |  
                                      |  Un
                                              participant à la discussion :
                                              Quelle est la position de M. Dr
                                              Steiner, quelle est la position de
                                              la triarticulation par rapport au
                                              syndicalisme ? |  
 |  Ein
                                              Diskussionsteilnehmer: Wie stellt
                                              sich Herr Dr. Steiner, wie stellt
                                              sich die Dreigliederung zum
                                              Syndikalismus? |  
                                      |  Un
                                              autre participant à la discussion
                                              : Je voudrais demander comment
                                              M. Steiner conçoit que la
                                              triarticulation puisse continuer à
                                              se répandre à partir de
                                              l'organisation "Le jour qui vient"
                                              ? |  
 |  Ein anderer
                                              Diskussionsteilnehmer: Ich möchte
                                              fragen, wie es von Herrn Dr.
                                              Steiner gedacht ist, daß von der
                                              Organisation «Der Kommende Tag»
                                              aus die Dreigliederung weiter um
                                              sich greifen kann? |  
                                      |  Georg
                                              Herberg : tout d'abord, la
                                              question de la propagande
                                              correcte. On doit élaborer des
                                              propositions de solutions
                                              pratiques du point de vue de la
                                              triarticulation, par exemple sur
                                              la question de l'habillement et du
                                              logement, afin que le peuple ait
                                              un moyen d'action pratique. Ce
                                              sont en fait les architectes du
                                              gouvernement, les ingénieurs
                                              diplômés, qui sont responsables de
                                              la résolution de la question du
                                              logement. Mais un autre problème
                                              important se pose : il s'agit de
                                              la disproportion entre les
                                              techniciens et les juristes qui
                                              règne dans notre société. Les
                                              juristes occupent les positions
                                              les plus importantes ; ils sont
                                              déterminants pour les décisions
                                              politiques. C'est d'eux que
                                              viennent les mots qui résonnent,
                                              c'est d'eux que vient le discours
                                              édifiant. Ce qui est représenté
                                              par les juristes et ce qui est
                                              représenté par les techniciens
                                              doit converger. Le circuit entre
                                              la production, la circulation et
                                              la consommation des marchandises
                                              doit en effet être fermé ; et
                                              c'est le technicien qui est
                                              responsable du domaine de la
                                              production. Pour pouvoir défendre
                                              correctement les intérêts et les
                                              tâches des techniciens dans la
                                              société, une "association
                                              académique des techniciens"
                                              devrait être appelée. |  35 |  Georg Herberg:
                                                Zunächst zur Frage der richtigen
                                                Propaganda. Man muß praktische
                                                Lösungsvorschläge aus der Sicht
                                                der Dreigliederung ausarbeiten,
                                                zum Beispiel zur Kleidungs- und
                                                Wohnungsfrage, damit das Volk
                                                eine praktische Handhabe hat.
                                                Für die Lösung der Wohnungsfrage
                                                sind eigentlich die
                                                Regierungsbaumeister, die
                                                Diplomingenieure verantwortlich.
                                                Aber da stellt sich ein anderes
                                                wichtiges Problem: Es ist das
                                                Mißverhältnis zwischen
                                                Technikern und Juristen, das in
                                                unserer Gesellschaft herrscht.
                                                Die Juristen nehmen die
                                                führenden Stellungen ein; sie
                                                sind maßgebend für die
                                                politischen Entscheide. Von
                                                ihnen kommen die klangvollen
                                                Worte, von ihnen ertönt das
                                                erbauliche Sagen. Das, was von
                                                den Juristen, und das, was von
                                                den Technikern repräsentiert
                                                wird, muß zusammenwachsen. Der
                                                Kreislauf zwischen Erzeugung,
                                                Verkehr und Verbrauch der Waren
                                                muß ja auch geschlossen sein;
                                                und es ist der Techniker, der
                                                für das Gebiet der Erzeugung
                                                zuständig ist. Um die Interessen
                                                und Aufgaben der Techniker in
                                                der Gesellschaft richtig
                                                wahrnehmen zu können, müßte ein
                                                «Akademikerbund für Techniker»
                                                ins Leben gerufen werden. |  
                                      |  Robert
                                              Wolfgang Wallach : Il est
                                              fondamentalement déprimant qu'il y
                                              ait absolument une question de
                                              propagande en rapport avec la
                                              triarticulation. Nous devrions
                                              pourtant porter cette idée de
                                              manière si vivante en nous que
                                              nous pourrions agir directement
                                              sur les humains, simplement en
                                              nous adressant à l'humain dans
                                              l'humain. Le balayeur a besoin du
                                              maître de maison, et le maître de
                                              maison a besoin du balayeur ; tous
                                              deux dépendent l'un de l'autre. Il
                                              ne devrait donc plus arriver que
                                              le balayeur regarde le maître de
                                              maison de travers et vice versa. |  36 |  Robert Wolfgang Wallach:
                                              Es ist im Grunde deprimierend, daß
                                              es im Zusammenhang mit der
                                              Dreigliederung überhaupt eine
                                              Propagandafrage gibt. Wir müßten
                                              diese Idee doch so lebendig in uns
                                              tragen, daß wir unmittelbar zu
                                              den Menschen wirken könnten,
                                              einfach dadurch, daß wir den
                                              Mensch im Menschen ansprechen. Der
                                              Straßenkehrer braucht den
                                              Hausherrn, und der Hausherr
                                              braucht den Straßenkehrer; beide
                                              sind aufeinander angewiesen. Es
                                              sollte deshalb nicht mehr
                                              vorkommen, daß der Straßenkehrer
                                              den Hausherrn scheel ansieht und
                                              umgekehrt. |  
                                      |  Rudolf
                                              Steiner : mes très chers présents
                                              ! Dans cette discussion, on a
                                              malheureusement trop peu parlé de
                                              l'idée de triarticulation
                                              proprement dite, mais seulement de
                                              maintes autres choses. |  37 |  Rudolf Steiner: Meine
                                              sehr verehrten Anwesenden! Es ist
                                              in dieser Diskussion leider
                                              allzuwenig gesprochen worden über
                                              die eigentliche
                                              Dreigliederungsidee, sondern nur
                                              über manches andere. |  
                                      |  J'aimerais
                                              revenir un peu sur l'idée de la
                                              triarticulation et sur ce qui s'y
                                              rapporte, en prenant quelques
                                              questions qui ont été traitées et
                                              en revenant à nouveau à l'exposé. |  38 |  Ich möchte doch ein wenig
                                              zurückführen auf die
                                              Dreigliederungs‑ idee und auf das,
                                              was damit zusammenhängt, indem ich
                                              einzelne Fragen, die behandelt
                                              worden sind, herausgreife und
                                              dadurch wiederum auf den Vortrag
                                              zurückkommen werde. |  
                                      |  Ainsi,
                                              la question a été posée de savoir
                                              comment je me positionne par
                                              rapport au syndicalisme ou comment
                                              la triarticulation se positionne
                                              par rapport à cela. |  39 |  So ist die Frage gestellt
                                              worden, wie ich mich zum
                                              Syndikalis‑ mus stelle oder wie
                                              die Dreigliederung sich dazu
                                              stellt. |  
                                      |  Voyez-vous,
                                              nous avons essayé - en vérité - de
                                              nous positionner par rapport aux
                                              courants les plus divers.
                                              Moi-même, je devrais encore dire
                                              aujourd'hui ce que j'ai souvent
                                              dit sur le syndicalisme, que donc
                                              dans certains cercles
                                              syndicalistes, vit une conscience
                                              de combien le rassemblement des
                                              différents états professionnels,
                                              des différentes branches
                                              professionnelles, et ainsi de
                                              suite, donc la pensée syndicale
                                              peut être un certain chemin, au
                                              moins dans la vie de l'économie,
                                              pour venir à quelque chose de
                                              fructueux. Je veux bien
                                              reconnaître absolument tout cela,
                                              par exemple aussi que le
                                              syndicalisme se tient dans un
                                              rapport moins servile à la pensée
                                              d'État que, par exemple, le
                                              socialisme marxiste ordinaire.
                                              Cela aussi, je veux absolument le
                                              reconnaître et je l'ai souvent
                                              reconnu. Seulement j'aimerais dire
                                              que toutes ces orientations - je
                                              ne dis pas du présent - toutes ces
                                              orientations n'appartiennent pas
                                              au présent, mais au passé, et
                                              qu'elles n'empiètent sur le
                                              présent que parce que les gens qui
                                              s'appelaient ainsi [selon une
                                              telle orientation] ne peuvent
                                              absolument pas réapprendre. On
                                              peut dire qu'en fait, tous les
                                              modèles de partis ont déjà perdu
                                              leur signification par rapport aux
                                              circonstances actuelles. Seuls les
                                              humains qui appartenaient
                                              autrefois à ces choses, qui sont
                                              caractérisées par ce modèle de
                                              parti, ne se sont pas encore
                                              accommodés de se désigner par
                                              autre chose que par [les noms des]
                                              anciens modèles de parti.
                                              Voyez-vous, cela avait un certain
                                              sens jusqu'en 1914 que les gens se
                                              désignent par un tel nom, par
                                              exemple comme aujourd'hui encore
                                              Monsieur von Heydebrand
                                              s'appelle "et la Lasa" et ainsi de
                                              suite. Mais aujourd'hui, cela n'a
                                              plus de sens. Ainsi, s'accrocher à
                                              de telles choses passées, comme
                                              l'est le syndicalisme, n'a plus
                                              vraiment de signification
                                              aujourd'hui. |  40 |  Sehen Sie, wir
                                                haben versucht — wahrhaftig —
                                                uns zu den ver‑ schiedensten
                                                Strömungen zu stellen. Ich
                                                selbst würde auch heute noch
                                                dasjenige sagen müssen, was ich
                                                oftmals über den Syndikalismus
                                                gesagt habe, daß ja in gewissen
                                                syndikalistischen Kreisen ein
                                                Bewußtsein davon lebt, wie sehr
                                                der Zusammenschluß der einzelnen
                                                Berufsstände, der einzelnen
                                                Berufszweige und so weiter, also
                                                der syndikalistische Gedanke,
                                                ein gewisser Weg sein kann,
                                                wenigstens im Wirtschaftsleben
                                                zu einem Fruchtbaren zu kommen.
                                                Alles das will ich durchaus
                                                anerkennen, zum Beispiel auch,
                                                daß der Syndikalismus in einem
                                                weniger sklavischen Verhältnis
                                                zum Staatsgedanken steht als zum
                                                Beispiel der gewöhnliche
                                                marxistische Sozialismus. Auch
                                                das will ich durchaus anerkennen
                                                und habe es oftmals anerkannt.
                                                Allein ich möchte sagen: All
                                                diese Richtungen -- ich sage
                                                nicht der Gegenwart — all diese
                                                Richtungen gehören ja nicht der
                                                Gegenwart, sondern der
                                                Vergangenheit an und ragen nur
                                                deshalb noch in die Gegenwart
                                                hinein, weil die Leute, die sich
                                                früher so [nach irgendeiner
                                                solchen Richtung] genannt haben,
                                                durchaus nicht umlernen können.
                                                Man kann sagen, eigentlich haben
                                                schon die ganzen
                                                Parteischablonen ihre Bedeutung
                                                gegenüber den Verhältnissen der
                                                Gegenwart verloren. Nur die
                                                Menschen, die früher zu diesen
                                                Dingen gehörten, die durch diese
                                                Parteischablone charakterisiert
                                                werden, sie haben sich noch
                                                nicht dazu bequemt, sich mit
                                                etwas anderem zu bezeichnen als
                                                mit [den Namen der] alten
                                                Parteischablonen. Sehen Sie, es
                                                hatte einen gewissen Sinn bis
                                                zum Jahre 1914, daß sich die
                                                Leute mit einem solchen Namen
                                                benennen, wie sich zum Beispiel
                                                heute noch Herr von Heydebrand
                                                «und der Lasa» nennt und so
                                                weiter. Aber heute hat es keinen
                                                Sinn mehr. So hat auch heute das
                                                Festhalten an solchen
                                                vergangenen Dingen, wie der
                                                Syndikalismus ist, keine rechte
                                                Bedeutung mehr. |  
                                      |  Et
                                              tant que l'on a pu tenter
                                              d'atteindre les humains dont on
                                              pouvait croire que le cerveau
                                              était encore assez "mou" pour
                                              dépasser ces vieux schémas de
                                              parti, on l'a fait. Mais il faut
                                              apprendre quelque chose des
                                              circonstances. Et aujourd'hui, il
                                              est vraiment urgent que l'on
                                              apprenne quelque chose des
                                              circonstances. Et je dois donc
                                              dire qu'aujourd'hui, je ne ressens
                                              plus du tout la violence de la
                                              question "Comment me positionner
                                              par rapport au syndicalisme", mais
                                              je vous explique : J'ai essayé de
                                              me positionner par rapport au
                                              syndicalisme, c'est-à-dire de
                                              trouver au sein du syndicalisme
                                              des gens qui seraient capables de
                                              comprendre la triarticulation à
                                              travers un cerveau encore "mou" -
                                              mais cela aussi a été en vain.
                                              C'est pourquoi doit être parlé
                                              ainsi aujourd'hui - comme je l'ai
                                              fait ce soir - qu'il s'agit de se
                                              tenir sur le sol ferme de la
                                              triarticulation et de ne pas se
                                              préoccuper de l'autre. |  41 |  Und solange der Versuch
                                              gemacht werden konnte, an die
                                              Menschen heranzukommen, von denen
                                              man glauben konnte, daß ihr Gehirn
                                              noch «weich» genug ist, um über
                                              diese alten Parteischablonen
                                              hinwegzukommen, solange ist er
                                              gemacht worden. Aber man muß da
                                              von den Verhältnissen etwas
                                              lernen. Und heute ist es wirklich
                                              dringend notwendig, daß man von
                                              den Verhältnissen etwas lernt. Und
                                              so muß ich sagen, ich empfinde
                                              heute gar nicht mehr die Gewalt
                                              der Frage «Wie stelle ich mich zum
                                              Syndikalismus?», sondern ich
                                              erkläre Ihnen: Ich habe versucht,
                                              mich auch zum Syndi‑ kalismus zu
                                              stellen, das heißt innerhalb des
                                              Syndikalismus Leute zu finden, die
                                              fähig wären, durch ein noch
                                              «weiches» Gehirn die
                                              Dreigliederung zu begreifen — aber
                                              auch das war vergeblich. Daher muß
                                              heute so geredet werden -- wie ich
                                              es heute Abend getan habe —, daß
                                              es sich darum handelt, auf dem
                                              festen Boden der Drei‑ gliederung
                                              zu stehen und sich nicht zu
                                              kümmern um das andere. |  
                                      |  Car
                                              il s'agit aujourd'hui de trouver
                                              un nombre suffisamment grand
                                              d'humains qui comprennent la
                                              triarticulation, qu'elles viennent
                                              de tel ou tel camp, du
                                              syndicaliste ou d'un autre, cela
                                              nous est tout à fait égal.
                                              Aujourd'hui, nous ne nous
                                              préoccupons plus de savoir comment
                                              la triarticulation se positionne
                                              par rapport aux syndicalistes,
                                              mais nous attendons de voir
                                              comment les syndicalistes veulent
                                              se positionner par rapport à la
                                              triarticulation. Au cours de
                                              l'année écoulée, nous avons appris
                                              que tout le reste est vain, et
                                              aujourd'hui, seul celui qui peut
                                              apprendre quelque chose peut agir. |  42 |  Denn es handelt sich
                                              heute darum, daß wir eine genügend
                                              große Anzahl von Menschen finden
                                              müssen, die die Dreigliederung
                                              verstehen; ob sie nun aus diesem
                                              oder jenem Lager kommen, aus dem
                                              syndikalistischen oder aus einem
                                              anderen, das ist uns ganz
                                              gleichgültig. Wir kümmern uns
                                              heute nicht mehr darum, wie die
                                              Drei‑ gliederung zu den
                                              Syndikalisten steht, sondern wir
                                              warten es ab, wie sich die
                                              Syndikalisten zur Dreigliederung
                                              stellen wollen. Im Verlauf des
                                              letzten Jahres haben wir gelernt,
                                              daß alles andere etwas
                                              Vergebliches ist, und heute kann
                                              nur derjenige wirken, der etwas
                                              lernen kann. |  
                                      |  La
                                              question a ensuite été posée de
                                              savoir comment il est possible de
                                              concevoir que la triarticulation
                                              puisse se répandre à partir de
                                              l'organisation "Le jour qui
                                              vient". |  43 |  Dann ist die Frage
                                              gestellt worden, wie es gedacht
                                              ist, daß von der Organisation «Der
                                              Kommende Tag» aus die
                                              Dreigliederung weiter um sich
                                              greifen kann. |  
                                      |  Je
                                              vous prie donc, justement pour une
                                              telle question, de considérer que
                                              l'idée de la triarticulation est,
                                              dans toute sa conception, quelque
                                              chose de tout à fait pratique et
                                              qu'elle ne baigne pas dans un
                                              quelconque brouillard bleu, mais
                                              qu'il s'agit de quelque chose de
                                              concret. Le 'jour qui vient' a été
                                              créé parce que l'on s'est rendu
                                              compte qu'au cours du XIXe siècle,
                                              le système bancaire actuel était
                                              devenu un élément nuisible à notre
                                              vie de l'économie. J'ai également
                                              attiré l'attention sur ce point
                                              lors de ma dernière présence à une
                                              soirée d'étude. J'ai montré que
                                              depuis le premier tiers du XIXe
                                              siècle environ, l'argent joue dans
                                              la vie économique de la
                                              civilisation moderne un rôle
                                              semblable à celui des concepts
                                              abstraits dans notre pensée, qu'il
                                              a peu à peu effacé toute
                                              aspiration concrète, qu'il se pose
                                              comme un voile occultant sur ce
                                              qui doit s'exprimer dans les
                                              forces économiques. Et c'est
                                              pourquoi il est aujourd'hui
                                              nécessaire de fonder quelque chose
                                              qui ne soit pas purement une
                                              banque, mais qui concentre les
                                              forces économiques de telle sorte
                                              qu'elles soient à la fois une
                                              banque et une économie concrète.
                                              Il est donc nécessaire de fonder
                                              quelque chose qui regroupe
                                              l'économie vraiment concrète et
                                              l'organisation de ces branches
                                              économiques, ainsi que sinon la
                                              vie de l'économie est regroupée
                                              dans une banque, mais sans tenir
                                              compte des conditions économiques,
                                              seulement de manière abstraite.
                                              Cela signifie qu'ici dans le 'jour
                                              qui vient', il sera pratiquement
                                              tenté de surmonter les dommages
                                              causés par le système monétaire. |  44 |  Da
                                                  bitte ich Sie doch, gerade bei
                                                  einer solchen Einzelfrage ins
                                                  Auge zu fassen, daß die
                                                  Dreigliederungsidee ihrer
                                                  ganzen Anlage nach etwas
                                                  durchaus Praktisches ist und
                                                  nicht in irgendeinem blauen
                                                  Nebeldunst schwimmt, sondern
                                                  daß es sich um etwas Konkretes
                                                  handelt. Der Kommende Tag ist
                                                  gegründet worden, weil
                                                  eingesehen worden ist, daß das
                                                  heutige, gewöhnliche Bankwesen
                                                  im Laufe des 19. Jahrhunderts
                                                  allmählich ein schädigendes
                                                  Element geworden ist in
                                                  unserem Wirtschaftsleben.
                                                  Darauf habe ich bei meiner
                                                  letzten Anwesenheit auch an
                                                  einem Studienabend
                                                  hingewiesen. Ich habe gezeigt,
                                                  daß etwa seit dem ersten
                                                  Drittel des 19. Jahrhunderts
                                                  das Geld im Wirtschaftsleben
                                                  der modernen Zivilisation eine
                                                  ähnliche Rolle spielt wie die
                                                  abstrakten Begriffe in unserem
                                                  Denken, daß es allmählich
                                                  ausgelöscht hat alles konkrete
                                                  Streben, daß es wie ein
                                                  verdeckender Schleier sich
                                                  hinüberlegt über das, was sich
                                                  in wirtschaftlichen Kräften
                                                  ausleben muß. Und daher
                                                  entsteht heute die
                                                  Notwendigkeit, etwas zu
                                                  begründen, was nicht bloß eine
                                                  Bank ist, sondern was die
                                                  wirtschaftlichen Kräfte so
                                                  konzentriert, daß sie zu
                                                  gleicher Zeit Bank sind und zu
                                                  gleicher Zeit im Konkreten
                                                  wirtschaften. Also es besteht
                                                  die Notwendigkeit, etwas zu
                                                  begründen, was zusammenfaßt
                                                  wirklich konkretes
                                                  Wirtschaften und die
                                                  Organisation dieser
                                                  Wirtschaftszweige, so wie
                                                  sonst in einer Bank das
                                                  Wirtschaftsleben
                                                  zusammengefaßt wird, aber ohne
                                                  auf wirtschaftliche
                                                  Verhältnisse Rücksicht zu
                                                  nehmen, nur in abstrakter
                                                  Weise. Das heißt, es wird hier
                                                  im Kommenden Tag praktisch
                                                  versucht, zu überwinden die
                                                  Schäden des Geldwesens. |  
                                      |  Nous
                                              faisons l'expérience que
                                              aujourd'hui que toutes sortes de
                                              gens, Gesell et d'autres - il y a
                                              donc d'étranges "compagnons" de la
                                              vie - danser alentour et parler de
                                              l'argent libre. Ce sont des
                                              utopistes. Ce sont des
                                              abstracteurs. Ce dont il s'agit,
                                              c'est que l'on arrive, par une
                                              connaissance de la vie pratique, à
                                              savoir où en fait reposent les
                                              dommages. Et un dommage repose
                                              dans ce que le système bancaire a
                                              pris la forme économique qu'il a
                                              aujourd'hui. Dans la vie
                                              économique, le système bancaire
                                              est aujourd'hui comme les pensées
                                              sont dans la vie de l'âme d'un
                                              humain qui transforme tout en
                                              abstractions et qui ne se
                                              préoccupe pas des choses concrètes
                                              individuelles auxquelles on a
                                              affaire, mais qui transforme tout
                                              en hautes abstractions. L'humain
                                              qui transforme tout en hautes
                                              abstractions — et c'est le cas de
                                              la plupart des humains actuels -,
                                              un tel humain ne parvient jamais à
                                              une véritable saisie de la
                                              réalité. Vous voyez, vous pouvez
                                              aujourd'hui entendre de telles
                                              abstractions chaque dimanche dans
                                              chaque chaire. De telles
                                              abstractions, avec lesquelles les
                                              gens se sentent si bien parce
                                              qu'ils peuvent rêver de la vie le
                                              temps d'un dimanche après-midi,
                                              n'ont plus rien à voir avec la
                                              vie. Et ce qui est pour la vie de
                                              l'âme individuelle l'abstraction
                                              dépourvue d'essence qui se réfugie
                                              haut dans un nid de coucou dans
                                              les nuages, est pour la vie
                                              économique le système bancaire qui
                                              se vit uniquement dans l'argent. |  45 |  Wir erleben es
                                                heute, daß allerlei Leute,
                                                Gesell und andere — es gibt ja
                                                sonderbare «Gesellen» des Lebens
                                                — heute herumtanzen und vom
                                                freien Gelde reden. Das sind
                                                Utopisten. Das sind
                                                Abstraktlinge. Um was es sich
                                                handelt, ist, daß man durch eine
                                                Erkenntnis des praktischen
                                                Lebens darauf kommt, wo
                                                eigentlich die Schäden liegen.
                                                Und ein Schaden liegt darin, daß
                                                sich das Bankwesen wirt‑
                                                schaftlich so gestaltet hat, wie
                                                es heute ist. Im
                                                wirtschaftlichen Leben steht
                                                heute das Bankwesen so drinnen,
                                                wie die Gedanken im Seelenleben
                                                eines Menschen drinnenstehen,
                                                der alles gleich in
                                                Abstraktionen umsetzt und der
                                                sich nicht um einzelne konkrete
                                                Dinge kümmert, mit denen man es
                                                zu tun hat, sondern alles in
                                                hohe Abstraktionen umsetzt. Der
                                                Mensch, der alles in hohe
                                                Abstraktionen umsetzt -- und das
                                                sind die meisten heutigen
                                                Menschen —, ein solcher Mensch
                                                kommt niemals zu einer
                                                wirklichen Erfassung der
                                                Wirklichkeit. Sehen Sie, solche
                                                Abstraktionen können Sie heute
                                                an jedem Sonntag auf jeder
                                                Kanzel hören. Solche
                                                Abstraktionen, bei denen sich
                                                die Leute, weil sie sich
                                                herausträumen können aus dem
                                                Leben für einen
                                                Sonntagnachmittag, so ungeheuer
                                                wohl fühlen, haben nichts mehr
                                                zu tun mit dem Leben. Und
                                                dasselbe, was für das einzelne
                                                Seelenleben die wesenlose
                                                Abstraktion ist, die sich hinauf
                                                in ein Wolkenkuckucksheim
                                                flüchtet, das ist für das
                                                wirtschaftliche Leben das bloß
                                                im Geld sich auslebende
                                                Bankwesen. |  
                                      |  C'est
                                              pourquoi, en faisant une tentative
                                              à petite échelle - qui, nous
                                              l'espérons, grandira en une toute
                                              grande - on pouvait organiser les
                                              choses ainsi que l'on ramène dans
                                              une certaine mesure l'argent à
                                              l'économie et conduise l'économie
                                              en haut à l'argent, ainsi que
                                              l'argent soit à nouveau quelque
                                              chose qui serve à faciliter et à
                                              mettre en mouvement l'économie. De
                                              même que nos pensées ne doivent
                                              pas servir à nous élever dans des
                                              hauteurs abstraites et à nous
                                              sentir bien, mais à mettre en
                                              mouvement les faits concrets de la
                                              vie, de même il s'agit de placer
                                              l'argent dans la vie économique
                                              réelle. Nous voulons exploiter des
                                              branches économiques et non pas
                                              nous installer dans une banque et
                                              ne faire que des affaires
                                              d'argent, car les affaires
                                              d'argent sont en soi le plus grand
                                              dommage de notre vie de l'économie
                                              depuis le 19e siècle et le début
                                              du 20e siècle. Donc, avec Le jour
                                              qui vient est simplement saisie
                                              une idée pratique. Et tant que
                                              l'on n'envisagera pas qu'il s'agit
                                              ici de penser les idées de manière
                                              très pratique, jusque dans les
                                              moindres détails, on ne comprendra
                                              pas non plus la Fédération pour la
                                              triarticulation de l'organisme
                                              social. |  46 |  Deshalb konnte man,
                                                indem man einen Versuch im
                                                Kleinen machte — der hoffentlich
                                                ins ganz Große sich auswächst —,
                                                die Dinge so gestalten, daß man
                                                gewissermaßen zurückführt das
                                                Geld zur Wirtschaft und die
                                                Wirtschaft hinaufführt zum Geld,
                                                so daß das Geld wiederum etwas
                                                ist, was zur Erleichterung und
                                                zum In‑ Bewegung-Bringen des
                                                Wirtschaftens dient. Wie unsere
                                                Gedanken nicht dazu dienen
                                                sollen, uns in abstrakte Höhen
                                                zu erheben und uns wohl dabei zu
                                                fühlen, sondern dazu, daß wir
                                                die konkreten Tatsachen des
                                                Lebens in Bewegung bringen, so
                                                handelt es sich darum, daß wir
                                                das Geld hineinstellen ins
                                                wirkliche Wirtschaftsleben. Wir
                                                wollen Wirtschaftszweige
                                                betreiben und nicht uns
                                                hineinsetzen in eine Bank und
                                                nur Geldgeschäfte machen, denn
                                                Geldgeschäfte an sich sind der
                                                größte Schaden unseres
                                                Wirtschafts‑ lebens seit dem 19.
                                                Jahrhundert und dem Beginn des
                                                20. Jahrhunderts. Also, mit dem
                                                Kommenden Tag ist einfach eine
                                                praktische Idee aufgegriffen.
                                                Und ehe man nicht einsehen wird,
                                                daß es sich hier darum handelt,
                                                Ideen ganz praktisch zu denken
                                                bis ins Einzelnste, wird man
                                                auch nicht den Bund für
                                                Dreigliederung des sozialen
                                                Organismus verstehen. |  
                                      |  Et
                                              maintenant, j'aimerais rendre
                                              attentif sur quelque chose qui est
                                              un peu en rapport avec tout le ton
                                              que j'ai essayé de donner
                                              aujourd'hui, sur un côté que
                                              M. Dorfner a indiqué - sur
                                              les jésuites. Là, on trouve, aussi
                                              si c'est pour une cause avec
                                              laquelle je ne veux vraiment pas
                                              avoir affaire, une façon efficace
                                              de défendre/représenter les
                                              choses. Vous pouvez toujours
                                              entendre de ce côté-là : "Et si
                                              des milliers et des milliers de
                                              nos partisans tombent, si nous
                                              perdons des milliers et des
                                              milliers, cela ne nous fait rien.
                                              Cela nous ferait en premier
                                              quelque chose si nous perdions une
                                              seule vérité ! - Vous pouvez
                                              entendre encore et encore cette
                                              phrase de la part de la partie à
                                              laquelle M. Dorfner a fait
                                              allusion : que des milliers et des
                                              milliers d'adhérents tombent, mais
                                              qu'une seule vérité ne soit pas
                                              perdue. - On pourrait comprendre
                                              que là où l'on parle ainsi pour
                                              une cause avec laquelle je ne veux
                                              vraiment pas avoir affaire, il y a
                                              une façon efficace de faire de la
                                              propagande. On pourrait donc se
                                              poser sur le sol : Ce n'est rien
                                              d'avoir beaucoup de partisans,
                                              mais c'est tout de pouvoir se
                                              tenir sur le terrain de ses
                                              vérités, sans faire de compromis,
                                              sans lorgner quelque part [et
                                              penser], est-ce que tu l'auras
                                              aussi, est-ce que tu devras lui
                                              faire un peu d'ombre/beau. Il ne
                                              s'agit pas de ce genre de
                                              propagande chez la
                                              triarticulation. Là, il s'agit de
                                              gagner le plus grand nombre
                                              possible d'humains à ce que
                                              contient la triarticulation, non
                                              pas parce qu'on est amoureux de la
                                              triarticulation ou parce qu'on est
                                              borné, mais parce qu'on envisage :
                                              cela va seulement plus loin de
                                              cette manière. |  47 |  Und nun möchte ich
                                                aufmerksam machen auf etwas, was
                                                ein wenig zusammenhängt mit dem
                                                ganzen Ton, den ich heute
                                                anzuschlagen versuchte, auf eine
                                                Seite, auf die Herr Dorfner
                                                hingewiesen hat — auf die
                                                Jesuiten. Da findet man, wenn
                                                auch für eine Sache, mit der ich
                                                nun wahrhaftig nichts zu tun
                                                haben will, eine wirksame Art,
                                                die Dinge zu vertreten. Sie
                                                können immer wiederum hören von
                                                jener Seite: Und wenn Tausende
                                                und Tausende unserer Anhänger
                                                abfallen, wenn wir Tausende und
                                                Tausende verlieren, so macht uns
                                                das nichts. Es würde uns erst
                                                etwas machen, wenn wir eine
                                                einzige Wahrheit verlören! —
                                                Immer wieder und wiederum können
                                                Sie das hören von jener Seite,
                                                auf die Herr Dorfner hingewiesen
                                                hat: Mögen abfallen Tausende und
                                                Tausende von Anhän‑ gern, aber
                                                es darf nicht eine einzige
                                                Wahrheit verloren gehen. — Daß
                                                da, wo so gesprochen wird für
                                                eine Sache, mit der ich wahr‑
                                                haftig nichts zu tun haben will,
                                                eine wirksame Art für Propaganda
                                                vorliegt, das könnte man
                                                einsehen. Also man könnte sich
                                                stellen auf den Boden: Nichts
                                                ist es, viele Anhänger zu haben,
                                                aber alles ist es, auf dem Boden
                                                seiner Wahrheiten stehen zu
                                                können, ohne Kompromißbildung,
                                                ohne irgendwo hinzuschielen [und
                                                zu denken], kriegst du den auch,
                                                mußt du dem ein bißchen
                                                schöntun. Um diese Art der
                                                Propaganda handelt es sich bei
                                                der Dreigliederung nicht. Da
                                                handelt es sich darum, möglichst
                                                viele Menschen zu gewinnen für
                                                dasjenige, was die
                                                Dreigliederung enthält —
                                                wahrhaftig nicht deshalb, weil
                                                man in die Dreigliederung
                                                verliebt ist oder weil man
                                                starrköpfig ist, sondern weil
                                                man einsieht: Nur auf diese
                                                Weise geht es weiter. |  
                                      |  Maintenant,
                                              il n'est pas nécessaire de revenir
                                              sur ce que le Dr. Herberg a dit
                                              sur les "architectes diplômés" et
                                              les "architectes du gouvernement"
                                              dans leur disproportion par
                                              rapport aux juristes. Ce sont des
                                              choses qui ont été réglées depuis
                                              longtemps par les discussions les
                                              plus élémentaires de la
                                              fédération. Et, n'est-ce pas, il
                                              n'est pas du tout possible que,
                                              lorsque nous discutons dans
                                              l'esprit de la triarticulation,
                                              nous nous placions en quelque
                                              sorte complètement en dehors du
                                              terrain de la triarticulation.
                                              Car, voyez-vous, cela ferait tout
                                              de même une drôle d'impression si
                                              nous parlions par exemple de la
                                              libre vie de l'esprit et si nous
                                              soulevions une discussion sur la
                                              question de savoir s'il est juste
                                              de remplacer les anciennes
                                              appellations des personnes
                                              travaillant au lycée par des
                                              titres tels que "assesseur
                                              d'études" et ainsi de suite.
                                              Toutes ces questions se tiennent
                                              sur le terrain de l'ancien système
                                              étatique. Il en va de même pour
                                              les "maîtres d'ouvrage du
                                              gouvernement" ; il ne peut s'agir
                                              de la manière dont ceux-ci
                                              s'opposent aux juristes. Car dès
                                              l'instant où l'on aborde la
                                              triarticulation, on ne peut plus
                                              parler de "maîtres d'œuvre du
                                              gouvernement", mais nous nous
                                              trouvons là sur le terrain de cet
                                              État politique qui englobe,
                                              strictement démocratique, où
                                              chaque humain majeur se trouve en
                                              face de chaque autre humain majeur
                                              en tant qu'égal. Il ne peut pas
                                              s'agir de comment cet État
                                              démocratique se comporte par
                                              rapport à celui auquel devrait
                                              être donné un tel titre, et plus
                                              de ce genre. Absolument, nous
                                              devons nous habituer à entrer un
                                              peu plus dans le réel. |  49 |  Nun, es erübrigt
                                                sich wohl, auf das einzugehen,
                                                was Herr Dr. Herberg gesagt hat
                                                über «Diplombaumeister» und
                                                «Regierungsbaumeister» in ihrem
                                                Mißverhältnis zu den Juristen.
                                                Diese Dinge sind es, die durch
                                                die allerelementarsten
                                                Diskussionen des Bundes sich
                                                längst erledigt haben. Und,
                                                nicht wahr, es geht auch schon
                                                ganz und gar nicht, daß, wenn
                                                wir im Sinne der Dreigliederung
                                                diskutieren, wir gewissermaßen
                                                ganz und gar uns außerhalb des
                                                Bodens der Dreigliederung
                                                stellen. Denn sehen Sie, es
                                                würde schließlich doch auch
                                                einen sonderbaren Eindruck
                                                machen, wenn wir zum Beispiel
                                                vom freien Geistesleben sprechen
                                                und eine Dis‑ kussion aufwerfen
                                                würden, ob es denn nun richtig
                                                wäre, die alten Bezeichnungen
                                                für die am Gymnasium wirkenden
                                                Leute zu ersetzen durch Titel
                                                wie «Studienassessor» und so
                                                weiter. Das sind alles Fragen,
                                                die auf dem Boden des alten
                                                Staatswesens stehen. So ist es
                                                auch mit den
                                                «Regierungsbaumeistern»; es kann
                                                sich nicht darum handeln, wie
                                                diese den Juristen
                                                gegenüberstehen. Denn in dem
                                                Augenblick, wo man auf die
                                                Dreigliederung eingeht, kann man
                                                nicht mehr von
                                                «Regierungsbaumeistern»
                                                sprechen, sondern da stehen wir
                                                auf dem Boden jenes politischen
                                                Staates, der streng demokratisch
                                                das umfaßt, wo jeder mündige
                                                Mensch jedem anderen mündigen
                                                Menschen als gleicher
                                                gegenübersteht. Es kann sich
                                                nicht darum handeln, wie dieser
                                                demokratische Staat sich verhält
                                                zu dem, dem ein solcher Titel
                                                gegeben werden soll und
                                                dergleichen mehr. Überhaupt, wir
                                                müssen uns angewöhnen, etwas
                                                mehr in das Reelle
                                                hineinzugehen. |  
                                      |  Voyez-vous,
                                              il y a beaucoup de choses qui vous
                                              arrivent dans la vie, et vous
                                              pouvez vous souvenir de beaucoup
                                              d'expériences. Par exemple,
                                              j'étais une fois avec une
                                              personnalité socialiste, qui était
                                              un bon socialiste, et je lui ai
                                              parlé d'un très, très haut
                                              fonctionnaire du gouvernement. Je
                                              pensais que ce très, très haut
                                              fonctionnaire était totalement
                                              incapable, que c'était un humain
                                              impossible. Et j'ai dit que je
                                              pensais que [le mieux] pour ce
                                              très haut fonctionnaire du
                                              gouvernement serait qu'il quitte
                                              son poste et devienne balayeur de
                                              rues - ce serait le métier correct
                                              pour lui. Vous auriez dû voir
                                              l'effroi de la personnalité
                                              socialiste à l'idée qu'un humain
                                              qu'elle connaissait bien doive
                                              devenir balayeur. Oui, c'était
                                              toutefois seulement une pensée,
                                              mais elle me semble indiquer plus
                                              de réalité que la pensée -
                                              pardonnez-moi - qui vient d'être
                                              exprimée : le maître de maison ne
                                              doit pas regarder le balayeur de
                                              rues de travers, et le balayeur de
                                              rues ne doit pas regarder le
                                              maître de maison de travers ! -
                                              Oui, ce n'est vraiment pas ainsi
                                              que nous résoudrons la question
                                              sociale, en ne nous regardant pas
                                              de travers. Il est vrai que dans
                                              notre ordre social actuel, le
                                              maître de maison a besoin du
                                              balayeur et le balayeur a besoin
                                              du maître de maison, mais s'ils ne
                                              se regardent pas de travers, la
                                              question sociale ne sera
                                              certainement pas résolue. Et que
                                              l'on s'imagine quelque chose ou
                                              que l'on ne s'imagine rien, ce
                                              sont finalement des questions qui
                                              n'ont vraiment rien à voir avec
                                              les faits et les réalités
                                              sérieuses de la vie actuelle. Il
                                              ne s'agit vraiment pas de faire
                                              comprendre aux humains aujourd'hui
                                              que le maître de maison a besoin
                                              du balayeur et que le balayeur a
                                              besoin du maître de maison. Nous
                                              avons toujours en arrière-plan
                                              l'idée que le balayeur doit rester
                                              balayeur et que le maître de
                                              maison doit rester maître de
                                              maison, mais qu'ils ne doivent pas
                                              se regarder de travers, ce qui est
                                              certainement plus facile pour le
                                              maître de maison que pour le
                                              balayeur. Mais je crois qu'avec
                                              toutes ces choses qui sentent un
                                              peu fort l'acide moralinique, nous
                                              n'arriverons pas aujourd'hui à une
                                              branche verte, mais
                                              qu'aujourd'hui, il ne s'agit pas
                                              seulement de ne pas se regarder de
                                              travers, mais de mettre la main à
                                              la pâte pour que les choses
                                              changent, pour que nous parvenions
                                              avant tout à trouver à nouveau une
                                              compréhension [les uns pour les
                                              autres] au-delà des classes. Et
                                              cette compréhension mènera à une
                                              transformation complète de la vie,
                                              pas seulement à un changement de
                                              regard de la méchanceté à la
                                              bonté, mais à des choses
                                              totalement différentes. Et si vous
                                              passez en revue les intentions de
                                              l'idée de la triarticulation, vous
                                              verrez qu'il en résulte en fait
                                              quelque chose à quoi l'humanité
                                              doit aspirer aujourd'hui, si elle
                                              comprend quelque chose de ce qui
                                              veut se réaliser dans l'histoire
                                              mondiale. Et c'est à de telles
                                              choses que l'on doit s'intéresser
                                              aujourd'hui, et non pas à quelque
                                              chose qui est simplement
                                              moralisateur et qui se rattache
                                              pourtant à nouveau aux anciennes
                                              formes qui s'expriment encore dans
                                              la vie sociale actuelle. Non, nous
                                              devons nous être clair aujourd'hui
                                              que nous avons besoin d'une
                                              nouvelle vie de l'esprit qui
                                              naisse du sol même de cette vie de
                                              l'esprit. Même si les choses ont
                                              été mal faites dans la mise en
                                              œuvre de la triarticulation, il
                                              faut toujours dire et redire que
                                              cette triarticulation repose sur
                                              le sol : Ce n'est qu'en repensant,
                                              en transformant les pensées et les
                                              sentiments humains jusqu'au plus
                                              profond de nous-mêmes que nous
                                              pourrons obtenir une amélioration,
                                              et rien d'autre. |  50 |  Sehen Sie, es
                                                passiert einem ja so manches im
                                                Leben, und man kann sich an so
                                                manches Erlebnis erinnern. So
                                                war ich zum Bei‑ spiel einmal
                                                mit einer sozialistischen
                                                Persönlichkeit zusammen, die ein
                                                guter Sozialist war, und ich
                                                sprach mit ihr über einen sehr,
                                                sehr hohen Regierungsbeamten.
                                                Ich hielt diesen sehr, sehr
                                                hohen Regie‑ rungsbeamten für
                                                total unfähig, für einen ganz
                                                unmöglichen Menschen. Und ich
                                                sagte, ich würde meinen, [das
                                                beste] für jenen sehr hohen
                                                Regierungsbeamten wäre
                                                eigentlich, wenn er von seinem
                                                Posten wegkäme und Straßenkehrer
                                                würde — das wäre der richtige
                                                Beruf für ihn. Sie hätten nur
                                                sehen sollen, welches Entsetzen
                                                die sozialistische
                                                Persönlichkeit erfaßte bei der
                                                Zumutung, daß nun der ihr
                                                wohlbekannte Mann Straßenkehrer
                                                werden müßte. Ja, das war ja
                                                allerdings nur ein Gedanke, aber
                                                er scheint mir auf mehr Realität
                                                hinzuweisen, als der Gedanke —
                                                verzeihen Sie schon —, der
                                                soeben ausgesprochen wurde: der
                                                Hausherr solle den Straßenkehrer
                                                nicht scheel ansehen, und der
                                                Straßenkehrer den Hausherrn
                                                nicht! — Ja, damit lösen wir die
                                                soziale Frage wahrhaftig nicht,
                                                daß wir uns nicht scheel
                                                ansehen. Es handelt sich ja
                                                wirklich darum, daß in unserer
                                                heutigen sozialen Ordnung der
                                                Hausherr den Straßenkeh‑ rer
                                                braucht und der Straßenkehrer
                                                den Hausherrn, aber wenn sie
                                                bloß sich nicht scheel ansehen,
                                                wird die soziale Frage doch
                                                wahr‑ scheinlich nicht gelöst
                                                werden. Und ob man sich auf
                                                irgend etwas was einbildet oder
                                                nichts einbildet, das sind
                                                schließlich Fragen, die wirklich
                                                mit den Sachlichkeiten und
                                                ernsten Realitäten des gegen‑
                                                wärtigen Lebens im Grunde
                                                genommen gar nichts zu tun
                                                haben. Es handelt sich wirklich
                                                nicht darum, daß wir heute den
                                                Menschen nur klarmac aen: der
                                                Hausherr braucht den
                                                Straßenkehrer und der
                                                Straßenkehrer braucht den
                                                Hausherren. Da haben wir doch
                                                immer im Hintergrund so ein
                                                bißchen die Idee: der
                                                Straßenkehrer soll Straßenkehrer
                                                bleiben, und der Hausherr soll
                                                Hausherr bleiben, sie sollen
                                                sich nur nicht scheel ansehen, —
                                                was ja gewiß dem Hausherren
                                                leichter fallen wird als dem
                                                Straßenkehrer. Aber ich glaube,
                                                mit all diesen Dingen, die etwas
                                                stark nach Moralinsäure riechen,
                                                kommen wir heute nicht auf einen
                                                grünen Zweig, sondern heute
                                                handelt es sich nicht bloß
                                                darum, daß wir uns nicht scheel
                                                ansehen, sondern daß wir Hand
                                                anlegen, daß es anders werde,
                                                daß wir vor allen Dingen das
                                                erreichen, wiederum Verständnis
                                                [für einander] zu finden über
                                                die Klassen hinweg. Und dieses
                                                Verständnis wird zu einer ganzen
                                                Umgestaltung des Lebens führen,
                                                nicht nur zu einem
                                                Augenverdrehen von der
                                                Scheelheit zur Gradheit, sondern
                                                zu ganz anderen Dingen. Und
                                                gehen Sie durch, was intendiert
                                                ist in der Dreigliederungsidee,
                                                da werden Sie sehen, daß in der
                                                Tat heraus‑ kommt etwas, wonach
                                                sich die Menschheit heute sehnen
                                                muß, wenn sie etwas davon
                                                versteht, was sich
                                                weltgeschichtlich verwirk‑
                                                lichen will. Und auf solche
                                                Dinge hat man heute hinzusehen,
                                                nicht auf etwas, was bloß
                                                moralisierend ist und was doch
                                                wiederum anknüpft an die alten
                                                Formen, die sich noch immer im
                                                gegenwärtigen sozialen Leben
                                                ausleben. Nein, wir müssen uns
                                                heute klar sein, daß wir ein
                                                neues Geistesleben brauchen, das
                                                aus dem Boden dieses
                                                Geisteslebens selber hervorgeht.
                                                Mag es im einzelnen bei der
                                                Durchführung der Dreigliederung
                                                noch so schlecht gemacht wor‑den
                                                sein, es muß doch immer wieder
                                                und wiederum gesagt werden, daß
                                                diese Dreigliederung auf dem
                                                Boden steht: Nur einem Um‑
                                                denken, nur einem Umwandeln der
                                                menschlichen Gedanken und
                                                Empfindungen bis ins tiefste
                                                Innere hinein werden wir eine
                                                Besse‑ rung verdanken und nichts
                                                anderem. |  
                                      |  
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 |    Français
                                  seulement TROISIÈME SOIRÉE D'ÉTUDES -
 Stuttgart, 9 juin 1920 -
 LA PROPAGATION DE L'IDÉE DE LA
                                    TRIARTICULATION.
 
 La précédente tentative de propager l'idée
                                    de tri-articulation. Le manque de
                                    compréhension des gens, parce qu'ils
                                    s’orientent seulement à de vieux modèles de
                                    partis. L'effet de la revue «
                                    tri-articulation de l’organisme social » est
                                    dissipé. La question sociale n’est pas une
                                    question de la transformation d’institutions
                                    particulières, mais une question d'humanité.
                                    Les raisons de l'échec du mouvement de
                                    tri-articulation de 1919. La
                                    tri-articulation est à propager ainsi,
                                    qu'elle dans autant de têtes que possible.
                                    La nécessité d'un ersatz de l'ancienne vie
                                    de l’esprit par  une nouvelle vie de
                                    l’esprit. Pourquoi le « Jour qui vient » ne
                                    peut être qu’un succédané ? Réformer
                                    vraiment, on ne le peut que sur la base des
                                    vies de l’économie et de l’esprit libérées
                                    de l'État. Sur la relation entre
                                    tri-articulation et le syndicalisme. Quelles
                                    considérations sont fichées derrière la
                                    fondation du « Jour qui vient » ? Comment
                                    l'enseignement de Silvio Gesell sur l'argent
                                    libre est à juger. Avec de l’acide
                                    moralinique on ne vient pas plus loin, mais
                                    seulement avec repenser.
 01
 Rudolf Steiner : mes très chers présents ! Il
                                  repose bien dans la nature d'une telle soirée
                                  d'étude de ne pas faire un exposé proprement
                                  dit, mais de présenter d'abord quelques
                                  éléments aphoristiques, afin qu'une discussion
                                  aussi large que possible puisse s'ensuivre sur
                                  ce qui tient à cœur à l'un ou l'autre de nos
                                  honorables auditeurs et qui semble nécessaire
                                  dans l'intérêt de la poursuite de notre
                                  propagande en faveur de la triarticulation de
                                  l'organisme social. Il m'a été signifié qu'une
                                  question importante est maintenant celle de la
                                  manière particulière dont la propagande pour
                                  cette idée de triarticulation doit être
                                  organisée dans les temps à venir. Je n'étais
                                  pas présent lors des dernières soirées d'étude
                                  et ce que je peux dire aujourd'hui est
                                  peut-être en dehors du contexte. Mais c'est
                                  justement cette question de la propagande qui
                                  m'a été présentée comme quelque chose de très
                                  significatif.
 02
 Il n'est guère fructueux de parler aujourd'hui
                                  de la manière de propager la triarticulation
                                  si l'on ne fonde pas ce que l'on veut faire
                                  sur les expériences qui ont été faites jusqu'à
                                  présent. En discutant d'un tel sujet,
                                  j'aimerais quand même faire remarquer que, par
                                  rapport à la situation mondiale actuelle, il
                                  ne peut vraiment pas s'agir de la manière dont
                                  on doit penser l'une ou l'autre affaire très
                                  détaillée, notamment dans le domaine
                                  économique - on ne devrait effectivement plus
                                  s'attendre aujourd'hui à beaucoup de mesures à
                                  petite échelle. Il faut aujourd'hui comprendre
                                  qu'au fond, on ne peut obtenir quelque chose
                                  que par ce que j'appellerais une prise en
                                  compte de la grandeur. Nous avons fait
                                  d'étranges expériences avec notre propagande.
                                  Et la note fondamentale qui nous est toujours
                                  revenue de ces expériences, c'est combien il
                                  est difficile aujourd'hui, même en ces temps
                                  de détresse, d'atteindre l'âme des humains
                                  avec ce que l'on doit absolument tenir comme
                                  nécessaire sur le plan spirituel, politique et
                                  économique.
 03
 La dernière fois, j'ai évoqué la manière dont
                                  certains plans ont échoué et comment nous
                                  avons donc été contraints de nous attaquer à
                                  certains détails qui se sont peu à peu
                                  concentrés dans notre entreprise "Le jour qui
                                  vient". Nous savons naturellement très bien
                                  que cette entreprise, si notre propagande
                                  globale pour l'idée de la triarticulation ne
                                  peut pas avoir d'effet percutant, ne peut être
                                  au fond qu'un substitut assez peu satisfaisant
                                  - et cela à tous égards. Car ce qui est
                                  particulièrement important aujourd'hui - il
                                  faut le souligner encore et encore - c'est que
                                  le plus grand nombre possible d'esprits
                                  comprenne la force porteuse de l'idée de la
                                  triarticulation. Sans un nombre suffisamment
                                  important de personnes qui comprennent
                                  vraiment cette idée de triarticulation, nous
                                  ne pouvons pas nous en sortir. Et cette
                                  compréhension se rapporte à beaucoup de
                                  choses, mes très chers présents. J'aimerais
                                  indiquer là sur quelque chose de concret.
 04
 Vous voyez, lorsque nous avons commencé notre
                                  propagande ici, nous avons d'abord essayé de
                                  travailler dans la direction que nous venons
                                  d'indiquer, de gagner le plus grand nombre
                                  possible d'âmes compréhensives. Les questions
                                  concrètes de la vie de l'économie ont été
                                  réellement abordées. Par exemple - et pas
                                  seulement une fois, mais plusieurs fois - j'ai
                                  abordé une question très spécifique de la vie
                                  de l'économie : la question de la formation
                                  des prix. J'ai attiré l'attention sur le fait
                                  que cette question de la formation des prix
                                  est une question essentielle ; il s'agit
                                  simplement du fait que, dans le processus
                                  d'économie de peuple, certaines autres
                                  questions - même la question des salaires et
                                  autres - ne doivent pas être réglées en
                                  premier lieu, mais seulement sur la base de la
                                  question des prix. J'ai attiré l'attention sur
                                  le fait que seul un prix bien déterminé pour
                                  un article quelconque peut être considéré
                                  comme un fait sain dans la vie économique. En
                                  d'autres termes, un article donné doit pouvoir
                                  être obtenu à un prix donné à l'intérieur d'un
                                  contexte économique. Les conditions
                                  économiques doivent être réglées d'après. Le
                                  plus malsain, c'est de considérer le prix
                                  comme quelque chose qui peut être augmenté de
                                  n'importe quelle manière et de commencer
                                  ensuite à faire un tour de vis sans fin :
                                  aménager les rapports salariaux en fonction
                                  des prix qui augmentent à volonté. Si les prix
                                  augmentent, les salaires augmentent ; [si les
                                  salaires augmentent, les prix augmentent] et
                                  ainsi de suite. On prend le problème à
                                  l'envers. À l'époque, j'ai examiné cette
                                  question concrète sous l'angle de l'économie
                                  de peuple. Quelle en a été la conséquence ?
                                  Nous avions alors des réunions auxquelles ne
                                  participaient en grande partie que des
                                  prolétaires. Les cercles bourgeois se sont
                                  tenus à l'écart, car ils pensaient que nous
                                  mettions tout en place pour que cela ne plaise
                                  qu'au prolétariat. Bref, nous avons trouvé une
                                  certaine compréhension dans les cercles de
                                  prolétaires qui nous ont entendus à l'époque.
                                  Mais cette compréhension s'est complètement
                                  tarie ; les gens sont peu à peu partis. Ils
                                  ont posé comme questions leurs vieux chapeaux
                                  de boutique des schémas de parti, puis ils
                                  sont partis peu à peu. Et c'est ainsi que
                                  l'une des questions cardinales s'est tout
                                  simplement tarie.
 05
 Je vais en prendre un exemple, on pourrait en
                                  citer beaucoup d'autres. J'ai eu récemment
                                  l'occasion de m'entretenir avec un homme d'un
                                  système d'État européen, non pas allemand, qui
                                  était très impliqué dans la vie de l'économie
                                  et qui avait le sens des affaires.
 06
 Il en est ressorti que sa pratique d'homme
                                  d'affaires pratique l'a amené à penser que le
                                  problème le plus important auquel il faut
                                  s'attaquer est celui de la formation des prix.
                                  Oui, mes très chers présents, j'en suis
                                  convaincu : on s'en sort avec des gens qui
                                  sont à la fois des hommes d'affaires et qui
                                  pensent en même temps. Je dois avouer que
                                  jusqu'à présent, j'ai trouvé assez peu de gens
                                  de ce genre. J'ai souvent trouvé des gens
                                  d'affaires qui ne pensent pas vraiment, mais
                                  qui ont encore l'habitude de penser qu'il
                                  s'agit avant tout d'être un praticien. Et on
                                  est un praticien quand on compte sur l'État ou
                                  sur quelqu'un d'autre pour penser à notre
                                  place ; ils pensent : "Ils le feront déjà".
                                  C'est ainsi qu'on a fait en Allemagne pendant
                                  la guerre. On a pensé que les gens du Grand
                                  Quartier Général comprendraient déjà la chose.
                                  Comme je l'ai dit, j'ai trouvé peu de gens qui
                                  soient à la fois des gens d'affaires et
                                  pensent, mais si on en trouve aujourd'hui, il
                                  ne fait aucun doute que leur réflexion sur les
                                  conditions pratiques des affaires aboutit aux
                                  mêmes conclusions que celles que vous
                                  trouverez dans mes "points essentiels". Vous
                                  n'avez pas besoin de comparer mes "points
                                  essentiels" à ce qui est contenu dans les
                                  programmes des partis et de les examiner. Ces
                                  programmes des dix partis qui viennent d'être
                                  élus au Reichstag - qui sera une structure
                                  impossible - sont tous aussi inutilisables et
                                  impossibles. Il s'agit de comparer ce qui est
                                  écrit dans les "points essentiels" avec la
                                  pratique réelle de la vie, avec ce qui est
                                  effectivement nécessaire dans la vie réelle.
                                  Il faut toutefois vouloir réfléchir à cette
                                  vie réelle et ne pas se contenter d'être un
                                  prédicateur de vieux schémas et de boutiques
                                  de chapeaux. Mais ce genre de propagande ne
                                  veut pas se répandre, elle ne veut pas
                                  vraiment examiner ce qui [dans les "points
                                  essentiels"] ne pouvait bien sûr être dit que
                                  sur un certain nombre de pages, car on ne peut
                                  pas tout de suite écrire une bibliothèque
                                  entière ; elle serait encore moins lue que les
                                  "points essentiels".
 07
 Mais au lieu de comparer ce qui est dit dans
                                  les "points essentiels" avec ce que l'on peut
                                  apprendre à l'usine en tant qu'économiste, en
                                  tant que technicien, au lieu de cela, on
                                  manipule de l'ancien, de vieux modèles et
                                  programmes de parti. Et ce qui est pratique,
                                  ce que les "points essentiels" veulent dire,
                                  au lieu d'être comparé à la pratique, est
                                  comparé à quelque chose qui se niche dans la
                                  tête de quelqu'un comme un préjugé et qui est
                                  considéré comme une pratique.
 08
 Ce que nous devons d'abord faire, c'est nous
                                  résoudre à faire reconnaître qu'il n'est
                                  vraiment pas si facile de s'accommoder des
                                  conditions publiques. J'ai essayé à l'époque
                                  d'écrire ce livre en fonction des nécessités
                                  de l'époque, et je dois dire que pour moi,
                                  c'est une pilule amère, une expérience amère,
                                  que des humains se présentent maintenant, qui
                                  exigent que l'on transforme en choux ce qui
                                  est écrit dans les "points essentiels" et
                                  qu'on l'étale simplement sur une feuille de
                                  papier. Car c'est ce que veulent les gens :
                                  ils veulent recevoir sur une feuille de
                                  papier, ou peut-être même sur un court tract,
                                  ce qui est déjà dit aussi brièvement que
                                  possible dans les "points essentiels". Si vous
                                  me demandez quelle est la misère de notre
                                  époque, je vous répondrai qu'elle réside
                                  précisément dans le fait que l'on réclame
                                  encore ce genre de choses aujourd'hui. - On ne
                                  veut pas passer à la minutie. Mais on veut
                                  avoir sur une feuille imprimée comme du
                                  charbon - comme elle a déjà été publiée comme
                                  extrait des "points essentiels" - tout ce
                                  qu'il faudrait connaître soigneusement. Tant
                                  que cet état d'esprit régnera, on n'obtiendra
                                  rien par la voie par laquelle on doit
                                  aujourd'hui nécessairement obtenir quelque
                                  chose. Certes, je ferai prochainement paraître
                                  les "points essentiels" de telle sorte que je
                                  résumerai brièvement sur une feuille, dans une
                                  préface spéciale, ce qui est contenu dans les
                                  "points essentiels". Mais cela ne doit alors
                                  servir que comme une sorte de préparation,
                                  imprimée avant les "points essentiels", pour
                                  ainsi dire pour préparer à la lecture de
                                  l'ensemble de l'écrit. Mais celui qui croit
                                  pouvoir comprendre en encore moins de pages
                                  [que dans la préface] ce qui est nécessaire
                                  aujourd'hui, n'a justement pas de cœur pour ce
                                  qui doit réellement se passer aujourd'hui.
 09
 C'est ce qu'il faut avant tout prendre en
                                  considération si nous prenons au sérieux ce
                                  que nous pouvons appeler la question de la
                                  propagande.
 10
 Car prenez un fait concret : notre revue
                                  "Dreigliederung des sozialen Organismus"
                                  compte jusqu'à présent quarante-neuf numéros.
                                  Quarante-neuf numéros ! Prenez ces
                                  quarante-neuf numéros, lisez-les l'un après
                                  l'autre, et vous verrez combien nous y avons
                                  rassemblé de tout ce qui est nécessaire à
                                  l'humanité de savoir sur la question de la
                                  triarticulation. Nous avons fait paraître
                                  quarante-neuf numéros. Il y a vraiment déjà
                                  tout ce qu'il faut savoir dans un premier
                                  temps. Mais on nous demande encore des
                                  renseignements sur telle ou telle question. Et
                                  que devons-nous nous dire aujourd'hui ? Nous
                                  avons en principe écrit ces quarante-neuf
                                  numéros de "Triarticulation", mais tout le
                                  matériel est provisoirement parti en fumée.
 11
 Ne sommes-nous pas presque obligés de
                                  reprendre notre revue depuis le début, de
                                  faire paraître le numéro un et les numéros
                                  suivants tels qu'ils ont été publiés ? Après
                                  que beaucoup de choses soient tombées à l'eau
                                  et n'aient pas du tout pénétré dans les
                                  esprits, devrions-nous toujours trouver
                                  quelque chose de nouveau ? Eh bien, ils ne
                                  peuvent finalement pas exiger trop d'idées de
                                  notre part, les humains dehors. Ce dont il
                                  s'agit, c'est de propager effectivement l'idée
                                  de la triarticulation telle qu'elle est. Il y
                                  a bien sûr une infinité de choses qui s'y
                                  opposent, mais tout cela ne tient qu'à la
                                  volonté humaine. Il est nécessaire que les
                                  âmes s'éveillent aujourd'hui et que l'on
                                  prenne au sérieux ce dont il s'agit
                                  réellement.
 12
 Vous voyez, il y a une question que les
                                  humains évitent continuellement aujourd'hui.
                                  C'est la question dont les "points essentiels"
                                  sont partis dès le début et sur laquelle doit
                                  reposer, en principe, toute la propagande de
                                  la triarticulation - non pas sur le plan
                                  matériel, mais en ce qui concerne l'essence de
                                  la propagande. C'est la reconnaissance de ce
                                  qu'aujourd'hui, dans la soi-disant question
                                  sociale, nous n'avons vraiment pas affaire à
                                  ce dont la plupart des humains parlent. La
                                  plupart des humains demandent en effet, en
                                  parlant de la question sociale : que doit-on
                                  faire de telle ou telle institution ? Que
                                  devrait-on mettre en place dans tel ou tel
                                  domaine ? Celui qui parle ainsi n'a absolument
                                  aucune compréhension de ce qui se passe à
                                  notre époque - pour la simple raison qu'il ne
                                  voit pas que vous pouvez faire aujourd'hui les
                                  institutions les plus brillantes et que,
                                  lorsque vous les avez faites, vous avez
                                  ensuite très vite exactement la même agitation
                                  que celle que vous aviez auparavant.
                                  Maintenant, la constitution de l'humanité est
                                  ainsi : prenez par exemple la
                                  social-démocratie majoritaire actuelle, qui a
                                  longtemps été un parti d'opposition. Au moment
                                  où ces socialistes majoritaires sont arrivés
                                  au pouvoir, le soi-disant Parti
                                  social-démocrate indépendant s'est formé. Si
                                  celui-ci arrivait au pouvoir, un nouveau parti
                                  d'opposition se formerait à son tour, les
                                  communistes. Si ces derniers arrivaient au
                                  pouvoir, il y aurait déjà un nouveau parti
                                  d'opposition. Il ne s'agit pas du tout
                                  aujourd'hui de venir avec des propositions
                                  quelconques pour des institutions
                                  particulières, mais il s'agit de ce que la
                                  question sociale est aujourd'hui une véritable
                                  question d'humanité, une question de la valeur
                                  humaine et de la conscience humaine.
 13
 Et on voit plus clairement ce qu'est la
                                  question sociale quand on regarde autour de
                                  soi dans les pays où tout ne s'est pas encore
                                  effondré, mais où tout va s'effondrer
                                  prochainement. Là, il y a d'un côté les
                                  anciens cercles dirigeants.
 14
 Ces cercles voient tout d'abord que toute la
                                  vie commerciale s'arrête, que des stocks
                                  énormes s'accumulent dans les entrepôts, que
                                  l'on a du mal à en tirer assez pour payer les
                                  ouvriers, et ils se font des réflexions : si
                                  les choses continuent ainsi, on ne pourra
                                  bientôt plus payer les ouvriers. Mais on ne
                                  pourra pas non plus écouler [les marchandises]
                                  que l'on a en stock dans les magasins. On voit
                                  bien tout cela, mais on se dit qu'un miracle
                                  va se produire, et que les choses vont bientôt
                                  changer. On attend ce miracle pour ne pas
                                  avoir à réfléchir à ce que l'on doit faire. De
                                  l'autre côté, il y a ceux qui tiennent un tout
                                  autre langage, les larges masses du
                                  prolétariat du monde civilisé.
 15
 Les cercles dirigeants que nous venons de
                                  caractériser n'ont pas le moindre
                                  pressentiment de ce qui se passe parmi ces
                                  larges masses.
 16
 Mais il y a dans ce prolétariat une volonté,
                                  une volonté qui habille ses questions de
                                  concepts, d'idées, et au moment où celles-ci
                                  se réaliseraient, elles raseraient tout ce que
                                  nous avons de civilisation humaine, tout, tout
                                  raser, tout balayer. Et les classes
                                  dirigeantes se disent qu'elles pourront
                                  bientôt revenir à l'année 1913 ou au début de
                                  l'année 1914, pour recommencer là où elles se
                                  sont arrêtées à l'époque, et qu'alors, parmi
                                  ces larges masses, il se trouverait très
                                  volontiers des gens qui travailleraient à
                                  nouveau comme ils l'ont fait à l'époque. Non,
                                  nous n'avons pas affaire aujourd'hui à une
                                  question d'institutions, mais à une question
                                  d'humanité. Et nous devons reconnaître que,
                                  depuis très longtemps, nous n'avons pas trouvé
                                  chez les classes dirigeantes la moindre
                                  compréhension pour ce qu'est leur tâche. Oui,
                                  croyez-vous que quelque chose d'autre que ce
                                  que nous avons vécu avec horreur ici à
                                  Stuttgart, où nous avons commencé la
                                  propagande de la triarticulation, puisse se
                                  développer à partir des masses ? Voyez-vous, à
                                  deux conditions, ce que nous avons commencé en
                                  avril de l'année dernière aurait pu très bien
                                  se poursuivre - à deux conditions. La
                                  première, c'est que nous aurions réussi à
                                  gagner les larges masses du prolétariat à une
                                  conception compréhensive de la vie, sans tenir
                                  compte des dirigeants prolétariens. C'était en
                                  bonne voie. D'autre part, il se serait agi que
                                  ceux qui avaient une certaine influence au
                                  sein de la bourgeoisie nous tendent la main,
                                  nous auraient fait confiance et se seraient
                                  dit : là est une fois une tentative de
                                  construire un pont entre le prolétariat et les
                                  autres.
 17
 Qu'est-ce qui aurait dû se passer ? Vous
                                  pouvez vous penser que la chose n'est pas
                                  facile, car le prolétariat n'aura jamais
                                  confiance dans tous ceux qui parlent
                                  aujourd'hui comme Stresemann ou d'autres
                                  personnes de ce genre, ou qui ont l'air de
                                  lorgner de ce côté-là, quelles que soient les
                                  circonstances. Mais, mes très chers présents,
                                  nous étions sur la voie de pouvoir parler au
                                  prolétariat simplement sur la base de la
                                  raison synthétique. Et il aurait suffi que la
                                  bourgeoisie nous fasse preuve d'une telle
                                  compréhension qu'elle nous dise : "Bon,
                                  essayons de voir de quoi vous êtes capables.
                                  Nous voulons bien admettre qu'il y a parmi
                                  nous de nombreuses personnes qui ne peuvent
                                  pas gagner cette confiance, parce qu'elles
                                  l'ont perdue, mais si l'on procède ainsi, on
                                  pourra jeter un pont.
 18
 Que s'est-il passé au lieu de cela ? Les gens
                                  qui auraient dû faire preuve d'une telle
                                  compréhension se sont tenus debout, les jambes
                                  écartées, et ont déclaré : "Ce sont des gens
                                  qui nous mènent presque ou totalement vers le
                                  bolchevisme ! Ce sont des gens qui ne
                                  s'intéressent qu'au prolétariat ! - On ne
                                  pouvait pas trouver la moindre compréhension
                                  de ce côté-là. Et dans ces conditions, les
                                  dirigeants du prolétariat, avec lesquels on ne
                                  devait rien avoir à faire, pouvaient
                                  facilement nous aliéner ce prolétariat. C'est
                                  ce qui a fait échouer la chose cette fois-là.
 19
 Et tout ce que nous pourrions faire en matière
                                  de propagande échouerait également si, par
                                  exemple, l'opinion suivante se répandait :
                                  "Oui, ce qui est écrit dans le journal de
                                  triarticulation est trop difficile à
                                  comprendre. Si quelqu'un me dit cela, je
                                  considère qu'il est de mon devoir de lui faire
                                  comprendre en toute courtoisie - on doit
                                  généralement être courtois avec de telles
                                  personnes - en toute courtoisie : c'est
                                  précisément parce que l'on a toujours cherché
                                  à trouver incompréhensible ce qui est issu de
                                  la pratique réelle de la vie et qui a toujours
                                  été exigé : vous devriez vous abaisser à un
                                  autre niveau pour écrire, - c'est pourquoi
                                  nous avons la misère. Et tu es le représentant
                                  de ceux qui nous ont mis dans la misère. En
                                  exigeant que l'on écrive selon la
                                  compréhension qui t'est venue à la bouche, tu
                                  te montres justement comme un parasite issu du
                                  cercle de ceux qui nous ont mis dans la
                                  situation actuelle. - Tant que nous ne serons
                                  pas en mesure - en toute courtoisie, bien sûr,
                                  s'il s'agit d'un cas particulier -, tant que
                                  nous ne serons pas en mesure de trouver
                                  suffisamment d'humains qui ont le cœur pour
                                  dire enfin : il faut qu'un nouveau matin
                                  arrive avec de nouvelles gens ; il doit être
                                  balayé tout ce qui est là de ces terribles
                                  vieux partis ; il doit naitre quelque chose de
                                  tout à fait nouveau ! - aussi longtemps tous
                                  les discours sur les moyens de propagande les
                                  plus efficaces sont tout simplement pour le
                                  chat.
 20
 Nous ne vivons pas aujourd'hui à une époque où
                                  les moyens mesquins s'enlisent d'une manière
                                  ou d'une autre, mais à une époque où il est
                                  urgent qu'un nombre suffisamment important
                                  d'humains parlant la même langue et ayant les
                                  mêmes idées s'engagent, et pas seulement
                                  s'enthousiasment. Je crois, mes chers
                                  présents, que certains se demandent pourquoi
                                  cela va si loin crescendo, que l'on parle avec
                                  des mots de plus en plus forts, notamment
                                  aussi de ma part. Eh bien, il y a une raison
                                  très simple à cela. Pensez donc : si l'on a
                                  pris des dispositions pour qu'une partie de
                                  l'humanité s'éveille, et si l'on remarque que
                                  de plus en plus de gens s'assoupissent
                                  doucement, alors ce que l'on a à dire augmente
                                  aussi la voix dans la même mesure, parce que
                                  l'on a le besoin instinctif de vaincre le
                                  besoin de sommeil de ses semblables. Et en ce
                                  qui concerne la compréhension nécessaire des
                                  questions sociales actuelles, nous ne pouvons
                                  vraiment pas dire que le besoin de sommeil de
                                  nos semblables ait diminué ces derniers temps.
                                  Même au sein de notre mouvement, on prend les
                                  choses à l'envers. J'ai récemment tenu une
                                  conférence sur l'idée de la triarticulation,
                                  sur la nécessité de placer la vie de l'esprit
                                  sur sa propre base. On m'a répondu d'une
                                  manière extraordinairement bienveillante et
                                  bien intentionnée : Ici, chez nous, il n'est
                                  pas vraiment nécessaire de se plaindre du
                                  manque de liberté de la vie de l'esprit ; nous
                                  avons un degré élevé de liberté de la vie de
                                  l'esprit ; l'État s'immisce très peu dans ce
                                  que nous entreprenons dans le domaine du
                                  système d'école.
 21
 Mes très chers présents, les gens qui parlent
                                  ainsi sont le meilleur témoignage de la
                                  nécessité de la libération de la vie de
                                  l'esprit. Car ceux qui sentent encore combien
                                  ils ne sont pas libres sont ceux dont on peut
                                  encore mieux se servir. Mais ceux qui ne
                                  sentent même plus à quel point ils ne sont pas
                                  libres, qui considèrent les idées de pédagogie
                                  d'État déjà instillées dans leur tête comme
                                  leur propre liberté intérieure et qui n'ont
                                  aucune idée de l'étendue de l'esclavage de la
                                  pédagogie populaire/de peuple, ceux-là sont en
                                  fait ceux qui arrêtent tout. Il faut justement
                                  pouvoir saisir la chose par le bon bout. Ceux
                                  qui prennent inconsciemment l'esclavage pour
                                  la liberté sont ceux qui ne nous permettent
                                  pas d'avancer. Il faut donc dire qu'il s'agit
                                  avant tout de reconnaître que toute
                                  compréhension mutuelle a été perdue entre les
                                  grandes masses et ceux qui, pendant longtemps,
                                  auraient eu la tâche de parler ainsi dans le
                                  monde, que ces grandes masses ne défendent pas
                                  aujourd'hui dans leurs journaux et ainsi de
                                  suite les points de vue qu'elles défendent
                                  justement. Il ne faut notamment pas croire
                                  qu'une [véritable vie de l'esprit] quelconque
                                  émane des larges masses du prolétariat.
 22
 L'autre jour, à la Pentecôte, j'ai lu un
                                  journal socialiste dans un autre pays. On y
                                  trouvait les articles les plus curieux sur la
                                  Pentecôte, où tout, tout était rejeté de
                                  l'esprit et où il était indiqué que le seul
                                  esprit était celui qui sortait des larges
                                  masses. Par ces articles de Pentecôte d'un
                                  journal social-démocrate aux accents
                                  bolcheviques, on se sent tellement transposé
                                  [dans une image] qu'on se dit : maintenant, je
                                  devrais intercepter quelque part cet esprit
                                  qui s'élève comme une fumée des larges masses.
                                  - Oui, mes très chers présents, si l'on
                                  s'apprête à penser, et encore moins à saisir
                                  quoi que ce soit de cet esprit des masses, on
                                  a quand même le sentiment que c'est une
                                  superstition bien pire que celle qui voit dans
                                  chaque buisson, dans chaque arbre, un démon,
                                  un elfe ou quelque chose comme ça. Les humains
                                  modernes n'ont aucune idée des formes de
                                  superstition dans lesquelles ils vivent en
                                  réalité. Et où cela nous mène-t-il finalement
                                  ? Vous voyez, cela revient à dire que les
                                  humains sont tout à fait trop à l'aise pour
                                  penser à la manière dont une nouvelle vie de
                                  l'esprit doit réellement être construite. Vous
                                  voyez, on a pu le constater à fond depuis des
                                  décennies. Si l'on vient aux humains avec la
                                  supposition que maintenant une nouvelle vie de
                                  l'esprit doit être construite, oui, on trouve
                                  en tout cas des humains qui se décident, en
                                  plus de ce qu'ils font d'habitude dans la vie,
                                  à se consacrer à ce nouveau mouvement
                                  spirituel pour l'après-midi du dimanche ou
                                  pour la soirée des branches ou pour le moment
                                  où ils lisent des livres anthroposophiques.
                                  Mais qu'ils chercheraient un lien entre ce
                                  nouveau mouvement spirituel et ce qu'ils font
                                  sinon dans la vie, ils ne peuvent quand même
                                  pas décider.
 23
 Mais il y a aussi beaucoup, beaucoup d'autres
                                  humains qui viennent et disent : "Oui, ce que
                                  tu veux là, au fond, c'est ce que veulent
                                  aussi les meilleurs catholiques et les
                                  meilleurs évangéliques ; il y avait un pasteur
                                  qui parlait en chaire dans un sens tout à fait
                                  anthroposophique ; au fond, tout ce que tu
                                  veux là, on le trouve aussi ici et là. - Les
                                  gens qui veulent faire des compromis au point
                                  de laisser l'anthroposophie se fondre dans ce
                                  à quoi les humains sont habitués, on les
                                  trouve déjà en très grand nombre. Les humains
                                  qui, face à ce qui doit être voulu,
                                  précisément dans le sens de l'exposé public
                                  d'hier, rendent hommage au principe :
                                  "Lave-moi la fourrure, mais ne me mouille pas
                                  d'une goutte" - ces personnes sont
                                  particulièrement nombreuses aujourd'hui. Et
                                  tant que nous n'aurons pas la possibilité
                                  d'amener dans le plus grand nombre possible
                                  d'esprits la conscience qu'une nouvelle vie
                                  spirituelle est avant tout nécessaire - une
                                  vie spirituelle pénétrante -, nous
                                  n'avancerons pas. Lorsque nous aurons cette
                                  nouvelle vie de l'esprit, lorsque nous ne
                                  serons plus obligés de lutter contre les
                                  intellectuels incompréhensifs, alors nous
                                  aurons à nouveau quelque chose qui pourra
                                  parler aux humains de telle sorte que la
                                  parole puisse produire des faits sociaux.
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 Mes très chers présents, les humains devraient
                                  seulement une fois se faire une représentation
                                  de l'effet que peut avoir la parole. Vous
                                  voyez aujourd'hui dans tout le monde civilisé
                                  entier, pour autant qu'il soit accessible, si
                                  vous voyagez en train ou en voiture, des
                                  villages et des villes partout, et dans ces
                                  villages et ces villes, vous voyez des
                                  églises, des églises qui ont été construites.
                                  Toutes ces églises n'existaient pas il y a
                                  encore peu de temps. Au cours des premiers
                                  siècles de notre ère chrétienne, il y avait
                                  tout autre chose dans cette Europe aujourd'hui
                                  parsemée d'églises. Et ils étaient peu
                                  nombreux à l'époque à s'avancer parmi les
                                  humains, mais parmi une humanité plus fraîche,
                                  moins endormie, et ces quelques-uns ont fait
                                  en sorte, par leurs paroles, que l'Europe ait
                                  aujourd'hui cette forme. Si les humains qui
                                  ont fait cela avaient eu le même état d'esprit
                                  que les douze chefs de nos quatorze partis, il
                                  n'y aurait certainement même pas eu une
                                  douzaine d'églises construites. C'est pourtant
                                  la force intérieure de l'esprit qui doit créer
                                  les faits sociaux. Mais cette force intérieure
                                  de l'esprit doit alors être portée par des
                                  humains qui ont vraiment le courage de la
                                  porter. Et aujourd'hui, nous sommes confrontés
                                  au fait que l'ancienne vie de l'esprit, qui a
                                  été fondée autrefois dans son contenu, ne peut
                                  se maintenir que par des mesures de force, par
                                  des préjugés, par l'habitude, mais qu'au fond,
                                  si les humains sont intérieurement vrais et
                                  honnêtes, elle ne peut pas être maintenue,
                                  qu'elle doit être remplacée par une nouvelle
                                  vie spirituelle ; nous ne pouvons pas avancer
                                  autrement qu'en la remplaçant par une nouvelle
                                  vie de l'esprit. Chaque sorte de compromis est
                                  aujourd'hui une impossibilité. Et tant que
                                  l'on n'envisage pas qu'il est nécessaire de
                                  remplacer toutes ces vieilles choses par
                                  quelque chose de tout à fait nouveau, mais qui
                                  développe à partir de l'esprit la force d'un
                                  façonnement social, nous n'avancerons pas.
                                  C'est pourquoi, mes très chers présents, je
                                  considère que, dans un certain sens, comme de
                                  signification très subordonnée si on
                                  s'entretient ainsi ou ainsi sur les petits
                                  moyens de propagation, si on le fait ainsi ou
                                  ainsi, - tout peut être très bon ou très
                                  mauvais d'un certain point de vue. Ce n'est
                                  pas de cela qu'il s'agit, mais il s'agit - ce
                                  que j'ai exprimé à maintes reprises dans notre
                                  revue de triarticulation - de trouver un
                                  nombre suffisamment important d'humains qui
                                  est décidé à défendre courageusement nos
                                  idées, qui sont décidées à ne pas revenir
                                  encore et encore avec le ronron de l'ancien.
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 Maintenant, mes très chers présents, nous
                                  sommes au milieu de fondations qui sont
                                  justement regroupées sous ce "jour à venir".
                                  Ce qui me frappe le plus, c'est que des
                                  humains bien intentionnés viennent toujours
                                  dire : "Oui, en fait, il faut faire les choses
                                  tout autrement, il faut nommer un spécialiste,
                                  il faut nommer un praticien. - C'est la chose
                                  la plus désolante que l'on puisse vivre
                                  lorsqu'on cède à une telle demande. Car il
                                  ressort en réalité d'une telle demande que
                                  l'on tente d'implanter à nouveau chez nous
                                  l'ancienne gabegie non pratique. Il ne s'agit
                                  pas de transplanter les anciens soi-disant
                                  praticiens dans notre institution, mais d'être
                                  clairs : ceux qui, dans un domaine quelconque,
                                  ont aujourd'hui la meilleure réputation en
                                  sachant appliquer l'ancienne routine, sont les
                                  moins utiles pour nous. Et ceux qui sont les
                                  plus utiles sont ceux qui sont prêts à
                                  accomplir un nouveau travail à partir de leur
                                  initiative la plus immédiate et la plus
                                  intime, et qui ne se font pas d'illusions sur
                                  ce qu'ils ont appris dans les anciennes
                                  conditions. Si nous n'abandonnons pas cette
                                  idée préconçue de ce qui est encore issu des
                                  anciennes conditions, nous ne pourrons en
                                  aucun cas avancer. C'est ce que nous devons
                                  examiner aujourd'hui. Et pour finir, je vous
                                  dis : propageons avant tout ce qui a été tenté
                                  de créer depuis plus d'un an. Il ne faut pas
                                  toujours essayer d'être super intelligent, en
                                  voulant seulement transformer l'ancien pour
                                  lui donner une autre forme, en se léchant les
                                  doigts - pardonnez-moi l'expression - de son
                                  intelligence, et en pensant : ils commencent
                                  tout de manière non pratique, là doit être
                                  fait ceci ou cela.
 26
 Que l'on essaie seulement une fois [de se
                                  tenir devant les yeux] ce que signifie le fait
                                  que quarante-neuf numéros de la
                                  Dreigliederungszeitung sont partis en fumée.
                                  Pourquoi sont-ils partis en fumée ? En
                                  réalité, le journal de triarticulation devrait
                                  être aujourd'hui au point que nous puissions
                                  la faire paraître chaque jour comme journal
                                  quotidien. Pourquoi dis-je cela ? Parce qu'en
                                  fait, je dois me tenir aujourd'hui au même
                                  point de vue qu'en avril et mai de l'année
                                  dernière, lorsque nous avons commencé cette
                                  affaire. Croyez-vous que cela aurait été une
                                  tournure de parole, aurait été une phrase, que
                                  j'aurai conclu un grand nombre de discours à
                                  l'époque par ces mots ? Qu'on se décide à
                                  quelque chose avant qu'il ne soit trop tard !
                                  - À l'époque, il s'agissait de reconnaître le
                                  moment correct pour certaines choses.
                                  Aujourd'hui, il est tout simplement trop tard
                                  pour beaucoup de choses. Aujourd'hui, nous ne
                                  pouvons évidemment pas avancer sur les voies
                                  que nous avons empruntées à l'époque pour
                                  tenter tout ce qui était possible.
                                  Aujourd'hui, il ne s'agit pas du tout de nous
                                  engager dans une discussion avec tous les
                                  vieux boutiquiers, qu'il s'agisse de
                                  confessions ou de partis. Aujourd'hui, il
                                  s'agit de nous tenir fermement sur le terrain
                                  de ce que nous avons à dire et de le faire
                                  passer dans le plus grand nombre possible de
                                  têtes. Autrement, nous n'avancerons pas. Car
                                  il est justement devenu tout simplement trop
                                  tard pour beaucoup de choses. Et il sera
                                  peut-être bientôt trop tard pour maintes de
                                  choses qui peuvent encore se faire, notamment
                                  pour la diffusion de nos idées, si nous nous
                                  préoccupons toujours de nouveau et à nouveau
                                  seulement de quelque chose d'accessoire et que
                                  nous n'allons pas à la chose principale :
                                  diffuser nos idées.
 27
 J'ai dit tout à l'heure : ce que nous avons
                                  fondé comme le Jour qui vient ne peut être au
                                  fond qu'un substitut insatisfaisant. Pourquoi
                                  donc ? Parce que nous ne nous faisons pas
                                  d'illusions sur le fait que nous pouvons être
                                  pratiques sans nous appuyer sur des actes
                                  pratiques. Nous essayons d'être actifs sur le
                                  plan économique, mais les gens viennent et
                                  nous demandent : "Oui, comment doit-on
                                  aménager un magasin d'épices pour qu'il
                                  s'intègre le mieux possible dans l'organisme
                                  social triarticulé ? — Certes, nous voulons
                                  fonder des entreprises économiques dans le
                                  Jour qui vient, mais il s'agit là de ce qu'on
                                  les saisisse pratiquement. Et comment
                                  devrait-on aujourd'hui saisir la chose
                                  pratiquement, si l'on doit se dire : Si je
                                  gère une certaine sorte d'entreprises, ainsi
                                  je dois, afin de pouvoir gérer
                                  rationnellement, avoir aussi un autre groupe
                                  d'entreprises - par exemple, pour un certain
                                  groupe d'entreprises industrielles, je dois
                                  avoir un certain groupe d'entreprises
                                  agricoles. Oui, pouvez-vous alors faire cela ?
                                  Tout cela est donc impossible aujourd'hui.
                                  L'État vous rend donc impossible de prendre
                                  une telle disposition pratique. Le pouvoir de
                                  l'État est si grand aujourd'hui. Il ne s'agit
                                  pas d'un manque de pratique, mais d'une
                                  violence qui rend la chose impossible.
 28
 C'est pourquoi les personnes qui se tiennent
                                  maintenant effectivement dans un domaine
                                  quelconque de la vie économique ne devraient
                                  vraiment pas s'entretenir aujourd'hui de
                                  questions secondaires/subordonnées, mais
                                  plutôt de la manière dont les différentes
                                  professions/états sociaux économiques, les
                                  associations économiques viennent absolument à
                                  se détacher de ce qu'est l'État politique,
                                  comment elles peuvent s'en dégager/éplucher
                                  vers dehors. Tant que les techniciens, par
                                  exemple, tant que telle ou telle gens ne
                                  pensent qu'à prendre des dispositions qui
                                  s'intègrent le mieux dans la vie étatique
                                  actuelle, nous n'avancerons pas. Nous
                                  avancerons en premier lorsqu'on en discutera
                                  de comment nous en sortir ? Comment fonder une
                                  vie de l'économique vraiment libre, où l'on
                                  n'organise pas d'en haut vers en bas, mais où
                                  l'on est associé, où les états professionnels
                                  se rattachent objectivement aux états
                                  professionnels ? Le tout premier b.a.-ba de la
                                  triarticulation n'est même pas encore intégré
                                  dans les discussions pratiques, mais on
                                  continue toujours à faire du charabia et à
                                  parler en tenant compte des conditions
                                  actuelles. Mais toutes ces discussions ne
                                  mènent à rien aujourd'hui. Défendons-nous
                                  contre les gens qui ne cessent de répéter :
                                  "Qu'en est-il de ceci et de cela ? - Nous ne
                                  commencerons à pouvoir parler raisonnablement
                                  synthétiquement que lorsque nous serons un peu
                                  plus avancés dans la triarticulation, lorsque
                                  nous serons vraiment si impliqués dans cette
                                  propagande en faveur de la triarticulation
                                  qu'un nombre suffisamment important d'humains
                                  actif dans l'économie le sauront : Nous ne
                                  pouvons absolument rien dire de
                                  synthétiquement raisonnable tant que nous
                                  continuons à calculer que la vie de l'économie
                                  nous est faite par des institutions étatiques.
                                  Ce n'est que dans la mesure où l'on se trouve
                                  à l'intérieur d'une vie de l'économie libre,
                                  qui n'a rien à faire avec la politique, que
                                  l'on peut parler raisonnablement
                                  synthétiquement - avant cela, c'est un
                                  non-sens. De même, on ne peut pas parler de
                                  réformes de la vie de l'esprit tant qu'on
                                  n'est pas clair à soi qu'on ne peut absolument
                                  pas commencer à s'entretenir là-dessus avant
                                  de se tenir dans une organisation spirituelle
                                  libre. On doit au moins être conscient que
                                  tant que l'on se trouve dans une organisation
                                  spirituelle qui dépend de l'État, on doit dire
                                  des bêtises/du non-sens, on ne peut pas
                                  réformer.
 29
 Vous voyez, on touche là du doigt le point
                                  essentiel. Il ne s'agit pas de petites choses,
                                  mais de grandes choses. Et plus on le
                                  comprendra, plus on obtiendra de résultats
                                  dans le domaine de la pratique de la vie.
 30
 Vous direz : qu'avons-nous maintenant si une
                                  telle philippique est tenue sur la question de
                                  savoir comment nous devrions faire de la
                                  propagande ? Mais si vous réfléchissez à ce
                                  que j'ai dit, vous trouverez quand même que
                                  tant que l'on s'entretient, même dans nos
                                  cercles, de la plus petite façon et manière de
                                  la propagande - j'aimerais appeler cela une
                                  propagande "à vingt-sept kreutzers", comme on
                                  dit en Autriche, parce qu'on y avait créé des
                                  magasins où chaque article était vendu pour
                                  vingt-sept kreuzers -, nous n'avancerons pas.
                                  Nous avancerons alors en premier lorsque nous
                                  aurons le cœur et le sens pour les grandes
                                  forces motrices, car ce sont ces grandes
                                  forces motrices dont il s'agit aujourd'hui.
 31
 Maintenant, mes très chers présents, j'ai déjà
                                  beaucoup parlé, en vain, pour dire que ce dont
                                  il s'agit, ce sont les grandes forces
                                  motrices. Mais je ne me lasserai pas d'être à
                                  nouveau principalement hostile à tout ce qui,
                                  aujourd'hui, aimerait faire des compromis et
                                  se fondre dans la mesquinerie. Je ne me
                                  lasserai pas d'insister encore et encore sur
                                  la nécessité d'amener aujourd'hui les grandes
                                  questions mouvant le monde à la compréhension
                                  des masses les plus larges. C'est pourquoi je
                                  me sens toujours obligé de tenir les
                                  conférences publiques dans le même style
                                  qu'hier et de défier tous les gens super
                                  intelligents qui disent qu'il faut parler de
                                  manière plus compréhensible aux grandes
                                  masses. Ordinairement, ils ne pensent qu’à
                                  eux-mêmes, à leur propre niveau. Je défendrai
                                  toujours la vision que les humains qui parlent
                                  ainsi sont tout de suite les nuisibles, ce
                                  sont eux que nous devons surmonter.
 32
 Et pour cela, nous devons venir à avoir le
                                  courage de nous dire : oui, quelque chose de
                                  tout à fait nouveau doit être fondé. Comme je
                                  l'ai écrit récemment dans notre revue, les
                                  anciens partis n'existent plus, ils ne sont
                                  plus que des mensonges et des phrases,
                                  composés de gens qui, parce qu'ils ne savent
                                  rien de nouveau, se drapent dans les slogans
                                  des anciens partis. L'ensemble des rouages
                                  [des partis], y compris ces derniers jours,
                                  prouve justement à quel point une nouveauté
                                  est nécessaire dans une relation la plus
                                  radicale.
 33
 Après les explications de Rudolf Steiner,
                                  différentes personnalités prennent la parole
                                  pour discuter et poser des questions :
 
 Siegfried Dorfner : Ce qui s'est joué ces
                                  derniers jours le montre clairement : ce qui
                                  vient des partis n'est rien d'autre que des
                                  absurdités mesquines. Ce qu'il faut, c'est une
                                  critique fondamentale de toute la politique
                                  menée jusqu'à présent par les partis. Il
                                  s'agit de propager la vérité. À cet égard,
                                  l'attitude intransigeante des jésuites est
                                  remarquable. Ils le proclament : même si de
                                  nombreux croyants se détournent de l'Église,
                                  l'important est que pas une seule vérité ne se
                                  perde. Ce qui importe aux jésuites, c'est le
                                  maintien des vérités, rien d'autre. Ne
                                  faudrait-il pas adopter une attitude similaire
                                  à l'égard de la propagation de la
                                  triarticulation ? On ne peut pas compter sur
                                  la pensée des humains ; il n'y a pas de pensée
                                  dans les masses. Ainsi doit donc être trouvée
                                  une voie à partir de la vie. On doit parler
                                  aux humains qui se tiennent devant la machine.
                                  On peut compter sur leur confiance, mais
                                  seulement tant qu'on est soi-même dans la même
                                  classe.
 34
 M. Roser : L'effet ne va effectivement
                                  que de l'humain vers l'humain. Les humains ne
                                  veulent pas lire la pensée de la
                                  triarticulation dans un journal ; ils veulent
                                  l'apprendre à partir de relations
                                  personnelles. Il y a maintenant un an, on
                                  s'efforçait de réaliser l'idée de la
                                  triarticulation. Si quelqu'un a échoué à
                                  l'époque, c'est la classe bourgeoise ; elle
                                  est responsable de l'échec des efforts de
                                  triarticulation. On ne peut pas blâmer les
                                  circonstances ; ce sont toujours les humains
                                  qui échouent.
 
 Un participant à la discussion : Quelle est la
                                  position de M. Dr Steiner, quelle est la
                                  position de la triarticulation par rapport au
                                  syndicalisme ?
 
 Un autre participant à la discussion : Je
                                  voudrais demander comment M. Steiner
                                  conçoit que la triarticulation puisse
                                  continuer à se répandre à partir de
                                  l'organisation "Le jour qui vient" ?
 35
 Georg Herberg : tout d'abord, la question de
                                  la propagande correcte. On doit élaborer des
                                  propositions de solutions pratiques du point
                                  de vue de la triarticulation, par exemple sur
                                  la question de l'habillement et du logement,
                                  afin que le peuple ait un moyen d'action
                                  pratique. Ce sont en fait les architectes du
                                  gouvernement, les ingénieurs diplômés, qui
                                  sont responsables de la résolution de la
                                  question du logement. Mais un autre problème
                                  important se pose : il s'agit de la
                                  disproportion entre les techniciens et les
                                  juristes qui règne dans notre société. Les
                                  juristes occupent les positions les plus
                                  importantes ; ils sont déterminants pour les
                                  décisions politiques. C'est d'eux que viennent
                                  les mots qui résonnent, c'est d'eux que vient
                                  le discours édifiant. Ce qui est représenté
                                  par les juristes et ce qui est représenté par
                                  les techniciens doit converger. Le circuit
                                  entre la production, la circulation et la
                                  consommation des marchandises doit en effet
                                  être fermé ; et c'est le technicien qui est
                                  responsable du domaine de la production. Pour
                                  pouvoir défendre correctement les intérêts et
                                  les tâches des techniciens dans la société,
                                  une "association académique des techniciens"
                                  devrait être appelée.
 36
 Robert Wolfgang Wallach : Il est
                                  fondamentalement déprimant qu'il y ait
                                  absolument une question de propagande en
                                  rapport avec la triarticulation. Nous devrions
                                  pourtant porter cette idée de manière si
                                  vivante en nous que nous pourrions agir
                                  directement sur les humains, simplement en
                                  nous adressant à l'humain dans l'humain. Le
                                  balayeur a besoin du maître de maison, et le
                                  maître de maison a besoin du balayeur ; tous
                                  deux dépendent l'un de l'autre. Il ne devrait
                                  donc plus arriver que le balayeur regarde le
                                  maître de maison de travers et vice versa.
 37
 Rudolf Steiner : mes très chers présents !
                                  Dans cette discussion, on a malheureusement
                                  trop peu parlé de l'idée de triarticulation
                                  proprement dite, mais seulement de maintes
                                  autres choses.
 38
 J'aimerais revenir un peu sur l'idée de la
                                  triarticulation et sur ce qui s'y rapporte, en
                                  prenant quelques questions qui ont été
                                  traitées et en revenant à nouveau à l'exposé.
 39
 Ainsi, la question a été posée de savoir
                                  comment je me positionne par rapport au
                                  syndicalisme ou comment la triarticulation se
                                  positionne par rapport à cela.
 40
 Voyez-vous, nous avons essayé - en vérité - de
                                  nous positionner par rapport aux courants les
                                  plus divers. Moi-même, je devrais encore dire
                                  aujourd'hui ce que j'ai souvent dit sur le
                                  syndicalisme, que donc dans certains cercles
                                  syndicalistes, vit une conscience de combien
                                  le rassemblement des différents états
                                  professionnels, des différentes branches
                                  professionnelles, et ainsi de suite, donc la
                                  pensée syndicale peut être un certain chemin,
                                  au moins dans la vie de l'économie, pour venir
                                  à quelque chose de fructueux. Je veux bien
                                  reconnaître absolument tout cela, par exemple
                                  aussi que le syndicalisme se tient dans un
                                  rapport moins servile à la pensée d'État que,
                                  par exemple, le socialisme marxiste ordinaire.
                                  Cela aussi, je veux absolument le reconnaître
                                  et je l'ai souvent reconnu. Seulement
                                  j'aimerais dire que toutes ces orientations -
                                  je ne dis pas du présent - toutes ces
                                  orientations n'appartiennent pas au présent,
                                  mais au passé, et qu'elles n'empiètent sur le
                                  présent que parce que les gens qui
                                  s'appelaient ainsi [selon une telle
                                  orientation] ne peuvent absolument pas
                                  réapprendre. On peut dire qu'en fait, tous les
                                  modèles de partis ont déjà perdu leur
                                  signification par rapport aux circonstances
                                  actuelles. Seuls les humains qui appartenaient
                                  autrefois à ces choses, qui sont caractérisées
                                  par ce modèle de parti, ne se sont pas encore
                                  accommodés de se désigner par autre chose que
                                  par [les noms des] anciens modèles de parti.
                                  Voyez-vous, cela avait un certain sens
                                  jusqu'en 1914 que les gens se désignent par un
                                  tel nom, par exemple comme aujourd'hui encore
                                  Monsieur von Heydebrand s'appelle "et la
                                  Lasa" et ainsi de suite. Mais aujourd'hui,
                                  cela n'a plus de sens. Ainsi, s'accrocher à de
                                  telles choses passées, comme l'est le
                                  syndicalisme, n'a plus vraiment de
                                  signification aujourd'hui.
 41
 Et tant que l'on a pu tenter d'atteindre les
                                  humains dont on pouvait croire que le cerveau
                                  était encore assez "mou" pour dépasser ces
                                  vieux schémas de parti, on l'a fait. Mais il
                                  faut apprendre quelque chose des
                                  circonstances. Et aujourd'hui, il est vraiment
                                  urgent que l'on apprenne quelque chose des
                                  circonstances. Et je dois donc dire
                                  qu'aujourd'hui, je ne ressens plus du tout la
                                  violence de la question "Comment me
                                  positionner par rapport au syndicalisme", mais
                                  je vous explique : J'ai essayé de me
                                  positionner par rapport au syndicalisme,
                                  c'est-à-dire de trouver au sein du
                                  syndicalisme des gens qui seraient capables de
                                  comprendre la triarticulation à travers un
                                  cerveau encore "mou" - mais cela aussi a été
                                  en vain. C'est pourquoi doit être parlé ainsi
                                  aujourd'hui - comme je l'ai fait ce soir -
                                  qu'il s'agit de se tenir sur le sol ferme de
                                  la triarticulation et de ne pas se préoccuper
                                  de l'autre.
 42
 Car il s'agit aujourd'hui de trouver un nombre
                                  suffisamment grand d'humains qui comprennent
                                  la triarticulation, qu'elles viennent de tel
                                  ou tel camp, du syndicaliste ou d'un autre,
                                  cela nous est tout à fait égal. Aujourd'hui,
                                  nous ne nous préoccupons plus de savoir
                                  comment la triarticulation se positionne par
                                  rapport aux syndicalistes, mais nous attendons
                                  de voir comment les syndicalistes veulent se
                                  positionner par rapport à la triarticulation.
                                  Au cours de l'année écoulée, nous avons appris
                                  que tout le reste est vain, et aujourd'hui,
                                  seul celui qui peut apprendre quelque chose
                                  peut agir.
 43
 La question a ensuite été posée de savoir
                                  comment il est possible de concevoir que la
                                  triarticulation puisse se répandre à partir de
                                  l'organisation "Le jour qui vient".
 44
 Je vous prie donc, justement pour une telle
                                  question, de considérer que l'idée de la
                                  triarticulation est, dans toute sa conception,
                                  quelque chose de tout à fait pratique et
                                  qu'elle ne baigne pas dans un quelconque
                                  brouillard bleu, mais qu'il s'agit de quelque
                                  chose de concret. Le 'jour qui vient' a été
                                  créé parce que l'on s'est rendu compte qu'au
                                  cours du XIXe siècle, le système bancaire
                                  actuel était devenu un élément nuisible à
                                  notre vie de l'économie. J'ai également attiré
                                  l'attention sur ce point lors de ma dernière
                                  présence à une soirée d'étude. J'ai montré que
                                  depuis le premier tiers du XIXe siècle
                                  environ, l'argent joue dans la vie économique
                                  de la civilisation moderne un rôle semblable à
                                  celui des concepts abstraits dans notre
                                  pensée, qu'il a peu à peu effacé toute
                                  aspiration concrète, qu'il se pose comme un
                                  voile occultant sur ce qui doit s'exprimer
                                  dans les forces économiques. Et c'est pourquoi
                                  il est aujourd'hui nécessaire de fonder
                                  quelque chose qui ne soit pas purement une
                                  banque, mais qui concentre les forces
                                  économiques de telle sorte qu'elles soient à
                                  la fois une banque et une économie concrète.
                                  Il est donc nécessaire de fonder quelque chose
                                  qui regroupe l'économie vraiment concrète et
                                  l'organisation de ces branches économiques,
                                  ainsi que sinon la vie de l'économie est
                                  regroupée dans une banque, mais sans tenir
                                  compte des conditions économiques, seulement
                                  de manière abstraite. Cela signifie qu'ici
                                  dans le 'jour qui vient', il sera pratiquement
                                  tenté de surmonter les dommages causés par le
                                  système monétaire.
 45
 Nous faisons l'expérience que aujourd'hui que
                                  toutes sortes de gens, Gesell et d'autres - il
                                  y a donc d'étranges "compagnons" de la vie -
                                  danser alentour et parler de l'argent libre.
                                  Ce sont des utopistes. Ce sont des
                                  abstracteurs. Ce dont il s'agit, c'est que
                                  l'on arrive, par une connaissance de la vie
                                  pratique, à savoir où en fait reposent les
                                  dommages. Et un dommage repose dans ce que le
                                  système bancaire a pris la forme économique
                                  qu'il a aujourd'hui. Dans la vie économique,
                                  le système bancaire est aujourd'hui comme les
                                  pensées sont dans la vie de l'âme d'un humain
                                  qui transforme tout en abstractions et qui ne
                                  se préoccupe pas des choses concrètes
                                  individuelles auxquelles on a affaire, mais
                                  qui transforme tout en hautes abstractions.
                                  L'humain qui transforme tout en hautes
                                  abstractions — et c'est le cas de la plupart
                                  des humains actuels -, un tel humain ne
                                  parvient jamais à une véritable saisie de la
                                  réalité. Vous voyez, vous pouvez aujourd'hui
                                  entendre de telles abstractions chaque
                                  dimanche dans chaque chaire. De telles
                                  abstractions, avec lesquelles les gens se
                                  sentent si bien parce qu'ils peuvent rêver de
                                  la vie le temps d'un dimanche après-midi,
                                  n'ont plus rien à voir avec la vie. Et ce qui
                                  est pour la vie de l'âme individuelle
                                  l'abstraction dépourvue d'essence qui se
                                  réfugie haut dans un nid de coucou dans les
                                  nuages, est pour la vie économique le système
                                  bancaire qui se vit uniquement dans l'argent.
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 C'est pourquoi, en faisant une tentative à
                                  petite échelle - qui, nous l'espérons,
                                  grandira en une toute grande - on pouvait
                                  organiser les choses ainsi que l'on ramène
                                  dans une certaine mesure l'argent à l'économie
                                  et conduise l'économie en haut à l'argent,
                                  ainsi que l'argent soit à nouveau quelque
                                  chose qui serve à faciliter et à mettre en
                                  mouvement l'économie. De même que nos pensées
                                  ne doivent pas servir à nous élever dans des
                                  hauteurs abstraites et à nous sentir bien,
                                  mais à mettre en mouvement les faits concrets
                                  de la vie, de même il s'agit de placer
                                  l'argent dans la vie économique réelle. Nous
                                  voulons exploiter des branches économiques et
                                  non pas nous installer dans une banque et ne
                                  faire que des affaires d'argent, car les
                                  affaires d'argent sont en soi le plus grand
                                  dommage de notre vie de l'économie depuis le
                                  19e siècle et le début du 20e siècle. Donc,
                                  avec Le jour qui vient est simplement saisie
                                  une idée pratique. Et tant que l'on
                                  n'envisagera pas qu'il s'agit ici de penser
                                  les idées de manière très pratique, jusque
                                  dans les moindres détails, on ne comprendra
                                  pas non plus la Fédération pour la
                                  triarticulation de l'organisme social.
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 Et maintenant, j'aimerais rendre attentif sur
                                  quelque chose qui est un peu en rapport avec
                                  tout le ton que j'ai essayé de donner
                                  aujourd'hui, sur un côté que M. Dorfner a
                                  indiqué - sur les jésuites. Là, on trouve,
                                  aussi si c'est pour une cause avec laquelle je
                                  ne veux vraiment pas avoir affaire, une façon
                                  efficace de défendre/représenter les choses.
                                  Vous pouvez toujours entendre de ce côté-là :
                                  "Et si des milliers et des milliers de nos
                                  partisans tombent, si nous perdons des
                                  milliers et des milliers, cela ne nous fait
                                  rien. Cela nous ferait en premier quelque
                                  chose si nous perdions une seule vérité ! -
                                  Vous pouvez entendre encore et encore cette
                                  phrase de la part de la partie à laquelle
                                  M. Dorfner a fait allusion : que des
                                  milliers et des milliers d'adhérents tombent,
                                  mais qu'une seule vérité ne soit pas perdue. -
                                  On pourrait comprendre que là où l'on parle
                                  ainsi pour une cause avec laquelle je ne veux
                                  vraiment pas avoir affaire, il y a une façon
                                  efficace de faire de la propagande. On
                                  pourrait donc se poser sur le sol : Ce n'est
                                  rien d'avoir beaucoup de partisans, mais c'est
                                  tout de pouvoir se tenir sur le terrain de ses
                                  vérités, sans faire de compromis, sans lorgner
                                  quelque part [et penser], est-ce que tu
                                  l'auras aussi, est-ce que tu devras lui faire
                                  un peu d'ombre/beau. Il ne s'agit pas de ce
                                  genre de propagande chez la triarticulation.
                                  Là, il s'agit de gagner le plus grand nombre
                                  possible d'humains à ce que contient la
                                  triarticulation, non pas parce qu'on est
                                  amoureux de la triarticulation ou parce qu'on
                                  est borné, mais parce qu'on envisage : cela va
                                  seulement plus loin de cette manière.
 49
 Maintenant, il n'est pas nécessaire de revenir
                                  sur ce que le Dr. Herberg a dit sur les
                                  "architectes diplômés" et les "architectes du
                                  gouvernement" dans leur disproportion par
                                  rapport aux juristes. Ce sont des choses qui
                                  ont été réglées depuis longtemps par les
                                  discussions les plus élémentaires de la
                                  fédération. Et, n'est-ce pas, il n'est pas du
                                  tout possible que, lorsque nous discutons dans
                                  l'esprit de la triarticulation, nous nous
                                  placions en quelque sorte complètement en
                                  dehors du terrain de la triarticulation. Car,
                                  voyez-vous, cela ferait tout de même une drôle
                                  d'impression si nous parlions par exemple de
                                  la libre vie de l'esprit et si nous soulevions
                                  une discussion sur la question de savoir s'il
                                  est juste de remplacer les anciennes
                                  appellations des personnes travaillant au
                                  lycée par des titres tels que "assesseur
                                  d'études" et ainsi de suite. Toutes ces
                                  questions se tiennent sur le terrain de
                                  l'ancien système étatique. Il en va de même
                                  pour les "maîtres d'ouvrage du gouvernement" ;
                                  il ne peut s'agir de la manière dont ceux-ci
                                  s'opposent aux juristes. Car dès l'instant où
                                  l'on aborde la triarticulation, on ne peut
                                  plus parler de "maîtres d'œuvre du
                                  gouvernement", mais nous nous trouvons là sur
                                  le terrain de cet État politique qui englobe,
                                  strictement démocratique, où chaque humain
                                  majeur se trouve en face de chaque autre
                                  humain majeur en tant qu'égal. Il ne peut pas
                                  s'agir de comment cet État démocratique se
                                  comporte par rapport à celui auquel devrait
                                  être donné un tel titre, et plus de ce genre.
                                  Absolument, nous devons nous habituer à entrer
                                  un peu plus dans le réel.
 50
 Voyez-vous, il y a beaucoup de choses qui vous
                                  arrivent dans la vie, et vous pouvez vous
                                  souvenir de beaucoup d'expériences. Par
                                  exemple, j'étais une fois avec une
                                  personnalité socialiste, qui était un bon
                                  socialiste, et je lui ai parlé d'un très, très
                                  haut fonctionnaire du gouvernement. Je pensais
                                  que ce très, très haut fonctionnaire était
                                  totalement incapable, que c'était un humain
                                  impossible. Et j'ai dit que je pensais que [le
                                  mieux] pour ce très haut fonctionnaire du
                                  gouvernement serait qu'il quitte son poste et
                                  devienne balayeur de rues - ce serait le
                                  métier correct pour lui. Vous auriez dû voir
                                  l'effroi de la personnalité socialiste à
                                  l'idée qu'un humain qu'elle connaissait bien
                                  doive devenir balayeur. Oui, c'était toutefois
                                  seulement une pensée, mais elle me semble
                                  indiquer plus de réalité que la pensée -
                                  pardonnez-moi - qui vient d'être exprimée : le
                                  maître de maison ne doit pas regarder le
                                  balayeur de rues de travers, et le balayeur de
                                  rues ne doit pas regarder le maître de maison
                                  de travers ! - Oui, ce n'est vraiment pas
                                  ainsi que nous résoudrons la question sociale,
                                  en ne nous regardant pas de travers. Il est
                                  vrai que dans notre ordre social actuel, le
                                  maître de maison a besoin du balayeur et le
                                  balayeur a besoin du maître de maison, mais
                                  s'ils ne se regardent pas de travers, la
                                  question sociale ne sera certainement pas
                                  résolue. Et que l'on s'imagine quelque chose
                                  ou que l'on ne s'imagine rien, ce sont
                                  finalement des questions qui n'ont vraiment
                                  rien à voir avec les faits et les réalités
                                  sérieuses de la vie actuelle. Il ne s'agit
                                  vraiment pas de faire comprendre aux humains
                                  aujourd'hui que le maître de maison a besoin
                                  du balayeur et que le balayeur a besoin du
                                  maître de maison. Nous avons toujours en
                                  arrière-plan l'idée que le balayeur doit
                                  rester balayeur et que le maître de maison
                                  doit rester maître de maison, mais qu'ils ne
                                  doivent pas se regarder de travers, ce qui est
                                  certainement plus facile pour le maître de
                                  maison que pour le balayeur. Mais je crois
                                  qu'avec toutes ces choses qui sentent un peu
                                  fort l'acide moralinique, nous n'arriverons
                                  pas aujourd'hui à une branche verte, mais
                                  qu'aujourd'hui, il ne s'agit pas seulement de
                                  ne pas se regarder de travers, mais de mettre
                                  la main à la pâte pour que les choses
                                  changent, pour que nous parvenions avant tout
                                  à trouver à nouveau une compréhension [les uns
                                  pour les autres] au-delà des classes. Et cette
                                  compréhension mènera à une transformation
                                  complète de la vie, pas seulement à un
                                  changement de regard de la méchanceté à la
                                  bonté, mais à des choses totalement
                                  différentes. Et si vous passez en revue les
                                  intentions de l'idée de la triarticulation,
                                  vous verrez qu'il en résulte en fait quelque
                                  chose à quoi l'humanité doit aspirer
                                  aujourd'hui, si elle comprend quelque chose de
                                  ce qui veut se réaliser dans l'histoire
                                  mondiale. Et c'est à de telles choses que l'on
                                  doit s'intéresser aujourd'hui, et non pas à
                                  quelque chose qui est simplement moralisateur
                                  et qui se rattache pourtant à nouveau aux
                                  anciennes formes qui s'expriment encore dans
                                  la vie sociale actuelle. Non, nous devons nous
                                  être clair aujourd'hui que nous avons besoin
                                  d'une nouvelle vie de l'esprit qui naisse du
                                  sol même de cette vie de l'esprit. Même si les
                                  choses ont été mal faites dans la mise en
                                  œuvre de la triarticulation, il faut toujours
                                  dire et redire que cette triarticulation
                                  repose sur le sol : Ce n'est qu'en repensant,
                                  en transformant les pensées et les sentiments
                                  humains jusqu'au plus profond de nous-mêmes
                                  que nous pourrons obtenir une amélioration, et
                                  rien d'autre.
 
 
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