| 
                                   
                                     
                                  
                                    
                                      |  Dans les différentes considérations
                                          que nous avons faites ici ces derniers
                                          temps, il a été parlé des nécessités
                                          du temps. L'humain doit aujourd'hui
                                          s'accommoder à accueillir l'impact qui
                                          veut entrer dans le monde physique.
                                          Nous avons vu comment, de la manière
                                          la plus intense, il existe dans la vie
                                          européenne, depuis une soixantaine
                                          d'années, une lutte qui a commencé
                                          dans le dernier tiers du XIXe siècle
                                          et qui contient les causes de toutes
                                          les confusions de ces derniers temps.
                                          J'ai attiré votre attention sur le
                                          fait que l'on prend encore trop à la
                                          légère ce qui se passe, dans la mesure
                                          où l'on ne veut pas admettre que la
                                          vieille Europe n'a eu qu'une existence
                                          fictive au XXe siècle, qu'elle est
                                          brisée et ne peut pas être recollée.
                                          Cette crise peut être comparée à une
                                          crise telle que celle de l'ancien
                                          Empire romain, lorsque le
                                          christianisme s'est peu à peu
                                          introduit dans cet Empire romain et a
                                          balayé tout ce qui existait. Quelque
                                          chose de tout à fait nouveau s'est
                                          développé. Pour celui qui a un aperçu
                                          de la vie, il s'avère sur toute la
                                          largeur que tout ce qui s'était
                                          construit depuis le premier siècle
                                          chrétien a été détruit. |  01 |  In den verschiedenen
                                          Betrachtungen, die wir in der letzten
                                          Zeit hier angestellt haben, war die
                                          Rede von den Notwendigkeiten der Zeit.
                                          Der Mensch muß sich heute bequemen,
                                          den Einschlag, der in die physische
                                          Welt herein will, aufzunehmen. Wir
                                          haben gesehen, wie in der
                                          intensivsten Weise im europäischen
                                          Leben seit etwa sechzig Jahren ein
                                          Kampf besteht, der im letzten Drittel
                                          des 19. Jahrhunderts begann und der
                                          die Ursachen enthält für alle
                                          Verwirrungen dieser letzten Zeiten.
                                          Ich habe Sie hingewiesen auf die
                                          Tatsache, daß noch immer das, was
                                          geschieht, zu leicht genommen wird
                                          insofern, als man sich nicht einlassen
                                          will darauf, daß das alte Europa im
                                          20. Jahrhundert nur ein Scheindasein
                                          geführt hat, zerbrochen ist und nicht
                                          zusammengeleimt werden kann. Diese
                                          Krisis läßt sich vergleichen mit einer
                                          Krisis, wie sie war beim alten
                                          Römischen Reiche, als allmählich in
                                          dieses Römische Reich das Christentum
                                          hereinbrach und alles Bestehende
                                          wegfegte. Etwas ganz Neues hat sich
                                          entwickelt. Wer einen Einblick in das
                                          Leben hat, dem wird sich auf der
                                          ganzen Breite ergeben, daß alles
                                          zertrümmert ist, was sich aufgebaut
                                          hat seit dem ersten christlichen
                                          Jahrhunderte. |  
                                      |  Regardons maintenant ce qui s'est
                                          construit. Le mystère du Golgotha
                                          était là. Mais le mystère du Golgotha
                                          et sa compréhension sont deux choses
                                          différentes. Prenons une comparaison
                                          pour nous en rendre compte. Supposez
                                          que vous regardiez un humain qui a
                                          ceci ou cela dans son âme ou dans son
                                          impulsion à agir. Si un enfant regarde
                                          un tel humain, il se forme un jugement
                                          ; mais c'est une vue d'enfant.
                                          Ensuite, un humain qui a appris
                                          quelque chose, qui est adulte, pourra
                                          aussi se faire une vue sur cet humain
                                          ; ce sera une vue plus mûre. Mais non
                                          chacun qui a une vue mûre ne pourra
                                          avoir aussi une connaissance ou une
                                          reconnaissance suffisante de l'humain
                                          concerné, si celui-ci est quelque peu
                                          un humain de génie. Pour cela, il
                                          serait nécessaire qu'un humain de
                                          génie ait formé sa vue sur cet humain. |  02 |  Wollen wir nun einmal
                                          hinschauen auf das, was sich aufgebaut
                                          hat. Das Mysterium von Golgatha war
                                          da. Aber das Mysterium von Golgatha
                                          und sein Verstehen sind zweierlei
                                          Dinge. Machen wir uns das klar an
                                          einem Vergleich. Nehmen Sie an, Sie
                                          blicken hin auf einen Menschen, der
                                          dieses oder jenes zu seinem
                                          Seeleninhalt hat oder zu seinem
                                          Tatenimpuls. Betrachtet ein Kind solch
                                          einen Menschen, so bildet es sich ein
                                          Urteil; dieses ist aber eine kindliche
                                          Ansicht. Es wird sich alsdann ein
                                          Mensch, der etwas gelernt hat, der
                                          erwachsen ist, auch eine Ansicht über
                                          diesen Menschen bilden können; das
                                          wird eine reifere Ansicht sein. Aber
                                          nicht jeder, der eine reife Ansicht
                                          hat, wird auch eine genügende Kenntnis
                                          oder Erkenntnis von dem betreffenden
                                          Menschen haben können, wenn der
                                          betreffende Mensch etwa ein
                                          genialischer Mensch ist. Dazu wäre
                                          dann notwendig, daß wiederum ein
                                          genialer Mensch seine Ansicht sich
                                          gebildet hätte über diesen Menschen. |  
                                      |  Nous avons donc dans ce cas un état
                                          de fait : un humain peut être-là, et
                                          il peut y avoir différentes
                                          compréhensions de cet état de fait. -
                                          Il en est ainsi, au cours des temps,
                                          de l'événement qui a amené le
                                          christianisme dans le monde. Cet
                                          événement en tant que tel a été là une
                                          fois, il se tient au point de départ
                                          de notre civilisation moderne. La
                                          compréhension qui a été accordée
                                          jusqu'à présent à ce christianisme
                                          s'enracine essentiellement dans les
                                          façons de voir, dans les idées, dans
                                          les concepts que les humains ont pu
                                          avoir à partir des soubassements de
                                          l'âme qui ont remplacé les
                                          soubassements de l'âme de l'ancien
                                          Empire romain. Pour confirmer cela,
                                          vous avez seulement besoin de jeter
                                          quelque peu un coup d'œil sur la
                                          défunte Autriche qui, à l'exception de
                                          quelques personnalités
                                          exceptionnelles, avait une culture -
                                          et pas seulement une culture
                                          spirituelle, mais une culture dans
                                          toute la largeur de la vie - qui
                                          remontait en fait aux premiers siècles
                                          chrétiens. |  03 |  Wir haben also einen
                                          Tatbestand in diesem Falle: Ein Mensch
                                          kann da sein, und es können
                                          verschiedene Verständnisse dieses
                                          Tatbestandes da sein. — So ist es im
                                          Zeitenlaufe mit dem Ereignis, welches
                                          das Christentum in die Welt gebracht
                                          hat. Dieses Ereignis als solches war
                                          einmal da, es steht am Ausgangspunkte
                                          unserer neuzeitlichen Zivilisation.
                                          Das Verständnis, das bis jetzt diesem
                                          Christentum entgegengebracht wurde,
                                          das wurzelt im wesentlichen in den
                                          Anschauungen, in den Ideen, in den
                                          Begriffen, die die Menschen haben
                                          konnten aus jenen Seelenuntergründen,
                                          die an Stelle der Seelenuntergründe
                                          des alten Römischen Reiches getreten
                                          waren. Sie brauchen, um das zu
                                          erhärten, nur etwa hinzublicken auf
                                          das untergegangene Österreich, das im
                                          wesentlichen, mit Ausnahme einzelner
                                          hervorragender Persönlichkeiten, eine
                                          Kultur hatte — und zwar nicht nur eine
                                          geistige, sondern eine Kultur in der
                                          ganzen Breite des Lebens —, die im
                                          Grunde genommen ihrem Wesen nach
                                          zurückging auf die ersten christlichen
                                          Jahrhunderte. |  
                                      |  C'est là que commencent les germes
                                          de la décadence. Les gens ne voulaient
                                          pas le croire ; mais tous ceux qui
                                          étaient au courant des circonstances
                                          pouvaient le voir. Et il en était de
                                          même dans le reste de l'Europe.
                                          L'Europe a été construite sur des
                                          idées très anciennes, dans une
                                          spiritualité ancienne. Et c'est à
                                          partir de ces représentations que le
                                          mystère du Golgotha a été compris.
                                          Mais ces représentations sont
                                          aujourd'hui usées. Elles ne suffisent
                                          plus à transmettre à l'humain
                                          contemporain une compréhension de
                                          l'événement du Golgotha. L'humain,
                                          dans son penchant conservateur, veut
                                          rester avec les anciennes idées. Mais
                                          dans les profondeurs de l'âme
                                          s'enracinent les exigences d'une
                                          nouvelle organisation de l'Europe et
                                          de l'ensemble du monde civilisé. C'est
                                          la grande lutte que l'on constate
                                          depuis une soixantaine d'années au
                                          fond de la culture européenne. Quelque
                                          chose veut se former, mais les
                                          représentations conservées des humains
                                          le repoussent. Lorsqu'un courant
                                          fluvial se bloque quelque part, il
                                          finit par se transformer en rapide. Ce
                                          rapide est arrivé dans la culture
                                          européenne. Ce sont les années de
                                          terreur qui se sont abattues, qui ne
                                          sont en aucun cas déjà terminées, qui
                                          n'en sont en fait qu'à leurs débuts.
                                          Ce qui est nécessaire aujourd'hui,
                                          c'est de fonder une nouvelle
                                          conception de la vie sur des bases
                                          spirituelles. Ceux qui s'opposent
                                          aujourd'hui à une telle conception de
                                          la vie sont semblables à ceux qui se
                                          sont opposés au christianisme lorsque
                                          celui-ci s'est répandu du sud au nord.
                                          La vague de l'évolution passe sur de
                                          tels humains. |  04 |  Da beginnen die Keime
                                          des Verfalls. Die Leute wollten das
                                          nicht glauben; aber jeder, der mit den
                                          Verhältnissen bekannt war, konnte das
                                          sehen. Und so war es auch im übrigen
                                          Europa. Europa ist aufgebaut gewesen
                                          auf ganz alten Vorstellungen, in einer
                                          alten Geistigkeit also. Und aus diesen
                                          Vorstellungen heraus wurde auch das
                                          Mysterium von Golgatha begriffen. Aber
                                          diese Vorstellungen sind nunmehr
                                          abgebraucht. Sie reichen nicht mehr
                                          hin, um dem gegenwärtigen Menschen ein
                                          Verständnis des Ereignisses von
                                          Golgatha zu vermitteln. Der Mensch
                                          möchte seinem konservativen Hang nach
                                          bei den alten Vorstellungen bleiben.
                                          In den Untergründen des Seelischen
                                          aber wurzeln durchaus die Forderungen
                                          nach einer Neugestaltung Europas und
                                          der ganzen zivilisierten Welt
                                          überhaupt. Das ist der große Kampf,
                                          der etwa seit sechzig Jahren auf dem
                                          Grunde der europäischen Kultur zu
                                          bemerken ist. Es will sich etwas
                                          gestalten, aber die konservierten
                                          Vorstellungen der Menschen drängen es
                                          zurück. Wenn sich irgendwo eine
                                          Flußströmung staut, so kommt zuletzt
                                          eine Stromschnelle. Diese
                                          Stromschnelle ist in der europäischen
                                          Kultur gekommen. Es sind die
                                          Schreckensjahre, die hereingebrochen
                                          sind, die keineswegs schon zu Ende
                                          sind, die eigentlich im Grunde
                                          genommen erst in ihren Anfängen
                                          stehen. Was heute notwendig ist, das
                                          ist, aus geistigen Grundlagen heraus
                                          eine neue Lebensauffassung zu
                                          begründen. Diejenigen, die sich heute
                                          gegen eine solche Lebensauffassung
                                          stellen, die gleichen denjenigen, die
                                          sich, als das Christentum vom Süden
                                          nach Norden sich ausbreitete, gegen
                                          dieses Christentum gestellt. haben. Es
                                          geht die Welle der Entwickelung über
                                          solche Menschen hinweg. |  
                                      |  Mais de tels humains peuvent
                                          provoquer beaucoup de malheur, et il y
                                          aura encore beaucoup de malheur à
                                          cause de tels humains. Prenons une
                                          fois les rapports dans le concret.
                                          Celui qui regarde comment s'est formé
                                          ce que l'on pouvait voir avant 1914 et
                                          aussi, dans un certain sens, pendant
                                          les dernières années, lorsque la
                                          catastrophe a commencé, verra que sur
                                          la carte de l'Europe, il y avait
                                          justement certaines frontières d'état
                                          ainsi nommées. Vous pouvez suivre
                                          l'histoire pour savoir pourquoi ces
                                          frontières d'état se sont formées au
                                          cours des siècles. Mais, tout de
                                          suite, vous gagnerez, grâce à une
                                          véritable observation historique sans
                                          préjugés que ces États, à commencer
                                          par la grande Russie jusqu'aux plus
                                          petites structures, sont nés sous
                                          l'influence de la compréhension du
                                          Christ, c'est-à-dire de la
                                          compréhension du Christ telle qu'elle
                                          a pris place en Europe à l'époque de
                                          l'ainsi nommée migration des peuples,
                                          à l'époque de la décadence de l'Empire
                                          romain. En 1914, pour donner une date,
                                          ces relations, qui s'exprimaient par
                                          ces "traits" délimitant les États sur
                                          la carte d'Europe, étaient déjà toutes
                                          contre nature. Il n'y avait plus rien
                                          de vrai dans ces frontières. Il n'y
                                          avait rien qui tienne intérieurement.
                                          Et ceux qui croient aujourd'hui que
                                          quelque chose peut être maintenu par
                                          ce qui n'était plus vrai en 1914 font
                                          fausse route. Aussi ce qui s'est formé
                                          ou veut se former ou veut se former
                                          sur la base de ces rapports n'est de
                                          loin pas tenable. |  05 |  Aber solche Menschen
                                          können viel Unheil stiften, und es
                                          wird noch reichlich Unheil gestiftet
                                          werden durch solche Menschen. Nehmen
                                          wir einmal die Verhältnisse im
                                          Konkreten. Wer ins Auge faßt, wie
                                          dasjenige entstanden ist, was man
                                          ansehen konnte vor dem Jahre 1914 und
                                          auch in gewissem Sinne noch während
                                          der letzten Jahre, als die Katastrophe
                                          begann, der wird sehen, daß es auf der
                                          Landkarte Europas eben bestimmte
                                          sogenannte Staatsgrenzen gab. Warum
                                          sich diese Staatsgrenzen im Laufe der
                                          Jahrhunderte so herausgebildet haben,
                                          das können Sie durch die Geschichte
                                          verfolgen. Aber Sie werden gerade aus
                                          einer wirklichen, vorurteilslosen
                                          Geschichtsbetrachtung die Einsicht
                                          gewinnen, daß diese Staaten, von dem
                                          großen Rußland angefangen bis zu den
                                          kleinsten Gebilden, entstanden sind
                                          unter dem Einfluß des
                                          Christus-Verständnisses, das heißt
                                          des Christus-Verständnisses, wie es
                                          Platz gegriffen hat in Europa zur Zeit
                                          der sogenannten Völkerwanderung, zur
                                          Zeit der Dekadenz des Römischen
                                          Reiches. 1914, um eine Jahreszahl
                                          anzugeben, waren diese Verhältnisse,
                                          die sich ausdrückten in diesen
                                          «Strichen», die Staaten abgrenzten auf
                                          der Landkarte Europas, alle schon
                                          unnatürlich. Es war nichts Wahres mehr
                                          in diesen Grenzen. Es war nichts da,
                                          was innerlich Halt hatte. Und wer
                                          heute glaubt, es könne von dem, was
                                          1914 nicht mehr wahr gewesen ist,
                                          irgend etwas zusammengehalten werden,
                                          der ist eben durchaus auf einen
                                          Holzweg gekommen. Auch dasjenige, was
                                          sich auf der Grundlage dieser
                                          Verhältnisse gebildet hat oder bilden
                                          will, ist fernerhin nicht haltbar. |  
                                      |  Qu'est-ce que les gens d'Europe et
                                          leurs alliés américains, veulent-ils
                                          faire maintenant du monde civilisé ?
                                          Considérons cela seulement une fois
                                          sans préjuger ce que les humains
                                          d'Europe avec l'annexe américaine
                                          veulent faire actuellement du monde
                                          civilisé. Ils veulent faire ce qui
                                          aurait peut-être pu naître dans les
                                          premiers siècles après Jésus-Christ,
                                          dans les migrations des peuples, à
                                          partir des représentations que les
                                          Goths, les Vandales, les Lombards, les
                                          Hérules, les Chérusques et ainsi de
                                          suite, ont eues, que les Romains ont
                                          eues avant d'être saisis par le
                                          christianisme. Cela n'a pas vu le
                                          jour, bien qu'à l'époque, les humains
                                          ne s'arcboutaient pas une fois aussi
                                          consciemment au cours des événements
                                          qu'ils le font aujourd'hui. Mais
                                          supposons une fois hypothétiquement
                                          qu'à l'époque, on n'aurait pas voulu
                                          laisser le christianisme se répandre,
                                          mais qu'on ait voulu une Europe collée
                                          ensemble des représentations des
                                          Ostrogoths et des Wisigoths, des
                                          Vandales, des Lombards et ainsi de
                                          suite, avec les restes de l'ancien
                                          être romain - une chose impossible,
                                          tout simplement ! Une Europe possible
                                          n'a vu le jour que parce qu'un impact
                                          spirituel est venu sur cette Europe.
                                          Et cet impact spirituel vint par le
                                          christianisme. Sans cet impact
                                          spirituel, qui a justement tout fait
                                          autre, rien ne serait devenu de
                                          l'Europe pour les siècles allants du
                                          4e et 5e siècle jusqu'au 20e.
                                          Pensez-vous une fois l'Europe sans
                                          l'impact du christianisme dans les
                                          siècles écoulés : vous ne pourriez pas
                                          la penser. Pensez-vous seulement une
                                          fois ce qui est resté de ce que les
                                          Goths, les Hérules, les Lombards et
                                          ainsi de suite ont représenté en
                                          Europe. Vous devez vous dire :
                                          l'impact du christianisme est venu -
                                          tout devint autre. |  06 |  Was wollen denn die
                                          Leute in Europa mit ihrem
                                          amerikanischen Anhang jetzt aus der
                                          zivilisierten Welt eigentlich machen ?
                                          Fassen wir das einmal ganz unbefangen
                                          ins Auge, was die Menschen Europas mit
                                          dem amerikanischen Anhang gegenwärtig
                                          aus der zivilisierten Welt machen
                                          wollen. Sie wollen dasjenige machen,
                                          was in den ersten nachchristlichen
                                          Jahrhunderten, in den
                                          Völkerwanderungen ja vielleicht hätte
                                          entstehen können aus den
                                          Vorstellungen, welche die Goten, die
                                          Vandalen, die Langobarden, Heruler,
                                          Cherusker und so weiter gehabt haben,
                                          welche die Römer gehabt haben, bevor
                                          sie vom Christentum ergriffen wurden.
                                          Es ist das nicht entstanden, obgleich
                                          dazumal die Menschen sich mit ihrem
                                          Bewußtsein noch nicht einmal so stark
                                          dem Gang der Ereignisse
                                          entgegenstemmten, wie sie es heute
                                          tun. Aber nehmen wir einmal
                                          hypothetisch an, man hätte dazumal
                                          das Christentum sich nicht ausbreiten
                                          lassen wollen, sondern man hätte haben
                                          wollen ein Europa, zusammengeleimt
                                          aus den Vorstellungen der Ostgoten und
                                          Westgoten, der Vandalen, der
                                          Langobarden und so weiter mit den
                                          Resten des alten römischen Wesens —
                                          ein Unmögliches einfach ! Ein
                                          mögliches Europa ergab sich nur
                                          dadurch, daß ein geistiger Einschlag
                                          in dieses Europa kam. Und dieser
                                          geistige Einschlag, der kam durch das
                                          Christentum. Ohne diesen geistigen
                                          Einschlag, der eben alles anders
                                          gemacht hat, wäre nichts aus Europa
                                          geworden für die Jahrhunderte vom 4.,
                                          5. bis zum 20. Jahrhundert. Denken
                                          Sie sich einmal Europa ohne den
                                          Einschlag des Christentums in den
                                          verflossenen Jahrhunderten: Sie
                                          könnten es sich nicht denken. Denken
                                          Sie sich nur einmal, was alles
                                          übriggeblieben ist von dem, was die
                                          Goten, die Heruler, die Langobarden
                                          und so weiter in Europa vertreten
                                          haben. Sie müssen sich sagen: Der
                                          Einschlag des Chrstentums kam — alles
                                          wurde anders. |  
                                      |  Si les Lombards avaient alors rejeté
                                          toute nouvelle impulsion avec autant
                                          de force que le font aujourd'hui, par
                                          exemple, les Tchécoslovaques, les
                                          Polonais ou les Français, alors ce que
                                          j'ai supposé de manière hypothétique,
                                          l'impossible, serait justement arrivé.
                                          Et comme les Lombards se seraient
                                          comportés s'ils avaient dit que nous
                                          ne voulions pas de christianisme, que
                                          nous voulions rester lombards, ainsi
                                          se comportent aujourd'hui les
                                          Tchécoslovaques, les Magyars ou les
                                          Français, les Anglais et ainsi de
                                          suite. Ils ne veulent pas d'un nouvel
                                          impact spirituel. |  07 |  Wenn dazumal die
                                          Langobarden ebenso stark
                                          zurückgewiesen hätten jeden neuen
                                          Impuls, wie ihn heute zurückweisen zum
                                          Beispiel, sagen wir, die
                                          Tschechoslowaken oder die Polen oder
                                          die Franzosen, dann wäre das, was ich
                                          hypothetisch vorausgesetzt habe, das
                                          Unmögliche eben geschehen. Und so, wie
                                          sich die Langobarden verhalten hätten,
                                          wenn sie gesagt hätten, wir wollen
                                          kein Christentum, wir wollen
                                          langobardisch bleiben, so verhalten
                                          sich heute die Tschechoslowaken, die
                                          Magyaren oder Franzosen, die
                                          Engländer und so weiter. Sie wollen
                                          nicht einen neuen geistigen Einschlag
                                          haben. |  
                                      |  Mais l'Europe est au point zéro sans
                                          nouvel impact. Rien ne naît. Il naît
                                          ainsi justement aussi peu quelque
                                          chose de l'Europe, que serait né d'une
                                          Europe gothique, lombarde ou vandale à
                                          l'époque où le christianisme était mûr
                                          à faire son impact dans la
                                          civilisation européenne. Cette pensée
                                          est telle qu'elle effraie le plus
                                          grand nombre d'humains du présent. Il
                                          les surprend peut-être, si je dis
                                          qu'ils ont peur, car ils croient que
                                          c'est pour telle ou telle raison
                                          vitale, logique ou autre qu'ils
                                          résistent à cette pensée. Ce n'est pas
                                          le cas. Pourquoi ils résistent est une
                                          peur subconsciente. Quand on a une
                                          peur subconsciente, on ne comprend pas
                                          les choses. On éprouve des raisons
                                          logiques, on invente toutes sortes
                                          d'observations que l'on croit avoir
                                          faites pour réfuter cette pensée,
                                          tandis qu'en fait on en a peur. Mais
                                          l'humain ne s'avoue donc pas sa peur !
                                          Mais le temps est un si grand qu'il
                                          est nécessaire de tout de suite
                                          regarder absolument dans ces
                                          conditions. Et il est nécessaire de
                                          prononcer aujourd'hui des paroles qui
                                          sonnent certainement encore comme un
                                          paradoxe pour une grande partie des
                                          humains. Le christianisme, lorsqu'il
                                          s'est d'abord répandu, a aussi sonné
                                          paradoxal aux humains. Vous devriez
                                          seulement vous représenter comment
                                          cela a sonné lorsque les propagateurs
                                          du christianisme - disons par exemple
                                          en Alsace, en Suisse - sont arrivés,
                                          où l'on vénérait encore les images de
                                          Wodan, du dieu Saxnot et ainsi de
                                          suite, c'était quelque chose de
                                          paradoxal. Aujourd'hui, c'est
                                          paradoxal pour les humains qu'on leur
                                          parle de ce dont la science de
                                          l'esprit d'orientation
                                          anthroposophique doit parler comme
                                          d'un nouvel impact et, en même temps,
                                          d'une nouvelle compréhension du
                                          christianisme. Seulement, aujourd'hui,
                                          tout doit devenir conscient, tout doit
                                          être plus voulu que ce que les humains
                                          étaient capables de vouloir à
                                          l'époque. Avant toute chose, une chose
                                          doit être comprise aujourd'hui par
                                          l'humanité dans toute son acuité. Nous
                                          avons ce qu'on appelle une vie
                                          scientifique, une vie intellectuelle.
                                          Je vous ai décrit un élément de cette
                                          vie intellectuelle dans le dernier
                                          exposé de dimanche ; je vous ai
                                          indiqué le caractère que cette vie
                                          intellectuelle a reçu par la
                                          population anglophone. Ne croyez pas
                                          que cette vie intellectuelle laisse
                                          n'importe comment influencer la vie
                                          quotidienne. Ce que nos enfants
                                          apprennent à l'école, dès l'âge de six
                                          ans, forme les âmes, forme l'humain
                                          tout entier, et les humains se
                                          promènent aujourd'hui tels qu'ils sont
                                          formés par notre système scolaire, qui
                                          est à nouveau fortement influencé dans
                                          ses degrés inférieurs, surtout
                                          aujourd'hui à l'époque de la diffusion
                                          de la presse, beaucoup plus qu'on ne
                                          le pense, très fortement influencé par
                                          ce que l'on appelle la science dans
                                          les couches supérieures de la vie
                                          intellectuelle. La science a eu ses
                                          grands succès extérieurs. Elle est
                                          parvenue jusqu'au téléphone et à la
                                          navigation aérienne, elle est parvenue
                                          à la télégraphie sans fil. C'est dans
                                          tout ce domaine qu'elle a fait de
                                          grandes conquêtes. Mais j'ai déjà
                                          attiré votre attention à plusieurs
                                          reprises sur une particularité de
                                          cette science, une particularité de
                                          toute notre connaissance. Cette
                                          particularité réside dans le fait que
                                          l'on peut tout comprendre. On peut
                                          comprendre les machines, on peut
                                          comprendre les minéraux, on peut
                                          comprendre les plantes, on peut
                                          comprendre l'animal, mais on ne peut
                                          surtout pas comprendre l'humain à
                                          travers ce que notre science nous
                                          offre. Le fait que l'on dérive
                                          directement l'humain de l'animalité,
                                          que l'on dise qu'il n'est qu'un stade
                                          supérieur de l'évolution de
                                          l'animalité, ne provient que du fait
                                          que l'on ne sait rien de l'humain. Ce
                                          n'est pas parce que l'humain descend
                                          réellement de l'animal, mais parce que
                                          l'on ne sait rien de l'humain
                                          véritable, mais justement ne peut que
                                          révéler la représentation que l'on a,
                                          on laisse l'humain descendre/faire
                                          souche du règne animal. C'est donc
                                          seulement un préjugé de l'époque, qui
                                          n'a pas de science pour juger sur
                                          l'humain. C'est pourquoi, même à
                                          l'heure actuelle, nous ne sommes pas
                                          en état d'acquérir une véritable
                                          connaissance de l'humain à partir de
                                          notre formation du temps. Par
                                          connaissance de l'humain, on ne peut
                                          pas entendre ce bric-à-brac de toutes
                                          sortes de représentations que l'humain
                                          se fait aujourd'hui de lui-même. Une
                                          véritable connaissance de l'humain ne
                                          pouvait naître que de la connaissance
                                          de ce qu'est l'humain véritable,
                                          l'humain authentique. |  08 |  Aber Europa ist auf dem
                                          Nullpunkt ohne einen neuen Einschlag.
                                          Es entsteht nichts. Es entsteht
                                          ebensowenig etwas aus Europa, wie aus
                                          einem Goten-, Langobarden-,
                                          Vandalen-Europa etwas entstanden wäre
                                          zu der Zeit, als das Christentum reif
                                          war, seinen Einschlag zu machen in die
                                          europäische Zivilisation. Dieser
                                          Gedanke ist ein solcher, vor dem sich
                                          die weitaus größte Anzahl von Menschen
                                          der Gegenwart fürchten. Es überrascht
                                          Sie vielleicht, wenn ich sage, sie
                                          fürchten sich, denn Sie glauben, das
                                          sei aus diesen oder jenen
                                          Lebensgründen oder logischen oder
                                          sonstigen Gründen, daß sie diesem
                                          Gedanken widerstreben. Das ist nicht
                                          der Fall. Warum sie widerstreben, ist
                                          unterbewußte Furcht. Wenn man
                                          unterbewußte Furcht hat, so versteht
                                          man die Dinge nicht. Man erfindet
                                          logische Gründe, man erfindet allerlei
                                          Beobachtungen, die man gemacht zu
                                          haben glaubt, um diesen Gedanken zu
                                          widerlegen, während man sich
                                          eigentlich vor ihm fürchtet. Aber die
                                          Furcht gesteht sich der Mensch ja
                                          nicht! Die Zeit ist aber eine so
                                          große, daß es nötig ist, gerade in
                                          diese Verhältnisse unbedingt
                                          hineinzuschauen. Und es ist nötig,
                                          heute Worte auszusprechen, die gewiß
                                          einem großen Teil der Menschen noch
                                          paradox klingen. Das Christentum hat,
                                          als es sich zuerst ausbreitete, den
                                          Menschen auch paradox geklungen. Sie
                                          sollten sich nur vorstellen, wie es
                                          geklungen hat, als die Verbreiter des
                                          Christentums — sagen wir zum Beispiel
                                          im Elsaß, in der Schweiz — gekommen
                                          sind, wo man noch verehrt hat die
                                          Bildnisse des Wodan, des Gottes Saxnot
                                          und so weiter, es war etwas Paradoxes.
                                          Heute ist es für die Menschen
                                          paradox, wenn man ihnen von dem
                                          spricht, wovon die anthroposophisch
                                          orientierte Geisteswissenschaft als
                                          von einem neuen Einschlag und zu
                                          gleicher Zeit von einem neuen
                                          Verständnis des Christentums sprechen
                                          muß. Nur muß heute alles bewußt
                                          werden, nur muß heute alles gewollter
                                          sein, als in der damaligen Zeit die
                                          Menschen zu wollen fähig waren. Vor
                                          allen Dingen muß eines in aller
                                          Schärfe heute von der Menschheit
                                          begriffen werden. Wir haben ein
                                          sogenanntes wissenschaftliches, ein
                                          intellektuelles Leben. Ein Glied
                                          dieses intellektuellen Lebens habe ich
                                          Ihnen im letzten Sonntagsvortrage
                                          charakterisiert; ich habe Ihnen den
                                          Charakter angegeben, den dieses
                                          intellektuelle Leben durch die
                                          englisch sprechende Bevölkerung
                                          erhalten hat. Glauben Sie nicht, daß
                                          dieses intellektuelle Leben irgendwie
                                          unbeeinflußt läßt die Alltäglichkeit.
                                          Was unsere Kinder in der Schule
                                          lernen, bereits von ihrem sechsten
                                          Jahre an, das formt die Seelen, das
                                          formt den ganzen Menschen, und die
                                          Menschen gehen heute so herum, wie sie
                                          zugeformt werden von unserem
                                          Schulwesen, das in seinen unteren
                                          Stufen wieder stark beeinflußt ist,
                                          besonders heute in der Zeit der
                                          Verbreitung des Zeitungswesens, viel
                                          mehr, als man denkt, ganz ungeheuer
                                          beeinflußt ist von dem, was in den
                                          Oberschichten des intellektuellen
                                          Lebens die sogenannte Wissenschaft
                                          ist. Die Wissenschaft, die hatte ihre
                                          äußeren großen Erfolge. Sie hatte es
                                          bis zum Telefon und bis zur
                                          Luftschiffahrt gebracht, sie hat es
                                          bis zur drahtlosen Telegrafie
                                          gebracht. Auf diesem ganzen Gebiete
                                          hat sie ihre großen Errungenschaften.
                                          Aber ich habe Sie wiederholt nun schon
                                          aufmerksam gemacht auf eine
                                          Eigentümlichkeit dieser Wissenschaft,
                                          eine Eigentümlichkeit unserer ganzen
                                          Erkenntnis. Diese Eigentümlichkeit
                                          besteht darin, daß man alles begreifen
                                          kann. Man kann Maschinen begreifen,
                                          man kann Mineralien begreifen, man
                                          kann Pflanzen begreifen, das Tier
                                          begreifen, aber man kann am
                                          allerwenigsten durch dasjenige, was
                                          unsere Wissenschaft darbietet, den
                                          Menschen begreifen. Daß man geradewegs
                                          den Menschen ableitet von der
                                          Tierheit, daß man sagt, er sei nur
                                          eine höhere Entwickelungsstufe der
                                          Tierheit, das rührt ja nur davon her,
                                          daß man eben über den Menschen nichts
                                          weiß. Nicht weil der Mensch wirklich
                                          vom Tiere abstammt, sondern weil man
                                          über den wahren Menschen nichts weiß,
                                          sondern eben nur die Vorstellung
                                          offenbaren kann, die man hat, läßt man
                                          den Menschen aus dem Tierreich
                                          stammen. Es ist ja nur ein Vorurteil
                                          der Zeit, die keine Wissenschaft hat,
                                          um über den Menschen zu urteilen.
                                          Daher sind wir auch in der Gegenwart
                                          nicht imstande, aus unserer
                                          Zeitenbildung heraus eine wirkliche
                                          Menschenkenntnis zu erwerben. Mit
                                          Menschenkenntnis kann nicht gemeint
                                          sein jenes Sammelsurium von allerlei
                                          Vorstellungen, die sich heute der
                                          Mensch von sich selbst macht. Eine
                                          wirkliche Menschenkenntnis konnte nur
                                          hervorgehen aus der Erkenntnis
                                          desjenigen, woraus der wahre Mensch,
                                          der echte Mensch aufgebaut ist. |  
                                      |  Quand aussi nous étudions tout ce
                                          que nous avons sur la Terre,
                                          l'étudions avec les moyens de la
                                          science actuelle, nous pouvons
                                          construire des machines, nous pouvons
                                          concevoir des mécanismes, mais nous ne
                                          pouvons jamais comprendre l'humain
                                          avec cela. C'est justement à cela que
                                          sert la science de l'esprit
                                          anthroposophique, à rendre l'humain
                                          compréhensible à partir de conditions
                                          extraterrestres. Les humains le
                                          sentent, mais ils n'admettent pas,
                                          dans leurs représentations actuelles,
                                          que l'humain doive être compris
                                          aujourd'hui à partir de conditions
                                          extraterrestres, suprasensibles. Et
                                          c'est pourquoi il n'y a pas de science
                                          pour cet humain. Depuis des siècles,
                                          le monde se trompe sur ce fait d'une
                                          manière étrange. |  09 |  Wenn wir auch alles,
                                          was wir auf der Erde haben, studieren,
                                          studieren mit den Mitteln der heutigen
                                          Wissenschaft, so können wir Maschinen
                                          damit bauen, können Mechanismen damit
                                          gestalten, aber wir können niemals den
                                          Menschen damit begreifen. Dazu ist
                                          eben anthroposophische
                                          Geisteswissenschaft da, den Menschen
                                          aus außerirdischen Verhältnissen
                                          begreiflich zu machen. Das fühlen die
                                          Menschen, aber sie geben in ihren
                                          heutigen Vorstellungen nicht zu, daß
                                          der Mensch heute begriffen werden
                                          müsse aus außerirdischen, aus
                                          übersinnlichen Verhältnissen. Und so
                                          ist für diesen Menschen keine
                                          Wissenschaft da. Jahrhunderte schon
                                          täuscht sich die Welt über diese
                                          Tatsache in einer merkwürdigen Weise. |  
                                      |  Je voudrais vous montrer une fois à
                                          un exemple - on pourrait en citer
                                          beaucoup - comment on se trompe sur ce
                                          fait de par les siècles. Lorsqu'il a
                                          été commencé avec ce que vous avez
                                          sous les yeux depuis des années en
                                          tant que science de l'esprit
                                          d'orientation anthroposophique,
                                          certaines personnes qui se sont
                                          approchées de ce que je viens de
                                          donner sur le terrain de cette science
                                          de l'esprit d'orientation
                                          anthroposophique ont dit : "Nous
                                          préférons nous plonger dans la
                                          mystique de Maître Eckhart, dans la
                                          mystique de Jean Tauler. Là, tout est
                                          beaucoup plus simple ; on peut dire si
                                          joliment et si confortablement : je me
                                          plonge dans mon intériorité, je saisis
                                          l'humain supérieur en moi, mon moi
                                          supérieur a saisi l'humain divin en
                                          moi. - Mais ce n'est rien d'autre
                                          qu'un égoïsme raffiné, rien d'autre
                                          qu'un repli sur la personnalité
                                          égoïste, une fuite de toute
                                          l'humanité, une tromperie intérieure
                                          de soi-même. Lorsqu'au XIVe et au XVe
                                          siècle, l'incapacité des humains à
                                          comprendre l'humain a commencé, il
                                          était clair que de tels esprits
                                          devaient apparaître, comme Jean Tauler
                                          et Maître Eckhart, qui indiquaient
                                          l'intériorité humaine pour chercher
                                          l'humain. Mais aujourd'hui, cette
                                          époque est révolue. Aujourd'hui, cet
                                          approfondissement et cette plongée
                                          dans l'intériorité ne servent plus à
                                          rien. Aujourd'hui, il s'agit de
                                          comprendre vraiment une parole du
                                          Christ - c'est l'exemple auquel je
                                          pense -, cette unique parole du
                                          Christ, qui est l'une des plus
                                          importantes, des plus significatives,
                                          qui dit : "Quand deux ou trois sont
                                          unis en mon nom, alors je suis parmi
                                          eux". Cela signifie que si un seul est
                                          seul, le Christ n'est pas là. On ne
                                          peut pas trouver le Christ sans se
                                          sentir uni à toute l'humanité. Il faut
                                          chercher le Christ aujourd'hui à
                                          travers le chemin que suit toute
                                          l'humanité. Cela signifie que la
                                          satisfaction intérieure nous éloigne
                                          justement de l'impulsion du Christ. |  10 |  Ich will Ihnen einmal
                                          an einem Beispiel — es könnten deren
                                          viele angeführt werden — zeigen, wie
                                          man sich durch die Jahrhunderte über
                                          diese Tatsache hinwegtäuscht. Als
                                          begonnen wurde mit dem, was hier nun
                                          seit Jahren schon ausgebildet vor
                                          Ihnen liegt als anthroposophisch
                                          orientierte Geisteswissenschaft, da
                                          haben manche Menschen, die dem, was
                                          gerade zum Beispiel von mir auf dem
                                          Boden dieser anthroposophisch
                                          orientierten Geisteswissenschaft
                                          gegeben wurde, nahegekommen sind,
                                          gesagt: Wir vertiefen uns lieber in
                                          die Mystik des Meister Eckhart, in die
                                          Mystik des Johannes Tauler. Da ist ja
                                          alles viel einfacher; da kann man so
                                          hübsch wohlbehaglich sagen: Ich
                                          versenke mich in mein Inneres, ich
                                          erfasse den höheren Menschen in mir,
                                          mein höheres Ich hat den göttlichen
                                          Menschen in mir erfaßt. — Aber das ist
                                          ja doch nichts anderes als ein
                                          raffinierter Egoismus, nichts anderes
                                          als ein Zurückziehen auf die
                                          egoistische Persönlichkeit, ein
                                          Hinweglaufen von der ganzen
                                          Menschheit, ein innerliches
                                          Sich-selbst-Betrügen. Als im 14., 15.
                                          Jahrhundert die Unfähigkeit der
                                          Menschen begann, den Menschen zu
                                          begreifen, da war es klar, daß solche
                                          Geister auftreten mußten, wie Johannes
                                          Tauler und der Meister Eckhart, die
                                          auf das menschliche Innere hinwiesen,
                                          um den Menschen zu suchen. Aber heute
                                          ist diese Zeit vorüber. Heute taugt
                                          dieses Vertiefen und Versenken in das
                                          Innere nicht mehr. Heute handelt es
                                          sich darum, ein Christus-Wort nun
                                          wirklich richtig zu verstehen — das
                                          ist das Beispiel, das ich meine —,
                                          dieses eine Christus-Wort, das eines
                                          der wichtigsten, der bedeutsamsten
                                          ist, das heißt: «Wenn zwei oder drei
                                          in meinem Namen vereinigt sind, dann
                                          bin ich mitten unter euch.» Das heißt,
                                          wenn einer allein ist, dann ist der
                                          Christus nicht da. Den Christus kann
                                          man nicht finden, ohne sich verbunden
                                          zu fühlen mit der ganzen Menschheit.
                                          Den Christus muß man heute suchen
                                          durch den Weg, den die ganze
                                          Menschheit geht. Das heißt, das
                                          innerliche Sich-Befriedigen führt von
                                          dem Christus-Impuls gerade ab. |  
                                      |  C'est le malheur, en particulier de
                                          la théologie protestante du XIXe
                                          siècle, que l'impulsion soit apparue
                                          d'avoir une simple expérience
                                          intérieure individuelle et égoïste du
                                          Christ. Il y a une tête couronnée
                                          européenne, l'une de celles qui sont
                                          encore couronnées, qui a toujours
                                          répondu lorsqu'il s'agissait d'aborder
                                          la connaissance spirituelle
                                          contemporaine : j'ai mon expérience
                                          personnelle du Christ ! - Cette tête
                                          couronnée s'est ainsi satisfaite. Mais
                                          beaucoup disent la même chose. Mais
                                          c'est justement le malheur de l'époque
                                          actuelle, que les humains ne veuillent
                                          pas s'intéresser à ce qui est
                                          impersonnel humain. On apprend en
                                          effet d'abord à se connaître soi-même
                                          quand on connaît l'humain en tant que
                                          tel. Mais on ne peut pas connaître
                                          l'humain en tant que tel sans chercher
                                          son origine dans des conditions
                                          extraterrestres. |  11 |  Das ist das Unglück
                                          besonders der protestantischen
                                          Theologie des 19. Jahrhunderts, daß
                                          der Impuls aufgetreten ist, ein bloßes
                                          individuell-egoistisches inneres
                                          Christus-Erlebnis zu haben. Es gibt
                                          ein europäisches gekröntes Haupt,
                                          eines derjenigen, die noch gekrönt
                                          sind, das erwiderte immer, wenn es
                                          sich darum handelte, zeitgemäßes
                                          geistiges Erkennen anzufassen: Ich
                                          habe mein persönliches
                                          Christus-Erlebnis ! — Dieses gekrönte
                                          Haupt hat sich damit befriedigt. Aber
                                          ähnliches sagen ja viele. Das aber ist
                                          eben das Unglück der Gegenwart, daß
                                          die Menschen nicht haben wollen das
                                          allgemeine Interesse für das
                                          unpersönliche Menschliche. Man lernt
                                          nämlich sich selbst erst kennen, wenn
                                          man den Menschen als solchen kennt.
                                          Den Menschen als solchen kann man aber
                                          nicht kennenlernen, ohne seinen
                                          Ursprung in außerirdischen
                                          Verhältnissen zu suchen. |  
                                      |  Pensez à la manière dont on cherche
                                          dans des conditions extraterrestres
                                          l'origine de ce qui est aujourd'hui
                                          l'humain, dans le sens de ma "Science
                                          secrète dans ses grandes lignes".
                                          Cette "science secrète" n'est pas
                                          sympathique aux humains pour une autre
                                          raison que parce qu'elle rejette toute
                                          connaissance confuse de l'humanité et
                                          que l'humain en tant que tel est
                                          déduit de l'ensemble de l'univers,
                                          notamment de l'univers extraterrestre.
                                          Or, c'est précisément nécessaire à
                                          notre époque. L'époque actuelle doit
                                          se décider à ajouter à toutes les
                                          sources de connaissance que l'on aime
                                          aujourd'hui les autres sources de
                                          connaissance, les sources
                                          spirituelles. |  12 |  Denken Sie, wie in
                                          außerirdischen Verhältnissen der
                                          Ursprung desjenigen, was heute Mensch
                                          ist, gesucht wird im Sinne meiner
                                          «Geheimwissenschaft im Umriß». Diese
                                          «Geheimwissenschaft» ist den Menschen
                                          so unsympathisch aus keinem andern
                                          Grunde, als weil alle konfuse
                                          Menschheitskenntnis abgewiesen ist und
                                          der Mensch als solcher hergeleitet
                                          wird aus dem ganzen Weitenall,
                                          namentlich aus dem außerirdischen
                                          Weitenall. Das aber ist gerade in der
                                          heutigen Zeit notwendig. Die heutige
                                          Zeit muß sich dazu entschließen, zu
                                          alledem, was man als Erkenntnisquellen
                                          heute liebt, die andern, die geistigen
                                          Erkenntnisquellen hinzuzufügen. |  
                                      |  C'est là que repose, appelez cela
                                          culpabilité, appelez cela ignorance -
                                          on peut utiliser l'un ou l'autre mot,
                                          il ne s'agit pas de mots - ce qui doit
                                          être caractérisé comme émanant de nos
                                          universités scientifiques, de ces
                                          humains qui donnent le ton lorsqu'on
                                          parle de ce que l'humain peut savoir
                                          et de ce qu'il ne peut pas savoir. De
                                          ce qui sort de nos universités
                                          européennes et américaines d'ainsi
                                          nommée sagesse humaine, mais aussi de
                                          sagesse sociale, de sagesse technique
                                          et ainsi de suite, cela considère le
                                          monde à l'exclusion de tous ces
                                          facteurs qui incluent quand même
                                          l'humain bien évidemment. Celui qui
                                          cherche aujourd'hui un accès à une
                                          quelque position dirigeante, quand
                                          aussi seulement une position
                                          d'humanité dirigeante inférieure, il
                                          n'a pas du tout l'occasion d'apprendre
                                          à connaître quoi que ce soit qui le
                                          rend capable d'obtenir de la
                                          connaissance de l'humain. Et sans
                                          connaissance de l'humain, il n'y a pas
                                          de vie sociale, sans connaissance de
                                          l'humain, il n'y a pas non plus de
                                          renouveau du christianisme. On peut
                                          aujourd'hui devenir théologien sans
                                          avoir la moindre idée de ce que
                                          signifie le mystère du Golgotha, car
                                          la plupart des théologiens n'ont
                                          aujourd'hui aucune idée de qui est le
                                          Christ. On peut aujourd'hui devenir
                                          juriste sans avoir la moindre idée de
                                          ce qu'est réellement l'être humain. On
                                          peut aujourd'hui devenir médecin sans
                                          avoir la moindre idée de la manière
                                          dont l'être humain est construit à
                                          partir du cosmos, sans avoir la
                                          moindre idée de la relation entre le
                                          corps sain et le corps malade. On peut
                                          aujourd'hui devenir technicien sans
                                          avoir la moindre idée de l'influence
                                          de la construction d'une machine
                                          quelconque sur l'ensemble de
                                          l'évolution terrestre, et on peut
                                          aujourd'hui être un inventeur génial
                                          de téléphones sans avoir la moindre
                                          idée de ce que ce téléphone signifie
                                          pour l'ensemble de l'évolution
                                          terrestre. Les humains manquent de
                                          perspective sur le cours de
                                          l'évolution humaine. Et chaque être
                                          humain a ainsi besoin de se former un
                                          petit cercle et dans ce petit cercle
                                          d'acquérir une routine dans ce petit
                                          cercle, d'appliquer cette routine dans
                                          le sens de son égoïsme, afin de se
                                          distinguer/mettre en avant sans
                                          prendre de recul sur comment manière
                                          s'insère ce qui là, comme partie de
                                          l'ensemble du monde, se place dans cet
                                          ensemble du monde. Si l'on
                                          construisait des maisons dans le monde
                                          avec la même méthode que celle
                                          utilisée aujourd'hui pour fonder des
                                          existences, celles-ci s'écrouleraient
                                          aussitôt. Si l'on formait des briques
                                          avec la même méthode que celle avec
                                          laquelle nous formons aujourd'hui nos
                                          théologiens, nos juristes, nos
                                          médecins, nos philologues et ainsi de
                                          suite, et notamment les philosophes,
                                          et si l'on construisait des maisons
                                          avec ces briques, ces maisons ne
                                          pourraient pas être là une semaine
                                          dans l'ensemble du monde. Dans les
                                          grandes circonstances, les humains ne
                                          remarquent pas l'effondrement. Tout
                                          s'écroule continuellement depuis le
                                          dernier tiers du XIXe siècle. Les
                                          humains n'en savent rien ; ils parlent
                                          au contraire du grand essor, et
                                          certains parlent encore de
                                          reconstruire un nouveau monde avec les
                                          mêmes briques qui sont depuis
                                          longtemps devenues inutilisables. On
                                          ne peut pas construire un nouveau
                                          monde autrement que par l'apport d'un
                                          nouvel impact spirituel dans
                                          l'ensemble du monde civilisé. On peut
                                          coller quelque chose, mais on ne peut
                                          pas construire sans cet impact
                                          spirituel. |  13 |  Hier liegt, nennen Sie
                                          es Schuld, nennen Sie es Unwissenheit
                                          — es mag ja das eine oder das andere
                                          Wort angewendet werden, auf Worte
                                          kommt es nicht an —, was
                                          charakterisiert werden muß als
                                          ausgehend von unseren
                                          wissenschaftlichen Hochschulen, von
                                          jenen Menschen, die den Ton angeben,
                                          wenn die Rede ist von dem, was der
                                          Mensch wissen kann und was er nicht
                                          wissen kann. Von dem, was von unseren
                                          europäischen und amerikanischen
                                          Hochschulen ausgeht an sogenannter
                                          Menschenweisheit, aber auch an
                                          sozialer Weisheit, an technischer
                                          Weisheit und so weiter, das betrachtet
                                          die Welt mit Ausschluß aller
                                          derjenigen Faktoren, die doch den
                                          Menschen ganz selbstverständlich in
                                          sich schließen. Wer heute den Zugang
                                          sucht zu irgendeiner führenden, wenn
                                          auch nur einer niedrigen führenden
                                          Menschheitsstellung, der hat gar nicht
                                          Gelegenheit, irgend etwas
                                          kennenzulernen, das ihn befähigte,
                                          Menschenkenntnis zu erhalten. Und
                                          ohne Menschenkenntnis gibt es kein
                                          soziales Leben, ohne Menschenkenntnis
                                          gibt es auch keine Erneuerung des
                                          Christentums. Man kann heute Theologe
                                          werden, ohne eine Ahnung zu haben, was
                                          das Mysterium von Golgatha bedeutet,
                                          denn die meisten Theologen haben
                                          heute keine Ahnung, wer Christus ist.
                                          Man kann heute Jurist werden, ohne
                                          eine Ahnung davon zu haben, was
                                          eigentlich das Menschen‑ wesen ist.
                                          Man kann heute Mediziner werden, ohne
                                          eine Ahnung von dem zu haben, wie
                                          dieses Menschenwesen aus dem Kosmos
                                          heraus gebaut ist, ohne eine Ahnung
                                          davon zu haben, wie der gesunde und
                                          der kranke Leib sich zueinander
                                          verhalten. Man kann heute Techniker
                                          werden, ohne eine Ahnung davon zu
                                          haben,welchen Einfluß der Bau
                                          irgendeiner Maschine auf den ganzen
                                          Gang der Erdenentwickelung hat, und
                                          man kann heute ein genialer Erfinder
                                          eines Telefons sein, ohne eine Ahnung
                                          davon zu haben, was das Telefon für
                                          die ganze Erdenentwickelung bedeutet.
                                          Den Menschen fehlt der Ausblick auf
                                          den Gang der menschlichen
                                          Entwickelung. Und jeder Mensch hat so
                                          das Bedürfnis, sich einen kleinen
                                          Kreis zu bilden und in diesem kleinen
                                          Kreis eine Routine zu erwerben, diese
                                          Routine anzuwenden im Sinne seines
                                          Egoismus, daß er sich hervortue, ohne
                                          Rücksicht darauf zu nehmen, wie sich
                                          hineinstellt dasjenige, was er da als
                                          einen Teil dem Weltenganzen einfügt,
                                          in dieses Weltenganze. Wenn man mit
                                          derselben Methode, mit der man heute
                                          Existenzen gründet, in der Welt Häuser
                                          bauen würde, so würden diese gleich
                                          einstürzen. Wenn man nach derselben
                                          Methode, nach der wir heute unsere
                                          Theologen, unsere Juristen, Mediziner,
                                          Philologen und so weiter und
                                          namentlich die Philosophen ausbilden,
                                          Ziegelsteine formen und mit diesen
                                          Ziegelsteinen Häuser bauen würde, so
                                          würden diese Häuser keine Woche da
                                          sein können im Weltenganzen. In den
                                          großen Verhältnissen bemerken die
                                          Menschen das Einstürzen nicht. Es
                                          stürzt ja fortwährend ein seit dem
                                          letzten Drittel des 19. Jahrhunderts.
                                          Die Menschen wissen nichts davon; sie
                                          reden im Gegenteil von dem großen
                                          Aufschwunge, und manche reden noch
                                          davon, daß man mit denselben
                                          Ziegelsteinen, die längst unbrauchbar
                                          geworden waren, wieder eine neue Welt
                                          aufbauen soll. Man kann nicht eine
                                          neue Welt aufbauen anders, als daß von
                                          Grund auf ein neuer geistiger
                                          Einschlag in die ganze zivilisierte
                                          Welt kommt. Man kann etwas leimen,
                                          aber nicht bauen ohne diesen geistigen
                                          Einschlag. |  
                                      |  Il y a des humains - des humains
                                          bien intentionnés - qui ont une peur
                                          bleue/inguérissable d'une telle
                                          intensité du savoir, d'une telle
                                          intensité de connaissance, telle
                                          qu'elle est recherchée par la science
                                          de l'esprit. Ils ont peur pour une
                                          certaine raison - je ne vous raconte
                                          pas des choses imaginaires, seulement
                                          des choses qui correspondent à des
                                          faits -, ils se disent : comme ce sera
                                          quand même ennuyeux quand on saura
                                          tout de l'humain, ce que la science de
                                          l'esprit prétend savoir ; alors on ne
                                          pourra plus espérer que l'avenir
                                          apporte de nouvelles connaissances,
                                          alors on ne pourra même pas savoir que
                                          la connaissance aide à avancer. Quelle
                                          horrible vision de l'avenir,
                                          pensent-ils encore, quand tout est
                                          déjà su ! |  14 |  Es gibt Menschen —
                                          gutmeinende Menschen —, die haben vor
                                          einer solchen Intensität des Wissens,
                                          vor einer solchen Intensität der
                                          Erkenntnis, wie sie angestrebt wird
                                          durch Geisteswissenschaft, eine
                                          heillose Angst. Sie haben Angst aus
                                          einem gewissen Grunde — ich erzähle
                                          Ihnen nicht irgendwie Ausgedachtes,
                                          nur die Dinge, die Tatsachen
                                          entsprechen —, sie sagen sich: Wie
                                          wird es doch langweilig sein, wenn man
                                          alles wissen wird von dem Menschen,
                                          was Geisteswissenschaft zu wissen
                                          vorgibt; dann kann man ja nicht mehr
                                          hoffen, daß die Zukunft neues Wissen
                                          bringt, dann kann man ja gar nicht
                                          wissen, daß das Wissen weiterhilft.
                                          Schrecklicher Anblick der Zukunft,
                                          meinen sie noch, wenn schon alles
                                          gewußt wird ! |  
                                      |  Je ne veux pas dire que c'est une
                                          information commode pour ceux qui sont
                                          trop paresseux pour aborder la
                                          connaissance, mais je voudrais attirer
                                          l'attention sur le fait que c'est à
                                          partir du moment où l'humain est perçu
                                          comme il peut l'être par la science de
                                          l'esprit que commence véritablement la
                                          possibilité de penser à la
                                          construction sociale. On ne peut pas
                                          fonder la construction sociale
                                          autrement qu'en ayant d'abord amené la
                                          connaissance de l'humain à l'état pur.
                                          Pour s'en rendre compte, il suffit de
                                          se dire ceci. Prenez tout ce qui
                                          conduit à nos communautés jusqu'à
                                          présent - les humains ne le doivent
                                          pas du tout à leurs lumières ; ils ne
                                          le doivent pas aux représentations
                                          qu'ils ont pleinement intégrées dans
                                          leur conscience, ils le doivent aux
                                          forces spirituelles qui
                                          transparaissent à travers le sang, qui
                                          ont germé à partir des anciens
                                          rapports de sang, des
                                          affinités/parentés de sang.
                                          Aujourd'hui encore, nous avons quelque
                                          chose qui se présente dans notre monde
                                          comme un vestige de cette ancienne
                                          consanguinité, qui nous donne le
                                          principe national, qui se manifeste en
                                          lui. La raison pour laquelle l'un se
                                          dit anglais, l'autre français, l'autre
                                          polonais, provient de tout ce qui,
                                          depuis toujours, a donné naissance aux
                                          relations entre les humains qui sont
                                          fondées sur la consanguinité. Cette
                                          consanguinité s'est justifiée au cours
                                          des millénaires de l'évolution de
                                          l'humanité, car c'est par cette
                                          consanguinité que s'est élevé dans
                                          l'humanité ce qui a rassemblé les
                                          humains, ce qui a fondé les
                                          communautés humaines. Et les humains,
                                          au cours de l'évolution terrestre,
                                          comme vous pouvez vous en convaincre
                                          en lisant ma "Science secrète",
                                          n'étaient absolument pas uniformes.
                                          Comme vous le savez, les âmes humaines
                                          étaient venues sur terre des endroits
                                          les plus divers, elles ne se sont
                                          vraiment pas aimées, elles n'ont
                                          appris à s'aimer que parce qu'elles
                                          étaient nées en tant qu'âmes dans des
                                          corps apparentés par le sang. Dans des
                                          conférences précédentes, j'ai montré à
                                          plusieurs reprises comment les
                                          bienfaits de cette consanguinité, de
                                          cette communauté de sang, ont été
                                          combattus par les puissances opposées
                                          aux humains, par les puissances
                                          lucifériennes-ahrimaniennes. C'était
                                          dans les temps anciens. Les humains
                                          avaient alors besoin de fonder des
                                          communautés humaines à partir de la
                                          consanguinité. Croire aujourd'hui
                                          qu'il suffit de traduire l'ancien
                                          principe de consanguinité dans le
                                          langage abstrait et que l'on peut
                                          dire, en habillant l'abstraction de
                                          "quatorze points" : à chaque individu,
                                          même au plus petit des peuples, son
                                          droit à l'autodétermination ! - il
                                          faut être Woodrow Wilson, dans son
                                          détachement du monde, dans son
                                          abstraction, pour pouvoir faire une
                                          chose pareille. Aujourd'hui, il faut
                                          se rendre à l'évidence : c'est du
                                          passé. Les liens du sang ont autrefois
                                          fondé les communautés humaines.
                                          Aujourd'hui, les puissances
                                          ahrimaniennes et lucifériennes
                                          opposées à l'humanité sont déterminées
                                          par autre chose ; aujourd'hui, les
                                          humains doivent être séduits par les
                                          liens du sang. De même que le Christ
                                          n'est pas venu dans le monde pour
                                          abolir la loi, mais pour l'intégrer en
                                          lui, de même la consanguinité ne doit
                                          pas être supprimée du monde ; au
                                          contraire, il faut d'abord mettre la
                                          consanguinité sur les bons rails. Mais
                                          alors que dans les temps anciens, les
                                          entités ahrimaniennes et lucifériennes
                                          se sont élevées dans le cœur des
                                          humains contre la consanguinité et ont
                                          voulu diviser les humains en individus
                                          égoïstes contre la consanguinité, il
                                          s'agit aujourd'hui de séduire les
                                          humains par les puissances
                                          ahrimaniennes et lucifériennes. Alors
                                          qu'aujourd'hui, le temps est mûr pour
                                          comprendre que tout être humain qui a
                                          réellement un corps, une âme et un
                                          esprit et qui se tient devant nous,
                                          descend du monde spirituel, descend du
                                          monde spirituel de telle sorte qu'il a
                                          vécu une vie préterrestre. Il cherche
                                          lui-même le sang par lequel il veut
                                          s'incarner sur terre. Et un sentiment
                                          doit naître peu à peu pour cette
                                          communauté spirituelle. Dans les temps
                                          préchrétiens, la réincarnation était
                                          présente en tant que sentiment, car
                                          elle n'était une connaissance qu'avant
                                          l'an 1860, avant le christianisme ;
                                          après l'an 1860, elle n'était qu'un
                                          sentiment instinctif dans toute
                                          l'Égypte, à l'époque préasiatique et
                                          romaine. Mais maintenant, le temps
                                          vient où la conception de l'humain en
                                          tant qu'être spirituel évoluant entre
                                          la mort et une nouvelle naissance
                                          devient un sentiment vivant, une
                                          intuition vivante, où l'on doit vivre
                                          dans la représentation de la
                                          signification supraterrestre des âmes
                                          humaines. Car sans cette
                                          représentation, la culture de la terre
                                          est tuée. On ne pourra pas développer
                                          une activité pratique dans l'avenir
                                          sans pouvoir lever les yeux vers la
                                          signification spirituelle du fait que
                                          chaque être humain est un être
                                          spirituel. Et il faudra ajouter, aussi
                                          paradoxal que cela puisse encore
                                          paraître à l'humain d'aujourd'hui -
                                          paradoxal moins en théorie, car je ne
                                          veux pas théoriser, mais paralléliser,
                                          d'après le sentiment, que c'est
                                          cependant quad même ainsi -, que l'on
                                          devra apprendre à ne pas seulement se
                                          dire : nous nous réjouissons en tant
                                          que parents qu'un enfant nous soit né,
                                          nous nous réjouissons de cet
                                          accroissement de notre famille parce
                                          que cet enfant nous est né - mais il
                                          faudra dire : Non, nous ne sommes que
                                          l'instrument pour qu'une individualité
                                          spirituelle, qui attend de poursuivre
                                          son existence sur terre, trouve à
                                          travers nous l'occasion de le faire !
                                          - Parmi les choses désuètes, il faudra
                                          compter par exemple la conception
                                          aristocratique du géniteur, la
                                          conception aristocratique de la simple
                                          perpétuation de la famille par le
                                          sang, et l'intuition, le sentiment
                                          devra s'étendre à l'humanité entière.
                                          Les aristocrates ont encore
                                          aujourd'hui le sentiment qu'il est
                                          avant tout de leur devoir de perpétuer
                                          leur lignée, afin que l'humain
                                          physique ait des descendants portant
                                          le même nom. Le sentiment devra
                                          s'inverser en ce sens que l'on devra
                                          avoir ces successeurs au service de
                                          l'humanité entière, afin que certaines
                                          individualités qui veulent descendre
                                          dans le monde puissent poursuivre leur
                                          existence ici sur cette Terre. Les
                                          anciens sentiments de l'aristocratie,
                                          de l'aristocratie familiale, font
                                          irruption dans notre époque actuelle.
                                          À cela doit s'opposer le sentiment de
                                          cette connaissance générale de
                                          l'humain ; alors nous pourrons aussi
                                          comprendre le Christ d'une nouvelle
                                          manière. Car il n'est pas apparu sur
                                          Terre par amour de l'égoïsme familial,
                                          mais par amour de l'humanité tout
                                          entière. Il n'est pas non plus apparu
                                          sur la terre à cause d'une quelconque
                                          nationalité, mais à cause de
                                          l'humanité tout entière. Il n'est pas
                                          apparu pour que ceux qui se disent les
                                          vainqueurs puissent établir des
                                          États-nations, mais pour que
                                          l'universellement humain soit cultivé
                                          sur la Terre à travers le cadre du
                                          national.  |  15 |  Ich will nicht sagen,
                                          daß dies eine bequeme Auskunft für
                                          diejenigen ist, die zu faul sind, an
                                          die Erkenntnis heranzugehen, aber
                                          darauf möchte ich aufmerksam machen,
                                          daß in dem Augenblick, wo der Mensch
                                          so durchschaut wird, wie er
                                          durchschaut werden kann durch
                                          Geisteswissenschaft, erst richtig die
                                          Möglichkeit beginnt, an sozialen
                                          Aufbau zu denken. Man kann nicht
                                          anders sozialen Aufbau begründen, als
                                          daß man erst die Menschenerkenntnis
                                          gewissermaßen ins reine gebracht hat.
                                          Um sich das klarzumachen, muß man nur
                                          folgendes sich sagen. Nehmen Sie alles
                                          dasjenige, was in unsere bisherigen
                                          Gemeinschaften führt — die Menschen
                                          verdanken es keineswegs ihrer
                                          Aufklärung; sie verdanken es nicht den
                                          Vorstellungen, die sie voll in ihr
                                          Bewußtsein aufgenommen haben, sie
                                          verdanken es denjenigen geistigen
                                          Kräften, die durch das Blut
                                          hindurchscheinend sind, welche
                                          ersprossen sind aus den alten
                                          Bluts-zusammenhängen,
                                          Blutsverwandtschaften. Wir haben da
                                          gerade heute noch immer etwas, was
                                          sich hereinstellt in unsere Welt als
                                          ein Überbleibsel jener alten
                                          Blutsverwandtschaft, was uns das
                                          nationale Prinzip gibt, was in ihm zum
                                          Vorschein kommt. Weswegen sich der
                                          eine einen Engländer, der andere einen
                                          Franzosen, der andere einen Polen
                                          nennt, das rührt her von alledem,
                                          wovon von jeher hergerührt haben
                                          diejenigen Zusammenhänge unter den
                                          Menschen, die auf Blutsverwandtschaft
                                          gebaut sind. Diese Blutsverwandtschaft
                                          hatte durch die Jahrtausende der
                                          Menschheitsentwickelung ihre gute
                                          Berechtigung, denn durch diese
                                          Blutsverwandtschaft stieg dasjenige
                                          herauf in die Menschheit, was die
                                          Menschen zusammenbrachte, was
                                          Menschheitsgemeinschaften begründete.
                                          Und die Menschen waren im Ausgange der
                                          Erdenentwickelung, wie Sie sich aus
                                          meiner «Geheimwissenschaft» überzeugen
                                          können, durchaus nicht so einheitlich.
                                          Die Menschenseelen waren von den
                                          verschiedensten Orten, wie Sie
                                          wissen, auf die Erde gekommen, haben
                                          sich wahrhaftig nicht geliebt, lernten
                                          sich lieben nur dadurch, daß sie als
                                          Seelen hineingeboren wurden in
                                          blutsverwandte Leiber. Ich habe in
                                          früheren Vorträgen wiederholt gezeigt,
                                          wie das Wohltätige dieser
                                          Blutsverwandtschaft,
                                          Blutsgemeinschaft von den den Menschen
                                          gegnerischen Mächten bekämpft worden
                                          ist, von den luziferisch-ahrimanischen
                                          Mächten. Das war in alten Zeiten. Da
                                          waren gerade die Menschen darauf
                                          angewiesen, Menschengemeinschaften aus
                                          der Blutsverwandtschaft heraus
                                          begründen zu lassen. Heute zu glauben,
                                          daß man nur zu übersetzen braucht das
                                          alte Blutsverwandtschaftsprinzip in
                                          die abstrakte Sprache und daß man
                                          sagen kann, indem man die Abstraktheit
                                          in «Vierzehn Punkte» kleidet: Jedem
                                          einzelnen, auch dem kleinsten Volke
                                          sein Selbstbestimmungsrecht ! — man
                                          muß Woodrow Wilson in seiner
                                          Weltfremdheit, in seiner Abstraktheit
                                          sein, wenn man so etwas tun kann.
                                          Heute muß man einsehen: Das war
                                          einmal. Blutsverwandtschaften
                                          begründeten einmal menschliche
                                          Gemeinschaften. Heute ist bei den der
                                          Menschheit gegnerischen ahrimanischen
                                          und luziferischen Mächten anderes
                                          bestimmend, heute sollen die Menschen
                                          verführt werden durch die
                                          Blutsverwandtschaft. Geradesowenig
                                          wie der Christus in die Welt gekommen
                                          ist, um das Gesetz abzuschaffen,
                                          sondern in sich aufzunehmen,
                                          ebensowenig soll die
                                          Blutsverwandtschaft aus der Welt
                                          geschafft werden, im Gegenteil muß man
                                          die Blutsverwandtschaft erst in die
                                          richtigen Wege leiten. Aber während in
                                          alten Zeiten in Menschenherzen die
                                          ahrimanischen und luziferischen
                                          Wesenheiten gegen die
                                          Blutsverwandtschaft aufgetreten sind
                                          und die Menschen in egoistische
                                          Individuen zerspalten wollten gegen
                                          die Blutsverwandtschaft, handelt es
                                          sich heute darum, daß die Menschen
                                          durch ahrimanische und luziferische
                                          Mächte verführt werden sollen, nur auf
                                          die Blutsverwandtschaft aufzubauen,
                                          während heute die Zeit reif ist,
                                          einzusehen, jeder Mensch, der wirklich
                                          Leib, Seele und Geist hat und vor uns
                                          dasteht, der kommt aus der geistigen
                                          Welt herunter, der kommt aus der
                                          geistigen Welt so herunter, daß er ein
                                          vorirdisches Leben durchgemacht hat.
                                          Er sucht sich selber das Blut, durch
                                          das er auf der Erde sich verkörpern
                                          will. Und ein Gefühl muß nach und nach
                                          entstehen für diese geistige
                                          Gemeinschaft. In vorchristlichen
                                          Zeiten ist die Reinkarnation als
                                          Gefühl vorhanden gewesen, denn eine
                                          Erkenntnis war sie nur vor dem Jahre
                                          1860 vor dem Christentum; nach dem
                                          Jahre 1860 war sie im ganzen Ägypten,
                                          in vorderasiatischen, römischen Zeiten
                                          nur ein instinktives Gefühl. Jetzt
                                          aber kommt die Zeit, wo die
                                          Anschauung von dem Menschen als einem
                                          geistigen Wesen, das eine
                                          Entwickelung durchmacht zwischen dem
                                          Tode und einer neuen Geburt, ein
                                          lebendiges Gefühl, eine lebendige
                                          Empfindung wird, wo man in der
                                          Vorstellung leben muß von der
                                          überirdischen Bedeutung der
                                          Menschenseelen. Denn ohne diese
                                          Vorstellung wird die Kultur der Erde
                                          ertötet. Man wird nicht eine
                                          praktische Tätigkeit entfalten können
                                          in der Zukunft, ohne daß man
                                          aufblicken kann zu der geistigen
                                          Bedeutung der Tatsache, daß jeder
                                          Mensch ein geistiges Wesen ist. Und
                                          man wird hinzufügen müssen, so paradox
                                          das dem heutigen Menschen noch
                                          erscheint — paradox weniger der
                                          Theorie nach, denn ich will nicht
                                          theoretisieren, aber parallelisieren,
                                          dem Gefühle nach, es ist aber doch so
                                          —, daß man wird lernen müssen, nicht
                                          nur sich zu sagen: Wir freuen uns als
                                          Eltern, daß uns ein Kind geboren wird,
                                          wir freuen uns über diesen Zuwachs
                                          unserer Familie, weil uns dieses Kind
                                          geboren wird —, sondern man wird sagen
                                          müssen: Nein, wir sind bloß das
                                          Werkzeug dafür, daß eine geistige
                                          Individualität, die wartet, auf der
                                          Erde ihr Dasein fortzusetzen, durch
                                          uns Gelegenheit dazu findet ! — Zu den
                                          antiquierten Dingen wird gehören
                                          müssen zum Beispiel die
                                          Aristokratenvorstellung vom
                                          Stammhalter, die
                                          Aristokratenvorstellung von der bloßen
                                          Blutsfortsetzung der Familie, und
                                          ausdehnen wird sich müssen die
                                          Empfindung, das Gefühl auf die ganze
                                          Menschheit. Aristokraten haben heute
                                          noch die Gesinnung, es sei vor allen
                                          Dingen ihre Aufgabe, ihr Geschlecht
                                          fortzusetzen, so daß der physische
                                          Mensch Nachkommen hat mit demselben
                                          Namen. Die Empfindung wird sich
                                          umkehren müssen dahingehend, daß man
                                          diese Nachfolger wird haben müssen im
                                          Dienste der ganzen Menschheit, damit
                                          gewisse Individualitäten, die herunter
                                          wollen auf die Welt, hier auf dieser
                                          Erde ihr Dasein fortsetzen können. Die
                                          alten Empfindungen ragen im
                                          Aristokratentum, im
                                          Familienaristokratentum in unsere
                                          jetzige Zeit herein. Dem muß sich
                                          entgegenstellen die Empfindung jener
                                          allgemeinen Menschenkenntnis; dann
                                          werden wir auch den Christus neu
                                          begreifen können. Denn er ist nicht um
                                          des Familienegoismus willen auf der
                                          Erde erschienen, sondern um der
                                          ganzen Menschheit willen. Er ist auch
                                          nicht um irgendeiner Nationalität
                                          willen auf der Erde erschienen,
                                          sondern um der ganzen Menschheit
                                          willen. Er ist nicht erschienen, damit
                                          diejenigen, die sich die Sieger
                                          nennen, die Nationalstaaten aufrichten
                                          können, sondern daß das
                                          Allgemeinmenschliche durch den Rahmen
                                          des Nationalen auf der Erde gepflegt
                                          werde. |  
                                      |  Ces choses se trouvent à la base de
                                          ce qui se passe maintenant. Et elles
                                          sont telles qu'au fond, ce que l'on
                                          veut aujourd'hui avec l'existence
                                          terrestre est combattu par ce que la
                                          plus grande partie des humains dit
                                          encore aujourd'hui, ce que la plus
                                          grande partie des humains veut encore
                                          aujourd'hui. Mais les humains, s'ils
                                          continuent à vouloir ainsi, ne feront
                                          que justifier des choses qui se
                                          conduisent elles-mêmes ad absurdum,
                                          qui se conduisent elles-mêmes à
                                          l'impossibilité. Soit on admettra
                                          cela, soit on devra patauger encore
                                          longtemps dans le chaos européen. Le
                                          meilleur moyen de continuer à patauger
                                          dans ce chaos européen est de créer
                                          des États-nations. |  16 |  Auf dem Grunde
                                          desjenigen, was jetzt vorgeht, liegen
                                          diese Dinge. Und sie liegen so, daß im
                                          Grunde genommen das, was heute mit dem
                                          Erdendasein gewollt wird, bekämpft
                                          wird von dem, was der größte Teil der
                                          Menschen heute noch sagt, was der
                                          größte Teil der Menschen heute noch
                                          will. Aber die Menschen werden, wenn
                                          sie so weiter wollen, nur Dinge
                                          begründen, die sich selbst ad absurdum
                                          führen, die sich selbst in die
                                          Unmöglichkeit führen. Entweder wird
                                          man dieses einsehen, oder man wird
                                          noch lange im europäischen Chaos
                                          drinnen waten müssen. Es ist das beste
                                          Mittel, weiter zu waten in diesem
                                          europäischen Chaos, wenn man
                                          Nationalstaaten gründet. |  
                                      |  C'est tout de suite pour cette
                                          raison que nous avons dû parler de la
                                          grande responsabilité de ceux à qui,
                                          dans un avenir proche, reviendra
                                          extérieurement la domination du monde.
                                          Cette responsabilité est là. La
                                          population anglophone a cette terrible
                                          responsabilité devant le monde de ne
                                          pas continuer à rejeter le spirituel,
                                          de ne pas continuer à être baconienne
                                          ou newtonienne, mais d'accueillir
                                          l'esprit en sa nouvelle forme. Placez
                                          aujourd'hui devant votre âme l'image
                                          de Newton, qui donne forme à cette
                                          vision astronomique du monde dont
                                          parle à juste titre Herman Grimm : Si
                                          l'on se représente les choses dans le
                                          sens de cette conception astronomique
                                          du monde, à savoir que la Terre et le
                                          système planétaire du Soleil sont nés
                                          d'une brume, d'un mince brouillard,
                                          qui s'est transformée et transformée,
                                          que de ce tourbillon sont nés des
                                          animaux, des humains, des plantes, et
                                          qu'un jour le tout retombera dans le
                                          soleil, un os de charogne autour
                                          duquel un chien affamé fait des
                                          cercles est un morceau plus
                                          appétissant que cette conception du
                                          monde ; et les temps futurs auront
                                          bien du mal à comprendre la folie
                                          historico-culturelle du système de
                                          Newton, du système de Kant et Laplace,
                                          que l'on enseigne aujourd'hui à
                                          l'école. C'est-à-dire que l'on se
                                          demandera : comment une époque entière
                                          a-t-elle pu être aussi folle pour
                                          prôner cette façon de voir ? -
                                          Aujourd'hui encore, cela vaut comme
                                          une folie de se venir du côté de
                                          Goethe contre Newton, si l'on
                                          s'intéresse aux représentations de
                                          Goethe sur les phénomènes physiques.
                                          Mais tout ce qui se trouve dans les
                                          tâches de l'époque est vraiment lié à
                                          ces choses. Quelques rares personnes
                                          commencent aujourd'hui à voir ces
                                          liens, et j'ai été agréablement
                                          surpris, dans un certain sens, lorsque
                                          dans le dernier numéro de notre revue
                                          "Die Dreigliederung", il a été
                                          expliqué comment ce qui est écrit dans
                                          mon livre "Die Kernpunkte der sozialen
                                          Frage" (Les points essentiels de la
                                          question sociale) sur la connaissance
                                          sociale du monde, signifie la même
                                          chose que ce que le goethéanisme
                                          signifiait autrefois pour la science
                                          de la nature. Mais de même que les
                                          gens se sont détournés de Goethe parce
                                          qu'il devait contredire la science de
                                          la nature de l'époque, de même les
                                          gens se détournent aujourd'hui de la
                                          triarticulation. Pourquoi ? Elle
                                          s'oppose à l'habitude, comme le
                                          goethéanisme autrefois, de sorte
                                          qu'ils s'opposent également à ce
                                          trimembrement. |  17 |  Mit aus diesem Grunde
                                          mußten wir gerade denjenigen
                                          gegenüber, denen in der nächsten Zeit
                                          äußerlich die Weltherrschaft zufällt,
                                          reden von der großen
                                          Verantwortlichkeit. Diese
                                          Verantwortlichkeit ist da. Die
                                          englisch sprechende Bevölkerung hat
                                          diese furchtbare Verantwortung vor
                                          der Welt, nicht weiterhin das Geistige
                                          zurückzuweisen, nicht weiterhin
                                          Baconisch oder Newtonisch zu sein,
                                          sondern den Geist aufzunehmen in
                                          seiner neuen Form. Setzen Sie heute
                                          das Bild vor Ihre Seele, Newton,
                                          ausgestaltend jene astronomische
                                          Weltanschauung, von der Herman Grimm
                                          mit Recht sagt: So wie man sich das
                                          vorstellt im Sinne dieser
                                          astronomischen Weltvorstellung, daß
                                          die Erde und das Planetensystem der
                                          Sonne aus einem Dunst, einem dünnen
                                          Nebel hervorgegangen ist, das sich
                                          umgewandelt und umgewandelt hat, daß
                                          dann aus diesem Wirbel auch Tiere,
                                          Menschen, Pflanzen erstanden sind und
                                          daß eines Tages wiederum das Ganze in
                                          die Sonne zurückfallen wird, ist ein
                                          Aasknochen, um den ein hungriger Hund
                                          seine Kreise zieht, ein
                                          appetitlicheres Stück als diese
                                          Weltanschauung; und es werden einmal
                                          künftige Zeiten viel Mühe haben, den
                                          kulturhistorischen Wahnsinn des
                                          Newtonschen, des Kant-Laplaceschen
                                          Systems zu begreifen, den man heute in
                                          der Schule lehrt. Das heißt, man wird
                                          sich fragen: Wie konnte einmal ein
                                          ganzes Zeitalter so wahnsinnig sein,
                                          diese Anschauung zu preisen ? — Heute
                                          gilt es noch als ein Wahnsinn, wenn
                                          man auf seiten Goethes gegen Newton
                                          steht, wenn man sich mit Goetheschen
                                          Vorstellungen über physikalische
                                          Erscheinungen beschäftigt. Aber mit
                                          diesen Dingen hängt ja wirklich alles,
                                          was in den Aufgaben der Zeit liegt,
                                          zusammen. Es beginnen einige wenige
                                          Menschen, diese Zusammenhänge heute
                                          einzusehen, und es hat mich in einem
                                          gewissen Sinne angenehm überrascht,
                                          als in der letzten Nummer unserer
                                          Zeitschrift «Die Dreigliederung»
                                          ausgeführt worden ist, wie dasjenige,
                                          was in meinem Buche «Die Kernpunkte
                                          der sozialen Frage» steht über die
                                          soziale Erkenntnis der Welt, dasselbe
                                          bedeutet, was der Goetheanismus
                                          einstmals für die Naturwissenschaft
                                          bedeutet hat. Aber wie sich von Goethe
                                          die Leute abgewendet haben, weil er
                                          der Naturwissenschaft der damaligen
                                          Zeit widersprechen mußte, wenden sich
                                          eben die Leute heute von der
                                          Dreigliederung ab. Warum ? Sie
                                          widerspricht dem Gewohnten, wie einst
                                          der Goetheanismus, so daß sie dieser
                                          Dreigliederung eben auch
                                          widersprechen. |  
                                      |  Ces éléments peuvent donc vous
                                          inciter à vous poser la question :
                                          mais que devrait faire l'individu ? -
                                          Tout d'abord, il s'agit de la position
                                          à la chose, sur la discussion claire
                                          et objective. Il s'agit de ce qu'on
                                          commence à développer un intérêt qui
                                          va profondément dans les affaires de
                                          l'humanité entière. On peut jeter un
                                          regard en arrière sur ce que l'on a
                                          vécu au cours des quatre ou cinq
                                          dernières années, et jamais on n'a eu
                                          autant l'occasion de faire toujours de
                                          nouveau et à nouveau la connaissance
                                          d'une certaine sorte d'omniscients/de
                                          tout sachants dans le monde, car au
                                          fond, chaque humain était en fait un
                                          omniscient. Là, les Allemands sont
                                          venus, ils ont bien exactement su qui
                                          a en fait hautement la responsabilité
                                          de la guerre et qu'ils étaient en fait
                                          très innocents ; là, les Français sont
                                          venus, ils savaient très exactement
                                          comment tout est ; là, les Italiens
                                          ont au moins encore avoué le "sacro
                                          egoismo". - Les gens ont toujours su
                                          très exactement de quoi il s'agissait.
                                          Ils ont tous eu leurs visions, ils ont
                                          eu leurs pensées, leurs idées. C'est
                                          confortable de gagner ces idées sans
                                          documents. On est français par le
                                          sang, on est polonais par le sang, on
                                          est tchécoslovaque par son sang, et on
                                          a par là une certaine vision de la
                                          vie, de la manière dont elle doit se
                                          façonner en Europe. On ne doit rien du
                                          tout faire d'autre que ceci ou cela,
                                          de ressentir en soi, et on juge, on
                                          juge comme les jugements se présentent
                                          à nous. C'est justement le grand
                                          malheur de notre époque, que les
                                          humains, sans vraiment faire
                                          d'efforts, sans s'intéresser aux
                                          affaires de l'humanité, jugent
                                          aujourd'hui à partir de leur
                                          subconscient, considèrent telle ou
                                          telle chose comme juste, telle ou
                                          telle autre comme indispensable. Mais
                                          le temps n'est plus venu où l'on peut,
                                          à partir de l'inconscient, considérer
                                          telle ou telle chose comme
                                          indispensable. Le temps est venu où
                                          l'on ne peut juger que sur la base des
                                          faits, où l'on doit s'efforcer de se
                                          faire une idée de la nécessité du
                                          temps et de ce que le temps exige de
                                          nous. Aujourd'hui, on a le cœur serré
                                          quand on rencontre des gens qui ne
                                          s'intéressent qu'à eux-mêmes. Car
                                          c'est là le grand malheur de notre
                                          époque, alors que la seule rédemption
                                          de l'époque pourrait consister en ce
                                          que, après les horreurs de ces
                                          dernières années, les humains se
                                          disent : nous devons nous intéresser
                                          aux affaires de toute l'humanité, nous
                                          ne devons pas nous arrêter à ce qui se
                                          passe directement avec nous, seulement
                                          dans le cercle de notre peuple. |  18 |  Diese Dinge können Sie
                                          ja anregen zu der Frage: Was soll aber
                                          dann der einzelne tun ? — Zunächst
                                          kommt es ja auf die Einstellung zu der
                                          Sache an, auf die klare, sachliche
                                          Auseinandersetzung. Es kommt darauf
                                          an, daß man wirklich ein tiefgehendes
                                          Interesse für die Angelegenheiten der
                                          ganzen Menschheit zu entwickeln
                                          beginnt. Man kann zurückblicken auf
                                          dasjenige, was man in den letzten vier
                                          bis fünf Jahren erlebt hat, und nie
                                          hat man reichlicher Gelegenheit
                                          gehabt, eine gewisse Sorte von
                                          Alleswissern in der Welt immer wieder
                                          und wieder kennenzulernen, denn es war
                                          eigentlich im Grunde jeder Mensch ein
                                          Alleswisser. Da sind die Deutschen
                                          gekommen, die haben ganz genau gewußt,
                                          wer die Kriegsschuld hat und daß sie
                                          eigentlich höchst unschuldig sind; da
                                          sind die Franzosen gekommen, die haben
                                          ganz genau gewußt, wie alles ist; da
                                          haben die Italiener wenigstens noch
                                          gestanden den «sacro egoismo». — Die
                                          Leute haben immer ganz genau gewußt,
                                          um was es sich handelt. Sie haben alle
                                          ihre Anschauungen gehabt, sie haben
                                          ihre Gedanken, ihre Ideen gehabt. Es
                                          ist ja bequem, ohne Unterlagen diese
                                          Ideen zu gewinnen. Man ist durch sein
                                          Blut Franzose, man ist durch sein Blut
                                          Pole, man ist durch sein Blut
                                          Tschechoslowake, und man hat dadurch
                                          eine bestimmte Anschauung über das
                                          Leben, wie es sich gestalten muß in
                                          Europa. Man braucht gar nichts anderes
                                          als dieses oder jenes zu tun, in sich
                                          zu fühlen, und man urteilt, urteilt
                                          so, wie einem die Urteile
                                          entgegentreten. Das ist eben das große
                                          Unglück unserer Zeit, daß die
                                          Menschen, ohne sich nun wirklich
                                          anzustrengen, ohne Interesse zu
                                          gewinnen für die Angelegenheiten der
                                          Menschheit, aus Unterbewußtem heraus
                                          heute urteilen, das oder jenes für
                                          richtig halten, das oder jenes für
                                          unerläßlich halten. Aber die Zeit ist
                                          nicht mehr da, wo man aus dem
                                          Unbewußten heraus das oder jenes für
                                          unerläßlich halten kann. Die Zeit ist
                                          gekommen, wo nur aus dem Sachlichen
                                          heraus geurteilt werden darf, wo man
                                          sich einmal anstrengen muß, sich
                                          wirklich einen Überblick zu
                                          verschaffen über die Notwendigkeit der
                                          Zeit und über dasjenige, was die Zeit
                                          von einem fordert. Es schnürt einem
                                          heute das Herz zusammen, wenn man
                                          Menschen begegnet, die sich nur für
                                          sich selbst interessieren. Denn das
                                          ist das große Unglück unserer Zeit,
                                          während die einzige Erlösung der Zeit
                                          darin bestehen könnte, daß nun,
                                          nachdem das Schreckliche vor sich
                                          gegangen ist in den letzten Jahren,
                                          die Menschen sich sagen würden: Wir
                                          müssen uns für die Angelegenheiten der
                                          ganzen Menschheit interessieren, wir
                                          dürfen nicht bei dem stehenbleiben,
                                          was unmittelbar mit uns nur im
                                          Umkreise unseres Volkes sich
                                          vollzieht. |  
                                      |  Ces choses viennent immédiatement
                                          comme un sentiment de la science de
                                          l'esprit, et je les dis aujourd'hui
                                          pour préparer quelques pensées
                                          finales. Vous voyez ici cet édifice,
                                          qui maintenant est une fois le
                                          représentant de notre science de
                                          l'esprit anthroposophique. On peut
                                          avoir des sentiments pour l'un ou
                                          l'autre aspect de cette construction,
                                          on aura raison. Mais seul celui qui
                                          voit dans chacune des lignes quelque
                                          chose qui est exigé par les nécessités
                                          les plus urgentes de notre époque, qui
                                          voit que l'édifice doit être là parce
                                          que notre époque exige telle ou telle
                                          chose, parce que telle ou telle chose
                                          doit être ressentie dans telles ou
                                          telles colonnes, dans telles ou telles
                                          rangées de fenêtres ; parce qu'il est
                                          aujourd'hui nécessaire à l'humanité de
                                          prendre cet édifice, ce qu'il veut
                                          être, dans toute la configuration de
                                          l'époque. Et celui qui, en même temps,
                                          ressent, ressent une fois tout ce
                                          nouveau style, reconnaîtra que ce
                                          style n'a rien à voir avec quelque
                                          chose de spécialisé pour ceci ou cela,
                                          mais qu'il n'a à voir qu'avec ce qu'il
                                          y a de plus
                                          généralement/universellement humain.
                                          Il n'y a rien dans toute cette
                                          construction à laquelle l'Américain
                                          comme l'Anglais comme l'Allemand comme
                                          le Russe comme le Japonais comme le
                                          Chinois ne puissent dire oui, car elle
                                          n'est pas conçue à partir de la
                                          sensibilité d'un individu. Je ne
                                          pourrai pas être placé comme un humain
                                          immodeste, du moins par ceux qui me
                                          connaissent, si je dis : je ne connais
                                          rien moi-même qui soit actuellement
                                          fait de cette manière et qui soit
                                          aussi indépendant de la volonté
                                          différenciée des humains et qui se
                                          fonde dans la connaissance et la
                                          compréhension la plus universelle de
                                          l'humain que cet édifice. |  19 |  Diese Dinge kommen als
                                          eine Empfindung unmittelbar aus der
                                          Geisteswissenschaft, und ich sage sie
                                          heute, um einzelne Schlußgedanken
                                          vorzubereiten. Sie sehen hier diesen
                                          Bau, der nun einmal der Repräsentant
                                          unserer anthroposophischen
                                          Geisteswissenschaft ist. Man kann
                                          Empfindungen haben für das eine oder
                                          andere in diesem Bau, man wird Recht
                                          haben. Aber die richtige Empfindung
                                          diesem Bau gegenüber hat nur
                                          derjenige, der in jeder einzelnen
                                          Linie etwas sieht, was gefordert ist
                                          von den dringendsten Notwendigkeiten
                                          unserer Zeit, der sieht, daß der Bau
                                          dastehen muß, weil unsere Zeit dieses
                                          oder jenes fordert, weil das und jenes
                                          empfunden werden muß an diesen oder
                                          jenen Säulen, an diesen oder jenen
                                          Fensterreihen; weil es heute der
                                          Menschheit notwendig ist, diesen Bau,
                                          das, was er sein will, zu nehmen aus
                                          der ganzen Konfiguration der Zeit
                                          heraus. Und wer zu gleicher Zeit
                                          empfindet, einmal durchfühlt diesen
                                          ganzen neuen Stil, der wird erkennen,
                                          daß dieser Stil platterdings nichts zu
                                          tun hat mit irgend etwas, was für dies
                                          oder jenes spezialisiert ist, sondern
                                          daß er nur mit allgemein
                                          Menschlichstem zu tun hat. Es ist an
                                          diesem ganzen Bau nichts, zu dem nicht
                                          der Amerikaner wie der Engländer wie
                                          der Deutsche wie der Russe wie der
                                          Japaner wie der Chinese Ja sagen
                                          können, denn er ist nicht aus der
                                          Empfindung eines einzelnen heraus
                                          gestaltet. Ich werde nicht, wenigstens
                                          nicht von dem, der mich kennt, als
                                          unbescheidener Mensch hingestellt
                                          werden können, wenn ich sage: Ich
                                          kenne selbst nichts, was gegenwärtig
                                          von dieser Art gemacht wird, das
                                          ebenso unabhängig wäre von
                                          differenziertem Menschenwollen und
                                          aufgehen würde in allgemeinste
                                          Menschenkenntnis und
                                          Menschenverständnis wie dieser Bau. |  
                                      |  Mais cela doit être pris en compte
                                          si les choses qui veulent provenir de
                                          nos motifs en rapport à l'avenir de
                                          l'humain doivent servir au salut et
                                          non au malheur de cet avenir de
                                          l'humain. |  20 |  Das aber muß
                                          aufgenommen werden, wenn die Dinge,
                                          die aus unseren Motiven hervorgehen
                                          wollen in bezug auf die
                                          Menschenzukunft, dieser
                                          Menschenzukunft zum Heile und nicht
                                          zum Unheile dienen sollen. |    Français
                                  seulement DIXIÈME CONFÉRENCE, Dornach, le
                                    6 février 1920
 01Dans les différentes considérations que nous
                                  avons faites ici ces derniers temps, il a été
                                  parlé des nécessités du temps. L'humain doit
                                  aujourd'hui s'accommoder à accueillir l'impact
                                  qui veut entrer dans le monde physique. Nous
                                  avons vu comment, de la manière la plus
                                  intense, il existe dans la vie européenne,
                                  depuis une soixantaine d'années, une lutte qui
                                  a commencé dans le dernier tiers du XIXe
                                  siècle et qui contient les causes de toutes
                                  les confusions de ces derniers temps. J'ai
                                  attiré votre attention sur le fait que l'on
                                  prend encore trop à la légère ce qui se passe,
                                  dans la mesure où l'on ne veut pas admettre
                                  que la vieille Europe n'a eu qu'une existence
                                  fictive au XXe siècle, qu'elle est brisée et
                                  ne peut pas être recollée. Cette crise peut
                                  être comparée à une crise telle que celle de
                                  l'ancien Empire romain, lorsque le
                                  christianisme s'est peu à peu introduit dans
                                  cet Empire romain et a balayé tout ce qui
                                  existait. Quelque chose de tout à fait nouveau
                                  s'est développé. Pour celui qui a un aperçu de
                                  la vie, il s'avère sur toute la largeur que
                                  tout ce qui s'était construit depuis le
                                  premier siècle chrétien a été détruit.
 02
 Regardons maintenant ce qui s'est construit.
                                  Le mystère du Golgotha était là. Mais le
                                  mystère du Golgotha et sa compréhension sont
                                  deux choses différentes. Prenons une
                                  comparaison pour nous en rendre compte.
                                  Supposez que vous regardiez un humain qui a
                                  ceci ou cela dans son âme ou dans son
                                  impulsion à agir. Si un enfant regarde un tel
                                  humain, il se forme un jugement ; mais c'est
                                  une vue d'enfant. Ensuite, un humain qui a
                                  appris quelque chose, qui est adulte, pourra
                                  aussi se faire une vue sur cet humain ; ce
                                  sera une vue plus mûre. Mais non chacun qui a
                                  une vue mûre ne pourra avoir aussi une
                                  connaissance ou une reconnaissance suffisante
                                  de l'humain concerné, si celui-ci est quelque
                                  peu un humain de génie. Pour cela, il serait
                                  nécessaire qu'un humain de génie ait formé sa
                                  vue sur cet humain.
 03
 Nous avons donc dans ce cas un état de fait :
                                  un humain peut être-là, et il peut y avoir
                                  différentes compréhensions de cet état de
                                  fait. - Il en est ainsi, au cours des temps,
                                  de l'événement qui a amené le christianisme
                                  dans le monde. Cet événement en tant que tel a
                                  été là une fois, il se tient au point de
                                  départ de notre civilisation moderne. La
                                  compréhension qui a été accordée jusqu'à
                                  présent à ce christianisme s'enracine
                                  essentiellement dans les façons de voir, dans
                                  les idées, dans les concepts que les humains
                                  ont pu avoir à partir des soubassements de
                                  l'âme qui ont remplacé les soubassements de
                                  l'âme de l'ancien Empire romain. Pour
                                  confirmer cela, vous avez seulement besoin de
                                  jeter quelque peu un coup d'œil sur la défunte
                                  Autriche qui, à l'exception de quelques
                                  personnalités exceptionnelles, avait une
                                  culture - et pas seulement une culture
                                  spirituelle, mais une culture dans toute la
                                  largeur de la vie - qui remontait en fait aux
                                  premiers siècles chrétiens.
 04
 C'est là que commencent les germes de la
                                  décadence. Les gens ne voulaient pas le croire
                                  ; mais tous ceux qui étaient au courant des
                                  circonstances pouvaient le voir. Et il en
                                  était de même dans le reste de l'Europe.
                                  L'Europe a été construite sur des idées très
                                  anciennes, dans une spiritualité ancienne. Et
                                  c'est à partir de ces représentations que le
                                  mystère du Golgotha a été compris. Mais ces
                                  représentations sont aujourd'hui usées. Elles
                                  ne suffisent plus à transmettre à l'humain
                                  contemporain une compréhension de l'événement
                                  du Golgotha. L'humain, dans son penchant
                                  conservateur, veut rester avec les anciennes
                                  idées. Mais dans les profondeurs de l'âme
                                  s'enracinent les exigences d'une nouvelle
                                  organisation de l'Europe et de l'ensemble du
                                  monde civilisé. C'est la grande lutte que l'on
                                  constate depuis une soixantaine d'années au
                                  fond de la culture européenne. Quelque chose
                                  veut se former, mais les représentations
                                  conservées des humains le repoussent.
                                  Lorsqu'un courant fluvial se bloque quelque
                                  part, il finit par se transformer en rapide.
                                  Ce rapide est arrivé dans la culture
                                  européenne. Ce sont les années de terreur qui
                                  se sont abattues, qui ne sont en aucun cas
                                  déjà terminées, qui n'en sont en fait qu'à
                                  leurs débuts. Ce qui est nécessaire
                                  aujourd'hui, c'est de fonder une nouvelle
                                  conception de la vie sur des bases
                                  spirituelles. Ceux qui s'opposent aujourd'hui
                                  à une telle conception de la vie sont
                                  semblables à ceux qui se sont opposés au
                                  christianisme lorsque celui-ci s'est répandu
                                  du sud au nord. La vague de l'évolution passe
                                  sur de tels humains.
 05
 Mais de tels humains peuvent provoquer
                                  beaucoup de malheur, et il y aura encore
                                  beaucoup de malheur à cause de tels humains.
                                  Prenons une fois les rapports dans le concret.
                                  Celui qui regarde comment s'est formé ce que
                                  l'on pouvait voir avant 1914 et aussi, dans un
                                  certain sens, pendant les dernières années,
                                  lorsque la catastrophe a commencé, verra que
                                  sur la carte de l'Europe, il y avait justement
                                  certaines frontières d'état ainsi nommées.
                                  Vous pouvez suivre l'histoire pour savoir
                                  pourquoi ces frontières d'état se sont formées
                                  au cours des siècles. Mais, tout de suite,
                                  vous gagnerez, grâce à une véritable
                                  observation historique sans préjugés que ces
                                  États, à commencer par la grande Russie
                                  jusqu'aux plus petites structures, sont nés
                                  sous l'influence de la compréhension du
                                  Christ, c'est-à-dire de la compréhension du
                                  Christ telle qu'elle a pris place en Europe à
                                  l'époque de l'ainsi nommée migration des
                                  peuples, à l'époque de la décadence de
                                  l'Empire romain. En 1914, pour donner une
                                  date, ces relations, qui s'exprimaient par ces
                                  "traits" délimitant les États sur la carte
                                  d'Europe, étaient déjà toutes contre nature.
                                  Il n'y avait plus rien de vrai dans ces
                                  frontières. Il n'y avait rien qui tienne
                                  intérieurement. Et ceux qui croient
                                  aujourd'hui que quelque chose peut être
                                  maintenu par ce qui n'était plus vrai en 1914
                                  font fausse route. Aussi ce qui s'est formé ou
                                  veut se former ou veut se former sur la base
                                  de ces rapports n'est de loin pas tenable.
 06
 Qu'est-ce que les gens d'Europe et leurs
                                  alliés américains, veulent-ils faire
                                  maintenant du monde civilisé ? Considérons
                                  cela seulement une fois sans préjuger ce que
                                  les humains d'Europe avec l'annexe américaine
                                  veulent faire actuellement du monde civilisé.
                                  Ils veulent faire ce qui aurait peut-être pu
                                  naître dans les premiers siècles après
                                  Jésus-Christ, dans les migrations des peuples,
                                  à partir des représentations que les Goths,
                                  les Vandales, les Lombards, les Hérules, les
                                  Chérusques et ainsi de suite, ont eues, que
                                  les Romains ont eues avant d'être saisis par
                                  le christianisme. Cela n'a pas vu le jour,
                                  bien qu'à l'époque, les humains ne
                                  s'arcboutaient pas une fois aussi consciemment
                                  au cours des événements qu'ils le font
                                  aujourd'hui. Mais supposons une fois
                                  hypothétiquement qu'à l'époque, on n'aurait
                                  pas voulu laisser le christianisme se
                                  répandre, mais qu'on ait voulu une Europe
                                  collée ensemble des représentations des
                                  Ostrogoths et des Wisigoths, des Vandales, des
                                  Lombards et ainsi de suite, avec les restes de
                                  l'ancien être romain - une chose impossible,
                                  tout simplement ! Une Europe possible n'a vu
                                  le jour que parce qu'un impact spirituel est
                                  venu sur cette Europe. Et cet impact spirituel
                                  vint par le christianisme. Sans cet impact
                                  spirituel, qui a justement tout fait autre,
                                  rien ne serait devenu de l'Europe pour les
                                  siècles allants du 4e et 5e siècle jusqu'au
                                  20e. Pensez-vous une fois l'Europe sans
                                  l'impact du christianisme dans les siècles
                                  écoulés : vous ne pourriez pas la penser.
                                  Pensez-vous seulement une fois ce qui est
                                  resté de ce que les Goths, les Hérules, les
                                  Lombards et ainsi de suite ont représenté en
                                  Europe. Vous devez vous dire : l'impact du
                                  christianisme est venu - tout devint autre.
 07
 Si les Lombards avaient alors rejeté toute
                                  nouvelle impulsion avec autant de force que le
                                  font aujourd'hui, par exemple, les
                                  Tchécoslovaques, les Polonais ou les Français,
                                  alors ce que j'ai supposé de manière
                                  hypothétique, l'impossible, serait justement
                                  arrivé. Et comme les Lombards se seraient
                                  comportés s'ils avaient dit que nous ne
                                  voulions pas de christianisme, que nous
                                  voulions rester lombards, ainsi se comportent
                                  aujourd'hui les Tchécoslovaques, les Magyars
                                  ou les Français, les Anglais et ainsi de
                                  suite. Ils ne veulent pas d'un nouvel impact
                                  spirituel.
 08
 Mais l'Europe est au point zéro sans nouvel
                                  impact. Rien ne naît. Il naît ainsi justement
                                  aussi peu quelque chose de l'Europe, que
                                  serait né d'une Europe gothique, lombarde ou
                                  vandale à l'époque où le christianisme était
                                  mûr à faire son impact dans la civilisation
                                  européenne. Cette pensée est telle qu'elle
                                  effraie le plus grand nombre d'humains du
                                  présent. Il les surprend peut-être, si je dis
                                  qu'ils ont peur, car ils croient que c'est
                                  pour telle ou telle raison vitale, logique ou
                                  autre qu'ils résistent à cette pensée. Ce
                                  n'est pas le cas. Pourquoi ils résistent est
                                  une peur subconsciente. Quand on a une peur
                                  subconsciente, on ne comprend pas les choses.
                                  On éprouve des raisons logiques, on invente
                                  toutes sortes d'observations que l'on croit
                                  avoir faites pour réfuter cette pensée, tandis
                                  qu'en fait on en a peur. Mais l'humain ne
                                  s'avoue donc pas sa peur ! Mais le temps est
                                  un si grand qu'il est nécessaire de tout de
                                  suite regarder absolument dans ces conditions.
                                  Et il est nécessaire de prononcer aujourd'hui
                                  des paroles qui sonnent certainement encore
                                  comme un paradoxe pour une grande partie des
                                  humains. Le christianisme, lorsqu'il s'est
                                  d'abord répandu, a aussi sonné paradoxal aux
                                  humains. Vous devriez seulement vous
                                  représenter comment cela a sonné lorsque les
                                  propagateurs du christianisme - disons par
                                  exemple en Alsace, en Suisse - sont arrivés,
                                  où l'on vénérait encore les images de Wodan,
                                  du dieu Saxnot et ainsi de suite, c'était
                                  quelque chose de paradoxal. Aujourd'hui, c'est
                                  paradoxal pour les humains qu'on leur parle de
                                  ce dont la science de l'esprit d'orientation
                                  anthroposophique doit parler comme d'un nouvel
                                  impact et, en même temps, d'une nouvelle
                                  compréhension du christianisme. Seulement,
                                  aujourd'hui, tout doit devenir conscient, tout
                                  doit être plus voulu que ce que les humains
                                  étaient capables de vouloir à l'époque. Avant
                                  toute chose, une chose doit être comprise
                                  aujourd'hui par l'humanité dans toute son
                                  acuité. Nous avons ce qu'on appelle une vie
                                  scientifique, une vie intellectuelle. Je vous
                                  ai décrit un élément de cette vie
                                  intellectuelle dans le dernier exposé de
                                  dimanche ; je vous ai indiqué le caractère que
                                  cette vie intellectuelle a reçu par la
                                  population anglophone. Ne croyez pas que cette
                                  vie intellectuelle laisse n'importe comment
                                  influencer la vie quotidienne. Ce que nos
                                  enfants apprennent à l'école, dès l'âge de six
                                  ans, forme les âmes, forme l'humain tout
                                  entier, et les humains se promènent
                                  aujourd'hui tels qu'ils sont formés par notre
                                  système scolaire, qui est à nouveau fortement
                                  influencé dans ses degrés inférieurs, surtout
                                  aujourd'hui à l'époque de la diffusion de la
                                  presse, beaucoup plus qu'on ne le pense, très
                                  fortement influencé par ce que l'on appelle la
                                  science dans les couches supérieures de la vie
                                  intellectuelle. La science a eu ses grands
                                  succès extérieurs. Elle est parvenue jusqu'au
                                  téléphone et à la navigation aérienne, elle
                                  est parvenue à la télégraphie sans fil. C'est
                                  dans tout ce domaine qu'elle a fait de grandes
                                  conquêtes. Mais j'ai déjà attiré votre
                                  attention à plusieurs reprises sur une
                                  particularité de cette science, une
                                  particularité de toute notre connaissance.
                                  Cette particularité réside dans le fait que
                                  l'on peut tout comprendre. On peut comprendre
                                  les machines, on peut comprendre les minéraux,
                                  on peut comprendre les plantes, on peut
                                  comprendre l'animal, mais on ne peut surtout
                                  pas comprendre l'humain à travers ce que notre
                                  science nous offre. Le fait que l'on dérive
                                  directement l'humain de l'animalité, que l'on
                                  dise qu'il n'est qu'un stade supérieur de
                                  l'évolution de l'animalité, ne provient que du
                                  fait que l'on ne sait rien de l'humain. Ce
                                  n'est pas parce que l'humain descend
                                  réellement de l'animal, mais parce que l'on ne
                                  sait rien de l'humain véritable, mais
                                  justement ne peut que révéler la
                                  représentation que l'on a, on laisse l'humain
                                  descendre/faire souche du règne animal. C'est
                                  donc seulement un préjugé de l'époque, qui n'a
                                  pas de science pour juger sur l'humain. C'est
                                  pourquoi, même à l'heure actuelle, nous ne
                                  sommes pas en état d'acquérir une véritable
                                  connaissance de l'humain à partir de notre
                                  formation du temps. Par connaissance de
                                  l'humain, on ne peut pas entendre ce
                                  bric-à-brac de toutes sortes de
                                  représentations que l'humain se fait
                                  aujourd'hui de lui-même. Une véritable
                                  connaissance de l'humain ne pouvait naître que
                                  de la connaissance de ce qu'est l'humain
                                  véritable, l'humain authentique.
 09
 Quand aussi nous étudions tout ce que nous
                                  avons sur la Terre, l'étudions avec les moyens
                                  de la science actuelle, nous pouvons
                                  construire des machines, nous pouvons
                                  concevoir des mécanismes, mais nous ne pouvons
                                  jamais comprendre l'humain avec cela. C'est
                                  justement à cela que sert la science de
                                  l'esprit anthroposophique, à rendre l'humain
                                  compréhensible à partir de conditions
                                  extraterrestres. Les humains le sentent, mais
                                  ils n'admettent pas, dans leurs
                                  représentations actuelles, que l'humain doive
                                  être compris aujourd'hui à partir de
                                  conditions extraterrestres, suprasensibles. Et
                                  c'est pourquoi il n'y a pas de science pour
                                  cet humain. Depuis des siècles, le monde se
                                  trompe sur ce fait d'une manière étrange.
 10
 Je voudrais vous montrer une fois à un exemple
                                  - on pourrait en citer beaucoup - comment on
                                  se trompe sur ce fait de par les siècles.
                                  Lorsqu'il a été commencé avec ce que vous avez
                                  sous les yeux depuis des années en tant que
                                  science de l'esprit d'orientation
                                  anthroposophique, certaines personnes qui se
                                  sont approchées de ce que je viens de donner
                                  sur le terrain de cette science de l'esprit
                                  d'orientation anthroposophique ont dit : "Nous
                                  préférons nous plonger dans la mystique de
                                  Maître Eckhart, dans la mystique de Jean
                                  Tauler. Là, tout est beaucoup plus simple ; on
                                  peut dire si joliment et si confortablement :
                                  je me plonge dans mon intériorité, je saisis
                                  l'humain supérieur en moi, mon moi supérieur a
                                  saisi l'humain divin en moi. - Mais ce n'est
                                  rien d'autre qu'un égoïsme raffiné, rien
                                  d'autre qu'un repli sur la personnalité
                                  égoïste, une fuite de toute l'humanité, une
                                  tromperie intérieure de soi-même. Lorsqu'au
                                  XIVe et au XVe siècle, l'incapacité des
                                  humains à comprendre l'humain a commencé, il
                                  était clair que de tels esprits devaient
                                  apparaître, comme Jean Tauler et Maître
                                  Eckhart, qui indiquaient l'intériorité humaine
                                  pour chercher l'humain. Mais aujourd'hui,
                                  cette époque est révolue. Aujourd'hui, cet
                                  approfondissement et cette plongée dans
                                  l'intériorité ne servent plus à rien.
                                  Aujourd'hui, il s'agit de comprendre vraiment
                                  une parole du Christ - c'est l'exemple auquel
                                  je pense -, cette unique parole du Christ, qui
                                  est l'une des plus importantes, des plus
                                  significatives, qui dit : "Quand deux ou trois
                                  sont unis en mon nom, alors je suis parmi
                                  eux". Cela signifie que si un seul est seul,
                                  le Christ n'est pas là. On ne peut pas trouver
                                  le Christ sans se sentir uni à toute
                                  l'humanité. Il faut chercher le Christ
                                  aujourd'hui à travers le chemin que suit toute
                                  l'humanité. Cela signifie que la satisfaction
                                  intérieure nous éloigne justement de
                                  l'impulsion du Christ.
 11
 C'est le malheur, en particulier de la
                                  théologie protestante du XIXe siècle, que
                                  l'impulsion soit apparue d'avoir une simple
                                  expérience intérieure individuelle et égoïste
                                  du Christ. Il y a une tête couronnée
                                  européenne, l'une de celles qui sont encore
                                  couronnées, qui a toujours répondu lorsqu'il
                                  s'agissait d'aborder la connaissance
                                  spirituelle contemporaine : j'ai mon
                                  expérience personnelle du Christ ! - Cette
                                  tête couronnée s'est ainsi satisfaite. Mais
                                  beaucoup disent la même chose. Mais c'est
                                  justement le malheur de l'époque actuelle, que
                                  les humains ne veuillent pas s'intéresser à ce
                                  qui est impersonnel humain. On apprend en
                                  effet d'abord à se connaître soi-même quand on
                                  connaît l'humain en tant que tel. Mais on ne
                                  peut pas connaître l'humain en tant que tel
                                  sans chercher son origine dans des conditions
                                  extraterrestres.
 12
 Pensez à la manière dont on cherche dans des
                                  conditions extraterrestres l'origine de ce qui
                                  est aujourd'hui l'humain, dans le sens de ma
                                  "Science secrète dans ses grandes lignes".
                                  Cette "science secrète" n'est pas sympathique
                                  aux humains pour une autre raison que parce
                                  qu'elle rejette toute connaissance confuse de
                                  l'humanité et que l'humain en tant que tel est
                                  déduit de l'ensemble de l'univers, notamment
                                  de l'univers extraterrestre. Or, c'est
                                  précisément nécessaire à notre époque.
                                  L'époque actuelle doit se décider à ajouter à
                                  toutes les sources de connaissance que l'on
                                  aime aujourd'hui les autres sources de
                                  connaissance, les sources spirituelles.
 13
 C'est là que repose, appelez cela culpabilité,
                                  appelez cela ignorance - on peut utiliser l'un
                                  ou l'autre mot, il ne s'agit pas de mots - ce
                                  qui doit être caractérisé comme émanant de nos
                                  universités scientifiques, de ces humains qui
                                  donnent le ton lorsqu'on parle de ce que
                                  l'humain peut savoir et de ce qu'il ne peut
                                  pas savoir. De ce qui sort de nos universités
                                  européennes et américaines d'ainsi nommée
                                  sagesse humaine, mais aussi de sagesse
                                  sociale, de sagesse technique et ainsi de
                                  suite, cela considère le monde à l'exclusion
                                  de tous ces facteurs qui incluent quand même
                                  l'humain bien évidemment. Celui qui cherche
                                  aujourd'hui un accès à une quelque position
                                  dirigeante, quand aussi seulement une position
                                  d'humanité dirigeante inférieure, il n'a pas
                                  du tout l'occasion d'apprendre à connaître
                                  quoi que ce soit qui le rend capable d'obtenir
                                  de la connaissance de l'humain. Et sans
                                  connaissance de l'humain, il n'y a pas de vie
                                  sociale, sans connaissance de l'humain, il n'y
                                  a pas non plus de renouveau du christianisme.
                                  On peut aujourd'hui devenir théologien sans
                                  avoir la moindre idée de ce que signifie le
                                  mystère du Golgotha, car la plupart des
                                  théologiens n'ont aujourd'hui aucune idée de
                                  qui est le Christ. On peut aujourd'hui devenir
                                  juriste sans avoir la moindre idée de ce
                                  qu'est réellement l'être humain. On peut
                                  aujourd'hui devenir médecin sans avoir la
                                  moindre idée de la manière dont l'être humain
                                  est construit à partir du cosmos, sans avoir
                                  la moindre idée de la relation entre le corps
                                  sain et le corps malade. On peut aujourd'hui
                                  devenir technicien sans avoir la moindre idée
                                  de l'influence de la construction d'une
                                  machine quelconque sur l'ensemble de
                                  l'évolution terrestre, et on peut aujourd'hui
                                  être un inventeur génial de téléphones sans
                                  avoir la moindre idée de ce que ce téléphone
                                  signifie pour l'ensemble de l'évolution
                                  terrestre. Les humains manquent de perspective
                                  sur le cours de l'évolution humaine. Et chaque
                                  être humain a ainsi besoin de se former un
                                  petit cercle et dans ce petit cercle
                                  d'acquérir une routine dans ce petit cercle,
                                  d'appliquer cette routine dans le sens de son
                                  égoïsme, afin de se distinguer/mettre en avant
                                  sans prendre de recul sur comment manière
                                  s'insère ce qui là, comme partie de l'ensemble
                                  du monde, se place dans cet ensemble du monde.
                                  Si l'on construisait des maisons dans le monde
                                  avec la même méthode que celle utilisée
                                  aujourd'hui pour fonder des existences,
                                  celles-ci s'écrouleraient aussitôt. Si l'on
                                  formait des briques avec la même méthode que
                                  celle avec laquelle nous formons aujourd'hui
                                  nos théologiens, nos juristes, nos médecins,
                                  nos philologues et ainsi de suite, et
                                  notamment les philosophes, et si l'on
                                  construisait des maisons avec ces briques, ces
                                  maisons ne pourraient pas être là une semaine
                                  dans l'ensemble du monde. Dans les grandes
                                  circonstances, les humains ne remarquent pas
                                  l'effondrement. Tout s'écroule continuellement
                                  depuis le dernier tiers du XIXe siècle. Les
                                  humains n'en savent rien ; ils parlent au
                                  contraire du grand essor, et certains parlent
                                  encore de reconstruire un nouveau monde avec
                                  les mêmes briques qui sont depuis longtemps
                                  devenues inutilisables. On ne peut pas
                                  construire un nouveau monde autrement que par
                                  l'apport d'un nouvel impact spirituel dans
                                  l'ensemble du monde civilisé. On peut coller
                                  quelque chose, mais on ne peut pas construire
                                  sans cet impact spirituel.
 14
 Il y a des humains - des humains bien
                                  intentionnés - qui ont une peur
                                  bleue/inguérissable d'une telle intensité du
                                  savoir, d'une telle intensité de connaissance,
                                  telle qu'elle est recherchée par la science de
                                  l'esprit. Ils ont peur pour une certaine
                                  raison - je ne vous raconte pas des choses
                                  imaginaires, seulement des choses qui
                                  correspondent à des faits -, ils se disent :
                                  comme ce sera quand même ennuyeux quand on
                                  saura tout de l'humain, ce que la science de
                                  l'esprit prétend savoir ; alors on ne pourra
                                  plus espérer que l'avenir apporte de nouvelles
                                  connaissances, alors on ne pourra même pas
                                  savoir que la connaissance aide à avancer.
                                  Quelle horrible vision de l'avenir,
                                  pensent-ils encore, quand tout est déjà su !
 15
 Je ne veux pas dire que c'est une information
                                  commode pour ceux qui sont trop paresseux pour
                                  aborder la connaissance, mais je voudrais
                                  attirer l'attention sur le fait que c'est à
                                  partir du moment où l'humain est perçu comme
                                  il peut l'être par la science de l'esprit que
                                  commence véritablement la possibilité de
                                  penser à la construction sociale. On ne peut
                                  pas fonder la construction sociale autrement
                                  qu'en ayant d'abord amené la connaissance de
                                  l'humain à l'état pur. Pour s'en rendre
                                  compte, il suffit de se dire ceci. Prenez tout
                                  ce qui conduit à nos communautés jusqu'à
                                  présent - les humains ne le doivent pas du
                                  tout à leurs lumières ; ils ne le doivent pas
                                  aux représentations qu'ils ont pleinement
                                  intégrées dans leur conscience, ils le doivent
                                  aux forces spirituelles qui transparaissent à
                                  travers le sang, qui ont germé à partir des
                                  anciens rapports de sang, des
                                  affinités/parentés de sang. Aujourd'hui
                                  encore, nous avons quelque chose qui se
                                  présente dans notre monde comme un vestige de
                                  cette ancienne consanguinité, qui nous donne
                                  le principe national, qui se manifeste en lui.
                                  La raison pour laquelle l'un se dit anglais,
                                  l'autre français, l'autre polonais, provient
                                  de tout ce qui, depuis toujours, a donné
                                  naissance aux relations entre les humains qui
                                  sont fondées sur la consanguinité. Cette
                                  consanguinité s'est justifiée au cours des
                                  millénaires de l'évolution de l'humanité, car
                                  c'est par cette consanguinité que s'est élevé
                                  dans l'humanité ce qui a rassemblé les
                                  humains, ce qui a fondé les communautés
                                  humaines. Et les humains, au cours de
                                  l'évolution terrestre, comme vous pouvez vous
                                  en convaincre en lisant ma "Science secrète",
                                  n'étaient absolument pas uniformes. Comme vous
                                  le savez, les âmes humaines étaient venues sur
                                  terre des endroits les plus divers, elles ne
                                  se sont vraiment pas aimées, elles n'ont
                                  appris à s'aimer que parce qu'elles étaient
                                  nées en tant qu'âmes dans des corps apparentés
                                  par le sang. Dans des conférences précédentes,
                                  j'ai montré à plusieurs reprises comment les
                                  bienfaits de cette consanguinité, de cette
                                  communauté de sang, ont été combattus par les
                                  puissances opposées aux humains, par les
                                  puissances lucifériennes-ahrimaniennes.
                                  C'était dans les temps anciens. Les humains
                                  avaient alors besoin de fonder des communautés
                                  humaines à partir de la consanguinité. Croire
                                  aujourd'hui qu'il suffit de traduire l'ancien
                                  principe de consanguinité dans le langage
                                  abstrait et que l'on peut dire, en habillant
                                  l'abstraction de "quatorze points" : à chaque
                                  individu, même au plus petit des peuples, son
                                  droit à l'autodétermination ! - il faut être
                                  Woodrow Wilson, dans son détachement du monde,
                                  dans son abstraction, pour pouvoir faire une
                                  chose pareille. Aujourd'hui, il faut se rendre
                                  à l'évidence : c'est du passé. Les liens du
                                  sang ont autrefois fondé les communautés
                                  humaines. Aujourd'hui, les puissances
                                  ahrimaniennes et lucifériennes opposées à
                                  l'humanité sont déterminées par autre chose ;
                                  aujourd'hui, les humains doivent être séduits
                                  par les liens du sang. De même que le Christ
                                  n'est pas venu dans le monde pour abolir la
                                  loi, mais pour l'intégrer en lui, de même la
                                  consanguinité ne doit pas être supprimée du
                                  monde ; au contraire, il faut d'abord mettre
                                  la consanguinité sur les bons rails. Mais
                                  alors que dans les temps anciens, les entités
                                  ahrimaniennes et lucifériennes se sont élevées
                                  dans le cœur des humains contre la
                                  consanguinité et ont voulu diviser les humains
                                  en individus égoïstes contre la consanguinité,
                                  il s'agit aujourd'hui de séduire les humains
                                  par les puissances ahrimaniennes et
                                  lucifériennes. Alors qu'aujourd'hui, le temps
                                  est mûr pour comprendre que tout être humain
                                  qui a réellement un corps, une âme et un
                                  esprit et qui se tient devant nous, descend du
                                  monde spirituel, descend du monde spirituel de
                                  telle sorte qu'il a vécu une vie préterrestre.
                                  Il cherche lui-même le sang par lequel il veut
                                  s'incarner sur terre. Et un sentiment doit
                                  naître peu à peu pour cette communauté
                                  spirituelle. Dans les temps préchrétiens, la
                                  réincarnation était présente en tant que
                                  sentiment, car elle n'était une connaissance
                                  qu'avant l'an 1860, avant le christianisme ;
                                  après l'an 1860, elle n'était qu'un sentiment
                                  instinctif dans toute l'Égypte, à l'époque
                                  préasiatique et romaine. Mais maintenant, le
                                  temps vient où la conception de l'humain en
                                  tant qu'être spirituel évoluant entre la mort
                                  et une nouvelle naissance devient un sentiment
                                  vivant, une intuition vivante, où l'on doit
                                  vivre dans la représentation de la
                                  signification supraterrestre des âmes
                                  humaines. Car sans cette représentation, la
                                  culture de la terre est tuée. On ne pourra pas
                                  développer une activité pratique dans l'avenir
                                  sans pouvoir lever les yeux vers la
                                  signification spirituelle du fait que chaque
                                  être humain est un être spirituel. Et il
                                  faudra ajouter, aussi paradoxal que cela
                                  puisse encore paraître à l'humain
                                  d'aujourd'hui - paradoxal moins en théorie,
                                  car je ne veux pas théoriser, mais
                                  paralléliser, d'après le sentiment, que c'est
                                  cependant quad même ainsi -, que l'on devra
                                  apprendre à ne pas seulement se dire  :
                                  nous nous réjouissons en tant que parents
                                  qu'un enfant nous soit né, nous nous
                                  réjouissons de cet accroissement de notre
                                  famille parce que cet enfant nous est né -
                                  mais il faudra dire : Non, nous ne sommes que
                                  l'instrument pour qu'une individualité
                                  spirituelle, qui attend de poursuivre son
                                  existence sur terre, trouve à travers nous
                                  l'occasion de le faire ! - Parmi les choses
                                  désuètes, il faudra compter par exemple la
                                  conception aristocratique du géniteur, la
                                  conception aristocratique de la simple
                                  perpétuation de la famille par le sang, et
                                  l'intuition, le sentiment devra s'étendre à
                                  l'humanité entière. Les aristocrates ont
                                  encore aujourd'hui le sentiment qu'il est
                                  avant tout de leur devoir de perpétuer leur
                                  lignée, afin que l'humain physique ait des
                                  descendants portant le même nom. Le sentiment
                                  devra s'inverser en ce sens que l'on devra
                                  avoir ces successeurs au service de l'humanité
                                  entière, afin que certaines individualités qui
                                  veulent descendre dans le monde puissent
                                  poursuivre leur existence ici sur cette Terre.
                                  Les anciens sentiments de l'aristocratie, de
                                  l'aristocratie familiale, font irruption dans
                                  notre époque actuelle. À cela doit s'opposer
                                  le sentiment de cette connaissance générale de
                                  l'humain ; alors nous pourrons aussi
                                  comprendre le Christ d'une nouvelle manière.
                                  Car il n'est pas apparu sur Terre par amour de
                                  l'égoïsme familial, mais par amour de
                                  l'humanité tout entière. Il n'est pas non plus
                                  apparu sur la terre à cause d'une quelconque
                                  nationalité, mais à cause de l'humanité tout
                                  entière. Il n'est pas apparu pour que ceux qui
                                  se disent les vainqueurs puissent établir des
                                  États-nations, mais pour que l'universellement
                                  humain soit cultivé sur la Terre à travers le
                                  cadre du national.
 16
 Ces choses se trouvent à la base de ce qui se
                                  passe maintenant. Et elles sont telles qu'au
                                  fond, ce que l'on veut aujourd'hui avec
                                  l'existence terrestre est combattu par ce que
                                  la plus grande partie des humains dit encore
                                  aujourd'hui, ce que la plus grande partie des
                                  humains veut encore aujourd'hui. Mais les
                                  humains, s'ils continuent à vouloir ainsi, ne
                                  feront que justifier des choses qui se
                                  conduisent elles-mêmes ad absurdum, qui se
                                  conduisent elles-mêmes à l'impossibilité. Soit
                                  on admettra cela, soit on devra patauger
                                  encore longtemps dans le chaos européen. Le
                                  meilleur moyen de continuer à patauger dans ce
                                  chaos européen est de créer des États-nations.
 17
 C'est tout de suite pour cette raison que nous
                                  avons dû parler de la grande responsabilité de
                                  ceux à qui, dans un avenir proche, reviendra
                                  extérieurement la domination du monde. Cette
                                  responsabilité est là. La population
                                  anglophone a cette terrible responsabilité
                                  devant le monde de ne pas continuer à rejeter
                                  le spirituel, de ne pas continuer à être
                                  baconienne ou newtonienne, mais d'accueillir
                                  l'esprit en sa nouvelle forme. Placez
                                  aujourd'hui devant votre âme l'image de
                                  Newton, qui donne forme à cette vision
                                  astronomique du monde dont parle à juste titre
                                  Herman Grimm : Si l'on se représente les
                                  choses dans le sens de cette conception
                                  astronomique du monde, à savoir que la Terre
                                  et le système planétaire du Soleil sont nés
                                  d'une brume, d'un mince brouillard, qui s'est
                                  transformée et transformée, que de ce
                                  tourbillon sont nés des animaux, des humains,
                                  des plantes, et qu'un jour le tout retombera
                                  dans le soleil, un os de charogne autour
                                  duquel un chien affamé fait des cercles est un
                                  morceau plus appétissant que cette conception
                                  du monde ; et les temps futurs auront bien du
                                  mal à comprendre la folie historico-culturelle
                                  du système de Newton, du système de Kant et
                                  Laplace, que l'on enseigne aujourd'hui à
                                  l'école. C'est-à-dire que l'on se demandera :
                                  comment une époque entière a-t-elle pu être
                                  aussi folle pour prôner cette façon de voir ?
                                  - Aujourd'hui encore, cela vaut comme une
                                  folie de se venir du côté de Goethe contre
                                  Newton, si l'on s'intéresse aux
                                  représentations de Goethe sur les phénomènes
                                  physiques. Mais tout ce qui se trouve dans les
                                  tâches de l'époque est vraiment lié à ces
                                  choses. Quelques rares personnes commencent
                                  aujourd'hui à voir ces liens, et j'ai été
                                  agréablement surpris, dans un certain sens,
                                  lorsque dans le dernier numéro de notre revue
                                  "Die Dreigliederung", il a été expliqué
                                  comment ce qui est écrit dans mon livre "Die
                                  Kernpunkte der sozialen Frage" (Les points
                                  essentiels de la question sociale) sur la
                                  connaissance sociale du monde, signifie la
                                  même chose que ce que le goethéanisme
                                  signifiait autrefois pour la science de la
                                  nature. Mais de même que les gens se sont
                                  détournés de Goethe parce qu'il devait
                                  contredire la science de la nature de
                                  l'époque, de même les gens se détournent
                                  aujourd'hui de la triarticulation. Pourquoi ?
                                  Elle s'oppose à l'habitude, comme le
                                  goethéanisme autrefois, de sorte qu'ils
                                  s'opposent également à ce trimembrement.
 18
 Ces éléments peuvent donc vous inciter à vous
                                  poser la question : mais que devrait faire
                                  l'individu ? - Tout d'abord, il s'agit de la
                                  position à la chose, sur la discussion claire
                                  et objective. Il s'agit de ce qu'on commence à
                                  développer un intérêt qui va profondément dans
                                  les affaires de l'humanité entière. On peut
                                  jeter un regard en arrière sur ce que l'on a
                                  vécu au cours des quatre ou cinq dernières
                                  années, et jamais on n'a eu autant l'occasion
                                  de faire toujours de nouveau et à nouveau la
                                  connaissance d'une certaine sorte
                                  d'omniscients/de tout sachants dans le monde,
                                  car au fond, chaque humain était en fait un
                                  omniscient. Là, les Allemands sont venus, ils
                                  ont bien exactement su qui a en fait hautement
                                  la responsabilité de la guerre et qu'ils
                                  étaient en fait très innocents ; là, les
                                  Français sont venus, ils savaient très
                                  exactement comment tout est ; là, les Italiens
                                  ont au moins encore avoué le "sacro egoismo".
                                  - Les gens ont toujours su très exactement de
                                  quoi il s'agissait. Ils ont tous eu leurs
                                  visions, ils ont eu leurs pensées, leurs
                                  idées. C'est confortable de gagner ces idées
                                  sans documents. On est français par le sang,
                                  on est polonais par le sang, on est
                                  tchécoslovaque par son sang, et on a par là
                                  une certaine vision de la vie, de la manière
                                  dont elle doit se façonner en Europe. On ne
                                  doit rien du tout faire d'autre que ceci ou
                                  cela, de ressentir en soi, et on juge, on juge
                                  comme les jugements se présentent à nous.
                                  C'est justement le grand malheur de notre
                                  époque, que les humains, sans vraiment faire
                                  d'efforts, sans s'intéresser aux affaires de
                                  l'humanité, jugent aujourd'hui à partir de
                                  leur subconscient, considèrent telle ou telle
                                  chose comme juste, telle ou telle autre comme
                                  indispensable. Mais le temps n'est plus venu
                                  où l'on peut, à partir de l'inconscient,
                                  considérer telle ou telle chose comme
                                  indispensable. Le temps est venu où l'on ne
                                  peut juger que sur la base des faits, où l'on
                                  doit s'efforcer de se faire une idée de la
                                  nécessité du temps et de ce que le temps exige
                                  de nous. Aujourd'hui, on a le cœur serré quand
                                  on rencontre des gens qui ne s'intéressent
                                  qu'à eux-mêmes. Car c'est là le grand malheur
                                  de notre époque, alors que la seule rédemption
                                  de l'époque pourrait consister en ce que,
                                  après les horreurs de ces dernières années,
                                  les humains se disent : nous devons nous
                                  intéresser aux affaires de toute l'humanité,
                                  nous ne devons pas nous arrêter à ce qui se
                                  passe directement avec nous, seulement dans le
                                  cercle de notre peuple.
 19
 Ces choses viennent immédiatement comme un
                                  sentiment de la science de l'esprit, et je les
                                  dis aujourd'hui pour préparer quelques pensées
                                  finales. Vous voyez ici cet édifice, qui
                                  maintenant est une fois le représentant de
                                  notre science de l'esprit anthroposophique. On
                                  peut avoir des sentiments pour l'un ou l'autre
                                  aspect de cette construction, on aura raison.
                                  Mais seul celui qui voit dans chacune des
                                  lignes quelque chose qui est exigé par les
                                  nécessités les plus urgentes de notre époque,
                                  qui voit que l'édifice doit être là parce que
                                  notre époque exige telle ou telle chose, parce
                                  que telle ou telle chose doit être ressentie
                                  dans telles ou telles colonnes, dans telles ou
                                  telles rangées de fenêtres ; parce qu'il est
                                  aujourd'hui nécessaire à l'humanité de prendre
                                  cet édifice, ce qu'il veut être, dans toute la
                                  configuration de l'époque. Et celui qui, en
                                  même temps, ressent, ressent une fois tout ce
                                  nouveau style, reconnaîtra que ce style n'a
                                  rien à voir avec quelque chose de spécialisé
                                  pour ceci ou cela, mais qu'il n'a à voir
                                  qu'avec ce qu'il y a de plus
                                  généralement/universellement humain. Il n'y a
                                  rien dans toute cette construction à laquelle
                                  l'Américain comme l'Anglais comme l'Allemand
                                  comme le Russe comme le Japonais comme le
                                  Chinois ne puissent dire oui, car elle n'est
                                  pas conçue à partir de la sensibilité d'un
                                  individu. Je ne pourrai pas être placé comme
                                  un humain immodeste, du moins par ceux qui me
                                  connaissent, si je dis : je ne connais rien
                                  moi-même qui soit actuellement fait de cette
                                  manière et qui soit aussi indépendant de la
                                  volonté différenciée des humains et qui se
                                  fonde dans la connaissance et la compréhension
                                  la plus universelle de l'humain que cet
                                  édifice.
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 Mais cela doit être pris en compte si les
                                  choses qui veulent provenir de nos motifs en
                                  rapport à l'avenir de l'humain doivent servir
                                  au salut et non au malheur de cet avenir de
                                  l'humain.
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