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Institut pour une triarticulation sociale
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GA196 - Œuvres complètes de Rudolf Steiner - CHANGEMENTS SPIRITUELS ET SOCIAUX DANS L'ÉVOLUTION HUMAINE




HUITIÈME CONFÉRENCE ,
31 janvier 1920
La « tri-articulation de l'organisme social » est elle de la politique ? - réponses selon la science de l’esprit
ACHTER VORTRAG,
31. Januar 1920
Ist die «Dreigliederung des sozialen Organismus» Politik? — geisteswissenschaftlich beantwortet

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 196 120-134  1992  31/01/1920



Original





Traducteur: FG v.01 - 07/04/2022 Editeur: SITE

J'aimerais partir aujourd'hui d'attirer votre attention sur un point qui peut se tenir en pendant avec l'évaluation de ce qui est maintenant socialement mis en rapport avec notre mouvement spirituel d'orientation anthroposophique. Vous connaissez le contexte interne, j'en ai parlé à plusieurs reprises. Je vous ai aussi rendus attentifs sur le fait qu'un mouvement spirituel qui se retirerait maintenant des grandes questions qui doivent préoccuper l'humanité et qui n'aurait rien à dire sur les exigences les plus importantes du présent et du futur proche ne serait pas vraiment à la hauteur des défis de notre temps.

01

Ich möchte heute davon ausgehen, Sie auf etwas aufmerksam zu machen, das im Zusammenhange stehen kann mit der Beurteilung dessen, was jetzt sozial in Zusammenhang gebracht wird mit unserer anthropo­sophisch orientierten Geistesbewegung. Den inneren Zusammenhang kennen Sie, ich habe öfters davon gesprochen. Ich habe Sie auch darauf aufmerksam gemacht, wie wenig den Zeitaufgaben eine geistige Bewe­gung wirklich gewachsen wäre, die jetzt sich zurückziehen wollte von den großen Fragen, die die Menschheit beschäftigen müssen, die nichts zu sagen hätte über dasjenige, was als die bedeutsamsten Forderungen in der Gegenwart und der nächsten Zukunft auftritt.

Hier, j'ai donc rendu attentif sur comment des éléments oniriques se glissent dans la pensée humaine, et j'ai souligné les différentes voies, ou du moins certaines des différentes voies, par lesquelles des éléments oniriques se glissent dans la pensée humaine. Nous devons être particulièrement attentifs à ces infiltrations dans tout ce qui se présente à nous sous la forme de jugements tout faits issus du monde extérieur. Une grande partie de ce que nous pensons est en fait pensée par nous de telle sorte que ce n'est pas d'abord examiné, que ce n'est pas d'abord vivifié en nous, mais que c'est répété, jugé, réfléchi. Vous avez donc purement besoin de prendre en considération les nombreux jugements que les humains des nations les plus diverses ont portés ces quatre ou cinq dernières années sur le destin du monde, sur la valeur des différentes nations, sur les causes de la guerre et ainsi de suite, vous ne pourrez pas vous empêcher de vous dire que de tout ce qui a été jugé, même par des humais dont on aurait volontiers aimé supposer qu'ils étaient tout à fait différents, de tout cela le moins a été réellement examiné ; cela a été répété, jugé, réfléchi.

02

Nun habe ich ja gestern darauf aufmerksam gemacht, wie sich in das menschliche Denken hereinschleichen traumhafte Elemente, und ich habe auf die verschiedenen Wege oder wenigstens auf einzelne der verschiedenen Wege hingewiesen, wie sich traumhafte Elemente in das menschliche Denken hineinschleichen. Wir müssen auf solches Hereinschleichen besonders aufmerksam sein bei allem, was uns als fer­tige Urteile aus der Außenwelt gegenübertritt. Es ist doch eigentlich ein großer Teil dessen, was wir denken, von uns so gedacht, daß es nicht erst geprüft wird, daß es nicht erst selbst in uns belebt wird, sondern daß es nachgesprochen, nachbeurteilt, nachgedacht wird. Sie brauchen ja bloß auf die zahlreichen Urteile Rücksicht zu nehmen, welche die Men­schen der verschiedensten Nationen sich in den letzten vier bis fünf Jahren über die Schicksale der Welt gemacht haben, über den Wert der einzelnen Nationen, über die Ursachen des Krieges und so weiter, Sie werden nicht umhin können, sich zu sagen: Von all dem, was da geurteilt worden ist, selbst von Menschen, von denen man ein ganz anderes gerne hätte voraussetzen mögen, von alledem ist das wenigste wirklich geprüft worden; es ist nachgesprochen, nachgeurteilt, nachgedacht worden.

J'ai peut être la permission de tout de suite rappeler aussi à cette occasion que lorsque j'ai parlé ici des phénomènes du temps, je n'ai jamais donné de jugements tout faits, mais j'ai toujours caractérisé des choses qui pouvaient servir à se former soi-même un jugement. Cela devrait prendre de plus en plus de place, donner au monde les bases pour la formation d'un jugement, et non des jugements tout faits. Mais l'humain, tout de suite à notre époque, est très enclin, lorsqu'il entend quelque chose ici ou là, en particulier lorsque cela se présente avec une forte conscience de soi, lorsque c'est traversé par un fanatisme qui n'est peut-être pas tout à fait perceptible, à juger, à réfléchir, à répéter de tels jugements. Et en particulier, compte tenu du fait que certains de nos amis anglais sont encore là, je dois évoquer ce qui suit, mais qui peut aussi paraître important pour les autres amis assis ici, d'ici ou de là-bas.

03

Ich darf vielleicht gerade bei dieser Gelegenheit auch daran erinnern, daß ich, wenn ich hier über Zeiterscheinungen gesprochen habe, niemals fertige Urteile gegeben habe, sondern immer Dinge charakterisiert habe,welche dazu haben dienen können, sich selber ein Urteil zu bilden. Das sollte überhaupt immer mehr und mehr Platz greifen, der Welt die Grundlagen für Urteilsbildung zu geben, nicht fertige Urteile. Aber der Mensch ist gerade in der gegenwärtigen Zeit gar sehr geneigt, wenn er da oder dort etwas hört, insbesondere wenn es mit starkem Selbst­bewußtsein auftritt, wenn es durchzittert ist von einem vielleicht nicht ganz wahrnehmbaren Fanatismus, gerade dann solche Urteile nach­zuurteilen, nachzudenken, nachzusprechen. Und insbesondere mit Rück­sicht darauf, daß ja noch einige unserer englischen Freunde da sind, muß ich das Folgende berühren, das aber auch für die anderen hier sitzenden Freunde von da oder dorther von Wichtigkeit erscheinen kann.

Par exemple, certains ont jugé que cette science de l'esprit d'orientation anthroposophique, qui a son siège représentatif à Dornach, s'occupe maintenant avec de la politique, et qu'un tel mouvement ne devrait pas s'occuper de politique. On aurait entre autres fait remarquer que l'Église catholique était entrée dans sa période de malheur en s'occupant de choses que l'on compte habituellement à la politique.

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So wurde zum Beispiel von einer gewissen Seite jetzt geurteilt, diese anthroposophisch orientierte Geisteswissenschaft, die ihren repräsen­tativen Sitz in Dornach hat, beschäftige sich jetzt mit Politik, und mit Politik solle sich eine solche Bewegung ja nicht beschäftigen. Unter anderem soll auch darauf hingewiesen worden sein, daß ja die Katho­lische Kirche in ihre Unheilszeiten dadurch hineingekommen sei, daß sie sich mit Dingen beschäftigt habe, die man gewöhnlich zur Politik rechnet.

Lorsqu'un tel jugement survient, il fait écho à de nombreuses choses que l'on a l'habitude de penser. Et lorsque quelqu'un entend un tel jugement, cela lui semble un peu plausible. Il se dit alors : oui, il y a quelque chose à ce sujet, c'est peut-être tout de même un non-sens si un mouvement spirituel scientifique s'occupe de questions telles que la triarticulation de l'organisme social en est une.

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Wenn ein solches Urteil auftritt, so klingt es an an vielerlei, was man gewohnt ist zu meinen. Und wenn dann jemand ein solches Urteil hört, kommt ihm das doch etwas plausibel vor. Er sagt sich dann: Ja, da ist etwas daran, es ist vielleicht doch ein Unfug, wenn von einer geistes­wissenschaftlichen Bewegung ausgeht eine Beschäftigung mit solchen Fragen, wie jetzt die Dreigliederung des sozialen Organismus eine ist.

Or, aussi bien le jugement initial sur cette question dans le sens que je viens de caractériser que d'en parler appartiennent à la classe des méthodes de pensée superficielles qui apparaissent aujourd'hui en grand nombre. Notre époque croit donc très fort qu'on aurait amené les choses notamment extraordinairement loin dans la pensée. Oui, nous avons la tâche tout de suite d'amener la pensée à une certaine hauteur, si l'humanité ne devait pas sombrer dans le malheur. Mais ce qui s'impose à l'humanité comme exigence en rapport à une pensée claire et nette, avant toute chose en rapport avec une pensée intérieurement vraie - car la pensée qui n'est pas claire est toujours en même temps quelque peu mensongère -, ce qui s'impose à l'humanité comme tâche d'une pensée claire, nette et intérieurement vraie, se heurte aujourd'hui à l'instinct de penser de manière peu claire, de penser de manière inachevée, de penser à moitié, de juger, de répéter ce que l'on entend ici ou là, ou de le penser à nouveau. Mais je dis aussi qu'à l'origine, repose une extraordinaire superficialité à la base de l'affirmation selon laquelle la science de l'esprit d'orientation anthroposophique se serait égarée, dans la question de la triarticulation, dans le domaine de la politique, qui ne lui appartient pas. Car celui qui juge ainsi juge de manière tout à fait abstraite. Il transpose simplement quelque chose qui aimerait être juste pour l'Église catholique à quelque chose qui est de sorte entièrement autre. C'est tout de suite ainsi que quand quelqu'un a appris que quelque chose est bon pour une chaussure que l'on met au pied, et qu'il transférait ensuite le jugement qu'il s'était fait de la chaussure sur le gant ; un tel jugement est aussi intelligent. Pourquoi ? À quoi sert la triarticulation à l'origine ? Il s'agit de créer dans l'ordre social un membrement net entre la vie de l'esprit, qui devrait avoir sa propre administration, la vie de droit ou d'état, qui doit se trouver au milieu des deux autres avec sa pleine indépendance, et la vie économique, qui devrait être le troisième élément purement séparé des deux autres.

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Nun gehört sowohl das ursprüngliche Urteilen über diese Sache in der Richtung, wie ich es eben charakterisiert habe, wie auch das Nach­sprechen in die Klasse der heute zahlreich auftretenden oberflächlichen Denkmethoden. Unsere Zeit glaubt ja sehr stark, daß man es im Denken namentlich außerordentlich weit gebracht habe. Ja, wir haben die Auf­gabe, gerade das Denken bis zu einer gewissen Höhe zu bringen, wenn die Menschheit nicht in Unheil untergehen soll. Aber dem, was da als Forderung an die Menschheit herantritt mit Bezug auf ein klares, schar­fes Denken, vor allen Dingen mit Bezug auf ein innerlich wahrhaftiges Denken -- denn das Denken, das unklar ist, ist immer zugleich etwasverlogen —, dem, was da als Aufgabe der Menschheit vorgesetzt ist in bezug auf ein klares, scharfes, innerlich wahrhaftiges Denken, dem steht heute gegenüber der Trieb, unklar zu denken, unfertig zu denken, halb zu denken, nachzuurteilen, das wieder zu sagen, was man da oder dort hört, oder das wieder zu denken. Ich sage aber auch: Ursprünglich liegt eine außerordentliche Oberflächlichkeit dem Ausspruche zugrunde, daß die anthroposophisch orientierte Geisteswissenschaft in der Dreigliede­rungsfrage abgeirrt sei auf das Gebiet des Politischen, das ihr nicht zu­gehöre. Denn wer so urteilt, urteilt ganz abstrakt. Er nimmt einfach irgend etwas, was für die Katholische Kirche richtig sein mag, herüber auf etwas, was ganz andersartig ist. Das ist gerade so, als wenn jemand gelernt hat, irgend etwas ist gut für einen Schuh, den man anzieht an den Fuß, und dann das Urteil, das er sich von dem Schuh gebildet hat, auf den Handschuh überträgt; so gescheit ist solch ein Urteil. Warum ? Worauf geht denn die Dreigliederung ursprünglich hinaus ? Sie geht darauf hinaus, in der sozialen Ordnung eine reinliche Gliederung zu schaffen zwischen dem Geistesleben, das seine eigene Verwaltung haben soll, dem Rechts- oder Staatsleben, das in der Mitte stehen soll zwischen den beiden anderen mit seiner vollen Selbständigkeit, und dem wirtschaft­lichen Leben, das als drittes Glied reinlich von den beiden andern abge­schieden sein soll.

Ne pensons pas une fois superficiellement, comme le fait celui qui dit que l'anthroposophie n'a pas à s'occuper de politique, mais réfléchissons objectivement et clairement à la question : Quel est donc le but d'une telle séparation pure ? - Eh bien, la vie de l'esprit devrait se tenir là indépendante, la vie de l'esprit devrait se développer sur son propre terrain, la vie de l'esprit devrait seulement amener à validité ce qui vient de ses propres impulsions. Il est donc ambitionné que la vie de l'esprit ne dépende plus de la vie de l'État et ne dépende plus de la vie de l'économie, mais qu'elle puisse tout de suite être libre et indépendante, comme l'Église catholique ne l'a jamais été, qui s'est toujours confondue avec l'État et la vie de l'économie. Il s'agit donc de créer tout de suite ce par quoi la vie de l'esprit est pour premier en situation de faire valoir toutes les impulsions de cette vie de l'esprit. Pensez donc à quel point il est frivole, superficiel, de dire que l'anthroposophie ne doit pas s'aventurer dans le domaine de la politique, alors qu'elle exige précisément la création d'un ordre social qui rende cela possible, que la vie spirituelle ne s'occupe plus de politique. Il devrait donc tout de suite être créé une politique par laquelle la vie de l'esprit a sa propre administration, sa propre organisation interne. Et il ne doit plus être nécessaire, si l'on veut fonder une école ou élaborer un programme d'enseignement, de se tourner à l'autorité politique ou au programme d'enseignement de l'État, car c'est ainsi que l'on devient donc tout de suite dépendant de la politique. Vous voyez par cet exemple ce que signifie une pensée claire et nette et comment pensent ceux qui, aujourd'hui, portent un jugement sur ce qui a été puisé dans les impulsions de la vie spirituelle à partir de n'importe quelles choses qui leur sont arrivées volant. Car la pensée de la triarticulation est créée de la science de l'initiation. Et celui qui dit là que la science de l'esprit d'orientation anthroposophique ne devrait pas s'occuper de la pensée de triarticulation, celui-là ne comprend premièrement pas penser clairement, il pense confus ; mais deuxièmement, il ne comprend rien du tout à la véritable impulsion de la science de l'esprit, car il ne sait pas que cette chose, en rapport avec les grandes exigences de notre temps, est tout de suite sorti de l'impulsion de science de l'esprit.

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Nun denken wir einmal nicht oberflächlich, wie jener denkt, der da sagt, Anthroposophie habe sich nicht mit Politik zu beschäftigen, son­dern denken wir einmal die Sache wirklich objektiv klar durch: Was wird denn durch eine solche reinliche Scheidung angestrebt ? — Nun, das Geistesleben soll ja selbständig dastehen, das Geistesleben soll sich auf seinem eigenen Grund und Boden entwickeln, das Geistesleben soll nur dasjenige zur Geltung bringen, was aus seinen eigenen Impulsen kommt. Es wird also angestrebt, daß das Geistesleben nicht mehr abhängt vom Staatsleben und nicht mehr abhängt vom Wirtschaftsleben, sondern gerade frei und unabhängig sein kann, gerade so sein kann, wie es die Katholische Kirche niemals war, die sich immer mit dem Staat und Wirt­schaftsleben zusammen konfundiert hat. Also es handelt sich darum, gerade das zu schaffen, wodurch man im Geistesleben erst in der Lage ist, alle Impulse dieses Geisteslebens geltend zu machen. Denken Sie sichdaher, wie frivol, wie oberflächlich es ist, wenn jemand sagt, Anthro­posophie solle sich nicht auf das Gebiet der Politik versteigen, während sie gerade fordert, daß eine solche soziale Ordnung geschaffen werden soll, durch die das möglich ist, daß das Geistesleben sich nicht mehr mit Politik befasse. Es soll ja gerade eine Politik geschaffen werden, durch die das Geistesleben seine eigene Verwaltung, seine eigene innere Orga­nisation hat. Und nicht mehr soll es nötig sein, daß man, wenn man eine Schule gründen will oder einen Lehrplan ausarbeiten will, sich an die politische Behörde oder an den staatlichen Lehrplan zu wenden hat; denn dadurch wird man ja gerade abhängig von der Politik. Sie sehen an diesem Beispiel, was klares, scharfes Denken bedeutet und wie die­jenigen denken, die heute eben aus irgendwelchen Dingen, die ihnen an­geflogen sind, ein Urteil fällen über das, was aus den Impulsen des geistigen Lebens heraus geschöpft ist. Denn der Dreigliederungsgedanke ist aus der Initiationswissenschaft heraus geschöpft. Und derjenige, der da sagt, es soll sich anthroposophisch orientierte Geisteswissenschaft nicht mit dem Dreigliederungsgedanken befassen, der versteht erstens nicht, klar zu denken, er denkt konfus; zweitens aber versteht er gar nichts von dem wirklichen Impuls der Geisteswissenschaft, denn er weiß nicht, daß diese Sache im Zusammenhange mit den großen Forderungen unserer Zeit gerade aus dem Impulse der Geisteswissenschaft heraus­geholt ist.

C'est dans de telles autocontradictions que se meuvent aujourd'hui de nombreux jugements qui sont délivrés publiquement et qui sont simplement répétés, jugés et réfléchis par un grand nombre d'humains. La tâche que nous avons avant tout, c'est d'essayer de parvenir à une pensée pure, droite, intérieurement vraie, indépendamment aussi de tout chauvinisme national. On n'y parviendra pas si l'on ne s'avoue pas d'abord que le présent en est loin. Car si l'on n'a pas le sentiment de la distance qui sépare les jugements qui circulent aujourd'hui de l'objectivité, on n'éprouvera même pas l'envie de parvenir à une clarté, à une véracité intérieure de la pensée.

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In solchen Selbstwidersprüchen bewegen sich heute aber zahlreiche Urteile, die öffentlich abgegeben werden und die von einer großen An­zahl von Menschen einfach nachgesprochen, nachgeurteilt, nachgedacht werden. Welche Aufgabe wir vor allen Dingen haben, das ist, daß wir versuchen, wirklich unabhängig auch von allen nationalen Chauvinis­men zu einem reinlichen, geraden, innerlich wahrhaftigen Denken zu kommen. Man wird dazu nicht kommen, wenn man sich nicht erst ge­steht, daß die Gegenwart weit davon entfernt ist. Denn wenn man kein Gefühl davon hat, wie weit die Urteile, die heute herumschwirren und herumsausen, von Objektivität entfernt sind, dann wird man nicht einmal den Antrieb in sich erleben, zu einer Klarheit, zu einer inner­lichen Wahrhaftigkeit des Denkens zu kommen.

Je voulais vous faire comprendre, à l'aide d'un exemple proche de la méconnaissance de la position de la triarticulation par rapport au problème proprement dit de la science de l'esprit, quels jugements confus circulent aujourd'hui dans le monde, et je sais très bien que de tels jugements ont un effet aveuglant sur certaines personnes, parce qu'ils n'y réfléchissent pas, parce qu'ils croient que si la personne concernée dit que l'anthroposophie ne devrait pas s'occuper de la trimembrement, c'est qu'il y a quelque chose en soi, parce que cela dépend du fait qu'un mouvement spirituel ne peut prospérer que s'il est placé sur lui-même. Mais c'est tout de suite ce que l'on cherche à faire. Celui qui donc juge ainsi, comme je l'ai caractérisé, reste à mi-chemin.

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Ich wollte Ihnen an einem naheliegenden Beispiel von der Verkennung der Stellung der Dreigliederung zu dem eigentlichen geistes­wissenschaftlichen Problem klarmachen, welche konfusen Urteile heute durch die Welt schwirren, und ich weiß sehr gut, daß solche Urteile blen­dend auf manche Menschen wirken, weil sie nicht nachdenken darüber, weil sie glauben, wenn der Betreffende sagt, die Anthroposophie solle sich nicht mit der Dreigliederung befassen, so habe das etwas für sich, denn es unterliege dem, daß eine geistige Bewegung nur dann gedeihen kann, wenn sie auf sich selbst gestellt ist. Aber das wird ja gerade an­gestrebt. Wer also so urteilt, wie ich es charakterisiert habe, der bleibt auf halbem Wege stehen.

C'est à partir de ces prémisses que j'aimerais inciter à l'autoexamen de la question de savoir où se trouvent partout dans l'âme tranquille des jugements inachevés, des jugements pour lesquels les éléments font absolument défaut. Il est notamment si facile - on peut déjà le dire en général - de critiquer ce qui est donné par la science de l'esprit d'orientation anthroposophique à partir de prémisses superficielles. Si l'on ne ressent pas les profondeurs dans lesquelles les choses sont puisées, alors on peut juger l'anthroposophie à partir des humeurs quotidiennes les plus superficielles. C'est pourquoi on voit si souvent des gens qui ont à peine touché du doigt le domaine de l'anthroposophie dire immédiatement, du haut de leur "intelligence" : je peux être d'accord avec cela, je ne peux pas être d'accord avec cela - et ainsi de suite. En fait, la tâche de celui qui peut sentir correctement est toujours d'essayer de pénétrer de plus en plus profondément dans la chose, d'obtenir un sentiment de la manière dont les vérités initiatiques sont en fait puisées dans les profondeurs de l'être. En effet, si nous nous penchons un peu plus profondément sur ce que j'ai évoqué dans son aspect extérieur, voici ce qui en ressort.

10

Aus solchen Voraussetzungen heraus möchte ich zur Selbstprüfung darüber anregen, wo überall im Gemüte unfertige Urteile sitzen, Ur­teile, zu denen die Unterlagen durchaus fehlen. Es ist nämlich — man kann das schon im allgemeinen sagen — so leicht, aus oberflächlichen Vor­aussetzungen heraus das oder jenes, was von anthroposophisch orien­tierter Geisteswissenschaft gegeben wird, zu kritisieren. Wenn man die Tiefen nicht fühlt, aus denen heraus die Dinge geschöpft sind, dann kann man aus den alleroberflächlichsten Tagesstimmungen heraus über Anthroposophie urteilen. Daher erlebt man es ja auch so vielfach, daß Leute, die eigentlich kaum hereingerochen haben in das Gebiet der An­throposophie, aus ihrer «Gescheitheit» heraus sogleich sagen: Damit kann ich übereinstimmen, damit kann ich nicht übereinstimmen — und so weiter. Die Aufgabe ist eigentlich für den, der richtig fühlen kann, immer diese, den Versuch zu machen, tiefer und tiefer erst in die Sache einzudringen, ein Gefühl dafür zu erhalten, wie Initiationswahrheiten eigentlich aus den Tiefen des Seins geschöpft sind. Denn wenn wir nun etwas tiefer das anfassen, was ich nun seiner Äußerlichkeit nach berührt habe, so kommt folgendes heraus.

Au cours de l'histoire récente, nous avons vu la vie de l'esprit, la vie de droit et la vie de l'économie confluer de plus en plus dans l'organisme social public. Les parlements modernes s'efforcent de prendre des décisions de leur propre chef, par le biais de décisions prises à la majorité par des personnes qui ne comprennent peut-être rien aux choses sur lesquelles on ne peut décider que si l'on y comprend quelque chose. Sur toutes sortes de sujets, sur la vie de l'esprit, sur la vie de droit, la vie de l'économie, les décisions doivent être prises par les parlements unitaires. Mais dès l'instant où la vie de l'esprit - prenons celle-ci en premier lieu - est séparée des deux autres membres, du domaine juridique-étatique et du domaine économique, la vie de l'esprit se rapproche entièrement de l'humain lui-même. La vie de l'esprit devient un organisme à part entière. La vie spirituelle doit s'administrer à partir des mêmes principes que de ceux dont elle est continuellement créée. Ces humains qui ont à enseigner ceci ou cela ont aussi à gérer la façon et la manière dont les enseignants sont engagés, dont les écoles sont gérées. La vie de l'esprit devrait être totalement libre et placée sur soi-même. Par cela les capacités humaines individuelles sont continuellement sollicitées, tout de suite sur le domaine de la vie de l'esprit. Ainsi, ce qui doit être décidé dans le domaine de la vie de l'esprit est continuellement rendu dépendant des capacités des humains, des capacités des humains qui sont justement là à une époque quelconque. Mais c'est ainsi que cela doit être. Ceux qui sont individuellement capables de ceci ou de cela à une époque quelconque ne devraient pas être empêchés par un quelconque instrument étatique ou parlementaire de mettre en valeur leurs facultés. La vie spirituelle est ainsi rendue entièrement dépendante de l'humain. Mais du fait que rien d'autre n'agit dans l'évolution de la vie de l'esprit que les humains eux-mêmes, agit ce que j'ai caractérisé hier, cet élément de la vie de l'esprit qui se développe. J'ai cité Raphaël comme un exemple remarquable, mais aussi de façon caractéristique : lorsque ses œuvres seront perdues depuis longtemps, il y aura dans le monde le fait qu'il s'est développé à partir de ses œuvres. Ce principe de développement intérieur est transformé en ce qui œuvre dans la vie de l'esprit, c'est-à-dire que tout ce qui est luciférien est débranché de la vie de l'esprit tout de suite par la séparation de l'État. Et ce n'est que par cette séparation que le luciférien peut être déconnecté. Toute vie de l'esprit dépendante de l'État est imprégnée/occupée d'impulsions lucifériennes. Des décisions majoritaires ou autres interviennent alors dans la vie de l'esprit, qui dissimulent/retouchent toujours ce qui vient des individualités humaines, mais qui balayent ainsi la pensée aiguë, le vouloir aigu qui vient de l'individualité humaine. Mais c'est précisément par le balayage de cette acuité que naît justement l'élément luciférien dans la pensée et la volonté humaines. De sorte que nous pouvons dire : toute vie de l'esprit qui est rattaché/boutonnée à la vie juridique porte le caractère luciférien. Et c'est tout de suite pour surmonter le caractère luciférien, qui doit être surmonté dans la vie de l'esprit publique, qu'il est besoin de séparation détachante de la vie de droit. L'humain individuel ne peut pas le surmonter, car des éléments oniriques/à puissance de rêve - j'ai attiré l'attention sur ce point hier - doivent toujours jouer dans sa vie de l'esprit. Mais ils sont repoussés par le fait que l'humain se trouve dans la vie de l'esprit sociale, mais que cette vie de l'esprit est séparée de l'État.

11

Wir haben es in der neueren Geschichte erlebt, daß immer mehr und mehr im öffentlichen sozialen Organismus zusammengeflossen sind das Geistesleben, das Rechtsleben, das Wirtschaftsleben. Die modernen Par­lamente streben danach, von sich aus die Entscheidungen zu treffen durch die Majoritätsbeschlüsse von Personen, die vielleicht gar nichts von den Sachen verstehen, über die man nur entscheiden kann, wenn man davon etwas versteht. Über alles mögliche, über Geistesleben, über Rechtsleben, über Wirtschaftsleben soll von den Einheitsparlamenten aus entschieden werden. In dem Augenblicke aber, wo das Geistesleben — nehmen wir dieses zuerst — abgetrennt wird von den beiden andern Gliedern, von dem rechtlich-staatlichen und von dem wirtschaftlichen Gebiete, wird das Geistesleben ganz an den Menschen selbst heran­gebracht. Das Geistesleben wird ein eigener Organismus. Das Geistes­leben hat aus denselben Prinzipien heraus sich zu verwalten, aus denen es fortwährend geschöpft wird. Diejenigen Menschen, die dies oder je­nes zu lehren haben, haben auch zu verwalten die Art und Weise, wie Lehrer angestellt, wie Schulen verwaltet werden. Das Geistesleben soll völlig frei auf sich selbst gestellt werden. Dadurch werden die indi­viduellen menschlichen Fähigkeiten gerade auf dem Gebiet des Geistes­lebens fortwährend aufgerufen. Dadurch wird fortwährend dasjenige, was auf dem Gebiet des Geisteslebens entschieden werden soll, abhängig gemacht von den Fähigkeiten der Menschen, von den Fähigkeiten der­jenigen Menschen, die gerade in irgendeinem Zeitalter da sind. So soll es aber sein. Es sollen nicht diejenigen, die individuell zu diesem oder jenem fähig sind in irgendeinem Zeitalter, durch irgendwelche Staats­oder Parlamentsinstrumente verhindert werden können, ihre Fähig­keiten zur Geltung zu bringen. Dadurch wird das Geistesleben ganz und gar abhängig gemacht von dem Menschen. Dadurch aber, daß nichts anderes wirkt in der Entwickelung des Geisteslebens als die Menschen selber, wirkt das, was ich gestern charakterisiert habe, jenes Element des Geisteslebens, das sich fortentwickelt. Ich habe Raffael als ein Beispiel hervorragender, aber auch charakteristischer Art angeführt: Wenn seine Werke längst verlorengegangen sein werden, so wird das da sein in der Welt, daß er sich an den Werken entwickelt hat. Dieses innerliche Ent­wickelungsprinzip, das wird gemacht zu dem, was im Geistesleben wirkt, das heißt, es wird aus dem Geistesleben gerade durch die Abtren­nung vom Staate alles Luziferische ausgeschaltet. Und nur durch diese Abtrennung kann das Luziferische ausgeschaltet werden. Jedes von dem Staate abhängige Geistesleben ist mit luziferischen Impulsen durchsetzt. Es spielen in das Geistesleben dann Majoritätsbeschlüsse oder derglei­chen hinein, die immer das verretuschieren, was von den menschlichen Individualitäten kommt, dadurch aber das scharfe Denken, das scharfeWollen, das aus der menschlichen Individualität kommt, dann ver­wischen. Aber durch alles Verwischen dieser Schärfe entsteht eben ge­rade das luziferische Element im menschlichen Denken, im menschlichen Wollen. So daß wir sagen können: Alles Geistesleben, das mit dem Rechtsleben verknüpft ist, trägt den luziferischen Charakter. Und ge­rade um den luziferischen Charakter zu überwinden, der überwunden werden muß im öffentlichen Geistesleben, bedarf es der Lostrennung vom Rechtsleben. Der einzelne Mensch kann ihn nicht überwinden, denn traumhafte Elemente — ich habe gestern darauf aufmerksam ge­macht — müssen immer in sein Geistesleben hineinspielen. Aber die werden abgestoßen dadurch, daß der Mensch im sozialen Geistesleben drinnen ist, aber dieses Geistesleben abgetrennt ist vom Staate.

De même, des éléments ahrimaniens jouent dans la vie de l'économie lorsqu'elle est gérée par l'État. Ces éléments ahrimaniens qui interviennent dans la vie de l'économie, dans la gestion de la vie de l'économie, lorsque l'État est impliqué dans cette vie de l'économie, seront uniquement et seulement mis de côté que la vie de l'économie économique, comme je l'ai souvent accentué ici, serait construite sur la vie de la fraternité en corporations, associations, et ainsi de suite.

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Ebenso spielen in das Wirtschaftsleben, wenn es vom Staate verwaltet wird, ahrimanische Elemente hinein. Diese ahrimanischen Elemente, die in das Wirtschaftsleben, in die Verwaltung des Wirtschaftslebens, wenn der Staat beteiligt ist an diesem Wirtschaftsleben, hineinspielen, die wer­den einzig und allein dadurch beseitigt, daß das Wirtschaftsleben, wie ich hier oft betont habe, auf das Leben der Brüderlichkeit aufgebaut werde in Korporationen, Assoziationen und so weiter.

Vous voyez qu'il s'agit vraiment de faire valoir de grands principes dans ce trimembrement. Au milieu, reste alors la structure de l'État proprement dite, tout ce qui seulement se rapporte au droit public.

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Sie sehen, es handelt sich darum, wirklich große Prinzipien geltend zu machen bei dieser Dreigliederung. In der Mitte bleibt dann das eigentliche Staatsgebilde, alles dasjenige nur, was sich auf das öffent­liche Recht bezieht.

Vous vous souvenez maintenant d'une chose que je vous ai déjà expliquée ici, mais que je veux répéter pour ceux qui ne l'ont pas entendue. L'humain, en vivant ici sur terre entre la naissance et la mort, n'est pas seulement cet être qui vit ici entre la naissance et la mort, mais il porte en lui les échos de ce qu'il a vécu, d'abord dans des incarnations précédentes, mais surtout de ce qu'il a vécu entre sa dernière mort et la naissance qui a précédé sa vie actuelle. Pendant cette période entre la mort et une nouvelle naissance, nous avons vécu des expériences dans le monde spirituel, et ces expériences résonnent dans la vie actuelle. Et comment résonnent-elles dans la vie sociale publique ? - C'est que tout ce que les humais apportent à la vie publique par leurs talents, par leurs dons particuliers, tout ce qui constitue la vie spirituelle publique absolument, n'est vient pas du tout de la terre, mais tout est une résonance de la vie préterrestre. Ce que Goethe a accompli en tant que Goethe entre 1749 et 1832 est influencé par ce qu'il a vécu dans le monde spirituel avant 1749 ; il l'a porté vers le bas. Et ce qui se développe ici sur terre en matière d'art, de science, d'impulsions religieuses chez les humains, c'est-à-dire ce qui se développe en tant que vie de l'esprit terrestre, tout cela est un écho de la vie de l'esprit supraterrestre, tel que les humains l'apportent ici par la porte de la naissance. Si vous prenez la littérature, si vous prenez l'art, tout ce qui s'y trouve est descendu des mondes spirituels. Nous avons donc dans cette vie sociale, en ce qui concerne les forces, un élément qui nous est simplement envoyé en bas des mondes spirituels. Les humains l'apportent en bas en ce qu'ils entrent par la porte de la naissance dans ce monde entre la naissance et la mort. Mais ce qui est effectué dans la vie de l'économie par la fraternité ou l'absence de fraternité, ce que les humais font les uns pour les autres, ce qu'ils gèrent, aussi étrange que cela puisse paraître, n'a pas seulement une signification pour cette vie entre la naissance et la mort, mais aussi une grande signification pour la vie après la mort. Par exemple, il est déjà important de savoir si j'agis toute ma vie comme un envieux et si je me comporte de telle sorte que l'envie soit mon principe, ou si j'agis par amour pour les humains. L'action, dans la mesure où elle s'insère dans la vie publique, dans la mesure où elle met les humains en contact les uns avec les autres, cette action n'a pas seulement une signification ici sur terre, mais cette action est portée dans son effet à travers la porte de la mort et a une signification à travers toute la vie entre la mort qui nous atteint après cette vie terrestre et la prochaine vie terrestre. De sorte que nous pouvons dire : Ce qui se déroule ici en tant que vie économique est la cause de la manière dont les humains vivront entre la mort et une nouvelle naissance.

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Nun erinnern Sie sich an etwas, was ich Ihnen hier schon auseinander­gesetzt habe, was ich aber noch einmal für diejenigen, die das nicht ge­hört haben, wiederholen will. Der Mensch, indem er hier auf der Erde lebt zwischen Geburt und Tod, ist ja nicht bloß dieses Wesen, das hier zwischen Geburt .und Tod lebt, sondern er trägt in sich die Nachklänge desjenigen, was er durchlebt hat erstens in früheren Inkarnationen, aber namentlich desjenigen, was er durchlebt hat zwischen dem letzten Tode und der Geburt, die seinem jetzigen Leben vorangegangen ist. In dieser Zeit zwischen dem Tode und einer neuen Geburt haben wir in der geistigen Welt Erlebnisse durchgemacht, und diese Erlebnisse klingen nach in dem gegenwärtigen Leben. Und wie klingen sie nach im öffent­lichen sozialen Leben ? — So, daß alles, was die Menschen hineinbringenin das öffentliche Leben durch ihre Talente, durch ihre besonderen Begabungen, was also überhaupt das öffentliche Geistesleben ist, ja garnicht von der Erde ist, sondern alles Nachklang ist aus dem vorirdischen Leben. Was Goethe als Goethe zwischen 1749 und 1832 geleistet hat,das ist alles influenziert von demjenigen, was er vor 1749 in der geistigen Welt erlebt hat; das hat er heruntergetragen. Und was hier auf der Erde an Kunst, Wissenschaft, an religiösen Impulsen bei den Menschen entwickelt wird, das heißt, was entwickelt wird als irdisches Geistesleben, das ist alles Nachklang des überirdischen Geisteslebens, wie es die Menschen durch die Pforte der Geburt hier hereinbringen. Wenn Sie die Literatur nehmen, wenn Sie die Kunst nehmen, all das, was da drinnen ist, ist heruntergeschickt aus den geistigen Welten. Wir haben also in diesem sozialen Leben hinsichtlich der Kräfte ein Element drinnen‑ stecken, das uns einfach heruntergeschickt wird aus den geistigen Welten. Die Menschen bringen es herunter, indem sie durch die Pforte der Geburt hier eintreten in diese Welt zwischen der Geburt und dem Tode. Dasjenige aber, was im Wirtschaftsleben gewirkt wird durch Brüderlichkeit oder Unbrüderlichkeit, was die Menschen füreinander tun, wirtschaften, das hat, so sonderbar es klingt, nicht nur eine Bedeutung für dieses Leben zwischen Geburt und Tod, sondern gerade eine große Bedeutung für das Leben nach dem Tode. Da ist es zum Beispiel schon von Bedeutung, ob ich mein ganzes Leben hindurch als Neidhammel handle und mich so verhalte, daß der Neid mein Prinzip ist, oder ob ich aus Menschenliebe handle. Das Handeln, insofern es in das öffentliche Leben einfließt, insofern es die Menschen miteinander in Berührung bringt, dieses Handeln hat nicht nur eine Bedeutung hier für die Erde, sondern dieses Handeln wird in seinem Effekt durch die Pforte des Todes durchgetragen und hat eine Bedeutung durch das ganze Leben zwischen dem Tod, der uns trifft nach diesem Erdenleben, und dem nächsten Erdenleben. So daß wir sagen können: Dasjenige, was sich hier abspielt als wirtschaftliches Leben, das ist die Ursache, wie Menschen leben werden zwischen dem Tod und einer neuen Geburt.

Si, par exemple, un ordre économique est purement construit sur l'égoïsme, cela signifie que les humais deviennent des ermites à un haut degré entre la mort et une nouvelle naissance, qu'ils ont les plus grandes difficultés à trouver d'autres êtres humains, bref, que la manière dont l'humain se comporte économiquement a une énorme importance pour la vie entre la mort et la prochaine naissance.

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Wenn zum Beispiel eine wirtschaftliche Ordnung bloß auf Egoismus aufgebaut ist, so bedeutet das, daß die Menschen im hohen Grade Einsiedler werden zwischen dem Tod und einer neuen Geburt, daß sie die größten Schwierigkeiten haben, andere Menschenwesen zu finden, kurz, es hat eine riesige Bedeutung für das Leben zwischen dem Tod und der nächsten Geburt, wie der Mensch sich hier wirtschaftlich verhält.

Il reste pour cela comme purement terrestre uniquement et seulement la vie de droit ou d'état comme purement terrestre. Cela n'a de signification ni pour la vie prénatale ni pour la vie post-mortem, cela n'a de signification que pour ce qui se passe ici sur Terre. Si nous séparons purement et simplement cette vie juridique étatique des deux autres domaines, nous séparons le terrestre de tout supraterrestre, qui joue ici sur la terre. Il repose donc de grands principes aussi en cette relation dans la triarticulation de l'organisme social. Nous membrons en trois membre pour la raison que nous devons séparer les plus différents domaines qui ont quelque chose à faire avec le suprasensible, de ce qui a seulement quelque chose à voir avec le sensible entre la naissance et la mort. Ce que l'humain peut décider par la voie qui seule rend possible les décisions majoritaires peut seulement avoir une signification ici pour la terre. Ce que l'humain accomplit par ses talents, par ses facultés, qui lui sont, comme on dit, innées, mais qui sont acquises de la manière que je viens de caractériser, il l'accomplit en tant qu'individualité humaine. Et c'est à cet instant règne le "prince de ce monde", pour utiliser une vieille expression, où l'on porte en quelque sorte atteinte à l'individualité par des décisions prises à la majorité. Les décisions majoritaires ne peuvent se rapporter qu'à ce qui a une signification pour les conditions terrestres, car pour ce qui a une signification après la mort, il faut que l'amour humain, l'humanité, la bienveillance, qui sont à leur tour entièrement individuels et ne peuvent être qu'individuels, déploient leur force.

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Es bleibt daher einzig und allein als rein irdisch das Rechts- oder Staatsleben. Das hat weder eine Bedeutung für vorgeburtliches Leben noch für das nachtodliche Leben, das hat nur eine Bedeutung für das, was hier auf der Erde geschieht. Trennen wir reinlich ab dieses rechts­staatliche Leben von den beiden andern Gebieten, so trennen wir das Irdische ab von allem Überirdischen, das hier auf die Erde hereinspielt. Es liegen also große Prinzipien auch in dieser Beziehung in der Drei­gliederung des sozialen Organismus. Wir gliedern in drei Glieder aus dem Grunde, weil wir die verschiedensten Gebiete, die mit dem Über­sinnlichen etwas zu tun haben, von demjenigen abtrennen müssen, was nur mit dem Sinnlichen zwischen der Geburt und dem Tode etwas zu tun hat. Was der Mensch auf dem Wege entscheiden kann, der allein Majoritätsbeschlüsse möglich macht, das kann nur hier für die Erde eine Bedeutung haben. Was der Mensch durch seine Talente, durch seine Fähigkeiten, die ihm, wie man sagt, angeboren sind, die aber auf die Weise erworben sind, wie ich es eben jetzt charakterisiert habe, leistet, das leistet er als Menschenindividualität. Und in dem Augenblicke regiert der «Fürst dieser Welt», um einen alten Ausdruck zu gebrauchen, wo man eben durch Majoritätsbeschlüsse irgendwie die Individualität beeinträchtigt. Majoritätsbeschlüsse können einzig und allein sich auf dasjenige beziehen, noch einmal sei es gesagt, was für die irdischen Ver­hältnisse eine Bedeutung hat; denn für dasjenige, was nach dem Tode Bedeutung hat, muß wiederum Menschenliebe, Humanität, Wohlwol­len, was wiederum ganz individuell ist und nur individuell sein kann, seine Kraft entfalten.

Avec cela je vous indique ce qui, pour la confirmation de l'idée de trimembrement, peut seulement être obtenu à partir de la science de l'initiation. Mais sur quoi repose en fait toute l'intrusion du luciférien et de l'ahrimanien dans notre monde ? La pénétration de tout ce qui est luciférien et ahrimanien dans notre monde repose sur ce que quelque chose s'écoule dans notre monde à partir d'autres degrés de conscience que les degrés normaux de conscience. Lorsque nous franchissons la porte de la naissance, nous passons d'un stade de conscience normal, qui est d'une tout autre sorte que le stade de conscience terrestre, à ce stade de conscience terrestre. Tout de suite maintenant, pour notre cinquième période post-atlantique, la conscience du rêve est anormale : la conscience diurne qui est traversée par les images du rêve. Si nous laissons entrer les rêves dans notre pensée, nous mélangeons ce que nous devrions simplement avoir dans notre vie prénatale avec ce qui se passe entre la naissance et la mort. Et ce mélange est particulièrement adapté à Lucifer pour atteindre ses objectifs avec nous, et non les objectifs divins normaux de la Terre. Tout jouer dedans de ce qui a anormale puissance d'onirisme/de rêve dans le monde actuel de la conscience peut à cause de cela seulement conduire à la luciférisation de l'humanité. Ce qui est normal pour notre conscience, c'est de nous laisser éduquer de manière rêveuse aussi longtemps que notre conscience est encore rêveuse, c'est-à-dire pendant l'enfance. Si nous poursuivons la même relation avec le monde, qui est tout à fait bonne pendant l'enfance, où nous devons par exemple apprendre à parler, ce que nous apprenons comme dans un rêve, au-delà de l'enfance, ce que fait une grande partie de l'humanité actuelle, alors nous ouvrons à Lucifer les portes, les portails et les fenêtres et tout ce que nous pouvons ouvrir dans notre conscience. Si nous n'acceptons pas de jugements publics plus fondés que ceux qui nous font rêver, alors nous ouvrons continuellement les portes à Lucifer. Si, par exemple, nous recevons de quelque part l'ordre de considérer tel ou tel humain comme un "grand homme d'État", un "grand prince", un "innocent de la guerre" ou un "grand commandant", sans que nous examinions cela, ainsi c'est, pourquoi nous formons un tel jugement, pas du tout différent des raisons pour lesquelles nous rêvons de quelque chose.

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Damit weise ich Sie hin auf dasjenige, was für die Bekräftigung der Dreigliederungsidee nur aus der Initiationswissenschaft heraus gewon­nen werden kann. Worauf beruht denn aber eigentlich alles Herein­ragen des Luziferischen und des Ahrimanischen in unsere Welt ? Das Hereinragen alles Luziferischen und Ahrimanischen in unsere Welt beruht darauf, daß aus andern Graden des Bewußtseins irgend etwas in unsere Welt hereinfließt, als die normalen Grade des Bewußtseins sind. Wenn wir durch die Pforte der Geburt gehen, treten wir aus einem normalen Bewußtseinsstadium, das ganz anderer Art ist als das irdische hier, in dieses irdische Bewußtseinsstadium ein. Gerade jetzt, für unseren fünften nachatlantischen Zeitraum, ist das Traumesbewußt­sein abnorm: das Tagesbewußtsein, das durchzogen ist von den Bildern des Traumes. Lassen wir Träume herein in unser Denken, so vermischen wir das, was wir bloß haben sollten durch unser vorgeburtliches Leben, mit dem, was zwischen Geburt und Tod sich abspielt. Und diese Mi­schung, die ist gerade für Luzifer ganz besonders geeignet, seine Ziele, nicht die normalen göttlichen Ziele der Erde, mit uns zu erreichen. Alles Hereinspielen des abnormalen Traumhaften in die gegenwärtige Be­wußtseinsswelt kann daher nur zur Luziferisierung der Menschheit füh­ren. Normal ist für unser Bewußtsein, wenn wir so lange träumerisch uns erziehen lassen, als unser Bewußtsein noch ein träumerisches ist, nämlich während der Kindheit. Wenn wir dieselbe Beziehung zur Welt, die während der Kindheit ganz gut ist, wo wir zum Beispiel sprechen lernen sollen, das wir wie im Traume lernen, fortsetzen über die Kindheit hinaus, was ein großer Teil der heutigen Menschheit tut, dann öffnen wir Luzifer die Türen und Tore und Fenster und alles, was wir nur öffnen können, in unser Bewußtsein herein. Wenn wir daher nicht tiefer be­gründet, als es begründet ist, wenn uns etwas träumt, öffentliche Urteile annehmen, dann öffnen wir dadurch Luzifer fortwährend die Tore. Wenn wir zum Beispiel von irgendwelcher Seite her befohlen bekom­men, daß wir den oder jenen für einen «großen Staatsmann» oder einen «großen Fürsten» oder einen für «unschuldig am Kriege» oder für einen «großen : Feldherrn» anzusehen haben, ohne daß wir das prüfen, so ist das, warum wir ein solches Urteil bilden, gar nicht verschieden von den Gründen, warum wir irgend etwas träumen.

Une grande partie de l'humanité actuelle a considéré jusqu'à récemment Woodrow Wilson comme un grand homme parce qu'il a envoyé dans le monde les absurdités des "Quatorze articles". Si vous demandez avec quelle affirmation intérieure les humains ont fait cela, vous ne trouverez aucune différence entre l'affirmation que les gens ont ressentie en considérant Woodrow Wilson comme un grand homme et l'affirmation que vous ressentez lorsque vous rêvez de quelque chose. Le rêve vous vient avec le même arbitraire intérieur que le jugement que vous avez porté sur Woodrow Wilson et ses "quatorze non-sens". Il n'y a pas de différence entre rêver consciemment de cette manière et rêver en dormant. Il n'y a pas de différence entre penser que Ludendorff est un grand général ou que Clemenceau est un grand homme d'État, ou encore rêver de ceci ou de cela la nuit, en réponse aux voix du monde extérieur. Mais l'humanité doit devenir attentive à ces choses. Car en remarquant de telles choses, le jugement de comment nous sommes saisis par le luciférien dans le monde entre en même temps en nous. Car nous sommes saisis par le luciférien dans le monde par le fait que nous rêvons consciemment. En ce qui concerne ce jugement public, une grande partie de l'humanité actuelle a été vraiment très puérile et continue à l'être.

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Ein großer Teil der gegenwärtigen Menschheit hat bis vor kurzem Woodrow Wilson für einen großen Mann gehalten, weil er den Unsinn der «Vierzehn Artikel» in die Welt geschickt hat. Fragen Sie, mit wel­cher inneren Bekräftigung die Menschen das getan haben, so finden Sie keinen Unterschied zwischen der Bekräftigung, die die Menschen ge­fühlt haben, Woodrow Wilson für einen großen Mann zu halten, und der Bekräftigung, die Sie fühlen, wenn Sie irgend etwas träumen. Der Traum kommt Ihnen mit derselben inneren Willkür oder Unwillkür, wie Ihnen das Urteil über Woodrow Wilson und seine «Vierzehn Un-sinne» gekommen ist. Es ist kein Unterschied, ob man auf diese Weise voll bewußt träumt oder ob man schlafend träumt. Es ist kein Unter­schied, ob man auf die Stimmen der Außenwelt hin Ludendorff für einen großen Feldherrn oder Clémenceau für einen großen Staatsmann hält oder ob man in der Nacht dieses oder jenes träumt. Aber auf diese Dinge muß die Menschheit aufmerksam werden. Denn bei dem Bemer­ken solcher Dinge tritt zu gleicher Zeit das Urteil in uns ein, wie wir vom Luziferischen in der Welt ergriffen werden. Denn wir werden vom Luziferischen in der Welt dadurch ergriffen, daß wir namentlich bewußt träumen. In bezug auf dieses öffentliche Urteilen ist ein großer Teil der Menschheit der Gegenwart wirklich recht kindisch gewesen und ist weiterhin kindisch.

Ce sont des choses qui doivent être considérées plus sérieusement aujourd'hui que vraiment maints le pensent. Et de l'autre côté, il s'agit que nous apprenions de la vie. Car en rapport notre volonté, nous dormons continuellement, je l'ai donc souvent dit. Je vous ai expliqué que vous avez certes une représentation de ce que vous faites, mais pas une fois de ce que la main exécute intérieurement lorsqu'elle se meut ; l'humain n'a ordinairement aucune représentation de cela. L'humain n'a pas plus de représentation de ce processus étrange lié au vouloir humain qu'il n'a de représentation de ce qu'il fait dans son sommeil profond. Le vouloir est un sommeil éveillé en règle générale. Ce vouloir doit être élevé de plus en plus à la conscience. Ce sera encore un long processus, comment le vouloir sera élevé à la conscience dans la compréhension du temps terrestre. Il est partiellement élevé à la conscience - dans un petit domaine, dans d'autres domaines aussi, mais de manière tout à fait remarquable dans un domaine - par exemple par notre eurythmie. Là, les mouvements sont exécutés à partir de la pleine conscience. Là, le vouloir est vraiment imprégné de la pleine conscience. C'est pourquoi j'ai souvent expliqué dans l'introduction à la représentation eurythmique qu'il est important que les eurythmistes combattent tout ce qui est somnolent et travaillent précisément dans le sens contraire à celui de la rêverie. C'est une grande erreur si l'eurythmie n'est pas exécutée dans l'état de surveillance le plus complet, mais si elle est exécutée de telle sorte que l'on croit pouvoir "mystiser" dans l'eurythmie. "Mystiser" vient de mystique. C'est déjà très grave de mystifier dans la vie ordinaire, et encore plus grave de mystifier quelque chose qui devrait être voulu, qui doit être l'image opposée du rêve. Mais le vouloir qui s'imprègne de la pleine conscience doit aussi être recherché de plus en plus dans le reste de la vie.

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Das sind Dinge, die heute ernster erwogen werden müssen, als wirk­lich mancher meint. Und auf der andern Seite handelt es sich darum, daß wir lernen vom Leben. Denn in bezug auf unseren Willen schlafen wir fortwährend, das habe ich ja oft gesagt. Ich habe Ihnen auseinander­gesetzt: Sie haben zwar die Vorstellungen von dem, was Sie tun, aber nicht einmal, was die Hand innerlich ausführt, wenn sie sich bewegt; davon hat der Mensch gewöhnlich keine Vorstellung. Von diesem merk­würdigen Prozesse, der mit dem menschlichen Wollen zusammenhängt, hat der Mensch so wenig eine Vorstellung, wie er von dem eine Vor­stellung hat, was er im tiefen Schlafe tut. Das Wollen ist ein waches Schlafen in der Regel. Dieses Wollen muß immer mehr und mehr zum Bewußtsein erhoben werden. Das wird noch ein langer Prozeß sein, wie das Wollen zum Bewußtsein erhoben wird im Verstehen der Erdenzeit. Partiell zum Bewußtsein erhoben wird es — auf einem kleinen Gebiete, bei andern Gebieten auch, aber ganz hervorragend auf einem Gebiete — zum Beispiel durch unsere Eurythmie. Da werden Bewegungen aus­geführt aus dem vollen Bewußtsein heraus. Da wird das Wollen wirk­lich vom vollen Bewußtsein durchsetzt. Daher habe ich öfter jetzt aus­einandergesetzt in der Einleitung zur eurythmischen Vorstellung, daß es darauf ankommt, daß gerade die Eurythmisten alles schläfrige Wesen bekämpfen und gerade nach dem Gegenteil des Träumerischen hin arbeiten. Es ist ein großer Fehler, wenn Eurythmie nicht im vollsten überwachen Zustande ausgeführt wird, sondern wenn sie ausgeführt wird so, daß man glaubt, man kann auch in die Eurythmie hinein «mysteln». «Mysteln» kommt von Mystik. Es ist schon sehr schlimm, Tafel 7 ins gewöhnliche Leben hinein zu mysteln, um so schlimmer, wenn etwas, was gewollt sein soll, was das Gegenbild des Traumes sein soll, durchmystelt wird. Das vom vollen Bewußtsein durchsetzte Wollen muß aber auch für das übrige Leben immer mehr und mehr angestrebt werden.

Une fois de plus, nous avons ici un cas où une grande partie de l'humanité travaille à l'opposé, à l'opposé de ce qui devrait justement se tenir les yeux devant nous comme une exigence fondamentale de notre temps. Une exigence fondamentale de notre époque est d'imprégner la vie de conscience, et pas seulement de raison analytique. La raison analytique est quelque chose de très unilatéral. Les humains croient même aujourd'hui qu'ils peuvent gagner des vérités suprasensibles par voie mystique, en utilisant des médiums, c'est-à-dire en accordant le plus possible leur conscience. Il n'y a aucune voie plus luciférienne-ahrimanienne vers le monde spirituel que la spiritiste. Cela conduit d'un côté, chez le médium, à une proximité avec Lucifer, et de l'autre, chez ceux qui se font dire leurs "vérités" par le médium, à l'ahrimanisme. Et le contenu de telles vérités, de ces soi-disant vérités, est aussi d'après cela. Car ce que le médium a à dire sur l'extra-sensoriel n'est pas quelque chose de plus élevé que le sensible. Le sensible a une certaine signification tout au long de l'existence terrestre. Ce que les médiums ont à dire n'a de sens que pendant une très courte période, si cela repose sur de la vérité, bien sûr. Cela n'a de signification que pour certains effets spirituels élémentaires pendant une courte période, de sorte que l'on apprend toujours quelque chose de plus élevé si l'on ne fait rien d'autre toute sa vie que de regarder avec ses yeux sains, d'entendre avec ses oreilles saines, que si l'on se laisse dire quelque chose sur l'extra-sensoriel par les médiums.

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Wiederum haben wir hier einen Fall, wo ein großer Teil der Menschheit nach dem Gegenteil hin arbeitet, nach dem Gegenteil dessen, was gerade als eine Grundforderung unserer Zeit uns vor Augen stehen sollte. Eine Grundforderung unserer Zeit ist diese, das Leben mit Bewußtsein zu durchdringen, nicht nur mit Verstand. Verstand ist etwas sehr Einseitiges. Die Menschen glauben heute gar, übersinnliche Wahrheiten auf mystischem Wege zu gewinnen, indem sie Medien dazu benützen, das heißt das Bewußtsein soviel wie möglich herabstimmen. Es gibt keinen luziferisch-ahrimanischeren Weg zur geistigen Welt als den spiritistischen. Das führt durchaus auf der einen Seite, beim Medium, in die Nähe zu Luzifer, auf der andern Seite, bei denen, die sich vom Medium ihre «Wahrheiten» sagen lassen, zum Ahrimanismus. Und der Inhalt solcher Wahrheiten, dieser sogenannten Wahrheiten, ist auch danach. Denn, was das Medium zu sagen hat über Außersinnliches, das ist nicht etwa etwas Höheres als das Sinnliche. Das Sinnliche hat eine gewisse Bedeutung durch die ganze Erdenzeit hindurch. Was Medien zu sagen haben, hat nur durch einen ganz kurzen Zeitraum eine Bedeutung, wenn es auf Wahrheit beruht, selbstverständlich. Es hat nur eine Bedeutung für gewisse elementare geistige Wirkungen einen kurzen Zeitraum hindurch, so daß man immer noch Höheres erfährt, wenn man sein ganzes Leben nichts anderes tut, als durch seine gesunden Augen schauen, durch seine gesunden Ohren hören, als wenn man sich durch Medien etwas über das Außersinnliche sagen läßt.

Vous pouvez déduire de ces choses et de similaires que, d'un côté, il y a à notre époque de grandes exigences pour le renouvellement de la vie de l'esprit, mais que, de l'autre côté, il y a aussi ce que l'on peut appeler une forte opposition aux véritables sources de la vie de l'esprit qui se sont développées à notre époque. Aujourd'hui, les humains résistent à l'intrusion du spirituel dans le monde physique et sensoriel. C'est cette résistance que vous pouvez rencontrer dans tous les domaines possibles et que vous devez reconnaître parmi les différentes luttes contre la science de l'esprit telle qu'elle est ici évoquée. Cette science de l'esprit, telle que nous l'entendons ici, est consciente du fait que ce qui doit entrer dans la vie sociale publique doit à l'avenir s'écouler à partir des sources initiatiques. Ce que l'on fait valoir ici, par exemple comme la triarticulation, peut ne pas plaire à certaines gens aujourd'hui. Il y a des humains qui disent : "À moi ne plaît pas ceci ou cela à cela". - Ces humains devraient à nouveau apprendre à comprendre ce qu'est une pensée entière. Dans la vie, il ne s'agit donc pas de ce qui nous plaît ou nous déplaît. J'ai connu une fois une dame - je l'ai déjà raconté plusieurs fois - qui se laissait raconter beaucoup de choses sur la science de l'esprit. Alors elle a dit : "Oui, mais la réincarnation, les vies terrestres répétées, c'est quelque chose qui ne me plaît pas ; je ne veux pas revenir sur terre. - On put lui rendre compréhensible peu à peu qu'il ne s'agît pas qu'elle veuille ou non, notamment qu'il ne s'agissait pas qu'elle veuille ou non dans cette vie, car elle ne savait donc pas encore ce qu'elle voudrait entre la mort et une nouvelle naissance ; là elle voudrait déjà revenir. - Elle sembla alors saisir peu à peu et s'en alla en disant qu'elle comprenait maintenant. C'était à Berlin. De Stettin, elle écrivit une carte disant qu'elle n'y croyait quand même pas, que cela ne lui plaisait quand même pas de revenir sur Terre. - Là la pensée s'arrache alors de manière dynamique ; elle peut aussi s'arracher mécaniquement. De cela aussi, nous en avons même déjà véçut un exemple sur notre propre sol/terrain. L'exemple est très éclairant, mais il est moins évident qu'il s'applique à beaucoup de choses que les humains pensent. Une fois, lors d'une réunion, j'ai dû expliquer comment les êtres humains reviennent dans la réincarnation, comment ils réapparaissent avec leurs âmes humaines individuelles. Les animaux, ai-je dû dire, ont une âme de groupe ; et alors que chez l'humain, il a une âme individuelle, qu'il conserve cette âme individuelle entre la mort et une nouvelle naissance, et qu'il réapparaît avec son âme individuelle, et ainsi de suite, chez l'animal qui a une âme de groupe, il est inclus dans tout le groupe à sa mort, chaque animal individuel en est à nouveau séparé à la naissance et, comme par un tentacule, il est à nouveau attiré dans l'âme de groupe après la mort. Là une dame se mit à polémiquer : Oui, elle voit cela pour tous les animaux, sauf pour son chien - qu'elle aimait particulièrement, car elle l'a élevé de telle manière qu'il a une âme individuelle si forte qu'il réapparaîtra comme individualité ! - Plus tard, j'ai eu une conversation avec une autre dame qui m'a dit : "Comme cette dame a été stupide de croire que son chien, qui n'a qu'une âme de groupe, reviendra en tant qu'individualité. J'ai tout de suite compris que ce n'était pas possible. Mais mon perroquet, il revient certainement en tant qu'individualité, c'est autre chose !

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Aus diesen und ähnlichen Dingen können Sie entnehmen, daß auf der einen Seite in unserer Zeit große Forderungen nach der Erneuerung des Geisteslebens da sind, daß aber auch das da ist, was man nennen kann ein scharfes Entgegenarbeiten gegen die wirklichen, unserer Zeit gewachsenen Quellen des Geisteslebens. Die Menschen sträuben sich heute gegen das Hereindrängen des Geistigen in die physisch-sinnliche Welt. Dieses Sich-Sträuben, das ist es, was Ihnen ja auf allen möglichen Gebieten entgegentreten kann und was Sie herauserkennen sollen aus den verschiedenen Bekämpfungen derjenigen Geisteswissenschaft, wie sie hier gemeint ist. Diese Geisteswissenschaft, wie sie hier gemeint ist, ist sich klar darüber, daß auch dasjenige, was in das öffentliche soziale Leben hineinkommen soll, in der Zukunft durchaus aus den Initiationsquellen heraus fließen muß. Was da geltend gemacht wird, wie zum Bei­spiel die Dreigliederung, das mag ja gewissen Leuten heute nicht ge­fallen. Es gibt Menschen, die da sagen: Mir gefällt dies oder jenes nicht daran. — Diese Menschen sollten wiederum begreifen lernen, was ganzes Denken ist. Es kommt ja im Leben nicht auf das an, was uns gefällt oder nicht gefällt. Ich kannte einmal eine Dame — ich habe es schon öfter erzählt —, die ließ sich mancherlei erzählen über Geisteswissenschaft. Dann sagte sie: Ja, aber die Wiederverkörperung, die wiederholten Erdenleben, das ist etwas, das mir nicht gefällt; ich will nicht wieder auf die Erde kommen. — Man konnte ihr nach und nach begreiflich machen, daß es nicht darauf ankäme, ob sie will oder nicht, namentlich, daß es nicht darauf ankäme, ob sie in diesem Leben will oder nicht, denn sie wisse ja noch nicht, was sie wollen werde zwischen dem Tode und einer neuen Geburt; da werde sie schon wollen wiederkommen. — Nun schien sie das nach und nach zu begreifen und ging auch weg, indem sie sagte, jetzt begreife sie es. Es war das in Berlin. Von Stettin aus schrieb sie dann eine Karte, sie glaube doch nicht daran; es gefiele ihr doch nicht, wiederum auf die Erde zu kommen. — Da reißt das Denken dynamisch ab; es kann auch mechanisch abreißen. Auch davon haben wir auf unserem Boden selbst schon ein Beispiel erlebt. Das Beispiel ist sehr ein­leuchtend; aber daß es anwendbar ist auf vieles, was die Menschen den­ken, das ist weniger einleuchtend. Ich hatte einmal bei einer Versamm­lung auseinanderzusetzen, wie die Menschenwesen in der Reinkarnation wiederkommen, mit ihren individuellen Menschenseelen wieder erschei­nen. Tiere, mußte ich sagen, haben eine Gruppenseele; und während beim Menschen es so ist, daß er eine individuelle Seele hat, diese indi­viduelle Seele bewahrt für die Zeit zwischen dem Tod und einer neuen Geburt, mit seiner individuellen Seele wiederum erscheint und so weiter, ist es beim Tier, das die Gruppenseele hat, so, daß es beim Tode in die ganze Gruppe hineingenommen wird, daß jedes einzelne Tier dann wieder herausgegliedert wird bei der Geburt und gleichsam wie durch einen Fangarm wieder eingezogen wird in die Gruppenseele nach dem Tode. Da fing eine Dame an zu polemisieren: Ja, das sehe sie ein für alle Tiere, nur nicht für ihren Hund — den sie ganz besonders gern hatte; denn den hat sie so erzogen, daß er so stark eine individuelle Seele hat, daß er als Individualität wieder erscheinen wird ! — Nachher hatte ich ein Gespräch mit einer anderen Dame, die sagte: Wie dumm ist doch die Dame gewesen, zu glauben, daß ihr Hund, der doch nur eine Gruppen­seele hat, als Individualität wiederkehrt. Ich habe das gleich eingesehen, daß das nicht sein kann. Aber mein Papagei, der kehrt sicher als Indi­vidualität wieder, das ist etwas anderes !

Certes, on peut rire sur ces choses, mais c'est justement à ces choses que l'on s'aperçoit quand on fait des erreurs de raisonnement. Dans ce que je vous ai dit concernant la prétendue confusion entre la triarticulattion et la science de l'esprit, on ne remarque pas sa courte pensée ! J'ai vu comment, au cours de ces cinq dernières années, de nombreux jugements ont été rendus sur le modèle de ce jugement de perroquet, comment les humains ont compris dans une région du pays ce qu'il en était partout ailleurs, mais chez eux, c'était toujours autre chose, sur le modèle du retour du perroquet. Il faut vraiment que nous prenions ces choses au sérieux dans le présent et que nous puissions comprendre : Il faut que la science initiatique puisse aussi s'infiltrer dans la vie sociale, que nous ne nous laissions pas tromper sur la différence entre ce que nous voulons penser et ce qui est réel. Il peut donc être désagréable pour beaucoup d'humains aujourd'hui de propager le trimembrement. Mais il y a deux choses dans le monde aujourd'hui, et celui qui regarde honnêtement et sincèrement le monde, qui ne se fait pas d'illusions, voit qu'il y a ces deux choses : soit le bolchevisme sur le monde entier, soit la triarticulation ! Vous n'aimez peut-être pas la triarticulation ; dans ce cas, optez pour un ancien ordre du monde ! - Mais considérez seulement une fois ce qui reste d'une grande partie de l'Europe au cours des quatre ou cinq dernières années ! Prenez les parties isolées. Vous avez par exemple l'Autriche allemande ; telle qu'elle est dans sa substance globale - à l'exception de certaines personnalités que j'ai mises en évidence dans mon livre "Vom Menschenrätsel" (De l'énigme de l'humain) - cette substance globale provient du principe catholique du 8. et 9. siècle après Jésus-Christ. Cela vivait encore, cela pouvait être maintenu artificiellement sous le principe de cohésion d'abord naturel de la maison dite des Habsbourg, puis de tout le principe de cohésion non naturel de la monarchie austro-hongroise. Ou prenez par exemple ce que sont les anciennes terres de la Sainte Couronne de Saint-Étienne, la Hongrie : elle est, dans toute sa constitution, ce qu'elle est devenue en l'an 1000 ! Et ainsi, nous pourrions indiquer, pour chaque région, sur quoi repose l'essentiel de cette substance globale. Il n'est même pas commode de dire ces choses aux humains dans le présent, car les humains ne veulent pas regarder de tels rapports sans préjugés. Mais comment croire qu'en rassemblant simplement ces débris, devenus vieux et pourris, car ils datent dans leur substance globale du 8e, 9e siècle ou de l'an 1000 et ainsi de suite, on puisse aujourd'hui les souder pour en faire des constructions durables ! Non, seul un véritable renouvellement de la vie d'âme est utile. Mais cela doit être effectivement saisi. C'est pourquoi il faut toujours s'adresser à nouveau au sens des responsabilités des humains pour qu'ils regardent cette vie d'âme. Si elle est regardée, alors on se tournera aussi vers elle.

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Gewiß, über diese Dinge läßt sich lachen; aber an diesen Dingen be­merkt man es eben, wenn man die Denkfehler macht. An dem, was ich Ihnen gesagt habe bezüglich der angeblichen Konfundierung von Drei­gliederung mit Geisteswissenschaft, merkt man sein kurzes Denken nicht ! Ich habe es erlebt, wie in diesen letzten fünf Jahren zahlreiche Urteile ganz nach dem Muster dieses Papageienurteils gefällt worden sind, wie die Menschen in einem Landesgebiete begriffen haben, wie es überall sonst beschaffen ist, aber bei ihnen war es immer etwas anderes, ganz nach dem Muster des Papagei-Wiederkehrens. Es handelt sich dar­um, daß wir diese Dinge wirklich in der Gegenwart ernst nehmen und daß wir einsehen können: Es muß auch in das soziale Leben die Initia­tionswissenschaft hereinfließen können, daß wir uns keiner Täuschung hingeben über den Unterschied zwischen dem, was wir denken möchten, und dem, was real ist. Es kann deshalb heute vielen Menschen unange­nehm sein, die Dreigliederung zu propagieren. Aber es gibt heute in der Welt zwei Dinge, und derjenige, der ehrlich und aufrichtig die Welt an­sieht, der sich keinen Illusionen hingibt, der sieht es, daß es diese zwei Dinge gibt: entweder Bolschewismus über die ganze Welt oder Drei­gliederung ! Sie mögen ja vielleicht die Dreigliederung nicht mögen; dann entscheiden Sie sich eben für eine alte Weltenordnung! — Aber be­denken Sie doch nur einmal, was übriggeblieben ist von einem großen Teil von Europa in den letzten vier bis fünf Jahren! Nehmen Sie die einzelnen Teile. Da haben Sie zum Beispiel Deutsch-Österreich; so wie es — von einzelnen Persönlichkeiten, die ich in meinem Buche «Vom Menschenrätsel» herausgehoben habe, abgesehen — in seiner Gesamtsubstanz ist, rührt diese Gesamtsubstanz aus dem katholischen Prinzip des B. und 9. nachchristlichen Jahrhunderts her. Das lebte noch da, das konnte künstlich erhalten werden unter dem erst naturgemäßen Zusammenhaltungsprinzip des sogenannten Habsburger Hauses, dann des ganzen unnatürlichen Zusammenhaltungsprinzips der Österreichisch‑Ungarischen Monarchie. Oder nehmen Sie das, was zum Beispiel die ehemaligen Länder der heiligen Stephanskrone sind, Ungarn: es ist seiner ganzen Konstitution nach das, was es geworden ist im Jahre 1000 ! Und so könnten wir von allen einzelnen Gebieten angeben, worauf eigentlich das Wesentliche dieser Gesamtsubstanz beruht. Es ist sogar gar nicht bequem, diese Dinge in der Gegenwart den Menschen zu sagen, denn die Menschen wollen nicht unbefangen auf solche Verhältnisse hinblicken. Wie soll man aber glauben, daß einfach, indem man diese Trümmer, die alt und morsch geworden sind, denn sie stammen in ihrer Gesamtsubstanz aus dem 8., 9. Jahrhundert oder aus dem Jahre 1000 und so weiter, zusammenfügt, sie sich heute zu haltbaren Gebilden zusammenschweißen lassen ! Nein, da nützt nur ein wirkliches Erneuern des seelischen Lebens. Das aber muß ja tatsächlich ergriffen werden. Deshalb muß man sich immer wiederum an das Verantwortlichkeitsgefühl der Menschen wenden, dieses Seelenleben sich einmal anzuschauen. Wird es angeschaut, dann wird man sich ihm auch zuwenden.

Je continuerais à parler demain de ces rapports et notamment sur le rapport de ce que j'ai dit aujourd'hui à la saisie particulière du principe-Christ.

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Über diese Verhältnisse und namentlich über den Bezug dessen, was ich heute gesagt habe, zu der besonderen Auffassung des Christus‑Prinzipes, werde ich dann morgen weitersprechen.

 

Français seulement


HUITIÈME CONFÉRENCE, Dornach, le 31 janvier 1920

La « tri-articulation de l'organisme social » est elle de la politique ? - réponses selon la science de l’esprit

01
J'aimerais partir aujourd'hui d'attirer votre attention sur un point qui peut se tenir en pendant avec l'évaluation de ce qui est maintenant socialement mis en rapport avec notre mouvement spirituel d'orientation anthroposophique. Vous connaissez le contexte interne, j'en ai parlé à plusieurs reprises. Je vous ai aussi rendus attentifs sur le fait qu'un mouvement spirituel qui se retirerait maintenant des grandes questions qui doivent préoccuper l'humanité et qui n'aurait rien à dire sur les exigences les plus importantes du présent et du futur proche ne serait pas vraiment à la hauteur des défis de notre temps.
02
Hier, j'ai donc rendu attentif sur comment des éléments oniriques se glissent dans la pensée humaine, et j'ai souligné les différentes voies, ou du moins certaines des différentes voies, par lesquelles des éléments oniriques se glissent dans la pensée humaine. Nous devons être particulièrement attentifs à ces infiltrations dans tout ce qui se présente à nous sous la forme de jugements tout faits issus du monde extérieur. Une grande partie de ce que nous pensons est en fait pensée par nous de telle sorte que ce n'est pas d'abord examiné, que ce n'est pas d'abord vivifié en nous, mais que c'est répété, jugé, réfléchi. Vous avez donc purement besoin de prendre en considération les nombreux jugements que les humains des nations les plus diverses ont portés ces quatre ou cinq dernières années sur le destin du monde, sur la valeur des différentes nations, sur les causes de la guerre et ainsi de suite, vous ne pourrez pas vous empêcher de vous dire que de tout ce qui a été jugé, même par des humais dont on aurait volontiers aimé supposer qu'ils étaient tout à fait différents, de tout cela le moins a été réellement examiné ; cela a été répété, jugé, réfléchi.
03
J'ai peut être la permission de tout de suite rappeler aussi à cette occasion que lorsque j'ai parlé ici des phénomènes du temps, je n'ai jamais donné de jugements tout faits, mais j'ai toujours caractérisé des choses qui pouvaient servir à se former soi-même un jugement. Cela devrait prendre de plus en plus de place, donner au monde les bases pour la formation d'un jugement, et non des jugements tout faits. Mais l'humain, tout de suite à notre époque, est très enclin, lorsqu'il entend quelque chose ici ou là, en particulier lorsque cela se présente avec une forte conscience de soi, lorsque c'est traversé par un fanatisme qui n'est peut-être pas tout à fait perceptible, à juger, à réfléchir, à répéter de tels jugements. Et en particulier, compte tenu du fait que certains de nos amis anglais sont encore là, je dois évoquer ce qui suit, mais qui peut aussi paraître important pour les autres amis assis ici, d'ici ou de là-bas.
04
Par exemple, certains ont jugé que cette science de l'esprit d'orientation anthroposophique, qui a son siège représentatif à Dornach, s'occupe maintenant avec de la politique, et qu'un tel mouvement ne devrait pas s'occuper de politique. On aurait entre autres fait remarquer que l'Église catholique était entrée dans sa période de malheur en s'occupant de choses que l'on compte habituellement à la politique.
05
Lorsqu'un tel jugement survient, il fait écho à de nombreuses choses que l'on a l'habitude de penser. Et lorsque quelqu'un entend un tel jugement, cela lui semble un peu plausible. Il se dit alors : oui, il y a quelque chose à ce sujet, c'est peut-être tout de même un non-sens si un mouvement spirituel scientifique s'occupe de questions telles que la triarticulation de l'organisme social en est une.
06
Or, aussi bien le jugement initial sur cette question dans le sens que je viens de caractériser que d'en parler appartiennent à la classe des méthodes de pensée superficielles qui apparaissent aujourd'hui en grand nombre. Notre époque croit donc très fort qu'on aurait amené les choses notamment extraordinairement loin dans la pensée. Oui, nous avons la tâche tout de suite d'amener la pensée à une certaine hauteur, si l'humanité ne devait pas sombrer dans le malheur. Mais ce qui s'impose à l'humanité comme exigence en rapport à une pensée claire et nette, avant toute chose en rapport avec une pensée intérieurement vraie - car la pensée qui n'est pas claire est toujours en même temps quelque peu mensongère -, ce qui s'impose à l'humanité comme tâche d'une pensée claire, nette et intérieurement vraie, se heurte aujourd'hui à l'instinct de penser de manière peu claire, de penser de manière inachevée, de penser à moitié, de juger, de répéter ce que l'on entend ici ou là, ou de le penser à nouveau. Mais je dis aussi qu'à l'origine, repose une extraordinaire superficialité à la base de l'affirmation selon laquelle la science de l'esprit d'orientation anthroposophique se serait égarée, dans la question de la triarticulation, dans le domaine de la politique, qui ne lui appartient pas. Car celui qui juge ainsi juge de manière tout à fait abstraite. Il transpose simplement quelque chose qui aimerait être juste pour l'Église catholique à quelque chose qui est de sorte entièrement autre. C'est tout de suite ainsi que quand quelqu'un a appris que quelque chose est bon pour une chaussure que l'on met au pied, et qu'il transférait ensuite le jugement qu'il s'était fait de la chaussure sur le gant ; un tel jugement est aussi intelligent. Pourquoi ? À quoi sert la triarticulation à l'origine ? Il s'agit de créer dans l'ordre social un membrement net entre la vie de l'esprit, qui devrait avoir sa propre administration, la vie de droit ou d'état, qui doit se trouver au milieu des deux autres avec sa pleine indépendance, et la vie économique, qui devrait être le troisième élément purement séparé des deux autres.
07
Ne pensons pas une fois superficiellement, comme le fait celui qui dit que l'anthroposophie n'a pas à s'occuper de politique, mais réfléchissons objectivement et clairement à la question : Quel est donc le but d'une telle séparation pure ? - Eh bien, la vie de l'esprit devrait se tenir là indépendante, la vie de l'esprit devrait se développer sur son propre terrain, la vie de l'esprit devrait seulement amener à validité ce qui vient de ses propres impulsions. Il est donc ambitionné que la vie de l'esprit ne dépende plus de la vie de l'État et ne dépende plus de la vie de l'économie, mais qu'elle puisse tout de suite être libre et indépendante, comme l'Église catholique ne l'a jamais été, qui s'est toujours confondue avec l'État et la vie de l'économie. Il s'agit donc de créer tout de suite ce par quoi la vie de l'esprit est pour premier en situation de faire valoir toutes les impulsions de cette vie de l'esprit. Pensez donc à quel point il est frivole, superficiel, de dire que l'anthroposophie ne doit pas s'aventurer dans le domaine de la politique, alors qu'elle exige précisément la création d'un ordre social qui rende cela possible, que la vie spirituelle ne s'occupe plus de politique. Il devrait donc tout de suite être créé une politique par laquelle la vie de l'esprit a sa propre administration, sa propre organisation interne. Et il ne doit plus être nécessaire, si l'on veut fonder une école ou élaborer un programme d'enseignement, de se tourner à l'autorité politique ou au programme d'enseignement de l'État, car c'est ainsi que l'on devient donc tout de suite dépendant de la politique. Vous voyez par cet exemple ce que signifie une pensée claire et nette et comment pensent ceux qui, aujourd'hui, portent un jugement sur ce qui a été puisé dans les impulsions de la vie spirituelle à partir de n'importe quelles choses qui leur sont arrivées volant. Car la pensée de la triarticulation est créée de la science de l'initiation. Et celui qui dit là que la science de l'esprit d'orientation anthroposophique ne devrait pas s'occuper de la pensée de triarticulation, celui-là ne comprend premièrement pas penser clairement, il pense confus ; mais deuxièmement, il ne comprend rien du tout à la véritable impulsion de la science de l'esprit, car il ne sait pas que cette chose, en rapport avec les grandes exigences de notre temps, est tout de suite sorti de l'impulsion de science de l'esprit.
08
C'est dans de telles autocontradictions que se meuvent aujourd'hui de nombreux jugements qui sont délivrés publiquement et qui sont simplement répétés, jugés et réfléchis par un grand nombre d'humains. La tâche que nous avons avant tout, c'est d'essayer de parvenir à une pensée pure, droite, intérieurement vraie, indépendamment aussi de tout chauvinisme national. On n'y parviendra pas si l'on ne s'avoue pas d'abord que le présent en est loin. Car si l'on n'a pas le sentiment de la distance qui sépare les jugements qui circulent aujourd'hui de l'objectivité, on n'éprouvera même pas l'envie de parvenir à une clarté, à une véracité intérieure de la pensée.
09
Je voulais vous faire comprendre, à l'aide d'un exemple proche de la méconnaissance de la position de la triarticulation par rapport au problème proprement dit de la science de l'esprit, quels jugements confus circulent aujourd'hui dans le monde, et je sais très bien que de tels jugements ont un effet aveuglant sur certaines personnes, parce qu'ils n'y réfléchissent pas, parce qu'ils croient que si la personne concernée dit que l'anthroposophie ne devrait pas s'occuper de la trimembrement, c'est qu'il y a quelque chose en soi, parce que cela dépend du fait qu'un mouvement spirituel ne peut prospérer que s'il est placé sur lui-même. Mais c'est tout de suite ce que l'on cherche à faire. Celui qui donc juge ainsi, comme je l'ai caractérisé, reste à mi-chemin.
10
C'est à partir de ces prémisses que j'aimerais inciter à l'autoexamen de la question de savoir où se trouvent partout dans l'âme tranquille des jugements inachevés, des jugements pour lesquels les éléments font absolument défaut. Il est notamment si facile - on peut déjà le dire en général - de critiquer ce qui est donné par la science de l'esprit d'orientation anthroposophique à partir de prémisses superficielles. Si l'on ne ressent pas les profondeurs dans lesquelles les choses sont puisées, alors on peut juger l'anthroposophie à partir des humeurs quotidiennes les plus superficielles. C'est pourquoi on voit si souvent des gens qui ont à peine touché du doigt le domaine de l'anthroposophie dire immédiatement, du haut de leur "intelligence" : je peux être d'accord avec cela, je ne peux pas être d'accord avec cela - et ainsi de suite. En fait, la tâche de celui qui peut sentir correctement est toujours d'essayer de pénétrer de plus en plus profondément dans la chose, d'obtenir un sentiment de la manière dont les vérités initiatiques sont en fait puisées dans les profondeurs de l'être. En effet, si nous nous penchons un peu plus profondément sur ce que j'ai évoqué dans son aspect extérieur, voici ce qui en ressort.
11
Au cours de l'histoire récente, nous avons vu la vie de l'esprit, la vie de droit et la vie de l'économie confluer de plus en plus dans l'organisme social public. Les parlements modernes s'efforcent de prendre des décisions de leur propre chef, par le biais de décisions prises à la majorité par des personnes qui ne comprennent peut-être rien aux choses sur lesquelles on ne peut décider que si l'on y comprend quelque chose. Sur toutes sortes de sujets, sur la vie de l'esprit, sur la vie de droit, la vie de l'économie, les décisions doivent être prises par les parlements unitaires. Mais dès l'instant où la vie de l'esprit - prenons celle-ci en premier lieu - est séparée des deux autres membres, du domaine juridique-étatique et du domaine économique, la vie de l'esprit se rapproche entièrement de l'humain lui-même. La vie de l'esprit devient un organisme à part entière. La vie spirituelle doit s'administrer à partir des mêmes principes que de ceux dont elle est continuellement créée. Ces humains qui ont à enseigner ceci ou cela ont aussi à gérer la façon et la manière dont les enseignants sont engagés, dont les écoles sont gérées. La vie de l'esprit devrait être totalement libre et placée sur soi-même. Par cela les capacités humaines individuelles sont continuellement sollicitées, tout de suite sur le domaine de la vie de l'esprit. Ainsi, ce qui doit être décidé dans le domaine de la vie de l'esprit est continuellement rendu dépendant des capacités des humains, des capacités des humains qui sont justement là à une époque quelconque. Mais c'est ainsi que cela doit être. Ceux qui sont individuellement capables de ceci ou de cela à une époque quelconque ne devraient pas être empêchés par un quelconque instrument étatique ou parlementaire de mettre en valeur leurs facultés. La vie spirituelle est ainsi rendue entièrement dépendante de l'humain. Mais du fait que rien d'autre n'agit dans l'évolution de la vie de l'esprit que les humains eux-mêmes, agit ce que j'ai caractérisé hier, cet élément de la vie de l'esprit qui se développe. J'ai cité Raphaël comme un exemple remarquable, mais aussi de façon caractéristique : lorsque ses œuvres seront perdues depuis longtemps, il y aura dans le monde le fait qu'il s'est développé à partir de ses œuvres. Ce principe de développement intérieur est transformé en ce qui œuvre dans la vie de l'esprit, c'est-à-dire que tout ce qui est luciférien est débranché de la vie de l'esprit tout de suite par la séparation de l'État. Et ce n'est que par cette séparation que le luciférien peut être déconnecté. Toute vie de l'esprit dépendante de l'État est imprégnée/occupée d'impulsions lucifériennes. Des décisions majoritaires ou autres interviennent alors dans la vie de l'esprit, qui dissimulent/retouchent toujours ce qui vient des individualités humaines, mais qui balayent ainsi la pensée aiguë, le vouloir aigu qui vient de l'individualité humaine. Mais c'est précisément par le balayage de cette acuité que naît justement l'élément luciférien dans la pensée et la volonté humaines. De sorte que nous pouvons dire : toute vie de l'esprit qui est rattaché/boutonnée à la vie juridique porte le caractère luciférien. Et c'est tout de suite pour surmonter le caractère luciférien, qui doit être surmonté dans la vie de l'esprit publique, qu'il est besoin de séparation détachante de la vie de droit. L'humain individuel ne peut pas le surmonter, car des éléments oniriques/à puissance de rêve - j'ai attiré l'attention sur ce point hier - doivent toujours jouer dans sa vie de l'esprit. Mais ils sont repoussés par le fait que l'humain se trouve dans la vie de l'esprit sociale, mais que cette vie de l'esprit est séparée de l'État.
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De même, des éléments ahrimaniens jouent dans la vie de l'économie lorsqu'elle est gérée par l'État. Ces éléments ahrimaniens qui interviennent dans la vie de l'économie, dans la gestion de la vie de l'économie, lorsque l'État est impliqué dans cette vie de l'économie, seront uniquement et seulement mis de côté que la vie de l'économie économique, comme je l'ai souvent accentué ici, serait construite sur la vie de la fraternité en corporations, associations, et ainsi de suite.
13
Vous voyez qu'il s'agit vraiment de faire valoir de grands principes dans ce trimembrement. Au milieu, reste alors la structure de l'État proprement dite, tout ce qui seulement se rapporte au droit public.
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Vous vous souvenez maintenant d'une chose que je vous ai déjà expliquée ici, mais que je veux répéter pour ceux qui ne l'ont pas entendue. L'humain, en vivant ici sur terre entre la naissance et la mort, n'est pas seulement cet être qui vit ici entre la naissance et la mort, mais il porte en lui les échos de ce qu'il a vécu, d'abord dans des incarnations précédentes, mais surtout de ce qu'il a vécu entre sa dernière mort et la naissance qui a précédé sa vie actuelle. Pendant cette période entre la mort et une nouvelle naissance, nous avons vécu des expériences dans le monde spirituel, et ces expériences résonnent dans la vie actuelle. Et comment résonnent-elles dans la vie sociale publique ? - C'est que tout ce que les humais apportent à la vie publique par leurs talents, par leurs dons particuliers, tout ce qui constitue la vie spirituelle publique absolument, n'est vient pas du tout de la terre, mais tout est une résonance de la vie préterrestre. Ce que Goethe a accompli en tant que Goethe entre 1749 et 1832 est influencé par ce qu'il a vécu dans le monde spirituel avant 1749 ; il l'a porté vers le bas. Et ce qui se développe ici sur terre en matière d'art, de science, d'impulsions religieuses chez les humains, c'est-à-dire ce qui se développe en tant que vie de l'esprit terrestre, tout cela est un écho de la vie de l'esprit supraterrestre, tel que les humains l'apportent ici par la porte de la naissance. Si vous prenez la littérature, si vous prenez l'art, tout ce qui s'y trouve est descendu des mondes spirituels. Nous avons donc dans cette vie sociale, en ce qui concerne les forces, un élément qui nous est simplement envoyé en bas des mondes spirituels. Les humains l'apportent en bas en ce qu'ils entrent par la porte de la naissance dans ce monde entre la naissance et la mort. Mais ce qui est effectué dans la vie de l'économie par la fraternité ou l'absence de fraternité, ce que les humais font les uns pour les autres, ce qu'ils gèrent, aussi étrange que cela puisse paraître, n'a pas seulement une signification pour cette vie entre la naissance et la mort, mais aussi une grande signification pour la vie après la mort. Par exemple, il est déjà important de savoir si j'agis toute ma vie comme un envieux et si je me comporte de telle sorte que l'envie soit mon principe, ou si j'agis par amour pour les humains. L'action, dans la mesure où elle s'insère dans la vie publique, dans la mesure où elle met les humains en contact les uns avec les autres, cette action n'a pas seulement une signification ici sur terre, mais cette action est portée dans son effet à travers la porte de la mort et a une signification à travers toute la vie entre la mort qui nous atteint après cette vie terrestre et la prochaine vie terrestre. De sorte que nous pouvons dire : Ce qui se déroule ici en tant que vie économique est la cause de la manière dont les humains vivront entre la mort et une nouvelle naissance.
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Si, par exemple, un ordre économique est purement construit sur l'égoïsme, cela signifie que les humais deviennent des ermites à un haut degré entre la mort et une nouvelle naissance, qu'ils ont les plus grandes difficultés à trouver d'autres êtres humains, bref, que la manière dont l'humain se comporte économiquement a une énorme importance pour la vie entre la mort et la prochaine naissance.
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Il reste pour cela comme purement terrestre uniquement et seulement la vie de droit ou d'état comme purement terrestre. Cela n'a de signification ni pour la vie prénatale ni pour la vie post-mortem, cela n'a de signification que pour ce qui se passe ici sur Terre. Si nous séparons purement et simplement cette vie juridique étatique des deux autres domaines, nous séparons le terrestre de tout supraterrestre, qui joue ici sur la terre. Il repose donc de grands principes aussi en cette relation dans la triarticulation de l'organisme social. Nous membrons en trois membre pour la raison que nous devons séparer les plus différents domaines qui ont quelque chose à faire avec le suprasensible, de ce qui a seulement quelque chose à voir avec le sensible entre la naissance et la mort. Ce que l'humain peut décider par la voie qui seule rend possible les décisions majoritaires peut seulement avoir une signification ici pour la terre. Ce que l'humain accomplit par ses talents, par ses facultés, qui lui sont, comme on dit, innées, mais qui sont acquises de la manière que je viens de caractériser, il l'accomplit en tant qu'individualité humaine. Et c'est à cet instant règne le "prince de ce monde", pour utiliser une vieille expression, où l'on porte en quelque sorte atteinte à l'individualité par des décisions prises à la majorité. Les décisions majoritaires ne peuvent se rapporter qu'à ce qui a une signification pour les conditions terrestres, car pour ce qui a une signification après la mort, il faut que l'amour humain, l'humanité, la bienveillance, qui sont à leur tour entièrement individuels et ne peuvent être qu'individuels, déploient leur force.
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Avec cela je vous indique ce qui, pour la confirmation de l'idée de trimembrement, peut seulement être obtenu à partir de la science de l'initiation. Mais sur quoi repose en fait toute l'intrusion du luciférien et de l'ahrimanien dans notre monde ? La pénétration de tout ce qui est luciférien et ahrimanien dans notre monde repose sur ce que quelque chose s'écoule dans notre monde à partir d'autres degrés de conscience que les degrés normaux de conscience. Lorsque nous franchissons la porte de la naissance, nous passons d'un stade de conscience normal, qui est d'une tout autre sorte que le stade de conscience terrestre, à ce stade de conscience terrestre. Tout de suite maintenant, pour notre cinquième période post-atlantique, la conscience du rêve est anormale : la conscience diurne qui est traversée par les images du rêve. Si nous laissons entrer les rêves dans notre pensée, nous mélangeons ce que nous devrions simplement avoir dans notre vie prénatale avec ce qui se passe entre la naissance et la mort. Et ce mélange est particulièrement adapté à Lucifer pour atteindre ses objectifs avec nous, et non les objectifs divins normaux de la Terre. Tout jouer dedans de ce qui a anormale puissance d'onirisme/de rêve dans le monde actuel de la conscience peut à cause de cela seulement conduire à la luciférisation de l'humanité. Ce qui est normal pour notre conscience, c'est de nous laisser éduquer de manière rêveuse aussi longtemps que notre conscience est encore rêveuse, c'est-à-dire pendant l'enfance. Si nous poursuivons la même relation avec le monde, qui est tout à fait bonne pendant l'enfance, où nous devons par exemple apprendre à parler, ce que nous apprenons comme dans un rêve, au-delà de l'enfance, ce que fait une grande partie de l'humanité actuelle, alors nous ouvrons à Lucifer les portes, les portails et les fenêtres et tout ce que nous pouvons ouvrir dans notre conscience. Si nous n'acceptons pas de jugements publics plus fondés que ceux qui nous font rêver, alors nous ouvrons continuellement les portes à Lucifer. Si, par exemple, nous recevons de quelque part l'ordre de considérer tel ou tel humain comme un "grand homme d'État", un "grand prince", un "innocent de la guerre" ou un "grand commandant", sans que nous examinions cela, ainsi c'est, pourquoi nous formons un tel jugement, pas du tout différent des raisons pour lesquelles nous rêvons de quelque chose.
18
Une grande partie de l'humanité actuelle a considéré jusqu'à récemment Woodrow Wilson comme un grand homme parce qu'il a envoyé dans le monde les absurdités des "Quatorze articles". Si vous demandez avec quelle affirmation intérieure les humains ont fait cela, vous ne trouverez aucune différence entre l'affirmation que les gens ont ressentie en considérant Woodrow Wilson comme un grand homme et l'affirmation que vous ressentez lorsque vous rêvez de quelque chose. Le rêve vous vient avec le même arbitraire intérieur que le jugement que vous avez porté sur Woodrow Wilson et ses "quatorze non-sens". Il n'y a pas de différence entre rêver consciemment de cette manière et rêver en dormant. Il n'y a pas de différence entre penser que Ludendorff est un grand général ou que Clemenceau est un grand homme d'État, ou encore rêver de ceci ou de cela la nuit, en réponse aux voix du monde extérieur. Mais l'humanité doit devenir attentive à ces choses. Car en remarquant de telles choses, le jugement de comment nous sommes saisis par le luciférien dans le monde entre en même temps en nous. Car nous sommes saisis par le luciférien dans le monde par le fait que nous rêvons consciemment. En ce qui concerne ce jugement public, une grande partie de l'humanité actuelle a été vraiment très puérile et continue à l'être.
19
Ce sont des choses qui doivent être considérées plus sérieusement aujourd'hui que vraiment maints le pensent. Et de l'autre côté, il s'agit que nous apprenions de la vie. Car en rapport notre volonté, nous dormons continuellement, je l'ai donc souvent dit. Je vous ai expliqué que vous avez certes une représentation de ce que vous faites, mais pas une fois de ce que la main exécute intérieurement lorsqu'elle se meut ; l'humain n'a ordinairement aucune représentation de cela. L'humain n'a pas plus de représentation de ce processus étrange lié au vouloir humain qu'il n'a de représentation de ce qu'il fait dans son sommeil profond. Le vouloir est un sommeil éveillé en règle générale. Ce vouloir doit être élevé de plus en plus à la conscience. Ce sera encore un long processus, comment le vouloir sera élevé à la conscience dans la compréhension du temps terrestre. Il est partiellement élevé à la conscience - dans un petit domaine, dans d'autres domaines aussi, mais de manière tout à fait remarquable dans un domaine - par exemple par notre eurythmie. Là, les mouvements sont exécutés à partir de la pleine conscience. Là, le vouloir est vraiment imprégné de la pleine conscience. C'est pourquoi j'ai souvent expliqué dans l'introduction à la représentation eurythmique qu'il est important que les eurythmistes combattent tout ce qui est somnolent et travaillent précisément dans le sens contraire à celui de la rêverie. C'est une grande erreur si l'eurythmie n'est pas exécutée dans l'état de surveillance le plus complet, mais si elle est exécutée de telle sorte que l'on croit pouvoir "mystiser" dans l'eurythmie. "Mystiser" vient de mystique. C'est déjà très grave de mystifier dans la vie ordinaire, et encore plus grave de mystifier quelque chose qui devrait être voulu, qui doit être l'image opposée du rêve. Mais le vouloir qui s'imprègne de la pleine conscience doit aussi être recherché de plus en plus dans le reste de la vie.
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Une fois de plus, nous avons ici un cas où une grande partie de l'humanité travaille à l'opposé, à l'opposé de ce qui devrait justement se tenir les yeux devant nous comme une exigence fondamentale de notre temps. Une exigence fondamentale de notre époque est d'imprégner la vie de conscience, et pas seulement de raison analytique. La raison analytique est quelque chose de très unilatéral. Les humains croient même aujourd'hui qu'ils peuvent gagner des vérités suprasensibles par voie mystique, en utilisant des médiums, c'est-à-dire en accordant le plus possible leur conscience. Il n'y a aucune voie plus luciférienne-ahrimanienne vers le monde spirituel que la spiritiste. Cela conduit d'un côté, chez le médium, à une proximité avec Lucifer, et de l'autre, chez ceux qui se font dire leurs "vérités" par le médium, à l'ahrimanisme. Et le contenu de telles vérités, de ces soi-disant vérités, est aussi d'après cela. Car ce que le médium a à dire sur l'extra-sensoriel n'est pas quelque chose de plus élevé que le sensible. Le sensible a une certaine signification tout au long de l'existence terrestre. Ce que les médiums ont à dire n'a de sens que pendant une très courte période, si cela repose sur de la vérité, bien sûr. Cela n'a de signification que pour certains effets spirituels élémentaires pendant une courte période, de sorte que l'on apprend toujours quelque chose de plus élevé si l'on ne fait rien d'autre toute sa vie que de regarder avec ses yeux sains, d'entendre avec ses oreilles saines, que si l'on se laisse dire quelque chose sur l'extra-sensoriel par les médiums.
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Vous pouvez déduire de ces choses et de similaires que, d'un côté, il y a à notre époque de grandes exigences pour le renouvellement de la vie de l'esprit, mais que, de l'autre côté, il y a aussi ce que l'on peut appeler une forte opposition aux véritables sources de la vie de l'esprit qui se sont développées à notre époque. Aujourd'hui, les humains résistent à l'intrusion du spirituel dans le monde physique et sensoriel. C'est cette résistance que vous pouvez rencontrer dans tous les domaines possibles et que vous devez reconnaître parmi les différentes luttes contre la science de l'esprit telle qu'elle est ici évoquée. Cette science de l'esprit, telle que nous l'entendons ici, est consciente du fait que ce qui doit entrer dans la vie sociale publique doit à l'avenir s'écouler à partir des sources initiatiques. Ce que l'on fait valoir ici, par exemple comme la triarticulation, peut ne pas plaire à certaines gens aujourd'hui. Il y a des humains qui disent : "À moi ne plaît pas ceci ou cela à cela". - Ces humains devraient à nouveau apprendre à comprendre ce qu'est une pensée entière. Dans la vie, il ne s'agit donc pas de ce qui nous plaît ou nous déplaît. J'ai connu une fois une dame - je l'ai déjà raconté plusieurs fois - qui se laissait raconter beaucoup de choses sur la science de l'esprit. Alors elle a dit : "Oui, mais la réincarnation, les vies terrestres répétées, c'est quelque chose qui ne me plaît pas ; je ne veux pas revenir sur terre. - On put lui rendre compréhensible peu à peu qu'il ne s'agît pas qu'elle veuille ou non, notamment qu'il ne s'agissait pas qu'elle veuille ou non dans cette vie, car elle ne savait donc pas encore ce qu'elle voudrait entre la mort et une nouvelle naissance ; là elle voudrait déjà revenir. - Elle sembla alors saisir peu à peu et s'en alla en disant qu'elle comprenait maintenant. C'était à Berlin. De Stettin, elle écrivit une carte disant qu'elle n'y croyait quand même pas, que cela ne lui plaisait quand même pas de revenir sur Terre. - Là la pensée s'arrache alors de manière dynamique ; elle peut aussi s'arracher mécaniquement. De cela aussi, nous en avons même déjà véçut un exemple sur notre propre sol/terrain. L'exemple est très éclairant, mais il est moins évident qu'il s'applique à beaucoup de choses que les humains pensent. Une fois, lors d'une réunion, j'ai dû expliquer comment les êtres humains reviennent dans la réincarnation, comment ils réapparaissent avec leurs âmes humaines individuelles. Les animaux, ai-je dû dire, ont une âme de groupe ; et alors que chez l'humain, il a une âme individuelle, qu'il conserve cette âme individuelle entre la mort et une nouvelle naissance, et qu'il réapparaît avec son âme individuelle, et ainsi de suite, chez l'animal qui a une âme de groupe, il est inclus dans tout le groupe à sa mort, chaque animal individuel en est à nouveau séparé à la naissance et, comme par un tentacule, il est à nouveau attiré dans l'âme de groupe après la mort. Là une dame se mit à polémiquer : Oui, elle voit cela pour tous les animaux, sauf pour son chien - qu'elle aimait particulièrement, car elle l'a élevé de telle manière qu'il a une âme individuelle si forte qu'il réapparaîtra comme individualité ! - Plus tard, j'ai eu une conversation avec une autre dame qui m'a dit : "Comme cette dame a été stupide de croire que son chien, qui n'a qu'une âme de groupe, reviendra en tant qu'individualité. J'ai tout de suite compris que ce n'était pas possible. Mais mon perroquet, il revient certainement en tant qu'individualité, c'est autre chose !
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Certes, on peut rire sur ces choses, mais c'est justement à ces choses que l'on s'aperçoit quand on fait des erreurs de raisonnement. Dans ce que je vous ai dit concernant la prétendue confusion entre la triarticulattion et la science de l'esprit, on ne remarque pas sa courte pensée ! J'ai vu comment, au cours de ces cinq dernières années, de nombreux jugements ont été rendus sur le modèle de ce jugement de perroquet, comment les humains ont compris dans une région du pays ce qu'il en était partout ailleurs, mais chez eux, c'était toujours autre chose, sur le modèle du retour du perroquet. Il faut vraiment que nous prenions ces choses au sérieux dans le présent et que nous puissions comprendre : Il faut que la science initiatique puisse aussi s'infiltrer dans la vie sociale, que nous ne nous laissions pas tromper sur la différence entre ce que nous voulons penser et ce qui est réel. Il peut donc être désagréable pour beaucoup d'humains aujourd'hui de propager le trimembrement. Mais il y a deux choses dans le monde aujourd'hui, et celui qui regarde honnêtement et sincèrement le monde, qui ne se fait pas d'illusions, voit qu'il y a ces deux choses : soit le bolchevisme sur le monde entier, soit la triarticulation ! Vous n'aimez peut-être pas la triarticulation ; dans ce cas, optez pour un ancien ordre du monde ! - Mais considérez seulement une fois ce qui reste d'une grande partie de l'Europe au cours des quatre ou cinq dernières années ! Prenez les parties isolées. Vous avez par exemple l'Autriche allemande ; telle qu'elle est dans sa substance globale - à l'exception de certaines personnalités que j'ai mises en évidence dans mon livre "Vom Menschenrätsel" (De l'énigme de l'humain) - cette substance globale provient du principe catholique du 8. et 9. siècle après Jésus-Christ. Cela vivait encore, cela pouvait être maintenu artificiellement sous le principe de cohésion d'abord naturel de la maison dite des Habsbourg, puis de tout le principe de cohésion non naturel de la monarchie austro-hongroise. Ou prenez par exemple ce que sont les anciennes terres de la Sainte Couronne de Saint-Étienne, la Hongrie : elle est, dans toute sa constitution, ce qu'elle est devenue en l'an 1000 ! Et ainsi, nous pourrions indiquer, pour chaque région, sur quoi repose l'essentiel de cette substance globale. Il n'est même pas commode de dire ces choses aux humains dans le présent, car les humains ne veulent pas regarder de tels rapports sans préjugés. Mais comment croire qu'en rassemblant simplement ces débris, devenus vieux et pourris, car ils datent dans leur substance globale du 8e, 9e siècle ou de l'an 1000 et ainsi de suite, on puisse aujourd'hui les souder pour en faire des constructions durables ! Non, seul un véritable renouvellement de la vie d'âme est utile. Mais cela doit être effectivement saisi. C'est pourquoi il faut toujours s'adresser à nouveau au sens des responsabilités des humains pour qu'ils regardent cette vie d'âme. Si elle est regardée, alors on se tournera aussi vers elle.
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Je continuerais à parler demain de ces rapports et notamment sur le rapport de ce que j'ai dit aujourd'hui à la saisie particulière du principe-Christ.