| 
                                   
                                     
                                  
                                    
                                      |  Ce que j'ai exposé hier ici est
                                          apparemment quelque chose de très
                                          éloigné. Pourtant, celui qui veut
                                          vraiment se faire des représentations
                                          sur ce qui est spirituellement et
                                          socialement nécessaire à notre époque
                                          doit aussi se familiariser avec de
                                          telles représentations. Notre pensée
                                          et nos sentiments, notre être humain
                                          tout entier, doivent être imprégnés de
                                          sentiments qui proviennent de telles
                                          représentations. Je veux brièvement
                                          résumer ce qui a constitué hier, en
                                          quelque sorte, la tonalité principale
                                          des débats. C'est ce que nous
                                          connaissions déjà de manière plus
                                          abstraite sous d'autres aspects, à
                                          savoir que l'humain a essentiellement
                                          une double organisation ; nous
                                          pourrions aussi dire une triple
                                          organisation, mais nous voulons moins
                                          encore tenir compte aujourd'hui du
                                          troisième membre, celui du milieu. |  01 |  Was ich gestern hier vorgetragen
                                          habe, ist scheinbar etwas sehr
                                          Entlegenes. Dennoch, wer sich
                                          wirklich Vorstellungen machen will
                                          über das in unserer Zeit geistig und
                                          sozial Notwendige, der muß sich auch
                                          bekanntmachen mit solchen
                                          Vorstellungen. Es muß unser Denken und
                                          Empfinden, unser ganzes Menschenwesen
                                          durchdrungen werden von Gefühlen, die
                                          aus solchen Vorstellungen herrühren.
                                          Ich will kurz zusammenfassend das
                                          noch einmal sagen, was gewissermaßen
                                          gestern den Hauptklang der
                                          Auseinandersetzungen bildete. Es ist
                                          dasjenige, was uns ja von andern
                                          Gesichtspunkten aus mehr abstrakt
                                          schon bekannt war, daß der Mensch im
                                          wesentlichen eine zweifache
                                          Organisation hat; wir könnten auch
                                          sagen eine dreifache, aber wir wollen
                                          das dritte, das mittlere Glied heute
                                          weniger noch berücksichtigen. |  
                                      |  Tout d'abord, il y a son
                                          organisation principale, son
                                          organisation nerveuse et sensorielle,
                                          et alors l'organisation du reste de
                                          l'humain. Pour les pensées actuelles
                                          pressant à la commodité, une telle
                                          chose est difficile à envisager parce
                                          que les humains aimeraient
                                          actuellement savoir tout joliment,
                                          presque spatialement, réparti. Quand
                                          on parle de l'organisation
                                          principale/tête et de l'organisation
                                          du reste de l'humain, alors les gens
                                          se représentent de préférence : la
                                          tête jusqu'au cou et ensuite le reste
                                          de l'humain. Ainsi les choses ne sont
                                          naturellement pas pensées, mais il
                                          s'agit de ce que, en une certaine
                                          relation à nouveau tout l'humain soit
                                          tête, seulement l'être principal,
                                          l'être de la tête, vient plus
                                          clairement à l'expression à la tête.
                                          Et l'humain entier est aussi un humain
                                          du tronc et des membres, seulement
                                          l'être tronc et membres se fait
                                          justement plus clairement jour au
                                          tronc et aux membres. Les sens sont
                                          dans une certaine mesure répartis sur
                                          tout l'humain ; mais aussi loin qu'ils
                                          sont répartis sur tout l'humain, nous
                                          les comptons à l'organisation de tête,
                                          parce que ces sens qui sont localisés
                                          dans la tête sont les sens les plus
                                          avancés. |  02 |  Zunächst liegt vor seine
                                          Hauptesorganisation, seine
                                          Nerven-Sinnesorganisation, und dann
                                          liegt vor die Organisation des übrigen
                                          Menschen. Für die nach Bequemlichkeit
                                          drängenden Gedanken der Gegenwart ist
                                          eine solche Sache deshalb schwer
                                          einzusehen, weil die Menschen heute
                                          alles hübsch, fast räumlich, abgeteilt
                                          wissen möchten. Wenn man spricht von
                                          Hauptesorganisation und von der
                                          Organisation des übrigen Menschen,
                                          dann stellen sich die Leute am
                                          liebsten vor: das Haupt bis hier zum
                                          Hals und dann der übrige Mensch. So
                                          sind die Dinge natürlich nicht
                                          gemeint, sondern es handelt sich
                                          darum, daß in einer gewissen
                                          Beziehung wiederum der ganze Mensch
                                          Haupt ist, nur kommt das Hauptsein,
                                          das Kopfsein, am Kopfe am deutlichsten
                                          zum Ausdrucke. Und der ganze Mensch
                                          ist auch Rumpf- und Gliedmaßenmensch,
                                          nur kommt das Rumpf- und
                                          Gliedmaßensein eben am Rumpf und an
                                          den Gliedmaßen am deutlichsten zum
                                          Vorschein. Die Sinne sind
                                          gewissermaßen über den ganzen Menschen
                                          verteilt; aber insofern sie über den
                                          ganzen Menschen verteilt sind, rechnen
                                          wir sie zur Hauptesorganisation, weil
                                          diejenigen Sinne, die im Haupte
                                          lokalisiert sind, die am weitesten
                                          fortgeschrittenen Sinne sind. |  
                                      |  Vous comprendrez par ces allusions
                                          comment j'entends réellement le
                                          membrement de l'humain que j'ai
                                          mentionné. Maintenant, nous avons vu
                                          que non seulement existe une nécessité
                                          de ce membrement provenant de forces
                                          et de processus internes dans
                                          l'humain, mais qu'en fait l'humain est
                                          en ordonné d'une autre manière au
                                          cosmos en tant qu'humain de la tête et
                                          d'une autre manière au cosmos en tant
                                          qu'humain du tronc et des membres.
                                          Notre tête est dans une certaine
                                          mesure ce qu'il y a de plus avancé ;
                                          mais en fait - et ce n'est pas
                                          seulement la connaissance occulte qui
                                          le montre, mais aussi l'embryologie
                                          réellement considérée de manière
                                          raisonnable - notre organisation de la
                                          tête n'appartient pas à la sphère
                                          terrestre et solaire, mais à la sphère
                                          lunaire. Les forces qui sont
                                          intérieurement actives dans notre
                                          organisation de tête, ce sont des
                                          forces lunaires. Et dans le reste de
                                          notre organisation, ce sont les forces
                                          terrestres et solaires qui sont
                                          actives. |  03 |  Sie werden aus diesen Andeutungen
                                          verstehen, wie ich die angeführte
                                          Gliederung des Menschen eigentlich
                                          meine. Nun aber haben wir gesehen, daß
                                          nicht nur eine aus inneren Kräften und
                                          Vorgängen im Menschen herkommende
                                          Notwendigkeit zu dieser Gliederung
                                          vorliegt, sondern daß tatsächlich der
                                          Mensch in einer andern Weise dem
                                          Kosmos eingeordnet ist als
                                          Kopfesmensch und in einer andern Weise
                                          dem Kosmos eingegliedert ist als
                                          Rumpf- und Gliedmaßenmensch. Unser
                                          Haupt ist gewissermaßen das am
                                          weitesten Fortgeschrittene; aber es
                                          gehört eigentlich — und das zeigt
                                          nicht nur die okkulte Erkenntnis,
                                          sondern das zeigt auch die wirklich
                                          vernünftig betrachtete Embryologie —
                                          unsere Hauptes-organisation nicht der
                                          irdischen und Sonnensphäre an, sondern
                                          der Mondensphäre. Die Kräfte, die in
                                          unserer Hauptesorganisation innerlich
                                          tätig sind, das sind Mondenkräfte. Und
                                          in unserer übrigen Organisation sind
                                          die Erden- und Sonnenkräfte tätig. |  
                                      |  Toute l'évolution terrestre de
                                          l'humanité est liée à cette entité de
                                          l'humain. Et maintenant, le moment est
                                          venu dans lequel doit être envisagé
                                          comment un pas est à faire en avant,
                                          qui dépend de comment nous venons en
                                          situation de transposer en activité
                                          notre organisation d'humanité. Dans
                                          l'évolution humaine terrestre, existe
                                          donc tout d'abord ce qui s'est joué
                                          dans la vie humaine d'esprit et d'âme,
                                          disons jusqu'au mystère du Golgotha.
                                          C'est la grande incision dans toute
                                          l'évolution humaine sur terre. Et si
                                          l'on excepte de tout ce qui s'est
                                          développé jusqu'au mystère du
                                          Golgotha, l'évolution hébraïque,
                                          judaïque ancienne, on peut dire que ce
                                          qui s'est développé jusqu'à ce
                                          moment-là porte un caractère tout à
                                          fait homogène. |  04 |  Mit dieser Wesenheit des Menschen
                                          hängt die ganze Erdenentwickelung der
                                          Menschheit zusammen. Und jetzt ist ein
                                          Zeitpunkt gekommen, in dem eingesehen
                                          werden muß, wie ein Schritt nach
                                          vorwärts zu tun ist, der davon
                                          abhängt, wie wir in die Lage kommen,
                                          unsere Menscheitsorganisation in
                                          Tätigkeit zu versetzen. In der
                                          menschlichen Erdenentwickelung liegt
                                          ja zunächst vor allem dasjenige, was
                                          sich abgespielt hat im menschlichen
                                          Geistes- und Seelenleben, sagen wir
                                          bis zu dem Mysterium von Golgatha. Das
                                          ist der große Einschnitt in die ganze
                                          menschliche Erdenentwickelung. Und
                                          wenn man von alledem ausnimmt, was
                                          sich bis zum Mysterium von Golgatha
                                          entwickelt hat, die althebräische, die
                                          altjüdische Entwickelung, so kann man
                                          sagen: Das jenige, was sich bis dahin
                                          entwickelt hat, trägt, einen durchaus
                                          einheitlichen Charakter. |  
                                      |  L'ancienne culture païenne, qui
                                          s'inspire des mystères de l'Antiquité
                                          de différentes manières, comme je l'ai
                                          décrit dans ma "Science secrète en
                                          esquisse", porte en une certaine
                                          relation un caractère unitaire. Quel
                                          est ce caractère unitaire ? Ce
                                          caractère unitaire consiste dans ce
                                          qu'il existe une sagesse originelle de
                                          l'humanité, qu'une révélation
                                          originelle a effectivement eu lieu de
                                          par toute la terre. Cette révélation
                                          originelle, pourquoi a-t-elle pu avoir
                                          lieu ? Elle a pu avoir lieu parce que,
                                          dans les temps anciens de l'évolution
                                          terrestre, le chef humain, la tête
                                          humaine, si je puis dire, n'était pas
                                          encore aussi avancée qu'elle l'est à
                                          notre époque ou qu'elle l'était déjà à
                                          l'époque du mystère du Golgotha. Elle
                                          était encore vivante, dans le sens où
                                          je vous l'ai expliqué hier. Elle était
                                          encore remplie de la possibilité
                                          d'avoir des rêves qui n'étaient pas
                                          liés à ce que seule l'expérience
                                          terrestre et l'expérience de la terre
                                          donnent. Elle était en situation de
                                          rappeler de nouveau sur le devant ce
                                          que l'humain avait vécu dans d'anciens
                                          vécus de rêve - donc avec une
                                          conscience dégradée au crépusculaire
                                          vis-à-vis de la nôtre - à l'époque de
                                          l'ancienne lune. |  05 |  Die alte heidnische Kultur, die in
                                          der verschiedensten Weise, wie ich es
                                          geschildert habe in meiner
                                          «Geheimwissenschaft im Umriß», von den
                                          Mysterien des Altertums ausgeht, trägt
                                          in einer gewissen Beziehung einen
                                          einheitlichen Charakter. Welches ist
                                          dieser einheitliche Charakter ? Dieser
                                          einheitliche Charakter besteht darin,
                                          daß eine Urweisheit der Menschheit
                                          vorliegt, daß tatsächlich eine
                                          Uroffenbarung über die ganze Erde hin
                                          stattgefunden hat. Diese
                                          Uroffenbarung, warum konnte sie denn
                                          stattfinden ? Sie konnte stattfinden
                                          aus dem Grunde, weil in den alten
                                          Zeiten der Erdenentwickelung das
                                          menschliche Haupt, der menschliche
                                          Kopf, wenn ich so sagen darf, noch
                                          nicht so weit vorgeschritten war, wie
                                          er es in unserer Zeit ist oder wie er
                                          es auch zur Zeit des Mysteriums von
                                          Golgatha schon war. Er war in dem
                                          Sinne, wie ich Ihnen das gestern
                                          auseinandergesetzt habe, noch
                                          lebendig. Er war noch erfüllt von der
                                          Möglichkeit, Träume zu haben, die
                                          nicht mit dem zusammenhingen, was
                                          allein die Erdenerfahrung und das
                                          Erdenerlebnis gibt. Er war in der
                                          Lage, in sich wieder hervorzurufen,
                                          was der Mensch in alten
                                          Traumerlebnissen — also bei einem
                                          herabgedämmerten Bewußtsein gegenüber
                                          dem unsrigen — zur alten Mondenzeit
                                          hatte. |  
                                      |  Tout cela a été utilisé par les
                                          révélateurs des temps anciens pour
                                          guider en quelque sorte l'humanité
                                          vers le point de l'évolution où elle
                                          devait se trouver lors de l'irruption
                                          du mystère du Golgotha. Ce qui a été
                                          révélé là et qui a pu être reçu par
                                          l'humanité à travers l'organisation
                                          qui vient de vous être décrite était
                                          tel que, par rapport à ce que
                                          l'humanité d'aujourd'hui connaît, il y
                                          avait dans les temps primitifs un
                                          vaste bien de sagesse qui ne cessait
                                          de diminuer/décroitre. Aujourd'hui,
                                          nous ne serions pas satisfaits avec ce
                                          bien de sagesse, car il n'avait
                                          souvent pour contenu que d'anciennes
                                          représentations ataviques de rêves de
                                          clairvoyance. Aujourd'hui, nous
                                          voulons avoir des représentations
                                          correctes, claires, mais nous ne
                                          sommes pas encore très avancés dans
                                          ces idées claires, lumineuses. |  06 |  Das alles wurde benützt von den
                                          Offenbarern der alten Zeiten, um die
                                          Menschheit gewissermaßen hinzuleiten
                                          zu dem Punkte der Entwickelung, an
                                          dem sie sein sollte beim Einbruche des
                                          Mysteriums von Golgatha. Das, was da
                                          geoffenbart wurde und von der
                                          Menschheit durch die Ihnen eben
                                          charakterisierte Organisation hat
                                          empfangen werden können, das war so,
                                          daß gegenüber dem, was die heutige
                                          Menschheit weiß, ein umfassendes
                                          Weisheits gut in Urzeiten da war, das
                                          immer mehr und mehr abnahm. Wir würden
                                          heute nicht zufrieden sein mit diesem
                                          Weisheitsgut, denn es war vielfach
                                          eben nur so, daß es zum Inhalt hatte
                                          alte atavistische
                                          Hellseher-Traumvorstellungen. Wir
                                          wollen heute richtige, klare
                                          Vorstellungen haben, aber wir sind in
                                          diesen lichten, klaren Vorstellungen
                                          eben noch nicht sehr weit. |  
                                      |  Une sagesse ancienne était déversée
                                          sur l'humanité. De cette sagesse a
                                          beaucoup été dit sur les êtres qui
                                          dominent la nature, sur les forces qui
                                          dominent la nature, mais très peu sur
                                          l'humain même. L'humain n'était donc
                                          pas encore parvenu à sa conscience
                                          terrestre. Il était en quelque sorte
                                          encore tout à fait guidé par tutelle
                                          de puissances plus hautes. Il pouvait
                                          devenir sage, mais la conscience de
                                          soi, cela ne brillait pas encore.
                                          L'adage apollinien : "Connais-toi
                                          toi-même" est placé dans l'humanité
                                          comme une aspiration/nostalgie, comme
                                          quelque chose qui a été appelé dans
                                          l'avenir par les esprits dirigeants de
                                          la Grèce. Une sagesse était là qui
                                          traitait de la nature, toutefois aussi
                                          de la nature du cosmos. L'ancienne
                                          révélation hébraïque a été placée dans
                                          cette vie de l'humanité. Si vous vous
                                          poussez devant l'âme l'ancienne
                                          révélation hébraïque, elle a une
                                          certaine particularité. Elle se
                                          distingue totalement des révélations
                                          de sagesse païenne qui se sont
                                          répandues autour d'elle. Elle
                                          dédaignait en quelque sorte de
                                          contenir en elle les sagesses
                                          relatives à la nature et à l'univers.
                                          Au fond, elle ne contenait qu'une
                                          seule chose sur la nature et l'univers
                                          : Dieu les a créés avec l'humain, et
                                          l'humain a à servir Dieu dans le
                                          monde. Toute la révélation hébraïque
                                          ancienne est placée sur le but de
                                          montrer à l'humain comment il pourrait
                                          servir son Dieu Yahvé. A quoi est
                                          alors appelé dans cette révélation
                                          hébraïque ancienne ? - Ce à quoi il
                                          n'est pas appelé, c'est ce qu'a
                                          l'ancienne révélation païenne :
                                          l'organisation principale/de tête, qui
                                          pouvait encore évoquer en
                                          elle/provoquer des souvenirs de
                                          l'ancien temps lunaire. Dans la
                                          révélation hébraïque, on ne pouvait
                                          pas y faire appel. Il devait être fait
                                          appel au reste de l'organisation de
                                          l'humain. Mais souvenez-vous de ce que
                                          j'ai dit hier : cette organisation
                                          restante de l'humain peut tout de
                                          suite comprendre et recevoir, parce
                                          qu'elle est de puissance solaire, ce
                                          qui vient de la lune. Ce qui vient de
                                          la lune, c'est ce qui, à l'extrême,
                                          conduit aux illusions, à ce qui peut
                                          se révéler à l'intérieur de l'humain.
                                          Mais c'est le contenu de la révélation
                                          hébraïque ancienne. Il n'est tout
                                          d'abord traité que de l'humain.
                                          L'humain est au point central de cette
                                          révélation hébraïque ancienne. |  07 |  Eine alte Weisheit war über die
                                          Menschheit hin ergossen. Aus dieser
                                          Weisheit wurde vieles gesagt über die
                                          Wesen, die die Natur beherrschen, über
                                          die Kräfte, die die Natur beherrschen,
                                          aber sehr wenig von dem Menschen
                                          selbst. Der Mensch war ja noch nicht
                                          zu seinem irdischen Bewußtsein
                                          gekommen. Er war gewissermaßen noch
                                          ganz geleitet am Gängelbande höherer
                                          Mächte. Er konnte weise werden, aber
                                          das Selbstbewußtsein, das leuchtete
                                          noch nicht auf. Der apollinische
                                          Spruch: «Erkenne dich selbst» ist wie
                                          eine Sehnsucht in die Menschheit
                                          hineingestellt, wie etwas, was von
                                          den führenden Geistern Griechenlands
                                          in die Zukunft hineingerufen worden
                                          ist. Eine Weisheit war da, welche von
                                          der Natur, allerdings auch von der
                                          Natur des Kosmos handelte. In dieses
                                          Leben der Menschheit wurde
                                          hineingestellt die alte hebräische
                                          Offenbarung. Wenn Sie sich die alte
                                          hebräische Offenbarung vor die Seele
                                          rücken, so hat sie eine gewisse
                                          Eigentümlichkeit. Sie unterscheidet
                                          sich ganz und gar von den heidnischen
                                          Weisheitsoffenbarungen, die um sie
                                          herum sich ausbreiteten. Sie
                                          verschmähte es gewissermaßen, die
                                          Weisheiten über die Natur und das
                                          Weltenall in sich zu enthalten. Sie
                                          enthielt im Grunde genommen über die
                                          Natur und das Weltenall nur das eine:
                                          Gott hat sie erschaffen mit dem
                                          Menschen, und der Mensch hat in der
                                          Welt dem Gotte zu dienen. Die ganze
                                          althebräische Offenbarung ist auf das
                                          Ziel hin abgestellt, dem Menschen zu
                                          zeigen, wie er seinem Jahve-Gotte
                                          dienen könne. An was wird denn in
                                          dieser althebräischen Offenbarung
                                          appelliert ? — Dasjenige, woran nicht
                                          appelliert wird, das hat die alte
                                          heidnische Offenbarung: die
                                          Hauptesorganisation, die noch in sich
                                          hervorrufen konnte Erinnerungen an die
                                          alte Mondenzeit. An die konnte bei der
                                          hebräischen Offenbarung nicht
                                          appelliert werden. Es mußte an die
                                          übrige Organisation des Menschen
                                          appelliert werden. Aber erinnern Sie
                                          sich, was ich gestern gesagt habe:
                                          Diese übrige Organisation des
                                          Menschen kann gerade verstehen und
                                          aufnehmen, weil sie sonnenhaft ist,
                                          das, was vom Monde kommt. Was vom
                                          Monde kommt, ist dasjenige, was im
                                          Extrem zu den Illusionen führt, zu dem
                                          führt, was im Innern des Menschen sich
                                          offenbaren kann. Das aber ist der
                                          Inhalt der althebräischen Offenbarung.
                                          Es ist zunächst ganz vom Menschen nur
                                          gehandelt. Der Mensch steht in dieser
                                          althebräischen Offenbarung ganz im
                                          Mittelpunkt. |  
                                      |  Mais à l'époque précédant le mystère
                                          du Golgotha, on n'était pas encore
                                          parvenu à l'autoappréhension, à la
                                          connaissance de soi de l'humain. Il
                                          fallait chercher un chemin qui était
                                          en fait un détour. Et ce chemin
                                          passait par la caractéristique du
                                          peuple judaïque. C'est pourquoi la
                                          religion juive n'est tout d'abord pas
                                          une religion de l'humanité. Elle ne
                                          s'adresse pas à l'humain individuel,
                                          mais à l'ensemble du peuple hébreu.
                                          C'est une religion de peuple. Elle
                                          parle de l'humain, mais seulement sur
                                          le détour par le peuple. |  08 |  Aber man war in der Zeit vor dem
                                          Mysterium von Golgatha noch nicht
                                          durchgedrungen zur Selbsterfassung,
                                          zur Selbsterkenntnis des Menschen. Man
                                          mußte einen Weg suchen, der eigentlich
                                          ein Umweg war. Und der ging über das
                                          jüdische Volkstum. Daher ist die
                                          jüdische Religion zunächst nicht eine
                                          Menschheitsreligion. Sie wendet sich
                                          nicht an den einzelnen Menschen,
                                          sondern an das ganze hebräische Volk.
                                          Sie ist eine Volksreligion. Sie redet
                                          von dem Menschen, aber nur auf dem
                                          Umwege durch das Volk. |  
                                      |  Ces deux choses étaient là lorsque
                                          le mystère du Golgotha est intervenu
                                          dans l'évolution terrestre : la
                                          sagesse universelle du paganisme
                                          ancien qui s'évanouissait et la
                                          conscience de l'humanité sous forme de
                                          conscience de peuple. C'est là-dedans
                                          que fut placé le mystère du Golgotha.
                                          On pouvait seulement le comprendre
                                          avec ce qui était là. On doit
                                          distinguer le fait du mystère des
                                          moyens de le comprendre, de le
                                          ressentir. Les païens pouvaient
                                          seulement le comprendre avec les
                                          restes de leur sagesse universelle.
                                          Les Juifs pouvaient seulement le
                                          comprendre avec ce qui était révélé.
                                          Et c'est ainsi que cela fut d'abord
                                          compris. Le reste de l'ancienne
                                          sagesse s'est manifesté dans la
                                          conception gnostique de l'événement du
                                          Golgotha. Ce qui était dû à la
                                          révélation juive devint de plus en
                                          plus le contenu de la compréhension
                                          catholique, de la compréhension
                                          catholique romaine du mystère du
                                          Golgotha. Et pour saisir absolument
                                          quelque chose du mystère du Golgotha,
                                          il fallait faire un détour par ces
                                          deux courants des mondes/universels. |  09 |  Diese zwei Dinge waren da, als das
                                          Mysterium von Golgatha in die
                                          Erdenentwickelung eingriff:
                                          Verglimmende altheidnische
                                          Weltenweisheit und
                                          Menschheitsbewußtsein in Form von
                                          Volksbewußtsein. Da hinein wurde
                                          gestellt das Mysterium von Golgatha.
                                          Man konnte es nur begreifen mit dem,
                                          was da war. Man muß unterscheiden die
                                          Tatsache des Mysteriums von den
                                          Mitteln, es aufzufassen, es zu
                                          empfinden. Die Heiden konnten es nur
                                          begreifen mit den Resten ihrer
                                          Weltenweisheit. Die Juden konnten es
                                          nur begreifen mit dem, was geoffenbart
                                          war. Und so wurde es auch zunächst
                                          begriffen. Der Rest der alten Weisheit
                                          zeigte sich in der gnostischen
                                          Auffassung des Ereignisses von
                                          Golgatha. Dasjenige, was der jüdischen
                                          Offenbarung zu verdanken war, das
                                          wurde immer mehr und mehr der Inhalt
                                          des katholischen Erfassens, des
                                          römisch-katholischen Erfassens des
                                          Mysteriums von Golgatha. Und es mußte
                                          nun, um überhaupt etwas vom Mysterium
                                          von Golgatha zu erfassen, der Umweg
                                          gemacht werden durch diese zwei
                                          Weltenströmungen. |  
                                      |  En cela se montra toutefois ce qui
                                          suit. L'ancienne sagesse païenne,
                                          parce qu'elle était en train de
                                          s'éteindre, parce que son origine
                                          était lointaine, perdait de plus en
                                          plus la capacité d'être comprise par
                                          les humains. Les humains sont devenus
                                          bien trop à l'aise/confortables pour
                                          continuer à propager/transplanter la
                                          sagesse qui se présentait sous forme
                                          gnostique à travers le mystère du
                                          Golgotha. Il ne restait que de très
                                          minces restes de l'ancienne
                                          compréhension païenne du monde. C'est
                                          l'un des courants. |  10 |  Dabei zeigte sich allerdings
                                          folgendes. Der alten heidnischen
                                          Weisheit ging, weil sie eine
                                          verglimmende war, weil ihr Ursprung
                                          weit zurücklag, immer mehr und mehr
                                          die Fähigkeit verloren, von den
                                          Menschen begriffen zu werden. Die
                                          Menschen wurden viel zu bequem, die in
                                          gnostischer Form auftretende Weisheit
                                          über das Mysterium von Golgatha weiter
                                          fortzupflanzen. Nur ganz dünne Reste
                                          des alten heidnischen Weltbegreifens
                                          blieben zurück. Das ist die eine
                                          Strömung. |  
                                      |  La prédication juive était plus
                                          fraîche, plus intense. Mais elle
                                          n'avait aucune sagesse du monde. Elle
                                          parlait seulement de l'humain et de
                                          commandements à l'humain. Elle plaçait
                                          l'humain au centre de sa vision du
                                          monde. Elle s'est propagée dans les
                                          églises d'Occident. Les derniers
                                          restes de la sagesse païenne, dont on
                                          ne reconnaissait plus l'origine, sont
                                          restés comme des concepts pour ce qui
                                          est maintenant l'expérience
                                          scientifique. C'est avec les derniers
                                          restes de l'ancienne sagesse païenne
                                          que Galilée, Giordano Bruno et
                                          Copernic ont compris ce qu'il en était
                                          des nouvelles expériences du monde. Il
                                          n'est pas étonnant que cela devienne
                                          peu à peu quelque chose de très
                                          insatisfaisant. On n'avait en effet su
                                          qu'appliquer les derniers restes
                                          abstraits de la sagesse païenne
                                          ancienne à ce que l'on obtenait par
                                          les nouveaux moyens de la science de
                                          la nature. Et de ce que l'on savait de l'humain
                                          par la révélation juive, on ne
                                          trouvait pas de pont vers cette
                                          sagesse. Et c'est ainsi que cela s'est
                                          poursuivi, et c'est ainsi que cela a
                                          vécu jusqu'à nos jours. Nous avons
                                          d'une part une science qui ne
                                          travaille qu'avec les tout derniers
                                          restes de l'ancienne sagesse païenne
                                          et qui ne trouve pas par elle-même les
                                          moyens de comprendre l'humain, qui a
                                          donc culminé au XIXe siècle en
                                          renonçant à la compréhension de
                                          l'humain proprement dit et en ne
                                          comprenant que ce qui résulte en
                                          apparence si l'on considère l'humain
                                          comme la dernière conséquence de la
                                          série animale. Ne pas comprendre
                                          l'humain, mais comprendre l'animal le
                                          plus élevé et l'appeler l'humain,
                                          voilà ce qui devint l'idéal de cette
                                          science travaillant avec les derniers
                                          fragments du paganisme.  |  11 |  Frischer, intensiver war die
                                          jüdische Verkündigung. Aber sie hatte
                                          keine Weltenweisheit. Sie sprach nur
                                          vom Menschen und von Geboten an den
                                          Menschen. Sie stellte ganz den
                                          Menschen in den Mittelpunkt der
                                          Weltanschauung. Sie pflanzte sich fort
                                          in den Kirchen des Abendlandes. Die
                                          letzten Reste der heidnischen
                                          Weisheit, deren Ursprung man nicht
                                          mehr erkannte, blieben zurück als
                                          Begriffe für dasjenige, was nun
                                          naturwissenschaftliche Erfahrung ist.
                                          Mit den letzten Resten alter heid‑
                                          nischer Weisheit begriffen Galilei,
                                          Giordano Bruno, Kopernikus das‑
                                          jenige, was an neuen Weltenerfahrungen
                                          vorliegt. Kein Wunder, daß dies
                                          allmählich etwas sehr Unbefriedigendes
                                          werden mußte. Man hatte ja nur die
                                          letzten abstrakten Reste der
                                          altheidnischen Weisheit anzu‑ wenden
                                          gewußt auf dasjenige, was man durch
                                          die neuen Mittel der Naturwissenschaft
                                          bekam. Und von dem, was man über den
                                          Menschen wußte aus der jüdischen
                                          Offenbarung, fand sich keine Brücke
                                          hinüber zu dieser Weisheit. Und so
                                          ging das fort, und so lebte es sich
                                          fort bis in unsere Tage herein. Wir
                                          haben auf der einen Seite eine
                                          Wissenschaft, die nur mit den
                                          allerletzten Brockenresten der alten
                                          heidnischen Weis‑ heit arbeitet und
                                          die von sich aus keine Mittel findet,
                                          den Menschen zu begreifen, die deshalb
                                          im 19. Jahrhundert darin gipfelte, auf
                                          das Begreifen des eigentlichen
                                          Menschen zu verzichten und nur das zu
                                          begreifen, was sich scheinbar ergibt,
                                          wenn man den Menschen als die letzte
                                          Konsequenz der tierischen Reihe
                                          ansieht. Nicht den Menschen
                                          begreifen, sondern das höchste Tier
                                          begreifen und das den Menschen nennen,
                                          das wurde das Ideal dieser mit den
                                          letzten Brocken des Heidnischen
                                          arbeitenden Wissenschaft. |  
                                      |  Ce qui s'est rattaché à la
                                          révélation juive a peu à peu perdu les
                                          possibilités de dire quoi que ce soit
                                          sur la nature à partir de ce qu'elle
                                          avait à dire sur l'humain. Essayez
                                          donc de passer en revue la théologie
                                          telle qu'elle s'est développée, pour
                                          voir s'il s'y trouve quelque chose qui
                                          pourrait aujourd'hui donner une
                                          explication satisfaisante pour la
                                          conscience du temps, ne serait-ce que
                                          des processus naturels les plus
                                          simples. Certes, des considérations
                                          morales peuvent être rattachées aux
                                          processus naturels à partir de cette
                                          tradition. Mais la conscience
                                          contemporaine ne se satisfait pas de
                                          la considération morale selon laquelle
                                          Dieu aurait fait venir un tremblement
                                          de terre de Messine pour punir les
                                          humains, et la théologie est devenue
                                          peu à peu incapable de jeter un pont
                                          entre ce que les dieux font et ce qui
                                          se produit et éclate dans la nature.
                                          Elle est donc à bien des égards un
                                          phrasé, tandis que notre science de la
                                          nature a devant elle, de manière
                                          grandiose, matériau sur matériau, qui
                                          renferme des mystères infinis, mais ne
                                          sait rien en faire, parce qu'il lui
                                          manque les concepts pour relier les
                                          choses entre elles. C'est sous l'effet
                                          de cette dichotomie que s'est
                                          développée toute la conscience
                                          moderne, que s'est développé quelque
                                          chose comme l'agnosticisme, par
                                          exemple, pour lequel la
                                          caractéristique d'un esprit éclairé
                                          est de pouvoir se dire : L'humain est
                                          incapable de savoir quoi que ce soit
                                          sur l'essence des choses. Il n'est
                                          tout simplement pas organisé pour
                                          savoir quelque chose sur l'essence des
                                          choses. |  12 |  Dasjenige, was sich anschloß an die
                                          jüdische Offenbarung, das verlor
                                          allmählich die Möglichkeiten, von dem
                                          aus, was es über den Menschen zu sagen
                                          hatte, irgend etwas über die Natur zu
                                          sagen. Versuchen Sie einmal die
                                          Theologie, wie sie sich entwickelt
                                          hat, durchzunehmen, ob darin irgend
                                          etwas sich findet, was heute eine für
                                          das Zeitbewußtsein befriedigende
                                          Erklärung auch nur der einfachsten
                                          Naturvorgänge geben könnte. Gewiß,
                                          moralische Betrachtungen können
                                          angeknüpft werden aus dieser Tradition
                                          heraus an die Naturvorgänge. Aber mit
                                          der moralischen Betrachtung, daß Gott
                                          ein Erdbeben von Messina habe kommen
                                          lassen, um die Menschen zu bestrafen,
                                          ist das heutige Zeitbewußtsein nicht
                                          zufrieden, und die Brücke
                                          herüberzuschlagen von dem, was die
                                          Götter arbeiten, bis zu dem, was in
                                          der Natur sich ereignet und
                                          ausbricht, ist die Theologie
                                          allmählich unfähig geworden. Sie ist
                                          daher in vieler Beziehung Phrase,
                                          während unsere Naturwissenschaft in
                                          grandioser Weise Material über
                                          Material vor sich hat, das unendliche
                                          Geheimnisse einschließt, aber nichts
                                          damit anzufangen weiß, weil ihr die
                                          Begriffe fehlen, um die Dinge
                                          miteinander zu verbinden. Unter diesem
                                          Zwiespalt entwickelte sich das ganze
                                          neuere Bewußtsein, entwickelte sich so
                                          etwas wie zum Beispiel der
                                          Agnostizismus, dem es das Kennzeichen
                                          eines erleuchteten Geistes wurde, wenn
                                          er sich sagen konnte: Der Mensch ist
                                          außerstande, über das Wesen der Dinge
                                          etwas zu wissen. Er ist einfach nicht
                                          darauf hinorganisiert, über das Wesen
                                          der Dinge etwas zu wissen. |  
                                      |  Ce qui est profondément présent dans
                                          l'être humain sous forme de nostalgie
                                          doit lutter contre une telle vision.
                                          Cela lutte dans ce que l'humain veut
                                          savoir sur le monde, cela lutte dans
                                          l'ordre social extérieur. Et il faudra
                                          bien comprendre comment il faut
                                          avancer, parce que, sur certains
                                          points, nous en sommes encore à des
                                          époques bien plus anciennes avec nos
                                          représentations et nos idées.
                                          Qu'est-ce que la révélation juive a
                                          produit de son côté ? Le plus
                                          caractéristique de ce qu'elle a
                                          produit, c'est la politique nationale
                                          juive. Cette politique nationale
                                          juive, après avoir exercé son
                                          influence sur la romanité, a poursuivi
                                          son chemin jusqu'à l'époque la plus
                                          récente. Et les peuples les plus
                                          importants de notre époque,
                                          qu'aspirent-ils à faire dans le
                                          domaine politique ? - Faire de la
                                          politique nationale ! Mais cela, c'est
                                          de la politique hébraïque ancienne.
                                          Nous n'avons pas encore atteint le
                                          christianisme en ce qui concerne notre
                                          vie publique. Nous en sommes encore à
                                          l'Ancien Testament. Et le présent a
                                          pour tâche de s'avancer jusqu'au
                                          christianisme dans le domaine de la
                                          vie publique. Il n'y parviendra pas si
                                          il n'est pas soutenu de l'autre côté
                                          par la progression scientifique vers
                                          le christianisme. Mais pour cela, il
                                          est nécessaire d'apprendre à connaître
                                          réellement l'humain. |  13 |  Gegen eine solche Anschauung muß
                                          dasjenige, was in den Menschen tief
                                          als Sehnsucht vorhanden ist,
                                          ankämpfen. Es kämpft an in dem, was
                                          der Mensch wissen will über die Welt,
                                          es kämpft an in der äußeren sozialen
                                          Ordnung. Und einsehen wird man müssen,
                                          wie weitergekommen werden muß, weil
                                          wir in gewissen Dingen mit unseren
                                          Vorstellungen, mit unseren Ideen noch
                                          in weitaus alten Zeiten stehen. Was
                                          hat denn die jüdische Offenbarung aus
                                          sich hervorgetrieben ? Das
                                          Kennzeichnendste von dem, was sie
                                          hervorgetrieben hat, das ist die
                                          nationaljüdische Politik. Diese
                                          nationaljüdische Politik, nachdem sie
                                          ihren Einfluß ausgeübt hat auf das
                                          Romanentum, hat ihren Weg genommen bis
                                          in die neueste Zeit herein. Und die
                                          beträchtlichsten Völker der Gegenwart,
                                          was streben sie denn an auf dem
                                          politischen Felde ? — Nationale
                                          Politik zu treiben ! Das aber ist
                                          althebräische Politik. Wir sind mit
                                          Bezug auf unser öffentliches Leben
                                          noch nicht bis zum Christentum
                                          vorgedrungen. Wir stehen noch im
                                          Alten Testamente. Und die Gegenwart
                                          hat die Aufgabe, im Gebiete des
                                          öffentlichen Lebens bis zum
                                          Christentum vorzudringen. Sie wird
                                          nicht vordringen, wenn sie nicht auf
                                          der andern Seite unterstützt wird
                                          durch das wissenschaftliche Vordringen
                                          zum Christentum. Dazu ist aber
                                          notwendig, daß man den Menschen
                                          wirklich kennenlernt. |  
                                      |  Prenez ma "Science secrète" ; il y
                                          est beaucoup question de l'évolution
                                          cosmique, de l'évolution de Saturne,
                                          du Soleil, de la Lune, de la Terre et
                                          ainsi de suite, de sorte que les
                                          humains qui sont aujourd'hui les plus
                                          "intelligents" sont soit effrayés,
                                          soit amenés à sourire ou à s'irriter.
                                          Si vous regardez de plus près ce qui
                                          est écrit dans ma "science secrète",
                                          vous trouverez : Ce qui est donné là
                                          comme connaissance du monde est en
                                          même temps connaissance de l'humain.
                                          Car en fait, dans toute la
                                          connaissance du monde, l'humain est
                                          partout présent. Ce que l'être humain
                                          a conçu à l'époque de Saturne, ce
                                          qu'il a ensuite développé, la manière
                                          dont les autres êtres se sont
                                          intégrés, tout cela est considéré.
                                          Vous ne pouvez pas du tout distinguer
                                          la connaissance du monde de la
                                          connaissance de l'humain. |  14 |  Nehmen Sie — der Art der Betrachtung
                                          nach — meine «Geheimwissenschaft»; da
                                          wird viel über kosmische Entwickelung
                                          gesprochen, über Saturn-, Sonnen-,
                                          Mond-, Erdenentwickelung und so
                                          weiter, daß denjenigen Menschen, die
                                          heute die «ganz gescheiten» sind,
                                          entweder angst und bange wird oder sie
                                          zu einem Lächeln oder zum Ärger
                                          veranlaßt werden. Wenn Sie genauer
                                          ansehen, was da in meiner
                                          «Geheimwissenschaft» steht, so werden
                                          Sie finden: Was da als Welterkenntnis
                                          gegeben ist, das ist zugleich
                                          Menschenerkenntnis. Denn eigentlich
                                          ist in der ganzen Welterkenntnis
                                          überall der Mensch drinnen. Was vom
                                          Menschen zur Saturnzeit veranlagt,
                                          dann weiter ausgebildet worden ist,
                                          wie die andern Wesen sich angegliedert
                                          haben, das ist betrachtet. Sie können
                                          da gar nicht Welterkenntnis und
                                          Menschenerkenntnis auseinanderhalten. |  
                                      |  Or, à l'heure actuelle, c'est une
                                          exigence chrétienne à partir du
                                          domaine de la connaissance. Justement,
                                          c'est ainsi une exigence chrétienne à
                                          partir du domaine social que nous
                                          apprenions à faire abstraction de tous
                                          les autres pendants humains et à ne
                                          viser que l'humain lui-même. Du point
                                          de vue du phrasé, on fantasme depuis
                                          longtemps sur ces choses, du point de
                                          vue de la réalité, encore peu. Car du
                                          point de vue de la réalité, il existe
                                          encore, comme forces écrasantes dans
                                          la vie politique du monde, les
                                          contextes nationaux dans lesquels
                                          l'humain est en grande partie
                                          complètement immergé aujourd'hui. Ce
                                          qui doit remplacer ces pendants
                                          nationaux, c'est un rapport construit
                                          sur le sentiment de ce qu'est
                                          l'humain, d'humain à humain, de par
                                          toute la terre civilisée. Mais pour
                                          fonder un tel rapport, il faut une
                                          certaine force intérieure de l'esprit,
                                          une certaine force intérieure de l'âme
                                          humaine. Et si nous nous demandons si
                                          l'humain est devenu plus fort de l'âme
                                          au cours de ce 19e siècle soi-disant
                                          béni ? - où que l'on puisse regarder,
                                          si l'on est sincère et honnête, on
                                          trouve partout que l'humain n'est pas
                                          devenu plus fort, mais plus faible, en
                                          ce qui concerne l'intensité des
                                          concepts et des idéaux. Ceux qui me
                                          connaissent sauront comment quelque
                                          chose de tel est pensé. |  15 |  Das ist aber in der Gegenwart vom
                                          Wissensgebiete aus eine christliche
                                          Forderung. Ebenso ist es vom sozialen
                                          Gebiete aus eine christliche
                                          Forderung, daß wir von allen andern
                                          menschlichen Zusammenhängen absehen
                                          lernen und abzielen lernen lediglich
                                          auf den Menschen selbst. Vom
                                          Standpunkt der Phrase wird über diese
                                          Dinge schon seit langem phantasiert,
                                          vom Standpunkt der Wirklichkeit aus
                                          noch wenig. Denn vom Standpunkt der
                                          Wirklichkeit aus existieren noch immer
                                          als überwältigende Kräfte im
                                          politischen Leben der Welt die
                                          nationalen Zusammenhänge, in denen der
                                          Mensch zum großen Teil heute
                                          vollständig untergeht. Dasjenige, was
                                          an die Stelle dieser nationalen
                                          Zusammenhänge treten muß, ist ein
                                          Verhältnis, gebaut auf die Empfindung
                                          dessen, was der Mensch ist, von Mensch
                                          zu Mensch über die ganze zivilisierte
                                          Erde hin. Aber um ein solches
                                          Verhältnis zu begründen, dazu gehört
                                          eine gewisse innere Kraft des Geistes,
                                          eine gewisse innere Kraft der
                                          menschlichen Seele. Und wenn wir uns
                                          fragen: Ist denn der Mensch eigentlich
                                          in dem sogenannten gesegneten 19.
                                          Jahrhundert seelisch stärker geworden
                                          ? — so findet man, wo immer man
                                          herumzusehen vermag, wenn man
                                          aufrichtig und ehrlich ist, überall:
                                          in bezug auf die Intensität der
                                          Begriffe und Ideale ist der Mensch
                                          nicht stärker, sondern schwächer
                                          geworden. Diejenigen, die mich
                                          kennen, werden wissen, wie so etwas
                                          gemeint ist. |  
                                      |  Je me permets de faire ici une
                                          remarque personnelle. Il y a
                                          maintenant plusieurs décennies,
                                          j'étais à Vienne en train de discuter
                                          avec un homme qui s'est depuis fait un
                                          grand nom en tant qu'historien. Nous
                                          parlions de l'évolution allemande. Cet
                                          homme avait une vision abstraite des
                                          choses, qu'il exprimait alors ainsi :
                                          eh bien, cette évolution allemande,
                                          elle est là et elle se poursuit de la
                                          même manière qu'elle est là. - J'ai
                                          dit : c'est une abstraction, ce n'est
                                          pas quelque chose qui est tiré de la
                                          réalité. C'est un peu comme si
                                          quelqu'un disait : voici une plante,
                                          elle a déjà donné des fruits,
                                          maintenant de nouvelles fleurs vont
                                          apparaître, puis de nouveaux fruits,
                                          puis de nouvelles fleurs, et cela
                                          continue de croître ainsi. - Lorsque
                                          la plante a atteint la formation de
                                          fleurs et de fruits, on ne peut pas
                                          dire : cela continue comme cela. - Il
                                          est vrai que la graine issue de la
                                          fleur peut donner naissance à quelque
                                          chose de nouveau, à une nouvelle
                                          plante ; mais il ne faut pas
                                          s'imaginer que l'ancienne plante
                                          ressort de la fleur sous une nouvelle
                                          forme et que cela se poursuive comme
                                          c'était le cas auparavant. J'ai dit :
                                          ce qui est la substance, l'essence de
                                          l'être allemand a atteint son
                                          épanouissement et son fruit à l'époque
                                          de Goethe, de Schiller, de Herder, de
                                          Hegel. C'est un point culminant. Cela
                                          ne peut pas être simplement poursuivi.
                                          Depuis lors, nous sommes en décadence,
                                          depuis lors, nous sommes dans un
                                          mouvement descendant. - J'ai exprimé
                                          ces idées à l'époque. J'ai trouvé peu
                                          de compréhension, comme vous pouvez
                                          l'imaginer, car nous étions déjà
                                          entrés dans l'époque où de telles
                                          idées étaient trop intenses pour
                                          pouvoir saisir l'âme humaine, et je
                                          devais penser à la manière dont les
                                          choses étaient encore très différentes
                                          jusqu'au milieu du XIXe siècle. Il y
                                          avait par exemple, au sein de
                                          l'évolution allemande, un homme qui a
                                          écrit une histoire de la littérature,
                                          Gervinus. On peut avoir beaucoup de
                                          choses contre lui ; il y a dans toute
                                          l'écriture de cette histoire de la
                                          littérature un immense radicalisme.
                                          Elle se termine en effet avec la mort
                                          de Goethe, et elle conteste aux
                                          générations suivantes le droit de
                                          continuer à faire de la poésie dans
                                          l'ancien style, comme si de nouvelles
                                          fleurs sortaient des feuilles de la
                                          plante. A l'époque, on était encore
                                          assez radical pour dire : avec Goethe,
                                          c'est fini ; si vous voulez continuer
                                          à vous développer, vous devez chercher
                                          de nouvelles approches ! - Gervinus ne
                                          pouvait pas les donner ; mais il a
                                          fermé l'ancien, il a fait un trait en
                                          dessous. |  16 |  Ich darf hier eine persönliche
                                          Bemerkung einschalten. Es ist jetzt
                                          Jahrzehnte her, da war ich in Wien in
                                          einem Gespräche mit einem Mann, der
                                          seither sich als Historiker einen
                                          großen Namen gemacht hat. Wir sprachen
                                          über die deutsche Entwickelung. Der
                                          Mann war der abstrakten Anschauung,
                                          die er damals so äußerte: Nun ja,
                                          diese deutsche Entwickelung, die ist
                                          da und die geht halt in der Art
                                          weiter, wie sie da ist. — Ich sagte:
                                          Das ist eine Abstraktion, das ist
                                          nicht etwas, was aus der Wirklichkeit
                                          heraus geholt ist. Das kommt mir etwa
                                          so vor, wie wenn jemand sagt: Hier ist
                                          eine Pflanze, sie hat schon Frucht
                                          getrieben, nun werden wieder neue
                                          Blüten kommen, dann wieder Früchte,
                                          dann wieder Blüten, und das wächst so
                                          immer weiter. — Wenn bei der Pflanze
                                          die Blüten- und Fruchtbildung erreicht
                                          ist, kann man nicht sagen: Das geht so
                                          weiter, wie es da ist. — Es kann ja
                                          allerdings aus dem Samen, der von der
                                          Blüte entstand, etwas Neues, eine neue
                                          Pflanze entstehen; aber man darf sich
                                          nicht vorstellen, daß aus der Blüte
                                          die alte Pflanze in einer neuen
                                          Gestalt wieder heraustritt und das
                                          sich so fortsetzt, wie es da war. Ich
                                          sagte: Dasjenige, was die Substanz,
                                          die Essenz des deutschen Wesens ist,
                                          hat seine Blüte und Frucht erreicht
                                          zur Goethe-, Schiller-, Herder-,
                                          Hegel-Zeit. Das ist ein Höhepunkt. Das
                                          kann nicht einfach fortgesetzt werden.
                                          Seither stehen wir in der Dekadenz,
                                          seither sind wir in absteigender
                                          Bewegung. — Ich äußerte damals diese
                                          Ideen. Verständnis, wie Sie sich
                                          denken können, fand ich wenig; denn
                                          man war schon eingetreten in die Zeit,
                                          wo solche Ideen zu intensiv waren, als
                                          daß sie die menschliche Seele hätten
                                          ergreifen können, und ich mußte
                                          denken, wie es ganz anders war noch
                                          bis zur Mitte des 19. Jahrhunderts. Da
                                          gab es zum Beispiel innerhalb der
                                          deutschen Entwickelung einen Mann, der
                                          eine Literaturgeschichte geschrieben
                                          hat, Gervinus. Man kann viel gegen ihn
                                          haben; in dem ganzen Schreiben dieser
                                          Literaturgeschichte liegt ein
                                          ungeheurer Radikalismus. Sie schließt
                                          nämlich mit dem Tode Goethes ab, und
                                          sie bestreitet den nachfolgenden
                                          Geschlechtern, im alten Stil immer
                                          weiter und weiter zu dichten, so, wie
                                          wenn neue Blüten herauswüchsen aus den
                                          Blättern der Pflanze. Damals war man
                                          noch radikal genug, zu sagen: Mit
                                          Goethe ist es aus; wollt ihr weiter
                                          euch entwickeln, so müßt ihr nach
                                          neuen Ansätzen suchen ! — Die konnte
                                          Gervinus nicht geben; aber er schloß
                                          das Alte ab, er machte einen Strich
                                          darunter. |  
                                      |  Certes, depuis cette époque, a été
                                          écrit/poétisé maintes belles choses
                                          dans la langue allemande, mais c'est
                                          de l'épigonisme. Il n'y coule pas
                                          l'essence qui coule dans Herder,
                                          Goethe, Schiller, pas l'essence
                                          philosophique, l'essence de
                                          Hegel-Schelling, l'essence de Fichte.
                                          Le seul et unique fait est que
                                          Hamerling, au point de sa maturité, a
                                          apporté un ton nouveau dans son
                                          "Homunculus", qui est cependant devenu
                                          une satire. |  17 |  Gewiß, es ist ja seit jener Zeit
                                          manches Schöne auch gedichtet worden
                                          in der deutschen Sprache, aber es ist
                                          Epigonentum. Es fließt darin nicht die
                                          Essenz, die in Herder, Goethe,
                                          Schiller fließt, nicht die
                                          philosophische Essenz, die
                                          Hegel-Schelling-Essenz, die
                                          Fichte-Essenz. Einzig und allein, daß
                                          Hamerling im Punkte seiner Reife einen
                                          neuen Ton hineingebracht hat in seinem
                                          «Homunculus», der aber eine Satire
                                          geworden ist. |  
                                      |  Les exigences étaient déjà à
                                          l'époque à la porte pour saisir une
                                          nouveauté, développer un sens réel
                                          pour une nouvelle approche de toute la
                                          nouvelle civilisation. Cet appel à une
                                          nouvelle approche devrait être lancé
                                          aujourd'hui dans le monde entier. Car
                                          c'est seulement à partir de là que
                                          l'on peut espérer un certain salut
                                          pour l'évolution future de l'humanité.
                                          Tout ce qui ne se rattache pas à
                                          l'intuition de l'humain individuel
                                          devrait être anéanti. Vous pouvez en
                                          voir un signe extérieur dans la
                                          manière dont les anciennes conceptions
                                          sont aujourd'hui remises en avant de
                                          manière convulsive. Pour pouvoir dire
                                          quelque chose dans le présent, on fait
                                          appel à de vieilles idées. Chez l'un
                                          des esprits les plus éminents d'Europe
                                          centrale, on trouve un point de vue
                                          issu de cette conscience décadente du
                                          temps, qui montre ce à quoi l'humanité
                                          ne peut pas se tenir aujourd'hui. Cet
                                          homme pose la question : comment
                                          pouvons-nous à nouveau parvenir à une
                                          vie morale ? - Il se rend compte qu'au
                                          cours des cinq dernières années,
                                          l'usure de l'ancienne morale s'est
                                          manifestée, le mensonge a triomphé à
                                          travers tous les peuples. L'ancienne
                                          politique hébraïque de Yahvé s'est
                                          tellement emparée de tous les peuples
                                          que l'on voudrait croire qu'il y avait
                                          alors un judaïsme en Palestine, et que
                                          tous les peuples voudraient maintenant
                                          mener chacun pour soi une politique
                                          comme celle que les Juifs ont menée en
                                          Palestine. Ils voudraient tous devenir
                                          ainsi, ils voudraient tous mener une
                                          politique mondiale en excluant les
                                          acquis du christianisme. Le contenu
                                          fait défaut. C'est pourquoi on a
                                          recours à des choses qui n'ont en fait
                                          aucun contenu. Au lieu de chercher de
                                          nouvelles sources de moralité à partir
                                          de conceptions spirituelles, nouvelles
                                          et fécondes, on se demande : Où se
                                          trouvent les sources d'une nouvelle
                                          moralité ? - Et donne la réponse
                                          suivante : le pouvoir est un moyen
                                          indispensable pour créer le bien.
                                          C'est pourquoi, si on ne le possède
                                          pas déjà, on doit aspirer au pouvoir
                                          nécessaire pour réaliser le bien en
                                          question. - On veut avoir un bien dans
                                          le monde et on donne le beau conseil :
                                          cherche le pouvoir pour réaliser le
                                          bien. - La deuxième raison de la
                                          nouvelle éthique est la suivante :
                                          avec le pouvoir que l'on possède, on
                                          peut réaliser le bien. C'est pourquoi
                                          il faut partout utiliser le pouvoir
                                          pour réaliser le bien. |  18 |  Die Forderungen standen schon
                                          dazumal vor der Türe, ein Neues zu
                                          ergreifen, wirklichen Sinn zu
                                          entwickeln für einen neuen Ansatz der
                                          ganzen neuen Zivilisation. Dieser Ruf
                                          nach einem neuen Ansatz, der sollte
                                          heute durch die ganze Welt gehen. Denn
                                          nur von da aus ist einiges Heil für
                                          die zukünftige Entwickelung der
                                          Menschheit zu erhoffen. Ausgelöscht
                                          müßte werden alles dasjenige, was
                                          nicht anknüpft an die Empfindung des
                                          einzelnen Menschen. Ein äußeres
                                          Zeichen dafür können Sie daraus
                                          ersehen, wie krampfhaft alte
                                          Vorstellungen heute wieder
                                          hervorgezogen werden. Um doch etwas
                                          zu sagen in der Gegenwart, werden alte
                                          Vorstellungen hervorgezogen. Bei einem
                                          der gegenwärtig führenden Geister
                                          Mitteleuropas findet man eine so recht
                                          aus diesem dekadenten Zeitbewußtsein
                                          heraus gesprochene Anschauung, die
                                          zeigt, woran sich die Menschheit heute
                                          nicht halten kann. Dieser Mann frägt:
                                          Wie kommen wir denn wiederum zu einem
                                          sittlichen Leben ? — Er sieht ein, in
                                          den letzten fünf Jahren hat sich die
                                          Abgebrauchtheit der alten Moral
                                          gezeigt, die Lüge hat ihren Siegeszug
                                          durch alle Völker gehalten. Die
                                          althebräische Jahve-Politik hat so
                                          sehr alle Völker ergriffen, daß man
                                          glauben möchte, damals in Palästina
                                          gab es ein Judentum, und jetzt möchten
                                          alle Völker für sich jeweilen eine
                                          solche Politik treiben, wie die Juden
                                          sie in Palästina getrieben haben. Sie
                                          möchten alle so werden, sie möchten
                                          alle mit Ausschluß der
                                          Errungenschaften des Christentums
                                          Weltpolitik treiben. Der Inhalt fehlt.
                                          Daher greift man zu Dingen, die
                                          eigentlich keinen Inhalt haben. Statt
                                          nach neuen Quellen der Sittlichkeit
                                          aus geistigen, neuen, fruchtbaren
                                          Anschauungen heraus zu suchen, frägt
                                          man: Wo liegen die Quellen einer neuen
                                          Sittlichkeit ? — und gibt folgende
                                          Antwort: Die Macht ist ein
                                          unentbehrliches Mittel, um das Gute zu
                                          schaffen. Darum soll man, falls man
                                          sie nicht schon besitzt, nach
                                          derjenigen Macht streben, die für das
                                          jeweilig zu verwirklichende Gute
                                          erforderlich ist. — Man möchte ein
                                          Gutes haben in der Welt und gibt den
                                          schönen Rat: Suche dir die Macht, um
                                          das Gute zu verwirklichen. — Als
                                          zweiter Grund der neuen Ethik
                                          figuriert: Mit der Macht, die man hat,
                                          kann man das Gute schaffen. Darum soll
                                          man auch die Macht überall zur
                                          Verwirklichung des Guten verwenden. |  
                                      |  Mais il faut d'abord avoir le bien,
                                          il faut d'abord reconnaître le bien !
                                          Parler ainsi est le contraire de ce
                                          qui doit se répandre dans la nouvelle
                                          civilisation humaine par la science de
                                          l'esprit dont il est question ici. Car
                                          il ne s'agit pas de fonder quoi que ce
                                          soit sur le pouvoir. On ne peut fonder
                                          quelque chose sur le pouvoir que si
                                          l'on regroupe des groupes humains.
                                          Quand l'humain doit faire face à
                                          l'humain, on ne peut rien fonder sur
                                          le pouvoir, mais uniquement sur ce qui
                                          se développe en l'humain, de sorte que
                                          l'humain ait une valeur. L'humain doit
                                          acquérir une valeur qui lui permette
                                          d'accomplir des prestations pour
                                          l'humain, et il doit en même temps
                                          développer une réceptivité qui lui
                                          permette de reconnaître cette valeur
                                          humaine. |  19 |  Aber man muß doch das Gute erst
                                          haben, man muß doch das Gute erst
                                          erkennen ! So zu sprechen ist das
                                          Gegenteil von dem, was sich durch die
                                          hier gemeinte Geisteswissenschaft in
                                          der neueren Menschheitszivilisation
                                          verbreiten muß. Denn da handelt es
                                          sich nicht darum, irgend etwas auf
                                          Macht zu begründen. Auf Macht kann man
                                          nur etwas begründen, wenn man
                                          Menschengruppen zusammenfaßt. Wenn
                                          Mensch dem Menschen gegenüberstehen
                                          soll, kann man nichts auf Macht
                                          gründen, sondern nur auf dasjenige,
                                          was sich im Menschen entwickelt, so
                                          daß der Mensch einen Wert hat. Der
                                          Mensch hat sich zu erarbeiten einen
                                          Wert, durch den er Leistungen
                                          vollbringt für den Menschen, und er
                                          hat zu gleicher Zeit zu entwickeln
                                          eine Empfänglichkeit, solchen
                                          Menschenwert anzuerkennen. |  
                                      |  C'est la seule base possible pour
                                          toute moralité future : développer la
                                          valeur humaine et la capacité de
                                          reconnaître la valeur humaine. En
                                          d'autres termes, cela signifie que
                                          toute moralité doit être fondée sur
                                          une véritable confiance ! - C'est
                                          parce que l'on n'a pas voulu aller
                                          jusqu'à de telles conceptions que l'on
                                          n'a pas pu comprendre les exigences
                                          morales contenues dans ma "Philosophie
                                          de la liberté". Là est fondée une
                                          ainsi nommée morale individualiste et
                                          est construit sur ce que si être
                                          développé en chaque humain ce qui peut
                                          être développé, on n'a pas besoin de
                                          la législation, mais on peut alors
                                          attendre ce que les humains feront
                                          dans leurs échanges mutuels. Et j'ai
                                          dû dire à l'époque à certains humains
                                          : "Regarde une fois, quand nous
                                          marchons dans la rue, l'un dans un
                                          sens, l'autre dans l'autre, avons-nous
                                          besoin d'une législation pour nous
                                          éviter mutuellement ? Que l'un aille à
                                          gauche, l'autre à droite, on le fait
                                          en fonction des exigences de
                                          l'existence/l'être-là, que l'on
                                          comprend par la raison synthétique. -
                                          C'est ainsi que l'on agit moralement,
                                          lorsque toutes les choses qui se
                                          trouvent dans l'être humain se
                                          développent réellement. Sans cela, il
                                          n'y a aucune morale de l'avenir. |  20 |  Das ist die einzige mögliche
                                          Grundlage für jegliche Sittlichkeit
                                          der Zukunft: Menschenwert entwickeln
                                          und die Fähigkeit, Menschenwert
                                          anzuerkennen. Dies mit andern Worten
                                          ausgedrückt, bedeutet: Alle
                                          Sittlichkeit muß auf wirkliches
                                          Vertrauen aufgebaut werden ! — Weil
                                          man nicht vordringen wollte zu solchen
                                          Anschauungen, konnte man jene
                                          Moralforderungen nicht begreifen, die
                                          in meiner «Philosophie der Freiheit»
                                          enthalten sind. Da wird begründet eine
                                          sogenannte individualistische Moral
                                          und es wird darauf gebaut, daß man,
                                          wenn in jedem einzelnen Menschen
                                          dasjenige entwickelt wird, was
                                          entwickelt werden kann, nicht die
                                          Gesetzgebungen braucht, sondern dann
                                          warten kann, was die Menschen tun
                                          werden in ihrem gegenseitigen Verkehr.
                                          Und ich mußte dazumal manchem Menschen
                                          sagen: Sieh einmal, wenn wir auf der
                                          Straße gehen, der eine hin, der andere
                                          her, brauchen wir da eine
                                          Gesetzgebung, daß wir einander
                                          ausweichen ? Daß der eine links geht,
                                          der andere rechts geht, das tut man
                                          aus den Anforderungen des Daseins
                                          heraus, die man vernünftigerweise
                                          einsieht. — So handelt man sittlich,
                                          wenn alle die Dinge, die im
                                          Menschenwesen liegen, wirklich zur
                                          Entwickelung kommen. Ohne das gibt es
                                          keine Moral der Zukunft. |  
                                      |  Mais c'est la seule morale qui sera
                                          vraiment construite sur une chrétienté
                                          nouvellement saisie. Elle doit être
                                          construite sur cela : Tout ce que vous
                                          avez fait à un autre qu'humain, c'est
                                          à moi que vous l'avez fait. - Le
                                          Christ est venu dans l'humanité afin
                                          que chaque humain particulier
                                          reconnaisse l'autre homme selon sa
                                          valeur. Et si les humains se traitent
                                          ainsi les uns les autres dans le
                                          monde, alors la base de ce qui est une
                                          nouvelle moralité est donnée. Mais
                                          alors seulement, de notre point de vue
                                          actuel, le mystère du Golgotha sera à
                                          nouveau compris. Ce mystère du
                                          Golgotha est un fait. Il doit être
                                          compris par chaque âge du monde sous
                                          une nouvelle forme. Ce ne sont pas les
                                          enseignements qui sont là qui sont
                                          déterminants ; ils doivent changer
                                          d'âge en âge. Ce qui est déterminant,
                                          c'est que le mystère du Golgotha a eu
                                          lieu une fois. Pour les confessions
                                          contemporaines, il s'avère de plus en
                                          plus que le mystère du Golgotha leur
                                          devient de plus en plus indifférent.
                                          Elles ne tiennent pas à ce qu'il soit
                                          compris à partir de la conscience du
                                          temps ; elles tiennent seulement à ce
                                          que leurs enseignements se propagent.
                                          Mais ces enseignements seront
                                          incapables de comprendre le mystère du
                                          Golgotha. Et c'est ainsi que nous
                                          avons déjà aujourd'hui une sorte de
                                          théologie qui ne parle plus du tout du
                                          Christ, mais seulement de l'humain
                                          Jésus de Nazareth, de "l'homme simple"
                                          qui a marché en Palestine, une sorte
                                          de Socrate. Et on ne peut alors pas
                                          comprendre pourquoi ceux qui parlent
                                          de ce Christ parlent de lui comme du
                                          centre de l'évolution de l'humanité.
                                          Les questions qui se posent à l'époque
                                          actuelle sont déjà si sérieuses. Et
                                          c'est précisément cette gravité qui
                                          devra être reconnue. Mais il faudra
                                          travailler en harmonie avec le domaine
                                          scientifique d'une part, et avec le
                                          domaine social d'autre part. Les
                                          choses se rejoignent en effet. Je
                                          crois qu'aujourd'hui,
                                          l'universitaire/l'académicien de
                                          formation orthodoxe trouvera étrange
                                          qu'on lui impose, par exemple, que la
                                          botanique devienne "chrétienne". Mais
                                          elle doit devenir chrétienne,
                                          c'est-à-dire que l'esprit qui s'est
                                          emparé de l'humanité par le biais de
                                          l'âme doit également agir jusqu'à la
                                          botanique. Et des humains à mentalité
                                          socialiste, mais seulement un peu,
                                          seulement quelques parties de cette
                                          masse à mentalité socialiste parlent
                                          du fait que la mentalité chrétienne -
                                          on dit alors volontiers mentalité
                                          chrétienne primitive - doit prendre
                                          place dans le comportement mutuel des
                                          humains. Malgré cela, on n'attache pas
                                          une importance particulière à
                                          l'imprégnation des idées sociales par
                                          le principe chrétien. |  21 |  Dies ist aber die einzige Moral, die
                                          wirklich auf eine neuerfaßte
                                          Christlichkeit aufgebaut sein wird.
                                          Darauf muß sie aufgebaut sein: Alles,
                                          das ihr irgendeinem als dem Menschen
                                          tut, das habt ihr mir getan. — Der
                                          Christus ist in die Menschheit
                                          gekommen, auf daß jeder einzelne
                                          Mensch den andern Menschen seinem
                                          Werte nach erkennt. Und wenn die
                                          Menschen einander so behandeln in der
                                          Welt, dann ist die Grundlage für
                                          dasjenige gegeben, was eine neue
                                          Sittlichkeit ist. Dann ist aber auch
                                          erst von unserem gegenwärtigen
                                          Gesichtspunkt aus das Mysterium von
                                          Golgatha neu begriffen. Dieses
                                          Mysterium von Golgatha ist eine
                                          Tatsache. Begriffen werden muß es von
                                          jedem Weltenzeitalter in einer neuen
                                          Form. Nicht die Lehren, die da sind,
                                          sind das Maßgebende; die müssen sich
                                          von Zeitalter zu Zeitalter ändern. Das
                                          Maßgebende ist, daß einmal das
                                          Mysterium von Golgatha geschehen ist.
                                          Für die Bekenntnisse der Gegenwart
                                          stellt es sich immer mehr und mehr
                                          heraus, daß ihnen das Mysterium von
                                          Golgatha immer gleichgültiger und
                                          gleichgültiger wird. Sie legen keinen
                                          Wert darauf, daß es aus dem
                                          Zeitbewußtsein heraus begriffen werde;
                                          sie legen nur den einen Wert darauf,
                                          daß ihre Lehren sich fortpflanzen.
                                          Aber diese Lehren werden unfähig sein,
                                          das Mysterium von Golgatha zu
                                          begreifen. Und so haben wir heute
                                          schon eine Abart der Theologie, welche
                                          von dem Christus gar nicht mehr
                                          spricht, sondern nur von dem Menschen
                                          Jesus von Nazareth, dem «schlichten
                                          Mann», der in Palästina gewandelt hat,
                                          so eine Art Sokrates. Und man kann
                                          dann nicht begreifen, warum eigentlich
                                          diejenigen, die von diesem Christus
                                          reden, von ihm reden als vom
                                          Mittelpunkt der
                                          Menschheitsentwickelung. So ernst
                                          liegen schon die Fragen, die dem
                                          heutigen Zeitalter auferlegt sind. Und
                                          gerade dieser Ernst wird eingesehen
                                          werden müssen. Aber es wird im
                                          Einklang gearbeitet werden müssen auf
                                          der einen Seite mit dem
                                          wissenschaftlichen Gebiete, auf der
                                          andern Seite mit dem sozialen Gebiete.
                                          Die Dinge laufen ja doch durchaus
                                          ineinander. Ich glaube, daß es heute
                                          den orthodox ausgebildeten Akademiker
                                          sonderbar anmuten wird, wenn man ihm
                                          zum Beispiel die Zumutung stellt, die
                                          Botanik müsse «christlich» werden.
                                          Aber sie muß christlich werden, das
                                          heißt, der Geist, der durch das Gemüt
                                          die Menschheit ergriffen hat, muß
                                          auch bis in die Botanik hinein wirken.
                                          Und ein wenig reden ja sozialistisch
                                          gesinnte Menschen, aber nur wenig, nur
                                          einzelne Teile dieser sozialistisch
                                          gesinnten Masse, davon, daß
                                          christliche Gesinnung — urchristliche
                                          Gesinnung sagt man dann wohl — Platz
                                          greifen müsse im gegenseitigen
                                          Sich-Verhalten der Menschen. Einen
                                          besonderen Wert legt man trotzdem
                                          nicht darauf, die sozialen Ideen mit
                                          dem christlichen Prinzip zu
                                          durchdringen. |  
                                      |  Il est toutefois aussi disponible
                                          une troisième variété, mais il s'agit
                                          d'apprendre à trouver le Christ dans
                                          le monde d'un côté, et d'apprendre à
                                          allumer en nous les facultés de
                                          comprendre ce Christ de l'autre côté.
                                          Ce qui doit agir ensemble, à grande
                                          échelle comme dans la vie sociale,
                                          c'est le développement d'une certaine
                                          valeur humaine et le développement de
                                          la capacité à reconnaître avec
                                          confiance cette valeur humaine et à se
                                          comporter réellement en conséquence
                                          dans les relations d'humain à humain ! |  22 |  Es ist ja allerdings auch eine
                                          dritte Abart vorhanden; aber es
                                          handelt sich darum, daß wir lernen,
                                          auf der einen Seite in der Welt den
                                          Christus zu finden, daß wir lernen,
                                          auf der andern Seite in uns die
                                          Fähigkeiten zu entzünden, diesen
                                          Christus zu verstehen. Was
                                          zusammenwirken muß im Großen wie im
                                          Einzelnen im sozialen Leben, ist
                                          Entwickelung eines gewissen
                                          Menschenwertes und Entwickelung der
                                          Fähigkeit, diesen Menschenwert
                                          vertrauensvoll zu erkennen und sich
                                          danach im Verhältnis von Mensch zu
                                          Mensch auch wirklich zu verhalten ! |  
                                      |  Au XIXe siècle, quand on comprenait
                                          le moins comment un nouvel esprit
                                          voulait entrer pour comprendre à
                                          nouveau le mystère du Golgotha, on
                                          parlait de christianisme pratique
                                          parce qu'on était devenu aussi peu
                                          pratique que possible en ce qui
                                          concerne le christianisme. Maintenant
                                          que les événements de ces dernières
                                          années ont passé dans l'évolution de
                                          l'humanité, il serait nécessaire que
                                          le plus grand nombre possible d'êtres
                                          humains se ressaisisse et comprenne
                                          comment une nouvelle révélation de
                                          l'Esprit veut effectivement entrer
                                          dans l'évolution de l'humanité et
                                          comment elle doit être saisie par les
                                          humains. Tant que nous tiendrons toute
                                          notre vie spirituelle en gage auprès
                                          des puissances extérieures, des
                                          puissances étatiques ou de tout autre
                                          type de puissance dans le monde, il
                                          n'y aura aucune possibilité pour cette
                                          vie spirituelle d'accueillir
                                          réellement ce qui veut entrer dans
                                          l'humanité en tant que révélation
                                          spirituelle. Pour cela, il est
                                          nécessaire que la vie spirituelle soit
                                          vraiment, comme l'exige notre idée de
                                          trimembrement, placée sur ses propres
                                          pieds, qu'elle se développe à partir
                                          de ses propres impulsions. C'est à
                                          partir de ces impulsions propres que
                                          la science s'imprégnera de méthodes
                                          spirituelles, et c'est à partir des
                                          méthodes spirituelles que l'on
                                          développera pour la science que
                                          s'allumera la force d'imprégner
                                          moralement la vie sociale de ce qu'est
                                          l'esprit. Dans l'action sociale, dans
                                          la vie sociale des humains, nous
                                          devons apprendre à réaliser, à
                                          actualiser l'esprit. Mais pour cela,
                                          il est nécessaire de dépasser ce que
                                          nous devons appeler aujourd'hui des
                                          mots creux/des cosses de mots. Nous
                                          vivons en effet une vie spirituelle
                                          faite de mots creux, de phrasés. On
                                          peut aujourd'hui faire l'expérience de
                                          quelqu'un qui dit de belles choses qui
                                          peuvent nous plaire dans leur contenu
                                          ; si on s'approche de lui, on trouve
                                          son âme vide de contenu spirituel.
                                          Pourquoi ? - Parce qu'aujourd'hui, on
                                          peut glaner des phrasés partout. On
                                          n'a pas besoin aujourd'hui d'être lié
                                          à ce qui circule dans la vie humaine
                                          en termes de mots vides. Il n'y a pas
                                          d'autre moyen de trouver à nouveau la
                                          liaison avec l'esprit que de chercher
                                          d'abord le guide, afin que l'âme
                                          humaine puisse vraiment parvenir
                                          d'elle-même à l'esprit, le guide qui
                                          ne se laisse pas trouver autrement
                                          qu'en le cherchant dans la conviction,
                                          l'humain peut seulement devenir ce
                                          qu'il doit devenir aujourd'hui dans le
                                          monde s'il ne s'en tient pas
                                          simplement à ce qu'il a hérité, aux
                                          forces du sang, mais s'il développe en
                                          lui quelque chose qui va au-delà de ce
                                          qui est simplement hérité, au-delà de
                                          ce qu'il peut simplement recevoir du
                                          monde extérieur. Aujourd'hui, nous
                                          naissons dans un monde avec des
                                          dispositions déterminées ; ces
                                          dispositions nous sont développées à
                                          l'école, mais de telle sorte que
                                          seules les traditions héritées du
                                          passé servent de moteur à ce
                                          développement. Nous devons arriver à
                                          savoir qu'en chaque être humain se
                                          trouve un germe caché, qui n'est pas
                                          là par la simple hérédité ni par ce
                                          qui se cache aujourd'hui comme
                                          impulsions dans l'éducation. Nous
                                          devons croire que chaque être humain
                                          recèle aujourd'hui quelque chose qui
                                          ne peut être éveillé que par les
                                          forces spirituelles et par la
                                          conviction de l'existence de ces
                                          forces. Seule la conscience de Yahvé
                                          peut être vécue à partir de ce qui est
                                          éduqué et vécu aujourd'hui. La
                                          conscience du Christ ne peut être
                                          éveillée que si l'on croit non
                                          seulement à l'évolution de l'humain,
                                          mais aussi à la transformation de
                                          l'humain, si l'on croit que l'humain
                                          devient quelque chose qui n'est pas
                                          prédisposé en lui parce qu'il a hérité
                                          un corps de ses ancêtres, mais qui
                                          siège en lui parce qu'il a traversé
                                          des vies terrestres antérieures dans
                                          des cours antérieurs humains des
                                          mondes. À l'époque, le principe de
                                          l'hérédité prédominait toutefois et
                                          surplombait dans l'entité humaine ce
                                          qui venait des vies terrestres
                                          antérieures répétées. Aujourd'hui, les
                                          qualités héréditaires sont devenues
                                          faibles, et les qualités de l'être
                                          humain qui proviennent des
                                          incarnations précédentes non pas avec
                                          le sang, mais avec l'âme, deviennent
                                          de plus en plus fortes. |  23 |  Als man im 19. Jahrhundert am
                                          wenigsten begriff, wie da herein
                                          wollte ein neuer Geist, um das
                                          Mysterium von Golgatha neu zu
                                          begreifen, da sprach man von
                                          praktischem Christentum, weil man in
                                          bezug auf das Christentum so
                                          unpraktisch wie möglich geworden war.
                                          Jetzt, nachdem die Ereignisse der
                                          letzten Jahre in der
                                          Menschheitsentwickelung
                                          vorübergezogen sind, wäre es
                                          allerdings notwendig, daß möglichst
                                          viele Menschen sich aufraffen,
                                          einzusehen, wie in der Tat eine neue
                                          Geistoffenbarung in die
                                          Menschheitsentwickelung herein will
                                          und wie sie erfaßt werden muß von den
                                          Menschen. Solange wir unser ganzes
                                          geistiges Leben an die äußeren Mächte
                                          verpfändet halten, an Staatsmächte,
                                          oder wie man sie sonst hat in der
                                          Welt, so lange wird für dieses
                                          Geistesleben keine Möglichkeit
                                          bestehen, das, was herein will an
                                          spiritueller Offenbarung in die
                                          Menschheit, wirklich aufzunehmen. Dazu
                                          ist notwendig, daß das Geistesleben
                                          wirklich, wie es in unserer
                                          Dreigliederungsidee gefordert wird,
                                          auf eigene Füße gestellt werde, daß es
                                          sich aus seinen eigenen Impulsen
                                          heraus entwickelt. Aus diesen eigenen
                                          Impulsen heraus wird die Wissenschaft
                                          mit geistigen Methoden durchtränkt
                                          werden, und an den geistigen Methoden,
                                          die man für die Wissenschaft
                                          entwickelt, wird sich die Kraft
                                          entzünden, auch das soziale Leben
                                          moralisch zu durchdringen mit dem, was
                                          Geist ist. Wir müssen im sozialen
                                          Wirken, im sozialen Leben der Menschen
                                          lernen, Geistiges zu realisieren, zu
                                          aktualisieren. Dazu aber ist es
                                          notwendig, hinauszukommen über
                                          dasjenige, was wir heute Worthülsen
                                          nennen müssen. Wir leben ja ein
                                          Geistesleben in Worthülsen, in
                                          Phrasen. Man kann heute die Erfahrung
                                          machen, daß jemand schöne Dinge sagt,
                                          die einem dem Inhalt nach gefallen
                                          können; wenn man ihm näherrückt,
                                          findet man seine Seele leer von
                                          geistigem Inhalt. Warum ? — Weil man
                                          ja heute überall die Phrasen
                                          zusammenklauben kann. Man braucht ja
                                          heute nicht verbunden zu sein mit dem,
                                          was herumschwirrt an Worthülsen im
                                          menschlichen Leben. Es gibt keinen
                                          andern Weg, um wiederum die
                                          Verbindung mit dem Geiste zu finden,
                                          als zunächst den Führer zu suchen,
                                          damit die Menschenseele wirklich von
                                          sich aus zum Geiste hingelangen kann,
                                          den Führer, der sich aber nicht anders
                                          finden läßt als dadurch, daß man ihn
                                          sucht in der Überzeugung, der Mensch
                                          könne das, was er heute werden soll,
                                          in der Welt nur dadurch werden, daß er
                                          nicht bloß bei dem bleibt, was in ihm
                                          vorhanden ist an Vererbtem, an
                                          Blutskräften, sondern dadurch, daß er
                                          etwas in sich entwickelt, das
                                          hinausgeht über das bloß Vererbte,
                                          über das bloß aus der äußeren Welt
                                          Aufzunehmende. Wir werden heute in
                                          eine Welt hereingeboren mit bestimmten
                                          Anlagen; diese Anlagen werden uns in
                                          der Schule entwickelt, aber so, daß
                                          als Antrieb bei dieser Entwickelung
                                          nur die Traditionen figurieren, die
                                          überkommen sind. Wir müssen dahin
                                          kommen, zu wissen, daß in jedem
                                          Menschen ein verborgener Keim steckt,
                                          der nicht da ist durch die bloße
                                          Vererbung, auch nicht da ist durch
                                          das, was heute an Antrieben in der
                                          Erziehung drinnensteckt. Wir müssen
                                          den Glauben haben, in jedem Menschen
                                          liege heute etwas darinnen, das nur
                                          durch Geisteskräfte und durch die
                                          Überzeugung von dem Dasein der
                                          Geisteskräfte aus ihm heraus erweckt
                                          werden könne. Aus dem, wonach heute
                                          erzogen und gelebt wird, kann bloß das
                                          Jahve-Bewußtsein erlebt werden. Das
                                          Christus-Bewußtsein kann nur erweckt
                                          werden, wenn man nicht nur den Glauen
                                          hat an die Entwickelung des Menschen,
                                          sondern an die Umwandlung des
                                          Menschen, wenn man den Glauben daran
                                          hat, daß aus dem Menschen etwas wird,
                                          was nicht in ihm veranlagt ist
                                          dadurch, daß er einen Leib geerbt hat
                                          von seinen Vorfahren, sondern was in
                                          ihm sitzt dadurch, daß er frühere
                                          Erdenleben durchgemacht hat in
                                          früheren menschlichen Weltenläufen.
                                          Damals prädominierte allerdings das
                                          Vererbungsprinzip und überglänzte in
                                          der menschlichen Wesenheit das, was
                                          aus den wiederholten vorigen
                                          Erdenleben herüberkam. Jetzt sind die
                                          vererbten Eigenschaften schwach
                                          geworden, und diejenigen
                                          Eigenschaften im Menschen werden
                                          immer stärker, welche aus den früheren
                                          Inkarnationen nicht mit dem Blute,
                                          sondern mit der Seele herüberkommen. |  
                                      |  Cela peut être repris dans la
                                          conscience. Et si cela vit dans la
                                          conscience d'un humain, celui-ci
                                          rencontre l'autre humain avec des
                                          sentiments tout à fait différents de
                                          ceux que les humains ont généralement
                                          aujourd'hui. |  24 |  Das kann ins Bewußtsein übernommen
                                          werden. Und wenn es im Bewußtsein lebt
                                          des einen Menschen, so begegnet dieser
                                          dem andern Menschen mit ganz andern
                                          Empfindungen, als sie die Menschen
                                          gemeiniglich heute haben. |  
                                      |  Ainsi, même s'il s'agit d'un thème
                                          vraiment vaste, je vous ai exposé,
                                          peut-être de manière balbutiante,
                                          quelque chose de ce qui doit
                                          intervenir avec une nécessité
                                          primordiale dans notre évolution
                                          humaine. Lorsque cette exigence surgit
                                          dans la vie, elle se heurte encore
                                          aujourd'hui aux préjugés les plus
                                          lourds qui existent dans la vie. Elle
                                          est combattue. Et j'ai dû vous parler
                                          ces derniers temps de maintes luttes
                                          contre ce qui est précisément visé par
                                          la vision du monde d'orientation
                                          anthroposophique dont il est question
                                          ici. Aujourd'hui, je voudrais encore
                                          citer deux choses dans ce sens. Je
                                          vous ai lu l'autre jour la lettre de
                                          notre ami le Dr Stein, qui montrait de
                                          manière rafraîchissante comment il
                                          fallait s'opposer à un homme d'Église
                                          dont l'assistant, lorsqu'on voulait
                                          lui prouver, à partir de passages
                                          bibliques, que quelque chose sonnait
                                          anthroposophique, allait jusqu'à
                                          avouer : "Alors, le Christ se trompe -
                                          selon lui ! Ce n'est donc pas lui,
                                          l'homme d'Église, qui se trompe, mais
                                          le Christ ! — Lorsque je suis arrivé à
                                          Stuttgart, on m'a fait savoir que dans
                                          nos cercles, toutes sortes de
                                          jugements avaient été enregistrés sur
                                          le fait qu'il était tout de même
                                          choquant de s'opposer de cette manière
                                          à un vieux monsieur qui avait même lu
                                          des écrits de moi. Il faut tout de
                                          même tenir compte de premièrement -
                                          deuxièmement - troisièmement... C'est
                                          malheureusement encore très répandu
                                          dans nos rangs, que précisément
                                          lorsqu'il s'agit de développer le
                                          sérieux sur un point quelconque, on
                                          est poignardé dans le dos par les
                                          personnes qui voudraient de préférence
                                          maintenir notre mouvement sur un point
                                          de vue sectaire. C'est une chose que
                                          je dois mentionner. |  25 |  Damit habe ich Ihnen, wenn auch,
                                          weil es sich um ein wirklich
                                          weitgehendes Thema handelt, in einer
                                          vielleicht stammelnden Weise etwas von
                                          dem dargelegt, was mit Urnotwendigkeit
                                          hereinziehen muß in unsere
                                          menschheitliche Entwickelung. Wenn
                                          diese Forderung im Leben auftritt, so
                                          stößt sie heute noch an an die
                                          allerschwersten Vorurteile, die im
                                          Leben vorhanden sind. Sie wird
                                          bekämpft. Und ich habe Ihnen von
                                          manchem Bekämpfen dessen, was gerade
                                          mit der hier gemeinten
                                          anthroposophisch orientierten
                                          Weltanschauung angestrebt wird, in der
                                          letzten Zeit erzählen müssen. Ich
                                          möchte heute nur noch zweierlei
                                          anführen in dieser Richtung. Ich habe
                                          Ihnen neulich einmal den Brief unseres
                                          Freundes Dr. Stein vorgelesen, der in
                                          herzerfrischender Weise zeigte, wie da
                                          einem Kirchenmann entgegengetreten
                                          werden mußte, dessen Helfer, als ihm
                                          aus Bibelstellen etwas
                                          anthroposophisch Klingendes
                                          nachgewiesen werden sollte, sich sogar
                                          aufschwang zu dem Bekenntnis: Dann
                                          irrt eben Christus —, nach seiner
                                          Ansicht ! Also nicht er, der
                                          Kirchenmann irrt, sondern Christus !
                                          -- Als ich nach Stuttgart gekommen
                                          bin, wurde mir mitgeteilt, daß aus
                                          unseren Kreisen heraus allerlei
                                          Urteile registriert worden sind
                                          darüber, wie es doch scharf sei, einem
                                          alten Herrn, der ja sogar Schriften
                                          von mir gelesen hat, in einer solchen
                                          Weise entgegenzutreten. Man müsse doch
                                          Rücksicht nehmen auf erstens —
                                          zweitens — drittens ... Das ist leider
                                          auch in unseren Reihen noch vielfach
                                          verbreitet, daß einem gerade dann,
                                          wenn es sich darum handelt, an
                                          irgendeinem Punkte Ernst zu
                                          entwickeln, von denjenigen Menschen,
                                          die unsere Bewegung am liebsten auf
                                          dem sektiererischen Gesichtspunkte
                                          erhalten möchten, in den Rücken
                                          gefallen wird. Das ist das eine, was
                                          ich erwähnen muß. |  
                                      |  L'autre est que je dois déjà vous
                                          faire connaître l'accusation qui a été
                                          lancée dans la presse allemande, dont
                                          les sources troubles - je le mentionne
                                          expressément ici - me sont très bien
                                          connues, et dont le contenu est assez
                                          indifférent ; car chez les gens qui
                                          répandent de telles choses, il ne
                                          s'agit pas d'éveiller la foi dans les
                                          choses qu'ils répandent, mais
                                          absolument de seulement fabriquer un
                                          quelque chose qui puisse rabaisser une
                                          personnalité ou un courant d'opinion
                                          gênant. Ainsi, malgré la salle peu
                                          éclairée, je vais lire ces omissions
                                          "non éclairées" qui circulent
                                          actuellement dans une partie de la
                                          presse : |  26 |  Das andere ist, daß ich Sie schon
                                          bekanntmachen muß mit dem Anwurf, der
                                          jetzt durch die deutsche Presse
                                          gegangen ist, dessen trübe Quellen —
                                          das erwähne ich ausdrücklich hier —
                                          mir sehr gut bekannt sind, und bei dem
                                          es ziemlich gleichgültig ist, was
                                          darinnensteht; denn bei den Leuten,
                                          die so etwas verbreiten, handelt es
                                          sich nicht darum, den Glauben an diese
                                          Dinge, die sie verbreiten, zu
                                          erwecken, sondern überhaupt nur
                                          irgend etwas zu fabrizieren, was eine
                                          unbequeme Persönlichkeit oder
                                          Zeitströmung herabsetzen kann. So will
                                          ich trotz des ja nicht sehr
                                          erleuchteten Saales diese
                                          «unerleuchteten» Auslassungen, die
                                          jetzt durch einen Teil der Presse
                                          gehen, vorlesen: |  
                                      |  Le théosophe Steiner, longue
                                            main de l'Entente". - Le
                                          (journal) <Mannheimer
                                          Generalanzeiger> (indicateur
                                          général de Mannheim) reçoit un rapport
                                          de Berlin : Le théosophe Dr Rudolf
                                          Steiner, qui influence un groupe
                                          d'adeptes de plusieurs millions
                                          d'hommes et de femmes" - je remarque
                                          expressément : cette phrase, pour
                                          celui qui regarde d'une manière ou
                                          d'une autre dans la luxueuse pièce du
                                          présent, sera extraordinairement
                                          probante, et on verra, dans le temps
                                          qui vient, où de telles attaques se
                                          renforceront considérablement,
                                          pourquoi de telles attaques sont
                                          dites, entre d'autres choses
                                          mensongères -, "a fondé au printemps
                                          1919 à Stuttgart le Bund für
                                          Dreigliederung des sozialen
                                          Organismus/la Fédération pour le
                                          trimembrement de l'organisme social,
                                          qui ne devait être à l'origine qu'une
                                          communauté religieuse communiste, mais
                                          qui est ensuite tombée en contact
                                          politique avec les bolcheviks et les
                                          communistes, et qui exerce maintenant
                                          une agitation politique bizarre et
                                          contrariante/dégueulasse. La
                                          <B.Z.> apprend ce qui suit de
                                          Dresde : Il ressort de nouvelles
                                          fiables", - je vous prie de tenir
                                          compte du ton - "que la Fédération
                                          pour la triarticulation établit les
                                          noms de tous les officiers
                                          prétendument actifs dans le sens
                                          réactionnaire et rassemble contre eux,
                                          sur la base de témoignages, du
                                          matériel sur des actes contraires au
                                          droit international, qui doit ensuite
                                          être envoyé à l'Entente en vue de
                                          livraison/d'extradition. La véracité
                                          de telles accusations est tout à fait
                                          indifférente à M. Steiner et à
                                          ses camarades, et le passage d'une
                                          lettre où il est dit : les accusations
                                          de vol sont à proscrire, car la
                                          fausseté est plus facile à prouver. De
                                          même, on ne doit pas porter
                                          d'accusations trop incroyables, comme
                                          des mutilations d'enfants". |  27 |  «Der Theosoph Steiner als
                                            Handlanger der Entente. — Dem
                                          <Mannheimer Generalanzeiger>
                                          wird aus Berlin berichtet: Theosoph
                                          Dr. Rudolf Steiner, der eine
                                          Anhängerschaft von mehreren Millionen
                                          Männern und Frauen beeinflußt» — ich
                                          bemerke ausdrücklich: dieser Satz, der
                                          wird für den, der irgendwie
                                          hineinschaut in das Gemache der
                                          Gegenwart, außerordentlich beweisend
                                          sein, und man wird in der Zeit, die da
                                          kommt, in der sich solche Angriffe
                                          wesentlich verstärken werden, sehen,
                                          warum solche Angriffe gesagt werden,
                                          neben andern erlogenen Dingen —, «hat
                                          im Frühjahr 1919 in Stuttgart den Bund
                                          für Dreigliederung des sozialen
                                          Organismus begründet, der ursprünglich
                                          nur eine religiös-kommunistische
                                          Gemeinschaft sein sollte, dann aber in
                                          politische Berührung mit den
                                          Bolschewisten und Kommunisten geraten
                                          ist und jetzt eine seltsame und
                                          widerwärtige politische Agitation
                                          ausübt. Die <B. Z.> erfährt aus
                                          Dresden das Folgende: Aus
                                          zuverlässigen Nachrichten geht
                                          einwandfrei hervor», — ich bitte, den
                                          Ton zu berücksichtigen — «daß der Bund
                                          für Dreigliederung die Namen aller
                                          angeblich im reaktionären Sinne
                                          tätigen Offiziere feststellt und gegen
                                          diese Material über
                                          völkerrechtswidrige Handlungen an der
                                          Hand von Zeugenaus‑ sagen sammelt, das
                                          dann der Entente zwecks Auslieferung
                                          zugestellt werden soll. Die
                                          Richtigkeit derartiger Beschuldigungen
                                          ist Herrn Stei‑ ner und Genossen
                                          vollkommen gleichgültig, und daß sie
                                          sogar vor bewußt falschen Angaben
                                          nicht zurückschrecken, beweist die
                                          Stelle eines Briefes, in dem es heißt:
                                          Beschuldigungen von Diebstählen sind
                                          zu unterlassen, da die Unwahrheit hier
                                          leichter nachzuweisen ist. Ebenso darf
                                          man keine allzu unglaublichen
                                          Beschuldigungen wie Verstümme‑ lungen
                                          von Kindern, erheben.» |  
                                      |  Maintenant, que chaque phrase,
                                          chaque mot - pardonnez-moi d'employer
                                          cette expression dans ce contexte -
                                          soit un mensonge "fabriqué/inventé de
                                          toutes pièces", c'est donc entièrement
                                          évident. Mais ces choses sont
                                          fabriquées dans le présent. Elles
                                          prouvent que l'on prend suffisamment
                                          au sérieux ce qui vient du courant
                                          d'esprit qui est représenté ici pour
                                          considérer ces moyens malveillants
                                          comme nécessaires. Vous pouvez être
                                          convaincus que l'on ne bombarde pas
                                          les petits mouvements sectaires,
                                          c'est-à-dire ceux qui sont censés être
                                          de petits mouvements en nombre, avec
                                          de telles choses. On aimerait
                                          seulement souhaiter- je l'ai aussi
                                          exprimé dans l'article que j'ai envoyé
                                          avant-hier pour notre deuxième
                                          prochain numéro de "Triarticulation" -
                                          que le nombre de gens naïfs qui
                                          croient encore toujours que le fait de
                                          réfuter de telles choses aiderait
                                          quelque peu les gens qui travaillent
                                          aujourd'hui à partir des sources
                                          troubles dont il est question ici,
                                          diminue de plus en plus. Ils ne
                                          s'intéressent que très peu aux
                                          réfutations, car pour eux, il ne
                                          s'agit pas de toucher à la vérité,
                                          mais de lutter par tous les moyens
                                          contre tout ce qui doit s'introduire
                                          dans l'humanité comme un nouvel
                                          esprit. |  28 |  Nun, daß jeder Satz, jedes Wort —
                                          verzeihen Sie, wenn ich in diesem
                                          Zusammenhange den Ausdruch gebrauche —
                                          eine «erstunkene» Lüge ist, das ist ja
                                          ganz selbstverständlich. Aber diese
                                          Dinge werden in der Gegenwart
                                          fabriziert. Sie beweisen, daß man
                                          dasjenige, was von der Geistesströmung
                                          kommt, die hier vertreten wird, genug
                                          ernst nimmt, um diese bösartigen
                                          Mittel überhaupt für notwendig zu
                                          halten. Sie können überzeugt sein:
                                          kleine sektiererische Bewegungen, das
                                          heißt solche, die in der Anzahl kleine
                                          Bewegungen sein sollen, die
                                          bombardiert man nicht mit derlei
                                          Dingen. Wünschen möchte man nur — ich
                                          habe das auch in dem vorgestern
                                          abgesendeten Artikel für unsere
                                          zweitnächste «Dreigliederungs»-Nummer
                                          ausgesprochen —, daß die Zahl der
                                          naiven Leute immer geringer und
                                          geringer würde, die noch immer
                                          glauben, daß es, wenn man solche Dinge
                                          widerlegt, den Leuten etwas hülfe, die
                                          heute aus den trüben Quellen heraus,
                                          um die es sich hier handelt, arbeiten.
                                          Die interessieren Widerlegungen
                                          außerordentlich wenig; denn ihnen geht
                                          es nicht darum, die Wahrheit irgendwie
                                          auch nur zu berühren, sondern sie
                                          kämpfen gegen alles dasjenige, was als
                                          ein neuer Geist in die Menschheit
                                          einziehen soll, mit jedem Mittel. |  
                                      |  Ils suivent les forces dont ils sont
                                          obsédés/possédés. |  29 |  Sie folgen den Kräften, von denen
                                          sie besessen sind. |  
                                      |  J'ai dû vous présenter cet exemple
                                          pour que, peu à peu, un sentiment de
                                          gravité soit éveillé chez tous ceux
                                          qui se sentent sincèrement attirés par
                                          ce qui est présenté ici comme une
                                          science de l'esprit d'orientation
                                          anthroposophique. On aimerait vraiment
                                          trouver des mots que notre langue
                                          actuelle usée n'a guère, pour éveiller
                                          ce sérieux dans les âmes. Car il est
                                          nécessaire ! Mais les âmes sont
                                          souvent comme paralysées. Ce qui doit
                                          nécessairement pénétrer en elles ne le
                                          fait plus, si l'on ne veut pas que le
                                          temps conduise à la décadence
                                          complète. On ne peut pas continuer à
                                          fonctionner de la même manière. On ne
                                          devrait plus non plus appeler "idéaux"
                                          ce que l'on prend dans les anciens
                                          courants. On devrait déjà être de plus
                                          en plus conscient qu'une
                                          reconstruction complète est nécessaire
                                          dans l'évolution de l'humanité. |  30 |  Ich mußte Ihnen auch dieses Beispiel
                                          vorführen aus dem Grunde, damit nach
                                          und nach doch ein Gefühl von dem
                                          Ernste hervorgerufen werde, der
                                          eigentlich walten sollte bei all
                                          denjenigen, die sich irgendwie
                                          ernsthaftig zugeneigt finden zu dem,
                                          was hier als anthroposophisch
                                          orientierte Geisteswissenschaft
                                          angegeben wird. Man möchte ja
                                          wirklich Worte finden, wie sie unsere
                                          heutige abgebrauchte Sprache kaum hat,
                                          um diesen Ernst in den Seelen zu
                                          erwecken. Denn notwendig ist er ! Aber
                                          die Seelen sind oftmals wie gelähmt.
                                          In sie dringt nicht mehr dasjenige
                                          ein, was notwendig in sie dringen muß,
                                          wenn die Zeit nicht in die
                                          vollständige Dekadenz hineinführen
                                          soll. Man kann nicht in der alten
                                          Weise fortwirtschaften. Man sollte
                                          auch nicht mehr «Ideale» nennen, was
                                          man aus den alten Strömungen heraus
                                          nimmt. Man sollte sich schon immer
                                          mehr und mehr bewußt werden, daß ein
                                          völliger Neubau in der
                                          Menschheitsentwickelung notwendig ist. |   Français
                                  seulement TROISIÈME
                                  CONFERENCE, Dornach, 11 janvier 1920Le savoir humain par la connaissance du
                                    monde, une exigence chrétienne de notre
                                    temps
 01
 Ce que j'ai exposé hier ici est apparemment
                                  quelque chose de très éloigné. Pourtant, celui
                                  qui veut vraiment se faire des représentations
                                  sur ce qui est spirituellement et socialement
                                  nécessaire à notre époque doit aussi se
                                  familiariser avec de telles représentations.
                                  Notre pensée et nos sentiments, notre être
                                  humain tout entier, doivent être imprégnés de
                                  sentiments qui proviennent de telles
                                  représentations. Je veux brièvement résumer ce
                                  qui a constitué hier, en quelque sorte, la
                                  tonalité principale des débats. C'est ce que
                                  nous connaissions déjà de manière plus
                                  abstraite sous d'autres aspects, à savoir que
                                  l'humain a essentiellement une double
                                  organisation ; nous pourrions aussi dire une
                                  triple organisation, mais nous voulons moins
                                  encore tenir compte aujourd'hui du troisième
                                  membre, celui du milieu.
 02
 Tout d'abord, il y a son organisation
                                  principale, son organisation nerveuse et
                                  sensorielle, et alors l'organisation du reste
                                  de l'humain. Pour les pensées actuelles
                                  pressant à la commodité, une telle chose est
                                  difficile à envisager parce que les humains
                                  aimeraient actuellement savoir tout joliment,
                                  presque spatialement, réparti. Quand on parle
                                  de l'organisation principale/tête et de
                                  l'organisation du reste de l'humain, alors les
                                  gens se représentent de préférence : la tête
                                  jusqu'au cou et ensuite le reste de l'humain.
                                  Ainsi les choses ne sont naturellement pas
                                  pensées, mais il s'agit de ce que, en une
                                  certaine relation à nouveau tout l'humain soit
                                  tête, seulement l'être principal, l'être de la
                                  tête, vient plus clairement à l'expression à
                                  la tête. Et l'humain entier est aussi un
                                  humain du tronc et des membres, seulement
                                  l'être tronc et membres se fait justement plus
                                  clairement jour au tronc et aux membres. Les
                                  sens sont dans une certaine mesure répartis
                                  sur tout l'humain ; mais aussi loin qu'ils
                                  sont répartis sur tout l'humain, nous les
                                  comptons à l'organisation de tête, parce que
                                  ces sens qui sont localisés dans la tête sont
                                  les sens les plus avancés.
 03
 Vous comprendrez par ces allusions comment
                                  j'entends réellement le membrement de l'humain
                                  que j'ai mentionné. Maintenant, nous avons vu
                                  que non seulement existe une nécessité de ce
                                  membrement provenant de forces et de processus
                                  internes dans l'humain, mais qu'en fait
                                  l'humain est en ordonné d'une autre manière au
                                  cosmos en tant qu'humain de la tête et d'une
                                  autre manière au cosmos en tant qu'humain du
                                  tronc et des membres. Notre tête est dans une
                                  certaine mesure ce qu'il y a de plus avancé ;
                                  mais en fait - et ce n'est pas seulement la
                                  connaissance occulte qui le montre, mais aussi
                                  l'embryologie réellement considérée de manière
                                  raisonnable - notre organisation de la tête
                                  n'appartient pas à la sphère terrestre et
                                  solaire, mais à la sphère lunaire. Les forces
                                  qui sont intérieurement actives dans notre
                                  organisation de tête, ce sont des forces
                                  lunaires. Et dans le reste de notre
                                  organisation, ce sont les forces terrestres et
                                  solaires qui sont actives.
 04
 Toute l'évolution terrestre de l'humanité est
                                  liée à cette entité de l'humain. Et
                                  maintenant, le moment est venu dans lequel
                                  doit être envisagé comment un pas est à faire
                                  en avant, qui dépend de comment nous venons en
                                  situation de transposer en activité notre
                                  organisation d'humanité. Dans l'évolution
                                  humaine terrestre, existe donc tout d'abord ce
                                  qui s'est joué dans la vie humaine d'esprit et
                                  d'âme, disons jusqu'au mystère du Golgotha.
                                  C'est la grande incision dans toute
                                  l'évolution humaine sur terre. Et si l'on
                                  excepte de tout ce qui s'est développé
                                  jusqu'au mystère du Golgotha, l'évolution
                                  hébraïque, judaïque ancienne, on peut dire que
                                  ce qui s'est développé jusqu'à ce moment-là
                                  porte un caractère tout à fait homogène.
 05
 L'ancienne culture païenne, qui s'inspire des
                                  mystères de l'Antiquité de différentes
                                  manières, comme je l'ai décrit dans ma
                                  "Science secrète en esquisse", porte en une
                                  certaine relation un caractère unitaire. Quel
                                  est ce caractère unitaire ? Ce caractère
                                  unitaire consiste dans ce qu'il existe une
                                  sagesse originelle de l'humanité, qu'une
                                  révélation originelle a effectivement eu lieu
                                  de par toute la terre. Cette révélation
                                  originelle, pourquoi a-t-elle pu avoir lieu ?
                                  Elle a pu avoir lieu parce que, dans les temps
                                  anciens de l'évolution terrestre, le chef
                                  humain, la tête humaine, si je puis dire,
                                  n'était pas encore aussi avancée qu'elle l'est
                                  à notre époque ou qu'elle l'était déjà à
                                  l'époque du mystère du Golgotha. Elle était
                                  encore vivante, dans le sens où je vous l'ai
                                  expliqué hier. Elle était encore remplie de la
                                  possibilité d'avoir des rêves qui n'étaient
                                  pas liés à ce que seule l'expérience terrestre
                                  et l'expérience de la terre donnent. Elle
                                  était en situation de rappeler de nouveau sur
                                  le devant ce que l'humain avait vécu dans
                                  d'anciens vécus de rêve - donc avec une
                                  conscience dégradée au crépusculaire vis-à-vis
                                  de la nôtre - à l'époque de l'ancienne lune.
 06
 Tout cela a été utilisé par les révélateurs
                                  des temps anciens pour guider en quelque sorte
                                  l'humanité vers le point de l'évolution où
                                  elle devait se trouver lors de l'irruption du
                                  mystère du Golgotha. Ce qui a été révélé là et
                                  qui a pu être reçu par l'humanité à travers
                                  l'organisation qui vient de vous être décrite
                                  était tel que, par rapport à ce que l'humanité
                                  d'aujourd'hui connaît, il y avait dans les
                                  temps primitifs un vaste bien de sagesse qui
                                  ne cessait de diminuer/décroitre. Aujourd'hui,
                                  nous ne serions pas satisfaits avec ce bien de
                                  sagesse, car il n'avait souvent pour contenu
                                  que d'anciennes représentations ataviques de
                                  rêves de clairvoyance. Aujourd'hui, nous
                                  voulons avoir des représentations correctes,
                                  claires, mais nous ne sommes pas encore très
                                  avancés dans ces idées claires, lumineuses.
 07
 Une sagesse ancienne était déversée sur
                                  l'humanité. De cette sagesse a beaucoup été
                                  dit sur les êtres qui dominent la nature, sur
                                  les forces qui dominent la nature, mais très
                                  peu sur l'humain même. L'humain n'était donc
                                  pas encore parvenu à sa conscience terrestre.
                                  Il était en quelque sorte encore tout à fait
                                  guidé par tutelle de puissances plus hautes.
                                  Il pouvait devenir sage, mais la conscience de
                                  soi, cela ne brillait pas encore. L'adage
                                  apollinien : "Connais-toi toi-même" est placé
                                  dans l'humanité comme une
                                  aspiration/nostalgie, comme quelque chose qui
                                  a été appelé dans l'avenir par les esprits
                                  dirigeants de la Grèce. Une sagesse était là
                                  qui traitait de la nature, toutefois aussi de
                                  la nature du cosmos. L'ancienne révélation
                                  hébraïque a été placée dans cette vie de
                                  l'humanité. Si vous vous poussez devant l'âme
                                  l'ancienne révélation hébraïque, elle a une
                                  certaine particularité. Elle se distingue
                                  totalement des révélations de sagesse païenne
                                  qui se sont répandues autour d'elle. Elle
                                  dédaignait en quelque sorte de contenir en
                                  elle les sagesses relatives à la nature et à
                                  l'univers. Au fond, elle ne contenait qu'une
                                  seule chose sur la nature et l'univers : Dieu
                                  les a créés avec l'humain, et l'humain a à
                                  servir Dieu dans le monde. Toute la révélation
                                  hébraïque ancienne est placée sur le but de
                                  montrer à l'humain comment il pourrait servir
                                  son Dieu Yahvé. A quoi est alors appelé dans
                                  cette révélation hébraïque ancienne ? - Ce à
                                  quoi il n'est pas appelé, c'est ce qu'a
                                  l'ancienne révélation païenne : l'organisation
                                  principale/de tête, qui pouvait encore évoquer
                                  en elle/provoquer des souvenirs de l'ancien
                                  temps lunaire. Dans la révélation hébraïque,
                                  on ne pouvait pas y faire appel. Il devait
                                  être fait appel au reste de l'organisation de
                                  l'humain. Mais souvenez-vous de ce que j'ai
                                  dit hier : cette organisation restante de
                                  l'humain peut tout de suite comprendre et
                                  recevoir, parce qu'elle est de puissance
                                  solaire, ce qui vient de la lune. Ce qui vient
                                  de la lune, c'est ce qui, à l'extrême, conduit
                                  aux illusions, à ce qui peut se révéler à
                                  l'intérieur de l'humain. Mais c'est le contenu
                                  de la révélation hébraïque ancienne. Il n'est
                                  tout d'abord traité que de l'humain. L'humain
                                  est au point central de cette révélation
                                  hébraïque ancienne.
 08
 Mais à l'époque précédant le mystère du
                                  Golgotha, on n'était pas encore parvenu à
                                  l'autoappréhension, à la connaissance de soi
                                  de l'humain. Il fallait chercher un chemin qui
                                  était en fait un détour. Et ce chemin passait
                                  par la caractéristique du peuple judaïque.
                                  C'est pourquoi la religion juive n'est tout
                                  d'abord pas une religion de l'humanité. Elle
                                  ne s'adresse pas à l'humain individuel, mais à
                                  l'ensemble du peuple hébreu. C'est une
                                  religion de peuple. Elle parle de l'humain,
                                  mais seulement sur le détour par le peuple.
 09
 Ces deux choses étaient là lorsque le mystère
                                  du Golgotha est intervenu dans l'évolution
                                  terrestre : la sagesse universelle du
                                  paganisme ancien qui s'évanouissait et la
                                  conscience de l'humanité sous forme de
                                  conscience de peuple. C'est là-dedans que fut
                                  placé le mystère du Golgotha. On pouvait
                                  seulement le comprendre avec ce qui était là.
                                  On doit distinguer le fait du mystère des
                                  moyens de le comprendre, de le ressentir. Les
                                  païens pouvaient seulement le comprendre avec
                                  les restes de leur sagesse universelle. Les
                                  Juifs pouvaient seulement le comprendre avec
                                  ce qui était révélé. Et c'est ainsi que cela
                                  fut d'abord compris. Le reste de l'ancienne
                                  sagesse s'est manifesté dans la conception
                                  gnostique de l'événement du Golgotha. Ce qui
                                  était dû à la révélation juive devint de plus
                                  en plus le contenu de la compréhension
                                  catholique, de la compréhension catholique
                                  romaine du mystère du Golgotha. Et pour saisir
                                  absolument quelque chose du mystère du
                                  Golgotha, il fallait faire un détour par ces
                                  deux courants des mondes/universels.
 10
 En cela se montra toutefois ce qui suit.
                                  L'ancienne sagesse païenne, parce qu'elle
                                  était en train de s'éteindre, parce que son
                                  origine était lointaine, perdait de plus en
                                  plus la capacité d'être comprise par les
                                  humains. Les humains sont devenus bien trop à
                                  l'aise/confortables pour continuer à
                                  propager/transplanter la sagesse qui se
                                  présentait sous forme gnostique à travers le
                                  mystère du Golgotha. Il ne restait que de très
                                  minces restes de l'ancienne compréhension
                                  païenne du monde. C'est l'un des courants.
 11
 La prédication juive était plus fraîche, plus
                                  intense. Mais elle n'avait aucune sagesse du
                                  monde. Elle parlait seulement de l'humain et
                                  de commandements à l'humain. Elle plaçait
                                  l'humain au centre de sa vision du monde. Elle
                                  s'est propagée dans les églises d'Occident.
                                  Les derniers restes de la sagesse païenne,
                                  dont on ne reconnaissait plus l'origine, sont
                                  restés comme des concepts pour ce qui est
                                  maintenant l'expérience scientifique. C'est
                                  avec les derniers restes de l'ancienne sagesse
                                  païenne que Galilée, Giordano Bruno et
                                  Copernic ont compris ce qu'il en était des
                                  nouvelles expériences du monde. Il n'est pas
                                  étonnant que cela devienne peu à peu quelque
                                  chose de très insatisfaisant. On n'avait en
                                  effet su qu'appliquer les derniers restes
                                  abstraits de la sagesse païenne ancienne à ce
                                  que l'on obtenait par les nouveaux moyens de
                                  la science de la nature.
 Et de ce que l'on savait de l'humain par la
                                  révélation juive, on ne trouvait pas de pont
                                  vers cette sagesse. Et c'est ainsi que cela
                                  s'est poursuivi, et c'est ainsi que cela a
                                  vécu jusqu'à nos jours. Nous avons d'une part
                                  une science qui ne travaille qu'avec les tout
                                  derniers restes de l'ancienne sagesse païenne
                                  et qui ne trouve pas par elle-même les moyens
                                  de comprendre l'humain, qui a donc culminé au
                                  XIXe siècle en renonçant à la compréhension de
                                  l'humain proprement dit et en ne comprenant
                                  que ce qui résulte en apparence si l'on
                                  considère l'humain comme la dernière
                                  conséquence de la série animale. Ne pas
                                  comprendre l'humain, mais comprendre l'animal
                                  le plus élevé et l'appeler l'humain, voilà ce
                                  qui devint l'idéal de cette science
                                  travaillant avec les derniers fragments du
                                  paganisme.
 12
 Ce qui s'est rattaché à la révélation juive a
                                  peu à peu perdu les possibilités de dire quoi
                                  que ce soit sur la nature à partir de ce
                                  qu'elle avait à dire sur l'humain. Essayez
                                  donc de passer en revue la théologie telle
                                  qu'elle s'est développée, pour voir s'il s'y
                                  trouve quelque chose qui pourrait aujourd'hui
                                  donner une explication satisfaisante pour la
                                  conscience du temps, ne serait-ce que des
                                  processus naturels les plus simples. Certes,
                                  des considérations morales peuvent être
                                  rattachées aux processus naturels à partir de
                                  cette tradition. Mais la conscience
                                  contemporaine ne se satisfait pas de la
                                  considération morale selon laquelle Dieu
                                  aurait fait venir un tremblement de terre de
                                  Messine pour punir les humains, et la
                                  théologie est devenue peu à peu incapable de
                                  jeter un pont entre ce que les dieux font et
                                  ce qui se produit et éclate dans la nature.
                                  Elle est donc à bien des égards un phrasé,
                                  tandis que notre science de la nature a devant
                                  elle, de manière grandiose, matériau sur
                                  matériau, qui renferme des mystères infinis,
                                  mais ne sait rien en faire, parce qu'il lui
                                  manque les concepts pour relier les choses
                                  entre elles. C'est sous l'effet de cette
                                  dichotomie que s'est développée toute la
                                  conscience moderne, que s'est développé
                                  quelque chose comme l'agnosticisme, par
                                  exemple, pour lequel la caractéristique d'un
                                  esprit éclairé est de pouvoir se dire :
                                  L'humain est incapable de savoir quoi que ce
                                  soit sur l'essence des choses. Il n'est tout
                                  simplement pas organisé pour savoir quelque
                                  chose sur l'essence des choses.
 13
 Ce qui est profondément présent dans l'être
                                  humain sous forme de nostalgie doit lutter
                                  contre une telle vision. Cela lutte dans ce
                                  que l'humain veut savoir sur le monde, cela
                                  lutte dans l'ordre social extérieur. Et il
                                  faudra bien comprendre comment il faut
                                  avancer, parce que, sur certains points, nous
                                  en sommes encore à des époques bien plus
                                  anciennes avec nos représentations et nos
                                  idées. Qu'est-ce que la révélation juive a
                                  produit de son côté ? Le plus caractéristique
                                  de ce qu'elle a produit, c'est la politique
                                  nationale juive. Cette politique nationale
                                  juive, après avoir exercé son influence sur la
                                  romanité, a poursuivi son chemin jusqu'à
                                  l'époque la plus récente. Et les peuples les
                                  plus importants de notre époque,
                                  qu'aspirent-ils à faire dans le domaine
                                  politique ? - Faire de la politique nationale
                                  ! Mais cela, c'est de la politique hébraïque
                                  ancienne. Nous n'avons pas encore atteint le
                                  christianisme en ce qui concerne notre vie
                                  publique. Nous en sommes encore à l'Ancien
                                  Testament. Et le présent a pour tâche de
                                  s'avancer jusqu'au christianisme dans le
                                  domaine de la vie publique. Il n'y parviendra
                                  pas si il n'est pas soutenu de l'autre côté
                                  par la progression scientifique vers le
                                  christianisme. Mais pour cela, il est
                                  nécessaire d'apprendre à connaître réellement
                                  l'humain.
 14
 Prenez ma "Science secrète" ; il y est
                                  beaucoup question de l'évolution cosmique, de
                                  l'évolution de Saturne, du Soleil, de la Lune,
                                  de la Terre et ainsi de suite, de sorte que
                                  les humains qui sont aujourd'hui les plus
                                  "intelligents" sont soit effrayés, soit amenés
                                  à sourire ou à s'irriter. Si vous regardez de
                                  plus près ce qui est écrit dans ma "science
                                  secrète", vous trouverez : Ce qui est donné là
                                  comme connaissance du monde est en même temps
                                  connaissance de l'humain. Car en fait, dans
                                  toute la connaissance du monde, l'humain est
                                  partout présent. Ce que l'être humain a conçu
                                  à l'époque de Saturne, ce qu'il a ensuite
                                  développé, la manière dont les autres êtres se
                                  sont intégrés, tout cela est considéré. Vous
                                  ne pouvez pas du tout distinguer la
                                  connaissance du monde de la connaissance de
                                  l'humain.
 15
 Or, à l'heure actuelle, c'est une exigence
                                  chrétienne à partir du domaine de la
                                  connaissance. Justement, c'est ainsi une
                                  exigence chrétienne à partir du domaine social
                                  que nous apprenions à faire abstraction de
                                  tous les autres pendants humains et à ne viser
                                  que l'humain lui-même. Du point de vue du
                                  phrasé, on fantasme depuis longtemps sur ces
                                  choses, du point de vue de la réalité, encore
                                  peu. Car du point de vue de la réalité, il
                                  existe encore, comme forces écrasantes dans la
                                  vie politique du monde, les contextes
                                  nationaux dans lesquels l'humain est en grande
                                  partie complètement immergé aujourd'hui. Ce
                                  qui doit remplacer ces pendants nationaux,
                                  c'est un rapport construit sur le sentiment de
                                  ce qu'est l'humain, d'humain à humain, de par
                                  toute la terre civilisée. Mais pour fonder un
                                  tel rapport, il faut une certaine force
                                  intérieure de l'esprit, une certaine force
                                  intérieure de l'âme humaine. Et si nous nous
                                  demandons si l'humain est devenu plus fort de
                                  l'âme au cours de ce 19e siècle soi-disant
                                  béni ? - où que l'on puisse regarder, si l'on
                                  est sincère et honnête, on trouve partout que
                                  l'humain n'est pas devenu plus fort, mais plus
                                  faible, en ce qui concerne l'intensité des
                                  concepts et des idéaux. Ceux qui me
                                  connaissent sauront comment quelque chose de
                                  tel est pensé.
 16
 Je me permets de faire ici une remarque
                                  personnelle. Il y a maintenant plusieurs
                                  décennies, j'étais à Vienne en train de
                                  discuter avec un homme qui s'est depuis fait
                                  un grand nom en tant qu'historien. Nous
                                  parlions de l'évolution allemande. Cet homme
                                  avait une vision abstraite des choses, qu'il
                                  exprimait alors ainsi : eh bien, cette
                                  évolution allemande, elle est là et elle se
                                  poursuit de la même manière qu'elle est là. -
                                  J'ai dit : c'est une abstraction, ce n'est pas
                                  quelque chose qui est tiré de la réalité.
                                  C'est un peu comme si quelqu'un disait : voici
                                  une plante, elle a déjà donné des fruits,
                                  maintenant de nouvelles fleurs vont
                                  apparaître, puis de nouveaux fruits, puis de
                                  nouvelles fleurs, et cela continue de croître
                                  ainsi. - Lorsque la plante a atteint la
                                  formation de fleurs et de fruits, on ne peut
                                  pas dire : cela continue comme cela. - Il est
                                  vrai que la graine issue de la fleur peut
                                  donner naissance à quelque chose de nouveau, à
                                  une nouvelle plante ; mais il ne faut pas
                                  s'imaginer que l'ancienne plante ressort de la
                                  fleur sous une nouvelle forme et que cela se
                                  poursuive comme c'était le cas auparavant.
                                  J'ai dit : ce qui est la substance, l'essence
                                  de l'être allemand a atteint son
                                  épanouissement et son fruit à l'époque de
                                  Goethe, de Schiller, de Herder, de Hegel.
                                  C'est un point culminant. Cela ne peut pas
                                  être simplement poursuivi. Depuis lors, nous
                                  sommes en décadence, depuis lors, nous sommes
                                  dans un mouvement descendant. - J'ai exprimé
                                  ces idées à l'époque. J'ai trouvé peu de
                                  compréhension, comme vous pouvez l'imaginer,
                                  car nous étions déjà entrés dans l'époque où
                                  de telles idées étaient trop intenses pour
                                  pouvoir saisir l'âme humaine, et je devais
                                  penser à la manière dont les choses étaient
                                  encore très différentes jusqu'au milieu du
                                  XIXe siècle. Il y avait par exemple, au sein
                                  de l'évolution allemande, un homme qui a écrit
                                  une histoire de la littérature, Gervinus. On
                                  peut avoir beaucoup de choses contre lui ; il
                                  y a dans toute l'écriture de cette histoire de
                                  la littérature un immense radicalisme. Elle se
                                  termine en effet avec la mort de Goethe, et
                                  elle conteste aux générations suivantes le
                                  droit de continuer à faire de la poésie dans
                                  l'ancien style, comme si de nouvelles fleurs
                                  sortaient des feuilles de la plante. A
                                  l'époque, on était encore assez radical pour
                                  dire : avec Goethe, c'est fini ; si vous
                                  voulez continuer à vous développer, vous devez
                                  chercher de nouvelles approches ! - Gervinus
                                  ne pouvait pas les donner ; mais il a fermé
                                  l'ancien, il a fait un trait en dessous.
 17
 Certes, depuis cette époque, a été
                                  écrit/poétisé maintes belles choses dans la
                                  langue allemande, mais c'est de l'épigonisme.
                                  Il n'y coule pas l'essence qui coule dans
                                  Herder, Goethe, Schiller, pas l'essence
                                  philosophique, l'essence de Hegel-Schelling,
                                  l'essence de Fichte. Le seul et unique fait
                                  est que Hamerling, au point de sa maturité, a
                                  apporté un ton nouveau dans son "Homunculus",
                                  qui est cependant devenu une satire.
 18
 Les exigences étaient déjà à l'époque à la
                                  porte pour saisir une nouveauté, développer un
                                  sens réel pour une nouvelle approche de toute
                                  la nouvelle civilisation. Cet appel à une
                                  nouvelle approche devrait être lancé
                                  aujourd'hui dans le monde entier. Car c'est
                                  seulement à partir de là que l'on peut espérer
                                  un certain salut pour l'évolution future de
                                  l'humanité. Tout ce qui ne se rattache pas à
                                  l'intuition de l'humain individuel devrait
                                  être anéanti. Vous pouvez en voir un signe
                                  extérieur dans la manière dont les anciennes
                                  conceptions sont aujourd'hui remises en avant
                                  de manière convulsive. Pour pouvoir dire
                                  quelque chose dans le présent, on fait appel à
                                  de vieilles idées. Chez l'un des esprits les
                                  plus éminents d'Europe centrale, on trouve un
                                  point de vue issu de cette conscience
                                  décadente du temps, qui montre ce à quoi
                                  l'humanité ne peut pas se tenir aujourd'hui.
                                  Cet homme pose la question : comment
                                  pouvons-nous à nouveau parvenir à une vie
                                  morale ? - Il se rend compte qu'au cours des
                                  cinq dernières années, l'usure de l'ancienne
                                  morale s'est manifestée, le mensonge a
                                  triomphé à travers tous les peuples.
                                  L'ancienne politique hébraïque de Yahvé s'est
                                  tellement emparée de tous les peuples que l'on
                                  voudrait croire qu'il y avait alors un
                                  judaïsme en Palestine, et que tous les peuples
                                  voudraient maintenant mener chacun pour soi
                                  une politique comme celle que les Juifs ont
                                  menée en Palestine. Ils voudraient tous
                                  devenir ainsi, ils voudraient tous mener une
                                  politique mondiale en excluant les acquis du
                                  christianisme. Le contenu fait défaut. C'est
                                  pourquoi on a recours à des choses qui n'ont
                                  en fait aucun contenu. Au lieu de chercher de
                                  nouvelles sources de moralité à partir de
                                  conceptions spirituelles, nouvelles et
                                  fécondes, on se demande : Où se trouvent les
                                  sources d'une nouvelle moralité ? - Et donne
                                  la réponse suivante : le pouvoir est un moyen
                                  indispensable pour créer le bien. C'est
                                  pourquoi, si on ne le possède pas déjà, on
                                  doit aspirer au pouvoir nécessaire pour
                                  réaliser le bien en question. - On veut avoir
                                  un bien dans le monde et on donne le beau
                                  conseil : cherche le pouvoir pour réaliser le
                                  bien. - La deuxième raison de la nouvelle
                                  éthique est la suivante : avec le pouvoir que
                                  l'on possède, on peut réaliser le bien. C'est
                                  pourquoi il faut partout utiliser le pouvoir
                                  pour réaliser le bien.
 19
 Mais il faut d'abord avoir le bien, il faut
                                  d'abord reconnaître le bien ! Parler ainsi est
                                  le contraire de ce qui doit se répandre dans
                                  la nouvelle civilisation humaine par la
                                  science de l'esprit dont il est question ici.
                                  Car il ne s'agit pas de fonder quoi que ce
                                  soit sur le pouvoir. On ne peut fonder quelque
                                  chose sur le pouvoir que si l'on regroupe des
                                  groupes humains. Quand l'humain doit faire
                                  face à l'humain, on ne peut rien fonder sur le
                                  pouvoir, mais uniquement sur ce qui se
                                  développe en l'humain, de sorte que l'humain
                                  ait une valeur. L'humain doit acquérir une
                                  valeur qui lui permette d'accomplir des
                                  prestations pour l'humain, et il doit en même
                                  temps développer une réceptivité qui lui
                                  permette de reconnaître cette valeur humaine.
 20
 C'est la seule base possible pour toute
                                  moralité future : développer la valeur humaine
                                  et la capacité de reconnaître la valeur
                                  humaine. En d'autres termes, cela signifie que
                                  toute moralité doit être fondée sur une
                                  véritable confiance ! - C'est parce que l'on
                                  n'a pas voulu aller jusqu'à de telles
                                  conceptions que l'on n'a pas pu comprendre les
                                  exigences morales contenues dans ma
                                  "Philosophie de la liberté". Là est fondée une
                                  ainsi nommée morale individualiste et est
                                  construit sur ce que si être développé en
                                  chaque humain ce qui peut être développé, on
                                  n'a pas besoin de la législation, mais on peut
                                  alors attendre ce que les humains feront dans
                                  leurs échanges mutuels. Et j'ai dû dire à
                                  l'époque à certains humains : "Regarde une
                                  fois, quand nous marchons dans la rue, l'un
                                  dans un sens, l'autre dans l'autre, avons-nous
                                  besoin d'une législation pour nous éviter
                                  mutuellement ? Que l'un aille à gauche,
                                  l'autre à droite, on le fait en fonction des
                                  exigences de l'existence/l'être-là, que l'on
                                  comprend par la raison synthétique. - C'est
                                  ainsi que l'on agit moralement, lorsque toutes
                                  les choses qui se trouvent dans l'être humain
                                  se développent réellement. Sans cela, il n'y a
                                  aucune morale de l'avenir.
 21
 Mais c'est la seule morale qui sera vraiment
                                  construite sur une chrétienté nouvellement
                                  saisie. Elle doit être construite sur cela :
                                  Tout ce que vous avez fait à un autre
                                  qu'humain, c'est à moi que vous l'avez fait. -
                                  Le Christ est venu dans l'humanité afin que
                                  chaque humain particulier reconnaisse l'autre
                                  homme selon sa valeur. Et si les humains se
                                  traitent ainsi les uns les autres dans le
                                  monde, alors la base de ce qui est une
                                  nouvelle moralité est donnée. Mais alors
                                  seulement, de notre point de vue actuel, le
                                  mystère du Golgotha sera à nouveau compris. Ce
                                  mystère du Golgotha est un fait. Il doit être
                                  compris par chaque âge du monde sous une
                                  nouvelle forme. Ce ne sont pas les
                                  enseignements qui sont là qui sont
                                  déterminants ; ils doivent changer d'âge en
                                  âge. Ce qui est déterminant, c'est que le
                                  mystère du Golgotha a eu lieu une fois. Pour
                                  les confessions contemporaines, il s'avère de
                                  plus en plus que le mystère du Golgotha leur
                                  devient de plus en plus indifférent. Elles ne
                                  tiennent pas à ce qu'il soit compris à partir
                                  de la conscience du temps ; elles tiennent
                                  seulement à ce que leurs enseignements se
                                  propagent. Mais ces enseignements seront
                                  incapables de comprendre le mystère du
                                  Golgotha. Et c'est ainsi que nous avons déjà
                                  aujourd'hui une sorte de théologie qui ne
                                  parle plus du tout du Christ, mais seulement
                                  de l'humain Jésus de Nazareth, de "l'homme
                                  simple" qui a marché en Palestine, une sorte
                                  de Socrate. Et on ne peut alors pas comprendre
                                  pourquoi ceux qui parlent de ce Christ parlent
                                  de lui comme du centre de l'évolution de
                                  l'humanité. Les questions qui se posent à
                                  l'époque actuelle sont déjà si sérieuses. Et
                                  c'est précisément cette gravité qui devra être
                                  reconnue. Mais il faudra travailler en
                                  harmonie avec le domaine scientifique d'une
                                  part, et avec le domaine social d'autre part.
                                  Les choses se rejoignent en effet. Je crois
                                  qu'aujourd'hui, l'universitaire/l'académicien
                                  de formation orthodoxe trouvera étrange qu'on
                                  lui impose, par exemple, que la botanique
                                  devienne "chrétienne". Mais elle doit devenir
                                  chrétienne, c'est-à-dire que l'esprit qui
                                  s'est emparé de l'humanité par le biais de
                                  l'âme doit également agir jusqu'à la
                                  botanique. Et des humains à mentalité
                                  socialiste, mais seulement un peu, seulement
                                  quelques parties de cette masse à mentalité
                                  socialiste parlent du fait que la mentalité
                                  chrétienne - on dit alors volontiers mentalité
                                  chrétienne primitive - doit prendre place dans
                                  le comportement mutuel des humains. Malgré
                                  cela, on n'attache pas une importance
                                  particulière à l'imprégnation des idées
                                  sociales par le principe chrétien.
 22
 Il est toutefois aussi disponible une
                                  troisième variété, mais il s'agit d'apprendre
                                  à trouver le Christ dans le monde d'un côté,
                                  et d'apprendre à allumer en nous les facultés
                                  de comprendre ce Christ de l'autre côté. Ce
                                  qui doit agir ensemble, à grande échelle comme
                                  dans la vie sociale, c'est le développement
                                  d'une certaine valeur humaine et le
                                  développement de la capacité à reconnaître
                                  avec confiance cette valeur humaine et à se
                                  comporter réellement en conséquence dans les
                                  relations d'humain à humain !
 23
 Au XIXe siècle, quand on comprenait le moins
                                  comment un nouvel esprit voulait entrer pour
                                  comprendre à nouveau le mystère du Golgotha,
                                  on parlait de christianisme pratique parce
                                  qu'on était devenu aussi peu pratique que
                                  possible en ce qui concerne le christianisme.
                                  Maintenant que les événements de ces dernières
                                  années ont passé dans l'évolution de
                                  l'humanité, il serait nécessaire que le plus
                                  grand nombre possible d'êtres humains se
                                  ressaisisse et comprenne comment une nouvelle
                                  révélation de l'Esprit veut effectivement
                                  entrer dans l'évolution de l'humanité et
                                  comment elle doit être saisie par les humains.
                                  Tant que nous tiendrons toute notre vie
                                  spirituelle en gage auprès des puissances
                                  extérieures, des puissances étatiques ou de
                                  tout autre type de puissance dans le monde, il
                                  n'y aura aucune possibilité pour cette vie
                                  spirituelle d'accueillir réellement ce qui
                                  veut entrer dans l'humanité en tant que
                                  révélation spirituelle. Pour cela, il est
                                  nécessaire que la vie spirituelle soit
                                  vraiment, comme l'exige notre idée de
                                  trimembrement, placée sur ses propres pieds,
                                  qu'elle se développe à partir de ses propres
                                  impulsions. C'est à partir de ces impulsions
                                  propres que la science s'imprégnera de
                                  méthodes spirituelles, et c'est à partir des
                                  méthodes spirituelles que l'on développera
                                  pour la science que s'allumera la force
                                  d'imprégner moralement la vie sociale de ce
                                  qu'est l'esprit. Dans l'action sociale, dans
                                  la vie sociale des humains, nous devons
                                  apprendre à réaliser, à actualiser l'esprit.
                                  Mais pour cela, il est nécessaire de dépasser
                                  ce que nous devons appeler aujourd'hui des
                                  mots creux/des cosses de mots. Nous vivons en
                                  effet une vie spirituelle faite de mots creux,
                                  de phrasés. On peut aujourd'hui faire
                                  l'expérience de quelqu'un qui dit de belles
                                  choses qui peuvent nous plaire dans leur
                                  contenu ; si on s'approche de lui, on trouve
                                  son âme vide de contenu spirituel. Pourquoi ?
                                  - Parce qu'aujourd'hui, on peut glaner des
                                  phrasés partout. On n'a pas besoin aujourd'hui
                                  d'être lié à ce qui circule dans la vie
                                  humaine en termes de mots vides. Il n'y a pas
                                  d'autre moyen de trouver à nouveau la liaison
                                  avec l'esprit que de chercher d'abord le
                                  guide, afin que l'âme humaine puisse vraiment
                                  parvenir d'elle-même à l'esprit, le guide qui
                                  ne se laisse pas trouver autrement qu'en le
                                  cherchant dans la conviction, l'humain peut
                                  seulement devenir ce qu'il doit devenir
                                  aujourd'hui dans le monde s'il ne s'en tient
                                  pas simplement à ce qu'il a hérité, aux forces
                                  du sang, mais s'il développe en lui quelque
                                  chose qui va au-delà de ce qui est simplement
                                  hérité, au-delà de ce qu'il peut simplement
                                  recevoir du monde extérieur. Aujourd'hui, nous
                                  naissons dans un monde avec des dispositions
                                  déterminées ; ces dispositions nous sont
                                  développées à l'école, mais de telle sorte que
                                  seules les traditions héritées du passé
                                  servent de moteur à ce développement. Nous
                                  devons arriver à savoir qu'en chaque être
                                  humain se trouve un germe caché, qui n'est pas
                                  là par la simple hérédité ni par ce qui se
                                  cache aujourd'hui comme impulsions dans
                                  l'éducation. Nous devons croire que chaque
                                  être humain recèle aujourd'hui quelque chose
                                  qui ne peut être éveillé que par les forces
                                  spirituelles et par la conviction de
                                  l'existence de ces forces. Seule la conscience
                                  de Yahvé peut être vécue à partir de ce qui
                                  est éduqué et vécu aujourd'hui. La conscience
                                  du Christ ne peut être éveillée que si l'on
                                  croit non seulement à l'évolution de l'humain,
                                  mais aussi à la transformation de l'humain, si
                                  l'on croit que l'humain devient quelque chose
                                  qui n'est pas prédisposé en lui parce qu'il a
                                  hérité un corps de ses ancêtres, mais qui
                                  siège en lui parce qu'il a traversé des vies
                                  terrestres antérieures dans des cours
                                  antérieurs humains des mondes. À l'époque, le
                                  principe de l'hérédité prédominait toutefois
                                  et surplombait dans l'entité humaine ce qui
                                  venait des vies terrestres antérieures
                                  répétées. Aujourd'hui, les qualités
                                  héréditaires sont devenues faibles, et les
                                  qualités de l'être humain qui proviennent des
                                  incarnations précédentes non pas avec le sang,
                                  mais avec l'âme, deviennent de plus en plus
                                  fortes.
 24
 Cela peut être repris dans la conscience. Et
                                  si cela vit dans la conscience d'un humain,
                                  celui-ci rencontre l'autre humain avec des
                                  sentiments tout à fait différents de ceux que
                                  les humains ont généralement aujourd'hui.
 25
 Ainsi, même s'il s'agit d'un thème vraiment
                                  vaste, je vous ai exposé, peut-être de manière
                                  balbutiante, quelque chose de ce qui doit
                                  intervenir avec une nécessité primordiale dans
                                  notre évolution humaine. Lorsque cette
                                  exigence surgit dans la vie, elle se heurte
                                  encore aujourd'hui aux préjugés les plus
                                  lourds qui existent dans la vie. Elle est
                                  combattue. Et j'ai dû vous parler ces derniers
                                  temps de maintes luttes contre ce qui est
                                  précisément visé par la vision du monde
                                  d'orientation anthroposophique dont il est
                                  question ici. Aujourd'hui, je voudrais encore
                                  citer deux choses dans ce sens. Je vous ai lu
                                  l'autre jour la lettre de notre ami le Dr
                                  Stein, qui montrait de manière rafraîchissante
                                  comment il fallait s'opposer à un homme
                                  d'Église dont l'assistant, lorsqu'on voulait
                                  lui prouver, à partir de passages bibliques,
                                  que quelque chose sonnait anthroposophique,
                                  allait jusqu'à avouer : "Alors, le Christ se
                                  trompe - selon lui ! Ce n'est donc pas lui,
                                  l'homme d'Église, qui se trompe, mais le
                                  Christ ! — Lorsque je suis arrivé à Stuttgart,
                                  on m'a fait savoir que dans nos cercles,
                                  toutes sortes de jugements avaient été
                                  enregistrés sur le fait qu'il était tout de
                                  même choquant de s'opposer de cette manière à
                                  un vieux monsieur qui avait même lu des écrits
                                  de moi. Il faut tout de même tenir compte de
                                  premièrement - deuxièmement - troisièmement...
                                  C'est malheureusement encore très répandu dans
                                  nos rangs, que précisément lorsqu'il s'agit de
                                  développer le sérieux sur un point quelconque,
                                  on est poignardé dans le dos par les personnes
                                  qui voudraient de préférence maintenir notre
                                  mouvement sur un point de vue sectaire. C'est
                                  une chose que je dois mentionner.
 26
 L'autre est que je dois déjà vous faire
                                  connaître l'accusation qui a été lancée dans
                                  la presse allemande, dont les sources troubles
                                  - je le mentionne expressément ici - me sont
                                  très bien connues, et dont le contenu est
                                  assez indifférent ; car chez les gens qui
                                  répandent de telles choses, il ne s'agit pas
                                  d'éveiller la foi dans les choses qu'ils
                                  répandent, mais absolument de seulement
                                  fabriquer un quelque chose qui puisse
                                  rabaisser une personnalité ou un courant
                                  d'opinion gênant. Ainsi, malgré la salle peu
                                  éclairée, je vais lire ces omissions "non
                                  éclairées" qui circulent actuellement dans une
                                  partie de la presse :
 27
 Le théosophe Steiner, longue main de
                                  l'Entente". - Le (journal) <Mannheimer
                                  Generalanzeiger> (indicateur général de
                                  Mannheim) reçoit un rapport de Berlin : Le
                                  théosophe Dr Rudolf Steiner, qui influence un
                                  groupe d'adeptes de plusieurs millions
                                  d'hommes et de femmes" - je remarque
                                  expressément : cette phrase, pour celui qui
                                  regarde d'une manière ou d'une autre dans la
                                  luxueuse pièce du présent, sera
                                  extraordinairement probante, et on verra, dans
                                  le temps qui vient, où de telles attaques se
                                  renforceront considérablement, pourquoi de
                                  telles attaques sont dites, entre d'autres
                                  choses mensongères -, "a fondé au printemps
                                  1919 à Stuttgart le Bund für Dreigliederung
                                  des sozialen Organismus/la Fédération pour le
                                  trimembrement de l'organisme social, qui ne
                                  devait être à l'origine qu'une communauté
                                  religieuse communiste, mais qui est ensuite
                                  tombée en contact politique avec les
                                  bolcheviks et les communistes, et qui exerce
                                  maintenant une agitation politique bizarre et
                                  contrariante/dégueulasse. La <B.Z.>
                                  apprend ce qui suit de Dresde : Il ressort de
                                  nouvelles fiables", - je vous prie de tenir
                                  compte du ton - "que la Fédération pour la
                                  triarticulation établit les noms de tous les
                                  officiers prétendument actifs dans le sens
                                  réactionnaire et rassemble contre eux, sur la
                                  base de témoignages, du matériel sur des actes
                                  contraires au droit international, qui doit
                                  ensuite être envoyé à l'Entente en vue de
                                  livraison/d'extradition. La véracité de telles
                                  accusations est tout à fait indifférente à
                                  M. Steiner et à ses camarades, et le
                                  passage d'une lettre où il est dit : les
                                  accusations de vol sont à proscrire, car la
                                  fausseté est plus facile à prouver. De même,
                                  on ne doit pas porter d'accusations trop
                                  incroyables, comme des mutilations d'enfants".
 28
 Maintenant, que chaque phrase, chaque mot -
                                  pardonnez-moi d'employer cette expression dans
                                  ce contexte - soit un mensonge
                                  "fabriqué/inventé de toutes pièces", c'est
                                  donc entièrement évident. Mais ces choses sont
                                  fabriquées dans le présent. Elles prouvent que
                                  l'on prend suffisamment au sérieux ce qui
                                  vient du courant d'esprit qui est représenté
                                  ici pour considérer ces moyens malveillants
                                  comme nécessaires. Vous pouvez être convaincus
                                  que l'on ne bombarde pas les petits mouvements
                                  sectaires, c'est-à-dire ceux qui sont censés
                                  être de petits mouvements en nombre, avec de
                                  telles choses. On aimerait seulement
                                  souhaiter- je l'ai aussi exprimé dans
                                  l'article que j'ai envoyé avant-hier pour
                                  notre deuxième prochain numéro de
                                  "Triarticulation" - que le nombre de gens
                                  naïfs qui croient encore toujours que le fait
                                  de réfuter de telles choses aiderait quelque
                                  peu les gens qui travaillent aujourd'hui à
                                  partir des sources troubles dont il est
                                  question ici, diminue de plus en plus. Ils ne
                                  s'intéressent que très peu aux réfutations,
                                  car pour eux, il ne s'agit pas de toucher à la
                                  vérité, mais de lutter par tous les moyens
                                  contre tout ce qui doit s'introduire dans
                                  l'humanité comme un nouvel esprit.
 29
 Ils suivent les forces dont ils sont
                                  obsédés/possédés.
 30
 J'ai dû vous présenter cet exemple pour que,
                                  peu à peu, un sentiment de gravité soit
                                  éveillé chez tous ceux qui se sentent
                                  sincèrement attirés par ce qui est présenté
                                  ici comme une science de l'esprit
                                  d'orientation anthroposophique. On aimerait
                                  vraiment trouver des mots que notre langue
                                  actuelle usée n'a guère, pour éveiller ce
                                  sérieux dans les âmes. Car il est nécessaire !
                                  Mais les âmes sont souvent comme paralysées.
                                  Ce qui doit nécessairement pénétrer en elles
                                  ne le fait plus, si l'on ne veut pas que le
                                  temps conduise à la décadence complète. On ne
                                  peut pas continuer à fonctionner de la même
                                  manière. On ne devrait plus non plus appeler
                                  "idéaux" ce que l'on prend dans les anciens
                                  courants. On devrait déjà être de plus en plus
                                  conscient qu'une reconstruction complète est
                                  nécessaire dans l'évolution de l'humanité.
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