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Collection :

Œuvres complètes de Rudolf Steiner - GA188

LE GOETHÉANISME, UNE IMPULSION DE TRANSFORMATION
ET UNE PENSÉE DE RÉSURRECTION.
SCIENCE HUMAINE ET SOCIALE.



QUATRIÈME CONFÉRENCE - Dornach, le 10 janvier 1919
La relation de l'âme-spirituel au corps physique
VIERTER VORTRAG - Dornach, 10. Januar 1919
Das Verhältnis des Seelisch-Geistigen zum Physisch-Leiblichen

 




Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 188  082-102 1982  10/01/1919



Original




Traducteur: FG v.01 - 2023 Editeur: SITE

Le rapport entre le psycho-spirituel/l'âmique-spirituel et le vécu physique-corporel du moi et du corps astral dans le sommeil ; atténuation/affaiblissement de ce vécu à l'état de veille. Avec cela peut être compris le côté extérieur de la nature, mais pas amené de l'ordre dans la structure sociale. Augmentation du courage nécessaire. Désintérêt vis-à-vis de la vie spirituelle. L'endormissement/l'être endormi lors de la confrontation du se tenir vis-à-vis d'humain à humain avec rapport notre être humain plus profond. Lors de l'entrée dans le monde spirituel, ce qui est endormi se réveille. Ce n'est qu'au-delà du seuil de la conscience sensorielle que se trouvent les solutions aux questions sociales. Les sensations qui sont nécessaires pour ne pas explorer dépourvu d'essence les impulsions sociales sont comme l'amour maternel sur le plan physique. C'est dans la reconnaissance de la nature divine et spirituelle de l'humain que repose la solution des questions sociales. -- La logique et la science européennes sont de la conviction que l'humain est en fait mauvais ; un élargissement de l'horizon spirituel est nécessaire pour parler fructueusement sur le problème social.


Das Verhältnis des Seelisch-Geistigen zum Physisch-Leiblichen Erleben des Ich und astralischen Leibes im Schlafe; Abschwächung dieses Erlebens im Wachzustand. Damit kann die Außenseite der Natur verstan­den, nicht aber Ordnung in die soziale Struktur gebracht werden. Steige­rung des Mutes notwendig. Interesselosigkeit gegenüber dem geistigen Leben. Das Eingeschläfertwerden beim Gegenüberstehen von Mensch zu Mensch mit Bezug auf unser tieferes menschliches Wesen. Beim Eintritt in die geistige Welt wacht das auf, was eingeschläfert wird. Erst jenseits der Schwelle des sinnlichen Bewußtseins liegen die Lösungen der sozialen Fra­gen. Empfindungen, die notwendig sind, um nicht wesenlos die sozialen Impulse zu erforschen, sind wie die Mutterliebe auf dem physischen Plan. In der Anerkennung der göttlich-geistigen Natur des Menschen liegt die Lösung der sozialen Frage. -- Europäische Logik und Wissenschaft ist der Überzeugung, daß der Mensch eigentlich schlecht ist; eine Erweiterung des geistigen Horizontes ist notwendig, um fruchtbar über das soziale Pro­blem zu reden.

Lorsqu'il a été parlé de ce qui empêche les humains du présent de reconnaître le monde spirituel tel qu'il doit être conçu par la science de l'esprit d'orientation anthroposophique, il a été indiqué vers deux choses dans la constitution de l'âme humaine qui effectuent cet empêchement/retenue dans l'âme humaine. Il s'agit du manque de courage, du manque de force vis-à-vis de la reconnaissance de l'esprit, et du manque d'intérêt vis-à-vis de la forme réelle de la vie spirituelle. Or, j'aimerais toout de suite aujourd'hui aborder ces choses d'un point de vue duquel j'ai encore moins indiqué jusqu'ici. Lorsque de telles choses sont discutées, il doit toujours êtretenu compte que le bon sens/la saine raison analytique humaine ordinaire - je l'ai souvent dit - suffit pour comprendre toutes les choses de la science de l'esprit, pour les assimiler sans préjugés. On a, si je puis dire, à notre époque, par le fait que le bon sens correctement appliqué suffit pour comprendre les choses du monde spirituel, dans un certain sens, par cette simple compréhension, par l'assimilation sans préjugés, tout ce que le chercheur en science de l'esprit a lui-même du monde spirituel. Et si l'on a seulement le courage et l'intérêt d'assimiler ces choses par le bon sens, on a alors soi-même la possibilité de grimper lentement et continuellement dans ce monde spirituel selon que le karma propre l'autorise. C'est déjà nécessaire aujourd'hui et ce sera de plus en plus nécessaire pour tous les humains d'apprendre à comprendre le monde spirituel simplement dans la saine raison analytique humaine, comme on parle du monde spirituel dans la science de l'esprit. Jusqu'à quel point l'humain peut-il se rendre mûr pour regarder lui-même dans le monde spirituel, c'est une question tout à fait différente, c'est une question qui ne peut être résolue que dans chaque intérieur intime de l'âme, et que chacun d'entre eux trouvera bien dans cet intérieur de l'âme, s'il cherche simplement à comprendre les choses du monde spirituel à travers le bon sens, qui n'est pas altéré par la science de la nature ou par d'autres choses.

01

Als gesprochen worden ist von dem, was die Menschen der Gegen­wart abhält, sich zur Anerkennung der geistigen Welt zu finden, wie sie durch anthroposophisch orientierte Geisteswissenschaft gemeint sein muß, so ist hingewiesen worden auf zwei Dinge in der mensch­lichen Seelenverfassung, die diese Abhaltung in der menschlichen Seele bewirken. Das ist auf die Mutlosigkeit, Kraftlosigkeit gegen­über der Anerkennung des Geistes, und auf die Interesselosigkeit gegenüber der wirklichen Gestalt des geistigen Lebens. Nun möchte ich gerade heute auf diese Dinge von einem Gesichtspunkte aus ein­gehen, von dem aus ich bisher noch weniger auf sie hingewiesen habe. Wenn solche Dinge besprochen werden, so muß immer berücksich­tigt werden, daß der gewöhnliche, gesunde Menschenverstand — ich habe es oft gesagt — ausreicht, um alle Dinge der Geisteswissenschaft zu verstehen, um alle Dinge der Geisteswissenschaft vorurteilslos in sich aufzunehmen. Man hat, wenn ich so sagen darf, in unserer Gegen­wart durch diese Tatsache, daß der richtig angewandte gesunde Men­schenverstand ausreicht, um die Dinge der geistigen Welt zu ver­stehen, in einem gewissen Sinne durch dieses bloße Verstehen, durch das vorurteilslose Aufnehmen alles dasjenige, was der untersuchende Geisteswissenschafter selbst von der geistigen Welt hat. Und man hat, wenn man nur den Mut und das Interesse hat, diese Dinge durch den gesunden Menschenverstand aufzunehmen, dann selbst die Möglich­keit, langsam und allmählich, je nachdem es das eigene Karma ge­stattet, in diese geistige Welt aufzusteigen. Das ist schon heute not­wendig und wird immer mehr allen Menschen notwendig sein, die geistige Welt einfach im gesunden Menschenverstande so verstehen zu lernen, wie von der geistigen Welt in der Geisteswissenschaft ge­sprochen wird. Wie weit der Mensch sich reif machen kann, selbst in die geistige Welt hineinzuschauen, das ist eine ganz andere Frage, das ist eine Frage, welche auch nur abgemacht werden kann in jedem ein­zelnen intimsten Seeleninneren, und die auch jeder in diesem Seeleninneren richtig abmachen wird, wenn er einfach durch den gesunden, nicht durch naturwissenschaftliche oder andere Dinge beeinträchtigten Menschenverstand die Dinge der geistigen Welt zu verstehen sucht.

Maintenant, il s'agit avant tout de cela : pourquoi tant de gens évitent-ils aujourd'hui de laisser régner ce bon sens humain de telle sorte qu'il puisse comprendre ce qui vient de la science de l'esprit, ou qu'il soit prêt à l'accepter ? Eh bien, on peut s'instruire un peu sur cette question en écoutant ce qu'il en est des choses et des êtres du monde spirituel lorsque le chercheur de l'esprit entre dans ce monde. Les époques plus anciennes ont fait parler leurs initiés sur beaucoup de choses d'une manière différente de ce qui doit être dit aujourd'hui en ce qui concerne le monde spirituel. Mais il y a bien sûr aussi beaucoup de choses qui pouvaient être dites dans les temps anciens de la même manière qu'elles peuvent l'être encore aujourd'hui. On a notamment toujours dit, d'une manière qui est encore juste aujourd'hui, ce qui se passe réellement lorsqu'un être humain veut entrer dans le monde spirituel dans un état d'immaturité d'âme. Aujourd'hui, cela peut se passer ainsi que l'humain se dit : "Oh, quoi, le bon sens ! -- Mais on doit au moins faire un effort si l'on veut saisir le monde spirituel ! Les humains n'aiment pas cet effort ; ils aiment davantage reconnaître ceci ou cela sur la base de la foi en l'autorité. Aujourd'hui, les êtres humains aiment vraiment beaucoup moins le bon sens qu'ils ne le croient, et c'est pourquoi ils aimeraient en quelque sorte contourner cet usage de la sine raison analytique humaine et voudraient, ce qui leur semble plus facile, même si le jugement est peut-être inconscient, le remplacer par toutes sortes de couvaisons qu'ils nomment alors méditation et du genre, pénétrer directement dans la vie spirituelle. C'est tout de suite ce qui est très répandu, c'est que l'on veut en fait pénétrer dans le monde spirituel en contournant la saine raison analytique humaine. Mais les anciens initiés à ces choses ont déjà dit ce qu'il fallait et le répètent encore et encore aujourd'hui. Si quelqu'un veut entrer dans le monde spirituel sans être mûr dans toute son état d'âme, il arrive trop facilement qu'au bout d'un certain temps, il laisl échouer toute sa tentative ; laisse échouer si grossièrement sa tentative, qu'il lui reste un sentiment semblable à celui de toucher un charbon ardent et d'être dans un état intermédiaire de combustion ou de dégonflement. Cette sensation est très fréquente chez les méditants. Ils n'essayent pas de faire preuve de bon sens dans la même mesure que l'ardeur avec laquelle ils pratiquent ce que l'on appelle les exercices, qui sont évidemment tout à fait justifiés en soi. Mais on a toujours insisté sur le fait que la sains raison analytique humaine ne doit pas être exclue et qu'elle doit être appliquée de manière active et énergique. Si l'on essaie de pratiquer pendant un certain temps de manière à exclure le bon sens, et notamment une certaine autodiscipline morale que l'on n'a pas encore acquise, alors il se produit précisément cette particularité : on ressent le tout comme si on touchait des charbons ardents avec les doigts, ou plutôt on ne touche pas complètement, mais on recule. C'est ainsi que les humains reculent devant le monde spirituel. Comme je l'ai dit, cela a toujours été souligné. Cela a été souligné parce qu'il s'agit d'une expérience faite par d'innombrables professeurs de la science de l'esprit à des époques antérieures, lorsqu'elles étaient effectuées ataviquement, une expérience qui peut aussi être très souvent faite dans le présent. On insiste sur ce point, mais nous devons examiner aujourd'hui la raison pour laquelle cette sensation de toucher et de se retirer comme si c'était du charbon ardent intervient.

02

Nun handelt es sich vor allen Dingen darum : Warum vermeiden es so viele Menschen, diesen gesunden Menschenverstand heute so wal­ten zu lassen, daß er dasjenige verstehen kann, oder bereit ist, es auf­zunehmen, was aus der Geisteswissenschaft kommt? Nun, über diese Frage kann man sich etwas unterrichten, wenn man hört, wie es eigent­lich mit den Dingen und Wesen der geistigen Welt aussieht, wenn der Geistesforscher in diese Welt eintritt. Ältere Zeiten haben ihre Ein­geweihten über vieles anders sprechen lassen in bezug auf die geistige Welt, als heute gesprochen werden muß. Aber es gibt selbstverständ­lich auch vieles, was in älteren Zeiten ähnlich gesagt werden konnte, wie es heute noch gesagt werden kann. So namentlich ist immer in einer Weise, die heute noch richtig ist, ausgesprochen worden, was eigentlich geschieht, wenn ein Mensch in einem seelisch unreifen Zu­stande in die geistige Welt eintreten will. Heute kann ja das so ge­schehen, daß der Mensch sich sagt : Ach was, gesunder Menschen­verstand! -- Den muß man aber mindestens anstrengen, wenn man die geistige Welt erfassen will! Diese Anstrengung lieben die Menschen nicht; sie lieben es mehr, auf Autoritätsglauben hin das oder jenes an­zuerkennen. Gesunden Menschenverstand lieben heute die Menschen wirklich viel weniger, als sie glauben, und da möchten sie gewisser­maßen diesen Gebrauch des gesunden Menschenverstandes umgehen und möchten, was ihnen leichter dünkt, wenn auch vielleicht das Ur­teil unbewußt gefällt wird, durch allerlei Brüten, das sie dann Medi­tation nennen und dergleichen, in die geistige Welt direkt eindringen. Gerade das ist sehr verbreitet, daß man eigentlich in die geistige Welt eindringen möchte mit Umgehung des gesunden Menschenverstan­des. Da haben aber schon ältere in diese Dinge Eingeweihte das Rich­tige gesagt und wiederholen es heute immer wiederum. Wenn jemand unreif in seiner ganzen Seelenverfassung eindringen will in die geistige Welt, dann kommt es nur allzuleicht vor, daß er nach einiger Zeit seinen ganzen Versuch scheitern läßt; so ungefähr scheitern läßt, daß ihm ein Gefühl zurückbleibt, welches ähnlich ist dem, wenn man eine heißglühende Kohle anfaßt und in dem Zwischenzustand ist, sich zu verbrennen oder abzulassen. Diese Empfindung ist eine solche, die sehr häufig auftritt bei Meditanten. Sie versuchen nicht, in demselben Maße ihren gesunden Menschenverstand walten zu lassen wie den Eifer bei den sogenannten Übungen, die ja an sich selbstverständlich sehr berechtigt sind. Aber es ist immer betont worden: Der gesunde Menschenverstand darf nicht ausgeschlossen werden, und er muß aktiv, emsig angewendet werden. Wenn man versucht, eine Zeitlang so zu üben, daß man den gesunden Menschenverstand ausschließt, namentlich auch eine gewisse moralische Selbstzucht ausschließt, die man sich eben noch nicht erworben hat, dann tritt eben dieses Eigentümliche ein, daß man das Ganze so empfindet, wie wenn man mit den Fingern glühende Kohlen berührt, oder vielmehr nicht ganz berührt, sondern zurückzuckt. So zucken die Menschen vor der geistigen Welt zurück. Wie gesagt, es ist das immer betont worden. Es ist betont worden, weil es eine Erfahrung ist, die unzählige Lehrer der Geisteswissenschaft in früheren Zeiten, als sie atavistisch betrieben worden ist, gemacht haben, eine Erfahrung, die auch in der Gegenwart sehr vielfach gemacht werden kann. Es wird das betont, aber wir müssen heute einmal darauf sehen, was der Grund ist, warum diese Empfindung des Anrührens und Zurückzuckens wie vor glühender Kohle eigentlich eintritt.

Maintenant, si nous cherchons à comprendre ce fait, nous pouvons nous rappeler une vérité fondamentale de notre science de l'esprit qui nous est tout à fait familière, à savoir comment nous nous comportons en tant qu'êtres humains lorsque nous envisageons notre vie complète, qui alterne entre veille et sommeil. Si nous conservons les anciennes expressions, nous pouvons dire que, pendant que nous dormons, nous laissons le corps physique et le corps éthérique dans le lit, et que nous nous sommes écoulés, si je puis m'exprimer ainsi, avec le moi et le corps astral dans le monde qui nous entoure par ailleurs. Nous ne sommes alors pas dans l'enveloppe de notre corps lorsque nous dormons, nous sommes répandus dans le monde tout autour de nous. Notre conscience en tant qu'être humain est si faible lorsque nous dormons. Lorsque l'état de sommeil n'est pas interrompu par des rêves, ce qui signifie une certaine élevation de l'intencité de la conscience, mais quand nous saisissons de l'oeil le sommeil dépourvu de réve, alors notre conscience est si faible que nous ne sommes pas conscients de la somme infiniment importante d'expériences que nous traversons lorsque nous sommes dans l'état entre l'endormissement et le réveil. Or, c'est tout de suite ce que nous devrions saisir de l'oeil, non la mot abstrait : pendant le sommeil, nous sommes dans le Je et dans le corps astral en dehors du corps physique-, mais nous devons saisir de l'oeil que notre vie est immensément riche entre l'endormissement et le réveil. Nous ne le savons seulement pas parce que notre conscience est alors affaiblie, parce que notre conscience du sommeil n'est pas encore aussi forte que la conscience que nous pouvons associer à l'outil du corps physique. En effet, une expérience extrêmement intense est vécue par le Je et le corps astral à l'intérieur du monde dans lequel nous sommes sinon aussi, une expérience intense. Seulement, l'humain est empêché par son état terrestre habituel de percevoir directement cette vie, cette vie que l'on déploie en se forçant à travers, si je puis m'exprimer ainsi, en tant que Je et corps astral, à travers les mêmes choses dans lesquelles nous nous trouvons aussi lorsque nous nous servons de notre corps physique et de ses instruments à l'état de veille. La vie dans l'état de sommeil est immensément riche. Mais cette vie ne s'arrête pas lorsque nous nous réveillons et que nous nous immergeons dans notre corps physique et notre corps éthérique. Même à ce moment-là, nous sommes reliés à notre environnement par notre Je et par notre corps astral d'une manière dont la conscience ordinaire n'a aucun presentiment. Seulement ce n'est justement pas remarqué. On peut maintenant saisir ce rapport tout de suite de l'oeil plus exactement . On peut se demander : comment est donc cela en fait, ce qui là se donne comme rapport entre notre d'âme et d'espirit et notre physique-corporel ?

03

Nun können wir, wenn wir Verständnis suchen für diese Tatsache, uns an eine Grundwahrheit unserer Geisteswissenschaft erinnern, die uns völlig geläufig ist, nämlich daran, wie wir uns als Menschen ver­halten, wenn wir unser volles Leben, das zwischen Wachen und Schla­fen wechselt, ins Auge fassen. Wenn wir die alten Ausdrücke bei­behalten, so können wir sagen, daß wir, während wir schlafen, den physischen Leib und den ätherischen Leib im Bette liegen lassen und mit dem Ich und dem astralischen Leib in der Welt, die uns sonst um­gibt, ausgeflossen sind, wenn ich mich so ausdrücken darf. Wir sind dann nicht in dem Gehäuse unseres Leibes, wenn wir schlafen, wir sind in der Welt ringsumher ausgegossen. Unser Bewußtsein als das eines Menschen ist dann, wenn wir schlafen, so gering. Wenn der Schlafzustand nicht durch Träume unterbrochen wird, was eine gewisse Erhöhung der Intensität des Bewußtseins bedeutet, sondern wenn wir den traumlosen Schlaf ins Auge fassen, dann ist unser Bewußtsein so gering, daß wir nicht die unendlich bedeutsame Summe von Erlebnissen gewahr werden, die wir durchmachen, wenn wir in dem Zustande zwischen Einschlafen und Aufwachen sind. Nun ist gerade das, was wir wirklich ins Auge fassen sollen, nicht das abstrakte Wort: Im Schlafe sind wir im Ich und im astralischen Leib außer dem physischen Leibe —, sondern das sollen wir ins Auge fassen, daß unser Leben ein ungeheuer reiches ist zwischen dem Einschlafen und dem Aufwachen. Wir wissen es nur nicht, weil unser Bewußtsein dann geschwächt ist, weil unser Schlafbewußtsein noch nicht so stark ist wie dasjenige Bewußtsein, das wir mit dem Werkzeuge des physischen Leibes verbinden können. In der Tat, ein ungeheuer intensives Erleben findet statt vom Ich und vom astralischen Leib innerhalb der Welt, in der wir sonst auch drinnen sind, ein intensives Erleben. Nur wird der Mensch durch seinen gewöhnlichen Erdenzustand behütet davor, dieses Leben unmittelbar wahrzunehmen, dieses Leben, das man entfaltet, indem man sich, wenn ich mich so ausdrücken darf, als Ich und astralischer Leib hindurchzwängt durch dieselben Dinge zunächst, in denen wir auch dann sind, wenn wir im Wachzustande uns unseres physischen Leibes und seiner Werkzeuge bedienen. Das Leben im Schlafzustand ist ein ungeheuer reiches. Aber dieses Leben hört nicht auf, wenn wir aufwachen und in unseren physischen Leib und Ätherleib untertauchen. Wir sind auch dann durch unser Ich und durch unseren astralischen Leib mit unserer Umwelt verbunden in einer Weise, von der das gewöhnliche Bewußtsein keine Ahnung hat. Nur wird es eben nicht bemerkt. Man kann nun dieses Verhältnis gerade genauer ins Auge fassen. Man kann sich fragen : Wie ist denn das nun eigentlich, was da als Verhältnis unseres Seelisch-Geistigen zu unserem Physisch-Leiblichen sich ergibt?

Ce serait une très grave chose pour notre état d'expérience/de vécut actuel si nous devions constamment - ce que nous ne faisons pas du tout, mais si nous le faisions, nous devrions toujours le faire, nous ne pourrions pas faire autrement - percevoir ce que nous vivons en dormant avec les choses à l'extérieur dans l'espace et dans le temps. Notre corps a en effet une certaine particularité par rapport à ces expériences. On peut dire qu'il atténue ces expériences. Tout ce que nous vivons en réalité avec notre environnement, notre corps l'affaiblit, et nous ne percevons que l'affaiblissement de notre corps, pas nos expériences réelles. Nos expériences réelles se comportent par rapport à ce que nous percevons de notre environnement à travers notre corps - et c'est une image très, très pertinente, parce qu'elle n'est pas simplement une image, mais correspond à une réalité occulte -, notre corps ou les expériences de notre corps se comportent par rapport à nos expériences réelles, comme la lumière du soleil qui brille sur la pierre et qui revient de la pierre de telle sorte que nous puissions voir la pierre, se comporter par rapport à la lumière réelle du soleil qui nous regarde en vis-à-vis d'en haut du soleil. Regardez la pierre sur laquelle tombe la lumière du soleil : vous pouvez regarder la pierre, vous pouvez supporter avec vos yeux la lumière réfléchie, celle qui vous est renvoyée. Si vous vous tournez de la pierre vers le soleil et que vous le regardez fixement, vous serez ébloui. Il en va à peu près de même pour le rapport entre nos expériences réelles par rapport à notre environnement et ce que nous vivons à travers les outils de notre corps. Ce que nous vivons réellement avec notre environnement a la force de la lumière du soleil, et ce que nous vivons à travers les instruments du corps n'a de cette force que l'affaiblissement, que la lumière atténuée que nous renvoie un objet quelconque de la force de la lumière du soleil. Nous sommes des êtres solaires dans notre être le plus intime, mais nous ne pouvons pas encore supporter d'être des êtres solaires. C'est pourquoi, de même que nous devons regarder avec nos yeux physiques extérieurs la lumière atténuée du soleil, parce que la lumière directe du soleil nous éblouit, nous devons percevoir notre environnement à travers l'expérience atténuée de notre corps et de ses instruments, parce que nous ne pouvons pas nous opposer directement à ce que nous vivons réellement de notre environnement. Nous sommes en effet, en tant qu'êtres humains, comme si nous étions éblouis par le rayon de soleil, et ce que nous connaissons de nous-mêmes et du monde n'est pas de notre essence, n'est pas comme s'il était vécu directement dans le rayon de soleil coulant, mais est comme la lumière qui nous est renvoyée par les objets et qui n'éblouit plus nos yeux. Mais vous pouvez en déduire que si vous vous réveillez dans le monde que la conscience ordinaire ne peut pas supporter, vous ne pourrez pas le voir. Mais vous pouvez en déduire que lorsque vous vous réveillez dans un monde que la conscience ordinaire ne peut supporter, vous avez l'impression d'être à l'intérieur d'un rayon de soleil, comme si vous viviez réellement avec le rayon de soleil. Et dans l'expérience réelle, dans le vécu réel, c'est même le rayon de soleil très concentré.

04

Es wäre für unseren gegenwärtigen Erlebniszustand eine sehr schlimme Sache, wenn wir immerfort — was wir gar nicht tun, aber wenn wir es täten, müßten wir es immerfort tun, wir könnten gar nicht anders — wahrnehmen müßten, was wir schlafend mit den Dingen draußen im Raum und in der Zeit erleben. Unser Leib nämlich hat eine gewisse Eigentümlichkeit gegenüber diesen Erlebnissen. Er schwächt, so kann man sagen, diese Erlebnisse ab. Alles das, was wir eigentlich in Wahrheit erleben mit unserer Umwelt, das schwächt unser Leib ab, und wir nehmen nur die Abschwächung unseres Lei­bes wahr, nicht unsere wirklichen Erlebnisse. Unsere wirklichen Er­lebnisse verhalten sich zu dem, was wir durch unseren Leib von unse­rer Umgebung wahrnehmen — und das ist ein sehr, sehr treffendes Bild, weil es eigentlich nicht bloß ein Bild ist, sondern einer okkulten Wirklichkeit entspricht —, unser Leib oder die Erlebnisse unseres Lei­bes verhalten sich zu unseren wirklichen Erlebnissen, wie sich das Sonnenlicht, das auf den Stein scheint und vom Stein so zurück­kommt, so daß wir den Stein sehen können, zu dem wirklichen Son­nenlichte verhält, das uns oben von der Sonne entgegenschaut. Sehen Sie auf den Stein, auf den das Sonnenlicht fällt: Sie können den Stein anschauen, das reflektierte, das zurückgeworfene Licht können Sie mit Ihren Augen vertragen. *Wenden Sie sich vom Stein zur Sonne und schauen starr in die Sonne, werden Sie geblendet. So ist es un­gefähr mit dem Verhältnis unserer wirklichen Erlebnisse gegenüber unserer Umwelt zu dem, was wir durch die Werkzeuge unseres Leibes erleben. Das, was wir wirklich mit der Umgebung erleben, hat die Stärke des Sonnenlichtes, und dasjenige, was wir durch die Werk­zeuge des Leibes erleben, hat von dieser Stärke bloß jene Abschwä­chung, welche das abgeschwächte Licht, das uns irgendein Gegen­stand zurückwirft, von der Stärke des Sonnenlichtes hat. Wir sind Sonnenwesen in unserem innersten Menschen; aber wir können es jetzt noch nicht ertragen, Sonnenwesen zu sein. Daher müssen wir, so wie wir mit unseren äußeren physischen Augen sehen müssen auf das abgeschwächte Sonnenlicht, weil uns das direkte Sonnenlicht blen­det, unsere Umgebung wahrnehmen durch das abgeschwächte Erleb­nis unseres Leibes und seiner Werkzeuge, weil wir nicht unmittelbar uns entgegenstellen können dem, was wir wirklich von unserer Um­gebung erleben. Wir sind tatsächlich so als Menschen, wie wenn wir geblendet wären vom Sonnenstrahl, und das, was wir von uns und von der Welt wissen, ist nicht unseres Wesens, ist nicht, als wenn es unmittelbar erlebt würde im strömenden Sonnenstrahl, sondern ist so wie das Licht, das uns zurückgeworfen wird von den Gegenständen und das unsere Augen nicht mehr blendet. Daraus können Sie aber entnehmen, daß wenn Sie nun aufwachen in der Welt, die das ge­wöhnliche Bewußtsein nicht ertragen kann, Sie das Gefühl haben, wie wenn Sie im Sonnenstrahl drinnen wären, wie wenn Sie wirklich mit dem Sonnenstrahl leben würden. Und in der wirklichen Erfahrung, im wirklichen Erlebnis ist es sogar der sehr konzentrierte Sonnenstrahl.

Vous avez là le fait, comme est dit souvent, que les gens rejettent l'expérience de la science de l'esprit comme des charbons ardents. Ils entrent dans une région de l'expérience où l'on vit ce que l'expérience d'âme est lorsque l'on se brûle physiquement le doigt : là, on recule d'abord, on ne veut pas le brûler. Vous ne devez évidemment pas inverser ce que je dis : personne ne peut accéder à l'expérience spirituelle en se brûlant physiquement le doigt. C'est pourquoi j'ai dit que dans la science de l'esprit, il faut toujours parler avec précision de l'expérience d'âme lorsque l'on se brûle le doigt.

05

Da haben Sie die Tatsache für dasjenige, was oftmals gesagt wird, daß die Leute wie heißglühende Kohlen das geisteswissenschaftliche Erlebnis wegwerfen. Sie kommen in eine Region des Erlebens hinein, in der so erlebt wird, wie das seelische Erlebnis ist, wenn Sie sich physisch den Finger verbrennen: da zucken Sie zunächst zurück, wol­len ihn nicht verbrennen. Sie dürfen nur das, was ich sage, natürlich nicht umkehren: Niemand kann dadurch, daß er sich physisch den Finger verbrennt, zum geistigen Erlebnisse kommen. Deshalb sagte ich — in der Geisteswissenschaft muß immer genau gesprochen wer­den wie das seelische Erlebnis, wenn man sich den Finger verbrennt.

En fait, l'entrée dans le monde spirituel n'est pas du tout ce qui provoque la béatitude chez l'humain, mais cette entrée dans le monde spirituel est telle qu'elle doit être achetée - il y a bien sûr beaucoup d'autres expériences de ce genre - par le malheur intérieur, pourrait-on dire, que l'on éprouve lorsqu'on se brûle par le feu, par exemple. Spirituellement, on vit d'abord exactement la même chose avec les choses, les entités et les processus du monde spirituel que lorsqu'on se brûle, par exemple. Les véritables expériences du monde spirituel doivent être acquises par de telles expériences douloureuses. Ce qui, dans ces expériences du monde spirituel, procure la félicité, ce qui donne satisfaction à la vie, c'est le reflet/la brillance en retour de la pensée. Celui qui reçoit ces expériences par communication et qui les comprend par le bon sens humain peut les avoir, tout comme celui qui entre dans le monde spirituel. Il faut bien sûr que des humains individuelles entrent dans le monde spirituel, sinon il ne serait jamais possible d'expérimenter quoi que ce soit du monde spirituel.

06

Tatsächlich ist es so, daß der Eintritt in die geistige Welt zunächst durchaus nicht dasjenige ist, was im Menschen eitel Seligkeit bewirkt, sondern dieser Eintritt in die geistige Welt ist ein solcher, daß er — es gibt natürlich viele andere solche Erlebnisse — erkauft werden muß mit jener inneren, man könnte schon sagen Unseligkeit, welche man erlebt, wenn man sich zum Beispiel durch Feuer verbrennt. Geistig erlebt man zunächst genau dasselbe mit den Dingen und Wesenheiten und Vorgängen der geistigen Welt, wie wenn man sich zum Beispiel verbrennt. Die wirklichen Erfahrungen der geistigen Welt müssen durch solche leidvollen Erlebnisse erworben werden. Dasjenige, was von diesen Erfahrungen der geistigen Welt Seligkeit bereitet, was Befriedigung dem Leben gibt, das ist der Gedankennachglanz. Das kann derjenige, der durch Mitteilung diese Erlebnisse bekommt und durch den gesunden Menschenverstand sie auffaßt, ebenso haben wie derjenige, der eintritt in die geistige Welt. Nur müssen natürlich ein­zelne Menschen in die geistige Welt eintreten, sonst würde niemals irgend etwas erfahren werden können von der geistigen Welt.

Le fait que j'ai évoqué doit être pris en compte. Au fond, il n'est pas si difficile de déduire des faits extérieurs ce que je viens d'exposer. Vous trouverez partout où l'on parle sérieusement, sans charlatanisme, du monde spirituel, que l'on parle toujours du passage non pas par des expériences joyeuses, mais par des expériences douloureuses. Et vous savez, comme j'en ai souvent parlé, que celui qui a acquis un peu de connaissances réelles du monde spirituel dans sa vie ne regarde pas d'un mauvais œil les douleurs de sa vie, les souffrances de sa vie. Car il se dit : "J'accepte certainement les joies et les moments d'exaltation de la vie comme un don divin et je me réjouis de mon sort, de ce que de tels moments de joie et d'exaltation me soient accordés ; mais je tiens mes connaissances de mes douleurs, je tiens mes connaissances de mes douleurs. Des souffrances. - C'est ce que diront tous ceux qui ont acquis de véritables connaissances du monde spirituel. Ici, sur la Terre physique, les connaissances du monde spirituel ne peuvent pas être acquises autrement que de cette manière.

07

Diese Tatsache, die ich angeführt habe, die muß berücksichtigt werden. Es ist im Grunde genommen nicht so schwierig, schon aus äußeren Tatsachen das zu entnehmen, was ich jetzt auseinandergesetzt habe. Sie werden überall finden, da wo im Ernste, nicht scharlatan­haft, von der geistigen Welt gesprochen wird, daß immer gesprochen wird von dem Durchgang nicht durch freudige, sondern durch leid­volle Erlebnisse. Und Sie wissen, wie oft ich es besprochen habe, daß derjenige, der sich ein wenig wirkliche Erkenntnisse der geistigen Welt im Leben erworben hat, auf die Schmerzen seines Lebens, auf das Leid seines Lebens nicht unwirsch zurückblickt. Denn ein solcher sagt sich: Die Freuden, die erhebenden Momente des Lebens nehme ich gewiß als eine göttliche Gabe dankbar hin und juble über mein Schicksal, daß mir solche freudvolle, erhebende Momente zuteil ge­worden sind; aber meine Erkenntnisse habe ich von meinen Schmer­zen, meine Erkenntnisse habe ich von meinen. Leiden. — Das wird jeder sagen, der wirkliche Erkenntnisse der geistigen Welt erworben hat. Hier auf der physischen Erde lassen sich Erkenntnisse der geisti­gen Welt nicht anders als auf diese Weise erwerben.

Et maintenant vous pouvez comprendre pourquoi les gens reculent devant la compréhension du monde spirituel, bien que cette compréhension puisse être acquise par le bon sens humain. En effet, on ne recule habituellement que devant ce qui ne recule pas dans la compréhension, et devant ce qui ne recule pas non plus dans la vie extérieure. Or, vous seriez naturellement extrêmement déraisonnable et insensé si vous vouliez vous brûler les doigts au hasard pour savoir ce qu'il en est. Et encore, si vous vous brûlez les doigts, vous faites si peu attention à l'expérience d'âme que vous n'acquérez pas non plus une véritable expérience de ce que c'est que de se brûler les doigts. Il y a même un fait psychologique qui ne peut être compris correctement que si on le voit à la lumière de ce qui flue de ces connaissances. Vous aurez peut-être déjà remarqué - je ne m'adresse pas à l'un d'entre vous en particulier, car je ne présume pas de chacun d'entre vous, mais je crois évidemment seulement qu'il a entendu parler de ces choses - mais vous 'aurez entendu d'autres personnes et remarqué à d'autres qu'elles crient lorsqu'elles se brûlent les doigts. Maintenant, pourquoi maints humains crient-ils quand ils se brûlent les doigts ? Pour la simple raison qu'en criant ainsi, ils étouffent l'expérience d'âme. Les humains crient et se plaignent en cas de douleur pour se soulager. Et ainsi, ils ne peuvent pas non plus exprimer le contenu complet de la douleur dans leur esprit. c'est vraiment noyer la souffrance, l'exprimer. Bref, dans la vie ordinaire, l'humain n'a pas beaucoup d'expérience des choses qui sont vécues dans le monde spirituel. Pourtant, le bon sens permet de comprendre les choses, parce qu'elles ont partout des analogies dans le monde physique extérieur, dans lequel nous faisons nos expériences. Les choses de la vie spirituelle ne sont pas du tout incompréhensibles, mais il faut se décider à augmenter certaines qualités de l'âme, par exemple le courage. Il faut tout simplement avoir le courage que l'on n'a généralement pas quand on fait quelque chose qui nous fait reculer parce que cela fait mal. Il faut avoir ce courage, car pénétrer dans le monde spirituel fait toujours mal. Il faut donc augmenter certaines forces de l'âme. C'est nécessaire, mais beaucoup de gens ne veulent pas le faire à l'heure actuelle, augmenter les qualités de l'âme de la manière systématique indiquée par exemple dans mon livre "Comment acquérir des connaissances des mondes supérieurs". S'ils les augmentaient, alors leur patrimoine de concepts, leur bon sens, pourrait facilement comprendre les expériences du doigt dans le monde spirituel, qui sont, comme je l'ai décrit, des expériences de souffrance. Nous vivons à une époque où une telle élévation de l'état d'âme humain est nécessaire, parce que sinon, l'humanité ne peut atteindre son but terrestre, parce que sinon devraient survenir catastrophes sur catastrophes et finalement venir le chaos.

08

Und nun können Sie es verstehen, warum die Leute zurückzucken vor dem Verständnisse der geistigen Welt, trotzdem dieses Verständ­nis mit dem gesunden Menschenverstand zu erwerben ist. Man zuckt ja gewöhnlich nur vor dem nicht zurück im Verstehen, vor dem man auch nicht zurückzuckt im äußeren Leben. Nun wären Sie natürlich höchst unvernünftig und närrisch, wenn Sie sich willkürlich die Fin­ger verbrennen wollten, um einmal auch zu wissen, wie das ist. Und wiederum, wenn Sie sich die Finger verbrennen, so geben Sie so wenig auf das seelische Erlebnis dabei acht, daß Sie auch da nicht eine eigentliche Erfahrung erwerben, wie es ist, wenn man sich die Finger verbrennt. Ja es gibt sogar eine psychologische Tatsache, welche richtig nur aufgefaßt wird, wenn man sie in dem Lichte sieht, das aus diesen Erkenntnissen fließt. Sie werden vielleicht schon be­merkt haben -- ich spreche das nicht zu einem einzelnen von Ihnen, denn jedem einzelnen mute ich das natürlich nicht zu, sondern ich glaube selbstverständlich nur, daß er von diesen Dingen gehört hat —, aber Sie werden es von andern gehört und an andern gemerkt haben, daß sie, wenn sie sich die Finger verbrennen, schreien. Nun, warum schreien manche Menschen, wenn sie sich die Finger verbrennen? Aus dem einfachen Grunde, weil man durch dieses Schreien das seelische Erlebnis dabei übertönt. Die Menschen schreien und jam­mern überhaupt bei Schmerzen, um sie sich zu erleichtern. Und so können sie auch nicht den vollen Inhalt des Schmerzes im vollen Be­wußtsein dann erleben, wenn sie schreien; das ist wirklich ein Über­tönen des Leides, die Äußerung des Leides. Kurz, der Mensch hat im gewöhnlichen Leben nicht viel Erfahrung über diejenigen Dinge, die in der geistigen Welt erfahren werden. Dennoch liegt das vor, daß man durch den gesunden Menschenverstand die Dinge begreifen kann, weil sie überall Analogien haben in der äußeren physischen Welt, in der wir unsere Erfahrungen machen. Unverständlich sind die Dinge des geistigen Lebens eben durchaus nicht, aber man muß sich dazu entschließen, gewisse Seeleneigenschaften zu steigern, zum Bei­spiel den Mut. Man muß einfach den Mut haben, den man gewöhnlich nicht hat, wenn man etwas tut, wovor man zurückzuckt, weil es weh tut. Diesen Mut muß man haben, denn in die geistige Welt einzudrin­gen, tut immer weh. Also man muß gewisse Seelenkräfte steigern. Das ist notwendig, das wollen aber sehr viele Menschen in der Gegen­wart nicht, Seeleneigenschaften steigern in der systematischen Weise, wie es angegeben ist zum Beispiel in meinem Buch «Wie erlangt man Erkenntnisse der höheren Welten?». Würden sie sie steigern, dann würde auch in ihrem Begriffsvermögen, in ihrem gesunden Menschen­verstand leicht walten dasjenige, was notwendig ist, um durch diesen gesunden Menschenverstand die Erlebnisse des Fingers in der geisti­gen Welt, das in diesem Sinne nun, wie ich es geschildert habe, ein leidvolles ist, zu verstehen. Wir leben einmal in einer Epoche, in der eine solche Steigerung der menschlichen Seelenverfassung notwendig ist, weil sonst die Menschheit ihr Erdenziel nicht erreichen kann, weil sonst Katastrophe über Katastrophe eintreten müßte und endlich das Chaos kommen würde.

Mais maintenant, en discutant de ces choses, j'ai fortement insisté sur une autre chose, tout de suite en ce temps où cela est particulièrement nécessaire. C'est qu'avec cet affaiblissement de la constitution de l'âme qui existe maintenant déjà une fois chez l'humain actuel, on peut être un excellent naturaliste/chercheur de la nature dans le sens actuel du terme, et on peut aussi, avec cette raison analytique qui n'est pas la saine raison analytique humaine, mais la raison analytique humaine portée haute par l'autorité de science de la nature, tout de suite bien comprendre ce qui est l'extérieur de notre environnement physique ; on ne peut pas le comprendre spirituellement de l'intérieur, mais on peut tout juste bien comprendre l'extérieur. Mais ce que l'on ne peut pas faire avec les concepts que donne la science de la nature, ce que l'humanité actuelle est habituée à faire avec sa pensée, c'est mettre de l'ordre dans la structure sociale de la cohabitation humaine qui devient peu à peu chaotique. En d'autres termes, les exigences sociales du présent et du prochain avenir ne pourront jamais être résolues par ce que l'on peut appeler la pensée sur la nature et les phénomènes naturels. C'est précisément sur ce point que nos contemporains ont encore beaucoup à apprendre. C'est tout de suite sur ce point que nos contemporains ne suivent pas ce que la science de l'esprit doit dire à partir de la compréhension la plus intime de l'essence de notre monde. En effet, malgré toutes les objections qui se sont de plus en plus faites aujourd'hui, la science de l'esprit doit dire de suite sur ce point que, quoique que soient patauger alentour et d'octobre alentour sur le domaine des questions sociales, tous ces pataugements alentour et toute ces doctorances ne mèneront à rien. Au contraire, elles conduiront à une confusion sociale encore plus grande que celle qui existe déjà dans certains domaines de l'être-là terrestre, si l'on ne reconnaît pas que la compréhension des questions sociales ne peut provenir que de la compréhension spirituelle de l'être-là mondial. Les questions sociales doivent être résolues spirituellement-scientifiquement. Tout le reste, dans ces domaines, n'est que du dilettantisme.

09

Nun habe ich aber, indem ich diese Dinge erörtert habe, gerade in dieser Zeit, in der es ganz besonders notwendig ist, ein anderes stark betont. Das ist, daß man mit jener Abschwächung der Seelenverfassung, die nun schon einmal vorhanden ist beim gegenwärtigen Men­schen, vorzüglicher Naturforscher im gegenwärtigen Sinne des Wor­tes sein kann, und man kann auch mit diesem Verstande, der nicht der gesunde Menschenverstand ist, sondern der durch naturwissen­schaftliche Autorität hochgetragene Menschenverstand ist, dasjenige, was die Außenseite unserer physischen Umgebung ist, gerade gut verstehen; man kann es nicht innerlich geistig verstehen, aber man kann die Außenseite gerade gut verstehen. Was man aber nicht kann mit den Begriffen, welche die Naturwissenschaft gibt, nicht kann mit dem, was gerade an Aufwendung des Denkens die heutige Mensch­heit gewöhnt ist, das ist: Ordnung bringen in die nach und nach chaotisch werdende soziale Struktur des menschlichen Zusammen­lebens. Mit andern Worten: Die sozialen Forderungen der Gegenwart und der nächsten Zukunft, sie werden niemals lösbar sein durch das­jenige, was das Denken über die Natur und Naturerscheinungen ge­nannt werden kann. Gerade in diesem Punkte müssen unsere Zeit­genossen noch ungeheuer viel lernen. Gerade in diesem Punkte gehen einmal unsere Zeitgenossen nicht mit dem, was Geisteswissenschaft aus dem innersten Verständnis des Wesens unserer Welt heraus sagen muß. Geisteswissenschaft muß ja trotz aller Einwände, die immer mehr und mehr heute gemacht werden, gerade in diesem Punkte sagen: Wie auch herumgepfuscht und herumgedoktert wird auf dem Gebiete der sozialen Fragen, all dieses Herumpfuschen und Herum­doktern wird zu nichts führen, ja im Gegenteil, es wird zu noch grö­ßerer sozialer Verwirrung führen, als es in einzelnen Gebieten des Erdendaseins schon da ist, wenn nicht anerkannt wird, daß die Ein­sichten in die sozialen Fragen nur aus der geistigen Erfassung des Weltendaseins kommen können. Die sozialen Fragen müssen geistes­wissenschaftlich gelöst werden. Alles übrige ist auf diesen Gebieten Dilettantismus.

Pour parler des choses d'un certain point de vue, nous devons nous tourner vers l'autre. Ce qui empêche actuellement les humains de s'approcher de la science de l'esprit, c'est leur manque d'intérêt pour la vie spirituelle. Presque tous les naturalistes actuels ont onc ce manque d'intérêt pour la vie spirituelle. Ils sont indifférents à la vie spirituelle. Ils la nient ou mettent en lois ce qu'ils observent avec leurs sens physiques, ce qui peut être observé au microscope ou au télescope ; mais ils ne s'intéressent pas à ce que chaque regard, chaque regard réel sur la nature révèle : que derrière les phénomènes et les faits naturels, il y a du spirituel. Mais ce manque d'intérêt pour l'esprit est particulièrement présent aujourd'hui chez ceux qui veulent tripatouiller et doctorer les questions sociales alentour. Et là, il y a encore une raison particulière.

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Da müssen wir, um von einem gewissen Gesichtspunkte aus über die Dinge zu sprechen, uns an das andere wenden. Was die Menschen gegenwärtig so sehr abhält, an das Geisteswissenschaftliche heran­zudringen, das ist die Interesselosigkeit gegenüber dem geistigen Leben. Diese Interesselosigkeit gegenüber dem geistigen Leben haben ja fast alle Naturforscher der Gegenwart. Sie sind gleichgültig gegen­über dem geistigen Leben. Sie negieren es oder bringen in Gesetze, was sie mit den physischen Sinnen beobachten, was sich durch das Mikroskop oder Teleskop beobachten läßt; aber sie haben kein Inter­esse an dem, was jeder Blick, jeder wirkliche Blick in die Natur ver­rät: daß hinter den Naturerscheinungen und Naturtatsachen Geistiges waltet. Aber insbesondere ist diese Interesselosigkeit gegenüber dem Geiste heute vorhanden bei denen, die in den sozialen Fragen herum­pfuschen und herumdoktern wollen. Und da liegt noch ein besonde­rer Grund vor.

Vous pourrez déduire des différentes choses dont j'ai parlé ces derniers temps que nous sommes dans un état d'âme intérieur tout à fait particulier lorsque nous sommes en face de l'humain en tant qu'être humain. J'ai exprimé de manière radicale la constitution d'âme dans lequel nous nous trouvons lorsque nous sommes en face de l'humain. Je vous ai dit qu'en fait, le fait de se tenir en vis-à-vis d'humain à humain a toujours quelque chose d'endormant sur nous. En ce qui concerne les particularités les plus intimes de notre être humain, nous nous endormons en fait par la présence de l'autre humain. Que notre comportement extérieur nous trompe sur cet endormissement, cela n'a rien d'étonnant. Car certes, nous voyons l'autre humain avec des yeux, nous lui tendons même la main et le touchons, mais cela n'empêche pas que notre être humain profond soit endormi par l'autre humain. De même que nous nous endormons le soir par rapport à la nature extérieure, de même quelque chose en nous s'endort par la présence de l'autre humain. Mais lorsque cela s'endort, ça ne cesse pas pour autant d'être actif. Et c'est ainsi que se produisent sans cesse des effets d'humain à humain dans la vie sociale, dont les humains ne peuvent avoir une conscience claire tout de suite parce qu'ils sont avec des humains. C'est tout de suite ce qu'il y a de plus important dans la vie sociale qui échappe aux humains en ce qui concerne la conscience ordinaire, parce que c'est tout de suite pour ce qu'il y a de plus important dans la vie sociale que la faculté de représentation est endormie et que l'humain agit instinctivement. Il n'est pas étonnant que dans la vie sociale d'aujourd'hui, où l'intellect est le plus facile à endormir dans la représentation des images, les instincts les plus fous règnent et sont même déclarés tout à fait justifiés en tant qu'instincts les plus fous, parce que la pensée claire sur ces choses est simplement endormie par la coexistence de l'humain et de l'humain. Mais à l'instant où l'humain entre dans le monde spirituel, l'arf qui est endormi se réveille, et ce qui se passe entre l'humain et l'humain devient clair. C'est donc là que peuvent être trouvées les solutions aux soi-disant questions sociales et aux problèmes sociaux. Des revendications. Elles ne peuvent donc être trouvées, comme je l'ai déjà dit ici, qu'au-delà du seuil de la conscience sensorielle. Et ce que l'humanité voudra avoir à l'avenir comme solutions aux questions sociales, si ce sont de vraies solutions aux questions sociales, ne pourra être obtenu que par la voie de la science de l'esprit, c'est-à-dire la science du suprasensible, parce que toute vie commune des humains dans ses soubassements intimes est de nature suprasensible.

11

Aus mancherlei Dingen, die ich in der letzten Zeit besprochen habe, werden Sie entnehmen können, daß wir in einem ganz besonderen inneren Seelenleben sind, wenn wir als Mensch dem Menschen gegen­überstehen. Ich habe es radikal ausgedrückt, in welcher Seelenverfas­sung wir da sind, wenn wir als Mensch dem Menschen gegenüber­stehen. Ich habe Ihnen gesagt: Eigentlich hat das einander Gegenüber­stehen von Mensch zu Mensch auf uns immer etwas Einschläferndes. Wir schlafen mit Bezug auf die innersten Eigentümlichkeiten unseres Menschenwesens eigentlich ein durch die Gegenwart des andern Menschen. Daß wir durch unser äußeres Verhalten über dieses Ein­schlafen getäuscht werden, das ist nicht zu verwundern. Denn gewiß, wir sehen mit Augen den andern Menschen, wir reichen ihm so­gar die Hand und betasten ihn, aber das hindert doch nicht, daß unser tieferes menschliches Wesen durch den andern Menschen eingeschlä­fert wird. So wie wir abends mit Bezug auf die äußere Natur ein­schlafen, so schläft etwas in uns ein durch die Gegenwart des andern Menschen. Aber wenn es einschläft, hört es deshalb nicht auf, wirk­sam zu sein. Und so finden immerfort Wirkungen von Mensch zu Mensch statt im sozialen Leben, über die die Menschen gerade da­durch, daß sie mit Menschen zusammen sind, kein klares Bewußtsein haben können. Gerade das Wichtigste im sozialen Leben entgeht den Menschen in bezug auf das gewöhnliche Bewußtsein, weil für dieses Wichtigste im sozialen Leben eigentlich gerade das Vorstellungsver­mögen eingeschläfert wird und der Mensch instinktiv handelt. Kein Wunder, daß im sozialen Leben heute, wo im Bildvorstellen der Intellekt am leichtesten einzuschläfern ist, die wüstesten Instinkte wal­ten und sogar als wüsteste Instinkte für ganz berechtigt erklärt wer­den, weil das klare Denken über diese Dinge einfach durch das Zu­sammensein von Mensch und Mensch eingeschläfert wird. Aber in dem Augenblicke, wo der Mensch in die geistige Welt eintritt, da wacht das arf, was eingeschläfert wird, da wird klar, was zwischen Mensch und Menschen waltet. Da können daher auch gefunden wer­den die Lösungen der sogenannten sozialen Fragen und sozialen. For­derungen. Die können also nur gefunden werden, wie ich schon ein­mal hier sagte, jenseits der Schwelle des sinnlichen Bewußtseins. Und was die Menschheit wird haben wollen in der Zukunft von sogenann­ten Lösungen der sozialen Fragen, das wird, wenn es wahre Lösun­gen der sozialen Fragen sein sollen, nur gewonnen werden können auf dem Wege der Geisteswissenschaft, das heißt, der Wissenschaft vom übersinnlichen, weil alles Zusammenleben der Menschen in sei­nen intimeren Unterlagen übersinnlicher Natur ist.

Mais si l'on veut vivre spirituellement les choses qui se rapportent à l'humain et à l'humanité, qui se rapportent à la structure sociale humaine, il faut introduire dans tout son patrimoine de représentation, dans tout ce que l'on vit, quelque chose dont vous verrez tout à l'heure que ce n'est guère disponible aujourd'hui dans la conscience ordinaire. Il n'existe ici, dans le monde physique, qu'une seule chose en matière de sensations et de sentiments qui soit identique aux sensations et aux sentiments que quelqu'un doit avoir s'il veut explorer non pas l'absence d'essence, mais essentiellement les lois sociales, les impulsions sociales. Cela n'existe que de manière limitée ici, dans le monde physique, et ce, lorsqu'il existe un rapport complètement sain, complètement juste entre le père, la mère et l'enfant, dans l'attraction du père, de la mère et de l'enfant. Dans tout ce qui peut être vécu dans l'environnement du monde entre l'humain et l'humain, cela n'existe pas d'abord pour la conscience ordinaire.

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Wenn man aber diejenigen Dinge geistig erleben will, die sich auf Mensch und Menschheit beziehen, die sich auf die menschliche soziale Struktur beziehen, da muß man in sein ganzes Vorstellungsvermögen, in alles das, was man erlebt, etwas hineinbringen, wovon Sie gleich sehen werden, daß es heute im gewöhnlichen Bewußtsein kaum vor­handen ist. Es gibt nur eines hier in der physischen Welt an Empfin­dungen, an Gefühlen, welche gleich sind mit den Empfindungen und Gefühlen, die jemand haben muß, wenn er nicht wesenlos, sondern wesentlich die sozialen Gesetze, die sozialen Impulse erforschen will. Das gibt es nur eingeschränkt hier in der physischen Welt, und zwar dann, wenn ein vollständig gesundes, ein vollständig richtiges Ver­hältnis vorhanden ist zwischen Vater, Mutter und Kind, im Heran­ziehen von Vater, Mutter und Kind. In allem, was sonst erlebt werden kann im Umkreis der Welt zwischen Mensch und Mensch, gibt es das nicht zunächst für das gewöhnliche Bewußtsein.

Maintenant, essayez de vous rendre clair cet amour maternel, cet amour que la mère déploie lorsqu'elle met directement au monde un enfant, cet amour maternel pour l'enfant qui jaillit tout naturellement de la nature - vous pouvez déjà le faire dans ce radicalisme, et demandez maintenant si cet amour maternel est présent dans toutes les études scientifiques que les savants ont l'habitude de faire - même les savants qui font des études de sciences sociales ? Il faut avoir cet amour maternel pour les pensées que l'on déploient sur la structure sociale, si l'on veut que ces pensées soient essentielles et non pas sans essence. Dans la vie humaine, il n'y a rien d'autre qui puisse être pensé correctement sur le plan social que ce qui est pensé socialement avec l'amour maternel.

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Nun versuchen Sie, diese Mutterliebe sich klarzumachen, jene Liebe, welche die Mutter entfaltet, wenn sie ein Kind unmittelbar geboren hat, diese ganz selbstverständlich aus der Natur quellende Mutterliebe zum Kinde — Sie können es schon in diesem Radikalismus tun , und fragen Sie jetzt, ob in all den wissenschaftlichen Unter­suchungen, welche Gelehrte gewöhnlich pflegen — auch solche Ge­lehrte, welche sozialwissenschaftliche Untersuchungen machen —, diese Mutterliebe waltet? Diese Mutterliebe muß man haben zu den Ge­danken, die man über die soziale Struktur entfaltet, wenn diese Gedanken wesentlich sein sollen und nicht wesenlos. Es gibt im menschlichen Leben nichts anderes, was sozial richtig gedacht sein könnte, als dasjenige, welches mit Mutterliebe sozial gedacht ist.

Et maintenant, prenez les différents réformateurs sociaux et penseurs sociaux. Essayez par exemple de laisser agir sur vous quelque chose comme les écrits de Karl Marx, de Schmoller ou de Koscher, ou de qui vous voulez, et demandez-vous si, en élaborant leurs soi-disant lois sociopolitiques, ils laissent agir dans cette élaboration des lois sociopolitiques la même chose que ce qui vit normalement dans l'amour maternel pour l'enfant, lorsque cet amour maternel se déploie sainement ? Mais il faut indiquer sur ce point : une solution saine à ce que l'on appelle la question sociale n'est pas possible autrement que si cette solution vient de penseurs qui -- vous comprendrez ce que je veux dire en m'exprimant ainsi maintenant -- peuvent développer l'amour maternel en résolvant leurs problèmes. C'est une chose très humaine dont dépend la solution des exigences sociales actuelles. Ce n'est pas une question de perspicacité ou de sagesse ordinaire ou de foi d'érudit, mais c'est une question d'augmentation de la capacité d'amour jusqu'au degré où l'amour maternel se développe, ou nous pouvons aussi dire l'amour immédiat et intime dans la cohabitation du père, de la mère et de l'enfant.

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Und nun nehmen Sie die verschiedenen sozialen Reformatoren und sozialen Denker. Versuchen Sie zum Beispiel so etwas auf sich wirken zu lassen, wie die Schriften von Karl Marx, Schmoller oder Koscher, oder wen Sie wollen, und fragen Sie sich, ob diese, indem sie ihre sogenannten sozialpolitischen Gesetze ausdenken, in diesem Ausden­ken der sozialpolitischen Gesetze dasselbe walten lassen, was sonst in der Mutterliebe zu dem Kinde lebt, wenn sich diese Mutterliebe ge­sund entfaltet? Aber auf das muß man hinweisen: Eine gesunde Lösung der sogenannten sozialen Frage ist nicht anders möglich, als wenn diese Lösung kommt von Denkern, welche -- Sie werden ver­stehen, was ich meine, wenn ich mich jetzt so ausdrücke — Mutterliebe entfalten können beim Lösen ihrer Probleme. Es ist eine sehr mensch­liche Sache, von der die Lösung der sozialen Forderungen in der Gegenwart abhängt. Es ist nicht eine Sache des Scharfsinns oder der gewöhnlichen Klugheit oder des Gelehrtenglaubens, sondern es ist eine Sache der Erhöhung der Liebefähigkeit bis zu dem Grade, wie sich Mutterliebe entfaltet, oder wir können auch sagen, die unmittel­bare, intime Liebe in dem Zusammenleben von Vater, Mutter und Kind.

Vous allez à juste titre faire une objection. Vous direz : "Eh bien, sur la Terre, les choses sont déjà ainsi faites que la structure sociale a, en quelque sorte, pour sa plus petite taille, la famille, et sur la Terre, cette famille est bien sûr pleinement justifiée en tant que telle, et l'humanité entière ne peut tout de même pas devenir une famille ! - C'est une objection qui viendra naturellement tout de suite. Mais si l'on devait concevoir des lois sociales avec l'amour maternel, il devrait en résulter en fait que toute l'humanité devienne une famille. Cela ne peut évidemment pas être le cas. Seul celui qui se rend compte de ce qu'est une pensée vraie et non une pensée abstraite charlatanesque devra s'avouer que l'humain ne peut naturellement pas se comporter immédiatement avec chaque enfant comme avec son enfant, que chaque enfant ne peut pas se comporter avec chaque autre femme, chaque autre humain comme il se comporte avec son père, sa mère, et ainsi de suite. L'humanité entière ne peut donc pas devenir une famille. C'est tout à fait exact, mais justement parce que c'est exact, il y a une autre nécessité. Nous pouvons ainsi que nous vivons ici comme humains physiques sur la Terre physique, pas fonder une famille de l'humanité entière, et qui voudrait cela, voudrait naturellement un non sens . Mais nous le pouvons quand même dans un autre sens. Et dans un autre sens ça doit même se passer. À l'humain physique nous ne pouvons nous tenir ainsi que se tiennent père, mère et enfant. Quand dans l'humanité la connaissance saisira sa place que dans chaque humain vit un spirituel d'âme, que dans chaque humain un être divin-spirituel luit vers dehors par les yeux, que de ses mots résonne l'annonce/l'ambassade d'un être divin-spirituel, quand avec d'autres termes ne sera plus purement reconnu un abstracto, sur l'humain a une âme immortelle, mais en un sentiment immediat dans l'entrée en vis-à-vis d'humain à humain c'est reconnu : si je contemple l'humain dans les yeux, ainsi me brille dehors un infini, si n'entend l'humain parler, ainsi parle non purement le son physique, mais il résonne l'être divin-spirituel de son âme - cela devient une sensation immédiate, comme nous ressentons une surface quelconque en bleu ou en rouge, nous pourrons ressentir que l'humain, en s'exprimant, est de nature divine-spirituelle, nous n'apprendrons pas purement à reconnaître, conformément à la foi, que l'humain a une âme immortelle, mais nous percevrons immediatement cette âme immortelle dans l'expression de l'humain : alors est venu le moment où, non pas par rapport à l'humain physique, mais par rapport à ce que l'humain renferme intimement en lui, en tant qu'humain spirituel et d'âme, nous pouvons nous comporter comme si toute l'humanité était une grande famille. Car nous pouvons entrer dans cette relation avec l'âme spirituelle de chaque être humain. C'est ce qui rendra possible, uniquement, la solution de la question dite sociale. C'est pourquoi cette solution à la question sociale est simplement donnée par la reconnaissance de la nature divine et spirituelle de l'humain, par la reconnaissance du fait que ce qui se passe ici sur Terre en tant que corps physique de l'humain n'est que l'expression extérieure de quelque chose qui brille en chaque humain depuis l'éternité. Nous pouvons nous comporter avec ce qui nous vient de l'éternité dans l'humain comme nous nous comportons dans le rapport correct en vis-à-vis correct de la famille la plus proche. Nous le pouvons le faire, nous le pouvons dans toutes les directions. Nous pouvons alors, si nous le reconnaissons, faire preuve d'un amour pour l'humain aussi grand que l'amour familial.

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Nun werden Sie mit Recht einen Einwand machen. Sie werden sagen: Nun, auf der Erde ist die Sache schon einmal so eingerichtet, daß die soziale Struktur gewissermaßen zu ihrer engsten Kleinheit die Familie hat, und auf der Erde ist diese Familie als solche selbstver­ständlich voll berechtigt, und es kann doch nicht die ganze Mensch­heit eine Familie werden! — Das ist ein Einwand, der natürlich sofort kommen wird. Aber wenn man ausdenken soll soziale Gesetze mit Mutterliebe, so müßte eigentlich daraus folgen, daß die ganze Menschheit eine Familie wird. Das kann natürlich nicht sein. Nur derjenige, der sich Rechenschaft davon gibt, was ein wahrer Gedanke und kein scharlatanhaft abstrakter Gedanke ist, der wird sich gestehen müssen, daß natürlich so unmittelbar der Mensch sich nicht zu jedem Kinde so verhalten kann wie zu seinem Kinde, daß nicht jedes Kind sich zu jeder andern Frau, zu jedem andern Mann so verhalten kann, wie es sich zum Vater, zur Mutter verhält und so weiter. Also kann nicht die ganze Menschheit eine Familie werden. Das ist ganz richtig, aber eben weil das richtig ist, liegt eine andere Notwendigkeit vor. Wir können so, wie wir als physische Menschen hier auf der physischen Erde leben, ganz und gar nicht aus der ganzen Menschheit eine Familie gründen, und wer das wollte, der würde natürlich einen Un­sinn wollen. Aber wir können es in anderem Sinne doch. Und in ande­rem Sinne muß es sogar geschehen. Zum physischen Menschen kön­nen wir nicht so stehen, wie Vater, Mutter und Kind stehen. Aber wenn in der Menschheit Platz greifen wird die Erkenntnis, daß in jedem Menschen ein Geistig-Seelisches lebt, daß in jedem Menschen durch die Augen herausleuchtet ein göttlich-geistiges Wesen, aus sei­nen Worten erklingt die Botschaft eines göttlich-geistigen Wesens, wenn mit andern Worten nicht mehr bloß in abstracto anerkannt wird, daß der Mensch eine unsterbliche Seele hat, sondern in unmit­telbarer Empfindung im Gegenübertreten von Mensch zu Mensch es anerkannt wird: Schaue ich dem Menschen ins Auge, so leuchtet mir heraus eine Unendlichkeit, höre ich den Menschen sprechen, so spricht nicht bloß der physische Ton, sondern es erklingt das gött­lich-geistige Wesen seiner Seele —, wird das unmittelbare Empfindung, so wie wir irgendeine Fläche blau oder rot empfinden, werden wir empfinden können, daß der Mensch, indem er sich äußert, göttlich-geistiger Natur ist, lernen wir nicht bloß glaubensgemäß anerkennen, daß der Mensch eine unsterbliche Seele hat, sondern nehmen wir diese unsterbliche Seele in der Äußerung des Menschen, unmittelbar wahr : dann ist der Moment eingetreten, wo wir zwar nicht in bezug auf den physischen Menschen, aber mit Bezug auf dasjenige, was der Mensch intim in seinem Inneren birgt als geistig-seelischer Mensch, uns so verhalten können, wie wenn die ganze Menschheit eine große Familie wäre. Denn zu dem Geistig-Seelischen eines jeden Menschen können wir in diese Beziehung treten. Das ist dasjenige, was aber allein mög­lich machen wird, all einzig, die Lösung der sogenannten sozialen Frage. Daher ist diese Lösung der sozialen Frage einfach gegeben in der Anerkennung der göttlich-geistigen Natur des Menschen, in der Anerkennung dessen, daß dasjenige, was vom Menschen hier als physischer Leib auf der Erde herumgeht, nur der äußere Ausdruck ist für etwas, was in jedem Menschen aus der Ewigkeit hereinleuchtet. Zu dem, was uns da im Menschen aus der Ewigkeit hereinleuchtet, können wir uns verhalten in demselben Sinne, wie wir uns im rich­tigen Verhältnis der engsten Familie verhalten. Das können wir, kön­nen wir in jeder Richtung. Wir können dann, wenn wir dies anerken­nen, jene Menschenliebe aufbringen, die so groß ist wie die Familien­liebe.

L'objection n'est évidemment pas valable et il serait très superficiel de considérer les choses ainsi : "Oui, mais il y a aussi des humains mauvais ! - Mes chers amis, il y a aussi de mauvais enfants que nous devons justement punir ; mais nous les punissons avec amour ! Au moment où nous verrons le divin-spirituel briller dans l'humain, nous punirons là où ce sera nécessaire, mais nous punirons avec amour. Nous apprendrons avant tout une chose que nous ne pratiquons, je dirais, qu'instinctivement, lorsque nous sommes en famille avec un autre être humain : lorsque nous sommes en famille face à un autre être humain, nous punissons, mais nous ne haïssons pas l'être humain. Nous ne haïssons pas l'humain qui est notre fils, même si nous le punissons, mais nous haïssons le vice qu'il a. Nous aimons l'humain, mais nous haïssons ses méfaits et ses mauvaises actions, car nous savons faire la différence entre l'humain et quelque chose qui li est venu. Lorsque les humains comprendront un jour cette grande et énorme différence qui existe entre l'amour de l'humain et la haine des méfaits qui l'atteignent, alors s'établira une relation correcte d'humain à humain. Si nous suivons notre nature humaine la plus profonde, nous n'avons jamais la possibilité de haïr un être humain. Nous avons bien sûr de nombreuses raisons de haïr les crimes, les méfaits, la faiblesse de caractère, le manque de caractère de l'humain. La grande erreur que nous commettons en matière de comportement social consiste généralement à transmettre à l'humain ce que nous sommes censés apporter à l'injustice et au crime. Nous le faisons instinctivement aujourd'hui, mais nous devons être conscients que l'évolution récente de l'humanité tend à séparer la haine de l'injustice de l'amour que l'on éprouve malgré tout pour l'humain.

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Der Einwand gilt ja selbstverständlich nicht, und es wäre auch sehr oberflächlich, wenn man die Dinge so betrachtete: Ja, aber es gibt doch auch schlechte Menschen! — Meine lieben Freunde, es gibt auch schlechte Kinder, die wir eben strafen müssen; aber wir bestrafen sie mit Liebe! In dem Augenblicke, wo wir in den Menschen herein-leuchten sehen das Göttlich-Geistige, werden wir, wo es notwendig ist, bestrafen, aber wir werden mit Liebe bestrafen. Wir werden vor allen Dingen eines lernen, was wir nur, ich möchte sagen, instinktiv üben, wenn wir familienhaft einem andern Menschen gegenüber­stehen: Wenn wir familienhaft einem andern Menschen gegenüber­stehen, dann strafen wir, aber wir hassen nicht den Menschen. Wir hassen nicht den Menschen, der unser Sohn ist, auch wenn wir ihn strafen, aber wir hassen das Laster, das er hat. Den Menschen lieben wir; seine Untaten und seine Ungezogenheit, die hassen wir, da wis­sen wir zu trennen zwischen dem Menschen und etwas, was ihn an­gefallen hat. Wenn die Menschen einmal jenen großen, gewaltigen Unterschied verstehen werden, der da besteht zwischen Menschen­liebe und Haß auf die Untaten, die den Menschen anfallen, dann wird ein richtiges Verhältnis von Mensch zu Mensch sich einstellen. Wir haben, wenn wir unserer innersten menschlichen Natur folgen, nie­mals die Möglichkeit, einen Menschen zu hassen. Wir haben selbst‑verständlich viele Veranlassung, menschliche Verbrechen, Untaten, menschliche Charakterschwäche, menschliche Charakterlosigkeit zu hassen. Der große Irrtum, den wir im sozialen Verhalten begehen, besteht dann in der Regel darin, daß wir dasjenige, was wir der Untat und dem Verbrechen entgegenbringen sollen, auf den Menschen über­tragen. Wir tun es heute instinktiv, müssen uns aber dessen bewußt sein, daß die neuere Entwickelung der Menschheit in der Linie liegt, zu trennen zwischen dem Haß gegenüber der Untat, und der Liebe, die man zu dem Menschen trotzdem empfindet.

En reconnaissant de telles vérités, on ferait plus pour résoudre les revendications sociales brûlantes d'aujourd'hui qu'avec bien d'autres choses qui passent aujourd'hui dans le monde comme du bricolage socialiste ou du doctrinarisme socialiste. Il est difficile de parler efficacement de telles choses face au matérialisme, qui a partout besoin de matériel, pour la simple raison que les humains sont aujourd'hui - ce qui est plus dommageable que les théories matérialistes - souvent matérialistes dans leurs instincts. Le crime, le manque de caractère, on ne peut pas les voir, ils n'existent pas matériellement ; mais comme on veut haïr le matériel, on s'attache à l'humain matériel avec sa haine. Il en résulte d'innombrables malentendus.

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Mit der Anerkennung solcher Wahrheiten würde mehr getan sein für die Lösung der heute brennenden sozialen Forderungen als mit manchem andern, was heute als sozialistische Pfuscherei oder sozia­listischer Doktrinarismus durch die Welt geht. Es ist gegenüber dem Materialismus, der überall das derb Materielle braucht, schwierig, von solchen Dingen wirkungsvoll zu sprechen, aus dem einfachen Grunde, weil die Menschen heute — was schädlicher ist als die materialistischen Theorien — in ihren Instinkten vielfach materialistisch sind. Das Ver­brechen, die Charakterlosigkeit, die kann man nicht sehen, die sind nicht materiell vorhanden; weil man aber das Materielle hassen will, hält man sich an den materiellen Menschen mit seinem Haß. Daraus entstehen unzählige Mißverständnisse.

Ce qui résulte aussi d'un grave malentendu, c'est que l'on confond parfois l'être humain avec ce qu'il fait, à cause de sentiments et d'émotions mal compris. On devient nonchalant dans le jugement de ce que font les humains, en disant : "Ah, nous ne voulons pas faire de mal à l'humain ; l'amour de l'humain me contraint à fermer les yeux ici ou là. -- Si l'appréciation de la chose ne se fait qu'en fixant son regard sur ce qui est fait en tant que délit et en ne confondant pas l'humain dans sa vie psychique la plus intime avec le délit, alors le jugement juste coulera déjà. D'une part, il est plus commode, si l'on n'aime pas quelqu'un, d'être juste envers lui, comme on le dit souvent ; mais il est aussi commode d'excuser les erreurs par lesquelles un humain peut agir de manière nuisible dans le monde extérieur, parce que cela nous convient ainsi. Dans le contexte global de l'humanité, il est essentiel que nous puissions séparer ce sur quoi peut réellement porter notre antipathie de ce qu'est directement l'humain en tant que tel.

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Was auch als ein schlimmes Mißverständnis daraus entsteht, ist, daß man manchmal aus irgendwelchen mißverstandenen Empfindun­gen und Gefühlen heraus auch nach der andern Richtung den Men­schen mit dem verwechselt, was er tut. Man wird lässig in der Be­urteilung desjenigen, was die Menschen tun, indem man sagt: Ach, wir wollen doch dem Menschen nicht weh tun; Menschenliebe zwingt mich, da oder dort ein Auge zuzudrücken. -- Geschieht die Beurtei­lung der Sache nur so, daß man das Auge richtet auf dasjenige, was als Untat getan wird, und nicht den Menschen in seinem innersten Seelenleben mit der Untat verwechselt, dann wird schon das richtige Urteil erfließen. Bequemer ist es auf der einen Seite, wenn man ohne­dies jemanden nicht mag, gegen ihn, wie man oftmals sagt, gerecht zu sein; bequem ist es aber auch, Fehler, durch die ein Mensch schäd­lich wirken kann in der äußeren Welt, zu entschuldigen, weil einem das so paßt. Im Gesamtzusammenhang der Menschheit kommt un­geheuer vieles darauf an, daß wir trennen können dasjenige, worauf wirklich unsere Antipathie gehen darf, und dasjenige, was de r Mensch als solcher unmittelbar ist.

J'ai souvent souligné que ce n'est pas une critique de la culture et des conditions temporelles qui doit être exprimée dans de tels contextes depuis ce lieu, mais une simple caractéristique. C'est pourquoi vous comprendrez que je dise que l'humanité dite occidentale et civilisée, l'humanité d'Europe avec son annexe américaine, a dû passer pendant un certain temps par ce stade qui consiste non seulement à prendre les choses de manière matérialiste du point de vue de science de la nature, mais aussi à prendre la vie de manière matérialiste, en confondant les humains avec leurs actes dans le sens indiqué. Cela est dû à l'éducation : pour que les autres qualités puissent se développer correctement, les humains devaient passer par le stade du matérialisme dans ce domaine aussi. Mais les humains qui sont restés à des stades antérieurs de la culture ont conservé de nombreux éléments des stades antérieurs de la culture, dans lesquels il y avait encore une clairvoyance atavique. Et la clairvoyance atavique a pour conséquence des sensations et des états d'âme bien précis. En tant qu'Européens, nous ne pouvons être à la hauteur de ce qui nous attend de certains côtés que si nous considérons ce qui a été dit aujourd'hui. Car n'oublions pas, par exemple, que des penseurs considérés comme très éclairés, comme Emmanuel Kant, parlent --- et ce n'est qu'à partir de certains fondements, non pas du christianisme, mais de l'ecclésiologie - du mal radical dans la nature humaine. Et combien est répandue cette erreur — nous pouvons l’appeler ainsi — selon laquelle la nature humaine est en réalité méchante en elle-même ! Dans le monde civilisé de l'Europe et son annexe américaine, on dit que si la nature humaine n'est pas maîtrisée, elle est mauvaise. — C'est en fait un point de vue européen, c'est un point de vue de l'Église européenne.

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Ich habe oft betont : Nicht eine Kritik der Kultur und Zeitverhält­nisse soll das sein, was in solchen Zusammenhängen von diesem Orte aus ausgesprochen wird, sondern eine einfache Charakteristik. Daher werden Sie es auch verstehen, wenn ich sage : Die sogenannte abend­ländische zivilisierte Menschheit, die Menschheit Europas mit ihrem amerikanischen Anhang, die mußte eine Zeitlang durchgehen durch dieses Stadium, nicht nur die Dinge naturwissenschaftlich materiali­stisch zu nehmen, sondern auch das Leben materialistisch zu nehmen, indem man die Menschen verwechselt mit ihren Taten in dem an­gedeuteten Sinne. Das lag in der Erziehung : damit sich die andern Eigenschaften richtig entwickeln können, mußten die Menschen durchgehen durch das Stadium des Materialismus auch auf diesem Gebiete. Aber Menschen, die zurückgeblieben sind auf früheren Kul­turstufen, die haben Mannigfaltiges sich bewahrt von früheren Kultur­stufen, in denen es noch atavistisches Hellsehen gab. Und atavistisches Hellsehen hat dann im Gefolge ganz bestimmte Empfindungsrichtun­gen und Seelenverfassungen. Wir Europäer können erst gewachsen werden dem, was von gewissen Seiten auf uns anstürmt, wenn wir dies bedenken, was heute ausgeführt worden ist. Denn vergessen wir zum Beispiel folgendes nicht : Denker, die als sehr erleuchtet angesehen werden, wie zum Beispiel Immanuel Kant, sprechen --- und das ist ja nur aus gewissen Untergründen nicht des Christentums, sondern des Kir­chentums heraus — von dem radikal Bösen in der menschlichen Natur. Und wie verbreitet ist dieser Irrtum — wir können es schon so nennen—, daß die menschliche Natur eigentlich in ihrem Inneren böse ist ! In der zivilisierten Welt Europas und ihrem amerikanischen Anhang sagt man: Wenn die menschliche Natur nicht gebändigt wird, so ist sie böse. — Das ist eigentlich eine europäische Ansicht, das ist eine An­sicht des europäischen Kirchentums.

Il y a une humanité qui n'a pas cette vision, qui a conservé une autre vision des temps passés. C'est par exemple le cas de l'humanité chinoise. Dans la vision chinoise du monde, c'est la phrase, le principe qui prévaut : l'humain est bon par nature ! - C'est une différence énorme, qui joue un rôle beaucoup plus important qu'on ne le pense dans ce conflit de l'humanité qui va se former. Bien sûr, quand on parle de ces choses aujourd'hui, les gens n'y croient pas plus que si l'on avait parlé en 1900 de la guerre dans laquelle nous sommes maintenant engagés. Mais il est vrai qu'un conflit se prépare aussi entre l'humanité asiatique et l'humanité européenne. Et là, des choses tout à fait différentes de celles qui ont joué ou jouent encore et continueront de jouer un rôle dans le conflit catastrophique dans lequel nous nous trouvons.

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Es gibt eine Menschheit, die hat diese Ansicht nicht, die hat sich aus früheren Zeiten eine andere Ansicht bewahrt. Das ist zum Beispiel die chinesische Menschheit. In der chinesischen Weltanschauung als solcher herrscht der Satz, herrscht das Prinzip: Der Mensch ist von Natur aus gut! — Es ist ein gewaltiger Unterschied, der eine viel grö­ßere Rolle spielt, als man meint, in jenem Konflikte der Menschheit, der sich ausbilden wird. Freilich, wenn man heute von diesen Dingen redet, glauben einem die Leute das ebensowenig, wie wenn man im Jahre 1900 von dem Krieg gesprochen hätte, in dem wir jetzt drinnen-stehen. Aber wahr ist es deshalb doch, daß ein Konflikt sich vor­bereitet auch zwischen der asiatischen und der europäischen Mensch­heit. Und da werden noch ganz andere Dinge eine Rolle spielen, als sie gespielt haben, oder noch spielen und weiter spielen werden in dem katastrophalen Konflikt, in dem wir drinnenstehen.

Il y a déjà une grande différence dans la manière de ressentir les choses, que l'on soit convaincu, comme le Chinois, que l'humain est bon par nature, ou que l'on soit convaincu, comme l'Européen, que l'humain est naturellement affecté par le mal radical. Le fait qu'un humain pense d'une manière et qu'un autre pense d'une autre manière s'exprime dans tout le tempérament de vie, dans toute la constitution de l'âme de vie. Les humains s'en tiennent le plus souvent aux aspects extérieurs des conflits de la vie ; ce qui se trouve à la base dans les natures les plus intimes, ils en tiennent habituellement quand même peu compte.

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Das ist schon in der ganzen Empfindungsweise ein großer Unter­schied, ob man wie der Chinese davon überzeugt ist: Der Mensch ist von Natur aus gut — oder wie der Europäer : Der Mensch ist von Natur aus mit dem radikal Bösen behaftet —, das ist schon ein großer Unterschied, ob ein Mensch so oder so denkt, vom völkermäßigen Weltanschauungsstandpunkte aus. Daß der eine Mensch so und der andere so denkt, das äußert sich in dem ganzen Lebenstemperament, in der ganzen Lebensseelenverfassung. Die Menschen bleiben ja zu­meist an den Äußerlichkeiten der Lebenskonflikte hängen; was in den innersten Naturen zugrunde liegt, darauf nehmen sie gewöhnlich doch wenig Rücksicht.

Je veux seulement mentionner une chose. Voyez-vous, ce fait que l'humain européen, même s'il ne se l'avoue pas d'habitude, est au fond toujours convaincu que l'humain est en fait mauvais et qu'il doit d'abord devenir sage par l'éducation et par la maîtrise, la maîtrise de l'État ou autre, ce fait est historiquement et nécessairement intimement lié à quelque chose d'autre : il est lié - non pas le fait lui-même, mais les qualités de sentiment qui le sous-tendent - au fait que l'humain européen a développé une certaine vie dans l'âme sous la forme que l'on appelle logique et science. C'est pourquoi vous comprendrez que de vrais connaisseurs du chinois, c'est-à-dire non pas des connaisseurs européens, mais des Chinois eux-mêmes, des connaisseurs du chinois qui ont aussi connu l'Europe, comme par exemple Ku Hung-Ming, dont vous avez souvent parlé ici, soulignent qu'il n'y a pas de contre-mots pour logique et science dans la langue chinoise. Ce que nous appelons science européenne, ce que nous appelons logique européenne, le Chinois n'a donc absolument aucun mot pour cela, parce qu'il n'a pas la chose, parce que ce que les Européens croient être la science chinoise est tout autre chose que ce que nous appelons science, et ce que nous appelons logique est tout autre chose que ce que nous, Européens, croyons être la logique dans l'âme des Chinois. Les humains sont si différents sur terre ! C'est sur cela qu'il faut porter son regard. Sans que l'on oriente le coup d'oeil là-dessus, une discussion fructueuse sur le problème social n'est donc pas possible . Mais si l'on regarde cela, l'horizon spirituel s'élargit. Et cet élargissement de l'horizon spirituel, c'est précisément ce qui est nécessaire pour une saine compréhension de l science de l'esprit.

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Ich will nur eines erwähnen. Sehen Sie, dieser Umstand, daß der europäische Mensch, wenn er es sich auch gewöhnlich nicht gesteht, im Grunde genommen immer überzeugt ist, daß der Mensch eigent­lich schlecht ist und daß er erst brav werden muß durch Erziehung und durch Bändigung, Staats- oder sonstige Bändigung, diese Tat­sache hängt historisch-notwendig innig zusammen mit etwas ande­rem: sie hängt damit zusammen — nicht die Tatsache selbst, aber die Empfindungsqualitäten, die ihr zugrunde liegen —, daß der europäi­sche Mensch ein gewisses Leben in der Seele ausgebildet hat in der Form, die man mit Logik und Wissenschaft bezeichnet. Daher wer­den Sie es begreiflich finden, daß wirkliche Kenner des Chinesischen, das heißt nicht europäische Kenner, sondern Chinesen selber, Kenner des Chinesischen, die auch Europa kennengelernt haben, wie zum Beispiel der Ihnen hier öfter erwähnte Ku Hung-Ming, daß die be­tonen, es gäbe in der chinesischen Sprache keine Gegenworte für Logik und Wissenschaft. Was wir europäische Wissenschaft nennen, was wir europäische Logik nennen, dafür hat also der Chinese über­haupt kein Wort, weil er die Sache nicht hat, weil dasjenige, wovon die Europäer glauben, daß es chinesische Wissenschaft ist, etwas ganz anderes ist, als was wir Wissenschaft nennen, und was wir Logik nen­nen, etwas ganz anderes, als wovon wir Europäer glauben, es sei Logik in der Seele der Chinesen. So verschieden sind die Menschen auf der Erde! Darauf muß man den Blick richten. Ohne daß man den Blick darauf richtet, ist ein fruchtbares Reden über das soziale Pro­blem ja nicht möglich. Wenn man aber auf solches den Blick richtet, dann erweitert sich der geistige Horizont. Und diese Erweiterung des geistigen Horizontes, die ist es namentlich, welche für das gesunde Verständnis von Geisteswissenschaft notwendig ist.

Et si l'on s'interroge sur les différentes choses - nous avons donc déjà touché deux choses aujourd'hui, nous pouvons encore en toucher une troisième -, si l'on se demande pourquoi les humains se tiennent encore aujourd'hui, par habitude, si éloignés des connaissances spirituelles-scienfiques ces spirituelles, la raison en est, entre autres, que les horizons, l'horizon spirituel de l'humanité actuelle est très étroit. Quelle que soit la manière dont l'humain se distingue et se montre grand par son horizon spirituel dans le présent, l'horizon spirituel des humains actuels est très étroit. Son étroitesse se manifeste notamment par le fait qu'à l'heure actuelle, l'humain a généralement beaucoup de mal à sortir de lui-même en ce qui concerne certaines choses. Et cela n'influence pas seulement sa compréhension, cela influence aussi toute sa vie de sympathie et d'antipathie.

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Und wenn man nach den mancherlei Dingen frägt -- wir haben ja heute schon zwei Dinge berührt, können noch ein drittes berühren —, wenn man frägt, warum die Menschen sich gewohnheitsmäßig heute noch so fernhalten von den geisteswissenschaftlichen Erkenntnissen, so ist unter anderem auch der Grund vorliegend, daß die Horizonte, der geistige Horizont der gegenwärtigen Menschheit ein sehr enger ist. Wie sich der Mensch auch hervortut, groß tut mit seinem geistigen Horizont in der Gegenwart, der geistige Horizont der gegenwärtigen Menschen ist ein sehr enger. Er zeigt sich in seiner Enge namentlich dadurch, daß der Mensch in der Regel es in der Gegenwart außer­ordentlich schwierig hat, mit Bezug auf gewisse Dinge aus sich selber herauszugehen. Und das beeinflußt nicht nur sein Verständnis, das beeinflußt auch sein ganzes Sympathie- und Antipathieleben.

J'aimerais vous mentionner encore une fois un fait qui est connu de beaucoup d'entre vous - c'est-à-dire que l'effet de ce fait est connu de beaucoup d'entre vous - et que j'ai déjà mentionné. Vous savez qu'il y a des années, il existait une certaine relation entre la Société théosophique et les personnes qui forment aujourd'hui la Société anthroposophique. Or, j'ai justement vécu des choses étranges de la part de membres éminents de la Société théosophique. Comme vous le savez, j'ai déjà publié au début de ce siècle des communications tirées de ce que l'on appelle la Chronique Akashique, des communications dont je peux dire, comme pour tout le reste que je communique du monde spirituel, qu'elles reposent sur une expérience personnelle. Lorsque ces communications ont été lues par un membre éminent de la Société théosophique, on ne pouvait pas comprendre qu'une telle chose puisse exister. On m'a demandé : comment ces communications ont-elles été faites ? - Et il n'était même pas possible de se comprendre, parce que la méthode de recherche spirituelle-scientifique vraiment adaptée à notre époque était totalement inconnue dans ce cercle. On faisait des recherches de manière plus médiumnique. En fait, on voulait nommer le médium ou la personne semblable à un médium par lequel ces communications de la chronique akashique avaient été réalisées. Le fait qu'elles se donnent vraiment par une certaine constitution d'âme humaine qui s'immisce dans le suprasensible par une observation immédiate. C'est là que se manifeste l'étroitesse d'esprit humaine. Même dans un domaine aussi important, on ne croit possible que ce qui vous est familier, ce qui vous est proche.

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Ich möchte Ihnen eine Tatsache, die einer ganzen Anzahl von Ihnen ja als Tatsache bekannt ist — das heißt, die Wirkung dieser Tatsache ist einer ganzen Anzahl von Ihnen bekannt —, die ich schon einmal erwähnt habe, noch einmal erwähnen. Sie wissen, daß ein gewisses Verhältnis bestanden hat vor Jahren zwischen der sogenannten Theo­sophischen Gesellschaft und denjenigen Menschen, die heute die Anthroposophische Gesellschaft bilden. Nun habe ich gerade von her­vorragenden Mitgliedern der Theosophischen Gesellschaft Merkwür­diges erlebt. Ich habe ja schon im Anfange dieses Jahrhunderts, wie Sie wissen, Mitteilungen aus der sogenannten Akasha-Chronik ver­öffentlicht, Mitteilungen, von denen ich sagen darf, ebenso wie von allem übrigen, das ich aus der geistigen Welt mitteile, daß es auf per­sönlicher Erfahrung beruht. Als diese Mitteilungen gelesen wurden von einem hervorragenden Mitgliede der Theosophischen Gesell­schaft, konnte man gar nicht verstehen, daß es so etwas gibt. Man fragte mich: Wie kommen diese Mitteilungen zustande? — Und es war gar nicht möglich, sich überhaupt zu verständigen, weil die wirklich der heutigen Zeit angemessene Methode geisteswissenschaftlicher Forschung in jenem Kreise überhaupt ganz unbekannt war. Da forschte man auf mehr mediale Weise. Man wollte eigentlich im Grunde das Medium oder die mediumähnliche Person genannt haben, _durch welche diese Akasha-Chronik-Mitteilungen zustande gekom­men sind. Daß sie wirklich durch eine gewisse, ins Übersinnliche hin­einragende menschliche Seelenverfassung in unmittelbarer Beobach­tung sich ergeben, das hielt man für unmöglich. In solchen Dingen spricht sich menschliche Engherzigkeit aus. Man hält, selbst auf einem so wichtigen Gebiete, nur das für möglich, was einem geläufig ist, was einem nahe liegt.

Eh bien, j'ai tout de suite cité cet exemple parce qu'on ne peut pas du tout pénétrer dans la science de l'esprit si l'on est étroit d'esprit. Mais dans la vie ordinaire, cette étroitesse d'esprit est aujourd'hui courante : tout ramener à son point de vue personnel et habituel. C'est ce que devraient considérer avant tout ceux qui se réclament de notre mouvement spirituel-scientifique. Je vais maintenant dire quelque chose qui n'aurait peut-être pas besoin d'être dit ainsi si l'on ne disait les choses qu'intérieurement et systématiquement, mais qu'il est déjà nécessaire de dire dans le contexte extérieur de la vie. Ceux qui s'intéressent de plus près à notre mouvement savent à quel point les sources de ce mouvement sont attaquées, contestées, haïes par certains, qui étaient d'abord de bons partisans. J'ai déjà parlé de ces choses de différents points de vue la dernière fois. J'ai parlé la dernière fois des raisons de ces oppositions ici ou là. Mais de telles oppositions deviennent très souvent particulièrement intenses lorsqu'elles se manifestent chez des personnes appartenant à telle ou telle société, disons occulte. La haine de certains membres de telle ou telle société, qui se développe à l'égard de ce qui est représenté ici comme science de l'esprit, est parfois vraiment très forte, et elle prend parfois des formes grotesques, et il n'est pas inutile d'envisager ces choses, car nous devons envisager tout ce qui peut justement nous amener à appartenir à ce mouvement avec le plus grand sérieux. Il est vrai que rien n'est plus charlatanesque dans le monde que la représentation des affaires spirituelles par toutes sortes de sociétés. C'est pourquoi il est si facile de soupçonner ce qui se présente comme un mouvement spirituel-scientifique, car il y a vraiment beaucoup de charlatanisme dans le monde. Celui qui le veut peut facilement trouver un accord en disant : "Oui, il y a eu une société qui a prétendu chasser la sagesse du monde entier ; il s'est avéré par la suite que c'était du charlatanisme. Et puis une autre est apparue : elle s'est à nouveau révélée être du charlatanisme ! - Il faut le reconnaître, de telles charlataneries existent en nombre infini dans le monde. Il faut donc avoir du discernement pour distinguer le vrai du charlatan.

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Nun, ich habe gerade dieses Beispiel angeführt, weil man ja gar nicht in die Geisteswissenschaft eindringen kann, wenn man eng­herzig ist. Aber im gewöhnlichen Leben ist diese Engherzigkeit heute das übliche: alles immer auf den persönlichen, gerade gewohnten Standpunkt zurückzubeziehen. Das ist es, was jene bedenken müßten vor allen Dingen, die sich gerade zu unserer geisteswissenschaftlichen Bewegung bekennen. Ich werde jetzt etwas sagen, was ja, wenn man die Dinge nur innerlich systematisch sagen würde, vielleicht nicht so gesagt zu werden brauchte, was aber im äußeren Lebenszusammen­hange zu sagen schon notwendig ist. Diejenigen, die sich genauer um unsere Bewegung bekümmern, wissen ja, wie sehr die Quellen dieser Bewegung angegriffen werden, angefeindet werden, gehaßt werden von manchen, die vorerst gute Anhänger waren. Ich habe schon das letzte Mal von verschiedenen Gesichtspunkten über diese Dinge ge­sprochen. Nun, es ist nicht überflüssig, sich die Gründe solcher Gegnerschaften von gewissen Seiten klarzumachen. über die Gründe solcher Gegnerschaften da oder dort habe ich ja das letzte Mal ge­sprochen. Aber besonders intensiv werden solche Gegnerschaften sehr häufig dann, wenn sie auftreten bei Leuten, welche diesen oder jenen, sagen wir okkulten Gesellschaften angehören. Der Haß man­cher der oder jener Gesellschaft Angehörigen, der sich entwickelt gegenüber dem, was hier als Geisteswissenschaft vertreten wird, der ist manchmal ein wirklich stark hervorstechender, und er nimmt manchmal groteske Formen an, und es ist nicht unnötig, diese Dinge ins Auge zu fassen, denn wir sollen alles ins Auge fassen, was uns gerade dazu bringen kann, mit völligem Ernste dieser Bewegung an­zugehören. Es ist ja wahr, mit nichts wird in der Welt mehr Scharlata­nerie getrieben als mit der Vertretung von geistigen Angelegenheiten durch allerlei Gesellschaften. Daher ist es so leicht, dasjenige zu ver­dächtigen, was als geisteswissenschaftliche Bewegung auftritt, weil ja wirklich so viel Scharlatanerie in der Welt getrieben wird. Derjenige, der es dann will, kann leicht Zustimmung finden, wenn er sagt: Ja, da ist einmal eine Gesellschaft aufgetreten, die hat behauptet, daß sie die Weisheit aller Welt vertreibt; es hat sich nachher als Scharlatanerie enthüllt. Und dann ist dort eine andere aufgetreten: wieder hat es sich als Scharlatanerie enthüllt! — Das muß zugegeben werden, solche Scharlatanerien gibt es unendlich viel in der Welt. Da muß man schon Unterscheidungsvermögen haben, um das Wahre von dem Scharla­tanhaften zu unterscheiden.

Mais un autre cas peut se présenter. Il peut par exemple se produire une certaine insécurité dans l'âme. Une telle incertitude peut consister en ce qui suit : un tel humain peut alors prendre connaissance de ce qui se passe ici. S'il n'a pas l'esprit ouvert, s'il poursuit des buts personnels, il peut se retrouver dans l'état d'esprit ambivalent suivant. Il peut évoquer tous les dangers, il peut se dire : "Ah, qu'est-ce que c'est ? J'ai si souvent entendu parler de sociétés secrètes ou autres ; je n'y ai jamais rien vu de la connaissance, de la vraie connaissance ! On parle certes de tout et de rien, c'est écrit dans les livres, c'est raconté dans les rituels, mais une connaissance aussi vivante ne s'y écoule pas. Est-ce que ce qui se nomme anthroposophie est de même nature ou est-ce autre chose ? - Il peut alors se retrouver dans une humeur ambivalente. Si l'on ne peut pas entrer en matière sur ce qui vit réellement ici, on peut se dire, en traduisant trivialement, que l'anthroposophie n'est pas une science : Est-ce le même vertige que le vertige qui m'est plus agréable parce qu'il n'est pas si exigeant ?

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Aber es kann ein anderer Fall eintreten. Es kann zum Beispiel eine gewisse Unsicherheit in der Seele eintreten. Solche Unsicherheit kann in folgendem bestehen: Ein solcher Mensch kann dann bekannt-werden mit dem, was hier getrieben wird. Wenn er nun nicht einen offenen Sinn hat, wenn er Persönliches verfolgt, dann kann er in fol­gende zwiespältige Seelenstimmung kommen. Er kann auf alle Ge­fahren hinweisen, er kann sich sagen: Ach, wie ist das nun? Ich habe ja so oft gehört von geheimen oder sonstigen Gesellschaften; etwas von Erkenntnis, wirklicher Erkenntnis habe ich da nicht erlebt! Man redet zwar von allem Möglichen, es steht in den Büchern, es wird in den Ritualen verzapft, aber so lebendige Erkenntnis fließt da nicht. Ist nun dasjenige, was sich da Anthroposophie nennt, von derselben Art, oder ist es etwas anderes? — Da kann er in zwiespältige Seelen­stimmung kommen. Wenn man nicht eingehen kann auf dasjenige, was hier wirklich lebt, ist es so, daß man sich, trivial übersetzt, sagen kann: Ist das derselbe Schwindel wie der Schwindel, der mir eigent­lich angenehmer ist, weil er nicht so große Anforderungen stellt?

Les choses que j'exprime ici ne sont pas si irréelles. Et si elles sont exprimées, c'est avant tout parce que je veux attirer l'attention sur le fait que le sérieux et la dignité - ce que j'ai souvent dit - et la capacité de discernement sont nécessaires pour éviter le désagrément, qui se produit très souvent, de la présence d'une vie spirituelle réelle autour de soi, tandis qu'on préférerait en fait avoir le parler sur la vie spirituelle, car c'est plus confortable. C'est précisément le fait que ce que j'ai souligné dans mon livre "Théosophie" soit vrai ici, que l'on ne parle que d'expériences spirituelles, qui suscite tant d'opposition. L'opposition à la Société théosophique n'est apparue qu'au moment où l'on a remarqué que l'on prétendait y parler d'expériences spirituelles réelles. On ne pouvait pas le supporter. On voulait bien avoir des gens qui répétaient ce qui était présenté là, qui le répétaient avec un certain zèle ; mais la recherche spirituelle indépendante, c'était au fond le grand péché contre le saint esprit de la Société Théosophique. Et cette recherche spirituelle indépendante n'a pas encore la vie facile dans le monde d'aujourd'hui. C'est ce que j'ai voulu indiquer l'autre jour à la fin de ma réflexion. Et il vous sera nécessaire d'envisager ces choses avec un sens sain, mais aussi avec le plus grand sérieux. Le temps est sérieux, et cela doit être sérieux ce que nous voulons recevoir du monde spirituel comme le remède du temps.

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Die Dinge, die ich hiermit ausspreche, sind nicht so irreal. Und sie sind vor allen Dingen aus dem Grunde ausgesprochen, weil ich dar­auf hinweisen will, daß schon eben Ernst und Würde — was ich oft gesagt habe -- und Unterscheidungsvermögen notwendig ist, damit nicht das Unangenehme eintritt, was sehr häufig eintritt, daß wirk­liches Geistesleben um einem herum ist, während man eigentlich lie­ber das Gerede über das geistige Leben haben möchte, denn das ist bequemer. Gerade der Umstand, daß hier das wahr ist, was ich in meinem Buche «Theosophie» betont habe, daß nur von geistigen Er­fahrungen geredet wird, gerade das ist, was so viel Gegnerschaften hervorruft. Die Gegnerschaft der Theosophischen Gesellschaft ist auch eigentlich erst in dem Momente gekommen, als dort bemerkt worden ist, daß hier Anspruch darauf erhoben wird, daß wirkliche geistige Erfahrungen besprochen werden. Das konnte man nicht ver­tragen. Man wollte zwar gern Leute haben, die nachsprechen das­jenige, was dort vorgetragen wird, die mit einem gewissen Eifer das nachsprechen; aber selbständige geistige Forschung, das war doch im Grunde genommen die große Sünde wider den heiligen Geist der Theosophischen Gesellschaft. Und diese selbständige Geistesfor­schung, die hat es heute noch nicht gar so leicht in der Welt. Darauf wollte ich auch neulich am Schluß in meiner Betrachtung hindeuten. Und es wird Ihnen schon nötig sein, gerade diese Dinge mit gesun­dem Sinn, aber auch mit vollem Ernst ins Auge zu fassen. Die Zeit ist ernst, und das muß ernst sein, was wir als das Heilmittel der Zeit aus der geistigen Welt heraus empfangen wollen.

De cela, nous voulons alors parler délai plus avant.

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Davon wollen wir dann morgen weiterreden.

 

Français seulement


QUATRIÈME CONFÉRENCE - Dornach, le 10 janvier 1919

Le rapport entre le psycho-spirituel/l'âmique-spirituel et le vécu physique-corporel du moi et du corps astral dans le sommeil ; atténuation/affaiblissement de ce vécu à l'état de veille. Avec cela peut être compris le côté extérieur de la nature, mais pas amené de l'ordre dans la structure sociale. Augmentation du courage nécessaire. Désintérêt vis-à-vis de la vie spirituelle. L'endormissement/l'être endormi lors de la confrontation du se tenir vis-à-vis d'humain à humain avec rapport notre être humain plus profond. Lors de l'entrée dans le monde spirituel, ce qui est endormi se réveille. Ce n'est qu'au-delà du seuil de la conscience sensorielle que se trouvent les solutions aux questions sociales. Les sensations qui sont nécessaires pour ne pas explorer dépourvu d'essence les impulsions sociales sont comme l'amour maternel sur le plan physique. C'est dans la reconnaissance de la nature divine et spirituelle de l'humain que repose la solution des questions sociales. -- La logique et la science européennes sont de la conviction que l'humain est en fait mauvais ; un élargissement de l'horizon spirituel est nécessaire pour parler fructueusement sur le problème social.
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Lorsqu'il a été parlé de ce qui empêche les humains du présent de reconnaître le monde spirituel tel qu'il doit être conçu par la science de l'esprit d'orientation anthroposophique, il a été indiqué vers deux choses dans la constitution de l'âme humaine qui effectuent cet empêchement/retenue dans l'âme humaine. Il s'agit du manque de courage, du manque de force vis-à-vis de la reconnaissance de l'esprit, et du manque d'intérêt vis-à-vis de la forme réelle de la vie spirituelle. Or, j'aimerais toout de suite aujourd'hui aborder ces choses d'un point de vue duquel j'ai encore moins indiqué jusqu'ici. Lorsque de telles choses sont discutées, il doit toujours êtretenu compte que le bon sens/la saine raison analytique humaine ordinaire - je l'ai souvent dit - suffit pour comprendre toutes les choses de la science de l'esprit, pour les assimiler sans préjugés. On a, si je puis dire, à notre époque, par le fait que le bon sens correctement appliqué suffit pour comprendre les choses du monde spirituel, dans un certain sens, par cette simple compréhension, par l'assimilation sans préjugés, tout ce que le chercheur en science de l'esprit a lui-même du monde spirituel. Et si l'on a seulement le courage et l'intérêt d'assimiler ces choses par le bon sens, on a alors soi-même la possibilité de grimper lentement et continuellement dans ce monde spirituel selon que le karma propre l'autorise. C'est déjà nécessaire aujourd'hui et ce sera de plus en plus nécessaire pour tous les humains d'apprendre à comprendre le monde spirituel simplement dans la saine raison analytique humaine, comme on parle du monde spirituel dans la science de l'esprit. Jusqu'à quel point l'humain peut-il se rendre mûr pour regarder lui-même dans le monde spirituel, c'est une question tout à fait différente, c'est une question qui ne peut être résolue que dans chaque intérieur intime de l'âme, et que chacun d'entre eux trouvera bien dans cet intérieur de l'âme, s'il cherche simplement à comprendre les choses du monde spirituel à travers le bon sens, qui n'est pas altéré par la science de la nature ou par d'autres choses.
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Maintenant, il s'agit avant tout de cela : pourquoi tant de gens évitent-ils aujourd'hui de laisser régner ce bon sens humain de telle sorte qu'il puisse comprendre ce qui vient de la science de l'esprit, ou qu'il soit prêt à l'accepter ? Eh bien, on peut s'instruire un peu sur cette question en écoutant ce qu'il en est des choses et des êtres du monde spirituel lorsque le chercheur de l'esprit entre dans ce monde. Les époques plus anciennes ont fait parler leurs initiés sur beaucoup de choses d'une manière différente de ce qui doit être dit aujourd'hui en ce qui concerne le monde spirituel. Mais il y a bien sûr aussi beaucoup de choses qui pouvaient être dites dans les temps anciens de la même manière qu'elles peuvent l'être encore aujourd'hui. On a notamment toujours dit, d'une manière qui est encore juste aujourd'hui, ce qui se passe réellement lorsqu'un être humain veut entrer dans le monde spirituel dans un état d'immaturité d'âme. Aujourd'hui, cela peut se passer ainsi que l'humain se dit : "Oh, quoi, le bon sens ! -- Mais on doit au moins faire un effort si l'on veut saisir le monde spirituel ! Les humains n'aiment pas cet effort ; ils aiment davantage reconnaître ceci ou cela sur la base de la foi en l'autorité. Aujourd'hui, les êtres humains aiment vraiment beaucoup moins le bon sens qu'ils ne le croient, et c'est pourquoi ils aimeraient en quelque sorte contourner cet usage de la sine raison analytique humaine et voudraient, ce qui leur semble plus facile, même si le jugement est peut-être inconscient, le remplacer par toutes sortes de couvaisons qu'ils nomment alors méditation et du genre, pénétrer directement dans la vie spirituelle. C'est tout de suite ce qui est très répandu, c'est que l'on veut en fait pénétrer dans le monde spirituel en contournant la saine raison analytique humaine. Mais les anciens initiés à ces choses ont déjà dit ce qu'il fallait et le répètent encore et encore aujourd'hui. Si quelqu'un veut entrer dans le monde spirituel sans être mûr dans toute son état d'âme, il arrive trop facilement qu'au bout d'un certain temps, il laisl échouer toute sa tentative ; laisse échouer si grossièrement sa tentative, qu'il lui reste un sentiment semblable à celui de toucher un charbon ardent et d'être dans un état intermédiaire de combustion ou de dégonflement. Cette sensation est très fréquente chez les méditants. Ils n'essayent pas de faire preuve de bon sens dans la même mesure que l'ardeur avec laquelle ils pratiquent ce que l'on appelle les exercices, qui sont évidemment tout à fait justifiés en soi. Mais on a toujours insisté sur le fait que la sains raison analytique humaine ne doit pas être exclue et qu'elle doit être appliquée de manière active et énergique. Si l'on essaie de pratiquer pendant un certain temps de manière à exclure le bon sens, et notamment une certaine autodiscipline morale que l'on n'a pas encore acquise, alors il se produit précisément cette particularité : on ressent le tout comme si on touchait des charbons ardents avec les doigts, ou plutôt on ne touche pas complètement, mais on recule. C'est ainsi que les humains reculent devant le monde spirituel. Comme je l'ai dit, cela a toujours été souligné. Cela a été souligné parce qu'il s'agit d'une expérience faite par d'innombrables professeurs de la science de l'esprit à des époques antérieures, lorsqu'elles étaient effectuées ataviquement, une expérience qui peut aussi être très souvent faite dans le présent. On insiste sur ce point, mais nous devons examiner aujourd'hui la raison pour laquelle cette sensation de toucher et de se retirer comme si c'était du charbon ardent intervient.
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Maintenant, si nous cherchons à comprendre ce fait, nous pouvons nous rappeler une vérité fondamentale de notre science de l'esprit qui nous est tout à fait familière, à savoir comment nous nous comportons en tant qu'êtres humains lorsque nous envisageons notre vie complète, qui alterne entre veille et sommeil. Si nous conservons les anciennes expressions, nous pouvons dire que, pendant que nous dormons, nous laissons le corps physique et le corps éthérique dans le lit, et que nous nous sommes écoulés, si je puis m'exprimer ainsi, avec le moi et le corps astral dans le monde qui nous entoure par ailleurs. Nous ne sommes alors pas dans l'enveloppe de notre corps lorsque nous dormons, nous sommes répandus dans le monde tout autour de nous. Notre conscience en tant qu'être humain est si faible lorsque nous dormons. Lorsque l'état de sommeil n'est pas interrompu par des rêves, ce qui signifie une certaine élevation de l'intencité de la conscience, mais quand nous saisissons de l'oeil le sommeil dépourvu de réve, alors notre conscience est si faible que nous ne sommes pas conscients de la somme infiniment importante d'expériences que nous traversons lorsque nous sommes dans l'état entre l'endormissement et le réveil. Or, c'est tout de suite ce que nous devrions saisir de l'oeil, non la mot abstrait : pendant le sommeil, nous sommes dans le Je et dans le corps astral en dehors du corps physique-, mais nous devons saisir de l'oeil que notre vie est immensément riche entre l'endormissement et le réveil. Nous ne le savons seulement pas parce que notre conscience est alors affaiblie, parce que notre conscience du sommeil n'est pas encore aussi forte que la conscience que nous pouvons associer à l'outil du corps physique. En effet, une expérience extrêmement intense est vécue par le Je et le corps astral à l'intérieur du monde dans lequel nous sommes sinon aussi, une expérience intense. Seulement, l'humain est empêché par son état terrestre habituel de percevoir directement cette vie, cette vie que l'on déploie en se forçant à travers, si je puis m'exprimer ainsi, en tant que Je et corps astral, à travers les mêmes choses dans lesquelles nous nous trouvons aussi lorsque nous nous servons de notre corps physique et de ses instruments à l'état de veille. La vie dans l'état de sommeil est immensément riche. Mais cette vie ne s'arrête pas lorsque nous nous réveillons et que nous nous immergeons dans notre corps physique et notre corps éthérique. Même à ce moment-là, nous sommes reliés à notre environnement par notre Je et par notre corps astral d'une manière dont la conscience ordinaire n'a aucun presentiment. Seulement ce n'est justement pas remarqué. On peut maintenant saisir ce rapport tout de suite de l'oeil plus exactement . On peut se demander : comment est donc cela en fait, ce qui là se donne comme rapport entre notre d'âme et d'espirit et notre physique-corporel ?
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Ce serait une très grave chose pour notre état d'expérience/de vécut actuel si nous devions constamment - ce que nous ne faisons pas du tout, mais si nous le faisions, nous devrions toujours le faire, nous ne pourrions pas faire autrement - percevoir ce que nous vivons en dormant avec les choses à l'extérieur dans l'espace et dans le temps. Notre corps a en effet une certaine particularité par rapport à ces expériences. On peut dire qu'il atténue ces expériences. Tout ce que nous vivons en réalité avec notre environnement, notre corps l'affaiblit, et nous ne percevons que l'affaiblissement de notre corps, pas nos expériences réelles. Nos expériences réelles se comportent par rapport à ce que nous percevons de notre environnement à travers notre corps - et c'est une image très, très pertinente, parce qu'elle n'est pas simplement une image, mais correspond à une réalité occulte -, notre corps ou les expériences de notre corps se comportent par rapport à nos expériences réelles, comme la lumière du soleil qui brille sur la pierre et qui revient de la pierre de telle sorte que nous puissions voir la pierre, se comporter par rapport à la lumière réelle du soleil qui nous regarde en vis-à-vis d'en haut du soleil. Regardez la pierre sur laquelle tombe la lumière du soleil : vous pouvez regarder la pierre, vous pouvez supporter avec vos yeux la lumière réfléchie, celle qui vous est renvoyée. Si vous vous tournez de la pierre vers le soleil et que vous le regardez fixement, vous serez ébloui. Il en va à peu près de même pour le rapport entre nos expériences réelles par rapport à notre environnement et ce que nous vivons à travers les outils de notre corps. Ce que nous vivons réellement avec notre environnement a la force de la lumière du soleil, et ce que nous vivons à travers les instruments du corps n'a de cette force que l'affaiblissement, que la lumière atténuée que nous renvoie un objet quelconque de la force de la lumière du soleil. Nous sommes des êtres solaires dans notre être le plus intime, mais nous ne pouvons pas encore supporter d'être des êtres solaires. C'est pourquoi, de même que nous devons regarder avec nos yeux physiques extérieurs la lumière atténuée du soleil, parce que la lumière directe du soleil nous éblouit, nous devons percevoir notre environnement à travers l'expérience atténuée de notre corps et de ses instruments, parce que nous ne pouvons pas nous opposer directement à ce que nous vivons réellement de notre environnement. Nous sommes en effet, en tant qu'êtres humains, comme si nous étions éblouis par le rayon de soleil, et ce que nous connaissons de nous-mêmes et du monde n'est pas de notre essence, n'est pas comme s'il était vécu directement dans le rayon de soleil coulant, mais est comme la lumière qui nous est renvoyée par les objets et qui n'éblouit plus nos yeux. Mais vous pouvez en déduire que si vous vous réveillez dans le monde que la conscience ordinaire ne peut pas supporter, vous ne pourrez pas le voir. Mais vous pouvez en déduire que lorsque vous vous réveillez dans un monde que la conscience ordinaire ne peut supporter, vous avez l'impression d'être à l'intérieur d'un rayon de soleil, comme si vous viviez réellement avec le rayon de soleil. Et dans l'expérience réelle, dans le vécu réel, c'est même le rayon de soleil très concentré.
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Vous avez là le fait, comme est dit souvent, que les gens rejettent l'expérience de la science de l'esprit comme des charbons ardents. Ils entrent dans une région de l'expérience où l'on vit ce que l'expérience d'âme est lorsque l'on se brûle physiquement le doigt : là, on recule d'abord, on ne veut pas le brûler. Vous ne devez évidemment pas inverser ce que je dis : personne ne peut accéder à l'expérience spirituelle en se brûlant physiquement le doigt. C'est pourquoi j'ai dit que dans la science de l'esprit, il faut toujours parler avec précision de l'expérience d'âme lorsque l'on se brûle le doigt.
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En fait, l'entrée dans le monde spirituel n'est pas du tout ce qui provoque la béatitude chez l'humain, mais cette entrée dans le monde spirituel est telle qu'elle doit être achetée - il y a bien sûr beaucoup d'autres expériences de ce genre - par le malheur intérieur, pourrait-on dire, que l'on éprouve lorsqu'on se brûle par le feu, par exemple. Spirituellement, on vit d'abord exactement la même chose avec les choses, les entités et les processus du monde spirituel que lorsqu'on se brûle, par exemple. Les véritables expériences du monde spirituel doivent être acquises par de telles expériences douloureuses. Ce qui, dans ces expériences du monde spirituel, procure la félicité, ce qui donne satisfaction à la vie, c'est le reflet/la brillance en retour de la pensée. Celui qui reçoit ces expériences par communication et qui les comprend par le bon sens humain peut les avoir, tout comme celui qui entre dans le monde spirituel. Il faut bien sûr que des humains individuelles entrent dans le monde spirituel, sinon il ne serait jamais possible d'expérimenter quoi que ce soit du monde spirituel.
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Le fait que j'ai évoqué doit être pris en compte. Au fond, il n'est pas si difficile de déduire des faits extérieurs ce que je viens d'exposer. Vous trouverez partout où l'on parle sérieusement, sans charlatanisme, du monde spirituel, que l'on parle toujours du passage non pas par des expériences joyeuses, mais par des expériences douloureuses. Et vous savez, comme j'en ai souvent parlé, que celui qui a acquis un peu de connaissances réelles du monde spirituel dans sa vie ne regarde pas d'un mauvais œil les douleurs de sa vie, les souffrances de sa vie. Car il se dit : "J'accepte certainement les joies et les moments d'exaltation de la vie comme un don divin et je me réjouis de mon sort, de ce que de tels moments de joie et d'exaltation me soient accordés ; mais je tiens mes connaissances de mes douleurs, je tiens mes connaissances de mes douleurs. Des souffrances. - C'est ce que diront tous ceux qui ont acquis de véritables connaissances du monde spirituel. Ici, sur la Terre physique, les connaissances du monde spirituel ne peuvent pas être acquises autrement que de cette manière.
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Et maintenant vous pouvez comprendre pourquoi les gens reculent devant la compréhension du monde spirituel, bien que cette compréhension puisse être acquise par le bon sens humain. En effet, on ne recule habituellement que devant ce qui ne recule pas dans la compréhension, et devant ce qui ne recule pas non plus dans la vie extérieure. Or, vous seriez naturellement extrêmement déraisonnable et insensé si vous vouliez vous brûler les doigts au hasard pour savoir ce qu'il en est. Et encore, si vous vous brûlez les doigts, vous faites si peu attention à l'expérience d'âme que vous n'acquérez pas non plus une véritable expérience de ce que c'est que de se brûler les doigts. Il y a même un fait psychologique qui ne peut être compris correctement que si on le voit à la lumière de ce qui flue de ces connaissances. Vous aurez peut-être déjà remarqué - je ne m'adresse pas à l'un d'entre vous en particulier, car je ne présume pas de chacun d'entre vous, mais je crois évidemment seulement qu'il a entendu parler de ces choses - mais vous 'aurez entendu d'autres personnes et remarqué à d'autres qu'elles crient lorsqu'elles se brûlent les doigts. Maintenant, pourquoi maints humains crient-ils quand ils se brûlent les doigts ? Pour la simple raison qu'en criant ainsi, ils étouffent l'expérience d'âme. Les humains crient et se plaignent en cas de douleur pour se soulager. Et ainsi, ils ne peuvent pas non plus exprimer le contenu complet de la douleur dans leur esprit. c'est vraiment noyer la souffrance, l'exprimer. Bref, dans la vie ordinaire, l'humain n'a pas beaucoup d'expérience des choses qui sont vécues dans le monde spirituel. Pourtant, le bon sens permet de comprendre les choses, parce qu'elles ont partout des analogies dans le monde physique extérieur, dans lequel nous faisons nos expériences. Les choses de la vie spirituelle ne sont pas du tout incompréhensibles, mais il faut se décider à augmenter certaines qualités de l'âme, par exemple le courage. Il faut tout simplement avoir le courage que l'on n'a généralement pas quand on fait quelque chose qui nous fait reculer parce que cela fait mal. Il faut avoir ce courage, car pénétrer dans le monde spirituel fait toujours mal. Il faut donc augmenter certaines forces de l'âme. C'est nécessaire, mais beaucoup de gens ne veulent pas le faire à l'heure actuelle, augmenter les qualités de l'âme de la manière systématique indiquée par exemple dans mon livre "Comment acquérir des connaissances des mondes supérieurs". S'ils les augmentaient, alors leur patrimoine de concepts, leur bon sens, pourrait facilement comprendre les expériences du doigt dans le monde spirituel, qui sont, comme je l'ai décrit, des expériences de souffrance. Nous vivons à une époque où une telle élévation de l'état d'âme humain est nécessaire, parce que sinon, l'humanité ne peut atteindre son but terrestre, parce que sinon devraient survenir catastrophes sur catastrophes et finalement venir le chaos.
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Mais maintenant, en discutant de ces choses, j'ai fortement insisté sur une autre chose, tout de suite en ce temps où cela est particulièrement nécessaire. C'est qu'avec cet affaiblissement de la constitution de l'âme qui existe maintenant déjà une fois chez l'humain actuel, on peut être un excellent naturaliste/chercheur de la nature dans le sens actuel du terme, et on peut aussi, avec cette raison analytique qui n'est pas la saine raison analytique humaine, mais la raison analytique humaine portée haute par l'autorité de science de la nature, tout de suite bien comprendre ce qui est l'extérieur de notre environnement physique ; on ne peut pas le comprendre spirituellement de l'intérieur, mais on peut tout juste bien comprendre l'extérieur. Mais ce que l'on ne peut pas faire avec les concepts que donne la science de la nature, ce que l'humanité actuelle est habituée à faire avec sa pensée, c'est mettre de l'ordre dans la structure sociale de la cohabitation humaine qui devient peu à peu chaotique. En d'autres termes, les exigences sociales du présent et du prochain avenir ne pourront jamais être résolues par ce que l'on peut appeler la pensée sur la nature et les phénomènes naturels. C'est précisément sur ce point que nos contemporains ont encore beaucoup à apprendre. C'est tout de suite sur ce point que nos contemporains ne suivent pas ce que la science de l'esprit doit dire à partir de la compréhension la plus intime de l'essence de notre monde. En effet, malgré toutes les objections qui se sont de plus en plus faites aujourd'hui, la science de l'esprit doit dire de suite sur ce point que, quoique que soient patauger alentour et d'octobre alentour sur le domaine des questions sociales, tous ces pataugements alentour et toute ces doctorances ne mèneront à rien. Au contraire, elles conduiront à une confusion sociale encore plus grande que celle qui existe déjà dans certains domaines de l'être-là terrestre, si l'on ne reconnaît pas que la compréhension des questions sociales ne peut provenir que de la compréhension spirituelle de l'être-là mondial. Les questions sociales doivent être résolues spirituellement-scientifiquement. Tout le reste, dans ces domaines, n'est que du dilettantisme.
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Pour parler des choses d'un certain point de vue, nous devons nous tourner vers l'autre. Ce qui empêche actuellement les humains de s'approcher de la science de l'esprit, c'est leur manque d'intérêt pour la vie spirituelle. Presque tous les naturalistes actuels ont onc ce manque d'intérêt pour la vie spirituelle. Ils sont indifférents à la vie spirituelle. Ils la nient ou mettent en lois ce qu'ils observent avec leurs sens physiques, ce qui peut être observé au microscope ou au télescope ; mais ils ne s'intéressent pas à ce que chaque regard, chaque regard réel sur la nature révèle : que derrière les phénomènes et les faits naturels, il y a du spirituel. Mais ce manque d'intérêt pour l'esprit est particulièrement présent aujourd'hui chez ceux qui veulent tripatouiller et doctorer les questions sociales alentour. Et là, il y a encore une raison particulière.
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Vous pourrez déduire des différentes choses dont j'ai parlé ces derniers temps que nous sommes dans un état d'âme intérieur tout à fait particulier lorsque nous sommes en face de l'humain en tant qu'être humain. J'ai exprimé de manière radicale la constitution d'âme dans lequel nous nous trouvons lorsque nous sommes en face de l'humain. Je vous ai dit qu'en fait, le fait de se tenir en vis-à-vis d'humain à humain a toujours quelque chose d'endormant sur nous. En ce qui concerne les particularités les plus intimes de notre être humain, nous nous endormons en fait par la présence de l'autre humain. Que notre comportement extérieur nous trompe sur cet endormissement, cela n'a rien d'étonnant. Car certes, nous voyons l'autre humain avec des yeux, nous lui tendons même la main et le touchons, mais cela n'empêche pas que notre être humain profond soit endormi par l'autre humain. De même que nous nous endormons le soir par rapport à la nature extérieure, de même quelque chose en nous s'endort par la présence de l'autre humain. Mais lorsque cela s'endort, ça ne cesse pas pour autant d'être actif. Et c'est ainsi que se produisent sans cesse des effets d'humain à humain dans la vie sociale, dont les humains ne peuvent avoir une conscience claire tout de suite parce qu'ils sont avec des humains. C'est tout de suite ce qu'il y a de plus important dans la vie sociale qui échappe aux humains en ce qui concerne la conscience ordinaire, parce que c'est tout de suite pour ce qu'il y a de plus important dans la vie sociale que la faculté de représentation est endormie et que l'humain agit instinctivement. Il n'est pas étonnant que dans la vie sociale d'aujourd'hui, où l'intellect est le plus facile à endormir dans la représentation des images, les instincts les plus fous règnent et sont même déclarés tout à fait justifiés en tant qu'instincts les plus fous, parce que la pensée claire sur ces choses est simplement endormie par la coexistence de l'humain et de l'humain. Mais à l'instant où l'humain entre dans le monde spirituel, l'arf qui est endormi se réveille, et ce qui se passe entre l'humain et l'humain devient clair. C'est donc là que peuvent être trouvées les solutions aux soi-disant questions sociales et aux problèmes sociaux. Des revendications. Elles ne peuvent donc être trouvées, comme je l'ai déjà dit ici, qu'au-delà du seuil de la conscience sensorielle. Et ce que l'humanité voudra avoir à l'avenir comme solutions aux questions sociales, si ce sont de vraies solutions aux questions sociales, ne pourra être obtenu que par la voie de la science de l'esprit, c'est-à-dire la science du suprasensible, parce que toute vie commune des humains dans ses soubassements intimes est de nature suprasensible.
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Mais si l'on veut vivre spirituellement les choses qui se rapportent à l'humain et à l'humanité, qui se rapportent à la structure sociale humaine, il faut introduire dans tout son patrimoine de représentation, dans tout ce que l'on vit, quelque chose dont vous verrez tout à l'heure que ce n'est guère disponible aujourd'hui dans la conscience ordinaire. Il n'existe ici, dans le monde physique, qu'une seule chose en matière de sensations et de sentiments qui soit identique aux sensations et aux sentiments que quelqu'un doit avoir s'il veut explorer non pas l'absence d'essence, mais essentiellement les lois sociales, les impulsions sociales. Cela n'existe que de manière limitée ici, dans le monde physique, et ce, lorsqu'il existe un rapport complètement sain, complètement juste entre le père, la mère et l'enfant, dans l'attraction du père, de la mère et de l'enfant. Dans tout ce qui peut être vécu dans l'environnement du monde entre l'humain et l'humain, cela n'existe pas d'abord pour la conscience ordinaire.
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Maintenant, essayez de vous rendre clair cet amour maternel, cet amour que la mère déploie lorsqu'elle met directement au monde un enfant, cet amour maternel pour l'enfant qui jaillit tout naturellement de la nature - vous pouvez déjà le faire dans ce radicalisme, et demandez maintenant si cet amour maternel est présent dans toutes les études scientifiques que les savants ont l'habitude de faire - même les savants qui font des études de sciences sociales ? Il faut avoir cet amour maternel pour les pensées que l'on déploient sur la structure sociale, si l'on veut que ces pensées soient essentielles et non pas sans essence. Dans la vie humaine, il n'y a rien d'autre qui puisse être pensé correctement sur le plan social que ce qui est pensé socialement avec l'amour maternel.
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Et maintenant, prenez les différents réformateurs sociaux et penseurs sociaux. Essayez par exemple de laisser agir sur vous quelque chose comme les écrits de Karl Marx, de Schmoller ou de Koscher, ou de qui vous voulez, et demandez-vous si, en élaborant leurs soi-disant lois sociopolitiques, ils laissent agir dans cette élaboration des lois sociopolitiques la même chose que ce qui vit normalement dans l'amour maternel pour l'enfant, lorsque cet amour maternel se déploie sainement ? Mais il faut indiquer sur ce point : une solution saine à ce que l'on appelle la question sociale n'est pas possible autrement que si cette solution vient de penseurs qui -- vous comprendrez ce que je veux dire en m'exprimant ainsi maintenant -- peuvent développer l'amour maternel en résolvant leurs problèmes. C'est une chose très humaine dont dépend la solution des exigences sociales actuelles. Ce n'est pas une question de perspicacité ou de sagesse ordinaire ou de foi d'érudit, mais c'est une question d'augmentation de la capacité d'amour jusqu'au degré où l'amour maternel se développe, ou nous pouvons aussi dire l'amour immédiat et intime dans la cohabitation du père, de la mère et de l'enfant.
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Vous allez à juste titre faire une objection. Vous direz : "Eh bien, sur la Terre, les choses sont déjà ainsi faites que la structure sociale a, en quelque sorte, pour sa plus petite taille, la famille, et sur la Terre, cette famille est bien sûr pleinement justifiée en tant que telle, et l'humanité entière ne peut tout de même pas devenir une famille ! - C'est une objection qui viendra naturellement tout de suite. Mais si l'on devait concevoir des lois sociales avec l'amour maternel, il devrait en résulter en fait que toute l'humanité devienne une famille. Cela ne peut évidemment pas être le cas. Seul celui qui se rend compte de ce qu'est une pensée vraie et non une pensée abstraite charlatanesque devra s'avouer que l'humain ne peut naturellement pas se comporter immédiatement avec chaque enfant comme avec son enfant, que chaque enfant ne peut pas se comporter avec chaque autre femme, chaque autre humain comme il se comporte avec son père, sa mère, et ainsi de suite. L'humanité entière ne peut donc pas devenir une famille. C'est tout à fait exact, mais justement parce que c'est exact, il y a une autre nécessité. Nous pouvons ainsi que nous vivons ici comme humains physiques sur la Terre physique, pas fonder une famille de l'humanité entière, et qui voudrait cela, voudrait naturellement un non sens . Mais nous le pouvons quand même dans un autre sens. Et dans un autre sens ça doit même se passer. À l'humain physique nous ne pouvons nous tenir ainsi que se tiennent père, mère et enfant. Quand dans l'humanité la connaissance saisira sa place que dans chaque humain vit un spirituel d'âme, que dans chaque humain un être divin-spirituel luit vers dehors par les yeux, que de ses mots résonne l'annonce/l'ambassade d'un être divin-spirituel, quand avec d'autres termes ne sera plus purement reconnu un abstracto, sur l'humain a une âme immortelle, mais en un sentiment immediat dans l'entrée en vis-à-vis d'humain à humain c'est reconnu : si je contemple l'humain dans les yeux, ainsi me brille dehors un infini, si n'entend l'humain parler, ainsi parle non purement le son physique, mais il résonne l'être divin-spirituel de son âme - cela devient une sensation immédiate, comme nous ressentons une surface quelconque en bleu ou en rouge, nous pourrons ressentir que l'humain, en s'exprimant, est de nature divine-spirituelle, nous n'apprendrons pas purement à reconnaître, conformément à la foi, que l'humain a une âme immortelle, mais nous percevrons immediatement cette âme immortelle dans l'expression de l'humain : alors est venu le moment où, non pas par rapport à l'humain physique, mais par rapport à ce que l'humain renferme intimement en lui, en tant qu'humain spirituel et d'âme, nous pouvons nous comporter comme si toute l'humanité était une grande famille. Car nous pouvons entrer dans cette relation avec l'âme spirituelle de chaque être humain. C'est ce qui rendra possible, uniquement, la solution de la question dite sociale. C'est pourquoi cette solution à la question sociale est simplement donnée par la reconnaissance de la nature divine et spirituelle de l'humain, par la reconnaissance du fait que ce qui se passe ici sur Terre en tant que corps physique de l'humain n'est que l'expression extérieure de quelque chose qui brille en chaque humain depuis l'éternité. Nous pouvons nous comporter avec ce qui nous vient de l'éternité dans l'humain comme nous nous comportons dans le rapport correct en vis-à-vis correct de la famille la plus proche. Nous le pouvons le faire, nous le pouvons dans toutes les directions. Nous pouvons alors, si nous le reconnaissons, faire preuve d'un amour pour l'humain aussi grand que l'amour familial.
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L'objection n'est évidemment pas valable et il serait très superficiel de considérer les choses ainsi : "Oui, mais il y a aussi des humains mauvais ! - Mes chers amis, il y a aussi de mauvais enfants que nous devons justement punir ; mais nous les punissons avec amour ! Au moment où nous verrons le divin-spirituel briller dans l'humain, nous punirons là où ce sera nécessaire, mais nous punirons avec amour. Nous apprendrons avant tout une chose que nous ne pratiquons, je dirais, qu'instinctivement, lorsque nous sommes en famille avec un autre être humain : lorsque nous sommes en famille face à un autre être humain, nous punissons, mais nous ne haïssons pas l'être humain. Nous ne haïssons pas l'humain qui est notre fils, même si nous le punissons, mais nous haïssons le vice qu'il a. Nous aimons l'humain, mais nous haïssons ses méfaits et ses mauvaises actions, car nous savons faire la différence entre l'humain et quelque chose qui li est venu. Lorsque les humains comprendront un jour cette grande et énorme différence qui existe entre l'amour de l'humain et la haine des méfaits qui l'atteignent, alors s'établira une relation correcte d'humain à humain. Si nous suivons notre nature humaine la plus profonde, nous n'avons jamais la possibilité de haïr un être humain. Nous avons bien sûr de nombreuses raisons de haïr les crimes, les méfaits, la faiblesse de caractère, le manque de caractère de l'humain. La grande erreur que nous commettons en matière de comportement social consiste généralement à transmettre à l'humain ce que nous sommes censés apporter à l'injustice et au crime. Nous le faisons instinctivement aujourd'hui, mais nous devons être conscients que l'évolution récente de l'humanité tend à séparer la haine de l'injustice de l'amour que l'on éprouve malgré tout pour l'humain.
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En reconnaissant de telles vérités, on ferait plus pour résoudre les revendications sociales brûlantes d'aujourd'hui qu'avec bien d'autres choses qui passent aujourd'hui dans le monde comme du bricolage socialiste ou du doctrinarisme socialiste. Il est difficile de parler efficacement de telles choses face au matérialisme, qui a partout besoin de matériel, pour la simple raison que les humains sont aujourd'hui - ce qui est plus dommageable que les théories matérialistes - souvent matérialistes dans leurs instincts. Le crime, le manque de caractère, on ne peut pas les voir, ils n'existent pas matériellement ; mais comme on veut haïr le matériel, on s'attache à l'humain matériel avec sa haine. Il en résulte d'innombrables malentendus.
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Ce qui résulte aussi d'un grave malentendu, c'est que l'on confond parfois l'être humain avec ce qu'il fait, à cause de sentiments et d'émotions mal compris. On devient nonchalant dans le jugement de ce que font les humains, en disant : "Ah, nous ne voulons pas faire de mal à l'humain ; l'amour de l'humain me contraint à fermer les yeux ici ou là. -- Si l'appréciation de la chose ne se fait qu'en fixant son regard sur ce qui est fait en tant que délit et en ne confondant pas l'humain dans sa vie psychique la plus intime avec le délit, alors le jugement juste coulera déjà. D'une part, il est plus commode, si l'on n'aime pas quelqu'un, d'être juste envers lui, comme on le dit souvent ; mais il est aussi commode d'excuser les erreurs par lesquelles un humain peut agir de manière nuisible dans le monde extérieur, parce que cela nous convient ainsi. Dans le contexte global de l'humanité, il est essentiel que nous puissions séparer ce sur quoi peut réellement porter notre antipathie de ce qu'est directement l'humain en tant que tel.
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J'ai souvent souligné que ce n'est pas une critique de la culture et des conditions temporelles qui doit être exprimée dans de tels contextes depuis ce lieu, mais une simple caractéristique. C'est pourquoi vous comprendrez que je dise que l'humanité dite occidentale et civilisée, l'humanité d'Europe avec son annexe américaine, a dû passer pendant un certain temps par ce stade qui consiste non seulement à prendre les choses de manière matérialiste du point de vue de science de la nature, mais aussi à prendre la vie de manière matérialiste, en confondant les humains avec leurs actes dans le sens indiqué. Cela est dû à l'éducation : pour que les autres qualités puissent se développer correctement, les humains devaient passer par le stade du matérialisme dans ce domaine aussi. Mais les humains qui sont restés à des stades antérieurs de la culture ont conservé de nombreux éléments des stades antérieurs de la culture, dans lesquels il y avait encore une clairvoyance atavique. Et la clairvoyance atavique a pour conséquence des sensations et des états d'âme bien précis. En tant qu'Européens, nous ne pouvons être à la hauteur de ce qui nous attend de certains côtés que si nous considérons ce qui a été dit aujourd'hui. Car n'oublions pas, par exemple, que des penseurs considérés comme très éclairés, comme Emmanuel Kant, parlent --- et ce n'est qu'à partir de certains fondements, non pas du christianisme, mais de l'ecclésiologie - du mal radical dans la nature humaine. Et combien est répandue cette erreur — nous pouvons l’appeler ainsi — selon laquelle la nature humaine est en réalité méchante en elle-même ! Dans le monde civilisé de l'Europe et son annexe américaine, on dit que si la nature humaine n'est pas maîtrisée, elle est mauvaise. — C'est en fait un point de vue européen, c'est un point de vue de l'Église européenne.
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Il y a une humanité qui n'a pas cette vision, qui a conservé une autre vision des temps passés. C'est par exemple le cas de l'humanité chinoise. Dans la vision chinoise du monde, c'est la phrase, le principe qui prévaut : l'humain est bon par nature ! - C'est une différence énorme, qui joue un rôle beaucoup plus important qu'on ne le pense dans ce conflit de l'humanité qui va se former. Bien sûr, quand on parle de ces choses aujourd'hui, les gens n'y croient pas plus que si l'on avait parlé en 1900 de la guerre dans laquelle nous sommes maintenant engagés. Mais il est vrai qu'un conflit se prépare aussi entre l'humanité asiatique et l'humanité européenne. Et là, des choses tout à fait différentes de celles qui ont joué ou jouent encore et continueront de jouer un rôle dans le conflit catastrophique dans lequel nous nous trouvons.
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Il y a déjà une grande différence dans la manière de ressentir les choses, que l'on soit convaincu, comme le Chinois, que l'humain est bon par nature, ou que l'on soit convaincu, comme l'Européen, que l'humain est naturellement affecté par le mal radical. Le fait qu'un humain pense d'une manière et qu'un autre pense d'une autre manière s'exprime dans tout le tempérament de vie, dans toute la constitution de l'âme de vie. Les humains s'en tiennent le plus souvent aux aspects extérieurs des conflits de la vie ; ce qui se trouve à la base dans les natures les plus intimes, ils en tiennent habituellement quand même peu compte.
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Je veux seulement mentionner une chose. Voyez-vous, ce fait que l'humain européen, même s'il ne se l'avoue pas d'habitude, est au fond toujours convaincu que l'humain est en fait mauvais et qu'il doit d'abord devenir sage par l'éducation et par la maîtrise, la maîtrise de l'État ou autre, ce fait est historiquement et nécessairement intimement lié à quelque chose d'autre : il est lié - non pas le fait lui-même, mais les qualités de sentiment qui le sous-tendent - au fait que l'humain européen a développé une certaine vie dans l'âme sous la forme que l'on appelle logique et science. C'est pourquoi vous comprendrez que de vrais connaisseurs du chinois, c'est-à-dire non pas des connaisseurs européens, mais des Chinois eux-mêmes, des connaisseurs du chinois qui ont aussi connu l'Europe, comme par exemple Ku Hung-Ming, dont vous avez souvent parlé ici, soulignent qu'il n'y a pas de contre-mots pour logique et science dans la langue chinoise. Ce que nous appelons science européenne, ce que nous appelons logique européenne, le Chinois n'a donc absolument aucun mot pour cela, parce qu'il n'a pas la chose, parce que ce que les Européens croient être la science chinoise est tout autre chose que ce que nous appelons science, et ce que nous appelons logique est tout autre chose que ce que nous, Européens, croyons être la logique dans l'âme des Chinois. Les humains sont si différents sur terre ! C'est sur cela qu'il faut porter son regard. Sans que l'on oriente le coup d'oeil là-dessus, une discussion fructueuse sur le problème social n'est donc pas possible . Mais si l'on regarde cela, l'horizon spirituel s'élargit. Et cet élargissement de l'horizon spirituel, c'est précisément ce qui est nécessaire pour une saine compréhension de l science de l'esprit.
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Et si l'on s'interroge sur les différentes choses - nous avons donc déjà touché deux choses aujourd'hui, nous pouvons encore en toucher une troisième -, si l'on se demande pourquoi les humains se tiennent encore aujourd'hui, par habitude, si éloignés des connaissances spirituelles-scienfiques ces spirituelles, la raison en est, entre autres, que les horizons, l'horizon spirituel de l'humanité actuelle est très étroit. Quelle que soit la manière dont l'humain se distingue et se montre grand par son horizon spirituel dans le présent, l'horizon spirituel des humains actuels est très étroit. Son étroitesse se manifeste notamment par le fait qu'à l'heure actuelle, l'humain a généralement beaucoup de mal à sortir de lui-même en ce qui concerne certaines choses. Et cela n'influence pas seulement sa compréhension, cela influence aussi toute sa vie de sympathie et d'antipathie.
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J'aimerais vous mentionner encore une fois un fait qui est connu de beaucoup d'entre vous - c'est-à-dire que l'effet de ce fait est connu de beaucoup d'entre vous - et que j'ai déjà mentionné. Vous savez qu'il y a des années, il existait une certaine relation entre la Société théosophique et les personnes qui forment aujourd'hui la Société anthroposophique. Or, j'ai justement vécu des choses étranges de la part de membres éminents de la Société théosophique. Comme vous le savez, j'ai déjà publié au début de ce siècle des communications tirées de ce que l'on appelle la Chronique Akashique, des communications dont je peux dire, comme pour tout le reste que je communique du monde spirituel, qu'elles reposent sur une expérience personnelle. Lorsque ces communications ont été lues par un membre éminent de la Société théosophique, on ne pouvait pas comprendre qu'une telle chose puisse exister. On m'a demandé : comment ces communications ont-elles été faites ? - Et il n'était même pas possible de se comprendre, parce que la méthode de recherche spirituelle-scientifique vraiment adaptée à notre époque était totalement inconnue dans ce cercle. On faisait des recherches de manière plus médiumnique. En fait, on voulait nommer le médium ou la personne semblable à un médium par lequel ces communications de la chronique akashique avaient été réalisées. Le fait qu'elles se donnent vraiment par une certaine constitution d'âme humaine qui s'immisce dans le suprasensible par une observation immédiate. C'est là que se manifeste l'étroitesse d'esprit humaine. Même dans un domaine aussi important, on ne croit possible que ce qui vous est familier, ce qui vous est proche.
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Eh bien, j'ai tout de suite cité cet exemple parce qu'on ne peut pas du tout pénétrer dans la science de l'esprit si l'on est étroit d'esprit. Mais dans la vie ordinaire, cette étroitesse d'esprit est aujourd'hui courante : tout ramener à son point de vue personnel et habituel. C'est ce que devraient considérer avant tout ceux qui se réclament de notre mouvement spirituel-scientifique. Je vais maintenant dire quelque chose qui n'aurait peut-être pas besoin d'être dit ainsi si l'on ne disait les choses qu'intérieurement et systématiquement, mais qu'il est déjà nécessaire de dire dans le contexte extérieur de la vie. Ceux qui s'intéressent de plus près à notre mouvement savent à quel point les sources de ce mouvement sont attaquées, contestées, haïes par certains, qui étaient d'abord de bons partisans. J'ai déjà parlé de ces choses de différents points de vue la dernière fois. J'ai parlé la dernière fois des raisons de ces oppositions ici ou là. Mais de telles oppositions deviennent très souvent particulièrement intenses lorsqu'elles se manifestent chez des personnes appartenant à telle ou telle société, disons occulte. La haine de certains membres de telle ou telle société, qui se développe à l'égard de ce qui est représenté ici comme science de l'esprit, est parfois vraiment très forte, et elle prend parfois des formes grotesques, et il n'est pas inutile d'envisager ces choses, car nous devons envisager tout ce qui peut justement nous amener à appartenir à ce mouvement avec le plus grand sérieux. Il est vrai que rien n'est plus charlatanesque dans le monde que la représentation des affaires spirituelles par toutes sortes de sociétés. C'est pourquoi il est si facile de soupçonner ce qui se présente comme un mouvement spirituel-scientifique, car il y a vraiment beaucoup de charlatanisme dans le monde. Celui qui le veut peut facilement trouver un accord en disant : "Oui, il y a eu une société qui a prétendu chasser la sagesse du monde entier ; il s'est avéré par la suite que c'était du charlatanisme. Et puis une autre est apparue : elle s'est à nouveau révélée être du charlatanisme ! - Il faut le reconnaître, de telles charlataneries existent en nombre infini dans le monde. Il faut donc avoir du discernement pour distinguer le vrai du charlatan.
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Mais un autre cas peut se présenter. Il peut par exemple se produire une certaine insécurité dans l'âme. Une telle incertitude peut consister en ce qui suit : un tel humain peut alors prendre connaissance de ce qui se passe ici. S'il n'a pas l'esprit ouvert, s'il poursuit des buts personnels, il peut se retrouver dans l'état d'esprit ambivalent suivant. Il peut évoquer tous les dangers, il peut se dire : "Ah, qu'est-ce que c'est ? J'ai si souvent entendu parler de sociétés secrètes ou autres ; je n'y ai jamais rien vu de la connaissance, de la vraie connaissance ! On parle certes de tout et de rien, c'est écrit dans les livres, c'est raconté dans les rituels, mais une connaissance aussi vivante ne s'y écoule pas. Est-ce que ce qui se nomme anthroposophie est de même nature ou est-ce autre chose ? - Il peut alors se retrouver dans une humeur ambivalente. Si l'on ne peut pas entrer en matière sur ce qui vit réellement ici, on peut se dire, en traduisant trivialement, que l'anthroposophie n'est pas une science : Est-ce le même vertige que le vertige qui m'est plus agréable parce qu'il n'est pas si exigeant ?
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Les choses que j'exprime ici ne sont pas si irréelles. Et si elles sont exprimées, c'est avant tout parce que je veux attirer l'attention sur le fait que le sérieux et la dignité - ce que j'ai souvent dit - et la capacité de discernement sont nécessaires pour éviter le désagrément, qui se produit très souvent, de la présence d'une vie spirituelle réelle autour de soi, tandis qu'on préférerait en fait avoir le parler sur la vie spirituelle, car c'est plus confortable. C'est précisément le fait que ce que j'ai souligné dans mon livre "Théosophie" soit vrai ici, que l'on ne parle que d'expériences spirituelles, qui suscite tant d'opposition. L'opposition à la Société théosophique n'est apparue qu'au moment où l'on a remarqué que l'on prétendait y parler d'expériences spirituelles réelles. On ne pouvait pas le supporter. On voulait bien avoir des gens qui répétaient ce qui était présenté là, qui le répétaient avec un certain zèle ; mais la recherche spirituelle indépendante, c'était au fond le grand péché contre le saint esprit de la Société Théosophique. Et cette recherche spirituelle indépendante n'a pas encore la vie facile dans le monde d'aujourd'hui. C'est ce que j'ai voulu indiquer l'autre jour à la fin de ma réflexion. Et il vous sera nécessaire d'envisager ces choses avec un sens sain, mais aussi avec le plus grand sérieux. Le temps est sérieux, et cela doit être sérieux ce que nous voulons recevoir du monde spirituel comme le remède du temps.
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De cela, nous voulons alors parler délai plus avant.