Institut pour une triarticulation sociale
(contenu spécifique au site français)
Conditions d'utilisation.

Accueil

 

Deutsch English Dutch Skandinavisk Français Italiano Español Português (Brasileiro) Russisch
Recherche
 contact   BLOG  impressum 
Collection:

Œuvres complètes de Rudolf Steiner - GA188

LE GOETHÉANISME, UNE IMPULSION DE TRANSFORMATION
ET UNE PENSÉE DE RÉSURRECTION.
SCIENCE HUMAINE ET SOCIALE.




PREMIÈRE CONFÉRENCE - Dornach, le 3 janvier 1919
La réponse de la sciences de l'esprit aux questions les plus importantes de l'époque
ERSTER VORTRAG - Dornach, 3. Januar 1919
Die Antwort der Geisteswissenschaft auf die wichtigsten Fragen der Zeit

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 188  009-032 1999  03/01/1919



Original





Traducteur: FG v.01 - 09/05/2022 Editeur: SITE

Rejet de la spiritualité comme caractéristique de notre époque. Formation de concepts abstraits. Le matérialisme comme émanation des doctrines de l'Église. L'animal vit dans des concepts abstraits. Différence dans la conception des sens entre l'animal et l'humain. "L'âme humaine et l'âme animale" de Wasmann. Le dépassement du/le passage devant le gardien du seuil à l'époque de l'âme consciente/de conscience. L'abstraction des concepts conduit l'humain à l'animal, une régression/marche en arrière dans la marche en avant. Crainte chez les animaux, car le monde terrestre leur est étranger. Futur état de peur des humains qui ne peuvent pas assimiler le monde spirituel.
(Représentations folles de l' "humanité blanche")


Die Antwort der Geisteswissenschaft auf die wichtigsten Fragen der Zeit Ablehnung der Geistigkeit als Charakteristikon unserer Zeit. Bildung abstrakter Begriffe. Materialismus als Ausfluß der Kirchenlehren. Das Tier lebt in abstrakten Begriffen. Unterschied in der Sinnesanschauung zwi­schen Tier und Mensch. «Menschen- und Tierseele» von Wasmann. Das Vorüberschreiten am Hüter der Schwelle im Zeitalter der Bewußtseins­seele. Abstraktion der Begriffe führt den Menschen zum Tier herunter, ein Zurückschreiten im Vorwärtsschreiten. Furcht bei den Tieren, weil ihnen die Erdenwelt fremd ist. Zukünftiger Furchtzustand der Menschen, welche die spirituelle Welt nicht aufnehmen können.




Combien de fois avons-nous dû souligner ici que les vérités de la science de l'esprit, lorsqu'elles sont énoncées, peuvent facilement être mal comprises dans l'une ou l'autre direction. Et je vous ai donc aussi parlé des raisons les plus diverses pour lesquelles il est certainement facile de méconnaître et de mal comprendre ces conceptions et ces façons de voir spirituelles-scientifiques. Il faut dire et redire qu'il est bien sûr extrêmement facile, quand on a eu peu d'occasions de se plonger/s'approfondir dans le spirituel, de trouver ici ou là que les choses qui viennent au jour spirituellement-scientifiquement ne sont pas pleinement fondées ou du genre. Il est aussi extrêmement facile de dire : comment celui-ci ou celui-là qui communique quelque chose spirituellement-scientifiquement le sait-il ? - si l'on ne veut pas entrer dans le détail de ce qu'il a lui-même souvent avancé à ce sujet, d'où il sait ces choses, et si l'on ne forme son jugement que sur la base de ce que l'on sait soi-même. Ce n'est pas difficile de dire : "Comment peut-il savoir cela ? Je ne le sais quand même pas ! - et de déclarer ensuite souverainement : Ce que je ne sais pas, cela aussi aucun autre ne le sait, là un autre ne peut tout au plus quand même le croire ! - Mais un tel jugement vient seulement en l'état parce que l'on n'accepte pas d'entrer en matière sur les sources desquelles les connaissances spirituelles-scientifiques doivent être créées, en particulier en nos temps actuels.

01

Wie oft mußten wir eigentlich hier betonen, daß die geisteswissen­schaftlichen Wahrheiten, wenn sie ausgesprochen werden, nach der einen oder andern Richtung hin leicht mißzuverstehen sind. Und ich habe Ihnen ja auch von den verschiedensten Gründen gesprochen, aus denen es sicher leicht ist, diese geisteswissenschaftlichen Anschau­ungen und Erkenntnisse zu mißkennen, mißzuverstehen. Es ist immer wieder und wiederum zu sagen, daß es natürlich ungemein leicht ist, wenn man wenig Gelegenheit gehabt hat, sich in Spirituelles zu ver­tiefen, da oder dort zu finden, daß die Dinge, die geisteswissenschaft­lich zutage treten, nicht voll begründet sind oder dergleichen. Es ist auch ungemein leicht zu sagen: Woher weiß denn der oder jener, wel­cher geisteswissenschaftlich etwas mitteilt, woher weiß er das? — wenn man nicht darauf eingehen will, das zu durchschauen, was er selbst oftmals darüber vorgebracht hat, von woher er diese Dinge weiß, und man lediglich das Urteil sich bildet nach dem, was man selber weiß. Das ist ja nicht schwer zu sagen: Woher kann der das wissen? Ich weiß es doch nicht! — und dann souverän zu erklären: Dasjenige, was ich nicht weiß, das weiß auch kein anderer, da kann ein anderer höch­stens doch nur noch glauben! — Aber ein solches Urteil kommt nur dadurch zustande, daß man sich eben gar nicht darauf einläßt, auf die Quellen einzugehen, aus denen insbesondere in der heutigen Zeit geisteswissenschaftliche Erkenntnisse geschöpft werden müssen.

Parmi les malentendus qui se sont produits de cette sorte, peut aussi appartenir que l'on croit que la science de l'esprit voudrait prononcer en bloc une condamnation, un jugement d'anéantissement sur toutes l'aspiration du temps, pour autant que cette aspiration émane de personnalités qui se trouvent en dehors de la science de l'esprit. Mais là aussi, repose seulement un malentendu. C'est tout de suite le spécialiste de la science de l'esprit, qui considère avec sérieux et dignité l'état actuel du monde, qui tiendra compte de l'état d'esprit, de l'état d'âme des contemporains et se posera la question : Qu'est-ce qui se passe dans l'âme des contemporains sérieux du présent, dans la direction dans laquelle il faut justement chercher à améliorer certaines choses qui méritent d'être améliorées ou qui doivent l'être ? - Mais ce qui doit avant tout être saisi de l'oeil comme un fait extraordinairement marquant, en particulier dans le présent, c'est qu'est refusé tout de suite, parfois par les contemporains les plus aspirants, d'entrer concrètement dans le savoir du monde spirituel, dans la connaissance du monde spirituel, qui peut se présenter devant l'humain comme une réalité et pas purement comme quelque chose que l'on peut appréhender par une somme de concepts. Aujourd'hui, la plupart des humains aimeraient justement que leurs expériences se limitent au monde des sens et qu'ils admettent tout au plus que le monde spirituel est accessible par des concepts, par des idées. Ils ne veulent pas s'associer à une recherche qui parle de moyens de pénétrer réellement dans le monde spirituel conformément à l'expérience vécue. Ce refus de la spiritualité réelle est cependant un trait caractéristique de notre époque ; c'est un trait de notre époque dont nous devons tenir compte, en particulier nous qui essayons de nous placer sur le terrain de la science de l'esprit. Sinon, nous restons en dehors de cette science de l'esprit, nous contentant d'y adhérer comme s'il s'agissait d'une chose qui devrait être prise en considération à côté d'autres choses qui viennent au jour dans le présent.

02

Zu den auf diese Art zustande gekommenen Mißverständnissen kann nun auch gehören, daß man glaubt, die Geisteswissenschaft wolle in Bausch und Bogen ein Verdammungs-, ein Vernichtungsurteil aus­sprechen über das ganze Streben der Zeit, insofern dieses Streben von Persönlichkeiten ausgeht, die außerhalb der Geisteswissenschaft ste­hen. Aber auch da liegt nur ein Mißverständnis vor. Gerade der Gei­steswissenschafter, der ernst und würdig den heutigen Weltzustand ins Auge faßt, wird wohl eingehen auf die Gemütslage, auf die Seelen­stimmung der Zeitgenossen und wird sich die Frage vorlegen: Was geht in den Seelen der ernsten Zeitgenossen der Gegenwart vor, in der Richtung, in der eine Besserung manches Verbesserungswürdigen oder Verbesserungsnotwendigen eben gesucht werden muß? — Was aber hier vor allen Dingen als eine besonders in der Gegenwart außerordentlich markante Tatsache ins Auge gefaßt werden muß, das ist, daß gerade abgelehnt wird, manchmal von den strebendsten Zeitgenossen abgelehnt wird das konkrete Eingehen auf das Wissen von der geistigen Welt, auf die Erkenntnis von der geistigen Welt, die als eine Wirklichkeit vor den Menschen treten kann und nicht bloß als etwas, was man durch eine Summe von Begriffen erschließt. Die meisten Menschen möchten eben heute mit ihren Erfahrungen nur in der Sinneswelt stehenbleiben und eine geistige Welt höchstens zugeben als durch Begriffe, durch Ideen erschließbar. Sie möchten sich nicht anschließen an eine Forschung, welche von Mitteln spricht, in die geistige Welt erlebnisgemäß wirklich einzudringen. Dieses Ablehnen der wirklichen Geistigkeit, das ist allerdings ein charakteristischer Zug unserer Zeit; das ist ein Zug unserer Zeit, den insbesondere wir, die wir versuchen, uns auf den Boden der Geisteswissenschaft zu stellen, berücksichtigen müssen. Sonst bleiben wir doch außerhalb dieser Geisteswissenschaft stehen, uns nur auf sie einlassend als wie auf etwas, was neben andern Dingen, die in der Gegenwart zutage treten, doch auch berücksichtigt werden sollte.

J'ai récemment montré ici, en vous présentant les pensées de Walther Rathenau, que le spécialiste de science de l'esprit est déjà en mesure, dans les limites où les directions de pensée actuelles sont à apprécier, d'apprécier aussi réellement ces courants de pensée. Mais ce qui est frappant, c'est ce refus du véritable impact spirituel qui doit venir à notre époque. Ce rejet, on peut en faire l'expérience à chaque pas, si l'on est attentif à ce que les gens pensent aujourd'hui. Certes, le bouleversement de la situation mondiale actuelle s'est manifesté devant beaucoup d'humains ; il y a des humains qui savent apprécier tout le sérieux du temps présent actuel et qui ont déjà compris l'apprécier depuis quelque temps. Là aussi, je vous prie de ne pas vous laisser aller à l'arrogance de maints anthroposophe et de penser que l'anthroposophie, en tant que telle, donne déjà une information pour mieux apprécier le sérieux du temps que les gens qui se trouvent en dehors du mouvement anthroposophique, ne l'apprécient. Car on aimerait aussi qu'à l'intérieur de ce mouvement anthroposophique, certains soient davantage touchés dans leur âme par ce qui est décisif dans notre situation mondiale actuelle. On trouve trop souvent dans nos rangs des humains qui, malgré la gravité de l'époque, n'aiment pas regarder cette gravité et préfèrent s'occuper de leur propre personnalité plutôt que d'éveiller en eux un certain intérêt pour les grandes questions qui puisent par l'humanité.

03

Ich habe vor kurzem hier, dadurch, daß ich Ihnen die Gedanken Walther Rathenaus vorführte, gezeigt, daß der Geisteswissenschafter schon in der Lage ist, innerhalb der Grenzen, in welcher gegenwärtige Gedankenrichtungen zu würdigen sind, diese Gedankenrichtungen auch wirklich zu würdigen. Aber auffällig ist eben doch diese Zu­rückweisung des wirklichen geistigen Einschlages, der in unserer Zeit kommen soll. Dieses Ablehnen kann man ja auf Schritt und Tritt er­fahren, wenn man aufmerksam ist auf das, was die Leute heute den­ken. Gewiß, es ist vor viele Menschen in der Gegenwart das Erschüt­ternde der gegenwärtigen Weltenlage getreten; es gibt Menschen, die den ganzen Ernst der gegenwärtigen Zeit zu würdigen verstehen und auch schon seit einiger Zeit zu würdigen verstanden haben. Auch da bitte ich Sie, sich durchaus nicht der Hochnäsigkeit mancher Anthroposophen zu befleißigen und zu meinen, daß Anthroposophie als solche schon eine Anweisung gibt, besser den Ernst der Zeit zu würdigen, als ihn Leute würdigen, die außerhalb der anthroposophischen Bewegung stehen. Denn man möchte auch, daß innerhalb dieser anthroposophischen Bewegung gar mancher mehr in seinem Gemüte berührt würde von dem Entscheidenden in unserer gegenwärtigen Weltenlage. Man findet nur allzuhäufig gerade innerhalb unserer Reihen Menschen, die heute, trotz des Ernstes der Zeit, nicht auf diesen Ernst hinblicken mögen und lieber sich mit ihrer eigenen werten Persönlichkeit beschäftigen, statt einiges Interesse für die großen Fragen in sich zu erregen, die durch die Menschheit pulsieren.

Pour la réflexion d'aujourd'hui, je vais partir d'un exemple qui m'est tombé entre les mains, on peut dire par hasard - si on ne se méprend pas sur le mot, et nous n'avons pas besoin de nous méprendre sur le mot - ; un essai qui est cependant aujourd'hui dépassé dans la mesure où il a été écrit alors que la dite guerre battait encore son plein. L'essai est donc aujourd'hui dépassé. Il n'est pas non plus très percutant, car il traite de la plupart des choses dont il parle de manière très unilatérale. Mais il est le fruit d'un humain - cela se voit à son attitude et à sa manière d'écrire - qui réfléchit sérieusement à ce qui doit se passer, à ce que le monde doit attendre des événements. Il présente, dans cet essai, la manière dont les puissances occidentales, les puissances centrales et les puissances orientales se sont progressivement comportées au sein de la catastrophe des dernières années. Il présente les grands dangers, certes unilatéraux, mais tout de même, qui guettent aujourd'hui et guetteront l'avenir à partir de cette catastrophe. L'auteur a une certaine vision du monde. Il ne considère pas le monde uniquement du point de vue des frontières nationales ; il arrive encore aux humains d'aujourd'hui de ne considérer le monde que du point de vue de leurs frontières nationales, et s'ils peuvent se rassurer en se disant que telle ou telle chose n'a pas encore eu lieu dans leur pays, alors ils ne sont pas inquiets. L'auteur de cet article ne voit tout de même pas seulement les alentours du clocher de l'église, mais il voit quand même quelque chose de la perspective du monde. Et en résumant ses pensées, il arrive à une phrase très étrange. Il dit : "Qu'un destin terrible attend l'humanité blanche ; cela me semble certain en toutes circonstances, à moins qu'une période de suprématie de la sagesse ne succède très vite à celle de la passion et de l'illusion. Nous vivons en effet depuis longtemps dans la période qui ressemble beaucoup à celle des migrations de peuples. Le rythme est énormément accéléré par la guerre mondiale. Ce qui correspond aux tribus germaniques immigrant alors de l'extérieur dans d'anciennes terres cultivées, ce sont les couches populaires inférieures considérables et ascendantes, qui sont très différentes, tant par le sang que par l'héritage culturel, de celles qui dominaient jusqu'alors. Le fait que cette "migration des peuples" - il est en effet beaucoup plus approprié de parler de migration des peuples que de guerre - "ait lieu est une bonne chose dans la mesure où elle conditionne un élargissement, un élargissement de la base culturelle et une élévation du niveau global. Mais c'est très dangereux si elle se déroule trop rapidement. Et ce danger s'accroît à mesure que la guerre mondiale se prolonge".

04

Ich will bei der heutigen Betrachtung von einem Beispiel ausgehen, das mir, man kann sagen zufällig — wenn man das Wort nicht mißver­steht, und wir brauchen es nicht mißzuverstehen — in die Hände ge­kommen ist; ein Aufsatz, der allerdings insofern heute veraltet ist, als er geschrieben wurde, während der sogenannte Krieg noch in vollem Gange war. Also der Aufsatz ist heute veraltet. Er ist auch sonst nicht gerade eindringlich, da er die meisten Dinge, die er bespricht, sehr einseitig behandelt. Allein er rührt doch her von einem Menschen — das sieht man nach der ganzen Haltung, nach der ganzen Schreib­weise —, der sich die ernstesten Gedanken darüber macht, was nun eigentlich geschehen soll, was die Welt von den Ereignissen zu erwar­ten hat. Er stellt dar, dieser Aufsatz, wie sich die Westmächte, die Mittelmächte, die Ostmächte allmählich verhalten haben innerhalb der Katastrophe der letzten Jahre. Er stellt die großen Gefahren, wenn auch einseitig, aber doch immerhin dar, die aus dieser Katastrophe heraus heute lauern und in die Zukunft hineinlauern werden. Der Verfasser hat einen gewissen Weltblick. Er betrachtet die Welt nicht nur vom Gesichtspunkt der Landesgrenzen; auch das soll ja unter den heutigen Menschen noch vorkommen, daß sie die Welt nur vom Ge­sichtspunkt ihrer Landesgrenzen betrachten, und wenn sie sich dann beruhigen können, daß innerhalb ihres Landes das oder jenes noch nicht stattfindet, dann sind sie unbesorgt. Der Verfasser dieses Auf­satzes sieht immerhin nicht nur den Umkreis des Kirchturmes, son­dern er sieht doch etwas von der Weltperspektive. Und seine Gedanken zusammenfassend, kommt er zu einem sehr merkwürdigen Satze. Er sagt: «Daß ein furchtbares Schicksal der weißen Menschheit winkt; dies scheint mir unter allen Umständen gewiß, es sei denn, daß eine Periode supremer Weisheitsherrschaft sehr bald die der Leidenschaft und Wahnvorstellungen ablöst. Wir leben in der Tat seit lange schon in der Periode, die mit der Völkerwanderungszeit viel Ähnlichkeit hat. Das Tempo wird durch den Weltkrieg ungeheuer beschleunigt. Was den damals von außen in altes Kulturland einwandernden Germanenstämmen entspricht, sind die beträchtlichen, aufsteigenden unteren Volksschichten, die sowohl dem Blut wie dem Kulturerbe nach von den bisher herrschenden sehr verschieden sind. Daß diese Völkerwanderung» — es ist in der Tat viel besser, von einer Völkerwanderung als von einem Kriege zu sprechen -- «überhaupt stattfindet, ist gut insofern, als sie Verbreitung bedingt, eine Verbreitung der Kulturbasis und eine Hebung vom Gesamtniveau. Sehr gefährlich aber ist es, wenn sie zu schnell verläuft. Und diese Gefahr wird vergrößert, je länger der Weltkrieg dauert.»

L'essai est aujourd'hui dépassé/vieilli. Le danger n'est pas devenu moins grand, mais comme il tire tous ses arguments de la guerre qui fait encore rage, ses arguments sont vieillis. Mais ce qui doit nous intéresser ici, c'est surtout la première phrase que j'ai lue : "Qu'un destin terrible guette l'humanité blanche me semble certain en toutes circonstances, à moins qu'une période de règne suprême de la sagesse ne succède très vite à celle de la passion et des representations illusoires". - Car cela est en fait absolument correct en tant que vérité abstraite. Et si quelqu'un dit une fois que le seul salut de l'humanité réside dans le fait de se tourner vers un règne suprême de sagesse, et non vers quelque autre charlatanisme politique ou social, alors nous devons reconnaître un tel fait, une telle direction de pensée. Mais nous ne devons absolument pas oublier que ce sont précisément ces humains, dont nous devons admettre qu'ils sont saisis dans toutes les profondeurs de leur être par la gravité de la situation actuelle, que ce sont précisément ces humains qui, lorsqu'il s'agit de dire en quoi consistent les conceptions de la sagesse qui devraient dissoudre les anciennes représentations chimèriques, qui retombent aussitôt sur de vieilles représentations chimériques devenues de belles paroles. Car c'est justement la tragédie, c'est le terrible destin de notre époque, que les humains deviennent certes attentifs à cela : Il est nécessaire de se tourner vers l'esprit - mais que la peur et l'angoisse les envahissent toujours lorsqu'ils doivent se tourner vers l'esprit ; qu'ils sont alors aussitôt prêts à recourir aux représentations illusoires qui ont poussé l'humanité dans le terrible destin actuel. Nous avons donc seulement besoin de prendre l'exemple d'une orientation des représentations très répandue.

05

Der Aufsatz ist heute veraltet. Die Gefahr ist nicht weniger groß geworden, aber da er alle Argumente aus dem noch vorhandenen Kriegswüten ableitet, so sind seine Argumente veraltet. Uns aber muß hier insbesondere der erste Satz interessieren, den ich vorgelesen habe: «Daß ein furchtbares Schicksal der weißen Menschheit winkt, scheint mir unter allen Umständen gewiß, es sei denn, daß eine Periode supre­mer Weisheitsherrschaft sehr bald die der Leidenschaft und Wahn­vorstellungen ablöst.» — Denn das ist in der Tat. als abstrakte Wahrheit unbedingt richtig. Und wenn jemand es einmal ausspricht, daß die einzige Rettung der Menschheit in dem Sich-Hinwenden zu einer supremen Weisheitsherrschaft liegt, und nicht zu irgendwelchen an­dern politischen oder sozialen Quacksalbereien, dann müssen wir eine solche Tatsache, eine solche Gedankenrichtung anerkennen. Aber wir dürfen dabei eben durchaus nicht vergessen, daß gerade solche Men­schen, von denen wir zugeben müssen, daß sie in allen Tiefen ihres Wesens ergriffen sind von dem Ernst der Zeitlage, daß gerade solche Menschen, wenn es sich nun darum handelt, zu sagen, worin denn die Weisheitsvorstellungen bestehen, die die alten Wahnvorstellungen ab‑ lösen sollen, daß sie dann doch gleich wieder zurückfallen auf irgendwelche, zu schönen Worten gewordene alte Wahnvorstellungen. Denn das ist gerade die Tragik, das ist das furchtbare Schicksal unserer Zeit, daß die Menschen zwar aufmerksam darauf werden: Es ist notwendig, zum Geiste sich hinzuwenden —, daß sie aber immer Furcht und Angst überkommt, wenn sie sich zum Geiste hinwenden sollen; daß sie dann gleich wieder bereit sind, nach den alten Wahnvorstellungen zu greifen, die die Menschheit hineingetrieben haben in das gegenwärtige furchtbare Schicksal. Wir brauchen ja nur das Beispiel einer sehr verbreiteten Vorstellungsrichtung zu nehmen.

Croyez-vous que si vous demandiez à un représentant, disons trivial, de la confession de foi catholique romaine, s'il serait enclin à croire que les anciennes conceptions ont conduit à l'époque catastrophique, qu'elles doivent être remplacées par de nouvelles, croyez-vous qu'il serait vraiment enclin à croire à la nécessité de renouveler les conceptions qui n'ont pas pu sauver l'humanité de cette terrible catastrophe ? Non, il dirait : si seulement les humains redeviennent correctement catholiques romains, ils seront déjà heureux. - Et il ne lui viendrait même pas à l'idée de se dire qu'ils ont eu le temps d'être catholiques romains pendant mille neuf cents ans et qu'ils sont malgré tout arrivés à la catastrophe ; que la catastrophe doit donc au moins enseigner que l'on a besoin de nouvelles impulsions. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Il est nécessaire de montrer/conduire devant les yeux sans réserve les pendants qui existent sur ce point.

06

Glauben Sie, wenn Sie einen richtiggehenden, sagen wir trivial, Vertreter des römisch-katholischen Kirchenbekenntnisses fragen, ob er geneigt sein würde zu glauben, daß die alten Vorstellungen in die katastrophale Zeit hineingeführt haben, daß sie von neuen abgelöst werden müssen, glauben Sie, daß er wirklich geneigt sein würde, an die Notwendigkeit einer Erneuerung derjenigen Vorstellungen zu glauben, welche die Menschheit nicht retten haben können vor dieser furchtbaren Katastrophe? Nein, er würde sagen: Wenn die Menschen nur wiederum richtig römisch-katholisch werden, dann werden sie schon glücklich werden. — Und er wird gar nicht auf den Einfall kom­men, sich zu sagen, daß sie doch tausendneunhundert Jahre hindurch Zeit gehabt haben, römisch-katholisch zu sein und dennoch in die Katastrophe hineingekommen sind; daß also zum mindesten die Katastrophe lehren muß, daß man neue Impulse braucht. Das ist nur ein Beispiel für viele. Es ist überhaupt notwendig, gerade mit Bezug auf diesen Punkt rückhaltlos die Zusammenhänge, die da bestehen, vor Augen zu führen.

Il est facile aujourd'hui, même pour un adepte de telle ou telle Église considéré comme authentique, de dire : le haeckelisme ou le matérialisme, c'est une chose diabolique, il faut l'éradiquer avec souche et tige. - C'est le contraire de ce qui peut conduire les humains à un état d'âme salutaire. Oui, on peut bien parler ainsi, mais si l'on s'en tient à cette affirmation et que l'on n'examine pas le contexte qui entre en ligne de compte, alors il sera impossible d'arriver à quelque chose qui soit en accord avec le présent et encore moins l'avenir proche. Car si vous prenez un sentiment quelconque de vision du monde, teinté de matérialisme, et que vous vous demandez : d'où vient-il historiquement ? - alors, si vous voulez vraiment y voir plus clair, vous ne pourrez pas vous empêcher de vous dire : au fond, elle vient justement de la manière dont le christianisme a été représenté pendant mille neuf cents ans par les différentes confessions. Celui qui voit plus loin sait que le haeckelisme n'aurait pas été possible sans le christianisme de l'Église qui l'a précédé. Il y a des gens qui sont restés sur le point de vue de l'Église, disons tel qu'il était au Moyen Âge ; ils défendent encore aujourd'hui les pensées que l'Église avait au Moyen Âge. D'autres ont fait évoluer ces idées. Et ceux qui les ont développées, parmi eux, il y a par exemple Ernst Haeckel. Il est un descendant direct des idées cultivées par les différentes églises pendant des siècles. Cela n'est pas né en dehors de l'Église, c'est une vérité qui s'est développée au sens profond du terme au sein des doctrines de l'Église. Toutefois, on reconnaître seulement correctement les pendants lorsqu'on se feconde un peu avec des vues spirituelles-scientifiques pour saisir ces choses de l'oeil.

07

Es ist heute leicht, selbst für einen als echt geltenden Anhänger die­ser oder jener Kirche, zu sagen: Der Haeckelismus oder der Materia­lismus, das ist eine Teufelssache, das muß mit Stumpf und Stiel aus­gerottet werden. — Das ist das Gegenteil von dem, was die Menschen in eine heilsame Seelenverfassung hineinführen kann. Ja, man kann wohl so sprechen, aber wenn man bei dieser Aussage bleibt und nicht die Zusammenhänge untersucht, die dabei in Betracht kommen, dann wird man unmöglich zu etwas kommen können, was der Gegenwart und noch weniger der nächsten Zukunft heilsam sein kann. Denn wenn Sie irgendeine materialistisch gefärbte Weltanschauungsempfindung aufnehmen und sich fragen: Woher kommt sie historisch? — dann werden Sie, wenn Sie wirklich Einsicht gewinnen wollen, gar nicht umhin können, sich zuletzt doch zu sagen: sie kommt ja im Grunde gerade aus der Art, das Christentum zu vertreten, wie dieses Christentum tausendneunhundert Jahre lang von den verschiedenen Konfessionen vertreten worden ist. Der Tiefersehende weiß, daß Haeckelismus ohne das vorangehende Christentum der Kirche gar nicht möglich gewesen wäre. Es gibt Leute, die sind auf dem Standpunkt der Kirche zurückgeblieben, sagen wir, wie sie im Mittelalter war; die vertreten heute noch immer die Gedanken, die die Kirche im Mittelalter gehabt hat. Andere haben diese Gedanken weitergebildet. Und diejenigen, die sie weitergebildet haben, unter denen ist zum Beispiel Ernst Haeckel. Er ist ein gerader Abkömmling der durch die verschiedenen Kirchen jahrhundertelang gepflogenen Vorstellungen. Das ist nicht außerhalb der Kirche entstanden, das ist im tieferen Sinne durchaus innerhalb der Kirchenlehren entstandene Wahrheit. Allerdings, richtig die Zusammenhänge erkennen wird man erst dann, wenn man sich ein wenig befruchtet mit geisteswissenschaftlichen Einsichten, um diese Dinge ins Auge zu fassen.

Je veux donc aujourd'hui - même si certains d'entre vous diront peut-être que la chose est trop difficile, mais rien n'a la permission de nous être trop difficile, on doit faire preuve de discernement -, j'aimerais tout d'abord vous exposer un point en particulier.

08

Ich will Ihnen daher heute — obwohl vielleicht einzelne von Ihnen sagen werden, die Sache ist zu schwer, aber es darf uns nichts zu schwer sein, man soll Einsicht gewinnen —, ich möchte Ihnen heute zunächst einmal einen Punkt besonders auseinandersetzen.

Si vous lisez aujourd'hui les écrits d'inspiration philosophique d'érudits bien formés, par exemple catholiques, vous trouverez partout, en rapport avec un certain point, une vision très précise. Et on peut dire que vous trouverez cette conception formée chez les meilleurs de ces catholiques formés. - Je voudrais tout de suite faire remarquer que je ne suis pas du tout enclin à sous-estimer la formation formelle du clergé catholique par exemple. Je connais très bien - je l'ai aussi exprimé dans mon livre "Vom Menschenrätsel" (De l'énigme de l'humain) - la meilleure formation que possèdent justement maints théologiens catholiques, lorsqu'ils écrivent philosophiquement, par rapport aux écrits des savants philosophes qui ne sont pas passés par la théologie catholique, par exemple. Sous ce rapport, il faut dire que la littérature savante, la littérature théologique des ministres protestants, des ministres réformés, est loin derrière la bonne formation philosophique des théologiens catholiques. Ces gens ont, grâce à leur formation rigoureuse, une certaine capacité à former leurs concepts de manière vraiment plastique ; ils ont - ce que, par exemple, les humains qui sont aujourd'hui célèbres dans la littérature philosophique non catholique n'ont même pas une fois comme présentiment - une certaine faculté à envisager ce qu'est un concept, ce qu'est une idée, et du genre, bref, ces gens ont une certaine formation. Il n'est même pas nécessaire de prendre un livre de Haeckel, on peut prendre un livre d'Eucken pour constater cette pagaille conceptuelle, cette horrible discussion simplement feuilletoniste sur les concepts les plus importants, ou bien on peut prendre un livre de Bergson par exemple, où l'on a toujours le sentiment qu'il intercepte les concepts sans pouvoir les manipuler, comme le célèbre Chinois qui veut se retourner et qui intercepte toujours sa natte. Vous ne trouverez pas cette vacillation absolue dans le monde des concepts, qui est le cas chez ces gens non formés, si vous vous laissez aller à la littérature philosophique issue du clergé catholique, de sorte que, par exemple, un livre comme l'Histoire de l'idéalisme en trois volumes d'Otto Willmann, un catholique pur et dur qui affiche son catholicisme à chaque page, est bien plus élevé que la plupart de ce qui est écrit aujourd'hui dans le domaine philosophique par des non-catholiques. On peut absolument savoir tout cela et prendre néanmoins le point de vue que l'on doit adopter en tant que spécialiste en science de l'esprit. L'infériorité de l'esprit peut décider différemment dans ce domaine, elle peut par exemple être d'avis que parce qu'il y a une bonne formation, elle a plus de valeur. Mais on peut absolument aussi faire preuve d'objectivité lorsqu'on est contraint d'adopter un certain point de vue dans la vie.

09

Wenn Sie heute philosophisch angehauchte Schriften gut geschul­ter, zum Beispiel katholischer Gelehrter lesen, da werden Sie überall mit Bezug auf einen gewissen Punkt eine ganz bestimmte Anschauung ausgebildet finden. Und man kann sagen: Sie finden diese Anschau­ung ausgebildet bei den allerbesten dieser katholisch geschulten Ge­lehrten. — Ich möchte dabei gleich bemerken, daß ich durchaus nicht geneigt bin, die formale Schulung des katholischen Klerus zum Bei­spiel zu unterschätzen. Ich kenne sehr gut — ich habe das auch aus­gesprochen in meinem Buch «Vom Menschenrätsel» — die bessere Schulung, die gerade manche katholischen Theologen haben, wenn sie philosophisch schreiben, gegenüber den Schreibereien der nicht durch die katholische Theologie gegangenen philosophischen Gelehrten zum Beispiel. In dieser Beziehung, muß man sagen, ist die gelehrte Literatur, die theologische Literatur der protestantischen, der reformierten Geistlichen weit zurück hinter der guten philosophischen Schulung der katholischen Theologen. Diese Leute haben durch ihre strenge Schulung eine gewisse Fähigkeit, ihre Begriffe wirklich plastisch auszubilden; sie haben — was zum Beispiel Menschen, die heute berühmt sind in der nichtkatholischen philosophischen Literatur, nicht einmal als Ahnung haben — eine gewisse Fähigkeit, einzusehen, was ein Begriff ist, was eine Idee ist und dergleichen, kurz, diese Leute haben eine gewisse Schulung. Man braucht nicht einmal ein Buch von Haeckel zu nehmen, man kann ein Buch von Eucken nehmen, um diese Begriffspurzelei festzustellen, diese schreckliche, bloß feuilletonistische Herumrederei über die wichtigsten Begriffe, oder man kann zum Beispiel ein Buch von Bergson nehmen, wo man immer das Gefühl hat: der fängt die Begriffe ab, ohne mit ihnen hantieren zu können, wie der bekannte Chinese, der sich umdrehen will und immer seinen Zopf abfängt. Dieses absolute Taumeln in der Begriffswelt, das bei diesen ungeschulten Leuten der Fall ist, das werden Sie nicht finden, wenn Sie sich einlassen auf die vom katholischen Klerus ausgehende philosophische Literatur, so daß in dieser Beziehung zum Beispiel ein Buch wie die dreibändige «Geschichte des Idealismus» von Otto Willmann, einem waschechten Katholiken, der auf jeder Seite seinen Katholizismus zur Schau trägt, weit höher steht als das meiste, was von nichtkatholischer Seite gerade heute auf philosophischem Gebiete geschrieben wird. Das alles kann man durchaus wissen und dennoch den Standpunkt einnehmen, den man eben als Geisteswissenschafter einnehmen muß. Inferiorität des Geistes mag auf diesem Gebiete anders entscheiden, mag zum Beispiel der Meinung sein: weil da gute Schulung ist, so ist sie überhaupt mehr wert. Nun, das mag sein; aber man kann durchaus sich auch der Objektivität befleißen, wenn man genötigt ist, einen bestimmten Gesichtspunkt im Leben einzunehmen.

Il y a un point qui viendra toujours vers vous dans cette littérature philosophique catholique bien formée, un point qui aussi a considérablement beaucoup d'éblouissant pour le penseur actuel, c'est celui qui vient toujours en considération lorsque les gens viennent à parler de la différence de l'humain à l'animal. N'est-ce pas, les lecteurs ordinaires de Haeckel et les connaisseurs de Haeckel s'efforceront toujours d'estomper autant que possible la différence entre l'humain et l'animal, de faire croire que l'humain n'est dans son ensemble qu'un animal en quelque sorte plus évolué. Les savants catholiques ne font pas cela, mais ils mettent toujours en avant ce qui leur semble être une différence radicale entre l'humain et l'animal. Ils soulignent que l'animal en reste à la vision ordinaire qu'il acquiert de l'objet qu'il sent maintenant, de l'objet suivant qu'il sent ou contemple ensuite, et ainsi de suite ; que l'animal ne reste en quelque sorte toujours que dans des représentations individuelles particulières, tandis que l'humain a la faculté de se former des concepts abstraits déduits, de résumer les choses. C'est en effet une différence radicale, parce que l'humain, si l'on conçoit les choses ainsi, se distingue vraiment radicalement de l'animal. L'animal, qui ne considère que les détails, ne peut pas former en lui la spiritualité, parce que les concepts abstraits doivent vivre dans la spiritualité. Et c'est ainsi que l'on doit en arriver à reconnaître que dans l'humain vit cette âme particulière qui justement forme les concepts abstraits, tandis que l'animal avec sa sorte de vie intérieure particulière ne peut former ces concepts abstraits.

10

Ein Punkt wird Ihnen in dieser gut geschulten katholischen philo‑ sophischen Literatur immer entgegentreten, ein Punkt, der auch ungemein viel Blendendes für den heutigen Denker hat; das ist der, der immer in Betracht kommt, wenn die Leute zu sprechen kommen auf den Unterschied des Menschen vom Tiere. Nicht wahr, die gewöhnlichen Haeckel-Leser und Haeckel-Bekenner, die werden ja immer darauf ausgehen, den Unterschied des Menschen vom Tier möglichst zu verwischen, möglichst den Glauben zu erwecken, daß der Mensch im ganzen nur ein gewissermaßen höher ausgebildetes Tier ist. Das tun die katholischen Gelehrten nicht, sondern sie heben immer etwas hervor, was ihnen als radikaler Unterschied erscheint zwischen dem Menschen und dem Tiere. Sie heben hervor, daß das Tier bei der gewöhnlichen Anschauung bleibt, die es gewinnt von dem Gegenstand, den es jetzt beriecht, von dem nächsten Gegenstand, den es dann beriecht oder beschaut und so weiter; daß das Tier gewissermaßen immer nur in einzelnen individuellen Vorstellungen bleibt, während der Mensch die Fähigkeit hat, abgezogene, abstrakte Begriffe sich zu bilden, die Dinge zusammenzufassen. Das ist in der Tat ein radikaler Unterschied, weil der Mensch, wenn man die Sache so auffaßt, dadurch sich wirklich radikal vom Tier unterscheidet. Das Tier, das nur die Einzelheiten ins Auge faßt, kann nicht in sich die Geistigkeit ausbilden, weil ja die abstrakten Begriffe in der Geistigkeit leben müssen. Und dadurch muß man dazu kommen, anzuerkennen, daß im Menschen diese besondere Seele lebt, die eben die abstrakten Begriffe bildet, während das Tier mit seiner besonderen Art des Innenlebens diese abstrakten Begriffe nicht bilden kann.

Celui qui considère les débats catholiques sur ce point se dit : c'est quelque chose d'extrêmement important qu'une bonne formation philosophique puisse attirer l'attention sur ce point décisif, radicalement décisif, de la différence entre l'humain et l'animal. De nos jours, les humains n'apprécient pas du tout la portée d'une telle chose. Par exemple, lorsque le tapage organisé par Drews a commencé, lorsque la question de savoir si Jésus avait vécu ou non a été soulevée, lorsqu'une grande réunion s'est tenue à Berlin, où toutes sortes de gens ont parlé sur le problème : Jésus a-t-il vécu ? - le théologien catholique Warmann en a également parlé, et il ne pouvait bien sûr que dire des choses que les autres considéraient comme très rétrogrades. Mais malgré le fait que les coryphées, notamment de la théologie protestante berlinoise, aient parlé à l'époque, deux déclarations, ou plutôt les documents de ces déclarations, me sont apparus dans les discours de l'époque comme étant vraiment d'un niveau un peu meilleur - pas au niveau actuel, mais à un niveau un peu meilleur. L'une d'entre elles était une déclaration qu'un érudit - je ne veux rien dire de mal, mais plutôt faire l'éloge de cet humain - avait faite à l'époque. Je ne pense pas pouvoir mieux le louer qu'en l'appelant un érudit tapageur de tout premier ordre. Cet humain aurait en effet pu faire beaucoup grâce à sa perspicacité et à ses connaissances singulières dans les domaines les plus divers, grâce à un grand savoir. Déjà à l'époque où je le fréquentais - c'était il y a dix-huit ou dix-neuf ans - il écrivait depuis quinze ans, je crois, une révision de la logique, et je pense qu'il doit encore y travailler depuis, car cette révision de la logique ne m'est pas parvenue entre-temps. Il avait déjà dit à l'époque, ce qui est tout à fait juste, que les humains étaient en fait tout à fait terribles dans le présent, qu'ils étaient en effet tout à fait terribles quand ils ne se sentaient pas en sécurité, quand ils commencent à penser, parce qu'il suffit d'entendre deux ou trois phrases aujourd'hui, que ce soit dans une conversation scientifique ou non scientifique, pour voir la plus terrible des illogies s'installer. Cela, pensait-il, que les humains devraient observer pour ne pas tomber dans les représentations illusoires les plus horribles qui existent aujourd'hui, cela pourrait être écrit sur un quart de page, il suffit de tenir compte de ce quart de page. Je ne sais pas s'il veut réaliser ce quart de page comme une révision de la logique; comme je l'ai dit, cela faisait déjà quinze ans, dix-huit ou dix-neuf ans se sont écoulés depuis, je ne sais pas où il en est aujourd'hui avec cette révision de la logique. Mais je veux le féliciter en l'appelant un vagabond plein d'esprit, parce qu'avec ça, je veux indiquer que s'il n'était pas un vagabond riche d'esprit, il pourrait fournir terriblement beaucoup. Il a cette fois là, dit quelque chose de très beau, il a notamment dit : "Oui, l'Église catholique a dû entendre un jour que les comètes, qui se composent d'un noyau et d'une queue, sont des corps célestes comme les autres et qu'elles se déplacent selon des lois, comme les autres corps célestes. Lorsqu'il ne fut plus possible de nier que les comètes étaient des corps célestes comme les autres, l'Église catholique se décida à admettre que l'on appliquait aussi aux comètes les autres lois de la trajectoire céleste, mais elle ne l'admit d'abord qu'en ce qui concerne le noyau, pas encore en ce qui concerne la queue. - Eh bien, il voulait seulement exprimer symboliquement que l'Église catholique n'est généralement encline à admettre que le strict nécessaire, comme elle l'a autorisé en 1827 avec la vision copernicienne du monde pour ses adeptes ; mais que même lorsqu'elle doit admettre le strict nécessaire, elle retient au moins encore la queue de la chose ! C'est une remarque qui me semble caractériser assez bien la situation.

11

Wer auf diesen Punkt hin die entsprechenden katholischen Ausein­andersetzungen ins Auge faßt, der sagt sich: Das ist etwas ungeheuer Bedeutsames, daß durch gute philosophische Schulung auf diesen ent­scheidenden, radikal entscheidenden Punkt in dem Unterschied zwi­schen Mensch und Tier richtig hingewiesen werden kann. Die Men­schen würdigen in der Gegenwart gar nicht die Tragweite einer sol­chen Sache. Als zum Beispiel der Rummel dazumal losgegangen war, den Drews veranstaltet hat, diese Auseinandersetzung, ob Jesus gelebt hat oder nicht, als damals in Berlin eine große Versammlung abgehal­ten worden ist, wo alle möglichen und unmöglichen Leute geredet haben über das Problem: Hat Jesus gelebt? — da hat auch der katholische Theologe Warmann darüber gesprochen, und er konnte natürlich nur Dinge sagen, die die andern als sehr rückständig betrachtet haben. Aber trotzdem dazumal eigentlich die Koryphäen, namentlich der Berliner protestantischen Theologie, geredet haben, so sind mir im Grunde genommen in den damaligen Reden doch als wirklich auf einem etwas besseren Niveau — nicht auf dem Gegenwartsniveau, aber einem etwas besseren Niveau — zwei Aussprüche beziehungsweise die Unterlagen dieser Aussprüche erschienen. Das eine war eine Ausführung, die ein — ich will damit gar nichts Schlimmes sagen, sondern eigentlich den Mann loben — gelehrter Bummler allerersten Ranges dazumal losgelassen hat. Ich glaube ihn nicht besser loben zu können, als indem ich ihn einen gelehrten Bummler allerersten Ranges nenne. Der Mann hätte nämlich durch seinen Scharfsinn und durch seine eigenartigen Kenntnisse auf den verschiedensten Gebieten, durch ein großes Wissen viel leisten können. Schon damals, als ich mit ihm verkehrte -- das ist achtzehn, neunzehn Jahre her —, hatte er schon seit fünfzehn Jahren, glaube ich, an einer Revision der Logik geschrieben, und ich glaube, er muß auch seither noch daran schreiben, denn diese Revision der Logik ist mir mittlerweile nicht zu Gesicht gekommen. Er hat dazumal schon gesagt, was ganz richtig ist : die Menschen seien eigentlich ganz fürchterlich in der Gegenwart, sie seien nämlich dann ganz fürchterlich, wenn sie zu denken anfangen, denn man brauche nur zwei, drei Sätze, sei es in einem wissenschaftlichen oder in einem unwissenschaftlichen Gespräch heute zu hören, um zu beobachten, wie gleich die furchtbarste Unlogik einsetzt. Das, meinte er, was die Menschen beobachten müßten, damit sie nicht in die grauslichsten Wahnvorstellungen kommen, die heute gang und gäbe sind, das ließe sich auf eine Quartseite aufschreiben, man brauche nur diese Quartseite wirklich zu berücksichtigen. Ich weiß ja nicht, ob er diese Quartseite als Revision der Logik zustande bringen will; wie gesagt, dazumal waren es schon fünfzehn Jahre, seither sind noch achtzehn, neunzehn Jahre verflossen, ich weiß nicht, wie weit er jetzt ist mit dieser Revision der Logik. Aber ich will ihn also loben, indem ich ihn einen geistreichen, geistvollen Bummelanten nenne, weil ich damit andeuten will, daß er, wenn er nicht ein geistreicher Bummelant wäre, furchtbar viel leisten könnte. Der hat dazumal etwas sehr Schönes gesagt, er hat nämlich gesagt: Ja, die katholische Kirche mußte eines Tages hören, daß die Kometen, die ja aus Kern und Schwanz bestehen, Himmelskörper wie die andern sind und nach Gesetzen sich bewegen, wie die andern Himmelskörper auch. Als nun gar nicht mehr geleugnet werden konnte, nach den Dingen, die da einmal vorlagen, daß die Kometen auch solche Himmelskörper seien wie die andern, da entschloß sich die katholische Kirche zuzugeben, daß man auf die Kometen auch die übrigen Himmelsbahngesetze anwende; aber sie gab es zunächst nur mit Bezug auf den Kern, noch nicht mit Bezug auf den Schwanz zu. — Nun, er wollte damit symbolisch nur ausdrükken, daß die katholische Kirche in der Regel nur geneigt ist, das Notwendigste zuzugeben, wie sie ja 1827 erst die kopernikanische Weltanschauung für ihre Bekenner erlaubt hat; daß sie aber selbst dann, wenn sie das Notwendigste zugeben muß, wenigstens noch den Schwanz von der Sache zurückbehält! Das ist eine Bemerkung, von der ich fand, daß sie eigentlich ganz gut die Situation charakterisierte.

Mais l'autre remarque, c'était justement celle du chercheur catholique sur les fourmis Wasmann - c'est un excellent chercheur sur les fourmis, mais c'est aussi un philosophe bien formé - qui a dit : "En fait, messieurs, vous ne pouvez pas me comprendre, parce qu'en réalité, vous ne savez pas tous comment on pense philosophiquement ; celui qui pense philosophiquement ne parle pas comme vous ! - Et en effet, il avait raison, il ne fait aucun doute qu'il a touché le fond/avec cela atteint t le clou sur la tête. Or, il y a tout de suite un petit ouvrage sympathique de Wasmann sur la différence entre l'humain et l'animal, qui met fortement en évidence ce que je viens d'évoquer : cette capacité des humains à penser réellement en termes abstraits, que l'animal ne doit justement pas avoir. C'est quelque chose d'extraordinairement éblouissant, parce que c'est convaincant dans une certaine direction pour celui qui s'est suffisamment formé dans sa pensée pour pouvoir saisir dans l'oeil toute la force d'une telle affirmation.

12

Die andere Bemerkung aber, die war getan eben gerade von dem katholischen Ameisenforscher Wasmann — er ist ein ausgezeichneter Ameisenforscher, aber er ist auch ein gut geschulter Philosoph —, der da sagte : Eigentlich, meine Herren, können Sie mich ja gar nicht verstehen, denn in Wirklichkeit wissen Sie alle nicht, wie man philosophisch denkt; derjenige, der philosophisch denkt, der redet eben nicht so wie Sie! — Und in der Tat, er hatte damit recht, es ist ganz zweifellos, daß er damit den Nagel auf den Kopf traf. Nun gibt es gerade eine kleine, nette Schrift von Wasmann über den Unterschied zwischen Mensch und Tier, welche scharf hervorhebt, was ich jetzt eben an­gedeutet habe: diese Fähigkeit der Menschen, wirklich in abstrakten Begriffen zu denken, die das Tier eben nicht haben soll. Das ist etwas, was außerordentlich blendend ist, weil es ja nach einer gewissen Rich­tung hin überzeugend ist für den, der sich nur in seinem Denken so weit geschult hat, daß er die ganze Tragkraft einer solchen Behauptung ins Auge fassen kann.

Mais regardons maintenant la chose spirituellement-scientifiquement, là toute l'histoire qui entrera devant les yeux dans sa signification. Si nous partons spirituellement-scientifiquement des conceptions et des expériences que l'on peut gagner là-dessus dans le monde spirituel, on comprend d'un côté que sans les considérations spirituelles scientifiques, cette affirmation éblouissante dont je viens de parler, ne peut venir en l'état, qu'elle doit aussi être en fait valable pour chacun qui ne veut pas devenir spécialiste de la science de l'esprit, tout de suite s'il est bien formé philosophiquement ; cela, on le l'envisage d'un côté. Mais de l'autre côté, on voit ce qui suit, on le voit simplement en observant les choses dans le monde : si l'on compare l'humain à l'animal avec des conditions préalables spirituelles-scientifiques, alors se montre que l'humain est certes confronté aux choses du monde par des observations isolées/particulières et se forme ensuite des concepts abstraits par toutes sortes d'opérations de penser dans lesquelles il résume ce qu'il voit par unité. On peut aussi admettre que l'animal n'a pas cette abstraction, que l'animal n'exerce pas cette activité d'abstraction. Mais ce qui est curieux, c'est que les concepts abstraits ne manquent pas à l'animal, que l'animal vit avec son âme tout de suite dans les concepts les plus abstraits que nous, les humains, nous formons avec peine, et que l'animal n'a pas la vision individuelle/particulière comme nous. Ce que nous avons en avance, c'est justement que nous avons une utilisation beaucoup plus libre des sens, une façon bien précise d'interaction entre les sens et les émotions intérieures et les impulsions de la volonté. C'est ce que nous avons de plus que l'animal. Mais la sécurité de l'instinct qu'ont les animaux repose précisément sur le fait que l'animal vit dès le départ avec des concepts abstraits que nous devons d'abord former. Ce qui nous distingue de l'animal, c'est que nos sens s'émancipent et deviennent plus libres dans leur utilisation vers le monde extérieur, et que nous pouvons aussi injecter dans nos sens la volonté que l'animal ne peut pas injecter. Mais ce que nous, les humains, n'avons pas, et que nous devons d'abord acquérir, les concepts abstraits, c'est précisément l'animal qui les a, aussi étrange que cela puisse paraître. Certes, chaque animal n'a qu'un domaine déterminé, mais dans ce domaine, l'animal a de telles notions abstraites, aussi étrange que cela puisse nous paraître. L'humain est obligé de voir un, deux, trois chiens ; il s'en sert pour former le concept abstrait de "chien". L'animal a dans ce domaine, et très précisément, le même concept abstrait de "chien" que nous, il n'a pas besoin de se le former. Nous devons d'abord le former, l'animal n'en a pas besoin. Mais l'animal n'a pas la capacité de distinguer exactement un chien d'un autre, de l'individualiser exactement par les perceptions sensorielles.

13

Aber nun sehen wir die Sache einmal geisteswissenschaftlich an, da wird Ihnen erst die ganze Geschichte in ihrer Bedeutung vor Augen treten. Wenn wir geisteswissenschaftlich ausgehen von den Anschauungen, von den Erfahrungen, die man darüber gewinnen kann in der spirituellen Welt, dann begreift man auf der einen Seite, daß ohne die geisteswissenschaftlichen Betrachtungen diese blendende Behauptung zustande kommen kann, von der ich eben gesprochen habe, daß sie auch eigentlich für jeden, der nicht Geisteswissenschafter werden will, gelten muß, gerade wenn er gut philosophisch geschult ist; das sieht man auf der einen Seite ein. Auf der andern Seite sieht man aber folgendes, man sieht es einfach, indem man die Dinge in der Welt betrachtet: Wenn man mit geisteswissenschaftlichen Voraussetzungen den Menschen mit dem Tiere vergleicht, dann zeigt sich, daß der Mensch zwar den Dingen der Welt gegenübertritt in einzelnen Beobachtungen und sich dann abstrakte Begriffe bildet durch allerlei Denkoperationen, in denen er zusammenfaßt, was er vereinzelt sieht. Man kann auch zugeben, daß das Tier diese Abstraktion nicht hat, daß das Tier diese Tätigkeit der Abstraktion nicht ausübt. Aber das Kuriose ist, daß die abstrakten Begriffe dem Tiere nicht fehlen, daß das Tier mit seiner Seele gerade in den allerabstraktesten Begriffen lebt, die wir Menschen uns mühevoll bilden, und daß das Tier die einzelne Anschauung nicht so hat wie wir. Was wir voraushaben, ist gerade, daß wir einen viel freieren Gebrauch der Sinne, eine ganz bestimmte Art von Zusammenwirken von Sinnen und inneren Emotionen und Willensimpulsen haben. Das haben wir vor dem Tier voraus. Aber die Sicherheit des Instinktes, welche die Tiere haben, die beruht gerade darauf, daß das Tier von vornherein mit solchen abstrakten Begriffen lebt, die wir uns erst bilden müssen. Worin wir uns von dem Tier unterscheiden, das ist, daß sich unsere Sinne emanzipieren und freier werden im Gebrauch nach der Außenwelt zu, und daß wir auch in unsere Sinne den Willen hineingießen können, den das Tier nicht hineingießen kann. Aber das, was wir Menschen nicht haben, sondern uns erst erwerben müssen, die abstrakten Begriffe, die hat gerade das Tier, so sonderbar es einem erscheinen mag. Gewiß, es hat jedes Tier nur ein bestimmtes Gebiet, aber auf diesem Gebiete hat das Tier solche abstrakten Begriffe, so sonderbar es einem er‑ scheinen mag. Der Mensch ist darauf angewiesen, einen, zwei, drei Hunde zu sehen; er bildet sich daraus den abstrakten Begriff «Hund». Das Tier hat auf diesem Gebiete, und zwar ganz genau, denselben abstrakten Begriff «Hund», den wir haben, es braucht sich ihn nicht zu bilden. Wir müssen uns ihn erst bilden, das Tier braucht das nicht. Aber das Tier hat nicht die Fähigkeit, den einen Hund von dem andern genau zu unterscheiden, genau zu individualisieren durch die Sinneswahrnehmungen.

Si nous n'acquérons pas la capacité d'accéder au véritable état des faits de la réalité par la science de l'esprit, nous nous trompons à un certain niveau sur ce qui est le plus essentiel. Nous croyons que parce que nous, les humains, devons développer la capacité de former des concepts abstraits, nous nous distinguons par ces concepts abstraits de l'animal qui ne possède pas cette capacité. Mais l'animal n'a pas du tout besoin de cette capacité, car il possède d'emblée les concepts abstraits. L'animal a un tout autre type de vision sensorielle que nous, les humains. C'est justement la vision extérieure des sens qui est entièrement différente.

14

Wenn wir uns nicht die Fähigkeit erwerben, durch Geisteswissen­schaft auf den wahren Tatbestand der Wirklichkeit einzugehen, so täuschen wir uns in einer gewissen Beziehung über das Allerwesent­lichste. Wir glauben, weil wir Menschen die Fähigkeit entwickeln müssen, abstrakte Begriffe zu bilden, so unterscheiden wir uns durch die abstrakten Begriffe vom Tiere, das diese Fähigkeit nicht besitzt. Aber das Tier braucht diese Fähigkeit gar nicht, weil es die abstrakten Begriffe von vornherein hat. Das Tier hat eine ganz andere Art von Sinnesanschauung als wir Menschen. Gerade die äußere Sinnes­anschauung ist ganz verschieden.

En cette relation, une transformation saisissant profondémént dans lesreprésentations humaines est nécessaire. Car les humains se sont instruits de toutes sortes de concepts de science de la nature qui sont déjà devenus populaires aujourd'hui. Soit ils ont pu les apprendre dans une certaine école, par un enseignement direct, soit ils se sont instruits par cette eau de vaisselle - j'allais dire par cette lecture des journaux - par laquelle les représentations des science de la nature se répandent aujourd'hui dans le monde entier. Mais les humains sont dominés par ces représententations de science de la nature. En ce qui concerne ce que je viens de vous indiquer, les humains sont profondément dominés par une tendance, que l'on pourrait presque qualifier d'instinctive, à croire que l'animal voit vraiment la même chose que l'humain dans son environnement. Lorsqu'il se promène avec son chien, il a la croyance instinctive que le chien voit le monde comme il le voit, qu'il voit l'herbe colorée, le blé coloré, les pierres colorées, tout comme lui. Et puis, s'il est capable de penser un tant soit peu, il a aussi encore la croiyance : il peut lui-même faire des abstractions et a donc des concepts abstraits, mais son chien ne fait pas d'abstraction, et ainsi de suite. Et pourtant, ce n'est pas le cas. Ce chien qui marche à côté de nous vit tout aussi bien que nous dans les concepts abstraits. Oui, il y vit même plus intensément que nous. Il n'a même pas besoin de les acquérir, mais il vit intensément en eux dès le début. Mais il n'a pas la vision extérieure, qui lui donne une toute autre image : il suffit d'être attentif à certaines observations que l'on peut faire dans la vie. Cependant, on ne prend pas toujours les choses suffisamment au sérieux. Je pourrais vous citer un grand nombre d'exemples qui vous montreraient comment l'humain, de manière purement instinctive, pense de manière erronée/tordue dans ce sens. Par exemple, une fois, c'était à Zurich, je crois, je suis sorti dans la rue après une conférence donnée lors d'une soirée de Branche. Un cocher m'attendait, et le cheval ne voulait pas vraiment aller, il faisait mine de redouter un peu. Le cocher dit alors : "Il a peur de son ombre. - Il voyait bien sûr l'ombre du cheval que la lanterne projetait sur le mur, et il supposait donc que le cheval voyait cette ombre exactement comme lui. Il n'avait bien sûr aucune idée de ce qui se passait, si je puis dire, dans l'âme du cheval et de ce qui se passait dans son âme. Il voit l'ombre du cheval, mais le cheval a un sentiment vivant d'être dans cette partie de l'espace du corps éthérique où l'ombre se forme. Cela est un tout autre processus, en rapport à la vision intérieure un tout autre processus.

15

In dieser Beziehung ist sogar eine sehr tief eingreifende Umwand­lung in den menschlichen Vorstellungen notwendig. Denn über aller­lei naturwissenschaftliche Begriffe, die heute schon populär geworden sind, haben sich ja die Menschen unterrichtet. Entweder haben sie sie in einer gewissen Schule, durch direkten Unterricht lernen können, oder sie haben sich unterrichtet durch jenes Abwaschwasser — ich wollte sagen durch jene Zeitungslektüre —, womit heute die natur­wissenschaftlichen Vorstellungen in alle Welt hinausströmen. Aber die Menschen sind beherrscht von diesen naturwissenschaftlichen Vorstellungen. Mit Bezug auf das, was ich Ihnen eben angedeutet habe, da sind die Menschen ganz tief beherrscht von einem, fast könnte man sagen, instinktiven Hang zu glauben, daß das Tier wirk­lich in der Umgebung dasselbe sieht wie der Mensch. Wenn er mit seinem Hunde spazieren geht, so hat er den instinktiven Glauben, daß der Hund die Welt so sieht, wie er sie sieht, daß er ebenso das Gras farbig, den Weizen gefärbt, die Steine gefärbt sieht, wie er selber. Und dann hat er, wenn er einigermaßen denken kann, auch noch den Glauben: er selber kann abstrahieren und hat daher abstrakte Begriffe, sein Hund aber abstrahiert nicht und so weiter. Und dennoch ist es nicht so. Dieser Hund, der neben uns geht, lebt geradeso in den abstrakten Begriffen wie wir. Ja, er lebt sogar intensiver darinnen als wir. Er braucht sie auch gar nicht zu erwerben, sondern er lebt vom Anfange an intensiv darinnen. Aber die äußere Anschauung hat er nicht so, die gibt ihm ein ganz anderes Bild: Sie brauchen nur aufmerksam zu sein auf gewisse Beobachtungen, die man im Leben machen kann. Allerdings, man nimmt die Dinge nicht immer ernst genug. Ich könnte Ihnen eine ganze Anzahl von Beispielen anführen, aus denen Ihnen hervorgehen würde, wie der Mensch rein instinktiv in dieser Richtung verkehrt denkt. Zum Beispiel ging ich einmal, es war in Zürich, glaube ich, von einem Vortrag, der an einem Zweigabend gehalten worden war, auf die Straße. Da wartete ein Kutscher, und das Pferd wollte nicht recht gehen, machte Miene, ein bißchen zu scheuen. Da sagte der Kutscher: Das fürchtet sich vor seinem Schatten. — Er sah natürlich den Schatten des Pferdes, den die Laterne auf die Wand warf, und deshalb setzte er voraus, daß das Pferd ganz genau ebenso diesen Schatten sehe wie er. Er hatte natürlich keine Ahnung davon, was, wenn ich sagen darf, in der Seele des Pferdes und was in seiner Seele vorgeht. Er sieht den Schatten des Pferdes, aber das Pferd hat ein lebendiges Gefühl vom Sein in jenem Raumteil des Ätherleibes, wo sich der Schatten bildet. Das ist ein ganz anderer Vorgang, in bezug auf die innere Anschauung ein ganz anderer Vorgang.

Vous avez là le choc entre le mode de pensée jusqu'à présent, jusque dans les visions/façons de voir les plus élémentaires et instinctives des humains naïfs, àvec ce qui doit entrer spirituellement-scientifiquement nouveau dans les humains. Ils devront toutefois d'abord apprécier avec le plus grand sérieux ce qui repose en fait à la base ici. Car, en ce qui concerne de telles choses, le matérialisme le plus absolu d'un Vogt ou d'un Moleschott ou d'un Clifford ou d'un Spencer, et ainsi de suite, se distingue beaucoup moins du concept traditionnel de confession de foi des différentes confessions que ne se distingue ce qui, en tant que nouveau mode de pensée reposant à la base de la science de l'esprit doit se distinguer de ces confessions de foi.. Car en fait, certains matérialistes pensent aujourd'hui que l'humain n'est pas très différent de l'animal. - Ils ont entendu une fois sonner quelque chose à ce sujet, même s'ils n'ont pas entendu les cloches sonner, à savoir que l'humain peut se faire des concepts abstraits, qui sont tout de même quelque chose de différent des simples représentations sensorielles habituelles ; mais ils se disent : des concepts abstraits, ce n'est peut-être pas quelque chose d'aussi important, d'aussi essentiel, donc au fond, l'humain ne se distingue pas de l'animal. - Tout le matérialisme actuel est en fait une création des confessions d'églises. Il suffit d'envisager cela très sérieusement, et l'on verra qu'un renouvellement du mode de représentation de l'âme humaine entre ici en ligne de compte, si l'on ne veut pas en rester là : maintenant, à nouveau, retour aux anciennes représentations, et tout ira déjà bien !

16

Da haben Sie das Aufeinanderprallen der bisherigen Denkweise bis in die elementarsten, instinktivsten Anschauungen naiver Menschen hinein mit dem, was geisteswissenschaftlich neu in die Menschen hin­einkommen muß. Sie werden allerdings erst mit allem Ernste würdi­gen müssen, was hier eigentlich zugrunde liegt. Denn mit Bezug auf solche Dinge unterscheidet sich der ärgste Materialismus eines Vogt oder Moleschott oder Clifford oder Spencer und so weiter viel weniger von dêm hergebrachten Bekenntnisbegriffe der einzelnen Konfessio­nen, als sich dasjenige unterscheidet, was als eine neue Denkweise der Geisteswissenschaft zugrunde liegend von diesen Bekenntnissen sich unterscheiden muß. Denn eigentlich denken gewisse Materialisten doch heute : Der Mensch unterscheidet sich nicht sehr vom Tiere. — Sie haben auch einmal etwas davon läuten gehört, wenn auch nicht die Glocken zusammenschlagen vernommen, daß der Mensch sich abstrakte Begriffe machen kann, die doch etwas anderes sind als die gewöhnlichen bloß sinnlichen Vorstellungen; aber sie sagen sich: Abstrakte Begriffe, das ist vielleicht doch nicht so etwas Wichtiges, so etwas Wesentliches, also im Grunde genommen unterscheidet sich der Mensch nicht von dem Tiere. — Der gesamte Materialismus der Gegenwart ist eigentlich eine Schöpfung der Kirchenbekenntnisse. Das muß man nur wirklich ganz ernsthaftig ins Auge fassen, dann wird man sehen, daß eine Erneuerung der Vorstellungsart der Menschenseelen hier in Betracht kommt, wenn man nicht dabei stehenbleiben will: Nun wiederum zurück zu den alten Vorstellungen, dann wird es schon gut gehen!

Mais on ne peut pas dire quelque peu que les humains pourraient tout simplement s'abstenir de se tourner vers une véritable vie de l'esprit et que les choses pourraient continuer ainsi ! Non, ceux qui disent "qu'un terrible destin attend l'humanité blanche me semble certain en toutes circonstances, à moins qu'une période de suprématie de la sagesse ne succède très vite à celle de la passion et des illusions" ont raison. Seulement, de telles gens devraient aussi reconnaître que la plus grande partie des représentations scientifiques sur le monde actuel appartient aux representation illusoires/folles. Cela devrait justement être reconnu. Dans le courant de son évolution, l'humanité est arrivée au point que nous caractérisons souvent en disant que depuis le XVe siècle, l'humanité est dans l'ère de l'âme de conscience. Et cette évolution de l'âme consciente se déroule de la manière que je viens de décrire à plusieurs reprises. Voyons une caractéristique très importante de l'évolution de l'âme de conscience.

17

Man kann aber nicht etwa sagen, daß die Menschen es einfach unterlassen könnten, sich nun zu wirklichem Geistesleben hinzuwen­den, und es auch so weitergehen könnte! Nein, diejenigen haben schon recht, die da sagen, «... daß ein furchtbares Schicksal der wei­ßen Menschheit winkt, scheint mir unter allen Umständen gewiß, es sei denn, daß eine Periode supremer Weisheitsherrschaft sehr bald die der Leidenschaft und Wahnvorstellungen ablöst». Nur sollten solche Leute auch einsehen, daß zu den Wahnvorstellungen der größte Teil der wissenschaftlichen Vorstellungen über die Welt heute gehört. Das sollte eben durchaus eingesehen werden. Die Menschheit ist in ihrer Entwickelungsströmung an dem Punkt angekommen, den wir oft­mals dadurch charakterisieren, daß wir sagen: Seit dem 15. Jahrhun­dert ist die Menschheit im Zeitalter der Bewußtseinsseele. Und diese Entwickelung der Bewußtseinsseele findet so statt, wie ich es eben öfter charakterisiert habe. Sehen wir einmal auf ein sehr wichtiges Charakteristikon mit Bezug auf die Entwickelung der Bewußtseins­seele hin.

Je vous l'ai déjà évoqué la dernière fois : tout ce que le chercheur en esprit reconnaît, c'est-à-dire ce qu'il élève dans la conscience, tout de suite de telles choses qui reposent dans l'évolution de l'humanité, cela se passe dans le subconscient des humains, même si on ne le reconnaît pas. En se développant vers l'avenir, l'humanité passe par certaines expériences. Elle passe inconsciemment par ces expériences si elle ne préfère pas les amener à la conscience, ce qui devrait justement se produire à l'âge du développement de l'âme de conscience. Mais c'est tout de suite à cette époque du développement de l'âme consciente que beaucoup de choses qui parviennent à l'humain dans son subconscient sont aujourd'hui encore repoussées.

18

Ich habe Ihnen schon das letzte Mal angedeutet: Alles was der Geistesforscher erkennt, das heißt ins Bewußtsein heraufhebt gerade von solchen Dingen, die in der Entwickelung der Menschheit liegen, das geht, auch wenn es nicht erkannt wird, bei den Menschen im Unterbewußtsein vor sich. Die Menschheit geht einmal, indem sie nach der Zukunft hin sich entwickelt, durch gewisse Erfahrungen hindurch. Sie geht unbewußt durch diese Erfahrungen hindurch, wenn sie es nicht vorzieht, sie ins Bewußtsein heraufzubringen, was eben im Zeitalter der Bewußtseinsseelenentwickelung geschehen sollte. Aber gerade in diesem Zeitalter der Bewußtseinsseelenentwikkelung wird heute noch manches, was an den Menschen im Unterbewußtsein herantritt, zurückgestoßen.

Entre autres, une certaine partie de l'expérience que l'on peut appeler la rencontre avec le "gardien du seuil" s'approche de plus en plus de l'humain. Certes, si l'on veut vraiment entrer dans le monde spirituel en pleine conscience, développer des imaginations, des inspirations, des intuitions, il faut entrer dans le domaine du monde suprasensible à un degré beaucoup plus élevé, avec des expériences plus riches, des expériences tout à fait différentes. Il faut passer devant le gardien du seuil de manière plus approfondie - si je peux me permettre d'utiliser cette expression - que toute l'humanité ne doit le faire au cours de l'âge de l'âme consciente. Mais dans une certaine mesure, l'humain doit simplement passer devant le Gardien du Seuil jusqu'à la fin de l'évolution de l'âme de conscience. Il peut alors avoir la commodité de laisser ce passage entièrement dans le subconscient. Mais la science de l'esprit est justement là pour que cela ne se produise pas. Elle doit attirer l'attention sur le fait que cela fait partie des événements qui se déroulent actuellement dans le développement/l'évolution de l'humanité. Et celui qui empêche aujourd'hui les humains de pratiquer la science de l'esprit ne veut en fait rien de moins que forcer les humains à passer, non pas consciemment, mais inconsciemment, devant le gardien du seuil qui, en cette époque, fait simplement son entrée dans l'horizon des humains.

19

Unter anderem tritt mehr und mehr ein gewisser Teil desjenigen Erlebnisses an den Menschen heran, das man nennen kann die Be­gegnung mit dem «Hüter der Schwelle». Gewiß, will man wirklich in die geistige Welt vollbewußt eintreten, Imaginationen, Inspirationen, Intuitionen entwickeln, so muß man in viel höherem Maße mit reich­licheren Erfahrungen, mit ganz andern Erfahrungen noch eintreten in das Gebiet der übersinnlichen Welt. Man muß gründlicher — wenn ich mich des Ausdrucks bedienen darf — beim Hüter der Schwelle vorbeischreiten, als die ganze Menschheit im Laufe des Zeitalters der Be­wußtseinsseele dies tun muß. Aber in einem gewissen Grade muß der Mensch einfach bis zum Ende der Bewußtseinsseelenentwickelung an dem Hüter der Schwelle vorbeigeschritten sein. Er kann nun die Be­quemlichkeit haben, dieses Vorbeischreiten ganz im Unterbewußtsein zu lassen. Daß dies aber nicht geschehe, dazu ist gerade Geisteswis­senschaft da. Sie soll darauf aufmerksam machen, daß das eben jetzt zu den Geschehnissen gehört, die sich in der Menschheitsentwickelung vollziehen. Und derjenige, der heute die Leute abhält von Gei­steswissenschaft, will eigentlich nichts Geringeres, als die Menschen zwingen, nicht bewußt, sondern unbewußt am Hüter der Schwelle vorbeizukommen, der eben einfach in diesem Zeitalter in den Hori­zont der Menschen hereintritt.

En d'autres termes, pendant les 2160 ans que dure l'ère de l'évolution de l'âme consciente, à partir de 1413 environ, l'humanité doit passer par le Gardien du Seuil dans une incarnation quelconque et vivre en partie les expériences que l'on peut avoir auprès du Gardien du Seuil. L'humain peut se laisser forcer par l'humain de mentalité matérialiste de passer inconsciemment ; ou il peut prendre librement la décision d'être attentif à la science de l'esprit et d'entendre, soit par l'introspection, soit par le bon sens/la saine raison analytique humaine, prendre/percevoir quelque chose à ce passage devant le gardien du seuil. Et lors de ce passage devant le gardien du seuil, on entend précisément ce qui permet à l'humain de se former des représentations justes et pertinentes sur le monde suprasensible concret, des représentations d'abord qui sont en situation d'amener avant tout le représenter lui-même, le penser, dans une certaine direction libre, impartiale et favorable à la réalité.

20

Mit andern Worten : die Menschheit muß in den 2160 Jahren, welche das Zeitalter der Bewußtseinsseelenentwickelung dauert, von 1413 an ungefähr, in irgendeiner Inkarnation an dem Hüter der Schwelle vor­beikommen und teilweise die Erlebnisse, die man bei dem Hüter der Schwelle haben kann, erleben. Der Mensch kann sich von materialistisch gesinnten Menschen zwingen lassen, unbewußt vorbeizugehen; oder er kann in Freiheit ergreifen den Entschluß, auf Geisteswissenschaft aufmerksam zu sein und, sei es durch Selbstschau, sei es durch den gesunden Menschenverstand, etwas über dieses Vorbeigehen an dem Hüter der Schwelle zu vernehmen. Und bei diesem Vorbeigehen an dem Hüter der Schwelle wird eben das vernommen, was den Menschen befähigt, sich richtige, zutreffende Vorstellungen zu bilden über die konkrete übersinnliche Welt, Vorstellungen zunächst, welche in der Lage sind, vor allen Dingen das Vorstellen selbst, das Denken, in eine gewisse freie, unbefangene, wirklichkeitsfreundliche Richtung zu bringen.

C'est ce que j'ai souvent décrit comme étant la plus grande conquête de la science de l'esprit, à savoir que la pensée devient plus sensible/amicale à la réalité, qu'elle peut réellement prendre en compte les impulsions qui reposent dans les événements, et non purement, de manière abstraite, comme la science de la nature sait extérieurement quelque chose sur les processus. Savoir certaines choses du monde spirituel, c'est ce qui devient nécessaire à l'humain. Par cela l'humain doit être transposé dans la situation d'apprendre à juger sa position dans le monde du point de vue de l'horizon spirituel, alors qu'aujourd'hui il ne peut juger sa position dans le monde que du point de vue de l'horizon sensoriel. Vous jugez déjà quelque chose de nouveau et de correct lorsque, par exemple, vous faites fructifier en vous une pensée telle que les animaux n'ont quelque peu aucune représentation abstraite, mais qu'ils vivent tout de suite dans les représentations les plus abstraites, et que l'humain se distingue de l'animal par une certaine formation de ses sens, qui s'émancipent du lien étroit avec la vie corporelle. Ce n'est qu'ainsi que vous parvenez à des idées justes sur la différence entre l'humain et l'animal. Extérieurement, cela se traduit par le fait que l'organisation des sens chez les animaux se trouve dans un rapport vital très prononcé avec l'ensemble de l'organisation du corps. Chez l'animal, l'organisation du corps s'étend de manière très significative jusqu'aux sens.

21

Das habe ich ja oftmals als die größte Errungenschaft der Geistes­wissenschaft bezeichnet, daß das Denken wirklichkeitsfreundlicher wird, daß es wirklich eingehen kann auf die Impulse, die in dem Ge­schehen liegen, und nicht bloß in abstrahierter Weise wie die Natur­wissenschaft äußerlich etwas über die Vorgänge weiß. Gewisse Dinge der geistigen Welt zu wissen, das ist es, was den Menschen notwendig wird. Dadurch muß der Mensch in die Lage versetzt werden, seine Stellung in der Welt vom Gesichtspunkte eines geistigen Horizontes aus beurteilen zu lernen, während er heute seine Stellung in der Welt nur vom Standpunkte des sinnlichen Horizontes aus zu beurteilen ver­mag. Sie beurteilen schon etwas neu und richtig, wenn Sie zum Bei­spiel einen solchen Gedanken fruchtbar in sich machen, daß die Tiere nicht etwa keine abstrakten Vorstellungen haben, sondern daß sie gerade in den abstraktesten Vorstellungen leben, und daß der Mensch sich vom Tier unterscheidet durch eine gewisse Ausbildung seiner Sinne, die sich emanzipieren von dem engen Zusammenhang mit dem Körperleben. Dadurch kommen Sie eigentlich erst zu zutreffenden Vorstellungen über den Unterschied des Menschen von dem Tier. Äußerlich drückt sich das so aus, daß die Organisation der Sinne bei den Tieren in einem sehr ausgesprochenen Lebenszusammenhang steht mit der gesamten Organisation des Leibes. Die Organisation des Leibes erstreckt sich beim Tier sehr bedeutsam noch in den Sinn hin­ein.

Prenez l'œil, par exemple. Il est bien connu des naturalistes que les animaux inférieurs ont en eux des organes, par exemple l'éventail ou l'apophyse-épée, qui sont remplis de sang et qui établissent un lien vivant entre l'intérieur de l'œil et l'ensemble de l'organisation, alors que l'œil humain n'a pas cette organisation, mais est beaucoup plus indépendant. Cette indépendance accrue des sens, cette émancipation des sens par rapport à l'organisation globale, c'est quelque chose qui ne se produit que chez l'humain. Mais chez l'humain, l'ensemble du monde des sens est beaucoup plus en relation avec la volonté que chez l'animal. J'ai exprimé cela différemment du point de vue morphologique. J'ai attiré votre attention sur la même chose d'un autre point de vue, en disant : si vous prenez l'organisme triarticulé, organes des extrémités, poitrine, tête, si je schématise, c'est ainsi chez l'animal : ceci est l'organisme de la tête (dessin de gauche, p. 32), ceci est l'organisme de la poitrine, ceci est l'organisme des extrémités. La tête se trouve immediatement au-dessus de la terre. La terre est sous l'organisme de la tête - approximativement bien sûr, mais par essence - chez tous les animaux. La colonne vertébrale est perpendiculaire à l'axe ou au rayon de la Terre. Chez l'humain, la tête repose sur son propre organisme thoracique et sur l'organisme de ses membres. Chez l'humain, sa tête repose sur son propre organisme thoracique et sur l'organisme de ses extrémités. Chez l'humain, l'organisme thoracique est sous l'organisme principal, comme chez l'animal la terre est sous l'organisme principal. La tête de l'humain repose sur sa propre terre. Chez l'animal, il y a donc une séparation entre l'organisme de la volonté, notamment l'organisme des extrémités, les extrémités postérieures, et la tête. Chez l'humain, la volonté, l'organisme de la volonté est directement intégré à l'organisme de la tête et l'ensemble se trouve dans le rayon terrestre. Ainsi, les sens sont en quelque sorte traversés par la volonté, et c'est ce qui caractérise l'humain. En réalité, il se distingue de l'animal par le fait que les sens sont traversés par la volonté. Chez l'animal, les sens ne sont pas traversés par la volonté, mais par un élément plus profond ; d'où le lien plus intime entre l'organisation des sens et l'organisme entier. L'humain vit beaucoup plus dans le monde extérieur, l'animal vit beaucoup plus dans son propre monde intérieur. En ce que l'humain se sert de ses outils sensoriels, il vit beaucoup plus dans le monde extérieur.

22

Nehmen Sie das Auge. Es ist den Naturwissenschaftern durchaus bekannt, daß Augen niederer Tiere Organe in sich haben, zum Bei­spiel den Fächer oder den Schwertfortsatz, welche bluterfüllt sind, welche lebendig einen Zusammenhang zwischen dem Augeninneren und der ganzen Organisation herstellen, während das menschliche Auge diese Organisation nicht hat, sondern viel selbständiger ist. Die­ses Selbständigerwerden der Sinne, dieses Emanzipieren der Sinne von der Gesamtorganisation, das ist etwas, was erst beim Menschen eintritt. Dadurch aber ist beim Menschen die ganze Welt der Sinne viel mehr im Zusammenhang mit dem Willen als beim Tier. Ich habe das einmal morphologisch anders ausgedrückt. Ich habe Sie von einem andern Gesichtspunkte aus auf dieselbe Sache aufmerksam gemacht, indem ich sagte : Wenn Sie den dreigliedrigen Organismus nehmen, Extremitätenorgane, Brust, Kopf, so ist das, wenn ich schematisch zeichne, beim Tier so : dies der Kopforganismus (Zeichnung links, S. 32), dies der Brustorganismus, dies der Extremitätenorganismus. Der Kopf steht unmittelbar über der Erde. Die Erde ist unter dem Kopf­organismus — natürlich approximativ, aber dem Wesen nach -- bei allen Tieren. Das Rückgrat steht senkrecht auf der Erdachse oder dem Erd­radius. Beim Menschen ist es so, daß sein Kopf auf seinem eigenen Brustorganismus und Extremitätenorganismus steht. Beim Menschen ist der Brustorganismus so unter dem Hauptesorganismus, wie beim Tier die Erde unter dem Hauptesorganismus ist. Der Mensch steht mit dem Kopf auf seiner eigenen Erde. Dadurch ist beim Tiere eine Auseinanderhaltung vorhanden zwischen dem Willensorganismus, namentlich dem Extremitätenorganismus, den rückwärtigen Extremi­täten, und dem Haupte. Beim Menschen ist unmittelbar der Wille, der Willensorganismus in den Kopforganismus eingeschaltet und das Ganze im Erdradius. Dadurch werden die Sinne gewissermaßen durch­flossen von dem Willen, und das ist das Charakteristische beim Men­schen. Dadurch unterscheidet er sich in Wirklichkeit von dem Tiere, daß die Sinne von dem Willen durchflossen werden. Beim Tiere wer­den die Sinne nicht vom Willen, sondern von einem tieferen Elemente durchflossen; daher auch der innigere Zusammenhang der Organisa­tion der Sinne mit dem Gesamtorganismus. Der Mensch lebt viel mehr in der Außenwelt, das Tier lebt viel mehr in seiner eigenen inneren Welt. Indem der Mensch sich seiner sinnlichen Werkzeuge bedient, lebt er viel mehr in der Außenwelt.

Maintenant, considérez que nous vivons dans l'ère de l'âme de conscience. Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie, comme je vous l'ai expliqué plusieurs fois, que nous avançons justement vers le fait que dans la conscience il n'y a que le reflet, que des images miroir, puisque l'âge de l'âme consciente est aussi l'âge de l'intellectualisme. C'est seulement à l'époque de l'intellectualisme que l'on développe la faculté d'abstraction aussi purement comme un art. C'est à cette époque d'intellectualisme et de matérialisme que les concepts les plus abstraits ont été formés.

23

Nun bedenken Sie, jetzt leben wir im Zeitalter der Bewußtseins­seele. Was bedeutet das? Das bedeutet, wie ich Ihnen jetzt einige Male ausgeführt habe, daß wir gerade vorrücken dazu, daß im Bewußtsein nur die Spiegelung, nur Spiegelbilder vorhanden sind, da das Zeit­alter der Bewußtseinsseele auch das Zeitalter des Intellektualismus ist. Das Abstraktionsvermögen so rein als eine Kunst auszubilden, das tut man eigentlich erst im Zeitalter des Intellektualismus. In diesem Zeit­alter des Intellektualismus und Materialismus, da bildete man die ab­straktesten Begriffe aus.

Nous pouvons maintenant penser à deux personnes ; l'une est un philosophe bien formé, aussi bien formé que le sont les théologiens catholiques. Il devrait dire quelque chose de son point de vue, mais il ne le dira pas, parce qu'il voit que le matérialisme s'est développé à partir de l'évolution séculaire du christianisme, et cela lui est désagréable ; mais il devrait en fait dire : cet humain dans l'ère de l'âme de con peut le mieux former dew concepts abstraits, il s'est donc LD plus souvent dresse au dessus de l'animal.

24

Nun können wir uns zwei Leute denken; der eine ist ein gut ge­schulter Philosoph, so gut geschult, wie es katholische Theologen sind. Dieser eine müßte eigentlich von seinem Gesichtspunkte aus etwas sagen, was er aber nicht sagen wird, weil er die Bescherung sieht, daß aus der jahrhundertealten Entwickelung des Christentums sich der Materialismus herausentwickelt hat, und das ist ihm unan­genehm; aber er müßte eigentlich sagen: Dieser Mensch im Zeitalter der Bewußtseinsseele kann am besten abstrakte Begriffe bilden, er hat sich also am meisten über das Tier erhoben.

Mais le spécialiste de la science de l'esprit peut aussi venir et dire : à cette époque de l'évolution de l'âme de conscience, ce qui caractérise l'humain, c'est tout de suite qu'il a la faculté de développer très fortement des concepts abstraits. - Où cela le mène-t-il ? Il revient tout de suite au cahier d'animaux ! Et cela explique énormément de choses. Cela vous explique pourquoi la tendance de l'humain à se rapprocher le plus possible de l'animal provient précisément du fait que l'on entre dans les abstractions des concepts. Mais cela vous explique aussi quelque chose qui se produit souvent aujourd'hui dans la pratique et la conduite de la vie. Les sciences deviennent de plus en plus abstraites, et dans la vie sociale, l'humain en vient de plus en plus à vouloir vivre comme le bétail bien aimé, c'est-à-dire en ne subvenant qu'aux besoins quotidiens de la faim et autres. Le contexte/pendant interne entre la capacité d'abstraction et l'animalité, c'est ce que montre la science de l'esprit. Ce pendant intérieur, l'humain le vit en toutes circonstances comme une expérience à l'âge du développement de l'âme consciente. S'il est empêché de la manière décrite précédemment, il le traverse inconsciemment. De nombreux êtres humains traversent ce qui leur dit dans les profondeurs de leur âme : tu deviens de plus en plus semblable à l'animal ; en progressant, tu deviens de plus en plus semblable à l'animal. - C'est l'effroi qu'éprouvent les humains face à la progression sur la voie. C'est aussi ce qui incite les humains à rester si volontiers conservateurs avec les anciens concepts.

25

Es kann aber auch der Geisteswissenschafter kommen und sagen: In diesem Zeitalter der Bewußtseinsseelenentwickelung ist das Cha­rakteristische für den Menschen gerade das, daß er die Fähigkeit, ab­strakte Begriffe auszubilden, ganz besonders stark entwickeln kann. — Wohin kommt er dadurch ? Er kommt gerade dadurch in die Tierheft zurück ! Und das erklärt ungeheuer vieles. Das erklärt Ihnen, warum auch der Hang des Menschen, sich möglichst dem Tiere zu nähern, gerade dadurch entsteht, daß man in die Abstraktionen der Begriffe hineinkommt. Das erklärt Ihnen aber auch etwas, was vielfach in der Lebenspraxis und Lebensführung heute auftritt. Die Wissenschaften werden immer abstrakter und abstrakter, und im sozialen Leben kommt der Mensch immer mehr dazu, so leben zu wollen, wie eigent­lich das liebe Vieh lebt, nämlich nur für die alleralltäglichsten Hunger-und sonstigen Bedürfnisse zu sorgen. Den inneren Zusammenhang zwischen Abstraktionsvermögen und Tierheit, den zeigt die Geisteswissenschaft auf. Diesen inneren Zusammenhang, den macht der Mensch unter allen Umständen als Erlebnis im Zeitalter der Bewußt­seinsseelenentwickelung durch. Wird er gehindert in der vorher cha­rakterisierten Weise, so macht er ihn unbewußt durch. Es machen zahlreiche Menschen das durch, was in den Tiefen ihrer Seelen ihnen sagt: Du wirst ja dem Tiere immer ähnlicher; gerade indem du vor­wärtskommst, wirst du immer mehr dem Tiere ähnlich. — Das ist der Schreck, den die Menschen bekommen vor dem Vorschreiten auf der Bahn. Das ist es auch, was die Menschen veranlaßt, so gerne bei alten Begriffen konservativ zu verweilen.

Cela a-t-il la permission d'être ? Cette visibilité inconsciente de l'animalité au gardien du seuil peut-elle arrêter les humains d'aller de l'avant ? Non, cela n'a pas la permission d'arriver ; mais une autre chose doit se produire. En reculant dans l'apparente progression, il faut que le recul se fasse de telle sorte qu'il n'ait pas lieu, comme ce serait absolument le cas si l'on ne développait que la faculté d'abstraction, simplement comme un va-et-vient : on arriverait alors à des stades antérieurs de l'évolution de l'humanité, oui, on arriverait même à la corruption. Non, il faut reculer, mais de telle manière, en faisant des allers-retours (dessin de droite, p. 3 2), qu'il y ait une élévation, et cette élévation doit conduire au spirituel.

26

Darf das sein? Darf dieses unbewußte Sichtbarwerden der Tierheit am Hüter der Schwelle die Menschen abhalten vom Vorwärtsschrei­ten? Nein, das darf nicht geschehen; aber ein anderes muß eintreten. Indem man zurückschreitet im scheinbaren Vorwärtsschreiten, muß das Zurückschreiten so geschehen, daß es nicht, wie es unbedingt sein würde, wenn man nur das Abstraktionsvermögen ausbilden würde, einfach stattfindet so hin und her : da würde man bei früheren Stufen der Menschheitsentwickelung ankommen, ja, man käme über­haupt bei der Vertierung an. Nein, zurückgeschritten muß werden, aber so, hin und her (Zeichnung rechts, S. 3 2), daß eine Erhöhung statt­findet, und diese Erhöhung muß in das Geistige hineinführen.

Ce que nous perdons en entrant dans l'abstraction, nous devons le paralyser en remplissant nos reflets/images-miroir abstraites avec du spirituel, en absorbant le spirituel dans l'abstraction. C'est par là que nous avançons. Devant le gardien du seuil, l'humain est placé, consciemment ou inconsciemment, devant la terrible décision suivante : soit devenir, par les concepts abstraits, "plus animal que la bête" et "enfouir son nez dans chaque fromage blanc", pour reprendre le "Faust" de Goethe, soit, au moment où il entre dans l'abstraction, verser dans ces concepts abstraits ce qui émane des mondes spirituels, comme nous l'avons caractérisé ces jours-ci. C'est alors seulement que l'humain commence à apprécier correctement sa position dans le monde, car il se perçoit alors comme étant en évolution, car alors il se saisit des concepts comme dans cette évolution, alors il sait pourquoi en un certain point de cette évolution le danger le menace de sombrer dans l'animalité, tout de suite par les abstractions. Lorsque l'humain se trouvait au niveau animal dans les périodes de culture primitive, il se distinguait des animaux par ses sens et non par ses concepts abstraits. Les animaux avaient mieux les concepts abstraits. Ce n'est qu'aujourd'hui qu'il peut développer ces concepts abstraits en cas de besoin. Les animaux les ont bien mieux. Je l'ai expliqué une fois par un autre exemple, en vous disant : depuis combien de temps l'humain a-t-il essayé de faire du papier dans l'évolution historique ? La guêpe fait son nid avec du papier, elle le fait depuis des millions d'années ! Et regardez ce que les animaux révèlent en termes de sagesse, d'intellectualité et de capacité d'abstraction, même si c'est de manière unilatérale. On appelle cela sottement l'instinct. Mais si l'on voit clair dans cette affaire, on sait que très peu d'êtres humains sont aujourd'hui capables, avec leur capacité d'abstraction, d'aller au-delà de l'unilatéralité des classes animales actuelles, avec ce qu'ils préparent de leur capacité d'abstraction.

27

Dasjenige, was wir verlieren, indem wir in die Abstraktion hineinschreiten, das müssen wir dadurch paralysieren, daß wir unsere ab­strakten Spiegelbilder mit Geistigem ausfüllen, daß wir das Geistige aufnehmen in die Abstraktion hinein. Dadurch kommen wir vor­wärts. Der Mensch ist vor dem Hüter der Schwelle, sei es bewußt oder unbewußt, vor die furchtbare Entscheidung gestellt: entweder durch die abstrakten Begriffe nur «tierischer als das Tier» zu werden und «in jeden Quark seine Nase zu begraben», um mit Goethes «Faust» zu sprechen, oder aber in dem Augenblicke, wo er in die Abstraktion eintritt, in diese abstrakten Begriffe dasjenige hineinzugießen, was aus geistigen Welten herausströmt, so wie wir das in diesen Tagen cha­rakterisiert haben. Dann beginnt der Mensch seine Stellung innerhalb der Welt erst richtig zu würdigen, denn dann faßt er sich auf als in der Entwickelung begriffen, dann weiß er, warum ihm in einem bestimm‑ ten Punkte dieser Entwickelung die Gefahr droht, herunterzusinken in die Tierheit gerade durch die Abstraktionen. Als der Mensch auf der Tierstufe stand in primitiven Kulturperioden, da unterschied er sich durch seine Sinne von den Tieren, nicht durch seine abstrakten Begriffe. Die abstrakten Begriffe hatten die Tiere besser. Er kann diese abstrakten Begriffe erst heute zur Not entwickeln. Die Tiere haben sie viel besser. Ich habe es einmal ausgeführt durch ein anderes Beispiel, indem ich Ihnen sagte: Wie lang ist es denn her, daß in der geschichtlichen Entwickelung der Mensch versucht hat, Papier zu machen? Die Wespe macht ihr Nest aus Papier, die kann es seit Jahrmillionen! Und sehen Sie sich an, was aber in wirkendem, waltendem Verstand an Klugheit, an Intellektualität, an Abstraktionsvermögen durch die Tiere zutage tritt, wenn auch durch die verschiedenen Tiere in einseitiger Weise. Man nennt es törichterweise Instinkt. Aber wenn man die Sache durchschaut, so weiß man: Die weitaus wenigsten Menschen sind heute mit dem, was sie an Abstraktionsvermögen haben, so weit, daß sie etwa über die Einseitigkeiten der heutigen Tierklassen mit dem, was sie aus ihrem Abstraktionsvermögen bereiten, hinaus wären.

L'humain est donc placé devant cette décision importante : soit retourner à l'animalité dans une très large mesure, être plus animal que n'importe quel animal, pour utiliser l'expression méphistophélique dans "Faust" - Ahriman-Méphistophélès aimerait en effet atteindre cela dans l'humain, avec l'humain -, soit accueillir le spirituel.

28

Vor diese wichtige Entscheidung also ist der Mensch gestellt: ent­weder zur Tierheit zurückzukehren in sehr starkem Maße, tierischer als jedes Tier zu sein, um den mephistophelischen Ausdruck im «Faust» zu gebrauchen — Ahriman-Mephistopheles möchte ja das im Menschen, mit dem Menschen erreichen —, oder aber das Spirituelle aufzunehmen.

Il est déjà necessaire une certaine intensité du representer si l'on veut savoir aujourd'hui ce qui est réellement tracé pour les humains dans l'évolution du temps, dans les nécessités temporelles. Il faut alors creuser très, très profondément dans le devenir du monde, il ne faut pas non plus craindre de se préparer, par des concepts spirituels-scientifiques, à des concepts plus difficiles et porteurs de réalité. Car bien sûr, si quelqu'un entend pour la première fois quelque chose comme ce que j'ai dit aujourd'hui, il dira : "C'est de la folie pure ! - C'est compréhensible. Mais on pourrait aussi s'imaginer que quelqu'un considère une très grande partie de ce que les "intelligents" ont fait depuis des années comme une grande folie, et il pourrait considérer de très grandes majorités comme folles ; mais alors il pourrait aussi trouver compréhensible pourquoi ces très grandes majorités le considèrent, lui, comme un déviant, comme fou. Car dans une société de fous, ce n'est généralement pas le fou qui est considéré comme fou, mais l'humain intelligent.

29

Es ist schon eine gewisse Intensität des Vorstellens notwendig, wenn man heute wissen will, was eigentlich im Werdegang der Zeit, in den zeitlichen Notwendigkeiten den Menschen vorgezeichnet ist. Da muß man schon sehr, sehr tief hineinschürfen in das Weltenwer­den, da muß man es auch nicht scheuen, sich durch geisteswissen­schaftliche Begriffe vorzubereiten für die schwierigeren und die Wirk­lichkeit tragenden Begriffe. Denn natürlich, wenn einer so etwas, wie ich es heute gesagt habe, das erste Mal hört, wird er sagen: Das ist ja die reine Verrücktheit! — Das ist begreiflich. Aber man könnte sich auch vorstellen, daß jemand sehr vieles von dem, was die «Geschei­ten» seit Jahren gemacht haben, als eine große Verrücktheit ansieht, und er könnte sehr große Mehrheiten für verrückt halten; dann aber könnte er auch begreiflich finden, warum diese sehr großen Mehrheiten ihn, als einen Abweichenden, für verrückt halten. Denn in einer Gesellschaft von Verrückten wird gewöhnlich nicht der Verrückte, sondern der Gescheite für verrückt gehalten.

Mais l'humain apprend par cela à féconder a solument toute sa vision du monde. Et il apprend tout de suite à féconder ce qui, en réalité, l'a toujours déjà distingué de l'animal. Au fond, l'humain n'est pas très attentif à ses propres facultés, et il le sera de moins en moins si, à l'époque de l'âme de conscience, il ne développe que l'intellectualité. Si l'on retourne à des temps plus anciens, on trouve encore très souvent chez les humains riches de sens qu'ils avaient aussi un certain sens de l'environnement. Si l'on prend les représentations que les humains d'autrefois se faisaient de certains animaux par exemple, elles sont souvent riches de sens. Les idées des livres de zoologie d'aujourd'hui sont parfois tout à fait honorables du point de vue de la formation de l'abstraction, mais elles ne sont pas riches de sens. Avant toute chose, j'aimerais vous demander si, parmi les idées que vous recevez aujourd'hui à l'école, il y en a vraiment qui peuvent vous faire entrer de manière sensée, disons dans la vie des animaux ? Est-ce que les humains d'aujourd'hui, en regardant un grand nombre d'animaux, voient encore le regard craintif avec lequel des troupes entières, des groupes entiers d'animaux regardent le monde, le regard craintif et angoissé ? Oh, nous apprendrons à le voir à nouveau, lorsque nous serons parvenus, grâce à notre faculté d'abstraction, à un point tel qu'il nous aura poussés vers le gardien du seuil, que nous pourrons à nouveau développer de la compassion pour l'animal ! Non pas cette compassion qui est aujourd'hui souvent cultivée artificiellement, mais qui correspond à une expérience intérieure élémentaire. On peut dire que sur tous les animaux supérieurs, sur tous les animaux à sang chaud, se répand une étrange anxiété, un regard anxieux dans le monde. Je suis allé une fois avec un homme qui était instruit académique, et nous avons vu à partir d'un certain point de la route des cerfs, des cerfs qui fuyaient de tout le possible. Là, cet homme me dit : il doit y avoir quelque chose à la base de tout cela, c'est que dans les temps anciens, les humains ont torturé les animaux, les ont abattus ou quelque chose comme ça, et c'est ainsi que les âmes des animaux se sont habituées à avoir peur de l'humain. - Mais les animaux ont aussi peur d'autres choses, pas purement de l'humain.

30

Der Mensch lernt dadurch aber überhaupt befruchten sein ganzes Anschauen der Welt. Und er lernt gerade das befruchten, was ihn in Wirklichkeit vom Tiere schon immer unterschieden hat. Es ist ja der Mensch im Grunde genommen recht unaufmerksam auf seine eigenen Fähigkeiten, und er wird immer unaufmerksamer werden, wenn er im Zeitalter der Bewußtseinsseele nur die Intellektualität ausbildet. Wenn man zurückgeht in frühere Zeiten, findet man bei sinnreichen Menschen noch sehr häufig, daß sie auch einen gewissen Sinn hatten für die Umgebung. Wenn man die Vorstellungen nimmt, die sich frühere Menschen über gewisse Tiere zum Beispiel bildeten, so sind diese oft sinnreich. Die Vorstellungen der heutigen Zoologiebücher sind manchmal vom Standpunkte der Abstraktionsbildung aus ja ganz brav und recht anerkennenswert, aber sinnreich sind sie nicht. Vor allen Dingen möchte ich Sie einmal fragen, ob unter den Vorstellun­gen, die Sie heute in der Schule aufnehmen, wirklich solche sind, die Sie sinnvoll hereinführen können, sagen wir in das Leben der Tiere? Sehen denn heute die Menschen noch, hinschauend über eine große Anzahl von Tieren, den ängstlichen Blick, mit dem ganze Scharen, ganze Gruppen von Tieren in die Welt schauen, den furchtsamen, ängstlichen Blick? Oh, wir werden ihn wieder sehen lernen, wenn wir durch das Abstraktionsvermögen nur so weit gekommen sind, daß es uns zum Hüter der Schwelle getrieben hat, daß wir wiederum Mit­gefühl entwickeln können mit dem Tiere! Nicht jenes Mitgefühl, das heute oftmals künstlich anerzogen wird, sondern das einem elemen­taren inneren Erleben entspricht. Man kann sagen: Über die gesamten höheren Tiere, die gesamten warmblütigen Tiere, breitet sich aus ein eigentümliches Ängstlichsein, ein ängstliches Hineinschauen in die Welt. Ich ging einmal mit einem Manne, der akademisch gebildet war, und wir sahen von einem gewissen Punkte des Weges aus Rehe, Hirsche, die vor allem möglichen davonliefen. Da sagte dieser Mann zu mir : Da muß doch dem irgendwie zugrunde liegen, daß in alten Zeiten die Menschen die Tiere gequält haben, geschossen haben oder dergleichen, und dadurch haben sich die Tierseelen gewöhnt, sich vor dem Menschen zu fürchten. — Aber die Tiere fürchten sich ja auch vor anderem, nicht bloß vor dem Menschen.

On essaie donc de comprendre pourquoi certains animaux ont peur. Ce n'est pas nécessaire. La peur est en effet une caractéristique générale et universelle des animaux. Si certains animaux n'ont pas peur, c'est justement parce qu'ils ont été dressés et habitués d'une certaine manière. La peur est tout à fait propre à l'animal parce que l'animal a dans une large mesure la capacité d'abstraction, les concepts abstraits. C'est en cela que l'animal vit. Le monde que vous acquérez lorsque vous avez longuement étudié, lorsque vous avez longuement fait des abstractions, c'est le monde dans lequel vit l'animal ; et le monde dans lequel l'humain vit ici sur Terre par ses sens est beaucoup plus inconnu à l'animal qu'à l'humain, bien que l'animal ait des sens, et c'est de l'inconnu qu'on a peur. C'est tout à fait conforme à une vérité profonde. L'animal regarde le monde avec peur. Cela a une certaine portée. Je l'ai exprimé récemment dans un article que j'ai écrit sur l'ahrimanisme et le luciférianisme dans la vie humaine dans le dernier numéro de la revue "Das Reich" : Les humains ont peur de la vie spirituelle. -- Comment se fait-il qu'ils soient si effrayés ? Cela vient du fait qu'ils doivent maintenant s'approcher du gardien du seuil dans leur subconscient. C'est là qu'ils sont confrontés à la décision dont j'ai parlé. Ils se rapprochent alors de l'animal. L'animal a peur. Les animaux passent par la région de la peur. Tels sont les rapports. Et l'état de peur s'accroîtra de plus en plus si les humains ne s'efforcent pas sérieusement de connaître vraiment, d'accueillir vraiment en eux ce monde qui doit s'approcher d'eux, le monde spirituel.

31

Also man versucht zu erforschen, warum sich gewisse Tiere fürch­ten. Das braucht man nicht zu erforschen. Das Fürchten ist nämlich eine ganz generelle, allgemeine Eigenschaft der Tiere. Wenn sich manche Tiere nicht fürchten, so beruht das gerade auf Abrichten und Gewöhnen in irgendeiner Weise. Das Fürchten ist dem Tiere ganz eigen aus dem Grunde, weil das Tier in hohem Maße die Fähigkeit der Abstraktion hat, die abstrakten Begriffe. In denen lebt das Tier. Die Welt, die Sie sich erwerben, wenn Sie lange studieren, wenn Sie lange abstrahiert haben, das ist die Welt, in der das Tier lebt; und die Welt, in welcher der Mensch hier auf der Erde durch seine Sinne lebt, die ist dem Tier, trotzdem das Tier Sinne hat, viel unbekannter als dem Menschen, und vor dem Unbekannten fürchtet man sich. Das ist durchaus einer tiefen Wahrheit entsprechend. Das Tier sieht ängstlich in die Welt. Das hat eine gewisse Tragweite. Ich habe es neulich aus­gesprochen in einem Aufsatz, den ich über das Ahrimanische und Luziferische im Menschenleben im letzten Hefte der Zeitschrift «Das Reich» geschrieben habe: Die Menschen fürchten sich vor dem geisti­gen Leben. -- Wie kommt es denn, daß sie so in Furcht hineinkom­men? Es kommt davon her, daß sie jetzt an den Hüter der Schwelle heran müssen im Unterbewußtsein. Da stehen sie vor dieser Ent­scheidung, von der ich gesprochen habe. Da kommen sie dem Tiere näher. Das Tier hat Furcht. Durch die Furchtregion gehen die Tiere durch. So sind die Zusammenhänge. Und der Furchtzustand wird immer größer und größer werden, wenn die Menschen sich nicht ernstlich bemühen werden, diejenige Welt, die an sie herantreten muß, die spirituelle Welt, wirklich kennenzulernen, wirklich in sich aufzu­nehmen.

Il n'y a plus que quelques humains dans les temps modernes chez lesquelles les représentations délirantes générales ont laissé une trace des anciennes représentations ataviques de la réalité du monde. Si l'on considère l'animal dans le contexte global de l'évolution de la nature, si l'on considère son organisation dans le contexte global de l'ordre naturel, qu'en est-il de l'animal ? Lorsque l'ancienne évolution lunaire existait, il n'y avait pas encore de différenciation entre les animaux supérieurs et l'humain actuel en ce qui concerne l'organisation extérieure. Celle-ci n'est qu'un résultat de l'évolution terrestre. L'humain a suivi l'évolution terrestre normale, pas l'animal. L'animal s'est en quelque sorte desséché au cours de l'évolution lunaire. Son organisation ne correspond pas à l'évolution terrestre. Celui qui a compris cela - à l'époque récente, peu de gens l'ont compris instinctivement, Hegel entre autres - répond à la question : qu'est-ce que l'animal en réalité par rapport à sa forme d'organisation ? - en disant : la nature tombe malade, et la maladie de la nature est l'animal, notamment l'animal supérieur. - Dans l'organisation animale, c'est la maladie de la nature qui agit, la maladie de la Terre entière. Le fait que la Terre tombe malade, qu'elle retombe malade dans l'ancienne évolution lunaire, c'est l'animalité supérieure ; pas tellement les animaux inférieurs, mais l'animalité supérieure. Mais c'est aussi quelque chose qui se présente inconsciemment à l'humain au moment décisif, lorsqu'il passe devant le gardien du seuil, s'il ne le veut pas consciemment.

32

Es gibt nur noch einige ganz wenige Menschen in der neueren Zeit, bei denen sich durch die allgemeinen Wahnvorstellungen etwas von früheren, atavistischen Weltwirklichkeitsvorstellungen durchgestoßen hat. Wenn man das Tier im ganzen Zusammenhang mit der Naturentwickelung betrachtet, wenn man sich seine Organisation dann ansieht im ganzen Zusammenhang mit der Naturordnung, was ist denn eigentlich mit dem Tiere? Als die alte Mondenentwickelung vorhanden war, da war in bezug auf die äußere Organisation noch keine Differenzierung eingetreten zwischen den höheren Tieren und dem heutigen Menschen. Die ist erst ein Ergebnis der Erdenentwickelung. Der Mensch hat die normale Erdenentwickelung mitgemacht, das Tier nicht. Das Tier ist gleichsam in der Mondenentwickelung vertrocknet. Es stimmt nicht zusammen seine Organisation mit der Erdenentwickelung. Wer das durchschaut — es haben es in der neueren Zeit eben wenige instinktiv durchschaut, Hegel unter anderem —, der beantwortet sich die Frage : Was ist denn eigentlich das Tier in bezug auf seine Organisationsform? — damit, daß er sagt: Die Natur wird krank, und die Krankheit der Natur ist das Tier, namentlich das höhere Tier. — In der tierischen Organisation waltet die Krankheit der Natur, die Krankheit der ganzen Erde. Das Krankwerden der Erde, das kranke Zurücksinken in die alte Mondenentwickelung ist die höhere Tierheit; nicht so sehr die niederen Tiere, aber die höhere Tierheit. Das aber ist auch etwas, was dem Menschen in dem entscheidenden Augenblicke unbewußt entgegentritt, wenn er an dem Hüter der Schwelle vorbeikommt, falls er es nicht bewußt will.

Et si vous tenez compte de ce que je viens de vous dire, de la manière dont je vous ai présenté il y a quelque temps la répartition des rencontres avec le Gardien du seuil dans leur différenciation sur l'Ouest américain, sur le Centre européen, sur l'Est, si vous tenez compte de tout cela, vous verrez comment on peut s'orienter sur ce qui se passe sur la Terre dans l'humanité, si on se laisse seulement aller à ces choses. Et si l'on se laisse aller à ces choses, alors on comprend que l'humain en arriverait vraiment à penser enfin différemment sur lui-même et aussi sur son rapport avec ses semblables. C'est la question que tous les gens sérieux devraient soulever à l'heure actuelle, la question qui peut suivre une phrase comme celle mentionnée : "Qu'un terrible destin attend l'humanité blanche, cela me semble certain en toutes circonstances, à moins qu'une période de suprématie de la sagesse ne succède très vite à celle de la passion et des représentations délirantes/illusoires". Où trouver ces représentations de sagesse, comment les obtenir, c'est en effet ce à quoi la science de l'esprit voudrait répondre. Mais ce faisant, elle veut répondre aux questions les plus importantes de notre époque. Et si quelqu'un vient, qui ressent aussi profondément qu'un tel humain ce qui est nécessaire au présent, on peut lui dire : si tu ne veux plus craindre qu'un destin terrible guette l'humanité blanche, alors engage-toi dans une observation spirituelle à scientifique du monde et de ses phénomènes !

33

Und wenn Sie das, was ich Ihnen jetzt gesagt habe, zusammenhalten damit, wie ich Ihnen die Verteilung der Begegnungen mit dem Hüter der Schwelle in ihrer Differenzierung über den amerikanischen Westen, über die europäische Mitte, über den Osten vor einiger Zeit vor­getragen habe, wenn Sie das zusammenhalten, dann werden Sie sehen, wie man sich orientieren kann über das, was auf der Erde in der Menschheit geschieht, wenn man sich nur auf diese Dinge einläßt. Und läßt man sich auf diese Dinge ein, dann begreift man, daß der Mensch wirklich dazu kommen würde, endlich einmal anders zu den­ken über sich und auch über das Verhältnis zu seinen Mitmenschen. Die Frage sollten alle ernsteren Leute in der Gegenwart doch auf­werfen, die Frage, die sich an einen solchen Satz anschließen kann wie der erwähnte : «Daß ein furchtbares Schicksal der weißen Menschheit winkt, dies scheint mir unter allen Umständen gewiß, es sei denn, daß eine Periode supremer Weisheitsherrschaft sehr bald die der Leidenschaft und Wahnvorstellungen ablöst.» Wo diese Weisheitsvorstellungen zu finden sind, wie sie zu bekommen sind, darauf möchte nämlich die Geisteswissenschaft Antwort geben. Damit möchte sie aber auf die allerwichtigsten Fragen der Gegenwart Antwort geben. Und wenn jemand kommt, der so gründlich das, was der Gegenwart notwendig ist, empfindet, wie solch ein Mann, so kann man ihm sagen: Wenn du nicht weiter fürchten willst, daß der weißen Menschheit ein furchtbares Schicksal winkt, dann lasse dich ein auf eine geisteswissenschaftliche Betrachtung der Welt und ihrer Erscheinungen!

De cela, nous voulons alors continuer à parler demain.

34

Davon wollen wir dann morgen weiter reden.



 

Français seulement


PREMIÈRE CONFÉRENCE - Dornach, le 3 janvier 1919
La réponse de la sciences de l'esprit aux questions les plus importantes de l'époque

Rejet de la spiritualité comme caractéristique de notre époque. Formation de concepts abstraits. Le matérialisme comme émanation des doctrines de l'Église. L'animal vit dans des concepts abstraits. Différence dans la conception des sens entre l'animal et l'humain. "L'âme humaine et l'âme animale" de Wasmann. Le dépassement du/le passage devant le gardien du seuil à l'époque de l'âme consciente/de conscience. L'abstraction des concepts conduit l'humain à l'animal, une régression/marche en arrière dans la marche en avant. Crainte chez les animaux, car le monde terrestre leur est étranger. Futur état de peur des humains qui ne peuvent pas assimiler le monde spirituel.
(Représentations folles de l' "humanité blanche")

01
Combien de fois avons-nous dû souligner ici que les vérités de la science de l'esprit, lorsqu'elles sont énoncées, peuvent facilement être mal comprises dans l'une ou l'autre direction. Et je vous ai donc aussi parlé des raisons les plus diverses pour lesquelles il est certainement facile de méconnaître et de mal comprendre ces conceptions et ces façons de voir spirituelles-scientifiques. Il faut dire et redire qu'il est bien sûr extrêmement facile, quand on a eu peu d'occasions de se plonger/s'approfondir dans le spirituel, de trouver ici ou là que les choses qui viennent au jour spirituellement-scientifiquement ne sont pas pleinement fondées ou du genre. Il est aussi extrêmement facile de dire : comment celui-ci ou celui-là qui communique quelque chose spirituellement-scientifiquement le sait-il ? - si l'on ne veut pas entrer dans le détail de ce qu'il a lui-même souvent avancé à ce sujet, d'où il sait ces choses, et si l'on ne forme son jugement que sur la base de ce que l'on sait soi-même. Ce n'est pas difficile de dire : "Comment peut-il savoir cela ? Je ne le sais quand même pas ! - et de déclarer ensuite souverainement : Ce que je ne sais pas, cela aussi aucun autre ne le sait, là un autre ne peut tout au plus quand même le croire ! - Mais un tel jugement vient seulement en l'état parce que l'on n'accepte pas d'entrer en matière sur les sources desquelles les connaissances spirituelles-scientifiques doivent être créées, en particulier en nos temps actuels.
02
Parmi les malentendus qui se sont produits de cette sorte, peut aussi appartenir que l'on croit que la science de l'esprit voudrait prononcer en bloc une condamnation, un jugement d'anéantissement sur toutes l'aspiration du temps, pour autant que cette aspiration émane de personnalités qui se trouvent en dehors de la science de l'esprit. Mais là aussi, repose seulement un malentendu. C'est tout de suite le spécialiste de la science de l'esprit, qui considère avec sérieux et dignité l'état actuel du monde, qui tiendra compte de l'état d'esprit, de l'état d'âme des contemporains et se posera la question : Qu'est-ce qui se passe dans l'âme des contemporains sérieux du présent, dans la direction dans laquelle il faut justement chercher à améliorer certaines choses qui méritent d'être améliorées ou qui doivent l'être ? - Mais ce qui doit avant tout être saisi de l'oeil comme un fait extraordinairement marquant, en particulier dans le présent, c'est qu'est refusé tout de suite, parfois par les contemporains les plus aspirants, d'entrer concrètement dans le savoir du monde spirituel, dans la connaissance du monde spirituel, qui peut se présenter devant l'humain comme une réalité et pas purement comme quelque chose que l'on peut appréhender par une somme de concepts. Aujourd'hui, la plupart des humains aimeraient justement que leurs expériences se limitent au monde des sens et qu'ils admettent tout au plus que le monde spirituel est accessible par des concepts, par des idées. Ils ne veulent pas s'associer à une recherche qui parle de moyens de pénétrer réellement dans le monde spirituel conformément à l'expérience vécue. Ce refus de la spiritualité réelle est cependant un trait caractéristique de notre époque ; c'est un trait de notre époque dont nous devons tenir compte, en particulier nous qui essayons de nous placer sur le terrain de la science de l'esprit. Sinon, nous restons en dehors de cette science de l'esprit, nous contentant d'y adhérer comme s'il s'agissait d'une chose qui devrait être prise en considération à côté d'autres choses qui viennent au jour dans le présent.
03
J'ai récemment montré ici, en vous présentant les pensées de Walther Rathenau, que le spécialiste de science de l'esprit est déjà en mesure, dans les limites où les directions de pensée actuelles sont à apprécier, d'apprécier aussi réellement ces courants de pensée. Mais ce qui est frappant, c'est ce refus du véritable impact spirituel qui doit venir à notre époque. Ce rejet, on peut en faire l'expérience à chaque pas, si l'on est attentif à ce que les gens pensent aujourd'hui. Certes, le bouleversement de la situation mondiale actuelle s'est manifesté devant beaucoup d'humains ; il y a des humains qui savent apprécier tout le sérieux du temps présent actuel et qui ont déjà compris l'apprécier depuis quelque temps. Là aussi, je vous prie de ne pas vous laisser aller à l'arrogance de maints anthroposophe et de penser que l'anthroposophie, en tant que telle, donne déjà une information pour mieux apprécier le sérieux du temps que les gens qui se trouvent en dehors du mouvement anthroposophique, ne l'apprécient. Car on aimerait aussi qu'à l'intérieur de ce mouvement anthroposophique, certains soient davantage touchés dans leur âme par ce qui est décisif dans notre situation mondiale actuelle. On trouve trop souvent dans nos rangs des humains qui, malgré la gravité de l'époque, n'aiment pas regarder cette gravité et préfèrent s'occuper de leur propre personnalité plutôt que d'éveiller en eux un certain intérêt pour les grandes questions qui puisent par l'humanité.
04
Pour la réflexion d'aujourd'hui, je vais partir d'un exemple qui m'est tombé entre les mains, on peut dire par hasard - si on ne se méprend pas sur le mot, et nous n'avons pas besoin de nous méprendre sur le mot - ; un essai qui est cependant aujourd'hui dépassé dans la mesure où il a été écrit alors que la dite guerre battait encore son plein. L'essai est donc aujourd'hui dépassé. Il n'est pas non plus très percutant, car il traite de la plupart des choses dont il parle de manière très unilatérale. Mais il est le fruit d'un humain - cela se voit à son attitude et à sa manière d'écrire - qui réfléchit sérieusement à ce qui doit se passer, à ce que le monde doit attendre des événements. Il présente, dans cet essai, la manière dont les puissances occidentales, les puissances centrales et les puissances orientales se sont progressivement comportées au sein de la catastrophe des dernières années. Il présente les grands dangers, certes unilatéraux, mais tout de même, qui guettent aujourd'hui et guetteront l'avenir à partir de cette catastrophe. L'auteur a une certaine vision du monde. Il ne considère pas le monde uniquement du point de vue des frontières nationales ; il arrive encore aux humains d'aujourd'hui de ne considérer le monde que du point de vue de leurs frontières nationales, et s'ils peuvent se rassurer en se disant que telle ou telle chose n'a pas encore eu lieu dans leur pays, alors ils ne sont pas inquiets. L'auteur de cet article ne voit tout de même pas seulement les alentours du clocher de l'église, mais il voit quand même quelque chose de la perspective du monde. Et en résumant ses pensées, il arrive à une phrase très étrange. Il dit : "Qu'un destin terrible attend l'humanité blanche ; cela me semble certain en toutes circonstances, à moins qu'une période de suprématie de la sagesse ne succède très vite à celle de la passion et de l'illusion. Nous vivons en effet depuis longtemps dans la période qui ressemble beaucoup à celle des migrations de peuples. Le rythme est énormément accéléré par la guerre mondiale. Ce qui correspond aux tribus germaniques immigrant alors de l'extérieur dans d'anciennes terres cultivées, ce sont les couches populaires inférieures considérables et ascendantes, qui sont très différentes, tant par le sang que par l'héritage culturel, de celles qui dominaient jusqu'alors. Le fait que cette "migration des peuples" - il est en effet beaucoup plus approprié de parler de migration des peuples que de guerre - "ait lieu est une bonne chose dans la mesure où elle conditionne un élargissement, un élargissement de la base culturelle et une élévation du niveau global. Mais c'est très dangereux si elle se déroule trop rapidement. Et ce danger s'accroît à mesure que la guerre mondiale se prolonge".
05
L'essai est aujourd'hui dépassé/vieilli. Le danger n'est pas devenu moins grand, mais comme il tire tous ses arguments de la guerre qui fait encore rage, ses arguments sont vieillis. Mais ce qui doit nous intéresser ici, c'est surtout la première phrase que j'ai lue : "Qu'un destin terrible guette l'humanité blanche me semble certain en toutes circonstances, à moins qu'une période de règne suprême de la sagesse ne succède très vite à celle de la passion et des representations illusoires". - Car cela est en fait absolument correct en tant que vérité abstraite. Et si quelqu'un dit une fois que le seul salut de l'humanité réside dans le fait de se tourner vers un règne suprême de sagesse, et non vers quelque autre charlatanisme politique ou social, alors nous devons reconnaître un tel fait, une telle direction de pensée. Mais nous ne devons absolument pas oublier que ce sont précisément ces humains, dont nous devons admettre qu'ils sont saisis dans toutes les profondeurs de leur être par la gravité de la situation actuelle, que ce sont précisément ces humains qui, lorsqu'il s'agit de dire en quoi consistent les conceptions de la sagesse qui devraient dissoudre les anciennes représentations chimèriques, qui retombent aussitôt sur de vieilles représentations chimériques devenues de belles paroles. Car c'est justement la tragédie, c'est le terrible destin de notre époque, que les humains deviennent certes attentifs à cela : Il est nécessaire de se tourner vers l'esprit - mais que la peur et l'angoisse les envahissent toujours lorsqu'ils doivent se tourner vers l'esprit ; qu'ils sont alors aussitôt prêts à recourir aux représentations illusoires qui ont poussé l'humanité dans le terrible destin actuel. Nous avons donc seulement besoin de prendre l'exemple d'une orientation des représentations très répandue.
06
Croyez-vous que si vous demandiez à un représentant, disons trivial, de la confession de foi catholique romaine, s'il serait enclin à croire que les anciennes conceptions ont conduit à l'époque catastrophique, qu'elles doivent être remplacées par de nouvelles, croyez-vous qu'il serait vraiment enclin à croire à la nécessité de renouveler les conceptions qui n'ont pas pu sauver l'humanité de cette terrible catastrophe ? Non, il dirait : si seulement les humains redeviennent correctement catholiques romains, ils seront déjà heureux. - Et il ne lui viendrait même pas à l'idée de se dire qu'ils ont eu le temps d'être catholiques romains pendant mille neuf cents ans et qu'ils sont malgré tout arrivés à la catastrophe ; que la catastrophe doit donc au moins enseigner que l'on a besoin de nouvelles impulsions. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Il est nécessaire de montrer/conduire devant les yeux sans réserve les pendants qui existent sur ce point.
07
Il est facile aujourd'hui, même pour un adepte de telle ou telle Église considéré comme authentique, de dire : le haeckelisme ou le matérialisme, c'est une chose diabolique, il faut l'éradiquer avec souche et tige. - C'est le contraire de ce qui peut conduire les humains à un état d'âme salutaire. Oui, on peut bien parler ainsi, mais si l'on s'en tient à cette affirmation et que l'on n'examine pas le contexte qui entre en ligne de compte, alors il sera impossible d'arriver à quelque chose qui soit en accord avec le présent et encore moins l'avenir proche. Car si vous prenez un sentiment quelconque de vision du monde, teinté de matérialisme, et que vous vous demandez : d'où vient-il historiquement ? - alors, si vous voulez vraiment y voir plus clair, vous ne pourrez pas vous empêcher de vous dire : au fond, elle vient justement de la manière dont le christianisme a été représenté pendant mille neuf cents ans par les différentes confessions. Celui qui voit plus loin sait que le haeckelisme n'aurait pas été possible sans le christianisme de l'Église qui l'a précédé. Il y a des gens qui sont restés sur le point de vue de l'Église, disons tel qu'il était au Moyen Âge ; ils défendent encore aujourd'hui les pensées que l'Église avait au Moyen Âge. D'autres ont fait évoluer ces idées. Et ceux qui les ont développées, parmi eux, il y a par exemple Ernst Haeckel. Il est un descendant direct des idées cultivées par les différentes églises pendant des siècles. Cela n'est pas né en dehors de l'Église, c'est une vérité qui s'est développée au sens profond du terme au sein des doctrines de l'Église. Toutefois, on reconnaître seulement correctement les pendants lorsqu'on se feconde un peu avec des vues spirituelles-scientifiques pour saisir ces choses de l'oeil.
08
Je veux donc aujourd'hui - même si certains d'entre vous diront peut-être que la chose est trop difficile, mais rien n'a la permission de nous être trop difficile, on doit faire preuve de discernement -, j'aimerais tout d'abord vous exposer un point en particulier.
09
Si vous lisez aujourd'hui les écrits d'inspiration philosophique d'érudits bien formés, par exemple catholiques, vous trouverez partout, en rapport avec un certain point, une vision très précise. Et on peut dire que vous trouverez cette conception formée chez les meilleurs de ces catholiques formés. - Je voudrais tout de suite faire remarquer que je ne suis pas du tout enclin à sous-estimer la formation formelle du clergé catholique par exemple. Je connais très bien - je l'ai aussi exprimé dans mon livre "Vom Menschenrätsel" (De l'énigme de l'humain) - la meilleure formation que possèdent justement maints théologiens catholiques, lorsqu'ils écrivent philosophiquement, par rapport aux écrits des savants philosophes qui ne sont pas passés par la théologie catholique, par exemple. Sous ce rapport, il faut dire que la littérature savante, la littérature théologique des ministres protestants, des ministres réformés, est loin derrière la bonne formation philosophique des théologiens catholiques. Ces gens ont, grâce à leur formation rigoureuse, une certaine capacité à former leurs concepts de manière vraiment plastique ; ils ont - ce que, par exemple, les humains qui sont aujourd'hui célèbres dans la littérature philosophique non catholique n'ont même pas une fois comme présentiment - une certaine faculté à envisager ce qu'est un concept, ce qu'est une idée, et du genre, bref, ces gens ont une certaine formation. Il n'est même pas nécessaire de prendre un livre de Haeckel, on peut prendre un livre d'Eucken pour constater cette pagaille conceptuelle, cette horrible discussion simplement feuilletoniste sur les concepts les plus importants, ou bien on peut prendre un livre de Bergson par exemple, où l'on a toujours le sentiment qu'il intercepte les concepts sans pouvoir les manipuler, comme le célèbre Chinois qui veut se retourner et qui intercepte toujours sa natte. Vous ne trouverez pas cette vacillation absolue dans le monde des concepts, qui est le cas chez ces gens non formés, si vous vous laissez aller à la littérature philosophique issue du clergé catholique, de sorte que, par exemple, un livre comme l'Histoire de l'idéalisme en trois volumes d'Otto Willmann, un catholique pur et dur qui affiche son catholicisme à chaque page, est bien plus élevé que la plupart de ce qui est écrit aujourd'hui dans le domaine philosophique par des non-catholiques. On peut absolument savoir tout cela et prendre néanmoins le point de vue que l'on doit adopter en tant que spécialiste en science de l'esprit. L'infériorité de l'esprit peut décider différemment dans ce domaine, elle peut par exemple être d'avis que parce qu'il y a une bonne formation, elle a plus de valeur. Mais on peut absolument aussi faire preuve d'objectivité lorsqu'on est contraint d'adopter un certain point de vue dans la vie.
10
Il y a un point qui viendra toujours vers vous dans cette littérature philosophique catholique bien formée, un point qui aussi a considérablement beaucoup d'éblouissant pour le penseur actuel, c'est celui qui vient toujours en considération lorsque les gens viennent à parler de la différence de l'humain à l'animal. N'est-ce pas, les lecteurs ordinaires de Haeckel et les connaisseurs de Haeckel s'efforceront toujours d'estomper autant que possible la différence entre l'humain et l'animal, de faire croire que l'humain n'est dans son ensemble qu'un animal en quelque sorte plus évolué. Les savants catholiques ne font pas cela, mais ils mettent toujours en avant ce qui leur semble être une différence radicale entre l'humain et l'animal. Ils soulignent que l'animal en reste à la vision ordinaire qu'il acquiert de l'objet qu'il sent maintenant, de l'objet suivant qu'il sent ou contemple ensuite, et ainsi de suite ; que l'animal ne reste en quelque sorte toujours que dans des représentations individuelles particulières, tandis que l'humain a la faculté de se former des concepts abstraits déduits, de résumer les choses. C'est en effet une différence radicale, parce que l'humain, si l'on conçoit les choses ainsi, se distingue vraiment radicalement de l'animal. L'animal, qui ne considère que les détails, ne peut pas former en lui la spiritualité, parce que les concepts abstraits doivent vivre dans la spiritualité. Et c'est ainsi que l'on doit en arriver à reconnaître que dans l'humain vit cette âme particulière qui justement forme les concepts abstraits, tandis que l'animal avec sa sorte de vie intérieure particulière ne peut former ces concepts abstraits.
11
Celui qui considère les débats catholiques sur ce point se dit : c'est quelque chose d'extrêmement important qu'une bonne formation philosophique puisse attirer l'attention sur ce point décisif, radicalement décisif, de la différence entre l'humain et l'animal. De nos jours, les humains n'apprécient pas du tout la portée d'une telle chose. Par exemple, lorsque le tapage organisé par Drews a commencé, lorsque la question de savoir si Jésus avait vécu ou non a été soulevée, lorsqu'une grande réunion s'est tenue à Berlin, où toutes sortes de gens ont parlé sur le problème : Jésus a-t-il vécu ? - le théologien catholique Warmann en a également parlé, et il ne pouvait bien sûr que dire des choses que les autres considéraient comme très rétrogrades. Mais malgré le fait que les coryphées, notamment de la théologie protestante berlinoise, aient parlé à l'époque, deux déclarations, ou plutôt les documents de ces déclarations, me sont apparus dans les discours de l'époque comme étant vraiment d'un niveau un peu meilleur - pas au niveau actuel, mais à un niveau un peu meilleur. L'une d'entre elles était une déclaration qu'un érudit - je ne veux rien dire de mal, mais plutôt faire l'éloge de cet humain - avait faite à l'époque. Je ne pense pas pouvoir mieux le louer qu'en l'appelant un érudit tapageur de tout premier ordre. Cet humain aurait en effet pu faire beaucoup grâce à sa perspicacité et à ses connaissances singulières dans les domaines les plus divers, grâce à un grand savoir. Déjà à l'époque où je le fréquentais - c'était il y a dix-huit ou dix-neuf ans - il écrivait depuis quinze ans, je crois, une révision de la logique, et je pense qu'il doit encore y travailler depuis, car cette révision de la logique ne m'est pas parvenue entre-temps. Il avait déjà dit à l'époque, ce qui est tout à fait juste, que les humains étaient en fait tout à fait terribles dans le présent, qu'ils étaient en effet tout à fait terribles quand ils ne se sentaient pas en sécurité, quand ils commencent à penser, parce qu'il suffit d'entendre deux ou trois phrases aujourd'hui, que ce soit dans une conversation scientifique ou non scientifique, pour voir la plus terrible des illogies s'installer. Cela, pensait-il, que les humains devraient observer pour ne pas tomber dans les représentations illusoires les plus horribles qui existent aujourd'hui, cela pourrait être écrit sur un quart de page, il suffit de tenir compte de ce quart de page. Je ne sais pas s'il veut réaliser ce quart de page comme une révision de la logique; comme je l'ai dit, cela faisait déjà quinze ans, dix-huit ou dix-neuf ans se sont écoulés depuis, je ne sais pas où il en est aujourd'hui avec cette révision de la logique. Mais je veux le féliciter en l'appelant un vagabond plein d'esprit, parce qu'avec ça, je veux indiquer que s'il n'était pas un vagabond riche d'esprit, il pourrait fournir terriblement beaucoup. Il a cette fois là, dit quelque chose de très beau, il a notamment dit : "Oui, l'Église catholique a dû entendre un jour que les comètes, qui se composent d'un noyau et d'une queue, sont des corps célestes comme les autres et qu'elles se déplacent selon des lois, comme les autres corps célestes. Lorsqu'il ne fut plus possible de nier que les comètes étaient des corps célestes comme les autres, l'Église catholique se décida à admettre que l'on appliquait aussi aux comètes les autres lois de la trajectoire céleste, mais elle ne l'admit d'abord qu'en ce qui concerne le noyau, pas encore en ce qui concerne la queue. - Eh bien, il voulait seulement exprimer symboliquement que l'Église catholique n'est généralement encline à admettre que le strict nécessaire, comme elle l'a autorisé en 1827 avec la vision copernicienne du monde pour ses adeptes ; mais que même lorsqu'elle doit admettre le strict nécessaire, elle retient au moins encore la queue de la chose ! C'est une remarque qui me semble caractériser assez bien la situation.
12
Mais l'autre remarque, c'était justement celle du chercheur catholique sur les fourmis Wasmann - c'est un excellent chercheur sur les fourmis, mais c'est aussi un philosophe bien formé - qui a dit : "En fait, messieurs, vous ne pouvez pas me comprendre, parce qu'en réalité, vous ne savez pas tous comment on pense philosophiquement ; celui qui pense philosophiquement ne parle pas comme vous ! - Et en effet, il avait raison, il ne fait aucun doute qu'il a touché le fond/avec cela atteint t le clou sur la tête. Or, il y a tout de suite un petit ouvrage sympathique de Wasmann sur la différence entre l'humain et l'animal, qui met fortement en évidence ce que je viens d'évoquer : cette capacité des humains à penser réellement en termes abstraits, que l'animal ne doit justement pas avoir. C'est quelque chose d'extraordinairement éblouissant, parce que c'est convaincant dans une certaine direction pour celui qui s'est suffisamment formé dans sa pensée pour pouvoir saisir dans l'oeil toute la force d'une telle affirmation.
13
Mais regardons maintenant la chose spirituellement-scientifiquement, là toute l'histoire qui entrera devant les yeux dans sa signification. Si nous partons spirituellement-scientifiquement des conceptions et des expériences que l'on peut gagner là-dessus dans le monde spirituel, on comprend d'un côté que sans les considérations spirituelles scientifiques, cette affirmation éblouissante dont je viens de parler, ne peut venir en l'état, qu'elle doit aussi être en fait valable pour chacun qui ne veut pas devenir spécialiste de la science de l'esprit, tout de suite s'il est bien formé philosophiquement ; cela, on le l'envisage d'un côté. Mais de l'autre côté, on voit ce qui suit, on le voit simplement en observant les choses dans le monde : si l'on compare l'humain à l'animal avec des conditions préalables spirituelles-scientifiques, alors se montre que l'humain est certes confronté aux choses du monde par des observations isolées/particulières et se forme ensuite des concepts abstraits par toutes sortes d'opérations de penser dans lesquelles il résume ce qu'il voit par unité. On peut aussi admettre que l'animal n'a pas cette abstraction, que l'animal n'exerce pas cette activité d'abstraction. Mais ce qui est curieux, c'est que les concepts abstraits ne manquent pas à l'animal, que l'animal vit avec son âme tout de suite dans les concepts les plus abstraits que nous, les humains, nous formons avec peine, et que l'animal n'a pas la vision individuelle/particulière comme nous. Ce que nous avons en avance, c'est justement que nous avons une utilisation beaucoup plus libre des sens, une façon bien précise d'interaction entre les sens et les émotions intérieures et les impulsions de la volonté. C'est ce que nous avons de plus que l'animal. Mais la sécurité de l'instinct qu'ont les animaux repose précisément sur le fait que l'animal vit dès le départ avec des concepts abstraits que nous devons d'abord former. Ce qui nous distingue de l'animal, c'est que nos sens s'émancipent et deviennent plus libres dans leur utilisation vers le monde extérieur, et que nous pouvons aussi injecter dans nos sens la volonté que l'animal ne peut pas injecter. Mais ce que nous, les humains, n'avons pas, et que nous devons d'abord acquérir, les concepts abstraits, c'est précisément l'animal qui les a, aussi étrange que cela puisse paraître. Certes, chaque animal n'a qu'un domaine déterminé, mais dans ce domaine, l'animal a de telles notions abstraites, aussi étrange que cela puisse nous paraître. L'humain est obligé de voir un, deux, trois chiens ; il s'en sert pour former le concept abstrait de "chien". L'animal a dans ce domaine, et très précisément, le même concept abstrait de "chien" que nous, il n'a pas besoin de se le former. Nous devons d'abord le former, l'animal n'en a pas besoin. Mais l'animal n'a pas la capacité de distinguer exactement un chien d'un autre, de l'individualiser exactement par les perceptions sensorielles.
14
Si nous n'acquérons pas la capacité d'accéder au véritable état des faits de la réalité par la science de l'esprit, nous nous trompons à un certain niveau sur ce qui est le plus essentiel. Nous croyons que parce que nous, les humains, devons développer la capacité de former des concepts abstraits, nous nous distinguons par ces concepts abstraits de l'animal qui ne possède pas cette capacité. Mais l'animal n'a pas du tout besoin de cette capacité, car il possède d'emblée les concepts abstraits. L'animal a un tout autre type de vision sensorielle que nous, les humains. C'est justement la vision extérieure des sens qui est entièrement différente.
15
En cette relation, une transformation saisissant profondémént dans lesreprésentations humaines est nécessaire. Car les humains se sont instruits de toutes sortes de concepts de science de la nature qui sont déjà devenus populaires aujourd'hui. Soit ils ont pu les apprendre dans une certaine école, par un enseignement direct, soit ils se sont instruits par cette eau de vaisselle - j'allais dire par cette lecture des journaux - par laquelle les représentations des science de la nature se répandent aujourd'hui dans le monde entier. Mais les humains sont dominés par ces représententations de science de la nature. En ce qui concerne ce que je viens de vous indiquer, les humains sont profondément dominés par une tendance, que l'on pourrait presque qualifier d'instinctive, à croire que l'animal voit vraiment la même chose que l'humain dans son environnement. Lorsqu'il se promène avec son chien, il a la croyance instinctive que le chien voit le monde comme il le voit, qu'il voit l'herbe colorée, le blé coloré, les pierres colorées, tout comme lui. Et puis, s'il est capable de penser un tant soit peu, il a aussi encore la croiyance : il peut lui-même faire des abstractions et a donc des concepts abstraits, mais son chien ne fait pas d'abstraction, et ainsi de suite. Et pourtant, ce n'est pas le cas. Ce chien qui marche à côté de nous vit tout aussi bien que nous dans les concepts abstraits. Oui, il y vit même plus intensément que nous. Il n'a même pas besoin de les acquérir, mais il vit intensément en eux dès le début. Mais il n'a pas la vision extérieure, qui lui donne une toute autre image : il suffit d'être attentif à certaines observations que l'on peut faire dans la vie. Cependant, on ne prend pas toujours les choses suffisamment au sérieux. Je pourrais vous citer un grand nombre d'exemples qui vous montreraient comment l'humain, de manière purement instinctive, pense de manière erronée/tordue dans ce sens. Par exemple, une fois, c'était à Zurich, je crois, je suis sorti dans la rue après une conférence donnée lors d'une soirée de Branche. Un cocher m'attendait, et le cheval ne voulait pas vraiment aller, il faisait mine de redouter un peu. Le cocher dit alors : "Il a peur de son ombre. - Il voyait bien sûr l'ombre du cheval que la lanterne projetait sur le mur, et il supposait donc que le cheval voyait cette ombre exactement comme lui. Il n'avait bien sûr aucune idée de ce qui se passait, si je puis dire, dans l'âme du cheval et de ce qui se passait dans son âme. Il voit l'ombre du cheval, mais le cheval a un sentiment vivant d'être dans cette partie de l'espace du corps éthérique où l'ombre se forme. Cela est un tout autre processus, en rapport à la vision intérieure un tout autre processus.
16
Vous avez là le choc entre le mode de pensée jusqu'à présent, jusque dans les visions/façons de voir les plus élémentaires et instinctives des humains naïfs, àvec ce qui doit entrer spirituellement-scientifiquement nouveau dans les humains. Ils devront toutefois d'abord apprécier avec le plus grand sérieux ce qui repose en fait à la base ici. Car, en ce qui concerne de telles choses, le matérialisme le plus absolu d'un Vogt ou d'un Moleschott ou d'un Clifford ou d'un Spencer, et ainsi de suite, se distingue beaucoup moins du concept traditionnel de confession de foi des différentes confessions que ne se distingue ce qui, en tant que nouveau mode de pensée reposant à la base de la science de l'esprit doit se distinguer de ces confessions de foi.. Car en fait, certains matérialistes pensent aujourd'hui que l'humain n'est pas très différent de l'animal. - Ils ont entendu une fois sonner quelque chose à ce sujet, même s'ils n'ont pas entendu les cloches sonner, à savoir que l'humain peut se faire des concepts abstraits, qui sont tout de même quelque chose de différent des simples représentations sensorielles habituelles ; mais ils se disent : des concepts abstraits, ce n'est peut-être pas quelque chose d'aussi important, d'aussi essentiel, donc au fond, l'humain ne se distingue pas de l'animal. - Tout le matérialisme actuel est en fait une création des confessions d'églises. Il suffit d'envisager cela très sérieusement, et l'on verra qu'un renouvellement du mode de représentation de l'âme humaine entre ici en ligne de compte, si l'on ne veut pas en rester là : maintenant, à nouveau, retour aux anciennes représentations, et tout ira déjà bien !
17
Mais on ne peut pas dire quelque peu que les humains pourraient tout simplement s'abstenir de se tourner vers une véritable vie de l'esprit et que les choses pourraient continuer ainsi ! Non, ceux qui disent "qu'un terrible destin attend l'humanité blanche me semble certain en toutes circonstances, à moins qu'une période de suprématie de la sagesse ne succède très vite à celle de la passion et des illusions" ont raison. Seulement, de telles gens devraient aussi reconnaître que la plus grande partie des représentations scientifiques sur le monde actuel appartient aux representation illusoires/folles. Cela devrait justement être reconnu. Dans le courant de son évolution, l'humanité est arrivée au point que nous caractérisons souvent en disant que depuis le XVe siècle, l'humanité est dans l'ère de l'âme de conscience. Et cette évolution de l'âme consciente se déroule de la manière que je viens de décrire à plusieurs reprises. Voyons une caractéristique très importante de l'évolution de l'âme de conscience.
18
Je vous l'ai déjà évoqué la dernière fois : tout ce que le chercheur en esprit reconnaît, c'est-à-dire ce qu'il élève dans la conscience, tout de suite de telles choses qui reposent dans l'évolution de l'humanité, cela se passe dans le subconscient des humains, même si on ne le reconnaît pas. En se développant vers l'avenir, l'humanité passe par certaines expériences. Elle passe inconsciemment par ces expériences si elle ne préfère pas les amener à la conscience, ce qui devrait justement se produire à l'âge du développement de l'âme de conscience. Mais c'est tout de suite à cette époque du développement de l'âme consciente que beaucoup de choses qui parviennent à l'humain dans son subconscient sont aujourd'hui encore repoussées.
19
Entre autres, une certaine partie de l'expérience que l'on peut appeler la rencontre avec le "gardien du seuil" s'approche de plus en plus de l'humain. Certes, si l'on veut vraiment entrer dans le monde spirituel en pleine conscience, développer des imaginations, des inspirations, des intuitions, il faut entrer dans le domaine du monde suprasensible à un degré beaucoup plus élevé, avec des expériences plus riches, des expériences tout à fait différentes. Il faut passer devant le gardien du seuil de manière plus approfondie - si je peux me permettre d'utiliser cette expression - que toute l'humanité ne doit le faire au cours de l'âge de l'âme consciente. Mais dans une certaine mesure, l'humain doit simplement passer devant le Gardien du Seuil jusqu'à la fin de l'évolution de l'âme de conscience. Il peut alors avoir la commodité de laisser ce passage entièrement dans le subconscient. Mais la science de l'esprit est justement là pour que cela ne se produise pas. Elle doit attirer l'attention sur le fait que cela fait partie des événements qui se déroulent actuellement dans le développement/l'évolution de l'humanité. Et celui qui empêche aujourd'hui les humains de pratiquer la science de l'esprit ne veut en fait rien de moins que forcer les humains à passer, non pas consciemment, mais inconsciemment, devant le gardien du seuil qui, en cette époque, fait simplement son entrée dans l'horizon des humains.
20
En d'autres termes, pendant les 2160 ans que dure l'ère de l'évolution de l'âme consciente, à partir de 1413 environ, l'humanité doit passer par le Gardien du Seuil dans une incarnation quelconque et vivre en partie les expériences que l'on peut avoir auprès du Gardien du Seuil. L'humain peut se laisser forcer par l'humain de mentalité matérialiste de passer inconsciemment ; ou il peut prendre librement la décision d'être attentif à la science de l'esprit et d'entendre, soit par l'introspection, soit par le bon sens/la saine raison analytique humaine, prendre/percevoir quelque chose à ce passage devant le gardien du seuil. Et lors de ce passage devant le gardien du seuil, on entend précisément ce qui permet à l'humain de se former des représentations justes et pertinentes sur le monde suprasensible concret, des représentations d'abord qui sont en situation d'amener avant tout le représenter lui-même, le penser, dans une certaine direction libre, impartiale et favorable à la réalité.
21
C'est ce que j'ai souvent décrit comme étant la plus grande conquête de la science de l'esprit, à savoir que la pensée devient plus sensible/amicale à la réalité, qu'elle peut réellement prendre en compte les impulsions qui reposent dans les événements, et non purement, de manière abstraite, comme la science de la nature sait extérieurement quelque chose sur les processus. Savoir certaines choses du monde spirituel, c'est ce qui devient nécessaire à l'humain. Par cela l'humain doit être transposé dans la situation d'apprendre à juger sa position dans le monde du point de vue de l'horizon spirituel, alors qu'aujourd'hui il ne peut juger sa position dans le monde que du point de vue de l'horizon sensoriel. Vous jugez déjà quelque chose de nouveau et de correct lorsque, par exemple, vous faites fructifier en vous une pensée telle que les animaux n'ont quelque peu aucune représentation abstraite, mais qu'ils vivent tout de suite dans les représentations les plus abstraites, et que l'humain se distingue de l'animal par une certaine formation de ses sens, qui s'émancipent du lien étroit avec la vie corporelle. Ce n'est qu'ainsi que vous parvenez à des idées justes sur la différence entre l'humain et l'animal. Extérieurement, cela se traduit par le fait que l'organisation des sens chez les animaux se trouve dans un rapport vital très prononcé avec l'ensemble de l'organisation du corps. Chez l'animal, l'organisation du corps s'étend de manière très significative jusqu'aux sens.
22
Prenez l'œil, par exemple. Il est bien connu des naturalistes que les animaux inférieurs ont en eux des organes, par exemple l'éventail ou l'apophyse-épée, qui sont remplis de sang et qui établissent un lien vivant entre l'intérieur de l'œil et l'ensemble de l'organisation, alors que l'œil humain n'a pas cette organisation, mais est beaucoup plus indépendant. Cette indépendance accrue des sens, cette émancipation des sens par rapport à l'organisation globale, c'est quelque chose qui ne se produit que chez l'humain. Mais chez l'humain, l'ensemble du monde des sens est beaucoup plus en relation avec la volonté que chez l'animal. J'ai exprimé cela différemment du point de vue morphologique. J'ai attiré votre attention sur la même chose d'un autre point de vue, en disant : si vous prenez l'organisme triarticulé, organes des extrémités, poitrine, tête, si je schématise, c'est ainsi chez l'animal : ceci est l'organisme de la tête (dessin de gauche, p. 32), ceci est l'organisme de la poitrine, ceci est l'organisme des extrémités. La tête se trouve immediatement au-dessus de la terre. La terre est sous l'organisme de la tête - approximativement bien sûr, mais par essence - chez tous les animaux. La colonne vertébrale est perpendiculaire à l'axe ou au rayon de la Terre. Chez l'humain, la tête repose sur son propre organisme thoracique et sur l'organisme de ses membres. Chez l'humain, sa tête repose sur son propre organisme thoracique et sur l'organisme de ses extrémités. Chez l'humain, l'organisme thoracique est sous l'organisme principal, comme chez l'animal la terre est sous l'organisme principal. La tête de l'humain repose sur sa propre terre. Chez l'animal, il y a donc une séparation entre l'organisme de la volonté, notamment l'organisme des extrémités, les extrémités postérieures, et la tête. Chez l'humain, la volonté, l'organisme de la volonté est directement intégré à l'organisme de la tête et l'ensemble se trouve dans le rayon terrestre. Ainsi, les sens sont en quelque sorte traversés par la volonté, et c'est ce qui caractérise l'humain. En réalité, il se distingue de l'animal par le fait que les sens sont traversés par la volonté. Chez l'animal, les sens ne sont pas traversés par la volonté, mais par un élément plus profond ; d'où le lien plus intime entre l'organisation des sens et l'organisme entier. L'humain vit beaucoup plus dans le monde extérieur, l'animal vit beaucoup plus dans son propre monde intérieur. En ce que l'humain se sert de ses outils sensoriels, il vit beaucoup plus dans le monde extérieur.
23
Maintenant, considérez que nous vivons dans l'ère de l'âme de conscience. Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie, comme je vous l'ai expliqué plusieurs fois, que nous avançons justement vers le fait que dans la conscience il n'y a que le reflet, que des images miroir, puisque l'âge de l'âme consciente est aussi l'âge de l'intellectualisme. C'est seulement à l'époque de l'intellectualisme que l'on développe la faculté d'abstraction aussi purement comme un art. C'est à cette époque d'intellectualisme et de matérialisme que les concepts les plus abstraits ont été formés.
24
Nous pouvons maintenant penser à deux personnes ; l'une est un philosophe bien formé, aussi bien formé que le sont les théologiens catholiques. Il devrait dire quelque chose de son point de vue, mais il ne le dira pas, parce qu'il voit que le matérialisme s'est développé à partir de l'évolution séculaire du christianisme, et cela lui est désagréable ; mais il devrait en fait dire : cet humain dans l'ère de l'âme de con peut le mieux former dew concepts abstraits, il s'est donc LD plus souvent dresse au dessus de l'animal.
25
Mais le spécialiste de la science de l'esprit peut aussi venir et dire : à cette époque de l'évolution de l'âme de conscience, ce qui caractérise l'humain, c'est tout de suite qu'il a la faculté de développer très fortement des concepts abstraits. - Où cela le mène-t-il ? Il revient tout de suite au cahier d'animaux ! Et cela explique énormément de choses. Cela vous explique pourquoi la tendance de l'humain à se rapprocher le plus possible de l'animal provient précisément du fait que l'on entre dans les abstractions des concepts. Mais cela vous explique aussi quelque chose qui se produit souvent aujourd'hui dans la pratique et la conduite de la vie. Les sciences deviennent de plus en plus abstraites, et dans la vie sociale, l'humain en vient de plus en plus à vouloir vivre comme le bétail bien aimé, c'est-à-dire en ne subvenant qu'aux besoins quotidiens de la faim et autres. Le contexte/pendant interne entre la capacité d'abstraction et l'animalité, c'est ce que montre la science de l'esprit. Ce pendant intérieur, l'humain le vit en toutes circonstances comme une expérience à l'âge du développement de l'âme consciente. S'il est empêché de la manière décrite précédemment, il le traverse inconsciemment. De nombreux êtres humains traversent ce qui leur dit dans les profondeurs de leur âme : tu deviens de plus en plus semblable à l'animal ; en progressant, tu deviens de plus en plus semblable à l'animal. - C'est l'effroi qu'éprouvent les humains face à la progression sur la voie. C'est aussi ce qui incite les humains à rester si volontiers conservateurs avec les anciens concepts.
26
Cela a-t-il la permission d'être ? Cette visibilité inconsciente de l'animalité au gardien du seuil peut-elle arrêter les humains d'aller de l'avant ? Non, cela n'a pas la permission d'arriver ; mais une autre chose doit se produire. En reculant dans l'apparente progression, il faut que le recul se fasse de telle sorte qu'il n'ait pas lieu, comme ce serait absolument le cas si l'on ne développait que la faculté d'abstraction, simplement comme un va-et-vient : on arriverait alors à des stades antérieurs de l'évolution de l'humanité, oui, on arriverait même à la corruption. Non, il faut reculer, mais de telle manière, en faisant des allers-retours (dessin de droite, p. 3 2), qu'il y ait une élévation, et cette élévation doit conduire au spirituel.
27
Ce que nous perdons en entrant dans l'abstraction, nous devons le paralyser en remplissant nos reflets/images-miroir abstraites avec du spirituel, en absorbant le spirituel dans l'abstraction. C'est par là que nous avançons. Devant le gardien du seuil, l'humain est placé, consciemment ou inconsciemment, devant la terrible décision suivante : soit devenir, par les concepts abstraits, "plus animal que la bête" et "enfouir son nez dans chaque fromage blanc", pour reprendre le "Faust" de Goethe, soit, au moment où il entre dans l'abstraction, verser dans ces concepts abstraits ce qui émane des mondes spirituels, comme nous l'avons caractérisé ces jours-ci. C'est alors seulement que l'humain commence à apprécier correctement sa position dans le monde, car il se perçoit alors comme étant en évolution, car alors il se saisit des concepts comme dans cette évolution, alors il sait pourquoi en un certain point de cette évolution le danger le menace de sombrer dans l'animalité, tout de suite par les abstractions. Lorsque l'humain se trouvait au niveau animal dans les périodes de culture primitive, il se distinguait des animaux par ses sens et non par ses concepts abstraits. Les animaux avaient mieux les concepts abstraits. Ce n'est qu'aujourd'hui qu'il peut développer ces concepts abstraits en cas de besoin. Les animaux les ont bien mieux. Je l'ai expliqué une fois par un autre exemple, en vous disant : depuis combien de temps l'humain a-t-il essayé de faire du papier dans l'évolution historique ? La guêpe fait son nid avec du papier, elle le fait depuis des millions d'années ! Et regardez ce que les animaux révèlent en termes de sagesse, d'intellectualité et de capacité d'abstraction, même si c'est de manière unilatérale. On appelle cela sottement l'instinct. Mais si l'on voit clair dans cette affaire, on sait que très peu d'êtres humains sont aujourd'hui capables, avec leur capacité d'abstraction, d'aller au-delà de l'unilatéralité des classes animales actuelles, avec ce qu'ils préparent de leur capacité d'abstraction.
28
L'humain est donc placé devant cette décision importante : soit retourner à l'animalité dans une très large mesure, être plus animal que n'importe quel animal, pour utiliser l'expression méphistophélique dans "Faust" - Ahriman-Méphistophélès aimerait en effet atteindre cela dans l'humain, avec l'humain -, soit accueillir le spirituel.
29
Il est déjà necessaire une certaine intensité du representer si l'on veut savoir aujourd'hui ce qui est réellement tracé pour les humains dans l'évolution du temps, dans les nécessités temporelles. Il faut alors creuser très, très profondément dans le devenir du monde, il ne faut pas non plus craindre de se préparer, par des concepts spirituels-scientifiques, à des concepts plus difficiles et porteurs de réalité. Car bien sûr, si quelqu'un entend pour la première fois quelque chose comme ce que j'ai dit aujourd'hui, il dira : "C'est de la folie pure ! - C'est compréhensible. Mais on pourrait aussi s'imaginer que quelqu'un considère une très grande partie de ce que les "intelligents" ont fait depuis des années comme une grande folie, et il pourrait considérer de très grandes majorités comme folles ; mais alors il pourrait aussi trouver compréhensible pourquoi ces très grandes majorités le considèrent, lui, comme un déviant, comme fou. Car dans une société de fous, ce n'est généralement pas le fou qui est considéré comme fou, mais l'humain intelligent.
30
Mais l'humain apprend par cela à féconder a solument toute sa vision du monde. Et il apprend tout de suite à féconder ce qui, en réalité, l'a toujours déjà distingué de l'animal. Au fond, l'humain n'est pas très attentif à ses propres facultés, et il le sera de moins en moins si, à l'époque de l'âme de conscience, il ne développe que l'intellectualité. Si l'on retourne à des temps plus anciens, on trouve encore très souvent chez les humains riches de sens qu'ils avaient aussi un certain sens de l'environnement. Si l'on prend les représentations que les humains d'autrefois se faisaient de certains animaux par exemple, elles sont souvent riches de sens. Les idées des livres de zoologie d'aujourd'hui sont parfois tout à fait honorables du point de vue de la formation de l'abstraction, mais elles ne sont pas riches de sens. Avant toute chose, j'aimerais vous demander si, parmi les idées que vous recevez aujourd'hui à l'école, il y en a vraiment qui peuvent vous faire entrer de manière sensée, disons dans la vie des animaux ? Est-ce que les humains d'aujourd'hui, en regardant un grand nombre d'animaux, voient encore le regard craintif avec lequel des troupes entières, des groupes entiers d'animaux regardent le monde, le regard craintif et angoissé ? Oh, nous apprendrons à le voir à nouveau, lorsque nous serons parvenus, grâce à notre faculté d'abstraction, à un point tel qu'il nous aura poussés vers le gardien du seuil, que nous pourrons à nouveau développer de la compassion pour l'animal ! Non pas cette compassion qui est aujourd'hui souvent cultivée artificiellement, mais qui correspond à une expérience intérieure élémentaire. On peut dire que sur tous les animaux supérieurs, sur tous les animaux à sang chaud, se répand une étrange anxiété, un regard anxieux dans le monde. Je suis allé une fois avec un homme qui était instruit académique, et nous avons vu à partir d'un certain point de la route des cerfs, des cerfs qui fuyaient de tout le possible. Là, cet homme me dit : il doit y avoir quelque chose à la base de tout cela, c'est que dans les temps anciens, les humains ont torturé les animaux, les ont abattus ou quelque chose comme ça, et c'est ainsi que les âmes des animaux se sont habituées à avoir peur de l'humain. - Mais les animaux ont aussi peur d'autres choses, pas purement de l'humain.
31
On essaie donc de comprendre pourquoi certains animaux ont peur. Ce n'est pas nécessaire. La peur est en effet une caractéristique générale et universelle des animaux. Si certains animaux n'ont pas peur, c'est justement parce qu'ils ont été dressés et habitués d'une certaine manière. La peur est tout à fait propre à l'animal parce que l'animal a dans une large mesure la capacité d'abstraction, les concepts abstraits. C'est en cela que l'animal vit. Le monde que vous acquérez lorsque vous avez longuement étudié, lorsque vous avez longuement fait des abstractions, c'est le monde dans lequel vit l'animal ; et le monde dans lequel l'humain vit ici sur Terre par ses sens est beaucoup plus inconnu à l'animal qu'à l'humain, bien que l'animal ait des sens, et c'est de l'inconnu qu'on a peur. C'est tout à fait conforme à une vérité profonde. L'animal regarde le monde avec peur. Cela a une certaine portée. Je l'ai exprimé récemment dans un article que j'ai écrit sur l'ahrimanisme et le luciférianisme dans la vie humaine dans le dernier numéro de la revue "Das Reich" : Les humains ont peur de la vie spirituelle. -- Comment se fait-il qu'ils soient si effrayés ? Cela vient du fait qu'ils doivent maintenant s'approcher du gardien du seuil dans leur subconscient. C'est là qu'ils sont confrontés à la décision dont j'ai parlé. Ils se rapprochent alors de l'animal. L'animal a peur. Les animaux passent par la région de la peur. Tels sont les rapports. Et l'état de peur s'accroîtra de plus en plus si les humains ne s'efforcent pas sérieusement de connaître vraiment, d'accueillir vraiment en eux ce monde qui doit s'approcher d'eux, le monde spirituel.
32
Il n'y a plus que quelques humains dans les temps modernes chez lesquelles les représentations délirantes générales ont laissé une trace des anciennes représentations ataviques de la réalité du monde. Si l'on considère l'animal dans le contexte global de l'évolution de la nature, si l'on considère son organisation dans le contexte global de l'ordre naturel, qu'en est-il de l'animal ? Lorsque l'ancienne évolution lunaire existait, il n'y avait pas encore de différenciation entre les animaux supérieurs et l'humain actuel en ce qui concerne l'organisation extérieure. Celle-ci n'est qu'un résultat de l'évolution terrestre. L'humain a suivi l'évolution terrestre normale, pas l'animal. L'animal s'est en quelque sorte desséché au cours de l'évolution lunaire. Son organisation ne correspond pas à l'évolution terrestre. Celui qui a compris cela - à l'époque récente, peu de gens l'ont compris instinctivement, Hegel entre autres - répond à la question : qu'est-ce que l'animal en réalité par rapport à sa forme d'organisation ? - en disant : la nature tombe malade, et la maladie de la nature est l'animal, notamment l'animal supérieur. - Dans l'organisation animale, c'est la maladie de la nature qui agit, la maladie de la Terre entière. Le fait que la Terre tombe malade, qu'elle retombe malade dans l'ancienne évolution lunaire, c'est l'animalité supérieure ; pas tellement les animaux inférieurs, mais l'animalité supérieure. Mais c'est aussi quelque chose qui se présente inconsciemment à l'humain au moment décisif, lorsqu'il passe devant le gardien du seuil, s'il ne le veut pas consciemment.
33
Et si vous tenez compte de ce que je viens de vous dire, de la manière dont je vous ai présenté il y a quelque temps la répartition des rencontres avec le Gardien du seuil dans leur différenciation sur l'Ouest américain, sur le Centre européen, sur l'Est, si vous tenez compte de tout cela, vous verrez comment on peut s'orienter sur ce qui se passe sur la Terre dans l'humanité, si on se laisse seulement aller à ces choses. Et si l'on se laisse aller à ces choses, alors on comprend que l'humain en arriverait vraiment à penser enfin différemment sur lui-même et aussi sur son rapport avec ses semblables. C'est la question que tous les gens sérieux devraient soulever à l'heure actuelle, la question qui peut suivre une phrase comme celle mentionnée : "Qu'un terrible destin attend l'humanité blanche, cela me semble certain en toutes circonstances, à moins qu'une période de suprématie de la sagesse ne succède très vite à celle de la passion et des représentations délirantes/illusoires". Où trouver ces représentations de sagesse, comment les obtenir, c'est en effet ce à quoi la science de l'esprit voudrait répondre. Mais ce faisant, elle veut répondre aux questions les plus importantes de notre époque. Et si quelqu'un vient, qui ressent aussi profondément qu'un tel humain ce qui est nécessaire au présent, on peut lui dire : si tu ne veux plus craindre qu'un destin terrible guette l'humanité blanche, alors engage-toi dans une observation spirituelle à scientifique du monde et de ses phénomènes !
34
De cela, nous voulons alors continuer à parler demain.