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Institut pour une triarticulation sociale
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La tri-articulation sociale, un contre-projet au nationalisme

par Sylvain Coiplet




1 Rudolf Steiner et le dépassement du nationalisme 1 Rudolf Steiner und die Überwindung des Nationalismus

 


 

 

Original




Traducteur: FG revu par l'auteur Editeur: SITE

Une chose au préalable : je viens d'un pays où le nationalisme, loin d'être mal vu, représente encore une évidence politique. Ce qui m'a attiré en Allemagne c'est qu'ici la lutte contre le nationalisme ne me semble pas perdue d'avance.


J'ai tout d'abord essayé de l'expliquer par le fait que maints Allemands ont honte de la période du national-socialisme. Il n’est pas exclu que cela joue un rôle central. Mais lors de mes recherches sur la littérature allemande antérieure à cette période, je suis tombé sur des auteurs qui déjà s'opposaient strictement  à tout nationalisme. Rudolf Steiner en faisait partie.

Dans l'actuelle discussion il est avant tout débattu si Steiner était raciste ou non. Le seul aspect positif de ce débat est  la conviction largement répandue que le racisme doit être surmonté. Par contre, pour ce qui est de la connaissance des œuvres de Rudolf Steiner, ses adversaires - et parfois aussi ses partisans - laissent à désirer sur maintes choses.

Je me suis consciemment décidé à ne pas traiter directement  cette accusation de racisme ou d'antisémitisme. À mon avis,  cette accusation repose sur une série de malentendus. Et ce que je vais élaborer en rapport au nationalisme est également  applicable au  racisme. Il a été décisif pour moi que maints auteurs, qui  mettent en garde contre le soi-disant racisme  de Steiner, seraient selon lui clairement à compter au camp nationaliste. Et cela vaut pas seulement pour ceux qui croient voir une preuve d'antisémitisme dans  sa critique concernant la fondation d'un État juif.

Steiner s'est souvent exprimé sur le nationalisme [ 1 ]. Il se devait de le faire, ne serait-ce qu’afin de ne pas être compté lui-même parmi les nationalistes. Qui voit une réalité dans les âmes de peuple peut facilement être mal compris. C’est pourquoi Steiner insiste toujours de nouveau sur le fait qu'il ne place aucune âme de peuple par-dessus d'autres âmes de peuple, et avant tout qu'il n'identifie pas l'individu avec son âme de peuple. À cela se rajoute le fait qu’il différencie  strictement entre les concepts de peuple et de nation.

Maint opposant au nationalisme ne se contentera pas de cela. Il considérera malgré tout Steiner comme nationaliste pour la simple raison  que celui-ci tient les âmes de peuple pour une réalité. On peut y voir une exagération. Mais il y a toutes les raisons de prendre au sérieux de tels adversaires. J'ai essayé de le faire en partant tout d’abord de leur définition du nationalisme. J'ai dans un premier temps renoncé à la critiquer. J'ai préféré montrer après coup les dangers d'une telle définition en la mettant à l'épreuve d'autres définitions.

Je me suis donc imposé de prendre aussi en compte une définition du nationalisme qui va jusqu'à adjuger Steiner aux nationalistes. Et peut-être pas seulement Steiner, mais aussi maints lecteurs. Il n’est pas dans mon intention d’offenser Steiner ou le lecteur. Peut-être celui-ci me croira-t-il, si j'avoue que moi-même devrais, selon cette définition, être compté parmi les nationalistes. Il ne s’agit pas pour moi d'admettre une quelconque faute, mais de ne pas rejeter une définition avant d'avoir vérifié ce qu'elle nous permet d'apprendre sur le nationalisme. Cela me semble plus important que de ménager quelqu'un par principe.

Dans ma recherche d'une définition du nationalisme, j’en suis finalement venu à distinguer entre trois définitions possibles du nationalisme (point 2). Il en résulte l'articulation grossière de ce travail.

Le nationalisme peut consister dans :

1 - la distinction entre les nations
       (points 3 et 4) ou
2 - le mépris d'autres nations
       (point 5) ou
3 - l'identification avec une nation
       (points 6 et 7)

Ce qui m’a fait donner une telle importance  à la première définition,  c’est qu'elle mène à une question centrale, à savoir : qu'est-ce qu'une nation ? Ici Rudolf Steiner est bien plus pointu  que des auteurs comme Ernest Renan et Friedrich Meinecke.

La deuxième définition aboutit sur une autre question : le nationalisme est-il compatible avec la paix ? La présomption conduit facilement à des conflits internationaux.
Face à la troisième définition, c’est encore une autre question qui se pose  : le nationalisme est-il compatible avec la liberté ? C'est ce dernier aspect  qui est décisif pour pouvoir juger des déclarations partiellement critiques de Rudolf Steiner sur certains peuples et races. Elles sont souvent prises personnellement, bien qu'elles ne s’appliquent pas à l’individu, mais à ce qu'il pourrait advenir de lui s'il manquait justement d'individualité, à savoir une caricature.

Ce sont ces trois questions, et non les définitions, qui sont à l’origine de cette étude sur le nationalisme.
Ce que d'autres auteurs ont dit au sujet de ces trois questions est soit précédé des déclarations de Steiner (points 3 et 6) ou directement confronté (point 5). Les auteurs les plus caractéristiques sont les plus anciens. J'ai naturellement pris aussi en compte les nouveaux chercheurs sur le nationalisme.
Dans l'articulation plus fine en sous rubriques, je me suis laissé inspirer par une série de conférences de Steiner sur l'impérialisme. Il distingue là entre un impérialisme spirituel-culturel, un impérialisme politique et un impérialisme économique. J'ai tout simplement transféré cette distinction au nationalisme. Je ne suis pas sûr que Steiner s’en serait réjoui. J'aborde les raisons de ce doute à l'endroit approprié. Cette distinction a cependant l'avantage de renvoyer au principe central de sa science sociale.


À partir de 1917, Steiner s'est engagé pour une tri-articulation sociale. Elle consiste en ce que l'économie, l'état et la culture prennent eux-mêmes leur vie en mains et développent leur propre logique. Quelle est la répercussion d’une telle indépendance des trois fonctions sociales sur le nationalisme ? Il ne s'agit en effet pas seulement d’analyser et de catégoriser le nationalisme, mais aussi de pouvoir l'éradiquer. Et il apparaîtra que cela n'a jamais été tenté d’une manière aussi radicale que par l'approche d'une tri-articulation sociale.

Cette description systématique est suivie d’une brève biographie de Steiner (point 8). Seul ce qui a à voir avec la question du nationalisme sera pris en compte. Cette fois, je n'aborde pas seulement la tri-articulation sociale, mais aussi l'anthroposophie de Steiner. C'est le chemin qu'a pris Steiner lui-même pour en arriver à son jugement sur le nationalisme. Et c'est l'occasion pour moi d'expliquer pourquoi j'ai délibérément choisi de me passer dans un premier temps de toute référence à l'anthroposophie. J'ai tenu à suivre le seul chemin de la tri-articulation. Mais une chose se laisse dire préalablement : les chemins peuvent encore être si différents, ils finissent par se rejoindre.

Pour finir, une petite remarque sur mon style d'écriture:  j'évite d'employer un style indirect même quand je rapporte l'opinion d'autres auteurs. . Je préfère les laisser parler sous la forme de discours direct et compte sur le lecteur pour ne pas me confondre avec ces auteurs.

( 1 ) - Une compilation chronologique d'une partie de ces déclarations peut être trouvée dans Heyer (1993/2), pp. 17-146. Malgré sa bonne centaine de pages, cette compilation est loin d'être exhaustive. Pour les notes de bas de page, voir l'introduction à la bibliographie à la page 68 de ce document.

Eines vorweg: Ich komme aus einem Land, wo der Nationalismus keineswegs verpönt ist, sondern noch eine politische Selbstverständlichkeit darstellt. Deutschland hat mich gerade deswegen angezogen, weil hier der Kampf gegen den Nationalismus nicht von vornherein verloren scheint.
Dies habe ich anfangs dadurch versucht zu erklären, daß manche Deutschen sich über die Zeit des Nationalsozialismus schämen. Das mag in der Tat eine zentrale Rolle spielen. Bei meiner Beschäftigung mit der früheren deutschen Literatur stieß ich aber auf Autoren, die jeden Nationalismus scharf ablehnten. Dazu gehörte Rudolf Steiner.

In der heutigen Diskussion wird vor allem gestritten, ob Steiner Rassist war oder nicht. Das Beste an dieser Diskussion ist wohl die weitverbreitete Überzeugung, daß der Rassismus überwunden werden muß. Bei der Kenntnis des Werkes Rudolf Steiners lassen dagegen seine Gegner – und gelegentlich auch seine Befürworter – manches zu wünschen übrig.

Ich habe mich bewußt entschieden, nicht direkt auf diesen Rassismus- beziehungsweise Antisemitismusvorwurf einzugehen. Er beruht meiner Meinung nach auf eine Reihe von Mißverständnissen. Und was ich bezüglich des Nationalismus ausarbeiten werde, gilt genauso für den Rassismus. Entscheidend war für mich, daß manche Autoren, die vor dem vermeintlichen Rassismus bei Steiner warnen, von ihm klar dem nationalistischen Lager zugerechnet worden wären. Und dies gilt nicht nur für Juden, die mit seiner Kritik an der Gründung eines jüdischen Staates nichts anfangen können.
Über den Nationalismus hat sich Steiner oft ausgesprochen [ 1 ]. Das mußte er schon allein deswegen, um nicht selbst zu den Nationalisten gerechnet zu werden. Wer in den Volksseelen eine Wirklichkeit sieht, kann leicht mißverstanden werden. Steiner betont daher immer wieder, daß er keine Volksseele über andere Volksseelen stellt, und vor allem daß er das Individuum nicht mit seiner Volksseele identifiziert. Er unterscheidet noch dazu streng zwischen den Begriffen Volk und Nation.

Mancher Gegner des Nationalismus wird sich damit nicht zufrieden geben. Er wird Steiner trotzdem zu den Nationalisten rechnen, weil dieser einfach Volksseelen für eine Realität hält. Das mag eine Übertreibung sein. Es gibt aber allen Grund solche Gegner ernst zu nehmen. Das habe ich versucht, indem ich ihre Definition des Nationalismus als erste berücksichtigt habe. Auf abfällige Kommentare habe ich zunächst verzichtet. Die Gefahren einer solchen Definition habe ich lieber im nachhinein anhand weiterer Definitionen gezeigt.


Ich habe es also in Kauf genommen, auch eine Definition des Nationalismus zu nehmen, die Steiner den Nationalisten zuschlägt. Und vielleicht nicht nur Steiner, sondern auch manchen Leser. Damit will ich aber weder Steiner noch den Leser beleidigen. Vielleicht glaubt er es mir, wenn ich gestehe, daß ich selbst nach dieser Definition auch zu den Nationalisten gerechnet werden muß. Sich selbst zerreißen will doch keiner. An dieser Definition läßt sich aber viel über den Nationalismus lernen. Dies halte ich für wichtiger als irgend jemanden aus Prinzip zu schonen.


Auf meiner Suche nach einer Definition des Nationalismus bin ich letztendlich zu drei Definitionen des Nationalismus gekommen (Punkt 2). Daraus ergibt sich die grobe Gliederung dieser Arbeit.

Nationalismus ist demnach die Unterscheidung zwischen Nationen (Punkt 3 und 4) oder die Verachtung anderer Nationen (Punkt 5) oder die Identifikation mit einer Nation (Punkt 6 und 7).

 

Die erste Definition ist mir deswegen so wichtig gewesen, weil sie zu einer zentralen Frage führt, nämlich: Was ist eine Nation? Hier ist Rudolf Steiner um einiges schärfer als Autoren wie Ernest Renan und Friedrich Meinecke.

Aus der zweiten Definition ergibt sich eine weitere Frage: Ist der Nationalismus mit dem Frieden vereinbar? Überhebung führt nämlich leicht zu internationalen Konflikten.
Bei der dritten Definition stellt sich zuletzt die Frage: Ist der Nationalismus mit der Freiheit vereinbar? Gerade dieser Aspekt ist entscheidend für eine Beurteilung der zum Teil kritischen Aussagen Rudolf Steiners zu bestimmten Völkern und Rassen. Sie werden oft persönlich genommen, obwohl sie sich gerade nicht auf das einzelne Individuum beziehen, sondern auf dasjenige, was aus ihm werden könnte, wenn ihn an Individualität fehlt, nämlich eine Karikatur.

Diese drei Fragen und nicht die Definitionen standen für mich am Anfang aller Überlegungen.
Was andere Autoren zu diesen drei Fragen gesagt haben, wird den Aussagen Steiners entweder vorangestellt (Punkte 3 und 6) oder direkt gegenübergestellt (Punkt 5). Am Charakteristischsten sind dabei die älteren Autoren. Die neueren Nationalismus-Forscher habe ich natürlich auch berücksichtigt.
Bei der feineren Gliederung in Unterpunkten habe ich mich durch eine Vortragsreihe Steiners über den Imperialismus inspirieren lassen. Er unterscheidet dort zwischen einem geistig-kulturellen Imperialismus, einem politischen Imperialismus und einem wirtschaftlichen Imperialismus. Diese Unterscheidung habe ich hier einfach auf den Nationalismus übertragen. Ob Steiner davon begeistert gewesen wäre, bin ich nicht sicher. Warum erkläre ich dann an der entsprechenden Stelle. Diese Unterscheidung hat aber den Vorteil, auf das zentrale Prinzip seiner Sozialwissenschaft hinzuweisen.
Ab 1917 hat sich Steiner nämlich für eine soziale Dreigliederung eingesetzt. Demnach sollen Wirtschaft, Staat und Kultur ihr Leben selbst in die Hand nehmen und ihre eigene Logik entwickeln. Meine Frage ist gewesen, wie die Verselbständigung dieser drei sozialen Funktionen sich auf den Nationalismus auswirkt. Es geht eben nicht nur darum, den Nationalismus einzuordnen sondern auch beseitigen zu können. Und es wurde niemals so konsequent versucht, als von dem Ansatz einer sozialen Dreigliederung.

Nach dieser systematischen Darstellung kommt eine kurze Biographie Steiners (Punkt 8). Es wird nur das berücksichtigt, was mit dem Thema des Nationalismus zu tun hat. Diesmal gehe ich nicht nur auf die soziale Dreigliederung, sondern auch auf die Anthroposophie Steiners ein. Steiner ist eben über diesen Weg zu seiner Beurteilung des Nationalismus gekommen. Hier erkläre ich auch, warum ich diesen zweiten Weg in dieser Arbeit nicht gegangen bin. Eines läßt sich aber vorweg sagen: Die Wege mögen noch so unterschiedlich sein, das Ergebnis bleibt dasselbe.

 


Zuletzt eine kleine Bemerkung zu meinem Schreibstil, der bewußt unkorrekt ist. Den Konjunktiv vermeide ich auch dann, wenn ich die Meinung anderer Autoren referiere. Ich ziehe es vor, sie in der Form der direkten Rede selbst sprechen zu lassen. Danke mich trotzdem nicht mit diesen Autoren zu verwechseln.

( 1 ) - Eine chronologische Zusammenstellung eines Teils dieser Aussagen findet sich bei Heyer (1993/2), S.17-146. Trotz ihrer gut hundert Seiten ist aber diese Zusammenstellung bei weitem nicht erschöpfend. Zur Gestaltung der Fußnoten siehe die Einleitung des Literaturverzeichnisses auf S.68 dieser Arbeit.