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Institut pour une tri-articulation sociale
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Collection c331  :

Conseils d'entreprise et socialisation / Betriebsräte und Sozialisierung




SEPTIÈME SOIRÉE DE DISCUSSION
Stuttgart, jeudi 17 juillet 1919
SIEBENTER DISKUSSIONSABEND
Stuttgart, 17. Juli 1919

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 331 235-270 (1989) 17/07/1919


Les éventuelles mises en évidence sont à usage interne, veuillez nous en excuser.

Original





Traducteur: FG - v.01 - 01/08/2021 Éditeur: SITE

Le président, M. Roser, ouvre la séance. Il annonce ensuite qu'il est prévu d'introduire des soirées d'étude au cours desquelles on expliquera l'idée de tri-articulation de l'organisme social et où, en particulier, on discutera en profondeur du livre "Les fondements de la question sociale". La première soirée d'étude aura lieu la semaine prochaine. Il a ensuite indiqué que l'industrie de la chaussure avait fait des progrès en ce qui concerne la question des conseils d'entreprise. Elle est déjà allée si loin que les conseils d'entreprise de l'industrie du cuir ont formé une commission d'action qui a l'intention de devenir active dans l'industrie de la chaussure dans un avenir proche.

01

Der Vorsitzende, Herr Roser, eröffnet die Versammlung. Anschließend teilt er mit, daß beabsichtigt ist, Studienabende einzuführen, an denen Erläuterungen zur Idee der Dreigliederung des sozialen Organismus gege­ben werden sollen und an denen insbesondere das Buch «Die Kernpunkte der sozialen Frage» gründlich besprochen werden soll. Der erste Studien­abend soll in der kommenden Woche stattfinden. Dann berichtet er, daß die Schuhindustrie in bezug auf die Betriebsrätefrage Fortschritte erzielt habe. Man sei dort bereits so weit gekommen, daß sich die Betriebsräte der Lederbranche zu einem Aktionsausschuß zusammengeschlossen hätten, der beabsichtige, in nächster Zeit innerhalb des Schuhgewerbes aktiv zu werden.

Mots d'introduction

02

Einleitende Worte

Rudolf Steiner : Mes très chers présents ! Comme les soirs précédents, je ne ferai aujourd'hui qu'une brève introduction, afin que nous puissions ensuite aborder en détail l'une ou l'autre question spécifique au cours de la discussion. Mais compte tenu de l'intérêt s’ankylosant pour la question des conseils d'entreprise, il serait peut-être bon de commencer cette soirée par quelques remarques plus générales.


03

Rudolf Steiner: Meine sehr werten Anwesenden! Wie an den Aben­den zuvor, so werde ich auch heute nur eine kurze Einleitung geben, damit wir uns dann in der Diskussion ausführlich über die eine oder andere spezielle Frage unterhalten können. Aber angesichts des erlahmenden Interesses an der Betriebsrätefrage wird es sich vielleicht empfehlen, zu Beginn des heutigen Abends zu­nächst einige allgemeinere Bemerkungen zu machen.

Vous voyez, de la part du "Bund für Dreigliederung des sozialen Organismus" (Fédération pour la tri-articulation de l'organisme social) il a été ambitionné de faire le premier pas vraiment pratique dans la direction qui a été fondamentalement tracée par le mouvement social depuis plus d'un demi-siècle, par la création d'une compagnie de conseils d'entreprise.


04

Sehen Sie, von seiten des «Bundes für Dreigliederung des sozia­len Organismus» ist angestrebt worden, mit der Schaffung einer Betriebsräteschaft den ersten wirklich praktischen Schritt in die Richtung zu gehen, die im Grunde genommen seit mehr als einem halben Jahrhundert durch die soziale Bewegung vorgezeichnet ist.

Ce mouvement est, après tout, comme un cri du prolétariat contre son oppression. Mais ce tollé n'est au fond rien d'autre qu'une sorte de critique historique mondiale de l'ordre économique capitaliste. La catastrophe de la guerre mondiale a créé des conditions qui rendent nécessaire le remplacement de la critique à laquelle les partis du mouvement socialiste se sont habitués par autre chose. Lorsque, à partir de ce mouvement, on a commencé à trouver à son tour les voies d'un renouveau social, on pouvait espérer que, surtout au sein des larges masses de la classe ouvrière, d'abord à partir de leurs expériences au sein de l'ordre social capitaliste, ensuite à partir des soubassements qui surgissent parce que la classe ouvrière est vraiment beaucoup plus instruite politiquement par ses expériences que la bourgeoisie, une compréhension se formerait pour ce qui devait remplacer autrefois la critique purement sociale de l'ordre social. Après ledit effondrement du Reich allemand, on pouvait en fait seulement espérer quelque chose de vraiment incisif de ce côté, car ceux qui étaient complètement liés à l'ancien ordre étatique et économique, malgré les expériences de la catastrophe de la guerre mondiale et de ses conséquences, n'avaient rien à offrir qui puisse réellement mener à une nouvelle construction.

05

Diese Bewegung ist ja wie ein Aufschrei des Proletariats gegen seine Unterdrückung. Dieser Aufschrei ist aber im Grunde genom­men nichts anderes als eine Art weltgeschichtliche Kritik an der kapitalistischen Wirtschaftsordnung. Bedingt durch die Ieltkriegs­katastrophe haben sich jetzt Verhältnisse herausgebildet, die es erforderlich machen, daß die Kritik, an die sich die Parteien der sozialistischen Bewegung gewöhnt haben, durch etwas anderes ab­gelöst werden muß. Als man aus dieser Bewegung heraus wieder­um begann, Wege zu einer sozialen Erneuerung zu finden, da konnte man ja die Hoffnung haben, daß sich besonders innerhalb der breiten Massen der Arbeiterschaft, erstens aus ihren Erlebnis­sen innerhalb der kapitalistischen Gesellschaftsordnung heraus, zweitens aus den Untergründen heraus, die sich ergeben, weil die Arbeiterschaft durch ihre Erfahrungen wirklich politisch viel ge­schulter ist als das Bürgertum, ein Verständnis bilden würde für das, was die früher bloß soziale Kritik an der Gesellschaftsordnung ersetzen sollte. Nach dem sogenannten Zusammenbruch des Deut­schen Reiches konnte man im Grunde genommen etwas wirklich Einschneidendes nur von dieser Seite her erhoffen, denn diejenigen, die ganz mit der alten Staats- und Wirtschaftsordnung verknüpft waren, die hatten, trotz der Erfahrungen der Weltkriegskatastrophe und deren Folgen, nichts zu bieten, was zu einem Neuaufbau wirklich führen könnte.

On reçoit de bien troubles pensées actuellement quand, d'un côté on envisage quand même, que pour une nouvelle construction l'intelligence est nécessaire, et quand, de l’autre côté, on considère la constitution d’âme et politique de cette intelligence dans l’Europe centrale actuelle, notamment l'intelligence de ceux qui appartiennent aux personnalités dirigeantes. De tout ce qui a été dit ici jusqu'à présent, ceux d'entre vous qui sont venus souvent auront vu que si nous voulons vraiment progresser, un nouvel ordre de société doit aussi être trouvé à partir d'un nouvel esprit. Cela est en particulier vrai à l'heure actuelle, qui montre clairement que l'Europe centrale est saisie dans l'effondrement. L'exemple suivant montre que rien ne serait à attendre de certains cercles.

06

Man bekommt recht trübe Gedanken heute, wenn man doch auf der einen Seite einsieht, daß zu einem Neuaufbau die Intelligenz notwendig ist, und wenn man auf der anderen Seite die seelische und die politische Verfassung dieser Intelligenz im heuti­gen Mitteleuropa ins Auge faßt, namentlich der Intelligenz jener, die zu den führenden Persönlichkeiten gehören. Aus all dem, was hier bislang gesprochen wurde, werden diejenigen unter Ihnen, die öfter hier waren, gesehen haben, daß, wenn wir wirklich wei­terkommen wollen, eine neue Gesellschaftsordnung auch aus einem neuen Geist heraus gefunden werden muß. Dies gilt insbesondere für den jetzigen Zeitpunkt, der deutlich zeigt, daß Mitteleuropa im Zusammenbruch begriffen ist. Daß von gewissen Kreisen nichts zu erhoffen ist, sei an folgendem Beispiel verdeutlicht.

Voyez-vous, lorsqu'on parle d'un esprit nouveau à partir duquel l'avenir devrait être façonné, alors on doit d'abord se demander : où sont les dispositions à cet esprit nouveau ? Maintenant, l'esprit politique qui domine aujourd'hui au-dessus de toutes les classes dirigeantes, j’aimerais l'illustrer au moyen d'un exemple qui, cependant, pourrait être multiplié par mille. Dans un discours de Berlin, on trouve les mots suivants. Je vous prie d'écouter attentivement, car il est nécessaire de se mettre dans l'esprit du peuple aujourd'hui. Écoutez donc attentivement : "Le fait qu'avant la Révolution, nous pouvions avoir confiance dans la fiabilité honnête et objective de notre gouvernement, que dans l'excellente bureaucratie prussienne nous pouvions nous épargner la nécessité d'avoir notre mot à dire, n'est pas la moindre des racines de la supériorité intellectuelle dont l'Allemagne en général, surtout dans son développement scientifique et technique, a fait preuve au cours du XIXe siècle. On ne peut pas servir deux maîtres en même temps. La politisation générale est nécessairement l'ennemie de la collecte stricte et de l'immersion dans le travail créatif. Puisse l'esprit allemand trouver la force de se frayer un chemin à travers l'affreux déluge de péchés politiques et de boue pour revenir à ce louable état de confiance que les Hohenzollern de Prusse nous avaient donné !".


07

Sehen Sie, wenn man von einem neuen Geiste spricht, aus dem heraus die Zukunft gestaltet werden soll, dann muß man sich zunächst fragen: Wo sind die Anlagen zu diesem neuen Geiste? Nun, den politischen Geist, der heute vor allem die führenden Klassen beherrscht, den möchte ich an einem Beispiel, das aber vertausendfacht werden könnte, veranschaulichen. In einer Berliner Rede finden sich die folgenden Worte. Ich bitte Sie, hören Sie genau zu, denn man muß sich heute mit dem Geist der Menschen vertraut machen. Hören Sie also genau zu: «Daß wir vor der Revolution im ganzen auf die redliche und sachliche Zuverlässigkeit unserer Regierung vertrauen durften, daß wir in dem vortrefflichen preußischen Beamtenstaat uns das Mitreden ersparen konnten, darin nicht zuletzt wurzelt die geistige Überlegenheit, die Deutschland allgemein, zumal auch in seiner wissenschaftlichen und technischen Entwicklung, während des neunzehnten Jahrhunderts er­wiesen hat. Man kann nicht zweien Herren zugleich dienen. Die allge­meine Politisierung ist notwendig ein Feind strenger Sammlung und Versenkung in schaffende Arbeit. Möge der deutsche Geist die Kraft entwickeln, sich durch die häßliche politische Sünd- und Schlammflut wieder zu jenem rühmlichen Staate des Vertrauens durchzuarbeiten, wie ihn uns Preußen die Hohenzollern geschenkt hatten!»

[Interjection : Est-ce le regard de Janus d'Oldenburg ?]

08

[Zwischenruf: Ist das der Oldenburg Januschau?]

Oui, vous croyez que c'est le regard de Janus d'Oldenburg ! Ce serait réconfortant si c'était au moins lui. Mais voyez-vous, ces mots ont été prononcés par le professeur de langue et de littérature allemandes de l'université de Berlin qui donne le ton. C'est la chose décisive ! Ces paroles, prononcées par le représentant de la langue et de la littérature allemandes, le premier représentant de cette matière dans la première université allemande, sont donc probablement dans une certaine mesure décisives pour l'esprit qui règne parmi ceux qui doivent aujourd'hui inspirer notre jeunesse pour ce que l'humanité doit attendre de l'avenir. Faut-il s'étonner que des pensées troubles surgissent lorsqu'on pense à cet avenir ? Au fond, on cite quelque chose comme ça comme caractéristique parce que, après tout, aussi ces humains qui parlent dans le journalisme/les médias aujourd'hui, surtout dans « la comm » [NDT Publizistik] des partis, parce que même s'ils se sont approprié des points particuliers du programme, ils ont beaucoup appris de ces gens-là en ce qui concerne toute leur pensée. Ils ont avant tout appris à être myopes, pour ne pas dire obtus.

09

Ja, das glauben Sie, daß das der Oldenburg-Januschau ist! Es wäre tröstlich, wenn es wenigstens er wäre. Aber sehen Sie, diese Worte hat der tonangebende Professor für deutsche Sprache und Literatur an der Berliner Universität gesprochen. Das ist das Ausschlagge­bende! Diese Worte, die also der Vertreter der deutschen Sprache und Literatur, der erste Vertreter dieses Faches an der ersten deut­schen Universität, gesprochen hat, die sind wohl einigermaßen ausschlaggebend für den Geist, der bei denjenigen herrscht, die heute unsere Jugend zu begeistern haben für das, was die Mensch­heit von der Zukunft zu erwarten hat. Muß man sich da wundern, daß trübe Gedanken aufsteigen, wenn man an diese Zukunft denkt? Im Grunde genommen führt man so etwas als charakteri­stisch deshalb an, weil ja schließlich auch diejenigen Menschen, die heute in der Publizistik das Wort führen, insbesondere in der Publizistik der Parteien, weil die ja, selbst wenn sie sich einzelne Programmpunkte angeeignet haben, in bezug auf ihr ganzes Denken doch manches von diesen Leuten gelernt haben. Vor allem haben sie gelernt, kurzsichtig, um nicht zu sagen stumpfsinnig, zu sein.

Vis-à-vis de cela, doit justement toujours de nouveau être accentué : tant que les humains ne se décident pas un esprit vraiment nouveau, un esprit global, cela ne pourra pas au fond devenir mieux. C'est pourquoi il est si infiniment regrettable que, là où quand même l'idée de la fondation d’une compagnie de conseils d'entreprise est créée à partir d'un esprit vraiment nouveau, cette idée de compagnie de conseils d'entreprise, qui est donc vraiment une idée pratique, trouve si peu d'écho chez les masses. Naturellement, les choses peuvent aussi aller une fois lentement, et ce ne serait pas une fois le pire, mais la façon dont les choses se sont passées, on doit déjà la compter aux pires des choses.

10

Gegenüber diesem muß eben immer wieder betont werden: Ehe sich die Menschen nicht zu einem wirklich neuen Geist aufraffen, zu einem umfassenden Geist, kann es im Grunde genommen nicht besser werden. Deshalb ist es so unendlich bedauerlich, daß, wo doch die Idee der Begründung einer Betriebsräteschaft herausge­schöpft war aus einem wirklich neuen Geiste, daß diese Idee der Betriebsräteschaft, die ja eine wirklich praktische Idee ist, bei den Massen so wenig Anklang findet. Natürlich kann auch einmal etwas langsam gehen, das wäre ja nicht einmal das Schlimmste, aber zum Allerschlimmsten muß man schon zählen, wie die Sache geschehen ist.

Nous avons donc commencé ici notre travail dans le sens de la tri-articulation de l'organisme social. Au début, comme je l'ai déjà exprimé une fois, ces gens qui sont toujours écoutés ont dit : "Maintenant, c'est une fois une petite bêtise, on va la laisser tomber. Mais cette folie s'est avérée être quelque chose qui a trouvé des milliers d'adeptes à Stuttgart et dans les environs. C'est là que les choses sont devenues très inconfortables pour les gens. C'est alors que l'idée pratique des conseils d'entreprise est apparue sous une forme vraiment concrète. La situation est alors devenue encore plus inconfortable pour les gens, et il s'est produit ce fait étrange, qu'il faut noter encore et encore, que maintenant, de la part des partis, des choses étranges sont apportées sur le terrain contre la tri-articulation de l'organisme social en général et contre la question des conseils d'entreprise en particulier. D'un côté, nous entendons : "Oui, la tri-articulation, elle est déjà très bonne. - L'autre jour, lorsque nos amis Gönnewein et Roser ont pris la parole lors d'une réunion du peuple de l’autre côté dans la salle Dinkelacker, la intervint parmi les différents orateurs, par exemple, un qui s'opposait en grande partie à nous, et a dit : "Oui, la tri-articulation de l'organisme social est très bonne ; elle doit finir par se réaliser, mais nous la combattons ! - Donc, il est bon et doit finalement se rendre, mais elle sera quand même combattue. - Nous voulons, disait-il, tout d'abord quelque chose de tout à fait différent, et ensuite, lorsque nous aurons réalisé cette chose tout à fait différente, la tri-articulation surgira d’elle-même.

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Wir haben ja hier begonnen mit der Arbeit im Sinne der Drei­gliederung des sozialen Organismus. Zuerst haben sich, das habe ich schon einmal ausgesprochen, diejenigen Leute, auf die ja immer gehört wird, gesagt: Nun, das ist mal eine kleine Narretei, die lassen wir gewähren. Dann aber hat sich diese Narretei als etwas entpuppt, das eine nach Tausenden zählende Anhängerschaft in Stuttgart und Umgebung gefunden hat. Da ist es den Leuten höchst ungemütlich geworden. Dann trat die praktische Idee der Betriebsräte in einer wirklich praktischen Gestalt hervor. Da wurde es den Leuten noch ungemütlicher, und da stellte sich dann eben diese merkwürdige Tatsache ein, die immer wieder festgehalten werden muß, daß nun von seiten der Parteien gegen die Dreiglie­derung des sozialen Organismus im allgemeinen und gegen die Betriebsräteschafts-Frage im besonderen Merkwürdiges ins Feld geführt wird. Da hören wir auf der einen Seite: Ja, die Dreigliede­rung, die ist ja schon ganz gut. — Als neulich unsere Freunde Gönnewein und Roser in einer Volksversammlung gesprochen ha­ben drüben im Dinkelacker-Saal, da trat zum Beispiel unter den verschiedenen, zum großen Teil uns gegnerisch gegenüberstehen­den Diskussionsrednern wieder einer auf, der da sagte: Ja, die Dreigliederung des sozialen Organismus ist ja ganz gut; sie muß sich letztlich ergeben, aber wir bekämpfen sie! — Also, sie ist gut und muß sich letztlich auch ergeben, aber sie wird doch bekämpft. — Wir wollen, so sagte er, zunächst etwas ganz anderes, und dann, wenn wir dieses ganz andere verwirklicht haben, dann wird sich die Dreigliederung von selbst ergeben.

Maintenant, il n'est pas question que la tri-articulation se donne d’elle-même ; mais elle doit justement être durement travaillée. C'est, je dois déjà prononcer le mot, la plus grande escroquerie que de répéter sans cesse les mêmes vieilles paroles : nous avons seulement à faire ceci ou cela, telle ou telle classe a seulement à obtenir la domination, et alors un système social correctement ordonné se donnera de lui-même. - Non, le système sociétal correctement ordonné doit d'abord être reconnu et alors élaboré. Et il est caractéristique justement que l’on dise toujours de nouveau : la tri-articulation de l'organisme social est très bonne, ainsi doit aussi être une fois un ordre de société, comme le dit cette tri-articulation, mais nous le combattons. - Mais quand une fois les gens devraient dire ce qu'ils veulent donc, alors on entend seulement des slogans et des phrases. La seule chose que j'ai trouvée au sein du parti communiste en rapport à sa lutte contre la tri-articulation, c'est qu'il y a un accord - pour autant qu'on soit concerné - sur le fait que la tri-articulation est tout à fait bien, mais qu'on doit la combattre. Il y a un accord en cela. Et de l'autre côté, il s’est montré - ne croyez pas que je me soucie de la question, mais quand il s'agit de lutter contre quelque chose, alors de telles choses doivent être examinées - qu'à l'occasion de la publication du premier numéro de notre journal hebdomadaire "Dreigliederung des sozialen Organismus" (Tri-articulation de l'organisme social) pas une seule des pensées contenues dans ce document n'a été traitée, mais celle-là a été sauvagement réprimandée. Cela résulte de l'abrutissement, de l'incapacité à produire ne serait-ce qu'une seule véritable pensée propre. On ne peut donc que fulminer. De nombreux éléments ont également été tirés des troisième et quatrième pages qui vont dans le même sens. Les choses ont toujours été traitées de telle manière qu'il est vite apparu que toutes ces critiques ne soulèvent pas du tout d'objections réellement factuelles. D'un côté, se révèle là leur incapacité, l’incapacité, et de l'autre, leur stupidité, en ce qu’on dise toujours de nouveau que la tri-articulation en soi est bonne, mais doit être combattue. Maintenant, si ces choses ne sont pas examinées, si les dommages cancéreux ne sont pas considérés comme le résultat de l'activité dû/des partis, alors rien de sain ne peut sortir de la lutte dans laquelle nous nous trouvons.

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Nun, es kann keine Rede davon sein, daß sich die Dreigliede­rung von selbst ergeben wird, sondern sie muß eben gerade hart erarbeitet werden. Es ist, ich muß das Wort schon ausspre­chen, der größte Schwindel, wenn man immer wieder und wieder das alte Wort wiederholt: Wir brauchen nur dieses oder jenes zu tun, es braucht nur diese oder jene Klasse die Herrschaft zu erhalten, dann wird sich schon ein richtig geordnetes gesellschaftli­ches Wesen von selbst ergeben. — Nein, das richtig geordnete gesellschaftliche Wesen, es muß zuerst erkannt und dann erarbeitet werden. Und charakteristisch ist eben, daß man immer wieder sagt: Die Dreigliederung des sozialen Organismus ist ganz gut, so muß auch einmal eine Gesellschaftsordnung sein, wie diese Dreigliederung es sagt, aber wir bekämpfen sie. — Wenn die Leute aber einmal das sagen sollen, was sie denn wollen, dann hört man nichts anderes als Schlagworte und Phrasen Das einzige, was ich innerhalb der Kommunistischen Partei in bezug auf deren Bekämpfung der Dreigliederung gefunden habe, das ist, daß man sich dort einig ist — soweit einem das entgegen­tritt —, daß die Dreigliederung ganz gut ist, aber daß man sie bekämpfen muß. Darin ist man sich einig. Und von der anderen Seite her hat es sich gezeigt — glauben Sie nicht, daß mir irgend etwas an der Sache liegt, aber wenn es sich darum handelt, etwas durchzukämpfen, dann muß auf solche Dinge hingesehen werden —, daß man anläßlich des Erscheinens der ersten Nummer unserer Wochenschrift «Dreigliederung des sozialen Organismus» auf kei­nen einzigen der in diesem Blatt enthaltenen Gedanken eingegan­gen ist, aber daß man wüst geschimpft hat. Das resultiert aus der Stumpfheit, aus der Unfähigkeit, auch nur einen eigenen wirklichen Gedanken hervorzubringen. Daher kann man nichts anderes als schimpfen. Auch von dritter und vierter Seite ist manches angeführt worden, was in eine ähnliche Richtung zielt. Die Dinge wurden immer so behandelt, daß schon bald deutlich wurde, daß all diese Kritiker wirklich sachliche Einwände gar nicht vorbringen. Einerseits offenbart sich da die Unfähigkeit, die Impotenz, ande­rerseits die Dummheit, indem man immer wieder sagt, daß die Dreigliederung an sich ja gut ist, aber bekämpft werden muß. Nun, wenn auf diese Dinge nicht hingeschaut wird, wenn nicht der Krebsschaden als Folge der Parteibetriebsamkeit gesehen wird, dann kann nichts Heilsames aus dem Kampf, in dem wir uns befinden, herauskommen.

Mes très chers présents !, ce n'est véritablement pas le moment dans lequel on a la permission de se perdre dans de telles querelles de partis, car nous sommes aujourd'hui proches du point où des personnes ayant une attitude telle que celle du professeur Gustav Roethe de l'université de Berlin, que je vous ai lue, prennent à nouveau le dessus, même dans les cercles capitalistes. On n’a véritablement pas besoin d'être ami de ces idées, qui ne sont que des demi-idées ou des quarts d'idées et, de plus, tout à fait impraticables, et l'on n'a pas besoin d'être ami de Wissell et de Moellendorff (NDT : https://de.wikipedia.org/wiki/Wichard_von_Moellendorff_%28Ingenieur%29), mais on doit quand même dire que d'un certain côté on avait le pouvoir d’évincer les deux. S'ils avaient été évincés de l'autre côté, cela n'aurait pas été un dommage particulier, mais qu'on ait eu le pouvoir de les évincer justement de ce côté prouve la gravité actuelle de la situation en Europe centrale. Cela prouve que certains milieux se sentent à nouveau en sécurité, des milieux qui, il y a, relativement, peu de temps, se sentaient très peu sûrs.

13

Meine sehr verehrten Anwesenden! Es ist heute wahrhaftig nicht die Zeit, in der man sich in solchem Parteigezänke verlieren darf, denn wir stehen heute nahe an dem Punkt, daß nämlich die Men­schen, die eine solche Gesinnung haben wie Professor Gustav Roethe von der Berliner Universität, die ich Ihnen vorgelesen habe, auch in kapitalistischen Kreisen wieder die Oberhand gewinnen. Man braucht wahrhaftig kein Freund sein dieser Ideen, die ja nur Halb- oder Viertelsideen und obendrein ziemlich unpraktisch sind, und man braucht kein Freund zu sein von Wissell und Moellendorff, aber man muß doch sagen, daß man von einer gewissen Seite her die Macht hatte, die beiden zu verdrängen. Wären sie von anderer Seite verdrängt worden, so wäre dies kein besonderer Schaden gewesen, aber daß man die Macht hatte, sie eben von jener Seite her zu verdrängen, das beweist den gegenwärtigen Ernst der Lage in Mitteleuropa. Das beweist, daß sich gewisse Kreise wieder sicher fühlen, Kreise, die sich vor verhältnismäßig kurzer Zeit noch sehr unsicher fühlten.

Il y a quelques semaines, au moment où je suis venu de Suisse, de Dornach, à Stuttgart, et où nous avons commencé notre activité, c’était encore ainsi que le règne d'entreprise, oui absolument, les cercles dirigeants se sentaient encore insécures dans un certain sens. Il y avait encore une atmosphère très étrange dans ces cercles. Et l'on pouvait certainement avoir l'impression que quelque chose pouvait être réalisé lorsqu'un mouvement énergique se présentait, qui avait un contenu et un sens. À l'époque, ceux pour qui l'économie planifiée et les lois-cadres de Moellendorff étaient un anathème n'avaient pas autant de courage pour se manifester aussi hardiment qu'aujourd'hui. Mais parce qu'il était possible de prévoir l'évolution de la situation, ici et dans d'autres réunions où je suis intervenu, une pensée a été formulée à maintes reprises, pour beaucoup, probablement jusqu'à la lassitude, à savoir : qu’on avance au fait en ce qui concerne l'idée des conseils d'entreprise, avant qu'il ne soit trop tard. En pendant avec le départ de Moellendorff et Wissell, il convient de noter que la loi sur les conseils d'entreprise a depuis peu à nouveau été soumise à l'Assemblée nationale. Vous pouvez prendre tous ces symptômes ensemble, et vous ne trouverez pas incroyable qu'aujourd'hui quelqu'un qui se penche un peu sur ces choses vous dise : tout cela est un travail systématique de l'autre côté, un travail systématique de la part des anciens entrepreneurs qui s'étaient déjà sentis au bord du gouffre et qui maintenant paralysent progressivement le mouvement social en Europe centrale. De ce côté également, aucun moyen n'est épargné, y compris la collaboration avec l'Entente, lorsqu'il s'agit de paralyser le mouvement social en Europe centrale. Si les idées de ces gens qui sont à l’œuvre aujourd'hui, et ce n'est pas une exagération, se réalisent, alors il arrivera que toute lutte/aspiration sociale, telle que vous la ressentez/éprouvez, sera une chose impossible pendant de nombreuses années. Car il ne s'agit pas de savoir quelle est la force du capitalisme en Europe centrale, mais quelle est la force du capitalisme de l'Entente. C'est ainsi que vont les choses d'un côté. De l'autre, nous avons les querelles de partis les plus folles, que le le seul moyen serait de balayer pour arriver à un effort objectif.

14

Vor ein paar Wochen, gerade in der Zeit, als ich von der Schweiz, von Dornach, nach Stuttgart kam und wir unsere Tätig­keit begannen, da war es noch so, daß sich das Unternehmertum, ja die führenden Kreise überhaupt, in einem gewissen Sinne unsi­cher fühlten. Da herrschte in diesen Kreisen noch eine ganz son­derbare Stimmung. Und da konnte man durchaus den Eindruck haben, daß dann, wenn eine energische Bewegung, die Inhalt und Sinn hat, kommt, etwas erreicht werden kann. Damals hatten die, denen die Planwirtschaft und die Rahmengesetze von Moellendorff ein Greuel waren, noch nicht so viel Mut, um so kühn hervorzutreten, wie sie das heute tun. Weil man aber voraussehen konnte, wie sich die Sache entwickeln würde, wurde hier und auch in anderen Versammlungen, auf denen ich gesprochen habe, ein Gedanke immer wieder und wieder vorgebracht, für viele wahrscheinlich bis zum Überdruß, nämlich: Man schreite mit Bezug auf die Idee der Betriebsräte zur Tat, ehe es zu spät ist. Im Zusammenhang mit der Verabschiedung von Moellendorff und Wissell gilt es zu beachten, daß das Betriebsrätegesetz nun neuerdings wiederum der Nationalversammlung vorgelegt worden ist. Alle diese Symptome können Sie zusammennehmen, und Sie werden es nicht unglaublich finden, wenn heute derjenige, der in diese Dinge etwas hineinschaut, Ihnen sagt: Das alles ist systematische Arbeit von der anderen Seite her, systematische Arbeit von seiten der ehemaligen Unternehmer, die sich schon sehr am Rande des Abgrunds gefühlt hatten und die nun nach und nach die soziale Bewegung in Mitteleuropa lahmlegen. Von dieser Seite wird auch kein Mittel gescheut, auch mit der Entente zusammenzugehen, wenn es sich darum handelt, die soziale Bewegung in Mitteleuropa lahmzulegen. Wenn die Ideen derjenigen Leute, die heute am Werk sind, und das ist keine Übertreibung, sich erfüllen, dann ist es so, daß alles soziale Streben, wie Sie es empfinden, für viele Jahre ein Ding der Unmöglichkeit ist. Denn da handelt es sich dann nicht darum, wie stark der Kapitalismus in Mitteleuropa ist, sondern darum, wie stark der Entente-Kapitalismus ist. So verhalten sich die Dinge auf der einen Seite. Auf der anderen haben wir das wüsteste Parteigezänk, das hinwegzufegen die einzige Möglichkeit wäre, um zu einem sachlichen Streben zu kommen.

Que révèle cette querelle partisane ? Elle révèle avant tout la nécessité de la tri-articulation de l'organisme social. Dans cette tri-articulation, d'un côté la vie de l’esprit devrait avoir une administration indépendante, de l'autre côté la vie de l'État ou la vie de droit devrait avoir sa propre administration, et sur le troisième côté la vie de l’économie. À l’intérieur de la vie de l’économie, en tant qu'institution purement économique, nous voulons laisser naître les conseils d'entreprise. Cette compagnie de conseils d'entreprise marquerait le début d'une véritable socialisation en séparant l'administration économique de la vie spirituelle et politique. Quel serait le moyen le plus sûr de maintenir la vie économique à la merci du capitalisme ? En continuant à amalgamer la vie économique avec la vie politique ! Et qu'est-ce qui couine alors là des querelles stupides des partis ? C'est le mélange et la fusion sauvages de points de vue économiques et de points de vue politiques. Ces partis modernes sont si nuisibles parce qu'ils sont entièrement basés sur ce qui a survécu comme la fusion de la vie politique avec la vie économique. C'est pourquoi on entend encore et encore, de la part de gens qui ne comprennent rien à la structure de l'ordre social, qu'il faut d'abord avoir le pouvoir politique et ensuite le pouvoir économique. Puis ils inversent à nouveau la tendance, et ainsi de suite. Toutes ces choses témoignent du dilettantisme le plus méprisable. Le fait que de telles opinions apparaissent au sein des partis montre à quel point la tri-articulation de l'organisme social est nécessaire. Et de nos jours, j’aimerais dire que l'on devrait vraiment prendre conseil avec soi-même, comme on l'a fait à l'approche de la douzième heure, et se demander : veut-on vraiment être l'idiot de la réaction à venir en suivant aveuglément les slogans du parti à la lettre, plus aveuglément que ne l'ont jamais fait les catholiques, apparemment de bonne foi ? Ne veut-on pas se fier à son propre jugement ? Si l'on s'était fié à son propre jugement, la compagnie des conseils d’entreprise aurait déjà vu le jour. Pensez une fois à ce que cela signifierait si la compagnie des conseils d’entreprise étaient déjà une réalité et si les revendications économiques du prolétariat étaient maintenant reprises par les conseils d’entreprise et résonnaient dans tout ce qui se passe actuellement au sein du capitalisme et du règne d'entreprise se renforçant à nouveau, dans ce qui est impulsé du côté de l'industrie minière/de l’Erzbergerie, qui est beaucoup plus nuisible qu'on ne le pense, et dans ce qui est lié au traité de paix. Les gens ont toujours souligné qu'il s'agit avant tout de la conquête du pouvoir politique.

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Was offenbart denn dieses Parteigezänke? Es offenbart vor allem die Notwendigkeit der Dreigliederung des sozialen Organismus. In dieser Dreigliederung soll auf der einen Seite das Geistesleben eine selbständige Verwaltung haben, auf der anderen Seite soll das Staats- oder Rechtsleben eine eigene Verwaltung haben und auf der dritten Seite das Wirtschaftsleben. Innerhalb des Wirtschaftslebens als einer rein wirtschaftlichen Einrichtung wollen wir die Betriebsräte entstehen lassen. Diese Betriebsräteschaft würde den Beginn einer wirklichen Sozialisierung dadurch einleiten, daß sie die Wirtschaftsverwaltung von dem geistigen und politischen Le­ben abtrennt. Wodurch wäre denn das Wirtschaftsleben am sicher­sten auch weiterhin dem Kapitalismus ausgeliefert? Dadurch, daß das Wirtschaftsleben weiterhin verquickt wird mit dem politischen Leben! Und was quiekt denn da eigentlich aus dem törichten Parteigezänke heraus? Es ist das wüste Durcheinanderwerfen und Ineinanderverschmelzen von wirtschaftlichen Gesichtspunkten und politischen Gesichtspunkten. Diese neuzeitlichen Parteien sind des­halb so schädlich, weil sie ganz auf dem beruhen, was sich als Verschmelzung des politischen mit dem wirtschaftlichen Leben überlebt hat. Daher hört man immer wieder von Leuten, die von einer Struktur der sozialen Ordnung rein gar nichts verstehen, daß man erst die politische Macht haben muß und dann die wirt­schaftliche. Dann kehren sie das wiederum um und so weiter. Aus all diesen Dingen spricht der wüsteste Dilettantismus. Daß gerade solche Anschauungen innerhalb der Parteien auftreten, zeigt, wie notwendig die Dreigliederung des sozialen Organismus ist. Und in unseren Tagen sollte man, ich möchte sagen, wirklich wie schon beim Herannahen der zwölften Stunde, mit sich zu Rate gehen und sich fragen: Will man denn wirklich der Narr der heraufziehenden Reaktion dadurch sein, daß man blinder als jemals die scheinbar gutgläubigen Katholiken den Parteiparolen aufs Wort folgt? Will man sich denn nicht auf das eigene Urteil stützen? Hätte man sich auf das gesunde eigene Urteil gestützt, dann wäre die Betriebsräteschaft schon zustande gekommen. Den­ken Sie einmal, was das bedeuten würde, wenn die Betriebsräte­schaft jetzt schon Wirklichkeit wäre und wenn jetzt die wirtschaft­lichen Forderungen des Proletariats von den Betriebsräten aufgegriffen und hineintönen würden in all das, was sich jetzt abspielt innerhalb des wiedererstarkten Kapitalismus und Unter­nehmertums, in das, was getrieben wird von seiten der Erzbergerei, die ja viel schädlicher ist, als man denkt, und in das, was mit dem Friedensvertrag zusammenhängt. Die Leute haben immerfort betont, daß es sich vor allen Dingen darum handle, die politische Macht zu erobern.


Oh, Mes très chers présents, il ne me vient rien de plus risible devant une telle phrase. Naturellement, on peut prononcer de telles phrases que donc on doit d'abord avoir le pouvoir politique. Mais si devait être fait le premier pas, pour parvenir absolument au pouvoir, comme cela aurait pu se passer par l’élection des conseils d'entreprise, alors ce premier pas n'est d’abord pas fait. Il n'est pas fait parce que l’on aime parler avec de grands mots et de grandes phrases. Mais on n'aime pas aller vraiment à la mesure des choses à ce qui est vraiment nécessaire.

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Oh, meine sehr verehrten Anwesenden, es kommt mir nichts lächerlicher vor als solch eine Phrase. Man kann natürlich solche Phrasen, also daß man erst die politische Macht haben müsse, aussprechen. Wenn aber der erste Schritt getan werden soll, um überhaupt zur Macht zu gelangen, wie es durch die Wahl der Betriebsräte hätte geschehen können, dann wird dieser erste Schritt nicht getan. Er wird nicht getan, weil man es liebt, in großen Worten und Phrasen zu sprechen. Man liebt es aber nicht, wirklich sachgemäß an das heranzugehen, was wirklich notwendig ist.

Le projet de loi sur les conseils d'entreprise existant jusqu’à présent s'est révélé comme quelque chose d'impraticable, d'inacceptable. Aujourd'hui, un nouveau projet est présenté à l'Assemblée nationale, après que la timide tentative de Moellendorff et Wissell, qui contenait aussi les bases d'une économie planifiée, ait été jetée aux enfers, et les deux personnalités avec elle. Tout cela montre la bêtise qui est pratiquée d'un certain côté, mais qui, en fin de compte, ne peut finalement mener à rien. Qu’on se représente si, depuis quinze jours, notre compagnie de conseils d'entreprise en Wurtemberg avait siégé, et que chaque jour ait été envoyé dans le monde des propositions tangibles pour une véritable socialisation ! Si c'était le cas, on pourrait alors dire : de ce prolétariat surgi l'esprit nouveau nécessaire à une nouvelle construction. Si, maintenant mille conseils d’entreprise étaient assis ici maintenant, et pas seulement les quelques bonshommes, alors nous pourrions dire : nous rions de ce que, après le début de la révolution de novembre et après le déclenchement de la grève, ce grand industriel a exprimé dans les termes suivants : nous ne devons rien faire d'autre qu'attendre ! Car le moment viendra où les travailleurs se présenteront en pleurnichant et en suppliant à la porte de notre établissement et seront satisfaits si on leur permet de travailler un quart de ce qu'ils demandent maintenant. - Aujourd'hui, cependant, on n'est pas encore en mesure de regarder les choses avec le sérieux nécessaire. Il ne suffit pas d'exprimer ce sérieux en paroles, mais il est important que ce sérieux s'exprime aussi en actes. Si nous considérons le fait que les industriels d'Europe centrale recevront le soutien de l'Entente en ce qui concerne leur pouvoir, nous devons arriver à la conclusion que ces conseils d'entreprise doivent voir le jour avant qu'il ne soit trop tard. Je ne veux pas dire par là qu’on ne peut plus rien faire maintenant. Évidemment, il doit être continué de travailler dans la direction où nous avons commencé, mais ce serait un jeu de vache d'aveugle si l’on voulait fermer les yeux devant la situation générale du monde. Nous nous tenons maintenant une fois en elle, et en fait nous n’aurions pas dû y tomber ainsi, sans que nous ayons déjà des conseils d’entreprise.

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Der bisher vorliegende Betriebsräte-Gesetzentwurf hat sich als etwas Unpraktisches, als etwas Unannehmbares entpuppt. Jetzt wird ein neuer Entwurf der Nationalversammlung vorgelegt, nach‑ dem man ja den schüchternen Versuch von Moellendorff und Wissell, der auch Ansätze zu einer Planwirtschaft enthielt, in den Orkus hinabgestürzt hat und die beiden Persönlichkeiten gleich dazu. Das alles zeigt, welcher Unfug von einer gewissen Seite her getrieben wird, der aber zuletzt zu nichts führen kann. Man stelle sich vor, wenn seit vierzehn Tagen unsere Betriebsräteschaft in Württemberg tagen würde und jeden Tag greifbare Vorschläge für eine wirkliche Sozialisierung in die Welt senden würde! Wenn das der Fall wäre, dann könnte man sagen: Aus diesem Proletariat heraus, da ersteht der neue Geist, der für einen Neuaufbau notwendig ist. Wenn jetzt tausend Betriebsräte hier säßen und nicht nur die paar Männchen, dann könnten wir sagen: Wir lachen über das, was nach dem Beginn der Novemberrevolution und nach Ausbruch des Streiks jener Großindustrielle mit folgenden Worten zum Ausdruck gebracht hat: Wir brauchen nichts anderes tun, als zu warten! Denn der Zeitpunkt wird kommen, an dem die Arbeiter winselnd und flehend vor unserer Etablissementtüre erscheinen werden und zufrieden sein werden, wenn sie ein Viertel von dem arbeiten dürfen, was sie jetzt verlangen. — Nun, man ist aber heute noch nicht in der Lage, die Dinge mit dem nötigen Ernst zu betrachten. Es reicht aber auch nicht aus, diesen Ernst nur in Worten zum Ausdruck zu bringen, sondern es kommt darauf an, daß sich dieser Ernst auch in Taten niederschlägt. Wenn man darauf hinschaut, daß die mitteleuropäischen Industriellen in bezug auf ihre Macht Unterstützung von seiten der Entente bekommen werden, dann muß man doch zu dem Schluß kommen, daß diese Betriebsräteschaft entstehen muß, ehe es zu spät ist. Ich will mit alledem nicht sagen, daß man jetzt nichts mehr tun kann. Selbst­verständlich muß in der angefangenen Richtung weitergearbeitet werden, aber es wäre ein Blinde-Kuh-Spiel, wenn man die Augen vor der allgemeinen Weltlage verschließen wollte. Wir stehen nun einmal in ihr drinnen, und eigentlich hätten wir nicht so in sie hineingeraten sollen, ohne daß wir schon Betriebsräte haben.

Vous voyez, saisir le bon moment, utiliser le bon moment, cela revêt une importance toute particulière à l'époque des bouleversements dans lesquels nous vivons. Il s'agit de ne pas être capable d'attendre quatre à six semaines pour ce qui devrait se passer. Aujourd'hui, beaucoup de gens savent qu'avec la grande Révolution française à la fin du 18e siècle et avec les révolutions suivantes au 19e siècle, seule une sorte d'émancipation de l'homme en tant que citoyen d’état a été atteinte. Mais le fait que, dans une certaine mesure, des individus humains soient devenus plus libres est dépourvu de signification pour la large masse du prolétariat. Pourquoi ? Parce que ceux qui se sont rebellés contre l'ancien ordre féodal, tout en conquérant le pouvoir de l'État, n'ont pas réussi à enlever la camisole de force économique du travailleur, même s'il était maintenant personnellement libre. Aujourd'hui, il est temps de réaliser qu’avec la simple conquête du pouvoir de l'État, rien n’est fait. Comme conséquence des révolutions, d'autres humains certes parvinrent au pouvoir, mais on ne créa pas vraiment quelque chose de nouveau. L'ancien cadre de l'État a été maintenu. Et ainsi on a travaillé jusqu'à la catastrophe de la guerre mondiale. Tout a été comprimé dans le cadre de l'ancien État unitaire. Aujourd'hui, le moment est venu de reconnaître que le prolétariat ne doit pas simplement imiter la bourgeoisie, qui ne voulait que conquérir le pouvoir d'État. Le prolétariat doit développer quelque chose de nouveau et ne pas s'accrocher à l'ancien État unitaire. Le prolétariat doit amener au déploiement l'organisme social tri-articulé. Soit-on comprendra/saisira cette tri-articulation, soit on fera voile à nouveau dans une structure aussi impossible que l’était l'état du XIXe siècle et du XXe siècle commençant.

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Sehen Sie, den richtigen Moment, den richtigen Augenblick zu erfassen, zu nutzen, das ist in Zeiten solcher Umwälzungen, in denen wir leben, von ganz besonderer Wichtigkeit. Da geht es darum, daß man nicht vier bis sechs Wochen warten kann mit demjenigen, was gleich geschehen soll. Heute wissen ja viele Leute, daß mit der großen Französischen Revolution Ende des 18. Jahr­hunderts und mit den folgenden Revolutionen im 19. Jahrhundert eigentlich nur eine Art Emanzipation des Menschen als Staatsbür­ger erreicht worden ist. Aber die Tatsache, daß in einem gewissen Grade einzelne Menschen freier geworden sind, ist für die breite Masse des Proletariats bedeutungslos. Warum? Weil diejenigen, die sich gegen die alte Feudalordnung aufgelehnt haben, zwar die Staatsmacht erobert haben, aber es unterlassen haben, dem Arbei­ter, auch wenn er jetzt persönlich frei war, die wirtschaftliche Zwangsjacke auszuziehen. Heute ist es an der Zeit, daß man ein­sieht, daß es mit der bloßen Eroberung der Staatsmacht nicht getan ist. Als Folge der Revolutionen gelangten zwar andere Men­schen an die Macht, doch man schuf nicht wirklich etwas Neues. Der alte Rahmen des Staates wurde beibehalten. Und so arbeitete man immer weiter bis hin zur Weltkriegskatastrophe. Man preßte alles in den Rahmen des alten Einheitsstaates hinein. Heute ist die Zeit gekommen, wo man erkennen sollte, daß das Proletariat nicht einfach das Bürgertum, das nur die Staatsmacht erobern wollte, nachahmen darf. Das Proletariat muß etwas Neues entwikkein und darf nicht festhalten am alten Einheitsstaat. Das Proletariat muß den dreigliedrigen sozialen Organismus zur Entfaltung bringen. Entweder man wird diese Dreigliederung begreifen, oder man wird wieder in ein solch unmögliches Gebilde hineinsegeln, wie es der Staat des 19. Jahrhunderts und des beginnenden 20. Jahrhunderts war.

Il ne suffit pas de dire et redire que l'on voudrait renverser les anciennes institutions et mettre de nouvelles formes sociales à la place du capitalisme ! On doit aussi savoir en quoi ces nouvelles formes doivent consister ! C'est pourquoi j'ai essayé, dans mon livre "Les points clés de la question sociale", de présenter aux gens quelque chose qui donne vraiment une articulation/un membrement organique à la communauté sociale tant désirée. Il y est montré comment cette communauté sociale peut devenir possible, comment elle peut être formée. À quoi bon dire toujours : les choses doivent venir d'elles-mêmes !

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Es ist nicht damit getan, daß man immer wieder sagt, daß man die alten Einrichtungen stürzen und an die Stelle des Kapitalismus neue soziale Formen setzen wolle! Man muß auch wissen, worin diese neuen Formen bestehen sollen! Deshalb ist auch versucht worden, mit meinem Buch «Die Kernpunkte der sozialen Frage» etwas vor die Menschen hinzustellen, was dem ersehnten sozialen Gemeinwesen nun wirklich eine organische Gliederung gibt. Es wird dort gezeigt, wie dieses soziale Gemeinwesen möglich werden, wie es sich gestalten kann. Was nützt es denn, wenn man immer sagt: Die Dinge müssen von selber kommen!

Maintenant, je pourrais me représenter que de tels fanatiques de l'arriver par soi-même croient encore que l'ordre social est venu de lui-même, alors qu'en réalité il devrait être durement conquis. Vous voyez, si le coq chante sur le tas de fumier avant le lever du soleil, c'est-à-dire quand il fait encore sombre, et que le soleil se lève, alors le coq peut s'imaginer que par son chant le soleil s'est levé. Il est tout à fait certain qu'un nouvel ordre social ne se réalisera pas par ce qu’on chante toujours seulement socialisme et dictature du prolétariat. Celui-ci viendra seulement lorsque la pensée vit dans un nombre suffisamment important d’humains : nous devons travailler à l'avènement de ce nouvel ordre social. Nous devons élire parmi nous ceux en qui nous avons confiance, afin que, sur la base de l'expérience économique existante, quelque chose de productif pour la vie économique puisse être mis en place, qui puisse alors éclipser toutes les propositions législatives bureaucratiques et autres que l'on cherche à faire venir d'ailleurs.

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Nun, ich könnte mir vorstellen, daß solche Fanatiker des Von‑selber-Kommens auch dann noch glauben, die soziale Ordnung sei von selber gekommen, wenn sie in Wirklichkeit hart erkämpft werden mußte. Sehen Sie, wenn der Hahn auf dem Mist vor Sonnenaufgang, also wenn es noch dunkel ist, kräht und dann die Sonne aufgeht, dann kann sich der Hahn einbilden, daß durch sein Krähen die Sonne aufgegangen ist. Ganz gewiß wird dadurch, daß man immer nur Sozialismus und Diktatur des Proletariats kräht, eine neue soziale Ordnung nicht heraufziehen. Diese kommt nur, wenn in einer genügend großen Anzahl von Menschen der Gedanke lebt: Wir müssen arbeiten, um diese neue soziale Ordnung herbeizuführen. Wir müssen aus unserer Mitte heraus diejenigen, zu denen wir Vertrauen haben, wählen, damit auf der Grundlage der vorhandenen wirtschaftlichen Erfahrungen etwas für das wirtschaftliche Leben Ersprießliches zustande kommt, das dann alle bürokratischen Gesetzesvorschläge und dergleichen, nach dem man von anderer Seite her strebt, in den Schatten stellen kann.

Je vous le demande : on s’effraye donc devant un tel travail, ou pourquoi s'abstient-on de créer une telle compagnie de conseil d'entreprise, qui serait donc vraiment un facteur de pouvoir, car elle sera soutenue par la confiance des travailleurs ? Vous pouvez être sûrs de ceci : au moment où une telle compagnie de conseils d'entreprise produit des idées nouvelles et fructueuses, à ce moment-là, la compagnie de conseils d'entreprise est la plus grande puissance dans certains domaines. Ce n’est plus alors un chant de coq sur le tas de fumier, qui croit que par son chant, le soleil se lève. C'est un appel à aller au travail, mais à un travail dont on sait dans quel but il devrait se dérouler.

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Ich frage Sie: Schreckt man denn vor solch einer Arbeit zurück, oder warum unterläßt man das Schaffen einer solchen Betriebsräte­schaft, die ja wirklich dadurch, daß sie vom Vertrauen der Arbeiter getragen sein wird, ein Machtfaktor wäre? In dem Augenblick, dessen können Sie sich sicher sein, in dem eine solche Betriebsräte­schaft neue fruchtbare Gedanken hervorbringt, in diesem Augen­blick ist die Betriebsräteschaft auf bestimmten Gebieten die größte Macht. Das ist dann kein Krähen des Hahnes auf dem Mist, der glaubt, daß durch sein Krähen die Sonne aufgeht. Das ist ein Appell, an die Arbeit zu gehen, aber an eine solche Arbeit, von der man weiß, in welchem Sinn sie verlaufen soll.

Vous voyez, c'est seulement à partir d’un tel sentiment, je crois que le nouvel esprit pourrait s'épanouir. Mais tant que ce nouvel esprit n'habitera pas la tranquillité des âmes, rien de salutaire ne viendra. Et la situation économique actuelle est telle que nous devons avant tout réfléchir à la manière de remettre, dans une certaine mesure, notre vie économique en Europe centrale sur pied. De nouvelles sources de matières premières de toutes sortes devront être exploitées, notamment à l'Est. De nombreuses choses seront nécessaires ici que la compagnie des entrepreneurs d'Europe centrale n'a pas encore abordées. Toutefois, il ne sera probablement plus possible de développer des sources de matières premières en Sibérie, car le cours du monde ne le permet pas aujourd'hui ; les Américains et les Japonais ne le permettent plus. Là où nous pouvons être efficaces, c'est dans l'ensemble de l'Europe de l'Est. Mais là, il s'agira de trouver le ton juste pour aller ensemble avec le peuple russe. C'est précisément ce qu'il y avait de pire dans les cercles industriels jusqu'alors dominants : ils n'ont jamais trouvé le ton juste pour entrer dans la relation correspondant à d’autres âmes de peuple. Aussi par ce qu’un nouvel esprit doit entrer dans notre vie de l’économie. Sinon, l'Est nous claquera la porte au nez, surtout si nous venons avec l'esprit que nos cercles dirigeants ont développé jusqu'à présent. Avant tout, nous devons développer une fraternité avec l'Est, une fraternité économique, sinon nous ne sortirons jamais de la situation dans laquelle nous sommes tombés.

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Sehen Sie, allein aus einer solchen Empfindung heraus könnte, so glaube ich, der neue Geist erblühen. Aber solange dieser neue Geist nicht in den Gemütern lebt, so lange wird nichts Heilsames kommen. Und die jetzige wirtschaftliche Lage ist nun einmal so, daß vor allen Dingen daran gedacht werden muß, wie wir unser Wirtschaftsleben in Mitteleuropa wieder einigermaßen auf die Bei­ne bringen. So werden neue Rohstoffquellen der verschiedensten Art erschlossen werden müssen, insbesondere im Osten. Da wird so manches notwendig sein, was die mitteleuropäische Unterneh­merschaft bisher nicht in Angriff genommen hat. Allerdings lassen sich Rohstoffquellen in Sibirien wohl nicht mehr erschließen, denn der Lauf der Welt läßt dies heute nicht zu; das lassen die Amerika­ner und die Japaner nicht mehr zu. Da, wo wir wirksam werden können, das ist der gesamte europäische Osten. Aber da wird es darum gehen, daß man den richtigen Ton findet, um mit der russischen Volksseele zusammenzugehen. Das war gerade das Schlimmste an den bisher leitenden industriellen Kreisen, daß sie nie den Ton gefunden haben, um mit anderen Volksseelen eine entsprechende Verbindung einzugehen. Auch deshalb muß ein neu­er Geist in unser Wirtschaftsleben hinein. Ansonsten wird uns der Osten die Türe zuschlagen, nämlich vor allem dann, wenn wir mit dem Geiste kommen, den bisher unsere führenden Kreise entwickelt haben. Vor allem sind wir darauf angewiesen, mit dem Osten eine Brüderlichkeit, eine wirtschaftliche Brüderlichkeit zu entwickeln, sonst kommen wir aus der Situation, in die wir hinein­geraten sind, niemals heraus.

Un nouvel esprit est nécessaire dans les différentes directions ! Ce nouvel esprit aimerait germer dans les cœurs et la tranquillité des âmes, car nous en avons besoin. Vous ne trouverez pas l'esprit nouveau dans ce que je vous ai lu au début, car il est dit : " qu'avant la Révolution, il nous était permis de faire confiance, dans l'ensemble, à la fiabilité honnête et objective de notre gouvernement, que dans l'excellent État bureaucratique prussien nous pouvions nous épargner la peine d'avoir notre mot à dire, c'est en cela, et ce n'est pas le moins important, que réside la supériorité intellectuelle dont l'Allemagne en général, surtout dans son développement scientifique et technique, a fait preuve au cours du XIXe siècle "... Puisse l'esprit allemand trouver la force de se frayer un chemin à travers l'affreux déluge de péchés et de boue politiques pour retrouver cet état louable de confiance que les Hohenzollern nous avaient offert en Prusse."

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Ein neuer Geist nach den verschiedensten Richtungen hin ist notwendig! Dieser neue Geist möge in den Herzen und Gemütern aufkeimen, denn wir brauchen ihn. In dem, was ich Ihnen am Anfang vorgelesen habe, in dem können Sie den neuen Geist nicht finden, denn da wird gesagt, «daß wir vor der Revolution im ganzen auf die redliche und sachliche Zuverlässigkeit unserer Re­gierung vertrauen durften, daß wir in dem vortrefflichen preußi­schen Beamtenstaat uns das Mitreden ersparen konnten, darin nicht zuletzt wurzelt die geistige Überlegenheit, die Deutschland allge­mein, zumal auch in seiner wissenschaftlichen und technischen Entwicklung, während des neunzehnten Jahrhunderts erwiesen hat. ... Möge der deutsche Geist die Kraft entwickeln, sich durch die häßliche politische Sünd- und Schlammflut wieder zu jenem rühm­lichen Staate des Vertrauens durchzuarbeiten, wie ihn uns Preußen die Hohenzollern geschenkt hatten.»

On n’a pas la permission de parler ainsi aujourd'hui, vous verrez. Mais, mes très chers présents, je vais maintenant traduire ces mots dans une autre langue et je vous demanderai alors s'il est permis de parler ainsi aujourd'hui : le fait qu'avant la Révolution, nous pouvions avoir confiance dans l'ensemble de la fiabilité honnête et objective des gros bonnets de notre parti, que dans l'excellente bureaucratie des gros bonnets de notre parti, nous pouvions nous épargner la nécessité d'avoir notre mot à dire, cela s'explique notamment par la supériorité intellectuelle dont l'Allemagne a fait preuve en général, mais pas dans son développement social-démocrate et socialiste, au cours du XIXe siècle. On ne peut pas servir deux maîtres, les gros bonnets du parti et la tri-articulation. La politisation générale est nécessairement un ennemi du strict rassemblement et de l'immersion dans la dévotion, dans la capitulation, dans la bigoterie du parti. Puisse l'esprit social développer la force nécessaire pour se frayer un chemin à travers l'affreux déluge politique de péchés et de boue jusqu'à ce système de parti louable de confiance, tel que les grands pontes du parti nous l'ont offert à nous, les sociaux-démocrates.

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So darf man heute nicht sprechen, das werden Sie einsehen. Aber, meine sehr verehrten Anwesenden, ich werde diese Worte nun in eine andere Sprache übersetzen und frage Sie dann, ob man heute so sprechen darf: Daß wir vor der Revolution im ganzen auf die redliche und sachliche Zuverlässigkeit unserer Par­teibonzen vertrauen durften, daß wir in dem vortrefflichen Partei­bonzen-Bürokratismus uns das Mitreden ersparen konnten, darin nicht zuletzt wurzelt die geistige Überlegenheit, die Deutschland allgemein, nicht aber in seiner sozialdemokratischen und sozialisti­schen Entwicklung, während des neunzehnten Jahrhunderts erwie­sen hat. Man kann nicht zwei Herren dienen, den Parteibonzen und der Dreigliederung. Die allgemeine Politisierung ist notwendig ein Feind strenger Sammlung und Versenkung in die Hingabe, in die Ergebenheit, in das Parteibonzentum. Möge der soziale Geist die Kraft entwickeln, sich durch die häßliche politische Sünd- und Schlammflut wieder zu jenem rühmlichen Parteiwesen des Vertrau­ens durchzuarbeiten, wie ihn uns Sozialdemokraten die Parteibon­zen geschenkt haben.

Vous voyez, vous avez là les mêmes formes de pensée, mais appliquées à autre chose. Que l'on soit le professeur Roethe et que l'on parle ainsi des Hohenzollern, ou que l'on soit un homme de parti de bonne foi et que l'on parle ainsi des gros bonnets du parti, les deux sont basés sur les mêmes sentiments d’âme. Cela ne rend pas un humain plus libre simplement en rendant hommage à d'autres idoles ! On devient libre en s’appuyant sur son propre jugement, sur sa propre raison synthétique et sur son propre sentiment. C'est à ce propre sentiment que nous avons fait appel. J'espère qu'il apparaîtra que nous n'avons pas fait appel en vain, car, si nous avions fait appel en vain, le développement/l’évolution du prolétariat serait en mauvaise posture.

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Sehen Sie, da haben Sie dieselben Gedankenformen nur auf etwas anderes angewendet. Ob man der Professor Roethe ist und so über die Hohenzollern spricht oder ob man irgendein gutgläu­biger Parteimann ist und so über die Parteibonzen spricht, beides beruht auf denselben seelischen Empfindungen. Es macht den Menschen nicht freier, wenn er einfach anderen Götzen huldigt! Frei wird man dadurch, daß man sich auf sein eigenes Urteil, auf seine eigene Vernunft und auf seine eigene Empfindung stützt. An diese eigene Empfindung haben wir appelliert. Ich hoffe, daß sich doch noch die Tatsache herausstellt, daß wir nicht vergeblich appelliert haben, denn hätten wir vergeblich appelliert, so würde es schlimm um die Entwicklung des Proletariats stehen.

Discussion

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Diskussion

M. Huch : L'orateur est pleinement d'accord avec les exposés du Dr Steiner et regrette que l'idée de la tri-articulation de l'organisme social ne soit pas reprise comme cela serait nécessaire. Il voit la faute en grande partie chez les syndicats. En tant que membre d'une commission de travailleurs, il constate lui aussi que le règne d'entreprise se présente aujourd'hui de manière très différente de ce qu'il était il y a six à huit semaines.

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Herr Huch: Der Redner ist mit Herrn Dr. Steiners Ausführungen völlig einverstanden und spricht sein Bedauern darüber aus, daß die Idee der Dreigliederung des sozialen Organismus nicht so aufgenommen wird, wie es nötig wäre. Er sieht die Schuld zum großen Teil bei den Gewerkschaf­ten. Als Mitglied eines Arbeiterausschusses bemerkt auch er, daß das Unternehmertum heute wieder ganz anders auftritt als vor sechs bis acht Wochen.

M. Fischer : Il se présente comme un dirigeant syndical et défend le travail des syndicats contre l'orateur précédent. Selon lui, si le syndicat ne fait pas les choses correctement, c'est aux travailleurs eux-mêmes de s'en charger. - La faible participation à la réunion d'aujourd'hui est probablement liée aussi au fait que les ouvriers se méfient de tout ce qui vient de philosophes, de théosophes et de conseillers au commerce. - En ce qui concerne les conseils de travailleurs, M. Fischer critique le fait que les conseils de travailleurs en Allemagne se divisent aussi. Si des compétitions se déroulent maintenant dans différentes villes, indépendamment les unes des autres et à partir de différentes branches, sur des conseils d'entreprise, c'est une grande erreur. L'orateur se dit partisan des conseils d'entreprise. Dès que les partis et les syndicats auront perdu leur utilité, ils devront évidemment être balayés ; la seule question est de savoir ce que nous mettrons à leur place.

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Herr Fischer: Er stellt sich als Gewerkschaftsführer vor und verteidigt die Arbeit der Gewerkschaften gegen den Herrn Vorredner. Es liege, so führt er aus, an den Arbeitern selbst, wenn die Gewerkschaft nicht richtig vorgehe. — Der schlechte Besuch der heutigen Versammlung hängt wohl auch damit zusammen, daß die Arbeiter mißtrauisch sind gegen alles, was von Philosophen, Theosophen und Kommerzienräten kommt. — Bezüglich der Betriebsräte tadelt Herr Fischer, daß sich auch die Betriebsräte in Deutschland zersplittern. Wenn jetzt in verschiedenen Städten unabhängig voneinander und von verschiedenen Branchen ausgehend Konkurrenzen stattfinden über Betriebsräte, so ist das ein großer Fehler. Der Redner bekennt sich als Anhänger der Betriebsräte. In dem Augenblick, wo die Parteien und die Gewerkschaften sich überlebt haben, müssen sie selbst­verständlich hinweggefegt werden; es fragt sich nur noch, was wir an deren Stelle setzen.

Il faut comprendre qu'on ne peut pas jeter sur le côté sans plus des organisations qui ont eu jusqu'ici la confiance des masses. - L'orateur ne peut se penser comment l'unité peut prévaloir dans un conseil d'entreprise, alors que des humains aux façons de voir économiques et politiques les plus diverses siègent. Si devait être réalisée une socialisation pratique, alors on doit commencer par retirer les moyens de production et la terre des mains des exploiteurs et les transférer en possession de la société, car le pouvoir des capitalistes est basé sur la possession de ces moyens. - L'orateur demande au Dr Steiner de lui indiquer la manière dont les conseils d'entreprise peuvent résoudre cette tâche. En outre, il est demandé au Dr Steiner de donner des informations sur la manière dont, à son avis, les conseils d'entreprise peuvent être mis en mesure d’établir le besoin. Car aussi longtemps que le travailleur doive demander : Est-ce que j'ai assez pour vivre ? -, tant qu'il ne s'occupera pas de problèmes spirituels élevés. Les masses affamées ont soif de pain, pas d'idéaux spirituels. Ce n'est que lorsqu'il y aura à nouveau de la nourriture qu'il y aura de la vigueur spirituelle. La grande masse ne va certainement pas pleurnicher et mendier du travail, mais elle va envoyer la société au tapis/chasser la société au diable. La confrontation du prolétariat avec les capitalistes ne se fera pas sous la forme de belles conférences, mais sous la forme d'un recours à la violence.

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Man muß sich darüber im klaren sein, daß man so ohne weiteres die Organisationen, die bisher das Vertrauen der Massen hatten, nicht auf die Seite werfen kann. — Der Redner kann sich nicht denken, wie in einer Betriebsräteschaft Einigkeit herrschen soll, wo doch dort Menschen der verschiedensten wirtschaftlichen und politischen An­schauungen sitzen werden. Wenn praktische Sozialisierung getrieben wer­den soll, dann muß man damit anfangen, Produktionsmittel sowie Grund und Boden den Ausbeutern aus den Händen zu nehmen und sie in den Besitz der Gesellschaft überzuführen, weil die Macht der Kapitalisten auf dem Besitz dieser Mittel beruht. — Der Redner bittet Herrn Dr. Steiner, ihm den Weg anzugeben, wie die Betriebsräte diese Aufgabe lösen können. Ferner wird Herr Dr. Steiner gebeten, Aufschluß zu geben darüber, wie seiner Meinung nach die Betriebsräte in die Lage versetzt werden können, um den Bedarf festzustellen. Denn solange der Arbeiter fragen muß: Habe ich genug zum Leben? —, so lange wird er sich nicht mit hohen geistigen Problemen beschäftigen. Die ausgehungerten Massen lechzen nach Brot, nicht nach geistigen Idealen. Erst wenn wieder Nahrung da ist, wird auch geistige Spannkraft dasein. Die große Masse wird sicher nicht um Arbeit winseln und betteln, sondern sie wird die Gesellschaft zum Teufel jagen. Die Auseinandersetzung des Proletariats mit den Kapitalisten wird nicht in Form von schönen Vorträgen vor sich gehen, sondern in der Form, daß Gewalt angewendet werden muß.

Un autre intervenant dans la discussion : l'idée du Dr Steiner selon laquelle nous devons nous orienter vers l'Est coïncide avec ce que j'ai aussi déclaré lors d'une réunion. Moi aussi, j'ai dit que la nouveauté vient de l'Est ; une nouvelle forme de société y est apparue, peut-être pas encore comme elle devrait l'être, mais la nouveauté vient de là, et nous devons nous orienter vers elle. Que vivons-nous ? Notre gouvernement n'a su que regarder anxieusement vers l'Ouest, et veiller à ce que rien n'arrive que ce qui est cher à l'Entente. C'est là tout le mal avec lequel nous devons composer aujourd'hui. Le capitalisme allemand a été remplacé par le capitalisme de l'Entente, et nous devrons nous battre très fort si nous voulons nous débarrasser de ce capitalisme de l'Entente. Personne n'a encore réussi à indiquer ce chemin. Si cela réussit au Dr Steiner, la compagnie des travailleurs le suivra.

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Ein weiterer Diskussionsredner: Der Gedanke des Herrn Dr. Steiner, daß wir uns nach dem Osten hin orientieren müssen, deckt sich mit dem, was auch ich in einer Versammlung ausgeführt habe. Auch ich habe gesagt, daß aus dem Osten das Neue kommt; dort ist eine neue Gesellschaftsform entstanden, vielleicht noch nicht so, wie sie sein soll, aber von dort kommt das Neue, und wir müssen uns nach dorthin orientieren. Was erleben wir? Unsere Regierung hat nichts anderes gewußt, als ängstlich nach dem Westen zu sehen und darauf zu achten, daß nichts anderes geschieht, als was der Entente lieb ist. Das ist das ganze Übel, mit dem wir es heute zu tun haben. An die Stelle des deutschen Kapitalismus ist eben der Entente-Kapitalismus getreten, und wir werden sehr schwere Kämpfe hinter uns zu bringen haben, wenn wir diesen Entente-Kapitalis­mus aus der Welt schaffen wollen. Diesen Weg zu weisen ist noch nie­mandem gelungen. Wenn es Dr. Steiner gelingt, wird die Arbeiterschaft ihm folgen.

Rudolf Steiner : Je veux tout d'abord envoyer quelques remarques avant de revenir sur les propos de l'orateur précédent.

31

Rudolf Steiner: Ich will zunächst einige Bemerkungen vorausschikken, bevor ich auf die Worte des Herrn Vorredners zurückkomme.

Tout d'abord, il a été dit que la classe ouvrière avait un fort préjugé contre la tri-articulation, parce qu'elle proviendrait de philosophes, de conseillers au commerce et semblable. La chose ne colle donc pas du tout ; mais la vérité est qu'au début de notre activité, la classe ouvrière n'avait pas d’idées préconçues. Au contraire, il s'est avéré que nous avons trouvé des milliers et des milliers de partisans pour ce que nous diffusions, non pas comme une idée utopique, mais comme quelque chose qui relevait directement de pensée germinale d’actions, comme je les appelais à l'époque. Les travailleurs de l'époque se fichaient éperdument de savoir si ces pensées venaient de philosophes ou de conseillers du commerce, mais se fiaient à leur bon sens/saine raison analytique humaine et écoutaient. Et ceux qui avaient des préjugés, ils sifflaient d'un tout autre côté. Et ils sont arrivés à un point où ce parti pris n'est apparu que progressivement. Donc, la chose est tout autre.

32

Zunächst wurde gesagt, daß die Arbeiterschaft stark voreinge­nommen sei gegen die Dreigliederung, da sie eben ausgehe von Philosophen, Kommerzienräten und dergleichen. Die Sache stimmt ja gar nicht, sondern die Wahrheit ist, daß die Arbeiterschaft zu Beginn unserer Tätigkeit gar nicht sehr voreingenommen war. Viel­mehr hat sich herausgestellt, daß wir Tausende und aber Tausende von Anhängern fanden für das, was wir nicht als eine utopistische Idee verbreiten, sondern als etwas, was unmittelbar Tat-Keimge­danken sind, wie ich sie damals genannt habe. Die Arbeiter haben sich dazumal einen Teufel darum geschert, ob diese Gedanken von Philosophen oder Kommerzienräten kommen, sondern sie ha­ben sich auf ihren gesunden Menschenverstand verlassen und zuge­hört. Und diejenigen, die voreingenommen waren, die pfiffen von einer ganz anderen Seite her. Und die haben es dahin gebracht, daß diese Voreingenommenheit erst nach und nach entstanden ist. Also, die Sache ist eine ganz andere.

Bien que l'orateur précédent ait correctement caractérisé le mouvement des employés de commerce, qui présente vraiment de meilleurs traits et qui mériterait d'être étudié d'un peu plus près par le reste de la classe ouvrière, ses propos indiquent néanmoins qu'il ignore totalement ce qui est la tri-articulation en général et ce qu'il veut en particulier avec la création d'une compagnie de conseils d'entreprise. Car c'est tout de suite ce qui doit être le plus vivement combattu du côté de la tri-articulation de l'organisme social, à savoir que cette fragmentation se produit. Il n'a jamais été dans notre intention de créer des conseils d'entreprise pour une branche quelconque respectivement d'individualiser à l’intérieur de la compagnie de conseils d'entreprise. Combien de fois a-t-il été dit : si les conseils d'entreprise sont créés pour des branches particulières, c'est le contraire de ce qui doit être recherché dans le cadre d'une véritable socialisation. Nous avons toujours aspiré à une compagnie de conseil d'entreprise qui s'étende uniformément sur une zone économique plus vaste et autonome/fermée en elle-même. Et ce n'est qu'à partir d'une telle compagnie de conseils d'entreprise que tout ce qui est nécessaire à l'individualisation devrait alors provenir. Que la chose ait pris la forme d'un zèle plus grand dans certaines branches que dans d'autres, n'a rien à voir avec la compagnie de conseil d'entreprise telle qu'il aurait dû naître de l'idée de tri-articulation.

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Obwohl der Herr Vorredner die ja wirklich einige bessere Züge zeigende Bewegung der kaufmännischen Angestellten, die es ver­diente, von der übrigen Arbeiterschaft etwas genauer studiert zu werden, richtig charakterisiert hat, lassen seine Worte doch erken­nen, daß ihm das, was die Dreigliederung im allgemeinen ist und was sie im besonderen mit der Gründung einer Betriebsräteschaft will, ganz und gar unbekannt ist. Denn das ist es ja gerade, was am schärfsten von seiten der Dreigliederung des sozialen Organis­mus bekämpft werden muß, nämlich daß diese Zersplitterung ein­tritt. Es war niemals unser Bestreben, lediglich Betriebsräte für irgendwelche Branchen zu schaffen beziehungsweise innerhalb der Betriebsräteschaft zu individualisieren. Wie oft ist gesagt worden: Wenn Betriebsräte für die einzelnen Branchen geschaffen werden, so ist das das Gegenteil dessen, was im Rahmen einer wirklichen Sozialisierung angestrebt werden muß. Wir haben immer eine Be­triebsräteschaft angestrebt, die sich einheitlich über ein größeres, in sich geschlossenes Wirtschaftsgebiet erstreckt. Und erst aus einer solchen Betriebsräteschaft sollte dann alles, was zur Individualisie­rung notwendig ist, hervorgehen. Daß die Sache die Gestalt ange­nommen hat, daß in einzelnen Branchen mehr Eifer gezeigt wird als in anderen, das hat nichts zu tun mit der Betriebsräteschaft, wie sie hätte von der Dreigliederungsidee her entstehen sollen.

Oui, et puis l'intervenant précédent a également évoqué l'argument selon lequel nous devrions commencer par transférer les moyens de production et la terre dans la propriété de la société. Essayez simplement de réfléchir jusqu'au bout à ce que signifie réellement cette phrase nébuleuse ! Pensez à ce qu'une telle demande signifie concrètement ! - J’aimerais là faire un lien avec quelque chose encore. Dans une quelque ville, je crois que c'était à Göppingen, j'ai parlé une fois sur ces choses, et un homme parla après moi, qui en fait a parlé assez bien d'un certain point de vue. Il était communiste, je suppose. Il a dit qu'il était cordonnier. Au début, il parlait très bien, mais ensuite quelque chose d'étrange s'est produit, il a dit : " Oui, je le sais déjà, qu'en n'ayant rien appris je ne puisse pas devenir officier d'état civil, il faut de l'intelligence pour cela ". - Maintenant, pardonnez-moi, à cela n’appartient pas tant de raison analytique, mais beaucoup de raison analytique et beaucoup de perspicacité appartiennent à ce que cet homme voulait savoir sur la conquête du pouvoir politique et semblable. Ces choses doivent être saisies de l’œil.

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Ja, und dann brachte der Vorredner noch das Argument, daß man damit anfangen müßte, die Produktionsmittel sowie Grund und Boden in den Besitz der Gesellschaft überzuführen. Versuchen Sie nur einmal das, was mit diesem nebulosen Satz eigentlich gemeint ist, konsequent zu Ende zu denken! Bedenken Sie einmal, was eine solche Forderung praktisch bedeutet! — Ich möchte da noch an etwas anknüpfen. In irgendeiner Stadt, ich glaube, es war in Göppingen, sprach ich einmal über diese Dinge, und nach mir sprach ein Mann, der von einem gewissen Gesichtspunkte aus eigentlich ganz gut sprach. Er war wohl Kommunist. Er sagte, er sei Schuhflicker. Zunächst hat er sehr gut gesprochen, aber dann kam etwas Merkwürdiges, er sagte: Ja, das weiß ich schon, daß ich, nachdem ich nichts gelernt habe, kein Standesbeamter werden kann, dazu braucht man Intelligenz. — Nun, verzeihen Sie, dazu gehört wohl nicht so sehr viel Verstand, aber sehr viel Verstand und sehr viel Einsicht gehört zu dem, was dieser Mann wissen wollte über die Eroberung politischer Macht und derglei­chen. Diese Dinge müssen ins Auge gefaßt werden.

Maintenant, il s'agit quand même concrètement de la question de comment la demande fondamentalement correcte de transfert des moyens de production et des sols à la collectivité se laisse réaliser. Naturellement, les humains doivent alors aussi être disponibles qui peuvent administrer les moyens de production et le sol conformément à la chose. La chose est donc ainsi : ce qui a été jusqu'à présent la forme de production capitaliste a une configuration bien déterminée ; pour cela, un mode de maniement bien défini était nécessaire. Celle-ci doit être transformée en une autre forme de maniement, et celle-ci doit d'abord être créée. Tant que vous n'avez pas d'approches concrètes de l'administration des moyens de production et des sols, vous ne pouvez pas simplement exiger que les moyens de production et autres soient transférés à la collectivité ! C'est ce que les conseils d'entreprise devraient alors prendre bien pratiquement en main. On ne peut pas révolutionner quelque chose avec des phrases, avec des théories, mais seulement avec des humains, et ces humains auraient dû être les conseils d'entreprise, et d’ailleurs la compagnie de conseils d'entreprise unifiée, pas la fragmentée. C'est de cela qu'il s'agit. On n'arrive pas plus loin si l'on répète que les propositions des philosophes et des conseillers au commerce viennent des nuages, et qu'on leur oppose alors une soi-disant pratique issue de régions encore plus nébuleuses, parce qu’il se montre alors que l'on ne peut absolument pas dire, comment de telles choses se laissent dérouler. Mais il s’agit donc tout de suite de ce « comment ». Ce comment est élaborer dans mon livre « Les points fondamentaux de la question sociale » ; on a seulement besoin de la comprendre, c’est de cela qu’il s’agit.

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Nun, es handelt sich doch konkret um die Frage, wie sich die grundsätzlich ja richtige Forderung nach einer Überführung der Produktionsmittel sowie des Grund und Bodens in die Allgemein­heit vollziehen läßt. Es müssen natürlich dann auch die Menschen vorhanden sein, die die Produktionsmittel sowie Grund und Boden sachgemäß werden verwalten können. Die Sache ist ja so: Dasjeni­ge, was bisher die kapitalistische Produktionsform war, das hat eine ganz bestimmte Konfiguration; dazu war eine ganz bestimmte Art der Handhabung notwendig. Diese muß umgewandelt werden in eine andere Handhabung, und diese muß erst geschaffen wer­den. Sie können heute, bevor Sie nicht konkrete Ansätze haben, bezüglich der Verwaltung der Produktionsmittel sowie des Grund und Bodens, nicht einfach die Überführung der Produktionsmittel und so weiter in die Allgemeinheit fordern! Das ist ja dann dasje­nige, was die Betriebsräte dann ja ganz praktisch in die Hand nehmen sollen. Man kann nicht mit Sätzen, mit Theorien etwas revolutionieren, sondern nur mit Menschen, und diese Menschen hätten die Betriebsräte sein sollen, und zwar die einheitliche, nicht die zersplitterte Betriebsräteschaft. Das ist es, worum es sich han­delt. Man kommt nicht weiter, wenn man immer wieder sagt, daß die Vorschläge der Philosophen und Kommerzienräte aus den Wolken kommen, und diesem dann eine sogenannte Praxis entge­genstellt, die noch viel nebuloseren Regionen entsprungen ist, weil es sich dann zeigt, daß man überhaupt nicht sagen kann, wie sich solche Dinge wirklich vollziehen lassen. Aber gerade um dieses «Wie» handelt es sich ja. Dieses «Wie» ist ausgearbeitet in meinem Buch «Die Kernpunkte der sozialen Frage»; man braucht sie nur zu verstehen, darum geht es.

Oui, et alors il a aussi été dit à plusieurs reprises que nous devons d'abord changer l'ordre économique. Le spirituel surgira alors de lui-même. - Ça n'arrivera pas. Nous avons déjà besoin de ce nouvel esprit pour changer la forme économique. Et on parle tout de suite de manière impraticable, nébuleuse, quand toujours de nouveau on dit : nous changeons la forme économique, alors le nouvel esprit vient déjà de lui-même. Non, vous avez besoin du nouvel esprit pour changer la forme économique avec lui. C'est pourquoi je vous dis : ma foi, chassez toute la société - selon les mots de l'honorable orateur précédent - mais précisez alors aussi ce que vous avez à faire lorsque vous avez chassé l'ancienne société. Savez-vous ce que vous voulez faire alors ? Vous ne pouvez donc pas faire la même chose, sinon vous n'auriez pas besoin de la chasser. Si vous centralisez toute l'économie et placez de grands pontes au-dessus des grands pontes, pensez-vous que cela améliorera quoi que ce soit ? C'est ce que j'aimerais voir, si quelque chose était amélioré pour les masses laborieuses si vous mettiez maintenant les pontes syndicaux les plus hauts placés à la place des capitalistes et des entrepreneurs aux postes les plus élevés. C'est ce que vous devriez considérer. C'est justement ce qui se donna de considérations pratiques, aussi sympathique que le ton général de l'orateur précédent m’était. Mais il n'a pas encore été compris ce dont il s’agit vraiment, car tout ce qui se passe dans l'industrie optique, dans l'industrie automobile et du genre, est à l'opposé de ce qui est propagé ici. C'est pourquoi il ne suffit pas de montrer la voie, mais il faut qu'une véritable compréhension s'installe dans l'ensemble de la compagnie des travailleurs et soit amenée alors au déploiement dans la pratique concrète. C’est pourquoi je crois de mon côté devoir dire quand est dit : le Steiner nous montre les chemins - qu'il ne servira à rien que je montre ces chemins, tant que de grandes masses seront empêchées de comprendre par le fait qu'arrivent toujours des gens qui n'ont pas encore compris ce chemin et qui parlent alors du contraire, comme cela vient encore de se produire, et qui disent alors : si on nous montre les voies, nous les suivrons ; je me laisse volontiers enseigner. - Mais quand quelque chose est montré, alors on objecte que ce n'est rien. Non, tant que c'est le cas, nous n'avançons pas. Nous ne progressons qu'en acquérant l'instinct pour le correct/convenable. Et c'est ce que nous déplorons à la "Fédération pour la tri-articulation de l'organisme social". Au début, nous avons trouvé un certain instinct de masse sain, mais ensuite nous avons dû apprendre que l'obéissance aux anciens dirigeants en est quand même une grande. Je ne doute pas de l'émergence d'un instinct sain, mais il n'émergera que lorsque ne se présenteront plus devant les masses ces orateurs qui, sans pénétrer suffisamment dans la chose, se contentent de parler et empêchent les masses de faire de nouveaux pas, mais, au contraire, les ramènent sans cesse à l'ancienne obéissance et à des idées douteuses - ou plutôt, les y conduisent en répétant sans cesse : Allez-y, faites tranquillement des conseils d'entreprise ; ils voleront quand même de nouveau en éclats.

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Ja, und dann ist auch schon wiederholt gesagt worden, daß wir erst die Wirtschaftsordnung ändern müssen. Das Geistige wird dann schon von selbst entstehen. — Das wird es nicht. Wir brau­chen bereits diesen neuen Geist, um die Wirtschaftsform zu än­dern. Und man redet gerade dann unpraktisch, nebulos, wenn man immer wieder sagt: Wir ändern die Wirtschaftsform, dann kommt der neue Geist schon von selbst. Nein, Sie brauchen den neuen Geist, um damit die Wirtschaftsform zu ändern. Deshalb sage ich Ihnen: Meinetwillen jagen Sie die ganze Gesellschaft — nach den Worten des verehrten Vorredners — weg, aber machen Sie sich dann auch klar, was Sie zu tun haben, wenn Sie die alte Gesellschaft weggejagt haben. Wissen Sie, was Sie dann machen wollen? Sie können ja nicht dasselbe machen, sonst brauchten Sie sie nicht zu verjagen. Wenn Sie die ganze Wirtschaft zentralisieren und Oberbonzen über Oberbonzen hinstellen, glauben Sie, daß dadurch etwas verbessert wird? Das möchte ich sehen, ob etwas für die arbeitende Masse besser wird, wenn Sie nun die ranghöch­sten Gewerkschaftsbonzen statt der Kapitalisten und Unternehmer an die obersten Stellen setzen würden. Das ist das, was Sie sich überlegen sollen. Das ist eben das, was sich aus praktischen Überlegungen ergab, so sympathisch mir auch der ganze Ton des Herrn Vorredners war. Aber es ist noch nicht verstanden worden, um was es wirklich geht, denn alles das, was in der optischen Indu­strie, in der Autoindustrie und dergleichen geschieht, ist das Ge­genteil von dem, was hier propagiert wird. Und deshalb genügt es nicht, nur Wege zu zeigen, sondern es muß ein wirkliches Verständnis in der breiten Arbeiterschaft Platz greifen und dann in der konkreten Praxis zur Entfaltung gebracht werden. Deshalb glaube ich meinerseits sagen zu müssen, wenn gesagt wird: Der Steiner zeigt uns die Wege —, daß es nichts nützen wird, daß ich diese Wege zeige, solange immer wieder große Massen vom Ver­ständnis abgehalten werden dadurch, daß immer wieder Leute kommen, die diesen Weg noch nicht verstanden haben und dann vom Gegenteil reden, wie es eben wieder geschehen ist, und dann sagen: Wenn uns die Wege gezeigt werden, werden wir ihnen folgen; ich lasse mich gerne belehren. — Wenn aber etwas gezeigt wird, dann wendet man ein, daß es nichts ist. Nein, solange dies der Fall ist, kommen wir nicht vorwärts. Wir kommen nur vor­wärts, wenn wir uns einen Instinkt für das Richtige aneignen. Und das ist es, was wir vom «Bund für Dreigliederung des sozia­len Organismus» vermissen. Zunächst haben wir einen gewissen gesunden Masseninstinkt gefunden, dann aber haben wir erfahren müssen, daß der Gehorsam gegenüber den alten Führern doch ein großer ist. An der Entstehung eines gesunden Instinktes werde ich nicht zweifeln, aber er wird erst hervortreten, wenn nicht mehr jene Redner gegenüber den Massen auftreten, die, ohne aus­reichend in die Sache einzudringen, einfach reden und die Massen davon abhalten, weitere Schritte zu tun, ja im Gegenteil sie immer wieder zum alten Gehorsam und zu zweifelhaften Ideen zurück-beziehungsweise hinführen, indem sie immer wieder sagen: Macht ruhig Betriebsräte; sie werden doch wieder zersplittern.

Si ce que nous avons ambitionné avait vraiment été alors nous n'aurions aucune fragmentation, mais une organisation unifiée des questions économiques au sein de la compagnie de conseils d'entreprise à l'avenir, au moins pour le Wurtemberg. Cela aurait alors un effet stimulant sur les autres et pourrait être efficace au-delà de cette zone économique.

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Wenn wirklich das, was wir angestrebt haben, verwirklicht wor­den wäre, dann würden wir keine Zersplitterung haben, sondern eine einheitliche Gestaltung der wirtschaftlichen Belange innerhalb der Betriebsräteschaft in die Zukunft hinein, zumindest für Württemberg. Das würde dann anfeuernd wirken für andere und über dieses Wirtschaftsgebiet hinaus wirksam werden können.

M. Fischer : Il déclare que ses critiques à l'égard des délégués syndicaux n'étaient pas dirigées contre le Dr Steiner, mais contre les remarques faites au début par le président... J'ai dit : je suis convaincu que les idées que le Dr Steiner a élaborées et portées aux masses étaient différentes. Mais quelque chose de différent a été propagé que ce qui s’est montré dans la pratique. - Le Dr Steiner a dit que la sociétarisation des moyens de production serait une phrase et qu'après, il n'y aurait personne qui saurait comment les moyens de production devaient alors être administrés. - Il serait triste que les ouvriers et les employés qui ont fait le travail depuis ne sachent pas quoi faire des moyens de production ! J'entends par là qu'il faut se débarrasser des actionnaires et qu'il faut dire que les actions n'ont plus aucune valeur. La chose devient la propriété de la collectivité et est administrée par la collectivité. - Le Dr Steiner place les idées spirituelles au-dessus de tout. Mais la compagnie des travailleurs veut aujourd'hui seulement du pain, car elle est corporellement au plus bas et pas en situation d’accueillir des idées spirituelles. Je demande au Dr Steiner d'approfondir cette question et de montrer comment ces idées peuvent être rendues accessibles aux masses qui ont l'estomac affamé.

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Herr Fischer: Er stellt fest, daß sich seine Kritik an den Betriebsräten nicht gegen Herrn Dr. Steiner gerichtet habe, sondern gegen die eingangs von dem Vorsitzenden gemachten Ausführungen ... Ich habe gesagt: Ich bin überzeugt, daß die Ideen, die Dr. Steiner ausgearbeitet und in die Massen getragen hat, andere waren. Es ist aber etwas anderes propagiert worden, als es sich in der Praxis gezeigt hat. — Herr Dr. Steiner hat gesagt, daß die Vergesellschaftung der Produktionsmittel eine Phrase sei und daß nachher niemand da wäre, der wissen würde, wie die Produk­tionsmittel dann zu verwalten wären. — Es wäre doch traurig, wenn die Arbeiter und die Angestellten, die seither die Arbeit gemacht haben, nicht wüßten, was sie mit den Produktionsmitteln anzufangen hätten! Ich verste­he darunter, daß man die Aktionäre aus der Welt schafft und sagt: Die Aktien haben keinen Wert mehr. Die Sache geht in den Besitz der Allge­meinheit über und wird von der Allgemeinheit verwaltet. — Herr Dr. Steiner stellt geistige Ideen über alles. Die Arbeiterschaft will aber heute nur Brot, weil sie körperlich heruntergekommen ist und nicht in der Lage ist, geistige Ideen anzunehmen. Ich bitte Herrn Dr. Steiner, darauf einzugehen und zu zeigen, wie den Massen diese Ideen zugänglich gemacht werden können mit hungrigem Magen.

Rudolf Steiner : C'est un serpent qui se mord la queue. Pensez, on dit d'un côté : on peut transférer les moyens de production à la collectivité. - Maintenant, un corps vraiment concret qui représenterait cette collectivité, ce serait justement les conseils d’entreprise. Mais un tel corps doit d'abord être créé ; il n'est pas là ! Certes, les grandes masses sont affaiblies par la faim. Mais devons-nous attendre que la manne tombe du ciel pour que le pain soit disponible et puisse ensuite être socialisé ? C'est un serpent qui se mord la queue. Nous devons, évidemment, viser les deux à la fois, et nous n'arriverons à rien si nous ne travaillons pas tous ensemble, car la manne ne tombera pas du ciel. Cela doit être élaboré ! Nous devrons tous travailler, mais nous n'aurons vraiment envie de travailler que si nous voyons ce que ce travail apporte. Nous travaillerons même avec des muscles affaiblis, avec un estomac affamé, si nous savons : demain, notre travail aboutira à un résultat. - Mais si nous est toujours seulement dit que ça doit être socialisé, nous ne pourrons pas travailler même avec un estomac affamé, car nous savons que si nous ne travaillons pas avec des idées pratiques, nous ne serons pas non plus rassasiés demain.

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Rudolf Steiner: Das ist eine Schlange, die sich in den Schwanz beißt. Denken Sie, es wird auf der einen Seite gesagt: Wir können die Produktionsmittel in die Allgemeinheit überführen. — Nun, eine wirklich konkrete Körperschaft, die diese Allgemeinheit repräsentieren würde, das wären eben die Betriebsräte. Solch eine Körperschaft aber muß erst geschaffen werden, sie ist nicht da! Gewiß, die große Masse ist durch den Hunger geschwächt. Aber sollen wir denn warten, bis Manna vom Himmel fällt, damit Brot da ist und dann sozialisiert werden kann? Das ist eine Schlange, die sich in den Schwanz beißt. Wir müssen selbstverständlich beides zur gleichen Zeit anstreben, und wir werden nichts erreichen, wenn wir nicht alle zusammenarbeiten, denn das Manna wird nicht einfach vom Himmel fallen. Es muß gearbeitet werden! Alle werden wir arbeiten müssen, aber wir werden doch nur wirklich arbeiten wollen, wenn wir sehen, was bei dieser Arbeit heraus­kommt. Wir werden selbst noch mit geschwächten Muskeln, mit hungrigem Magen arbeiten, wenn wir wissen: Morgen führt unsere Arbeit zu einem Ergebnis. — Aber wenn uns immer nur gesagt wird, es soll sozialisiert werden, dann werden wir auch mit hungri­gem Magen nicht arbeiten können, weil wir wissen, daß wir auch morgen nicht satt werden, wenn wir nicht mit praktischen Ideen arbeiten.

Donc, ce qui compte aujourd'hui, c'est que nous nous impliquions dans cette affaire et que nous disions aussi : maintenant déjà, l'ancienne société a été chassée en masse le 9 novembre [...] L'orateur précédent, qui a absolument dit de très bonnes choses, a ensuite très bien décrit ce qui s'est passé ensuite. Je ne veux pas examiner maintenant dans quelle mesure ce qui s'est passé était dû à l'incompétence. Car j'attribue plus à l'incapacité de ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui qu'à leur mauvaise volonté. C'est à cause de cette incapacité que ce qui devrait être surmonté se produit encore et encore. Cela doit être évité. Quant à savoir si, avec ou sans violence, cette société dont nous avons parlé aujourd'hui sera chassée, c'est une autre question. Mais ceux qui se mettent à sa place doivent savoir ce qu'ils veulent. Rien que ça, c'est penser pratique. Et c'est l'effort de la "Fédération pour la tri-articulation de l'organisme social", que le 9 novembre ne trouve pas de répétition, et qu'il ne soit pas de nouveau dit après quelques mois : vous voyez, maintenant, nous avons un régime différent partout dans la vie économique, mais il fait tout comme le précédent. - Cela doit être empêché. Mais cela peut seulement être évité en ce qu’on met sur pied une compagnie de conseils d'entreprise et montre alors que le travail sera effectué différemment sous le nouveau régime. Naturellement, s'il n'était pas possible de trouver des humains parmi la population active, parmi les employés, qui puissent réellement travailler, alors il faudrait effectivement désespérer. Mais ce n'est pas la seule chose. Il est essentiel que de nouvelles formes de socialisation deviennent visibles alors. Les gens sont donc tous habitués à travailler d'une certaine manière sous l'ancien régime. Par conséquent, une fois que le pouvoir a été conquis, ceux qui l'ont conquis doivent vraiment comprendre comment le gérer. Donc, il s'agit d'être vraiment pratique pour une fois. Et c'est ce qui est triste, c'est qu'aujourd'hui on ne comprenne pas une approche aussi pratique et toujours de nouveau revienne avec les vieilles phrases. Ne vous méprenez pas, je ne dis pas que le transfert des moyens de production et des sols à la communauté est une phrase en soi. Je n'ai pas dit ça. Mais une phrase, c'est quoi, une phrase ? Une chose est une phrase pour une personne parce qu'elle ne voit rien de spécial derrière les mots, tandis que, pour une autre, c'est une vérité dorée et profonde parce qu'elle voit quelque chose de concret derrière elle. Quand, par exemple, Bethmann-Hohlkopf (tête creuse), je veux dire Bethmann-Hollweg (chemin creux), dit : "Voie libre pour les braves ! Il s'agit d'une phrase, car il comprend peut-être qu'elle signifie, par exemple, que son neveu ou quelqu'un d'autre est le plus compétent. Mais quand quelqu'un qui a une vraie perspicacité sociale et un vrai sens de la nature humaine dit : "Voie libre pour les braves ! -... Ce n'est pas une phrase, c'est réel. Si quelqu'un utilise simplement la vieille phrase du parti sur la socialisation des moyens de production encore et encore, alors cela peut être une simple phrase. Si celui qui le dit le caractérise comme c’est écrit dans mon livre, alors ce n'est pas une phrase, c'est l'expression d'une réalité. C’est pourquoi, vous ne devez pas à croire que lorsque j'appelle quelque chose une phrase, cela veut dire qu'elle est absolue. Je veux dire, c'est une phrase quand il n'y a pas de réalité derrière ce qui est dit. C'est ce que je voulais encore dire.

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Es kommt also heute darauf an, daß wir uns auf dieses einlassen und zudem sagen: Nun schön, die alte Gesellschaft wurde ja am 9. November in großen Scharen davongejagt [...] Der Herr Vor­redner, der überhaupt sehr Gutes gesagt hat, hat dann sehr gut geschildert, was dann eingetreten ist. Ich will jetzt nicht untersu­chen, wieviel von dem, was da eingetreten ist, auf Unfähigkeit zurückzuführen ist. Ich führe nämlich mehr auf die Unfähigkeiten der heute Herrschenden zurück als auf ihren bösen Willen. Auf­grund dieser Unfähigkeit kommt auch immer wieder das, was eigentlich überwunden werden sollte, zum Zuge. Das muß vermie­den werden. Ob nun mit oder ohne Gewalt diese Gesellschaft, von der heute die Rede war, davongejagt wird, das ist eine andere Frage. Aber diejenigen, die sich an deren Stelle setzen, die müssen wissen, was sie wollen. Das allein ist praktisch gedacht. Und das ist das Bestreben des «Bundes für Dreigliederung des sozialen Organismus», daß der 9. November keine Wiederholung findet und daß nicht nach ein paar Monaten wieder gesagt werden muß: Nun seht Ihr, nun haben wir überall im wirtschaftlichen Leben ein anderes Regime, aber das macht es geradeso wie das frühere. — Das muß verhindert werden. Das kann aber nur dadurch verhin­dert werden, daß man eine Betriebsräteschaft auf die Beine stellt und dann zeigt, daß unter dem neuen Regime eben anders gearbei­tet wird. Natürlich, wenn unter der arbeitenden Bevölkerung, un­ter den Angestellten sieh keine Menschen finden lassen könnten, die wirklich arbeiten können, dann müßte man in der Tat verzwei­feln. Aber das ist es nicht allein. Wesentlich ist, daß dann neue Formen der Sozialisierung sichtbar werden. Die Leute sind ja alle gewöhnt, unter dem alten Regime irgendwie zu arbeiten. Deshalb muß nun, wenn die Macht errungen ist, von denen, die sie errun­gen haben, wirklich erkannt werden, wie man mit dieser Macht umzugehen hat. Also, es handelt sich darum, die Sache einmal wirklich praktisch anzufassen. Und das ist das Traurige, daß man gerade für ein solches praktisches Vorgehen heute kein Verständnis hat und immer wieder mit alten Phrasen kommt. Mißverstehen Sie mich nicht, ich sage nicht, daß die Überführung der Produk­tionsmittel sowie des Grund und Bodens in die Gemeinschaft eine Phrase als solche ist. Das habe ich nicht gesagt. Aber Phrase, was ist eine Phrase? Etwas ist für den einen eine Phrase, weil er hinter den Worten nichts Besonderes sehen kann, während es für den anderen eine tiefe goldene Wahrheit ist, weil er etwas Konkre­tes dahinter sieht. Wenn zum Beispiel Bethmann-Hohlkopf, ich will sagen, Bethmann-Hollweg, sagt: Freie Bahn dem Tüchtigen! —, so ist das eine Phrase, weil er vielleicht darunter versteht, daß zum Beispiel sein Neffe oder ein anderer der Tüchtigste ist. Wenn aber jemand, der wirkliche soziale Einsichten und eine wirkliche Menschenempfindung hat, sagt: Freie Bahn dem Tüchtigen! —, so ist das keine Phrase, so ist das real. Wenn jemand einfach die alte Parteiphrase von der Vergesellschaftung der Produktionsmittel immer wieder benutzt, dann kann es eine reine Phrase sein. Wenn derjenige es sagt, der es so charakterisiert, wie es in meinem Buch steht, dann ist es keine Phrase, dann ist es Ausdruck für eine Realität. Deshalb müssen Sie nicht glauben, daß, wenn ich etwas eine Phrase nenne, dieses absolut gemeint ist. Ich meine, eine Phrase ist es dann, wenn hinter dem Gesagten nicht die nötige Realität steht. Das ist es, was ich noch sagen wollte.

M. Roser : L'orateur précédent se trompe s'il pense que j'aurais accueilli favorablement les conseils d'entreprise dans l'industrie de la chaussure parce qu'ils ont été formés séparément. Je voulais seulement dire que l'industrie du cuir a saisi la tri-articulation de l'organisme social. Je dois dire que les conseils d'entreprise de l'industrie de la chaussure ont été constitués fermement sur le sol de la tri-articulation ; seulement pour cela j'ai salué la chose. À un point doit quand même être fait un début.

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Herr Roser: Der Herr Vorredner befindet sich in einem Irrtum, wenn er meint, daß ich die Betriebsräte in der Schuhindustrie deshalb begrüßt hätte, weil sie sich separat gebildet haben. Ich wollte nur feststellen, daß die Lederindustrie die Dreigliederung des sozialen Organismus erfaßt hat. Ich muß feststellen, daß die Betriebsräte der Schuhwarenindustrie sich fest auf dem Boden der Dreigliederung gebildet hat; nur deshalb habe ich die Sache begrüßt. An einem Punkt muß doch der Anfang gemacht werden.

Mme Bühl : J’aimerais quand même dire à M. Fischer que le secrétaire syndical a dit : sans la loi, pas de conseils d'entreprise ; la loi doit d'abord être créée. Les partis sont les principaux responsables du fait que nous n'avons pas encore de conseils d'entreprise. Il est honteux que, lorsque vous vous rendez à des réunions et que vous parlez de vos convictions, on vous dise immédiatement que vous êtes aussi l'un de ceux du Dr Steiner. - Pourquoi n'est-il pas permis d'exprimer ses convictions pour une fois ? - Et puis on nous parle toujours des "conseillers au commerce" ! Pourquoi parlez-vous toujours au pluriel ? Je ne connais qu'un seul conseiller au commerce ici, et ce ne serait pas une erreur/faute si nous en avions quelques dizaines. Qu'est-ce qu'un seul conseiller au commerce a déjà fait ! Tout d'abord, l'école libre. C'est une honte d'entendre comment la chose est jugée. C'est quand même bien que des conseillers au commerce le font ainsi. Je ne peux ouvrir aucune école. C'est la méfiance stupide chez la compagnie des travailleurs et chez les partis. [Interjection : d’où a-t-il l’argent?] Un homme ouvre son portefeuille, l'autre ne le fait pas, c'est là toute la différence. Si un homme pense socialement et a un sentiment pour ses travailleurs, c'est la chose principale !

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Frau Bühl: Ich möchte dem Herrn Fischer doch sagen, daß der Herr Gewerkschaftssekretär gesagt hat: Ohne Gesetz keine Betriebsräte; das Gesetz muß erst geschaffen werden. Die Hauptschuld, daß wir noch keine Betriebsräte haben, liegt bei den Parteien. Es ist eine Schande, daß, wenn man an Versammlungen ist und von seiner Überzeugung spricht, es dann gleich heißt: Das ist auch so eine von denen von Dr. Steiner. — Warum darf man denn nicht einmal seine Überzeugung zum Ausdruck bringen? — Und dann kommt man uns immer mit den «Kommerzienräten»! Warum sprechen Sie immer in der Mehrzahl? Ich kenne bloß einen Kommerzien­rat bei uns, und es wäre kein Fehler, wenn wir deren ein paar Dutzend hätten. Was der eine Kommerzienrat schon alles geschaffen hat! Erstmal die freie Schule. Es ist eine Schande, wenn man hört, wie die Sache beurteilt wird. Es ist doch gut, wenn Kommerzienräte es so machen. Ich kann keine Schule aufmachen. Das ist das dumme Mißtrauen bei der Arbeiterschaft und bei den Parteien. [Zuruf: Woher hat er das Geld?] Der eine macht sein Portemonnaie auf, der andere macht es nicht auf; das ist der Unterschied. Wenn ein Mensch sozial denkt und eine Empfin­dung hat für seine Arbeiter, das ist die Hauptsache!

M. Huth : les exposés de M. Fischer attirent mon attention. Tout d'abord, je lui confirmerai volontiers, parce que je le connais, qu'il n'est pas un de ces gros bonnets syndicaux qui se déplacent dans l'esprit d'un Légien, mais un de ceux qui sont actifs dans le sens d'une compagnie des travailleurs réellement révolutionnaire. Mais s'il critique le fait que des conseils d'entreprise ont été créés dans l'industrie de la chaussure et qu'ils se sont regroupés, et s'il veut dire que cela conduirait à une fragmentation parce que d'autres branches professionnelles ont également des conseils d'entreprise, alors je dois le convaincre du contraire. Dans l'industrie de la chaussure, lorsque nous avons élu nos conseils d'entreprise, nous avons attendu assez longtemps que l'industrie métallurgique élise également ses propres conseils d'entreprise, afin que nous puissions former avec eux un conseil d'entreprise dans l'esprit de la tri-articulation. Mais maintenant que le temps a passé, par la faute des partis prolétariens, et que dans les autres métiers la question n'a pas encore progressé aussi loin que dans l'industrie de la chaussure, nous avons dû nous dire : cela ne sert à rien si nous ne nous réunissons pas et ne faisons pas de travaux pratiques à partir de nous-mêmes. Nous devons former une compagnie de conseils d'entreprise, aussi petite soit-elle, et ensuite porter l'idée d'une compagnie de conseils d'entreprise dans les cercles de ces travailleurs qui n'ont encore rien entrepris dans ce sens.

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Herr Huth: Die Ausführungen des Herrn Fischer rufen mich auf den Plan. Ich will ihm zunächst gern bestätigen, weil ich ihn kenne, daß er nicht zu denjenigen Gewerkschaftsbonzen zählt, die sich im Geiste eines Legien bewegen, sondern zu denen, die im Sinne einer wirklich revolutio­nären Arbeiterschaft tätig sind. Wenn er aber kritisiert, daß sich in der Schuhindustrie Betriebsräte gebildet und sich zusammengeschlossen haben, und wenn er damit feststellen will, daß damit eine Zersplitterung stattfin­den würde, weil noch andere Berufszweige Betriebsräte haben, so muß ich ihn eines anderen belehren. Wir haben ja in der Schuhindustrie, als wir unsere Betriebsräte wählten, ziemlich lange gewartet, bis auch die Metallindustrie hier dazu übergehen würde, ihre Betriebsräte zu wählen, um mit denen zusammen eine Betriebsräteschaft im Sinne der Dreigliede­rung zu bilden. Nachdem aber die Zeit verstrichen ist, und zwar durch die Schuld der proletarischen Parteien, und in den anderen Berufen die Sache noch nicht soweit gediehen ist wie bei der Schuhindustrie, haben wir uns sagen müssen: Es hat keinen Sinn, wenn wir uns nicht zusammen­finden und aus uns heraus praktische Arbeit leisten. Wir müssen eine Betriebsräteschaft bilden, auch wenn sie noch so klein ist, und dann den Gedanken der Betriebsräteschaft hinaustragen in die Kreise derjenigen Ar­beiter, die noch nichts in dieser Richtung unternommen haben.

Nous ne pouvons pas attendre jusqu'à ce qu’un quelque gouvernement nous apporte la socialisation. La libération du prolétariat doit venir du prolétariat lui-même, et quand c'est par un chemin montré par un philosophe, si le chemin est bon. Il a été indiqué que toujours de nouveau le vieux slogan "Nous devons d'abord conquérir le pouvoir politique" hante les têtes. Cela est martelé aux prolétaires toujours de nouveau. Cette parole est en fait une phrase, une phrase mensongère des partis qui se disent aujourd'hui prolétariens, mais ne savent pas ce qu'ils doivent faire à l'heure donnée. Parce qu'ils ne le savent pas, ils renvoient toujours le prolétariat au grand cladderadatsch (grand soir ?) jusqu'à ce que nous obtenions la croissance de l'Occident, qui mettra le pouvoir politique entre nos mains. - Nous avions le pouvoir, mais qu'en avons-nous fait ? Nous l'avons encore laissé échapper parce que nous ne savions pas quoi en faire. Nous devons passer du pouvoir politique au pouvoir économique par les conseils d'entreprise. Alors le pouvoir ne pourra plus nous échapper. Les conseils d'entreprise, censés être des instruments purement économiques, seront alors complétés par des conseils politiques, par une organisation de droit. Mais si nous n'ajoutons pas à ces deux organisations l'organisation spirituelle, alors nous n'arriverons pas à des conditions saines, comme le montre la Russie. Les dirigeants de l'USP se sont déjà élevés à une organisation de branche. Mais la partie culturelle aussi n’a pas la permission d’être oubliée !

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Wir können nicht warten, bis irgendeine Regierung uns die Sozialisie­rung bringt. Die Befreiung des Proletariats muß vom Proletariat selbst kommen, und wenn es auf einem Wege ist, den ein Philosoph gezeigt hat, wenn der Weg gut ist. Es wurde darauf hingewiesen, daß immer wieder das alte Schlagwort: Wir müssen uns zuerst die politische Macht erobern — in den Köpfen spukt. Das wird den Proletariern immer wieder eingehämmert. Dieses Wort ist tatsächlich eine Phrase, eine Verlogenheitsphrase der Parteien, die sich heute proletarisch nennen, aber nicht wissen, was sie in der gegebenen Stunde zu tun haben. Weil sie das nicht wissen, vertrösten sie das Proletariat immer auf den großen Kladdera­datsch, bis wir Zuwachs von Westen bekommen, der uns die politische Macht in die Hand geben wird. — Wir hatten die Macht, aber was haben wir mit ihr getan? Wir haben sie wieder aus der Hand gleiten lassen, weil wir nichts mit ihr anzufangen wußten. Wir müssen dazu übergehen, nicht die politische Macht, sondern die wirtschaftliche Macht zu erobern durch die Betriebsräte. Dann wird uns die Macht nicht mehr aus der Hand gleiten können. Die Betriebsräte, die nur wirtschaftliche Instrumente sein sollen, werden dann ergänzt werden durch politische Räte, durch eine Rechtsorganisation. Wenn wir aber diesen beiden Organisationen nicht auch die geistige Organisation zugesellen, dann werden wir nicht zu gesunden Zuständen kommen, wie es Rußland zeigt. Die Führer der USP haben sich zu einer Zweigliederung schon aufgeschwungen. Aber auch der kulturelle Teil darf nicht vergessen werden!

Quand je lis Däumig ou Müller, je dois me dire : mis en pratique, cela va conduire à la tri-articulation, car ils ont en fait seulement oublié la partie culturelle. - Je suis membre de l'USP, mais je n'ai pas peur de donner aux parties le témoignage dont ils ne savent pas quoi faire. En tant que prolétaires, nous devons dire : si vous ne savez pas comment nous diriger, alors vous devez quitter la place. - Chaque mouvement a les dirigeants qu'il mérite ; nous aussi. Le prolétariat dans son ensemble n'a pas encore trouvé le courage de dire aux dirigeants qui ils sont. S'il est déjà bien tard, nous devons malgré cela reprendre la question des conseils d'entreprise avec une énergie renouvelée.

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Wenn ich Däumig oder Müller lese, muß ich mir sagen: In die Praxis umgesetzt, wird das zur Dreigliederung führen, denn sie haben den kultu­rellen Teil eigentlich nur vergessen. — Ich bin Mitglied der USP, aber ich scheue mich nicht, den Parteien das Zeugnis auszustellen, daß sie nicht wissen, was zu tun ist. Als Proletarier müssen wir sagen: Wenn ihr es nicht versteht, uns zu führen, dann habt ihr den Platz zu verlassen. — Jede Bewegung hat die Führer, die sie verdient; wir auch. Das Proletariat hat in seiner Gesamtheit noch nicht den Mut aufgebracht, den Führern zu sagen, wer sie sind. Wenn es auch schon reichlich spät ist, so müssen wir die Frage der Betriebsräte trotzdem mit erneuter Energie aufgreifen.

Monsieur Molt : On a parlé à plusieurs reprises ce soir de celui qui vous parle et qui, si je puis dire, appartient encore à l'ancienne compagnie des conseillers. Monsieur Fischer, que je n'ai pas le plaisir de rencontrer pour la première fois, m'a posé une question précise sur l'origine de l'argent dont je dispose. Cet argent provient exactement du même capitalisme que celui dont M. Fischer tire son argent, donc aussi du cycle économique capitaliste. Et la question est seulement de savoir si on garde l'argent qu’on a acquis sur le sol capitaliste ou si on le rend à la collectivité. C'est à leurs actes vous devriez les reconnaître ! - Dans le temps, on disait : "À leurs fruits". - Quand on fonde une école afin que le vrai socialisme puisse être réalisé, quand on utilise ce qu’on a économisé par un travail assidu - vraiment par du travail, pas par le capitalisme - quand on l'utilise à ce que la génération montante puisse apprendre d'autres choses que ce que nous avons appris, alors j'appellerai cela le fruit pratique d'une bonne idée. Si elle est seulement apparue parce que j'ai pu remplir un peu mieux mon estomac pendant la guerre et que j'ai donc eu une bonne idée, c'est quand même bien qu'elle soit au moins là. L'idée semble justement être là. Et s'il n'y a pas partout de bonnes idées, alors on peut au moins se réjouir qu'il y ait encore des humains qui ont des idées, et la chose principale est qu'elles soient réalisées.

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Herr Molt: Es ist heute abend wiederholt die Rede von dem gewesen, der zu Ihnen spricht und der, wenn ich so sagen darf, der alten Räteschaft noch angehört. Herr Fischer, dem zu begegnen ich jetzt nicht zum ersten Mal das Vergnügen habe, hat die konkrete Frage an mich gestellt, woher das Geld eigentlich komme, das ich habe. Dieses Geld kommt genau von demselben Kapitalismus her, von dem auch Herr Fischer sein Geld be­zieht, also auch aus dem kapitalistischen Wirtschaftskreislauf. Und die Frage ist nur, ob man das Geld, das man auf kapitalistischem Boden erwirbt, für sich behält oder ob man es zurückgibt an die Allgemeinheit. An ihren Taten sollt ihr sie erkennen! — Früher sagte man: An ihren Früchten. — Wenn man eine Schule begründet, damit der wahre Sozialis­mus durchgeführt wird, wenn man das, was man erspart hat durch saure Arbeit — wirklich durch Arbeit, nicht durch Kapitalismus —, wenn man das dazu verwendet, daß die heranwachsende Generation auch andere Dinge kennenlernt, als was wir kennengelernt haben, so würde ich eben das die praktische Frucht einer guten Idee nennen. Wenn sie nur deshalb entstanden ist, weil ich während des Krieges den Magen noch etwas besser füllen konnte und dadurch eine gute Idee hatte, dann ist es doch gut, daß die wenigstens da ist. Die Idee scheint eben wirklich dazusein. Und wenn nicht überall gute Ideen sind, dann kann man wenigstens froh sein, daß noch Menschen da sind, die Ideen haben, und die Hauptsache ist, daß sie durchgeführt werden.

Vous voyez, la question des conseils d'entreprise, que M. Fischer a si mal comprise, est vraiment entrée dans une phase beaucoup plus grave que ce qui a été exprimé ce soir. Il s'agit vraiment d'être ou de ne pas être ! Soit nous créons les conseils d'entreprise, et alors nous avons le socialisme, soit nous périssons du capitalisme de l'entente, non seulement le travailleur des mains, mais aussi le travailleur de la tête. Et ce fait, joint à une idée vraie du socialisme, peut réchauffer intérieurement notre temps au point de rendre réels les conseils d'entreprise et de se mettre au service de cette cause même comme un conseiller au commerce, et cela parce qu'on le veut vraiment honnêtement. Et qu'on le pense honnêtement est prouvé par le fait merveilleux que même les assemblées prolétariennes désirent que cet étrange conseiller au commerce leur tienne des conférences sur les conseils d'entreprise, non pas au détriment de cette assemblée. C'est pourquoi je me tiens consciencieusement sur le terrain des conseils d'entreprise comme sur le terrain de la tri-articulation de l'organisme social. Ces conseils d'entreprise sont différents de ceux de l'industrie automobile et optique, car ils ne sont rien d'autre que des moyens politiques pour renforcer les partis ; ils ne sont pas là pour socialiser en profondeur la vie économique à grande et véritable échelle. C'est pourquoi, au sein de la « Fédération pour la tri-articulation », nous sommes si résolument opposés à l'idée que les conseils d'entreprise issus des partis soient confondus avec ceux que nous voulons.

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Sehen Sie, die Frage der Betriebsräte, die Herr Fischer so gründlich mißverstanden hat, sie ist wirklich in ein viel ernsteres Stadium getreten, als es heute abend zum Ausdruck gekommen ist. Es handelt sich wahrhaf­tig um Sein oder Nichtsein! Entweder wir schaffen die Betriebsräte, dann haben wir den Sozialismus, oder wir gehen am Entente-Kapitalismus zu­grunde, nicht nur der Handarbeiter, sondern auch der Kopfarbeiter. Und diese Tatsache, zusammen mit einer wahren Idee vom Sozialismus, die kann auch schon unsere Zeit innerlich dafür erwärmen, daß man wahr macht die Betriebsräte und selbst als Kommerzienrat sich in den Dienst dieser Sache stellt, und zwar deshalb, weil man es auch wirklich ehrlich meint. Und daß man es ehrlich meint, beweist die wunderbare Tatsache, daß selbst Proletarierversammlungen diesen merkwürdigen Kommerzienrat wünschen, um ihnen Vorträge über Betriebsräte zu halten, nicht zum Nachteil dieser Versammlung. Deshalb stehe ich gewissenhaft auf dem Boden der Betriebsräte wie auf dem Boden der Dreigliederung des sozialen Organismus. Diese Betriebsräte sind eben anders als die in der Autobranche und in der optischen Branche, denn diese sind ja nichts anderes als politische Mittel, um die Parteien zu stärken, sie sind nicht deshalb da, um das Wirtschaftsleben im großen und wahren Maßstabe gründlich zu sozialisieren. Deshalb wenden wir uns ja vom «Bund für Dreigliederung» aus mit dieser großen Entschiedenheit dagegen, daß man etwa die Betriebsräte, die von den Parteien kommen, verwurstelt mit denen, die wir wollen.

Vous avez probablement déjà lu dans un des journaux d'aujourd'hui que cette loi sur les conseils d'entreprise est une fois de plus parvenue au gouvernement. Nous sommes bien conscients que les conseils d'entreprise ne peuvent pas être standardisés, car chaque entreprise est différente. La vie économique ne peut être régulée ni par le pouvoir politique ni par les lois ; elle ne peut que s'autoréguler. Une fois que la loi est en place, il est difficile de s'y opposer ; là on doit déjà être un révolutionnaire. Mais si l'on ne prend même pas sérieusement position contre les projets, combien moins cela sera-t-il possible une fois que la loi sera là ? Nous ne sommes qu'à quelques semaines de cette loi. Ce temps doit être utilisé. Si elle n'est pas utilisée, il sera tout simplement trop tard pour les conseils d'entreprise et pour la socialisation. C'est pourquoi nous espérons tant que les travailleurs vont enfin se réveiller. Il n'est pas juste de penser que les ouvriers ont des préjugés contre "les philosophes et les conseillers au commerce". La question est autre. Celui qui a lu le journal et qui a lu ce que le "Social-démocrate" a dit de cette école Waldorf - il dit : "L'école est belle, mais elle vient de fabricants/propriétaires d'usines, donc elle n'est absolument rien" - doit déjà se dire : ce sont les humains qui font obstacle au vrai socialisme et au vrai progrès. Les gros bonnets du parti, toutes tendances, sont responsables du fait que nos efforts honnêtes et les conseils d’entreprise n'ont rien donné jusqu'à présent. Mais le prolétariat lui-même verra bientôt comment il sera entraîné dans la misère et les difficultés s'il ne se ressaisit pas à temps.

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Sie haben wohl schon heute in einer Tageszeitung gelesen, daß dieses Betriebsrätegesetz wiederum an die Regierung gelangt ist. Wir sind uns klar darüber, daß die Betriebsräte nicht normiert werden können, weil eben jeder Betrieb anders ist. Das Wirtschaftsleben kann weder durch politische Macht noch durch Gesetze geregelt werden, sondern es kann sich nur aus sich selbst regeln. Wenn das Gesetz einmal da ist, so ist es schwer, dagegen anzugehen; da muß man schon ein Revolutionär sein. Wenn man aber nicht einmal gegen die Entwürfe ernstlich Stellung nimmt, wieviel weniger wird es möglich sein, wenn das Gesetz einmal da ist? Wenige Wochen trennen uns noch von diesem Gesetz. Diese Zeit muß genutzt werden. Wird sie nicht genutzt, so ist es einfach zu spät mit den Betriebsräten und mit dem Sozialisieren. Deshalb wünscht man so sehnsüchtig, daß endlich die Arbeiterschaft aufwacht. Es ist nicht richtig, wenn man meint, die Arbeiter seien voreingenommen gegen «Philosophen und Kommerzienräte». Die Sache liegt anders. Wer die Zeitung gelesen hat und gelesen hat, was der «Sozialdemokrat» zu dieser Waldorfschule gesagt hat — er sagt: «Die Schule ist schön, aber sie kommt von Fabrikan­ten, also ist sie überhaupt nichts» —, der muß sich schon sagen: Das sind die Menschen, die den wahren Sozialismus und den wahren Fortschritt hemmen. Die Parteibonzen aller Schattierungen sind schuld, daß unsere ehrlichen Bestrebungen und die Betriebsräte bis jetzt nichts wurden. Aber das Proletariat wird ja selber in Bälde sehen, wie es in Elend und Not hineingetrieben wird, wenn es sich nicht rechtzeitig aufrafft.

Cet appel devrait vous être adressé une nouvelle fois aujourd'hui. Il n'y a pas de temps à perdre ! Il ne nous reste que trois ou quatre semaines. Si elles sont manquées, c'est fini pour de bon. Pour que vous puissiez vous rendre compte de la gravité de la situation, je voudrais vous lire quelques lignes d'une lettre qui m'est parvenue aujourd'hui même. Cette lettre est celle d'un diplomate allemand qui se trouve en première position à l'étranger, et vous entendrez comment les conditions allemandes sont caractérisées de ce point de vue :

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Dieser Appell sollte heute noch einmal an Sie gerichtet werden. Es ist keine Zeit zu verlieren! Wir haben nur noch drei bis vier Wochen. Wenn die versäumt werden, ist es endgültig aus. Damit Sie sehen, wie ernst es ist, möchte ich Ihnen ein paar Zeilen aus einem Brief vorlesen, der gerade heute in meine Hand kam. Dieser Brief stammt von einem deutschen Diplomaten, der an erster Stelle steht im Ausland, und Sie sollen hören, wie von jener Seite die deutschen Zustände charakterisiert werden:

"Les conditions au pays natal deviennent de plus en plus mauvaises, et je crains que la catastrophe que l'on voulait éviter en acceptant la paix n'ait été qu'ajournée, pour nous tomber dessus avec d'autant plus de violence. Ce qu'on appelle aujourd'hui un gouvernement en Allemagne n'en est qu'une caricature, vacillant entre les doctrines de parti et la peur de la révolution de gauche à droite. Dans le processus, le moral du peuple [die Moral des Volkes] s'effondre complètement. Il est impossible de décrire la rapidité avec laquelle notre prestige à l'étranger s'effondre ; il est impossible de sauver beaucoup de choses en cela."

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«Die Zustände in der Heimat werden immer schlimmer, und ich fürch­te, die Katastrophe, die man durch Annahme des Friedens vermeiden wollte, ist nur aufgeschoben, um dann um so gewaltiger über uns hereinzubrechen. Das, was man in Deutschland jetzt Regierung heißt, ist doch nur eine Karikatur einer solchen, schwankend zwischen Partei­doktrinen und Angst vor der Revolution von links nach rechts. Dabei geht die Moral des Volkes vollends in die Brüche. Mit welcher Ge­schwindigkeit unser Ansehen im Auslande sinkt, ist nicht zu beschrei­ben; dabei viel zu retten ist unmöglich.»

Il s'agit d'une lettre reçue aujourd'hui d'un diplomate allemand en première position, qui connaît les circonstances et comment les choses sont, comment on est considéré à l'étranger aujourd'hui. Mais les choses peuvent vraiment seulement devenir différentes si justement on n'oublie pas, dans les cercles des travailleurs, que nous nous approchons seulement de la vraie misère, et si nous nous ressaisissons alors à la dernière heure pour atteindre un état tel que notre vie économique, qui est au bord de l'abîme, puisse être relevée à nouveau. Et cela ne peut se faire que si nous donnons nous-mêmes un coup de main, si nous voulons que la situation s'améliore enfin grâce à l'introduction de la compagnie des conseils d'entreprise. Je voulais vous lancer cet appel une fois de plus, afin que nous n'ayons pas à dire dans trois ou quatre semaines : maintenant, il est trop tard. - Il est encore temps, mais c'est la douzième heure. C'est à vous de décider, pas à nous.

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Das ist ein heute eingetroffener Brief eines deutschen Diplomaten an erster Stelle, der die Verhältnisse kennt und weiß, wie die Dinge liegen, wie man heute im Ausland betrachtet wird. Die Dinge können aber wahr­haftig nur andere werden, wenn man eben in Arbeiterkreisen nicht ver­schläft, daß wir dem wahren Elend jetzt erst entgegengehen, und wenn man dann in letzter Stunde sich aufrafft, um zu einem solchen Zustand zu gelangen, daß unser am Rande des Abgrundes sich befindendes Wirt­schaftsleben wieder gehoben werden kann. Und das kann nur geschehen, wenn wir selbst Hand anlegen, wenn wir selbst wollen, daß durch die Einführung der Betriebsräteschaft endlich ein Aufschwung nach oben ge­macht wird. Diesen Appell wollte ich nochmals an Sie richten, damit wir nicht in drei bis vier Wochen sagen müssen: Jetzt ist es zu spät. — Es ist noch Zeit, aber es ist die zwölfte Stunde. An Ihnen, nicht an uns liegt es.


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M. Jansen : Lorsque le Dr Steiner a commencé ses conférences il y a huit à dix semaines, l'idée de la tri-articulation de l'organisme social a suscité un grand enthousiasme. Mais au moment où le Dr Steiner et avec lui le "Bund für soziale Dreigliederung" sont passés à la pratique, c'est-à-dire sont passés de la pensée à la réalité, au moment où l'on a exigé du travail, de la prestation, là s’arrêta déjà une partie de l’enthousiasme chez ceux qui jusque là criaient seulement bravo et applaudissaient. L'attitude froide de la compagnie des travailleurs a aussi été en partie responsable du fait que l'enthousiasme pour les idées du Dr Steiner n'est pas allé jusqu'à pouvoir combattre les dirigeants. Tous ceux d'entre nous qui se sont tenus dans l'agitation, nous savons parler un mot sur ce flegme. Le Dr Steiner aussi reçoit à sentir le flegme des masses. La pensée des conseils d'entreprise a réveillé dans le capitalisme, qui n'était vraiment pas très assuré il y a un quart d'année, les dernières forces qui y reposaient. Il a essayé, afin de zigouiller ces conseils d'entreprise, de nier leur justesse et leur faisabilité. Et la caste dite instruite de notre société actuelle, et la presse encore bon marché de toutes nuances, elles ont réussi à tirer vers le bas l'idée vraie de la tri-articulation de l'organisme social et des conseils d'entreprise comme c’est écrit dans les journaux.

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Herr Jansen: Als vor acht bis zehn Wochen Herr Dr. Steiner mit seinen Vorträgen begonnen hat, war wirklich eine große Begeisterung für die Idee der Dreigliederung des sozialen Organismus vorhanden. In dem Augenblick aber, wo Herr Dr. Steiner und mit ihm der «Bund für soziale Dreigliederung» überging zur Praxis, also von dem Gedanken zur Wirklichkeit überging, in dem Augenblick, wo Arbeit, wo Leistung verlangt wurde von denen, die bisher nur bravo schreien und klatschen durften, da hörte schon ein Teil der Begeisterung auf. Die kühle Haltung der Arbeiterschaft ist auch mit Schuld gewesen, daß die Begeisterung für die Ideen Dr. Steiners nicht so weit ging, um gegen die Führer ankämpfen zu können. Wir alle, die in der Agitation gestanden haben, wir wissen über dieses Phlegma ein Wort zu reden. Auch Herr Dr. Steiner bekommt das Phlegma der Massen zu spüren. Der Gedanke der Betriebsräte hat bei dem vor einem Vierteljahr wirklich nicht allzu sicheren Kapitalismus die letzten in ihm ruhenden Kräfte hervorgerufen. Er hat versucht, um diese Betriebsräte abzumurksen, die Richtigkeit und die Durchführbarkeit zu leugnen. Und die sogenannte gebildete Kaste unserer heutigen Gesellschaft und die noch wohlfeilere Presse aller Schattierungen, sie haben es fertiggebracht, daß die wahre Idee der Dreigliederung des sozialen Orga­nismus und der Betriebsräte so herabgezogen wurde, wie es in den Zeitungen steht.

Alors qu'un demi-siècle s'est écoulé depuis que Karl Marx est mort de faim, on se dispute aujourd'hui autour de la manière dont il est possible de réaliser la socialisation. Et il y a plus de six mois que la Jena des travailleurs allemands, la révolution de novembre, a éclaté, et ils ne savent toujours pas comment la socialisation doit être réalisée. On devrait certainement être reconnaissant lorsqu'un homme a pris la peine de chercher un moyen pratique, un moyen par lequel il est maintenant possible d'introduire le socialisme dans un temps relativement court. L'inverse est vrai ! On peut dire : d'un côté, la jalousie est à blâmer, de l'autre, la stupidité. Je l'ai déjà illustré il y a quelques semaines par un exemple : on parle de battre à mort le lion, le capitalisme, mais on a peur de la petite souris, du représentant des fabriques, du directeur, et des fonctionnaires des syndicats et du parti, et du genre.

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Nachdem ein halbes Jahrhundert verflossen ist seit dem Hungertod von Karl Marx, streitet man sich heute herum, wie es möglich ist, die Sozialisierung durchzuführen. Und über ein halbes Jahr ist es her, daß das Jena der deutschen Arbeiter, die Novemberrevolution, hereingebrochen ist, und noch immer weiß man nicht, wie die Sozialisierung zu machen ist. Man sollte doch dankbar sein, wenn ein Mann sich die Mühe gemacht hat, einen praktisch gangbaren Weg zu suchen, einen Weg, auf dem es nun möglich ist, den Sozialismus in verhältnismäßig kurzer Zeit einzufüh­ren. Das Gegenteil trifft zu! Man darf es sagen: Einerseits ist die Eifer­sucht, andererseits ist die Dummheit daran schuld. Ich habe es schon einmal vor ein paar Wochen an einem Beispiel verdeutlicht: Man spricht davon, den Löwen, den Kapitalismus, totzuschlagen, aber man fürchtet sich vor dem Mäuschen, dem Vertreter der Fabriken, dem Direktor, und vor den Gewerkschafts- und Parteibeamten und dergleichen.

M. Fischer a parlé de conseillers au commerce, de professeurs, de docteurs, qui représentent l'idée de la tri-articulation. N'avons-nous pas aussi des professeurs et des docteurs dans les partis ? Disons-nous aussi de leurs idées qu'elles ne sont pas valables ? Et s'ils n'étaient pas dans le parti - les partis auraient depuis longtemps péri de la stupidité des masses. Encore un chapitre particulier : M. Molt, que je salue comme un collaborateur et à qui nous avons demandé de parler de manière éclairante des conseils d'entreprise lors de notre réunion de demain, ce monsieur a de l'argent. Nous avons dans le Parti une grande masse de gens qui ont aussi de l'argent, qui en ont eu ou qui en ont gagné en travaillant dans le Parti. Ces hommes qui se disent camarades de parti, chefs de parti, gardent tranquillement leur argent pour eux. Ils ne le mettent pas à la disposition du parti ! Ils s'achètent des résidences et s'y installent déjà bien là-haut. C’est pourquoi seulement pas trop bruyant et trop prompt à les accuser d'avoir de l'argent. - On doit voir ce que les gens parmi nous font de leur argent.

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Herr Fischer sprach von Kommerzienräten, Professoren, Doktoren, die die Idee der Dreigliederung vertreten. Haben wir nicht auch in den Parteien Professoren und Doktoren? Sagen wir auch von ihren Ideen, daß sie deshalb nichts taugen? Und wenn die nicht in der Partei wären — an der Dummheit der Massen wären die Parteien längst zugrunde gegan­gen. Ein eigenartiges Kapitelchen noch: Herr Molt, den ich als Mitarbeiter begrüße und den wir gebeten haben, morgen in unserer Sitzung über Betriebsräte in aufklärender Weise zu sprechen, dieser Herr hat Geld. Wir haben in der Partei eine Unmasse an Menschen, die auch Geld haben, die es früher hatten oder die es durch die Tätigkeit in der Partei zu Geld gebracht haben. Diese Männer, die sich Parteigenossen, Parteifüh­rer nennen, die behalten ihr Geld ruhig für sich. Sie stellen es der Partei nicht zur Verfügung! Sie kaufen sich Villen und setzen sich da oben schön fest. Deshalb nur nicht allzu laut und allzu schnell mit dem Vor­wurf: Der Mann hat Geld. — Man muß sehen, was die Leute unter uns mit ihrem Geld tun.

Il a été dit : il faut d'abord éliminer la faim, pour que les gens soient à tout moment accessibles à la nourriture spirituelle. - Un communiste a dit récemment : la faim est le pire des révolutionnaires. Une fois que la faim fait rage, on ne peut plus l'arrêter, alors ce qui a été réprimé pendant si longtemps éclate. - Que sont les grèves, sinon des révoltes de la faim ? Et parce que la faim est une bonne force motrice, il ne serait pas bon d'éliminer la faim aujourd'hui. Faisons en sorte d'abolir la faim de masse en abolissant l'exploitation de masse. Le socialisme est le moyen d'y parvenir ! La faim est enfin une impulsion à exécuter une fois enfin la socialisation.

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Es wurde gesagt: Der Hunger muß zuerst beseitigt werden, damit die Menschen überhaupt für geistige Kost zugänglich sind. — Es hat neulich ein Kommunist gesagt: Der Hunger ist der schlimmste Revolutionär. Wenn der Hunger einmal tobt, dann gibt es kein Halt mehr, dann bricht das sich Bahn, was so lange unterdrückt worden ist. — Was sind denn die Streiks anderes als Hungerrevolten? Und weil der Hunger ein guter Antrieb ist, deshalb wäre es nicht gut, den Hunger heute schon zu beseiti­gen. Sorgen wir dafür, daß wir den Massenhunger dadurch abschaffen, daß wir die Massenausbeutung abschaffen. Der Sozialismus ist doch der Weg dahin! Der Hunger ist ein Antrieb, um die Sozialisierung endlich einmal durchzuführen.

Monsieur Kühn : En tant que directeur général du "Bund für Dreigliederung des sozialen Organismus", j’aimerais dire plusieurs choses sur ce qui a été demandé. - Nous avons l'intention de convoquer les conseils d'entreprise la semaine prochaine pour une première réunion. En outre, nous commencerons les soirées d'étude la semaine prochaine. M. Roser en a donc déjà parlé. Peut-être pourrais-je dire quelques mots sur la discussion qui s’est déroulée ce soir avec M. Fischer. Malheureusement, M. Fischer est déjà parti. Je voulais lui dire avant la réunion que je sais définitivement qu'il n'a jamais été présent, ni ici ni ailleurs, à aucune des conférences du Dr Steiner. La seule fois où je l'ai rencontré, c'était lors d'une réunion pour discuter de la question des conseils d'entreprise, qui avait été convoquée par les employés, et où il avait entendu parler de la tri-articulation par certains orateurs. Le Dr Steiner n'était pas présent. - C'est ainsi que jugent les gens qui n'ont aucune idée de la question ; ils veulent dire tout le possible et veulent simplement rejeter la chose. Mais en passant, M. Fischer m'a dit ce soir que son syndicat, ou plutôt son association, a l'intention d'organiser des réunions dans un avenir proche pour parler des conseils d'entreprise et mettre en place des conseils d'entreprise dans les fabriques à titre d'essai. Vous voyez, les gens viennent maintenant, quand ils ont entendu quelque chose ici et là, et en font leur chose. C'est ce que nous voulons éviter et ce contre quoi nous devons lutter. Nous ne devons pas faire cause commune avec ceux qui ne veulent rien savoir de la tri-articulation de l'organisme social et qui n'y travaillent pas. Des conseils d'entreprise qui ne sont pas créés sur la base de l'idée de tri-articulation de l'organisme social ne seront jamais en mesure de réaliser le socialisme. Les conseils d'entreprise que nous voulions introduire auraient été le premier pas vers la socialisation au sens de la tri-articulation. Nous devons rejeter tout le reste. Il est dommage que M. Fischer soit parti et ne puisse plus discuter avec nous sur la tri-articulation elle-même.

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Herr Kühn: Als Geschäftsführer des «Bundes für Dreigliederung des sozia­len Organismus» möchte ich verschiedenes sagen zu dem, was gefragt worden ist. — Wir haben die Absicht, die Betriebsräte in der nächsten Woche zu einer ersten Versammlung zusammenzurufen. Ferner werden wir in der nächsten Woche mit den Studienabenden beginnen. Herr Roser hat ja darüber schon gesprochen. Ich darf vielleicht ein paar Worte sagen zu der Diskussion, die sich am heutigen Abend mit Herrn Fischer abge­spielt hat. Herr Fischer ist leider schon fortgegangen. Ich wollte ihm vor der Versammlung sagen, daß ich definitiv weiß, daß er niemals, weder hier noch anderswo, anwesend war bei Vorträgen des Herrn Dr. Steiner. Das einzige Mal, wo er mir begegnet ist, das war bei einer Versammlung zur Besprechung der Betriebsrätefrage, die von Angestellten einberufen war und wo er von einigen Rednern etwas über die Dreigliederung gehört hat. Herr Dr. Steiner war nicht anwesend. — So urteilen die Leute, die von der Sache keine Ahnung haben; sie meinen alles mögliche und wollen die Sache einfach abtun. Nebenher hat Herr Fischer mir aber heute abend gesagt, daß seine Gewerkschaft beziehungsweise sein Verband in der näch­sten Zeit Versammlungen abhalten wolle, um über Betriebsräte zu spre­chen und probeweise Betriebsräte in den Fabriken aufzustellen. Sehen Sie, die Leute kommen nun, wenn sie hier und da etwas gehört haben, und machen ihre Sache daraus. Das ist, was wir vermeiden wollen und was wir bekämpfen müssen. Wir dürfen nicht gemeinsame Sache mit denen machen, die von der Dreigliederung des sozialen Organismus nichts wissen wollen und nicht auf sie hinarbeiten. Betriebsräte, die nicht auf der Grund­lage der Idee der Dreigliederung des sozialen Organismus geschaffen wer­den, werden niemals den Sozialismus verwirklichen können. Die Betriebsräte, die wir einführen wollten, wären der erste Schritt zur Sozialisierung im Sinne der Dreigliederung gewesen. Alles andere müssen wir ablehnen. Es ist schade, daß Herr Fischer fortgegangen ist und sich nicht mehr mit uns über die Dreigliederung selbst auseinandersetzen kann.

Des objections à l'encontre de la tri-articulation viennent toujours de nouveau de personnes qui ne savent rien d’elle, mais aussi de personnes qui ont entendu de nombreuses conférences sur la tri-articulation. J’aimerais vous raconter un exemple. Il existe un leader communiste qui a un don oratoire et qui captive les grandes foules. Il apparaît dans presque toutes les réunions. Cet homme a beaucoup entendu parler de la tri-articulation, mais n'en a rien compris. Ainsi il dit par exemple : "Oui, la tri-articulation à un système à trois classes, parce que si vous créez trois membres, alors il y aura une classe dans chaque membre, et donc nous aurons des conditions encore pires que celles que nous avons aujourd'hui ; aujourd'hui nous n'avons que deux classes. - Si l'on voulait tirer des conclusions sur les classes à partir des organisations, il faudrait lui dire : aujourd'hui, nous avons un État unitaire, c'est-à-dire un seul membre. Donc, aujourd'hui, nous devrions aussi avoir une seule classe ! L'homme ne comprend pas cela et en arrive à un tel préjugé. C'est tout de suite pour éliminer la domination de classe que nous voulons remettre l'organisme social sur ses pieds sains. Il n'est pas question d'une tri-articulation des classes. Le même homme affirme aussi la même chose que Monsieur Fischer, à savoir que la tri-articulation prend les entrepreneurs sous sa protection. Tous ceux qui ont lu le livre du Dr Steiner savent que le type d'entreprise d'aujourd'hui est appelé à disparaître absolument. Mais la plus belle objection de ce dirigeant communiste est qu'il a dit : "On ne peut pas séparer l'économie de la politique. On le voit tout le temps au Reichstag ou à l'Assemblée nationale, comment les gens représentent leurs intérêts économiques ; il suffit de penser aux industriels de l'industrie lourde ! Ils ne peuvent s'empêcher de représenter leurs intérêts économiques. - Alors les gens s'accrochent à l'ancien, à cette idole, l'État unitaire, parce qu'ils ne voient pas que c'est tout de suite ce que nous voulons combattre, ce que nous voulons abolir. Tout de suite la politique économique qui nous a conduits à cette catastrophe désastreuse. Les gens le voient très bien, aussi dans une conversation calme, mais ils ne peuvent pas trouver la force de prendre des mesures qui rendront une telle politique économique impossible. Ce sont avant tout les chefs de parti qui nous ont gâché la compagnie des conseils d'entreprise. Nous devons nous débarrasser de ces gens. Le prolétariat ne peut pas aucun socialisme se réaliser plus tôt.

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Immer wieder kommen Einwände gegen die Dreigliederung von Leu­ten, die nichts von ihr wissen, aber auch von Leuten, die schon viele Vorträge über die Dreigliederung gehört haben. Ein Beispiel möchte ich Ihnen erzählen. Da ist ein Kommunistenführer, der eine ziemlich große Rednergabe besitzt und große Massen an sich fesselt. Er tritt fast in jeder Versammlung auf. Dieser Mann hat viel von der Dreigliederung gehört, aber nichts davon begriffen. So sagt er zum Beispiel: Ja, die Dreigliederung führt zum Dreiklassensystem, denn wenn man drei Glieder schafft, dann gibt es in jedem Glied eine Klasse, und so bekommen wir noch schlimme­re Zustände als heute; heute haben wir ja nur zwei Klassen. — Wenn man von den Organisationen auf die Klassen schließen wollte, so müßte man ihm ja sagen: Heute haben wir doch einen Einheitsstaat, also ein Glied. Da müßte man doch heute auch nur eine Klasse haben! So etwas begreift der Mann nicht und kommt zu einem derartigen Vorurteil. Wir wollen gerade, um die Klassenherrschaft zu beseitigen, den sozialen Orga­nismus auf seine gesunden Füße stellen. Von einer Dreigliederung der Klassen ist nicht die Rede. Derselbe Mann behauptet auch das gleiche, was Herr Fischer behauptet hat, nämlich daß die Dreigliederung die Un­ternehmer in Schutz nimmt. Wer das Buch von Herrn Dr. Steiner gelesen hat, weiß, daß der Unternehmertypus von heute überhaupt verschwinden wird. Der allerschönste Einwand dieses Kommunistenführers war aber der, daß er sagte: Die Wirtschaft von der Politik trennen, das kann man nicht. Das sieht man ja ständig im Reichstag oder in der Nationalver­sammlung, wie die Leute ihre wirtschaftlichen Interessen vertreten, denken Sie allein an die Industriellen der Schwerindustrie! Die können nicht anders, als ihre wirtschaftlichen Interessen zu vertreten. — So hängen die Menschen am alten, an diesem Götzen Einheitsstaat, weil sie nicht sehen, daß das gerade das ist, was wir bekämpfen wollen, was wir abschaf­fen wollen. Gerade die Wirtschaftspolitik hat uns in diese unheilvolle Katastrophe hineingetrieben. Das sehen die Leute auch im ruhigen Ge­spräch sehr gut ein, aber die Kraft dazu aufzubringen, daß man Maß­nahmen trifft, die eine solche Wirtschaftspolitik nicht mehr möglich machen, ja, das ist den Leuten nicht möglich. Da sind vor allem die Parteifüh­rer, die uns die Betriebsräteschaft verdorben haben. Diese Leute müssen wir abschütteln. Eher kann das Proletariat keinen Sozialismus verwirklicht sehen.

Dans le cas des employés, que nous avons aussi sollicités, on se heurte constamment à un incroyable préjugé. J'aimerais aussi donner un exemple pour cela : un humain que j'estime beaucoup et qui, en tant qu'employé, donne le ton dans une fabrique, m'a dit : je ne sais pas encore si le capitalisme est si faux. En tout cas, j'insiste sur le fait que c'est mieux aujourd'hui que ça deviendra. J'en reste à ma façon de voir et je préférerais m'enfoncer avec elle plutôt que d'introduire quelque chose de nouveau. Je sais que je suis seul avec cela et que, dans peu de temps, je serai peut-être à la rue, mais je préfère cela. Je reste alors honnête et cohérent. - Il m'a été dit que c'est un homme qui a un cœur pour le prolétariat, un tel homme parle alors ainsi de manière conservatrice. Quand je lui ai dit qu'il était conservateur, il s'est mis terriblement en colère. Il a dit que c'était juste être honnête. Je lui ai dit : "C'est quand même exactement comme quand on va en train. À une station, le chef de train arrive et dit que le train va dérailler vers la prochaine station, et on dit alors : Je reste quand même assis dedans, plutôt accidenter que d'en sortir. - J'ai dit : je descends aussi vite que possible et je vais voir si le train ne peut pas être déplacé sur une autre voie où il ne déraillera pas. - Ainsi nous devons donc nous ressaisir au dernier moment et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour réunir les conseils d’entreprise. Nous devons réaliser et représenter ce que nous considérons comme la voie pratique et ne pas avoir peur d'être attaqués trop fortement par les gros bonnets du parti. En fait, le bouche-à-bouche devrait donner une autre leçon aux gens et leur ouvrir les yeux sur le philistinisme des dirigeants de leur parti.

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Bei den Angestellten, die wir auch aufgefordert haben, begegnet man ständig einem unglaublichen Vorurteil. Auch dafür möchte ich ein Beispiel anführen: Ein von mir sehr geschätzter Mensch, der als Angestellter tonan­gebend ist in einer Fabrik, sagte zu mir: Ich weiß noch nicht, ob der Kapitalismus so falsch ist. Ich bestehe jedenfalls darauf, daß es heute besser ist, als es werden wird. Ich bleibe bei meiner Anschauung und gehe lieber damit unter, als daß ich etwas Neues einführe. Ich weiß, daß ich damit allein stehe und damit vielleicht in kurzer Zeit auf der Straße stehe, aber lieber das. Ich bleibe dann ehrlich und konsequent. — Es ist mir gesagt worden, es sei das ein Mann, der ein Herz für das Proletariat hat, so einer spricht dann in dieser Weise konservativ. Als ich ihm sagte, er sei konservativ, wurde er furchtbar wütend. Er meinte, das sei nur ehrlich. Ich sagte ihm: Das ist doch genau so, als wenn man mit einem Zug fährt. An einer Station kommt der Zugführer herein und sagt, der Zug werde bis zur nächsten Station entgleisen, und man sagt dann: Ich bleibe doch darin sitzen; lieber verunglücken als aussteigen. — Ich sagte: Ich würde doch möglichst schnell aussteigen und sehen, ob man nicht den Zug auf ein anderes Gleis bringen kann, wo er nicht entgleist. — So müssen wir uns im letzten Moment zusammenraffen und alles tun, was wir können, damit wir die Betriebsräte zusammenbekommen. Das, worin wir den praktischen Weg sehen, das müssen wir hinaustragen und vertre­ten und nicht ängstlich sein, daß man von den Parteibonzen zu stark angegriffen werde. Eigentlich müßte das Vertreten von Mund zu Mund die Menschen wieder eines anderen belehren und ihnen die Augen öffnen über das Philistertum ihrer Parteiführer.

[04331265268198917071920 - Rudolf Steiner : Il a encore été posé la question : comment ce qui vit comme sain dans le syndicalisme peut être amené en rapport à la tri-articulation de l'organisme social ? - Maintenant cela conduirait donc naturellement très loin, si nous nous entretenions encore aujourd'hui sur l'essence du syndicalisme à cette heure avancée. Mais ainsi j'aimerais quand même dire pour autant que dans le syndicalisme, comme, naturellement, aussi en d'autres efforts du présent, vivent toute sorte de choses vraiment saines. Ce qui est sain vit avant tout dans le syndicalisme, là donc où chez beaucoup de syndicalistes prévaut l'idée qu'on doit venir sans égard à l'éternelle revendication à la légalité d’État dans l'immédiate lutte de compétition avec l'entrepreneuriat sur les conquêtes économiques pour les larges masses de la population laborieuse. Que de la vie de l'économie elle-même par une sorte d'articulation fédérative pourrait apparaître quelque chose d'avenir, cela vit comme idée saine à l'intérieur du syndicalisme. Le syndicalisme donc particulièrement venu ces derniers temps de l'intérieur du mouvement ouvrier français, et c'est n'importe comment typique qu'il y soit tout de suite apparu le plus fortement. Les Français ont donc un sentiment de l’État très fortement développé. Mais à l'instant, où en France, tout de suite des humains étatiquement bien intentionnés voulaient fonder un certain mouvement ouvrier, il en vinrent là à ce que celui-ci pourrait alors seulement être d'utilité quand finalement on se meut sur sol économique. L'articulation fédérative de la vie de l'économie, comme le syndicalisme l'envisage, présente même certaines similitudes avec ce qui à partir de l'idée de la tri-articulation sera ambitionné avec les associations.

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Rudolf Steiner: Es ist noch die Frage gestellt worden: Wie kann das, was im Syndikalismus als Gesundes lebt, in Beziehung zur Dreigliederung des sozialen Organismus gebracht werden? — Nun, es würde ja natürlich sehr weit führen, wenn wir uns heute noch zu vorgerückter Stunde über das Wesen des Syndikalismus unterhalten würden. Aber so viel möchte ich doch sagen, daß in dem Syndikalismus, wie natürlich auch in anderen Bestrebungen der Gegenwart, mancherlei wirklich Gesundes lebt. Das Gesunde lebt vor allem im Syndikalismus, da doch bei sehr vielen Syndikalisten die Idee vorherrscht, daß man ohne Rücksicht auf das ewige Po­chen auf die Staatsgesetzlichkeit im unmittelbaren Wettstreit mit dem Unternehmertum zu wirtschaftlichen Errungenschaften für die breiten Massen der arbeitenden Bevölkerung kommen muß. Daß aus dem Wirtschaftsleben selbst durch eine Art föderativer Gliederung etwas Zukünftiges entstehen könne, das lebt als gesun­der Gedanke innerhalb des Syndikalismus. Der Syndikalismus trat ja besonders in letzter Zeit innerhalb der französischen Arbeiterbe­wegung hervor, und es ist irgendwie bezeichnend, daß er gerade dort am stärksten hervorgetreten ist. Die Franzosen haben ja ein sehr stark entwickeltes Staatsgefühl. Aber in dem Augenblick, als gerade gut staatlich gesinnte Menschen in Frankreich eine gewisse Arbeiterbewegung begründen wollten, kamen sie darauf, daß diese eigentlich nur dann von Nutzen sein könne, wenn man sich aus­schließlich auf wirtschaftlichem Boden bewegt. Die föderative Gliederung des Wirtschaftslebens, wie sie der Syndikalismus vor­sieht, weist sogar gewisse Ähnlichkeiten mit dem auf, was aus der Idee der Dreigliederung heraus mit den Assoziationen ange­strebt wird.

Voyez-vous, dans l'organisme social tri-articulé nous avons une vie de l'esprit autonome, alors une vie de l’État ou de droit autonome et plus loin une vie de l’économie autonome. Cette vie économique autonome j'en ai donc souvent parlé, cela aura a se construire sur bases corporatives coopératives, cela signifie, que se forment d'un côté des associations des différents groupes de professions et de l'autre côté de certains rapports/pendants entre production et consommation. Une des objections qui par exemple ont été faites par le Professeur Heck dans la « Tribune », s'appuie sur ce qu'il dit : oui, comment la vie de l'économie sera-t-elle alors, quand dans le futur elle devrait être articulée ainsi que le veut monsieur le Dr Steiner, comment sera-t-il alors possible que par exemple les artisans, les commerçants, soient experts en ce qui concerne les affaires de la grande industrie ? - Maintenant cela montre qu'aussi le Professeur Heck n'a pas compris, comment la chose est pensée. On ne peut évidemment pas être expert dans tous les domaines, et on n'en a aussi pas besoin, car quand une articulation fédérative a vraiment lieu et que les associations particulières travaillent intensivement ensemble, alors ressortira quelque chose de fructueux pour la vie de l'économie. Il n'est maintenant une fois pas possible que tout ce qui doit se développer sur base purement démocratique, comme le droit du travail par exemple, soit représenté ou administré de la même manière que le pur économique. Cette conception vous vient, au moins dans les grandes lignes, aussi dans le syndicalisme. Dans le mouvement ouvrier anglo-américain, c'est donc ainsi que là encore règne très fort le principe du parlementarisme anglo-américain. Parce que celui-ci est installé sur un certain système de balançoire, à savoir pouvoir contre pouvoir, les organisations de travailleurs anglo-américaines sont aussi organisées sur le même principe, à savoir pouvoir ouvrier contre pouvoir entrepreneurial, seront ainsi joués l'un contre l'autre comme au parlement les partis libéraux et conservateurs se font face.

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Sehen Sie, in dem dreigliedrigen sozialen Organismus haben wir ein selbständiges Geistesleben, dann ein selbständiges Staats­oder Rechtsleben und ferner ein selbständiges Wirtschaftsleben. Dieses selbständige Wirtschaftsleben, ich habe ja oftmals davon gesprochen, das wird sich aufzubauen haben auf korporativen ge­nossenschaftlichen Grundlagen, das heißt, daß sich einerseits aus den verschiedenen Berufsgruppen und andererseits aus gewissen Zusammenhängen zwischen Produktion und Konsumtion Assozia­tionen bilden. Einer der Einwände, die zum Beispiel von Professor Heck in der «Tribüne» gemacht worden sind, stützt sich darauf, daß er sagt: Ja, wie wird denn, wenn in der Zukunft das Wirt­schaftsleben so gegliedert sein soll, wie Herr Dr. Steiner will, wie wird es denn dann möglich sein, daß zum Beispiel die Handwer­ker, die kleinen Kaufleute, hinsichtlich der Belange der Großindu­strie sachverständig sind? — Nun, dies zeigt, daß auch Professor Heck nicht verstanden hat, wie die Sache gemeint ist. Man kann selbstverständlich nicht auf allen Gebieten sachkundig sein, und man braucht es auch nicht, denn wenn eine föderative Gliederung wirklich zustande kommt und die einzelnen Assoziationen intensiv zusammenarbeiten, dann wird etwas für das Wirtschaftsleben Fruchtbares herauskommen. Es ist nun einmal nicht möglich, daß alles das, was auf rein demokratischer Grundlage sich entwickeln muß, wie zum Beispiel das Arbeitsrecht, in derselben Weise vertreten oder verwaltet wird wie das rein Wirtschaftliche. Diese Auffassung tritt einem, zumindest ansatzweise, auch im Syndikalismus entgegen. In der anglo-amerikanischen Arbeiterbewegung ist es ja so, daß dort noch sehr stark das Prinzip des englisch-amerikanischen Parlamentarismus herrscht. Da dieser auf ein gewisses Schaukelsystem, nämlich Macht gegen Macht, eingestellt ist, sind auch die anglo-amerikanischen Arbeiterorganisationen nach dem gleichen Prinzip ausgerichtet, nämlich Arbeitermacht gegen Unternehmermacht wird gegeneinander ausgespielt, so wie sich im Parlament die liberale und die konservative Partei gegenüberstehen.

Une autre forme vient vers nous en Allemagne à l'intérieur des organisations de travailleurs. Là règne notamment un certain centralisme, j'aimerais même dire un certain système militaire, cela basé sur ordre et obéissance. Je ne sais pas, si vous serez entièrement d'accord avec cela, mais je peux vous assurer que j'ai pris à plusieurs reprises part à des rassemblements syndicaux et que j'ai chaque fois été désagréablement touché que toujours alors, quand différentes opinions sont apparues, le dirigeant de rassemblement s'est levé et a dit : enfant, ainsi cela n'a quand même aucun sens ! - Donc, ce système centraliste-militaire est la deuxième chose ; et la troisième est ce qui est pensé avec l'articulation fédérative, avec l'articulation en collectivités autonomes, dans laquelle n'aura pas lieu de mise en minorité ou de centralisation, mais de la négociation objective/factuelle. Cela apparaît comme une bonne impulsion chez le syndicalisme, cependant un pas supplémentaire est aussi nécessaire, comme il est ambitionné avec l'idée de la tri-articulation de l'organisme social, à savoir que soit vraiment calculé avec les facteurs progressistes qui premièrement doivent encore rentrer dans la pensée de l'humanité présente. Et là je crois que peut-être tout de suite à partir du syndicalisme peut se développer une compréhension. Mais on ne devrait absolument pas concevoir cela comme si je voulais uniquement chanter ici un chant de louange au syndicalisme. Toutefois, je crois absolument que de ce côté la tri-articulation pourra être mieux comprise que d'autres directions. - 04331265268198917071920]

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Eine andere Form tritt uns innerhalb der Arbeiterorganisationen in Deutschland entgegen. Da herrscht nämlich ein gewisser Zentralismus vor, ich möchte sogar sagen ein gewisses militärisches System, das basiert auf Befehl und Gehorsam. Ich weiß nicht, ob Sie ganz damit einverstanden sein werden, aber ich kann Ihnen versichern, daß ich mehrfach an gewerkschaftlichen Versammlungen teilgenommen habe und daß ich jedesmal unangenehm davon berührt war, daß immer dann, wenn verschiedene Meinungen auf‑ getreten sind, der Versammlungsleiter aufgestanden ist und gesagt hat: Kinder, so hat es doch keinen Sinn! — Also, dieses zentralistisch-militärische System ist das zweite; und das dritte ist das, was mit der föderativen Gliederung, mit der Gliederung in selbständige Körperschaften, gemeint ist, in der keine Majorisierung oder Zentralisierung, sondern sachliches Verhandeln stattfinden wird. Dies tritt beim Syndikalismus als ein guter Impuls auf, doch ist auch hier ein weiterer Schritt notwendig, wie er mit der Idee der Dreigliederung des sozialen Organismus angestrebt wird, nämlich daß wirklich mit den fortschrittlichen Faktoren gerechnet wird, die erst noch in das Denken der gegenwärtigen Menschheit hineinkommen müssen. Und da glaube ich, daß sich vielleicht gerade aus dem Syndikalismus heraus hierfür ein Verständnis ent­wickeln kann. Aber man soll das durchaus nicht so auffassen, als wenn ich hier einzig dem Syndikalismus ein Loblied singen wollte. Allerdings glaube ich durchaus, daß von dieser Seite die Dreiglie­derung besser verstanden werden kann als von einer der anderen Richtungen.

Eh bien, je n'ai pas grand-chose à ajouter à ce que les derniers intervenants ont amené à l’expression ici. J’aimerais seulement remarquer une chose, notamment qu’à moi et aux amis de la tri-articulation est récemment devenu très clairement conscient ce qu'un orateur a dit à propos du flegme des grandes masses. Oui, à la place du flegme, on aurait déjà besoin de feu, car si nous voulons vraiment progresser dans le temps présent, il nous faut non seulement de la perspicacité – celle-ci, naturellement, en premier lieu - mais aussi du feu. Vous voyez, quand il est continuellement dit qu’on n'a, en fait, pas besoin de l'esprit, qu'il viendra déjà avec la transformation économique, alors je vous demande : oui, la possibilité de faire des progrès était là jusqu’à un certain degré. Le 9 novembre, l'Assemblée nationale a été élue. Mais un nouvel esprit est-il visible dans cette Assemblée nationale ? Il existe désormais un tout nouveau groupe d'électeurs qui n'avaient pas le droit de vote auparavant : le monde entier des femmes. Il est cependant étrange que l'esprit ne soit pas encore descendu sur ce monde de femmes, car l'Assemblée nationale ne montre encore rien de ce dont nous avons vraiment besoin pour l'avenir. Mais pour cela, de l'enthousiasme et du feu seront nécessaires.

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Nun, dem, was die letzten Redner hier zum Ausdruck gebracht haben, habe ich nicht mehr viel hinzuzufügen. Ich möchte nur das eine bemerken, nämlich daß mir und den Dreigliederungs­freunden in der letzten Zeit sehr deutlich bewußt wurde, was ein Redner über das Phlegma der großen Masse gesagt hat. Ja, an der Stelle des Phlegmas, da bräuchte man schon Feuer, denn wenn wir in der heutigen Zeit wirklich weiterkommen wollen, dann brauchen wir nicht nur Einsicht — dies natürlich ja in erster Linie —, sondern auch Feuer. Sehen Sie, wenn immerfort gesagt wird, daß man den Geist eigentlich nicht braucht, der werde bei der wirtschaftlichen Umgestaltung schon kommen, dann frage ich Sie: Ja, die Möglichkeit weiterzukommen war ja bis zu einem gewissen Grade da. Der 9. November war da, die Nationalversammlung ist gewählt worden. Aber, ist in dieser Nationalversammlung etwas von einem neuen Geist sichtbar? Es gab ja jetzt eine ganz neue Gruppe von Wählern, die früher nicht wahlberechtigt war: die ganze Frauenwelt. Merkwürdig ist aber, daß ganz offensichtlich auch auf diese Frauenwelt der Geist noch nicht herabgekommen ist, denn die Nationalversammlung zeigt durchaus noch nichts von dem, was wir wirklich brauchen für die Zukunft. Dazu aber wird Begeisterung, wird Feuer notwendig sein.

Dans ce contexte, je vous demande s'il n'est pas un peu myope de ne pas remarquer qu'une certaine socialisation a déjà commencé - et ce avant la socialisation officielle ? Veut-on donc avoir une socialisation seulement sur le papier ? Est-on alors satisfait ? Reprentez-vous une fois que ce conseiller au commerce qui s'est consacré à la tri-articulation l’aurait fait ainsi que les autres conseillers au commerce. Il se serait alors avéré qu'à l’instant, où devrait être socialisé, n'aurait été disponible aucun conseiller au commerce du tout ! Le résultat aurait été qu'à un moment donné, on aurait exproprié ce conseiller au commerce comme d’autres conseillers au commerce, et il n'y aurait alors plus eu d'argent pour une véritable socialisation ou de meilleures écoles et semblable. Et maintenant je vous demande : est-ce un grand péché si quelqu'un, avant que l'humanité ne soit mûre pour retirer l'argent de l'autre, donne déjà son argent pour la socialisation ? Est-ce un péché si quelqu'un ne proclame pas toujours : les moyens de production doivent être transmis à la collectivité ! -mais le fait de son propre chef ? Je crains que ceux qui ne cessent de claironner que les moyens de production doivent être mis au service de la collectivité n'en fassent pas un usage aussi judicieux que ceux qui s'en font une perspective propre. C'est la socialisation avant la socialisation officielle. C'est élaboré à partir de l'esprit que nous allons appeler de nos vœux comme étant l'esprit social de l'avenir. Et reprocher à quelqu'un d'avoir l'esprit social avant, c'est-à-dire avant qu'il ne se tienne dans une quelconque constitution, ce n'est pas du tout être capable de pénétrer dans l'esprit qui seul peut sauver l'humanité, mais seulement montrer une nostalgie de la parole écrite. La loi que vous donnez, vous pouvez la porter tranquille à la maison. - Nous avons besoin de l’esprit à partir duquel sera socialisé. C'est pourquoi il ne faudrait pas tomber dans l'erreur de dire : l'école Waldorf est donc belle, mais elle est faite par un conseiller au commerce ; nous ne voulons rien savoir de cela ! - Il serait plus intelligent de dire : prenez-vous en un exemple, et devenez en tant que socialisateurs à l'avenir, ainsi qu’il est, alors ce sera bien. Ce qui est continuellement avancé de ce coin contre les titres et autres choses ne fait que témoigner que, malgré tout, on est plus attaché aux mots et aux phrases qu'aux actes. Et tant que nous n'aurons pas la volonté d'agir et de professer l'action, d'où qu'elle vienne, nous n'avancerons pas ; telle doit être notre conviction. Et si cela devient notre conviction, alors nous ne regarderons sur rien d'autre que de savoir si quelqu'un est une personne perspicace animée par des sentiments sociaux, et nous ne demanderons après rien d'autre. Tant que nous poserons des questions sur autre chose, nous n’avancerons pas. Si cela ne vient pas à la connaissance, ainsi tout discours est vain. Car le début doit être fait par ces gens qui comprennent quelque chose de ce qui devrait se passer, égal qu'elles aient joué tel ou tel rôle dans l'ordre jusqu’à présent. Tous, qui vivons aujourd'hui, avons évidemment, obtenu ce dont nous vivons à partir du capitalisme, capitaliste ou dernier travailleur. Et nous ne pouvons rien changer si nous ne regardons pas ce qui vit dans l'esprit et doit se produire par l'esprit. Nous devons enfin vaincre la phrase, nous devons passer à ce qui peut réellement devenir acte.

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In diesem Zusammenhang frage ich Sie, ob es nicht recht kurz­sichtig ist, wenn man nicht bemerken will, daß eine gewisse Sozia­lisierung bereits schon — und dies vor der offiziellen Sozialisierung — begonnen wurde? Will man denn eine Sozialisierung nur auf dem Papier haben? Ist man dann erst zufrieden? Stellen Sie sich einmal vor, jener Kommerzienrat, der sich der Dreigliederung gewidmet hat, der hätte es so gemacht wie die anderen Kommerzien­räte. Dann wäre es nämlich dazu gekommen, daß in dem Augen­blick, wo sozialisiert werden soll, gar kein Kommerzienrat vorhan­den gewesen wäre! Es wäre dann so gekommen, daß man irgendwann diesen Kommerzienrat so wie andere Kommerzienräte enteignet hätte, und dann wäre kein Geld mehr für eine wirkliche Sozialisierung oder bessere Schulen und dergleichen vorhanden gewesen. Und nun frage ich Sie: Ist es eine große Sünde, wenn jemand, bevor die Menschheit reif ist, das Geld dem anderen abzunehmen, sein Geld zur Sozialisierung schon hergibt? Ist es eine Sünde, wenn jemand nicht immer hinausposaunt: Die Produk­tionsmittel müssen der Allgemeinheit übergeben werden! —, son­dern es aus eigenem Antrieb tut? Ich fürchte, daß diejenigen, die immer phrasenhaft hinausposaunen, daß die Produktionsmittel in den Dienst der Allgemeinheit gestellt werden müssen, sie nicht so sinnvoll anwenden werden wie jene, die etwas aus eigener Einsicht schon vorher tun. Das ist Sozialisierung vor der offiziellen Sozialisierung. Das ist herausgearbeitet aus dem Geist, den wir gerade herbeisehnen wollen als den sozialen Geist der Zukunft. Und den Vorwurf erheben, daß jemand den sozialen Geist vorher hat, also bevor er in irgendeiner Verfassung steht, das heißt über­haupt nicht fähig sein, in den Geist, der die Menschheit einzig und allein retten kann, einzudringen, sondern zeigt nur die Sehn­sucht nach dem geschriebenen Wort. Das Gesetz, das Ihr gebt, das könnt Ihr getrost nach Hause tragen. — Wir brauchen den Geist, aus dem heraus sozialisiert wird. Deshalb sollte man nicht in den Fehler verfallen zu sagen: Die Waldorf-Schule ist ja schön, aber sie wird von einem Kommerzienrat gemacht; davon wollen wir nichts wissen! — Gescheiter wäre es zu sagen: Nehmt euch an ihm ein Beispiel, und werdet als Sozialisierer in der Zukunft so, wie er ist, dann wird es gut sein. Das, was von dieser Ecke fortwährend vorgebracht wird gegen Titel und anderes, das be­zeugt nur, daß man trotz allem an den Worten und an den Phrasen mehr hängt als an der Tat. Und ehe wir uns nicht entschließen können, uns zur Tat aufzuraffen und uns auch zur Tat zu bekennen, gleichgültig, von wo sie kommt, kommen wir nicht vorwärts; das muß unsere Überzeugung sein. Und wenn das unsere Über­zeugung wird, dann werden wir nicht auf etwas anderes blicken als darauf, ob jemand ein einsichtiger, von sozialen Empfindungen beseelter Mensch ist, und wir werden nicht nach etwas anderem fragen. Solange wir nach etwas anderem fragen, kommen wir nicht vorwärts. Wird dies nicht zur Erkenntnis, so ist alles Reden ver­geblich. Denn der Anfang muß gemacht werden von denjenigen Leuten, die etwas verstehen von dem, was geschehen soll, gleich­gültig, ob sie diese oder jene Rolle in der bisherigen Ordnung spielen. Alle, die wir heute leben, haben selbstverständlich das, wovon wir leben, aus dem Kapitalismus heraus, ob Kapitalist oder letzter Arbeiter. Und wir können nichts ändern, wenn wir nicht schauen auf das, was im Geiste lebt und aus dem Geiste heraus geschehen muß. Wir müssen endlich die Phrase besiegen, wir müs­sen übergehen zu dem, was wirklich Tat werden kann.

M. Roser : En tant que président, il remercie Monsieur le Dr Steiner pour sa présentation et attire à nouveau l'attention sur le prochain événement. Il demande une fois de plus aux personnes présentes d'étudier le livre "Die Kernpunkte der sozialen Frage" (Les points clés de la question sociale) afin qu'elles soient en situation de parler sur le livre et sur la tri-articulation de l'organisme social dans les cercles où elles évoluent.

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Herr Roser: Er dankt als Vorsitzender Herrn Dr. Steiner für seine Ausfüh­rung und macht nochmals aufmerksam auf die nächste Veranstaltung. Er bittet die Anwesenden nochmals, sich mit dem Buch «Die Kernpunkte der sozialen Frage» zu beschäftigen, damit sie in der Lage sind, in den Kreisen, in denen sie verkehren, über das Buch und über die Dreigliede­rung des sozialen Organismus zu sprechen.

 Français seulement




Stuttgart, 17 juillet 1919

01

Le président, M. Roser, ouvre la séance. Il annonce ensuite qu'il est prévu d'introduire des soirées d'étude au cours desquelles on expliquera l'idée de tri-articulation de l'organisme social et où, en particulier, on discutera en profondeur du livre "Les fondements de la question sociale". La première soirée d'étude aura lieu la semaine prochaine. Il a ensuite indiqué que l'industrie de la chaussure avait fait des progrès en ce qui concerne la question des conseils d'entreprise. Elle est déjà allée si loin que les conseils d'entreprise de l'industrie du cuir ont formé une commission d'action qui a l'intention de devenir active dans l'industrie de la chaussure dans un avenir proche.


02

Mots d'introduction


03

Rudolf Steiner : Mes très chers présents ! Comme les soirs précédents, je ne ferai aujourd'hui qu'une brève introduction, afin que nous puissions ensuite aborder en détail l'une ou l'autre question spécifique au cours de la discussion. Mais compte tenu de l'intérêt s’ankylosant pour la question des conseils d'entreprise, il serait peut-être bon de commencer cette soirée par quelques remarques plus générales.


04

Vous voyez, de la part du "Bund für Dreigliederung des sozialen Organismus" (Fédération pour la tri-articulation de l'organisme social) il a été ambitionné de faire le premier pas vraiment pratique dans la direction qui a été fondamentalement tracée par le mouvement social depuis plus d'un demi-siècle, par la création d'une compagnie de conseils d'entreprise.


05

Ce mouvement est, après tout, comme un cri du prolétariat contre son oppression. Mais ce tollé n'est au fond rien d'autre qu'une sorte de critique historique mondiale de l'ordre économique capitaliste. La catastrophe de la guerre mondiale a créé des conditions qui rendent nécessaire le remplacement de la critique à laquelle les partis du mouvement socialiste se sont habitués par autre chose. Lorsque, à partir de ce mouvement, on a commencé à trouver à son tour les voies d'un renouveau social, on pouvait espérer que, surtout au sein des larges masses de la classe ouvrière, d'abord à partir de leurs expériences au sein de l'ordre social capitaliste, ensuite à partir des soubassements qui surgissent parce que la classe ouvrière est vraiment beaucoup plus instruite politiquement par ses expériences que la bourgeoisie, une compréhension se formerait pour ce qui devait remplacer autrefois la critique purement sociale de l'ordre social. Après ledit effondrement du Reich allemand, on pouvait en fait seulement espérer quelque chose de vraiment incisif de ce côté, car ceux qui étaient complètement liés à l'ancien ordre étatique et économique, malgré les expériences de la catastrophe de la guerre mondiale et de ses conséquences, n'avaient rien à offrir qui puisse réellement mener à une nouvelle construction.

06

On reçoit de bien troubles pensées actuellement quand, d'un côté on envisage quand même, que pour une nouvelle construction l'intelligence est nécessaire, et quand, de l’autre côté, on considère la constitution d’âme et politique de cette intelligence dans l’Europe centrale actuelle, notamment l'intelligence de ceux qui appartiennent aux personnalités dirigeantes. De tout ce qui a été dit ici jusqu'à présent, ceux d'entre vous qui sont venus souvent auront vu que si nous voulons vraiment progresser, un nouvel ordre de société doit aussi être trouvé à partir d'un nouvel esprit. Cela est en particulier vrai à l'heure actuelle, qui montre clairement que l'Europe centrale est saisie dans l'effondrement. L'exemple suivant montre que rien ne serait à attendre de certains cercles.

07

Voyez-vous, lorsqu'on parle d'un esprit nouveau à partir duquel l'avenir devrait être façonné, alors on doit d'abord se demander : où sont les dispositions à cet esprit nouveau ? Maintenant, l'esprit politique qui domine aujourd'hui au-dessus de toutes les classes dirigeantes, j’aimerais l'illustrer au moyen d'un exemple qui, cependant, pourrait être multiplié par mille. Dans un discours de Berlin, on trouve les mots suivants. Je vous prie d'écouter attentivement, car il est nécessaire de se mettre dans l'esprit du peuple aujourd'hui. Écoutez donc attentivement : "Le fait qu'avant la Révolution, nous pouvions avoir confiance dans la fiabilité honnête et objective de notre gouvernement, que dans l'excellente bureaucratie prussienne nous pouvions nous épargner la nécessité d'avoir notre mot à dire, n'est pas la moindre des racines de la supériorité intellectuelle dont l'Allemagne en général, surtout dans son développement scientifique et technique, a fait preuve au cours du XIXe siècle. On ne peut pas servir deux maîtres en même temps. La politisation générale est nécessairement l'ennemie de la collecte stricte et de l'immersion dans le travail créatif. Puisse l'esprit allemand trouver la force de se frayer un chemin à travers l'affreux déluge de péchés politiques et de boue pour revenir à ce louable état de confiance que les Hohenzollern de Prusse nous avaient donné !".


08

[Interjection : Est-ce le regard de Janus d'Oldenburg ?]

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Oui, vous croyez que c'est le regard de Janus d'Oldenburg ! Ce serait réconfortant si c'était au moins lui. Mais voyez-vous, ces mots ont été prononcés par le professeur de langue et de littérature allemandes de l'université de Berlin qui donne le ton. C'est la chose décisive ! Ces paroles, prononcées par le représentant de la langue et de la littérature allemandes, le premier représentant de cette matière dans la première université allemande, sont donc probablement dans une certaine mesure décisives pour l'esprit qui règne parmi ceux qui doivent aujourd'hui inspirer notre jeunesse pour ce que l'humanité doit attendre de l'avenir. Faut-il s'étonner que des pensées troubles surgissent lorsqu'on pense à cet avenir ? Au fond, on cite quelque chose comme ça comme caractéristique parce que, après tout, aussi ces humains qui parlent dans le journalisme/les médias aujourd'hui, surtout dans « la comm » [NDT Publizistik] des partis, parce que même s'ils se sont approprié des points particuliers du programme, ils ont beaucoup appris de ces gens-là en ce qui concerne toute leur pensée. Ils ont avant tout appris à être myopes, pour ne pas dire obtus.

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Vis-à-vis de cela, doit justement toujours de nouveau être accentué : tant que les humains ne se décident pas un esprit vraiment nouveau, un esprit global, cela ne pourra pas au fond devenir mieux. C'est pourquoi il est si infiniment regrettable que, là où quand même l'idée de la fondation d’une compagnie de conseils d'entreprise est créée à partir d'un esprit vraiment nouveau, cette idée de compagnie de conseils d'entreprise, qui est donc vraiment une idée pratique, trouve si peu d'écho chez les masses. Naturellement, les choses peuvent aussi aller une fois lentement, et ce ne serait pas une fois le pire, mais la façon dont les choses se sont passées, on doit déjà la compter aux pires des choses.

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Nous avons donc commencé ici notre travail dans le sens de la tri-articulation de l'organisme social. Au début, comme je l'ai déjà exprimé une fois, ces gens qui sont toujours écoutés ont dit : "Maintenant, c'est une fois une petite bêtise, on va la laisser tomber. Mais cette folie s'est avérée être quelque chose qui a trouvé des milliers d'adeptes à Stuttgart et dans les environs. C'est là que les choses sont devenues très inconfortables pour les gens. C'est alors que l'idée pratique des conseils d'entreprise est apparue sous une forme vraiment concrète. La situation est alors devenue encore plus inconfortable pour les gens, et il s'est produit ce fait étrange, qu'il faut noter encore et encore, que maintenant, de la part des partis, des choses étranges sont apportées sur le terrain contre la tri-articulation de l'organisme social en général et contre la question des conseils d'entreprise en particulier. D'un côté, nous entendons : "Oui, la tri-articulation, elle est déjà très bonne. - L'autre jour, lorsque nos amis Gönnewein et Roser ont pris la parole lors d'une réunion du peuple de l’autre côté dans la salle Dinkelacker, la intervint parmi les différents orateurs, par exemple, un qui s'opposait en grande partie à nous, et a dit : "Oui, la tri-articulation de l'organisme social est très bonne ; elle doit finir par se réaliser, mais nous la combattons ! - Donc, il est bon et doit finalement se rendre, mais elle sera quand même combattue. - Nous voulons, disait-il, tout d'abord quelque chose de tout à fait différent, et ensuite, lorsque nous aurons réalisé cette chose tout à fait différente, la tri-articulation surgira d’elle-même.

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Maintenant, il n'est pas question que la tri-articulation se donne d’elle-même ; mais elle doit justement être durement travaillée. C'est, je dois déjà prononcer le mot, la plus grande escroquerie que de répéter sans cesse les mêmes vieilles paroles : nous avons seulement à faire ceci ou cela, telle ou telle classe a seulement à obtenir la domination, et alors un système social correctement ordonné se donnera de lui-même. - Non, le système sociétal correctement ordonné doit d'abord être reconnu et alors élaboré. Et il est caractéristique justement que l’on dise toujours de nouveau : la tri-articulation de l'organisme social est très bonne, ainsi doit aussi être une fois un ordre de société, comme le dit cette tri-articulation, mais nous le combattons. - Mais quand une fois les gens devraient dire ce qu'ils veulent donc, alors on entend seulement des slogans et des phrases. La seule chose que j'ai trouvée au sein du parti communiste en rapport à sa lutte contre la tri-articulation, c'est qu'il y a un accord - pour autant qu'on soit concerné - sur le fait que la tri-articulation est tout à fait bien, mais qu'on doit la combattre. Il y a un accord en cela. Et de l'autre côté, il s’est montré - ne croyez pas que je me soucie de la question, mais quand il s'agit de lutter contre quelque chose, alors de telles choses doivent être examinées - qu'à l'occasion de la publication du premier numéro de notre journal hebdomadaire "Dreigliederung des sozialen Organismus" (Tri-articulation de l'organisme social) pas une seule des pensées contenues dans ce document n'a été traitée, mais celle-là a été sauvagement réprimandée. Cela résulte de l'abrutissement, de l'incapacité à produire ne serait-ce qu'une seule véritable pensée propre. On ne peut donc que fulminer. De nombreux éléments ont également été tirés des troisième et quatrième pages qui vont dans le même sens. Les choses ont toujours été traitées de telle manière qu'il est vite apparu que toutes ces critiques ne soulèvent pas du tout d'objections réellement factuelles. D'un côté, se révèle là leur incapacité, l’incapacité, et de l'autre, leur stupidité, en ce qu’on dise toujours de nouveau que la tri-articulation en soi est bonne, mais doit être combattue. Maintenant, si ces choses ne sont pas examinées, si les dommages cancéreux ne sont pas considérés comme le résultat de l'activité dû/des partis, alors rien de sain ne peut sortir de la lutte dans laquelle nous nous trouvons.

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Mes très chers présents !, ce n'est véritablement pas le moment dans lequel on a la permission de se perdre dans de telles querelles de partis, car nous sommes aujourd'hui proches du point où des personnes ayant une attitude telle que celle du professeur Gustav Roethe de l'université de Berlin, que je vous ai lue, prennent à nouveau le dessus, même dans les cercles capitalistes. On n’a véritablement pas besoin d'être ami de ces idées, qui ne sont que des demi-idées ou des quarts d'idées et, de plus, tout à fait impraticables, et l'on n'a pas besoin d'être ami de Wissell et de Moellendorff (NDT : https://de.wikipedia.org/wiki/Wichard_von_Moellendorff_%28Ingenieur%29), mais on doit quand même dire que d'un certain côté on avait le pouvoir d’évincer les deux. S'ils avaient été évincés de l'autre côté, cela n'aurait pas été un dommage particulier, mais qu'on ait eu le pouvoir de les évincer justement de ce côté prouve la gravité actuelle de la situation en Europe centrale. Cela prouve que certains milieux se sentent à nouveau en sécurité, des milieux qui, il y a, relativement, peu de temps, se sentaient très peu sûrs.

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Il y a quelques semaines, au moment où je suis venu de Suisse, de Dornach, à Stuttgart, et où nous avons commencé notre activité, c’était encore ainsi que le règne d'entreprise, oui absolument, les cercles dirigeants se sentaient encore insécures dans un certain sens. Il y avait encore une atmosphère très étrange dans ces cercles. Et l'on pouvait certainement avoir l'impression que quelque chose pouvait être réalisé lorsqu'un mouvement énergique se présentait, qui avait un contenu et un sens. À l'époque, ceux pour qui l'économie planifiée et les lois-cadres de Moellendorff étaient un anathème n'avaient pas autant de courage pour se manifester aussi hardiment qu'aujourd'hui. Mais parce qu'il était possible de prévoir l'évolution de la situation, ici et dans d'autres réunions où je suis intervenu, une pensée a été formulée à maintes reprises, pour beaucoup, probablement jusqu'à la lassitude, à savoir : qu’on avance au fait en ce qui concerne l'idée des conseils d'entreprise, avant qu'il ne soit trop tard. En pendant avec le départ de Moellendorff et Wissell, il convient de noter que la loi sur les conseils d'entreprise a depuis peu à nouveau été soumise à l'Assemblée nationale. Vous pouvez prendre tous ces symptômes ensemble, et vous ne trouverez pas incroyable qu'aujourd'hui quelqu'un qui se penche un peu sur ces choses vous dise : tout cela est un travail systématique de l'autre côté, un travail systématique de la part des anciens entrepreneurs qui s'étaient déjà sentis au bord du gouffre et qui maintenant paralysent progressivement le mouvement social en Europe centrale. De ce côté également, aucun moyen n'est épargné, y compris la collaboration avec l'Entente, lorsqu'il s'agit de paralyser le mouvement social en Europe centrale. Si les idées de ces gens qui sont à l’œuvre aujourd'hui, et ce n'est pas une exagération, se réalisent, alors il arrivera que toute lutte/aspiration sociale, telle que vous la ressentez/éprouvez, sera une chose impossible pendant de nombreuses années. Car il ne s'agit pas de savoir quelle est la force du capitalisme en Europe centrale, mais quelle est la force du capitalisme de l'Entente. C'est ainsi que vont les choses d'un côté. De l'autre, nous avons les querelles de partis les plus folles, que le le seul moyen serait de balayer pour arriver à un effort objectif.

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Que révèle cette querelle partisane ? Elle révèle avant tout la nécessité de la tri-articulation de l'organisme social. Dans cette tri-articulation, d'un côté la vie de l’esprit devrait avoir une administration indépendante, de l'autre côté la vie de l'État ou la vie de droit devrait avoir sa propre administration, et sur le troisième côté la vie de l’économie. À l’intérieur de la vie de l’économie, en tant qu'institution purement économique, nous voulons laisser naître les conseils d'entreprise. Cette compagnie de conseils d'entreprise marquerait le début d'une véritable socialisation en séparant l'administration économique de la vie spirituelle et politique. Quel serait le moyen le plus sûr de maintenir la vie économique à la merci du capitalisme ? En continuant à amalgamer la vie économique avec la vie politique ! Et qu'est-ce qui couine alors là des querelles stupides des partis ? C'est le mélange et la fusion sauvages de points de vue économiques et de points de vue politiques. Ces partis modernes sont si nuisibles parce qu'ils sont entièrement basés sur ce qui a survécu comme la fusion de la vie politique avec la vie économique. C'est pourquoi on entend encore et encore, de la part de gens qui ne comprennent rien à la structure de l'ordre social, qu'il faut d'abord avoir le pouvoir politique et ensuite le pouvoir économique. Puis ils inversent à nouveau la tendance, et ainsi de suite. Toutes ces choses témoignent du dilettantisme le plus méprisable. Le fait que de telles opinions apparaissent au sein des partis montre à quel point la tri-articulation de l'organisme social est nécessaire. Et de nos jours, j’aimerais dire que l'on devrait vraiment prendre conseil avec soi-même, comme on l'a fait à l'approche de la douzième heure, et se demander : veut-on vraiment être l'idiot de la réaction à venir en suivant aveuglément les slogans du parti à la lettre, plus aveuglément que ne l'ont jamais fait les catholiques, apparemment de bonne foi ? Ne veut-on pas se fier à son propre jugement ? Si l'on s'était fié à son propre jugement, la compagnie des conseils d’entreprise aurait déjà vu le jour. Pensez une fois à ce que cela signifierait si la compagnie des conseils d’entreprise étaient déjà une réalité et si les revendications économiques du prolétariat étaient maintenant reprises par les conseils d’entreprise et résonnaient dans tout ce qui se passe actuellement au sein du capitalisme et du règne d'entreprise se renforçant à nouveau, dans ce qui est impulsé du côté de l'industrie minière/de l’Erzbergerie, qui est beaucoup plus nuisible qu'on ne le pense, et dans ce qui est lié au traité de paix. Les gens ont toujours souligné qu'il s'agit avant tout de la conquête du pouvoir politique.

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Oh, Mes très chers présents, il ne me vient rien de plus risible devant une telle phrase. Naturellement, on peut prononcer de telles phrases que donc on doit d'abord avoir le pouvoir politique. Mais si devait être fait le premier pas, pour parvenir absolument au pouvoir, comme cela aurait pu se passer par l’élection des conseils d'entreprise, alors ce premier pas n'est d’abord pas fait. Il n'est pas fait parce que l’on aime parler avec de grands mots et de grandes phrases. Mais on n'aime pas aller vraiment à la mesure des choses à ce qui est vraiment nécessaire.

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Le projet de loi sur les conseils d'entreprise existant jusqu’à présent s'est révélé comme quelque chose d'impraticable, d'inacceptable. Aujourd'hui, un nouveau projet est présenté à l'Assemblée nationale, après que la timide tentative de Moellendorff et Wissell, qui contenait aussi les bases d'une économie planifiée, ait été jetée aux enfers, et les deux personnalités avec elle. Tout cela montre la bêtise qui est pratiquée d'un certain côté, mais qui, en fin de compte, ne peut finalement mener à rien. Qu’on se représente si, depuis quinze jours, notre compagnie de conseils d'entreprise en Wurtemberg avait siégé, et que chaque jour ait été envoyé dans le monde des propositions tangibles pour une véritable socialisation ! Si c'était le cas, on pourrait alors dire : de ce prolétariat surgi l'esprit nouveau nécessaire à une nouvelle construction. Si, maintenant mille conseils d’entreprise étaient assis ici maintenant, et pas seulement les quelques bonshommes, alors nous pourrions dire : nous rions de ce que, après le début de la révolution de novembre et après le déclenchement de la grève, ce grand industriel a exprimé dans les termes suivants : nous ne devons rien faire d'autre qu'attendre ! Car le moment viendra où les travailleurs se présenteront en pleurnichant et en suppliant à la porte de notre établissement et seront satisfaits si on leur permet de travailler un quart de ce qu'ils demandent maintenant. - Aujourd'hui, cependant, on n'est pas encore en mesure de regarder les choses avec le sérieux nécessaire. Il ne suffit pas d'exprimer ce sérieux en paroles, mais il est important que ce sérieux s'exprime aussi en actes. Si nous considérons le fait que les industriels d'Europe centrale recevront le soutien de l'Entente en ce qui concerne leur pouvoir, nous devons arriver à la conclusion que ces conseils d'entreprise doivent voir le jour avant qu'il ne soit trop tard. Je ne veux pas dire par là qu’on ne peut plus rien faire maintenant. Évidemment, il doit être continué de travailler dans la direction où nous avons commencé, mais ce serait un jeu de vache d'aveugle si l’on voulait fermer les yeux devant la situation générale du monde. Nous nous tenons maintenant une fois en elle, et en fait nous n’aurions pas dû y tomber ainsi, sans que nous ayons déjà des conseils d’entreprise.

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Vous voyez, saisir le bon moment, utiliser le bon moment, cela revêt une importance toute particulière à l'époque des bouleversements dans lesquels nous vivons. Il s'agit de ne pas être capable d'attendre quatre à six semaines pour ce qui devrait se passer. Aujourd'hui, beaucoup de gens savent qu'avec la grande Révolution française à la fin du 18e siècle et avec les révolutions suivantes au 19e siècle, seule une sorte d'émancipation de l'homme en tant que citoyen d’état a été atteinte. Mais le fait que, dans une certaine mesure, des individus humains soient devenus plus libres est dépourvu de signification pour la large masse du prolétariat. Pourquoi ? Parce que ceux qui se sont rebellés contre l'ancien ordre féodal, tout en conquérant le pouvoir de l'État, n'ont pas réussi à enlever la camisole de force économique du travailleur, même s'il était maintenant personnellement libre. Aujourd'hui, il est temps de réaliser qu’avec la simple conquête du pouvoir de l'État, rien n’est fait. Comme conséquence des révolutions, d'autres humains certes parvinrent au pouvoir, mais on ne créa pas vraiment quelque chose de nouveau. L'ancien cadre de l'État a été maintenu. Et ainsi on a travaillé jusqu'à la catastrophe de la guerre mondiale. Tout a été comprimé dans le cadre de l'ancien État unitaire. Aujourd'hui, le moment est venu de reconnaître que le prolétariat ne doit pas simplement imiter la bourgeoisie, qui ne voulait que conquérir le pouvoir d'État. Le prolétariat doit développer quelque chose de nouveau et ne pas s'accrocher à l'ancien État unitaire. Le prolétariat doit amener au déploiement l'organisme social tri-articulé. Soit-on comprendra/saisira cette tri-articulation, soit on fera voile à nouveau dans une structure aussi impossible que l’était l'état du XIXe siècle et du XXe siècle commençant.

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Il ne suffit pas de dire et redire que l'on voudrait renverser les anciennes institutions et mettre de nouvelles formes sociales à la place du capitalisme ! On doit aussi savoir en quoi ces nouvelles formes doivent consister ! C'est pourquoi j'ai essayé, dans mon livre "Les points clés de la question sociale", de présenter aux gens quelque chose qui donne vraiment une articulation/un membrement organique à la communauté sociale tant désirée. Il y est montré comment cette communauté sociale peut devenir possible, comment elle peut être formée. À quoi bon dire toujours : les choses doivent venir d'elles-mêmes !

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Maintenant, je pourrais me représenter que de tels fanatiques de l'arriver par soi-même croient encore que l'ordre social est venu de lui-même, alors qu'en réalité il devrait être durement conquis. Vous voyez, si le coq chante sur le tas de fumier avant le lever du soleil, c'est-à-dire quand il fait encore sombre, et que le soleil se lève, alors le coq peut s'imaginer que par son chant le soleil s'est levé. Il est tout à fait certain qu'un nouvel ordre social ne se réalisera pas par ce qu’on chante toujours seulement socialisme et dictature du prolétariat. Celui-ci viendra seulement lorsque la pensée vit dans un nombre suffisamment important d’humains : nous devons travailler à l'avènement de ce nouvel ordre social. Nous devons élire parmi nous ceux en qui nous avons confiance, afin que, sur la base de l'expérience économique existante, quelque chose de productif pour la vie économique puisse être mis en place, qui puisse alors éclipser toutes les propositions législatives bureaucratiques et autres que l'on cherche à faire venir d'ailleurs.

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Je vous le demande : on s’effraye donc devant un tel travail, ou pourquoi s'abstient-on de créer une telle compagnie de conseil d'entreprise, qui serait donc vraiment un facteur de pouvoir, car elle sera soutenue par la confiance des travailleurs ? Vous pouvez être sûrs de ceci : au moment où une telle compagnie de conseils d'entreprise produit des idées nouvelles et fructueuses, à ce moment-là, la compagnie de conseils d'entreprise est la plus grande puissance dans certains domaines. Ce n’est plus alors un chant de coq sur le tas de fumier, qui croit que par son chant, le soleil se lève. C'est un appel à aller au travail, mais à un travail dont on sait dans quel but il devrait se dérouler.

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Vous voyez, c'est seulement à partir d’un tel sentiment, je crois que le nouvel esprit pourrait s'épanouir. Mais tant que ce nouvel esprit n'habitera pas la tranquillité des âmes, rien de salutaire ne viendra. Et la situation économique actuelle est telle que nous devons avant tout réfléchir à la manière de remettre, dans une certaine mesure, notre vie économique en Europe centrale sur pied. De nouvelles sources de matières premières de toutes sortes devront être exploitées, notamment à l'Est. De nombreuses choses seront nécessaires ici que la compagnie des entrepreneurs d'Europe centrale n'a pas encore abordées. Toutefois, il ne sera probablement plus possible de développer des sources de matières premières en Sibérie, car le cours du monde ne le permet pas aujourd'hui ; les Américains et les Japonais ne le permettent plus. Là où nous pouvons être efficaces, c'est dans l'ensemble de l'Europe de l'Est. Mais là, il s'agira de trouver le ton juste pour aller ensemble avec le peuple russe. C'est précisément ce qu'il y avait de pire dans les cercles industriels jusqu'alors dominants : ils n'ont jamais trouvé le ton juste pour entrer dans la relation correspondant à d’autres âmes de peuple. Aussi par ce qu’un nouvel esprit doit entrer dans notre vie de l’économie. Sinon, l'Est nous claquera la porte au nez, surtout si nous venons avec l'esprit que nos cercles dirigeants ont développé jusqu'à présent. Avant tout, nous devons développer une fraternité avec l'Est, une fraternité économique, sinon nous ne sortirons jamais de la situation dans laquelle nous sommes tombés.

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Un nouvel esprit est nécessaire dans les différentes directions ! Ce nouvel esprit aimerait germer dans les cœurs et la tranquillité des âmes, car nous en avons besoin. Vous ne trouverez pas l'esprit nouveau dans ce que je vous ai lu au début, car il est dit : " qu'avant la Révolution, il nous était permis de faire confiance, dans l'ensemble, à la fiabilité honnête et objective de notre gouvernement, que dans l'excellent État bureaucratique prussien nous pouvions nous épargner la peine d'avoir notre mot à dire, c'est en cela, et ce n'est pas le moins important, que réside la supériorité intellectuelle dont l'Allemagne en général, surtout dans son développement scientifique et technique, a fait preuve au cours du XIXe siècle "... Puisse l'esprit allemand trouver la force de se frayer un chemin à travers l'affreux déluge de péchés et de boue politiques pour retrouver cet état louable de confiance que les Hohenzollern nous avaient offert en Prusse."

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On n’a pas la permission de parler ainsi aujourd'hui, vous verrez. Mais, mes très chers présents, je vais maintenant traduire ces mots dans une autre langue et je vous demanderai alors s'il est permis de parler ainsi aujourd'hui : le fait qu'avant la Révolution, nous pouvions avoir confiance dans l'ensemble de la fiabilité honnête et objective des gros bonnets de notre parti, que dans l'excellente bureaucratie des gros bonnets de notre parti, nous pouvions nous épargner la nécessité d'avoir notre mot à dire, cela s'explique notamment par la supériorité intellectuelle dont l'Allemagne a fait preuve en général, mais pas dans son développement social-démocrate et socialiste, au cours du XIXe siècle. On ne peut pas servir deux maîtres, les gros bonnets du parti et la tri-articulation. La politisation générale est nécessairement un ennemi du strict rassemblement et de l'immersion dans la dévotion, dans la capitulation, dans la bigoterie du parti. Puisse l'esprit social développer la force nécessaire pour se frayer un chemin à travers l'affreux déluge politique de péchés et de boue jusqu'à ce système de parti louable de confiance, tel que les grands pontes du parti nous l'ont offert à nous, les sociaux-démocrates.

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Vous voyez, vous avez là les mêmes formes de pensée, mais appliquées à autre chose. Que l'on soit le professeur Roethe et que l'on parle ainsi des Hohenzollern, ou que l'on soit un homme de parti de bonne foi et que l'on parle ainsi des gros bonnets du parti, les deux sont basés sur les mêmes sentiments d’âme. Cela ne rend pas un humain plus libre simplement en rendant hommage à d'autres idoles ! On devient libre en s’appuyant sur son propre jugement, sur sa propre raison synthétique et sur son propre sentiment. C'est à ce propre sentiment que nous avons fait appel. J'espère qu'il apparaîtra que nous n'avons pas fait appel en vain, car, si nous avions fait appel en vain, le développement/l’évolution du prolétariat serait en mauvaise posture.

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Discussion

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M. Huch : L'orateur est pleinement d'accord avec les exposés du Dr Steiner et regrette que l'idée de la tri-articulation de l'organisme social ne soit pas reprise comme cela serait nécessaire. Il voit la faute en grande partie chez les syndicats. En tant que membre d'une commission de travailleurs, il constate lui aussi que le règne d'entreprise se présente aujourd'hui de manière très différente de ce qu'il était il y a six à huit semaines.

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M. Fischer : Il se présente comme un dirigeant syndical et défend le travail des syndicats contre l'orateur précédent. Selon lui, si le syndicat ne fait pas les choses correctement, c'est aux travailleurs eux-mêmes de s'en charger. - La faible participation à la réunion d'aujourd'hui est probablement liée aussi au fait que les ouvriers se méfient de tout ce qui vient de philosophes, de théosophes et de conseillers au commerce. - En ce qui concerne les conseils de travailleurs, M. Fischer critique le fait que les conseils de travailleurs en Allemagne se divisent aussi. Si des compétitions se déroulent maintenant dans différentes villes, indépendamment les unes des autres et à partir de différentes branches, sur des conseils d'entreprise, c'est une grande erreur. L'orateur se dit partisan des conseils d'entreprise. Dès que les partis et les syndicats auront perdu leur utilité, ils devront évidemment être balayés ; la seule question est de savoir ce que nous mettrons à leur place.

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Il faut comprendre qu'on ne peut pas jeter sur le côté sans plus des organisations qui ont eu jusqu'ici la confiance des masses. - L'orateur ne peut se penser comment l'unité peut prévaloir dans un conseil d'entreprise, alors que des humains aux façons de voir économiques et politiques les plus diverses siègent. Si devait être réalisée une socialisation pratique, alors on doit commencer par retirer les moyens de production et la terre des mains des exploiteurs et les transférer en possession de la société, car le pouvoir des capitalistes est basé sur la possession de ces moyens. - L'orateur demande au Dr Steiner de lui indiquer la manière dont les conseils d'entreprise peuvent résoudre cette tâche. En outre, il est demandé au Dr Steiner de donner des informations sur la manière dont, à son avis, les conseils d'entreprise peuvent être mis en mesure d’établir le besoin. Car aussi longtemps que le travailleur doive demander : Est-ce que j'ai assez pour vivre ? -, tant qu'il ne s'occupera pas de problèmes spirituels élevés. Les masses affamées ont soif de pain, pas d'idéaux spirituels. Ce n'est que lorsqu'il y aura à nouveau de la nourriture qu'il y aura de la vigueur spirituelle. La grande masse ne va certainement pas pleurnicher et mendier du travail, mais elle va envoyer la société au tapis/chasser la société au diable. La confrontation du prolétariat avec les capitalistes ne se fera pas sous la forme de belles conférences, mais sous la forme d'un recours à la violence.

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Un autre intervenant dans la discussion : l'idée du Dr Steiner selon laquelle nous devons nous orienter vers l'Est coïncide avec ce que j'ai aussi déclaré lors d'une réunion. Moi aussi, j'ai dit que la nouveauté vient de l'Est ; une nouvelle forme de société y est apparue, peut-être pas encore comme elle devrait l'être, mais la nouveauté vient de là, et nous devons nous orienter vers elle. Que vivons-nous ? Notre gouvernement n'a su que regarder anxieusement vers l'Ouest, et veiller à ce que rien n'arrive que ce qui est cher à l'Entente. C'est là tout le mal avec lequel nous devons composer aujourd'hui. Le capitalisme allemand a été remplacé par le capitalisme de l'Entente, et nous devrons nous battre très fort si nous voulons nous débarrasser de ce capitalisme de l'Entente. Personne n'a encore réussi à indiquer ce chemin. Si cela réussit au Dr Steiner, la compagnie des travailleurs le suivra.

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Rudolf Steiner : Je veux tout d'abord envoyer quelques remarques avant de revenir sur les propos de l'orateur précédent.

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Tout d'abord, il a été dit que la classe ouvrière avait un fort préjugé contre la tri-articulation, parce qu'elle proviendrait de philosophes, de conseillers au commerce et semblable. La chose ne colle donc pas du tout ; mais la vérité est qu'au début de notre activité, la classe ouvrière n'avait pas d’idées préconçues. Au contraire, il s'est avéré que nous avons trouvé des milliers et des milliers de partisans pour ce que nous diffusions, non pas comme une idée utopique, mais comme quelque chose qui relevait directement de pensée germinale d’actions, comme je les appelais à l'époque. Les travailleurs de l'époque se fichaient éperdument de savoir si ces pensées venaient de philosophes ou de conseillers du commerce, mais se fiaient à leur bon sens/saine raison analytique humaine et écoutaient. Et ceux qui avaient des préjugés, ils sifflaient d'un tout autre côté. Et ils sont arrivés à un point où ce parti pris n'est apparu que progressivement. Donc, la chose est tout autre.

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Bien que l'orateur précédent ait correctement caractérisé le mouvement des employés de commerce, qui présente vraiment de meilleurs traits et qui mériterait d'être étudié d'un peu plus près par le reste de la classe ouvrière, ses propos indiquent néanmoins qu'il ignore totalement ce qui est la tri-articulation en général et ce qu'il veut en particulier avec la création d'une compagnie de conseils d'entreprise. Car c'est tout de suite ce qui doit être le plus vivement combattu du côté de la tri-articulation de l'organisme social, à savoir que cette fragmentation se produit. Il n'a jamais été dans notre intention de créer des conseils d'entreprise pour une branche quelconque respectivement d'individualiser à l’intérieur de la compagnie de conseils d'entreprise. Combien de fois a-t-il été dit : si les conseils d'entreprise sont créés pour des branches particulières, c'est le contraire de ce qui doit être recherché dans le cadre d'une véritable socialisation. Nous avons toujours aspiré à une compagnie de conseil d'entreprise qui s'étende uniformément sur une zone économique plus vaste et autonome/fermée en elle-même. Et ce n'est qu'à partir d'une telle compagnie de conseils d'entreprise que tout ce qui est nécessaire à l'individualisation devrait alors provenir. Que la chose ait pris la forme d'un zèle plus grand dans certaines branches que dans d'autres, n'a rien à voir avec la compagnie de conseil d'entreprise telle qu'il aurait dû naître de l'idée de tri-articulation.

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Oui, et puis l'intervenant précédent a également évoqué l'argument selon lequel nous devrions commencer par transférer les moyens de production et la terre dans la propriété de la société. Essayez simplement de réfléchir jusqu'au bout à ce que signifie réellement cette phrase nébuleuse ! Pensez à ce qu'une telle demande signifie concrètement ! - J’aimerais là faire un lien avec quelque chose encore. Dans une quelque ville, je crois que c'était à Göppingen, j'ai parlé une fois sur ces choses, et un homme parla après moi, qui en fait a parlé assez bien d'un certain point de vue. Il était communiste, je suppose. Il a dit qu'il était cordonnier. Au début, il parlait très bien, mais ensuite quelque chose d'étrange s'est produit, il a dit : " Oui, je le sais déjà, qu'en n'ayant rien appris je ne puisse pas devenir officier d'état civil, il faut de l'intelligence pour cela ". - Maintenant, pardonnez-moi, à cela n’appartient pas tant de raison analytique, mais beaucoup de raison analytique et beaucoup de perspicacité appartiennent à ce que cet homme voulait savoir sur la conquête du pouvoir politique et semblable. Ces choses doivent être saisies de l’œil.

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Maintenant, il s'agit quand même concrètement de la question de comment la demande fondamentalement correcte de transfert des moyens de production et des sols à la collectivité se laisse réaliser. Naturellement, les humains doivent alors aussi être disponibles qui peuvent administrer les moyens de production et le sol conformément à la chose. La chose est donc ainsi : ce qui a été jusqu'à présent la forme de production capitaliste a une configuration bien déterminée ; pour cela, un mode de maniement bien défini était nécessaire. Celle-ci doit être transformée en une autre forme de maniement, et celle-ci doit d'abord être créée. Tant que vous n'avez pas d'approches concrètes de l'administration des moyens de production et des sols, vous ne pouvez pas simplement exiger que les moyens de production et autres soient transférés à la collectivité ! C'est ce que les conseils d'entreprise devraient alors prendre bien pratiquement en main. On ne peut pas révolutionner quelque chose avec des phrases, avec des théories, mais seulement avec des humains, et ces humains auraient dû être les conseils d'entreprise, et d’ailleurs la compagnie de conseils d'entreprise unifiée, pas la fragmentée. C'est de cela qu'il s'agit. On n'arrive pas plus loin si l'on répète que les propositions des philosophes et des conseillers au commerce viennent des nuages, et qu'on leur oppose alors une soi-disant pratique issue de régions encore plus nébuleuses, parce qu’il se montre alors que l'on ne peut absolument pas dire, comment de telles choses se laissent dérouler. Mais il s’agit donc tout de suite de ce « comment ». Ce comment est élaborer dans mon livre « Les points fondamentaux de la question sociale » ; on a seulement besoin de la comprendre, c’est de cela qu’il s’agit.

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Oui, et alors il a aussi été dit à plusieurs reprises que nous devons d'abord changer l'ordre économique. Le spirituel surgira alors de lui-même. - Ça n'arrivera pas. Nous avons déjà besoin de ce nouvel esprit pour changer la forme économique. Et on parle tout de suite de manière impraticable, nébuleuse, quand toujours de nouveau on dit : nous changeons la forme économique, alors le nouvel esprit vient déjà de lui-même. Non, vous avez besoin du nouvel esprit pour changer la forme économique avec lui. C'est pourquoi je vous dis : ma foi, chassez toute la société - selon les mots de l'honorable orateur précédent - mais précisez alors aussi ce que vous avez à faire lorsque vous avez chassé l'ancienne société. Savez-vous ce que vous voulez faire alors ? Vous ne pouvez donc pas faire la même chose, sinon vous n'auriez pas besoin de la chasser. Si vous centralisez toute l'économie et placez de grands pontes au-dessus des grands pontes, pensez-vous que cela améliorera quoi que ce soit ? C'est ce que j'aimerais voir, si quelque chose était amélioré pour les masses laborieuses si vous mettiez maintenant les pontes syndicaux les plus hauts placés à la place des capitalistes et des entrepreneurs aux postes les plus élevés. C'est ce que vous devriez considérer. C'est justement ce qui se donna de considérations pratiques, aussi sympathique que le ton général de l'orateur précédent m’était. Mais il n'a pas encore été compris ce dont il s’agit vraiment, car tout ce qui se passe dans l'industrie optique, dans l'industrie automobile et du genre, est à l'opposé de ce qui est propagé ici. C'est pourquoi il ne suffit pas de montrer la voie, mais il faut qu'une véritable compréhension s'installe dans l'ensemble de la compagnie des travailleurs et soit amenée alors au déploiement dans la pratique concrète. C’est pourquoi je crois de mon côté devoir dire quand est dit : le Steiner nous montre les chemins - qu'il ne servira à rien que je montre ces chemins, tant que de grandes masses seront empêchées de comprendre par le fait qu'arrivent toujours des gens qui n'ont pas encore compris ce chemin et qui parlent alors du contraire, comme cela vient encore de se produire, et qui disent alors : si on nous montre les voies, nous les suivrons ; je me laisse volontiers enseigner. - Mais quand quelque chose est montré, alors on objecte que ce n'est rien. Non, tant que c'est le cas, nous n'avançons pas. Nous ne progressons qu'en acquérant l'instinct pour le correct/convenable. Et c'est ce que nous déplorons à la "Fédération pour la tri-articulation de l'organisme social". Au début, nous avons trouvé un certain instinct de masse sain, mais ensuite nous avons dû apprendre que l'obéissance aux anciens dirigeants en est quand même une grande. Je ne doute pas de l'émergence d'un instinct sain, mais il n'émergera que lorsque ne se présenteront plus devant les masses ces orateurs qui, sans pénétrer suffisamment dans la chose, se contentent de parler et empêchent les masses de faire de nouveaux pas, mais, au contraire, les ramènent sans cesse à l'ancienne obéissance et à des idées douteuses - ou plutôt, les y conduisent en répétant sans cesse : Allez-y, faites tranquillement des conseils d'entreprise ; ils voleront quand même de nouveau en éclats.

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Si ce que nous avons ambitionné avait vraiment été alors nous n'aurions aucune fragmentation, mais une organisation unifiée des questions économiques au sein de la compagnie de conseils d'entreprise à l'avenir, au moins pour le Wurtemberg. Cela aurait alors un effet stimulant sur les autres et pourrait être efficace au-delà de cette zone économique.

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M. Fischer : Il déclare que ses critiques à l'égard des délégués syndicaux n'étaient pas dirigées contre le Dr Steiner, mais contre les remarques faites au début par le président... J'ai dit : je suis convaincu que les idées que le Dr Steiner a élaborées et portées aux masses étaient différentes. Mais quelque chose de différent a été propagé que ce qui s’est montré dans la pratique. - Le Dr Steiner a dit que la sociétarisation des moyens de production serait une phrase et qu'après, il n'y aurait personne qui saurait comment les moyens de production devaient alors être administrés. - Il serait triste que les ouvriers et les employés qui ont fait le travail depuis ne sachent pas quoi faire des moyens de production ! J'entends par là qu'il faut se débarrasser des actionnaires et qu'il faut dire que les actions n'ont plus aucune valeur. La chose devient la propriété de la collectivité et est administrée par la collectivité. - Le Dr Steiner place les idées spirituelles au-dessus de tout. Mais la compagnie des travailleurs veut aujourd'hui seulement du pain, car elle est corporellement au plus bas et pas en situation d’accueillir des idées spirituelles. Je demande au Dr Steiner d'approfondir cette question et de montrer comment ces idées peuvent être rendues accessibles aux masses qui ont l'estomac affamé.

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Rudolf Steiner : C'est un serpent qui se mord la queue. Pensez, on dit d'un côté : on peut transférer les moyens de production à la collectivité. - Maintenant, un corps vraiment concret qui représenterait cette collectivité, ce serait justement les conseils d’entreprise. Mais un tel corps doit d'abord être créé ; il n'est pas là ! Certes, les grandes masses sont affaiblies par la faim. Mais devons-nous attendre que la manne tombe du ciel pour que le pain soit disponible et puisse ensuite être socialisé ? C'est un serpent qui se mord la queue. Nous devons, évidemment, viser les deux à la fois, et nous n'arriverons à rien si nous ne travaillons pas tous ensemble, car la manne ne tombera pas du ciel. Cela doit être élaboré ! Nous devrons tous travailler, mais nous n'aurons vraiment envie de travailler que si nous voyons ce que ce travail apporte. Nous travaillerons même avec des muscles affaiblis, avec un estomac affamé, si nous savons : demain, notre travail aboutira à un résultat. - Mais si nous est toujours seulement dit que ça doit être socialisé, nous ne pourrons pas travailler même avec un estomac affamé, car nous savons que si nous ne travaillons pas avec des idées pratiques, nous ne serons pas non plus rassasiés demain.

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Donc, ce qui compte aujourd'hui, c'est que nous nous impliquions dans cette affaire et que nous disions aussi : maintenant déjà, l'ancienne société a été chassée en masse le 9 novembre [...] L'orateur précédent, qui a absolument dit de très bonnes choses, a ensuite très bien décrit ce qui s'est passé ensuite. Je ne veux pas examiner maintenant dans quelle mesure ce qui s'est passé était dû à l'incompétence. Car j'attribue plus à l'incapacité de ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui qu'à leur mauvaise volonté. C'est à cause de cette incapacité que ce qui devrait être surmonté se produit encore et encore. Cela doit être évité. Quant à savoir si, avec ou sans violence, cette société dont nous avons parlé aujourd'hui sera chassée, c'est une autre question. Mais ceux qui se mettent à sa place doivent savoir ce qu'ils veulent. Rien que ça, c'est penser pratique. Et c'est l'effort de la "Fédération pour la tri-articulation de l'organisme social", que le 9 novembre ne trouve pas de répétition, et qu'il ne soit pas de nouveau dit après quelques mois : vous voyez, maintenant, nous avons un régime différent partout dans la vie économique, mais il fait tout comme le précédent. - Cela doit être empêché. Mais cela peut seulement être évité en ce qu’on met sur pied une compagnie de conseils d'entreprise et montre alors que le travail sera effectué différemment sous le nouveau régime. Naturellement, s'il n'était pas possible de trouver des humains parmi la population active, parmi les employés, qui puissent réellement travailler, alors il faudrait effectivement désespérer. Mais ce n'est pas la seule chose. Il est essentiel que de nouvelles formes de socialisation deviennent visibles alors. Les gens sont donc tous habitués à travailler d'une certaine manière sous l'ancien régime. Par conséquent, une fois que le pouvoir a été conquis, ceux qui l'ont conquis doivent vraiment comprendre comment le gérer. Donc, il s'agit d'être vraiment pratique pour une fois. Et c'est ce qui est triste, c'est qu'aujourd'hui on ne comprenne pas une approche aussi pratique et toujours de nouveau revienne avec les vieilles phrases. Ne vous méprenez pas, je ne dis pas que le transfert des moyens de production et des sols à la communauté est une phrase en soi. Je n'ai pas dit ça. Mais une phrase, c'est quoi, une phrase ? Une chose est une phrase pour une personne parce qu'elle ne voit rien de spécial derrière les mots, tandis que, pour une autre, c'est une vérité dorée et profonde parce qu'elle voit quelque chose de concret derrière elle. Quand, par exemple, Bethmann-Hohlkopf (tête creuse), je veux dire Bethmann-Hollweg (chemin creux), dit : "Voie libre pour les braves ! Il s'agit d'une phrase, car il comprend peut-être qu'elle signifie, par exemple, que son neveu ou quelqu'un d'autre est le plus compétent. Mais quand quelqu'un qui a une vraie perspicacité sociale et un vrai sens de la nature humaine dit : "Voie libre pour les braves ! -... Ce n'est pas une phrase, c'est réel. Si quelqu'un utilise simplement la vieille phrase du parti sur la socialisation des moyens de production encore et encore, alors cela peut être une simple phrase. Si celui qui le dit le caractérise comme c’est écrit dans mon livre, alors ce n'est pas une phrase, c'est l'expression d'une réalité. C’est pourquoi, vous ne devez pas à croire que lorsque j'appelle quelque chose une phrase, cela veut dire qu'elle est absolue. Je veux dire, c'est une phrase quand il n'y a pas de réalité derrière ce qui est dit. C'est ce que je voulais encore dire.

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M. Roser : L'orateur précédent se trompe s'il pense que j'aurais accueilli favorablement les conseils d'entreprise dans l'industrie de la chaussure parce qu'ils ont été formés séparément. Je voulais seulement dire que l'industrie du cuir a saisi la tri-articulation de l'organisme social. Je dois dire que les conseils d'entreprise de l'industrie de la chaussure ont été constitués fermement sur le sol de la tri-articulation ; seulement pour cela j'ai salué la chose. À un point doit quand même être fait un début.

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Mme Bühl : J’aimerais quand même dire à M. Fischer que le secrétaire syndical a dit : sans la loi, pas de conseils d'entreprise ; la loi doit d'abord être créée. Les partis sont les principaux responsables du fait que nous n'avons pas encore de conseils d'entreprise. Il est honteux que, lorsque vous vous rendez à des réunions et que vous parlez de vos convictions, on vous dise immédiatement que vous êtes aussi l'un de ceux du Dr Steiner. - Pourquoi n'est-il pas permis d'exprimer ses convictions pour une fois ? - Et puis on nous parle toujours des "conseillers au commerce" ! Pourquoi parlez-vous toujours au pluriel ? Je ne connais qu'un seul conseiller au commerce ici, et ce ne serait pas une erreur/faute si nous en avions quelques dizaines. Qu'est-ce qu'un seul conseiller au commerce a déjà fait ! Tout d'abord, l'école libre. C'est une honte d'entendre comment la chose est jugée. C'est quand même bien que des conseillers au commerce le font ainsi. Je ne peux ouvrir aucune école. C'est la méfiance stupide chez la compagnie des travailleurs et chez les partis. [Interjection : d’où a-t-il l’argent?] Un homme ouvre son portefeuille, l'autre ne le fait pas, c'est là toute la différence. Si un homme pense socialement et a un sentiment pour ses travailleurs, c'est la chose principale !

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M. Huth : les exposés de M. Fischer attirent mon attention. Tout d'abord, je lui confirmerai volontiers, parce que je le connais, qu'il n'est pas un de ces gros bonnets syndicaux qui se déplacent dans l'esprit d'un Légien, mais un de ceux qui sont actifs dans le sens d'une compagnie des travailleurs réellement révolutionnaire. Mais s'il critique le fait que des conseils d'entreprise ont été créés dans l'industrie de la chaussure et qu'ils se sont regroupés, et s'il veut dire que cela conduirait à une fragmentation parce que d'autres branches professionnelles ont également des conseils d'entreprise, alors je dois le convaincre du contraire. Dans l'industrie de la chaussure, lorsque nous avons élu nos conseils d'entreprise, nous avons attendu assez longtemps que l'industrie métallurgique élise également ses propres conseils d'entreprise, afin que nous puissions former avec eux un conseil d'entreprise dans l'esprit de la tri-articulation. Mais maintenant que le temps a passé, par la faute des partis prolétariens, et que dans les autres métiers la question n'a pas encore progressé aussi loin que dans l'industrie de la chaussure, nous avons dû nous dire : cela ne sert à rien si nous ne nous réunissons pas et ne faisons pas de travaux pratiques à partir de nous-mêmes. Nous devons former une compagnie de conseils d'entreprise, aussi petite soit-elle, et ensuite porter l'idée d'une compagnie de conseils d'entreprise dans les cercles de ces travailleurs qui n'ont encore rien entrepris dans ce sens.

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Nous ne pouvons pas attendre jusqu'à ce qu’un quelque gouvernement nous apporte la socialisation. La libération du prolétariat doit venir du prolétariat lui-même, et quand c'est par un chemin montré par un philosophe, si le chemin est bon. Il a été indiqué que toujours de nouveau le vieux slogan "Nous devons d'abord conquérir le pouvoir politique" hante les têtes. Cela est martelé aux prolétaires toujours de nouveau. Cette parole est en fait une phrase, une phrase mensongère des partis qui se disent aujourd'hui prolétariens, mais ne savent pas ce qu'ils doivent faire à l'heure donnée. Parce qu'ils ne le savent pas, ils renvoient toujours le prolétariat au grand cladderadatsch (grand soir ?) jusqu'à ce que nous obtenions la croissance de l'Occident, qui mettra le pouvoir politique entre nos mains. - Nous avions le pouvoir, mais qu'en avons-nous fait ? Nous l'avons encore laissé échapper parce que nous ne savions pas quoi en faire. Nous devons passer du pouvoir politique au pouvoir économique par les conseils d'entreprise. Alors le pouvoir ne pourra plus nous échapper. Les conseils d'entreprise, censés être des instruments purement économiques, seront alors complétés par des conseils politiques, par une organisation de droit. Mais si nous n'ajoutons pas à ces deux organisations l'organisation spirituelle, alors nous n'arriverons pas à des conditions saines, comme le montre la Russie. Les dirigeants de l'USP se sont déjà élevés à une organisation de branche. Mais la partie culturelle aussi n’a pas la permission d’être oubliée !

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Quand je lis Däumig ou Müller, je dois me dire : mis en pratique, cela va conduire à la tri-articulation, car ils ont en fait seulement oublié la partie culturelle. - Je suis membre de l'USP, mais je n'ai pas peur de donner aux parties le témoignage dont ils ne savent pas quoi faire. En tant que prolétaires, nous devons dire : si vous ne savez pas comment nous diriger, alors vous devez quitter la place. - Chaque mouvement a les dirigeants qu'il mérite ; nous aussi. Le prolétariat dans son ensemble n'a pas encore trouvé le courage de dire aux dirigeants qui ils sont. S'il est déjà bien tard, nous devons malgré cela reprendre la question des conseils d'entreprise avec une énergie renouvelée.

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Monsieur Molt : On a parlé à plusieurs reprises ce soir de celui qui vous parle et qui, si je puis dire, appartient encore à l'ancienne compagnie des conseillers. Monsieur Fischer, que je n'ai pas le plaisir de rencontrer pour la première fois, m'a posé une question précise sur l'origine de l'argent dont je dispose. Cet argent provient exactement du même capitalisme que celui dont M. Fischer tire son argent, donc aussi du cycle économique capitaliste. Et la question est seulement de savoir si on garde l'argent qu’on a acquis sur le sol capitaliste ou si on le rend à la collectivité. C'est à leurs actes vous devriez les reconnaître ! - Dans le temps, on disait : "À leurs fruits". - Quand on fonde une école afin que le vrai socialisme puisse être réalisé, quand on utilise ce qu’on a économisé par un travail assidu - vraiment par du travail, pas par le capitalisme - quand on l'utilise à ce que la génération montante puisse apprendre d'autres choses que ce que nous avons appris, alors j'appellerai cela le fruit pratique d'une bonne idée. Si elle est seulement apparue parce que j'ai pu remplir un peu mieux mon estomac pendant la guerre et que j'ai donc eu une bonne idée, c'est quand même bien qu'elle soit au moins là. L'idée semble justement être là. Et s'il n'y a pas partout de bonnes idées, alors on peut au moins se réjouir qu'il y ait encore des humains qui ont des idées, et la chose principale est qu'elles soient réalisées.

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Vous voyez, la question des conseils d'entreprise, que M. Fischer a si mal comprise, est vraiment entrée dans une phase beaucoup plus grave que ce qui a été exprimé ce soir. Il s'agit vraiment d'être ou de ne pas être ! Soit nous créons les conseils d'entreprise, et alors nous avons le socialisme, soit nous périssons du capitalisme de l'entente, non seulement le travailleur des mains, mais aussi le travailleur de la tête. Et ce fait, joint à une idée vraie du socialisme, peut réchauffer intérieurement notre temps au point de rendre réels les conseils d'entreprise et de se mettre au service de cette cause même comme un conseiller au commerce, et cela parce qu'on le veut vraiment honnêtement. Et qu'on le pense honnêtement est prouvé par le fait merveilleux que même les assemblées prolétariennes désirent que cet étrange conseiller au commerce leur tienne des conférences sur les conseils d'entreprise, non pas au détriment de cette assemblée. C'est pourquoi je me tiens consciencieusement sur le terrain des conseils d'entreprise comme sur le terrain de la tri-articulation de l'organisme social. Ces conseils d'entreprise sont différents de ceux de l'industrie automobile et optique, car ils ne sont rien d'autre que des moyens politiques pour renforcer les partis ; ils ne sont pas là pour socialiser en profondeur la vie économique à grande et véritable échelle. C'est pourquoi, au sein de la « Fédération pour la tri-articulation », nous sommes si résolument opposés à l'idée que les conseils d'entreprise issus des partis soient confondus avec ceux que nous voulons.

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Vous avez probablement déjà lu dans un des journaux d'aujourd'hui que cette loi sur les conseils d'entreprise est une fois de plus parvenue au gouvernement. Nous sommes bien conscients que les conseils d'entreprise ne peuvent pas être standardisés, car chaque entreprise est différente. La vie économique ne peut être régulée ni par le pouvoir politique ni par les lois ; elle ne peut que s'autoréguler. Une fois que la loi est en place, il est difficile de s'y opposer ; là on doit déjà être un révolutionnaire. Mais si l'on ne prend même pas sérieusement position contre les projets, combien moins cela sera-t-il possible une fois que la loi sera là ? Nous ne sommes qu'à quelques semaines de cette loi. Ce temps doit être utilisé. Si elle n'est pas utilisée, il sera tout simplement trop tard pour les conseils d'entreprise et pour la socialisation. C'est pourquoi nous espérons tant que les travailleurs vont enfin se réveiller. Il n'est pas juste de penser que les ouvriers ont des préjugés contre "les philosophes et les conseillers au commerce". La question est autre. Celui qui a lu le journal et qui a lu ce que le "Social-démocrate" a dit de cette école Waldorf - il dit : "L'école est belle, mais elle vient de fabricants/propriétaires d'usines, donc elle n'est absolument rien" - doit déjà se dire : ce sont les humains qui font obstacle au vrai socialisme et au vrai progrès. Les gros bonnets du parti, toutes tendances, sont responsables du fait que nos efforts honnêtes et les conseils d’entreprise n'ont rien donné jusqu'à présent. Mais le prolétariat lui-même verra bientôt comment il sera entraîné dans la misère et les difficultés s'il ne se ressaisit pas à temps.

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Cet appel devrait vous être adressé une nouvelle fois aujourd'hui. Il n'y a pas de temps à perdre ! Il ne nous reste que trois ou quatre semaines. Si elles sont manquées, c'est fini pour de bon. Pour que vous puissiez vous rendre compte de la gravité de la situation, je voudrais vous lire quelques lignes d'une lettre qui m'est parvenue aujourd'hui même. Cette lettre est celle d'un diplomate allemand qui se trouve en première position à l'étranger, et vous entendrez comment les conditions allemandes sont caractérisées de ce point de vue :

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"Les conditions au pays natal deviennent de plus en plus mauvaises, et je crains que la catastrophe que l'on voulait éviter en acceptant la paix n'ait été qu'ajournée, pour nous tomber dessus avec d'autant plus de violence. Ce qu'on appelle aujourd'hui un gouvernement en Allemagne n'en est qu'une caricature, vacillant entre les doctrines de parti et la peur de la révolution de gauche à droite. Dans le processus, le moral du peuple [die Moral des Volkes] s'effondre complètement. Il est impossible de décrire la rapidité avec laquelle notre prestige à l'étranger s'effondre ; il est impossible de sauver beaucoup de choses en cela."

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Il s'agit d'une lettre reçue aujourd'hui d'un diplomate allemand en première position, qui connaît les circonstances et comment les choses sont, comment on est considéré à l'étranger aujourd'hui. Mais les choses peuvent vraiment seulement devenir différentes si justement on n'oublie pas, dans les cercles des travailleurs, que nous nous approchons seulement de la vraie misère, et si nous nous ressaisissons alors à la dernière heure pour atteindre un état tel que notre vie économique, qui est au bord de l'abîme, puisse être relevée à nouveau. Et cela ne peut se faire que si nous donnons nous-mêmes un coup de main, si nous voulons que la situation s'améliore enfin grâce à l'introduction de la compagnie des conseils d'entreprise. Je voulais vous lancer cet appel une fois de plus, afin que nous n'ayons pas à dire dans trois ou quatre semaines : maintenant, il est trop tard. - Il est encore temps, mais c'est la douzième heure. C'est à vous de décider, pas à nous.

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M. Jansen : Lorsque le Dr Steiner a commencé ses conférences il y a huit à dix semaines, l'idée de la tri-articulation de l'organisme social a suscité un grand enthousiasme. Mais au moment où le Dr Steiner et avec lui le "Bund für soziale Dreigliederung" sont passés à la pratique, c'est-à-dire sont passés de la pensée à la réalité, au moment où l'on a exigé du travail, de la prestation, là s’arrêta déjà une partie de l’enthousiasme chez ceux qui jusque là criaient seulement bravo et applaudissaient. L'attitude froide de la compagnie des travailleurs a aussi été en partie responsable du fait que l'enthousiasme pour les idées du Dr Steiner n'est pas allé jusqu'à pouvoir combattre les dirigeants. Tous ceux d'entre nous qui se sont tenus dans l'agitation, nous savons parler un mot sur ce flegme. Le Dr Steiner aussi reçoit à sentir le flegme des masses. La pensée des conseils d'entreprise a réveillé dans le capitalisme, qui n'était vraiment pas très assuré il y a un quart d'année, les dernières forces qui y reposaient. Il a essayé, afin de zigouiller ces conseils d'entreprise, de nier leur justesse et leur faisabilité. Et la caste dite instruite de notre société actuelle, et la presse encore bon marché de toutes nuances, elles ont réussi à tirer vers le bas l'idée vraie de la tri-articulation de l'organisme social et des conseils d'entreprise comme c’est écrit dans les journaux.

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Alors qu'un demi-siècle s'est écoulé depuis que Karl Marx est mort de faim, on se dispute aujourd'hui autour de la manière dont il est possible de réaliser la socialisation. Et il y a plus de six mois que la Jena des travailleurs allemands, la révolution de novembre, a éclaté, et ils ne savent toujours pas comment la socialisation doit être réalisée. On devrait certainement être reconnaissant lorsqu'un homme a pris la peine de chercher un moyen pratique, un moyen par lequel il est maintenant possible d'introduire le socialisme dans un temps relativement court. L'inverse est vrai ! On peut dire : d'un côté, la jalousie est à blâmer, de l'autre, la stupidité. Je l'ai déjà illustré il y a quelques semaines par un exemple : on parle de battre à mort le lion, le capitalisme, mais on a peur de la petite souris, du représentant des fabriques, du directeur, et des fonctionnaires des syndicats et du parti, et du genre.

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M. Fischer a parlé de conseillers au commerce, de professeurs, de docteurs, qui représentent l'idée de la tri-articulation. N'avons-nous pas aussi des professeurs et des docteurs dans les partis ? Disons-nous aussi de leurs idées qu'elles ne sont pas valables ? Et s'ils n'étaient pas dans le parti - les partis auraient depuis longtemps péri de la stupidité des masses. Encore un chapitre particulier : M. Molt, que je salue comme un collaborateur et à qui nous avons demandé de parler de manière éclairante des conseils d'entreprise lors de notre réunion de demain, ce monsieur a de l'argent. Nous avons dans le Parti une grande masse de gens qui ont aussi de l'argent, qui en ont eu ou qui en ont gagné en travaillant dans le Parti. Ces hommes qui se disent camarades de parti, chefs de parti, gardent tranquillement leur argent pour eux. Ils ne le mettent pas à la disposition du parti ! Ils s'achètent des résidences et s'y installent déjà bien là-haut. C’est pourquoi seulement pas trop bruyant et trop prompt à les accuser d'avoir de l'argent. - On doit voir ce que les gens parmi nous font de leur argent.

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Il a été dit : il faut d'abord éliminer la faim, pour que les gens soient à tout moment accessibles à la nourriture spirituelle. - Un communiste a dit récemment : la faim est le pire des révolutionnaires. Une fois que la faim fait rage, on ne peut plus l'arrêter, alors ce qui a été réprimé pendant si longtemps éclate. - Que sont les grèves, sinon des révoltes de la faim ? Et parce que la faim est une bonne force motrice, il ne serait pas bon d'éliminer la faim aujourd'hui. Faisons en sorte d'abolir la faim de masse en abolissant l'exploitation de masse. Le socialisme est le moyen d'y parvenir ! La faim est enfin une impulsion à exécuter une fois enfin la socialisation.

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Monsieur Kühn : En tant que directeur général du "Bund für Dreigliederung des sozialen Organismus", j’aimerais dire plusieurs choses sur ce qui a été demandé. - Nous avons l'intention de convoquer les conseils d'entreprise la semaine prochaine pour une première réunion. En outre, nous commencerons les soirées d'étude la semaine prochaine. M. Roser en a donc déjà parlé. Peut-être pourrais-je dire quelques mots sur la discussion qui s’est déroulée ce soir avec M. Fischer. Malheureusement, M. Fischer est déjà parti. Je voulais lui dire avant la réunion que je sais définitivement qu'il n'a jamais été présent, ni ici ni ailleurs, à aucune des conférences du Dr Steiner. La seule fois où je l'ai rencontré, c'était lors d'une réunion pour discuter de la question des conseils d'entreprise, qui avait été convoquée par les employés, et où il avait entendu parler de la tri-articulation par certains orateurs. Le Dr Steiner n'était pas présent. - C'est ainsi que jugent les gens qui n'ont aucune idée de la question ; ils veulent dire tout le possible et veulent simplement rejeter la chose. Mais en passant, M. Fischer m'a dit ce soir que son syndicat, ou plutôt son association, a l'intention d'organiser des réunions dans un avenir proche pour parler des conseils d'entreprise et mettre en place des conseils d'entreprise dans les fabriques à titre d'essai. Vous voyez, les gens viennent maintenant, quand ils ont entendu quelque chose ici et là, et en font leur chose. C'est ce que nous voulons éviter et ce contre quoi nous devons lutter. Nous ne devons pas faire cause commune avec ceux qui ne veulent rien savoir de la tri-articulation de l'organisme social et qui n'y travaillent pas. Des conseils d'entreprise qui ne sont pas créés sur la base de l'idée de tri-articulation de l'organisme social ne seront jamais en mesure de réaliser le socialisme. Les conseils d'entreprise que nous voulions introduire auraient été le premier pas vers la socialisation au sens de la tri-articulation. Nous devons rejeter tout le reste. Il est dommage que M. Fischer soit parti et ne puisse plus discuter avec nous sur la tri-articulation elle-même.

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Des objections à l'encontre de la tri-articulation viennent toujours de nouveau de personnes qui ne savent rien d’elle, mais aussi de personnes qui ont entendu de nombreuses conférences sur la tri-articulation. J’aimerais vous raconter un exemple. Il existe un leader communiste qui a un don oratoire et qui captive les grandes foules. Il apparaît dans presque toutes les réunions. Cet homme a beaucoup entendu parler de la tri-articulation, mais n'en a rien compris. Ainsi il dit par exemple : "Oui, la tri-articulation à un système à trois classes, parce que si vous créez trois membres, alors il y aura une classe dans chaque membre, et donc nous aurons des conditions encore pires que celles que nous avons aujourd'hui ; aujourd'hui nous n'avons que deux classes. - Si l'on voulait tirer des conclusions sur les classes à partir des organisations, il faudrait lui dire : aujourd'hui, nous avons un État unitaire, c'est-à-dire un seul membre. Donc, aujourd'hui, nous devrions aussi avoir une seule classe ! L'homme ne comprend pas cela et en arrive à un tel préjugé. C'est tout de suite pour éliminer la domination de classe que nous voulons remettre l'organisme social sur ses pieds sains. Il n'est pas question d'une tri-articulation des classes. Le même homme affirme aussi la même chose que Monsieur Fischer, à savoir que la tri-articulation prend les entrepreneurs sous sa protection. Tous ceux qui ont lu le livre du Dr Steiner savent que le type d'entreprise d'aujourd'hui est appelé à disparaître absolument. Mais la plus belle objection de ce dirigeant communiste est qu'il a dit : "On ne peut pas séparer l'économie de la politique. On le voit tout le temps au Reichstag ou à l'Assemblée nationale, comment les gens représentent leurs intérêts économiques ; il suffit de penser aux industriels de l'industrie lourde ! Ils ne peuvent s'empêcher de représenter leurs intérêts économiques. - Alors les gens s'accrochent à l'ancien, à cette idole, l'État unitaire, parce qu'ils ne voient pas que c'est tout de suite ce que nous voulons combattre, ce que nous voulons abolir. Tout de suite la politique économique qui nous a conduits à cette catastrophe désastreuse. Les gens le voient très bien, aussi dans une conversation calme, mais ils ne peuvent pas trouver la force de prendre des mesures qui rendront une telle politique économique impossible. Ce sont avant tout les chefs de parti qui nous ont gâché la compagnie des conseils d'entreprise. Nous devons nous débarrasser de ces gens. Le prolétariat ne peut pas aucun socialisme se réaliser plus tôt.

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Dans le cas des employés, que nous avons aussi sollicités, on se heurte constamment à un incroyable préjugé. J'aimerais aussi donner un exemple pour cela : un humain que j'estime beaucoup et qui, en tant qu'employé, donne le ton dans une fabrique, m'a dit : je ne sais pas encore si le capitalisme est si faux. En tout cas, j'insiste sur le fait que c'est mieux aujourd'hui que ça deviendra. J'en reste à ma façon de voir et je préférerais m'enfoncer avec elle plutôt que d'introduire quelque chose de nouveau. Je sais que je suis seul avec cela et que, dans peu de temps, je serai peut-être à la rue, mais je préfère cela. Je reste alors honnête et cohérent. - Il m'a été dit que c'est un homme qui a un cœur pour le prolétariat, un tel homme parle alors ainsi de manière conservatrice. Quand je lui ai dit qu'il était conservateur, il s'est mis terriblement en colère. Il a dit que c'était juste être honnête. Je lui ai dit : "C'est quand même exactement comme quand on va en train. À une station, le chef de train arrive et dit que le train va dérailler vers la prochaine station, et on dit alors : Je reste quand même assis dedans, plutôt accidenter que d'en sortir. - J'ai dit : je descends aussi vite que possible et je vais voir si le train ne peut pas être déplacé sur une autre voie où il ne déraillera pas. - Ainsi nous devons donc nous ressaisir au dernier moment et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour réunir les conseils d’entreprise. Nous devons réaliser et représenter ce que nous considérons comme la voie pratique et ne pas avoir peur d'être attaqués trop fortement par les gros bonnets du parti. En fait, le bouche-à-bouche devrait donner une autre leçon aux gens et leur ouvrir les yeux sur le philistinisme des dirigeants de leur parti.

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[04331265268198917071920 - Rudolf Steiner : Il a encore été posé la question : comment ce qui vit comme sain dans le syndicalisme peut être amené en rapport à la tri-articulation de l'organisme social ? - Maintenant cela conduirait donc naturellement très loin, si nous nous entretenions encore aujourd'hui sur l'essence du syndicalisme à cette heure avancée. Mais ainsi j'aimerais quand même dire pour autant que dans le syndicalisme, comme, naturellement, aussi en d'autres efforts du présent, vivent toute sorte de choses vraiment saines. Ce qui est sain vit avant tout dans le syndicalisme, là donc où chez beaucoup de syndicalistes prévaut l'idée qu'on doit venir sans égard à l'éternelle revendication à la légalité d’État dans l'immédiate lutte de compétition avec l'entrepreneuriat sur les conquêtes économiques pour les larges masses de la population laborieuse. Que de la vie de l'économie elle-même par une sorte d'articulation fédérative pourrait apparaître quelque chose d'avenir, cela vit comme idée saine à l'intérieur du syndicalisme. Le syndicalisme donc particulièrement venu ces derniers temps de l'intérieur du mouvement ouvrier français, et c'est n'importe comment typique qu'il y soit tout de suite apparu le plus fortement. Les Français ont donc un sentiment de l’État très fortement développé. Mais à l'instant, où en France, tout de suite des humains étatiquement bien intentionnés voulaient fonder un certain mouvement ouvrier, il en vinrent là à ce que celui-ci pourrait alors seulement être d'utilité quand finalement on se meut sur sol économique. L'articulation fédérative de la vie de l'économie, comme le syndicalisme l'envisage, présente même certaines similitudes avec ce qui à partir de l'idée de la tri-articulation sera ambitionné avec les associations.

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Voyez-vous, dans l'organisme social tri-articulé nous avons une vie de l'esprit autonome, alors une vie de l’État ou de droit autonome et plus loin une vie de l’économie autonome. Cette vie économique autonome j'en ai donc souvent parlé, cela aura a se construire sur bases corporatives coopératives, cela signifie, que se forment d'un côté des associations des différents groupes de professions et de l'autre côté de certains rapports/pendants entre production et consommation. Une des objections qui par exemple ont été faites par le Professeur Heck dans la « Tribune », s'appuie sur ce qu'il dit : oui, comment la vie de l'économie sera-t-elle alors, quand dans le futur elle devrait être articulée ainsi que le veut monsieur le Dr Steiner, comment sera-t-il alors possible que par exemple les artisans, les commerçants, soient experts en ce qui concerne les affaires de la grande industrie ? - Maintenant cela montre qu'aussi le Professeur Heck n'a pas compris, comment la chose est pensée. On ne peut évidemment pas être expert dans tous les domaines, et on n'en a aussi pas besoin, car quand une articulation fédérative a vraiment lieu et que les associations particulières travaillent intensivement ensemble, alors ressortira quelque chose de fructueux pour la vie de l'économie. Il n'est maintenant une fois pas possible que tout ce qui doit se développer sur base purement démocratique, comme le droit du travail par exemple, soit représenté ou administré de la même manière que le pur économique. Cette conception vous vient, au moins dans les grandes lignes, aussi dans le syndicalisme. Dans le mouvement ouvrier anglo-américain, c'est donc ainsi que là encore règne très fort le principe du parlementarisme anglo-américain. Parce que celui-ci est installé sur un certain système de balançoire, à savoir pouvoir contre pouvoir, les organisations de travailleurs anglo-américaines sont aussi organisées sur le même principe, à savoir pouvoir ouvrier contre pouvoir entrepreneurial, seront ainsi joués l'un contre l'autre comme au parlement les partis libéraux et conservateurs se font face.

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Une autre forme vient vers nous en Allemagne à l'intérieur des organisations de travailleurs. Là règne notamment un certain centralisme, j'aimerais même dire un certain système militaire, cela basé sur ordre et obéissance. Je ne sais pas, si vous serez entièrement d'accord avec cela, mais je peux vous assurer que j'ai pris à plusieurs reprises part à des rassemblements syndicaux et que j'ai chaque fois été désagréablement touché que toujours alors, quand différentes opinions sont apparues, le dirigeant de rassemblement s'est levé et a dit : enfant, ainsi cela n'a quand même aucun sens ! - Donc, ce système centraliste-militaire est la deuxième chose ; et la troisième est ce qui est pensé avec l'articulation fédérative, avec l'articulation en collectivités autonomes, dans laquelle n'aura pas lieu de mise en minorité ou de centralisation, mais de la négociation objective/factuelle. Cela apparaît comme une bonne impulsion chez le syndicalisme, cependant un pas supplémentaire est aussi nécessaire, comme il est ambitionné avec l'idée de la tri-articulation de l'organisme social, à savoir que soit vraiment calculé avec les facteurs progressistes qui premièrement doivent encore rentrer dans la pensée de l'humanité présente. Et là je crois que peut-être tout de suite à partir du syndicalisme peut se développer une compréhension. Mais on ne devrait absolument pas concevoir cela comme si je voulais uniquement chanter ici un chant de louange au syndicalisme. Toutefois, je crois absolument que de ce côté la tri-articulation pourra être mieux comprise que d'autres directions. - 04331265268198917071920]

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Eh bien, je n'ai pas grand-chose à ajouter à ce que les derniers intervenants ont amené à l’expression ici. J’aimerais seulement remarquer une chose, notamment qu’à moi et aux amis de la tri-articulation est récemment devenu très clairement conscient ce qu'un orateur a dit à propos du flegme des grandes masses. Oui, à la place du flegme, on aurait déjà besoin de feu, car si nous voulons vraiment progresser dans le temps présent, il nous faut non seulement de la perspicacité – celle-ci, naturellement, en premier lieu - mais aussi du feu. Vous voyez, quand il est continuellement dit qu’on n'a, en fait, pas besoin de l'esprit, qu'il viendra déjà avec la transformation économique, alors je vous demande : oui, la possibilité de faire des progrès était là jusqu’à un certain degré. Le 9 novembre, l'Assemblée nationale a été élue. Mais un nouvel esprit est-il visible dans cette Assemblée nationale ? Il existe désormais un tout nouveau groupe d'électeurs qui n'avaient pas le droit de vote auparavant : le monde entier des femmes. Il est cependant étrange que l'esprit ne soit pas encore descendu sur ce monde de femmes, car l'Assemblée nationale ne montre encore rien de ce dont nous avons vraiment besoin pour l'avenir. Mais pour cela, de l'enthousiasme et du feu seront nécessaires.

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Dans ce contexte, je vous demande s'il n'est pas un peu myope de ne pas remarquer qu'une certaine socialisation a déjà commencé - et ce avant la socialisation officielle ? Veut-on donc avoir une socialisation seulement sur le papier ? Est-on alors satisfait ? Reprentez-vous une fois que ce conseiller au commerce qui s'est consacré à la tri-articulation l’aurait fait ainsi que les autres conseillers au commerce. Il se serait alors avéré qu'à l’instant, où devrait être socialisé, n'aurait été disponible aucun conseiller au commerce du tout ! Le résultat aurait été qu'à un moment donné, on aurait exproprié ce conseiller au commerce comme d’autres conseillers au commerce, et il n'y aurait alors plus eu d'argent pour une véritable socialisation ou de meilleures écoles et semblable. Et maintenant je vous demande : est-ce un grand péché si quelqu'un, avant que l'humanité ne soit mûre pour retirer l'argent de l'autre, donne déjà son argent pour la socialisation ? Est-ce un péché si quelqu'un ne proclame pas toujours : les moyens de production doivent être transmis à la collectivité ! -mais le fait de son propre chef ? Je crains que ceux qui ne cessent de claironner que les moyens de production doivent être mis au service de la collectivité n'en fassent pas un usage aussi judicieux que ceux qui s'en font une perspective propre. C'est la socialisation avant la socialisation officielle. C'est élaboré à partir de l'esprit que nous allons appeler de nos vœux comme étant l'esprit social de l'avenir. Et reprocher à quelqu'un d'avoir l'esprit social avant, c'est-à-dire avant qu'il ne se tienne dans une quelconque constitution, ce n'est pas du tout être capable de pénétrer dans l'esprit qui seul peut sauver l'humanité, mais seulement montrer une nostalgie de la parole écrite. La loi que vous donnez, vous pouvez la porter tranquille à la maison. - Nous avons besoin de l’esprit à partir duquel sera socialisé. C'est pourquoi il ne faudrait pas tomber dans l'erreur de dire : l'école Waldorf est donc belle, mais elle est faite par un conseiller au commerce ; nous ne voulons rien savoir de cela ! - Il serait plus intelligent de dire : prenez-vous en un exemple, et devenez en tant que socialisateurs à l'avenir, ainsi qu’il est, alors ce sera bien. Ce qui est continuellement avancé de ce coin contre les titres et autres choses ne fait que témoigner que, malgré tout, on est plus attaché aux mots et aux phrases qu'aux actes. Et tant que nous n'aurons pas la volonté d'agir et de professer l'action, d'où qu'elle vienne, nous n'avancerons pas ; telle doit être notre conviction. Et si cela devient notre conviction, alors nous ne regarderons sur rien d'autre que de savoir si quelqu'un est une personne perspicace animée par des sentiments sociaux, et nous ne demanderons après rien d'autre. Tant que nous poserons des questions sur autre chose, nous n’avancerons pas. Si cela ne vient pas à la connaissance, ainsi tout discours est vain. Car le début doit être fait par ces gens qui comprennent quelque chose de ce qui devrait se passer, égal qu'elles aient joué tel ou tel rôle dans l'ordre jusqu’à présent. Tous, qui vivons aujourd'hui, avons évidemment, obtenu ce dont nous vivons à partir du capitalisme, capitaliste ou dernier travailleur. Et nous ne pouvons rien changer si nous ne regardons pas ce qui vit dans l'esprit et doit se produire par l'esprit. Nous devons enfin vaincre la phrase, nous devons passer à ce qui peut réellement devenir acte.

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M. Roser : En tant que président, il remercie Monsieur le Dr Steiner pour sa présentation et attire à nouveau l'attention sur le prochain événement. Il demande une fois de plus aux personnes présentes d'étudier le livre "Die Kernpunkte der sozialen Frage" (Les points clés de la question sociale) afin qu'elles soient en situation de parler sur le livre et sur la tri-articulation de l'organisme social dans les cercles où elles évoluent.