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Collection: 10 -Anarchistes, anarchisme,
et individualisme éthique.
A Stirner manque la science de la nature. Stirner fehlt die Naturwissenschaft

 

 
Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes : 039 193-194 (1987) 05/12/1893
Traducteur: FG v. 01/20160925 Editeur: SITE

Très hautement estimé Monsieur !

Mon éditeur Emil Felber à Berlin vous aura transmis au cours des derniers jours mon livre tout juste paru "Philosophie de la liberté". Je me suis permis de vous présenter cet écrit dans lequel je tente de fonder de manière scientifique la conception du monde de l'individualisme. D'après mon opinion, la première partie du livre forme le soubassement philosophique pour la conception de vie stirnérienne. Ce que je développe dans la deuxième moitié de la "philosophie de la liberté" comme conséquence de mes considérations préalables, est, je crois en parfait accord avec les exposés du livre "L'unique et sa propriété". J'espère aussi avoir dit quelque chose de la science de la nature moderne sur le rapport de l'individu à la société à la conclusion du chapitre "L'idée de la liberté" dans la même mesure que l'avis stirnerrien . Je n'avais aucune raison de renvoyer expressément à Stirner, car mon individualisme éthique se donne avec nécessité de mes principes. Devrais-je avoir la chance de pouvoir laisser paraître une deuxièmes édition de mon livre, ainsi j'aimerais alors dans un nouveau chapitre de fin s'y ajoutant montrer en détail l'accord de mes avis avec les Stirnerriens. Aussi je travaille actuellement à un petit travail sur "Max Stirner et Eduard von Hartmann", dans lequel je veux caractériser de manière critique, les deux pôles opposés de la pensée moderne.

 

 

Je me permet d'ajouter encore à ces lignes, que cela me ferait tout particulièrement une grande satisfaction si vous, Monsieur très hautement vénéré, étiez en mesure de gagner quelque intérêt à mes efforts.

J'avoue qu'un jugement de vous me serait d'un grand intérêt.

Avec une particulière considération.
Votre dévoué
Dr. Rudolf Steiner

Hochgeschätzter Herr!

Mein Verleger Emil Felber in Berlin wird Ihnen im Laufe der letzten Tage mein eben erschienenes Buch «Philosophie der Freiheit» übersendet haben. Ich habe mir erlaubt, Ihnen diese Schrift, in der ich die Weltanschauung des Individualismus in wissenschaftlicher Weise zu begründen versuche, vorzulegen. Meiner Meinung nach bildet der erste Teil meines Buches den philosophischen Unterbau für die Stirnersche Lebensauffassung. Was ich in der zweiten Hälfte der «Freiheitsphilosophie» als ethische Konsequenz meiner Voraussetzungen entwickle, ist, wie ich glaube, in vollkommener Übereinstimmung mit den Ausführungen des Buches «Der Einzige und sein Eigentum». Ich hoffe auch über das Verhältnis des Individuums zur Gesellschaft am Schlusse des Kapitels «Die Idee der Freiheit» etwas der modernen Naturwissenschaft wie der Stirnerschen Ansicht in gleichem Maße Entsprechendes gesagt zu haben. Auf Stirner ausdrücklich zu verweisen, hatte ich keine Veranlassung, da sich mein ethischer Individualismus mit Notwendigkeit aus meinen Prinzipien ergibt. Sollte ich das Glück haben, eine zweite Auflage meines Buches erscheinen lassen zu können, so möchte ich dann in einem neu hinzukommenden Schlußkapitel die Übereinstimmung meiner Ansichten mit den Stirnerschen ausführlich zeigen. Auch arbeite ich gegenwärtig an einer kleinen Arbeit über «Max Stirner und Eduard von Hartmann», in der ich die zwei entgegengesetzten Pole des modernen Denkens kritisch kennzeichnen will.

Ich erlaube mir, diesen Zeilen nur noch die Bemerkung anzufügen, daß es mir zur ganz besonderen Befriedigung gereichen würde, wenn Sie, hochgeehrter Herr, in der Lage wären, meinen Bestrebungen einiges Interesse abzugewin nen.

Ich gestehe, daß mir an einem Urteile von Ihnen sehr viel gelegen wäre.

Mit besonderer Hochachtung
Ihr ergebenster
Dr. Rudolf Steiner