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Collection: 10 -Anarchistes, anarchisme,
et individualisme éthique.
Stirner ne suffit pas au 20e siècle. Stirner reicht im 20. Jahrhundert nicht aus

 

 
Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes : 028 273-278 (1982) 00/00/1925
Traducteur: Geneviève Bideau Editeur: EAR

II m'apparut alors que le tournant du siècle devait apporter à l'humanité une lumière spirituelle nouvelle. La pensée et le vouloir de l'être humain avaient atteint, par rapport à l'esprit, un degré d'isolement extrême. Un renversement dans le cheminement de l'humanité me semblait une nécessité.


Ce langage, beaucoup le tenaient. Mais peu de gens envisageaient que l'homme puisse porter son attention sur le monde réel de l'esprit, comme il la dirigeait, par l'intermédiaire de ses sens, sur la nature. On s'imaginait seulement que la transformation concernait, dans les âmes, la disposition subjective d'esprit. Qu'un monde objectif réellement nouveau puisse se révéler, voilà qui dépassait l'horizon intellectuel de l'époque.

L'avenir tel que je le pressentais, et les impressions tirées de mon entourage, m'amenèrent à méditer sans cesse sur l'évolution du XIXe siècle.

 

Je constatai que l'époque de Goethe et de Hegel avait été la dernière à se servir d'un mode de penser accédant encore à la connaissance du monde spirituel. Dorénavant la pensée ne voulait plus être « troublée » par des représentations que l'on se faisait du monde de l'esprit. De telles représentations étaient refoulées dans le domaine de la croyance et de l'expérience mystique.
Je voyais en Hegel le plus grand penseur des temps modernes, mais il n'était précisément que penseur. Selon lui, le monde de l'esprit était dans la pensée. Tout en admirant sans réserve sa manière de donner une forme à toute pensée, je sentais bien qu'il n'avait aucune sensibilité pour le monde de l'esprit que je voyais; on ne découvre celui-ci que derrière la pensée, à condition que celle-ci acquière l'intensité d'une expérience où la pensée sert, pour ainsi dire, d'enveloppe permettant à l'âme de recevoir l'esprit cosmique.

Chez Hegel tout ce qui était esprit était devenu pensée. Je voyais en lui une personnalité dont la mission fut d'apporter la dernière lueur d'une ancienne clarté spirituelle, à une époque où l'esprit, enveloppé de ténèbres, n'était plus accessible aux hommes.

Mon regard tourné vers le monde spirituel aussi bien que vers le plan physique du siècle écoulé m'avait amené à cette conviction. Alors apparut un être que je ne parvins pas à suivre jusque dans le monde de l'esprit: Max Stirner.

Hegel était entièrement l'homme de la pensée, et il s'efforçait, par un chemin intérieur, de la développer toujours plus en profondeur et de l'élargir sur de vastes horizons. Cette pensée à la fois approfondie et élargie devait finalement s'unir à celle de l'esprit cosmique qui embrasse la totalité de l'univers. Stirner, par contre, voulait tirer de la volonté personnelle et strictement individuelle tout ce dont l'homme est capable. Ce que produit l'humanité n'est que l'assemblage des productions individuelles.


Je devais veiller alors à ne pas sombrer dans une attitude partiale. J'avais entièrement assimilé la pensée de Hegel, et je ressentais sa philosophie aussi intensément que mes propres expériences intimes; dès lors j'eus également à me familiariser avec l'attitude opposée de Stirner.

La vision partiale consistant à n'attribuer à l'esprit cosmique que le savoir, appelait nécessairement l'avis opposé ne voyant dans l'individu qu'un être de volonté.

Je n'aurais jamais mentionné ces contraires dans mes écrits et mes discours s'il s'était agi d'expériences personnelles survenues au cours de mon évolution. J'ai toujours respecté cette règle pour mes expériences intimes. Mais le contraste Hegel-Stirner appartient au siècle. C'est le siècle qui s'exprimait dans leurs philosophies. Quoi qu'il en soit, les philosophes ont peu d'influence sur leur époque.

 

Hegel pourtant a fortement marqué ses contemporains Mais l'essentiel n'est pas là. Les idées des philosophes témoignent de l'état d'esprit de leur temps, comme le thermomètre indique la température d'un lieu. Le philosophe est le témoin conscient de ce qui, à l'état subconscient, agite l'époque.

Le XIXe siècle s'exprime entre deux extrêmes, personnalisés par Hegel et Stirner: pensée impersonnelle qui se répand en considérations sur le monde, auxquelles les forces créatrices de l'homme n'ont aucune part, — ou bien volonté entièrement personnelle et peu compréhensive à l'égard d'une entente harmonieuse des hommes entre eux.

Certes, il existe toutes sortes « d'idéaux de société », mais ils n'ont aucun pouvoir d'influencer la réalité. Celle-ci prend toujours davantage la forme issue de la coexistence des volontés individuelles.

 

Hegel veut que dans la vie en communauté l'idée de la morale prenne une forme objective; Stirner considère que l'individu, « l'Unique » est déconcerté par tout ce qui donne une structure harmonieuse à cette vie.

 

Mes études sur Stirner me permirent de faire la connaissance de l'éminent spécialiste et éditeur de ses oeuvres: J. H. Mackay. Ce lien amical ne fut pas sans agir sur mes réflexions à l'égard de Stirner. Gabriele Reuter me l'avait présenté à Weimar. J'éprouvai aussitôt beaucoup de sympathie pour lui. Il connaissait ma Philosophie de la Liberté et avait plus spécialement étudié les passages traitant de l'individualisme éthique. Il avait constaté que mes idées s'accordaient avec sa propre conception sociale.

 

Dès notre première rencontre je fus très impressionné par la personnalité de J. H. Mackay. Il portait « l'univers » en lui. Son attitude intérieure et ses gestes témoignaient d'une grande expérience du monde. Il avait vécu en Angleterre et en Amérique. Il était d'une amabilité infinie. Je me pris d'une grande affection à son égard.

Lorsque Mackay vint s'établir à Berlin, en 1898, nous nous liâmes d'une profonde amitié. Celle-ci fut malheureusement détruite par la vie et surtout par suite de mon activité publique en faveur de l'Anthroposophie.


Je me permets de mentionner ici tout à fait subjectivement l'impression que me fit l'oeuvre de Mackay et ce que je ressens aujourd'hui encore. Je sais fort bien qu'il aurait lui-même à ce sujet une opinion toute différente.

Cet homme haïssait profondément toute violence (archie) dans la vie, et l'intervention de telles pratiques dans les rapports sociaux lui semblait criminelle. Il voyait dans « l'anarchie communiste » une idée sociale infiniment pernicieuse, du fait qu'elle prônait la violence pour instaurer de meilleures conditions de vie.

 

 

Sa théorie contenait un point délicat: Mackay combattait une doctrine favorable à l'agitation, tout en choisissant lui-même pour définir ses propres idées sociales la dénomination adoptée par ses adversaires, et dont il modifia l'adjectif. En se réclamant d'une « anarchie individualiste » il visait le contraire de ce qu'on appelait anarchie à cette époque. Ceci entraîna inévitablement des malentendus et des jugements erronés à son égard. Ses idées s'accordaient avec celles de l'américain B. Tucker. Ce dernier vint à Berlin et rendit visite à Mackay; je fis sa connaissance à cette occasion.

 

Mackay était en même temps le poète de sa propre philosophie. Il a écrit un roman « Les anarchistes ». Je l'ai lu, mais seulement après avoir fait la rencontre de l'auteur. C'est une oeuvre pleine de noblesse et de confiance à l'égard de l'individu. Il brosse un tableau vivant et pénétrant des conditions sociales des plus déshérités parmi les pauvres. Mais il décrit également comment émerger de ces misères: ce sera le rôle de ceux qui, au service des forces bienfaitrices de la nature humaine, les développeront pour que naisse une communauté libre, basée sur une compréhension sociale et excluant tout recours à la violence. Mackay faisait confiance aux hommes. Il les croyait capables de créer par eux-mêmes un ordre social harmonieux. Il pensait toutefois à un avenir lointain, où le chemin intérieur parcouru aura transformé les esprits, rendant ainsi possible la réalisation de son idéal. Aussi demandait-il seulement et dans l'immédiat à chaque individu suffisamment évolué de répandre l'idée de cette voie spirituelle. Il s'agissait donc d'une doctrine sociale voulant se servir uniquement des moyens spirituels.

 

Mackay donnait parfois à la philosophie une forme poétique. Certains de ses amis voyaient dans ses poèmes un élément didactique et théorique d'une valeur artistique certaine. Pour ma part, je les aimais beaucoup.

Le destin voulut que ma fréquentation de Mackay et de Stirner me confronte avec un monde de pensées qui me plaça devant une épreuve spirituelle. Mon individualisme éthique s'adressait à l'expérience intérieure de l'homme. En le développant, je n'avais jamais songé à en faire la base d'une conception politique. Mais vers 1898, mon âme allait se trouver au bord de l'abîme, à cause précisément de cet individualisme éthique. Celui-ci, d'ordre tout intérieur et purement humain, devait être transformé en quelque chose d'extérieur. Ce qui était ésotérique devait devenir exotérique.

 

Dans mes livres « Mystique et esprit moderne » et « Le Christianisme en tant que fait mystique » j'eus l'occasion de faire part de mes expériences spirituelles. J'avais alors, au début du siècle, surmonté cette épreuve, et mon idéalisme éthique put de nouveau retrouver la place qui lui revenait. Mais là encore, l'épreuve se déroula de telle sorte que l'extériorisation ne se répercuta nullement sur ma conscience lucide. Elle se réalisa au niveau inférieur directement contigu à ma pleine conscience; de ce fait, je pus la couler dans le vocabulaire utilisé à la fin du siècle pour parler des questions sociales. Cependant, pour accéder à une image juste, il convient de comparer certains passages apparemment trop radicaux avec d'autres plus pondérés.

 

Celui qui contemple le monde de l'esprit a toujours l'impression de trahir son être profond quand il doit exprimer ses opinions et ses idées. Le domaine de l'esprit est celui de la contemplation vivante et non de l'abstraction. La nature elle-même, reproduction visible du spirituel, n'élabore ni concepts ni idées, mais offre au monde ses formes et son devenir.

J'avais alors la sensation d'être capté par un flot de vagues successives déferlant sur mon âme.

Mir schwebte damals vor, wie die Jahrhundertwende ein neues geistiges Licht der Menschheit bringen müsse. Es schien mir, daß die Abgeschlossenheit des menschlichen Denkens und Wollens vom Geiste einen Höhepunkt erreicht hätte. Ein Umschlagen des Werdeganges der Menschheitsentwickelung schien mir eine Notwendigkeit.

In diesem Sinne sprachen viele. Aber sie hatten nicht im Auge, daß der Mensch suchen werde, auf eine wirkliche Geistwelt seine Aufmerksamkeit zu richten, wie er sie durch die Sinne auf die Natur richtet. Sie vermeinten nur, daß die subjektive Geistesverfassung der Seelen einen Umschwung erfahren werde. Daß eine wirkliche neue, objektive Welt sich offenbaren könne, das zu denken, lag außerhalb des damaligen Gesichtskreises.

Mit den Empfindungen, die aus meiner Zukunftsperspektive und aus den Eindrücken der Umwelt sich ergaben, mußte ich immer wieder den Geistesblick in das Werden des neunzehnten Jahrhunderts zurückwenden.

Ich sah, wie mit der Goethe- und Hegel-Zeit alles verschwindet, was in die menschliche Denkungsart erkennend Vorstellungen von einer geistigen Welt aufnimmt. Das Erkennen sollte fortan durch Vorstellungen von der geistigen Welt nicht «verwirrt» werden. Diese Vorstellungen verwies man in das Gebiet des Glaubens und des «mystischen» Erlebens.

In Hegel erblickte ich den größten Denker der neuen Zeit. Aber er war eben nur Denker. Für ihn war die Geistwelt im Denken. Gerade, indem ich restlos bewunderte, wie er allem Denken Gestaltung gab, empfand ich doch, daß er kein Gefühl für die Geistwelt hatte, die ich schaute, und die erst hinter dem Denken offenbar wird, wenn das Denken sich erkraftet zu einem Erleben, dessen Leib gewissermaßen Denken ist, und der als Seele in sich den Geist der Welt aufnimmt.

Weil im Hegeltum alles Geistige zum Denken geworden ist, stellte sich mir Hegel als,die Persönlichkeit dar, die ein allerletztes Aufdämmern alten Geisteslichtes in eine Zeit brachte, in der sich für das Erkennen der Menschheit der Geist in Finsternis hüllte.

All dies stand so vor mir, ob ich in die geistige Welt schaute, oder ob ich in der physischen Welt auf das ablaufende Jahrhundert zurücksah. Aber nun trat eine Gestalt in diesem Jahrhundert auf, die ich nicht bis in die geistige Welt hinein verfolgen konnte: Max Stirner.

Hegel ganz Denkmensch, der in der inneren Entfaltung ein Denken anstrebte, das zugleich sich immer mehr vertiefte und im Vertiefen über größere Horizonte erweiterte. Dieses Denken sollte zuletzt im Vertiefen und Erweitern Eins werden mit dem Denken des Weltgeistes, das allen Welt-Inhalt einschließt. Und Stirner, alles, was der Mensch aus sich entfaltet, ganz aus dem individuell- persönlichen Willen holend. Was in der Menschheit entsteht, nur im Nebeneinander der einzelnen Persönlichkeiten.

Ich durfte gerade in jener Zeit nicht in Einseitigkeit verfallen. Wie ich im Hegeltum ganz darinnen stand, es in meiner Seele erlebend wie mein eigenes inneres Erleben, so mußte ich auch in diesen Gegensatz innerlich ganz untertauchen.

 

Gegenüber der Einseitigkeit, den Weltgeist bloß mit Wissen auszustatten, mußte ja die andere auftreten, den einzelnen Menschen bloß als Willenswesen geltend zu machen.

Hätte nun die Sache so gelegen, daß diese Gegensätze nur in mir, als Seelenerlebnisse meiner Entwickelung aufgetreten wären, so hätte ich davon nichts einfließen lassen in meine Schriften oder Reden. Ich habe es mit solchen Seelenerlebnissen immer so gehalten. Aber dieser Gegensatz: Hegel und Stirner, gehörte dem Jahrhundert an. Das Jahrhundert sprach sich durch sie aus. Und es ist ja so, daß Philosophen im wesentlichen nicht durch ihre Wirkung auf ihre Zeit in Betracht kommen.

Man kann zwar gerade bei Hegel von starken Wirkungen sprechen. Aber das ist nicht die Hauptsache. Philosophen zeigen durch den Inhalt ihrer Gedanken den Geist ihres Zeitalters an, wie das Thermometer die Wärme eines Ortes anzeigt. In den Philosophen wird bewußt, was unterbewußt in dem Zeitalter lebt.

Und so lebt das neunzehnte Jahrhundert in seinen Extremen durch die Impulse, die durch Hegel und Stirner sich ausdrücken: unpersönliches Denken, das am liebsten in einer Weltbetrachtung sich ergeht, an der der Mensch mit den schaffenden Kräften seines Innern keinen Anteil hat; ganz persönliches Wollen, das für harmonisches Zusammenwirken der Menschen wenig Sinn hat.

Zwar treten alle möglichen «Gesellschafts-Ideale» auf; aber sie haben keine Kraft, die Wirklichkeit zu beeinflussen. Diese gestaltet sich immer mehr zu dem, was entstehen kann, wenn die Willen Einzelner nebeneinander wirken.

Hegel will, daß im Zusammenleben der Menschen der Gedanke des Sittlichen objektive Gestalt annimmt; Stirner fühlt den «Einzelnen» (Einzigen) beirrt durch alles, was so dem Leben der Menschen harmonisierte Gestalt geben kann.

Bei mir verband sich mit der Betrachtung Stirners damals eine Freundschaft, die bestimmend auf so manches in dieser Betrachtung wirkte. Es ist die Freundschaft zu dem bedeutenden Stirner-Kenner und -Herausgeber J. H. Mackay. Es war noch in Weimar, da brachte mich Gabriele Reuter mit dieser mir sogleich durch und durch sympathischen Persönlichkeit zusammen. Er hatte sich in meiner «Philosophie der Freiheit» mit den Abschnitten befaßt, die vom ethischen Individualismus sprechen. Er fand eine Harmonie zwischen meinen Ausführungen und seinen eigenen sozialen Anschauungen.

Mir war zunächst der persönliche Eindruck, den ich von J. H. Mackay hatte, das meine Seele ihm gegenüber Erfüllende. Er trug «Welt» in sich. In seiner ganzen äußern und innern Haltung sprach Welterfahrung. Er hatte Zeiten in England, in Amerika zugebracht. Das alles war in eine grenzenlose Liebenswürdigkeit getaucht. Ich faßte eine große Liebe zu dem Manne.

Als dann 1898 J. H. Mackay in Berlin zu dauerndem Aufenthalte erschien, entwickelte sich eine schöne Freundschaft zwischen uns. Leider ist auch diese durch das Leben und namentlich durch mein öffentliches Vertreten der Anthroposophie zerstört worden.

Ich darf in diesem Falle nur ganz subjektiv schildern, wie mir J. H. Mackays Werk damals erschien und heute noch immer erscheint, und wie es damals in mir gewirkt hat. Denn ich weiß, daß er sich selbst darüber ganz anders aussprechen würde.

Tief verhaßt war diesem Manne im sozialen Leben der Menschen alles, was Gewalt (Archie) ist.

Die größte Verfehlung sah er in dem Eingreifen der Gewalt in die soziale Verwaltung. In dem «kommunistischen Anarchismus» sah er eine soziale Idee, die im höchsten Grade verwerflich ist, weil sie bessere Menschheitszustände mit Anwendung von Gewaltmitteln herbeiführen wollte.

Nun war das Bedenkliche, daß J. H. Mackay diese Idee und die auf sie gegründete Agitation bekämpfte, indem er für seine eigenen sozialen Gedanken denselben Namen wählte, den die Gegner hatten, nur mit einem andern Eigenschaftswort davor. «Individualistischer Anarchismus» nannte er, was er selber vertrat, und zwar als Gegenteil dessen, was man damals Anarchismus nannte. Das gab natürlich dazu Anlaß, daß in der Öffentlichkeit nur schiefe Urteile über Mackays Ideen sich bilden konnten. Er stand im Einklange mit dem Amerikaner B. Tucker, der die gleiche Ansicht vertrat. Tucker besuchte Mackay in Berlin, wobei ich ihn kennen lernte.

Mackay ist zugleich Dichter seiner Lebensauffassung. Er schrieb einen Roman: «Die Anarchisten». Ich las ihn, nachdem ich den Verfasser kennen gelernt hatte. Es ist dies ein edles Werk des Vertrauens in den einzelnen Menschen. Es schildert eindringlich und mit großer Anschaulichkeit die sozialen Zustände der Ärmsten der Armen. Es schildert aber auch, wie aus dem Weltelend heraus die Menschen den Weg zur Besserung finden werden, die ganz den guten Kräften der Menschennatur hingegeben, diese so zur Entfaltung bringen, daß sie im freien Zusammensein der Menschen sozial, ohne Gewalt notwendig zu machen, wirken. Mackay hatte das edle Vertrauen in die Menschen, daß sie durch sich selbst eine harmonische Lebensordnung schaffen können. Allerdings hielt er dafür, daß dies erst nach langer Zeit möglich sein werde, wenn auf geistigem Wege im Innern der Menschen sich der entsprechende Umschwung vollzogen haben werde. Deshalb forderte er für die Gegenwart von dem Einzelnen, der weit genug dazu ist, die Verbreitung der Gedanken von diesem geistigen Wege. Eine soziale Idee also, die nur mit geistigen Mitteln arbeiten wollte.

J. H. Mackay gab seiner Lebensansicht auch in Gedichten Ausdruck. Freunde sahen darinnen etwas Lehrhaftes und Theoretisches, das unkünstlerisch sei. Ich hatte diese Gedichte sehr lieb.

Das Schicksal hatte nun mein Erlebnis mit J. H. Mackay und mit Stirner so gewendet, daß ich auch da untertauchen mußte in eine Gedankenwelt, die mir zur geistigen Prüfung wurde. Mein ethischer Individualismus war als reines Innen-Erlebnis des Menschen empfunden. Mir lag ganz fern, als ich ihn ausbildete, ihn zur Grundlage einer politischen Anschauung zu machen. Damals nun, um 1898 herum, sollte meine Seele mit dem rein ethischen Individualismus in eine Art Abgrund gerissen werden. Er sollte aus einem rein-menschlich Innerlichen zu etwas Äußerlichem gemacht werden. Das Esoterische sollte ins Exoterische abgelenkt werden.

Als ich dann, im Beginne des neuen Jahrhunderts, in Schriften wie «Die Mystik im Aufgange» und das «Christentum als mystische Tatsache» mein Erleben des Geistigen geben konnte, stand, nach der Prüfung, der «ethische Individualismus» wieder an seinem richtigen Orte. Doch verlief auch da die Prüfung so, daß im Vollbewußtsein die Veräußerlichung keine Rolle spielte. Sie lief unmittelbar unter diesem Vollbewußtsein ab, und konnte ja gerade wegen dieser Nähe in die Ausdrucksformen einfließen, in denen ich in den letzten Jahren des vorigen Jahrhunderts von sozialen Dingen sprach. Doch muß man auch da gewissen, allzu radikal erscheinenden Ausführungen andere gegenüberstellen, um ein rechtes Bild zu erhalten.

Der in die Geistwelt Schauende findet sein eigenes Wesen immer veräußerlicht, wenn er Meinungen, Ansichten aussprechen soll. Er tritt in die Geistwelt nicht in Abstraktionen, sondern in lebendigen Anschauungen. Auch die Natur, die ja das sinnenfällige Abbild des Geistigen ist, stellt nicht Meinungen, Ansichten auf, sondern sie stellt ihre Gestalten und ihr Werden vor die Welt hin.

Ein inneres Bewegtsein, das alle meine Seelenkräfte in Wogen und Wellen brachte, war damals mein inneres Erlebnis.