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Institut pour une triarticulation sociale
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Collection: 03 - Vie spirituelle libre



Sujet: Juger n'est pas une tâche de l'État

 

Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes GA023 109-111 (1980) 00/04/1919





Traducteur: FG Editeur: SITE

 

[03/53] L'un des effets par lesquels la triarticulation sociale aura à témoigner de son fondement dans l'essence même de la vie sociale humaine est la séparation qui doit s'établir entre les activités judiciaires et les institutions de l'Etat. A ces dernières incombe de fixer les lois qui doivent réglementer les relations entre les hommes ou entre les groupes d'hommes. Le jugement lui-même repose cependant sur des institutions qui sont formées à partir de l'organisation spirituelle. La manière de juger est dans une très grande mesure dépendante de la possibilité que celui qui juge ait sentiment et compréhension de la situation individuelle du justiciable. Ce sentiment et cette compréhension n'existeront que si les mêmes liens de confiance, par lesquels les hommes se sentent attirés vers les institutions de l'organisation spirituelle, sont également déterminants pour l'institution des tribunaux. Il est possible que l'administration de l'organisation spirituelle désigne les juges, qui pourraient être pris dans les professions intellectuelles les plus diverses, et qui, après un certain temps, retourneraient à leur propre profession. Chaque homme aura, dans une certaine limite, la possibilité de choisir, parmi celles qui ont été désignées pour cinq ou dix ans, la personnalité en laquelle il aura suffisamment confiance pour que, durant ce temps, si l'occasion devait s'en présenter, il puisse accepter le jugement de cette personnalité, dans un cas de droit privé ou correctionnel. Dans chaque circonscription, il devra y avoir assez de juges pour que le choix ait une valeur. Un plaignant devra toujours alors s'adresser directement au juge qui est compétent pour l'accusé. Qu'on se représente quelle signification profonde auraient pu avoir de telles institutions, dans les régions austro-hongroises. Dans les régions où l'on parle plusieurs langues, un membre de chaque nationalité aurait pu se choisir un juge de son peuple. Et qui connaît les conditions en Autriche peut savoir à quel point une telle institution aurait pu contribuer à l'harmonie, dans la vie des différentes nationalités. Or, à part la nationalité, il existe de vastes domaines de la vie où une telle institution pourrait agir dans une direction salutaire pour un développement sain. Des fonctionnaires plus strictement versés dans la connaissance des lois seront aussi nommés par l'administration spirituelle, et assisteront les juges et les tribunaux; mais ils n'auront pas eux-même à juger. De même, des tribunaux d'appel devront être formés à partir de cette administration. Il est dans la nature de la vie qui se manifeste par la réalisation de telles données qu'un juge puisse être proche des habitudes et de la mentalité de ceux qu'il a à juger et qu'il puisse, par sa vie en dehors de sa fonction de juge, qu'il n'assume que pendant un certain temps, être familiarisé avec leur milieu. De même que l'organisme social sain, dans l'ensemble de ses institutions, utilisera la compréhension sociale des personnes qui sont associées à sa vie, ainsi en sera-t-il pour l'activité juridique. L'exécution d'un jugement incombe à l'Etat.