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Institut pour une triarticulation sociale
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Collection: 05 - LA VIE JURIDIQUE DEMOCRATIQUE
Sujet: Vérité démocratique par le travail en commun
 
Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes 329
Traducteur: Gilbert Durr Editeur: Éditions Anthroposophiques Romandes

 

Qu'est-ce au juste que l'argent pour le corps social d'aujourd'hui ?
C'est le moyen de traiter ensemble des affaires. Mettez-vous, ne serait-ce qu'une fois, en face de la fonction globale de l'argent. Elle consiste simplement en ceci qu'en échange de ce que je produis j'ai en contrepartie autre chose que quelqu'un d'autre produit. Et dès l'instant où l'argent devient autre chose que cette contrepartie, il n'a plus sa place légi­time dans le corps social.
Je pourrais entrer dans de longues explications à l'appui de mes dires, mais je me contenterai de quelques mots : c'est cela que doit devenir l'argent. Et il le deviendra quand prendront fin toutes les manigances superflues qui se glissent dans la circulation de l'argent. Car l'argent n'est autre que l'indice commun qui sert à comparer de concert la valeur d'une marchandise par rapport à une autre. Voilà ce à quoi on peut en arriver aussi en pratiquant la tripartition et ce que recherche en partie et pour son compte personnel le mouvement argent libre — terre libre ; aussi ai-je dit en pareil cas : je suis totalement d'accord avec ce mouvement — parce que je m'efforce toujours de voir ce qu'il y a de légitime dans les mouvements individuels et j'aimerais les inciter à se joindre à un grand courant commun, parce que justement je ne crois pas qu'un homme à
lui seul, ni même un groupe d'hommes, puisse trouver la solution juste, mais crois au contraire, dans un esprit démocratique, que les hommes ne trouveront qu'ensemble ce qui est juste, dans la réalité, en agissant ensemble, à condition de s'organiser comme il convient.
Telle est la perspective que j'ai décrite comme étant celle de la réalité et que je ne regarde pas comme une évolution qui se fera toute seule. Mais je crois que l'homme véritable trouvera dans son expérience d'homme sain partagée avec les autres hommes ce qui est dans l'intérêt du corps social.
Nous avons une chose dont tout le monde sait qu'elle ne peut exister hors la vie en société — vraisemblablement nos modernes égoïstes aimeraient bien la garder aussi pour eux — et c'est, pour un organisme délimité, la langue. On ne cesse de le répéter dans les écoles comme parole d'évangile : si l'homme vivait sur une île déserte et grandissait dans la solitude, il ne saurait pas parler ; car la parole ne peut s'acquérir qu'en société. Il faut reconnaître 63 que tout ce que recouvre le capital privé, la propriété, ce que recouvre l'autorité sur une main d'oeuvre et ainsi de suite, tout cela et encore les talents d'un homme, les dons d'un individu, a, à l'instar de la langue, une fonction sociale, fait partie de la vie sociale et n'est possible qu'en son sein. Il faut que vienne le moment où les hommes voient clairement dès l'école ce qu'ils doivent au corps social et par conséquent ce qu'ils ont le devoir de rendre au corps social. C'est pourquoi je compte sur l'entente sociale : il faut qu'elle vienne comme aujourd'hui la table de multiplication
vient de l'école. Encore faudra-t-il aussi changer sa façon d'apprendre en ce domaine. Il fut un temps où on apprenait à l'école tout autre chose qu'aujourd'hui ; il suffit de penser aux écoles romaines. Il viendra le moment où, précisément, on enseignera dès le départ aux écoliers ce qu'est l'entente sociale. Sous l'influence de la technique et du capitalisme modernes, on a oublié ce que c'est et c'est pourquoi notre corps social est aujourd'hui tombé malade.