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Collection: 04 - LA VIE ECONOMIQUE ASSOCIATIVE
Sujet: Les prix divergent d'eux mêmes
 
Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes GA340 099-109 (1979) 30/07/1922
Traducteur: Editeur: EAR

 

. Le prix du terrain ne tire son origine d'aucun contexte économique. Il n'est que d'évoquer un exemple radical : le passage à la disposition d'une quelconque personne d'une terre par la conquête, le déploiement de la force. Il y a à la base de cela aussi un élément d'échange. Le conquérant va céder des parties de la terre à ses auxiliaires. Il y a donc à l'origine de l'économie un processus qui n'a rien d'économique. Le processus n'a pas un caractère économique. Nous ne pouvons le caractériser qu'avec les mots `pouvoir' et `droit'. Par la force on acquiert des droits, des droits sur la terre. En réalité l'économie est adossée à des rapports de droit et de force.
07008 - Mais que se passe-t-il sous l'influence de tels rapports de force et de droit ? Eh bien ! sous l'influence de tels rapports, il arrivera que celui qui bénéficie d'un droit perpétuel de libre disposition du sol s'alloue à lui-même une meilleure rémunération qu'à ceux qui travaillent sur ses terres et qui lui livrent les produits de leur travail. Je ne parle pas ici du travail, mais des produits du travail. Car c'est des produits du travail qu'il importe. Il devra lui en être livré davantage — ce n'est que la continuation de sa conquête et de ses droits — il faudra lui livrer plus qu'il n'en donne aux autres. Qu'est-ce qui doit être livré en plus que ce qu'il donne aux autres, ce qui, de ce fait fausse les rapports des prix, qu'est ce que cela peut être ? Eh bien, ce n'est rien d'autre qu'une donation forcée ! Vous voyez intervenir ici, tout à fait une donation, à ceci près que le donateur n'est pas libre. Une donation forcée, voilà ce qui intervient dans le cas de la propriété foncière. Cette donation conduit à une augmentation des prix des produits récoltés sur la propriété.


07009 - Il résulte de cette situation que le prix de tout ce qui est soumis à de tels rapports de droit tendra à s'élever au-dessus de sa vraie valeur. Les forestiers, les chasseurs vivant au milieu de paysans, s'en tireront mieux que les paysans. Les paysans vivant en contact économique avec des forestiers devront payer plus cher les produits forestiers qu'à leur simple valeur d'échange, car les prix de l'économie forestière sont conditionnés, en majeure partie, par le régime juridique instauré en faveur de celui qui les détermine15. Dans l'économie agricole un véritable travail est nécessaire pour obtenir des récoltes ; l'économie forestière est encore très proche de la mise en valeur sans travail, qui provient totalement des rapports de droit et de pouvoir. Lorsque des artisans vivent au sein d'une communauté d'agriculteurs, les prix ont de nouveau tendance à monter au-dessus de la vraie valeur d'échange, en faveur des agriculteurs, et, du côté de l'artisanat à baisser par rapport à la vraie valeur. La vie est chère pour les artisans et les ouvriers au sein d'une communauté agricole. Lorsque les agriculteurs sont une minorité parmi les artisans ils vivent relativement meilleur marché. Lorsque les artisans sont une minorité parmi des agriculteurs, ils vivent relativement cher. Ces tendances des prix à monter par rapport à leur vraie valeur forment donc la gradation suivante : en premier lieu vient l'économie forestière, ensuite vient l'agriculture, puis les activités artisanales et finalement les professions libérales. C'est sous cet aspect qu'il faut considérer la formation des prix dans le processus économique.
Or il y a une tendance dans le processus économique, une tendance autonome à générer une rente foncière, une tendance presque naturelle à se soumettre, comme à une nécessité, à surpayer les produits agricole. Cette tendance se manifeste particulièrement en présence de la division du travail ; et toute notre réflexion porte en effet sur un organisme social régit par la division du travail. Cette tendance est due à ce que. dans l'agriculture n'intervient pas2 ce dont je vous ai parlé voici plusieurs jours à savoir que le producteur autarcique vit plus cher et qu'il doit, par conséquent, obtenir davantage pour ses produits ; un nombre important de mes auditeurs avait éprouvé de la difficulté à comprendre cela. Le producteur autarcique vit plus cher et doit par conséquent vendre sa production plus cher, il doit comptabiliser à un prix plus élevé sa propre consommation que celui qui l'acquiert sur le marché. À une réflexion approfondie, cette remarque prend un sens pour les professions artisanales ou industrielles. Mais pour l'agriculture ou l'économie forestière elle n'en a pas. Voilà ce qu'il en est des réalités : les concepts ne sont valables que dans des domaines bien spécifiques et doivent être transformés pour s'appliquer à un autre domaine. C'est ce qui se passe en réalité. Un remède valable pour les maux de tête peut être nuisible à l'estomac et vice-versa. Il en est de même de l'organisme économique. En imaginant un cas d'agriculteurs non autarciques — si tant est que cela soit possible — nous aurions pu leur appliquer aussi les règles de la circulation des marchandises. Mais il ne peut faire autrement que de se ravitailler par eux-mêmes. Il va de soi que l'ensemble de l'agriculture forme une unité sociale, même s'il y a plusieurs propriétaires. Et, quelles que soient les circonstances, le responsable d'une exploitation agricole doit pouvoir prélever de sa production ce dont il a besoin. S'il se le procure auprès d'un autre paysan, cela reste du ravitaillement par soi-même. En réalité il vit en autarcie, et de ce fait, il doit comptabiliser ses produits à un prix plus élevé. Il en résulte que de ce côté-ci, les prix doivent monter.
(2 Ndt : Le renchérissement des produits agricoles dû à l'autoravitaillement de l'agriculteur n'est pour R.Steiner pas identique à celui qui se produit ailleurs dans l'économie (le tailleur) du fait qu'il s'agit d'un secteur entier de l'économie et non pas d'entreprises individuelles. D'autre part, l'agriculture est le seul secteur où l'on peut consommer ses propres produits pour vivre au sens propre du terme, alors qu'ailleurs il faut entrer dans le marché pour se procurer les denrées.)

07011 - Cela signifie qu'il y a dans le processus économique une tendance naturelle à la formation d'une rente foncière. Il ne s'agit que de savoir la rendre inoffensive dans le processus. Mais il faut savoir que la tendance à la formation de la rente foncière existe. Vous vous efforcerez en vain de supprimer cette rente foncière, elle reviendra toujours sous une forme ou sous une autre, pour la raison que je viens justement de vous donner.
07012 - C'est cette même raison qui, chez l'entrepreneur, se trouve aussi à l'origine de la tendance à dévaluer le capital, à le rendre de moins en moins cher. Pour mieux comprendre cette autre tendance, il faut d'abord bien se persuader qu'il est impossible d'acheter des capitaux. Ceux-ci peuvent, évidemment être négociés. On dit alors qu'on achète des capitaux. Mais chaque `achat' de capital n'est que le masque d'une autre opération. En réalité on n'achète pas du capital, on l'emprunte. Même si cette opération, s'agissant de capital d'entreprise, revêt une autre apparence elle révèle finalement toujours son caractère de prêt. J'insiste sur le fait qu'il s'agit du capital d'entreprise. Si on étend la notion de capital d'entreprise à la rente foncière, on ne peut pas parler de prêt, mais pour le capital d'entreprise cela reste tout à fait valable, car il existe une tendance constante à dévaloriser, par rapport au reste, ce qui dépend de la volonté humaine. Voyez ici (dessin 4), l'activité créatrice libre et l'activité manuelle. Le capital d'entreprise est intégré complètement dans l'activité libre. Il se dévalue continuellement, et nous pouvons dire que nous avons dans le processus économique la tendance, de ce côté (dessin 4), tandis que l'on produit une rente foncière, à la réduction progressive du capital d'entreprise, à le rendre toujours meilleur marché. Ainsi, comme du côté de la rente foncière il y a renchérissement, du côté du capital d'entreprise il y diminution de valeur. Le capital, a une tendance à perdre continuellement de sa valeur économique ou plus exactement son prix, alors que la rente foncière a une tendance continuelle à prendre de la valeur.
07013 - II y a une autre raison qui vous permettra de comprendre que le capital d'entreprise doit diminuer. Si vous avez compris que dans l'agriculture ne peut exister que l'autoravitaillement, la tendance à l'augmentation de la valeur des produits agricoles, vous pouvez voir que du côté de l'entreprise, où le principe des emprunts est la règle, il ne peut être question d'autoravitaillement. On ne peut pas se fournir soi-même son capital. Dans un bilan correctement tenu, il faut consigner ce dont on s'autoravitaille ainsi que ce que l'on emprunte, et, comme à cet endroit-là du dessin, on ne peut pas s'autoravitailler, il y régnera naturellement la tendance opposée, la baisse des prix.
07014 - Il importe précisément de comprendre ce contexte dans le processus économique ; vous voyez que la fixation des prix corrects n'est pas chose simple. L'établissement des prix corrects est constamment contrecarré par l'apparition sur le marché de produits voulant se vendre trop cher, ou manifestement trop bon marché. Comme le prix doit résulter d'un échange, ce qui est entre les deux est constamment perturbé. Vous pouvez parfaitement constater ce phénomène au sein du processus économique : de même que les produits agricoles et forestiers renchérissent, les prix des produits fabriqués par des libres activités humaines baissent. Justement, pour cette raison, se développent des conditions génératrices de tensions produisant l'agitation sociale et une situation socialement insatisfaisante. D'où la question la plus importante quant à la formation des prix : Comment parviendrons-nous à équilibrer la tension engendrée, lors de la formation des prix, entre l'évaluation des biens issus de l'activité humaine libre et des autres, issus principalement de la nature ? Comment aborderons-nous cette tension ? Comment équilibrerons-nous la tendance à la baisse et la tendance à la hausse ?
07015 - Dans le cadre de la division du travail on crée des produits de plus en plus diversifiés. Reportez-vous à la simplicité des produits d'un peuple de chasseurs, qui vit totalement de la forêt. On ne perçoit pas encore bien, à ce stade, quelles peuvent être les difficultés de la formation des prix. La difficulté commence déjà lorsque l'agriculture s'ajoute à l'économie forestière. Car la difficulté réside justement dans la diversification des produits. Au fur et à mesure que la division du travail s'étend et que naissent de nouveaux besoins, la diversification des produits augmente, ainsi que la difficulté de la formation des prix ; car plus les produits sont différents les uns des autres, plus l'établissement de leur valeur comparée devient difficile. Or, il faut bien que l'on puisse établir les valeurs réciproques des produits.

Vous pouvez comprendre le mécanisme de cette interdépendance des valeurs en regardant la valeur de produits plus ou moins similaires comme les céréales. Suivez leur valeur pendant une période assez longue. Vous verrez que la proportion des prix du blé, du seigle et d'autres céréales reste à peu près la même. Le cours du blé vient-il à monter, il est suivi aussitôt par celui des autres céréales. Vient-il à baisser, il en est de même pour les autres. Cette relation est due à ce que ces produits sont similaires. Si la diversification des produits était plus poussée, ce ne serait plus le cas. Que surviennent certains événements, et le prix des produits habituellement échangés contre d'autres pourrait bien enchérir rapidement ou diminuer. Pensez au bouleversement qui affecterait alors le mécanisme économique. Car les effets dans l'économie reposent, pour l'essentiel, sur les fluctuations des prix plus que sur tout autre facteur. La montée et la baisse des prix ont pour origine ce que les vicissitudes de la vie introduisent dans la sphère économique. Que les prix montent ou baissent en bloc, tous dans la même proportion, n'intéresse guère les gens. Ce qui les intéressent, ce sont les variations des uns par rapport aux autres. Or, c'est la situation tragique de l'économie actuelle. Les marchandises renchérissent ou baissent de prix de manières les plus diverses, la valeur de la monnaie en particulier, dans laquelle pourtant n'est que conservée la valeur réelle passée, monte et descend. Cela provoque en ce moment un bouleversement complet de la société.
07016 - Tout ceci nous amène à reconnaître qu'il faut aborder d'une autre manière encore les facteurs agissant dans l'organisme économique. Nous avons évoqués les nombreux facteurs pris en considération par l'économie habituelle, ceux que l'on retrouve dans tout organisme économique. Mais l'énumération de la nature, du capital et du travail, ne peut nous mener véritablement plus loin. Car si vous prenez ce que je vous ai dit aujourd'hui, vous verrez que la formation des prix des produits de la nature ne suit justement pas les lois économiques mais celles du droit ; et que dans l'évaluation du capital d'entreprise intervient la volonté humaine libre avec tout ce qu'elle développe lors de son activité publique. Réfléchissez à tout ce qui est nécessaire à la constitution d'un capital pour toute entreprise. La libre volonté humaine intervient. Elle intervient dans le prêt, peut-être indirectement. Car naturellement, l'épargnant a bien la volonté de prêter l'argent qu'il a économisé ; mais, en général, choisir d'économiser est déjà une expression de la volonté. Il est donc bien visible que la libre volonté humaine y intervient de manière significative. Or, si nous prenons cela en considération, il nous faudra articuler tout différemment les facteurs économiques dont nous avons parlé jusqu'à présent.
07017 - Je vous ai présenté jusque là une structure schématique qui place la nature à l'origine, où la formation d'une valeur exige que la nature soit transformée par le travail, que nature et travail se rencontrent. En outre, une valeur ne se forme qu'à la rencontre du travail et du capital, de l'esprit. Il en résulte la tendance du retour vers la nature, ce que l'on peut empêcher — le capital excédentaire ne devant pas se fixer dans le sol — en le dirigeant vers des entreprises libres animées par l'esprit, où il disparaît pour ne laisser qu'un reste qui doit agir comme une semence indispensable à la poursuite du processus économique.
07018 - Vous avez, sur cette figure, deux mouvements : l'un, dirigé à l'inverse des aiguilles d'une montre, où se forme la nature élaborée par le travail, puis le travail organisé puis le capital émancipé que l'on ne retrouve agissant que dans les entreprises à motivation spirituelle. Il y a un second mouvement. À la différence du premier, il n'aboutit pas à une mise en valeur, le résultat d'un stade n'est pas repris et transformé par le suivant. Ce second mouvement va dans l'autre sens. Lors du premier mouvement, le résultat obtenu dans une phase agit sur la phase suivante. À l'opposé, dans le second mouvement, la phase suivante s'empare et absorbe ce qui s'écoule de la phase précédente (cercle extérieur du dessin 5). Vous allez comprendre tout de suite ce que je veux dire par cela. Si vous admettez que le capital n'est rien d'autre que de l'esprit réalisé au sein du processus économique, je peux remplacer sur le dessin, le mot `capital' par le mot `esprit'. Nous avons ainsi la séquence : nature, travail, esprit.
07019 - Ensuite, lorsque l'esprit se saisit de ce qui est nature élaborée, quand il ne l'introduit pas simplement dans le processus économique, dans un mouvement inverse à celui des aiguilles d'une montre, mais qu'il s'en saisit, alors apparaît le moyen de production. Le moyen de production est donc quelque chose de tout à fait différent : il est animé d'un mouvement opposé à celui des biens de consommation. C'est un produit de la nature qui est reçu par l'esprit, un produit de la nature que l'esprit doit avoir à sa disposition. Depuis la plume de l'écrivain qui est mon moyen de production jusqu'à la machine la plus compliquée d'une usine, les moyens de production sont de la nature saisie par l'esprit. Après avoir été élaborée, la nature peut être envoyée dans cette direction, elle devient alors capital. Elle peut être envoyée de l'autre côté, elle devient alors moyen de production.
07020 - Ce qui peut être formé ici avec le recours aux moyens de production peut aussi se déplacer plus loin et peut être accueilli à nouveau par le travail. De même qu'ici la nature peut être reçue par l'esprit, de même ce qui constitue, par exemple, au sens le plus large les moyens de production, peut être reçu par le travail. Lorsque le travail peut recevoir les moyens de production, quand une liaison se crée entre les moyens de production et le travail, alors cette liaison constitue le capital d'entreprise. Vous avez ici le capital d'entreprise (dessin 5), si vous suivez le processus, vous voyez se dessiner un mouvement qui pousse, l'un vers l'autre, le moyen de production et le capital d'entreprise.
07021 - Si le mouvement se poursuit maintenant de telle sorte que la nature s'empare en permanence de ce qui a été apporté par les moyens de production et le capital d'entreprise — il s'agit en l'occurrence d'une autre partie de la nature que celle de la consommation —, c'est alors seulement que nous voyons apparaître, dans le processus économique, ce qu'est véritablement la marchandise. Car la marchandise est absorbée par le processus naturel, en tant que nourriture, l'emprise de la nature sur la marchandise est alors extrême, ou bien elle est détruite, utilisée. Bref, ce qui caractérise une marchandise est le fait qu'elle retourne à la nature.
07022 - Nous venons de suivre le mouvement du processus économique qui contient les facteurs suivants : moyens de production, capital d'entreprise, marchandise Sur le dessin 5, à cet endroit, la distinction sera extraordinairement difficile à faire sur la base du mouvement : s'agit-il d'un mouvement dans un sens ou dans un autre, s'agit-il d'une marchandise ou de quelque chose qui ne peut pas être appelé marchandise ? Qu'est-ce qui fait d'un bien une marchandise ? Dans le cas d'un mouvement dans la direction opposée aux aiguilles d'une montre, je devrais, pour être précis, parler d'un bien. Dans le sens opposé, je devrais parler de marchandise ; car un bien n'est marchandise que dans le cas où il est entre les mains d'un marchand, d'un commerçant pour être offert sur le marché et non pas utilisé pour ses propres besoins.

07023 - Il m'importe aujourd'hui que nous ayons assimilé certains concepts indiquant les véritables relations dans le processus économique. Ces relations sont influencées en permanence par des processus faussés, et il en résultent des perturbations incessantes du processus économique dans son ensemble. Une tâche essentielle de l'économie consiste justement à compenser ces perturbations. Les gens parlent souvent de la nécessité d'éliminer les facteurs nuisibles de l'économie, sous-entendu : cela suffirait à rendre la vie parfaite, une sorte de paradis sur terre. Cela revient à peu près à dire : si seulement je pouvais manger suffisamment une seule fois pour ne plus jamais avoir faim. Or je ne peux agir ainsi, je suis constitué d'un organisme où des processus montant et descendant agissent constamment. La présence de ces actions montantes et descendantes est nécessaire dans l'économie. Deux tendances coexistent nécessairement : la formation des rentes tendant à surfaire les prix et, dans l'autre sens, la baisse des prix du côté du capital d'entreprise. Ces tendances se manifestent constamment, elles doivent être prises en compte afin de réduire au maximum la dénaturation des prix.
07024 - Pour cela il faut saisir le processus économique «in status nascendi» à travers l'expérience humaine immédiate, toujours de l'intérieur. Or l'individu isolé ne peut en être capable, ni une collectivité de trop grande envergure, ni l'État par exemple. Cette faculté ne peut appartenir qu'à des associations qui se développent à partir de la vie économique immédiate elle-même et qui sont ainsi qualifiées pour agir. C'est précisément par une observation très technique du processus économiqueque nous reconnaîtrons la nécessité que ces institutions doivent se constituer à partir du processus économique lui-même. Car ces institutions rassemblent de manière adéquate les personnes qui, sur le mode associatif, vivent au centre du processus lui-même. Elles y sont placées au mieux pour observer l'évolution des tendances et agir de manière à les équilibrer.