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Collection GA002   :

Épistémologie de la pensée goethéenne.




12 – Raison analytique et raison synthétique

 12 - Verstand und Vernunft

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes GA002 068-075 2003 00/00/1886

Original





Traducteur: F. Germani - v.02 - 20/05/2023 Éditeur: SITE

12 – Raison analytique et raison synthétique

12 - Verstand und Vernunft

Notre pensée a une double tâche : 1° - créer des concepts aux contours bien définis, 2° - réunir en un tout unitaire les concepts ainsi créés. Dans le premier cas, il s'agit de la faculté analytique/différenciante, dans le second cas, de la faculté synthétique/liante. Or, dans les sciences, ces deux tendances spirituelles ne se contentent par aucun chemin du même soin. La sagacité qui descend dans ses différentiations jusqu'aux moindres petites choses/petitesses, est donnée à un nombre plus significatif d'humains que la force synthétique/saisissant ensemble de la pensée qui pénètre dans la profondeur des êtres.

Unser Denken hat eine zweifache Aufgabe zu vollbringen: erstens, Begriffe mit scharf umrissenen Konturen zu schaf­fen; zweitens, die so geschaffenen Einzelbegriffe zu einem einheitlichen Ganzen zusammenzufassen. Im ersten Falle handelt es sich um die unterscheidende Tätigkeit, im zwei­ten um die verbindende. Diese beiden geistigen Tendenzen erfreuen sich in den Wissenschaften keineswegs der gleichen Pflege. Der Scharfsinn, der bis zu den geringsten Kleinig­keiten in seinen Unterscheidungen herabgeht, ist einer bedeutend größeren Zahl von Menschen gegeben als die zusammenfassende Kraft des Denkens, die in die Tiefe der Wesen dringt.

Longtemps, on a seulement cherché absolument la tâche de la science dans une exacte différentiation des choses. Nous avons seulement besoin de nous rappeler l'état où Goethe trouva l'histoire naturelle. Linné lui avait donné pour idéal la recherche exacte des différences entre les plantes, pour les répartir, à l'aide des moindres détails, en sortes et sous-sortes. Ainsi, deux variétés d'animaux ou de plantes ne se distinguant que par des choses hautement inessentielles , étaient aussitôt classées en des espèces différentes. Si on trouvait dans quelque être vivant, que l'on classait jusqu'alors jusqu'alors à une certaine espèce, une déviation inattendue des caractères arbitrairement attribués au craractère de l'espèce, on ne se disait pas : « Comment s'explique une telle anomalie ? », mais on créait simplement une nouvelle sorte.

Lange Zeit hat man die Aufgabe der Wissenschaft über­haupt nur in einer genauen Unterscheidung der Dinge ge­sucht. Wir brauchen nur des Zustandes zu gedenken, in dem Goethe die Naturgeschichte vorfand. Durch Linné war es ihr zum Ideale geworden, genau die Unterschiede der einzelnen Pflanzenindividuen zu suchen, um so die gering­fügigsten Merkmale benutzen zu können, neue Arten und Unterarten aufzustellen. Zwei Tier- oder Pflanzenspezies, die sich nur in höchst unwesentlichen Dingen unterschei­den, wurden sogleich verschiedenen Arten zugerechnet. Fand man an irgend einem Lebewesen, das man bisher irgend einer Art zugerechnet, eine unerwartete Abweichung von dem willkürlich aufgestellten Artcharakter, so dachte man nicht nach: wie sich eine solche Abweichung aus diesem Charakter selbst erklären lasse, sondern man stellte einfach eine neue Art auf.

Cette analyse/différenciation est la chose de la raison (NDT analytique). Elle n'a qu'à séparer et à maintenir les concepts dans la séparation. C'est une nécessaire étape préliminaire de chaque scientificité plus haute. Avant tout il est donc besoin de concepts bien définis et clairement délimités avant que nous puissions chercher après une harmonie des mêmes. Mais il ne nous est pas permis de nous tenir à la dissociation/séparation. Pour la raison les choses sont séparées qui sont à voir dans une unité harmonieuse, c'est un besoin essentiel de l'humanité. Pour la raison sont séparés : cause et effet, mécanisme et organisme, liberté et nécessité, idée et réalité, esprit et matière, etc... Toutes ces distinctions/différenciations sont procurées/amenées par la raison. Elles doivent l'être, parce que sinon le monde nous apparaîtrait comme un chaos obscur, confus, qui seulement formerait une unité, parce qu'il serait pour nous pleinement indéterminé.

Diese Unterscheidung ist die Sache des Verstandes. Er hat nur zu trennen und die Begriffe in der Trennung festzu­halten. Er ist eine notwendige Vorstufe jeder höheren Wis­senschaftlichkeit. Vor allem bedarf es ja festbestimmter, klar umrissener Begriffe, ehe wir nach einer Harmonie derselben suchen können. Aber wir dürfen bei der Trennung nicht stehen bleiben. Für den Verstand sind Dinge getrennt, die in einer harmonischen Einheit zu sehen, ein wesentliches Be­dürfnis der Menschheit ist. Für den Verstand sind getrennt: Ursache und Wirkung, Mechanismus und Organismus, Freiheit und Notwendigkeit, Idee und Wirklichkeit, Geist und Natur usw. usw. Alle diese Unterscheidungen sind durch den Verstand herbeigeführt. Sie müssen herbeigeführt werden, weil uns sonst die Welt als ein verschwommenes, dunkles Chaos erschiene, das nur deshalb eine Einheit bildete, weil es für uns völlig unbestimmt wäre.

La raison elle-même n'est pas en situation de surmonter cette séparation. Elle maintient les parties/membres séparés.

Der Verstand selbst ist nicht in der Lage über diese Tren­nung hinauszukommen. Er hält die getrennten Glieder fest.

S'en sortir est la chose de la raison synthétique. Elle a à laisser passer les uns dans les autres les concepts créés par la raison analytique. Elle a à montrer que ce que la raison analytique maintient dans la stricte séparation, est en fait une unité intrinsèque/intérieure. La séparation est quelque chose d'amené artificiellement, c'est un nécessaire point de passage pour notre connaissance, mais pas son terme/sa conclusion. Celui qui saisi la réalité purement à la mesure de la raison analytique, s'éloigne d'elle. Il met à sa place, alors qu'en vérité elle est une unité, une multiplicité artificielle, une diversité qui n'a rien à faire avec l'essence/l'être de la réalité.

Dieses Hinauskommen ist Sache der Vernunft. Sie hat die vom Verstände geschaffenen Begriffe ineinander übergehen zu lassen. Sie hat zu zeigen, daß das, was der Verstand in strenger Trennung festhält, eigentlich eine innerliche Ein­heit ist. Die Trennung ist etwas künstlich Herbeigeführtes, ein notwendiger Durchgangspunkt für unser Erkennen, nicht dessen Abschluß. Wer die Wirklichkeit bloß verstan­desmäßig erfaßt, entfernt sich von ihr. Er setzt an ihre Stelle, da sie in Wahrheit eine Einheit ist, eine künstliche Vielheit, eine Mannigfaltigkeit, die mit dem Wesen der Wirklichkeit nichts zu tun hat.

De là vient le divorce/la scission dans laquelle la science propulsée à la mesure de la raison analytique heurtant le coeur humain. Beaucoup d'humains dont la pensée n'est pas développée ainsi qu'ils amènent les choses jusqu'à une vue du monde unitaire qu'ils saisissent en pleine clarté conceptuelle, sont cependant très volontiers en état d'embrasser l'harmonie intérieure du tout du monde avec la sensation/le sentiment. A eux, le coeur donne ce que la raison synthétique offre au formé scientifiquement.

Daher rührt der Zwiespalt, in den die verstandesmäßig betriebene Wissenschaft mit dem menschlichen Herzen kommt. Viele Menschen, deren Denken nicht so ausgebildet ist, daß sie es bis zu einer einheitlichen Weltansicht brin­gen, die sie in voller begrifflicher Klarheit erfassen, sind aber sehr wohl imstande, die innere Harmonie des Welt­ganzen mit dem Gefühle zu durchdringen. Ihnen gibt das Herz, was dem wissenschaftlich Gebildeten die Vernunft bietet.

Si à de tels humains se présente une vue de raison analytique, elles repoussent avec mépris la multiplicité infinie et se tiennent à l'unité bien qu'elles ne la connaissent pas, mais qu'elles ressentent plus ou moins vivement. Elles voient très bien que la raison analytique s'éloigne de la Nature, et perd de vue le lien spirituel reliant les parties de la réalité.

Tritt an solche Menschen die Verstandesansicht der Welt heran, so weisen sie mit Verachtung die unendliche Vielheit zurück und halten sich an die Einheit, die sie wohl nicht erkennen, aber mehr oder minder lebhaft empfinden. Sie sehen sehr wohl, daß der Verstand sich von der Natur entfernt, daß er das geistige Band aus dem Auge verliert, das die Teile der Wirklichkeit verbindet.

La raison synthétique mène de nouveau à la réalité. L'unicité de tout être qui, auparavant, avait été seulement sentie ou même pressentie obscurément, est pleinement embrassée par la raison synthétique. La vue de raison analytique doit être approfondie par la vue de raison synthétique. Si la première, au lieu d'être considérée comme un point de passage nécessaire, est prise comme fin en soi, elle ne livre pas la réalité, mais une image deformée de celle-ci.

Die Vernunft führt wieder zur Wirklichkeit zurück. Die Einheitlichkeit alles Seins, die früher gefühlt oder gar nur dunkel geahnt wurde, wird von der Vernunft vollkommen durchschaut. Die Verstandesansicht muß durch die Vernunftansicht vertieft werden. Wird die erste statt für einen notwendigen Durchgangspunkt für Selbstzweck angesehen, dann liefert sie nicht die Wirklichkeit, sondern ein Zerrbild derselben.

Il est parfois difficile de relier les pensées créées par la raison analytique. L'histoire des sciences nous en livre maints exemples. Nous voyons souvent l'esprit humain lutter pour surmonter/jeter des ponts sur ce que la raison analytique a créé de différences.

Es macht bisweilen Schwierigkeiten, die durch den Ver­stand geschaffenen Gedanken zu verbinden. Die Geschichte der Wissenschaften liefert uns vielfache Beweise dafür. Oft sehen wir den Menschengeist ringen, von dem Verstände geschaffene Differenzen zu überbrücken.

Dans la vue de raison synthétique du monde l'humain remonte finalement à l'unité non séparée.

In der Vernunftansicht von der Welt geht der Mensch in der letzteren in ungetrennter Einheit auf.

Kant a déjà signalé la distinction des raisons analytiques et synthétiques. Il décrit la raison synthétique comme la faculté de percevoir les idées ; ce face à quoi la raison analytique est limité à contempler le monde dans sa séparation, son morcellement.

Kant hat auf den Unterschied von Verstand und Ver­nunft bereits hingewiesen. Er bezeichnet die Vernunft als das Vermögen, Ideen wahrzunehmen; wogegen der Ver­stand darauf beschränkt ist, bloß die Welt in ihrer Getrennt­heit, Vereinzelung zu schauen.

La raison synthétique est maintenant dans le fait de la faculté de percevoir des idées. Nous devons établir ici la distinction entre le concept et l'idée, que nous avons jusqu'à présent laissé hors d'attention. Pour nos buts jusqu'à présent, il s'agissait seulement de trouver ces qualités de ce qui a mesure de pensée, qui se vivent dans concept et idée. Le concept est la pensée isolée/particulière comme il est fixé par la raison analytique. Si j'amène une pluralité de tels concepts isolés/particuliers en un courant vivant, où ils se recouvrent, se lient, ainsi apparaissent des structure à la mesure de pensées qui sont seulement là pour la raison synthétique, que la raison analytique ne peut atteindre. Pour la raison synthétique, les créations de la raison analytique abdiquent leurs existences particulières, et continuent seulement plus avant comme une partie d'une totalité. Ces structures crées par la raison synthétique devraient s'appeler des idées.

Die Vernunft ist nun in der Tat das Vermögen, Ideen wahrzunehmen. Wir müssen hier den Unterschied zwi­schen Begriff und Idee feststellen, den wir bisher außer acht gelassen haben. Für unsere bisherigen Zwecke kam es nur darauf an, jene Qualitäten des Gedankenmäßigen, die sich in Begriff und Idee darleben, zu finden. Begriff ist der Ein­zelgedanke, wie er vom Verstände festgehalten wird. Bringe ich eine Mehrheit von solchen Einzelgedanken in lebendi­gen Fluß, so daß sie ineinander übergehen, sich verbinden, so entstehen gedankenmäßige Gebilde, die nur für die Ver­nunft da sind, die der Verstand nicht erreichen kann. Für die Vernunft geben die Geschöpfe des Verstandes ihre geson­derten Existenzen auf und leben nur mehr als ein Teil einer Totalität weiter. Diese von der Vernunft geschaffenen Gebilde sollen Ideen heißen.

Kant a aussi déjà énoncé que l'idée reconduit une pluralité de concepts de raison analytique à une unité. Il a cependant taxé les structures qui viennent à apparaître par la raison synthétique comme purs images trompeuses, comme illusions, par lesquels l'esprit humain se simule éternellement, parce qu'il aspire éternellement à une unité de l'expérience qui ne lui est donnée nulle part. Les unités qui sont créées dans les idées ne reposent pas, selon Kant, sur des rapports objectifs, elles ne découlent pas de la chose elle-même, mais sont purement des normes subjectives, d'après lesquelles nous amenons de l'ordre dans notre savoir. C'est pourquoi Kant ne définit pas les idées comme des principes constitutifs, inhérents/donnant mesure à la chose, mais comme des principes normatifs/régulatifs, qui n'ont de sens et de valeur que pour la systématique de notre savoir.

Daß die Idee eine Vielheit von Verstandesbegriffen auf eine Einheit zurückführt, das hat auch schon Kant ausgesprochen. Er hat jedoch die Gebilde, die durch die Ver­nunft zur Erscheinung kommen, als bloße Trugbilder hin­gestellt, als Illusionen, die sich der Menschengeist ewig vor­spiegelt, weil er ewig nach einer Einheit der Erfahrung strebt, die ihm nirgend gegeben ist. Die Einheiten, die in den Ideen geschaffen werden, beruhen nach Kant nicht auf objektiven Verhältnissen, sie fließen nicht aus der Sache selbst, sondern sind bloß subjektive Normen, nach denen wir Ordnung in unser Wissen bringen. Kant bezeichnet daher die Ideen nicht als konstitutive Prinzipien, die für die Sache maß­gebend sein müßten, sondern als regulative, die allein für die Systematik unseres Wissens Sinn und Bedeutung haben.

Mais si on voit sur la façon dont les idées viennent en l'état, cette opinion s'avère aussitôt erronée. Il est certes exact que la raison synthétique subjective (prise comme une faculté de l'esprit humain) a le besoin à l'unité. Mais ce besoin est sans tout contenu, une vide aspiration à l'unité. En présence d'une hétérogénéité absolue, elle est incapable de faire jaillir à partir d'elle-même une unité. Lui vient en vis-à-vis une multiplicité de phénomènes susceptibles d'une synthèse/reconduite à une harmonie intérieure, alors c'est elle qui l'accomplit. Une telle multiplicité est loin des concepts créés par la raison analytique/l'entendement(?).

Sieht man aber auf die Art, wie die Ideen zustande kom­men, so erweist sich diese Ansicht sogleich als irrtümlich. Es ist zwar richtig, daß die subjektive Vernunft10 das Bedürfnis nach Einheit hat. Aber dieses Bedürfnis ist ohne allen Inhalt, ein leeres Einheitsbestreben. Tritt ihm etwas entgegen, das absolut jeder einheitlichen Natur entbehrt, so kann es diese Einheit nicht selbst aus sich heraus erzeugen. Tritt ihm hin­gegen eine Vielheit entgegen, die ein Zurückführen auf eine innere Harmonie gestattet, dann vollbringt sie dasselbe. Eine solche Vielheit ist die vom Verstände geschaffene Begriffs weit.

La raison synthétique ne présuppose pas une unité déterminée, mais la forme vide de l'unicité ; elle est la faculté de tirer l'harmonie à la lumière du jour, lorsque qu'elle réside dans l'objet lui-même. Les concepts se groupent d'eux-mêmes en idées dans l'activité de la raison synthétique. La raison synthétique rend apparente l'unité supérieure des concepts de raison analytique que la raison analytique à d'ailleurs dans ses structures, mais ne parvient pas à voir. Que cela soit négligé est la raison de beaucoup de confusions quant à l'application de la raison synthétique dans les sciences.

Die Vernunft setzt nicht eine bestimmte Einheit voraus, sondern die leere Form der Einheitlichkeit, sie ist das Ver­mögen, die Harmonie an das Tageslicht zu ziehen, wenn sie im Objekte selbst liegt. Die Begriffe setzen sich in der Ver­nunft selbst zu Ideen zusammen. Die Vernunft bringt die höhere Einheit der Verstandesbegriffe zum Vorschein, die der Verstand in seinen Gebilden zwar hat, aber nicht zu sehen vermag. Daß dies übersehen wird, ist der Grund vieler Mißverständnisse über die Anwendung der Vernunft in den Wissenschaften.

À un degré moindre, chaque science a déjà dans les débuts, oui la pensée quotidienne, déjà besoin de la raison synthétique . Lorsque, dans ce jugement « chaque corps est pesant », nous lions le concept sujet au concept prédicat, ainsi repose déjà là-dedans une unification de deux concepts, ce qui est l'activité la plus simple de la raison synthétique.

In geringem Grade hat jede Wissenschaft schon in den Anfängen, ja das alltägliche Denken schon Vernunft nötig. Wenn wir in dem Urteile: jeder Körper ist schwer, den Subjektsbegriff mit dem Prädikatsbegriff verbinden, so liegt darinnen schon eine Vereinigung von zwei Begriffen, also die einfachste Tätigkeit der Vernunft.


L'unité que la raison synthétique fait son objet, est avant toute pensée, avant tout emploi de la raison synthétique; seulement elle est cachée, est seulement disponible selon la possibilité, pas comme une manifestation factuelle. Alors l'esprit humain provoque la séparation pour dans l'unir à la mesure de la raison synthétique embrasser du regard complètement les membres séparés de la réalité.

Die Einheit, welche die Vernunft zu ihrem Gegenstande macht, ist vor allem Denken, vor allem Vernunftgebrauche gewiß; nur ist sie verborgen, ist nur der Möglichkeit nach vorhanden, nicht als faktische Erscheinung. Dann führt der Menschengeist die Trennung herbei, um im vernunftge­mäßen Vereinigen der getrennten Glieder die Wirklichkeit vollständig zu durchschauen.

Celui qui ne présuppose pas cela, doit, ou bien considérer toute activité synthétique/de lien de la pensée comme un effet arbitraire de l'esprit subjectif, ou il doit admettre que l'unité, se tenant derrière le monde vécu par nous, nous contraindrait, par une manière non familière à reconduire la multiplicité à une unité. Alors nous relions des pensées sans vue dans les raisons véritables du rapport/pendant que nous établissons ; alors la vérité n'est pas connue par nous, mais nous est imposée de l'extérieur. Appelons dogmatique toute science qui part de cette prémisse. Nous reviendrons encore sur cela.

Wer das nicht voraussetzt, muß entweder alle Gedan­kenverbindung als eine Willkür des subjektiven Geistes an­sehen, oder er muß annehmen, daß die Einheit hinter der von uns erlebten Welt stehe und uns auf eine uns unbekann­te Weise zwinge, die Mannigfaltigkeit auf eine Einheit zu­rückzuführen. Dann verbinden wir Gedanken ohne Ein­sicht in die wahren Gründe des Zusammenhanges, den wir herstellen; dann ist die Wahrheit nicht von uns erkannt, son­dern uns von außen aufgedrängt. Alle Wissenschaft, welche von dieser Voraussetzung ausgeht, möchten wir eine dog­matische nennen. Wir werden noch darauf zurückkommen.

Chaque vue scientifique de ce genre buttera sur des difficultés si elle doit donner des raisons pour lesquelles nous établissons tel ou tel rapport/liaison entre nos pensées. Elle a notamment à se voir entourée d'aprés des raisons subjectives de la récapitulation d'objets, puisque leur lien/pendant objectif nous reste caché. Pourquoi je formule un jugement quand la chose qui exige la parenté entre concept sujet et prédicat, n'a rien à faire avec l'émission de celui-là même ?

Jede solche wissenschaftliche Ansicht wird auf Schwie­rigkeiten stoßen, wenn sie Gründe angeben soll, warum wir diese oder jene Gedankenverbindung vollziehen. Sie hat sich nämlich nach subjektiven Gründen der Zusammenfas­sung von Objekten umzusehen, deren objektiver Zusammenhang uns verborgen bleibt. Warum vollziehe ich ein Urteil, wenn die Sache, die die Zusammengehörigkeit von Subjekt- und Prädikatbegriff fordert, mit dem Fällen des­selben nichts zu tun hat?

Kant a fait de cette question le point de départ de ses travaux critiques. Nous trouvons au début de la « Critique de la raison synthétique pure » la question : « Comment les jugements synthétiques à priori sont-ils possibles », c'est-à-dire, comment est-il possible que j'unisse deux concepts, (sujet et prédicat) si le contenu de l'un n'est pas déjà contenu dans l'autre, et si le jugement n'est pas un simple jugement d'expérience, c'est-à-dire la constatation d'un fait unique ? Kant pense que de tels jugements seraient alors seulement possibles si leur validité permet à elle seule à l'expérience de subsister. La possibilité de l'expérience est donc déterminante pour que nous émettions un tel jugement. Lorsque je peux me dire : ce n'est que si tel ou tel jugement à priori est véritable que l'expérience est possible, c'est alors qu'il est valable. Mais on ne peut pas appliquer cela aux idées. Celles-ci ne présentent pour Kant pas une fois ce degré d'objectivité.

Kant hat diese Frage zum Ausgangspunkte seiner kriti­schen Arbeiten gemacht. Wir finden am Anfange seiner Kri­tik der reinen Vernunft die Frage: wie sind synthetische Ur­teile a priori möglich? d. h. wie ist es möglich, daß ich zwei Begriffe (Subjekt, Prädikat) verbinde, wenn nicht der Inhalt des einen schon in dem andern enthalten ist und wenn das Urteil kein bloßes Erfahrungsurteil d. i. das Feststellen einer einzigen Tatsache ist? Kant meint, solche Urteile seien nur dann möglich, wenn Erfahrung nur unter der Vorausset­zung ihrer Gültigkeit bestehen kann. Die Möglichkeit der Erfahrung ist also für uns maßgebend, um ein solches Urteil zu vollziehen. Wenn ich mir sagen kann: nur dann, wenn dieses oder jenes synthetische Urteil a priori wahr ist, ist Erfahrung möglich, dann hat es Gültigkeit. Auf die Ideen selbst aber ist das nicht anzuwenden. Diese haben nach Kant nicht einmal diesen Grad von Objektivität.

Kant trouve que les principes des mathématiques et des sciences pures constituent de tels jugements synthétiques à priori valables. Il prend comme exemple 5 + 7 = 12. La somme 12 n'est aucunement contenue dans 7 et dans 5, affirme Kant. Je dois m'élever au-dessus de 7 et de 5 et en appeler à mon intuition/façon de voir (Anschauung) pour trouver le concept 12. C'est ma façon de voir qui m'impose la nécessité de cette proposition : 7 + 5 = 12. Mais les objets de mon expérience doivent pénétrer jusqu'à moi par l'intermédiaire de ma façon de voir, et par conséquent se plier aux lois de celle-ci. Pour que mon expérience soit possible, de telles propositions doivent être justes.

Kant findet, daß die Sätze der Mathematik und der rei­nen Naturwissenschaft solche gültige synthetische Sätze a priori sind. Er nimmt da z. B. den Satz 7 + 5 = 12. In 7 und 5 ist die Summe 12 keineswegs enthalten, so schließt Kant. Ich muß über 7 und 5 hinausgehen und an meine Anschau­ung appellieren, dann finde ich den Begriff 12. Meine An­schauung macht es notwendig, daß 7 + 5 = 12 vorgestellt wird. Meine Erfahrungsobjekte müssen aber durch das Medium meiner Anschauung an mich herantreten, sich also deren Gesetzen fügen. Wenn Erfahrung möglich sein soll, müssen solche Sätze richtig sein.

Ce raisonnement/cet édifice de pensées tout artificiel de Kant ne tient pas à une considération objective. Il est impossible que dans le concept sujet, je ne trouve rien qui me conduit vers le concept prédicat. Car les deux concepts sont gagnés par ma raison analytique/entendement, et cela en présence d'une chose qui en soi est unitaire. Qu'on ne s'y trompe pas. L'unité mathématique qui est à la base des nombres n'est pas l'élément primordial. Cet élément primordial, c'est la grandeur qui est la somme de tant et tant d'unités. Je dois présupposer une grandeur quand je parle d'une unité. L'unité est une création de notre raison analytique qui la sépare d'une totalité, de même qu'il sépare l'effet de la cause, la substance de ses qualités, etc... En pensant 5 + 7 j'ai en réalité devant mon esprit 12 unités mathématiques non en bloc, mais en deux parties. Si par contre je pense la totalité de ces unités mathématiques ensemble, c'est exactement la même chose. Et c'est cette identité que j'exprime dans le jugement 7 + 5 = 12. Il en est de même pour l'exemple géométrique que donne Kant. Une droite limitée par les points A et B est une unité indivisible. Ma raison analytique peut s'en former deux concepts. Elle peut une fois prendre la droite comme direction, et ensuite comme chemin entre les points A et B. Il en résulte le jugement : la ligne droite est le plus court chemin d'un point à un autre.

Vor einer objektiven Erwägung hält dieses ganze künst­liche Gedankengebäude Kants nicht Stand. Es ist unmög­lich, daß ich im Subjektbegriffe gar keinen Anhaltspunkt habe, der mich zum Prädikatbegriffe führt. Denn beide Begriffe sind von meinem Verstände gewonnen und das an einer Sache, die in sich einheitlich ist. Man täusche sich hier nicht. Die mathematische Einheit, welche der Zahl zugrun­de liegt, ist nicht das Erste. Das Erste ist die Größe, welche eine so und so oftmalige Wiederholung der Einheit ist. Ich muß eine Größe voraussetzen, wenn ich von einer Einheit spreche. Die Einheit ist ein Gebilde unseres Verstandes, das er von einer Totalität abtrennt, so wie er die Wirkung von der Ursache, die Substanz von ihren Merkmalen scheidet usw. Indem ich nun 7 + 5 denke, halte ich in Wahrheit 12 mathematische Einheiten im Gedanken fest, nur nicht auf einmal, sondern in zwei Teilen. Denke ich die Gesamtheit der mathematischen Einheiten auf einmal, so ist das ganz dieselbe Sache. Und diese Identität spreche ich in dem Ur­teile 7 + 5 = 12 aus. Ebenso ist es mit dem geometrischen Beispiele, das Kant anführt. Eine begrenzte Gerade mit den Endpunkten Λ und В ist eine untrennbare Einheit. Mein Verstand kann sich zwei Begriffe davon bilden. Einmal kann er die Gerade als Richtung annehmen und dann als Weg zwischen den zwei Punkten A und B. Daraus fließt das Urteil: Die Gerade ist der kürzeste Weg zwischen zwei Punkten.

Tout juger, dans la mesure où les parties qui constituent le jugement sont des concepts, ne consiste qu'à réunir de nouveau ce que la raison analytique avait séparé. Le rapport/pendant s'établit aussitôt que l'on entre en contact du contenu des concepts de raison analytique.

Alles Urteilen, insofern die Glieder, die in das Urteil ein­gehen, Begriffe sind, ist nichts weiter als eine Wiedervereini­gung dessen, was der Verstand getrennt hat. Der Zusam­menhang ergibt sich sofort, wenn man auf den Inhalt der Verstandesbegriffe eingeht.