triarticulation

Institut pour une triarticulation sociale
(version française du site allemand)
Conditions d'utilisation.

Accueil

 

Deutsch English Dutch Skandinavisk Français Italiano Español Português (Brasileiro) Russisch
Recherche
 Contact   BLOG  Impressum 

Au sujet de la composition du « Cours d’économie nationale ».........> retour au menu de la série

Trad. D. Kmiecik, revu FG. Original allemand.

La « loi sociale principale » et le financement du libre travail spirituel.

 

« À la place des anciens privilèges, à la place du
vieux système du capital et du système salarial

 doit prendre place le système des prestations »[1]

Rudolf Steiner


Les prestations que peut apporter une libre vie de l’esprit, seront systématiquement sous-estimées. Une préoccupation centrale de Rudolf Steiner fut de s’engager en faveur d’une compréhension de cette libre activité spirituelle de manière telle qu’un financement approprié à celle-ci soit possible. La présente contribution [2] esquisse la manière dont Rudolf Steiner perfectionna ses idées au sujet de la question sociale entre 1904 et 1922. La treizième conférence du Cours d’économie nationale [3] clarifie le fait qu’à la vie de l’esprit devrait être épargner le travail à la nature, quand elle doit être fructueuse. La vie de l’esprit tournée purement vers la vie terrestre contraint cette épargne dans une forme qui conduit à la détresse et à la misère.


Les tentatives de Rudolf Steiner pour rendre attentif son public bourgeois, à l’intérieur de la Société théosophique, au pendant entre égoïsme et rapports sociaux, remontent jusqu’à l’année 1904. Dans une conférence destinée aux membres, il présente, à l’exemple d’un architecte et d’un avocat — toutes deux des professions bourgeoises — que ceux-ci deviennent seulement actifs à cause de ce qu’ils se soucient de leur propre subsistance et non pas pour ce qu’ils mettent de manière désintéressée leur activité à la disposition d’autres humains. Dans la mesure où une affaire serait cependant seulement un moyen pour un but, des forces sont retirées de la conscience qui contribuent au maintien de l’évolution future.[4] Dans une série d’essais en trois parties, dans les années 1905/1906, il construit ses pensées ainsi telle qu’elles débouchent dans l’articulation de la loi sociale principale :

 

Le salut d’un ensemble d’êtres humains travaillant ensemble est d’autant plus grand que l’individu revendique d’autant moins pour lui les bénéfices de ses prestations, c’est-à-dire plus il cède de ces bénéfices à ses collaborateurs, et plus ses propres besoins seront satisfaits, non pas de ses propres prestations mais des prestations des autres.[5]

 

Cette loi ne dit rien d’autre que ceci : « Le bien-être des humain est d’autant plus grand que l’égoïsme est moindre »[6]. Les développements de Rudolf Steiner ont été, soit complètement ignorés par son public théosophique bourgeois, soit mal compris. La déclaration : « Ce dont il importe c’est que travailler pour les semblables et viser à un certain revenu, seraient deux choses totalement séparées[7] l’une de l’autre » était avant tout interprétée souvent en allant vers ce que la formation du revenu devait être orientée, non pas d’après les prestations du travailleur, mais plutôt selon ses besoins individuels. Wolfgang Latrille s’est déjà opposé avec force richesse de connaissance à cette interprétation naïve de la « loi sociale principale ».[8] De fait, celui qui interprète cette loi dans l’acception d’une exigence de distribution du revenu selon le principe du besoin, devrait avoir les plus grandes difficultés avec les déclarations qui suivent tirées de « Les points essentiels de la question sociale ».

 

Revenu et libre travail spirituel


Apparemment en contradiction totale avec la « loi sociale principale » citée ci-dessus, Rudolf Steiner y expose au sujet de la formation du revenu du travailleur spirituel la chose suivante :

Sur le domaine de la vie de l’esprit la possibilité naîtra que son producteur vive aussi des revenus de ses prestations. […] celui qui par un tel dédommagement/indemnisation, ne peut pas trouver, à l’intérieur de l’organisation de l’esprit, ce dont il a besoin, devra passer au domaine de l’état politique ou de la vie économique.[9]

Le libre travailleur de l’esprit, s’il veut vivre des produits de ses prestations, ne doit-il aussi pas revendiquer celles-ci pour soi ? Et le « salut d’un ensemble d’êtres humains travaillant ensemble »ne devrait-il pas fortement diminuer d’après cela ?

 

 Revenu et direction d’entreprise

 

Mais cela devient quand-même encore pire. Ceux-là aussi qui dirigent le travail sur la base du capital, devraient aussi vivre  des « bénéfices de leurs prestations » :

 

Le bénéfice d’une activité au moyen du capital et des facultés humaines individuelles doit résulter, dans un organisme social sain, comme toute prestation spirituelle, de la libre initiative de celui qui agit, d’un côté, et de l’autre côté, de la libre compréhension des autres humains qui exigent l’existence de la prestation de celui qui est agissant. [10]

 

Rudolf Steiner distingue avec cela la faculté de pouvoir construire une prestation spirituelle et le besoin de/vers cette prestation spirituelle. Mais celui qui produit cette « prestation de prestation », est aussi justifié à articuler des droits/prétentions. Car il est dit plus loin :

Avec le libre discernement de celui qui est actif, doit être en accord l’évaluation de ce qu’il veut considérer comme bénéfice de sa prestation — d’après les préparations dont il a besoin pour l’accomplir, d’après les applications qu’il doit réaliser pour la rendre possible et ainsi de suite.

 

Toutefois, dans un organisme social sain, il ne pourra pas les imposer sur la base de rapports de pouvoir :

Il pourra seulement trouver ses prétentions satisfaites quand de la compréhension à l’égard de ses prestations lui sera amenée en vis-à-vis.[11]

 

 Revenu et travail matériel


Dans les « points essentiels », Steiner place par conséquent, de manière primaire, le principe de prestation et non le principe du besoin. Cela se montre aussi lors de son exposé sur ce qu’il considère comme conforme à la chose pour la formation du revenu du travailleur. À la place du rapport de rémunération devrait se présenter un « rapport de partage conforme à un contrat » en rapport à ce qui est fourni en commun par le directeur du travail et le travailleur en lien avec la disposition d’ensemble de l’organisme social.[12] Dans ce contexte/pendant, Rudolf Steiner fait une remarque qui n’est pas aisée à comprendre. Il rend notamment attentif, à ce que ce qu’il présente pourrait être compris comme s’il voulait remplacer le salaire horaire de travail par un salaire à la pièce. Pourquoi un « rapport contractuel de partage » pourra être compris comme un salaire à la pièce, ne sera tout d’abord pas clair à partir du contexte/pendant. Sera mieux compréhensible, ce que Rudolf Steiner pense au moyen d’un passage du Cours d’économie nationale. Là y est dit :

Le travailleur produit immédiatement quelque chose, le travailleur livre une fabrication ; et cette fabrication, en réalité, l’entrepreneur la lui achète. Celui-ci paye effectivement  jusqu’au dernier centime les fabrications que les travailleurs lui livrent —nous devons déjà examiner les choses de  manière correcte —, il achète les fabrications du travailleur.[13]

 

Si par conséquent l’entrepreneur achète au travailleur sa fabrication, alors devient compréhensible que ceci pourrait aussi être saisit comme si devait être passé à un salaire à la pièce. Mais à cela, Steiner objecte :

 Celui, à qui apparaît comme une rétribution à la pièce la part de ce bénéfice de prestation revenant au travailleur, ne s’aperçoit pas que ce « salaire à la pièce » (mais qui n’est en fait aucun « salaire ») s’exprime dans la valeur de ce qui est fournis d’une façon qui met la situation de vie sociétale du travailleur vis à vis des autres membres de l’organisme social dans un rapport tout autre que ce qui a pris naissance à partir de la domination de classe unilatéralement conditionnée par l’économie.[14]

 

La perversion du principe de prestation

 

Le penser actuel confond en effet le principe de prestation avec le principe du pouvoir. Il se peut qu’un entrepreneur produise, de nos jours, de bonnes prestations pour la communauté. Le problème c’est qu’il peut imposer ses prétentions sur la base de constellations sociétales de pouvoir. Steiner montre dans les Points Essentiels de la Question Sociale (PEQS) comment les privilèges des possédants peuvent être dénoués par des réorganisations du droit de propriété.[15] Et c’est en premier ainsi que le principe de prestation peut être remis en valeur dans toute sa pureté. Le principe de prestation forme pour ainsi dire un milieu entre le principe du pouvoir et le principe du besoin. Considéré au plan anthropologique, le principe du besoin est associé à la nature d’appétition/de désir de l’être humain, le principe du pouvoir, par contre, a un rapport avec le penser de raison analytique. Ces deux principes construisent sur l’égoïsme dans l’être humain. Le principe de prestation, à l’inverse, dans une économie de partage/de division du travail, construit en son noyau sur l’altruisme. Car je peux seulement produire une prestation qui soit ensuite sensée pour d’autres êtres humains, seulement si ceux-ci en ont aussi besoin de leur côté. Dans le néolibéralisme, le principe de prestation devient un simple alibi pour justifier la satisfaction d’intérêts personnels. Mais cela conduit à la perversion complète du principe de prestation : une prestation n’est plus produite, parce que d’autres en ont réellement besoin, mais au contraire, parce qu’elle offre une possibilité de renforcer/augmenter ainsi le revenu personnel.[16] Va avec cela aussi la tendance à édifier des structures économique de pouvoir pour rendre d’autres dépendants de ses propres prestations. S’ensuit une lutte pour l’existence qui, d’un côté, pousse de manière insensée la proposition de prestation dans les hauteurs, mais de l’autre côté, veille à des circonstances/rapports, pour qu’exactement là où on aura besoin de prestations, elles ne pourront pas être établies — parce qu’elles semblent apparemment non finançables.

 

Principe du besoin versus principe du pouvoir


Dans des communautés anthroposophiques la tentative fut entreprise à de nombreuses reprises de surmonter le principe de la prestation faussement compris qui esten fait un principe de pouvoir, en ce que fut misé unilatéralement sur le principe du besoin. On se rattachait, en cela, à une déclaration de Rudolf Steiner de l’année 1905 :

Lorsque aujourd’hui vous fondez une petite communauté où chacun met dans la caisse commune ce qu’il encaisse et où chacun travaille en fonction de ce qu’il peut travailler, alors son existence de vie n’est pas dépendante de ce qu’il peut travailler mais elle sera obtenue par la consommation communautaire. Cela provoque une plus grande liberté que la réglementation/régulation du salaraire d’après la production. Quand cela se produit nous recevons une direction qui correspond aux besoins.[17]

 

Des petites communautés furent donc fondées dans lesquelles les revenus de tous étaient versés sur un compte commun. Mais il devint rapidement clair que des règles devaient être trouvées, quant à savoir combien chacun pouvait prélever sur ce compte pour ses propres besoins. Car si chacun était autorisé à y prélever sans limite d’après ses propres besoins, le compte serait bientôt à découvert. Des critères devaient donc être trouvés sur la manière de pouvoir réguler les prélèvements.[18] Parce qu’un critère central pour le prélèvement peut absolument être aussi la prestation que chacun des individus effectue pour la communauté, fut entravée la représentation que la fourniture de prestation ne devait rien avoir à faire avec le revenu que chacun obtient,.

 

Les formulations antérieures/précoces de Rudolf Steiner pouvaient certes aisément être comprises dans cette direction. Si cependant sera considéré comment Rudolf Steiner continue de développer ses pensées durant les années suivantes, ainsi se monte qu’il prend un tout autre chemin. Il place, le principe de prestation au cœur de sa considération, il le rattache quand-même avec le principe du besoin. Trois aspects émergent toutefois aussi bien dans ces premiers développements que dans les suivants :

1. Quand je ne paie pas le prix correct pour une marchandise ou une prestation de service, ainsi j’exploite mon semblable, indépendamment de ce que je soit pauvre ou riche.

2. La réalité de l’économie mondiale fondée sur la division/partage du travail, est que personne ne peut plus travailler pour lui-même, mais toujours seulement pour d’autres.

3. Un contexte social sain ne prend jamais naissance purement au moyen « d’institutions/d’organisations correctes », mais les institutions/organisations doivent toujours être pensées en liaison à un spirituel.

 

Formation correcte du prix et égalité de droit

 

La conséquence pour lui c’est que devra être travaillé en vue de payer à tout être humain, qui établit une prestation que d’autres nécessitent, un prix correct ou sain.[19] Le prix pour une prestation réalisée est alors correct lorsque celui qui établit cette prestation peut en couvrir aussi longtemps adaptée ses besoins[20] comme il a besoin  pour de nouveau établir une prestation de valeur équivalente. Ici se montre la connexion du principe de prestation avec le principe du besoin.

Des revenus prennent naissance maintenant une fois parce que des êtres humains produisent des prestations les uns pour les autres. Celui qui n’établit aucune prestation, mais en revendique seulement, diminue par cela les revenus des autres. Cela peut évidemment avoir une que quelqu’un ne puisse produire aucune prestation et qu’au moyen de/par la vie de droit, un revenu de transfert lui sera accordé/concédé.[21] Mais le point de départ est toujours celui que des prestations seront échangées. Quand maintenant, l’entrepreneur achète au travailleur ses productions, alors il doit lui régler pour cela un prix correct. Celui-ci doit s’orienter sur les besoins du travailleur. Ces besoins doivent pourtant se tenir dans une relation proportionnée aux besoins des autres collaborateurs. À l’intérieur d’une entreprise, ces relations peuvent être négociées. Aussi quand Rudolf Steiner décrit justement ainsi qu’un achat des productions du travailleur par l’entrepreneur, celles-ci ne sont donc nullement échangées sur un marché anonyme. Si la vie juridique veillait — ce qui ne se produit malheureusement pas aujourd’hui — à ce que l’entrepreneur et le travailleur pussent se rencontrer sur le terrain de l’égalité en droit, alors les diverses sortes de prestations pourraient aussi être convenablement estimées. Un bon directeur d’entreprise ne visera pas un revenu essentiellement plus haut que ses collaborateurs parce qu’il a un besoin plus élevé, mais parce que, du côté de ses collaborateurs, une « compréhension pour ses prestations lui sera apportée en contrepartie ».[22]


Travail et produit du travail

 

La vie économique fondée sur le partage/la division du travail utilise le marché pour organiser l’échange des marchandises et des prestations de service. L’origine de la marchandise consiste en ce que la nature est transformée en un produit de consommation ou capable/susceptible d’échange par le travail humain. Susceptible d’échange il le devient parce qu’il atteint le besoin des autres êtres humains. [img1]  Steiner critique à la doctrine d’économie de peuple de son époque — et cette critique vaut encore jusqu’à aujourd’hui — qu’elle ne distingue pas correctement entre le travail et le produit du travail, qui seul peut devenir une marchandise. Elle fait donc comme si le travail lui-même pouvait être commercialisé sur le marché et comme s’il y avait un « prix du travail » — le « salaire » —. Il critique pareillement que la nature elle-même sera aussi commercialisée sur des marchés.

                                                                [img2]

En correspondance à cela, Udo Hermanstorfer caractérise le « marché foncier » et le « marché du travail » comme des « marchés d’apparence »[23]. Dans l’acception de Stefan Brotbeck, on pourrait parler ici de  « pensées fantômes »[24], ce sont des concepts qui n’ont aucun fondement réel. Car la réalité qui se trouve là-derrière, qui sera voilée par de tels concepts, ce sont des rapports de droit et de pouvoir qui cimentent des privilèges pour certains groupes. Ces rapports de droit et de pouvoir conduisent à ce que les êtres humains sont de plus en plus fortement renvoyés sur eux-mêmes/soi et l’égoïsme ne peut pas seulement ne pas être surmonté, mais sera renforcé.


La force qui partage/divise le travail

 

Le résultat de « travail sur nature » peut seulement avoir une valeur d’économie de peuple ce qui sera produite en vue d’un besoin étranger — donc pour l’échange —, et non le travail ou la nature elle-même. Ce résultat pourra aussi être caractérisé comme « prestation ». Mais la prestation de l’entrepreneur, qui organise le travail, est d’une autre sorte que la prestation du travailleur, qui se dirige/s’oriente sur la transformation de la nature. L’esprit organisateur de l’entrepreneur « divise » le travail. C’est pourquoi Rudolf Steiner distingue une valeur-travail-sur-nature (Tnv) et une valeur-esprit-sur-travail (Etv) et présente, dans la 4ème conférence du CEN, le rapport des deux valeurs par une formule : dans laquelle la Etv est le diviseur et la Tnv le dividende. La santé de l’organisme social, comme l’exprime cette formule, dépend de dans quel rapport la force de l’esprit organisateur qui divise se tient à l’activité humaine qui fournit le travail sur la nature.

 

[img3] Dans la treizième conférence du cours cité, Steiner inaugure un autre chemin. Le fondement de toute activité spirituelle dans la vie terrestre est que des êtres humains sont disponibles qui fournissent un travail sur la nature. Dans l’antiquité, il allait de soi que des esclaves s’acquittaient de ce travail. Le sentiment du droit de l’époque moderne remarque certes que l’esclavage contredit les Droits de l’humain, mais ne vient pas encore à bout de surmonter les rapports de droit et de pouvoir qui conditionnent le travail salarié. Par cela surgissent des rapports qui ressemblent au travail d’esclave. Or ces rapports effectifs d’esclave seront en premier surmontés lorsque personne ne sera plus contraint au travail par des rapports de pouvoir.

Malgré tout notre nature nous force au travail, car quand personne travaille tous mourront de faim. Si chacun, travaille seulement pour soi, ou son milieu le plus proche, alors le travail reste très pénible et pas très efficient. Dans une communauté villageoise fermée, les êtres humains peuvent s’aider mutuellement, mais l’assurance de l’existence reste cependant largement très pénible.

 

 

La valeur du libre travail de l’esprit

 

Cela étant, Rudolf Steiner choisit, dans la 13ème conférence, exactement cet exemple pour éclairer ce que cela signifie lorsqu’au sein d’une telle économie simple devait se déployer une libre vie de l’esprit. Dans les deux dernières considérations de cette série au sujet de la 9ème conférence[25], a été montré que la libre vie de l’esprit a la tâche d’amener les êtres humains à une relation réelle avec les bonnes forces spirituelles dans le monde. Dans le passé ceci était la tache de la religion. Dans l’avenir cet élément religieux devra de plus en plus fortement vivre dans l’action résultant de la relation concrète entre des êtres humains qui œuvrant ensemble. Les 9ème et 13ème conférences se trouvent dans un rapport spéculaire/de miroir l’une avec l’autre. Au centre des deux conférences se tient la question après la relation de la libre activité spirituelle aux autres activités à l’intérieur de l’organisme social et comment cette relation pourra être amenée dans une configuration économique correcte.

 

Les travailleurs libres de l’esprit, dans l’exemple d’une simple économie close de village, consistent dans le maître d’école du village et le pasteur. Au contraire de l’entrepreneur, ces deux n’organisent pas le travail à la nature, mais veillent à l’éducation de la génération montante et aux soins de la vie religieuse. Pour que cela soit possible, ceux qui travaillent à la nature, pour assurer la base existentielle de la communauté, doivent travailler ensemble pour le maître d’école et le pasteur. Cela veut dire qu’ils doivent leur épargner le travail.

La question centrale de la 13ème conférence c’est comment se laissent absolument comparer le travail matériel et celui spirituel. Comment la valeur du travail spirituel que produisent ces deux travailleurs spirituels se laisse-t-elle déterminer ?  Le problème c’est que leur activité n’est en rien comparable au travail sur la nature. S’opposent donc tout d’abord immédiatement deux domaines : le domaine dans lequel le travail sera déployé sur la nature et le domaine dans lequel la libre activité spirituelle se déploie. A cette activité, il ne s’agit pas d’« esprit sur travail » (Etv), car ni l’enseignant ni le pasteur n’organisent le travail [img4] de sorte qu’au moindre frais les besoins matériels existant pourront être satisfaits. Il est donc manifeste que quand le besoin de scolarité et de religion sont disponibles, alors la communauté doit placer libres ceux qui veillent à cela. Lors d’une base existentielle chiche, cela représente un authentique sacrifice. C’est alors que Rudolf Steiner y introduit encore en plus l’écrivain et montre que celui-ci pourrait à peine exister dans une telle communauté. Il devrait en effet sacrément rendre affamés d’avance de ses œuvres ceux qui travaillent déjà ensemble pour l’enseignant et le pasteur, si ceux-ci devraient réaliser un plus grand sacrifice encore. Car à l’écrivain aussi, il devrait être épargné le travail à la nature s’il devrait avoir du temps pour l’écriture de livres. Prenons l’enseignant comme représentant d’une science encore très débutante et le pasteur comme celui de la religion, ainsi nous pouvons dire : dans une telle économie de village il n’y a de place que pour une science et une religion, mais pas pour l’art. La valeur de leur travail se mesure simplement d’après ce que les autres sont prêts à leur épargner en travail corporel. Il y a donc un domaine dans lequel un travail sur la nature devra être déployée. Cette valeur d’ensemble, Rudolf Steiner la détermine avec une multiplication :

La valeur est égale à « nature multipliée par travail », v = n x t.

Et il y a un domaine auquel le travail doit être épargné. Rudolf Steiner exprime cela par la formule :

La valeur est égale à « esprit moins travail », v = e – t.

Dans cette économie villageoise simple, fermée, la valeur qui est crée par l’esprit organisateur, (Etv) sera pratiquement équivalente à un, c’est-à-dire qu’elle ne divise pas le travail.

 

Progrès de la culture

 

Mais cela étant, la « culture peut faire avancer les choses »[26], comme l’exprime Rudolf Steiner. Peut-être qu’en effet le maître d’école est très habile et qu’une génération grandit qui produit quelques excellents inventeurs et entrepreneurs. Si ceux-ci découvrent un moyen de production efficient et organisent de ce fait le travail, le travail s’en trouve plus fortement divisé : la valeur Etv s’élève (par exemple à 3). Dès lors l’esprit organisateur épargne du travail. Pourtant, il faut aussi épargner du travail à l’inventeur et à l’entrepreneur afin qu’ils puissent rendre son activité féconde. Au contraire des travailleurs libres de l’esprit, les prestations inventives et entrepreneuriales agissent sur la productivité dans un temps proche. Après un temps relativement bref, aucun sacrifice n’est plus nécessaire de la part de ceux qui sont matériellement actifs. Au contraire : le bien-être commence à augmenter. Cela permet à l’inventeur et à l’entrepreneur de faire valoir de plus hautes exigences/prétentions. Les matériellement actifs leur apporteront en conséquence de la compréhension pour leurs prestations et seront prêts à leur reconnaître une participation plus élevée au bénéfices communs, étant donné qu’ils peuvent comprendre/envisager immédiatement que par ces prestations, leur propre bien-être s’en trouve aussi accru.

La hausse de productivité crée donc la possibilité d’étendre le libre travail de l’esprit. À présent l’écrivain pourrait éventuellement aussi exister. Peut-être reçoit-il même un soutien de la part du riche entrepreneur et aussi ceux qui sont matériellement actifs deviendront des acheteurs enthousiastes de ses livres. Mais éventuellement aussi bien l’entrepreneur, que ceux qui sont matériellement actifs sont plus intéressés à augmenter plus encore la productivité. Les excédents ne seront alors pas dirigés vers la vie libre de l’esprit, mais dans le développement et la fabrication de moyens de production encore plus efficients. De ce fait le développement matériel progresse plus rapidement, toutefois menace le danger d’un assèchement la libre vie spirituelle. Il importe dès lors qu’un rapport correct soit trouvé entre l’activité librement configurée de l’esprit et l’activité organisatrice.

 

Le langage imagé de Rudolf Steiner

 

Dans le CEN, Rudolf Steiner peint un englobant tableau de pensées. Afin que ces multiples relations deviennent visibles il est utile/riche d’aide d’élaborer une esquisse de ce tableau. Le point de départ en sont la nature et le travail. Les deux dépendent des conditions terrestres. Par notre nature, nous sommes des êtres nécessiteux. Par l’élaboration de la nature, ces besoins peuvent être satisfaits. Comme « membre purement terrestre » de l’organisme social, Rudolf Steiner caractérise aussi la vie de droit.[27] Celle-ci ordonne la vie terrestre selon des lois générales abstraites. La libre vie de l’esprit élève l’être humain par dessus la pure vie terrestre. La science de la nature rend les êtres humains capables de reconnaître les lois de la nature. La cohérence/le pendant qui existe entre les choses terrestres et  vient au jour dans la connaissance, est de nature spirituelle. L’art peut élever le terrestre au moyen de sa vertu/force de mise en forme/façonnement en la forme du spirituel. Au centre de la religion se tient l’acte cultuel que le prêtre a à accomplir de manière désintéressée. Celui-ci a la tâche de relier les âmes des humains avec l’esprit.

L’esprit est, d’après sa substance, volonté pure. Avec l’exemple du pasteur du village, sera, dans l’image/le tableau de pensées renvoyé indirectement de la sphère de volonté. Rudolf Steiner met la volonté en relation avec le système du métabolisme et des membres de l’organisme humain.[28] Si l’on considère le maître d’école comme le représentant de la science, cet exemple renvoie alors à la sphère du représenter. Le représenter se développe à la vie terrestre par le système neurosensoriel qui est centré dans la tête. Avec l’exemple de l’écrivain — et plus tard, du peintre — [img5] Rudolf Steiner renvoie immédiatement à la sphère de l’art, qui se tient en relation sur l’étendue de l’âme avec le sentiment et sur l’étendue corporel avec le système cœur-poumons [circulatoire-respiratoire, ndt]. Il est important de s’immerger dans le langage imagée de Rudolf Steiner, pour reconnaître les qualités sur lesquelles il veut indiquer.

Dans la quatrième conférence, Rudolf Steiner emploie l’exemple de l’inventeur du chariot qui deviendra entrepreneur de transport. Avec cela il renvoie à l’esprit organisateur, séparateur. Celui-ci veut intervenir dans la vie terrestre pour la modifier. Si l’esprit organisateur perd sa relation à l’esprit il devient un tyran. Il n’utilise pas seulement unilatéralement les rapports terrestres de droit à ses faveurs, mais veille de surcroît à ce qu’elle soit configurée conformément à ses intérêts. C’est le cœur du néolibéralisme.[29]

 

 

Le développement/l’évolution de la vie  moderne de l’économie, globale de division du travail, survint sous la prédominance de l’esprit organisateur. Dans l’économie fermée de village, toutes les relations sociales étaient encore transparentes. Certes il y a toujours eu une exploitation sur la base des rapports de pouvoir, les êtres humains savaient quand-même encore contre qui ils devaient se tourner. Dans la vie globale de l’économie les relations sociales sont anonymes. Certes chacun peut savoir que son habillement, en règle générale, sera cousu pour un salaire de misère, par exemple au Bangladesh. Ce savoir est quand-même abstrait. Il n’a pas d’influence sur l’activité quotidienne. Nous sommes nous-mêmes les exploiteurs et nous ne savons pas comment changer cela. Pour développer un commerce concret, qui surmonte l’exploitation, doivent tout d’abord être développé des organes de perception pour les processus de marché. Ces organes, Rudolf Steiner les nomme associations. La vie globale de l’économie ressemble à un organisme céphalique/tête sans organes sensoriels.

 

Dialogue comme « en action »

 

Le dépassement du néolibéralisme ne devient seulement possible quand un authentique dialogue réussit entre l’esprit organisateur et l’esprit de mise en forme. Ce dialogue doit devenir « action ». Aujourd’hui, vaut pour « pratique », celui qui transpose ses buts de manière efficiente dans la vie extérieure. Au sens aristotélicien, celui-ci ne serait pourtant pas un « praticien », mais un « fabricant ». Car il poursuit un but qui se repose en dehors de son âme.[30] Par contre celui qui a un objectif à réaliser à l’intérieur de son âme développe par contre une pratique/praxis, par exemple, la réalisation d’une vertu. Le constructeur de bateau a pour objectif de construire un bateau qui navigue excellemment et peut être utilisé en dehors de lui. S’il sombre dès sa mise à l’eau, alors c’est qu’il a échoué. Le guerrier a pour objectif, de développer la vertu de vaillance. S’il tombe au combat, il n’échoue pas, mais passe au contraire pour un héros. La science pratique — l’éthique — est une science de l’éducation. Elle montre comment l’âme, par l’entrée en ligne de la raison synthétique, peut s’éduquer elle-même qu’elle développe des vertus qui servent la vie. Par la raison synthétique l’âme entre dans une relation à l’esprit. De celui-ci elle prend la vertu/la force éducative.

Aristote distingue trois activités de l’esprit : le regarder (thoerein) — ou connaître (noein)—, l’agir (prattein) et le confectionner (technein). La plupart des êtres humains, aujourd’hui, inclinent/tendent le plus souvent à passer immédiatement du regarder un problème (théorie), au confectionner (mise en œuvre de « solutions », ndt)». En cela, ils oublient le soin du milieu/du central : l’agir. Pour Aristote, les actions de l’âme sont les plus hautes celles qui mènent à une vision des conformités aux lois agissantes de l’esprit (divin) dans le monde. Aussi loin, la théorie lui est la plus haute pratique. Rudolf Steiner se rattache au concept aristotélicien de pratique. Dans sa science de l’esprit aussi il s’agit d’une éducation de l’âme par l’esprit. La confrontation pensante avec la science de l’esprit, l’étude, est pour lui le point de départ. Le dialogue pourra pourtant être considéré chez lui comme la pratique/praxis la plus haute. Ce sont des agir que les êtres humains accomplissent, qui conduisent à une authentique compréhension mutuelle.[31] Dans ces agirs peut œuvrer plus que ce que l’individu parvient à produire de soi.  Elles ont un effet analogue à celui des actes qu’accomplit le prêtre dans le culte. Seulement qu’elles ne seront pas façonnées de haut en bas, à savoir de l’esprit vers l’âme, mais plutôt parce que les âmes rendues ainsi librement agissantes, pour ainsi dire de bas en haut, entrent alors en relation avec l’esprit. Aussi loin, Rudolf Steiner caractérise aussi cette forme dialogique agissante comme un culte inversé.[32]

Un premier pas vers une solution de la question sociale serait que les représentants de l’esprit façonnant rencontrent les représentants de l’esprit organisateur et entrassent dans un tel dialogue.[33] Car seulement de cette manière ce flux de capital pourra ressortir la libre vie de l’esprit, sans que les problèmes pressant de notre temps dussent en rester irrésolus.

Die Drei 6/2017.

(Traduction Daniel Kmiecik revue par F. Germani)

 


[1] Rudolf Steiner : « Reconfiguration de l’organisme social (GA 330), Dornach 1983, p.236.

[2] Cette contribution est  un élément d’une série d’articles au sujet d’une composition de pensées de Rudolf Steiner. Chacun d’eux étant compréhensible de lui-même. Les autres articles, qui sont parus dans Die Drei, depuis octobre 2011, sont librement accessibles sur : http://diedrei.org. [la plupart ont été traduit en français en raison de leur importance extrême dans le contexte économique actuel, ndt]

[3] Rudolf Steiner : Cours d’économie nationale (1922, GA 340), Dornach 2002 (dans ce qui suit abrégé en CEN).

[4] Voir Rudolf Steiner : La légende du temple et la légende dorée comme expression symbolique des mystères de l’évolution passée et future de l’être humain (GA 93), Dornach 1991, p.117.

[5] Science de l’esprit (théosophie) et question sociale (GA 34), pp.32 et suiv. (Lucifer Gnosis, 1905/1906).

 

[6] À l’endroit cité précédemment, p.214.

[7] À l’endroit cité précédemment, p.213.

[8] Wolfgang Latrille : Au sujet de la loi sociale principale dans : Stefan Leber (éditeur) : La loi sociale principale — contributions au sujet du rapport entre le travail et le revenu, Stuttgart 1986, p.130.

[9] Rudolf Steiner : Les points essentiels de la question sociale (GA 23), Dornach, (abrégé dans ce qui suit PEQS).

[10] À l’endroit cité précédemment, p.98.

[11] À l’endroit cité précédemment.

[12] À l’endroit cité précédemment, p.136.

[13] CEN, p.98 (7ème conférence).

[14] PEQS, p.136.

[15] PEQS, pp.109 et suiv., voir aussi : Rudolf Steiner : Avenir social (GA 332a), Dornach 1977, p.167. « Cela signifie que la transmission des biens-fonds d’une personne ou d’un groupe de personnes, à une autre doit s’ensuivre, non plus par achat, ou héritage, mais plutôt au moyen d’un transfert sur le terrain juridique, le cas échéant à partir des principes de la vie de l’esprit. […] Ainsi ce qui se tient, aujourd’hui à tort, au beau milieu de la vie économique, ce droit de propriété, ce droit de posséder les bien-fonds et de disposer des moyens de productions, parce qu’on en est le propriétaire, se voit replacé sur le terrain juridique autonome sous la coopération du terrain de la vie spirituelle autonome. » [soulignement en gras du traducteur, ndt]

[16] Voir aussi la contribution de Stefan Schmidt-Troschke dans ce numéro : « Trent-neuf pour cent tout rond des chirurgiens en Allemagne admettent que, sur la base de la pression économique, ils réaliseraient plus d’opérations que nécessaires médicalement. p.XX.

[17] Rudolf Steiner : La question sociale et la théosophie — conférence publique, à Berlin le 26 octobre 1905, dans : Contributions à l’édition complète des œuvres de Rudolf Steiner à partir des Archives de la Rudolf Steiner-Nachlassverwaltung, Dornach numéro 88, Saint Jean 1985.

[18] Voir Rolf Kerler : Communauté économique à partir de la vision d’un participant, dans : Stefan Leiber (éditeur) : La loi sociale principale — contributions au sujet de la relation enter travail et revenu, Stuttgart 1986, pp.149 et suiv.

[19] Dans les PEQS, Rudolf Steiner parle de prix « sain » (p.132 en note) ; dans le CEN, de prix « correct » (p.82).

[20] Rudolf Steiner inclut dans la « formulation du prix correct » — ou selon le cas du « prix sain » — les personnes que le prestataire a à sa charge. Si quelqu’un doit veiller aux besoins d’une famille de dix personnes qui sont à sa charge, il va de soi qu’il en reçoive un prix essentiellement plus élevé qu’une personne simplement célibataire. Ceci n’est possible que si un système de compensation est créé pour ce faire.

[21] Le revenu de transfert, qui est déterminé par la vie de droit, Steiner le voit partout justifié là où des êtres humains  ne sont pas encore ou plus capables de prestations (enfance, personnes âgées et  personnes malades). En outre, il y a des prestations qui sont produites pour la société qui ne peuvent être payées qu’au moyen d’un revenu de transfert. En font partie l’éducation des enfants et adolescents ou bien les soins aux personnes âgées et malades.

[22] Voir plus haut. En un autre endroit des PEQS, Rudolf Steiner commente relativement à ceci : « Si quelqu’un semble avoir un revenu plus important qu’un autre, cela sera alors seulement possible parce que ce « plus » est à porter de la communauté au compte de ses facultés individuelles » (p.126).

[23] Voir Udo Hermanstorfer : Économie de marché d’apparence, Stuttgart 1991, pp.14 et suiv.

[24] Voir Stefan Brotbeck : Dernier tour de danse pour les fantômes. Du faux qui est plus faux que faux, dans Die Drei 6/2006, pp.42 et suiv.  [Non traduit en français, ndt] : « Des pensée fantômes sont des pensées que nous ne pouvons tout de suite pas penser parce que nous savons penser. »

[25] Voir Stephan Eisenhut : Au sujet de la formation de l’organe cœur au sein de l’organisme social, dans Die Drei 7/2016 et La « chrétienté » ou « l‘Europe » dans Die Drei  4/2017 [Traduits tous deux en français et disponibles sans plus auprès du traducteur, ndt].

[26] CEN, p.194.

[27] Voir Rudolf Steiner : L’aspect intérieur de l’énigme sociale (GA 193), Dornach 2007, p.55.

[28] Rudolf Steiner : Des énigmes de l’âme (GA 21), Dornach 1960, pp.150 et suiv.

[29] Le néolibéralisme est tout autre qu’éloiné de l’état. Il a besoin de l’état pour imposer ses intérêts. Thomas Brunner a montré dans son ouvrage Le néolibéralisme et l’âme de conscience, Berlin 2016, qu’il s’agit d’une « logique étatique-économique du marché » qui s’édifie sur l’acceptation d’une soi-disant insurmontabilité des limites cognitives remontant elle-même à Kant (pp.48 et suiv.) [Le profil du rapace est donc de fait celui adopté par ce néolibéralisme actuellement en train de convaincre une majorité de gens en Europe, ndt]

[30] Voir Hans-Friedrich Bartig : Aristote, dans http://www.philosophie-woerter-buch.de — Dans le Pädagogik-Lexikon édité par Gerd Reinhold, Guido Polak et Helmut Heim, Munich 1999, sous la rubrique « Relation théorie-pratique dans la pédagogie » (pp.514 et suiv.) le concept pratique d’Aristote est exposé d’une manière très expressive et fondée, raison pour laquelle ce qui fait l’objet d’une exposition de vision immédiate, à partir de la « raison théorique ou bien raison intuitive directe, représente la plus haute pratique.

[31] Lors de ce que Rudolf Steiner a caractérisé, en 1918, comme un « phénomène archétype de la science sociale », il s’agit précisément de telles actions qui permettent à l’âme humaine, de réaliser un mouvement d’immersion pendulaire entre la conscience de soi et la vie dans la conscience des autres. Voir à ce sujet, Rudolf Steiner : L’exigence sociale fondamentale de notre époque (GA 186), en particulier la conférence du 12 décembre 1918 à Berne).

[32] Rudolf Steiner : Formation de communauté anthroposophique (GA 257), Dornach 1989, pp.109 et suiv.

[33] Dans ma contribution dans ce même numéro de Die Drei à la rubrique « Événementiel », au sujet de « fausses donations », je montre comment, lors de la fondation de l’alliance d’entreprises Der Kommende Tag AG, en 1920, on devait originellement travailler directement désormais sur un tel dialogue [Traduite en français sous le fichier DDSE617z.DOC et est disponible sans plus auprès du traducteur, ndt].