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(Traduction Daniel Kmiecik, revue FG)

Thomas Brunner,                 https://zauberlehrlingspolitik.wordpress.com/
Né en 1965, eurythmiste, enseignant Waldorf et initiateur de la Fondation pour l'éducation libre. Actuellement artiste indépendant, conférencier et animateur de séminaires.


Réflexions au sujet du dilettantisme scientifique et politique durant la crise du Corona - 26 mars 2020

L’arrogance monstrueuse de la « Maßnahmen-Politik [Politique de mesures]» actuelle, révèle absolument, en y regardant de plus près, deux traits de caractère qu’aucun autre que Goethe  a présenter aussi manifestement comme ceux d’« apprenti sorcier »  : 1. L’orgueil effronté de la faisabilité — et 2. l’incapacité de se tirer d’affaire eu égard à une connaissance réelle des contextes. Le premier attribut saute trop aux yeux pour qu’il dût se voir commenté en détail dans ce contexte ; le second est moins manifeste, car il se cache derrière l’appel, justifiant toutes les décisions, aux « experts » ainsi nommés reconnus par l’état. La conviction qu'avec cette « nomination », la responsabilité des décisions politiques peut être transférée à la « science » ne fait que rendre encore plus évidente l'impuissance des dirigeants politiques. Après tout, la presse constate l'abandon de la politique qui va de pair avec cela : « Plötzlich regieren uns Virologen [Soudain les virologues nous gouvernent] »( 1 ) titre le Spiegel le 23 mars 2020 et Die Zeit pose même la question au sujet du virologue en chef de la Charité de Berlin, Christian Drosten : « Ist das unser neuer Kanzler ? [Est-ce celui-là notre nouveau Chancelier ?] »( 2 )

Cela étant il n’y a rien à objecter en soi à une science spécialisée se trouvant à un très haut niveau de science de la nature, c’est quand-même tout de suite la caractéristique de cette science spéciale, se trouvant à un tel niveau supérieur de n’avoir la capacité de tirer au clair que des résultats de ses propres domaines scientifiques. Mais la politique agit désormais comme si avec ces résultats unilatéraux, elle tînt bien en main la « formule magique » pour reconfigurer tous les domaines de la vie. D’un manière justifiée, l’historien contemporain, René Schlott, s’interroge pour cette raison dans la Suddeutsche Zeitung : « A-t-on aussi fait venir pour conseil à la Chancellerie un ou une sociologue, qui connaisse à fond les mécanismes de la cohésion des relations sociales et puisse avertir au sujet du moment où une société se brise ? A-t-on consulté un psychologue qui s’est préoccupé des risques que comportent des informations négatives sur les masses ? La société sera plongée dans une dépression profonde, des êtres humains seront distingués entre ceux qui sont système-importants et ceux qui ne sont pas système-importants. Quelqu’un s’est-il interrogé pour savoir combien il y aura de cas de suicides ? » ( 3 ) On en appelle ici à une responsabilité qui n’atteint pas le fondement des graves décisions unilatérales d’impulsions irréléchies, mais qui rompt avec le « regard par le petit bout de la lorgnette », pour bien soupeser tous ces différents risques les uns par rapports aux autres — car la totalisation des connaissances scientifiques partielles déploie fondamentalement une tendance destructrice, comme le mis au point Immanuel Hermann Fichte (1796-1879) déjà d’une manière très parlante  : « Des sciences spécialisées, prises seulement pour elles-mêmes, sont des espèces mortelles et destructrices, voire même des espèces de mort et de meurtre. »( 4 )

Les conséquences des actuelles mesures imposées par le pouvoir politique sur les différentes sphères de la vie sociale sont à peine prévisibles. Que les résultats de laboratoire se trouvant à la base de l’hystérie actuelle permissent une autre interprétation, c’est ce que tenta d’apporter à la discussion le médecin et ancien politicien, Wolfgang Wodarg dans différentes prises de position et interviews. Pour les uns, il est déjà proposé pour le « prix Nobel de la paix », mais pour les médias, il est le plus souvent morigéné/engueulé comme « non-scientifique » ou bien comme un « théoricien de la conjuration ». Ce qui est intéressant pour le moins, c’est que monsieur Wodarg, en tant qu’ancien membre du Conseil de l’Europe, avait déjà jugulé par son intervention une tentative antérieure de l’OMS de politiser des « développements pandémiques » et que d’un autre côté, l’actuelle et mondiale « crise du corona » est mesurée par une procédure qui fut développée de manière décisive par le susdit virologue, Christian Drosten, à présent conseiller principal du gouvernement fédéral. Aux incohérences compte pareillement que le porte-parole de l’Institut Robert Koch (IRK), Lotha Heinz Wieler, qui presque journellement, en tant que « spécialiste » et directeur des administrations, informe la population sur les développements les plus récents, n’est pas du tout médecin de médecine humaine, mais enseigna durant des décennies la médecine vétérinaire, avant de devenir président de l’IRK. De nombreux médecins généralistes qui se trouvent effectivement dans la pratique quotidienne et jugent autrement de la situation sont réduits au silence. C’est à peine si perce dans l’opinion publique, l’ancien président de l’Ordre des médecins de Berlin, Ellis Huber, qui a proposé depuis longtemps une analyse comparée des données qui se présentent menant à un jugement nettement différent des statistiques que celui que défend l’IRK.( 5 ) Il existe donc des motifs pour de la circonspection, tout particulièrement parmi les profanes, si déjà les experts ne sont pas unanimes de cette manière. Et n’est absolument pas compréhensible pourquoi en 2009 encore, la Nordeutsche Rundfunk a produit une émission portant le titre : Profiteur de la peur — SARS H1N1 H5N1 —Marketing de la vaccination avec pandémies inventées ( 6 ) et qu’actuellement toute thématisation de tels intérêts de profit se voit diffamée ou même presque interdite comme blâmable. — Sucharit Bhakdi, qui a été de longues années directeur de l’institut pour la microbiologie médicale et l’hygiène de l’Université Johannes Gutenberg de Mayence a donné un statement [état des connaissances, ndt] particulièrement net et très clair et carrément noble dans son argumentation sur la crise du corona. Par exemple, il argumente expressément sur le fait que les mesures directement et prétendument soutenir les personnes fragiles et plus âgées, les accableront plus qu’elles ne les soutiendront, étant donné qu’elles ne peuvent plus mener les activités qui leur sont essentielles. À la question ultime de la reporter : « Comment jugez-vous donc à présent ces mesures ? » : « Je les trouve grotesques, débordantes et directement dangereuses. […] Ces mesures sont autodestructrices. Et si la société les accepte et les exécute, ceci ressemble à un suicide collectif. » (7 ) Comment est-il possible que même la voix soucieuse de chercheur renommé n’est plus écoutée ? Quel « maître sorcier » devra-t-on attendre encore maintenant qui comprendra mettre fin à ce cauchemar ?

Il n’en viendra aucun, car la crise du corona n’est rien d’autre que l’auto-manifestation de la politique de tutelle/paternaliste néolibérale (voir l’appendice plus bas), telle qu’elle a envahi subrepticement tous les domaines de vie les dix dernières années, non seulement en mettant plus ou moins au pas la vie de l’esprit, mais encore aussi en pesant d’un grand poids sur l’économie réelle au point de la rendre étrangère à sa véritable mission par le découplage sauvagement expansif du marché financier. C’est une technocratie qui confond les chiffres avec la réalité de la vie et l’économie avec la maximisation du gain, c’est-à-dire que c’est un penser au-delà des êtres humains qui fournissent le travail effectif [soulignement en gras du traducteur DK]. Toutes les formes de mise en précarité lui sont un moyen pour « flexibiliser » le « marché du travail ».

Au moyen d’un nouvel et lourd endettement de l’état cette technocratie croit être capable à présent de « réparer » les dommages qu’elle a elle-même organisés au moyen d’un programme d’investissement concocté sur un bureau et ne fait pourtant que précipiter ainsi les forces véritablement productives toujours plus profondément dans ce qui est étranger à la vie par une structure d’appareil de mise en tutelle. Ce « changement de système » ( 8 ) peut-il être réellement voulu ?

Guère ! Si le destin de l’humanité ne doit pas plus longtemps être abandonné aux marchés financiers ou bien encore à cette politique éloignée de la démocratie, alors une réflexion doit être entamée sur les tâches véritables : il vaut de libérer la vie de l’éducation-formation, le système de la santé et de toutes les sphères de la culture du standard d’abstraction des idéologues de la faisabilité — car dans ces champs, l’être humain individuel est l’instance « régulatrice », qu’il vaut de prendre avant tout en compte. Et il vaut aussi de libérer l’économie au moyen de nouveaux contextes relationnels réels qu’il nous faut former de neuf entre la production, la distribution et la consommation, hors des intérêts de rentes et des présomptions politico-planétaires et donc surmonter l’agenda néolibéral, pour orienter l’économie effectivement sur de réels besoins, en tant que sphère solidaire du partage/répartition du travail de la société. Ensuite, il sera aussi possible de démocratiser l’espace occupé des débats publics et les sphères de la culture du droit et de la politique au vrai sens du terme. Puissions-nous donc mettre à profit cette césure pour une réorientation posant des fondements !

Appendice
Les grands traits du néolibéralisme

Le néolibéralisme est un courant hétérogène dans la science économique, dont les partisans préconisent un marché libéral et différents éléments étatiques gradués de direction et de compensation. Des noms (et des courants) connus sont, entre autres Friedrich Hayek (école autrichienne), Milton Friedman (Chicago School of Economics), Walter Eucken (ordolibéralisme), Alfred Müller-Armack (Sozial Markwirtschft [Économie sociale de marché). Comme heure de la naissance du néolibéralisme, on peut considérer le Colloque Walter Lippmann qui eut lieu du 26 au 30 août 1930 et qui rassembla déjà de nombreux protagonistes ultérieurs du néolibéralisme. Les réunions qui furent ensuite organisées au Mont Pèlerin, à proximité du Lac Léman, préparèrent entre autres les voies et développements du pouvoir d’action de l’idéologie néolibérale. En 1947, Friedrich von Hayek invita pour la première fois une série de chercheurs en science économique et de philosophes pour débattre des fondements du libéralisme économique. À ces rendez-vous annuels, pour le moins, organisés par la Mont Pèlerin Society (MPS) participèrent dès lors de nombreuses personnalités renommées : Maurice Allais,  Walter Eucken, Milton Friedman, Friedrich August Hayek, Frank Knight, Fritz Machlup, Ludwig von Mises, Karl Popper, Wilhlem Röpke, George Stigler, Alexander Rüstow, Alfred Müller-Armack et autres. En partant de la MPS, de nombreuses chaires d’enseignement furent crées et avec cela l’orientation néolibérale devint une direction déterminante et édificatrice de la science économique. Huit membres de la MPS reçurent entre temps la distinction du prix Nobel d’économie de la Fondation pour la mémoire d’Alfred Nobel, financée par la Schwedischen Reishsbank [Banque impériale de Suède] : Friedrich von Hayek (1974), Milton Friedman (1976), George Stigler (1982), James M Buchanan (1986), Maurice Allais (1988), Ronald Coase (1991), Gary Becker (1992) et Vernon Smith (2002).

Jusqu’à aujourd’hui, subsistent de nombreuses confusions et méprises en relation à l’idéologie néolibérale, et par surcroît , il ne s’agit aucunement d’une doctrine homogène. Fréquemment, la grave différence d’avec le libéralisme classique n’est pas vue. Le néolibéralisme part de la question de savoir comment le libéralisme classique peut être « réformé » pour maintenir le « principe du marché libre» (« auto-régulation » par l’offre et le demande, la « main invisible «  du marché d’Adam Smith), mais tout en  « amortissant » dans le même temps les rejets sociaux [bien visibles lorsqu’ils portent des « gilets jaunes », par exemple, ndtDK] que le libéralisme classique avait amenés avec lui et qui s’étaient « déchargés » dans la première Guerre mondiale et la crise économique de 1929. Eu égard aux mouvement totalitaires qui montaient (Hitler, Mussolini, Franco, Staline, Mao…) on rechercha donc des possibilités de compléter ce principe du libéralisme par une composante sociale. C’est pourquoi — en particulier dans le concept de « l’économie sociale de marché » — fut projetée la construction duelle d’une société avec un « marché libre » et d’un « état social » compensateur. Qu’avec cela le véritable problème n’est pas encore surmonté — notoirement la conception que l’égoïsme doive nécessairement à agir comme « l’instinct moteur » de l’économie — n’était pas encore clair aux yeux des néolibéraux parce qu’ils ne pouvaient se représenter une autre possibilité que sous la forme d’une économie de planification étatique, qu’ils refusaient néanmoins fondamentalement, parce que celle-ci eût fait cesser toute liberté entrepreneuriale. C’est la raison pour laquelle le néolibéralisme a plutôt conservé aussi le principe de la propriété privée des moyens de production et des biens-fonds (foncier). Mais que cette autre possibilité existe bel et bien, c’est foncièrement ce que Rudolf Steiner a exprimé dans une parfaite clarté :
« Quand quelqu’un entre dans une entreprise, une partie de celle ci lui est attribuée, c’est égal qu’il soit ouvrier ou entrepreneur. La propriété en tant que telle a une valeur morale. Vous ne pouvez avoir de rentrée d’argent qu’avec ce que le moyen de production porte, seulement de la prestation. […] Je ne veux pas combattre la largeur d’esprit. Ce que je veux dire n’a rien à faire avec cela, mais seulement avec le fait que tout être humain ait un intérêt dans le moyen de production auquel il travaille. Du fait qu’il entre dans l’entreprise, vous en faites un être humain qui est partie prenante dans son exploitation, de la même façon qu’un fermier sur son bien. […] Avec l’entreprise d’exploitation industrielle, il en va ainsi que lorsque quelqu’un la quitte, il perd son droit de propriété. Ce dernier adhère au poste. […] Aujourd’hui l’entrepreneur vend avec son entreprise toute l’œuvre/tout l’ouvrage et avec lui tous les ouvriers. Mais si chacun en est copossesseur, ceci ne peut arriver. » ( 9 ) C’est pourquoi Steiner insiste sur le fait que le conseil de surveillance aussi doit être composé d’êtres humains qui sont eux-mêmes actifs au sein de l’entreprise : « Des gens qui ne sont que fainéants(*), il ne pourra plus y en avoir. » ( 10 ) Une science sociale qui en arrive à être conforme à elle-même en vient donc à la notion de propriété d’usage puisque sinon — comme c’est usuel présentement — l’économie se voit touchée de manière permanente par des privilège et des revendications extérieures funestes. Étant donné que la participation à une entreprise ne peut plus être prise comme une propriété privée, la manière de faire avec les moyens de production à disposition s’objectivise et se concrétise et aussi la relation à toutes les autres entreprises. Dans le dialogue associatif entre producteurs, commerçant et consommateurs devient possible une compensation économique et une fluctuation des moyens de production au service de l’accomplissement des besoins correspondants.

Par son maintien de la propriété privée des moyens de production et des biens-fonds, le néolibéralisme imprime un concept de liberté faussement compris qui alourdit le besoin sociétal des libres initiatives entrepreneuriales servant le besoin, parce qu’il confond possession avec faculté. Or ces déchirures sociales provoquées par cette « construction » inappropriée, un état social est de nouveau censé les mastiquer, ce qui à son tour mène à ce que le véritable domaine de la liberté de la société (à savoir l’éducation-formation, la sciences et la culture) se voit constamment mis au pas par les mécanismes généralisants de l’état (et la sphère culturelle se mue constamment en une culture effrénée du divertissement pour occuper un temps apparemment libre). À cela vient se rajouter le fait que la classe politique familiarisée avec les tâches d’administration de l’éducation-formation, de la culture et du social (avec toutes les institutions qui s’y rattachent) se découple tendanciellement de la vie sociale réelle et érige la défense de ses propres états de possession à un but en soi.
Ainsi se montre que la néolibéralisme aboutit à une liaison malsaine entre marché financier et classe politique, parce que l’économie gérée par un capital privé est en même temps le terrain nourricier social et financier d’expansion de l’état social. Lors d’une stagnation de croissance économique, le système sociétal néolibéral a besoin de crises, afin que l’économie réelle soit de nouveau activée (par le marché financier respectivement par des investissements de l’état) et puisse de nouveau être saignée. Celui qui comprend cela, comprendra aussi alors pourquoi l’ainsi nommée « crise du corona » n’est rien d’autre que l’auto-manifestation du système actuel.

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(1) https://www.spiegel.de/politik/deutschland/corona-krise-wie-virologen-ploetzlich-zu-einer-nebenregierung-werden-a-00000000-0002-0001-0000-000170114311, 23.3.2020
(2) https://www.diezeit.de/2020/13/coronavirus-wissenschaft-auswirkung-auf-politik-virologen-christian-Drorsten-alexander-kekule, 18.3.2020
(3) https://www.suedddeutsche.de/leben/corona-rene-schlott-gastbeitrag-depression-soziale-folgen-1.4846867, 17.3.2020
(4) « Specialwissenschaften, nur für sich genommen, sind Todes- und Vernichtungsarten, ja sogar Todes- und Mordarten », tiré de Hermann Ehret : Der Philosoph Immanuel Hermann Fichte, der Erbe und Weiterbildner des Idealismus und der Klassik [Le philosophe Immanuel Hermann Fichte, l’héritier et le continuateur de l’idéalisme et de la période classique] Tellingstedt 1997, p.35.
(5) https://www.urania.de/das-virus-die-menschen-und-das-leben?fbclid=IwAR2MgmIhBI7RfTt7vqDYaaWyGsNOVfbY6hkPskGC0wHsix9QluCXRhZRuJI
(6) https://www.youtube.com/watch?v=0mlim_sQsRI&feature=youtu.be  
(7) https://www.youtube.com/watch?v=JBB9bA-gXL4&feature=youtu.be. 
 (8) Voir l’article du Spiegel de Henrik Müller : Wirtschaft im Pendemie-Modus — Eine Corona-Treuhand-Anstalt gegen den Crash [L’économie en mode pandémique — Une institution de curatelle coronaïque contre le crac], https://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/coronavirus-eine-corona-treuhand-anstalt-gegen-den-crash-kolumne-a-8d22edac-6598-40c9-9637-46253777d91b, 22.3.2020
(9) Rudolf Steiner : Texte d’économie sociale édité par Roman Boos, Premier cahier, janvier 1919, pp.30 et suiv.
(10) Ebenda, p.31 ;
[« (*) die Drohne (notez le féminin en Allemand, mentalité de protestant un peu machiste dans le passé, mais Mutti a bien du mérite vous savez !) est le nom du faux-bourdon de l’abeille qui « a l’air » de ne « rien faire » dans la ruche car il est même incapable de se nourrir, il est « gavé » par les ouvrières et chose étrange, si vous les supprimez en les croyant inutiles eh bien la ruche meurt de sa belle mort (en fait il aurait un rôle dans l’organisme de chaleur de la ruche…), comme quoi il faut se garder de nos jugements hâtifs, y compris des miens, bien entendu ndt]


Le syndrome corona - 31 mars 20.

La traumatisation de la société par un pouvoir systémique ou :
une voie pour la compréhension de ceux qui préconisent les mesures


« Tu concèdes à l’état pourtant trop de pouvoir. Il n’a pas la permission d’exiger ce qu’il ne peut arracher par la force. Mais ce que donne l’amour et l’esprit, cela ne se laisse pas arracher. Qu’il laisse donc cela non touché, ou bien qu’on prenne sa loi et qu’on la cloue au pilori ! Au ciel ! celui qui ne sait pas ce qu’il pèche en voulant faire de l’état une école de morale. Toujours est-il que l’état l’a fait un enfer ce dont l’être humain voulait  faire son ciel. »1
Friedrich Hölderlin

« Ne croyez pas les rumeurs, seulement
les communications officielles, que nous laissons toujours traduire aussi en de nombreuses langues. »2

Angela Merkel

L’important écrivain, défenseur des Droits de l’Homme, et prix Nobel de la paix 2010, Liu Xiaobo, décédé en 2017, dépeint — dans un article sur « la cruauté des enfants de cette époque », en rétrospective de la « révolution culturelle » de Mao — dans une consternation très éveillée, une expérience-clef de sa biographie :  jeune homme, avec un groupe de condisciples du même âge, il avait insulté un vieil homme déjà humilié — en imitant la même arrogance qu’il connaissait des adultes et des autorités officielles3. Que Xiaobo a rapporté cet aveu dans ses écrits tardifs c’est là d’un grand mérite, car d’une manière usuelle une telle chose vécue ensemble avec d’autres durant les années de jeunesse est passée sous silence à l’âge adulte. Qu’eût gagné l’Allemagne, par exemple, si plus d’êtres humains eussent eu le courage d’avouer qu’ils avaient « vu » quelque chose, mais qu’ils étaient trop faibles pour s’y opposer, comme le décrit l’historien Sebastian Haffner de lui-même. Haffner s’éveilla à cela bien entendu durant l’époque nazie déjà et il émigra en Angleterre. « L’âme des masses et l’âme enfantine sont très semblables dans leurs réactions 4», parce des idées doivent être d’abord « abaissées et simplifiées jusqu’à la force de saisie d’un enfant », quand elles devraient libérer des « forces historiques mettant en mouvement les masses » . Or, le rétrécissement de l’ensemble de la vie publique par le slogan « coronavirus » relève d’une telle simplification.

Les ainsi nommées mesures de protection sont une grave intervention dans la sphère de l’intégrité individuelle. Le « secret de la santé »5 est expression de cette intégrité, c’est-à-dire que la santé est toujours une question de l’équilibre particulier constitutif , qui, où il est perturbé, apparaît comme une maladie. Avec l’aide médicale, la maladie ne peut pas simplement être éliminée mécanistement, mais le médecin a la tâche, par son traitement et aussi éventuellement par son intervention opérante, de soutenir l’autorégulation interne de l’organisme. C’est pourquoi le grand philosophe Hans Georg Gadamer déclare : « La science et spécialement la science moderne avec ses structures de « mise à part »/particulières, ne peut pas se tromper sur ce que des limites lui sont placées d’avance. Le but de l’art du médecin c’est le guérir et le guérir n’est pas la toute-puissance du médecin, mais au contraire celle de la nature.6 La tâche du politique, dans l’épidémie actuelle de corona virus, eût été de renforcer les médecins concrets, afin qu’ils puissent effectuer leur travail de manière appropriée et non pas de faire sortir de ses gonds tout ce travail au moyen d’interventions générales.7 Il va de soi que les médecins eussent pu recommander à certains patients de rester à la maison pour se protéger, mais ils n’eussent pas pu leur interdire non plus de sortir. Mais par les décrets étatiques actuels, les médecins sont relégués au rang de manœuvres subordonnés. Ici se trouve l’arrogance véritable de l’autorité. Car quel patient se trouve au prise d’un danger particulier, c’est ce que ne savent pas ni l’Institut Robert Kocl (IRK), ni l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), par contre c’est ce que savent les médecins effectivement traitants de divers groupes à risques. La tâche eût donc existé d’organiser le soutien indispensable effectivement à partir de ces médecins pour pouvoir traiter des malades de manière convenable et ne pas empêcher les sains dans leur autorégulation, en  ce qu’on les « confine/enferme ». Si les efforts dans le soutien des médecins délaissés ainsi que l’équipement particulier des hôpitaux eussent compté, il y aurait eu moins de dégâts collatéraux.

Au lieu de renforcer la vie relationnelle (en particulier entre patient et médecin) la vie sociale fut pesamment ébranlée par la violence systémique. Or cela a déjà de vastes conséquences : processus de scission entre ceux qui expriment encore des doutes sur ces mesures, et ceux qui croient encore seulement à la divulgation « officielle » d’état — croient car il devrait être clair pour tous : pour en arriver à un jugement réellement médical, aucun profane n’en est déjà capable pour la simple raison que le gouvernement l’exige. Un réel dialogue entre les diverses façons de voir n’est plus possible non plus puisque la liberté de réunion a été radicalement limitée. On appelle cela : un état mettant en tutelle. Des spécialistes considérés comme des experts sont même rappelés à l’ordre, par exemple Sucharit Bhakdi, qui fut longtemps directeur de  l’Institut de Microbiologie médicale et d’Hygiène de l’université Johannes Gutenberg de Mayence, lequel, pour avoir exprimé une opinion courageuse, se vit « sanctionné par l’université de Mayence qui lui retira son adresse de courriel »8, et même l’émission de chansonniers, sinon foncièrement estimée par moi pour son autonomie dans la critique, Die Anstalt [l’institution, ndtDK] présente de manière sardonique le Dr. Wolfgang Wodarg, médecin spécialiste des infestions pulmonaires lequel a critiqué les mesures prises, alors que l’un des deux chansonniers à la vue de la coiffure de ce docteur, fait la réflexion « injurieuse » : « Ah, oui, je vois, il n’y a plus de coiffeur depuis longtemps en raison de la fermeture des salons(*)… Comment est-il donc possible que tant de gens se rallient aux ordres des décrets de l’état, bin que les fondements d’un jugement ne sont même pas du tout disponibles, pourquoi cet acte de violence d’état  est donc simplement accepté? Or une telle question Hannah Arendt se l’était déjà posée lorsqu’elle fit l’expérience, au début du national-socialisme, « de la vague de mise au pas laquelle procéda encore passablement de manière volontaire, sans être sous la pression de la terreur […], parmi les intellectuels cette mise au pas fut pour le dire ainsi une règle acceptée. […] Le pire fut quand-même qu’ensuite/alors ils y crurent vraiment. Pour un un court temps, maints pour un très court temps. Mais cela signifie quand-même : au sujet de Hitler quelque chose leur vint. Et pour partie des choses énormément intéressantes ! Totalement et fantastiquement intéressantes et  compliquées ! Des choses qui sont bien plus hautes que celles du niveau ordinaire ! J’ai ressenti cela comme grotesque. Car de par leurs propres lubies, ils tombèrent dans le piège, c’est ce que je dirais aujourd’hui. C’est ça qui s’est passé. »9 Pourquoi donc l’actuel acte de violence d’état est simplement accepté ?

Le 23 août 1973, la banque suédoise de crédit à Stockholm fut attaquée et quatre personnes prises en otages. Au cours de cette prise d’otages qui dura quelques jours, il se produisit parmi les otages un « renversement » psychique bizarre: ils développèrent une sympathie croissante à l’égard de leurs ravisseurs et se mirent à avoir peur de la police qui voulait les libérer. Cette traumatisation connut aujourd’hui comme «syndrome de Stockholm » montre des symptômes de la situation actuelle. À l’esprit de nombreuses gens, surgissent aujourd’hui des arguments « totalement et fantastiquement intéressants et compliqués », ce par quoi ils se gargarisent de l’instrumentalisation publique du coronavirus par le gouvernement de la « physicienne du pouvoir »10, comme le correspondant de la NDR, Georg Schwarte, a nommé, de manière euphorique la Chancelière Merkel ! Considérée de manière prosaïque, cette vision qui minimise est absolument bien compréhensible : l’intimidation et l’effarouchement par les images médiatiques des cadavres italiens des défunts du corona, par des menaces et des mesures répressives telles que la restriction de circulation, la fermeture de presque toutes les entreprises, écoles, théâtres, musées et stades de football, la cessation de la liberté de réunion, etc., ce sont là des déclarations qui s’emparent de tout un chacun, auxquelles il ne peut absolument pas s’opposer. Cette impuissance est la cause première véritable du fatalisme qui se répand. C’est le fatalisme d’une intégrité détériorée de l’âme qui cherche à présent des contenus pour ce conserver nonobstant qu’elle succombe aux communiqués officiels pour cette raison et qui  ne peut être guérie que par empathie— aussi contradictoire que cela semble.

Dans le même temps, en outre, on devrait entrer dans le détail de la remise à neuf des véritables ambitions11 — néo-libérales —, qui se tiennent derrière les mesures-corona, car elle valent d’être percées à jour pour pouvoir vraiment surmonter les tendances qui se sont manifestées.


(1 ) Friedrich Hölderlin, Hypérion ou l'Ermite en Grèce, Bibliothèque des classiques allemands, Berlin Weimar, 1989, Œuvres de Hölderlin, vol. 2, p. 66.
(2 ) https://www.tagesspiegel.de/politik/die-kanzlerin-zum-kampf-gegen-das-virus-wir-werden-auf-die-probe-gestellt-wie-nie-zuvor/25658318.html
(3 ) Bei Ling, La liberté sacrifiée, Biographie du Prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo, Munich 2011, p. 20f
(4 ) Sebastian Haffner, Histoire d'un Allemand, Les souvenirs 1914-1933, p. 22.
(5 ) Hans Georg Gadamer, Sur le secret de la santé, Francfort-sur-le-Main, 1993.
(6) Ibid. S. 162
(7) L'Italie aussi aurait probablement été mieux servie par une protection précoce des personnes âgées et pré-malades que par le mélange de réaction tardive et de verrouillage ultérieur qui s'est maintenant produit. Des tests aléatoires suffisent pour déterminer le stade de la prolifération, c'est-à-dire pour informer et aussi "démêler" les personnes à risque. Le fait que l'espérance de vie en Italie est plus élevée qu'ailleurs, mais que la pollution atmosphérique dans les villes est assez élevée et que le système de santé est miné par les intérêts commerciaux, de sorte que les germes hospitaliers sont plus dangereux qu'ailleurs, sont d'autres paramètres dont il faut tenir compte.
(8 )  https://vitalstoff.blog/tag/sucharit-bhakdi/
(9 ) Hannah Arendt, Je veux comprendre, m'informer sur la vie et le travail, entretien télévisé avec Günter Gaus (octobre 1964), Munich 1996, p. 56f
(10 ) https://www.tagesschau.de/kommentar/kommentar-merkel-corona-rede-101.html
(11) Voir le texte de Thomas Brunner : "Politique de l'apprenti magicien - Réflexions sur le dilettantisme scientifique et politique / Un commentaire" ici sur le site



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Le gouvernement fédéral et les experts - 5 avril 2020.

Les gouvernements dans de nombreux pays s’en rapportent aux « experts », dont l’opinion a mené aux mesures générales nécessaires (restriction de la liberté d’association, menace d’amendes et de poursuites judiciaires pour non respect des règles du confinement, etc.).

Le fait de s’en rapporter aux « experts » est en soi une construction très contradictoire : on se rapporte aux « experts », puisqu’il serait dommageable en effet que des non-experts, et donc des profanes, en décidassent.

Mais pourquoi « serait » ? Car c’est quand-même ce qui s’est produit ! Le système de santé ne s’est pas régulé de lui-même (c’est-à-dire à partir des médecins qui y sont effectivement agissant ainsi qu’à partir des scientifiques spécialistes qui conseillent ces médecins), mais à partir des décisions des politiques — qui sont pourtant tous des profanes en la matière ! Mais ce qui est pourtant plus qu’étrange, c’est le fait que des politiques étant allés chercher leurs experts, d’autres experts ont été simplement taxés et diffamés du jour au lendemain de « théoriciens de la conjuration », parce qu’ils ne défendirent pas l’opinion gouvernementale. Ce qui est endommagé, ici avant tout, c’est le droit à la liberté d’opinion.
Pour quelle raison, des scientifiques reconnus depuis de longues années comme « experts » avérés — par exemple, l’immunologue et toxicologue renommé, le Pr. Dr. Stefan Hockertz ou l’ex-directeur durant de longues années de l’Institut pour la Microbiologie et l’Hygiène de l’université Johannes Gutenberg de Mayence, le Pr. Dr. Sucharit Bhakdi — ne sont plus « experts » tout d’un coup ?
Parce que les profanes en médecine = des politiciens, l’affirment ?
C’est quand-même absurde !(1)
Manifestement le dilemme est seulement résolu s’il est reconnu que l’état est autorisé soutenir dans ces domaines, mais non pas foncièrement à donner les directives.

Car il s’agit quand-même d’un problème médical-thérapeutique et donc d’un problème dans une sphère dans laquelle tous les êtres humains sont à prendre en compte avant tout dans leur relation respectives à chaque fois comme médecin et patient.
Cela pourrait alors être appelé l’autonomie/l’autogestion du système de santé !
A cela le gouvernement de la République fédérale d’Allemagne n’a maintenant toutefois manifestement aucun intérêt.
Le 5 avril 2020, Focus1(2) a publié  un « papier stratégique »2(3) qui a fuité du Ministère de l’intérieur. Dans celui-ci on rencontre entre autres la phrase suivante : « Pour viser l’action de choc souhaitée, les répercussions concrètes d’une contamination doivent être mieux expliquées à la société humaine. » (4)
Les « experts » du gouvernement fédéral conseillent donc de faire peur à la population pour surmonter la crise du corona en la plaçant en « état de choc » ? Curieux, autrefois on pensait que la peur favorisât les maladies et qu’un gouvernement a la mission de protéger la population de dommages. Le point véritable vient toutefois encore après : « Sont notoirement mentionnés quatre auteurs seulement, tous ensemble des économistes. »(5)
C’est la compréhension d’experts du gouvernement fédéral. Et la psychose provoquée au moyen de la stratégie choisie, semble se déployer en étant promise au succès.
Joli nouveau monde.


(1 ) La comparaison suivante montre, par exemple, ce que cela signifie concrètement :
L'expert du gouvernement allemand, le chef de l'Institut Robert Koch, le professeur Lothar Wieler, déclare : "Dans notre pays, la mort par corona est définie comme une personne chez qui une infection par un coronavirus a été détectée", https://www.t-online.de/nachrichten/deutschland/id_87636856/coronavirus-hamburg-will-nur-echte-covid-19-tote-zaehlen.html
Le chef de la médecine légale de Hambourg, le professeur Dr. Klaus Püschel, déclare : "Ce virus influence notre vie de façon tout à fait excessive. Cette mesure est disproportionnée par rapport au danger que représente le virus. Et les dommages économiques astronomiques qui sont actuellement causés ne sont pas à la mesure du danger que représente le virus. Je suis convaincu que le taux de mortalité de Corona n'apparaîtra même pas comme un pic de mortalité annuelle". "Toutes les personnes que nous avons examinées jusqu'à présent ont eu un cancer, une maladie pulmonaire chronique, ont été de gros fumeurs ou gravement obèses, ont souffert de diabète ou de maladies cardiovasculaires". "Le Covid-19 n'est une maladie mortelle que dans des cas exceptionnels, mais dans la plupart des cas, il s'agit d'une infection virale essentiellement inoffensive", https://www.abendblatt.de/hamburg/article228828787/rechtsmedizin-pueschel-hamburg-corona-virus-infektion-covid-19-coronavirus-krise-patienten-krankenhaeuser-kliniken-infektionsrate-krankheit-pandemie-test-lungenkrankheit-sars-cov-epidemie-sars-cov-2.html
(2 ) https://www.focus.de/politik/deutschland/aus-dem-innenministerium-wie-sag-ichs-den-leuten-internes-papier-empfiehlt-den-deutschen-angst-zu-machen_id_11851227.html
(3) https://fragdenstaat.de/dokumente/4123-wie-wir-covid-19-unter-kontrolle-bekommen/
(4) https://www.focus.de/politik/deutschland/aus-dem-innenministerium-wie-sag-ichs-den-leuten-internes-papier-empfiehlt-den-deutschen-angst-zu-machen_id_11851227.html
(5) Ibid.

Thomas Brunner, 26. März 2020



Gedanken zum wissenschaftlichen und politischen Dilettantismus während der Corona-Krise

Das ungeheuerlich Anmaßende der gegenwärtigen „Maßnahmen-Politik“ offenbart bei näherer Betrachtung durchaus zwei Eigenschaften, die kein anderer als Goethes „Zauberlehrling“ so offenkundig vorgeführt hat: 1. den übermütigen Hochmut der Machbarkeit – und 2. die Hilflosigkeit angesichts einer wirklichen Erkenntnis der Zusammenhänge. Die erste Eigenschaft ist zu offensichtlich, als dass sie in diesem Zusammenhang eingehender besprochen werden müsste; die zweite Eigenschaft ist weniger offenbar, denn sie versteckt sich hinter der alle Entscheidungen rechtfertigenden Berufung auf die so genannten staatlich anerkannten „Experten“. Dass geglaubt wird, mit dieser „Berufung“ die Verantwortung für die politischen Entscheidungen auf die „Wissenschaft“ abwälzen zu können, macht die Hilflosigkeit der politischen Verantwortungsträger nur noch deutlicher. Immerhin konstatiert die Presse die damit einhergehende Selbstaufgabe der Politik: „Plötzlich regieren uns Virologen“ (1) titelt der Spiegel am 23. 3. 2020 und Die Zeit stellt sogar die Frage bezüglich des Chef-Virologen der Berliner Charité Christian Drosten: „Ist das unser neuer Kanzler?“(2).

Nun ist gegen eine hochstehende naturwissenschaftlich fundierte Spezialwissenschaft an sich nichts einzuwenden, doch ist ja gerade das Kennzeichen dieser hochstehenden Spezial­wissenschaften, dass sie nur Ergebnisse aus ihren jeweiligen Wissenschaftsbereichen zu eruieren vermögen. Die Politik agiert nun aber so, als ob sie mit diesen einseitigen Ergebnissen die „Zauberformel“ zur Umgestaltung aller Lebensbereiche in der Hand hielte. Berechtigterweise fragt deshalb der Zeithistoriker René Schlott in der Süddeutschen Zeitung: „Wurde bei den Beratungen im Kanzleramt auch einmal ein Soziologe oder eine Soziologin hinzugezogen, der oder die sich mit den Mechanismen des Zusammenhalts sozialer Beziehungen auskennt und vor dem Punkt warnen konnte, an dem eine Gesellschaft bricht? Hat man einen Psychologen konsultiert, der sich mit den Risiken von negativen Ankündigungen auf Massen beschäftigt hat? Die Gesellschaft wird in eine tiefe Depression gestürzt, Menschen werden in systemrelevant und nicht systemrelevant unterschieden. Hat sich schon jemand gefragt, wie viele Todesfälle durch Suizid es geben wird?“(3) Hier wird also an eine Verantwortung appelliert, die nicht auf Basis einseitiger Kurzschlüsse schwerwiegende Entscheidungen trifft, sondern aus dem „Tunnelblick“ ausbricht, um besonnen alle verschiedenen Risiken gegeneinander abzuwägen – weil die Totalisierung partieller Wissenschaftserkenntnisse grundsätzlich eine zerstörerische Tendenz entfaltet, wie es bereits sehr sprechend Immanuel Hermann Fichte (1796–1879) auf den Punkt brachte: „Spezialwissenschaften, nur für sich genommen, sind Todes- und Vernichtungsarten, ja sogar Todes- und Mordarten.“(4)


Die Folgen der aktuell machtpolitisch durchgesetzten Maßnahmen für die verschiedenen Sphären des sozialen Lebens sind kaum absehbar. Dass die der gegenwärtigen Hysterie zugrunde liegenden Laborergebnisse auch andere Interpretationen zuließen, versucht der Arzt und ehemalige Politiker Wolfgang Wodarg in verschiedenen Stellungsnahmen und Interviews ins Gespräch zu bringen. Von den einen wird er dafür bereits für den Friedensnobelpreis vorgeschlagen, von den Medien aber zumeist als  „unwissenschaftlich“ oder gar als „Verschwörungstheoretiker“ abgekanzelt.  Interessant ist zumindest, dass Herr Wodarg als damaliges Mitglied des Europarates bereits einen früheren Versuch der Weltgesundheitsorganisation (WHO), „pandemische Entwicklungen“ zu politisieren, durch seine Interventionen unterband und dass andererseits die gegenwärtige weltweite „Coronakrise“ durch ein Verfahren gemessen wird, das maßgeblich durch besagten Virologen Christian Drosten entwickelt wurde, der nun auch der Hauptberater der Bundesregierung ist. Zu den Ungereimtheiten zählt ebenfalls, dass der Sprecher des Robert Koch Instituts (RKI) Lothar Heinz Wieler, der fast täglich als „Fachmann“ und Behördenleiter die Bevölkerung über die neuesten Entwicklungen aufklärt, gar nicht Humanmediziner ist, sondern Jahrzehnte als Professor für Veterinärmedizin lehrte, bevor er Präsident des RKIs wurde. Viele die Lage anders einschätzende Allgemeinärzte, die tatsächlich in der täglichen Praxis stehen, werden totgeschwiegen. Auch dringt kaum in die Öffentlichkeit, dass der ehemalige Präsident der Ärztekammer Berlin Ellis Huber längst eine vergleichende Analyse der vorliegenden Daten vorgelegt hat, die zu einer deutlich anderen Beurteilung der Statistiken führen als sie das RKI vertritt. (5) Es besteht also Anlass für Besonnenheit, besonders unter Laien, wenn schon die Experten sich dermaßen uneinig sind.
Und überhaupt nicht nachvollziehbar ist, warum noch 2009 der Nordeutsche Rundfunk eine Sendung mit dem Titel „Profiteure der Angst – SARS H1N1 H5N1 – Impfstoff-Marketing mit erfundenen Pandemien“ (6) produziert hat und aktuell jegliches Thematisieren solcher Profitinteressen als verwerflich diffamiert oder sogar nahezu verboten wird. – Ein besonders deutliches und in seiner Argumentation sehr klares und geradezu nobles Statement zur Coronakrise gibt der langjährige Leiter des Instituts für Medizinische Mikrobiologie und Hygiene an der Johannes Gutenburg Universität Mainz Sucharit Bhakdi ab. Eindrücklich argumentiert er z.B., dass die Maßnahmen gerade die vorgeblich zu schützenden vorerkrankten und älteren Menschen mehr belasten als unterstützen werden, da sie die ihnen wesentlichen Aktivitäten nicht mehr ausführen können. Auf die abschließende Frage der Reporterin: „Was halten Sie denn jetzt von den Maßnahmen?“ antwortet Herr Bhakdi: „Ich finde sie grotesk, überbordend und direkt gefährlich. […] Diese Maßnahmen sind selbstzerstörerisch. Und wenn die Gesellschaft sie akzeptiert und durchführt, gleicht dieses einem kollektiven Selbstmord.“(7) Wie ist es möglich, dass selbst die sorgenvolle Stimme dieses renommierten Forschers nicht mehr gehört wird? Auf welchen „Hexenmeister“ soll jetzt noch gewartet werden, der den Spuk zu beenden versteht?



Es wird keiner kommen, denn die Corona-Krise ist nichts anderes als die Selbstoffenbarung der neoliberalen Bevormundungspolitik (siehe den Anhang unten), wie sie schon die letzten Jahrzehnte schleichend alle Lebensbereiche durchzogen und nicht nur das gesellschaftliche Geistesleben mehr oder weniger gleichgeschaltet, sondern auch die Realwirtschaft schwerwiegend durch die Entkopplung eines wildwüchsig expandierenden Finanzmarktes ihrer eigentlichen Aufgabe entfremdet hat. Es ist eine Technokratie, die Zahlen mit Lebenswirklichkeit verwechselt und Wirtschaft mit Gewinnmaximierung, d.h. es ist ein Denken jenseits der Menschen, die die tatsächliche Arbeit leisten. Alle Formen von Verunsicherung sind dabei Mittel, um den „Arbeitsmarkt“ zu „flexibilisieren“.

Durch milliarden-schwere neue Staatsverschuldungen glaubt diese Technokratie nun den von ihr selbst angerichteten Schaden durch am Schreibtisch entworfene Investitionsprogramme „reparieren“ zu können und zieht damit doch nur die eigentlichen Produktivkräfte immer tiefer in die Lebensfremdheit einer gängelnden Apparatstruktur. Kann dieser „Systemwechsel“(8) wirklich gewollt werden?


Wohl kaum! Soll also nicht weiter den Finanzmärkten oder dieser demokratiefernen Politik das Geschick der Menschheit überlassen bleiben, dann muss eine Besinnung auf die eigentlichen Aufgaben begonnen werden: Das Bildungsleben, das Gesundheitswesen und alle Sphären der Kultur gilt es aus den abstrakten Standards der Machbarkeitsideologen zu befreien – denn in diesen Feldern ist der individuelle Mensch die „regulierende“ Instanz, die es vor allem zu berücksichtigen gilt. Und die Wirtschaft gilt es durch neu zu bildende Zusammenhänge zwischen Produktion, Handel und Konsum von sachfremden Rendite-Interessen und allen politisch-planerischen Anmaßungen zu befreien, also die neoliberale Agenda zu überwinden, um die Wirtschaft tatsächlich am Bedarf auszurichten, als solidarisch-arbeitsteilige Sphäre der Gesellschaft. Dann wird es auch möglich sein, den okkupierten öffentlichen Debattenraum und die Sphären der Rechtspflege und der Politik im wahren Sinne zu demokratisieren. Nutzen wir also diese Zäsur für eine grundlegende Neuorientierung!


Anhang
Grundzüge des Neoliberalismus

Neoliberalismus ist eine heterogene Strömung in der Wirtschaftswissenschaft, deren An­hänger einen liberalen Markt und unterschiedlich abgestufte staatliche Lenkungs- und Ausgleichselemente befürworten. Bekannte Namen (und Strömungen) sind u.a. Friedrich von Hayek (Österreichische Schule), Milton Friedman (Chicago School of Economics), Walter Eucken (Ordoliberalismus), Alfred Müller-Armack (Soziale Markwirtschaft). Als Geburtsstunde des Neoliberalismus kann das von Walter Lippmann organisierte, vom 26.–30. August 1930 durchgeführte „Walter Lippmann Kolloquium“ angesehen werden, das bereits viele spätere Protagonisten des Neoliberalismus versammelte. Wegbereitend für die große Wirkmacht der neoliberalen Ideologie waren im Weiteren die Zusammenkünfte am Mont Pèlerin in der Nähe des Genfer Sees. 1947 hatte Friedrich von Hayek erstmals eine Reihe von Wirtschaftswissenschaftlern und Philosophen eingeladen, um über die Grundlagen des Wirtschaftsliberalismus zu diskutieren. An den jährlich mindestens einmal stattfindenden Tagungen der nun begründeten Mont Pèlerin Society (MPS) nahmen zahlreiche namhafte Persönlichkeiten teil: Maurice Allais, Walter Eucken, Milton Friedman, Friedrich August Hayek, Frank Knight, Fritz Machlup, Ludwig von Mises, Karl Popper, Wilhelm Röpke, George Stigler, Alexander Rüstow, Alfred Müller-Armack u.a. Ausgehend von der MPS wurden weltweit zahlreiche Lehrstühle geschaffen und damit die neoliberale Ausrichtung schrittweise zur maßgeblichen Richtung der Wirtschaftswissenschaft ausgebaut. Acht Mitglieder der MSP erhielten mittlerweile den von der Schwedischen Reichsbank gestifteten Alfred-Nobel-Gedächtnispreis für Wirtschaftswissenschaften: Friedrich von Hayek (1974), Milton Friedman (1976), George Stigler (1982), James M. Buchanan (1986), Maurice Allais  (1988), Ronald Coase (1991), Gary Becker (1992) und Vernon Smith (2002).


Bis heute bestehen vielerlei Unklarheiten und Missverständnisse bezüglich der neoliberalen Ideologie, zumal es sich nicht um eine einheitliche Lehre handelt. Häufig wird der gravierende Unterschied zum klassischen Liberalismus übersehen. Der Neoliberalismus ging aus der Frage hervor, wie der klassische Liberalismus „reformiert“ werden könne, um das „Prinzip des freien Marktes“ („Selbstregulierung“ durch Angebot und Nachfrage, Adam Smiths „unsichtbare Hand“) zu erhalten, zugleich aber die sozialen Verwerfungen „abzufedern“, die der klassische Liberalismus mit sich gebracht hatte und die sich im I. Weltkrieg und in der Weltwirtschaftskrise 1929 entladen hatten. Im Angesicht der nun aufsteigenden totalitären Bewegungen (Hitler, Mussolini, Franco, Stalin, Mao) wurde nach Möglichkeiten gesucht, das Prinzip des Liberalismus durch soziale Komponenten zu ergänzen. Deshalb wurde dann – insbesondere im Konzept der „sozialen Marktwirtschaft“ – die duale Konstruktion einer Gesellschaft mit „freiem Markt“ und ausgleichendem „Sozialstaat“ entworfen. Dass damit das eigentliche Problem noch nicht überwunden wird – nämlich die Auffassung, dass der Egoismus notwendigerweise als „Antriebskraft“ der Wirtschaft zu wirken habe – war auch den Neoliberalen nicht klar, weil sie sich als sonstige Möglichkeit nur eine staatliche Planwirtschaft vorstellen konnten, die sie jedoch grundsätzlich ablehnten, weil diese die unternehmerische Freiheit aufheben würde. Deshalb hat der Neoliberalismus auch das Prinzip des Privateigentums an Produktionsmitteln, Grund und Boden ehern aufrechterhalten. Dass es durchaus eine weitere Möglichkeit gibt, hat Rudolf Steiner in voller Klarheit ausgesprochen:
„Wenn einer in einen Betrieb eintritt, wird ihm ein Teil des Eigentums zugeschrieben, gleichgültig, ob er Arbeiter oder Unternehmer ist. Das Eigentum hat als solches einen moralischen Wert. Eine Einnahme können Sie nur von dem haben, was das Produktionsmittel trägt, nur von der Leistung. […] Ich will nicht die Freizügigkeit bekämpfen. Was ich meine, hat damit gar nichts zu tun, sondern nur damit, dass jeder Mensch ein Interesse an den Produktionsmitteln habe, an denen er arbeitet. Dadurch, dass er in die Fabrik eintritt, machen Sie ihn zu einem Menschen, der ebenso beteiligt ist an seinem Betrieb, wie ein Bauer an seinem Gut. […] Beim gewerblich-industriellen Betrieb ist es so, dass, wenn einer den Betrieb verlässt, er sein Eigentumsrecht verliert. Dieses haftet an der Stelle. […] Heute verkauft der Unternehmer mit seinem Unternehmen sein ganzes Werk und mit ihm alle Arbeiter. Wenn aber jeder Mitbesitzer ist, kann das nicht geschehen.“(9) Deshalb betont Steiner, dass auch der Aufsichtsrat nur mit Menschen besetzt sein soll, die selbst im Unternehmen tätig sind: „Leute die nur Drohnen sind, wird es nicht mehr geben können.“(10) Eine sachgemäße Sozialwissenschaft kommt also zum Begriff des Nutzungseigentums, da sonst – wie in unserer Gegenwart üblich – das Wirtschaftsleben permanent durch verheerende Vorrechte und externe Ansprüche tangiert wird. Da der Anteil am Unternehmen nicht mehr als Privateigentum entnommen werden kann, versachlicht sich der Umgang mit den zur Verfügung stehenden Produktionsmitteln und auch die Beziehung zu allen anderen Unternehmen. Im assoziativen Dialog zwischen Produzenten, Händlern und Konsumenten wird ein wirtschaftlicher Ausgleich und eine Fluktuation der Produktionsmittel im Dienste der jeweiligen Bedarfserfüllung möglich.



Durch seine Aufrechterhaltung des Privateigentums an Produktionsmitteln und an Grund und Boden prägt der Neoliberalismus also einen falsch verstandenen Freiheitsbegriff, der die dem gesellschaftlichen Bedarf dienenden freien unternehmerischen Initiativen erschwert, weil er Besitz mit Fähigkeit verwechselt. Die durch diese unsachgemäße „Konstruktion“ verursachten gesellschaftlichen Risse soll nun wiederum ein Sozialstaat kitten, was wiederum dazu führt, dass die eigentlichen Freiheitsbereiche der Gesellschaft (Bildung, Wissenschaft und Kultur) durch die generalisierenden Mechanismen des Staates zunehmend gleichgeschaltet werden (und die Kultursphäre zunehmend in eine scheinfreie Freizeit-Unterhaltungskultur mündet). Hinzu kommt, dass sich die mit der Aufgabe der Verwaltung von Bildung, Kultur und Sozialem betraute politische Klasse (mit all ihren angeschlossenen Institutionen) tendenziell immer weiter vom realen sozialen Leben abkoppelt und die Wahrung der eigenen Besitzstände zum Selbstzweck erhebt.
So zeigt sich, wie der Neoliberalismus auf eine unheilvolle Liaison zwischen Finanzmarkt und politischer Klasse hinausläuft, weil die vom Privatkapital angetriebene Wirtschaft zugleich der soziale und finanzielle Nährboden des expandierenden Sozialstaates ist. Bei stagnierendem Wirtschaftswachstum braucht das neoliberale Gesellschaftssystem Krisen, damit die Realwirtschaft erneut (durch den Finanzmarkt bzw. durch Staatsinvestitionen) angetrieben und von Neuem geschröpft werden kann. Wer dies versteht, der versteht auch, warum die sogenannte „Corona-Krise“ nichts anderes ist als die Selbstoffenbarung des gegenwärtigen Systems.

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(1) https://www.spiegel.de/politik/deutschland/corona-krise-wie-virologen-ploetzlich-zu-einer-nebenregierung-werden-a-00000000-0002-0001-0000-000170114611, 23.3.2020
(2) https://www.zeit.de/2020/13/coronavirus-wissenschaft-auswirkung-auf-politik-virologen-christian-drosten-alexander-kekule, 18.3.2020
(3) https://www.sueddeutsche.de/leben/corona-rene-schlott-gastbeitrag-depression-soziale-folgen-1.4846867, 17.3.2020
(4) aus: Hermann Ehret: „Der Philosoph Immanuel Hermann Fichte, der Erbe und Weiterbildner des Idealismus und der Klassik“. Tellingstedt 1997, Seite 35
(5) https://www.urania.de/das-virus-die-menschen-und-das-leben?fbclid=IwAR2MgmIhBl7RfTt7vqDYaaWyGsNOVfbY6hkPskGC0wHsix9Q1uCXRhZRuJI
(6) https://www.youtube.com/watch?v=0mlim_sQsRI&feature=youtu.be
(7) https://www.youtube.com/watch?v=JBB9bA-gXL4&feature=youtu.be
(8) Siehe den Spiegelartikel  von Henrik Müller „Wirtschaft im Pandemie-Modus – Eine Corona-Treuhand-Anstalt gegen den Crash“,  https://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/coronavirus-eine-corona-treuhand-anstalt-gegen-den-crash-kolumne-a-8d22edac-6598-40c9-9637-46253777d91b, 22.3.2020
(9) Rudolf Steiner, „Sozialwissenschaftliche Texte“, hrsg. von Roman Boos, Erstes Heft, Januar 1919, S. 30f
(10) Ebd. S. 31














Das Corona-Syndrom - 31. März 2020

Die Traumatisierung der Gesellschaft durch systemische Gewalt oder: Ein Weg zum Verständnis der Befürworter der Maßnahmen


„Du räumst dem Staate denn doch zu viel Gewalt ein. Er darf nicht fordern, was er nicht erzwingen kann. Was aber die Liebe gibt und der Geist, das lässt sich nicht erzwingen. Das lass er unangetastet, oder man nehme sein Gesetz und schlag es an den Pranger! Beim Himmel! der weiß nicht, was er sündigt, der den Staat zur Sittenschule machen will. Immerhin hat das den Staat zur Hölle gemacht, dass ihn der Mensch zu seinem Himmel machen wollte.“ (1)
Friedrich Hölderlin

„Glauben Sie nicht den Gerüchten, sondern nur den offiziellen Mitteilungen, die wir immer auch in viele Sprachen übersetzen lassen.“ (2)
Angela Merkel

Der bedeutende, 2017 verstorbene Schriftsteller, Menschenrechtler und Friedensnobelpreisträger 2010 Liu Xiaobo schildert im Rückblick auf Maos „Kulturrevolution“ in einem Artikel über die „Grausamkeit der Kinder dieser Zeit“ mit erwachter Betroffenheit von einem Schlüsselerlebnis seiner Biographie: als Jugendlicher hatte er mit einer Gruppe Gleichaltriger einen bereits erniedrigten alten Mann beleidigend traktiert – die selbe Überheblichkeit nachahmend, die er von den Erwachsenen und den öffentlichen Behörden kannte (3). Dass Xiaobo dieses Eingeständnis in späteren Jahren aufgeschrieben hat, ist ein großes Verdienst, denn üblicherweise wird eine solche Mitläuferschaft nach dem Erwachen verschwiegen. Was hätte z.B. Deutschland gewonnen, wenn mehr Menschen den Mut gehabt hätten, ehrlich zu bekennen, dass sie durchaus etwas „gesehen“ hatten, aber zu schwach waren, sich dagegenzustellen, wie es der Historiker Sebastian Haffner von sich selbst schilderte. Haffner wachte allerdings bereits in der Nazizeit auf und emigrierte nach England. „Die Massenseele und die kindliche Seele sind sehr ähnlich in ihren Reaktionen“ (4), weil Ideen erst „bis auf die Fassungskraft eines Kindes heruntersimplifiziert werden“ müssen, wenn sie „massenbewegende historische Kräfte“ frei setzen sollen. Die Verengung des gesamten öffentlichen Lebens auf das Schlagwort „Coronavirus“ ist eine solche Simplifizierung.

Die sogenannten Schutzmaßnahmen sind ein schwerwiegender Eingriff in die Sphäre der individuellen Integrität. Die „Verborgenheit der Gesundheit“ (5) ist Ausdruck dieser Integrität, das heißt Gesundheit ist immer eine Frage der besonderen konstitutionellen Ausgeglichenheit, die, wo sie gestört ist, als Krankheit erscheint. Mit ärztlicher Hilfe kann die Krankheit nicht einfach mechanistisch weggeschafft werden, sondern der Arzt hat durch seine Behandlung und auch möglicherweise operativen Eingriffe die Aufgabe, die innere Selbstregulierung des Organismus zu unterstützen. Deshalb sagt der große Philosoph Hans Georg Gadamer: „Die Wissenschaft, insbesondere die moderne Wissenschaft mit ihren Sonderstrukturen, kann sich nicht darüber täuschen, dass ihr von vornherein Grenzen gesetzt sind. Das Ziel der Arztkunst ist das Heilen, und das Heilen ist nicht die Vollmacht des Arztes, sondern die der Natur.“(6) Es wäre die Aufgabe der Politik in der gegenwärtigen Corona-Virus-Epidemie gewesen, die konkreten Ärzte zu stärken, damit sie ihre Arbeit angemessen leisten können, nicht aber durch allgemeine Eingriffe diese Arbeit geradezu auszuhebeln.(7) Selbstverständlich hätten Ärzte einzelnen Patienten auch empfehlen können, zu Hause zu bleiben, um sich zu schützen, sie hätten ihnen ein Ausgehen aber auch nicht verbieten können. Durch die gegenwärtigen staatlichen Verordnungen werden die Ärzte zu untergeordneten Handlangern erniedrigt. Hier liegt die eigentliche Autoritäts-Anmaßung. Denn welcher Patient in besonderer Gefährdung schwebt, das weiß nicht das Robert Koch-Institut (RKI) und am wenigsten die Weltgesundheitsorganisation (WHO), sondern das wissen die tatsächlich behandelnden Ärzte der jeweiligen Risikogruppe am besten. Es hätte also die Aufgabe bestanden, die von den tatsächlich tätigen Ärzten benötigte Unterstützung zu organisieren, um Kranke angemessen behandeln zu können und Gesunde nicht in ihrer Selbstregulation zu behindern, indem man sie „einsperrt“. Hätten die Anstrengungen der Unterstützung der niedergelassenen Ärzte sowie der besonderen Ausstattung der Krankenhäuser gegolten, wäre weniger Kollateralschaden angerichtet worden.

Statt das Beziehungsleben (insbesondere zwischen Patient und Arzt) zu stärken, wurde durch systemische Gewalt das soziale Leben schwerwiegend erschüttert. Das hat bereits jetzt weitreichende Folgen: Spaltungsprozesse zwischen denjenigen, die noch Zweifel an den Maßnahmen äußern, und denjenigen, die nur noch die staatlich verordnete „offizielle“ Verlautbarung glauben – glauben, denn allen müsste klar sein: zu einer wirklichen medizinischen Beurteilung ist gewiss kein Laie deshalb schon fähig, weil die Regierung es fordert. Ein wirkliches Gespräch zwischen den verschiedenen Auffassungen ist aber auch nicht mehr möglich, da die Versammlungsfreiheit radikal eingeschränkt wurde. Das nennt man: vormundschaftlicher Staat. Ausgewiesene Fachleute werden gemaßregelt, wie etwa der langjährige Leiter des Instituts für Medizinische Mikrobiologie und Hygiene an der Johannes Gutenberg-Universität Mainz Sucharit Bhakdi, der wegen seiner mutig geäußerten Meinung „von der Universität Mainz mit dem Entzug seiner eMail-Adresse sanktioniert“ (8) wurde, und selbst die von mir sonst durchaus für ihre kritische Eigenständigkeit geschätzte Kabarettsendung Die Anstalt führt den Maßnahmen-Kritiker Dr. Wolfgang Wodarg hämisch vor und der Kabarettist lässt sich dazu herab, über Herrn Wodargs Frisur zu lästern, indem er sagt, es gebe durch die Geschäftsschließungen wohl keinen Friseur mehr… Wie ist es möglich, dass sich so viele Menschen auf die staatlich verordneten Gebote einschwingen, obwohl die Urteilsgrundlage doch gar nicht vorhanden ist, warum wird dieser Akt staatlicher Gewalt also einfach hingenommen? Diese Frage stellte sich bereits Hannah Arendt, als sie erlebte, wie zu Beginn des Nationalsozialismus „in der Welle von Gleichschaltung, die ja ziemlich freiwillig war, jedenfalls noch nicht unter dem Druck des Terrors vorging […,] unter den Intellektuellen die Gleichschaltung sozusagen die Regel war. […] Das Schlimme war doch, dass die dann wirklich daran glaubten. Für kurze Zeit, manche für sehr kurze Zeit. Aber das heißt doch: Zu Hitler fiel ihnen was ein. Und zum Teil ungeheuer interessante Dinge! Ganz phantastisch interessante und komplizierte! Und hoch über dem gewöhnlichen Niveau stehende Dinge! Das habe ich als grotesk empfunden. Sie gingen ihren eigenen Einfällen in die Falle, würde ich heute sagen. Das ist das, was passierte.“(9) Warum also wird der gegenwärtige Akt staatlicher Gewalt einfach hingenommen?


Am 23. August 1973 wurde die Schwedische Kreditbank in Stockholm überfallen und vier Geiseln genommen. Im Laufe der mehrtägigen Geiselnahme zeigte sich bei den Geiseln eine seltsame psychische „Umkehrung“: immer mehr verbanden sie sich sympathisch mit den Geiselnehmern und entwickelten Angst gegenüber der sie befreien wollenden Polizei. Diese heute als „Stockholm-Syndrom“ bekannte Traumatisierung zeigt Anzeichen der gegenwärtigen Lage. Vielen Menschen fallen auch gegenwärtig „ganz phantastisch interessante und komplizierte“ Argumente ein, womit Sie die offensichtliche Instrumentalisierung des Coronavirus durch die Regierung der „Physikerin der Macht“(10), wie Kanzlerin Merkel geradezu euphorisch vom NDR-Korrespondenten Georg Schwarte genannt wird, sich schönreden! Nüchtern betrachtet ist diese verharmlosende Sichtweise durchaus sehr gut verständlich: die Einschüchterung und Verängstigung durch die Medienbilder der Leichen italienischer Coronatoter, durch Androhungen und durchgeführte repressive Maßnahmen wie die Einschränkung der Bewegungsfreiheit, die Schließung fast aller Betriebe, Schulen, Theater, Museen und Fußballstadien, die Aufhebung der Versammlungsfreiheit etc., das sind so mächtige Ansagen, dass jeden eine selbstverständliche Ohnmacht überkommt, sich gar nicht widersetzen zu können. Diese Ohnmacht ist die eigentliche Ursache des weitverbreiteten Fatalismus. Es ist der Fatalismus einer zerstörten seelischen Integrität, die nun nach Inhalten sucht, um sich doch zu erhalten und deshalb den suggestiven Verlautbarungen verfällt und die – so widersprüchlich das klingen mag – nur durch Empathie geheilt werden kann.

Zugleich sollte im Weiteren an die erkenntnismäßige Aufarbeitung der eigentlichen – neoliberalen – Ambitionen gegangen werden (11), die hinter den Corona-Maßnahmen stehen, denn die gilt es vor allem zu durchschauen, um die in Erscheinung getretenen Tendenzen wirklich überwinden zu können.


(1) Friedrich Hölderlin, Hyperion oder der Eremit in Griechenland, Bibliothek deutscher Klassiker, Berlin Weimar, 1989, Hölderlins Werke Bd. 2, S. 66
(2) https://www.tagesspiegel.de/politik/die-kanzlerin-zum-kampf-gegen-das-virus-wir-werden-auf-die-probe-gestellt-wie-nie-zuvor/25658318.html
(3) Bei Ling, Der Freiheit geopfert, Die Biografie des Friedensnobelpreisträgers Liu Xiaobo, München 2011, S. 20f
(4) Sebastian Haffner, Geschichte eines Deutschen, Die Erinnerungen 1914–1933, S. 22
(5) Hans Georg Gadamer, Über die Verborgenheit der Gesundheit, Frankfurt am Main 1993
(6) Ebd. S. 162
(7) Auch Italien wäre wahrscheinlich mit einem frühzeitigen Schutz der älteren und vorerkrankten Menschen besser geholfen gewesen als mit der nun eingetretenen Mischung aus später Reaktion und anschließendem Lockdown. Stichprobenartige Tests reichen aus, um das Stadium der Verbreitung zu bestimmen, d.h. um die Gefährdeten zu informieren und auch wieder zu „entwarnen“. Dass die Lebenserwartung in Italien höher ist als anderswo, die Luftverschmutzung in den Städten jedoch recht hoch und das Gesundheits­system durch Profitinteressen heruntergewirtschaftet, es deshalb auch mehr gefährliche Krankenhauskeime als anderswo gibt, sind weitere Parameter, die zu berücksichtigen sind.
(8) https://vitalstoff.blog/tag/sucharit-bhakdi/
(9) Hannah Arendt, Ich will verstehen, Selbstauskünfte zu Leben und Werk, Fernsehgespräch mit Günter Gaus (Oktober 1964), München 1996, S. 56f
(10) https://www.tagesschau.de/kommentar/kommentar-merkel-corona-rede-101.html
(11) Siehe den Text von Thomas Brunner: „Zauberlehrlingspolitik – Gedanken zum wissenschaftlichen und politischen Dilletantismus / Ein Kommentar“ hier auf der Webseite
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Die Bundesregierung und die Experten - 5. April 2020
Die Regierungen in vielen Ländern berufen sich auf „Experten“, deren Meinung zu den notwendigen generellen Maßnahmen (Einschränkung der Versammlungsfreiheit, Androhung von Strafen bei Nichteinhalten etc.) geführt habe.


Diese Berufung auf die „Experten“ ist in sich ein sehr widersprüchliches Konstrukt: Man beruft sich auf „Experten“, da es ja schädlich wäre, wenn Nicht-Experten, also Laien entscheiden würden.


Aber warum „wäre“? Genau das ist doch geschehen! Das Gesundheitswesen wurde nicht aus sich heraus (durch die tatsächlich behandelnden Ärzte und die diese Ärzte beratenden Wissenschaftler) reguliert, sondern durch Entscheidungen der Politiker –  die doch selbst alle Laien sind! Dass diese Politiker sich ihre Experten geholt haben, andere Experten aber einfach von heute auf morgen als „Verschwörungstheoretiker“ diffamiert wurden, weil sie nicht die Regierungsmeinung vertraten, ist doch mehr als seltsam. Geschadet hat das vor allem dem Recht auf Meinungsfreiheit.

Warum sollen langjährig als ausgewiesene „Experten“ anerkannte Wissenschaftler wie z.B. der renommierte Immunologe und Toxikologe Prof. Dr. Stefan Hockertz oder der langjährige Leiter des Instituts für Medizinische Mikrobiologie und Hygiene an der Johannes Gutenburg Universität Mainz Prof. Dr. Sucharit Bhakdi auf einmal keine „Experten“ mehr sein?
Weil die medizinischen Laien = Politiker das behaupten?
Das ist doch absurd!(1)
Offensichtlich ist das Dilemma nur auflösbar, wenn erkannt wird, dass der Staat in diesen Bereichen unterstützen, aber grundsätzlich nicht die Direktiven ausgeben darf.

Denn es geht doch um ein medizinisch-therapeutisches Problem, also um ein Problem in einer Sphäre, in der alle Menschen als individuelle Menschen zu berücksichtigen sind, vor allem in ihrer jeweiligen Beziehung als Arzt und Patient.
Das könnte dann genannt werden: Selbstverwaltung des Gesundheitswesens!
Daran hat nun allerdings die Regierung der Bundesrepublik Deutschland offensichtlich kein Interesse. Am 5. April 2020 veröffentlichte der Focus (2) ein geleaktes „Strategiepapier“(3) des Innenministeriums. Dort steht unter anderem der folgende Satz:
„Um die gewünschte Schockwirkung zu erzielen, müssen die konkreten Auswirkungen einer Durchseuchung auf die menschliche Gesellschaft verdeutlicht werden.“ (4)
Die „Experten“ der Bundesregierung raten also, zur Überwindung der Corona-Krise der Bevölkerung Angst zu machen, ihr eine „Schockwirkung“ zu versetzen? Seltsam, früher dachte man, dass Angst Krankheiten befördert und eine Regierung die Aufgabe hat, die Bevölkerung vor Schaden zu schützen.
Die eigentliche Pointe kommt allerdings noch: „Namentlich erwähnt werden in dem Bericht aber nur vier Autoren, allesamt Ökonomen.“ (5)
Das ist das Expertenverständnis der Bundesregierung. Und die durch die gewählte Strategie bewirkte Psychose scheint sich erfolgversprechend zu entfalten.
Schöne neue Welt.
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(1) Was das konkret bedeutet, zeigt z.B. folgender Vergleich:
Der Experte der Bundesregierung, der Leiter des Robert Koch Instituts Prof. Dr. Lothar Wieler, sagt: „Bei uns gilt als Corona-Todesfall jemand, bei dem eine Coronavirus-Infektion nachgewiesen wurde.“, https://www.t-online.de/nachrichten/deutschland/id_87636856/coronavirus-hamburg-will-nur-echte-covid-19-tote-zaehlen.html
Der Chef der Hamburger Rechtsmedizin, Professor Dr. Klaus Püschel, sagt: „Dieses Virus beeinflusst in einer völlig überzogenen Weise unser Leben. Das steht in keinem Verhältnis zu der Gefahr, die vom Virus ausgeht. Und der astronomische wirtschaftliche Schaden, der jetzt entsteht, ist der Gefahr, die von dem Virus ausgeht, nicht angemessen. Ich bin überzeugt, dass sich die Corona-Sterblichkeit nicht mal als Peak in der Jahressterblichkeit bemerkbar machen wird.“ „Alle, die wir bisher untersucht haben, hatten Krebs, eine chronische Lungenerkrankung, waren starke Raucher oder schwer fettleibig, litten an Diabetes oder hatten eine Herz-Kreislauf-Erkrankung.“ „Covid-19 ist nur im Ausnahmefall eine tödliche Krankheit, in den meisten Fällen jedoch eine überwiegend harmlos verlaufende Virusinfektion.“, https://www.abendblatt.de/hamburg/article228828787/rechtsmedizin-pueschel-hamburg-corona-virus-infektion-covid-19-coronavirus-krise-patienten-krankenhaeuser-kliniken-infektionsrate-krankheit-pandemie-test-lungenkrankheit-sars-cov-epidemie-sars-cov-2.html
(2) https://www.focus.de/politik/deutschland/aus-dem-innenministerium-wie-sag-ichs-den-leuten-internes-papier-empfiehlt-den-deutschen-angst-zu-machen_id_11851227.html
(3) https://fragdenstaat.de/dokumente/4123-wie-wir-covid-19-unter-kontrolle-bekommen/
(4) https://www.focus.de/politik/deutschland/aus-dem-innenministerium-wie-sag-ichs-den-leuten-internes-papier-empfiehlt-den-deutschen-angst-zu-machen_id_11851227.html
(5) Ebd.