Ecole Waldorf

Institut pour une triarticulation sociale
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Johannes Mosmann ..................09/2010.....Original

Traduction FG version 2, 30 août 2013.....

Qu'est-ce que l'école Waldorf a à voir avec la politique mondiale?

Les Allemands et l'idée de la triarticulation sociale

(Sur demande une version PDF gratuite est disponible en allemand)

Si nous considérons la vie spirituelle de l'Europe, elle ressemble à un système de fils, qui sont diversement entrelacés, mais nous aimons toujours suivre quelques-uns, ainsi nous venons donc encore aujourd'hui en Allemagne comme points de croisement, dans lequel tous se rencontrent. La vie scientifique, artistique et socio-économique de l'Europe est une corrélation de forces qui toutes ont leur centre en Allemagne. Rudolf Steiner
in Ein freier Blick in die Gegenwart 232 Deutsche Lesehalle für alle Stände, 1. Jg., Nrn. 1 u. 2; 6. u. 15. Nov. 1884, GA30

Un vieux fantôme se signale de retour

Le climat politique entre l'Allemagne et ses voisins européens s'est considérablement détérioré au cours des dernières semaines. « Merkel de plus en plus isolé parmi les dirigeants de l'UE », titrait, par exemple, Die Welt, du 22 juin. Le conseiller de Sarkozy, Jacques Attali dit ce qui inquiète tant les voisins de l'Allemagne : « Il semble que l'Europe soit sous le Diktat allemand » [1]. Apparemment, une vieille blessure se rouvre à nouveau.

Qu'est-ce qui s'était passé ? Eh bien, les Allemands comme nul autre peuple ont appris à croire en les principes de l'économie. Par-dessus tout, ils croient qu'il est important de produire plus et exporter plus. Ainsi, les personnes travaillant en Allemagne travaillent plus longtemps et reçoivent toujours moins pour elles. Celui qui veut devenir champion du monde des exportations, doit être incroyablement pas cher, et doit permettre aux investisseurs des rendements élevés par de faibles « coûts de main-d'œuvre ». Ainsi, l'Allemagne a l'ambition d'être le pays de la main-d'œuvre pas chère de l'Europe.

En Allemagne a été construit un secteur d’emplois peu rémunérés subventionnés par le gouvernement avec des salaires horaires atteignant moins de 6 € pour assurer la « localisation des entreprises en Allemagne ». Que les voisins européens soient forcés de presser aussi les salaires a été caché. Les gouvernements de France, Italie, Espagne, Grèce, Portugal et Irlande ont essayé d'y aller, mais ils se sentent incapables d'aller aussi loin que les Allemands.

L'Allemagne exporte vers les pays voisins, beaucoup plus qu’elle importe de leur part. En 2009, l'excédent de la balance commerciale avec l'Espagne 12 milliards, avec le Royaume-Uni 20 milliards, et avec la France même 27 milliards -  cela signifie, les gens en Allemagne ont créé des biens et des services de valeur correspondante et livrés dans les pays respectifs sans recevoir de contreprestation. Les Allemands n'ont naturellement rien de cela. Mais aussi Espagnols, Anglais ou Français n'ont rien de cela. Car avec quel argent devraient-ils acheter les produits de l'Allemagne, lorsque leurs propres économies sont détruites grâce aux marchandises bon marché en provenance d'Allemagne ?

En utilisant l'exemple de l'Espagne, on voit comment ça se passe, les Allemands ont prêté l'argent aux Espagnols avec lequel les Espagnols étaient en mesure d'acheter les produits de l'Allemagne. Après tout, l'idée derrière est que si les étrangers nous sont redevables, alors ils devront une fois nous payer la rente plus tard. Seulement - et là, accroche l'arrière-pensée - qui produit alors ce que consomme le retraité allemand de l'avenir ? En vérité, la maitrise en exportation mondiale est une rue à sens unique. Si l'agriculture et l'industrie d'autres pays se rabougrissent en fait parce qu'ils ne peuvent pas entrer en concurrence avec la pression allemande sur les salaires, la probabilité qu'ils puissent un jour rendre quelque chose est toujours plus mince. Pour les deux côtés, une balance du commerce équilibrée est souhaitable - que l'excédent commercial persistant pourrait conduire dans l'avenir lointain à un équilibre par la simple accumulation de la dette est un fantasme. [ 2 ]

La ministre française de l'Économie Christine Lagarde a essayé le mois dernier d'appeler les Allemands à la raison : « Si vous regardez les coûts unitaires du travail, alors les Allemands étaient incroyablement bons à cet égard. Je ne suis pas sûre qu'il s'agit d'un modèle durable - à long terme et pour l'ensemble du groupe. Nous avons clairement besoin d'une meilleure harmonisation. "[ 3 ] Les Allemands, a poursuivi la ministre, devraient augmenter leurs salaires et réduire les exportations. La réponse de la chancelière Angela Merkel était la suivante : "Dans la discussion que nous conduisons au sein de l'Euro-groupe et de l'Union européenne, il s’agit, que nous réussissions à avoir une capacité concurrentielle de tous les États membres de l'Union européenne et plus précisément de faire se correspondre les pays de l'euro, à savoir non pas dans la direction des plus faibles, mais dans la direction des plus forts. C'est l'objectif que l'Allemagne poursuit. Si nous ne réalisons pas cet objectif, nous ne serons pas compétitifs dans le monde".[ 4 ]

Le pays des poètes et des penseurs

Il ne faut pas négliger le caractère essentiel de la confrontation entre Christine Lagarde, et Angela Merkel : la ministre française soulève un problème de fond et argumente à partir de la réalité. La chancelière répond, mais elle répond purement idéologiquement. À cela on peut supposer aux Anglais et aux Français, bien sûr, tels et tels autres intérêts. Dans tous les cas, leurs arguments sont, cependant, en ce qui concerne leurs intérêts pratiques en conformité avec la réalité. Les phrases d'Angela Merkel, qu’on devrait rester compétitif dans le monde et continuer à descendre les salaires, ne sont par contre, pas même une fois, en rapport avec les intérêts allemands.
Là une pensée s’est complètement détachée de tout rapport à la réalité et est représentée pour elle-même - quel que soit le coût.

 Avec la tendance à poursuivre une idée aussi à l'encontre de toute logique, les Allemands sont toujours dans leur rôle particulier dans la politique mondiale. Les Allemands ont imaginé le socialisme, et les Allemands ont imaginé le néo-libéralisme. Dernièrement c’est le traitement conceptuel du libéralisme anglais par les théoriciens économiques d’Allemagne et d'Autriche. La différence entre le libéralisme et le néo-libéralisme, c'est que la théorie de l'économie britannique est une description de la pratique, l'Allemand, par contre, une construction théorique: le livre le plus important du libéralisme, «Une enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations" d’Adam Smith ne peut guère être considéré comme un système clos de pensée. Il s'agit essentiellement d’une description des événements réels en Angleterre à cette époque. Et en Angleterre, se fait tout simplement sentir au milieu du 18e siècle une certaine prospérité par l'impact de l'égoïsme, de sorte que Smith doit croire : une «main invisible» conduirait la société pour le mieux, si chacun s’adonnait à son égoïsme. Tout à fait différente est alors la poursuite de ce libéralisme par Walter Eucken, Alexander Rustow, Franz Böhm et Wilhelm Röpke vers le néolibéralisme : les Allemands tentent d’inventer un système social fermé. Certains vont même si loin, qu’ils construisent un «Ordo» comme une forme schématique de la société pour des pays particuliers. [ 5 ]

En Allemagne, les néolibéraux essayent de greffer leur construction sur la réalité en ce qu’ils installent l '«économie sociale de marché". Et pour convertir le monde entier au néolibéralisme, ils se retrouvent dans la Société du Mont Pèlerin fondée par Auguste Friedrich von Hayek avec les libéraux britanniques et américains. La Société du Mont Pèlerin, dont en passant Ludwig Erhard est l'un des membres fondateurs, deviendra le plus influent « think tank » du 20e siècle, dont s'étendront à partir de l'étincelle initiale 93 autres « think tanks » néo-libéraux dans le monde. [ 6 ] Ils déterminent le contenu des manuels scolaires, occupent des chaires dans les universités, rédigent des discours pour les politiciens et mettent en scènes les feuilletons d'après-midi. Les Allemands sont donc après comme avant les « poètes et des penseurs» du monde, même si ceux d'entre eux qui préfèrent laisser les autres penser pour eux-mêmes n’y comprennent rien

.La pensée ouvre la plaie - et la guérit

Les deux grandes idéologies qui tyrannisent actuellement l'humanité actuelle sont nées dans des têtes venues d'Allemagne. Mais comme en Allemagne vit aussi l'impulsion pour la façon toute contraire d’utiliser l'esprit, y réside la grande tragédie de l'histoire moderne.

Cette impulsion a été ressentie par de nombreux grands poètes et penseurs dont les Allemands se souviennent des noms encore aujourd'hui comme leur très profond et grand poète Johann Wolfgang Goethe. Ce poète et penseur a montré comment la pensée doit être saisie et conduite de manière ce que des théories ne recouvrent plus seulement la réalité, mais que de la réalité émerge, ce qui lui est propre. C'est là que réside la véritable signification culturelle et historique de Goethe, qu'il trouva dans la pensée la clé qui est capable de la sortir de la chambre d’étude et peut la conduire dans la réalité.

Que fait donc Goethe en fait ? Il étudie la théorie d'Isaac Newton, d’après laquelle les couleurs seraient incluses dans la lumière. Et il remarque que Newton veut se laisser enseigner par l'expérience, mais en cela sélectionne parce que dans son esprit la théorie existe déjà. En fait, Newton n’a donc rien à faire de plus que de chercher les expériences qui semblent prouver l'idée dont la formation est déjà terminée. Goethe ne veut pas se placer ainsi vis-à-vis de la réalité ! Car pour lui est clair que si une idée doit avoir une justification sur une  relation physique, alors elle doit devenir aussi elle-même expérience à travers la compilation de faits empiriques. Elle doit se donner à chaque esprit humain par nécessité par le rassemblement de certains faits particuliers.
Ainsi, Goethe va le chemin opposé à Newton : il prend avec les faits, que Newton exclut, parce qu'ils ne sont pas valables comme preuve de sa théorie, renonce à toute formation de théorie et cherche ensuite si se montre à lui le rapport liant les faits particuliers comme valeur d’expérience. Et ça réussit.

 Qu’aujourd’hui soit malgré tout prétendu que Goethe se soit trompé, et que les couleurs sont contenues dans la lumière, réside en partie dans ce que l’on se trompe sur dans quel rapport l'idée de l’être contenu se tient dans le système de pensée de Newton par rapport aux processus réellement observés. Mais d’autre part est cependant que le résultat que présente Goethe ne peut tout simplement pas être écrit dans un manuel comme la théorie de Newton, car ce n'est pas seulement de la théorie, mais un fait d'expérience. De là il n'y a qu'une seule façon de se convaincre de la vérité, que la lumière et les ténèbres sont impliqués de la même manière dans la création des phénomènes de couleur: on doit sortir et faire les tests soi-même. Par contre, on peut aussi prouver Newton dans la tête parce que Newton au point critique n'a plus besoin de la réalité, mais s’adonne à l'habitude de penser, d’après laquelle une chose est à l'intérieur d’une autre de façon quelconque.

 Après la nature inorganique, Goethe se tourna vers la nature organique. Contrairement à la science d’école, il ne traîne pas la méthode qui s'est révélée importante dans la connaissance de la nature inorganique dans le nouveau domaine. Justement parce que Goethe reste toujours fidèle à son principe d'empirisme radical, il cherche à dériver la méthode de connaissance de l'objet de connaissance particulier. Et tandis que l'explication d'un phénomène physique se révèle à la pensée par l’établissement des conditions externes sous lesquelles ce phénomène doit se présenter nécessairement, la base de la forme particulière d'un organisme reste fermée à la pensée, aussi longtemps qu'elle ne regarde que vers les conditions extérieures. Cela ne signifie pas que les conditions extérieures ne rentrent pas en considération. Justement, Goethe décrit pour la première fois la forme concrète en fonction des conditions extérieures et devance sur ce point Darwin. Néanmoins, il y a quand même quelque chose pour Goethe qui se montre dans une forme selon les conditions climatiques A et selon les conditions climatiques B dans l'autre. Et ce quelque chose n'est pas un fait unique, mais lui-même une combinaison de faits particuliers.

Parmi les différentes conditions extérieures, les membres de l’organisme se placent en relation de différentes manières, et le résultat est la forme concrète. Ce qui là se place chaque fois en relation est donc déjà une variation dans la forme concrète.
Goethe ne conteste pas de ce fait qu’une manière provient de l’autre. Il trouve seulement aussi loin qu’on peut aussi remonter dans le temps, n’avancera uniquement constamment de variation en variation parce qu'aucun organisme ne peut justement être là que justement sous certaines conditions extérieures.
  Ce qui se détermine d'une manière dans une des conditions et dans d’autres conditions tout autrement, ne peut jamais par contre, logiquement, soi-même jamais préexister extérieurement comme forme concrète. Pour Goethe, se pose de ce fait la question : comment l'esprit humain saisit-il le facteur qui, avec les conditions extérieures, donne la forme concrète d'un organisme, si ce facteur lui-même justement peut seulement devenir évident sous la forme concrète ?

Goethe reconnaît que l'esprit humain, pour remarquer la différence entre deux espèces animales, doit placer la forme particulière de ces deux espèces par rapport à l'idée de l'organisme animal en tant que tel. Chez un animal c’est un organe, chez l'autre animal l’autre organe qui est formé plus fortement - la base pour la détermination de la manière du moment est de ce fait un concept du système de l'organisme animal. Et à ce concept, l'homme ne peut venir par d’autre chemin qu’en ce qu’étant donné la nature particulière, il crée intérieurement une image de la relation fondamentale de chacun des organes les uns aux autres, comme elle doit être disponible avant la détermination de la manière particulière.
Le concept pour le physique est loi, le concept pour l'organique : image. Goethe différencie de ce fait la forme modifiée par les conditions extérieures de celle ayant pour base le type sous-jacent.

Avoir acquis une conscience des deux types très différents d'activités pensante, par lesquels chaque homme doit saisir d'une part, la nature morte et d’autre part la nature vivante est le grand mérite de Goethe. On méconnait cependant Goethe complètement lorsqu’on l'appelle un scientifique à cause de sa découverte de l'os intermaxillaire chez l'homme. Ce qui fait de Goethe un scientifique, est absolument le fait qu’il cherche l'os intermaxillaire chez l'humain. Il doit aussi le chercher chez l'humain parce qu'il ne peut pas accepter que le type de l'organisme cesse chez les humains.

Du goethéanisme à l'Anthroposophie

À l'âge de 25 ans, Rudolf Steiner publie son premier livre, «Les grandes lignes d'une théorie de la connaissance de la vision goethéenne du monde." Un an avant sa mort, il publie à nouveau le même écrit renouvelé, et écrit dans la préface à la nouvelle édition : «En ce que je la place à nouveau aujourd'hui devant moi, elle m’apparaît aussi comme la pose de fondement épistémologique et la justification de tout ce que j’ai dit et publié plus tard". En regardant en arrière, il explique en plus ce qui l'avait animé vers l’élaboration systématique de la manière de connaitre de Goethe : «Partout était disponible l’aveu que l’humain se heurtait avec sa reconnaissance à certaines limites au-delà desquelles il ne pouvait pas passer dans le domaine de la vraie réalité. À tout cela s’opposait en moi l'expérience vécue intérieurement et le fait reconnu dans le vécu, que l'humain avec sa pensée quand il approfondit celle-ci assez, vit comme un spirituel dedans la réalité du monde. "

La réponse de Rudolf Steiner à la particularité des Allemands n'est pas : loin de la pensée, mais plutôt, plus profondément dans la pensée. Mais par un approfondissement de la pensée, Rudolf Steiner comprend apparemment ce qu'il élabore dans son travail de jeunesse comme manière de connaitre de Goethe : L'empirisme rationnel vis-à-vis de l’inorganique, et l’organique rationnel vis-à-vis de la nature organique. Avec ce genre de connaissance, l'essentiel n'est pas l'idée, mais sert simplement comme exercice à l'âme afin d'ouvrir l'esprit à la réalité. L'esprit doit devenir si fort qu'il sait se tenir face à la réalité rampante des préjugés. Dans le cas de la nature inorganique cela signifie non pas dévier par commodité à une explication théorique comme l’est la représentation de la couleur contenue dans la lumière, mais de rester à la simple compilation des conditions extérieures, jusqu'à ce que le contenu objectif se présente comme un fait d'expérience. Par rapport à chaque être vivant, cela signifie devenir intérieurement actif en face de ce vivant pour laisser surgir la formation concrète de son type. Les idées que l'âme peut gagner de cette manière ont un caractère différent de celui des pensées qui éclosent dans la chambre d'étude : elles sont elles-mêmes ce contenu objectif de l'expérience externe.

L’Anthroposophie de Rudolf Steiner est une méthode pour la transformation correspondante de l'âme. Elle veut en fin de compte encourager à ce que les pensées ne soient pas formées sous la volonté des pensées, mais le développement de ces compétences dont l'âme a besoin afin qu'elle puisse se placer dans le monde avec la franchise d’un Goethe 

La forme originelle de l'organisme social

Rudolf Steiner reste également fidèle à l'attitude scientifique fondamentale de Goethe, lorsqu’il se tourne encore de manière intensifiée vers l'étude de la vie sociale pendant la Première Guerre mondiale. Il observe les conditions sociales et politiques de son temps - aussi dans le miroir des essais d’explications scientifiques - et s’aperçoit que chaque société est fondée sur la coopération de trois manières possible, dans lesquelles les humains peuvent entrer en relation avec les autres : 1 Les humains font en fonction des droits universels humains. 2- Les gens échangent des marchandises en rapport aux besoins de différentes sortes. 3- Les humains se forment en vue de leurs objectifs individuels de connaissances. L'unité d'une société ne peut donc pas être placée au début, mais seulement toujours à la fin.
Elle est le résultat de l'interaction de ces trois différentes sortes de processus, tels que l'unité de l'organisme humain est le résultat de l'interaction entre le système nerveux, le système métabolique et le système circulatoire. L'inversion de ce fait, la tentative de faire dériver comme toujours, la vie sociale d’une unité pensée, Rudolf Steiner la définit comme «nationalisme», et dans le nationalisme ainsi défini, il voit la cause de la guerre moderne.

Sur la base de l'observation des diverses sortes de processus Rudolf Steiner parle de trois domaines de la vie dans lesquels la vie commune humaine s’organise toujours : la vie du droit, la vie de l’économie et la vie de l’esprit. Avec la simple distinction des trois domaines de la vie, Steiner n’a cependant, encore rien gagné de nouveau pour la science. Chaque humain peut en effet différencier juridique, économique et culturel-spirituel l’un de l'autre. Ce qui est nouveau, c'est que Steiner ne doute pas que les gens aient raison avec cela. Car bien que chaque humain parle instinctivement de trois domaines de la vie, il nie cette distinction aussitôt qu’il s'imagine dans les sphères supérieures de la science.
La science dit, selon qu'elle est par exemple science juridique ou science économique : "La question économique est vraiment juste une question de droit» ou «La question juridique est en réalité juste une question économique." On comprend donc d'abord qu'il ya trois,  ou on comprend au moins deux, mais alors on veut faire que cette différenciation soit non advenue et reporter l’une sur l'autre.

Rudolf Steiner pense différemment. Qui se trouve en face d'une école peut se dire, ces murs sont construits par des humains, ils ont mangé en cela ce qui a été produit par d'autres humains, et ils ont utilisé des machines qui ont été construites dans des pays éloignés. Par cela ce bâtiment scolaire m’oriente sur l'économie mondiale à partir de laquelle il est apparu. Ce qui se passe entre les enseignants et les étudiants, cependant, je ne peux pas l’expliquer par ce processus. Que l'enseignant doive frapper l'étudiant ou transgresser d’une autre manière toute loi applicable, là le droit prend effet dans la relation entre l'enseignant et l'élève, alors tout le peuple parle avec dans une démocratie. Le processus d'enseignement et d'apprentissage ne peut à nouveau être dérivé d'un tel processus. Seul ce qui se passe entre les enseignants et les élèves, aussi loin que ce n'est pas un processus économique, pas un processus législatif, fait cependant de l'école une institution de la vie culturelle et me laisse en face du bâtiment d’une l'école parler absolument d'une «école».

De la même manière Steiner, considère les institutions de la vie juridique et les institutions de la vie économique. Ce qui caractérise une banque en tant que telle est son lien intrinsèque avec la vie économique. Par conséquent, il est impossible de saisir le système bancaire avec la démocratie, ce qui est bien sûr comme exigence actuelle très populaire, alors on devrait réellement faire d’une banque à une institution de l'État démocratique, alors le système bancaire s'organiserait inévitablement en dehors de cette institution. La vie économique échappe précisément à cause de sa différence à tout juridique principalement de l’administration par le droit (NDT : Rechtsverwaltung).

Rudolf Steiner compte donc chaque institution en conséquence de sa fonction pour le tout parmi un des trois domaines de la vie. Les trois possibilités de fonction sont elles-mêmes le premier, il n'y a pas de sens conceptuellement à revenir derrière celles-ci, ou d’expliquer l'une de l'autre. Tous les trois domaines fonctionnels provoquent ensemble la réalité de la vie sociale. L'esprit qui se forme dans la culture saisit le processus de fabrication des marchandises, et à son tour, est inversement dépendant de consommer, ce que peut lui procurer l'économie. Mais par conséquent, l’étendue de la vie culturelle est à nouveau limitée par le fait que les humains dans le domaine juridique fixent le temps de travail, qui peut être utilisé pour la production de marchandises. De telle manière les trois domaines de la vie sociale se tiennent en interaction les uns avec les autres.

Rudolf Steiner utilisa pour l'ensemble d’une société le terme «organisme», parce que de manière analogue à l’organisme naturel rien aussi n’est à expliquer comme un effet des autres domaines de vie dans la vie commune du domaine de vie particulier, mais ne peut être compris seulement que comme membre d'un ensemble. L'organisme social triarticulé est de ce fait le type de la vie sociale.

Type, idéal et réalité

Avec le type de l'organisme social, Rudolf Steiner a décrit l'archétype de celui-ci, ce qui réside fonctionnellement à la base chaque communauté humaine, et se montre ensuite dans la forme concrète de leurs sociétés respectives sous l'influence de facteurs externes. La prestation particulière de Rudolf Steiner, réside pourtant d’avoir aussi dérivé de son type la forme de la société moderne, en tenant compte des circonstances extérieures. Cette dérivation est le contenu de son travail principal en sciences sociales: les points germinatifs de la question sociale .

Une difficulté pourrait survenir ici que l’on veuille seulement laisser valoir comme "conditions extérieures" que ce qui tombe sous les sens. Cela ne vise pas ce qu'un humain peut décrire comme "monde extérieur", mais ce qui est extérieur pour le type de l'organisme social, pour autant que cela vient s'adjoindre à lui, et dans une époque fait apparaître la forme sociale A', dans autre époque, la forme sociale A’’.

Il rentre plusieurs, «externalités» des circonstances en considération dans ce sens, l'une d'elles doit être distingué ici : le développement psychique et spirituel de l'humanité.

Aussi à la société théocratique de l'Égypte ancienne réside comme base l'organisme social triartitculé. Seulement les humains ne ressentent pas en tant qu'individualités spirituelles, mais en tant que sous-membres d’une entité spirituelle. En raison de la constitution de conscience des humains, l’administration des trois domaines de la vie reste dans les mains d'une caste sacerdotale, c'est pourquoi l'économie, le droit et la culture n’ont également pas poussé à une forme différenciée. La direction spirituelle détermine la façon dont l'individu doit se former,  ce qu'il a à travailler et ce qui lui revient. Aujourd'hui, les gens ne veulent plus avoir à prendre la religion d'État, ils ne veulent pas être contraints à une profession, ils veulent voir leurs besoins individuels satisfaits, en bref, ils veulent la liberté.
La condition extérieure, qui maintenant donne sa forme à l'organisme social triarticulé est, par conséquent, l'individualisme. L'esprit humain se manifeste comme réalisation personnelle et n'est pas attaché plus longtemps à quelque lignée du sang. À cet égard, l'individualisme n'est pas une vision du monde, mais un fait d'évolution historique.
Par rapport à la forme de l'organisme social, que celui-ci a reçu sous l'influence d'une constitution de conscience passée, ce fait surgit, cependant comme une exigence (NdT : ou revendication): par l’impact de l'individualisme, les anciens organes d’administration perdent leur fonction, et il est nécessaire de trouver de nouveaux organes d’administration pour l’économie, la justice et la culture.

Seulement, les humains ne sont pas seulement sous l'influence des temps modernes, mais fixés fermement en même temps dans leur âme aux habitudes qui ont été assimilées dans les époques de culture passées. En particulier à l'élément théocratique, à l'être-inséré à un ordre supérieur, l'humain éprouve une profonde nostalgie et conserve de ce fait les institutions qui se sont formées sous l'influence de l'état d’âme égyptien – mais avec lesquelles la vie sociale ne se laisse plus gérer parce que dans la réalité partout l'individualisme doit s’infiltrer.

Rudolf Steiner arrive donc à un double résultat : L'organisme social triarticulé tend, sous l'influence de l'individualisme vers la forme, qu’il a développé dans Les points essentiels de la question sociale.
Par rapport à la réalité sociale, cette forme est cependant idéale, parce que justement l'individualisme exige que l’humain produise consciemment la forme lui étant adaptée. Mais celui-ci est suspendu en même temps au désir secret, d’une direction par des pouvoirs supérieurs et de préserver la théocratie traditionnelle dans l’ État-nation et le  pouvoir de propriété. Par là, la réalité sociale est le chaos.

L'idée de la triarticulation sociale

L'individualisme conduit à une différenciation des trois membres de l'organisme social : les humains demandent après la codécision dans le domaine juridique. Dans le même temps, ils demandent que le cadre juridique n’empiète pas sur le domaine culturel, de sorte que chaque personne, peu importe quels citoyens d'État ce peut être, peut décider de sa propre culture. La tentative de faire du pouvoir d’État le défenseur d’un intérêt culturel comme il s’exprime par exemple dans la certification de formation ou l'enregistrement de formes thérapeutiques, est en conflit de plus en plus évident avec la quête de liberté de beaucoup d’humains. Ainsi se disjoint peu à peu la vie de l’esprit de l'État-nation, en dépit de toutes les oppositions. D'autre part, la vie économique s’est depuis longtemps émancipée sous l'influence de l'individualisme. Les gens développent des besoins plus spécifiques, certains caractères développent un sens aigu des affaires, et des esprits inventifs décomposent la production de biens en de plus en plus de sous-processus, si bien que d’un côté croit la gamme de produits, tandis que de l’autre, même le produit le plus simple n’est plus encore produit que par la participation directe ou indirecte du monde entier.
L'économie ne connaît plus de frontières depuis longtemps.

Le lieu de l'économie est le monde, grâce à l'emploi et la consommation les humains sont reliés ensemble dans ce monde. Les lignes de raccordement qui apparaissent en cela ne peuvent tomber, avec la validité d'un espace juridique, mais forment des entrelacs en toute indépendance des frontières étatiques. Les gens jusqu'ici n’ont pas réussi à prendre le contrôle sur ces entrelacs, car ils sont présentement en train de chercher toutes les mesures raisonnables dans le domaine social seulement dans le domaine juridique. Ils ne connaissent que le citoyen, le sujet économique est encore inconnu pour eux. Alors, ils bâclent avec l'État dans la chaotique croissante structure économique afin d'obtenir un avantage pour leur propre domaine étatique.

L'humain veut-il maintenant gagner quelque chose pas seulement en tant que fournisseur de prestation, mais aussi en tant que citoyen d'un État dans l'économie mondiale, il ne le peut en aucune autre façon que par la manipulation de l’échange de prestation, parce que l‘attribut de citoyens «allemands» ou «chinois» est totalement hors de propos pour cet échange de prestations lui-même. Le fait d’être ressortissant d’un État ne peut permettre à une personne d’obtenir un avantage économique que s'il peut faire valoir des droits dans l’échange de prestations en tant que ressortissant de cet État que le partenaire commercial n’a pas le droit de faire valoir. L'intervention étatique dans l'économie apporte en cela non seulement une injustice dans l’échange de prestation, mais agit en retour sur l'État : le gardien des droits de l'homme se transforme en un combattant pour les privilèges nationaux. Les commissions supranationales telles que le Parlement européen, l'ONU, la Banque mondiale, l'OMC sont les scènes du marchandage de privilèges pour son propre domaine étatique, la faim en Afrique et en Asie, comme les guerres en Irak et en Afghanistan sont les conséquences cruelles.

Derrière la lutte pour les avantages économiques nationaux se tient en règle  générale à son tour la mission d'une culture nationale. Dans le cours de l'histoire récente se combinent d’abord certains intérêts culturels avec les États, ces États poursuivent à leur tour leurs propres intérêts économiques, ainsi que donc, alors qu'en fait, l'économie tend à une entité globale, les économies nationales s’y confrontent, en cherchant à intervenir manipulatrices dans le développement de l'économie mondiale, pour donner à leur état ou à leur propre culture un avantage économique, et ainsi entrer en concurrence.

  Cette fusion de culture, d’État et d’économie Rudolf Steiner essaye de la rompre. Dans la contradiction entre la divergence conditionnée génétique évolutive de l’économie, la culture et le droit d'une part et la tentative de leur mise en équivalence dans l’État-nation traditionnel, d'autre part, Rudolf Steiner vit la cause de la guerre et la famine. La question sociale fut pour lui de ce fait significativement équivalente  à la question de savoir comment, l'aspiration à la liberté de la vie spirituelle d'une part, et de la vie économique croissant par-dessus la frontière de l'autre, pourrait chaque fois se donner elles-mêmes une forme d’organisation appropriée où donc l'appareil d'État est devenu trop étroit pour elles. C'est son idée de la triarticulation sociale.

Le mouvement pour la triarticulation de 1919

L’Allemagne ne sera pas tolérée comme l'idéologue en chef de la carte européenne. Si l'Allemagne doit avoir un avenir, alors un nombre suffisant d'Allemands doivent utiliser leur pensée pour aider à la volonté sociale de l'humanité dans la réalité, au lieu régir celle-ci avec une théorie. De ce fait, Rudolf Steiner était bien conscient, alors qu’immédiatement après la Première Guerre mondiale il prit l'initiative en vue de sauver l'économie et la culture de l'administration par le droit. L '"Union pour la triarticulation sociale» devait trouver chez les décideurs politiques la compréhension pour la nécessité de laisser le développement économique et culturel à l’autogestion, et trouva des partisans bien connus, tels  par exemple que Hermann Hesse, Paul Natorp, et Wilhelm Lehmbruck.

Dans le même temps, Rudolf Steiner initie aussi la formation des organismes d’autogestion correspondants. Il a appelé publiquement les travailleurs à prendre la direction des entreprises, et se rassembler en des conseils inter-entreprise. Avec cela, d'abord, les obstacles au développement d'une économie solidaire par les intérêts de la propriété devaient être écartés. Les conseils d’entreprise devaient se mettre ensemble à nouveau avec des représentants des consommateurs et de la distribution, ce pour quoi Steiner fonda le groupement de sociétés "Le jour qui vient" (NdT : « Der kommende Tag ».

.Le groupement  englobait des sociétés de diverses branches telles que l'agriculture, la fabrication de machines et des institutions de la santé. Ainsi, Rudolf Steiner avait l’intention de donner un exemple de la façon dont les humains administrent par eux-mêmes la production et consommation loin de tous les intérêts juridiques et peuvent aussi par là équilibrer les conflits d'intérêts. L'organe économique d’auto-administration correspondant est décrit comme Association par Rudolf Steiner (Pour la structure exacte d'une association : voir ici .Ces premières tentatives pour la formation d’un organe d’administration, qui s’oriente de points de vue purement économiques sont à l'opposé des dirigeants syndicaux qui ont besoin des anciennes conditions, pour être eux-mêmes utilisés, ont échouées - et jamais été reprises depuis). 

En collaboration avec l’entrepreneur et triarticuleur Emil Molt  Steiner fonda la même année la première école libre Waldorf. Elle aussi a été conçue comme un exemple, cette fois de la façon dont on pourrait arracher la vie culturelle à l'État. Il n’en allait donc pas seulement pour Steiner de pédagogie Waldorf, mais d’un mouvement mondial pour la liberté de l'éducation, que devrait rejoindre tous les humains, peu importe quelle éducation ils préféraient : "Si ceux qui s'extasient sur les idées de l'école Waldorf, ne développent pas une fois autant de compréhension qu'a cela appartient de faire de la propagande contre la dépendance de l'école à l'égard de l'État, de plaider de toutes forces pour que l’État libère l'école, si ils ne reçoivent pas le courage d’ambitionner la séparation de l'école de l'État, alors tout le mouvement des écoles Waldorf est pour rien (NdT : expression exacte : « est pour le chat »), car il n'a de sens que si elle se développe dans une vie spirituelle libre. Pour tout cela nous avons besoin de ce que j'aimerais appeler une aspiration internationale pour tout système scolaire, mais une aspiration internationale qui n'est pas une question de simplement faire maintenant le tour du monde et diffuser partout dans le monde les principes de comment les écoles devraient être mise en place  - cela arrivera bien, si avant toute chose, l'argent est acquis pour de telles écoles. Ce qu'il nous faut est une association scolaire mondiale dans tous les pays de la civilisation pour que soit apportés aussi rapidement que possible, la plus grande somme de moyens. Ensuite, il sera possible de créer sur cette base ce qui est le début d'une vie spirituelle libre. "[ 7 ]

Sous liberté de l'éducation, Rudolf Steiner compris d'une part, le plein renoncement à la  reconnaissance gouvernementale de l'enseignant. L'état ne devrait pas être autorisé à décider de qui est et qui n'est pas un bon professeur. Là des corporations de la vie de l’esprit devraient se mettre d’accord entre elles - bien évidemment aussi de la vie spirituelle non anthroposophique. En outre, les enseignants devraient se passer complètement du soutien financier de l'État, et devenir dépendants des dons en provenance des gens qui ont vu une justification correspondant à l'école. Car la liberté signifiait pour Steiner aussi que l'on ne peut pas forcer d'autres gens pour financer une vie spirituelle qu’ils ne trouvent pas bonne. Mais tel est le cas, si la culture est financée par un impôt. Le détour par la démocratie mène toujours au fait que les minorités disparaissent au profit des phénomènes de culture majoritaire.

Rudolf Steiner vit dans ces expériences rien de moins que sa contribution à son point de vue à la seule voie possible pour assurer une paix internationale: «L’articulation interne de l'organisme social sain rend aussi les relations internationales triarticulées. Chacun des trois domaines aura son rapport indépendant pour les domaines correspondants des autres organismes sociaux. Les relations économiques du territoire d'un pays à un autre justement semblable en résulteront, sans que les relations juridiques des États y aient un impact immédiat. Et vice-versa, les rapports des États de droit se formeront, en toute indépendance des relations économiques à l’intérieur de certaines limites. Par cette indépendance dans la constitution, ces relations pourront s'équilibrer les unes avec les autres en cas de conflit.

  Des relations d'intérêt entre les organismes sociaux particuliers se présenteront qui laisseront apparaître les frontières comme négligeables pour la vie en commun des humains. - Les organisations spirituelles dans chacun des domaines de pays pourront entrer en relations qui résultent seulement de la vie spirituelle commune de l'humanité elle-même. La vie spirituelle indépendante de l'état, placé sur elle -même développera des relations qui sont alors impossibles si la reconnaissance des bienfaits spirituels n’est pas dépendantes de l'administration d'un organisme spirituel, mais dépendent de l'État. À cet égard, il ne règne de différence entre les prestations de la science manifestement internationale et celles d'autres domaines spirituels. Un domaine spirituel représente en effet la propre langue d’une nation et tout ce qui résulte du rapport immédiat avec la langue. La conscience de peuple elle-même appartient à ce domaine. Les personnes d'un même domaine linguistique ne rentent pas en conflit contre nature avec ceux d'un autre quand ils ne veulent pas l'utiliser pour faire valoir leur culture ethnique à l'organisation étatique ou à la puissance économique.
Une culture de peuple a t’elle sur une autre une plus grande capacité de propagation et de fécondité spirituelle, ainsi sa propagation sera justifiée, et elle aura lieu pacifiquement, si elle vient seulement par les institutions dépendant des organismes spirituels. "[
8

L'école Waldorf dans le monde

La crise de l'euro est absolument une chance. Chez beaucoup se fait jour que la vie de l'économie reçoit une dynamique propre par la concurrence des nations, qui n'est économiquement pas justifiée. Car en dehors de quelques actionnaires qui savent comment utiliser le décalage, personne ne peut gagner quelque chose par là, qu’un pays surpasse les autres en termes de productivité . Si la production est concentrée en un seul endroit pour commercer alors avec une périphérie "plus faible", à la fois les plus «aptes», comme aussi les «plus faibles» ont perdu. Tant que l'on pense en termes purement économiques, les deux partenaires commerciaux ont seulement un intérêt dans une relation équilibrée entre prestation et contre prestation. Pour cela la question actuelle en Europe qui fera l'objet de discussions sera : comment peut-on dans le domaine économique passer à la coopération à la place de la compétition ?

Et maintenant, les Allemands piétinent avec leur fantastique nationalisme et avec un panier plein de suggestions fantastiques pour les grandes nations de l'Europe. Cela doit aller de pair avec la réduction des salaires pour rester compétitif ! Et l'on priverait les «faibles» du droit de voter !

L'école libre Waldorf est une tentative pour prévenir de tels phantasmes, et éduquer les enfants en gens pratiques. A cette intention est précisément due ces pratiques pédagogiques, que doivent tenir pour non pratiques ces têtes théoriques. Lorsque les élèves Waldorf développent les formes des lettres à partir d'images, cela apparaît aux théoriciens au mieux comme un joli paquet pour transporter les connaissances nécessaires. Mais ce n'est pas l'intention de l'enseignant Waldorf, d'être de cette façon superficielle «ami des enfants". Le fond en est une autre : la connexion entre un son que façonne la bouche de l'enfant, et le caractère qu'il fait avec ses mains, est un acte de pensée.
Si maintenant l'enseignant se place juste là en disant: "Ceci est A, dit une fois A ", alors l'enfant relie deux phénomènes, car il nécessite une autre personne, mais entre lesquelles pour l'enfant lui-même il n’y pas de rapport. Si par contre l'enfant élabore un signe du son, alors il expérimente : "J'associe moi-même sonorité et signe."
L'acte de penser est conscient. Dans ce sens, l'école Waldorf essaye de prévenir déjà à un stade précoce, la croyance aveugle dans l'autorité et la formation des idéologies. Les enfants ne devraient jamais se soumettre à une idée, mais ils devraient apprendre à s’emparer consciemment avec leur pensée de la réalité. Et ce thème traverse toutes les recommandations du plan scolaire de Rudolf Steiner.

Si cette impulsion pour une pensée pratique avait été adoptée par le monde culturel allemand, la réponse à la ministre française de l'Économie pourrait être : "Nous travailleurs et consommateurs en Allemagne n’avons de toute façon pas intérêt à casser l'économie française, parce que nous ne souffrons pas moins de cela que les travailleurs et les consommateurs en France. Nous avons reconnu que la réalité de la vie économique ne supporte pas le principe de la concurrence imposé par l'État. Nous voulons donc prendre la ministre de l'économie française au mot et nous voulons nous rassembler avec les représentants des travailleurs et des consommateurs en France en un conseil supra-national pour remplacer la compétition par la coopération ! "

Cette voix doit venir d'Allemagne, si la paix doit être durable, et elle ne viendra que lorsque suffisamment de gens en Allemagne auront développé un sens des questions pratiques de leurs frères humains. La transformation au bon moment de la pensée théorique en un esprit pratique dépend cependant à son tour de ce que le monde culturel allemand peut compter dans les prochaines années avec le développement d'une éducation libre. Personne ne peut en fait se développer une pensée pratique, si les objectifs d'apprentissage sont établis par un service administratif, et non par l'amour de la vérité, mais le souhait pour un avancement presse l’apprenant à son jugement. On devra également ici aussi se fier à penser pratique. Une école qui ne veut pas permettre à l'État de déterminer les objectifs d'apprentissage et la formation des enseignants ne remplit, bien sûr, pas les conditions de l’obligation scolaire étatique. Par conséquent, pour toutes les personnes qui voient une justification dans l'idée d'une école Waldorf indépendante une tâche a actuellement priorité : la prise de position publique pour l'abolition de l’obligation scolaire. Si dans cette exigence est au moins donnée autant de force que celles du rêve d'un financement intégral par l'État, alors le mouvement pour une vie libre de l’esprit a une chance réelle. Mais alors, on verra aussi que justement l’exigence de plus l'argent de l'impôt est la moins pratique de toutes.

Une vie de l’esprit libre peut juste être une vie spirituelle telle qu’elle reçoit le financement de son existence de l'attention consciente de personnes qui la reconnaisse. À la place de la donation forcée sous la forme de l’impôt doit surgir un véritable don volontaire. Un établissement d'enseignement se nourrit-il de fait d'argent qui est pris aux gens par l’impôt, cette vie de l’esprit perd son lien à la volonté consciente des humains. Mais ce raccordement est la «gestion de la qualité", dont la vie spirituelle a besoin de manière si pressante. Une vie de l’esprit financée par l'impôt n’est pas obligée aux gens qui la nourrissent, mais aux pouvoirs qui collectent ces impôts. Et ceux-ci font des enfants des têtes théoriques. 

Les écoles Waldorf deviendront plus fortes seulement si elles construisent toujours moins sur la contrainte fiscale et plus sur la compréhension des personnes. Donc, n’est naturellement ici pas promue l'abolition des écoles Waldorf existantes. On pourrait seulement saisir à nouveau l'idée originelle d'un financement libre. Financement libre signifie : les parents ne doivent pas payer pour leurs enfants, mais tous les gens qui voient une justification à l'école. Cela ne deviendra tout simplement pas une école d'élite. Parce que si on est sérieux au sujet de la vie spirituelle libre, quand on dit : je décide moi-même de quel Esprit je veux nourrir, alors cette décision n'est pas liée à la question de savoir si tout de suite l’enfant propre bénéficie de cet esprit. Ce ne sera pas possible d’aujourd'hui à demain, d'autant plus que les gens doivent financer les écoles gouvernementales par les impôts. Mais porter ces idées plus loin et réaliser au moins pour des écoles particulières, se révélera beaucoup plus pratique que d‘attendre encore cent ans après des aumônes devant la porte fermée de l'État, parce qu’alors les gens qui portent consciemment l'école peuvent plaider d’une tout autre façon pour que l'État avec son groupe de réflexion sur l'école soit jeté dehors. Et alors un jour l’adolescent aussi dans le test de physique d'une école Waldorf, aura le droit d’écrire ce qu'il croit être vrai en termes de phénomènes naturels – ce qui est, comme indiqué ici, la première étape vers l’instauration d'une société digne de l’humain et assurant une paix durable en Europe.

Johannes Mosmann, ancien élève Waldorf

D'abord publié dans Kursiv , édition été 2010.

Remarques

·             [ 1 ]  de: Large front européen contre Merkel, Handelsblatt, 16:06:10. 28

·             [ 2 ] comparer..Stephen Eisenhut: emplois à crédit , Die Drei, Édition 6/2010, à commander à Die Drei

·             [ 3 ] De: Les pays de l'UE critiquent la force d'exportation allemande, de Focus en ligne, 15.03.2010

·             [ 4 ] de : Extrait d'un discours à l'ouverture de la Conférence économique Allemagne-Arabie-saoudite le 26/05/2010. Voir aussi: Merkel rejette les critiques de la puissance exportatrice allemande, le Financial Times, 15.03.2010 30

·             [ 5 ] Sur la théorie du néo-libéralisme: Johannes Mosmann, Comment le travail humain peut trouver sa justification, Die Drei 2010/6, a commander à  Die Drei

·             [ 6 ] Cf..Dieter Plehwe et Bernhard Walpen: Buena Vista néolibéral? Dans: Klaus-Gerd Giesen: idéologies dans la politique mondiale, Wiesbaden 2004, pp 49-88 31

·             [ 7 ] Rudolf Steiner, GA 337B, pp 249ff 42

·             [ 8 ] Rudolf Steiner: Les éléments clés de la question sociale, GA 23, pp 112ff 43

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·             Sujet Ecole Waldorf

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