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traduction revue au 30/10/2017

II. La Révolution et l'appel « Au peuple allemand et au monde civilisé »

 

Il a été décrit, quelle part vivante Rudolf Steiner a pris aux événements du temps et en particulier à la constitution spirituelle des cercles donnant la mesure en Europe centrale. L'œuvre de sa vie avait essentiellement été consacrée à la signification et au maintien de la culture de l'Europe centrale depuis son apogée, cette apogée que serait l'œuvre des grands esprits à l'époque de Goethe. Maintenant que cette culture était tombée dans un grand danger à travers le chaos de la guerre et de ses conséquences, il se sentait appelé à identifier les moyens par lesquels le naufrage pourrait être contrecarré. Il avait longtemps été clair pour lui que l'effondrement militaire devait provoquer un chaos que l' on pouvait fréquenter seulement avec une complète réforme de la structure sociale. Le temps des petites mesures était terminé, si on ne voulait pas abandonner le terrain aux puissances adverses, lesquelles éteindraient complètement les impulsions spirituelles de l'Europe centrale.
Après qu'un an plus tôt les espoirs en des figures de proue de l'Empire allemand ne s'étaient pas accomplies, restait seulement à se tourner directement au public. On éprouva au moins ainsi les conférences de Rudolf Steiner de l'automne 1918; cependant celui-ci ne pris pas l'initiative lui-même. Il a donné les bases de jugement pour la connaissance des lignes de développement historiques et sociales et se comportait de telle sorte qu'on pressentait en lui la conscience personnifiée de l'Europe centrale. Il n'était plus venu à Stuttgart depuis février 1918 et tint maintenant en octobre à Dornach et Zurich les conférences importantes sur la symptomatologie historique (12) en lien avec la Révolution française et russe.

Le 9 novembre, le jour de l'éclatement de la révolution en Allemagne, il a commencé une série continue de conférences, qui sont publiées sous le titres Soubassements de développement historique pour la formation d'un jugement social (13), dans lequel il traitait des rapports sociaux en partant des événements du temps, jusqu'à ce que, le 24 novembre, il amena complètement l'idée de la tri-articulation de l'organisme social à la représentation. En cela, il a souligné qu'elle avait été reçue d'au-delà du seuil. Auparavant, le 16 novembre, il a également abordé la question de la seule culpabilité de l'Allemagne pour la guerre prétendue par les puissances de l' Entente, car il avait appris du général von Moltke pendant sa maladie, comment s'étaient joué tragiques à Berlin les événements du déclenchement de la guerre. Rudolf Steiner était en conséquence bien placer pour réfuter l'unique culpabilité allemande.
Ces conférences de novembre ont frappés les amis à Stuttgart comme l'éclair, ils en ont très vite eu connaissance. Elles ont allumé dans un petit cercle, auquel Roman Boos de Zurich appartenait aussi, la décision de se placer à la disposition de Rudolf Steiner pour la diffusion de ses idées. Quel sens devrait avoir de poursuivre son travail dans les occupations habituelles lorsque de telles propositions étaient disponibles, qui pourrait être comprises par les humains alarmé par la révolution et prêt à les saisir comme une bouée de sauvetage ! A cette époque , j'abandonnais aussi une position pleine d'espoir par laquelle une vie très intéressante, mais aussi difficile prenait son début. - Rudolf Steiner n'avait-il pas accentué que la signification de la tri-articulation serait accessible à la saine raison humaine, malgré qu'elle ait été crée des secrets d'au-delà du seuil ? Cette idée était immédiatement évidente à ceux qui portaient en soi une forte impulsion à la liberté et à qui la domination de l'état dans presque tous les domaines de la vie semblait intolérable. Certes, dans de nombreux cas manquait encore une compréhension plus profonde de la nouvelle idée sociale, on faisait confiance au jugement de premier ordre de Rudolf Steiner.
Les cercles militaires avaient trop longtemps prévu un cours des armes réussi et la menace de la révolution leur venait à peine à l' esprit. Seulement plus tard, la soi-disant « légende coup de poignard dans le dos » a été inventée, après que « l'invincible armée » soit tombée sous les révoltes dans la patrie. On avait aucune idée de ce qui allait arriver. Quand en 1918 j’auditionnais une fois le commandant de Stuttgart, le général von Tognarelli, pour attirer son attention sur le danger d'une révolution celui-ci fut tout à fait désorienté et me réclama des preuves écrites.

Déroulement de la révolution en Wurtemberg

Lors de ce 9 novembre lorsque les masses du peuple ont déferlées dans les rues de Stuttgart, comme beaucoup, je retirais l'uniforme et me mêlais à la foule, cherchant et investiguant où était à aider quelque peu. Rudolf Steiner nous avait conseillé cela. La révolution a été déclenchée par des éléments radicaux qui se sont déclarés sur le modèle russe en tant que conseils de soldats et de travailleurs. A l' origine, les révoltes ont commencé par la Marine. Mais elles se sont propagées comme une traînée de poudre sur toute l' Allemagne et ont été gagnées par les spartakistes ainsi nommés, tandis que la social-démocratie modérée - presque non préparée- a été entraînée par la vague. A Stuttgart , la plus grande excitation a été causé par le fait que quelques travailleurs radicaux des chantiers automobiles Daimler avaient été détenus qui ont jouit d'un respect particulier de la compagnie des travailleurs de Stuttgart. Le 9 novembre, la République a été proclamée sur la place du château (Schlossplatz) de Stuttgart. On se déposa assez brutalement le roi généralement aimé, après des rassemblements de masse orageux, et un gouvernement provisoire wurtembergeois se forma avec le Premier ministre Wilhelm Blos, un ancien fonctionnaire de parti et syndicaliste expérimenté, mais doctrinaire. Les masses ont afflué par les rues avec des cris sauvages et agitaient des drapeaux rouges, mais le début se déroula absolument sans effusion de sang. Très vite les soldats refluant des frontières s'y joignirent, parce que , depuis l'armistice du 11 novembre beaucoup de troupes n'étaient plus à tenir. Certes de nombreuses formations rentrèrent correctement dans leurs casernes, pour déposer armes et munitions, mais ne se laissèrent pas tenir longtemps pour voir bientôt de nouveau leurs proches. Il se laisse penser quel enchevêtrement d'humains s'est développé dans les rues et quelles difficultés jusqu'à ce que ces masses aient de nouveau été ordonnées dans le processus de la société.

IMAGE - Le ministère du Gouvernement révolutionnaire provisoire du Württemberg
De gauche à droite: Baumann (alimentation) - Dr Lindemann (travail) - Blos (Premier ministre) -
Kiene (Justice) - Haymann (culture) - Liesching (Finances) - Crispien (Affaires intérieures) - Schreiner (Guerre)


Ce ne fut pas long jusqu'à ce que Emil Molt en tant que fabricant respecté pris des contacts avec les nouveaux politiciens. Il se plaça à disposition du ministre de l'économie Lindemann et reçu un bureau au ministère du Travail, où il a été fortement soutenu par son secrétaire particulier Otto Wagner. Moi, un sergent , Ulrich Fischer, m'a demandé de l'aider au ministère de la guerre du Wurtemberg. Lorsque le premier ministre de la guerre Schreiner a dû être remplacé au bout de huit jours, ce titre est revenu à Fischer. Ainsi je me suis donc installé au ministère de la guerre, où je pouvais lisser maintes vagues et servir de médiateur vis-à-vis des généraux et officiers supérieurs employés là. Fischer n'était pas beaucoup dans la fonction.  Bien que j'avais bientôt repris l'uniforme de la paix bleu, je n'ai jamais été gêné par l'arrachage des épaulettes parce que j'était richement muni de papiers d'identité et connaissait les paroles/mots de passe. De cette manière, j'ai été deux fois emmené aux cessions du Conseil des ministres; parce que je m' étais prononcé pour le rapatriement rapide des nombreux prisonniers de guerre français, qui, maintenant libres, déambulaient dans la ville, mais pas au bénéfice de la population. De nombreux convois de camions ont dû rouler vers Strasbourg pour le sauvetage des stocks alimentaires, qui était possibles avant la remise à court terme de la ville à la France. Ces camions vides, je les utilisais une nuit pour permettre le voyage de retour à beaucoup de Français. Ils ont remercié frénétiquement auprès de ma femme et moi.
Emil Molt, avec ses expériences économiques, sa nature joviale et avec l'aide de beaucoup de cigarettes distribuées, a beaucoup obtenu jadis. Une fois, il a trouvé que mon ministre de la guerre n'était pas paru selon son rang dans sa tunique de campagne. Il se procura par moi une jaquette de sa garde-robe et l' a photographié, comme il montait dans une limousine royale. Mais dans le même temps Molt envoyait au roi pour Noël par vieille fidélité un gros paquet des meilleurs cigarettes au château de Bebenhausen. Il lui devait donc le titre de conseiller au commerce.

Nous deux, Molt et moi, n'avions auparavant jamais été politiquement actifs et restions aussi maintenant politiquement outsider. Nos activités surgissaient juste d'une volonté d'aider qui était toutefois fortement impulsée par ce qu'on entendait de Dornach. Emil Molt avait eu la chance d'entendre la conférence Rudolf Steiner du 9 novembre 1918 (13) à Dornach, où les besoins du moment avaient été traitées avec force. De telles paroles embrasèrent son âme capable d'enthousiasme. Il a apporté toutes ces nouveautés à Stuttgart dans le petit cercle qui à partir de maintenant se rencontrait régulièrement le soir dans son appartement pour faire le rapport sur les événements de la journée et de discuter plus loin du comportement.

Le Dr Carl Unger avait aussi été récemment à Dornach pour entendre les conférences hautement actuelles de Rudolf Steiner susmentionnées. A Zurich , il s'était retrouvé par hasard - comme on dit - le 7 novembre avec Emil Molt et avait fait valoir à celui-ci son idée d'une banque fiduciaire de l' industrie. Unger a non seulement trouvé de la compréhension, mais aussi la pleine disposition à contribuer à la possible réalisation. Là Molt, comme mentionné au-dessus, avait planté sa tente dans le Ministère de l'économie et possédait de bonnes relations avec le ministre de l'économie Lindemann et des finances Liesching, il a en fait obtenu une certaine compréhension, et les engagements correspondants . Le plan échoua quand même à l'incapacité des banques et de quelques industriels à se représenter quelque chose d'autre que des transactions financières normales. L'intention était d'appeler à la vie une organisation d' auto-assistance des entreprises industrielles avec un caractère associatif, qui aurait pu conduire l'ensemble du comportement économique wurttembergeois sur des voies sociales. Le Dr. Ing. Carl Unger, propriétaire d'une usine de machines-outils de précision et membre du conseil de la Société anthroposophique à Stuttgart informe là-dessus :
« En Septembre 1918 des faits me devinrent connus, qui se réfèrent non seulement à l'effondrement inévitable du front occidental allemand, mais aussi du front social intérieur. Les points décisifs ont laissés les autorités civiles sans conseil et léthargiques vis-à-vis des mouvements révolutionnaires. Là, j'ai entendu de fin octobre jusqu'au 6 novembre 1918 les conférences de Rudolf Steiner au Goetheanum, dans lesquelles il a impitoyablement arrachées vers le bas les enveloppes du corps social ensanglanté et marqué du fer rouge/dénoncé pleinement acéré tous les échecs du monde bourgeois dans le champ spirituel, politique et économique.
En particulier, l'économiste/homme d'affaire actif devait être au clair que le temps des discussions était finalement terminé et que l' action directe était à l'ordre du jour. L'objectif était clair, les idées mûres pour la réalisation, le point d'attaque était toutes les occasions s'offrant. La première devait être immédiatement saisie sous la puissance d'impulsion des idées avec de l'imagination/fantaisie morale.
Maintenant , je me souviens très vivement d' une conversation en privé avec un industriel familier, pour qui les exigences de Rudolf Steiner étaient tout à fait connues. La discussion a eu lieu la nuit du 7 novembre à Zurich; elle a été causée par les conférences de Rudolf Steiner au Goetheanum mentionnées ci-dessus. La question était de savoir comment des industriels pourraient placer d'une décision libre leurs exploitations entre le capital et le travail d'une manière telle que par une transition vers l'organisme social tri-articulé pourrait être mise sur la voie par là du côté de l'économie (14) »
A propos des tendances de socialisation de l'économie était beaucoup parlé jadis, mais il manquait de tous côtés des représentations concrètes. On entendait partout les habituelles phrases de parti comme « transfert des exploitations dans le bien commun » et semblable. Une Commission de socialisation a été formé, à laquelle Emil Molt a aussi été appelé. Celui-ci s'était souvent acquis une bonne réputation. En dehors de cela l il était chargé du côté officiel de s'efforcer de chercher de plus grandes transactions d'achat et de vente en Suisse, ce qu'il pris en main avec réussite avec prévoyance et prudence. Ces voyages lui ont donné l'occasion bienvenue d'entendre également la conférence du 24 novembre à Dornach où Rudolf Steiner a exposé en détail l'idée d'une tri-articulation de l'organisme social. Molt était devenu clair-audiant et remarqua même que Rudolf Steiner parla de la nécessité d'une rénovation du système scolaire. Dans un entrevue ultérieur Rudolf Steiner lui a donné des lignes directrices pour une socialisation par étape des principaux secteurs économiques avec intérêt public, ce à quoi à nouveau la pensée associative devait entrer en jeu (voir annexe p.157). Equipés d'idées mieux fondées, Molt et Unger (15) rendirent visite le 2 décembre 1918 au Ministre président württembourgeois Wilhelm Blos à l'occasion de quoi Molt lui a probablement exposé les principes susmentionnés d'une sage socialisation tout en préservant l'initiative de la libre entreprise. Molt écrit dans ses mémoires comment Blos écouta initialement intéressé, mais porta  immédiatement son préjugé quand il a entendu le nom de Rudolf Steiner.
Molt avait plus de succès au début dans la Commission de socialisation dans le cercle des entrepreneurs qui craignaient l' intervention étatique violente et voulaient quand même savoir maintenue leur indépendance. Dans ce cercle, qui était dirigé par un secrétaire de syndical (Eggert), Molt a suscité un intérêt général, parce qu'il était le seul qui pouvait opposer des pensées constructives concrètes aux visées du gouvernement. Sur les efforts pour  une meilleure compréhension des entrepreneurs sera à informer plus tard. Pour le moment, les événements se bousculent et rendent des décisions supplémentaires impossibles.
Notre collaboration au ministère est devenue de plus en plus difficile parce que les deux ministres indépendants (USPD) Crispien et Fischer ont cherché perpétuellement à contrecarrer les mesures gouvernementales cosignées par eux. Lorsque les indépendants essayèrent de prendre par surprise les ministres modérés le 9 janvier 1919 avec l'aide des spartakistes, le reste du gouvernement a été contraint de fuir au milieu de la nuit dans la tour de la gare de Stuttgart nouvellement construite. Là il a été défendu par un corps franc dirigé par le lieutenant de réserve Hahn. Auparavant , le gouvernement n'avait aucun moyen de pouvoir derrière lui. Alors que les éléments radicaux ont alors occupé une rédaction de journal, le gouvernement a été d'un coup énergique et laissa réprimer la révolte dans le sang. Le tournant me semblait hautement répréhensible. Je suis allé à la tour qui était hérissée de mitrailleuses, et ai offert ma médiation au ministre président Wilhelm Blos. Les Messieurs étaient assis autour d'une table ronde au dernier étage et parlaient avec diligence à leurs verres de vin afin de se calmer. Il était trop tard. Déjà il y a eu des tués et des blessés. Par le putsch a été tenté d'empêcher les élections prescrites au Landtag parce que les travailleurs se sont senti trahis des fruits de la révolution.

Emil Molt aussi doit, selon ses indications, avoir auditionné dans la tour, sans doute pour négocier avec le ministre de l' Alimentation Baumann sur les marchés des produits alimentaires en provenance de Suisse. Les élections parlementaires de l’État württembourgeois eurent lieu le 12 Janvier 1919 malgré la tentative de coup d’État avec pour résultat que le ministre radical a dû démissionner et qu'un gouvernement de coalition des socialistes modérés avec quelques bourgeois a été rendu possible.

Les conditions ainsi obtenues, pour l'instant consolidées, ont rendu superflu notre séjour supplémentaire dans les fonctions wurtembourgeoises ; négocier avec les chefs de parti se serait révélées inutiles, bien que ceux-ci étaient divisés et nullement fixés. La majorité du gouvernement Blos représenta le point de vue marxiste d'un cœur étroit et n'était pas accessible à des idées progressistes. A moi était opportun au sens des conseils de Rudolf Steiner d'empêcher l' effusion de sang sous toute les conditions, et en même temps d'aider les courants radicaux et modérés de la révolution à une coopération significative, à partir de laquelle une réorganisation de la vie publique aurait été possible.

Avec les mêmes objectifs Emil Molt avait saisit les tâches purement économiques qu'ont désigne sinon par socio-politiques, et s'était, comme mentionné, tourné avec une grande énergie et conviction vers la Commission de socialisation où on admire ses propositions riches d'idées de sorte que les journaux intéressés ont informé là-dessus. Mais aussitôt que semblait bannit le danger d'une radicalisation de la révolution, l'intérêt des entrepreneurs aux changements sociaux se paralysa. Pendant qu'ils montraient avant une compréhension des droits de participation des conseils de travailleurs et sociaux et même pour la neutralisation du capital d'entreprise, le point de vue des entrepreneurs a rapidement de nouveau gagné le dessus. Avec les conseils d'ouvriers et de soldats était encore moins à négocier sur des questions de principe. Ils se sentaient très importants et ont essayé d'étendre leur influence, qui consistait principalement dans des fonctions de contrôle sur de toujours plus larges domaines. En premier lorsque début mai la loi sur les conseils d'entreprise a été adoptée, ces gens ont éprouvés quelles tâches leur avaient effectivement été transférées, au moins aussi longtemps qu'on pouvait les laisser complètement disparaître de la scène.
Encore moins actif était le Conseil des travailleurs spirituels, qui était à peine entré en jeu dans ce développement précoce. Que devions-nous faire maintenant ? Il ne restait plus qu'à se tourner vers Rudolf Steiner et demander son conseil. Roman Boos a travaillé sur un certain nombre de principes que nous voulions présenter à Rudolf Steiner, aussitôt que l'occasion s'offrirait de le faire. Cela s'offrit bientôt par les ordres du gouvernement, que Molt a dû exécuter en Suisse. Ainsi Molt a voyagé avec Boos et moi le 23 janvier - juste à la date à laquelle la première Assemblée de l' État du Württemberg a été ouverte - à Zurich, où il a pu rapidement se débarrasser de ses commandes. Le samedi 25 janvier, nous avons une première fois été reçu par Rudolf Steiner à Dornach, et d'ailleurs dans l'atelier où se tenait la statue du  représentant de l' humanité encore inachevée. Lors de la conversation qui a été poursuivi le 27 janvier, Rudolf Steiner a développé encore une fois toute la tri-articulation et alla sur des détails concrets, qui ont été provoqués par des questions. A Roman Boos, formé en économie, revient le mérite que beaucoup a pu être clarifié, qui auparavant semblait étranger. En ce qu'il possédait aussi une bonne mémoire et une intelligence vive, il a rapporté par écrit le contenu des discussions immédiatement après; et à déjà aussi pris des notes sténographiques lors des réunions. Ces notes importantes des conversations, valant pour fiables, ont été publiés par Boos plus tard (16)

Roman Boos était en fait juriste en sa qualité mais intensément ému par les problèmes de l' idéalisme allemand. Il s'est occupé pendant des années avec des questions de science des entreprises et les conventions collectives du travail. Il a lutté en particulier avec une clarification du statut juridique des travailleurs vis-à-vis des entrepreneurs. Après d'intensifs, usants, efforts et après des consultations répétées avec Rudolf Steiner, qu'il a connu à l'automne de 1912, il a pu coucher ses pensées dans l'œuvre de loin prospective sur le contrat de travail d'ensemble (17) Il appréciait tout particulièrement la pensée claire de Carl Ungers. Boos venait d' avoir trente ans (1919), à peu près le même âge que moi.

Emil Molt, né en 1876, avait donc treize ans de plus que nous. Il avait la grande expérience de la vie, des opportunités externes et la plupart des relations dans le pays du Wurtemberg. Il était un bon souabe, comme moi, mais j'avais déjà grandi un peu hors de la patrie parce que j'ai été de nombreuses années actif dans le commerce outre-mer en Angleterre, en Hollande et à Hambourg. Mon attitude sociale de base, je la devait moins aux cours d'économie du soir, que j'avais visité à Hambourg, ou à l'étude des réformateurs sociaux historiques, que d'un amour général de l'humain apporté de l'enfance, et peut-être aussi un peu à mon ascendance paternelle autrichienne. Bien que je fusse le fils d'un fabricant, je ne connaissais quand même pas de différences de classe. Je trouvais aussi l'émancipation de l'argent de la circulation des marchandises hautement contestable et les pratiques commerciales égoïstes absolument antichrétienne. Le fait que les cercles dirigeants pouvaient impliquer leur peuple dans des guerres et trouver justifié le grand sacrifice de sang pour répondre à leurs objectifs économique-politiques m'occasionnait une grande souffrance, j'avais du vivre dans la guerre elle - même comment des foules se sont sacrifiées, sans être impliquées à cela dans l'âme. Je réfléchissais sur les moyens pour parvenir à des rapports plus sains. Rudolf Steiner montrait les chemins pour cela, quand pas pour aujourd'hui, ainsi quand même pour l'avenir. Quelles souffrances auraient été épargnées aux humains, si le message, enraciné dans d'autres mondes n'avait pas été rejeté ! Eux tous n'ont pas vu d'avance la ruine de ce siècle, sauf lui, que maintenant, nous avons été autorisés à visiter quelques jours.
A Dornach Rudolf Steiner nous a expliqué que rien ne pourrait se produire socialement salutaire si cela naît seulement de l'intellect pur, donc était une construction résultant de la situation du peuple qui ne parvient pas jusqu'aux lois fondamentales de la vie sociale. Lorsqu'on pensait à ce qu'on pouvait faire à la place de cela, émergea l'idée d'un appel, mais devant être formulé de sorte qu'on n'enseignait pas, mais laisse parler les faits d'eux-mêmes.

IMAGE - Hans Kühn 1919

Maintenant, étaient discuté des relations de la catastrophe de la guerre avec les tâches de la vie de l'esprit centre européenne et parcouru de nombreux domaines d'un futur ordre de la société. Ainsi, la question des travailleurs et de l'indemnisation de l'entretien de la vie qui n'avais pas la permission de provenir du travail particulier fournit, mais devait se donner du contexte économique d'ensemble. L'émergence de la valeur et du prix, l'utilisation des terres et la création d'associations comme la base d'un corps économique unique/unitaire, tous ces problèmes nous devenaient toujours plus clairs.
Comme la vie spirituelle libre et son financement a été traitée, nous avons entendu de la taxe sur les débours et la redevance pour la production intellectuelle par ceux qui la reçoivent ou la prenne en considération. Une école ou une école supérieure, par exemple, ne pourrait être financée ni par l’État ni par l'industrie ou une organisation fiduciaire, mais toujours par le bas par les écoliers et les étudiants qu'aussi les enseignants se maintiendrait économiquement eux-mêmes. Ou les moyens manqueraient, d' autres institutions devraient jaillir afin de donner les bourses nécessaires; comptablement l'individu devrait payer. A cette occasion , les mots nous manquaient aussi, on devrait créer des écoles libres, aussi longtemps qu'on disposerait encore des moyens nécessaires. C'étaient des indications sur l'inflation imminente, par laquelle la plupart des humains en Allemagne ont vu leurs fortunes disparaitre. La chose la plus importante serait provisoirement que dans les entreprises, la paix sociale serait encouragée par la participation idéelle de la compagnie des travailleurs aux conditions de production, au devenir/parcours d'un produit à partir des matières premières à la distribution à la consommation. La plus grande valeur serait à accorder au relèvement du niveau spirituel de la compagnie des travailleurs afin qu'en résulte une coopération salutaire et qu'un organisme économique global puisse apparaître.
Ce sont des pensées qui ont jeté des racines profondes surtout chez Emil Molt, qui s'est toujours senti le père de son entreprise. En attendant , il a appelé le Dr Herbert Hahn pour diriger les cours de formation des travailleurs dans son usine-exploitation. Hahn était originaire de la Baltique et était bien versé dans de nombreuses langues de l'Orient et de l'Occident. Mais l'idée de fonder une école œuvrait en Molt et conduisit étonnamment rapidement à la décision de créer une école élémentaire pour les enfants des travailleurs de son usine après que Rudolf Steiner ait promis son aide d'un point de vue pédagogique.
Une pensée qui nous a fait grande impression devrait encore être mentionné ici : la tri-articulation de l'organisme social ne serait pas développée à partir de la tri-articulation de l'être humain, mais amenée en rapport avec elle parce qu'un corps de communauté n'a pas la permission de contredire les dispositions humaines, s'il devrait pouvoir se développer sainement.

Dans le traitement de certaines questions précises sur lesquelles des préoccupations ont été exprimées, Rudolf Steiner indiquait en calmant sur la confiance qu'on pourrait apporter à un tel développement, parce qu'il voyait tout le corps social tri-articulé concrètement devant soi. Il s'agissait maintenant de toute la préservation de l' Europe centrale d'une bolchevisation. Elle serait le pire qui menacerait l'esprit allemand. Il pensait absolument positif sur la possibilité que la tri-articulation pourrait être comprise si on saisissait le favorable de l'instant. Si on voulait faire quelque chose, ce devait être quelque chose de correct. Il était prêt à rédiger une proclamation et nous remettre le texte dans quelques jours. A nous, petits outils de la grande entreprise, la difficulté de cette tâche ne nous étaient consciente en aucune façon. Notre confiance dans la sagesse de l'enseignant était si grand que nous pensions devoir le servir. Nous n'étions pas suffisamment clair sur le fait qu'il était bien le maître, mais qu'à ceux qui prenaient la pleine responsabilité, à eux tous cela a été remis pour l' amener dans le monde.
Le 2 Février 1919 , nous avons reçu (18) de Rudolf Steiner le libellé de l' appel maintenant rédigé  Au peuple allemand et au monde civilisé. Son texte marquant, écrit dans un style classique, commence par les phrases suivantes :
« Il y a un demi - siècle le peuple allemand a cru la construction de son empire sûrement structuré pour des temps illimités. En Août 1914, il a pensé que la catastrophe guerrière, au début de laquelle il se trouvait placé, rendrait cette construction comme invincible. Aujourd'hui , il peut seulement regarder sur les ruines de ce dernier. L'introspection doit se présenter après une telle expérience. Car cette  expérience, a démontré l'opinion d'un demi - siècle, en particulier le pouvoir des pensées régnantes des années de guerre comme une erreur agissant tragiquement ».
L'explication suit pourquoi l'Empire n'exprime plus les exigences du temps dans la forme d'un état-nation avec une armée forte et une marine devenant toujours plus forte. Cela a du se venger amèrement parce que l'avènement d'un État unitaire sans nouveaux objectifs sociaux a été éprouvé des nations environnantes comme un défi/une provocation. Le texte de cet appel semble encore aujourd'hui si important qu'il est en annexe (page 162) entièrement reproduit. Quelle sagesse a prévalu dans cette formulation dont aussi deux pages seront aussi publiées ici dans l'écriture originale de Rudolf Steiner (facsimilé, p. 168).  Ce fut un grand acte sur lequel on pourra plus tard regarder en arrière avec admiration.

Lors de la consultation a été souligné que cet appel devrait être soutenu par un certain nombre de signatures de personnalités éminentes. Il était maintenant très intéressant, comme Rudolf Steiner nous a fait les détails sur les signatures qu'il se représentait, et comment il a réparti les êtres humains qui devraient s'efforcé à cela. Quelques amis de confiance devraient être établis dans les villes les plus importantes à rechercher certaines personnalités. Ainsi, par exemple, Emil Leinhas a rapporté dans son livre Sur le travail avec Rudolf Steiner (19), comme un jour , M. Offermann est arrivé à Berlin après un avis télégraphique et a apporté le texte de l'appel avec son ordre. Au Dr. Boos ont été affectées un certain nombre de villes universitaires en Allemagne, en commençant par Heidelberg, où il a  visité sans aucun doute Max Weber, jusqu'en haut à Dantzig et Königsberg. Il avait des relations humaines et épistolaires avec quelques professeurs, dont certains étaient ses professeurs. Emil Molt a œuvré à partir de Stuttgart, et à moi ont été proposés certaines personnes en Suisse, dont on ne savait en partie ni le nom, ni l'adresse.
Rudolf Steiner a dit, par exemple : il était une fois un directeur chez Krupp à Essen, qui ne voulait plus répondre de produire du matériel de guerre. Il a quitté le chantier, pour se retirer à l' étranger. Ou : un officier avait suscité le mécontentement de l'empereur et a dû quitter son service ; vous devez le chercher. Avec quelques difficultés, j'ai finalement trouvé toutes mes personnalités et adresses attribuées. Le premier était le Dr Mühlon , qui a vécu dans le château Gümligen près de Berne et plus tard dans le château de Gottlieben sur le lac de Constance, où autrefois John Hus était assis en prison avant sa mort ardente. Le second était un capitaine, Hartwig Schubart, qui habitait à Salenstein (Thurgau). Ensuite , je devais rendre visite au professeur Eugen Huber, l'auteur du Code civil suisse, plus tard l'écrivain Rudolf von Tavel et le peintre Ernst Kreidolf, qui est devenu membre plus tard, ainsi que d'autres personnalités. Tous ont signé l'appel à l'exception de Eugen Huber, qui était très intéressé, mais a dit qu'il ne pouvait quand même pas se le permettre. Rudolf von Tavel regretta plus tard sa signature et s’exprima inamicalement envers Rudolf Steiner. Sa sœur, par contre est devenu membre de la Société anthroposophique.
Dans un très court laps de temps plus de 250 signatures étaient ensemble avec de bons noms d'Allemagne, d'Autriche et de Suisse, de sorte que l'appel pourrait être publié dans un certain nombre de grands journaux dans et hors le pays. On n’était tout de suite pas dans une frénésie d'enthousiasme, mais on attendait un écho plus fort qu’il se donna ensuite. Avec les cercles dirigeants, on n’avaient bien sûr pas compté par l'expérience de ces derniers mois, mais dans la bourgeoisie sont toujours plantées suffisamment de bonnes forces de vieille tradition démocratique des années 48. Toujours encore menaçait la tendance à nationaliser d’importantes entreprises, ce qui n'était en aucun cas bienvenu, après qu’on ait tout de suite derrière soi l’économie de guerre avec ses pénibles prescriptions. Déconstruire l'économie de plan dès que possible, était l’aspiration générale. Le chemin de l' auto-assistance, comme il a été indiqué dans l'appel, pouvait intéresser à cause de cela.
Rudolf Steiner avait tenu des conférences importantes entre les 4 et 28 février 1919 à Zurich, Winterthur, Berne et Bâle, qui formèrent après la base pour le chef-d'œuvre social Les points-noyaux de la question sociale dans les nécessités du présent et de l' avenir (20). La quatrième conférence tenue le 12 février, dans l'auditorium bondé de l’école Hirschengraben de Zurich se termina avec la lecture de l'appel. Toutes ces grandes conférences ont été particulièrement bien accueillies par la jeunesse abondamment représentée. Le moment était choisi correctement, de placer ces grandes idées devant le monde, car les humains étaient ouverts et les conditions étaient telles que personne pouvait interpréter ces exposés concrets sur un nouvel ordre social comme une agitation politique.
A Zurich, le terrain a été bien préparé par l'activité infatigable de Roman Boos, qui habitait alors dans un appartement romantique de la vieille ville de Zurich directement à la rivière Limmat. Mais à mesure que les conditions se consolidèrent à nouveau en Suisse, l'intérêt diminua pour une réorganisation de la vie sociale sur le chemin d'une évolution de plein gré.
Entre-temps, des choses ont eu lieu, qui méritent d'être retenues. J’ai déjà dit que je voyageais à travers la Suisse en février pour la collecte des signatures pour l'appel après que je ne pouvais plus voir de travail pour moi à Stuttgart depuis que le gouvernement provisoire s’était décidé pour une ligne dure. Auparavant , on l’avait appelé le « Club des inoffensifs ». Depuis le coup d’État de janvier où avaient maintenant eu lieu les élections appropriées dans lesquelles neuf partis ont été impliquées. Les sociaux-démocrates ont été victorieux contre les bourgeois avec environ 60%. Les indépendants étaient en disparition avec un petit groupe d'environ 3%, tandis que les spartakistes n'avaient pas de succès électoral. Malgré tout le mécontentement ne s’apaisa pas, en particulier dans le reste de l'Empire de gros problèmes avec les grèves générales ont encore prévalu après l’assassinat de Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg.

Révolution en Bavière

En Bavière, les indépendants sous la direction de Kurt Eisner sont venus au pouvoir et avaient du mal à s’affirmer contre l'influence radicale des spartakistes. Eisner, l'ancien rédacteur en chef du berlinois En avant et qui a été un critique de théâtre reconnu, s’était hissé par sa grande éloquence comme Ministre-président, bien qu’il n’avait pas un programme doctrinaire, mais élaboré de sa propre volonté et oscillait entre un gouvernement des conseils d’ouvriers et de soldats et un gouvernement parlementaire. Il arriva ensuite à la décision de gouverner avec les deux ce qui aurait pu conduire à un développement intéressant. Le poème publié ci-dessous témoigne de la mentalité idéaliste de Eisner (21) .
Il a été chanté lors de la première fête de la Révolution à Munich d’après la mélodie de la prière de remerciement néerlandaise, 1597, « WM heden und treden voor God den Heer ».

Nous louons mourants
des étoiles lointaines.
Elles clignotent sur le déclin
et plongent dans la nuit.
Veulent les masses
Ne pas haïr la vie.
La liberté appelle,
couronnée d'étoiles,
Monde devient heureux!
Les temps échappent,
la terre trembla.
Il griffa le vieux
Dans le cœur du jeune temps.
Là les pâles ont dû céder la place aux avançants.
Toi peuple, serait réveillé, la mort a été vaincue.
Nous jurons d'entendre l'appel de la liberté.
Nous protégeons dans les tempêtes les saintes railleries.
L' humanité s’assainit dans la création d’alliance !
Le nouvel empire apparaît. O monde devient heureux !
Monde devient heureux !

A Dr. Hans Büchenbacher,  je dois une évaluation intéressante de Eisner. Lorsqu’il s’exprima une fois critique en 1918 vis-à-vis de R. Steiner sur la politique étrangère de Eisner, il a reçu pour réponse: "Mais il est d’une coulée."
Alors que je pouvais maintenant entendre aussi les deux conférences bernoises de Rudolf Steiner, des 6 et 7 février entre les conférences Zurich, Eisner était un délégué de la Bavière au Congrès international socialiste tout de suite aussi à Berne. Il s’était distingué en publiant un matériel d’actes étatiques, car il espérait obtenir de meilleures conditions d'armistice de l'Entente s'il concède honnêtement de Bavière, la culpabilité de guerre allemande. Avec cela il se plaçait en opposition de l'attitude de Rudolf Steiner. Alors je lui demandais maintenant s'il était intéressé à une conversation avec Eisner, et que cela m’a été confirmé, je réussi à amener une telle conversation. Elle a eu lieu dans la salle du petit déjeuner de l’hôtel bernois des diplomates Bellevue. Un autre moment n'aurait pas été possible à Eisner. Nous nous sommes assis avec lui, Rudolf Steiner a gauche, moi à droite tandis que Eisner écoutait intéressé, mais mangeait tranquillement son petit pain. Il lui a été demandé par Rudolf Steiner, si ce ne lui serait pas possible de publier d'autres actes que maintenant pourrait réfuter clairement la seule culpabilité de guerre de l'Allemagne parce que c’était de la plus haute importance pour l'avenir allemand. De la tri-articulation n’a pas été parlé pour autant que je me souvienne.
Bien que beaucoup de temps n’était pas disponible, cette rencontre d’Eisner avec le chercheur spirituel a quand même eu la permission d’être d'importance ; parce que Eisner a été abattu dans la rue à Munich 14 jours plus tard, le 21 février 1919 alors qu’il voulait tout de suite aller au parlement pour expliquer sa démission. Quand je suis arrivé quelques jours plus tard à Munich, une grande couronne était encore sur le trottoir sur le site de l'assassinat. Eisner s’était décidé pour la convocation d'une assemblée du pays, mais sa mort a eu l'effet inverse: Les radicaux essayèrent maintenant de prendre le pouvoir, et il y avait entre eux et les partisans d'un Parlement modéré un bras de fer amer. En cela n’aura pas la permission d’être penser dans la direction radicale qu'à des éléments bolcheviques, car les têtes dirigeantes là-dessous se placent ensemble des idéalistes, des écrivains et même des poètes.


IMAGE - Boos Roman

Probablement des amis Munich ont pensé pouvoir sauver quelque chose ou au moins aider dans cette situation non élucidée. Quoi qu'il en soit: Un après-midi, j’étais assis avec le poète Albert Steffen, le Dr. En médecine Felix Peiper et d’autres dans un café, et nous nous entretenions avec l'écrivain Gustav Landauer. Celui-ci était communiste par idéalisme et avait publié des œuvres de Goethe, Wagner et Shakespeare et célèbre livre de Kropotkine sur Aide mutuelle dans le monde animal et humain. Ernst Toller n’était pas là, mais Erich Mühsam. Il doit avoir été décidé là que le Dr F. Peiper devrait conduire une conversation dans le parlement. Quoi qu'il en soit, nous sommes allés avec lui, et j'ai attendu avec Albert Steffen à la porte de la Pfandhausstrasse. Peiper n'était pas l’homme approprié pour de telles missions. Alors qu’il n'était pas revenu après une heure, nous avons commencé à nous préoccuper de lui, parce que peu de temps avant deux députés ont été abattus là. Avec mes laisser-passer, je suis parvenu à le chercher dans le parlement et à le ramener de nouveau. Il avait été effectivement retenu. Peu après, le gouvernement des conseils a été proclamée à Munich. Alors que la ville a été reprise après deux mois par les corps francs württembergeois « dans l'intérêt de l'empire » avec de lourdes pertes le gouvernement des conseils et renversé, toutes les personnalités dirigeantes ont été abattus sans procès.
Maintenant , je dois revenir une fois sur la Suisse, où j’avais aussi établit une conversation entre Rudolf Steiner et le professeur Wilhelm Förster, qui était ambassadeur d'Allemagne à Berne à l'époque. Förster était un ardent pacifiste connu et on pouvait volontiers supposer qu'il montrerait un certain intérêt pour les arguments de Rudolf Steiner dans la question de la culpabilité de guerre, d'autant qu'il aurait été facile pour lui d'obtenir certains éléments de preuve en faveur du Reich allemand, qui ont été mentionnés à plusieurs reprises par R. Steiner, comme la réduction des budgets d'armement et l'annulation des livraisons de munitions juste avant le déclenchement de la guerre. Förster n’avait en fait pas de temps pour Rudolf Steiner. « Cependant, s'il veut m'accompagner de mon appartement au bureau, ainsi je l'écouterais ». Rudolf Steiner y alla , bien qu’il faisait amèrement froid et qu’était une neige profonde. Förster était très grand et allait de pas de géant aux côtés de Rudolf Steiner, qui ne pouvait guère suivre et essaya de mener une conversation. Que celle ci a pris fin sans résultat, n’est pas surprenant. J’étais effaré par l'arrogance de ce prestigieux diplomate. Rudolf Steiner m’a fait pitié parce qu'il avait l'air très épuisé et me regardait tristement avec de grands yeux noirs sous le bonnet de fourrure.
Rudolf Steiner utilisait volontiers la Suisse pour des conceptions révolutionnaires qui devraient trouver un écho dans le monde. Donc , il a tenu - comme une réplique à l’idée de Société des Nations de Wilson - la conférence à grande échelle sur Les fondements réels de la Société des Nations dans les forces économiques, juridiques et spirituelles des peuples (22) le 11 mars 1919 à Berne, et d’ailleurs dans la Grande salle du Conseil de l'hôtel de ville historique (23) .
Rudolf Steiner utilisa les semaines suivantes à coté des quelques conférences publiques en Suisse et des conférences pour les membres à Dornach - qui ont été axées sur l'approfondissement de la question sociale d’après des aspects spirituels – à l'achèvement de son livre Les noyaux germinatifs de la question sociale 20 . Peut-être qu'étaient pour lui aussi d'autres raisons décisives de ne pas encore venir à Stuttgart, bien que « l’appel » avait déjà été publié début mars. Avec cet appel l'idée de la tri-articulation avait été poussée dans une lumière publique, et il s’agissait maintenant de faire ses preuves dans le conflit des opinions. Le grand public avait pris connaissance des nouveaux efforts qui ont été soutenus par les signataires de l'appel. Aussi , il se trouva que dans le Comité d'action nouvellement formé était représenté, en plus des fabricants, Emil Molt et Dr Carl Unger, le célèbre professeur Wilhelm von Blume, avocat de droit constitutionnel à l'Université de Tübingen, dont il avait eu le rectorat en 1917. Il a été le créateur de la Constitution de l'État de Württemberg. Von Blume avaient signé l'appel, sans en savoir plus sur Rudolf Steiner, sans l'avoir vu jusque là. Il était un homme large d'épaules, trapu, avec un beau front merveilleux, sillonné de rides, intelligent et très instruits, en plus des mœurs gagnantes. Il était fils d'un général, et âgé jadis de 52 ans. L'appel l'avait tellement fasciné qu'il a même rejoint notre comité. Une courte esquisse de vie se trouve dans l'annexe (page 173).
Le temps des démarches personnelles chez les porteurs de la révolution était maintenant passé. La collectivité avait jeté un coup d' œil sur le nouveau mouvement, et nous devions lui donner plus à ce sujet. Nous savions que l'idée d'une tri-articulation de la vie sociale pourrait être comprise aussi sans coup d’œil dans les arrières plans spirituels. Il s’agit tout simplement d’un pouvoir écouter impartialement, ce qui n'a pas été possible pour les fonctionnaires de parti. Naturellement, nous étions encore insuffisamment familiarisés avec tout le nouveau, cependant l'enthousiasme nous a aidé par-dessus de nombreux obstacles afin de pouvoir montrer un chemin pour sortir des conditions chaotiques de la période révolutionnaire. Malgré tout étaient en premier à corriger quelques épreuves des noyaux germinatifs, tandis que le livre lui-même n’était pas une fois fini d'écrire.
Rudolf Steiner avait envisagé sa venue à Stuttgart pour la première quinzaine d'avril. Nous ne pouvions pas nous taire aussi longtemps. Par conséquent , on se décida à une réunion des signataires de l'appel qui alors a eu lieu dans la grande salle du jardin municipal à Stuttgart le 21 mars. L'ouverture et la bienvenue à la réunion me revint. Puis le conseil au commerce Emil Molt parla, et le Dr Carl Unger a donné une conférence sur l'importance de l'appel à l'heure actuelle.
Enfin le professeur von Blume prit la parole. Il se tenait très loin de l’anthroposophie, mais ses paroles étaient d’autant plus convaincantes qu’il se reconnaissait pleinement et entièrement dans le contenu de l'appel et s’exprimait très positivement sur l'initiative commencée (voir en annexe un extrait de son discours, p. 170).
Les discours dans la salle bondée n’ont été perturbés d’aucun côté. De manière compréhensible en dehors de la majorité de visiteurs bourgeois, des travailleurs étaient aussi venus, en particulier ceux qui avaient cherché le contact avec la Société anthroposophique. Cela a été d’autant plus important que ce sont eux qui soignaient le lien à de nombreux travailleurs et les conseils de travailleurs et d'entreprise. Dans des usines particulières des représentations des travailleurs avaient déjà été mises en place librement comme elles ont été exigées par les syndicats. Emil Molt a rapporté dans ses mémoires (24) , comment de telles institutions s’étaient formées dans ses établissements. Il était nécessaire d’entretenir un bon contact avec le « prolétariat » d’alors, parce que le mouvement révolutionnaire ne s’était calmé par aucun chemin. Au contraire : les exigences/revendications non satisfaites se sont faites toujours plus menaçantes et ont finalement conduit à la grève générale dans l'ensemble de Wurtemberg.
Et de lourds nuages s’étaient de nouveau vraiment amoncelés sur l'horizon politique dans le Wurtemberg, et il semblait que voulait se répéter ici les processus qui ont conduit à la formation de la République des conseils en Bavière. Spartakistes et indépendants menaçaient avec la grève générale, qui alors , malgré toutes les contre-mesures lancées telles que l'interdiction de réunions, le verrouillage du téléphone et du télégraphe et ainsi de suite, a éclatée le 1er avril 1919 après que la demande du « prolétariat uni » de la levée de la loi martiale n’a pas été remplie. Maintenant cela en vint toutefois à de lourdes fusillades. Les miliciens et les forces de sécurité avaient mis en place leur quartier général au Vieux Palais de Stuttgart, les spartakistes dans le Ostheim. Des mitrailleuses étaient dans de nombreux endroits de la ville, ont aussi été placés des canons et des véhicules blindés. C’était de plus en plus dur ; quartier par quartier a été nettoyé. Parce que des dépôts de munitions avaient été volés, les radicaux, auxquels s’étaient joint de nombreux travailleurs d'usine, se montraient bien armés. Mais alors les combats se sont déplacés vers les quartiers périphériques, Ostheim, Gaisburg, Wangen, Hedelfingen, où était l’usine du Dr C. Unger, puis en dehors vers Untertürkheim, et finalement la dernière, mais la plus sanglante décision eu lieu à Esslingen. Le lieutenant Hahn a été traité de « chien à sang ». À la mi-avril la grève générale s’est effondrée et l’état de siège levé. L'excitation était énorme.
C’est cette situation que trouva Rudolf Steiner quand il est arrivé à Stuttgart le dimanche de Pâques 20 Avril et a été reçu par nous. Il avait encore tenu à Dornach , le 19 Avril, un discours d'adieu dans lequel il se plaignait du ne-pas- vouloir-comprendre son appel et appelant très sérieusement les membres à se soucier de l'idée de tri-articulation son nouveau « petit livre » Les noyaux germinatifs de la question sociale à la main. La tri-articulation ne serait pas quelque chose à côté de l’anthroposophie, mais lui appartiendrait complètement. Aussi il attend qu’en Suisse, où des conditions calmes règnent, on ait de l’intérêt de sorte qu'on puissent examiner ses propositions sans idées préconçues. parce que la conférence est presque inconnue que quelque unes des ses dernières phrases soient cités ici, car elles montrent avec quel sérieux Rudolf Steiner a commencé la transition vers cette nouvelle étape de sa vie comme s’il avait pressenti les luttes qui après trois ans ont conduit jusqu'à une tentative d'assassinat sur lui :
« Elle reste vraie, la parole hégélienne : l'humain n’est pas seulement éternel après sa mort, l'être humain doit être éternel - ici dans ce corps physique. – Cela signifie, il doit avoir trouvé vraiment ce qui est éternel en lui. Ces choses reposent déjà toutes dans l' anthroposophie, ces choses reposent aussi à la base des idées sociales saines, qui sont à nouveau venue à l’expression dans l'écrit, et que je vous pose au cœur. Et avec ce poser au cœur j’aimerais maintenant vous recommander, après que je doive être parti en voyage : restons bien ensemble en esprit. Nous devrions donc avoir appris cela. C’est pourquoi, jusqu'à une façon ou l’autre de se revoir, restons bien ensemble en pensées, mes chers amis (25)! »