Collection: F002 Émile Zola 051_219_19050121 |
051, 219, 19050121 | |
La vie qui s'embrase dans les luttes sociales ? | ||
En Hermann Grimm, le dernier de ceux dont l'âme était complètement liée à cette époque est décédé. Aujourd’hui, tout cela est devenu de l’histoire ancienne. D’autres questions nous occupent aujourd’hui. Les questions politiques et sociales sont devenues si brûlantes que nous ne comprenons plus l’aspect intime de l’art. Les humains de l’époque de Schiller et de Goethe doivent nous paraître étranges. Nous avons perdu la contemplation intime pleine d'âme de l’art. Ceci ne devrait pas être un blâme ; nos temps sont devenus durs. Examinons trois esprits dirigeants du présent : à quel point ils parlent différemment de ce qui fait bouger les temps. D’abord, Ibsen : nous le voyons décrire de manière exhaustive les problèmes culturels du présent, lui qui a trouvé les tons les plus frappants, précisément pour le cœur du présent, pour une civilisation qui s’achemine vers le chaos. Alors Zola : comment l'art contemporain doit-il se rapporter à la vie qui s'embrase dans les luttes sociales ? C'est la question qu'il lance. Cette vie nous paraît si solide, si impénétrable, déterminée par des forces complètement différentes de celles de notre imagination/fantaisie et de notre âme. Enfin, Tolstoï : celui qui a commencé par l'art et qui est devenu de là un prédicateur et un réformateur social. Une culture purement esthétique, telle que Schröer la caractérisait pour l’époque Schiller-Goethe, semble impossible aujourd’hui. A cette époque, ce que l’on peut appeler la conscience esthétique était devenue la question décisive de la vie. La beauté, le goût et la sensibilité artistique étaient considérés comme des questions aussi sérieuses et importantes que la politique et la liberté le sont aujourd’hui. L’art était considéré comme quelque chose qui devait intervenir dans le fonctionnement de la culture. Aujourd'hui, c'est autrement : Tolstoï, qui avait lui-même accompli le plus grand exploit dans le domaine de l’art, a quitté l’art et a cherché d’autres moyens de parler aux sentiments de ses contemporains. |
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In Herman Grimm ist der letzte gestorben von denen, deren Seelen ganz verbunden waren mit jener Zeit. Heute ist das alles Geschichte geworden. Andere Fragen beschäftigen uns heute. Politische Fragen, soziale Fragen sind so brennend geworden, daß wir jene intime Kunstbetrachtung nicht mehr verstehen. Sonderbar müßten uns die Schiller-Goethe-Zeitmenschen erscheinen. Verlorengegangen ist uns die intime seelenvolle Betrachtung der Kunst. Das soll kein Tadel sein; hart ist unsere Zeit geworden. Sehen wir uns drei führende Geister der Gegenwart an: wie anders sprechen sie über das, was die Zeit bewegt. Zunächst Ibsen: Wir sehen ihn, wie er in umfassender Art die Kulturprobleme der Gegenwart schildert, er, der die ein- dringlichsten Töne gefunden hat, gerade für das Herz der Gegenwart, für eine ins Chaotische gehende Zivilisation. Dann Zola: Wie soll sich die heutige Kunst zum Leben verhalten, das in sozialen Kämpfen emporlodert - , das ist die Frage, die er aufwirft. Dieses Leben erscheint uns so fest, so undurchdringlich, von ganz anderen Mächten bestimmt, als es unsere Phantasie und Seele sind. Endlich Tolstoi: Er, der ausgegangen ist von der Kunst und hieraus erst geworden ist zum Prediger und Sozialreformator. Unmöglich erscheint heute eine rein ästhetische Kultur, wie Schröer für die Schiller-Goethe-Zeit sie uns charakterisierte. Dazumal war das, was wir das ästhetische Gewissen nennen können, zur maßgebenden Lebensfrage geworden. Man nahm Schönheit, Geschmack, künstlerisches Empfinden für so ernste und wichtige Fragen, wie heute die Politik und die Freiheit. Man betrachtete die Kunst als etwas, das eingreifen sollte in das Räderwerk der Kultur. Heute ist das anders: Tolstoi, der auf dem Gebiete der Kunst selbst ein höchstes geleistet hat, verläßt die Kunst und sucht nach anderen Mitteln, um zu dem Empfinden seiner Zeitgenossen zu sprechen. |