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GA196 - Œuvres complètes de Rudolf Steiner - CHANGEMENTS SPIRITUELS ET SOCIAUX DANS L'ÉVOLUTION HUMAINE




QUINZIÈME CONFÉRENCE,
Dornach, 15 février 1920
Sur le développement historique de la France, l'Allemagne et l'Angleterre. Une considération de science de l’esprit sur la tri-articulation
FÜNFZEHNTER VORTRAG,
Dornach, 15. Februar 1920
Zur geschichtlichen Entwicklung von Frankreich, Deutschland und England. Eine geisteswissenschaftliche Betrachtung zur Dreigliederung

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 196  228-243 1992  15/02/1920



Original





Traducteur: FG v.01 - 27/08/2022 Editeur: SITE

Hier et avant-hier, j'ai essayé d'expliquer combien il est nécessaire, pour l'évolution future de l'humanité, que les hommes parviennent à une véritable connaissance d'eux-mêmes, c'est-à-dire à une connaissance de l'humanité, mais comment il est impossible d'arriver à une connaissance de l'humanité sans trouver à nouveau le lien entre l'entité humaine et les mondes extraterrestres. De tout ce que l'être humain emporte avec lui au cours de sa vie, l'organisation physique n'est que la plus petite partie. Mais seule cette organisation physique, telle que l'humain la porte aujourd'hui, est au fond le produit de la Terre. Ce qui appartient par ailleurs à l'essence de l'humain n'est pas un produit terrestre, dans le sens où je l'ai à nouveau expliqué d'un certain point de vue dans ces deux conférences.

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Gestern und vorgestern versuchte ich auszuführen, wie notwendig es ist, daß für die zukünftige Entwickelung der Menschheit die Menschen zu einer wirklichen Selbsterkenntnis, das heißt zu einer Erkenntnis des Menschentums kommen, wie es aber unmöglich ist, zu einer Erkenntnis des Menschentums zu kommen, ohne daß man wiederum die Verbin­dung finde der Menschenwesenheit mit den außerirdischen Welten. Von dem, was der Mensch in seiner Wesenheit durch seinen Lebensweg mit sich führt, ist ja die physische Organisation nur der kleinste Teil. Aber nur diese physische Organisation, so wie sie heute der Mensch an sich trägt, ist ja im Grunde genommen Erdenprodukt. Dasjenige, was sonst zum Wesen des Menschen gehört, ist in dem Sinne nicht Erdenprodukt, wie ich es in diesen beiden Vorträgen wiederum von einem gewissen Gesichtspunkte aus auseinandergesetzt habe.

Or, l'organisation physique actuelle de l'humain indique déjà que l'humain en tant que tel est un être qui se situe au-delà du présent immédiat. Certes, l'organisation physique renvoie bien à des choses terrestres, mais dans les choses terrestres, l'organisation physique de l'humain nous renvoie au passé et à l'avenir, au-delà du moment historique mondial immédiatement présent. Parmi les facultés de l'humain, nous avons eu l'occasion de souligner les facultés cognitives : l'activité sensorielle, l'intelligence, la capacité de mémoire, et nous avons mis en évidence le sentiment, le désir et la volonté : Les facultés qui sont plus de l'ordre du désir.

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Nun deutet aber schon die gegenwärtige physische Menschenorga­nisation darauf hin, daß der Mensch als solcher ein Wesen ist, das über die unmittelbare Gegenwart hinausweist. Zwar deutet die physische Organisation durchaus auf Irdisches hin, allein im Irdischen wiederum weist uns des Menschen physische Organisation über den unmittelbar gegenwärtigen weltgeschichtlichen Augenblick in die Vergangenheit und in die Zukunft. Wir haben unter den Fähigkeiten des Menschen hervorzuheben gehabt erkenntnisartige Fähigkeiten: Sinnestätigkeit, Intelligenz, Erinnerungsfähigkeit, und wir haben hervorzuheben ge­habt Fühlen, Begehren und Wollen: Fähigkeiten, die mehr begierden­artiger Natur sind.

Maintenant, si nous nous demandons : que doit avoir l'humain dans son organisation physique pour qu'il puisse développer des facultés cognitives ? - nous devons nous concentrer sur l'organisation principale de l'humain et sur tout ce qui y est lié. L'organisation principale n'est nécessaire au développement des facultés cognitives du moi, de la conscience humaine terrestre, que dans le sens où je l'ai expliqué hier et avant-hier, mais aussi dans le sens où je l'ai expliqué. Il est inexact de croire que l'œil est absolument le producteur de la sensation visuelle ; mais il est juste de savoir que l'œil est l'intermédiaire de la sensation visuelle pour la conscience du moi. Et cela vaut également pour les autres sens, notamment les sens supérieurs.

03

Nun müssen wir, wenn wir uns fragen: Was muß der Mensch haben in seiner physischen Organisation, damit er erkenntnisartige Fähig­keiten entwickeln könne ? — unseren Blick richten auf die menschliche Hauptesorganisation und alles, was damit zusammenhängt. Es ist eben durchaus nur in der Art, wie ich es auseinandergesetzt habe gestern und vorgestern — aber doch eben in der Art —, die Hauptesorganisation not­wendig, um für das Ich, für das irdische Menschenbewußtsein die erkennenden Fähigkeiten zu entwickeln. Es ist unrichtig, wenn man glaubt, daß das Auge durchaus der Hervorbringer der Sehempfindung ist; aber es ist richtig, wenn man weiß, daß das Auge der Vermittler der Sehempfindung für das Ich-Bewußtsein ist. Und das gilt ebenso für die andern, namentlich die höheren Sinne.

De cette manière et avec de multiples variantes, l'organisation du corps humain renvoie à des choses terrestres ; mais en même temps, elle dépasse le moment présent, de sorte que nous pouvons dire : l'humain, tel que nous l'avons devant nous selon son organisation principale, renvoie à la vie terrestre précédente. - De même que notre intelligence est tournée vers la vie solaire passée, lointaine, immémoriale, de même notre organisation physique principale actuelle, avec la nature terrestre des facultés de connaissance, c'est-à-dire pour l'organisation des facultés de connaissance vers la conscience du moi, est tournée vers notre parcours terrestre antérieur. J'ai déjà attiré l'attention sur ce qu'est réellement la tête humaine. Schématiquement, vous pouvez vous dire ceci : l'humain se compose de la tête et du reste de l'organisation. - Disons (voir dessin) qu'il s'agit du cours actuel de la vie (milieu de la planche 14), du cours précédent (à gauche), du cours suivant (à droite). Ainsi, nous pouvons dire que la tête de notre cours de vie actuel est née de la métamorphose du reste de notre organisation corporelle dans le cours de vie précédent, et que nous avons perdu notre tête du cours de vie précédent. - Bien sûr, je ne comprends pas ici - c'est palpable - l'organisation physique, mais les forces, les forces de forme que l'organisation physique possède réellement. Ce que nous portons maintenant en plus de l'organisation principale, porteuse des facultés de connaissance pour le moi, en tant que reste de l'organisation humaine, le tronc avec les membres, sera l'organisation principale de notre future vie terrestre.

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In dieser Art und mit mannigfaltigen Varianten ist die menschliche Leibesorganisation hinweisend auf Irdisches; aber sie weist zugleich über den gegenwärtigen Augenblick hinweg, so daß wir sagen können: Der Mensch, wie wir ihn vor uns haben nach seiner Hauptesorganisation, weist nach dem vorigen Erdenleben. — Wie unsere Intelligenz nach dem fernen, urfernen vergangenen Sonnenleben weist, so weist unsere gegen­wärtige physische Hauptesorganisation mit der irdischen Artung der Er­kenntnisfähigkeiten, das heißt für die Hinorganisierung der Erkenntnisfä­higkeiten auf das Ich-Bewußtsein, zurück in unseren früheren Erdenlauf. Ich habe schon früher darauf aufmerksam gemacht, was das menschliche Haupt eigentlich ist. Schematisch können Sie sich folgendes sagen: Der Mensch besteht aus dem Haupte und aus der übrigen Organisation. — Sagen wir (siehe Zeichnung), das ist der jetzige Lebenslauf (Mit- Tafel 14 te), das ist der vorige Lebenslauf (links), das ist der folgende Lebenslauf (rechts). So können wir sagen: Das Haupt unseres gegenwärtigen Tafel 15 Lebenslaufes ist entstanden durch Metamorphose unserer übrigen Leibesorganisation im vorhergehenden Lebenslauf, und unseren Kopf vom vorigen Lebenslauf haben wir verloren. — Natürlich verstehe ich da nicht — das ist ja handgreiflich — die physische Organisation, sondern die Kräfte, die Formkräfte, die die physische Organisation wirklich hat. Dasjenige, was wir außer der Hauptesorganisation, der Trägerin der Erkenntnisfähigkeiten für das Ich, jetzt an uns tragen als übrige Men­schenorganisation, Rumpf mit Gliedmaßen, das wird Hauptesorga­nisation unseres künftigen Erdenlebens.

Vous tous portez déjà en vous/soi les forces qui seront concentrées dans la tête lors de votre future vie terrestre. Ce que vous accomplissez aujourd'hui avec vos bras, ce que vous accomplissez avec vos jambes, tout cela entrera dans l'organisation interne de la tête dans votre prochaine vie terrestre, et les forces qui émaneront de votre tête dans la prochaine vie terrestre seront votre karma, votre destin pour la prochaine vie terrestre. Mais ce qui sera votre destin dans la prochaine vie terrestre passera par le biais du reste de votre organisation, par laquelle vous vous placez aujourd'hui dans la vie humaine, dans votre future vie de chef/de cap/de tête.

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Sie alle tragen schon die Kräfte in sich, welche im Haupte konzen­triert sein werden in Ihrem späteren Erdenleben. Was Sie heute mit Ihren Armen vollbringen, was Sie mit Ihren Beinen vollbringen, das wird eingehen in die innere Organisation des Hauptes in Ihrem nächsten Erdenleben.Und was an Kräften von Ihrem Haupte im nächsten Erden­leben ausströmt, das wird Ihr Karma, Ihr Schicksal für das nächste Erdenleben sein. Aber das, was da Ihr Schicksal im nächsten Erdenleben sein wird, das wandert auf dem Umwege durch Ihre übrige Organisa­tion, durch die Sie sich hineinstellen ins Menschenleben heute, in Ihr künftiges Hauptesleben hinüber.

Quand vous vous comportez aujourd'hui, disons, par un cours terrestre plein d'amour envers un autre humain, c'est quelque chose que votre organisme extracrânien a réalisé. Cela devient une force de la tête qui provoque votre destin dans votre prochaine vie terrestre. C'est ainsi que notre tête, avec ses capacités, renvoie toujours au cours de la vie terrestre précédente, notamment à l'organisation des membres. L'humain est soumis à cette grande métamorphose. Sa tête est un organisme métamorphosé issu de l'incarnation précédente, et son organisation actuelle du tronc et notamment des membres est à la base de l'organisation de la tête dans la prochaine vie terrestre.

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Wenn Sie heute, sagen wir, durch einen Erdengang liebevoll sich ver­halten zu einem andern Menschen, so ist das etwas, was Ihr außerkopf­licher Organismus ausgeführt hat. Das wird eine Kopfeskraft, die Ihr Schicksal bewirkt in Ihrem nächsten Erdenleben. So also weist unser Haupt mit seinen Fähigkeiten immer in den früheren Erdenlebenslauf hinüber, namentlich in die Gliedmaßenorganisation. Der Mensch unter­liegt dieser großen Metamorphose. Sein Haupt ist ein metamorphosier­ter Organismus aus der vorhergehenden Inkarnation, und seine gegen­wärtige Rumpfes- und namentlich Gliedmaßenorganisation liegt der Organisation des Hauptes in dem nächsten Erdenleben zugrunde.

C'est absolument quelque chose qui, dans un certain sens, doit gagner une signification pratique dans la vie commune des humains. Car quand l'humain se sait ainsi intégré/membré/enarticulé dans l'évolution de l'humanité, alors il se sent se tenant de manière correcte dans cette vie terrestre, et il comprendra mainte chose qui est autrement incompréhensible. Comme je l'ai souvent expliqué, nous vivons actuellement dans la cinquième période post-atlantique. Elle a commencé au milieu du XVe siècle, c'est-à-dire qu'au milieu du XVe siècle, la civilisation européenne et son annexe américaine, dans la mesure où elle est née plus tard, ont connu de nouvelles conditions d'existence. Mais jusqu'à présent, les conséquences de ces nouvelles conditions d'existence ne se sont pas produites. L'humanité des pays civilisés vit souvent dans des habitudes, et même dans des habitudes de pensée, qui correspondent davantage à la période antérieure, la quatrième période post-atlantique. Nous avons justement enseigné à notre intelligence non pas les choses qui appartiennent au présent, mais nous lui avons fait apprendre le latin et le grec, et ainsi de suite. Un Grec aurait eu d'autres conceptions à cet égard. Il aurait fait une drôle de tête à l'époque où la culture grecque s'est épanouie, si on n'avait pas enseigné le grec à ses enfants, mais l'égyptien ou le persan, ou quelque chose comme ça. Mais le temps est passé où cela peut être, où nous pouvons encore nous accrocher aux vestiges de l'époque gréco-latine. Les humains qui sont nés après le milieu du XVe siècle sont en effet tous des réincarnations, pour l'essentiel, d'êtres humains terrestres physiques qui ont vécu à l'époque gréco-latine. Qu'ont-ils apporté avec eux, ces humains ? Les têtes des corps qu'ils ont eus pendant la période gréco-latine. Si quelqu'un est né, disons au XVIe ou au XVIIe siècle, il est venu au monde avec une tête, c'est-à-dire avec des facultés de connaissance, dans la mesure où la tête est le médiateur des facultés de connaissance pour la conscience Je, qui est née de son corps à l'époque gréco-latine. C'est pourquoi il est venu au monde avec des tendances issues de cette époque gréco-latine. Mais cela s'est déjà en partie épuisé ou est en train de s'épuiser. Très bientôt, il ne naîtra plus beaucoup d'humains dont la tête vient de là, mais il naîtra de plus en plus d'humains qui ont déjà eu leur incarnation antérieure dans la cinquième période post-atlantique, pas tous, mais beaucoup, notamment ceux qui donnent le ton, ou du moins ceux qui, vers la fin de la quatrième période post-atlantique, vivaient avec des occupations de leur corps déjà très différentes de celles de ceux qui étaient dans la fleur de la quatrième période post-atlantique.

07

Das ist durchaus etwas, was in gewissem Sinne eine praktische Be­deutung im Zusammenleben der Menschen gewinnen muß. Denn wenn der Mensch sich so eingegliedert weiß in die Menschheitsentwickelung, dann fühlt er sich in der richtigen Weise erst in diesem Erdenleben drin­nenstehend, und er wird manches begreifen, was sonst unverständlich ist. Wir leben jetzt, wie ich das oftmals auseinandergesetzt habe, im Tafel 14 fünften nachatlantischen Zeitraume. Er hat begonnen in der Mitte des 15. Jahrhunderts, das heißt, in der Mitte des 15. Jahrhunderts waren für die europäische Zivilisation mit ihrem amerikanischen Anhange, soweit als er später entstanden ist, neue Bedingungen des Daseins ge­geben. Aber es sind bis jetzt nicht die Folgen dieser neuen Bedingungen des Daseins eingetreten. Die Menschheit der zivilisierten Länder lebt vielfach in Gewohnheiten, sogar in Gedankengewohnheiten, welche mehr dem früheren, dem vierten nachatlantischen Zeitraume entsprechen.Wir haben gerade unsere Intelligenz unterrichtet nicht in den Dingen, die der Gegenwart angehören, sondern wir haben sie Lateinisch und Griechisch lernen lassen und so weiter. Ein Grieche würde in dieser Beziehung andere Anschauungen gehabt haben. Er hätte für diejenige Zeit, in der die Blüte der griechischen Kultur aufgetreten ist, ein sonderbares Ge­sicht gemacht, wenn man seinen Knaben nicht Griechisch gelehrt hätte, sondern Ägyptisch oder Persisch oder dergleichen. Aber die Zeit ist vor­über, in welcher dies sein darf, in der wir noch hängen dürfen an den Überbleibseln der griechisch-lateinischen Zeit. Die Menschen nämlich, die nach der Mitte des 15. Jahrhunderts geboren sind, sind ja alle Wie­dergeburten im wesentlichen derjenigen physischen Erdenmenschen, die im griechisch-lateinischen Zeitraume gelebt haben. Was haben sie sich da mitgebracht, diese Menschen ? Die Köpfe derjenigen Leiber, die sie im griechisch-lateinischen Zeitraum gehabt haben. Wenn also jemand geboren worden ist, sagen wir im 16., 17. Jahrhundert, so kam er ja mit einem Kopfe auf die Welt, das heißt mit Erkenntnisfähigkeiten, in­sofern der Kopf der Vermittler der Erkenntnisfähigkeiten für das Ich-Bewußtsein ist, der aus seinem Leibe entstanden ist aus der griechisch-lateinischen Zeit. Daher kam er noch mit Neigungen zur Welt, die aus dieser griechisch-lateinischen Zeit stammten. Aber das ist jetzt zum Teil schon erschöpft oder ist im Erschöpfen. Es werden sehr bald nicht mehr viele Menschen geboren mit Köpfen von dorther, sondern es werden immer mehr und mehr Menschen geboren, welche ihre frühere Ver­körperung schon im fünften nachatlantischen Zeitraum hatten, nicht alle, aber viele, namentlich diejenigen, die tonangebend sind, oder wenigstens solche, die gegen Ende des vierten nachatlantischen Zeit­raumes mit schon ganz andern Verrichtungen ihres Leibes lebten als diejenigen in der Blüte des vierten nachatlantischen Zeitraumes.

Voilà donc ce qui entre en ligne de compte si l'on veut se placer en pleine conscience dans l'évolution de l'humanité, que l'on sache : tu as ta tête de ta précédente incarnation terrestre, et tu as ton corps afin de préparer une tête ultérieure pour la prochaine incarnation terrestre. - Et un temps doit venir où le manque de conscience de ce lien entre l'incarnation précédente et la suivante sera chez les humains un signe de stupidité, comme le serait la stupidité si quelqu'un ne savait pas quel âge il avait, si quelqu'un croyait qu'il n'était né que la semaine dernière alors qu'il est déjà un humain adulte, ou s'il croyait ou était amené à croire que s'il est un garçon de dix ans, il restera toujours un garçon de dix ans, il ne deviendra même pas un vieil humain. Aujourd'hui, l'humain ne vit qu'égoïstement dans sa seule vie terrestre. Tout au plus croit-il qu'il y a un certain nombre de vies terrestres, mais cela devient une croyance, cela ne devient pas une sagesse pratique de la vie, comme doit l'être ce sentiment d'être placé entre les incarnations ; comme doit l'être la sagesse pratique de la vie lorsque l'on a atteint l'âge de quarante ans, que l'on sait que cet âge de quarante ans est la continuation de l'enfance et de la jeunesse et qu'il est le début de la vieillesse et de la sénilité. Ce qui doit s'étendre, c'est ce que comprend la conscience humaine. Elle ne s'étendra pas de manière vivante si elle n'est pas fécondée par les connaissances de la science de l'esprit. Sinon, cela restera une simple croyance abstraite, sinon les gens diront : "Oui, je sais, je suis déjà venu sur terre un nombre incalculable de fois, et je reviendrai sur terre un nombre incalculable de fois". - Mais cette croyance ne fait rien ; ce qui compte, c'est le vivant se sentir dans l'évolution de l'humanité, le sentir : Avec ta tête, tu es en fait un très vieux type, car ce n'est que le corps adulte de l'incarnation précédente, avec le reste de ton organisation corporelle, tu es un bébé, car cela ne grandit que pour devenir une tête mûre dans la prochaine incarnation, - ce sentiment de l'humain comme une véritable dualité placée dans le temps est quelque chose qui doit devenir une partie intégrante de la conscience vivante. Et de même que l'on essaie aujourd'hui de déterminer, à partir de toutes sortes de mesures du crâne et d'autres choses intéressantes de ce genre, comment se distinguent les différents humains, les peuples humains, les races humaines sur la Terre, de même il faudra à l'avenir, selon des connaissances psychospirituelles qui ne peuvent cependant pas être acquises sans des bases telles que nous les avons développées ces jours-ci, reconnaître les humains qui habitent la Terre dans leur différenciation. Il faudra notamment s'interroger sur les particularités spirituelles et d'âme de l'humanité dispersée sur la terre. Et le salut ne pourra pas venir avant que nos sciences universitaires, notamment, ne soient totalement imprégnées d'un esprit et d'une conception tels que ceux que nous avons connus ces jours-ci. Nos universités conduiront l'humanité vers le déclin si elles ne sont pas fécondées dans toutes leurs parties par ce savoir cosmique qui ne peut être acquis aujourd'hui que par la science de l'esprit. De même, les sentiments religieux des humains devront à l'avenir être portés par ce que l'humain peut savoir du spirituel et de l'âme. Autrement, nous n'arriverons pas plus loin. Car on s'habituera, si seulement on porte son regard sur le spirituel et d'âme, à caractériser les groupes humains sur la Terre selon leurs propriétés psychospirituelles propres, et non purement selon leurs propriétés physiques, comme on le fait souvent dans l'anthropologie actuelle. L'anthroposophie doit prendre la place de la simple anthropologie. Mais la chose a un visage très sérieux et pratique. Certaines choses qui se déroulent dans le présent, qui sont à la base des événements graves de ce présent, ne peuvent pas être comprises si l'on n'a pas la possibilité de fixer son attention sur les qualités spirituelles des membres de l'humanité. Et c'est là que je voudrais attirer l'attention sur un point qui me semble extraordinairement important.

08

Das also kommt in Betracht, wenn man sich mit vollem Bewußtsein hineinstellen will in die Menschheitsentwickelung, daß man weiß: Du hast deinen Kopf von deiner früheren Erdeninkarnation, und du hast deinen Leib, damit du dir einen späteren Kopf für die folgende Erden­inkarnation vorbereitest. — Und eine Zeit muß kommen, wo das man­gelnde Bewußtsein dieses Zusammenhanges mit vorhergehender und nächstfolgender Inkarnation bei den Menschen ebenso ein Zeichen von Blödigkeit ist, wie es Blödigkeit wäre, wenn einer nicht wüßte, wie alt er wäre, wenn einer glaubte, er sei erst vorige Woche geboren worden, trotzdem er schon ein erwachsener Mensch ist, oder wenn er glaubte oder glauben gemacht würde, wenn er ein zehnjähriger Junge ist, er würde immer ein zehnjähriger Junge bleiben, er würde nicht einmal ein alter Mann werden. Heute lebt der Mensch nur egoistisch in seinem einen Erdenleben. Höchstens glaubt er, daß es eine Anzahl Erdenleben gibt, aber es wird Glaube, es wird nicht praktische Lebensweisheit, wie dieses Sich-hineingestellt-Fühlen zwischen den Inkarnationen sein muß; wie es praktische Lebensweisheit sein muß, wenn man vierzig Jahre alt geworden ist, daß man weiß, dieses Vierzigjährige ist die Fort­setzung der Kindheit und Jugendzeit und ist der Anfang des Alt- und Greisenhaftwerdens. Ausdehnen muß sich dasjenige, was das mensch­liche Bewußtsein umfaßt. Es wird sich nicht ausdehnen in lebendiger Art, wenn es nicht befruchtet wird durch Erkenntnisse aus der Geistes­wissenschaft. Sonst bleibt es ein bloßer abstrakter Glaube, sonst bleibt es dabei, daß die Leute sagen: Ja, ich weiß, ich war schon unzählige Male auf der Erde, und ich werde unzählige Male wiederum auf die Erde kommen. — Aber dieser Glaube macht nichts aus; erst das lebendige Sich­drinnen-Fühlen in der Menschheitsentwickelung, das Fühlen: Mit dei­nem Haupte bist du eigentlich ein recht alter Kerl, denn das ist nur der ausgewachsene Leib der früheren Inkarnation, mit deiner übrigen Leibesorganisation bist du ein Baby, denn das wächst erst aus zum reifen Haupte in der nächsten Inkarnation, — dieses Fühlen des Men­schen als eine wirkliche Zweiheit, die in die Zeit hineingestellt ist, das ist etwas, was ein Bestandteil des lebendigen Bewußtseins werden muß. Und so, wie man heute versucht, aus allerlei Schädelmessungen und ähnlichem interessantem Zeug festzustellen, wie sich die einzelnen Men­schen, Menschenvölker, Menschenrassen auf der Erde unterscheiden, so wird man in der Zukunft nach seelisch-geistigen Erkenntnissen, die aber nicht gewonnen werden können ohne solche Grundlagen, wie wir sie in diesen Tagen entwickelt haben, die Menschen, die die Erde bewoh­nen, in ihrer Differenzierung erkennen müssen. Man wird namentlich fragen müssen nach den geistig-seelischen Eigentümlichkeiten der über die Erde zerstreuten Menschheit. Und nicht eher kann Heil kommen, bis namentlich unsere Universitätswissenschaften ganz und gar durch­drungen werden von einer solchen Gesinnung und Auffassung, wie wir sie in diesen Tagen kennengelernt haben. Unsere Universitäten werden die Menschheit in den Niedergang hineinreiten, wenn sie nicht befruch­tet werden in allen ihren Teilen von jenem kosmischen Wissen, das allein heute durch die Geisteswissenschaft zu gewinnen ist. Ebenso müs­sen die religiösen Empfindungen der Menschen in der Zukunft getragen werden von dem, was der Mensch wissen kann über das Geistig-Seeli­sche. Anders kommen wir nicht mehr weiter. Denn man wird sich an­gewöhnen, wenn man nur überhaupt den Blick richtet auf das Geistig-Seelische, die Menschengruppen über die Erde hin zu charakterisieren nach den ihnen eigentümlichen seelisch-geistigen Eigenschaften, nicht bloß nach den physischen Eigenschaften, wie man es in der heutigen Anthropologie vielfach tut. Anthroposophie muß an die Stelle der blo­ßen Anthropologie treten. Aber die Sache hat ein sehr ernstes, prakti­sches Gesicht. Gewisse Dinge, die sich abspielen in der Gegenwart, die zugrunde liegen den ernsten Ereignissen dieser Gegenwart, sind gar nicht zu durchschauen, wenn man nicht die Möglichkeit hat, auf die geistigen Qualitäten der Glieder der Menschheit sein Augenmerk zu richten. Und da möchte ich auf etwas aufmerksam machen, auf das auf­merksam zu machen mir außerordentlich wichtig erscheint.

Des humains bien intentionnés ont souvent souligné une chose pour l'Europe pendant ces terribles événements de guerre, et en fait, cette chose pour l'Europe a déjà été soulignée en 1870 par Ernest Renan, le descripteur français de la "vie de Jésus" et des apôtres ; elle a été répétée à maintes reprises pendant cette période de guerre. Renan a dit que pour le salut de l'Europe, il était absolument nécessaire qu'une union s'établisse, une union pacifique entre la nation française, l'État anglais et le peuple allemand. Cela a souvent été souligné pendant la guerre par des gens qui ne se sont pas laissés abuser par ce qui était officiellement ordonné comme opinion ou ce qui était diffusé comme opinion par des gens intéressés par telle ou telle cause, par de nombreux humains bien intentionnés et impartiaux. Mais, on peut maintenant dire que l'évolution de l'Europe au cours des dernières décennies a été telle qu'elle va à l'encontre de ce que les humains lucides devaient considérer comme une condition fondamentale de la poursuite de la civilisation en Europe. Sans cette coopération pacifique, disaient ces humains impartiaux, l'Europe ne pourrait pas continuer à avancer. Mais cette coopération pacifique n'a jamais vraiment eu lieu au cours des dernières années ; tout au plus, une apparence de coopération pacifique a vu le jour.

09

Gutmeinende Menschen haben während dieser furchtbaren Kriegs­ereignisse öfter eines für Europa betont, und eigentlich hat dieses eine für Europa schon 1870 Ernest Renan, der französische Beschreiber des «Lebens Jesu» und der Apostel, betont; während dieser Kriegszeit ist es vielfach wiederholt worden. Renan hat gesagt, für das Heil Europas sei absolut notwendig, daß ein Zusammengehen eintrete, ein fried­fertiges Zusammengehen zwischen der französischen Nation, dem eng­lischen Staate und dem deutschen Volke. Insbesondere ist dieses oftmals während der Kriegszeit von Leuten, die sich nicht haben betören lassen durch dasjenige, was offiziell als Meinung befohlen war oder was durch für diese oder jene Sache interessierte Leute als Meinung verbreitet wor­den ist, von vielen wohlmeinenden und unbefangenen Menschen ist das betont worden. Nun kann man aber sagen: Die Entwickelung Europas war in den letzten Jahrzehnten so, daß sie durchaus widerstrebt dem, was einsichtige Menschen als eine Grundbedingung des Fortganges der Zivilisation in Europa ansehen mußten. Ohne dieses friedfertige Zu­sammenwirken — so sagten diese unbefangenen Menschen — könne es in Europa nicht weitergehen. Aber zu diesem friedfertigen Zusammen­wirken ist es niemals in den letzten Jahren wirklich gekommen; höch­stens ist ein Schein eines solchen friedfertigen Zusammenwirkens ent­standen.

Maintenant, on peut déjà quand on observe extérieurement - mais extérieurement aussi avec un sens de l'examen du spirituel et de l'âme - les conditions européennes, on peut déjà regarder en quoi ces trois membres de l'humanité se différencient essentiellement. Nous ne devons pas oublier que depuis que l'Europe s'est développée vers le début de la cinquième période post-atlantique, puis au cours de la partie de la cinquième époque qui vient de s'écouler, la nation française s'est transformée/façonnée toujours de plus en plus en une nation unitaire, dont les membres se sentaient comme une nation unitaire. On pourrait dire que toute la vie psychique de la nation française tendait à se sentir comme une nation unie, à porter dans sa conscience quelque chose de l'ordre du "je suis un Français". - On peut étudier comment, au cours des siècles, cela est devenu peu à peu ce qui se résume en ces quatre mots : je suis un Français. - Si l'on est attentif à quelque chose comme ça, comment cela évolue : je suis un Français ! - ainsi on doit regarder le phénomène parallèle à l'intérieur de l'évolution allemande. Ce n'est pas de la même manière que s'est développé, par exemple, ce que l'on peut exprimer, ou que l'on a toujours pu exprimer, au sein de l'Empire allemand aujourd'hui en ruine, par : Je suis un Allemand ! - Exprimer avec une pleine intensité : je suis un Allemand ! -- a signifié jusqu'en 1848 que l'on était enfermé, que l'on était incarcéré. C'était le pire des crimes politiques. Les gens l'ont oublié. C'était le pire des crimes politiques que de se sentir allemand. Car dans cette Allemagne, la principauté territoriale a tout envahi, et il était interdit, intérieurement interdit en tant qu'état d'esprit/mentalité, de considérer le territoire habité par des Allemands comme une unité. Ce n'est qu'en 1848 qu'est née chez certaines personnes l'idée que l'on pouvait considérer d'une manière ou d'une autre ceux qui font partie du peuple allemand comme une unité. Mais à ce moment-là, c'était encore considéré comme quelque chose d'hérétique, comme une hérésie. Et puis il s'est passé que seuls les gens qui étaient historiquement liés à l'évolution du peuple allemand ont ressenti cela comme quelque chose de tout à fait intime, qu'ils ont considéré cela comme leur intimité. Lisez comment ces personnes, qui ont vraiment réfléchi et parlé de ces choses, comme Herman Grimm, se sont penchées sur leur propre jeunesse, qui remonte aux années précédant les années cinquante, et comment elles ont décrit le fait qu'elles n'avaient aucune possibilité d'exprimer le jugement du sentiment, le jugement de l'âme : je suis un Allemand. - Il y a là une énorme différence. Mais considérez cette énorme différence intérieurement. Considérez le fait que, bien que ce soit un crime politique et policier de se dire Allemand dans la première moitié du XIXe siècle, la culture spirituelle unifiée de l'Allemagne était alors déjà achevée depuis longtemps. Le goethéanisme, avec tout ce qui en faisait partie, était là ; on ne lisait certes pas Goethe, mais il avait agi ; on ne comprenait certes pas Goethe, mais il avait dit des choses formidables pour tous les Allemands. Mais ces "tous les Allemands" ne devaient jamais avouer, pour la vie extérieure, qu'ils appartenaient d'une manière ou d'une autre à un même groupe. Du moins, cela ne devait pas être une pensée prétendant à la réalité, c'est-à-dire que quelque chose vivait dans le peuple allemand comme dans les profondeurs de la conscience, ce qui n'avait aucune réalité politique extérieure. Au cours de son évolution historique, la France a connu une situation où tout ce qu'elle ressentait intérieurement, tout ce qui constituait son unité, est devenu une réalité étatique extérieure. En Allemagne, tout ce qui existait comme institutions extérieures était en contradiction avec ce qui avait vécu comme spiritualité intérieure dans ce peuple allemand. C'est une différence très importante qui existe entre l'Europe centrale et l'Europe occidentale. Si vous prenez cela et qu'on décrit ces choses en détail, alors on obtiendrait pour première fois l'histoire du XIXe siècle. Et si ces choses vivaient dans les détails dans les âmes tranquilles européennes, qui sont quand même tributaires de la cohabitation et de l'empathie, alors les sentiments de terreur qui ont conduit au déclin actuel cesseraient très vite. Mais on ne pourra pas développer de tels sentiments de type international sans considérer l'être humain dans sa totalité et sans savoir le regarder aussi en ce qui concerne sa connaissance et sa capacité de désirer ; car c'est seulement en orientant la conscience humaine vers ces mystères de l'être humain que l'on prend conscience qu'il faut faire de telles considérations. Car ces réflexions que nous venons de faire n'enseignent que ce qui est juste, ce qui est important. Pourquoi donc le peuple français est-il une masse si compacte ? Pourquoi le peuple français est-il devenu une masse si compacte, où chacun se sent français, comme il était interdit à l'Allemand, jusqu'à la naissance de l'Empire allemand de type bismarckien ? À quoi cela est-il dû ? C'est parce que l'ancienne nature latine-romaine a trouvé un prolongement en France, cette nature que je vous ai décrite ici il y a des semaines comme étant de préférence la nature juridique-étatique. C'est de l'Égypte, en passant par la Rome antique, que l'essence juridique et étatique a été introduite dans la langue latine. Le peuple français l'a repris. Aucun peuple sur Terre ne comprend mieux que le peuple français ce qu'est le juridisme, ce qu'est l'étatisme. Mais si l'on trouve un jour correctement les chemins pour percer/pénétrer à travers ce que l'on pourrait appeler l'oppression/l'opprimant de l'évolution allemande, aussi encore au XIXe siècle, cette contradiction de l'évolution extérieure de l'état, qui rendait nécessaire qu'on soit enfermé quand on se sentait comme allemand et non comme prussien, non comme wurtembergeois, non comme bavarois ou comme autrichien, on voit exactement vers sur ce tout qui pend avec et qu'on l'étudie concrètement en détail, on étudie vraiment non ainsi comme la tradition d'école met l'humain dans le bleu/l'enfume, qui du tournant des 18 au 19e siècle est devenu la vie de l'esprit allemande, on étudie, comment coule dedans ce qui est gothéanisme, dans les grands esprits qui ne sont plus du tout cités, tandis que les antipodes de l'esprit sont célébrés comme des grands, si l'on étudie comment le goethéanisme s'infiltre dans des humains comme Troxler, comme Schubert, etc., on découvre que c'est précisément l'absence de talent pour l'État, la somnolence pour l'État, le danger d'être emprisonné si l'on voulait être un citoyen de coloration allemande, qui prédestinait le peuple allemand à développer une bonne compréhension pour le spirituel, pour la vie de l'esprit. Elle a d'abord été repoussée par le développement industriel et commercial depuis les années 1970. Il a fait le ménage en profondeur dans l'esprit allemand, il a emporté, comme une invasion venue d'ailleurs, tout ce qu'il y avait de spirituel. Le goethéanisme a été oublié. Qu'un esprit comme Leibniz, par exemple, ait vécu parmi les Allemands, les lycéens devraient le savoir mieux qu'ils ne savent ce que Cicéron a écrit, mais ils ne savent guère que Leibniz a vécu.

10

Nun kann man ja schon, wenn man äußerlich — aber äußerlich auch mit einem Sinn, das Geistig-Seelische zu prüfen — die europäischen Ver­hältnisse ins Auge faßt, hinschauen auf dasjenige, worinnen sich diese drei Menschheitsglieder wesentlich differenzieren. Da müssen wir nicht vergessen, daß seit den Zeiten, seit sich gegen den Beginn der fünften nachatlantischen Periode und dann während des Ablaufes desjenigen Teiles der fünften Epoche, der eben schon abgelaufen ist, Europa ent­wickelte, sich die französische Nation immer mehr und mehr zu einer einheitlichen Nation gestaltete, deren Glieder sich als einheitliche Na­tion fühlten. Man möchte sagen: Alles Seelenleben der französischen Nation ging darauf hin, sich als einheitliche Nation zu fühlen, im Be­wußtsein etwas zu tragen von dem: Ich bin ein Franzose. — Man kann studieren, wie das im Laufe der Jahrhunderte nach und nach geworden ist, was in die vier Worte zusammengefaßt wird: Ich bin ein Franzose. — Wenn man auf so etwas aufmerksam ist, wie sich das entwickelt: Ich bin ein Franzose ! — so muß man hinschauen auf die Parallelerscheinung innerhalb der deutschen Entwickelung. Nicht in gleicher Weise hat sich zum Beispiel etwas entwickelt, was man innerhalb des jetzt zugrunde gegangenen Deutschen Reiches ausdrücken kann oder immer ausdrük­ken konnte mit: Ich bin ein Deutscher ! — Mit voller Intensität auszuspre­chen: Ich bin ein Deutscher ! -- hat bis zum Jahre 1848 bedeutet, daß man eingesperrt worden ist, daß man eingekerkert worden ist. Es war das schlimmste politische Verbrechen. Die Leute haben es vergessen. Es war das schlimmste politische Verbrechen, sich als ein Deutscher zu füh­len. Denn in diesem Deutschland hat das Territorialfürstentum alles überflutet, und es war verboten, innerlich verboten als Gesinnung, das Territorium, das bewohnt ist von Deutschen, als eine Einheit aufzufas­sen. Erst im Jahre 1848 ist bei einigen Leuten die Idee entstanden, man könne diejenigen, die zum deutschen Volke gehören, irgendwie als eine Einheit betrachten. Aber da wurde es noch immer als etwas Ketze­risches, es wurde wie ketzerisch betrachtet. Und dann ist es so gewesen, daß eigentlich nur die Leute, die historisch mit der Entwickelung des deutschen Volkes verknüpft waren, es empfunden haben als etwas ganz Intimes, daß sie das als ihre Intimität angesehen haben. Lesen Sie nach, wie solche Menschen, die wahrhaftig über solche Dinge nachgedacht und auch gesprochen haben, wie Herman Grimm, zurückschauten auf ihre eigene Jugend, die noch hineinfiel in die Jahre vor den fünfziger Jahren, wie die es schildern, daß sie keine Möglichkeit hatten, irgendwie das Urteil des Gefühls, das Gemütsurteil zu äußern: Ich bin ein Deut­scher. — Da liegt eine gewaltige Differenz vor. Aber betrachten Sie diese gewaltige Differenz innerlich. Betrachten Sie einmal die Tatsache, daß, trotzdem es ein politisches und ein Polizeiverbrechen war noch in der ersten Hälfte des 19. Jahrhunderts, sich einen Deutschen zu nennen, da­mals schon längst die einheitliche geistige Kultur Deutschlands fertig war. Der Goetheanismus mit alledem, was zu ihm gehörte, war da; man las zwar Goethe nicht, aber er hatte gewirkt; man verstand zwar Goethe nicht, aber er hatte großartige Sachen gesagt für alle Deutschen. Aber diese «alle Deutschen» durften niemals für das äußere Leben gestehen, daß sie irgendwie zusammengehörten. Wenigstens durfte das kein auf Realität Anspruch machender Gedanke sein, das heißt, es lebte im deutschen Volke etwas wie in den Untergründen des Bewußtseins, was ja keine äußere politische Realität hatte. Das Franzosentum hat in seiner historischen Entwickelung durchgemacht, daß alles dasjenige, was es innerlich empfunden hat, was seine Einheit ausmachte, äußere Staats­realität wurde. In Deutschland widersprach alles, was an äußeren In­stitutionen vorhanden war, demjenigen, was als innere Geistigkeit in diesem deutschen Volke gelebt hatte. Das ist eine ganz bedeutende Differenzierung, die es gibt zwischen Mitteleuropa und Westeuropa. Wenn Sie das nehmen und wenn man diese Dinge in den Einzelheiten schildern würde, dann würde man erst Geschichte des 19. Jahrhunderts bekommen. Und wenn diese Dinge in den Einzelheiten leben würden in den europäischen Gemütern, die doch auf Zusammenleben und Zusammenempfinden angewiesen sind, dann würden sehr bald jene Schreckensgefühle, die in den heutigen Niedergang hineingeführt haben, aufhören. Aber man wird solche Gefühle internationaler Art nicht ent­wickeln können, ohne daß man den Menschen in seiner Ganzheit als Wesen betrachtet und weiß, ihn anzusehen auch in bezug auf seine Er­kenntnis und auf seine Begierdenfähigkeit; denn erst die Hinlenkung des menschlichen Bewußtseins auf diese Geheimnisse der Menschen­wesenheit macht einen aufmerksam darauf, daß man solche Betrach­tungen anstellen soll. Denn diese Betrachtungen, die wir jetzt angestellt haben, die lehren dann erst das Richtige, das, worauf es ankommt. Warum ist denn das französische Volk eine so kompakte Masse ge­worden, worinnen sich jeder als Franzose fühlt, wie es dem Deutschen verboten war, bis dann das Deutsche Reich Bismarckscher Färbung ent­standen ist ? Woran liegt denn das ? Das liegt daran, daß eine Fort­setzung gefunden hat das alte lateinisch-romanische Wesen in Frank­reich, dasjenige Wesen, das ich Ihnen hier vor Wochen geschildert habe als dasjenige, das vorzugsweise das juristisch-staatliche Wesen ist. Von Ägypten herauf über das Römertum ist ins Lateinische herein das staat­lich-juristische Wesen gekommen. Das hat das französische Volk über­nommen. Kein Volk der Erde versteht aus seinen Empfindungen heraus besser, was Juristentum ist, was Staatstum ist, als das französische Volk. Wird man aber einmal richtig die Wege finden, um durchzudringen durch jenes, man möchte sagen, Bedrückende, was die deutsche Ent­wickelung auch noch im 19. Jahrhundert hat, dieses Widersprechende der äußeren Staatsentwickelung, die notwendig machte, daß man ein­gesperrt wurde, wenn man sich als Deutscher fühlte und nicht als Preuße, nicht als Württemberger, nicht als Bayer oder als Österreicher, sieht man genau hin auf dasjenige, was alles damit zusammenhängt, und studiert man es konkret in den Einzelheiten, studiert man wirklich nicht so, wie die gewissenlose Schul-Tradition heute es dem Menschen einbleut, was von der Wende des 18. zum 19. Jahrhundert deutsches Geistesleben geworden ist, studiert man, wie hineinfließt dasjenige, was Goetheanismus ist, in die großen Geister, die gar nicht mehr genannt werden, während die Geistesantipoden als Große gefeiert werden, studiert man, wie hineinfließt der Goetheanismus in Menschen wie Troxler, wie Schubert und so weiter, dann findet man heraus, daß ge­rade die Talentlosigkeit für das Staatswesen, die Schläfrigkeit für das Staatswesen, die Gefahr, eingesperrt zu werden, wenn man Staats­bürger deutscher Färbung sein wollte, nun das deutsche Volk präde­stinierte, einmal ein gutes Verständnis zu entwickeln für das Spirituelle, für das Geistesleben. Es ist zunächst nur zurückgeschlagen durch die industrielle, kommerzielle Entwickelung seit den siebziger Jahren. Die hat in Deutschland gründlich mit dem deutschen Geiste aufgeräumt, die hat als Invasion von auswärts alles das, was an Geistigkeit da war, hin­weggenommen. Goetheanismus ist vergessen worden. Daß ein Geist wie Leibniz zum Beispiel unter den Deutschen gelebt hat, das müßten die Gymnasiasten besser wissen, als daß sie wissen, was Cicero geschrie­ben hat, aber sie wissen kaum, daß Leibniz gelebt hat.

Ce sont des choses qui entrent en ligne de compte et qui sont plus profondes que tout ce que l'on invoque aujourd'hui pour différencier le centre européen de l'Ouest européen. Et si l'on parle d'efforts de paix entre le centre et l'ouest de l'Europe, il faut être conscient que l'ensemble de l'évolution historique montre qu'une telle paix ne peut être réalisée que si les Allemands eux-mêmes le ressentent : ils ne sont pas prédisposés à la vie juridique extérieure de l'État, ils sont prédisposés à cultiver une vie spirituelle. - Mais il faut leur en donner la possibilité ; aujourd'hui, cela leur est rendu impossible, et ils n'en ont plus la responsabilité. Il faut savoir que le véritable peuple de l'État est le peuple français, car c'est lui qui comprend le mieux ce que ressent l'individu en tant que citoyen. Ainsi, nous avons réparti sur la civilisation principale d'Europe la vie spirituelle et la vie de droit et d'état. Ces choses sont en même temps, j'aimerais dire, réparties entre les peuples comme des dons. Et la vie de l'économie, le véritable domaine de l'évolution récente de l'humanité, est donnée au peuple anglo-américain. Tout ce qui appartient à la compréhension de la vie économique a donc trouvé sa meilleure pensée au sein de l'Angleterre et de l'Amérique. Les Français ne comprennent rien à l'économie, ils sont meilleurs banquiers. Depuis toujours, les Allemands n'ont rien compris à l'économie, ils n'ont d'ailleurs aucun talent pour cela. Et s'ils ont essayé de faire de l'économie au cours des dernières décennies en parlant toujours d'essor et de "place au soleil" ou d'une phrase similaire, cela signifiait qu'ils parlaient de quelque chose qui était totalement en dehors de leurs talents et par lequel ils ont précisément mis l'essence allemande à terre. Car même tout ce qui est apparu comme parlementarisme économique dans la deuxième moitié du XIXe siècle est parti d'Angleterre. Jusqu'en Hongrie, ceux qui étaient de bons parlementaires au sens économique sont des élèves de l'Angleterre. Si vous regardez quelles sont les personnes qui ont le mieux réussi à devenir "parlementaires" dans les parlements, par exemple comme au parlement autrichien pendant un certain temps, mais surtout au parlement hongrois, et si vous regardez où ces personnes ont appris, vous verrez : En Angleterre, ils ont appris le parlementarisme économique. - Et si vous demandez : d'où est venue la social-démocratie allemande ? - alors vous trouverez : Marx et Engels ont d'abord dû se rendre en Angleterre pour y étudier les conditions économiques anglaises, ce qui a ensuite été théorisé dans la vie de l'esprit allemande et travaillé à fond jusque dans ses conséquences. - Et où sont les toutes premières racines du léninisme et du trotskysme ? Elles se trouvent dans les pensées économiques anglaises, sauf que les Anglais se garderont bien de penser leurs idées économiques jusqu'aux dernières conséquences.

11

Das sind Dinge, die in Betracht kommen und die tiefer sitzen als alles dasjenige, was man heute anführt für die Differenzierung der euro­päischen Mitte von dem europäischen Westen. Und wenn man davon spricht, daß Friedensbestrebungen sein sollten zwischen der europä­ischen Mitte und dem europäischen Westen, so muß man sich klar dar­über sein, daß die ganze geschichtliche Entwickelung zeigt, solch ein Frieden kann nur zustande kommen, wenn die Deutschen selber fühlen: Sie sind nicht veranlagt für das äußere juristische staatliche Leben, sie sind veranlagt, spirituelles Leben zu pflegen. — Aber man muß es ihnen möglich machen; heute ist es ihnen unmöglich gemacht, heute haben sie auch keine Verantwortung mehr dafür. Man muß wissen, daß das eigentliche Staatsvolk das französische Volk ist, weil es am besten ver­steht, wie sich der einzelne Mensch als Staatsbürger fühlt. So haben wir verteilt über die hauptsächlichste Zivilisation von Europa das geistige Leben und das Rechts- und Staatsleben. Diese Dinge sind zu­gleich, ich möchte sagen, unter die Völker als Gaben ausgeteilt. Und das Wirtschaftsleben, das eigentliche Gebiet der neueren Entwickelung der Menschheit, das ist an das englisch-amerikanische Volk gegeben. Alles dasjenige, was zum Verständnis des Wirtschaftslebens gehört, hat daher seinen besten Gedanken gefunden innerhalb Englands und Ame­rikas. Vom Wirtschaften verstehen die Franzosen nichts, sie sind besser Bankiers. Vom Wirtschaften haben die Deutschen von jeher nichts ver­standen, sie haben auch kein Talent dazu. Und wenn sie versucht haben, in den letzten Jahrzehnten zu wirtschaften in der Art, daß sie immer von Aufschwung sprachen und vom «Platz an der Sonne» oder einer ähnlichen Phrase, dann bedeutete das, daß sie etwas sprachen, was gänzlich außerhalb ihrer Talente lag und wodurch sie gerade das deutsche Wesen in Grund und Boden schlugen. Denn selbst alles das­jenige, was auftauchte als wirtschaftlicher Parlamentarismus in der zweiten Hälfte des 19. Jahrhunderts, ist von England ausgegangen. Bis nach Ungarn hinein sind diejenigen, die im wirtschaftlichen Sinne gute Parlamentarier waren, Schüler Englands. Wenn Sie sich ansehen, wel­che Leute es in den Parlamenten am besten zum «Parlamentarismus» gebracht haben, wie etwa eine Zeitlang im österreichischen Parlament, besonders lange aber im ungarischen Parlament, und wenn Sie sich anschauen, wo diese Leute gelernt haben, dann werden Sie sehen: In England haben sie gelernt den wirtschaftlichen Parlamentarismus. — Und wenn Sie fragen: Woher ist die deutsche Sozialdemokratie gekom­men? — dann werden Sie finden: Marx und Engels haben erst müssen nach England gehen, um an den englischen wirtschaftlichen Verhältnis­sen das auszukochen, was dann theoretisiert ins deutsche Geistesleben aufgenommen, bis in die Konsequenzen durchgearbeitet worden ist. — Und wo sind die allerersten Wurzeln des Leninismus und Trotzk.ijis­mus ? Die sind bei den englischen Wirtschaftsgedanken; nur daß die Engländer sich hüten werden, diese ihre Wirtschaftsgedanken bis in die letzten Konsequenzen auszudenken.

Ainsi, ces trois domaines, dont j'ai déjà dit à plusieurs reprises qu'ils devaient s'accorder, se trouvent dans le rapport d'une triarticulation - allemand : spirituel ; français : étatique-juridique ; anglais : économique. Comment pourra-t-on trouver une possibilité de coopération internationale ? En déversant la triarticulation sur tous ces domaines. Car alors, ce pour quoi l'un est doué pourra se transmettre à l'autre, sinon par aucun autre moyen. C'est un motif/une motivation historique. C'est ainsi que devrait en fait être étudiée l'histoire, avant tout du XIXe siècle.

12

So stehen diese drei Gebiete, von denen ich öfters schon gesagt habe, sie müssen sich miteinander vertragen, in dem Verhältnis einer Drei­gliederung — deutsch: geistig; französisch: staatlich-juristisch; englisch: wirtschaftlich. Wie wird man eine Möglichkeit des internationalen Zu­sammenwirkens finden können ? Dadurch, daß man die Dreigliederung über alle diese Gebiete ausgießt. Denn dann wird das, wozu der eine talentiert ist, auf den andern übergehen können, sonst auf keinem Wege. Das ist der geschichtliche Antrieb. So müßte eigentlich Ge­schichte vor allem des 19. Jahrhunderts studiert werden.

On ne peut pas étudier l'histoire si l'on reçoit comme enseigné que ce qui est enseigné dans les écoles actuelles. Cette histoire n'est là que pour être oubliée, car on ne peut rien commencer avec elle dans la vie. L'enseignement de l'histoire n'a de sens que si l'on peut en faire quelque chose dans la vie. Mais on ne pourra développer un tel enseignement de l'histoire que si l'on a une vue d'ensemble de l'être humain. Il en va de même pour les autres branches de notre enseignement supérieur actuel. La manière dont elles sont cultivées aujourd'hui dans les universités mène à la ruine. Seule la fécondation par la science de l'esprit peut conduire à un nouveau départ. Ce qui doit se passer aujourd'hui est en effet déjà préparé dans les circonstances historiques. Mais ne croyez pas que ces conditions historiques soient correctement considérées par quelqu'un qui ne connaît pas d'abord suffisamment l'anthroposophie pour apprendre à connaître, par exemple, quelque chose comme ces trois "belles" figures (dessin p. 229) dans leur relation mutuelle ou ce que nous avons développé ici hier et avant-hier. Car ce n'est qu'en s'élevant jusqu'à de telles pensées que l'on considère alors l'autre dans son essence profonde. Sinon, on ne s'intéresse pas à cet autre, sinon on se contente de ce que la science scolaire nous donne. Et si l'on se satisfait de ce que la science scolaire nous donne, alors on est contraint de consacrer son temps libre aux choses auxquelles les gens d'aujourd'hui consacrent leur temps libre.

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Geschichte kann man nicht studieren, wenn man nur das gelehrt bekommt, was in den heutigen Schulen gelehrt wird. Diese Geschichte ist nur zum Vergessen da, denn man kann nichts mit ihr anfangen im Leben. Geschichtsunterricht hat nur einen Sinn, wenn man mit ihm im Leben etwas anfangen kann. Aber man wird einen solchen Geschichtsunterricht nur ausgestalten, wenn man das ganze Wesen des Menschen durchschaut. Und so ist es mit den andern Zweigen unserer heutigen höheren Bildung. Die Art und Weise, wie diese heute an den Universitäten gepflegt werden, führt in den Untergang hinein. Hinaufführen zu einem neuen Anfang kann nur die Befruchtung durch Geisteswissenschaft. Dasjenige, was heute geschehen soll, ist nämlich tatsächlich schon in den historischen Verhältnissen vorbereitet. Aber glauben Sie nicht, daß diese historischen Verhältnisse jemand richtig ansieht, der nicht zuerst so viel Anthroposophie kennt, daß er zum Beispiel so etwas wie diese drei «schönen» Figuren (Zeichnung S. 229) in ihrer gegenseitigen Beziehung kennenlernt oder dasjenige kennenlernt, was wir gestern und vorgestern hier entwickelt haben. Denn nur dadurch, daß man sich bis zu solchen Gedanken aufschwingt, betrachtet man dann das andere in seiner tieferen Wesenheit. Sonst hat man kein Interesse für dieses andere, sonst befriedigt man sich eben mit dein, was einem die Schulwissenschaft gibt. Und wenn man sich befriedigt mit dem, was einem die Schulwissenschaft gibt, dann ist man eben genötigt, bei denjenigen Dingen seine freie Zeit zu verwenden, bei denen die heutigen Leute ihre freie Zeit verwenden.

De telles choses devraient vraiment être largement connues aujourd'hui, afin qu'il y ait un nombre suffisamment important d'humains qui comprennent ces choses. Car aujourd'hui, il ne peut vraiment s'agir de rien d'autre que de trouver un nombre suffisamment grand d'humains qui comprennent d'abord ces choses. Tant qu'il n'y aura pas un nombre suffisant de personnes qui comprennent ces choses, on ne pourra rien faire. On ne peut pas aller tout de suite vers des institutions, on ne peut pas tout de suite entretenir de nouvelles institutions, mais il s'agit de trouver le plus grand nombre possible de personnes dont les capacités de compréhension sont imprégnées de ces choses, alors on pourra former des institutions avec ces humains. Mais alors, les puissances/pouvoirs opposés/contraires ne pourront plus jamais s'opposer.

14

Solche Dinge sollten heute wahrhaftig weit und breit bekannt wer‑ den, damit sich eine genügend große Anzahl von Menschen fände, welche Verständnis haben für diese Dinge. Denn heute kann es sich wirklich um nichts anderes handeln, als daß sich eben eine genügend große Anzahl von Menschen findet, die zunächst Verständnis haben für solche Dinge. Bevor sich nicht eine genügend große Anzahl von Menschen findet, die Verständnis haben für solche Dinge, kann ja mit diesen Dingen nichts angefangen werden. Man kann nicht gleich an Institutionen gehen, man kann nicht gleich neue Einrichtungen pfle­gen, sondern es handelt sich darum, daß möglichst viele Menschen sich finden, in deren Erkenntnisfähigkeiten diese Dinge drinnensitzen, dann wird man mit diesen Menschen Institutionen bilden können. Dann aber werden auch die entgegengesetzten Mächte nimmermehr widerstreben können.

Aujourd'hui, on découvre des choses étranges quand on regarde ce que les humains font comme pensées sur la vie européenne, sur la façon et la manière dont cette vie européenne devrait se dérouler d'humain à humain. Je dois toujours vous informer un peu plus des détails de ce qui se passe. Aujourd'hui, j'aimerais juste vous donner un petit échantillon de ce que nous avons eu à considérer comme des affaires importantes. Monsieur Ferrière, dont je vous ai dit qu'il avait relayé la calomnie selon laquelle j'aurais été le conseiller de l'ancien empereur allemand, que j'aurais même été le "Raspoutine" de l'empereur allemand et d'autres choses de ce genre, a été éclairé chez lui par le Dr Boos dans une "Lettre ouverte", et j'ai également cité, dans une parenthèse de cette lettre du Dr Boos, ce que j'ai dit ici à propos de mes relations - en fait de mes non-relations - avec l'empereur allemand. Maintenant, l'homme a dû avouer qu'il avait menti. Mais il l'avoue d'une manière très particulière, et cette manière est caractéristique. Je vais m'efforcer de rendre le plus clairement possible les phrases françaises en allemand. En fait, je les rends volontiers en allemand, car c'est ainsi qu'elles acquièrent un certain caractère que j'aimerais leur donner. D'après la lettre du Dr Boos, il est donc écrit ici :

15

Heute entdeckt man Merkwürdiges, wenn man auf das hinsieht, was sich die Menschen an Gedanken machen über das europäische Leben, über die Art und Weise, wie dieses europäische Leben von Mensch zu Mensch sich abspielen soll. Ich muß Ihnen immer die Einzelheiten des­jenigen, was sich abspielt, ein bißchen mitteilen. Ich möchte Ihnen heute nur ein kleines Pröbchen einfügen wiederum in dasjenige, was wir als wichtige Angelegenheiten zu betrachten hatten. Monsieur Ferrière, von dem ich Ihnen erzählt habe, daß er die Verleumdung weitergetragen hat, ich wäre der Ratgeber gewesen des ehemaligen deutschen Kaisers, wäre sogar der «Rasputin» des deutschen Kaisers und dergleichen, dem ist von Dr. Boos heimgeleuchtet worden in einem «Offenen Brief», und ich habe in einem Einschiebsel in diesen Brief von Dr. Boos auch an­geführt, was ich hier einmal über meine Beziehungen — eigentlich Nicht­beziehungen — zum deutschen Kaiser ausgeführt habe. Nun mußte der Mann gestehen, daß er gelogen hat. Aber er gesteht das auf eine höchst eigentümliche Weise, und diese Weise ist charakteristisch. Ich werde mich bemühen, möglichst deutlich die französischen Sätze im Deutschen wiederzugeben. Ich gebe sie eigentlich ganz gern in deutsch wieder, denn sie werden dadurch einen gewissen Charakter, den ich ihnen gern geben möchte, erst erhalten. Nach dem Brief von Dr. Boos steht also hier:

Nous [la direction des écrits] avons communiqué la lettre ci-dessus du Dr Roman Boos à notre correspondant" - il s'agit donc de M. Ferrière - "qui nous répond ceci : <le document ci-dessus est typique du psychologue. On voit ici ce que devient l'ironie latine sous des yeux germaniques. En vérité, ces gens-là> - il veut dire ceux qui ont les yeux germaniques - <prennent tout au sérieux. Mais mes lecteurs, eux, ils ne se sont pas laissés déconcerter ! Mon article contient des plaisanteries -Spaßigkeiten - mais aucunes méchancetés -Böswilligkeiten. - Et si j'ai été mal informé - je le déclare comme étant de ma faute, persuadé que mon interlocuteur ne m'en voudra pas.> - élégant - il est supposé <qu'il ne m'en voudra pas> ! - <par interlocuteur, j'entends le sociologue dont j'ai parlé en tant que sociologue [Dr Steiner], et non le signataire de la lettre ci-dessus, dont je n'ai fait aucune mention dans mon article [Dr Boos]. En fait -In der Tat -, que fait-on de cette affaire ?

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«Wir [die Schriftleitung] haben den obigen Brief von Dr. Roman Boos unserem Korrespondenten mitgeteilt» — das ist also der Herr Ferrière —, «der uns folgendes antwortet: <Das obige Dokument ist typisch für den Psychologen. Hier zeigt es sich, was die lateinische Ironie unter germanischen Augen wird. Wahrhaftig, diese Leute> — er meint diejenigen, die die germanischen Augen haben — <nehmen alles seriös. Aber meine Leser, sie, sie haben sich nicht beirren lassen ! Mein Artikel enthält Spaßigkeiten — de la plaisanterie — aber keine Böswilligkeiten — méchancetés. — Und wenn ich schlecht unterrichtet war — ich erkläre dies als meine Schuld, in der Überzeugung, daß mein Ge­sprächspartner es mir nicht übelnehmen wird.> — Elegant — es wird vor­ausgesetzt, <daß er es mir nicht übelnehmen wird — ne m'en voudra pas> ! — <Mit Gesprächspartner meine ich den Soziologen, von welchem ich als Soziologen gesprochen habe [Dr. Steiner], und nicht den Unter­zeichner des obigen Briefes, dessen ich keine Erwähnung in meinem Artikel getan habe [Dr. Boos]. In der Tat — au fait —, was macht man aus dieser Affäre ?>»

Un humain est donc capable de s'excuser avec une telle nullité, après avoir non seulement menti, mais aussi calomnié de la pire des manières. Mais on s'expose à être à nouveau "empoté" si l'on prend les choses si "sérieusement", si l'on affirme que la calomnie n'est pas une "plaisanterie", mais une "méchanceté".

17

Also ein Mann ist imstande, mit einer solchen Nichtsnutzigkeit sich zu entschuldigen, nachdem er nicht bloß gelogen, sondern in der übel­sten Weise verleumdet hat. Aber man setzt sich der Gefahr aus, daß man wieder «klobig» genommen wird, wenn man die Dinge so «seriös» nimmt, wenn man behauptet, daß Verleumden nicht eine «plaisanterie», sondern eine «méchanceté» ist.

Puis on dit plus loin, et voilà qu'arrive quelque chose de particulièrement beau :

18

Dann heißt es weiter, und nun kommt etwas ganz besonders Schönes:

À l'époque où j'ai écrit mon article, je ne connaissais Monsieur Rudolf Steiner que par ses œuvres imprimées. Depuis cette époque, j'ai appris à le connaître par des personnes qui le connaissent de près. Mon opinion a complètement changé et j'avais préparé un article dans lequel j'exprimais mon respect pour la signification morale de son œuvre personnelle. J'avoue que la lettre de M. R. Boos a quelque peu refroidi mon ardeur".

19

«<In der Zeit, wo ich meinen Artikel schrieb, kannte ich Herrn Rudolf Steiner nur aus seinen gedruckten Werken. Seit jener Zeit habe ich ihn kennengelernt durch Personen, welche ihn nahe kennen. Meine Meinung hat sich vollständig geändert, und ich hatte einen Artikel vor­bereitet, in welchem ich meine Achtung für die moralische Bedeutung seines persönlichen Werkes zum Ausdruck bringe. Ich gestehe, daß der Brief von M. R. Boos meinen Eifer etwas erkaltet.>»

Mignon, n'est-ce pas ? - très mignon ! Il aurait écrit le plus bel article, à la louange de tous, si on ne l'avait pas éclairé en retour ! Mais je ne peux tout de même pas m'élever à l'opinion que c'est justement le propre de la race latine (voir plus haut "germanique"), car il serait tout de même un peu insultant que l'on prenne le mensonge et la calomnie dans la race latine comme quelque chose d'élégamment louable, qui n'est que "plaisanterie". Cela ne peut tout de même pas être une particularité de la race latine... Maintenant le monsieur poursuit :

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Niedlich, nicht wahr ? — sehr niedlich! Er hätte den schönsten Artikel geschrieben, zum Lob, wenn man ihm nicht heimgeleuchtet hätte ! Aber ich kann mich trotzdem nicht zu der Meinung aufschwingen, daß das just die Eigenschaft der lateinischen Rasse ist (vergleiche oben «ger­manisch»), denn es würde doch etwas beleidigend sein, wenn man Lüge und Verleumdung in der lateinischen Rasse als etwas elegant Löbliches, was nur «plaisanterie» ist, auffassen würde. Eigentümlichkeit der Latei­nischen Rasse kann das doch nicht sein ... Nun sagt der Herr weiter:

"<je pourrais répondre beaucoup de choses à cette lettre, mais à quoi cela servirait-il ? - à quoi bon ? - Une des qualités du latin est d'être bref. J'ai eu tort, je le reconnais, de quitter le terrain des faits contrôlables. Je retire mes affirmations erronées et j'en déduis que les rumeurs qui circulent, même si elles proviennent de plusieurs milieux différents et de personnes que l'on a le droit de croire bien informées, peuvent être fausses. J'en prends acte" ?

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«<Ich könnte antworten eine Menge von Dingen auf diesen Brief, aber wozu wäre das gut ? — à quoi bon ? — Eine der lateinischen Quali­täten ist, kurz zu sein. Ich habe unrecht gehabt, ich anerkenne es, zu verlassen das Terrain der kontrollierbaren Tatsachen. Ich ziehe meine irrtümlichen Behauptungen zurück und ich schließe daraus, daß die Gerüchte, welche umlaufen, auch wenn sie aus mehreren verschiedenen Milieus kommen und von Leuten, von welchen man das Recht hat zu glauben, daß sie gut informiert sind, falsch sein können. Ich nehme Akt davon?»

Donc, premièrement, l'humain est si naïf qu'il croit qu'il doit croire toutes les rumeurs qui circulent ainsi, car il n'en prend acte que maintenant, deuxièmement, mais - oui, on s'expose à nouveau au risque d'être "pataud" dans sa conception ou, comme le dit Ferrière, "germanique" : Si l'on essaie de réfléchir à des pensées aussi "élégantes" - on ne peut pas, car, n'est-ce pas, on n'a manifestement pas le droit de le faire, sinon on fait partie de ces gens dont on dit ici : "Vraiment, ces gens-là prennent tout au sérieux. " Mais on ne peut pas s'empêcher de se poser la question : l'humain prend donc acte du fait qu'il ne faut pas croire toutes les rumeurs qui circulent ainsi ; mais si les gens sont comme lui, ce sont justement eux qui apportent le plus de rumeurs dans les milieux les plus divers. Seulement, il ne faut pas chercher la pensée derrière les mots chez de telles personnes.

22

Also erstens ist der Mann so naiv, daß er glaubt, er müsse alle Ge­rüchte glauben, die so herumlaufen, denn er nimmt jetzt erst Akt da­von, zweitens aber — ja, man setzt sich wiederum der Gefahr aus, daß man «klobig» ist in seiner Auffassung oder, wie Ferrière sagt, «ger­manisch»: Versucht man solche «eleganten» Gedanken einmal durchzudenken — es geht nicht, denn, nicht wahr, man darf es ja offenbar nicht, sonst gehört man zu denjenigen Leuten, von denen hier gesagt wird: «Vraiment, ces gens-là prennent tout au sérieux.» Aber man kann halt nicht anders, man frägt sich doch: der Mann nimmt also Akt davon, daß man nicht glauben solle alle Gerüchte, die so umlaufen; aber wenn die Leute so sind, wie er, dann sind sie ja gerade diejenigen, welche am allermeisten in die verschiedensten Milieus die Gerüchte hineinbringen. Nur, man darf nicht hinter den Worten gleich den Ge­danken suchen bei solchen Leuten.

Vous voyez justement dans un tel document qu'il ne peut vraiment pas s'agir d'enseigner la raison à de telles personnes. Il s'agit seulement d'attirer l'attention du public sur les humains honteux qui se promènent dans le monde et qui écrivent des articles et des calomnies. Car il ne s'agit pas du tout de réfuter ces gens, mais seulement de les mettre hors d'état de nuire, car c'est l'existence de ces gens qui est dommageable.

23

Sie sehen gerade aus solch einem Dokument, daß es sich wahrlich nicht darum handeln kann, solchen Leuten Räson beizubringen. Man hat nur das andere Publikum darauf aufmerksam zu machen, was für schmähliche Menschen herumlaufen in der Welt und Artikel schreiben und verleumden. Denn es handelt sich gar nicht darum, diese Leute zu widerlegen, sondern lediglich sie unschädlich zu machen, denn daß diese Menschen existieren, das ist der Schaden.

Si rien n'est fait du côté de la sagesse spirituelle, nous allons de plus en plus vite vers l'époque où ce genre d'attitude se répandra de plus en plus. Car finalement, les matérialistes de toutes les couleurs et de tous les milieux diront de plus en plus à ceux qui prennent les choses spirituellement : Ah, ces gens-là, vraiment, ils prennent tout très au sérieux ! - Il sera bientôt sérieux de parler encore d'esprit. C'est sérieux, mais on ne doit pas être sérieux ! Tant que cet état d'esprit se propagera - et il se propage -, il n'y aura pas de terrain pour une amélioration en Europe. Ce sont les gens qui ont fait de l'Europe ce qu'elle est. Mais nous devons travailler pour qu'un nombre suffisamment important d'humains comprennent que les choses doivent changer. Cela devrait être évident dès aujourd'hui, au moins pour ceux qui se sont rapprochés d'une manière ou d'une autre des aspirations spirituelles scientifiques.

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Wir gehen immer mehr und mehr, wenn nichts von seiten spiritueller Weisheit geschieht, in rasender Eile derjenigen Zeit entgegen, in der solche Gesinnung sich immer mehr und mehr ausbreitet. Denn schließ­lich werden die Materialisten aller Färbungen und aller Milieus immer mehr und mehr sagen von denjenigen, die die Dinge geistig nehmen: Ach, diese Leute, ja wahrhaftig, sie nehmen alles so seriös ! — Es wird schon bald seriös sein, überhaupt noch vom Geiste zu sprechen. Seriös ist es ja auch; aber seriös soll man ja nicht sein! Solange solche Gesin­nung sich ausbreitet — und sie breitet sich aus —, so lange wird kein Boden sein für eine Besserung in Europa. Das sind die Menschen, die Europa so zugerichtet haben. Aber arbeiten müssen wir, daß eine genügend große Anzahl von Menschen Verständnis gewinnt dafür, daß es anders werde. Das sollte heute schon wirklich wenigstens denjeni­gen einleuchten, die irgendwie geisteswissenschaftlichen Bestrebungen nahegekommen sind.

Vendredi prochain, je parlerai en particulier du développement de l'impérialisme dans le monde, c'est-à-dire que je ferai un exposé en épisode, une réflexion historique sur le développement de l'impérialisme depuis les temps les plus anciens, depuis l'impérialisme égyptien jusqu'aux impérialismes actuels. Je voudrais donner un bref aperçu de l'évolution historique de l'impérialisme.

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Nächsten Freitag werde ich insbesondere über die Entwickelung des Imperialismus in der Welt sprechen, also einen episodischen Vortrag halten, eine geschichtliche Betrachtung über die Entwickelung des Im­perialismus von den ältesten Zeiten, vom ägyptischen Imperialismus bis herauf zu den heutigen Imperialismen. Ich möchte einmal einen kurzen Überblick über die geschichtliche Entwickelung des Imperia­lismus geben.

 Français seulement


QUINZIÈME CONFÉRENCE, Dornach, le 15 février 1920

Sur le développement historique de la France, l'Allemagne et l'Angleterre. Une considération de science de l’esprit sur la tri-articulation

01
Hier et avant-hier, j'ai essayé d'expliquer combien il est nécessaire, pour l'évolution future de l'humanité, que les hommes parviennent à une véritable connaissance d'eux-mêmes, c'est-à-dire à une connaissance de l'humanité, mais comment il est impossible d'arriver à une connaissance de l'humanité sans trouver à nouveau le lien entre l'entité humaine et les mondes extraterrestres. De tout ce que l'être humain emporte avec lui au cours de sa vie, l'organisation physique n'est que la plus petite partie. Mais seule cette organisation physique, telle que l'humain la porte aujourd'hui, est au fond le produit de la Terre. Ce qui appartient par ailleurs à l'essence de l'humain n'est pas un produit terrestre, dans le sens où je l'ai à nouveau expliqué d'un certain point de vue dans ces deux conférences.
02
Or, l'organisation physique actuelle de l'humain indique déjà que l'humain en tant que tel est un être qui se situe au-delà du présent immédiat. Certes, l'organisation physique renvoie bien à des choses terrestres, mais dans les choses terrestres, l'organisation physique de l'humain nous renvoie au passé et à l'avenir, au-delà du moment historique mondial immédiatement présent. Parmi les facultés de l'humain, nous avons eu l'occasion de souligner les facultés cognitives : l'activité sensorielle, l'intelligence, la capacité de mémoire, et nous avons mis en évidence le sentiment, le désir et la volonté : Les facultés qui sont plus de l'ordre du désir.
03
Maintenant, si nous nous demandons : que doit avoir l'humain dans son organisation physique pour qu'il puisse développer des facultés cognitives ? - nous devons nous concentrer sur l'organisation principale de l'humain et sur tout ce qui y est lié. L'organisation principale n'est nécessaire au développement des facultés cognitives du moi, de la conscience humaine terrestre, que dans le sens où je l'ai expliqué hier et avant-hier, mais aussi dans le sens où je l'ai expliqué. Il est inexact de croire que l'œil est absolument le producteur de la sensation visuelle ; mais il est juste de savoir que l'œil est l'intermédiaire de la sensation visuelle pour la conscience du moi. Et cela vaut également pour les autres sens, notamment les sens supérieurs.
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De cette manière et avec de multiples variantes, l'organisation du corps humain renvoie à des choses terrestres ; mais en même temps, elle dépasse le moment présent, de sorte que nous pouvons dire : l'humain, tel que nous l'avons devant nous selon son organisation principale, renvoie à la vie terrestre précédente. - De même que notre intelligence est tournée vers la vie solaire passée, lointaine, immémoriale, de même notre organisation physique principale actuelle, avec la nature terrestre des facultés de connaissance, c'est-à-dire pour l'organisation des facultés de connaissance vers la conscience du moi, est tournée vers notre parcours terrestre antérieur. J'ai déjà attiré l'attention sur ce qu'est réellement la tête humaine. Schématiquement, vous pouvez vous dire ceci : l'humain se compose de la tête et du reste de l'organisation. - Disons (voir dessin) qu'il s'agit du cours actuel de la vie (milieu de la planche 14), du cours précédent (à gauche), du cours suivant (à droite). Ainsi, nous pouvons dire que la tête de notre cours de vie actuel est née de la métamorphose du reste de notre organisation corporelle dans le cours de vie précédent, et que nous avons perdu notre tête du cours de vie précédent. - Bien sûr, je ne comprends pas ici - c'est palpable - l'organisation physique, mais les forces, les forces de forme que l'organisation physique possède réellement. Ce que nous portons maintenant en plus de l'organisation principale, porteuse des facultés de connaissance pour le moi, en tant que reste de l'organisation humaine, le tronc avec les membres, sera l'organisation principale de notre future vie terrestre.
05
Vous tous portez déjà en vous/soi les forces qui seront concentrées dans la tête lors de votre future vie terrestre. Ce que vous accomplissez aujourd'hui avec vos bras, ce que vous accomplissez avec vos jambes, tout cela entrera dans l'organisation interne de la tête dans votre prochaine vie terrestre, et les forces qui émaneront de votre tête dans la prochaine vie terrestre seront votre karma, votre destin pour la prochaine vie terrestre. Mais ce qui sera votre destin dans la prochaine vie terrestre passera par le biais du reste de votre organisation, par laquelle vous vous placez aujourd'hui dans la vie humaine, dans votre future vie de chef/de cap/de tête.
06
Quand vous vous comportez aujourd'hui, disons, par un cours terrestre plein d'amour envers un autre humain, c'est quelque chose que votre organisme extracrânien a réalisé. Cela devient une force de la tête qui provoque votre destin dans votre prochaine vie terrestre. C'est ainsi que notre tête, avec ses capacités, renvoie toujours au cours de la vie terrestre précédente, notamment à l'organisation des membres. L'humain est soumis à cette grande métamorphose. Sa tête est un organisme métamorphosé issu de l'incarnation précédente, et son organisation actuelle du tronc et notamment des membres est à la base de l'organisation de la tête dans la prochaine vie terrestre.
07
C'est absolument quelque chose qui, dans un certain sens, doit gagner une signification pratique dans la vie commune des humains. Car quand l'humain se sait ainsi intégré/membré/enarticulé dans l'évolution de l'humanité, alors il se sent se tenant de manière correcte dans cette vie terrestre, et il comprendra mainte chose qui est autrement incompréhensible. Comme je l'ai souvent expliqué, nous vivons actuellement dans la cinquième période post-atlantique. Elle a commencé au milieu du XVe siècle, c'est-à-dire qu'au milieu du XVe siècle, la civilisation européenne et son annexe américaine, dans la mesure où elle est née plus tard, ont connu de nouvelles conditions d'existence. Mais jusqu'à présent, les conséquences de ces nouvelles conditions d'existence ne se sont pas produites. L'humanité des pays civilisés vit souvent dans des habitudes, et même dans des habitudes de pensée, qui correspondent davantage à la période antérieure, la quatrième période post-atlantique. Nous avons justement enseigné à notre intelligence non pas les choses qui appartiennent au présent, mais nous lui avons fait apprendre le latin et le grec, et ainsi de suite. Un Grec aurait eu d'autres conceptions à cet égard. Il aurait fait une drôle de tête à l'époque où la culture grecque s'est épanouie, si on n'avait pas enseigné le grec à ses enfants, mais l'égyptien ou le persan, ou quelque chose comme ça. Mais le temps est passé où cela peut être, où nous pouvons encore nous accrocher aux vestiges de l'époque gréco-latine. Les humains qui sont nés après le milieu du XVe siècle sont en effet tous des réincarnations, pour l'essentiel, d'êtres humains terrestres physiques qui ont vécu à l'époque gréco-latine. Qu'ont-ils apporté avec eux, ces humains ? Les têtes des corps qu'ils ont eus pendant la période gréco-latine. Si quelqu'un est né, disons au XVIe ou au XVIIe siècle, il est venu au monde avec une tête, c'est-à-dire avec des facultés de connaissance, dans la mesure où la tête est le médiateur des facultés de connaissance pour la conscience Je, qui est née de son corps à l'époque gréco-latine. C'est pourquoi il est venu au monde avec des tendances issues de cette époque gréco-latine. Mais cela s'est déjà en partie épuisé ou est en train de s'épuiser. Très bientôt, il ne naîtra plus beaucoup d'humains dont la tête vient de là, mais il naîtra de plus en plus d'humains qui ont déjà eu leur incarnation antérieure dans la cinquième période post-atlantique, pas tous, mais beaucoup, notamment ceux qui donnent le ton, ou du moins ceux qui, vers la fin de la quatrième période post-atlantique, vivaient avec des occupations de leur corps déjà très différentes de celles de ceux qui étaient dans la fleur de la quatrième période post-atlantique.
08
Voilà donc ce qui entre en ligne de compte si l'on veut se placer en pleine conscience dans l'évolution de l'humanité, que l'on sache : tu as ta tête de ta précédente incarnation terrestre, et tu as ton corps afin de préparer une tête ultérieure pour la prochaine incarnation terrestre. - Et un temps doit venir où le manque de conscience de ce lien entre l'incarnation précédente et la suivante sera chez les humains un signe de stupidité, comme le serait la stupidité si quelqu'un ne savait pas quel âge il avait, si quelqu'un croyait qu'il n'était né que la semaine dernière alors qu'il est déjà un humain adulte, ou s'il croyait ou était amené à croire que s'il est un garçon de dix ans, il restera toujours un garçon de dix ans, il ne deviendra même pas un vieil humain. Aujourd'hui, l'humain ne vit qu'égoïstement dans sa seule vie terrestre. Tout au plus croit-il qu'il y a un certain nombre de vies terrestres, mais cela devient une croyance, cela ne devient pas une sagesse pratique de la vie, comme doit l'être ce sentiment d'être placé entre les incarnations ; comme doit l'être la sagesse pratique de la vie lorsque l'on a atteint l'âge de quarante ans, que l'on sait que cet âge de quarante ans est la continuation de l'enfance et de la jeunesse et qu'il est le début de la vieillesse et de la sénilité. Ce qui doit s'étendre, c'est ce que comprend la conscience humaine. Elle ne s'étendra pas de manière vivante si elle n'est pas fécondée par les connaissances de la science de l'esprit. Sinon, cela restera une simple croyance abstraite, sinon les gens diront : "Oui, je sais, je suis déjà venu sur terre un nombre incalculable de fois, et je reviendrai sur terre un nombre incalculable de fois". - Mais cette croyance ne fait rien ; ce qui compte, c'est le vivant se sentir dans l'évolution de l'humanité, le sentir : Avec ta tête, tu es en fait un très vieux type, car ce n'est que le corps adulte de l'incarnation précédente, avec le reste de ton organisation corporelle, tu es un bébé, car cela ne grandit que pour devenir une tête mûre dans la prochaine incarnation, - ce sentiment de l'humain comme une véritable dualité placée dans le temps est quelque chose qui doit devenir une partie intégrante de la conscience vivante. Et de même que l'on essaie aujourd'hui de déterminer, à partir de toutes sortes de mesures du crâne et d'autres choses intéressantes de ce genre, comment se distinguent les différents humains, les peuples humains, les races humaines sur la Terre, de même il faudra à l'avenir, selon des connaissances psychospirituelles qui ne peuvent cependant pas être acquises sans des bases telles que nous les avons développées ces jours-ci, reconnaître les humains qui habitent la Terre dans leur différenciation. Il faudra notamment s'interroger sur les particularités spirituelles et d'âme de l'humanité dispersée sur la terre. Et le salut ne pourra pas venir avant que nos sciences universitaires, notamment, ne soient totalement imprégnées d'un esprit et d'une conception tels que ceux que nous avons connus ces jours-ci. Nos universités conduiront l'humanité vers le déclin si elles ne sont pas fécondées dans toutes leurs parties par ce savoir cosmique qui ne peut être acquis aujourd'hui que par la science de l'esprit. De même, les sentiments religieux des humains devront à l'avenir être portés par ce que l'humain peut savoir du spirituel et de l'âme. Autrement, nous n'arriverons pas plus loin. Car on s'habituera, si seulement on porte son regard sur le spirituel et d'âme, à caractériser les groupes humains sur la Terre selon leurs propriétés psychospirituelles propres, et non purement selon leurs propriétés physiques, comme on le fait souvent dans l'anthropologie actuelle. L'anthroposophie doit prendre la place de la simple anthropologie. Mais la chose a un visage très sérieux et pratique. Certaines choses qui se déroulent dans le présent, qui sont à la base des événements graves de ce présent, ne peuvent pas être comprises si l'on n'a pas la possibilité de fixer son attention sur les qualités spirituelles des membres de l'humanité. Et c'est là que je voudrais attirer l'attention sur un point qui me semble extraordinairement important.
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Des humains bien intentionnés ont souvent souligné une chose pour l'Europe pendant ces terribles événements de guerre, et en fait, cette chose pour l'Europe a déjà été soulignée en 1870 par Ernest Renan, le descripteur français de la "vie de Jésus" et des apôtres ; elle a été répétée à maintes reprises pendant cette période de guerre. Renan a dit que pour le salut de l'Europe, il était absolument nécessaire qu'une union s'établisse, une union pacifique entre la nation française, l'État anglais et le peuple allemand. Cela a souvent été souligné pendant la guerre par des gens qui ne se sont pas laissés abuser par ce qui était officiellement ordonné comme opinion ou ce qui était diffusé comme opinion par des gens intéressés par telle ou telle cause, par de nombreux humains bien intentionnés et impartiaux. Mais, on peut maintenant dire que l'évolution de l'Europe au cours des dernières décennies a été telle qu'elle va à l'encontre de ce que les humains lucides devaient considérer comme une condition fondamentale de la poursuite de la civilisation en Europe. Sans cette coopération pacifique, disaient ces humains impartiaux, l'Europe ne pourrait pas continuer à avancer. Mais cette coopération pacifique n'a jamais vraiment eu lieu au cours des dernières années ; tout au plus, une apparence de coopération pacifique a vu le jour.
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Maintenant, on peut déjà quand on observe extérieurement - mais extérieurement aussi avec un sens de l'examen du spirituel et de l'âme - les conditions européennes, on peut déjà regarder en quoi ces trois membres de l'humanité se différencient essentiellement. Nous ne devons pas oublier que depuis que l'Europe s'est développée vers le début de la cinquième période post-atlantique, puis au cours de la partie de la cinquième époque qui vient de s'écouler, la nation française s'est transformée/façonnée toujours de plus en plus en une nation unitaire, dont les membres se sentaient comme une nation unitaire. On pourrait dire que toute la vie psychique de la nation française tendait à se sentir comme une nation unie, à porter dans sa conscience quelque chose de l'ordre du "je suis un Français". - On peut étudier comment, au cours des siècles, cela est devenu peu à peu ce qui se résume en ces quatre mots : je suis un Français. - Si l'on est attentif à quelque chose comme ça, comment cela évolue : je suis un Français ! - ainsi on doit regarder le phénomène parallèle à l'intérieur de l'évolution allemande. Ce n'est pas de la même manière que s'est développé, par exemple, ce que l'on peut exprimer, ou que l'on a toujours pu exprimer, au sein de l'Empire allemand aujourd'hui en ruine, par : Je suis un Allemand ! - Exprimer avec une pleine intensité : je suis un Allemand ! -- a signifié jusqu'en 1848 que l'on était enfermé, que l'on était incarcéré. C'était le pire des crimes politiques. Les gens l'ont oublié. C'était le pire des crimes politiques que de se sentir allemand. Car dans cette Allemagne, la principauté territoriale a tout envahi, et il était interdit, intérieurement interdit en tant qu'état d'esprit/mentalité, de considérer le territoire habité par des Allemands comme une unité. Ce n'est qu'en 1848 qu'est née chez certaines personnes l'idée que l'on pouvait considérer d'une manière ou d'une autre ceux qui font partie du peuple allemand comme une unité. Mais à ce moment-là, c'était encore considéré comme quelque chose d'hérétique, comme une hérésie. Et puis il s'est passé que seuls les gens qui étaient historiquement liés à l'évolution du peuple allemand ont ressenti cela comme quelque chose de tout à fait intime, qu'ils ont considéré cela comme leur intimité. Lisez comment ces personnes, qui ont vraiment réfléchi et parlé de ces choses, comme Herman Grimm, se sont penchées sur leur propre jeunesse, qui remonte aux années précédant les années cinquante, et comment elles ont décrit le fait qu'elles n'avaient aucune possibilité d'exprimer le jugement du sentiment, le jugement de l'âme : je suis un Allemand. - Il y a là une énorme différence. Mais considérez cette énorme différence intérieurement. Considérez le fait que, bien que ce soit un crime politique et policier de se dire Allemand dans la première moitié du XIXe siècle, la culture spirituelle unifiée de l'Allemagne était alors déjà achevée depuis longtemps. Le goethéanisme, avec tout ce qui en faisait partie, était là ; on ne lisait certes pas Goethe, mais il avait agi ; on ne comprenait certes pas Goethe, mais il avait dit des choses formidables pour tous les Allemands. Mais ces "tous les Allemands" ne devaient jamais avouer, pour la vie extérieure, qu'ils appartenaient d'une manière ou d'une autre à un même groupe. Du moins, cela ne devait pas être une pensée prétendant à la réalité, c'est-à-dire que quelque chose vivait dans le peuple allemand comme dans les profondeurs de la conscience, ce qui n'avait aucune réalité politique extérieure. Au cours de son évolution historique, la France a connu une situation où tout ce qu'elle ressentait intérieurement, tout ce qui constituait son unité, est devenu une réalité étatique extérieure. En Allemagne, tout ce qui existait comme institutions extérieures était en contradiction avec ce qui avait vécu comme spiritualité intérieure dans ce peuple allemand. C'est une différence très importante qui existe entre l'Europe centrale et l'Europe occidentale. Si vous prenez cela et qu'on décrit ces choses en détail, alors on obtiendrait pour première fois l'histoire du XIXe siècle. Et si ces choses vivaient dans les détails dans les âmes tranquilles européennes, qui sont quand même tributaires de la cohabitation et de l'empathie, alors les sentiments de terreur qui ont conduit au déclin actuel cesseraient très vite. Mais on ne pourra pas développer de tels sentiments de type international sans considérer l'être humain dans sa totalité et sans savoir le regarder aussi en ce qui concerne sa connaissance et sa capacité de désirer ; car c'est seulement en orientant la conscience humaine vers ces mystères de l'être humain que l'on prend conscience qu'il faut faire de telles considérations. Car ces réflexions que nous venons de faire n'enseignent que ce qui est juste, ce qui est important. Pourquoi donc le peuple français est-il une masse si compacte ? Pourquoi le peuple français est-il devenu une masse si compacte, où chacun se sent français, comme il était interdit à l'Allemand, jusqu'à la naissance de l'Empire allemand de type bismarckien ? À quoi cela est-il dû ? C'est parce que l'ancienne nature latine-romaine a trouvé un prolongement en France, cette nature que je vous ai décrite ici il y a des semaines comme étant de préférence la nature juridique-étatique. C'est de l'Égypte, en passant par la Rome antique, que l'essence juridique et étatique a été introduite dans la langue latine. Le peuple français l'a repris. Aucun peuple sur Terre ne comprend mieux que le peuple français ce qu'est le juridisme, ce qu'est l'étatisme. Mais si l'on trouve un jour correctement les chemins pour percer/pénétrer à travers ce que l'on pourrait appeler l'oppression/l'opprimant de l'évolution allemande, aussi encore au XIXe siècle, cette contradiction de l'évolution extérieure de l'état, qui rendait nécessaire qu'on soit enfermé quand on se sentait comme allemand et non comme prussien, non comme wurtembergeois, non comme bavarois ou comme autrichien, on voit exactement vers sur ce tout qui pend avec et qu'on l'étudie concrètement en détail, on étudie vraiment non ainsi comme la tradition d'école met l'humain dans le bleu/l'enfume, qui du tournant des 18 au 19e siècle est devenu la vie de l'esprit allemande, on étudie, comment coule dedans ce qui est gothéanisme, dans les grands esprits qui ne sont plus du tout cités, tandis que les antipodes de l'esprit sont célébrés comme des grands, si l'on étudie comment le goethéanisme s'infiltre dans des humains comme Troxler, comme Schubert, etc., on découvre que c'est précisément l'absence de talent pour l'État, la somnolence pour l'État, le danger d'être emprisonné si l'on voulait être un citoyen de coloration allemande, qui prédestinait le peuple allemand à développer une bonne compréhension pour le spirituel, pour la vie de l'esprit. Elle a d'abord été repoussée par le développement industriel et commercial depuis les années 1970. Il a fait le ménage en profondeur dans l'esprit allemand, il a emporté, comme une invasion venue d'ailleurs, tout ce qu'il y avait de spirituel. Le goethéanisme a été oublié. Qu'un esprit comme Leibniz, par exemple, ait vécu parmi les Allemands, les lycéens devraient le savoir mieux qu'ils ne savent ce que Cicéron a écrit, mais ils ne savent guère que Leibniz a vécu.
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Ce sont des choses qui entrent en ligne de compte et qui sont plus profondes que tout ce que l'on invoque aujourd'hui pour différencier le centre européen de l'Ouest européen. Et si l'on parle d'efforts de paix entre le centre et l'ouest de l'Europe, il faut être conscient que l'ensemble de l'évolution historique montre qu'une telle paix ne peut être réalisée que si les Allemands eux-mêmes le ressentent : ils ne sont pas prédisposés à la vie juridique extérieure de l'État, ils sont prédisposés à cultiver une vie spirituelle. - Mais il faut leur en donner la possibilité ; aujourd'hui, cela leur est rendu impossible, et ils n'en ont plus la responsabilité. Il faut savoir que le véritable peuple de l'État est le peuple français, car c'est lui qui comprend le mieux ce que ressent l'individu en tant que citoyen. Ainsi, nous avons réparti sur la civilisation principale d'Europe la vie spirituelle et la vie de droit et d'état. Ces choses sont en même temps, j'aimerais dire, réparties entre les peuples comme des dons. Et la vie de l'économie, le véritable domaine de l'évolution récente de l'humanité, est donnée au peuple anglo-américain. Tout ce qui appartient à la compréhension de la vie économique a donc trouvé sa meilleure pensée au sein de l'Angleterre et de l'Amérique. Les Français ne comprennent rien à l'économie, ils sont meilleurs banquiers. Depuis toujours, les Allemands n'ont rien compris à l'économie, ils n'ont d'ailleurs aucun talent pour cela. Et s'ils ont essayé de faire de l'économie au cours des dernières décennies en parlant toujours d'essor et de "place au soleil" ou d'une phrase similaire, cela signifiait qu'ils parlaient de quelque chose qui était totalement en dehors de leurs talents et par lequel ils ont précisément mis l'essence allemande à terre. Car même tout ce qui est apparu comme parlementarisme économique dans la deuxième moitié du XIXe siècle est parti d'Angleterre. Jusqu'en Hongrie, ceux qui étaient de bons parlementaires au sens économique sont des élèves de l'Angleterre. Si vous regardez quelles sont les personnes qui ont le mieux réussi à devenir "parlementaires" dans les parlements, par exemple comme au parlement autrichien pendant un certain temps, mais surtout au parlement hongrois, et si vous regardez où ces personnes ont appris, vous verrez : En Angleterre, ils ont appris le parlementarisme économique. - Et si vous demandez : d'où est venue la social-démocratie allemande ? - alors vous trouverez : Marx et Engels ont d'abord dû se rendre en Angleterre pour y étudier les conditions économiques anglaises, ce qui a ensuite été théorisé dans la vie de l'esprit allemande et travaillé à fond jusque dans ses conséquences. - Et où sont les toutes premières racines du léninisme et du trotskysme ? Elles se trouvent dans les pensées économiques anglaises, sauf que les Anglais se garderont bien de penser leurs idées économiques jusqu'aux dernières conséquences.
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Ainsi, ces trois domaines, dont j'ai déjà dit à plusieurs reprises qu'ils devaient s'accorder, se trouvent dans le rapport d'une triarticulation - allemand : spirituel ; français : étatique-juridique ; anglais : économique. Comment pourra-t-on trouver une possibilité de coopération internationale ? En déversant la triarticulation sur tous ces domaines. Car alors, ce pour quoi l'un est doué pourra se transmettre à l'autre, sinon par aucun autre moyen. C'est un motif/une motivation historique. C'est ainsi que devrait en fait être étudiée l'histoire, avant tout du XIXe siècle.
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On ne peut pas étudier l'histoire si l'on reçoit comme enseigné que ce qui est enseigné dans les écoles actuelles. Cette histoire n'est là que pour être oubliée, car on ne peut rien commencer avec elle dans la vie. L'enseignement de l'histoire n'a de sens que si l'on peut en faire quelque chose dans la vie. Mais on ne pourra développer un tel enseignement de l'histoire que si l'on a une vue d'ensemble de l'être humain. Il en va de même pour les autres branches de notre enseignement supérieur actuel. La manière dont elles sont cultivées aujourd'hui dans les universités mène à la ruine. Seule la fécondation par la science de l'esprit peut conduire à un nouveau départ. Ce qui doit se passer aujourd'hui est en effet déjà préparé dans les circonstances historiques. Mais ne croyez pas que ces conditions historiques soient correctement considérées par quelqu'un qui ne connaît pas d'abord suffisamment l'anthroposophie pour apprendre à connaître, par exemple, quelque chose comme ces trois "belles" figures (dessin p. 229) dans leur relation mutuelle ou ce que nous avons développé ici hier et avant-hier. Car ce n'est qu'en s'élevant jusqu'à de telles pensées que l'on considère alors l'autre dans son essence profonde. Sinon, on ne s'intéresse pas à cet autre, sinon on se contente de ce que la science scolaire nous donne. Et si l'on se satisfait de ce que la science scolaire nous donne, alors on est contraint de consacrer son temps libre aux choses auxquelles les gens d'aujourd'hui consacrent leur temps libre.
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De telles choses devraient vraiment être largement connues aujourd'hui, afin qu'il y ait un nombre suffisamment important d'humains qui comprennent ces choses. Car aujourd'hui, il ne peut vraiment s'agir de rien d'autre que de trouver un nombre suffisamment grand d'humains qui comprennent d'abord ces choses. Tant qu'il n'y aura pas un nombre suffisant de personnes qui comprennent ces choses, on ne pourra rien faire. On ne peut pas aller tout de suite vers des institutions, on ne peut pas tout de suite entretenir de nouvelles institutions, mais il s'agit de trouver le plus grand nombre possible de personnes dont les capacités de compréhension sont imprégnées de ces choses, alors on pourra former des institutions avec ces humains. Mais alors, les puissances/pouvoirs opposés/contraires ne pourront plus jamais s'opposer.
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Aujourd'hui, on découvre des choses étranges quand on regarde ce que les humains font comme pensées sur la vie européenne, sur la façon et la manière dont cette vie européenne devrait se dérouler d'humain à humain. Je dois toujours vous informer un peu plus des détails de ce qui se passe. Aujourd'hui, j'aimerais juste vous donner un petit échantillon de ce que nous avons eu à considérer comme des affaires importantes. Monsieur Ferrière, dont je vous ai dit qu'il avait relayé la calomnie selon laquelle j'aurais été le conseiller de l'ancien empereur allemand, que j'aurais même été le "Raspoutine" de l'empereur allemand et d'autres choses de ce genre, a été éclairé chez lui par le Dr Boos dans une "Lettre ouverte", et j'ai également cité, dans une parenthèse de cette lettre du Dr Boos, ce que j'ai dit ici à propos de mes relations - en fait de mes non-relations - avec l'empereur allemand. Maintenant, l'homme a dû avouer qu'il avait menti. Mais il l'avoue d'une manière très particulière, et cette manière est caractéristique. Je vais m'efforcer de rendre le plus clairement possible les phrases françaises en allemand. En fait, je les rends volontiers en allemand, car c'est ainsi qu'elles acquièrent un certain caractère que j'aimerais leur donner. D'après la lettre du Dr Boos, il est donc écrit ici :
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Nous [la direction des écrits] avons communiqué la lettre ci-dessus du Dr Roman Boos à notre correspondant" - il s'agit donc de M. Ferrière - "qui nous répond ceci : <le document ci-dessus est typique du psychologue. On voit ici ce que devient l'ironie latine sous des yeux germaniques. En vérité, ces gens-là> - il veut dire ceux qui ont les yeux germaniques - <prennent tout au sérieux. Mais mes lecteurs, eux, ils ne se sont pas laissés déconcerter ! Mon article contient des plaisanteries -Spaßigkeiten - mais aucunes méchancetés -Böswilligkeiten. - Et si j'ai été mal informé - je le déclare comme étant de ma faute, persuadé que mon interlocuteur ne m'en voudra pas.> - élégant - il est supposé <qu'il ne m'en voudra pas> ! - <par interlocuteur, j'entends le sociologue dont j'ai parlé en tant que sociologue [Dr Steiner], et non le signataire de la lettre ci-dessus, dont je n'ai fait aucune mention dans mon article [Dr Boos]. En fait -In der Tat -, que fait-on de cette affaire ?
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Un humain est donc capable de s'excuser avec une telle nullité, après avoir non seulement menti, mais aussi calomnié de la pire des manières. Mais on s'expose à être à nouveau "empoté" si l'on prend les choses si "sérieusement", si l'on affirme que la calomnie n'est pas une "plaisanterie", mais une "méchanceté".
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Puis on dit plus loin, et voilà qu'arrive quelque chose de particulièrement beau :
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À l'époque où j'ai écrit mon article, je ne connaissais Monsieur Rudolf Steiner que par ses œuvres imprimées. Depuis cette époque, j'ai appris à le connaître par des personnes qui le connaissent de près. Mon opinion a complètement changé et j'avais préparé un article dans lequel j'exprimais mon respect pour la signification morale de son œuvre personnelle. J'avoue que la lettre de M. R. Boos a quelque peu refroidi mon ardeur".
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Mignon, n'est-ce pas ? - très mignon ! Il aurait écrit le plus bel article, à la louange de tous, si on ne l'avait pas éclairé en retour ! Mais je ne peux tout de même pas m'élever à l'opinion que c'est justement le propre de la race latine (voir plus haut "germanique"), car il serait tout de même un peu insultant que l'on prenne le mensonge et la calomnie dans la race latine comme quelque chose d'élégamment louable, qui n'est que "plaisanterie". Cela ne peut tout de même pas être une particularité de la race latine... Maintenant le monsieur poursuit :
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"<je pourrais répondre beaucoup de choses à cette lettre, mais à quoi cela servirait-il ? - à quoi bon ? - Une des qualités du latin est d'être bref. J'ai eu tort, je le reconnais, de quitter le terrain des faits contrôlables. Je retire mes affirmations erronées et j'en déduis que les rumeurs qui circulent, même si elles proviennent de plusieurs milieux différents et de personnes que l'on a le droit de croire bien informées, peuvent être fausses. J'en prends acte" ?
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Donc, premièrement, l'humain est si naïf qu'il croit qu'il doit croire toutes les rumeurs qui circulent ainsi, car il n'en prend acte que maintenant, deuxièmement, mais - oui, on s'expose à nouveau au risque d'être "pataud" dans sa conception ou, comme le dit Ferrière, "germanique" : Si l'on essaie de réfléchir à des pensées aussi "élégantes" - on ne peut pas, car, n'est-ce pas, on n'a manifestement pas le droit de le faire, sinon on fait partie de ces gens dont on dit ici : "Vraiment, ces gens-là prennent tout au sérieux. " Mais on ne peut pas s'empêcher de se poser la question : l'humain prend donc acte du fait qu'il ne faut pas croire toutes les rumeurs qui circulent ainsi ; mais si les gens sont comme lui, ce sont justement eux qui apportent le plus de rumeurs dans les milieux les plus divers. Seulement, il ne faut pas chercher la pensée derrière les mots chez de telles personnes.
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Vous voyez justement dans un tel document qu'il ne peut vraiment pas s'agir d'enseigner la raison à de telles personnes. Il s'agit seulement d'attirer l'attention du public sur les humains honteux qui se promènent dans le monde et qui écrivent des articles et des calomnies. Car il ne s'agit pas du tout de réfuter ces gens, mais seulement de les mettre hors d'état de nuire, car c'est l'existence de ces gens qui est dommageable.
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Si rien n'est fait du côté de la sagesse spirituelle, nous allons de plus en plus vite vers l'époque où ce genre d'attitude se répandra de plus en plus. Car finalement, les matérialistes de toutes les couleurs et de tous les milieux diront de plus en plus à ceux qui prennent les choses spirituellement : Ah, ces gens-là, vraiment, ils prennent tout très au sérieux ! - Il sera bientôt sérieux de parler encore d'esprit. C'est sérieux, mais on ne doit pas être sérieux ! Tant que cet état d'esprit se propagera - et il se propage -, il n'y aura pas de terrain pour une amélioration en Europe. Ce sont les gens qui ont fait de l'Europe ce qu'elle est. Mais nous devons travailler pour qu'un nombre suffisamment important d'humains comprennent que les choses doivent changer. Cela devrait être évident dès aujourd'hui, au moins pour ceux qui se sont rapprochés d'une manière ou d'une autre des aspirations spirituelles scientifiques.
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Vendredi prochain, je parlerai en particulier du développement de l'impérialisme dans le monde, c'est-à-dire que je ferai un exposé en épisode, une réflexion historique sur le développement de l'impérialisme depuis les temps les plus anciens, depuis l'impérialisme égyptien jusqu'aux impérialismes actuels. Je voudrais donner un bref aperçu de l'évolution historique de l'impérialisme.