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Institut pour une tri-articulation sociale
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Collection ga 191:

Compréhension sociale à partir des connaissances de science de l’esprit.




CINQUIEME CONFERENCE 
Dornach, le  11 octobre 1919
FÜNFTER VORTRAG,
Dornach, 11. Oktober 1919

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 191 089-100 (1972) 11/10/1919




Original





Traducteur: FG v.01- 27/11/2020 Éditeur: SITE

Il est devenu si tard que je serai bref aujourd'hui et que je laisserai pour demain l'essentiel de ce que j'ai à dire dans ces trois conférences. Demain, l'eurythmie sera mise plus tôt et il sera alors possible de donner la conférence de la durée appropriée.

01

Es ist so spät geworden, daß ich diesen Vortrag heute kurz halten werde, und daß ich die Hauptsache, die ich zu sagen habe in diesen drei Vorträgen, für morgen lassen werde. Morgen wird ja die Euryth­mie früher gelegt sein, und dann wird es möglich sein, dem Vortrag die entsprechende Länge zu geben.

La dernière fois, j'ai souligné comment, pour la maîtrise de ce qui repose dans notre civilisation actuelle en déclin, il est nécessaire de différencier entre les différentes masses de peuples de par la Terre ainsi qu’on oriente réellement l'attention sur ce qui vit au sein des masses particulières de peuples, à savoir la population anglo-américaine, la population européenne proprement dite et la population de l'Est. Et nous avons vu que nous trouvons la disposition à fonder une cosmogonie moderne avant tout chez la population anglo-américaine ; la faculté de développer l'impulsion de la liberté chez la population européenne ; puis l’impulsion de développer l'impulsion de l'altruisme, l'impulsion de la religiosité et de ce qui en rapport à la fraternité humaine est pendant avec cela, chez la population de l'Est. Une nouvelle civilisation ne peut être fondée autrement qu'en rendant possible à l'avenir un véritable travail en commun des humains de par toute la Terre. Mais afin que cela devienne possible, afin qu'un véritable travail en commun devienne possible, différentes choses sont nécessaires. Pour cela est nécessaire que soit envisagé sans parti pris combien manque à la civilisation actuelle, combien est d'impulsion de déclin dans cette civilisation actuelle. Ces forces qui sont dans notre civilisation, on a pas la permission de les regarder ainsi que nous disions : tout est mauvais. - Ce serait premièrement non historique, deuxièmement cela ne mènerait à rien de positif. Ces impulsions qui reposent dans notre civilisation ont été pleinement justifiées à un moment et à un endroit donnés. Mais tout ce qui conduit au déclin de l'humanité dans son devenir historique, ce la conduit au déclin pour la raison que ce qui est justifié en un temps et en un lieu se trouve en un autre temps et en un autre lieu, et parce que les humains, à partir de certaines motivations ahrimaniennes et lucifériennes, demeurent à ce à quoi ils sont habitués et ne veulent pas prendre part au progrès réel de l'humanité exigé par la cosmogonie.

02

Ich habe das letzte Mal darauf aufmerksam gemacht, wie zur Be­herrschung desjenigen, was in unserer gegenwärtigen niedergehenden Zivilisation liegt, nötig ist, über die verschiedenen Völkermassen der Erde hin so zu differenzieren, daß man das Augenmerk wirklich lenkt auf das, was in den einzelnen Völkermassen lebt, und zwar lebt in der anglo-amerikanischen Bevölkerung, in der eigentlich euro­päischen Bevölkerung und in der Bevölkerung des Ostens. Und wir haben gesehen, daß wir die Anlage, eine neuzeitliche Kosmogonie zu begründen, vor allen Dingen bei der anglo-amerikanischen Bevöl­kerung finden; die Fähigkeit, den Impuls der Freiheit auszubilden, bei der europäischen Bevölkerung; dann den Impuls des Altruismus auszubilden, den Impuls der Religiosität und desjenigen, was mit Be­zug auf die menschliche Brüderlichkeit damit zusammenhängt, bei der Bevölkerung des Ostens. Es kann eine neue Zivilisation nicht anders begründet werden als dadurch, daß ein wirkliches Zusammenarbeiten der Menschen über die ganze Erde hin in der Zukunft möglich gemacht wird. Aber damit dieses möglich werde, damit ein wirkliches Zusammenarbeiten möglich werde, dazu ist verschiedenes nötig. Da­zu ist nötig, daß tatsächlich unbefangen eingesehen werde, wieviel der gegenwärtigen Zivilisation fehlt, wieviel vom Niedergangsimpuls in dieser gegenwärtigen Zivilisation ist. Diejenigen Kräfte, die in unse­rer Zivilisation sind, man darf sie nicht etwa so betrachten, daß man sagt : Alles ist schlecht. — Das wäre erstens unhistorisch, zweitens würde es zu nichts Positivem führen. Diejenigen Impulse, die in unse­rer Zivilisation liegen, waren zu irgendeiner Zeit und an irgendeinem Orte voll berechtigt. Aber alles das, was im geschichtlichen Werden der Menschheit zum Niedergange führt, das führt aus dem Grunde zum Niedergange, weil das, was eben in der einen Zeit und an dem einen Orte berechtigt ist, sich hinsetzt in eine andere Zeit und an einen anderen Ort; und weil die Menschen aus gewissen ahrimani­schen und luziferischen Antrieben heraus beharren bei dem, woran sie sich einmal gewöhnt haben und nicht an dem wirklichen, von der Kosmogonie geforderten Fortschritte der Menschheit teilnehmen wol­len.

Notre époque est fière de sa scientificité. Et pourtant, c'est de cette scientificité que naissent fondamentalement les grandes erreurs et mauvais côtés sociaux de notre temps. C'est pourquoi doit déjà une fois être faite la lumière dans l'agitation de la pensée et dans l’agitation de l'action, aussi loin que cette action du présent est entièrement dépendante de la pensée du présent.

03

Unsere Zeit ist stolz auf ihre Wissenschaftlichkeit. Und doch gehen im Grunde aus dieser Wissenschaftlichkeit hervor auch die großen sozialen Irrtümer und Verkehrtheiten unserer Zeit. Daher muß schon einmal gründlich hineingeleuchtet werden in das Getriebe des Den­kens und in das Getriebe des Handelns, insofern dieses Handeln der Gegenwart von dem Denken der Gegenwart ja ganz abhängig ist.

Hier, dans le contexte que nous devions examiner, nous avons attiré l'attention sur la façon dont la culture d’ensemble de la Terre se compose de la culture scientifique, de la culture politique-libérale et de la culture altruiste-économique, qui remonte en fait quand même à l'élément altruiste-religieux. Lorsque les gens aujourd'hui - comme je l'ai déjà indiqué - regardent les forces qui œuvrent réellement dans notre structure sociale, ils restent à la surface, ils ne veulent pas pénétrer dans les profondeurs. À nos chaires d’enseignement, les conférenciers enseignent ce que devrait être la sagesse économique, d'une manière qui est sortie de la méthode actuelle de science de la nature. Seul cela est dans une certaine mesure regardé comme une bouillie immangeable, ce qui vit dans les êtres humains et fait bouger les âmes humaines tranquilles et les entités d’humains. Il n’est pas regarésur le réellement vrai et objectif.

04

Wir haben gestern in dem Zusammenhange, den wir betrachten mußten, aufmerksam darauf gemacht, wie die Gesamtkultur der Erde sich zusammenfügt aus der wissenschaftlichen Kultur, aus der poli­tisch-freiheitlichen Kultur und aus der altruistisch-ökonomischen Kultur, die eigentlich doch zurückgeht auf das altruistisch-religiöse Element. Wenn die Menschen heute — ich habe schon darauf hin­gewiesen — die Kräfte betrachten, die eigentlich in unserer sozialen Struktur wirken, so bleiben sie an der Oberfläche, sie wollen nicht in die Tiefe dringen. Auf unseren Lehrkanzeln lehren die Vortragenden über das, was ökonomische Weisheit sein soll, in einer Weise, die herausgeholt ist aus der gegenwärtigen naturwissenschaftlichen Me­thode. Allein es wird gewissermaßen wie ein ungenießbarer Brei das betrachtet, was in den Menschen lebt und die Menschengemüter und Menschenwesenheiten bewegt. Es wird nicht auf das eigentlich wahre Sachliche gesehen.

Restons-nous tout d’abord à la culture de l'Europe. Quel est le train principal de cette culture de l’Europe ? Si on suit ce train de la culture de l’Europe, ainsi on doit en fait remonter assez loin dans le temps si on veut le comprendre. On doit être au clair sur comment à partir des anciennes impulsions celtiques de la population originelle, par le fait que diverses strates de population ultérieures se sont glissées dans cette population celtique originelle, qui en fait est encore toujours disponible à la base de l'existence européenne, comment par cela s’est formée cette population européenne avec toutes ses pulsions religieuses, politiques et économiques et scientifiques. Un certain intellectualisme a toujours prévalu en Europe, contrairement à l'Ouest américain et à l'Est asiatique. Il n'aurait pas été possible que ce que j'ai décrit hier comme le romanisme proprement dit, comme l'élément romanche, devienne aussi répandu si l'intellectualisme n'avait pas été la caractéristique fondamentale de la civilisation européenne. Premièrement, elle ne peut se résoudre à expulser sans réserve les impulsions religieuses de son propre chef. Les pulsions religieuses reçoivent toujours un caractère abstrait sous l'influence de l'intellectualisme. Justement aussi peu l'intellectualisme peut se développer à une force de poussée qui entre dans la pratique économique. Nous verrons à travers les expériences menées actuellement en Russie combien il est impossible pour l'intellectualisme européen de mettre de l'ordre dans la vie économique, dans la vie de gestion. Ce que produit le léninisme est du pur intellectualisme. Tout est pensé, un ordre social est construit à partir de la pensée. Et l'on tente de greffer ce système social issu de la pensée sur les relations réelles qui existent entre les humains, et avec le temps il se montrera de façon terrible combien il est impossible de greffer la pensée intellectualiste sur la structure sociale humaine.

05

Bleiben wir zunächst einmal bei der Kultur Europas stehen. Was ist der hauptsächlichste Zug dieser Kultur Europas ? Verfolgt man diesen Zug der Kultur Europas, so muß man eigentlich, wenn man ihn verstehen will, ziemlich weit zurückgehen. Man muß sich klar darüber sein, wie aus alten keltischen Urbevölkerungsimpulsen sich dadurch, daß verschiedene spätere Bevölkerungsschichten sich hineingeschoben haben in diese keltische Urbevölkerung, die eigentlich auf dem Grunde des europäischen Daseins noch immer vorhanden ist, wie dadurch diese europäische Bevölkerung mit allen ihren religiösen, politischen und ökonomischen und wissenschaftlichen Antrieben sich herausgebildet hat. In Europa herrschte im Grunde genommen immer, im Gegensatze zu dem amerikanischen Westen und zu dem asiatischen Osten, ein gewisser Intellektualismus. Es hätte gar nicht das so über­handnehmen können, was ich gestern als den eigentlichen Romanis­mus, als das romanische Element bezeichnet habe, wenn nicht in der europäischen Zivilisation der Grundzug des Intellektualismus wäre. Nun ist dem Intellektualismus zweierlei eigen : Erstens, er kann sich nicht aufraffen, rückhaltlos religiöse Impulse aus sich herauszutreiben. Die religiösen Impulse bekommen immer einen abstrakten Charakter unter dem Einflusse des Intellektualismus. Ebensowenig kann sich der Intellektualismus wirklich zu der Stoßkraft entwickeln, die ins Prak­tisch-Ökonomische hineingeht. Man wird an den Experimenten, die jetzt in Rußland gemacht werden, sehen, wie unmöglich es dem europäischen Intellektualismus ist, in das ökonomische Leben, in das wirtschaftliche Leben Ordnung hineinzubringen. Das, was der Leni­nismus ausbildet, ist ja reinster Intellektualismus. Das ist alles ge­dacht, da ist aus dem Denken heraus eine gesellschaftliche Ordnung konstruiert. Und es wird der Versuch gemacht, dieses aus dem Den­ken heraus gesponnene gesellschaftliche System aufzupfropfen auf die wirklichen Verhältnisse, die zwischen Menschen bestehen, und es wird sich mit der Zeit in einer fürchterlichen Weise zeigen, wie un­möglich es ist, das intellektualistisch Gedachte der menschlichen sozialen Struktur aufzupfropfen.

Ces choses, les humains actuels ne veulent pas encore les envisager de toutes leurs forces. Il y a donc une fois, ce terrible train de somnolence dans la population européenne, ce ne-pouvoir-avec de l'humain tout entier avec ce qui est si nécessaire que ça irriguerait aujourd’hui la vie sociale de l'Europe. Mais ce qui avant toute chose est à envisager, c’est de quoi cette civilisation européenne est en fait nourrie, d’où cette civilisation européenne vient au fond. Par elle-même, par sa propre entité, cette civilisation européenne a produit seulement une culture intellectuelle, une culture de pensées. La sécheresse et la sobriété de la pensée règnent dans notre science ; elle prévaut aussi dans nos institutions sociales.

06

Diese Dinge wollen die heutigen Menschen noch nicht in aller Stärke einsehen. Es ist ja einmal in der europäischen Bevölkerung dieser furchtbare Zug der Schläfrigkeit, dieses Nichtmitkönnen des ganzen Menschen mit dem, was so nötig ist, daß es heute das soziale Leben Europas durchströmte. Das aber, was vor allen Dingen einzusehen ist, das ist: wovon eigentlich diese europäische Zivilisa­tion genährt ist, woher diese europäische Zivilisation im Grunde stammt. Durch sich selber, durch ihre eigene Wesenheit hat diese europäische Zivilisation nur eine intellektualistische, eine Gedanken­kultur hervorgebracht. Die Trockenheit und Nüchternheit des Den­kens waltet in unserer Wissenschaft; die waltet auch in unseren sozia­len Einrichtungen.

Nous avons donc vécu cet intellectualisme dans les parlements européens pendant beaucoup, beaucoup de décennies. Si seulement on pouvait sentir comment par tous ces parlements européens est passé le point de vue intellectualiste de l'utilité, l'élément dépourvu d’élan, qui n'a aucune force de poussée sur des impulsions religieuses, et qui n'a aucune force de poussée sur n’importe quelles impulsions économiques ! Réfléchissez seulement à la façon dont nous avons obtenu notre vie religieuse. Nous l'avons obtenu de telle manière que toute l'étendue historique de cette vie religieuse montre que l'Europe n'avait aucune impulsion religieuse en soi. Réfléchissez à combien sobre, infiniment sobre était le monde lorsque l'Empire romain s’était étendu, prosaïquement sobre jusqu'à l'excès. Et tout cela n'était qu'en son début. Pensez une fois ce que l'Europe serait devenue si la culture romaine, avec sa prosobriété, avait trouvé sa poursuite sans l'impulsion qui vint de l'Orient asiatique et qui était une impulsion religieuse : sans l'impulsion chrétienne. Ce qui a seulement surgi du sein de l'Orient, ne pouvait venir que du sein de l'Orient, jamais du sein de l'Europe, l'impulsion religieuse, est venue de l'Orient comme une vague de culture, comme une vague de civilisation. L'Europe n'a donc rien fait d'autre que de bourrer d'abord dedans des concepts juridiques romains dans cette impulsion religieuse qui est venue de l'Est, a parcouru cette impulsion orientale de formes juridiques sobres, abstraites et intellectuelles.

07

Wir haben ja durch viele, viele Jahrzente diesen Intellektualismus in den europäischen Parlamenten erlebt. Könnte man nur fühlen, wie durch alle diese europäischen Parlamente durchgegangen ist der intellektualistische Nützlichkeitsstandpunkt, das schwunglose Ele­ment, das keine Stoßkraft hat zu religiösen Impulsen, und das keine Stoßkraft hat zu irgendwelchen ökonomischen Impulsen! Bedenken Sie nur, wie wir unser religiöses Leben bekommen haben. Wir haben es so bekommen, daß man an der ganzen historischen Ausbreitung dieses religiösen Lebens sieht, daß Europa in sich selber keine reli­giösen Impulse hatte. Bedenken Sie, wie nüchtern, wie unendlich nüchtern die Welt war, als das Römische Reich sich ausgebreitet hatte, prosaisch nüchtern bis zum Exzeß. Und das war ja alles erst im Anfange. Denken Sie nur einmal, was Europa geworden wäre, wenn die romanische Kultur mit ihrer Prosanüchternheit die Fortsetzung gefunden hätte ohne den Impuls, der vom asiatischen Osten herüber­kam und der ein religiöser Impuls war: ohne den christlichen Im­puls. Was aus dem Schoße des Orients entsprungen ist, was nur aus dem Schoße des Orients, niemals aus europäischem Schoß entsprin­gen konnte, der religiöse Impuls, ist als eine Kultur-, als eine Zivili­sationswelle aus dem Osten herübergekommen. Europa hat ja nichts anderes getan, als zuerst römische Rechtsbegriffe hineingestopft in diesen religiösen Impuls, der vom Osten herübergekommen ist, hat durchzogen diesen östlichen Impuls mit nüchtern, abstrakt-intellek­tualistischen, juristischen Formen.

Fondamentalement, l'impulsion religieuse orientale était quelque chose d'étranger à la vie européenne ; elle lui est restée étrangère. Elle ne s’est jamais complètement amalgamée à l'être européen. Et elle a, je dirais, été éliminée dans le protestantisme d'une manière étrange, comme dans une éprouvette. Tout comme lorsque vous observez des substances se séparer les unes des autres dans un tube à essai, il en va de même pour la civilisation européenne en ce qui concerne son caractère religieux. Aux VIe, VIIe, VIIIe, IXe et Xe siècles, c’était quelque peu comme une tentative de créer une unité intérieure à partir du sentiment et de la sensation religieux et de la pensée scientifique et économique. Mais alors, vraiment comme dans une éprouvette, deux substances se sont séparées, les deux - la pensée sobre de l'intellectualisme et l'impulsion religieuse - se sont séparées, et finalement est arrivé le protestantisme, le luthéranisme. La science d'un côté, une vérité ; la foi de l'autre côté, l'autre vérité. Les deux ne devraient donc pas se mélanger davantage ! C’est presque considéré comme un sacrilège lorsqu'on tente d'imprégner le contenu de la foi avec le contenu de la pensée, de réchauffer le contenu de la pensée avec le contenu de la foi. Et puis vint la chose la plus sobre, le königsbergisme, le kantianisme, qui plaçait la critique de la raison pratique synthétique à côté de la critique de la raison pure synthétique, ce qui est morale à côté de ce qui est scientifique, par lequel le plus terrible abîme a été dressé entre ce qui doit être ressenti et vécu comme uniforme/unitaire dans la nature humaine. Et c'est sous ces conditions que la civilisation européenne vit encore. Sous ces conditions, la civilisation européenne rentrera aussi toujours de plus en plus dans son déclin. C’est comme quelque chose d'étranger de l'Est, qu’a été reçue l'impulsion religieuse, qui ne s'est pas organiquement liée avec le reste de la vie spirituelle et physique restante de l'Europe. Cela doit être dit en rapport à la vie de l’esprit de l'Europe.

08

Dem europäischen Leben war im Grunde genommen der östliche religiöse Impuls etwas Fremdes; er ist ihm etwas Fremdes geblieben. Er hat sich niemals ganz amalgamiert mit dem europäischen Wesen. Und er ist, ich möchte sagen, im Protestantismus in einer merkwür­digen Weise wie in einem Reagenzglase ausgeschieden worden. Wie wenn man in einem Reagenzglase beobachtet, wie sich Substanzen voneinander trennen, so ist es geschehen mit der europäischen Zivil‑sation in bezug auf ihren religiösen Charakter. Es war im 6., 7., 8., 9., 10. Jahrhundert etwas wie ein Versuch, eine innere Einheit zu gestal­ten aus dem religiösen Fühlen und Empfinden und aus dem wissen­schaftlichen und ökonomischen Denken. Aber dann traten, wirklich wie in einem Reagenzglas zwei Substanzen auseinandertreten, die bei­den — das nüchterne Denken des Intellektualismus und der religiöse Impuls — auseinander, und endlich kam der Protestantismus, das Luthertum. Wissenschaft auf der einen Seite, eine Wahrheit; Glaube auf der anderen Seite, die andere Wahrheit. Die beiden sollen sich ja nicht weiter vermischen! Es wird geradezu als ein Sakrileg ange­sehen, wenn der Versuch unternommen wird, den Glaubensinhalt zu durchtränken mit dem Gedankeninhalt, den Gedankeninhalt zu er­wärmen mit dem Glaubensinhalt. Und dann kam noch das Nüchtern­ste, das Königsbergsche, der Kantianismus, der neben der Kritik der reinen Vernunft die Kritik der praktischen Vernunft, das Sittliche neben dem Wissenschaftlichen hinstellte, wodurch der furchtbarste Abgrund aufgerichtet ward zwischen demjenigen, was als einheitlich erfühlt und erlebt werden muß in der Menschennatur. Und unter diesen Verhältnissen lebt eigentlich die europäische Zivilisation noch immer. Unter diesen Verhältnissen wird auch die europäische Zivili­sation immer mehr und mehr in ihren Niedergang hineinkommen. Wie etwas Fremdes aus dem Osten ist aufgenommen worden der religiöse Impuls, hat sich nicht organisch verbunden mit dem übrigen geistigen und physischen Leben Europas. Das ist mit Bezug auf das Geistesleben Europas zu sagen.

Voyez-vous, on a adulé le progrès de la nouvelle civilisation. Il a été adulé jusqu'à ce que des millions d’humains au sein de cette civilisation aient été battus à mort et que trois fois plus aient été paralysées. Les discours d'onction ont résonné si longtemps depuis chaque chaire d'église jusqu'à ce qu'un sang infini ait été versé. Le progrès tant vanté a été proclamé depuis toutes les chaires jusqu'à ce que ce progrès ait conduit à sa nullité. Le salut ne viendra pas tant que l'on ne regardera pas ces choses en face avec un esprit ouvert. Et aujourd'hui, des humains d’obédience léniniste et autre viennent et pensent sur socialisme, sur économisme, et à partir de ces concepts qui se sont depuis longtemps révélés inadéquats pour guider la civilisation européenne, notre ordre économique, notre ordre social, devraient être réformés, sans nouveaux concepts, sans changement de pensée.

09

Sehen Sie, gelobhudelt wurde über den Fortschritt der neueren Zivilisation genug. Es ist so lange gelobhudelt worden, bis Millionen von Menschen innerhalb dieser Zivilisation totgeschlagen und dreimal soviel zu Krüppeln gemacht worden sind. So lange ist von allen Kirchenkanzeln die salbungsvolle Rede ertönt, bis unendliches Blut geflossen ist. So lange ist von allen Lehrkanzeln verkündet worden der gepriesene Fortschritt, bis dieser Fortschritt in seine Nullität hin­eingeführt hat. Nicht eher wird ein Heil kommen, bis man diesen Din­gen unbefangen ins Antlitz schaut. Und heute kommen die Menschen Leninscher und anderer Prägung und denken nach über Sozialismus, über Ökonomismus, und es soll aus denjenigen Begriffen, die längst sich als unzulänglich erwiesen haben zur Führung der europäischen Zivilisation, ohne daß man zu neuen Begriffen, zu einem Umdenken kommt, unsere ökonomische Ordnung, unsere soziale Ordnung refor­miert werden.

J’ai, je crois, avoir déjà dit ici à quels beaux concepts nos savants messieurs ont utilisées dans ce domaine, par exemple. C'est trop beau, alors j’aimerais reparler de la chose ici. Il y a un économiste célèbre, Lujo Brentano. Un article de lui est paru il y a quelque temps, "L'Entrepreneur". Brentano tente de constituer le concept de l'entrepreneur capitaliste. Il réunit les caractéristiques de l'entrepreneur capitaliste. La troisième caractéristique que cite Lujo Brentano est que l'entrepreneur utilise les moyens de production à ses risques et périls, au service de l'humanité. Maintenant, le bon Lujo Brentano examine la fonction du travailleur manuel ordinaire dans la vie sociale et dit : "Le travail physique du travailleur manuel est son moyen de production ; il l'utilise au service de la société à ses propres risques et périls. Le travailleur est donc un entrepreneur. Il n'y a aucune différence entre un entrepreneur et un travailleur, ils sont tous deux une seule et même chose ! - Vous voyez, ce que l'on appelle aujourd'hui la pensée scientifique est devenu si confus que lorsque les gens forment des concepts, ils ne peuvent plus distinguer les deux pôles opposés.

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Ich habe, glaube ich, schon einmal auch hier gesagt, zu welchen schönen Begriffen unsere gelehrten Herren zum Beispiel auf diesem Gebiete kommen. Es ist zu schön, daher möchte ich diese Sache noch einmal hier besprechen. Da ist ein berühmter Nationalökonom, Lujo Brentano. Von ihm ist ein Artikel erschienen vor einiger Zeit, «Der Unternehmer». Brentano versucht den Begriff des kapitalisti­schen Unternehmers zu konstruieren. Er holt die Merkmale für den kapitalistischen Unternehmer zusammen. Das dritte Merkmal, das Lujo Brentano anführt, besteht darin, daß der Unternehmer die Pro­duktionsmittel auf eigenes Risiko, auf eigene Gefahr im Dienste der Menschheit verwendet. Nun untersucht der gute Lujo Brentano die Funktion des gewöhnlichen Handarbeiters im sozialen Leben und sagt: Die körperliche Arbeitskraft des Handarbeiters, das ist sein Produktionsmittel; er verwendet es im Dienst der Gesellschaft auf eigenes Risiko und auf eigene Gefahr. Also ist der Arbeiter ein Unter­nehmer. Es ist gar kein Unterschied zwischen einem Unternehmer und einem Arbeiter, es ist beides eins und dasselbe! — Sehen Sie, so verworren ist das, was man heute wissenschaftliches Denken nennt, schon geworden, daß, wenn die Leute Begriffe bilden, sie nicht mehr unterscheiden können zwischen den zwei entgegengesetzten Polen.

En cela, il n'est pas facile de le remarquer avec Brentano, comme c'est le cas avec un professeur de philosophie à Berne, par exemple, qui a, entre autres, la particularité d'écrire tant de livres, et qui a dû écrire si vite qu'il ne pouvait pas penser à ce qu'il écrivait. Mais il a enseigné la philosophie à l'université de Berne. Et voici que dans un des livres de ce professeur de philosophie de Berne, il y avait aussi cette phrase : "La civilisation ne peut se développer que dans la zone tempérée, parce qu'elle ne peut pas se développer au pôle Nord - là, elle mourrait de froid -, et elle ne peut pas se développer au pôle Sud, parce qu'il y fait chaud, contrairement au pôle Nord, là, la civilisation se consumerait ! - Il est vrai qu'un jour un vrai professeur de philosophie a écrit dans un livre qu'il fait froid au pôle Nord et chaud au pôle Sud parce qu'il a écrit si vite qu'il ne pouvait pas bien réfléchir !

11

Dabei ist es bei Brentano gar nicht so leicht bemerkbar, wie etwa bei einem Philosophieprofessor in Bern, der unter anderem die Eigenschaft hat, so furchtbar viele Bücher zu schreiben, und der so schnell schreiben mußte, daß er sich nicht genau überlegen konnte, was er schrieb. Aber er trug Philosophie an der Universität Bern vor. Und siehe da, in einem der Bücher dieses Philosophieprofessors aus Bern fand sich auch der Satz: Die Zivilisation kann sich nur ent­wickeln in der gemäßigten Zone, denn sie kann sich nicht entwickeln auf dem Nordpol — da würde sie erfrieren —, und sie kann sich auch nicht entwickeln auf dem Südpol, denn da ist es heiß, im Gegensatz zum Nordpol, da würde die Zivilisation verbrennen! — Es ist tat­sächlich so, daß einmal ein regelrechter Philosophieprofessor in einem Buch schreibt, daß es auf dem Nordpol kalt und auf dem Südpol heiß ist, weil er so schnell schrieb, daß er es sich nicht gut überlegen konnte!

Les erreurs économiques nationales du bon Brentano sont fondamentalement nées du même point de vue superficiel que celui d'une grande partie de l'Europe. Car on considère ce qui est là comme ce qui est donné et on relie ses schémas conceptuels à ce qui est là en ce moment. C'est ce que nous apprenons de la méthode de science de la nature, c'est ce que nous faisons dans les institutions de science de la nature, et c'est ce que les humains disent aujourd'hui à notre époque - où, évidemment, rien n'est donné aux autorités ! - dans la foi. Car lorsqu'on entend dire que quelqu'un aujourd'hui est une autorité, c'est une raison de supposer qu'il dit la vérité ! Ce n'est pas par perspicacité que l'on accepte sa vérité, mais parce qu'il est une autorité. Et ainsi, on considère aussi les faits économiques comme s'ils avaient la même signification les uns à côté des autres, tandis qu'en fait, ils sont des éléments imbriqués qui doivent être considérés séparément.

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Die nationalökonomischen Fehler des guten Brentano sind im Grunde genommen aus derselben Oberflächenanschauung heraus ge­boren, wie vieles in Europa. Denn man betrachtet das, was da ist, eben als das Gegebene und knüpft seine Begriffsschemen an das an, was gerade da ist. Das lernt man von der naturwissenschaftlichen Methode, das treibt man an den naturwissenschaftlichen Anstalten, und das sprechen die Menschen heute in unserer Zeit — in der selbst­verständlich nichts auf Autoritäten gegeben wird! — gläubig nach. Denn wenn man hört, daß irgendeiner heute eine Autorität ist, dann ist das ein Grund, anzunehmen, daß er die Wahrheit sagt! Nicht aus Einsicht nimmt man es an, zu seiner Wahrheit, sondern weil er eine Autorität ist. Und so betrachtet man auch die ökonomischen Tat­sachen so, als ob sie nebeneinander die gleiche Bedeutung hätten, während sie in der Tat ineinandergeschobene Elemente sind, die gesondert betrachtet werden müssen.

Tout comme la civilisation européenne a eu l'impulsion religieuse de l'Est, la structure économique de l'Europe avait besoin d'autre chose. À l'approche de la cinquième période post-atlantique, le milieu du XVe siècle, c'est aussi l'époque où se sont produits ces événements qui ont donné à l'ensemble de la civilisation moderne son caractère fondamental, sa physionomie : la découverte de l'Amérique, la découverte de la route maritime à travers le cap de Bonne-Espérance vers les Indes orientales ; c'est ce qui a donné son caractère à la civilisation moderne. Et tout le développement économique de l'Europe ne peut être étudié d’elle-même. Il est absurde de croire qu'en étudiant les faits économiques, on tombe sur les lois économiques qui règnent dans la société européenne. On arrive à ces lois seulement si on considère durablement que d'innombrables choses pourraient être expulsées d'Europe vers l'Amérique. Et toute la structure sociale de l'Europe n'a vu le jour que parce qu'il y avait toujours un nouveau territoire là-bas en Amérique et que ce que l'Europe envoyait à l'Ouest se déversait dans ce nouveau territoire. Tout comme elle a reçu l'impulsion religieuse de l'Est, elle a envoyé son impulsion économique à l'Ouest. Sous le régime de ce courant, sa propre économie s'est développée, tout comme sa vie de l’esprit s'est développée sous l'afflux d'impulsions religieuses en provenance de l'Est. La vie européenne, tout au long de l'émergence de la civilisation européenne, s'est développée au cours des siècles des temps modernes sous ces deux courants. La civilisation européenne était au milieu, les impulsions religieuses venaient de l'Est comme un afflux (voir dessin en violet), les impulsions économiques (en rouge) se déversaient à l'Ouest comme un écoulement. Entrée de l'impulsion religieuse de l'Est, sortie de l'impulsion économique vers l'Ouest, c'est ce qui a vécu au cours de la civilisation européenne.

13

Geradeso wie die europäische Zivilisation von Osten her die Strö­mung des religiösen Impulses gehabt hat, so war für die ökonomi­sche Struktur Europas wieder etwas anderes notwendig. Als der fünfte nachatlantische Zeitraum, die Mitte des 15. Jahrhunderts, her­annahte, war auch die Zeit, wo jene Ereignisse eintraten, die der gan­zen neuzeitlichen Zivilisation ihr Grundgepräge, ihre Physiognomie gaben: Entdeckung Amerikas, die Auffindung des Seeweges über das Kap der Guten Hoffnung nach Ostindien; das gab der neuzeitlichen Zivilisation das Gepräge. Und die ganze ökonomische Entwickelung Europas kann nicht aus sich selber studiert werden. Es ist ein Unsinn, zu glauben, daß man dadurch, daß man die ökonomischen Tatsachen studiert, auf die ökonomischen Gesetze kommt, die in der euro­päischen Gesellschaft walten. Man kommt auf diese Gesetze nur, wenn man fortdauernd berücksichtigt, daß von Europa Unzähliges abge­schoben werden konnte nach Amerika. Und die ganze soziale Struktur Europas ist nur entstanden dadurch, daß fortwährend in Amerika drüben Neuland war und in dieses Neuland abfloß das, was Europa nach dem Westen schickte. Wie es vom Osten bekommen hat den religiösen Impuls, so schickte es seinen ökonomischen Impuls nach dem Westen. Unter dem Regime dieser Strömung entwickelte sich seine eigene Ökonomie, wie sich sein Geistesleben unter dem Ein­strömen der religiösen Impulse vom Osten entwickelte. Das euro­päische Leben, der ganze Hergang im Zustandekommen der euro­päischen Zivilisation entwickelte sich in den bisherigen Jahrhunder­ten der neueren Zeit unter diesen zwei Strömungen. Da war die europäische Zivilisation in der Mitte, da kam vom Osten herüber wie ein Zufluß der religiöse Impuls (siehe Zeichnung violett), da strömte nach dem Westen hinüber wie ein Abfluß der ökonomische Impuls (rot). Einströmen des religiösen Impulses aus dem Osten, Abfließen des ökonomischen Impulses nach dem Westen, das war das, was im Hergang der europäischen Zivilisation lebte.

Et cela a atteint une certaine crise au tournant des XIXe et XXe siècles. Cela commença à être bloqué. Là, ça a commencé à ne plus aller comme cela avait été durant quatre siècles. Et sous l'influence de ce blocage, nous nous tenons et nous vivons aujourd'hui. L'impulsion religieuse s’est glissée dedans comme quelque chose d'étranger, et produit la vie de l’esprit chez nous. Et notre vie économique a vu le jour en subissant continuellement des dilutions. Si l'Amérique n'avait pas été là, et si notre économie n'était pas née de ses propres lois, si elle n'avait pas pu continuellement pulvériser hors d’elle-même ce qu'elle ne pouvait pas utiliser, elle n'aurait pas pu se développer en Europe. Cela bloque maintenant. Nous devons donc trouver une issue intérieure. De l'intérieur, doit être trouvée la possibilité d’amener dans les bons canaux ce qui ne va plus spatialement de dehors.

14

Und das erreichte um die Wende des 19. zum 20. Jahrhundert eine gewisse Krisis. Das fing an zu stocken. Das fing an, nicht mehr so zu gehen, wie es durch vier Jahrhunderte gegangen war. Und unter dem Einflusse dieser Stockung stehen wir und leben wir heute. Wie etwas Fremdes hat sich der religiöse Impuls hereingeschoben und hat das geistige Leben bei uns erzeugt. Und unser ökonomisches Leben ist dadurch entstanden, daß es fortwährend Verdünnungen erlebte. Wäre nicht Amerika dagewesen und hätte unsere Ökonomie ent­stehen sollen aus ihren eigenen Gesetzen heraus, hätte sie nicht fort­während aus sich ausspritzen können das, was sie nicht brauchen konnte, so hätte sie sich nicht entwickeln können in Europa. Das stockt jetzt. Daher muß ein innerer Ausweg gefunden werden. Von innen heraus muß die Möglichkeit gefunden werden, das in das rich­tige Fahrwasser zu bringen, was nicht mehr räumlich von außen geht.

Cela devrait se passer par la tri-articulation. Cela doit se passer en articulant organiquement maintenant vraiment ce qui s'est emboîté de manière inorganique. Il n'y a pas une seule raison d’adopter la tri-articulation de l'organisme social, mais il y a toutes les raisons possibles ; il y a des raisons scientifiques, des raisons économiques, des raisons historiques, et en premier celui qui est en situation de survoler toutes ces différentes justifications peut pleinement juger de la validité de la tri-articulation de l'organisme social.

15

Das soll durch die Dreigliederung geschehen. Das soll dadurch geschehen, daß das, was sich unorganisch ineinandergeschoben hat, nun wirklich organisch gegliedert wird. Für die Annahme der Drei­gliederung des sozialen Organismus liegt nicht ein Grund vor, sondern da liegen alle möglichen Gründe vor; da liegen wissenschaftliche, da liegen ökonomische Gründe, da liegen historische Gründe vor, und erst derjenige kann vollständig über die Berechtigung der Dreiglie­derung des sozialen Organismus urteilen, der in der Lage ist, alle diese verschiedenen Begründungen zu überschauen.

C'est ce qu'on aimerait si volontiers dire aux humains d'aujourd'hui, car que ces humains d'aujourd'hui souffrent d'une pauvreté conceptuelle qui est devenue peu à peu terrible. Cette pauvreté conceptuelle est vraiment devenue telle que celui qui a aujourd'hui un sens pour des idées trouve qu’en fait dans notre vie de l’esprit, règne seulement une très petite quantité d'idées que l'on trouve partout. À celui qui creuse vers des idées, il en va comme ceci : il étudie une œuvre physique ; dans l'œuvre, il y a une certaine somme d'idées. Alors, il étudie ma foi une œuvre géologique ; il trouve d'autres faits, mais il trouve exactement les mêmes idées. Puis il étudie une œuvre biologique ; il trouve d'autres faits, mais il trouve les mêmes idées. Il étudie un livre psychologique qui traite de la vie de l'âme : il trouve d'autres faits, mais ce ne sont en fait que des mots, car l'âme on connaît donc en fait seulement comme une somme de mots. Parle-t-on de vouloir, ainsi un mot est là, on ne sait rien du vrai vouloir. Parle-t-on du penser - on ne sait rien du penser réellement, car les gens pensent seulement encore en paroles. On ne sait rien non plus du ressentir. Le domaine psychologique entier est aujourd'hui un jeu avec des mots, que l'on pelote de différentes manières les uns dans les autres : tout comme les pierres dans un kaléidoscope subissent d'autres groupements, c’est ainsi avec nos concepts. Elles sont mélangées de manière différente dans nos différentes sciences, mais il n'y a qu'une très petite somme d'idées qui vous viennent encore et encore en vis-à-vis, qui sont enfilées aux réalités. Et les humains ne se pressent pas pour trouver les concepts appropriés pour la chose, pour explorer les idées appropriées pour la chose ! On ne remarque tout simplement pas les choses.

16

Das möchte man so gern den Menschen der Gegenwart sagen; denn diese Menschen der Gegenwart leiden an einer Begriffsarmut, die eben nach und nach fürchterlich geworden ist. Diese Begriffs­armut ist wirklich so geworden, daß derjenige, der heute einen Sinn hat für Ideen, findet, daß eigentlich in unserem Geistesleben eine ganz kleine Summe Ideen nur herrscht, die man überall findet. Wer nach Ideen gräbt, dem geht es so : Er studiert ein physikalisches Werk; in dem Werk ist eine bestimmte Summe von Ideen. Dann studiert er meinetwillen ein geologisches Werk; er findet andere Tatsachen, aber er findet genau dieselben Ideen. Dann studiert er ein biologisches Werk, er findet andere Tatsachen, aber er findet dieselben Ideen. Er studiert ein psychologisches Buch, das über das Seelenleben handelt : er findet andere Tatsachen, die aber eigentlich nur in Worten bestehen, denn die Seele kennt man ja eigentlich nur als eine Summe von Worten. Spricht man vom Wollen, so ist ein Wort da; man weiß nichts vom wirklichen Wollen. Spricht man von Denken — man weiß nichts vom wirklichen Denken, denn die Leute denken nur noch in Worten. Man weiß auch nichts vom Fühlen. Das ganze psychologische Gebiet ist ja heute ein Spiel mit Worten, die man in der verschieden­sten Weise durcheinanderkugelt: So wie im Kaleidoskop die Steine andere Gruppierungen erleiden, so ist es mit unseren Begriffen. Sie werden anders durcheinandergeschmissen in unseren verschiedenen Wissenschaften, aber es ist nur eine ganz geringe Summe von Ideen da, die einem immer wieder und wieder entgegentreten, die den Tat­sachen übergestülpt werden. Und die Menschen drängen sich nicht dazu, für die Sache die entsprechenden Begriffe zu finden, für die Sache die entsprechenden Ideen zu erforschen! Man bemerkt die Dinge nur nicht.

Il y a quelque temps, un congrès de socialistes radicaux a eu lieu dans une ville d'Europe centrale. Ces socialistes radicaux étaient occupés à imaginer une structure sociale pour l'Europe. C'est à peu près la même structure sociale que vous pouvez maintenant lire dans une série d'articles des "Vorwärts" de Bâle. Qu'est-ce que cette structure sociale a de si particulier ? Les gens la trouvent très intellectuelle, ils trouvent qu'il ne peut en être autrement. Mais elle est devenue ce qu'elle est devenue, uniquement parce qu'elle a été faite par des gens qui n'ont jamais vraiment eu à faire avec la vie de l’économie, qui n'ont jamais vraiment connu les véritables sources et les forces motrices de la vie de l’économie. Elle est réalisée par des personnes qui ont pris part à la vie politique de ces dernières décennies. Comment a-t-on participé à la vie politique de ces dernières décennies ? Eh bien, on était soit un électeur, soit un élu. En tant que candidat, on était élu soit lors des élections élémentaires, soit lors du scrutin de ballotage. On n’était, disons, pas encore élu lors de l'élection élémentaire, mais c'est à ce moment-là qu’on a utilisé ses énormes fonds électoraux. On avait fait des collectes, l'énorme somme avait été collectée afin que l'on ait assez d'électeurs pour être élu. Ces sommes avaient été dépensées. On avait beaucoup parlé sur son adversaire de parti ; c'était une canaille, un voyou et un tricheur, sinon quelque chose de pire encore. Le deuxième tour de scrutin a eu lieu. Jusque là, aucun parti n'avait jamais eu de majorité ; il s'agit maintenant de choisir l'un de ceux qui avaient la majorité relative. Ensuite venait l'autre procédure : là on se laissait rembourser un tiers de l'argent dépensé pour l'élection par l'adversaire, qui était jusqu'alors une canaille, un voyou, un tricheur ! On se laissait rembourser, se transformant soudain en un orateur qui disait : "Après tout, il faut que l'homme soit élu ! - L'homme qui était autrefois une canaille, un voyou, un tricheur, devait maintenant être élu. N'est-ce pas vrai, on avait récupéré le tiers des fonds électoraux, et sous cet intérêt d'avoir récupéré le tiers des fonds électoraux, on s'est progressivement transformé en quelqu'un qui défend maintenant l'homme. Car l'un des deux devait être élu, l'autre n'avait aucune chance ; tout au plus, le tiers des fonds électoraux pouvait encore être reçu.

17

Vor einiger Zeit hat in einer Stadt Mitteleuropas ein Kongreß radikaler Sozialisten stattgefunden. Diese radikalen Sozialisten be­schäftigten sich damit, eine soziale Struktur auszudenken, wie sie Europa bekommen soll. Es ist ungefähr dieselbe soziale Struktur, wie Sie sie jetzt in einer Reihe von Artikeln im Basler «Vorwärts» lesen können. Was ist das Eigentümliche dieser sozialen Struktur? Die Leute finden sie sehr geistvoll, sie finden, daß sie gar nicht anders sein kann. Aber sie ist so geworden, wie sie geworden ist, nur aus dem Grunde, weil sie von Menschen gemacht worden ist, die eigent­lich nie etwas Wirkliches mit dem Wirtschaftsleben zu tun gehabt haben, die niemals die wirklichen Quellen und Triebkräfte des Wirt­schaftslebens kennengelernt haben. Sie ist von Menschen gemacht, die teilgenommen haben am politischen Leben der letzten Jahrzehnte. Wie hat man am politischen Leben der letzten Jahrzehnte teil­genommen? Nun, man war entweder Wähler oder Gewählter. Als Kandidat wurde man entweder gewählt in der elementaren Wahl oder in der Stichwahl. Man wurde, sagen wir, in der elementaren Wahl noch nicht gewählt; da hatte man aber seine riesigen Wahlgelder aufgebraucht. Man hatte Sammlungen gemacht, die Riesensumme war aufgebracht worden, damit man genügend Wähler gehabt hätte, um gewählt zu werden. Diese Summen waren ausgegeben. Man hatte fürchterlich losgezogen über seinen Parteigegner; der war ein Lump und ein Schurke und ein Betrüger, wenn nicht etwas noch Schlimmeres. Jetzt kam die Stichwahl. Bis jetzt hatte noch keine Partei eine Majorität gehabt, jetzt handelte es sich darum, irgendeinen zu wäh­len von denen, die die relative Majorität hatten. Da kam das andere Verfahren: Da ließ man sich ein Drittel von den ausgegebenen Wahl­geldern durch den Gegner, der bisher ein Schurke, ein Lump, ein Betrüger war, zurückzahlen! Man ließ es sich zurückzahlen, verwan­delte sich plötzlich in einen Redner, der sagte: Es ist immerhin notwendig, daß der Mann gewählt wird! — Der früher ein Schurke, ein Lump, ein Betrüger war, der mußte nunmehr gewählt werden. Nicht wahr, man hatte ja das Drittel der Wahlgelder zurückbekom­men, und man verwandelte sich allmählich unter diesem Interesse, das Drittel der Wahlgelder wieder bekommen zu haben, in einen solchen, der nun für jenen eintrat. Denn einer von beiden mußte ja gewählt werden, der andere hatte keine Aussicht; es war höchstens noch das Drittel der Wahlgelder hereinzubekommen.

Donc, n'est-ce pas, on avait participé à cette vie politique, on a participé à la façon dont était parlé dans l'administration politique. On avait donc appris à diriger depuis des bureaux et ainsi de suite, bref, on avait appris à connaître toute la machinerie politique, mais aucune nuée bleue/aucun aperçu de la vie économique. Les concepts politiques que vous avez obtenus - des concepts qui avaient naturellement été très corrompus, mais malgré tout, ils étaient des concepts politiques – on voulait simplement les enfiler par-dessus la vie de l’économie. Et ainsi, quand on expliquait de quoi il s'agit, on obtenait une vie de l’économie avec une structure purement politique. On confond déjà aujourd'hui la structure de la vie de l’économie avec la structure politique, si peu les gens ne peuvent pas faire la différence entre ce qui a été progressivement contraint et glisser l’un dans l’autre. Mais il serait déjà nécessaire aujourd'hui que dans beaucoup, beaucoup d’endroits, on puisse avoir un aperçu de ce qui est réel. Aujourd'hui, les gens ne veulent pas en parler.

18

Also, nicht wahr, man hatte an diesem politischen Leben teil­genommen; man hatte teilgenommen daran, wie hineingeredet worden ist in die politische Verwaltung. Man hatte ja gelernt, wie man von Ämtern aus dirigiert und so weiter, kurz, man hatte die ganze poli­tische Maschinerie kennengelernt, aber keinen blauen Dunst vom Wirtschaftsleben. Das, was man nun an politischen Begriffen be­kommen hat — Begriffen, die ja natürlich sehr korrumpiert worden waren, aber immerhin, sie waren politische Begriffe —, das wollte man einfach über das Wirtschaftsleben drüberstülpen. Und so würde man, wenn man das ausführte, um was es sich da handelte, ein Wirt­schaftsleben bekommen mit rein politischer Struktur. Man verwechselt heute schon. die Struktur des Wirtschaftslebens mit der politischen Struktur, so wenig können die Leute noch auseinanderhalten, was sich allmählich ineinandergedrängt hat, ineinandergeschoben hat. Aber es wäre heute schon notwendig, daß an vielen, vielen Orten Einsicht verbreitet würde über dasjenige, was wirklich ist. Auf das wollen die Menschen heute nicht eingehen.

Il ne faut pas croire que sous l'influence de la civilisation, qui ne regarde pas la réalité extérieure, mais la tyrannise avec quelques concepts figés, on puisse, avec une telle somme de concepts, s'approcher de cette réalité véritable, qui doit être recherchée par la science de l’esprit à orientation anthroposophique. Car c'est par la science de l’esprit à orientation anthroposophique qu'il faut chercher la vraie réalité. La science de l’esprit à orientation anthroposophique ne doit donc pas être considérée de la même manière que ce que l'on appelait souvent les confessions religieuses dans le passé.

19

Nun soll man nur ja nicht glauben, daß man unter dem Einflusse der Zivilisation, welche die äußere Wirklichkeit nicht anschaut, son­dern sie mit ein paar hingepfahlten Begriffen tyrannisiert, daß man mit einer solchen Summe von Begriffen sich nähern kann jener wah­ren Wirklichkeit, die durch anthroposophisch orientierte Geistes­wissenschaft aufgesucht werden soll. Denn durch anthroposophisch orientierte Geisteswissenschaft soll eben die wahre Wirklichkeit auf­gesucht werden. Daher muß anthroposophisch orientierte Geistes­wissenschaft nicht nach dem Muster von dem genommen werden, was man früher oftmals religiöse Bekenntnisse genannt hat.

Voyez-vous, là-dessous on a énormément souffert lors de l'ancien mouvement théosophique. Qu'était-ce que ce vieux mouvement théosophique sinon qu'on voulait avoir une sorte d'extrareligion ! Il ne s'agissait pas d'une nouvelle impulsion qui aurait découlé de la civilisation de l'Europe elle-même, mais seulement de sentiments que l'on avait aussi dans l'ancien élément religieux. Mais on s'était lassé de ces vieux concepts, idées et sentiments religieux, et on s'était donc tourné vers d'autres choses. Mais ils étaient imprégnés de la même atmosphère que celle qui imprégnait les anciennes confessions. On voulait être aussi pieux que l'on avait été pieux évangéliquement si on était évangélique, que l'on avait été pieux catholiquement si on était catholique ; mais on ne voulait pas fondamentalement ce dont on avait besoin : une véritable nouvelle impulsion religieuse parmi d'autres impulsions - parce que la population européenne s'était habituée à la vie par une impulsion religieuse asiatique, étrangère. C'est de cela qu’il s’agit. Et tant que ces choses qui étaient inorganiquement entrelacées ne le seront pas organiquement, il n'y aura pas d'essor de la civilisation européenne. Cela doit être pris absolument au sérieux, et doit imprégner tout ce qui doit vivre dans la science, l'économie, la religion et la vie politique.

20

Sehen Sie, darunter hat man geradezu ungeheuerlich gelitten bei der alten theosophischen Bewegung. Was war diese alte theoso­phische Bewegung anderes, als daß man eine Art Extrareligion haben wollte! Die bestand nicht in einem neuen Impuls, der aus der Zivilisation Europas selber hervorgegangen wäre, sondern die bestand nur aus Gefühlen, die man im alten religiösen Element auch hatte. Nur waren einem diese alten religiösen Begriffe und Ideen und Empfindungen langweilig geworden, und so hatte man sich anderem zugewendet. Aber sie wurden von derselben Atmosphäre durch­strömt, von denen die alten Bekenntnisse durchströmt waren. Man wollte geradeso fromm sein, wie man evangelisch fromm gewesen ist, wenn man evangelisch war, wie man katholisch fromm gewesen ist, wenn man Katholik war; aber man wollte im Grunde genommen nicht dasjenige, was man brauchte: Einen wirklichen neuen religiösen Impuls neben anderen Impulsen —, weil sich die europäische Bevöl­kerung hineingewöhnt hat in das Leben durch einen fremden, durch den asiatisch-religiösen Impuls. Das ist dasjenige, worauf es an­kommt. Und ehe nicht organisch ineinanderverwoben werden die­jenigen Dinge, die nur unorganisch ineinandergeschoben waren, ehe­dem gibt es keinen Aufstieg der europäischen Zivilisation. Das muß man durchaus ernst nehmen, und das muß durchdringen dasjenige, was zu leben hat in Wissenschaft, in Ökonomie, in Religiosität und im politischen Leben.


Français seul



01

Il est devenu si tard que je serai bref aujourd'hui et que je laisserai pour demain l'essentiel de ce que j'ai à dire dans ces trois conférences. Demain, l'eurythmie sera mise plus tôt et il sera alors possible de donner la conférence de la durée appropriée.

02

La dernière fois, j'ai souligné comment, pour la maîtrise de ce qui repose dans notre civilisation actuelle en déclin, il est nécessaire de différencier entre les différentes masses de peuples de par la Terre ainsi qu’on oriente réellement l'attention sur ce qui vit au sein des masses particulières de peuples, à savoir la population anglo-américaine, la population européenne proprement dite et la population de l'Est. Et nous avons vu que nous trouvons la disposition à fonder une cosmogonie moderne avant tout chez la population anglo-américaine ; la faculté de développer l'impulsion de la liberté chez la population européenne ; puis l’impulsion de développer l'impulsion de l'altruisme, l'impulsion de la religiosité et de ce qui en rapport à la fraternité humaine est pendant avec cela, chez la population de l'Est. Une nouvelle civilisation ne peut être fondée autrement qu'en rendant possible à l'avenir un véritable travail en commun des humains de par toute la Terre. Mais afin que cela devienne possible, afin qu'un véritable travail en commun devienne possible, différentes choses sont nécessaires. Pour cela est nécessaire que soit envisagé sans parti pris combien manque à la civilisation actuelle, combien est d'impulsion de déclin dans cette civilisation actuelle. Ces forces qui sont dans notre civilisation, on a pas la permission de les regarder ainsi que nous disions : tout est mauvais. - Ce serait premièrement non historique, deuxièmement cela ne mènerait à rien de positif. Ces impulsions qui reposent dans notre civilisation ont été pleinement justifiées à un moment et à un endroit donnés. Mais tout ce qui conduit au déclin de l'humanité dans son devenir historique, ce la conduit au déclin pour la raison que ce qui est justifié en un temps et en un lieu se trouve en un autre temps et en un autre lieu, et parce que les humains, à partir de certaines motivations ahrimaniennes et lucifériennes, demeurent à ce à quoi ils sont habitués et ne veulent pas prendre part au progrès réel de l'humanité exigé par la cosmogonie.

03

Notre époque est fière de sa scientificité. Et pourtant, c'est de cette scientificité que naissent fondamentalement les grandes erreurs et mauvais côtés sociaux de notre temps. C'est pourquoi doit déjà une fois être faite la lumière dans l'agitation de la pensée et dans l’agitation de l'action, aussi loin que cette action du présent est entièrement dépendante de la pensée du présent.

04

Hier, dans le contexte que nous devions examiner, nous avons attiré l'attention sur la façon dont la culture d’ensemble de la Terre se compose de la culture scientifique, de la culture politique-libérale et de la culture altruiste-économique, qui remonte en fait quand même à l'élément altruiste-religieux. Lorsque les gens aujourd'hui - comme je l'ai déjà indiqué - regardent les forces qui œuvrent réellement dans notre structure sociale, ils restent à la surface, ils ne veulent pas pénétrer dans les profondeurs. À nos chaires d’enseignement, les conférenciers enseignent ce que devrait être la sagesse économique, d'une manière qui est sortie de la méthode actuelle de science de la nature. Seul cela est dans une certaine mesure regardé comme une bouillie immangeable, ce qui vit dans les êtres humains et fait bouger les âmes humaines tranquilles et les entités d’humains. Il n’est pas regarésur le réellement vrai et objectif.

05

Restons-nous tout d’abord à la culture de l'Europe. Quel est le train principal de cette culture de l’Europe ? Si on suit ce train de la culture de l’Europe, ainsi on doit en fait remonter assez loin dans le temps si on veut le comprendre. On doit être au clair sur comment à partir des anciennes impulsions celtiques de la population originelle, par le fait que diverses strates de population ultérieures se sont glissées dans cette population celtique originelle, qui en fait est encore toujours disponible à la base de l'existence européenne, comment par cela s’est formée cette population européenne avec toutes ses pulsions religieuses, politiques et économiques et scientifiques. Un certain intellectualisme a toujours prévalu en Europe, contrairement à l'Ouest américain et à l'Est asiatique. Il n'aurait pas été possible que ce que j'ai décrit hier comme le romanisme proprement dit, comme l'élément romanche, devienne aussi répandu si l'intellectualisme n'avait pas été la caractéristique fondamentale de la civilisation européenne. Premièrement, elle ne peut se résoudre à expulser sans réserve les impulsions religieuses de son propre chef. Les pulsions religieuses reçoivent toujours un caractère abstrait sous l'influence de l'intellectualisme. Justement aussi peu l'intellectualisme peut se développer à une force de poussée qui entre dans la pratique économique. Nous verrons à travers les expériences menées actuellement en Russie combien il est impossible pour l'intellectualisme européen de mettre de l'ordre dans la vie économique, dans la vie de gestion. Ce que produit le léninisme est du pur intellectualisme. Tout est pensé, un ordre social est construit à partir de la pensée. Et l'on tente de greffer ce système social issu de la pensée sur les relations réelles qui existent entre les humains, et avec le temps il se montrera de façon terrible combien il est impossible de greffer la pensée intellectualiste sur la structure sociale humaine.

06

Ces choses, les humains actuels ne veulent pas encore les envisager de toutes leurs forces. Il y a donc une fois, ce terrible train de somnolence dans la population européenne, ce ne-pouvoir-avec de l'humain tout entier avec ce qui est si nécessaire que ça irriguerait aujourd’hui la vie sociale de l'Europe. Mais ce qui avant toute chose est à envisager, c’est de quoi cette civilisation européenne est en fait nourrie, d’où cette civilisation européenne vient au fond. Par elle-même, par sa propre entité, cette civilisation européenne a produit seulement une culture intellectuelle, une culture de pensées. La sécheresse et la sobriété de la pensée règnent dans notre science ; elle prévaut aussi dans nos institutions sociales.

07

Nous avons donc vécu cet intellectualisme dans les parlements européens pendant beaucoup, beaucoup de décennies. Si seulement on pouvait sentir comment par tous ces parlements européens est passé le point de vue intellectualiste de l'utilité, l'élément dépourvu d’élan, qui n'a aucune force de poussée sur des impulsions religieuses, et qui n'a aucune force de poussée sur n’importe quelles impulsions économiques ! Réfléchissez seulement à la façon dont nous avons obtenu notre vie religieuse. Nous l'avons obtenu de telle manière que toute l'étendue historique de cette vie religieuse montre que l'Europe n'avait aucune impulsion religieuse en soi. Réfléchissez à combien sobre, infiniment sobre était le monde lorsque l'Empire romain s’était étendu, prosaïquement sobre jusqu'à l'excès. Et tout cela n'était qu'en son début. Pensez une fois ce que l'Europe serait devenue si la culture romaine, avec sa prosobriété, avait trouvé sa poursuite sans l'impulsion qui vint de l'Orient asiatique et qui était une impulsion religieuse : sans l'impulsion chrétienne. Ce qui a seulement surgi du sein de l'Orient, ne pouvait venir que du sein de l'Orient, jamais du sein de l'Europe, l'impulsion religieuse, est venue de l'Orient comme une vague de culture, comme une vague de civilisation. L'Europe n'a donc rien fait d'autre que de bourrer d'abord dedans des concepts juridiques romains dans cette impulsion religieuse qui est venue de l'Est, a parcouru cette impulsion orientale de formes juridiques sobres, abstraites et intellectuelles.

08

Fondamentalement, l'impulsion religieuse orientale était quelque chose d'étranger à la vie européenne ; elle lui est restée étrangère. Elle ne s’est jamais complètement amalgamée à l'être européen. Et elle a, je dirais, été éliminée dans le protestantisme d'une manière étrange, comme dans une éprouvette. Tout comme lorsque vous observez des substances se séparer les unes des autres dans un tube à essai, il en va de même pour la civilisation européenne en ce qui concerne son caractère religieux. Aux VIe, VIIe, VIIIe, IXe et Xe siècles, c’était quelque peu comme une tentative de créer une unité intérieure à partir du sentiment et de la sensation religieux et de la pensée scientifique et économique. Mais alors, vraiment comme dans une éprouvette, deux substances se sont séparées, les deux - la pensée sobre de l'intellectualisme et l'impulsion religieuse - se sont séparées, et finalement est arrivé le protestantisme, le luthéranisme. La science d'un côté, une vérité ; la foi de l'autre côté, l'autre vérité. Les deux ne devraient donc pas se mélanger davantage ! C’est presque considéré comme un sacrilège lorsqu'on tente d'imprégner le contenu de la foi avec le contenu de la pensée, de réchauffer le contenu de la pensée avec le contenu de la foi. Et puis vint la chose la plus sobre, le königsbergisme, le kantianisme, qui plaçait la critique de la raison pratique synthétique à côté de la critique de la raison pure synthétique, ce qui est morale à côté de ce qui est scientifique, par lequel le plus terrible abîme a été dressé entre ce qui doit être ressenti et vécu comme uniforme/unitaire dans la nature humaine. Et c'est sous ces conditions que la civilisation européenne vit encore. Sous ces conditions, la civilisation européenne rentrera aussi toujours de plus en plus dans son déclin. C’est comme quelque chose d'étranger de l'Est, qu’a été reçue l'impulsion religieuse, qui ne s'est pas organiquement liée avec le reste de la vie spirituelle et physique restante de l'Europe. Cela doit être dit en rapport à la vie de l’esprit de l'Europe.

09

Voyez-vous, on a adulé le progrès de la nouvelle civilisation. Il a été adulé jusqu'à ce que des millions d’humains au sein de cette civilisation aient été battus à mort et que trois fois plus aient été paralysées. Les discours d'onction ont résonné si longtemps depuis chaque chaire d'église jusqu'à ce qu'un sang infini ait été versé. Le progrès tant vanté a été proclamé depuis toutes les chaires jusqu'à ce que ce progrès ait conduit à sa nullité. Le salut ne viendra pas tant que l'on ne regardera pas ces choses en face avec un esprit ouvert. Et aujourd'hui, des humains d’obédience léniniste et autre viennent et pensent sur socialisme, sur économisme, et à partir de ces concepts qui se sont depuis longtemps révélés inadéquats pour guider la civilisation européenne, notre ordre économique, notre ordre social, devraient être réformés, sans nouveaux concepts, sans changement de pensée.

10

J’ai, je crois, avoir déjà dit ici à quels beaux concepts nos savants messieurs ont utilisées dans ce domaine, par exemple. C'est trop beau, alors j’aimerais reparler de la chose ici. Il y a un économiste célèbre, Lujo Brentano. Un article de lui est paru il y a quelque temps, "L'Entrepreneur". Brentano tente de constituer le concept de l'entrepreneur capitaliste. Il réunit les caractéristiques de l'entrepreneur capitaliste. La troisième caractéristique que cite Lujo Brentano est que l'entrepreneur utilise les moyens de production à ses risques et périls, au service de l'humanité. Maintenant, le bon Lujo Brentano examine la fonction du travailleur manuel ordinaire dans la vie sociale et dit : "Le travail physique du travailleur manuel est son moyen de production ; il l'utilise au service de la société à ses propres risques et périls. Le travailleur est donc un entrepreneur. Il n'y a aucune différence entre un entrepreneur et un travailleur, ils sont tous deux une seule et même chose ! - Vous voyez, ce que l'on appelle aujourd'hui la pensée scientifique est devenu si confus que lorsque les gens forment des concepts, ils ne peuvent plus distinguer les deux pôles opposés.

11

En cela, il n'est pas facile de le remarquer avec Brentano, comme c'est le cas avec un professeur de philosophie à Berne, par exemple, qui a, entre autres, la particularité d'écrire tant de livres, et qui a dû écrire si vite qu'il ne pouvait pas penser à ce qu'il écrivait. Mais il a enseigné la philosophie à l'université de Berne. Et voici que dans un des livres de ce professeur de philosophie de Berne, il y avait aussi cette phrase : "La civilisation ne peut se développer que dans la zone tempérée, parce qu'elle ne peut pas se développer au pôle Nord - là, elle mourrait de froid -, et elle ne peut pas se développer au pôle Sud, parce qu'il y fait chaud, contrairement au pôle Nord, là, la civilisation se consumerait ! - Il est vrai qu'un jour un vrai professeur de philosophie a écrit dans un livre qu'il fait froid au pôle Nord et chaud au pôle Sud parce qu'il a écrit si vite qu'il ne pouvait pas bien réfléchir !

12

Les erreurs économiques nationales du bon Brentano sont fondamentalement nées du même point de vue superficiel que celui d'une grande partie de l'Europe. Car on considère ce qui est là comme ce qui est donné et on relie ses schémas conceptuels à ce qui est là en ce moment. C'est ce que nous apprenons de la méthode de science de la nature, c'est ce que nous faisons dans les institutions de science de la nature, et c'est ce que les humains disent aujourd'hui à notre époque - où, évidemment, rien n'est donné aux autorités ! - dans la foi. Car lorsqu'on entend dire que quelqu'un aujourd'hui est une autorité, c'est une raison de supposer qu'il dit la vérité ! Ce n'est pas par perspicacité que l'on accepte sa vérité, mais parce qu'il est une autorité. Et ainsi, on considère aussi les faits économiques comme s'ils avaient la même signification les uns à côté des autres, tandis qu'en fait, ils sont des éléments imbriqués qui doivent être considérés séparément.

13

Tout comme la civilisation européenne a eu l'impulsion religieuse de l'Est, la structure économique de l'Europe avait besoin d'autre chose. À l'approche de la cinquième période post-atlantique, le milieu du XVe siècle, c'est aussi l'époque où se sont produits ces événements qui ont donné à l'ensemble de la civilisation moderne son caractère fondamental, sa physionomie : la découverte de l'Amérique, la découverte de la route maritime à travers le cap de Bonne-Espérance vers les Indes orientales ; c'est ce qui a donné son caractère à la civilisation moderne. Et tout le développement économique de l'Europe ne peut être étudié d’elle-même. Il est absurde de croire qu'en étudiant les faits économiques, on tombe sur les lois économiques qui règnent dans la société européenne. On arrive à ces lois seulement si on considère durablement que d'innombrables choses pourraient être expulsées d'Europe vers l'Amérique. Et toute la structure sociale de l'Europe n'a vu le jour que parce qu'il y avait toujours un nouveau territoire là-bas en Amérique et que ce que l'Europe envoyait à l'Ouest se déversait dans ce nouveau territoire. Tout comme elle a reçu l'impulsion religieuse de l'Est, elle a envoyé son impulsion économique à l'Ouest. Sous le régime de ce courant, sa propre économie s'est développée, tout comme sa vie de l’esprit s'est développée sous l'afflux d'impulsions religieuses en provenance de l'Est. La vie européenne, tout au long de l'émergence de la civilisation européenne, s'est développée au cours des siècles des temps modernes sous ces deux courants. La civilisation européenne était au milieu, les impulsions religieuses venaient de l'Est comme un afflux (voir dessin en violet), les impulsions économiques (en rouge) se déversaient à l'Ouest comme un écoulement. Entrée de l'impulsion religieuse de l'Est, sortie de l'impulsion économique vers l'Ouest, c'est ce qui a vécu au cours de la civilisation européenne.

14

Et cela a atteint une certaine crise au tournant des XIXe et XXe siècles. Cela commença à être bloqué. Là, ça a commencé à ne plus aller comme cela avait été durant quatre siècles. Et sous l'influence de ce blocage, nous nous tenons et nous vivons aujourd'hui. L'impulsion religieuse s’est glissée dedans comme quelque chose d'étranger, et produit la vie de l’esprit chez nous. Et notre vie économique a vu le jour en subissant continuellement des dilutions. Si l'Amérique n'avait pas été là, et si notre économie n'était pas née de ses propres lois, si elle n'avait pas pu continuellement pulvériser hors d’elle-même ce qu'elle ne pouvait pas utiliser, elle n'aurait pas pu se développer en Europe. Cela bloque maintenant. Nous devons donc trouver une issue intérieure. De l'intérieur, doit être trouvée la possibilité d’amener dans les bons canaux ce qui ne va plus spatialement de dehors.

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Cela devrait se passer par la tri-articulation. Cela doit se passer en articulant organiquement maintenant vraiment ce qui s'est emboîté de manière inorganique. Il n'y a pas une seule raison d’adopter la tri-articulation de l'organisme social, mais il y a toutes les raisons possibles ; il y a des raisons scientifiques, des raisons économiques, des raisons historiques, et en premier celui qui est en situation de survoler toutes ces différentes justifications peut pleinement juger de la validité de la tri-articulation de l'organisme social.

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C'est ce qu'on aimerait si volontiers dire aux humains d'aujourd'hui, car que ces humains d'aujourd'hui souffrent d'une pauvreté conceptuelle qui est devenue peu à peu terrible. Cette pauvreté conceptuelle est vraiment devenue telle que celui qui a aujourd'hui un sens pour des idées trouve qu’en fait dans notre vie de l’esprit, règne seulement une très petite quantité d'idées que l'on trouve partout. À celui qui creuse vers des idées, il en va comme ceci : il étudie une œuvre physique ; dans l'œuvre, il y a une certaine somme d'idées. Alors, il étudie ma foi une œuvre géologique ; il trouve d'autres faits, mais il trouve exactement les mêmes idées. Puis il étudie une œuvre biologique ; il trouve d'autres faits, mais il trouve les mêmes idées. Il étudie un livre psychologique qui traite de la vie de l'âme : il trouve d'autres faits, mais ce ne sont en fait que des mots, car l'âme on connaît donc en fait seulement comme une somme de mots. Parle-t-on de vouloir, ainsi un mot est là, on ne sait rien du vrai vouloir. Parle-t-on du penser - on ne sait rien du penser réellement, car les gens pensent seulement encore en paroles. On ne sait rien non plus du ressentir. Le domaine psychologique entier est aujourd'hui un jeu avec des mots, que l'on pelote de différentes manières les uns dans les autres : tout comme les pierres dans un kaléidoscope subissent d'autres groupements, c’est ainsi avec nos concepts. Elles sont mélangées de manière différente dans nos différentes sciences, mais il n'y a qu'une très petite somme d'idées qui vous viennent encore et encore en vis-à-vis, qui sont enfilées aux réalités. Et les humains ne se pressent pas pour trouver les concepts appropriés pour la chose, pour explorer les idées appropriées pour la chose ! On ne remarque tout simplement pas les choses.

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Il y a quelque temps, un congrès de socialistes radicaux a eu lieu dans une ville d'Europe centrale. Ces socialistes radicaux étaient occupés à imaginer une structure sociale pour l'Europe. C'est à peu près la même structure sociale que vous pouvez maintenant lire dans une série d'articles des "Vorwärts" de Bâle. Qu'est-ce que cette structure sociale a de si particulier ? Les gens la trouvent très intellectuelle, ils trouvent qu'il ne peut en être autrement. Mais elle est devenue ce qu'elle est devenue, uniquement parce qu'elle a été faite par des gens qui n'ont jamais vraiment eu à faire avec la vie de l’économie, qui n'ont jamais vraiment connu les véritables sources et les forces motrices de la vie de l’économie. Elle est réalisée par des personnes qui ont pris part à la vie politique de ces dernières décennies. Comment a-t-on participé à la vie politique de ces dernières décennies ? Eh bien, on était soit un électeur, soit un élu. En tant que candidat, on était élu soit lors des élections élémentaires, soit lors du scrutin de ballotage. On n’était, disons, pas encore élu lors de l'élection élémentaire, mais c'est à ce moment-là qu’on a utilisé ses énormes fonds électoraux. On avait fait des collectes, l'énorme somme avait été collectée afin que l'on ait assez d'électeurs pour être élu. Ces sommes avaient été dépensées. On avait beaucoup parlé sur son adversaire de parti ; c'était une canaille, un voyou et un tricheur, sinon quelque chose de pire encore. Le deuxième tour de scrutin a eu lieu. Jusque là, aucun parti n'avait jamais eu de majorité ; il s'agit maintenant de choisir l'un de ceux qui avaient la majorité relative. Ensuite venait l'autre procédure : là on se laissait rembourser un tiers de l'argent dépensé pour l'élection par l'adversaire, qui était jusqu'alors une canaille, un voyou, un tricheur ! On se laissait rembourser, se transformant soudain en un orateur qui disait : "Après tout, il faut que l'homme soit élu ! - L'homme qui était autrefois une canaille, un voyou, un tricheur, devait maintenant être élu. N'est-ce pas vrai, on avait récupéré le tiers des fonds électoraux, et sous cet intérêt d'avoir récupéré le tiers des fonds électoraux, on s'est progressivement transformé en quelqu'un qui défend maintenant l'homme. Car l'un des deux devait être élu, l'autre n'avait aucune chance ; tout au plus, le tiers des fonds électoraux pouvait encore être reçu.

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Donc, n'est-ce pas, on avait participé à cette vie politique, on a participé à la façon dont était parlé dans l'administration politique. On avait donc appris à diriger depuis des bureaux et ainsi de suite, bref, on avait appris à connaître toute la machinerie politique, mais aucune nuée bleue/aucun aperçu de la vie économique. Les concepts politiques que vous avez obtenus - des concepts qui avaient naturellement été très corrompus, mais malgré tout, ils étaient des concepts politiques – on voulait simplement les enfiler par-dessus la vie de l’économie. Et ainsi, quand on expliquait de quoi il s'agit, on obtenait une vie de l’économie avec une structure purement politique. On confond déjà aujourd'hui la structure de la vie de l’économie avec la structure politique, si peu les gens ne peuvent pas faire la différence entre ce qui a été progressivement contraint et glisser l’un dans l’autre. Mais il serait déjà nécessaire aujourd'hui que dans beaucoup, beaucoup d’endroits, on puisse avoir un aperçu de ce qui est réel. Aujourd'hui, les gens ne veulent pas en parler.

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Il ne faut pas croire que sous l'influence de la civilisation, qui ne regarde pas la réalité extérieure, mais la tyrannise avec quelques concepts figés, on puisse, avec une telle somme de concepts, s'approcher de cette réalité véritable, qui doit être recherchée par la science de l’esprit à orientation anthroposophique. Car c'est par la science de l’esprit à orientation anthroposophique qu'il faut chercher la vraie réalité. La science de l’esprit à orientation anthroposophique ne doit donc pas être considérée de la même manière que ce que l'on appelait souvent les confessions religieuses dans le passé.

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Voyez-vous, là-dessous on a énormément souffert lors de l'ancien mouvement théosophique. Qu'était-ce que ce vieux mouvement théosophique sinon qu'on voulait avoir une sorte d'extrareligion ! Il ne s'agissait pas d'une nouvelle impulsion qui aurait découlé de la civilisation de l'Europe elle-même, mais seulement de sentiments que l'on avait aussi dans l'ancien élément religieux. Mais on s'était lassé de ces vieux concepts, idées et sentiments religieux, et on s'était donc tourné vers d'autres choses. Mais ils étaient imprégnés de la même atmosphère que celle qui imprégnait les anciennes confessions. On voulait être aussi pieux que l'on avait été pieux évangéliquement si on était évangélique, que l'on avait été pieux catholiquement si on était catholique ; mais on ne voulait pas fondamentalement ce dont on avait besoin : une véritable nouvelle impulsion religieuse parmi d'autres impulsions - parce que la population européenne s'était habituée à la vie par une impulsion religieuse asiatique, étrangère. C'est de cela qu’il s’agit. Et tant que ces choses qui étaient inorganiquement entrelacées ne le seront pas organiquement, il n'y aura pas d'essor de la civilisation européenne. Cela doit être pris absolument au sérieux, et doit imprégner tout ce qui doit vivre dans la science, l'économie, la religion et la vie politique.