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Institut pour une tri-articulation sociale
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Collection ga 191:

Compréhension sociale à partir des connaissances de science de l’esprit.




QUATRIEME CONFERENCE 
Dornach, le 10 octobre 1919

VIERTER VORTRAG,
Dornach, 10. Oktober 1919

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 191 068-088 (1972) 10/10/1919




Original





Traducteur: FG v.01- 26/11/2020 Éditeur: SITE

En ces jours, j'aimerais développer devant vous certains éléments nécessaires à la compréhension et à l'action au sein de notre civilisation actuelle. Il ne sera guère difficile de se procurer la connaissance à partir des faits, qui dans une certaine mesure nous éclairent de partout aujourd'hui, que notre civilisation actuelle contient des signes de déclin, des forces de déclin, et que la nécessité est disponible vis-à-vis de ces forces de déclin de notre civilisation, de se tourner à ce qui est nécessaire pour y conduire les nouvelles forces dont elle a besoin. Lorsque nous survolons du regard notre civilisation, alors nous voyons qu'elle contient principalement trois forces de déclin, trois forces qui doivent progressivement amener cette civilisation à la chute. Tous les phénomènes désolants/troublants que nous avons déjà connus au cours de l’évolution de l'humanité, toutes les choses que nous connaîtrons encore - pour beaucoup de choses nous n'en sommes qu'au début -, ce ne sont que des symptômes isolés pour ce qui se passe dans le grand tout comme un phénomène de déclin à notre époque.

01

Ich möchte in diesen Tagen hier vor Ihnen einiges entwickeln von dem, was zur Auffassung und zum Handeln innerhalb unserer gegen­wärtigen Zivilisation notwendig ist. Es wird kaum schwierig sein, aus den Tatsachen, die ja gewissermaßen heute überall einem entgegen-leuchten, sich die Erkenntnis zu verschaffen, daß unsere gegenwärtige Zivilisation Niedergangserscheinungen, Niedergangskräfte in sich enthält, und daß die Notwendigkeit vorhanden ist, gegenüber diesen Niedergangskräften unserer Zivilisation sich zu wenden zu dem, was nötig ist, an neuen Kräften dieser Zivilisation zuzuführen. Wenn wir diese unsere Zivilisation überblicken, dann sehen wir, daß sie haupt­sächlich drei Niedergangskräfte in sich enthält, drei Kräfte, welche diese Zivilisation nach und nach zum Fall bringen müssen. Alles dasjenige, was wir schon erlebt haben an betrübenden Erscheinungen im Gang der Menschheitsentwickelung, was wir noch erleben werden — für viele Dinge stehen wir ja erst im Anfange —, das alles sind nur einzelne Symptome für dasjenige, was sich im großen ganzen vollzieht als eine Niedergangserscheinung in unserer Zeit.

Si nous ne regardons pas seulement à courte vue ce qui s'est passé dans le présent et dans notre civilisation des trois ou quatre derniers siècles, mais si nous examinons de manière plus complète le cours de l’évolution humaine, alors il nous apparaîtra que les temps anciens, en tant que base de la culture, en tant que base de la culture quotidienne de la vie, ont eu quelque chose que nous n'avons plus qu'à croire maintenant. Ces anciennes cultures, en particulier la culture païenne, avaient un certain caractère scientifique, de sorte que les humains étaient conscients que dans leur âme vit quelque chose de l’univers entier. Vous avez seulement besoin de penser à combien vivant encore était les mondes de représentations des Grecs au-delà du quotidien, à ce qu'est le monde des dieux et des esprits derrière le monde sensible. Et vous avez seulement à vous rappeler combien a pénétré vivant, dans la vie quotidienne, ce qui a donné à ces humains de cultures plus anciennes, un certain rapport avec un monde spirituel leur étant conscient. Dans toutes leurs activités quotidiennes, ces personnes des anciennes cultures étaient conscientes qu'elles se trouvaient dans un monde qui ne se réduisait pas à la vie quotidienne, mais à l’ouvrage d’entités spirituelles y travaillant. Les actions quotidiennes se déroulaient sous l'impulsion de forces spirituelles. Ainsi, en particulier lorsque nous nous penchons sur les cultures païennes, nous trouvons un caractère scientifique de base dont nous pouvons dire que les humains avaient - on peut l’exprimer ainsi - une cosmogonie. C'est-à-dire qu'ils se connaissaient en tant que membres de l'univers entier ; ils savaient qu'ils n'étaient pas simplement des êtres perdus marchant alentour comme des agneaux sur la pelouse verte de la terre, mais qu'ils se tenaient dans le pendant avec l'ensemble du vaste univers, et qu'ils avaient leur destin dans le vaste univers entier. Les peuples des anciens temps avaient une cosmogonie.

02

Wenn wir nicht kurzsichtig bloß sehen auf dasjenige, was gerade in der Gegenwart und in unserer Zivilisation der letzten drei bis vier Jahrhunderte sich vollzogen hat, sondern wenn wir umfassender den Gang der Menschheitsentwickelung ins Auge fassen, dann wird es uns auffallen können, daß alte Zeiten als Grundlage der Kultur, als Grundlage auch der alltäglichen Lebenskultur etwas gehabt haben, was wir gegenwärtig eigentlich nur noch zu glauben haben. Diese alten Kulturen, namentlich die heidnische Kultur, hatten einen ge­wissen wissenschaftlichen Charakter, so daß die Menschen sich be­wußt waren, in ihrer Seele lebt etwas nach von dem ganzen Welten-all. Sie brauchen nur daran zu denken, wie lebendig die Vorstellungs­welten noch der Griechen waren über das, was hinausgeht über das Alltägliche, was Götter- und Geisterwelt hinter der sinnlichen Welt ist. Und Sie brauchen sich nur daran zu erinnern, wie lebendig in das alltägliche Leben eindrang dasjenige, was diesen Menschen älterer Kulturen einen gewissen Zusammenhang mit einer von ihnen ge­wußten geistigen Welt gab. Bei allem alltäglichen Handeln haben diese Menschen der alten Kulturen durchaus ein Bewußtsein davon gehabt, in einer Welt zu stehen, die sich nicht erschöpft in der Alltäglichkeit, sondern in die hereinwirken geistige Wesenheiten. Unter dem Antriebe von geistigen Kräften wurde das alltägliche Handeln vollzogen. Insbesondere also, wenn wir zurückblicken in die heidnischen Kulturen, finden wir einen wissenschaftlichen Grund­charakter, von dem wir sagen können: Die Menschen hatten — wir können es so ausdrücken — eine Kosmogonie. Das heißt, sie wußten sich als Glieder des ganzen Weltenalls; sie wußten, daß sie nicht bloß verlorene Wesen sind, die hier auf dem grünen Rasen der Erde wie Lämmer herumgehen, sondern die im Zusammenhange stehen mit dem ganzen weiten Weltènall, und die ihre Bestimmung haben in dem ganzen weiten Weltenall. Eine Kosmogonie hatten die Menschen der alten Zeiten.

Notre civilisation n'a aucune motivation à créer une véritable cosmogonie. Nous n'avons pas de sorte/de façon de représentation véritablement scientifique au sens propre du terme. Nous avons des listes de faits naturels particuliers, et nous avons une schématique conceptuel idéelle ; mais nous n'avons pas de véritable science qui nous relie avec les mondes spirituels. Combien est pauvre ce qui intervient dans notre vie quotidienne à partir de ce qui est cultivé aujourd'hui comme science, par rapport à ce que le vieil humain savait être les forces du monde spirituel quand il agissait. Il avait une cosmogonie, il savait qu'il était articulé à l'univers entier. Il ne regardait pas le soleil, la lune et les étoiles comme des mondes étrangers, mais il se connaissait dans son être intérieur en relation avec le soleil, la lune et les mondes étoilés. L'ancienne civilisation avait donc une cosmogonie, et cette cosmogonie a été perdue pour notre civilisation. L'humain ne peut pas être fort dans la vie s'il n'a aucune cosmogonie. C'est une seule chose que j’aimerais, quand l'élément scientifique de notre civilisation pousse au déclin.

03

Unsere Zivilisation hat keinen Antrieb, eine Kosmogonie wirklich zu schaffen. Wir haben eigentlich nicht im wahren Sinne des Wortes eine echte wissenschaftliche Vorstellungsart. Wir haben Verzeichnisse von einzelnen Naturtatsachen, und wir haben eine ideelle Begriffs­schematik; aber wir haben nicht eine wirkliche Wissenschaft, die uns verbindet mit den geistigen Welten. Wie armselig ist dasjenige, was in unser alltägliches Leben hereingreift von dem, was heute als Wissenschaft gepflegt wird, im Verhältnisse zu dem, wovon sich durchpulst wußte der alte Mensch als von den Kräften der geistigen Welt, wenn_ er handelte. Er hatte eine Kosmogonie, er wußte sich angegliedert an das ganze Weltenall. Er schaute zu Sonne und Mond und zu den Sternen nicht hinauf als zu fremden Welten, sondern er wußte sich in seinem inneren Wesen verwandt mit Sonne und Mond und den Sternenwelten. Also eine Kosmogonie hatte die alte Zivili­sation, und diese Kosmogonie ist unserer Zivilisation verlorenge­gangen. Der Mensch kann nicht stark sein im Leben, wenn er keine Kosmogonie hat. Das ist das eine, was, ich möchte sagen, als das wissenschaftliche Element unsere Zivilisation zum Niedergange treibt.

Le deuxième élément qui pousse notre civilisation au déclin est que n'est pas disponible d'impulsion correcte pour la liberté. Il manque à notre civilisation la possibilité de fonder la liberté de la vie de manière globale. Seulement peu d’humains se procurent un véritable concept à l'heure actuelle, bien que beaucoup parlent de liberté, et encore moins d'une véritable impulsion intérieure pour ce qu'est la liberté. C’est pourquoi notre civilisation tombe progressivement dans ce que la civilisation ne peut pas supporter : elle tombe dans le fatalisme. Nous avons soit un fatalisme religieux, dans lequel les humains se laissent à la merci de toutes les forces religieuses au service desquelles ils se placent et dont ils aimeraient le plus qu'elles tirent des ficelles, comme on tirerait des marionnettes ; soit un fatalisme de science de la nature. Le fatalisme de science de la nature s'exprime donc en ce que les humains en sont arrivés progressivement à l’avis que tout se passe d’après des nécessités naturelles ou des nécessités économiques ; il n'y aurait pas de place pour la libre action de l'humain. - Si les humains se sentent attelés au monde économique ou de science de la nature, ce n'est rien d'autre qu'un véritable fatalisme. Ou bien nous avons ce fatalisme que les nouvelles confessions religieuses ont fait apparaître, qui exclut en fait une réelle liberté. Il suffit de penser au nombre de cœurs et d'âmes qui ont aujourd'hui conscience qu'ils aimeraient le plus s'abandonner à ce que le Christ ou une autre puissance spirituelle leur fait. C'est même une accusation que l'on entend très souvent faire à l'anthroposophie, à savoir que l'anthroposophie n'attache pas une grande importance au fait que les humains sont, comme on dit, rachetés par le Christ, mais par eux-mêmes. Les humains aimeraient être dirigés, aimeraient être guidés, aimeraient en fait que le fatalisme soit correct. Et combien a-t-on en tendu parler ces dernières années de malheur, ici et là, que les gens ont dit : "Oui, pourquoi Dieu ou le Christ n'aident-ils pas telle ou telle communauté de peuple ? On devrait quand même croire que serait disponible une justice divine. - Les humains aimeraient que cette justice divine soit décrétée comme Fatum. Ils n’aimeraient pas en arriver à être véritablement traversés de force intérieure par l'impulsion de la liberté. Une civilisation qui n'est pas en situation de cultiver cet élan de liberté affaiblit l'humain et se condamne au déclin. C'est la deuxième chose. L'absence de cosmogonie est la première ; l'absence d'une véritable impulsion à la liberté, c'est la deuxième chose qui est contenue dans notre civilisation en tant que forces de déclin.

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Das zweite Element, das unsere Zivilisation zum Niedergange treibt, ist das, daß kein rechter Impuls für die Freiheit vorhanden ist. Es fehlt unserer Zivilisation die Möglichkeit, in umfassender Art die Freiheit des Lebens zu begründen. Nur wenige Menschen verschaffen sich in der Gegenwart einen wirklichen Begriff, obwohl viele von der Freiheit reden, und noch weniger einen wirklichen inneren Impuls für dasjenige, was Freiheit ist. Daher verfällt allmäh­lich unsere Zivilisation in das, was die Zivilisation unmöglich tragen kann: sie verfällt in Fatalismus. Wir haben entweder einen religiösen Fatalismus, indem sich die Menschen überlassen irgendwelchen reli­giösen Kräften, in deren Dienst sie sich stellen und von denen sie am liebsten möchten, daß sie sie an Fäden ziehen, wie man Marionetten zieht; oder aber wir haben einen naturwissenschaftlichen Fatalismus. Der naturwissenschaftliche Fatalismus spricht sich ja darinnen aus, daß die Menschen allmählich die Ansicht bekommen haben: Alles verläuft nach Naturnotwendigkeit oder nach wirtschaftlicher Not­wendigkeit; es sei für das freie Handeln des Menschen kein Platz da. — Wenn sich die Menschen eingespannt fühlen in die wirtschaft­liche oder in die naturwissenschaftliche Welt, so ist das nichts anderes als ein wirklicher Fatalismus. Oder aber wir haben jenen Fatalismus, den die neueren Religionsbekenntnisse heraufgebracht haben, der eigentlich die wirkliche Freiheit ausschließt. Bedenken Sie nur, in wie­viel Herzen und Seelen heute das Bewußtsein vorhanden ist, daß sie sich am liebsten überlassen möchten demjenigen, was Christus oder sonst irgendeine geistige Macht mit ihnen tut. Das ist sogar ein Vor­wurf, den man sehr häufig der Anthroposophie machen hört, daß die Anthroposophie nicht großen Wert darauf legt, daß die Menschen, wie man sagt, erlöst werden durch den Christus, sondern durch sich selbst. Die Menschen möchten geführt sein, möchten geleitet sein, möchten eigentlich, daß der Fatalismus richtig sei. Und wieviel hat man reden hören in den letzten Unglücksjahren davon, da oder dort, daß die Leute gesagt haben : Ja, warum hilft der Gott oder der Christus nicht dieser oder jener Volksgemeinschaft? Man müßte doch glauben, daß eine göttliche Gerechtigkeit vorhanden sei. — Die Menschen möchten, daß diese göttliche Gerechtigkeit eben wie ein Fatum verhängt würde. Sie möchten nicht kommen zum wirklichen inneren Durchkraftetsein von dem Impuls der Freiheit. Eine Zivili­sation, welche diesen Impuls der Freiheit nicht zu pflegen in der Lage ist, schwächt den Menschen und verurteilt sich zum Niedergang. Das ist das zweite. Der Mangel einer Kosmogonie ist das erste; der Man­gel eines richtigen Impulses zur Freiheit, das ist das zweite, was in unserer Zivilisation als Niedergangskräfte enthalten ist.

Et la troisième est que notre civilisation ne parvient pas à produire une nouvelle motivation pour un sentiment et une volonté religieux réels. Notre civilisation aimerait en fait seulement continuer à soigner et à réchauffer les anciennes confessions religieuses. Pour donner vie à de nouvelles impulsions religieuses, notre civilisation manque de force, et par là notre civilisation manque aussi de force pour une véritable action altruiste dans la vie. Notre civilisation est si égoïstement noyautée parce qu'elle ne contient en fait aucune forte impulsion altruiste. Une forte impulsion altruiste peut seulement venir d'une vision spirituelle du monde. Ce n'est que lorsque l'humain se sait membre du monde spirituel qu'il cesse d'être si terriblement intéressant pour lui-même, que son propre moi ne devient que le centre du monde entier ; alors les pulsions égoïstes cessent, les pulsions altruistes commencent. Mais notre époque est peu encline à développer ce grand intérêt pour le monde spirituel. Car l'intérêt doit augmenter si l'on veut vraiment se sentir membre du monde spirituel.

05

Und das dritte ist, daß unsere Zivilisation keinen neuen Antrieb hervorzubringen vermag für ein wirkliches religiöses Empfinden und Wollen. Unsere Zivilisation möchte eigentlich nur alte Religions­bekenntnisse weiter pflegen und aufwärmen. Neue religiöse Impulse ins Leben zu setzen, dafür fehlt unserer Zivilisation die Kraft, und es fehlt unserer Zivilisation auch dadurch die Kraft zum wirklichen altruistischen Handeln im Leben. Unsere Zivilisation ist deshalb so egoistisch durchsetzt, weil sie eigentlich keinen starken altruistischen Antrieb enthält. Ein starker altruistischer Antrieb kann nur kom­men von einer geistigen Weltanschauung. Nur wenn der Mensch sich weiß als ein Glied der geistigen Welt, hört er auf; sich selbst so furchtbar interessant zu sein, daß ihm das eigene Selbst nur zum Mit­telpunkte der ganzen Welt wird; dann hören die egoistischen Antriebe auf, die altruistischen Antriebe beginnen. Unsere Zeit hat aber wenig Neigung, dieses große Interesse zu entwickeln für die geistige Welt. Denn das Interesse muß sich vergrößern, wenn man wirklich sich fühlen will als ein Glied der geistigen Welt.

Et c'est ainsi que, pourrait-on dire, les impulsions de la réincarnation et du karma ont fait irruption dans notre civilisation. Mais comment les pulsions de la réincarnation et du karma ont-elles été saisies ? Même ceux qui ont porté leur attention sur ces idées de réincarnation et de karma ont été très égoïstes dans leur compréhension de celles-ci. Par exemple, il a été dit que l'humain mérite son destin dans une certaine vie. On a même pu entendre de la part de gens par ailleurs intelligents que les idées de réincarnation et de karma sont en elles-mêmes une réponse à la question de la disponibilité de la souffrance humaine ; la question sociale n’aurait au fond aucune justification. Ainsi, maints, par ailleurs gens intelligents, ont dit que le pauvre s’était hérité cela dans son incarnation précédente et qu'il n'avait qu'à vivre dans sa présente incarnation ce qu'il s’était gagné dans sa précédente. Même les idées de réincarnation et de karma ne sont pas en mesure de s'imposer dans notre civilisation de manière à former une pulsion de sentiment altruiste. Il ne s'agit pas seulement d'introduire des idées telles que la réincarnation et le karma dans notre époque, mais aussi de savoir comment nous les introduisons. Si elles ne deviennent qu'une pulsion d'égoïsme, alors elles n'élèvent pas notre culture, elles la poussent encore plus vers le bas. D'autre part, la réincarnation et le karma deviennent des idées non éthiques, des idées anti-éthiques, quand beaucoup d’humains disent : je dois devenir un bon humain pour que ma prochaine incarnation soit une bonne. - De cette motivation de devenir un bon humain, de sorte que dans la prochaine incarnation, on vive quelque chose d'aussi sympathique que possible, agir en fonction de cette volonté est un double égoïsme, ce n'est pas un simple égoïsme. Mais ce double égoïsme, pour beaucoup d’humains, est issu des idées de réincarnation et de karma. C'est ce que l'on peut dire : Notre civilisation a si peu d'impulsion altruiste-religieuse qu'il lui est impossible de comprendre même des idées telles que la réincarnation et le karma, en ce sens qu'elles deviennent des pulsions altruistes et non des actions et des sentiments égoïstes.

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Und so kommt es denn, daß, man möchte sagen, wie herein­geschneit wurden in unsere Zivilisation die Impulse der Reinkarna­tion und des Karma. Aber wie wurden die Impulse der Reinkarnation und des Karma aufgefaßt? Selbst von denjenigen, die sich zuwandten diesen Ideen von Reinkarnation und Karma, wurden diese Ideen im Grunde genommen in sehr egoistischem Sinne aufgefaßt. Es wurde zum Beispiel gesagt, der Mensch habe sein Schicksal verdient in einem bestimmten Leben. Man hat sogar hören können von sonst intelli­genten Leuten, daß die Ideen von Reinkarnation und Karma an sich schon eine Beantwortung seien für die Frage nach dem Vorhanden­sein des menschlichen Leides; die soziale Frage habe im Grunde genommen keine Berechtigung. So haben manche, sonst intelligente Leute gesagt, der Arme habe sich das eben in seiner früheren Inkar­nation verdient und er habe nur dasjenige in seiner jetzigen Inkarna­tion auszuleben, was er sich in seiner früheren Inkarnation verdient hat. Sogar die Ideen von Reinkarnation und Karma sind nicht im­stande, in unsere Zivilisation hereinzuwirken so, daß sie einen Antrieb bilden zum altruistischen Empfinden. Es handelt sich ja nicht bloß dar­um, daß wir solche Ideen wie Reinkarnation und Karma in unsere Zeit hereinbringen, sondern es handelt sich darum, wie wir sie hereinbrin­gen. Wenn sie nur ein Antrieb zum Egoismus werden, dann heben sie unsere Kultur nicht, dann drängen sie unsere Kultur erst recht hinunter. Auf der anderen Seite werden ja Reinkarnation und Karma zu unethischen Ideen, zu antiethischen Ideen, wenn viele Menschen sagen: Ich muß ein guter Mensch werden, damit meine nächste Inkarnation eine gute ist. — Aus diesem Antrieb, ein guter Mensch zu werden, damit man in der nächsten Inkarnation möglichst Sym­pathisches erlebt, aus diesem Antrieb handeln ist Doppelegoismus, ist nicht bloß einfacher Egoismus. Aber dieser Doppelegoismus, der kam für viele Menschen aus den Ideen von Reinkarnation und Karma. So daß man sagen kann: Unsere Zivilisation hat so wenig altruistisch-religiösen Impuls, daß es ihr unmöglich ist, selbst solche Ideen wie Reinkarnation und Karma in dem Sinne aufzufassen, daß sie Antriebe werden zu altruistischem und nicht zu egoistischem Handeln und Empfinden.

Ce sont donc ces trois choses qui sont les forces de déclin de notre culture : le manque de cosmogonie, le manque d'un fondement approprié de la liberté, le manque de sentiment altruiste. Et voyez-vous, là où il n'y a pas de cosmogonie, il n'y a aucune vraie science, il n'y a aucun vrai savoir, ce savoir devient finalement une sorte de jeu des mondes ou de civilisation, ce qui est souvent le cas à notre époque, aussi loin qu’il n'est pas un pur moment d'utilité dans la culture extérieure, dans la culture technique extérieure. La liberté devient souvent un simple phrasé à notre époque, parce qu’une justification approfondie de la liberté et la diffusion de l'impulsion de liberté ne sont pas la force de notre civilisation. Nous n'avons pas non plus la possibilité, dans le domaine économique, de progresser réellement au sens social, car notre civilisation ne contient pas de pulsions altruistes, mais seulement égoïstes, c'est-à-dire antisociales, et on ne peut pas socialiser avec les pulsions antisociales. Car socialiser signifie créer une telle structure de la société qu'un humain agit pour un autre. Mais on devrait seulement se représenter que dans notre civilisation, un humain devrait agir pour un autre ! Tout l'ordre social est donc établi ainsi que chacun peut seulement agir pour lui-même. Toutes nos institutions sont donc comme ça.

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Diese drei Dinge sind es also, welche Niedergangskräfte in unse­rer Kultur sind: der Mangel an einer Kosmogonie, der Mangel einer richtigen Begründung der Freiheit, der Mangel an einem altruistischen Empfinden. Und sehen Sie, wo keine Kosmogonie ist, ist keine wirk­liche Wissenschaft, da ist kein wirkliches Wissen, da wird das Wissen zuletzt zu einer Art Weltenspielerei oder Zivilisationsspie­lerei, was es in unserer Zeit vielfach ist, insofern es nicht ist ein bloßes Nützlichkeitsmoment in der äußeren Kultur, in der äußeren technischen Kultur. Die Freiheit wird in unserer Zeit vielfach zu einer bloßen Phrase, weil eine durchgreifende Begründung der Frei­heit und Ausbreitung des Freiheitsimpulses nicht die Kraft unserer Zivilisation ist. Ebensowenig haben wir auf ökonomischem Gebiete die Möglichkeit, wirklich im sozialen Sinne vorwärtszukommen, weil unsere Zivilisation keinen altruistischen Antrieb enthält, son­dern nur egoistische, das heißt antisoziale Antriebe, und man mit den antisozialen Antrieben nicht sozialisieren kann. Denn sozialisieren heißt, so eine Struktur der Gesellschaft herbeiführen, daß der eine Mensch für den anderen handelt. Man soll sich aber nur vorstellen, daß in unserer Zivilisation der eine Mensch für den anderen handeln soll! Die ganze gesellschaftliche Ordnung ist ja so eingerichtet, daß jeder nur für sich handeln kann. Alle unsere Einrichtungen sind ja so.

Ainsi apparaît la question : comment pouvons-nous dépasser ces symptômes du déclin de notre civilisation ? - On ne peut pas exagérer ce qui est le déclin de notre civilisation. Face à ce qui a été dit, il s'agit de l'examiner sans parti pris et sans réserve, afin de ne pas se faire d'illusions. Il faut se dire : les forces du déclin sont là, et il ne faut pas croire que l'on puisse les corriger d'une manière ou d'une autre, mais il y a de fortes forces de déclin que l'on peut caractériser comme nous venons de le dire. Il s'agit à présent de se tourner vers ce qui permet d'obtenir des forces d'ascension. Cela ne peut pas être fait par des théories ; à notre époque, les humains peuvent inventer les plus belles théories, les plus beaux principes ; il n'y a rien à faire avec de simples théories. Faire quelque chose dans la vie n'est possible qu'avec les forces qui sont réellement présentes sur cette terre, auxquelles il faut faire appel. Si notre civilisation était telle que je l'ai décrite, alors nous ne pourrions rien faire d'autre que de nous dire : "Nous devons laisser cette civilisation périr et participer à sa disparition. Car toute tentative de corriger ce phénomène à partir de simples idées ou conceptions est une absurdité.

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So entsteht die Frage: Wie können wir hinauskommen über diese Niedergangserscheinungen unserer Zivilisation? — Überkleistern kann man dasjenige, was Niedergangserscheinung in unserer Zivilisation ist, nicht. Dem Gesagten gegenüber handelt es sich darum, daß man es unbefangen und rückhaltlos ins Auge faßt, daß man sich keinen Illusionen hingibt. Man muß sich sagen: Es ist da, was an Nieder­gangskräften sich zeigt, und man muß nicht glauben, man könne es irgendwie korrigieren oder dergleichen; sondern es sind starke Nie­dergangskräfte da, die sich so charakterisieren lassen, wie wir das eben ausgesprochen haben. Dagegen handelt es sich darum, sich nun zu wenden zu dem, woraus Kräfte zum Aufstieg zu gewinnen sind. Das kann man nicht durch Theorien; es können in der heutigen Zeit die Menschen die allerschönsten Theorien erfinden, die allerschönsten Grundsätze haben — mit bloßen Theorien ist nichts anzufangen. Etwas anzufangen im Leben ist nur mit den Kräften, die wirklich auf dieser Erde vorhanden sind, die man aufrufen muß. Wäre unsere Zivilisa­tion durch und durch so, wie ich sie geschildert habe, dann könnten wir nichts anderes tun, als uns sagen: Diese Zivilisation müssen wir zugrunde gehen lassen und an dem Zugrundegehen teilnehmen. Denn jeder Versuch einer Korrektur dieser Erscheinung aus irgendwelchen bloßen Ideen oder Vorstellungen heraus ist ein Unding.

On peut seulement demander : la chose ne repose-t-elle pas peut-être en fait plus profondément ? - Et elle repose plus profond. Elle repose notamment ainsi que les humains aujourd'hui - comme je l'ai souvent dit ici, d'autres points de vue - poussent trop fort vers les absolus. Quand ils demandent : "Qu'est-ce qui est vrai ? - Ainsi ils demandent après : qu'est-ce qui est vrai dans un sens absolu ? - Non : qu'est-ce qui est vrai pour une certaine époque ? - Quand ils demandent : "Qu'est-ce qui est bon ? - Ils demandent : qu'est-ce qui est bon dans le sens absolu ? - Ils ne demandent pas : "Qu'est-ce qui est bon pour l'Europe ? Qu'est-ce qui est bon pour l'Asie ? Qu'est-ce qui est bon pour le 20e siècle, qu'est-ce qui est bon pour le 25e siècle ? --- Ils demandent après la bonté et la vérité absolues. Ils ne demandent pas après ce qui se trouve réellement dans le premier développement concret de l'humanité. Mais nous devons nous tenir autrement la question, parce que nous devons regarder la réalité, et à partir de la réalité, les questions doivent être posées différemment, souvent ainsi que leurs réponses apparaissent paradoxales vis-à-vis de ce que l'on est enclin à supposer en observant la surface des choses. Nous devons nous demander : n'y a-t-il aucune possibilité de revenir à un mode de représentation cosmogonique ? N'y a-t-il aucune possibilité d'arriver à une impulsion de liberté œuvrant réellement sociale ? N'y a-t-il aucune possibilité d'une impulsion religieuse et est en même temps impulsion de la fraternité, donc est un véritable fondement de l'ordre social économique, n'y a-t-il aucune possibilité d'arriver à une telle impulsion ? - Et lorsque nous nous posons ces questions à partir de la réalité, nous obtenons également de vraies réponses, car l'enjeu est le suivant : à l'heure actuelle, toutes les sortes d'humains ne sont pas capables d'accéder à l'ensemble de la vérité globale du monde, mais les différentes sortes d'humains de la Terre sont disposées à accéder à des domaines partiels d'action véritable. Et nous devons nous demander : où est peut-être disponible dans la vie actuelle sur terre la possibilité qu'une cosmogonie se développe, où est disponible la possibilité qu'une impulsion radicale de liberté se développe, et où est disponible l'impulsion pour une coexistence religieuse et fraternelle au sens social des humains ?

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Man kann nur fragen: Liegt die Sache nicht vielleicht doch eigent­lich tiefer? — Und sie liegt tiefer. Sie liegt nämlich so, daß die Men­schen heute — wie ich von anderen Gesichtspunkten aus schon öfter hier ausgeführt habe — allzusehr nach dem Absoluten drängen. Wenn sie fragen: Was ist wahr? — so fragen sie danach: Was ist im absolu­ten Sinne wahr ? — nicht: Was ist für ein bestimmtes Zeitalter wahr? — Wenn sie fragen: Was ist gut? — so fragen sie: Was ist im absoluten Sinne gut? — Sie fragen nicht: Was ist für Europa gut? Was ist für Asien gut? Was ist für das 20. Jahrhundert gut, was ist für das 25. Jahrhundert gut? --- Sie fragen nach dem absoluten Gutsein und Wahrsein. Sie fragen nicht nach dem, was in der konkreten Erstwicke­lung der Menschheit wirklich ist. Wir aber müssen uns die Frage an­ders stellen, denn wir müssen auf die Wirklichkeit sehen, und aus der Wirklichkeit heraus müssen die Fragen anders gestellt werden, oftmals so gestellt werden, daß ihre Antworten paradox erscheinen gegen­über dem, was man aus der Beobachtung der Oberfläche der Dinge anzunehmen geneigt ist. Wir müssen uns fragen: Gibt es keine Mög­lichkeit, zu einer kosmogonischen Vorstellungsart wiederum zu kom­men? Gibt es keine Möglichkeit, zu einem wirklich sozial wirkenden Impuls der Freiheit zu kommen? Gibt es keine Möglichkeit zu einem Impuls, der religiös und ein Impuls der Brüderlichkeit zugleich ist, also eine wirkliche Grundlage der ökonomisch sozialen Ordnung ist, gibt es keine Möglichkeit, zu einem solchen Impulse zu kom­men? — Und wenn wir uns aus der Realität heraus diese Fragen vor­legen, dann gewinnen wir auch reale Antworten; denn dasjenige, um was es sich dabei handelt, das ist dieses: daß in der Gegenwart nicht alle Menschenarten veranlagt sind, zur ganzen umfassenden Welten­wahrheit zu kommen, sondern daß die verschiedenen Menschenarten der Erde nur veranlagt sind, zu Teilgebieten des wahren Wirkens zu kommen. Und wir müssen uns fragen: Wo ist vielleicht im gegen­wärtigen Erdenleben die Möglichkeit vorhanden, daß eine Kosmogo­nie sich entwickle, wo ist die Möglichkeit vorhanden, daß ein durch­greifender Impuls der Freiheit sich entwickle, und wo ist der Impuls vorhanden zu einem religiösen und brüderlichen Zusammenleben der Menschen im sozialen Sinne?

Si nous commençons par cette dernière, alors une observation impartiale de nos conditions terrestres montrera que nous devons rechercher l'attitude, la manière de penser pour une impulsion véritablement fraternelle sur notre terre parmi les peuples asiatiques, parmi les peuples asiatiques, en particulier dans les cultures chinoise et indienne. Même si ces cultures sont déjà entrées en décadence, et même si cela semble contredire l'observation extérieure superficielle, on y trouve ces pulsions d'amour pour tous les êtres, qui émanent intérieurement du cœur de l'humain, qui seules peuvent fournir les bases, d'une part de l'altruisme religieux et d'autre part d'une véritable culture économique altruiste.

10

Fangen wir mit dem letzteren an, dann ergibt eine unbefangene Beobachtung unserer irdischen Verhältnisse dieses, daß wir suchen müssen die Gesinnung, die Denkweise für einen wirklich brüder­lichen Impuls auf unserer Erde bei den asiatischen Völkern; bei den asiatischen Völkern, insbesondere in der chinesischen und indischen Kultur. Trotzdem diese Kulturen bereits in die Dekadenz gekom­men sind, und trotzdem das scheinbar der äußeren Oberflächen­beobachtung widerspricht, finden wir dort jene Impulse innerlichst vom Herzen des Menschen ausgehender Liebe zu allen Wesen, wel­che allein die Grundlagen abgeben können, erstens für religiösen Altruismus und zweitens für eine wirkliche, altruistische ökonomische Kultur.

Ce qui est étrange, c'est que les Asiatiques ont une attitude altruiste, mais qu'ils n'ont pas la possibilité de pratiquer l'altruisme. Ils n'ont que l'attitude, mais ils n'ont aucune possibilité, aucun talent, aucune capacité de créer des conditions sociales dans lesquelles les débuts de l'altruisme peuvent être réalisés de l'extérieur. Les Asiatiques cultivent les pulsions altruistes de la nature humaine depuis des milliers d'années. Néanmoins, ils ont réussi à provoquer de terribles famines en Chine, en Inde, etc. C'est la particularité de la culture asiatique, que l'attitude est là, et que cette attitude est intérieurement honnête, mais qu'il n'y a pas de talent pour réaliser cette attitude dans la vie extérieure. Et c'est même la particularité de cette culture asiatique, qu'elle contient une pulsion altruiste extrêmement importante au sein de la nature humaine et aucune possibilité de la réaliser extérieurement maintenant. Au contraire, si l'Asie devait rester seule, ce fait que l'Asie a la possibilité de fonder l'altruisme à l'intérieur, mais aucun talent pour le réaliser à l'extérieur en ferait un terrible désert de civilisation. C'est ce que l'on peut dire : De ces trois choses, l'impulsion à la cosmogonie, l'impulsion à la liberté, l'impulsion à l'altruisme, l'Asie est la troisième plus présente dans l'esprit. Mais elle ne dispose que d'un tiers de ce qui est nécessaire à la civilisation actuelle si elle veut revenir sur le devant de la scène : l'attitude intérieure pour l'altruisme.

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Nun liegt das Eigentümliche vor, daß die Asiaten zwar die Gesin­nung haben für den Altruismus, daß sie aber keine Möglichkeit haben, um den Altruismus durchzuführen. Sie haben bloß die Gesinnung, aber sie haben keine Möglichkeit, kein Talent, soziale Zustände her­beizuführen, in denen sich äußerlich die Anfänge des Altruismus ver­wirklichen lassen. Die Asiaten haben durch Jahrtausende hindurch zu pflegen gewußt die altruistischen Antriebe in der Menschennatur. Dennoch aber haben sie es zuwege gebracht, daß die ungeheueren Hungersnöte in China, in Indien und so weiter wüteten. Das ist das Eigentümliche der asiatischen Kultur, daß die Gesinnung vorhanden ist, und daß diese Gesinnung innerlich ehrlich ist, daß aber kein Ta­lent dazu vorhanden ist, diese Gesinnung im äußeren Leben zu ver­wirklichen. Und das ist sogar das Eigentümliche dieser asiatischen Kultur, daß sie einen ungeheuer bedeutsamen altruistischen Antrieb im Inneren der Menschennatur enthält und keine Möglichkeit, ihn äußerlich jetzt zu verwirklichen. Im Gegenteil, würde Asien allein bleiben, so würde durch diese Tatsache, daß Asien zwar die Mög­lichkeit hat, den Altruismus innerlich zu begründen, aber kein Talent, ihn äußerlich zu verwirklichen, eine furchtbare Zivilisationswüste werden. So daß man sagen kann: Von diesen drei Dingen, Impuls zur Kosmogonie, Impuls zur Freiheit, Impuls zum Altruismus, hat Asien das dritte am allermeisten in der inneren Gesinnung. Aber es hat nur das eine Drittel von dem, was notwendig ist für die gegen­wärtige Zivilisation, wenn sie wiederum hochkommen will: nämlich die innere Gesinnung für den Altruismus.

Que possède l'Europe ? L'Europe a l'extrême nécessité de résoudre la question sociale, mais elle n'a pas d'attitude face à la question sociale. Il faudrait en fait qu'elle ait l'attitude asiatique si elle voulait résoudre la question sociale. Toutes les conditions préalables à la solution de la question sociale sont là à partir des besoins sociaux en Europe ; mais les Européens devraient d'abord se pénétrer de la façon de penser qui est naturelle aux Asiatiques ; seulement ils n'ont aucun talent pour voir vraiment les besoins sociaux de l'extérieur. Souvent, il aime même ça. En Europe, il y a l'impulsion extérieure pour faire quelque chose à propos de la question sociale, mais il n'y a pas l'attitude pour le faire. C'est ce pour quoi l'Europe a le plus de talent, la capacité de créer l'élan de la liberté. Les talents européens, en particulier, sont là pour façonner le sentiment intérieur, le sentiment intérieur de liberté au degré le plus éminent. On peut dire que c'est un talent spécifiquement européen que d'arriver à une véritable idée de liberté. Mais ces Européens n'ont aucun humain qui agit librement, qui feraient de la liberté une réalité. L'idée de liberté est une chose que les Européens peuvent magnifiquement saisir. Mais tout comme l'Asiatique saurait immédiatement quoi faire s'il pouvait se faire une idée claire de la liberté européenne sans les autres mauvaises habitudes européennes, l'Européen peut se faire la plus belle idée de la liberté, mais il n'y a pas de possibilité politique de réaliser cette idée de liberté directement avec les peuples d'Europe, car l'Européen des trois conditions de la civilisation : impulsion à l'altruisme, impulsion à la liberté, impulsion à la cosmogonie, il n'a que la troisième : l'impulsion à la liberté - il n'a pas les deux autres. Ainsi, l'Européen ne dispose que d'un tiers de ce qui est nécessaire pour faire naître une véritable nouvelle ère. Il est très important que ces choses soient enfin considérées comme les secrets de notre civilisation. En Europe, nous avons, on peut le dire, de la plus belle des manières toutes les conditions pour penser, ressentir, savoir ce qu'est la liberté, mais nous n'avons aucun moyen de pénétrer avec cette liberté sans plus de cérémonie. Je peux vous donner l'assurance, par exemple : les plus belles choses ont été écrites en Allemagne par des individus sur la liberté à l'époque où toute l'Allemagne gémissait sous la tyrannie de Ludendorff et d'autres. Il existe en Europe un talent à la conception de l’impulsion de liberté, mais tout d'abord, cette impulsion est un tiers pour la véritable montée dans notre civilisation, et non pas la totalité.

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Was hat Europa? Europa hat die äußerste Notwendigkeit, die soziale Frage zu lösen, aber es hat keine Gesinnung für die soziale Frage. Es müßte eigentlich die asiatische Gesinnung haben, wenn es die soziale Frage lösen wollte. Alle Vorbedingungen zur Lösung der sozialen Frage sind aus den sozialen Notwendigkeiten in Europa da; aber es müßten sich die Europäer erst durchdringen mit jener Den­kungsweise, die dem Asiaten natürlich ist; nur hat er kein Talent, wirklich äußerlich die soziale Not zu sehen. Oftmals gefällt sie ihm sogar. In Europa ist der äußere Antrieb da, irgend etwas in der sozia­len Frage zu machen, aber es ist nicht die Gesinnung dazu da. Dafür ist in Europa in stärkstem Maße da das Talent, die Fähigkeit, den Impuls der Freiheit zu begründen. Dasjenige, was speziell europäische Talente sind, das ist dazu da, das innere Gefühl, die innere Empfin­dung der Freiheit im eminentesten Maße auszugestalten. Man kann sagen, es ist spezifisch europäische Begabung, zu einer wirklichen Idee der Freiheit zu kommen. Aber diese Europäer haben keine Menschen, die frei handeln, die die Freiheit verwirklichen würden. Den Gedan­ken der Freiheit können die Europäer großartig fassen. Aber wie der Asiate sofort etwas zu tun wüßte, wenn er ohne die anderen euro­päischen Unarten, den ungetrübten Gedanken der europäischen Frei­heit bekäme, so kann der Europäer die schönste Idee der Freiheit ausgestalten, aber es ist keine politische Möglichkeit da, diese Idee der Freiheit mit den Menschen Europas unmittelbar zu verwirklichen, weil der Europäer von den drei Zivilisationsbedingungen: Impuls zum Altruismus, Impuls zur Freiheit, Impuls zur Kosmogonie, nur das Drittel hat: den Impuls zur Freiheit — er hat die beiden anderen nicht. Und so hat auch der Europäer nur ein Drittel von dem, was notwendig ist, um ein wirklich neues Zeitalter heraufzubringen. Das ist sehr wichtig, daß man diese Dinge endlich als unsere Zivilisations­geheimnisse einsieht. Wir haben in Europa, das dürfen wir ja sagen, in der allerschönsten Weise alle Vorbedingungen des Denkens, des Füh­lens, um zu wissen, was Freiheit ist; aber wir haben keine Möglich­keit, ohne weiteres mit dieser Freiheit durchzudringen. Ich kann Ihnen zum Beispiel die Versicherung geben: Die schönsten Sachen sind in Deutschland von einzelnen Leuten über die Freiheit geschrieben wor­den in der Zeit, als ganz Deutschland geseufzt hat unter der Tyrannis von Ludendorff und anderen. Es ist ein Talent da in Europa zum Konzipieren des Freiheitsimpulses, aber zunächst ist dieser Impuls ein Drit­tel für das wirkliche Hinaufkommen in unserer Zivilisation, nicht das Ganze.

Et si nous allons en dehors de l'Europe, à l'Ouest - et je compte la Grande-Bretagne comme l'Amérique dans ce contexte - si nous allons dans le monde anglo-américain, alors nous y retrouvons un tiers des impulsions, une des trois impulsions nécessaires pour faire monter notre civilisation, c'est-à-dire l'impulsion pour une cosmogonie. Quiconque connaît la vie spirituelle anglo-américaine sait que cette vie spirituelle anglo-américaine est d'abord formaliste, qu'elle est d'abord matérialiste, qu'elle veut même atteindre le spirituel de manière matérialiste, mais qu'elle a les moyens et les manières de parvenir à la cosmogonie. Même si cette cosmogonie est aujourd'hui recherchée de manière très erronée, elle est recherchée dans l'être anglo-américain. Encore un troisième : la recherche d'une cosmogonie. Il n'y a pas de possibilité de relier cette cosmogonie à l'être humain libre et altruiste, il y a le talent de s'attacher à cette cosmogonie, de la développer, mais il n'y a pas de talent d'intégrer l'être humain dans cette cosmogonie. On peut dire que même les aspirations d'un spiritisme malavisé étaient cosmogoniques, puisqu'elles ont commencé au milieu du XIXe siècle et n'ont en fait pas encore complètement décru aujourd'hui. Il s'agissait de découvrir quelles étaient les forces qui se cachaient derrière les forces sensorielles ; on entama un chemin matérialiste, une méthode matérialiste. Mais il ne s'agissait pas d’obtenir des sciences aussi formelles que celles dont disposent les Européens, par exemple, mais d'apprendre à connaître de véritables, réelles forces suprasensorielles. On emprunta seulement, comme je l'ai dit, un mauvais chemin, un chemin que l'on appelle encore "américain" aujourd'hui. Ainsi, là aussi, à nouveau un tiers de ce qui est nécessaire pour l'essor réel de notre culture.

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Und gehen wir außerhalb Europas, nach dem Westen — wobei ich Großbritannien zu Amerika rechne in diesem Zusammenhange —, ge­hen wir also zur anglo-amerikanischen Welt, dann finden wir da wie­derum ein Drittel von den Impulsen, eben einen der drei Impulse, die notwendig sind, um unsere Zivilisation hinaufzubringen, das ist : den Impuls zu einer Kosmogonie. Wer das anglo-amerikanische Geistes­leben kennt, der weiß, daß dieses anglo-amerikanische Geistesleben zunächst formalistisch ist, daß es zunächst materialistisch ist, ja daß es sogar das Spirituelle auf materialistische Art erreichen will, daß es aber doch die Mittel und Wege hat, um zu einer Kosmogonie zu kommen. Wenn auch diese Kosmogonie heute auf ganz falschen We­gen gesucht wird, sie wird gesucht im anglo-amerikanischen Wesen. Wiederum ein Drittel: das Suchen nach einer Kosmogonie. Es besteht nicht die Möglichkeit, diese Kosmogonie mit dem freien, altruistischen Menschen zu verbinden, wohl das Talent, dieser Kosmogonie anzu­hängen, sie auszugestalten, aber kein Talent, den Menschen einzuglie­dern in diese Kosmogonie. Man kann sagen, daß sogar die Bestre­bungen des in die Irre gehenden Spiritismus kosmogonisch waren, wie sie in der Mitte des 19. Jahrhunderts begonnen haben und eigent­lich heute noch immer nicht ganz abgeflutet sind. Es handelte sich da darum, darauf zu kommen, welche Kräfte hinter den sinnlichen Kräften sind; man schlug nur einen materialistischen Weg, eine mate­rialistische Methode ein. Aber es handelte sich nicht darum, solche formalistischen Wissenschaften, wie sie zum Beispiel die Europäer ha­ben, dadurch zu bekommen, sondern darum, wirkliche, reale über­sinnliche Kräfte kennenzulernen. Man schlug nur, wie gesagt, einen falschen Weg ein, einen Weg, den man heute noch «amerikanisch» nennt. So auch hier wiederum ein Drittel desjenigen, was eigentlich da sein muß zum wirklichen Aufstieg unserer Kultur.

Oui, on n’apprend pas à connaître les secrets de notre civilisation aujourd'hui si on ne sait pas distribuer les trois impulsions, par lesquelles il s’agit de l’ascension de notre civilisation, sur les membres de la surface de notre terre ; si l'on ne sait pas que la recherche de la cosmogonie réside dans les talents du monde anglo-américain, la recherche de la liberté réside dans le monde européen, la recherche de l'altruisme et d'un tel sentiment qui, s'il est correctement appliqué dans la réalité, conduit au socialisme, en fait seulement dans la culture asiatique. L'Amérique, l'Europe et l'Asie ont chacune un tiers de ce qui est nécessaire pour tendre vers, pour un véritable nouvel essor, une nouvelle construction de notre culture.

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Ja, man lernt heute die Geheimnisse unserer Zivilisation nicht ken­nen, wenn man nicht zu verteilen weiß die drei Impulse, bei denen es sich um den Aufstieg unserer Zivilisation handelt, auf die Glieder unserer Erdoberfläche; wenn man nicht weiß, daß das Streben nach Kosmogonie in den Talenten der anglo-amerikanischen Welt liegt, das Streben nach Freiheit in der europäischen Welt liegt, das Stre­ben nach Altruismus und nach einer solchen Gesinnung, die, wenn sie richtig in der Wirklichkeit angewendet wird, zum Sozialismus führt, eigentlich nur in der asiatischen Kultur. Amerika, Europa, Asien haben jedes ein Drittel von dem, was anzustreben notwendig ist für einen wirklichen Neuaufstieg, für einen Neuaufbau unserer Kultur.

C'est de ce contexte que quelqu’un devait aujourd'hui penser et sentir qui le pense sérieux et honnête avec un travail à une nouvelle construction de notre culture. On ne peut pas s'asseoir dans sa salle d'étude aujourd'hui et réfléchir à quel est le meilleur programme pour l'avenir. Il faut aller dans le monde d'aujourd'hui et en retirer les impulsions qui s'y trouvent. Je l'ai dit : si on regarde notre culture avec ses moments de déclin, on doit avoir l'impression qu'elle ne peut être sauvée si les humains n’envisagent pas : L'un est disponible dans l'un, le deuxième dans l'autre, le troisième dans le troisième, si les humains ne se réunissent pas à grande échelle à travers la Terre et ne parviennent pas à une réelle reconnaissance de ce que l'individu ne peut pas fournir dans le sens absolu de l'intérieur de lui-même, mais de ce qui ne peut être réalisé que par celui qui, si je puis dire, y est prédestiné. - Si aujourd'hui l'Américain veut créer, outre la cosmogonie, la liberté et le socialisme de l'intérieur de soi, il ne le peut pas. Si aujourd'hui l'Européen veut trouver la cosmogonie et l'altruisme en plus de l'impulsion de la liberté, il ne le peut pas. L'humain asiatique ne peut pas non plus revendiquer autre chose que son vieil altruisme. Si cet altruisme est repris par les autres masses de la population de la Terre et imprégné de ce pour quoi elles ont leurs talents, alors seulement nous progresserons réellement. Aujourd'hui, l'humanité doit travailler ensemble parce que l'humanité a des talents différents.

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Aus diesen Untergründen heraus muß heute jemand denken und empfinden, der es ernst und ehrlich meint mit einer Arbeit an einem neuen Aufbau unserer Kultur. Man kann sich heute nicht in seine Studierstube setzen und nachdenken, welches das beste Zukunftspro­gramm ist. Man muß heute hinausgehen in die Welt und aus der Welt heraus holen die Impulse, die da sind. Ich habe gesagt: Sieht man unsere Kultur an mit ihren Niedergangsmomenten, so muß man den Eindruck bekommen, sie kann nicht gerettet werden, wenn die Men­schen nicht einsehen: Das eine ist bei dem, das zweite bei jenem, das dritte bei dem dritten vorhanden, wenn die Menschen nicht im großen Stile über die Erde hinweg zum Zusammenarbeiten kommen und zum wirklichen Anerkennen desjenigen, was der einzelne nicht im absolu­ten Sinne aus sich heraus leisten kann, sondern was nur geleistet wer­den kann von demjenigen, der, wenn ich so sagen darf, dazu prä­destiniert ist. — Will heute der Amerikaner außer der Kosmogonie auch noch die Freiheit und den Sozialismus aus sich selbst heraus gestalten : er kann es nicht. Will heute der Europäer zu der Begrün­dung des Impulses der Freiheit auch noch die Kosmogonie finden und den Altruismus : er kann es nicht. Ebensowenig kann der Asiate etwas anderes als seinen alteingelebten Altruismus geltend machen. Wird dieser Altruismus von den anderen Bevölkerungsmassen der Erde übernommen und durchdrungen mit dem, wozu diese wiederum ihre Talente haben, dann erst kommen wir wirklich vorwärts. Heute ist die Menschheit darauf angewiesen, zusammenzuarbeiten, weil die Menschheit verschiedene Talente hat.

Nous devons nous avouer que notre civilisation est devenue faible et qu'elle doit redevenir à nouveau forte. Pour être plus précis, je veux dire ce qui suit, pour vous donner quelque chose de plus concret de ce que j'ai exprimé dans l'abstrait. Comme vous le savez, les anciennes cultures orientales préchrétiennes ont aussi donné naissance à de grandes villes. On peut se souvenir de cultures orientales très répandues, qui ont également donné naissance à de grandes villes. Mais ces grandes villes des anciennes cultures, elles avaient une certaine attitude à côté d'elles. Toutes les cultures orientales avaient la particularité de former avec la vie dans les grandes villes la façon de voir qu'en fait, si l'humain ne pénètre pas du/par-dessus le physique au supraphysique, il vit dans le vide, dans le rien. Et c'est ainsi que les grandes villes de Babylone, de Ninive, etc. ont pu se développer, parce qu'à travers ces villes, l'humain n'est pas venu considérer ce que ces villes ont produit comme le réel en fait, mais ce qui d’abord est derrière tout cela. C'est d’abord à Rome que c’est devenu ainsi que la culture urbaine a été faite un régulateur de la façon de voir la réalité. Les villes grecques sont impensables sans le pays qui les entoure ; elles se nourrissent du pays/de la campagne qui les entoure. Si notre histoire n'était pas tant une fable de convenue, comme elle l’est, mais faisait revivre la forme réelle des temps anciens, elle montrerait comment la ville grecque est enracinée dans le pays. Rome n'est plus enracinée dans le pays, mais l'histoire de Rome consiste en fait à rendre réel un monde imaginaire, rendre un monde qui n'est pas réel, réel. C'est à Rome que le citoyen a été inventé, le citoyen, cette horrible caricature à côté de l'être humain. Car l'humain est humain, et qu'il soit en dehors de cela aussi un citoyen est une chose imaginaire. Qu'il soit un citoyen est écrit quelque part dans les livres d'église/de l’église ou dans les livres de droit ou quelque chose comme ça. Qu'il soit, en dehors de cela, qu’il soit humain et ait certaines facultés en tant qu'humain, encore aussi une possession enregistrée, une possession inscrite au registre foncier, c'est quelque chose d'imaginaire à côté de la réalité. Mais tout cela est romain. Oui, Rome a encore amené beaucoup plus en l’état. Rome a compris falsifier tout ce qui résulte du détachement des villes des campagnes/du pays, du pays réel à une réalité. Rome, par exemple, a compris comment introduire les concepts juridiques romains dans les concepts religieux des anciens. Celui qui retourne aux anciens concepts religieux selon la vérité ne trouvera pas les concepts juridiques romains dans ces anciens concepts religieux. La jurisprudence romaine est en fait rentrée dans l'éthique religieuse. C'est fondamentalement dans l'éthique religieuse - par ce que Rome en a fait - comme si dans le monde suprasensible siégeaient là de tels juges comme sur nos sièges de jugement de style romain et jugeaient les actions humaines. Oui, nous en faisons même l'expérience, parce que les concepts juridiques romains ont encore un effet, à savoir que là où l'on parle de karma, la plupart des humains qui confessent le karma aujourd'hui se représentent l'effet de ce karma comme si était là une quelque justice d'un autre monde qui, selon les concepts terrestres, frappe/sanctionne ce que l'un a fait avec telle ou telle récompense, avec tel ou tel châtiment, entièrement selon les concepts juridiques romains. Tous les saints et toutes les entités supraterrestres vivent en fait ainsi dans ces représentations de telle sorte que les concepts juridiques romains se sont insinués dans ce monde supraterrestre.

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Wir müssen uns schon einmal das Geständnis machen, daß unsere Zivilisation schwach geworden ist und daß sie wiederum stark werden muß. Ich will, um Ihnen das, was ich damit abstrakt ausgesprochen habe, etwas konkreter zu gestalten, folgendes sagen. Auch die alten vorchristlichen orientalischen Kulturen haben, wie Sie wissen, große Städte hervorgebracht. Wir können zurückblicken auf weit ausgebrei­tete orientalische Kulturen, die auch große Städte hervorgebracht haben. Aber diese großen Städte der alten Kulturen, die hatten eine gewisse Gesinnung neben sich. Alle orientalischen Kulturen hatten das Eigentümliche, daß sie ausbildeten mit dem Leben in den Groß­städten die Anschauung, daß eigentlich, wenn der Mensch nicht durch­dringt über das Physische zum Überphysischen, er im Leeren, im Nichtigen lebt. Und so konnten sich wirklich die großen Städte Baby­lon, Ninive und so weiter entwickeln, weil der Mensch durch diese Städte nicht dazu gekommen ist, das, was diese Städte hervorgebracht haben, als das eigentlich Wirkliche anzusehen, sondern dasjenige, was erst hinter alledem ist. Es ist erst in Rom so geworden, daß man die Städtekultur zu einem Regulativ der Wirklichkeitsanschauung ge­macht hat. Die griechischen Städte sind undenkbar ohne das sie um­gebende Land; sie nähren sich von dem sie umgebenden Land. Wäre unsere Geschichte nicht so sehr eine Fable convenue, wie sie es ist, sondern würde sie die wirkliche Gestalt der früheren Zeiten neu heraufbringen, so würde sie zeigen, wie die griechische Stadt im Land wurzelt. Rom wurzelte nicht mehr im Lande, sondern die Geschichte Roms besteht eigentlich darinnen, eine imaginäre Welt zu einer wirk­lichen zu machen, eine Welt, die nicht wirklich ist, zu einer wirk­lichen zu machen. In Rom wurde eigentlich der Bürger erfunden, der Bürger, dieses fürchterliche Karikaturgebilde neben dem Wesen Mensch. Denn der Mensch ist Mensch; und daß er außerdem noch ein Bürger ist, ist eine imaginäre Sache. Daß er ein Bürger ist, das steht irgendwo in den Kirchenbüchern oder in den Rechtsbüchern oder dergleichen. Daß er, außer dem, daß er Mensch ist und als Mensch gewisse Fähigkeiten hat, auch noch einen eingetragenen Be­sitz hat, einen grundbuchlich eingetragenen Besitz, das ist etwas Imaginäres neben der Wirklichkeit. Das alles aber ist römisch. Ja, Rom hat noch viel mehr zustande gebracht. Rom hat verstanden, alles dasjenige, was sich ergibt aus der Loslösung der Städte vom Lande, vom wirklichen Lande, zu einer Wirklichkeit umzufälschen. Rom hat zum Beispiel verstanden, in die religiösen Begriffe der Alten die römi­schen Rechtsbegriffe einzuführen. Derjenige, welcher der Wahrhaftig­keit gemäß zu den alten religiösen Begriffen zurückgeht, der findet nicht in diesen alten religiösen Begriffen die römischen Rechts­begriffe. Römische Jurisprudenz ist eigentlich hineingegangen in die religiöse Ethik. Es ist im Grunde genommen in der religiösen Ethik — durch dasjenige, was Rom daraus gemacht hat -- so, als wenn in der übersinnlichen Welt solche Richter dasäßen, wie sie auf unseren Rich­terstühlen römischer Prägung sitzen und über die menschlichen Hand­lungen richteten. Ja, wir erleben es sogar, weil die römischen Rechts­begriffe noch nachwirken, daß da, wo vom Karma die Rede ist, die meisten Menschen, die heute sich zum Karma bekennen, sich die Aus­wirkung dieses Karma so vorstellen, als wenn irgendeine jenseitige Gerechtigkeit da wäre, welche nach den irdischen Begriffen das, was einer getan hat, belegt mit dieser oder jener Belohnung, dieser oder jener Strafe, ganz nach römischen Rechtsbegriffen. Alle Heiligen und alle überirdischen Wesenheiten leben eigentlich so in diesen Vorstel­lungen, daß römisch-juristische Begriffe sich in diese überirdische Welt hineingeschlichen haben.

Par exemple, qui comprend aujourd'hui la grande idée du destin grec ? Nous ne pouvons pas comprendre Œdipe d’après des concepts juridiques romains ! Pour cela, sous l'influence des concepts juridiques romains, le talent des humains de comprendre une grandeur tragique s’est complètement perdu. Et ces concepts romains de droit se sont glissés dans notre civilisation moderne, vivent partout dedans ; ils ont essentiellement falsifié en réalité ce qui est imaginaire, non pas imaginatif, mais imaginaire.

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Wer versteht zum Beispiel heute die große Idee des griechischen Schicksals ? Einen Ödipus können wir nicht verstehen nach römisch-juristischen Begriffen! Dazu ist überhaupt, unter dem Einflusse der römischen Rechtsbegriffe, das Talent dem Menschen ganz verloren­gegangen, tragische Größe zu verstehen. Und diese römischen Rechts­begriffe haben sich in unsere moderne Zivilisation hineingeschlichen, leben überall drinnen; sie haben im wesentlichen zu einer Wirklich­keit dasjenige umgefälscht, was imaginär ist, nicht imaginativ, son­dern imaginär.

Ainsi nous devons absolument nous être très clairs sur ce que nous sommes en fait détachés de la réalité avec nos représentations, et que nous avons besoin de pénétrer nos idées nouvellement avec de la réalité. Parce que nos concepts sont, pris fondamentalement, vides, notre civilisation est privée de la conscience que les humains doivent travailler ensemble de par le cercle du monde. Nulle part nous ne voulons vraiment indiquer la raison de ces phénomènes, nous voulons rester partout plus ou moins à la surface.

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So müssen wir uns durchaus klar sein darüber, daß wir eigentlich losgelöst sind von der Wirklichkeit mit unseren Vorstellungen, und daß wir nötig haben, unsere Vorstellungen neuerdings mit Wirklich­keit zu durchdringen. Weil unsere Begriffe im Grunde genommen leer sind, entbehrt unsere Zivilisation noch des Bewußtseins, daß die Menschen über den Erdkreis hin zusammenarbeiten müssen. Wir wollen nirgends eigentlich auf den Grund der Erscheinungen wirklich hinweisen, wir wollen überall mehr oder weniger an der Oberfläche bleiben.

Pour cela j’aimerais vous donner un autre exemple. Comme vous le savez, dans les différents parlements du monde, dans le passé, disons dans la première moitié du XIXe siècle, même un peu plus tard, deux tendances de partis ont émergées pour lesquelles il y avait en fait beaucoup de respect jusqu'à présent : une tendance de parti conservateur et une tendance de parti libéral. Les autres partis qui sont apparus n'ont été ajoutés à ces deux partis de base que plus tard. Mais vous voyez, aujourd'hui, il est tellement nécessaire d'aller à l'essentiel par-dessus le phrasé, et de s'interroger sur beaucoup de choses, non pas sur ce que disent les humains qui la représentent, mais sur ce qui se trouve dans le subconscient des humains. Et là, vous constaterez que les personnes qui se disent membres de partis plus conservateurs sont celles qui, d'une manière ou d'une autre, ont plus à voir avec l'agriculture, avec l’entretien des terres et des sols, c'est-à-dire le membre originel de la culture humaine. Bien sûr, toutes sortes d'effets secondaires peuvent apparaître à la surface. Je ne dis pas que tout conservateur doit être agraire, bien sûr il y a des infiltrés partout, partout il y a des infiltrés qui, hors du phrasé, adhèrent à un principe quelconque ; mais il faut regarder l'essentiel, c'est-à-dire que celui qui a intérêt à maintenir certaines formes structurelles d'ordre social, à ne pas les laisser glisser trop vite, c'est la population agricole.

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Dafür möchte ich Ihnen wiederum ein Beispiel angeben. Sie wis­sen, in den verschiedenen Parlamenten der Welt haben sich in den vergangenen Zeiten, sagen wir, in der ersten Hälfte des 19. Jahr­hunderts, noch etwas später, zwei Parteirichtungen herausgebildet, vor denen man eigentlich bislang einen ziemlich großen Respekt hatte: eine konservative und eine liberale Parteirichtung. Das andere, was an Parteien aufgetaucht ist, ist ja erst später zu diesen zwei Grundparteien hinzugekommen. Aber sehen Sie, das ist heute so not­wendig, daß man über die Phrase zur Sache vordringt, und daß man bei vielem nicht danach fragt, was die Menschen selbst, die es vertreten, davon sagen, sondern nach dem, was in dem Unterbewußtsein der Menschen drinnensitzt. Und da werden Sie denn finden, daß die­jenigen Menschen, die sieh zu irgendwelchen mehr konservativ ge­färbten Parteien bekennen, solche sind, die irgendwie mehr zu tun haben mit Agrarischem, mit der Besorgung des Grundes und Bodens, also des Urgliedes der menschlichen Kultur. Selbstverständlich kön­nen an der Oberfläche allerlei Nebenerscheinungen auftreten. Ich sage nicht, daß jeder Konservative ein Agrarier sein muß, natürlich gibt es überall Zuläufer, überall gibt es solche, die aus der Phrase her­aus irgendeinem Prinzip anhängen; aber man muß auf die Haupt­sache sehen, und die ist, daß dasjenige, was ein Interesse daran hat, gewisse Strukturformen der sozialen Ordnung aufrechtzuerhalten, sie nicht zu schnell vorwärtsgleiten zu lassen, die agrarische Bevölkerung ist.

Ce qui vient davantage de l'industriel, ce qui vient davantage du travail arraché au pays, c'est libéral, c'est progressiste. Pour que ces lignes de parti remontent à quelque chose de plus profond ; et il faut chercher partout à aller au-delà du phrasé, à passer des mots aux choses.

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Dasjenige, was mehr aus dem Industriellen heraus kommt, was mehr aus der vom Lande losgerissenen Arbeit heraus kommt, das ist liberal, das ist progressiv. So, daß diese Parteirichtungen auf etwas Tieferes zurückgehen; und man sollte überall suchen, diese Dinge über die Phrase hinauszubringen, von den Worten bis zu den Sachen vorzudringen.

Mais après tout, ce sont toutes des choses qui ne nous disent qu'une seule chose, que nous avons fondamentalement vécue fortement dans une culture du mot.

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Aber schließlich sind das alles Dinge, welche uns nur das eine sagen, daß wir im Grunde stark in einer Wortkultur gelebt haben.

Nous devons avancer vers une culture de (la) chose, vers une civilisation de la chose, nous devons arriver au point où nous ne nous laissons plus impressionner par des mots, par des programmes, par des objectifs en paroles, mais nous devons arriver à voir à travers la réalité, et nous devons surtout voir à travers ces réalités qui sont plus profondes que la culture rurale/de pays et urbaine ou la culture agricole et industrielle. Et ce qui est plus profond aujourd'hui, ce sont les impulsions des membres individuels de l'humanité dispersés dans le monde : le membre américain allant vers la cosmogonie, le membre européen allant vers la liberté, le membre asiatique allant vers l'altruisme, vers le socialisme.

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Wir müssen zu einer Sachkultur, zu einer Sachzivilisation vorwärts­dringen, wir müssen dahin kommen, daß wir uns nicht mehr durch Worte, durch Programme, durch Zielsetzungen in Worten imponie­ren lassen, sondern wir müssen dahin kommen, die Wirklichkeit zu durchschauen, und wir müssen vor allen Dingen solche Wirklich­keiten durchschauen, die tiefer sind als Landkultur und Städtekultur oder Agrarkultur und Industriekultur. Und tiefer sind heute die Impulse der einzelnen über die Erde verteilten Glieder der Mensch­heit : das amerikanische Glied nach Kosmogonie gehend, das euro­päische Glied nach Freiheit gehend, das asiatische Glied nach Altruis­mus gehend, nach Sozialismus gehend.

Au début, cependant, cela est ou a été pratiqué de manière étrange. La culture anglo-américaine conquiert le monde. Il est nécessaire qu'en conquérant le monde, elle absorbe ce qui peut venir des parties conquises du monde : des impulsions de liberté, des impulsions altruistes ; car elle n'a elle-même qu'une impulsion cosmogonique. Elle doit même son succès à une seule impulsion cosmogonique. Elle doit ses succès au fait qu'il est possible de penser en termes de pensées mondiales/universelles, comme nous en avons souvent et souvent discuté, tout de suite pendant le temps de guerre ; que les succès de ce côté-là sont le fruit d'impulsions suprasensorielles d'un certain type que les autres ne voulaient pas comprendre. Le cosmogonique, qui n’a pas la permission de rester isolé, mais doit s’imprégner avec le domaine de la liberté.

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Zunächst wird das allerdings, oder wurde in merkwürdiger Weise geübt. Die anglo-amerikanische Kultur erobert die Welt. Es ist not­wendig, daß sie, indem sie die Welt erobert, aufnimmt dasjenige, was von den eroberten Teilen der Welt herkommen kann: Freiheits­impulse, altruistische Impulse; denn sie selbst hat nur einen kosmo­gonischen Impuls. Sie verdankt sogar ihre Erfolge nur einem kos­mogonischen Impuls. Sie verdankt ihre Erfolge dem Umstande, daß man in Weltengedanken denken kann, wie wir das ja gerade während der Kriegszeit oft und oft besprochen haben; daß die Erfolge von jener Seite aus übersinnlichen Impulsen gewisser Art herausgekom­men sind, die die anderen nicht verstehen wollten. Das Kosmogo­nische, das darf da nicht isoliert bleiben, sondern muß sich durch­dringen mit dem Freiheitsgebiet.

Pour comprendre/embrasser cette phrase, il est naturellement nécessaire de s'en détacher assez, assez fortement et de se confronter aux réalités. Car celui qui s'accroche à la phrase se dira naturellement : eh bien, qui a plus représenté la liberté ces dernières années que le monde anglo-américain ! - Évidemment énormément avec des mots ; mais il s'agit de ce que les choses sont en alité, et non pas comment elles sont représentées par des mots.

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Um diesen Satz zu durchschauen, ist natürlich notwendig, daß man sich recht, recht stark von der Phrase lossagt und zu Wirklichkeiten kommt. Denn derjenige, der an der Phrase haftet, der wird sich natür­lich sagen: Nun, wer hat denn in den letzten Jahren die Freiheit mehr vertreten als die anglo-amerikanische Welt! — Selbstverständlich mit den Worten ungeheuer viel; aber es handelt sich darum, wie die Dinge in Wirklichkeit sind, nicht wie sie mit Worten vertreten werden.

Comme vous le savez, nous avons dû nous référer encore et encore à la phraséologie du wilsonisme. Cette phraséologie du wilsonisme est très courante dans les pays occidentaux depuis longtemps. Elle s'est même emparée de l'Europe centrale à partir d'octobre 1918. L'illusion n'a pas duré longtemps, mais cette phraséologie s'est imposée en Europe centrale. Il a fallu le rappeler ici encore et encore, et je me souviens qu'un petit mouvement a toujours été créé lorsque, au fil des ans, le désespoir, le vide et l'abstraction de ce qui est lié au nom de Woodrow Wilson ont été rappelés encore et encore. Mais maintenant, comme il semble, même en Amérique, les humains commencent à voir à travers cette abstraction et ce vide du wilsonisme. Ce n'était pas un antagonisme des nations contre Woodrow Wilson ; ce n'était pas un antagonisme qui venait de l'Europe, c'était un antagonisme qui venait du concept de nos forces de civilisation. Il s'agissait de caractériser le Wilsonisme comme le type de pensée humaine la plus abstraite, la plus irréelle. C'est la pensée Wilsonienne qui a agi de façon si unilatérale parce qu'elle a absorbé l'impulsion américaine sans avoir vraiment l'impulsion de la liberté - car parler de liberté n'est pas une preuve que l'impulsion de la liberté est vraiment là - et sans avoir l'impulsion de l'altruisme réel.

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Sie wissen ja, daß hier immer wieder und wiederum hingewiesen werden mußte auf die Phraseologie des Wilsonismus. Diese Phraseo­logie des Wilsonismus ist in westlichen Ländern durch lange Zeit sehr verbreitet gewesen. Sie hat sogar vom Oktober 1918 an Mitteleuropa ergriffen. Da hat die Illusion nur nicht lange gedauert, aber es hat diese Phraseologie Mitteleuropa ergriffen. Hier mußte immer wieder darauf hingewiesen werden, und ich erinnere mich, wie immer eine kleine Bewegung entstand, wenn immer wieder und wieder durch die Jahre auf die Aussichtslosigkeit, auf die Leerheit und Abstraktheit dessen hingewiesen wurde, was sich an den Namen Woodrow Wilson knüpft. Aber jetzt fängt man an, wie es scheint, sogar in Amerika, diese Abstraktheit und Leerheit des Wilsonismus ein wenig zu durch­schauen. Es hat sich hier nicht um eine Völkergegnerschaft gehan­delt gegen Woodrow Wilson; es hat sich hier nicht gehandelt um einen Antagonismus, der aus Europa kam, es hat sich gehandelt um einen Antagonismus, welcher aus der Auffassung unserer Zivilisationskräfte hervorkam. Es hat sich darum gehandelt, den Wilsonismus zu cha­rakterisieren als den Typus des abstrakten, des unwirklichsten mensch­lichen Denkens. Wilsonsches Denken ist dasjenige, das so einseitig gewirkt hat, weil es den amerikanischen Impuls in sich aufgenom­men hat, ohne den Freiheitsimpuls wirklich zu haben — denn das Sprechen von Freiheit ist ja kein Beweis dafür, daß der Freiheits­impuls wirklich da ist —, und ohne den Impuls eines wirklichen Altruismus zu haben.

Ce qui est la vie en Europe centrale est sur le terrain, plus ou moins plongé dans un terrible sommeil. À l'heure actuelle, l'Allemand est invité à penser à la liberté, non seulement de la manière dont on parlait de la liberté dans la plus belle phraséologie quand on soupirait sous le manque de liberté de Ludendorff, mais la nécessité produit bien sûr une certaine compréhension de l'idée de liberté, mais avec des âmes et des forces physiques paralysées, avec l'impossibilité de se ressaisir d'une manière ou d'une autre pour former des pensées vraiment intenses. Nous avons toutes sortes de tentatives de structures démocratiques, mais en Allemagne, nous n'avons pas de démocrates, nous avons une république, mais pas de républicains. Tout cela est un phénomène caractéristique de l'européanisme en Europe centrale.

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Dasjenige, was mitteleuropäisches Leben ist, liegt am Boden, ist mehr oder weniger in einen furchtbaren Schlaf versenkt. Gegen­wärtig ist ja der Deutsche gedrängt, an Freiheit zu denken, nicht bloß so, wie phraseologisch schön über Freiheit gesprochen worden ist, als man unter Ludendorffs Unfreiheit geseufzt hat, sondern die Not bringt natürlich einiges Verständnis für die Freiheitsidee hervor, aber mit gelähmten Seelen und Körperkräften, mit der Unmöglich­keit, sich zu wirklichen intensiven Gedanken irgendwie aufzuraffen. Wir haben allerlei Versuche zu demokratischen Gebilden, allein wir haben in Deutschland keine Demokraten, wir haben eine Republik, aber kein Republikaner. Alles das ist eine Erscheinung, die in Mittel­europa charakteristisch für das Europäertum ganz besonders hervor­tritt.

Et en Europe de l'Est : à travers les décennies et les décennies, le prolétariat du monde entier a loué la fertilité du marxisme. Lénine et Trotsky ont su mettre le marxisme en pratique : il devient une exploitation de la civilisation, ce qui équivaut au déclin de la civilisation. Et ces choses ne font que commencer.

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Und in Osteuropa : durch Jahrzehnte und Jahrzehnte hindurch wurde von dem Proletariat der ganzen Welt die Fruchtbarkeit des Marxismus gepriesen. Lenin und Trotzkö waren in der Lage, den Marxismus praktisch anzuwenden : er wird zum Raubbau an der Zivi­lisation, was gleichbedeutend ist mit dem Untergange der Zivilisation. Und diese Dinge stehen erst am Anfange.

Néanmoins, le talent est malgré cela disponible en Europe, de fonder la liberté idéellement, spirituellement. Mais cette Europe doit se compléter au sens réel par une coopération avec les autres peuples de la Terre.

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Es ist trotzdem das Talent vorhanden in Europa, die Freiheit ideell, spirituell zu begründen. Aber es muß sich dieses Europa in wirkli­chem Sinne ergänzen durch die Zusammenarbeit mit den anderen Völ­kern der Erde.

En Asie, nous voyons que le vieil esprit asiatique s'est récemment réveillé. Les chefs spirituels d'Asie - il suffit de prendre l'exemple de Rabindranath Tagore, comme je l'ai déjà souligné - montrent par leur façon de parler que le vieil esprit altruiste n'est pas mort. Mais encore moins qu'autrefois, il est possible que ce tiers des impulsions de la civilisation humaine atteigne la civilisation.

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In Asien sehen wir, wie neuerdings aufleuchtet der alte asiatische Geist. Die geistig führenden Persönlichkeiten Asiens — Sie brauchen ja nur, worauf ich schon hingewiesen habe, das Beispiel des Rabin­dranath Tagore zu nehmen -- zeigen durch die ganze Art, wie sie sprechen, daß der alte altruistische Geist durchaus nicht erstorben ist. Aber noch weniger als das in früheren Zeiten der Fall war, ist die Möglichkeit vorhanden, daß eine Zivilisation durch dieses Drittel der menschlichen Zivilisationsimpulse erreicht werde.

C'est de tout cela qu'on parle aujourd'hui de tant de choses qui appartiennent en fait à la culture du déclin, mais on en parle comme si elles représentaient quelque chose qui était censé être un idéal. Nous entendons depuis des années qu'il a été proclamé que chaque peuple doit avoir la possibilité de vivre, enfin, je ne sais pas comment, à sa manière ou quelque chose comme ça. - Je vous demande maintenant : qu'est-ce qu'un peuple pour l'humain d'aujourd'hui, s'il est honnête et sincère ? C'est un phrasé en réalité, ce n'est pas la réalité. On peut parler d'un peuple quand on parle de l'esprit d'un peuple dans le même sens qu'en anthroposophie, quand il y a une réalité derrière, mais pas quand on parle d'une abstraction. Et un abstrait, c'est ce que les humains veulent dire aujourd'hui quand ils parlent de la liberté du peuple et ainsi de suite, parce qu'ils ne croient pas à la réalité d'un peuple. C'est la contrevérité intérieure profonde à laquelle on rend hommage aujourd'hui, que les humains ne croient pas en la réalité du peuple, mais parlent de la liberté du peuple comme si le peuple était quelque chose pour l'humain matérialiste d'aujourd'hui. Qu'est-ce que le peuple allemand ? Quatre-vingt-dix millions de personnes, qu’on peut compter ensemble A plus A plus A ! Ce n'est pas un système de peuple fermé sur soi auquel les humains croient. Et ainsi avec les autres peuples. Et on parle de ces choses, et on croit parler de réalités et se ment à soi-même intérieurement.

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Von all diesem kommt es her, daß heute von so vielen Dingen geredet wird, die eigentlich der Niedergangskultur angehören, aber geredet wird so, als ob sie etwas darstellten, was wie ein Ideal wirken soll. Wir haben durch Jahre gehört, wie verkündet worden ist: Jedes Volk muß die Möglichkeit haben, nun, ich weiß schon nicht, wie zu leben — auf seine eigene Art oder so irgend etwas. — Nun frage ich Sie: Was ist denn für den heutigen Menschen, wenn er ehrlich und auf­richtig ist, ein Volk? Eine Phrase ist es in Wirklichkeit, es ist ja keine Realität. Man kann von einem Volk sprechen, wenn man von einem Volksgeist spricht in dem Sinne, wie das in der Anthroposophie geschieht, wenn eine Realität dahintersteckt, aber nicht, wenn man ein Abstraktum meint. Und ein Abstraktum meinen heute die Men­schen, die von der Freiheit der Volkstümer und so weiter sprechen, denn sie glauben ja nicht an die Realität irgendeines Volkswesens. Darinnen liegt die tiefe innerliche Unwahrheit, der man heute hul­digt, daß man nicht glaubt an die Realität des Volkswesens, aber von der Freiheit des Volkes redet, als ob das Volk für den heutigen materialistischen Menschen etwas wäre. Was ist das deutsche Volk? Neunzig Millionen Menschen, die man A plus A plus A zusammenzählen kann! Das ist kein in sich geschlossenes Volkswesen, an das die Menschen glauben. Und so mit den anderen Völkern. Und man redet von diesen Dingen, und man glaubt von Realitäten zu reden und lügt sich innerlichst an.

Pae contre, ce sont des réalités quand on dit : l'être anglo-américain : aspirer à la cosmogonie ; l'être européen : aspirer à la liberté ; l’être asiatique : aspirer à l'altruisme. - Et maintenant, il faudrait chercher à saisir ces trois forces partielles dans la conscience du monde, et à partir de cette conscience du monde se dire : la vieille culture, qui s'efforce de sortir du partiel, doit périr, et vouloir s'y accrocher, c'est en fait agir contre son temps et non avec son temps. Nous avons besoin d'une nouvelle civilisation sur les ruines de l'ancienne. Les ruines de l'ancien deviendront de plus en plus petites, et seuls ceux qui auront la volonté et le courage d'en construire une nouvelle comprendront le temps présent. Le nouveau, cependant, ne doit pas venir de la simple conscience du pays grec ou romain, ni de la conscience terrestre de l'humain moderne, mais doit venir de la conscience d’univers de l'humain du futur, de cette conscience d’univers qui regarde de la terre vers le cosmos. Mais nous devons en venir à regarder ce cosmos de telle sorte que nous ne pratiquions pas seulement le copernicanisme ou le galiléisme. Les Européens ont réussi à mathématiser l'environnement de la Terre, mais ils n'ont pas réussi à conquérir une véritable science de l'environnement de la Terre. En son temps, Giordano Bruno était certainement une grande figure, une grande personnalité ; mais aujourd'hui, nous devons être conscients que là où il ne voyait que l'ordre mathématique, l'ordre spirituel prévaut, la réalité prévaut. L'Américain ne croit pas vraiment au monde mathématique, au cosmos mathématique. Il s'efforce d'acquérir un savoir des forces suprasensibles à partir de sa civilisation, même s'il est sur la mauvaise voie. On a compris en Europe, propulser toutes sortes de savoirs flottent. Mais quand Goethe, à sa manière, a posé la question : qu'est-ce que la science ? - il n'y avait pas d'issue, car cette Europe ne pouvait pas avoir l'opportunité d'étendre ce qui peut être recherché, disons sur l'humain, à la cosmogonie. Goethe a trouvé la métamorphose : la métamorphose des plantes, la métamorphose des animaux, la métamorphose de l'humain. La tête dans son système osseux, c'est une colonne vertébrale et une moelle épinière transformées. Tout cela est magnifique. Mais tout cela doit être formé à la conscience que cette tête est l'humain transformé de l'incarnation précédente et que l’humain-membre est la préparation de la prochaine incarnation. Le cosmique doit être la vraie science, sinon ce n'est pas une science. Cosmique, la science doit être une cosmogonie, sinon cette science n'est pas quelque chose qui donne des impulsions humaines intérieures, qui porte l'humain à travers la vie. L'humain moderne ne peut pas vivre instinctivement, il doit vivre consciemment. Il a besoin d'une cosmogonie, et il a besoin d'une vraie liberté. Il n'a pas seulement besoin de parler de liberté, il n'a pas seulement besoin de tout ce qui est la phraséologie de la liberté ; il a besoin de vivre réellement la liberté dans l'existence immédiate. Cela ne peut se faire que de la manière qui conduit à un individualisme éthique.

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Dagegen sind es Realitäten, wenn man sagt: Anglo-amerikanisches Wesen : Streben nach Kosmogonie; europäisches Wesen: Streben nach Freiheit; asiatisches Wesen: Streben nach Altruismus. — Und nun müßte gesucht werden, diese drei Partialkräfte im Weltenbewußt­sein zu erfassen, und aus diesem Weltenbewußtsein heraus sich zu sagen: Die alte Kultur, die aus dem Partiellen heraus strebt, muß untergehen, und sie halten wollen, heißt eigentlich, gegen seine Zeit und nicht mit seiner Zeit handeln. Wir brauchen eine neue Zivilisa­tion auf den Trümmern des Alten. Die Trümmer des Alten werden immer kleiner und kleiner werden, und derjenige Mensch allein ver­steht die heutige Zeit, der den Willen und den Mut hat zu einem wirklich Neuen. Das Neue aber, das darf weder aus dem bloßen grie­chischen oder römischen Landbewußtsein, noch aber aus dem Erden­bewußtsein des neuzeitlichen Menschen, sondern muß hervorgehen aus dem Weltenbewußtsein des Zukunftsmenschen, aus jenem Welten­bewußtsein, das wiederum von der Erde hier hinweg aufblickt zu dem Kosmos. Aber wir müssen dahin kommen, diesen Kosmos so an­zusehen, daß wir nicht bloß Kopernikanismus, Galileismus treiben. Die Europäer haben es verstanden, die Umgebung der Erde zu mathematisieren; aber sie haben es nicht verstanden, eine wirkliche Wissenschaft von der Umgebung der Erde zu erringen. Für seine Zeit war gewiß Giordano Bruno eine große Erscheinung, eine große Persönlichkeit; aber heute brauchen wir das Bewußtsein, daß da, wo er nur mathematische Ordnung gesehen hat, spirituelle Ordnung herrscht, Wirklichkeit herrscht. Der Amerikaner glaubt in Wirklich­keit nicht an die bloß mathematische Welt, an den bloß mathe­matischen Kosmos. Er strebt aus seiner Zivilisation heraus nach einem Wissen von übersinnlichen Kräften, wenn er auch noch auf falschem Wege ist. Man hat verstanden, in Europa allerlei Wissen zu treiben. Aber als Goethe in seiner Art die Frage gestellt hat: Was ist Wissen­schaft? — war nicht weiterzukommen; denn es konnte dieses Europa nicht die Möglichkeit gewinnen, dasjenige, was man erforschen kann, sagen wir über den Menschen, zur Kosmogonie zu erweitern. Goethe hat die Metamorphose gefunden: die Metamorphose der Pflanzen, die Metamorphose der Tiere, die Metamorphose des Menschen. Das Haupt in seinem Knochensystem, es ist ein umgewandeltes Rückgrat und Rückenmark. Das alles ist schön. Aber das alles muß ausgebildet werden zu einem Bewußtsein davon, daß dieses Haupt der umge­staltete Mensch der vorigen Inkarnation ist, und daß der Glied­maßenmensch die Vorbereitung der nächstfolgenden Inkarnation ist. Kosmisch muß die wirkliche Wissenschaft sein, sonst ist sie keine Wissenschaft. Kosmisch, eine Kosmogonie muß die Wissenschaft sein, sonst ist diese Wissenschaft nicht etwas, was innerliche menschliche Impulse gibt, was den Menschen trägt durchs Leben. Der Mensch der neueren Zeit kann nicht instinktiv leben; er muß bewußt leben. Er braucht eine Kosmogonie, und er braucht eine wirkliche Freiheit. Er braucht nicht bloß ein Herumreden über die Freiheit, er braucht nicht bloß alles dasjenige, was die Phraseologie der Freiheit ist; er braucht ein wirkliches Einleben der Freiheit in das unmittelbare Dasein. Das kann man nur auf den Wegen, die zum ethischen Indi­vidualismus führen.

Et là, il est bien sûr caractéristique qu'au moment où ma "Philosophie de la liberté" a été publiée, Eduard von Hartmann, qui a reçu l'un des premiers exemplaires de ce livre, m'a écrit que le livre ne devait pas s'appeler "Philosophie de la liberté", mais "Phénoménologie épistémologique et individualisme éthique". D'accord, le titre aurait été long, mais il n'aurait pas été mauvais s'il avait été intitulé "Individualisme éthique", car l'individualisme éthique n'est rien d'autre que la réalisation personnelle de la liberté. Les meilleurs humains n'ont tout simplement pas compris que les impulsions de l'époque exigeaient quelque chose comme il est écrit dans ce livre "La philosophie de la liberté".

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Und da ist es natürlich charakteristisch, daß in dem Augenblicke, wo erschienen war meine «Philosophie der Freiheit», Eduard von Hartmann, der eines der ersten Exemplare dieses Buches bekommen hat, mir schrieb, das Buch sollte nicht heißen: «Philosophie der Freiheit», sondern «Erkenntnistheoretische Phänomenologie und ethischer Individualismus». Schön; es wäre ein langatmiger Titel gewesen, aber es wäre nicht schlimm gewesen, wenn es ethischer Indi­vidualismus geheißen hätte; denn ethischer Individualismus ist nichts als die persönliche Verwirklichung der Freiheit. Die besten Menschen verstanden eben durchaus nicht, daß aus den Impulsen der Zeit heraus so etwas gefordert wurde, wie es in diesem Buch «Die Philosophie der Freiheit» steht.

Et regardons vers l'Asie : l'Asie et l'Europe doivent apprendre à se comprendre, et l'Asie et l'Amérique doivent apprendre à se comprendre. - Mais si les choses continuent comme elles ont été, ils ne se comprendront jamais. Les Asiatiques regardent l'Amérique, ils voient qu'il n'y a en fait qu'un seul mécanisme de vie extérieure, d'État, de politique, etc. L'Asiatique n'a aucun sens pour ces mécanismes, l'Asiatique n'a de sens que pour ce qui provient des impulsions de la partie la plus intime de l'âme humaine. Et les Européens se sont aussi quelque peu préoccupés de ce qu'est l'esprit asiatique, la spiritualité asiatique, mais on peut dire : avec une grande compréhension, quand même pas vraiment jusqu'à présent ! Après tout, ils ne sont pas vraiment parvenus à un accord, et de la façon dont ils étaient en désaccord, on pouvait voir qu'ils ne savaient pas vraiment comment faire entrer dans la culture européenne avec compréhension ce que sont les véritables impulsions de la culture asiatique. Pensez seulement à Blavatsky : elle voulait apporter toutes sortes de choses de la culture indienne, tibétaine dans la culture européenne ; beaucoup de choses qu'elle a essayé d'apporter dans la culture européenne sont contestables. Max Müller a essayé de faire entrer la culture asiatique en Europe d'une autre manière. On trouve dans Blavatsky maintes choses qui manquent à Max Müller ; maintes choses se trouvent dans Max Müller qui manquent à Blavatsky. Le jugement que Max Müller a porté sur le Blavatsky est à lui seul une bonne preuve du peu d'attention accordée à cette affaire. Max Müller pensait que Blavatsky n'apportait pas un véritable contenu intellectuel indien en Europe, mais plutôt une imitation, et il jugeait cela à travers une image, en disant : "Si les humains voyaient un cochon qui ne ferait que grogner, ils ne seraient pas surpris ; mais s'ils voyaient un cochon qui parle comme un humain, ils seraient surpris. - Maintenant, de la façon dont Max Müller a utilisé l'image, il pouvait seulement penser qu'il grognait comme un cochon avec sa culture asiatique, et en rapport à Blavatsky pense-t-il, ce serait comme quand un cochon commencerait à parler comme un humain. Il me semble cependant que ce n'est pas très intéressant quand un cochon grogne, mais que cela susciterait déjà un certain intérêt si un cochon se mettait soudain à marcher et à parler comme un être humain. L’image montre donc que l'on cherchait en fait une comparaison qui plane tout à fait dans le phrasé. Mais aujourd'hui, les humains n'y prêtent pas attention, et si vous soulignez vraiment ouvertement le ridicule d'une telle chose, alors les humains pensent que vous ne devriez pas le faire face à ce qu'on dit être une autorité reconnue comme Max Müller, parce que ce n'est pas juste. Mais c'est précisément le moment où nous devons parler honnêtement et sincèrement qui approche. Cette honnêteté et cette sincérité nous obligent à présenter les choses comme celles-ci, qui sont les secrets de la civilisation actuelle, de manière non vernie : l'angloaméricanisme a le talent pour la cosmogonie ; l'Europe a le talent pour la liberté ; l'Asie a le talent pour l'altruisme, pour la religion, pour un ordre socio-économique.

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Und sehen wir nach Asien hinüber : Asien und Europa müssen sich verstehen lernen, und Asien und Amerika müssen sich auch verstehen lernen. — Aber wenn es so fortgeht, wie es schon gegangen ist, so werden diese sich nie verstehen. Die Asiaten sehen nach Amerika, sehen, daß da eigentlich nur ein Mechanismus vorhanden ist des äußeren Lebens, des Staates, der Politik und so weiter. Der Asiate hat nicht Sinn für diese Mechanismen, der Asiate hat nur Sinn für das­jenige, was aus den Impulsen des Innersten der menschlichen Seele kommt. Und die Europäer haben sich ja auch etwas befaßt mit dem­jenigen, was asiatischer Geist, asiatische Spiritualität ist, aber man kann sagen: Mit großem Verständnisse eigentlich bis jetzt doch nicht! Sie sind ja auch nicht recht einig geworden, und an der Art, wie sie uneinig gewesen sind, konnte man sehen, daß sie eigentlich nicht gerade mit Verständnis dasjenige in die europäische Kultur herein­zutragen wußten, was wirkliche Impulse der asiatischen Kultur sind. Denken Sie nur an die Blavatsky : Sie hat allerlei aus indischer, tibeta­nischer Kultur in die europäische Kultur hereintragen wollen; vieles ist anfechtbar, was sie hereinzutragen versuchte. Max Müller hat auf eine andere Weise asiatische Kultur nach Europa hereinzutragen ver­sucht. Manches findet sich bei der Blavatsky, was bei Max Müller fehlt; manches steht bei Max Müller, was bei der Blavatsky fehlt. Al­lein an dem Urteil, das Max Müller über die Blavatsky gefällt hat, ist auch gut zu sehen, wie wenig man da auf die Sache eingegangen ist. Max Müller hat geglaubt, daß die Blavatsky nicht einen wirklichen indischen Geistesinhalt nach Europa gebracht hat, sondern eine Imi­tation, und das beurteilte er durch ein Bild, indem er sagte : Wenn die Leute ein Schwein sehen würden, das bloß grunzt, dann würden sie darüber nicht verwundert sein; aber wenn sie ein Schwein sehen wür­den, das so spricht wie ein Mensch, dann würden sie darüber verwun­dert sein. — Nun, so wie Max Müller das Bild gebraucht hat, so konnte er nur meinen, daß er mit seiner asiatischen Kultur grunzt wie ein Schwein, und in bezug auf Blavatsky meint er, es sei, wie wenn ein Schwein anfangen würde, wie ein Mensch zu sprechen. Mir scheint, daß es allerdings nicht hervorragend interessant ist, wenn ein Schwein grunzt, daß es aber schon einiges Interesse erwecken würde, wenn ein Schwein plötzlich herumlaufen und sprechen würde wie ein Mensch. Also das Bild zeigt schon, daß man eigentlich nach einem Vergleich gesucht hat, der gar sehr in der Phrase schwebt. Aber auf das geben die Menschen heute nicht acht, und wenn man wirklich ungeniert das Lächerliche einer solchen Sache hervorhebt, dann fin­den die Leute, daß man das nicht tun soll gegenüber einer, wie man sagt, anerkannten Autorität wie Max Müller; das schickt sich näm­lich nicht. Aber das ist es gerade, daß sich die Zeit herangenaht hat, in der wir durchaus ehrlich und aufrichtig sprechen müssen. Dieses ehrliche und aufrichtige Sprechen, das macht notwendig, daß wir un­geschminkt solche Dinge, die die Zivilisationsgeheimnisse der Gegen­wart sind, hinstellen: Anglo-Amerikanertum hat das Talent zur Kos­mogonie; Europa hat das Talent zur Freiheit; Asien hat das Talent zum Altruismus, zur Religion, zu einer sozialökonomischen Ord­nung.

Ces trois mentalités doivent fusionner pour toute l'humanité. Nous devons devenir des humains du monde et travailler du point de vue de l'humain du monde. Puis un jour, ce que le temps exige vraiment peut venir.

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Diese drei Gesinnungen müssen für die ganze Menschheit ver­schmelzen. Weltenmenschen müssen wir werden und vom Stand­punkte des Weltenmenschen aus wirken. Dann kann einstmals das­jenige kommen, was die Zeit wirklich fordert.


Français seul



01

En ces jours, j'aimerais développer devant vous certains éléments nécessaires à la compréhension et à l'action au sein de notre civilisation actuelle. Il ne sera guère difficile de se procurer la connaissance à partir des faits, qui dans une certaine mesure nous éclairent de partout aujourd'hui, que notre civilisation actuelle contient des signes de déclin, des forces de déclin, et que la nécessité est disponible vis-à-vis de ces forces de déclin de notre civilisation, de se tourner à ce qui est nécessaire pour y conduire les nouvelles forces dont elle a besoin. Lorsque nous survolons du regard notre civilisation, alors nous voyons qu'elle contient principalement trois forces de déclin, trois forces qui doivent progressivement amener cette civilisation à la chute. Tous les phénomènes désolants/troublants que nous avons déjà connus au cours de l’évolution de l'humanité, toutes les choses que nous connaîtrons encore - pour beaucoup de choses nous n'en sommes qu'au début -, ce ne sont que des symptômes isolés pour ce qui se passe dans le grand tout comme un phénomène de déclin à notre époque.

02

Si nous ne regardons pas seulement à courte vue ce qui s'est passé dans le présent et dans notre civilisation des trois ou quatre derniers siècles, mais si nous examinons de manière plus complète le cours de l’évolution humaine, alors il nous apparaîtra que les temps anciens, en tant que base de la culture, en tant que base de la culture quotidienne de la vie, ont eu quelque chose que nous n'avons plus qu'à croire maintenant. Ces anciennes cultures, en particulier la culture païenne, avaient un certain caractère scientifique, de sorte que les humains étaient conscients que dans leur âme vit quelque chose de l’univers entier. Vous avez seulement besoin de penser à combien vivant encore était les mondes de représentations des Grecs au-delà du quotidien, à ce qu'est le monde des dieux et des esprits derrière le monde sensible. Et vous avez seulement à vous rappeler combien a pénétré vivant, dans la vie quotidienne, ce qui a donné à ces humains de cultures plus anciennes, un certain rapport avec un monde spirituel leur étant conscient. Dans toutes leurs activités quotidiennes, ces personnes des anciennes cultures étaient conscientes qu'elles se trouvaient dans un monde qui ne se réduisait pas à la vie quotidienne, mais à l’ouvrage d’entités spirituelles y travaillant. Les actions quotidiennes se déroulaient sous l'impulsion de forces spirituelles. Ainsi, en particulier lorsque nous nous penchons sur les cultures païennes, nous trouvons un caractère scientifique de base dont nous pouvons dire que les humains avaient - on peut l’exprimer ainsi - une cosmogonie. C'est-à-dire qu'ils se connaissaient en tant que membres de l'univers entier ; ils savaient qu'ils n'étaient pas simplement des êtres perdus marchant alentour comme des agneaux sur la pelouse verte de la terre, mais qu'ils se tenaient dans le pendant avec l'ensemble du vaste univers, et qu'ils avaient leur destin dans le vaste univers entier. Les peuples des anciens temps avaient une cosmogonie.

03

Notre civilisation n'a aucune motivation à créer une véritable cosmogonie. Nous n'avons pas de sorte/de façon de représentation véritablement scientifique au sens propre du terme. Nous avons des listes de faits naturels particuliers, et nous avons une schématique conceptuel idéelle ; mais nous n'avons pas de véritable science qui nous relie avec les mondes spirituels. Combien est pauvre ce qui intervient dans notre vie quotidienne à partir de ce qui est cultivé aujourd'hui comme science, par rapport à ce que le vieil humain savait être les forces du monde spirituel quand il agissait. Il avait une cosmogonie, il savait qu'il était articulé à l'univers entier. Il ne regardait pas le soleil, la lune et les étoiles comme des mondes étrangers, mais il se connaissait dans son être intérieur en relation avec le soleil, la lune et les mondes étoilés. L'ancienne civilisation avait donc une cosmogonie, et cette cosmogonie a été perdue pour notre civilisation. L'humain ne peut pas être fort dans la vie s'il n'a aucune cosmogonie. C'est une seule chose que j’aimerais, quand l'élément scientifique de notre civilisation pousse au déclin.

04

Le deuxième élément qui pousse notre civilisation au déclin est que n'est pas disponible d'impulsion correcte pour la liberté. Il manque à notre civilisation la possibilité de fonder la liberté de la vie de manière globale. Seulement peu d’humains se procurent un véritable concept à l'heure actuelle, bien que beaucoup parlent de liberté, et encore moins d'une véritable impulsion intérieure pour ce qu'est la liberté. C’est pourquoi notre civilisation tombe progressivement dans ce que la civilisation ne peut pas supporter : elle tombe dans le fatalisme. Nous avons soit un fatalisme religieux, dans lequel les humains se laissent à la merci de toutes les forces religieuses au service desquelles ils se placent et dont ils aimeraient le plus qu'elles tirent des ficelles, comme on tirerait des marionnettes ; soit un fatalisme de science de la nature. Le fatalisme de science de la nature s'exprime donc en ce que les humains en sont arrivés progressivement à l’avis que tout se passe d’après des nécessités naturelles ou des nécessités économiques ; il n'y aurait pas de place pour la libre action de l'humain. - Si les humains se sentent attelés au monde économique ou de science de la nature, ce n'est rien d'autre qu'un véritable fatalisme. Ou bien nous avons ce fatalisme que les nouvelles confessions religieuses ont fait apparaître, qui exclut en fait une réelle liberté. Il suffit de penser au nombre de cœurs et d'âmes qui ont aujourd'hui conscience qu'ils aimeraient le plus s'abandonner à ce que le Christ ou une autre puissance spirituelle leur fait. C'est même une accusation que l'on entend très souvent faire à l'anthroposophie, à savoir que l'anthroposophie n'attache pas une grande importance au fait que les humains sont, comme on dit, rachetés par le Christ, mais par eux-mêmes. Les humains aimeraient être dirigés, aimeraient être guidés, aimeraient en fait que le fatalisme soit correct. Et combien a-t-on en tendu parler ces dernières années de malheur, ici et là, que les gens ont dit : "Oui, pourquoi Dieu ou le Christ n'aident-ils pas telle ou telle communauté de peuple ? On devrait quand même croire que serait disponible une justice divine. - Les humains aimeraient que cette justice divine soit décrétée comme Fatum. Ils n’aimeraient pas en arriver à être véritablement traversés de force intérieure par l'impulsion de la liberté. Une civilisation qui n'est pas en situation de cultiver cet élan de liberté affaiblit l'humain et se condamne au déclin. C'est la deuxième chose. L'absence de cosmogonie est la première ; l'absence d'une véritable impulsion à la liberté, c'est la deuxième chose qui est contenue dans notre civilisation en tant que forces de déclin.

05

Et la troisième est que notre civilisation ne parvient pas à produire une nouvelle motivation pour un sentiment et une volonté religieux réels. Notre civilisation aimerait en fait seulement continuer à soigner et à réchauffer les anciennes confessions religieuses. Pour donner vie à de nouvelles impulsions religieuses, notre civilisation manque de force, et par là notre civilisation manque aussi de force pour une véritable action altruiste dans la vie. Notre civilisation est si égoïstement noyautée parce qu'elle ne contient en fait aucune forte impulsion altruiste. Une forte impulsion altruiste peut seulement venir d'une vision spirituelle du monde. Ce n'est que lorsque l'humain se sait membre du monde spirituel qu'il cesse d'être si terriblement intéressant pour lui-même, que son propre moi ne devient que le centre du monde entier ; alors les pulsions égoïstes cessent, les pulsions altruistes commencent. Mais notre époque est peu encline à développer ce grand intérêt pour le monde spirituel. Car l'intérêt doit augmenter si l'on veut vraiment se sentir membre du monde spirituel.

06

Et c'est ainsi que, pourrait-on dire, les impulsions de la réincarnation et du karma ont fait irruption dans notre civilisation. Mais comment les pulsions de la réincarnation et du karma ont-elles été saisies ? Même ceux qui ont porté leur attention sur ces idées de réincarnation et de karma ont été très égoïstes dans leur compréhension de celles-ci. Par exemple, il a été dit que l'humain mérite son destin dans une certaine vie. On a même pu entendre de la part de gens par ailleurs intelligents que les idées de réincarnation et de karma sont en elles-mêmes une réponse à la question de la disponibilité de la souffrance humaine ; la question sociale n’aurait au fond aucune justification. Ainsi, maints, par ailleurs gens intelligents, ont dit que le pauvre s’était hérité cela dans son incarnation précédente et qu'il n'avait qu'à vivre dans sa présente incarnation ce qu'il s’était gagné dans sa précédente. Même les idées de réincarnation et de karma ne sont pas en mesure de s'imposer dans notre civilisation de manière à former une pulsion de sentiment altruiste. Il ne s'agit pas seulement d'introduire des idées telles que la réincarnation et le karma dans notre époque, mais aussi de savoir comment nous les introduisons. Si elles ne deviennent qu'une pulsion d'égoïsme, alors elles n'élèvent pas notre culture, elles la poussent encore plus vers le bas. D'autre part, la réincarnation et le karma deviennent des idées non éthiques, des idées anti-éthiques, quand beaucoup d’humains disent : je dois devenir un bon humain pour que ma prochaine incarnation soit une bonne. - De cette motivation de devenir un bon humain, de sorte que dans la prochaine incarnation, on vive quelque chose d'aussi sympathique que possible, agir en fonction de cette volonté est un double égoïsme, ce n'est pas un simple égoïsme. Mais ce double égoïsme, pour beaucoup d’humains, est issu des idées de réincarnation et de karma. C'est ce que l'on peut dire : Notre civilisation a si peu d'impulsion altruiste-religieuse qu'il lui est impossible de comprendre même des idées telles que la réincarnation et le karma, en ce sens qu'elles deviennent des pulsions altruistes et non des actions et des sentiments égoïstes.

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Ce sont donc ces trois choses qui sont les forces de déclin de notre culture : le manque de cosmogonie, le manque d'un fondement approprié de la liberté, le manque de sentiment altruiste. Et voyez-vous, là où il n'y a pas de cosmogonie, il n'y a aucune vraie science, il n'y a aucun vrai savoir, ce savoir devient finalement une sorte de jeu des mondes ou de civilisation, ce qui est souvent le cas à notre époque, aussi loin qu’il n'est pas un pur moment d'utilité dans la culture extérieure, dans la culture technique extérieure. La liberté devient souvent un simple phrasé à notre époque, parce qu’une justification approfondie de la liberté et la diffusion de l'impulsion de liberté ne sont pas la force de notre civilisation. Nous n'avons pas non plus la possibilité, dans le domaine économique, de progresser réellement au sens social, car notre civilisation ne contient pas de pulsions altruistes, mais seulement égoïstes, c'est-à-dire antisociales, et on ne peut pas socialiser avec les pulsions antisociales. Car socialiser signifie créer une telle structure de la société qu'un humain agit pour un autre. Mais on devrait seulement se représenter que dans notre civilisation, un humain devrait agir pour un autre ! Tout l'ordre social est donc établi ainsi que chacun peut seulement agir pour lui-même. Toutes nos institutions sont donc comme ça.

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Ainsi apparaît la question : comment pouvons-nous dépasser ces symptômes du déclin de notre civilisation ? - On ne peut pas exagérer ce qui est le déclin de notre civilisation. Face à ce qui a été dit, il s'agit de l'examiner sans parti pris et sans réserve, afin de ne pas se faire d'illusions. Il faut se dire : les forces du déclin sont là, et il ne faut pas croire que l'on puisse les corriger d'une manière ou d'une autre, mais il y a de fortes forces de déclin que l'on peut caractériser comme nous venons de le dire. Il s'agit à présent de se tourner vers ce qui permet d'obtenir des forces d'ascension. Cela ne peut pas être fait par des théories ; à notre époque, les humains peuvent inventer les plus belles théories, les plus beaux principes ; il n'y a rien à faire avec de simples théories. Faire quelque chose dans la vie n'est possible qu'avec les forces qui sont réellement présentes sur cette terre, auxquelles il faut faire appel. Si notre civilisation était telle que je l'ai décrite, alors nous ne pourrions rien faire d'autre que de nous dire : "Nous devons laisser cette civilisation périr et participer à sa disparition. Car toute tentative de corriger ce phénomène à partir de simples idées ou conceptions est une absurdité.

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On peut seulement demander : la chose ne repose-t-elle pas peut-être en fait plus profondément ? - Et elle repose plus profond. Elle repose notamment ainsi que les humains aujourd'hui - comme je l'ai souvent dit ici, d'autres points de vue - poussent trop fort vers les absolus. Quand ils demandent : "Qu'est-ce qui est vrai ? - Ainsi ils demandent après : qu'est-ce qui est vrai dans un sens absolu ? - Non : qu'est-ce qui est vrai pour une certaine époque ? - Quand ils demandent : "Qu'est-ce qui est bon ? - Ils demandent : qu'est-ce qui est bon dans le sens absolu ? - Ils ne demandent pas : "Qu'est-ce qui est bon pour l'Europe ? Qu'est-ce qui est bon pour l'Asie ? Qu'est-ce qui est bon pour le 20e siècle, qu'est-ce qui est bon pour le 25e siècle ? --- Ils demandent après la bonté et la vérité absolues. Ils ne demandent pas après ce qui se trouve réellement dans le premier développement concret de l'humanité. Mais nous devons nous tenir autrement la question, parce que nous devons regarder la réalité, et à partir de la réalité, les questions doivent être posées différemment, souvent ainsi que leurs réponses apparaissent paradoxales vis-à-vis de ce que l'on est enclin à supposer en observant la surface des choses. Nous devons nous demander : n'y a-t-il aucune possibilité de revenir à un mode de représentation cosmogonique ? N'y a-t-il aucune possibilité d'arriver à une impulsion de liberté œuvrant réellement sociale ? N'y a-t-il aucune possibilité d'une impulsion religieuse et est en même temps impulsion de la fraternité, donc est un véritable fondement de l'ordre social économique, n'y a-t-il aucune possibilité d'arriver à une telle impulsion ? - Et lorsque nous nous posons ces questions à partir de la réalité, nous obtenons également de vraies réponses, car l'enjeu est le suivant : à l'heure actuelle, toutes les sortes d'humains ne sont pas capables d'accéder à l'ensemble de la vérité globale du monde, mais les différentes sortes d'humains de la Terre sont disposées à accéder à des domaines partiels d'action véritable. Et nous devons nous demander : où est peut-être disponible dans la vie actuelle sur terre la possibilité qu'une cosmogonie se développe, où est disponible la possibilité qu'une impulsion radicale de liberté se développe, et où est disponible l'impulsion pour une coexistence religieuse et fraternelle au sens social des humains ?

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Si nous commençons par cette dernière, alors une observation impartiale de nos conditions terrestres montrera que nous devons rechercher l'attitude, la manière de penser pour une impulsion véritablement fraternelle sur notre terre parmi les peuples asiatiques, parmi les peuples asiatiques, en particulier dans les cultures chinoise et indienne. Même si ces cultures sont déjà entrées en décadence, et même si cela semble contredire l'observation extérieure superficielle, on y trouve ces pulsions d'amour pour tous les êtres, qui émanent intérieurement du cœur de l'humain, qui seules peuvent fournir les bases, d'une part de l'altruisme religieux et d'autre part d'une véritable culture économique altruiste.

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Ce qui est étrange, c'est que les Asiatiques ont une attitude altruiste, mais qu'ils n'ont pas la possibilité de pratiquer l'altruisme. Ils n'ont que l'attitude, mais ils n'ont aucune possibilité, aucun talent, aucune capacité de créer des conditions sociales dans lesquelles les débuts de l'altruisme peuvent être réalisés de l'extérieur. Les Asiatiques cultivent les pulsions altruistes de la nature humaine depuis des milliers d'années. Néanmoins, ils ont réussi à provoquer de terribles famines en Chine, en Inde, etc. C'est la particularité de la culture asiatique, que l'attitude est là, et que cette attitude est intérieurement honnête, mais qu'il n'y a pas de talent pour réaliser cette attitude dans la vie extérieure. Et c'est même la particularité de cette culture asiatique, qu'elle contient une pulsion altruiste extrêmement importante au sein de la nature humaine et aucune possibilité de la réaliser extérieurement maintenant. Au contraire, si l'Asie devait rester seule, ce fait que l'Asie a la possibilité de fonder l'altruisme à l'intérieur, mais aucun talent pour le réaliser à l'extérieur en ferait un terrible désert de civilisation. C'est ce que l'on peut dire : De ces trois choses, l'impulsion à la cosmogonie, l'impulsion à la liberté, l'impulsion à l'altruisme, l'Asie est la troisième plus présente dans l'esprit. Mais elle ne dispose que d'un tiers de ce qui est nécessaire à la civilisation actuelle si elle veut revenir sur le devant de la scène : l'attitude intérieure pour l'altruisme.

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Que possède l'Europe ? L'Europe a l'extrême nécessité de résoudre la question sociale, mais elle n'a pas d'attitude face à la question sociale. Il faudrait en fait qu'elle ait l'attitude asiatique si elle voulait résoudre la question sociale. Toutes les conditions préalables à la solution de la question sociale sont là à partir des besoins sociaux en Europe ; mais les Européens devraient d'abord se pénétrer de la façon de penser qui est naturelle aux Asiatiques ; seulement ils n'ont aucun talent pour voir vraiment les besoins sociaux de l'extérieur. Souvent, il aime même ça. En Europe, il y a l'impulsion extérieure pour faire quelque chose à propos de la question sociale, mais il n'y a pas l'attitude pour le faire. C'est ce pour quoi l'Europe a le plus de talent, la capacité de créer l'élan de la liberté. Les talents européens, en particulier, sont là pour façonner le sentiment intérieur, le sentiment intérieur de liberté au degré le plus éminent. On peut dire que c'est un talent spécifiquement européen que d'arriver à une véritable idée de liberté. Mais ces Européens n'ont aucun humain qui agit librement, qui feraient de la liberté une réalité. L'idée de liberté est une chose que les Européens peuvent magnifiquement saisir. Mais tout comme l'Asiatique saurait immédiatement quoi faire s'il pouvait se faire une idée claire de la liberté européenne sans les autres mauvaises habitudes européennes, l'Européen peut se faire la plus belle idée de la liberté, mais il n'y a pas de possibilité politique de réaliser cette idée de liberté directement avec les peuples d'Europe, car l'Européen des trois conditions de la civilisation : impulsion à l'altruisme, impulsion à la liberté, impulsion à la cosmogonie, il n'a que la troisième : l'impulsion à la liberté - il n'a pas les deux autres. Ainsi, l'Européen ne dispose que d'un tiers de ce qui est nécessaire pour faire naître une véritable nouvelle ère. Il est très important que ces choses soient enfin considérées comme les secrets de notre civilisation. En Europe, nous avons, on peut le dire, de la plus belle des manières toutes les conditions pour penser, ressentir, savoir ce qu'est la liberté, mais nous n'avons aucun moyen de pénétrer avec cette liberté sans plus de cérémonie. Je peux vous donner l'assurance, par exemple : les plus belles choses ont été écrites en Allemagne par des individus sur la liberté à l'époque où toute l'Allemagne gémissait sous la tyrannie de Ludendorff et d'autres. Il existe en Europe un talent à la conception de l’impulsion de liberté, mais tout d'abord, cette impulsion est un tiers pour la véritable montée dans notre civilisation, et non pas la totalité.

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Et si nous allons en dehors de l'Europe, à l'Ouest - et je compte la Grande-Bretagne comme l'Amérique dans ce contexte - si nous allons dans le monde anglo-américain, alors nous y retrouvons un tiers des impulsions, une des trois impulsions nécessaires pour faire monter notre civilisation, c'est-à-dire l'impulsion pour une cosmogonie. Quiconque connaît la vie spirituelle anglo-américaine sait que cette vie spirituelle anglo-américaine est d'abord formaliste, qu'elle est d'abord matérialiste, qu'elle veut même atteindre le spirituel de manière matérialiste, mais qu'elle a les moyens et les manières de parvenir à la cosmogonie. Même si cette cosmogonie est aujourd'hui recherchée de manière très erronée, elle est recherchée dans l'être anglo-américain. Encore un troisième : la recherche d'une cosmogonie. Il n'y a pas de possibilité de relier cette cosmogonie à l'être humain libre et altruiste, il y a le talent de s'attacher à cette cosmogonie, de la développer, mais il n'y a pas de talent d'intégrer l'être humain dans cette cosmogonie. On peut dire que même les aspirations d'un spiritisme malavisé étaient cosmogoniques, puisqu'elles ont commencé au milieu du XIXe siècle et n'ont en fait pas encore complètement décru aujourd'hui. Il s'agissait de découvrir quelles étaient les forces qui se cachaient derrière les forces sensorielles ; on entama un chemin matérialiste, une méthode matérialiste. Mais il ne s'agissait pas d’obtenir des sciences aussi formelles que celles dont disposent les Européens, par exemple, mais d'apprendre à connaître de véritables, réelles forces suprasensorielles. On emprunta seulement, comme je l'ai dit, un mauvais chemin, un chemin que l'on appelle encore "américain" aujourd'hui. Ainsi, là aussi, à nouveau un tiers de ce qui est nécessaire pour l'essor réel de notre culture.

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Oui, on n’apprend pas à connaître les secrets de notre civilisation aujourd'hui si on ne sait pas distribuer les trois impulsions, par lesquelles il s’agit de l’ascension de notre civilisation, sur les membres de la surface de notre terre ; si l'on ne sait pas que la recherche de la cosmogonie réside dans les talents du monde anglo-américain, la recherche de la liberté réside dans le monde européen, la recherche de l'altruisme et d'un tel sentiment qui, s'il est correctement appliqué dans la réalité, conduit au socialisme, en fait seulement dans la culture asiatique. L'Amérique, l'Europe et l'Asie ont chacune un tiers de ce qui est nécessaire pour tendre vers, pour un véritable nouvel essor, une nouvelle construction de notre culture.

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C'est de ce contexte que quelqu’un devait aujourd'hui penser et sentir qui le pense sérieux et honnête avec un travail à une nouvelle construction de notre culture. On ne peut pas s'asseoir dans sa salle d'étude aujourd'hui et réfléchir à quel est le meilleur programme pour l'avenir. Il faut aller dans le monde d'aujourd'hui et en retirer les impulsions qui s'y trouvent. Je l'ai dit : si on regarde notre culture avec ses moments de déclin, on doit avoir l'impression qu'elle ne peut être sauvée si les humains n’envisagent pas : L'un est disponible dans l'un, le deuxième dans l'autre, le troisième dans le troisième, si les humains ne se réunissent pas à grande échelle à travers la Terre et ne parviennent pas à une réelle reconnaissance de ce que l'individu ne peut pas fournir dans le sens absolu de l'intérieur de lui-même, mais de ce qui ne peut être réalisé que par celui qui, si je puis dire, y est prédestiné. - Si aujourd'hui l'Américain veut créer, outre la cosmogonie, la liberté et le socialisme de l'intérieur de soi, il ne le peut pas. Si aujourd'hui l'Européen veut trouver la cosmogonie et l'altruisme en plus de l'impulsion de la liberté, il ne le peut pas. L'humain asiatique ne peut pas non plus revendiquer autre chose que son vieil altruisme. Si cet altruisme est repris par les autres masses de la population de la Terre et imprégné de ce pour quoi elles ont leurs talents, alors seulement nous progresserons réellement. Aujourd'hui, l'humanité doit travailler ensemble parce que l'humanité a des talents différents.

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Nous devons nous avouer que notre civilisation est devenue faible et qu'elle doit redevenir à nouveau forte. Pour être plus précis, je veux dire ce qui suit, pour vous donner quelque chose de plus concret de ce que j'ai exprimé dans l'abstrait. Comme vous le savez, les anciennes cultures orientales préchrétiennes ont aussi donné naissance à de grandes villes. On peut se souvenir de cultures orientales très répandues, qui ont également donné naissance à de grandes villes. Mais ces grandes villes des anciennes cultures, elles avaient une certaine attitude à côté d'elles. Toutes les cultures orientales avaient la particularité de former avec la vie dans les grandes villes la façon de voir qu'en fait, si l'humain ne pénètre pas du/par-dessus le physique au supraphysique, il vit dans le vide, dans le rien. Et c'est ainsi que les grandes villes de Babylone, de Ninive, etc. ont pu se développer, parce qu'à travers ces villes, l'humain n'est pas venu considérer ce que ces villes ont produit comme le réel en fait, mais ce qui d’abord est derrière tout cela. C'est d’abord à Rome que c’est devenu ainsi que la culture urbaine a été faite un régulateur de la façon de voir la réalité. Les villes grecques sont impensables sans le pays qui les entoure ; elles se nourrissent du pays/de la campagne qui les entoure. Si notre histoire n'était pas tant une fable de convenue, comme elle l’est, mais faisait revivre la forme réelle des temps anciens, elle montrerait comment la ville grecque est enracinée dans le pays. Rome n'est plus enracinée dans le pays, mais l'histoire de Rome consiste en fait à rendre réel un monde imaginaire, rendre un monde qui n'est pas réel, réel. C'est à Rome que le citoyen a été inventé, le citoyen, cette horrible caricature à côté de l'être humain. Car l'humain est humain, et qu'il soit en dehors de cela aussi un citoyen est une chose imaginaire. Qu'il soit un citoyen est écrit quelque part dans les livres d'église/de l’église ou dans les livres de droit ou quelque chose comme ça. Qu'il soit, en dehors de cela, qu’il soit humain et ait certaines facultés en tant qu'humain, encore aussi une possession enregistrée, une possession inscrite au registre foncier, c'est quelque chose d'imaginaire à côté de la réalité. Mais tout cela est romain. Oui, Rome a encore amené beaucoup plus en l’état. Rome a compris falsifier tout ce qui résulte du détachement des villes des campagnes/du pays, du pays réel à une réalité. Rome, par exemple, a compris comment introduire les concepts juridiques romains dans les concepts religieux des anciens. Celui qui retourne aux anciens concepts religieux selon la vérité ne trouvera pas les concepts juridiques romains dans ces anciens concepts religieux. La jurisprudence romaine est en fait rentrée dans l'éthique religieuse. C'est fondamentalement dans l'éthique religieuse - par ce que Rome en a fait - comme si dans le monde suprasensible siégeaient là de tels juges comme sur nos sièges de jugement de style romain et jugeaient les actions humaines. Oui, nous en faisons même l'expérience, parce que les concepts juridiques romains ont encore un effet, à savoir que là où l'on parle de karma, la plupart des humains qui confessent le karma aujourd'hui se représentent l'effet de ce karma comme si était là une quelque justice d'un autre monde qui, selon les concepts terrestres, frappe/sanctionne ce que l'un a fait avec telle ou telle récompense, avec tel ou tel châtiment, entièrement selon les concepts juridiques romains. Tous les saints et toutes les entités supraterrestres vivent en fait ainsi dans ces représentations de telle sorte que les concepts juridiques romains se sont insinués dans ce monde supraterrestre.

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Par exemple, qui comprend aujourd'hui la grande idée du destin grec ? Nous ne pouvons pas comprendre Œdipe d’après des concepts juridiques romains ! Pour cela, sous l'influence des concepts juridiques romains, le talent des humains de comprendre une grandeur tragique s’est complètement perdu. Et ces concepts romains de droit se sont glissés dans notre civilisation moderne, vivent partout dedans ; ils ont essentiellement falsifié en réalité ce qui est imaginaire, non pas imaginatif, mais imaginaire.

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Ainsi nous devons absolument nous être très clairs sur ce que nous sommes en fait détachés de la réalité avec nos représentations, et que nous avons besoin de pénétrer nos idées nouvellement avec de la réalité. Parce que nos concepts sont, pris fondamentalement, vides, notre civilisation est privée de la conscience que les humains doivent travailler ensemble de par le cercle du monde. Nulle part nous ne voulons vraiment indiquer la raison de ces phénomènes, nous voulons rester partout plus ou moins à la surface.

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Pour cela j’aimerais vous donner un autre exemple. Comme vous le savez, dans les différents parlements du monde, dans le passé, disons dans la première moitié du XIXe siècle, même un peu plus tard, deux tendances de partis ont émergées pour lesquelles il y avait en fait beaucoup de respect jusqu'à présent : une tendance de parti conservateur et une tendance de parti libéral. Les autres partis qui sont apparus n'ont été ajoutés à ces deux partis de base que plus tard. Mais vous voyez, aujourd'hui, il est tellement nécessaire d'aller à l'essentiel par-dessus le phrasé, et de s'interroger sur beaucoup de choses, non pas sur ce que disent les humains qui la représentent, mais sur ce qui se trouve dans le subconscient des humains. Et là, vous constaterez que les personnes qui se disent membres de partis plus conservateurs sont celles qui, d'une manière ou d'une autre, ont plus à voir avec l'agriculture, avec l’entretien des terres et des sols, c'est-à-dire le membre originel de la culture humaine. Bien sûr, toutes sortes d'effets secondaires peuvent apparaître à la surface. Je ne dis pas que tout conservateur doit être agraire, bien sûr il y a des infiltrés partout, partout il y a des infiltrés qui, hors du phrasé, adhèrent à un principe quelconque ; mais il faut regarder l'essentiel, c'est-à-dire que celui qui a intérêt à maintenir certaines formes structurelles d'ordre social, à ne pas les laisser glisser trop vite, c'est la population agricole.

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Ce qui vient davantage de l'industriel, ce qui vient davantage du travail arraché au pays, c'est libéral, c'est progressiste. Pour que ces lignes de parti remontent à quelque chose de plus profond ; et il faut chercher partout à aller au-delà du phrasé, à passer des mots aux choses.

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Mais après tout, ce sont toutes des choses qui ne nous disent qu'une seule chose, que nous avons fondamentalement vécue fortement dans une culture du mot.

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Nous devons avancer vers une culture de (la) chose, vers une civilisation de la chose, nous devons arriver au point où nous ne nous laissons plus impressionner par des mots, par des programmes, par des objectifs en paroles, mais nous devons arriver à voir à travers la réalité, et nous devons surtout voir à travers ces réalités qui sont plus profondes que la culture rurale/de pays et urbaine ou la culture agricole et industrielle. Et ce qui est plus profond aujourd'hui, ce sont les impulsions des membres individuels de l'humanité dispersés dans le monde : le membre américain allant vers la cosmogonie, le membre européen allant vers la liberté, le membre asiatique allant vers l'altruisme, vers le socialisme.

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Au début, cependant, cela est ou a été pratiqué de manière étrange. La culture anglo-américaine conquiert le monde. Il est nécessaire qu'en conquérant le monde, elle absorbe ce qui peut venir des parties conquises du monde : des impulsions de liberté, des impulsions altruistes ; car elle n'a elle-même qu'une impulsion cosmogonique. Elle doit même son succès à une seule impulsion cosmogonique. Elle doit ses succès au fait qu'il est possible de penser en termes de pensées mondiales/universelles, comme nous en avons souvent et souvent discuté, tout de suite pendant le temps de guerre ; que les succès de ce côté-là sont le fruit d'impulsions suprasensorielles d'un certain type que les autres ne voulaient pas comprendre. Le cosmogonique, qui n’a pas la permission de rester isolé, mais doit s’imprégner avec le domaine de la liberté.

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Pour comprendre/embrasser cette phrase, il est naturellement nécessaire de s'en détacher assez, assez fortement et de se confronter aux réalités. Car celui qui s'accroche à la phrase se dira naturellement : eh bien, qui a plus représenté la liberté ces dernières années que le monde anglo-américain ! - Évidemment énormément avec des mots ; mais il s'agit de ce que les choses sont en alité, et non pas comment elles sont représentées par des mots.

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Comme vous le savez, nous avons dû nous référer encore et encore à la phraséologie du wilsonisme. Cette phraséologie du wilsonisme est très courante dans les pays occidentaux depuis longtemps. Elle s'est même emparée de l'Europe centrale à partir d'octobre 1918. L'illusion n'a pas duré longtemps, mais cette phraséologie s'est imposée en Europe centrale. Il a fallu le rappeler ici encore et encore, et je me souviens qu'un petit mouvement a toujours été créé lorsque, au fil des ans, le désespoir, le vide et l'abstraction de ce qui est lié au nom de Woodrow Wilson ont été rappelés encore et encore. Mais maintenant, comme il semble, même en Amérique, les humains commencent à voir à travers cette abstraction et ce vide du wilsonisme. Ce n'était pas un antagonisme des nations contre Woodrow Wilson ; ce n'était pas un antagonisme qui venait de l'Europe, c'était un antagonisme qui venait du concept de nos forces de civilisation. Il s'agissait de caractériser le Wilsonisme comme le type de pensée humaine la plus abstraite, la plus irréelle. C'est la pensée Wilsonienne qui a agi de façon si unilatérale parce qu'elle a absorbé l'impulsion américaine sans avoir vraiment l'impulsion de la liberté - car parler de liberté n'est pas une preuve que l'impulsion de la liberté est vraiment là - et sans avoir l'impulsion de l'altruisme réel.

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Ce qui est la vie en Europe centrale est sur le terrain, plus ou moins plongé dans un terrible sommeil. À l'heure actuelle, l'Allemand est invité à penser à la liberté, non seulement de la manière dont on parlait de la liberté dans la plus belle phraséologie quand on soupirait sous le manque de liberté de Ludendorff, mais la nécessité produit bien sûr une certaine compréhension de l'idée de liberté, mais avec des âmes et des forces physiques paralysées, avec l'impossibilité de se ressaisir d'une manière ou d'une autre pour former des pensées vraiment intenses. Nous avons toutes sortes de tentatives de structures démocratiques, mais en Allemagne, nous n'avons pas de démocrates, nous avons une république, mais pas de républicains. Tout cela est un phénomène caractéristique de l'européanisme en Europe centrale.

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Et en Europe de l'Est : à travers les décennies et les décennies, le prolétariat du monde entier a loué la fertilité du marxisme. Lénine et Trotsky ont su mettre le marxisme en pratique : il devient une exploitation de la civilisation, ce qui équivaut au déclin de la civilisation. Et ces choses ne font que commencer.

28

Néanmoins, le talent est malgré cela disponible en Europe, de fonder la liberté idéellement, spirituellement. Mais cette Europe doit se compléter au sens réel par une coopération avec les autres peuples de la Terre.

29

En Asie, nous voyons que le vieil esprit asiatique s'est récemment réveillé. Les chefs spirituels d'Asie - il suffit de prendre l'exemple de Rabindranath Tagore, comme je l'ai déjà souligné - montrent par leur façon de parler que le vieil esprit altruiste n'est pas mort. Mais encore moins qu'autrefois, il est possible que ce tiers des impulsions de la civilisation humaine atteigne la civilisation.

30

C'est de tout cela qu'on parle aujourd'hui de tant de choses qui appartiennent en fait à la culture du déclin, mais on en parle comme si elles représentaient quelque chose qui était censé être un idéal. Nous entendons depuis des années qu'il a été proclamé que chaque peuple doit avoir la possibilité de vivre, enfin, je ne sais pas comment, à sa manière ou quelque chose comme ça. - Je vous demande maintenant : qu'est-ce qu'un peuple pour l'humain d'aujourd'hui, s'il est honnête et sincère ? C'est un phrasé en réalité, ce n'est pas la réalité. On peut parler d'un peuple quand on parle de l'esprit d'un peuple dans le même sens qu'en anthroposophie, quand il y a une réalité derrière, mais pas quand on parle d'une abstraction. Et un abstrait, c'est ce que les humains veulent dire aujourd'hui quand ils parlent de la liberté du peuple et ainsi de suite, parce qu'ils ne croient pas à la réalité d'un peuple. C'est la contrevérité intérieure profonde à laquelle on rend hommage aujourd'hui, que les humains ne croient pas en la réalité du peuple, mais parlent de la liberté du peuple comme si le peuple était quelque chose pour l'humain matérialiste d'aujourd'hui. Qu'est-ce que le peuple allemand ? Quatre-vingt-dix millions de personnes, qu’on peut compter ensemble A plus A plus A ! Ce n'est pas un système de peuple fermé sur soi auquel les humains croient. Et ainsi avec les autres peuples. Et on parle de ces choses, et on croit parler de réalités et se ment à soi-même intérieurement.

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Pae contre, ce sont des réalités quand on dit : l'être anglo-américain : aspirer à la cosmogonie ; l'être européen : aspirer à la liberté ; l’être asiatique : aspirer à l'altruisme. - Et maintenant, il faudrait chercher à saisir ces trois forces partielles dans la conscience du monde, et à partir de cette conscience du monde se dire : la vieille culture, qui s'efforce de sortir du partiel, doit périr, et vouloir s'y accrocher, c'est en fait agir contre son temps et non avec son temps. Nous avons besoin d'une nouvelle civilisation sur les ruines de l'ancienne. Les ruines de l'ancien deviendront de plus en plus petites, et seuls ceux qui auront la volonté et le courage d'en construire une nouvelle comprendront le temps présent. Le nouveau, cependant, ne doit pas venir de la simple conscience du pays grec ou romain, ni de la conscience terrestre de l'humain moderne, mais doit venir de la conscience d’univers de l'humain du futur, de cette conscience d’univers qui regarde de la terre vers le cosmos. Mais nous devons en venir à regarder ce cosmos de telle sorte que nous ne pratiquions pas seulement le copernicanisme ou le galiléisme. Les Européens ont réussi à mathématiser l'environnement de la Terre, mais ils n'ont pas réussi à conquérir une véritable science de l'environnement de la Terre. En son temps, Giordano Bruno était certainement une grande figure, une grande personnalité ; mais aujourd'hui, nous devons être conscients que là où il ne voyait que l'ordre mathématique, l'ordre spirituel prévaut, la réalité prévaut. L'Américain ne croit pas vraiment au monde mathématique, au cosmos mathématique. Il s'efforce d'acquérir un savoir des forces suprasensibles à partir de sa civilisation, même s'il est sur la mauvaise voie. On a compris en Europe, propulser toutes sortes de savoirs flottent. Mais quand Goethe, à sa manière, a posé la question : qu'est-ce que la science ? - il n'y avait pas d'issue, car cette Europe ne pouvait pas avoir l'opportunité d'étendre ce qui peut être recherché, disons sur l'humain, à la cosmogonie. Goethe a trouvé la métamorphose : la métamorphose des plantes, la métamorphose des animaux, la métamorphose de l'humain. La tête dans son système osseux, c'est une colonne vertébrale et une moelle épinière transformées. Tout cela est magnifique. Mais tout cela doit être formé à la conscience que cette tête est l'humain transformé de l'incarnation précédente et que l’humain-membre est la préparation de la prochaine incarnation. Le cosmique doit être la vraie science, sinon ce n'est pas une science. Cosmique, la science doit être une cosmogonie, sinon cette science n'est pas quelque chose qui donne des impulsions humaines intérieures, qui porte l'humain à travers la vie. L'humain moderne ne peut pas vivre instinctivement, il doit vivre consciemment. Il a besoin d'une cosmogonie, et il a besoin d'une vraie liberté. Il n'a pas seulement besoin de parler de liberté, il n'a pas seulement besoin de tout ce qui est la phraséologie de la liberté ; il a besoin de vivre réellement la liberté dans l'existence immédiate. Cela ne peut se faire que de la manière qui conduit à un individualisme éthique.

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Et là, il est bien sûr caractéristique qu'au moment où ma "Philosophie de la liberté" a été publiée, Eduard von Hartmann, qui a reçu l'un des premiers exemplaires de ce livre, m'a écrit que le livre ne devait pas s'appeler "Philosophie de la liberté", mais "Phénoménologie épistémologique et individualisme éthique". D'accord, le titre aurait été long, mais il n'aurait pas été mauvais s'il avait été intitulé "Individualisme éthique", car l'individualisme éthique n'est rien d'autre que la réalisation personnelle de la liberté. Les meilleurs humains n'ont tout simplement pas compris que les impulsions de l'époque exigeaient quelque chose comme il est écrit dans ce livre "La philosophie de la liberté".

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Et regardons vers l'Asie : l'Asie et l'Europe doivent apprendre à se comprendre, et l'Asie et l'Amérique doivent apprendre à se comprendre. - Mais si les choses continuent comme elles ont été, ils ne se comprendront jamais. Les Asiatiques regardent l'Amérique, ils voient qu'il n'y a en fait qu'un seul mécanisme de vie extérieure, d'État, de politique, etc. L'Asiatique n'a aucun sens pour ces mécanismes, l'Asiatique n'a de sens que pour ce qui provient des impulsions de la partie la plus intime de l'âme humaine. Et les Européens se sont aussi quelque peu préoccupés de ce qu'est l'esprit asiatique, la spiritualité asiatique, mais on peut dire : avec une grande compréhension, quand même pas vraiment jusqu'à présent ! Après tout, ils ne sont pas vraiment parvenus à un accord, et de la façon dont ils étaient en désaccord, on pouvait voir qu'ils ne savaient pas vraiment comment faire entrer dans la culture européenne avec compréhension ce que sont les véritables impulsions de la culture asiatique. Pensez seulement à Blavatsky : elle voulait apporter toutes sortes de choses de la culture indienne, tibétaine dans la culture européenne ; beaucoup de choses qu'elle a essayé d'apporter dans la culture européenne sont contestables. Max Müller a essayé de faire entrer la culture asiatique en Europe d'une autre manière. On trouve dans Blavatsky maintes choses qui manquent à Max Müller ; maintes choses se trouvent dans Max Müller qui manquent à Blavatsky. Le jugement que Max Müller a porté sur le Blavatsky est à lui seul une bonne preuve du peu d'attention accordée à cette affaire. Max Müller pensait que Blavatsky n'apportait pas un véritable contenu intellectuel indien en Europe, mais plutôt une imitation, et il jugeait cela à travers une image, en disant : "Si les humains voyaient un cochon qui ne ferait que grogner, ils ne seraient pas surpris ; mais s'ils voyaient un cochon qui parle comme un humain, ils seraient surpris. - Maintenant, de la façon dont Max Müller a utilisé l'image, il pouvait seulement penser qu'il grognait comme un cochon avec sa culture asiatique, et en rapport à Blavatsky pense-t-il, ce serait comme quand un cochon commencerait à parler comme un humain. Il me semble cependant que ce n'est pas très intéressant quand un cochon grogne, mais que cela susciterait déjà un certain intérêt si un cochon se mettait soudain à marcher et à parler comme un être humain. L’image montre donc que l'on cherchait en fait une comparaison qui plane tout à fait dans le phrasé. Mais aujourd'hui, les humains n'y prêtent pas attention, et si vous soulignez vraiment ouvertement le ridicule d'une telle chose, alors les humains pensent que vous ne devriez pas le faire face à ce qu'on dit être une autorité reconnue comme Max Müller, parce que ce n'est pas juste. Mais c'est précisément le moment où nous devons parler honnêtement et sincèrement qui approche. Cette honnêteté et cette sincérité nous obligent à présenter les choses comme celles-ci, qui sont les secrets de la civilisation actuelle, de manière non vernie : l'angloaméricanisme a le talent pour la cosmogonie ; l'Europe a le talent pour la liberté ; l'Asie a le talent pour l'altruisme, pour la religion, pour un ordre socio-économique.

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Ces trois mentalités doivent fusionner pour toute l'humanité. Nous devons devenir des humains du monde et travailler du point de vue de l'humain du monde. Puis un jour, ce que le temps exige vraiment peut venir.