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Collection: 10 -Anarchistes, anarchisme,
et individualisme éthique.
Soit Dieu ou la liberté I Entweder Gott oder Freiheit I

 

 
Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes : 287 044-045 (1985) 19/10/1914
Traducteur: FG Editeur: SITE

Pour apprendre à connaître les qualités particulières des cultures européennes, on peut aussi emprunter une autre voie et entreprendre, par exemple, la démarche suivante. Une parole de Voltaire traduit parfaitement l’esprit spécifique de la culture française dominée par l’âme d’entendement et de sentiment.

Pour s’en rendre compte, il faut être capable, au vu des symptômes, de ressentir la réalité. On attribue à juste titre à Voltaire la citation suivante : « si Dieu n’existait pas il faudrait l’inventer ». Cette remarque serait dépourvue de sens si elle ne sous-entendait qu’ensuite il faudrait croire en Dieu, car on n’aurait pas idée de l’inventer simplement pour s’amuser.

Une telle remarque ne pouvait être que le fait d’un esprit agissant à partir de l’âme d’entendement et de sentiment, à laquelle il faisait entièrement confiance. La citation en question en tant que telle est un produit typique de cette coloration de l’âme.

Voyons maintenant le cas d’un Russe : Bakounine. Il a émis une affirmation curieuse, formulée à peu près dans les termes suivants : « si Dieu existait, on devrait l’abolir ». Pour donner un sens à la vie de son âme, il estime ne pas pouvoir supporter l’existence de Dieu.
Bakounine, et cela le caractérise parfaitement, dit encore : « Dieu existe – dès lors l’homme est un esclave ! » Puis il ajoute cette alternative : « L’homme est libre, donc Dieu n’existe pas ». Ne voyant pas comment sortir de ce cercle vicieux, Bakounine décide de choisir. Il opte pour la seconde formule : « L’homme est libre, donc Dieu n’existe pas. »

 

C’est donc sous cette forme que le courant culturel de l’Europe occidentale découvre la perspective orientale. À l’Ouest l’idée de l’individu est compatible avec l’idée d’un Dieu, alors qu’à l’Est il ne saurait exister un Dieu dont les contraintes entravent la liberté et réduisent l’homme à l’esclavage.


Cette comparaison permet de ressentir le fossé qui existe entre ce qui s’appuie sur l’âme de sensibilité, l’âme d’entendement, l’âme de conscience et le Moi d’une part, et d’autre part le Soi-spirituel qui se présente à l’inverse de ce qu’il sera, ne faisant que préparer la concrétisation de son identité. Ce que l’Est nous oppose, dans son peu de parenté avec l’Ouest, engendre en nous le sentiment d’un abîme profond entre lui et nous. Le fossé est mis en évidence par les réactions de certaines personnalités représentatives de l’Est à l’égard de la culture de l’Europe occidentale.

 

Man kann von einer anderen Seite die Eigentümlichkeiten der europäischen Kulturen kennenlernen, wenn man zum Beispiel folgendes vor seine Seele rückt. Sehen Sie, etwas von der ganzen französischen Verstandes- oder Gemütsseelenkultur liegt in einem Voltaireschen Worte.

Wer den Sinn dafür hat, aus Symptomen Realitäten zu empfinden, der muß das empfinden. Voltaire wird zugeschrieben, mit Recht zugeschrieben, das Wort: «Wenn Gott nicht existierte, so müßte man ihn erfinden.» Das setzt voraus - denn sonst hätte der Ausspruch keinen Sinn -, daß man dann an ihn glauben müßte; denn zum Spaß würde man ihn doch wohl nicht erfinden.

Das konnte nur ein Geist sagen, der ganz aus der Verstandes- oder Gemütsseele heraus wirkt und Vertrauen hat zu dem, was aus der Verstandes- oder Gemütsseele kommt, denn das Erfinden, das gehört zur Verstandes- oder Gemütsseele.

Jetzt nehmen wir einen Russen: Bakunin. Er hat den Spruch anders geprägt, und das ist sehr merkwürdig. Er sagt: «Wenn Gott existierte, so müßte man ihn abschaffen!» - So ungefähr sagt er. Er findet, daß er, um seiner Seele Geltung zu verschaffen, nicht ertragen kann, daß Gott da ist. Und sehr charakteristisch ist ein Wort, das Bakunin geprägt hat: «Wenn Gott existiert, so ist der Mensch Sklave» - die eine Alternative; oder die andere: «Der Mensch ist frei - also dann gibt es keinen Gott.» Bakunin kann nämlich nicht begreifen, wie er aus diesem Zirkel herauskommt und er sagt sich: Jetzt wollen wir wählen. Er wählt das zweite: «Der Mensch ist frei - also gibt es keinen Gott.»

Ich möchte sagen: Genauso steht die ganze westeuropäische Kultur gegenüber der osteuropäischen. Die westeuropäische Kultur kann die Idee des freien Menschen zunächst noch mit der Gottesidee vereinen; aber die osteuropäische Kultur findet: Wenn ich frei sein soll, das heißt, aus mir selber heraus denke, dann darf kein Gott existieren, der mich zwingt, sonst bin ich Sklave; es gibt keinen über mir.

Man fühlt die ganze Kluft zwischen Empfindungs-, Verstandes-, Bewußtseinsseele und Ich und dem Geistselbst, das noch wie in seinem Gegenteil dasteht im Osten und sich auf sein Wesen erst vorbereitet. Man fühlt die ganze Kluft zwischen dem Westen und dem, was uns vom Osten Europas entgegentritt, und die Unverwandtschaft dieses Ostens mit dem Westen, man fühlt sie dann in eigentümlicher Weise, wenn man vernimmt, wie repräsentative Persönlichkeiten des europäischen Ostens auf die westeuropäische Kultur reagieren.