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Collection: 09 - Nationalisme et âmes de peuple
Sujet : Nation antidatée.
 
Les références Rudolf Steiner Oeuvres complètes GA185 018-023 (1982) 18/10/1918
Traducteur: ? Editeur: SAF

 

Ainsi, le sens national apparaît comme générateur de communauté, et en même temps une différenciation importante se produit, dont le début est marqué par l'intervention de la Pucelle d'Orléans en 1428. A l'instant où l'impulsion de la papauté doit libérer de son emprise la population de l'Europe occidentale, à cet instant la force nationale prend naissance à l'Ouest et lui impose une forme.
Ne vous laissez pas égarer dans cette affaire. Selon la manière dont l'histoire est présentée aujourd'hui, vous pouvez, bien entendu, trouver dans le passé de chaque peuple la présence d'une force nationale. Voyez par exemple les peuples slaves. Sous l'influence des idées et des courants actuels, ils arriveront à faire remonter le plus loin possible l'origine de leurs sentiments, de leurs forces nationales. Mais c'est à l'époque dont nous parlons que les impulsions nationales étaient tout particulièrement actives, et vous avez, dans les territoires dont nous parlons, un courant d'impulsions génératrices de profondes modifications. Or, c'est cela qui importe. Lorsqu'on veut saisir la réalité, il faut faire un grand effort pour atteindre à l'objectivité.
Un autre fait symptomatique qui révèle la naissance, la manifestation de l'âme de conscience — comme celui que je viens de mentionner —, c'est la façon singulière dont la conscience nationale italienne s'organise et se dégage de l'élément niveleur de la papauté qui jusque-là imprégnait l'Italie. A cette époque précisément, c'est en Italie que l'impulsion nationale en particulier vient émanciper de la souveraineté papale la population de la péninsule. Tous ces faits sont des symptômes et ils apparaissent au moment où en Europe une civilisation de l'âme de conscience tend à se dégager de la civilisation de l'âme d'entendement.

Tandis qu'à cette époque, il y a non pas naissance, mais tout au plus renaissance, résurgence du passé. Toutes les impulsions qui interviennent ici prennent naissance ailleurs que dans l'âme humaine.
La première chose qui nous a frappés, c'est ce qu'on appelle souvent l'idée de nation — il faudrait dire : l'impulsion nationale. Elle n'est pas une production de l'âme individuelle, mais elle s'enracine dans ce qui nous est transmis par héritage, dans ce qui est déjà établi. C'est là quelque chose de très différent de ce qu'engendrent les nombreuses impulsions spirituelles de l'hellénisme. L'impulsion nationale met en avant une situation qui est comme un produit de la nature ; l'homme ne fait rien naître en lui lorsqu'il se considère en tant que membre d'une nation : il souligne seulement qu'en un certain sens, il a grandi comme les plantes poussent, comme les créatures naturelles grandissent.(...) Ce sont là des faits donnés, des éléments naturels qui interviennent dans la vie des hommes — mais en réalité rien n'est vraiment produit par l'âme humaine.(...) à partir du xv` siècle, tout ce qui est mis en avant par l'homme est d'un caractère tout différent.