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Institut pour une triarticulation sociale
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Collection: 05 - LA VIE JURIDIQUE DEMOCRATIQUE
Sujet: Droit inspiré par science juridique comme par sa pré-image plutôt qu'image
 
Les références sont disponibles sur le CD
Traducteur: Raymond Burlotte Editeur: Editions Anthroposophiques Romandes

 

D'autre part, dans la société de l'avenir, le travail devra régner de façon juste. Ce qu'on dit aujourd'hui au sujet du travail est absurde. En effet le travail en tant que tel n'a absolument rien à voir avec la production des marchandises. Karl Marx appelle la marchandise une force; de travail cristallisée. C'est un pur non-sens, rien de plus. Car de quoi s'agit-il lorsque l'homme travaille? Du fait que, d'une certaine manière, il s'use lui-même. Or vous pouvez produire cette auto-usure d'une façon ou d'une autre. Si votre compte en banque ou votre porte-monnaie sont suffisamment remplis, vous pouvez pratiquer un sport, et, ce faisant, exercer des efforts, utilisant ainsi votre force de travail. Mais vous pouvez aussi scier du bois ou faire tout autre chose. Le travail peut être exacte¬ment le même si vous sciez du bois ou si vous pratiquez un sport. Ce qui importe ce n'est pas la quantité de force que vous consacrez à un travail, mais c'est la finalité de ce travail dans la vie sociale. La force de travail n'a, en elle-même, rien à voir avec la vie sociale, dans la mesure où il s'agit de créer des marchandises. C'est pourquoi dans l'organisme social tripartite, il faudra que l'impulsion au travail soit tout autre que celle qui con¬siste à fabriquer des marchandises. Le travail fabrique des marchandises parce qu'il faut bien qu'il s'applique à quelque chose. Mais ce qui doit fournir son impulsion au travail de l'homme, c'est la joie, c'est l'amour du travail. Et nous ne parviendrons à instaurer de véritables formes sociales que si nous trouvons les méthodes pour que l'homme veuille travailler parce que le travail est pour lui une évidence.

Cela n'aura lieu que dans une société où vous pourrez parler de concepts inspirés. Personne ne pourra, comme par le passé, où les choses étaient instinctives, ataviques, enflammer en l'homme la joie et l'amour du travail, si vous ne faites pas pénétrer dans la société des idées et des sentiments issus de l'inspiration des initiés. Ces con¬cepts devront porter les hommes de telle sorte qu'ils voudront d'eux-mêmes se vouer à l'organisme social. Autrement dit, ils voudront travailler par compréhension de l'organisme social. Or seuls les hommes à qui l'on parle de concepts inspirés, c'est-à-dire de science spiri¬tuelle, peuvent avoir une telle compréhension. En somme, pour ressusciter le travail, il ne nous faut plus ces con¬cepts creux que l'on déclame aujourd'hui; nous avons besoin d'une science spirituelle qui pénètre les coeurs et les âmes. Les hommes éprouveront alors de la joie et de l'amour pour le travail, de sorte que le travail pourra prendre place à côté des marchandises. Pour cela il faut que ceux qui sont des pédagogues de la société ne parlent pas seulement d'imagination, mais aussi d'inspiration ainsi que des concepts qui dans notre société complexe doivent régir l'existence des moyens de production et la répartition correspondante du sol.

Pour cela il faut répandre dans la société des concepts intuitifs. Ces concepts que vous trouvez dans mon livre «Fondements de l'organisme social» à propos du capital, ne pourront s'épanouir que dans une société réceptive à l'intuition. La capital trouvera sa place dans l'organisme social lorsqu'on admettra à nouveau que l'homme doit s'ouvrir à l'intuition. La marchandise y trouvera sa juste place lorsqu'on admettra qu'il faut des imaginations, et le travail lorsqu'on admettra qu'il faut des inspirations.

Si vous considérez ce schéma, sans écrire les trois concepts l'un au-dessous de l'autre, mais en les plaçant de cette façon, et si vous les pénétrez de tous les con¬cepts qui se trouvent dans mon livre sur les fondements de l'organisme social, vous pouvez beaucoup apprendre. Car il existe des rapports réciproques entre travail et marchandise, entre marchandise et capital, du fait que le capital achète la marchandise entre travail et capital, etc... il faut seulement ordonner ces trois concepts de façon juste.


On a raison de dire que, dans l'avenir, l'humanité devra pénétrer l'ordre social, mais il est nécessaire que cet ordre social soit réalisé par des hommes qui s'habituent à écouter la science des initiés qui parle d'imagination, d'inspiration et d'intuition. Il s'agit d'une chose sérieuse, car cela signifie que sans science de l'Esprit, il n'y a pas de transformation sociale possible dans l'avenir, rien de moins! Or vous n'aurez jamais la possibilité de faire comprendre aux hommes l'importance de l'intuition, de l'imagination, de l'inspiration, si vous laissez l'école aux mains de l'Etat. Car que fait l'Etat avec les écoles?

Prenez quelque chose qui appartient d'une part à l'école et d'autre part à l'Etat. En fait il s'agit d'une chose abominable! Mais les gens ne s'en aperçoivent pas; prenez par exemple le droit public. Il doit s'élaborer d'après des moeurs et des habitudes que les hommes conçoivent comme justes, du fait qu'un parlement en a décidé. Je parle des démocraties et non des monarchies. Chaque citoyen majeur élabore donc par l'intermédiaire de son représentant, le droit public. Le parlement décide des lois. Puis vient le professeur qui étudie ces lois et les enseigne telles quelles, en tant que droit public. Autrement dit la science est à la remorque de l'Etat, et ici de la façon la plus éminente. Le professeur de droit ne doit rien enseigner d'autre que le droit de l'Etat. On n'aurait même pas besoin d'un professeur, si l'on pouvait en¬registrer les lois sur des disques; il suffirait de poser un phonographe sur la chaire, et celui-ci n'aurait qu'à débiter les décisions du parlement. Voilà la science.
Ceci dans un domaine extrême. Voyez-vous, il n'y a là rien qui soit inspiré; vous ne pourrez pas prétendre, en effet, que les décisions qui émanent aujourd'hui d'une note du parlement sont de véritables inspirations. Or cela doit être l'inverse; le droit doit d'abord naître au sein de la vie spirituelle, dans les universités, en tant que science, à partir de la pure activité de l'esprit humain. Car c'est seulement s'il la reçoit des hommes que l'Etat pourra recevoir sa juste configuration. Certains pensent que la tripartition veut mettre le monde sur la tête. Oh non! c'est le monde qui est sur la tête, et la tripartition veut seulement le remettre sur ses pieds.

(…)Lorsque des hommes inspirés sauront pénétrer ce qui s'élabore, d'égal à égal, au parlement, lorsqu'une véritable égalité régnera, c'est-à-dire lorsque chacun pourra faire valoir ce qui vit en lui, alors et alors seulement on verra dans le monde ce que l'inspiration signifie pour le travail, à savoir qu'elle engendre la joie et l'amour du travail. Or cette expérience de l'égalité sera fort différente pour chacun. Ainsi pourra régner! l'égalité dans la vie juridique, vie juridique qui devra' être inspirée et non plus fixée de façon terre-à-terre comme c'est de plus en plus le cas dans les démocraties habituelles.