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Collection/Sammlung: 083 - CONGRES OUEST - EST



DEUXIÈME CONFÉRENCE

ANTHROPOSOPHIE ET PSYCHOLOGIE

Vienne, le 2 juin 1922
ZWEITER VORTRAG

ANTHROPOSOPHIE UND PSYCHOLOGIE

Wien, 2. Juni 1922

 


 

Les références Rudolf Steiner Œuvres complètes ga 083 050-078 (1981) 02/06/1922


Original





Traducteur: FG v.01 03/03/2022 Editeur: SITE

Mes très chers présents ! Lorsque les énigmes de l'être-là de la vie concernent l'âme humaine elle-même, elles ne deviennent pas seulement de grandes questions vitales/de la vie, mais elles deviennent, dans un sens intime, la vie elle-même. Elles deviennent le bonheur ou la souffrance de l'existence/l'être-là de l'humain. Et ce n'est pas seulement un bonheur ou une souffrance passagers, mais un bonheur ou une souffrance que l'humain doit porter pendant une certaine durée à travers la vie, de sorte que par cette expérience de bonheur ou de souffrance il devient apte ou inapte à la vie.

01

Meine sehr verehrten Anwesenden! Wenn die Daseinsrätsel des Lebens die menschliche Seele selbst betreffen, so werden sie nicht nur zu großen Lebensfragen, sondern sie werden in einem intimen Sinn zum Leben selbst. Sie werden Glück oder Leid des Daseins des Menschen. Und zwar nicht bloß vorübergehendes Glück oder Leid, sondern Glück oder Leid, das der Mensch durch eine gewisse Dauer durch das Leben tragen muß, so daß er durch dieses Glücks- oder Leideserlebnis tüchtig oder untüchtig für das Leben wird.

Or, l'humain se tient face à sa propre âme de telle sorte que les principales questions de l'être-là en rapport à cette âme et à son essence spirituelle ne lui apparaissent pas pour la simple raison qu'il pourrait douter n'importe comment au spirituel d'âme de son propre être. C'est tout de suite parce qu'il est certain, dans une certaine relation, de cette propre entité spirituelle et psychique, parce qu'il doit voir dans cette entité spirituelle et psychique sa véritable signification en tant qu'humain et sa dignité en tant qu'humain, que la question du destin cosmique de son âme devient pour lui une grande et puissante énigme de l'être. Il ne vient évidemment pas à l'esprit du matérialiste le plus acharné de nier le spirituel dans l'humain lui-même. Il reconnaîtra le spirituel en tant que tel, il le considérera en quelque sorte uniquement comme le résultat des processus physiques et matériels. Mais celui qui, sans une telle théorie, s'interroge sur le destin de ce soi psychique/d'âme, simplement à partir des besoins du ressenti/sentiment les plus profonds de son âme, se trouvera confronté dans la vie à une somme innombrable de phénomènes, d'expériences, qui deviendront pour lui des questions énigmatiques, tout de suite parce qu'il est pleinement conscient de la vie psychospirituelle/spirituelle d'âme, et parce que c'est tout de suite pour cette raison qu'il doit demander : Cette vie psychospirituelle est-elle un souffle passager qui s'élève de l'existence physique et retourne avec elle dans le monde général des faits naturels, ou bien cette vie psychospirituelle est-elle liée à un monde psychospirituel lui-même, au sein duquel elle a une signification éternelle ? Parmi les nombreuses expériences du spirituel qui s'adressent à l'humain et qui lui présentent à l'œil spirituel les questions énigmatiques de l'âme, je voudrais seulement en saisir deux.

02

Nun steht der Mensch seiner eigenen Seele so gegenüber, daß ihm die wichtigsten Daseinsfragen in bezug auf diese Seele und ihre geistige Wesenheit eigentlich nicht aus dem Grunde aufgehen, weil er irgendwie zweifeln könnte an dem Geistig-Seelischen seines eigenen Wesens. Gerade weil er in einer gewissen Beziehung dieser seiner eigenen geistigen und seelischen Wesenheit gewiß ist, weil er in dieser geistigen und seelischen Wesenheit seine eigentliche Bedeutung als Mensch und seine Würde als Mensch sehen muß, wird ihm die Frage nach dem Weltenschicksal seiner Seele zum großen, gewaltigen Daseinsrätsel. Das Geistige in dem Menschen selbst zu leugnen, fällt ja selbstverständlich auch dem strammsten Materialisten nicht ein. Er wird das Geistige als solches anerkennen, es gewissermaßen nur ansehen als Ergebnis der physischen, materiellen Vorgänge. Derjenige aber, der ohne solche Theorie, einfach aus den tiefsten Empfindungsbedürfnissen seiner Seele, nach dem Schicksal dieses seelischen Selbstes fragt, der wird sich im Leben gegenübergestellt finden einer Unsumme von Erscheinungen, von Erfahrungen, die ihm gerade deshalb zu Rätselfragen werden, weil er sich des seelisch-geistigen Lebens voll bewußt ist, und weil er gerade deshalb fragen muß: Ist dieses geistig-seelische Leben ein vorübergehender Hauch, aufsteigend aus dem physischen Dasein und mit ihm wiederum in die allgemeine Naturtatsachenwelt zurückkehrend, oder hängt dieses Geistig-Seelische mit einer geistig-seelischen Welt selbst zusammen, innerhalb welcher es eine ewige Bedeutung hat? Ich möchte von den vielen Erlebnissen des Seelischen, die an den Menschen herantreten und die ihm die Rätselfragen der Seele vor das geistige Auge führen, nur zwei herausgreifen.

On peut dire que peu d'humains verront peut-être ces expériences s'imposer à eux au point d'en faire des questions conscientes ou même théoriques sur l'âme. Mais ce n'est pas ce qui est important. L'important, c'est que ces expériences saisissent précisément les régions subconscientes ou inconscientes de l'âme, s'y fixent et ne remontent dans la conscience que sous la forme d'une humeur générale de l'âme ou d'une mauvaise humeur de l'âme, comme ce qui nous rend courageux et puissants dans la vie ou comme ce qui nous rend déprimés, de sorte que nous ne sommes à aucun moment en mesure de nous retrouver nous-mêmes correctement dans la vie ou de saisir cette vie de la manière qui nous convient. Comme je l'ai dit, je voudrais mettre en avant seulement deux de ces expériences.

03

Man kann sagen: Wenigen Menschen werden sich vielleicht diese Erlebnisse so aufdrängen, daß sie sie zu bewußten oder gar zu theoretischen Seelenfragen machen. Das ist aber auch gar nicht das Wichtige. Das Wichtige ist, daß solche Erlebnisse gerade die unterbewußten oder unbewußten Seelenregionen ergreifen, in diesen sich festlegen und in das Bewußtsein nur heraufströmen als allgemeine Seelenstimmung oder auch Seelenverstimmung, als dasjenige, was uns mutig und kraftvoll im Leben macht, oder als dasjenige, was uns niedergeschlagen macht, so daß wir an keiner Stelle in der Lage sind, uns selbst richtig in das Leben hineinzufinden oder auch dieses Leben in der für uns geeigneten Weise zu erfassen. Wie gesagt, nur zwei von diesen Erlebnissen möchte ich herausheben.

La première se présente à l'humain chaque soir, lorsqu'il s'endort, devant l'œil de son âme, lorsque ce qui, pendant la vie diurne éveillée, va et vient et tisse l'expérience de l'âme, s'enfonce comme effacé/éteint dans l'inconscience. Alors, lorsque l'humain regarde cette expérience ou comme c'est le cas pour la plupart des gens, lorsqu'il a les sensations inconscientes de cette expérience à l'œuvre dans son âme, quelque chose comme l'impuissance de cette vie de l'âme face au cours extérieur du monde l'envahit. Et c'est tout de suite parce que l'humain voit dans la vie de l'âme ce qu'il a de plus précieux, de plus digne, parce qu'il ne peut pas nier qu'il est, au vrai sens du terme, justement un être spirituel, que ce qu'il ressent comme une impuissance de la vie de l'âme l'assaille de l'intérieur, et qu'il doit se demander : lorsque l'humain franchit la porte de la mort, l'événement général de la nature prend-il en charge les expériences de l'âme de la même façon que cet événement général de la nature les prend en charge chaque fois que l'homme s'endort ? J'aimerais dire que l'une de ces expériences est l'impuissance de la vie psychique/de l'âme.

04

Das eine tritt dem Menschen jeden Abend, wenn er einschläft, vor das Seelenauge, wenn das, was während des wachen Tageslebens auf und ab wallt und webt im seelischen Erleben, wie ausgelöscht hinuntersinkt in die Unbewußtheit. Dann, wenn der Mensch hinschaut auf dieses Erlebnis oder, wie es bei den meisten Menschen der Fall ist, wenn er die unbewußten Empfindungen dieses Erlebnisses in seiner Seele wirksam hat, dann überkommt ihn etwas wie die Ohnmacht dieses Seelenlebens gegenüber dem äußeren Weltengang. Und gerade weil der Mensch im Seelenleben sein Wertvollstes, sein Würdigstes sieht, weil er nicht ableugnen kann, daß er im wahren Sinn des Wortes eben ein geistig-seelisches Wesen ist, so bestürmt ihn von innen heraus dasjenige, was er also als Ohnmacht des seelischen Lebens empfindet, und er muß sich fragen: Übernimmt, wenn der Mensch durch die Pforte des Todes schreitet, das allgemeine Naturgeschehen ebenso die seelischen Erlebnisse, wie dieses allgemeine Naturgeschehen sie jedesmal beim Einschlafen übernimmt? — Ich möchte sagen, das eine Erlebnis ist die Ohnmacht des Seelenlebens.

L'autre expérience est, d'une certaine manière, polairement opposée à la première. Nous le ressentons de manière plus ou moins déterminée ou indéterminée, consciente ou inconsciente, lorsque nous nous réveillons, peut-être après avoir traversé un monde onirique fantastiquement chaotique, qui ne correspond pas à la réalité, et que nous nous immergeons dans notre corporéité avec ce que nous ressentons et vivons comme notre spirituel psychique. Nous ressentons alors comment ce spirituel d'âme s'empare de nos sens, comment nous avons imprégné notre expérience psychique par les relations réciproques entre le monde extérieur et nos sens, qui sont de nature physique et physiologique. Nous ressentons comment ce spirituel psychique continue à descendre dans notre corporéité, comment nous saisissons nos organes de la volonté avec ce spirituel psychique et comment nous devenons alors un homme éveillé et réfléchi, qui peut se servir de son corps, de son organisme. Mais si nous réfléchissons maintenant, nous devons nous dire que malgré toute l'anatomie et la physiologie qui s'efforcent de manière grandiose de comprendre et d'analyser de l'extérieur les fonctions du corps, vues de l'intérieur, nous, les humains, ne savons tout d'abord rien, par la conscience ordinaire, de ce qui existe comme rapport de réciprocité entre notre spirituel psychique et nos activités corporelles. Si nous considérons l'acte corporel le plus simple, celui qui résulte de la volonté, le fait de lever le bras, de bouger la main, nous devons nous dire que nous avons d'abord en nous la représentation, la pensée de ce lever de bras, de ce mouvement de la main. Mais comment cette pensée, cette représentation descend-elle dans notre organisme, comment intervient-elle dans notre système musculaire, comment se produit finalement ce que nous ne connaissons que par l'observation : ce qui se passe réellement à l'intérieur reste caché à la conscience ordinaire, tout comme reste caché dans ce merveilleux mécanisme que nous montrent la physique et la physiologie, dans l'œil humain ou dans un autre organe des sens, le spirituel d'âme qui intervient dans ce merveilleux mécanisme.

05

Das andere Erlebnis ist dem ersten in einer gewissen Weise polarisch entgegengesetzt. Wir erfühlen es mehr oder weniger bestimmt oder unbestimmt, bewußt oder unbewußt, wenn wir im Aufwachen, vielleicht nach dem Übergang durch eine phantastisch chaotische, mit der Wirklichkeit nicht übereinstimmende Traumwelt, mit dem, was wir als unser Geistig-Seelisches erfühlen und erleben, untertauchen in unsere Leiblichkeit. Wir empfinden dann, wie dieses Geistig-Seelische unsere Sinne ergreift, wie wir durch die Wechselbeziehungen zwischen der Außenwelt und unseren Sinnen, die ja physisch-physiologischer Natur sind, unser seelisches Erleben durchsetzt haben. Wir empfinden, wie dieses Geistig-Seelische weiter hinuntersteigt in unsere Leiblichkeit, wie wir unsere Willensorgane mit diesem GeistigSeelischen ergreifen und dann zum wachen, besonnenen Menschen werden, der sich seines Leibes, seines Organismus bedienen kann. Aber wenn wir uns nun.. besinnen, so müssen wir uns sagen: Trotz aller Anatomie und Physiologie, die ja von außen in großartiger Weise die Leibesfunktionen zu durchschauen, zu analysieren bestrebt sind: von innen angeschaut, wissen wir Menschen durch das gewöhnliche Bewußtsein zunächst nichts von dem, was da als ein Wechselverhältnis besteht zwischen unserem Geistig-Seelischen und unseren leiblichen Verrichtungen. Wenn wir die einfachste Leibesverrichtung, die aus dem Willen hervorgeht, ins Auge fassen, das Erheben des Armes, das Bewegen der Hand, müssen wir uns sagen: Zunächst sitzt in uns die Vorstellung, der Gedanke dieses Armhebens, dieser Handbewegung. Wie aber dieser Gedanke, diese Vorstellung hinunterströmt in unseren Organismus, wie er eingreift in unser Muskelsystem, wie zuletzt das zustande kommt, was wir doch wiederum nur durch Anschauung selber kennen: was da im Innern eigentlich vorgeht, es bleibt dem gewöhnlichen Bewußtsein verborgen ebenso wie verborgen bleibt in jenem wunderbaren Mechanismus, den uns die Physik und Physiologie zeigen, im menschlichen Auge oder in einem anderen Sinnesorgan das Geistig-Seelische, das in diesen wunderbaren Mechanismus eingreift.

Ainsi, nous devons dire que c'est l'impuissance de la vie de l'âme d'un côté qui nous impose des énigmes, et que c'est l'obscurité dans laquelle nous plonge notre spirituel d'âme lorsque nous sentons ce spirituel d'âme affluer dans notre propre corps, ce qui continue à nous poser des questions énigmatiques. Nous devons nous dire, certes, que la plupart des humains ne le font pas consciemment, mais qu'ils le ressentent comme l'humeur de leur âme : ce spirituel psychique, dans son rapport de réciprocité avec l'organisme, nous est inconnu en tant que créateur, il nous est inconnu là où, précisément dans la vie physique terrestre, il révèle sa véritable destination/détermination vers l'extérieur dans l'existence/l'être-là.

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So, müssen wir sagen, ist es die Ohnmacht des Seelenlebens auf der einen Seite, die uns Rätsel aufdrängt, so ist es die Finsternis, in die wir untertauchen mit unserem Geistig-Seelischen, wenn wir in den eigenen Leib dieses Geistig-Seelische einströmen fühlen, was uns die Rätselfragen weiter aufwirft. Wir müssen uns sagen — gewiß, die meisten Menschen tun das wieder nicht bewußt, aber sie empfinden es als die Stimmung ihrer Seele —: Dieses Geistig-Seelische in seinem Wechselverhältnis mit dem Organismus ist uns als Schöpferisches unbekannt, es ist uns da unbekannt, wo es gerade im physischen Erdenleben seine eigentliche Bestimmung nach außen im Dasein offenbart.

Ce que chaque humain naïf vit de cette manière s'étend, sous une forme quelque peu modifiée, à la science de l'âme. Il devrait toutefois être parlé longuement si l'on devait discuter conformément à la science la façon et la manière dont ces questions énigmatiques se glissent dans la science ; mais cela peut au moins être dit, avec une certaine extériorité peut-être, de la manière suivante.

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Was auf diese Art jeder naive Mensch erlebt, erstreckt sich in einer etwas veränderten Form hinein in die Seelenwissenschaft. Es müßte allerdings lange gesprochen werden, wenn die Art und Weise, wie sich diese Rätselfragen in die Wissenschaft hineinschleichen, wissenschaftsgemäß erörtert werden sollten; aber es kann wenigstens, mit einer gewissen Äußerlichkeit vielleicht, in der folgenden Weise gesagt werden.

D'un côté, la science regarde vers le psychique et se demande : comment se tient ce psychique àvec le corporel, avec l'extérieur corporel dans le rapport d'échange ? En ce que vous regardez vers l'autre côté, vers le corporel, et d'après tout ce que la science extérieure de la nature a à dire sur ce corporel, les uns - et la science/théorie de l'âme a une longue histoire en cette relation - sont d'e l'opinion qu'on devrait représenter le psychique/ce qui est d'âme comme la cause en fait active/efficace du corporel ; les autres sont de l'opinion que l'on devrait considérer le corporel comme ce qui en est la véritable force en cela, et le psychique seulement comme une sorte d'effet du corporel. Les nouveaux chercheurs ou penseurs de l'âme ont compris le caractère insatisfaisant de ces deux façons de voir, et c'est pourquoi ils ont établi l'étrange conception du parallélisme psychophysique, selon laquelle on ne peut pas dire que le corporel agit sur le psychique ou que le psychique agit sur le corporel, mais seulement que les processus corporels sont parallèles aux événements psychiques et les processus psychiques aux processus corporels ; on pourrait toujours seulement dire quels processus psychiques accompagnent les processus corporels ou quels processus corporels accompagnent les processus psychiques.

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Auf der einen Seite sieht die Wissenschaft nach dem Seelischen hin und fragt sich: Wie steht dieses Seelische mit dem Körperlichen, mit dem Äußerlich-Leiblichen im Wechselverhältnis? Indem sie nach der anderen Seite, nach dem Körperlichen hinschauen und nach all dem, was die äußere Naturwissenschaft über dieses Körperliche zu sagen hat, sind dann die einen — und die Seelenkunde hat in dieser Beziehung eine lange Geschichte — der Meinung, man müsse das Seelische vorstellen als die eigentlich wirksame Ursache des Leiblichen; die andern sind der Meinung, man müsse das Leibliche ansehen als das, was das eigentlich Kraftende dabei ist, und das Seelische nur als eine Art Wirkung des Leiblichen. Das Unbefriedigende dieser beiden Anschauungen haben neuere Seelenforscher oder -denker durchschaut, und sie haben daher die sonderbare Anschauung von dem psychophysischen Parallelismus aufgestellt, nach welcher man nicht sagen kann, das Leibliche wirke auf das Seelische oder das Seelische auf das Leibliche, sondern nur: leibliche Vorgänge seien dem seelischen Geschehen parallel und seelische Vorgänge dem leiblichen; man könne immer nur sagen, welche seelischen Vorgänge die leiblichen begleiten oder welche leiblichen die seelischen.

Mais cette théorie de l'âme ressent donc elle-même d'un côté quelque chose comme l'impuissance de la vie de l'âme.

09

Aber diese Seelenkunde empfindet ja selbst auf der einen Seite etwas wie die Ohnmacht des Seelenlebens.

Si l'on entreprend, avec la conscience ordinaire, de percer à jour cette vie de l'âme, même telle qu'elle se présente au chercheur d'âme, au psychologue, elle a quelque chose d'intérieurement passif, elle a quelque chose dont on ne peut pas voir qu'elle intervient avec force dans la vie du corps. Celui qui observe la puissance des essences psychiques de la pensée et du sentiment - dans le cas du vouloir, c'est ainsi que cela ne peut être percé à jour ; c'est pourquoi, en une certaine relation, c'est pourquoi la même chose vaut dans une certaine relation pour l'étude/la recherche de l'âme vis-à-vis du vouloir que vis-à-vis de la pensée et du sentiment - celui qui observe cette pensée et ce sentiment avec les moyens de la théorie de l'âme les trouve sans force, de sorte qu'il ne peut trouver nulle part quelque chose qui puisse réellement intervenir efficacement dans le corporel. C'est là alors que le chercheur d'âme ressent ce que l'on pourrait appeler l'impuissance de la vie de l'âme pour la conscience ordinaire. Toutefois, il a été essayé des manières les plus différentes de surmonter ce sentiment d'impuissance de la vie psychique. Mais la querelle des philosophes, les transformations des différentes conceptions philosophiques du monde qui sont apparues au fil du temps, fournissent à l'observateur humain impartial une preuve factuelle de l'impossibilité pour la conscience ordinaire d'aborder cette expérience de l'âme, parce que partout s'impose le sentiment de l'impuissance de cette chose d'âme que justement cette même conscience ordinaire peut observer.

10

Wenn man mit dem gewöhnlichen Bewußtsein dieses Seelenleben, auch wie es dem Seelenforscher, dem Psychologen, vorliegt, zu durchschauen unternimmt, so hat es etwas innerlich Passives, es hat etwas, dem man nicht anschauen kann, daß es kraftend eingreift in das Leibesleben. Wer die seelischen Wesenhaftigkeiten von Denken und Fühlen -- beim Wollen ist es so, daß es nicht durchschaut werden kann; daher gilt in einer gewissen Beziehung für die Seelenforschung gegenüber dem Wollen dasselbe wie gegenüber dem Denken und Fühlen —, wer dieses Denken und Fühlen mit den Mitteln der Seelenkunde anschaut, dem kommt es kraftlos vor, so daß er nirgends etwas finden kann, was wirksam wirklich eingreifen könnte in das Leibliche. Da empfindet dann der Seelenforscher, was man nennen könnte die Ohnmacht des Seelenlebens für das gewöhnliche Bewußtsein. Allerdings ist ja in der verschiedensten Weise versucht worden, dieses Gefühl der Ohnmacht des Seelenlebens zu überwinden. Aber der Streit der Philosophen, die Wandlungen der einzelnen philosophischen Weltanschauungen, die im Laufe der Zeit aufgetaucht sind, liefern dem unbefangenen Menschenbetrachter einen Tatsachenbeweis, wie unmöglich es dem gewöhnlichen Bewußtsein ist, diesem seelischen Erleben beizukommen, weil sich überall das Gefühl von der Ohnmacht jenes Seelischen aufdrängt, das eben dieses gewöhnliche Bewußtsein beobachten kann.

Tout de suite en rapport à une telle observation de la vie psychique devant la conscience ordinaire est apparue ici, à Vienne, une série d'œuvres littéraires classiques qui se dressent comme des jalons dans l'évolution philosophique. Je pense, bien que je ne puisse en aucune manière me prononcer moi-même sur le contenu de ces livres, que ceux-ci sont extrêmement importants du point de vue de la conscience ordinaire. Je veux parler de "Das Ganze der Philosophie und ihr Ende" (L'ensemble de la philosophie et sa fin) de Richard Wahle, dans lequel il est expliqué comment cette conscience ordinaire ne peut en fait parvenir à aucun résultat significatif par rapport à la vie de l'âme, comment il faut alors abandonner à la théologie, à la physiologie, à l'esthétique, à la pédagogie sociale ce que la recherche philosophique tente d'atteindre dans cette direction. Et Richard Wahle a ensuite développé les idées de ce livre d'une manière encore plus pointue dans son "Mechanismus des geistigen Lebens" (Mécanisme de la vie spirituelle). Nous pouvons dire qu'il y est vraiment démontré que la conscience ordinaire est au fond impuissante à dire quelque chose face aux questions de la vie de l'âme.

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Gerade in bezug auf eine solche Beobachtung des Seelenlebens vor dem gewöhnlichen Bewußtsein ist hier in Wien eine Reihe klassischer Literaturwerke aufgetreten, die wie Marksteine dastehen innerhalb der philosophischen Entwickelung. Ich meine, trotzdem ich nicht im entferntesten mich selber irgendwie zu dem Inhalt dieser Bücher bekennen kann, daß diese Bücher gerade vom Standpunkt des gewöhnlichen Bewußtseins aus außerordentlich bedeutsam sind. Ich meine Richard Wahles «Das Ganze der Philosophie und ihr Ende», in dem dargestellt werden soll, wie dieses gewöhnliche Bewußtsein eigentlich zu keinen erheblichen Resultaten gegenüber dem Seelenleben kommen könne, wie dann abgegeben werden müsse, was philosophische Forschung in dieser Richtung zu erstreben versucht, an Theologie, Physiologie, Ästhetik, Sozialpädagogik. Und in einer noch schärferen Weise hat dann Richard Wahle die Gedanken dieses Buches in seinem «Mechanismus des geistigen Lebens» ausgeführt. Wir können sagen: da wird wirklich einmal gezeigt, daß das gewöhnliche Bewußtsein im Grunde genommen ohnmächtig ist, irgendwie etwas auszusagen gegenüber den Fragen des seelischen Lebens.

Le Je, l'unité psychique/d'âme, tout ce qu'une psychologie plus ancienne a amené à la surface, tout cela s'effondre devant la critique que cette conscience ordinaire exerce vis-à-vis d'elle-même.

12

Das Ich, die seelische Einheit, alles das, was eine ältere Psychologie an die Oberfläche gebracht hat, sie zerfallen vor der Kritik, die dieses gewöhnliche Bewußtsein gegenüber sich selbst ausübt.

De l'autre côté, à l'époque plus récente, il a été essayé, de manière compréhensible, oui on doit dire, nécessaire, de ne pas s'attaquer directement à l'âme avec la science de l'âme, face à laquelle la conscience ordinaire est justement impuissante, mais d'explorer quelque chose sur ce qu'on appelle habituellement les phénomènes de l'âme, en passant par les phénomènes corporels qui jaillissent de ce qu'on appelle l'âme. C'est ainsi qu'est née la psychologie expérimentale. Celle-ci est tout à fait un produit nécessaire de notre vision actuelle du monde et de nos méthodes de recherche actuelles. Et celui qui se tient sur le terrain d'où je vous parle aujourd'hui ne niera jamais la pleine justification de cette science expérimentale de l'âme. Il se peut qu'il ne soit pas tout à fait d'accord avec les méthodes et les résultats de la recherche, mais le bien-fondé de cette psychologie expérimentale ou de cette science de l'âme ne doit pas être nié.

13

Auf der anderen Seite ist in der neueren Zeit in begreiflicher, ja man muß sagen, in notwendiger Weise versucht worden, mit der Seelenkunde nicht direkt auf das Seelische loszugehen, demgegenüber das gewöhnliche Bewußtsein eben ohnmächtig ist, sondern auf dem UmWege durch die Leibeserscheinungen, die aus dem sogenannten Seelischen hervorquellen, irgend etwas zu erkunden über dasjenige, was man gewöhnlich seelische Erscheinungen nennt. So ist experimentelle Psychologie entstanden. Diese ist durchaus ein notwendiges Produkt unserer gegenwärtigen Weltanschauung und unserer gegenwärtigen Forschungsmethoden. Und wer auf dem Boden steht, von dem aus ich hier heute zu Ihnen spreche, der wird die volle Berechtigung dieser experimentellen Seelenkunde niemals leugnen. Er wird vielleicht im einzelnen sowohl mit den Forschungswegen wie auch mit den Forschungsergebnissen nicht ganz einverstanden sein; aber die Berechtigung dieser experimentellen Psychologie oder Seelenkunde darf nicht geleugnet werden.

C'est là que se soulève alors l'autre énigme de l'âme.

14

Da erhebt sich dann gerade das andere Seelenrätsel.

Même si nous apprenons ainsi tant de choses sur ce qui peut être vécu par l'étude expérimentale de l'âme avec le corps humain, nous devons tout de même dire que tout ce qui est exploré de cette manière par le biais du corps, ou même ce qui est exploré en apparence par le biais de pures fonctions de l'âme, n'est connu, si l'on ne veut pas se tromper, que par le biais/détours du corps.

15

Wenn wir noch soviel erfahren über das, was durch experimentelle Seelenkunde mit dem menschlichen Leibe erlebt werden kann, so müssen wir doch sagen: Alles was in dieser Weise auf dem Umwege durch den Leib erkundet wird, oder auch was erkundet wird scheinbar über reine Seelenfunktionen, ist doch nur, wenn man sich nicht täuschen will, auf dem Umweg durch den Leib erkannt.

Tout cela appartient quand même à une sphère qui, avec la mort de l'humain, passera aux événements généraux de la nature, de sorte qu'il n'est pas possible d'apprendre quoi que ce soit sur le spirituel psychique, dont le destin mondial/universel est une si grande et si puissante affaire pour l'humain.

16

Alles das gehört doch einer Sphäre an, die mit dem Tod des Menschen übergeben wird dem allgemeinen Naturgeschehen, so daß dadurch nichts erfahren werden kann über das Geistig-Seelische, dessen Weltschicksal dem Menschen eine so große, gewaltige Angelegenheit ist.

Et nous pouvons donc dire que, d'une certaine manière, la grande énigme de l'âme a refait surface, nouvelle, pour cette théorie de l'âme.

17

Und so können wir sagen, in einer gewissen Weise ist auch für diese Seelenkunde das große Seelenrätsel neu aufgetaucht.

Néanmoins, c'est tout de suite lui qui a présenté l'énigme de l'âme à son entourage comme une nécessité scientifique, de la manière que je viens d'évoquer.

18

Dennoch hat gerade er das Seelenrätsel in der Weise, wie ich es eben angedeutet habe, als ein wissenschaftlich Notwendiges vor seine Mitwelt hingestellt.

De tout cela, l'homme impartial doit quand même aujourd'hui tirer une conséquence. C'est qu'avec les méthodes de science de la nature, nous pouvons arriver au point où elles sont aujourd'hui formées dans l'étude de l'humain, mais que si nous abordons le psychique avec la conscience ordinaire, qui est pleinement autorisée pour la science de la nature, comme elle l'est aussi pour la vie ordinaire, nous ne pouvons pas nous en sortir face au psychique. Et c'est pour cette raison, parce que cette vue doit se donner aujourd'hui à l'homme impartial, tout de suite à partir des fondements scientifiques, que je vous parle du point de vue d'une vision du monde qui se dit maintenant : on ne peut pas explorer la vie psychique/de l'âme avec les forces de l'âme qui se manifestent à la conscience ordinaire, qui travaillent dans la vie ordinaire et dans la science ordinaire. Il faut développer dans cette âme d'autres forces de l'âme qui, pour la conscience ordinaire, ne font que sommeiller plus ou moins dans l'âme ou qui, si je veux utiliser une expression scientifique, sont latentes.

19

Aus alledem muß doch der unbefangene Mensch heute eine Konsequenz ziehen. Es ist diese, daß wir mit den naturwissenschaftlichen Methoden bis zu dem Punkt, bis zu dem sie heute ausgebildet sind, in der Erforschung des Menschen kommen können, daß wir aber, wenn wir mit dem gewöhnlichen Bewußtsein, das für die Naturwissenschaft vollberechtigt ist, wie es auch vollberechtigt ist für das gewöhnliche Leben, an das Seelische herangehen, gegenüber dem Seelischen nicht zurecht kommen. Und aus diesem Grunde, weil diese Einsicht gerade aus wissenschaftlichen Untergründen sich heute dem unbefangenen Menschen ergeben muß, spreche ich zu Ihnen vom Gesichtspunkt einer Weltanschauung, die sich nun sagt: Es kann eben nicht mit den Seelenkräften, die sich für das gewöhnliche Bewußtsein offenbaren, die da im gewöhnlichen Leben und in der gewöhnlichen Wissenschaft arbeiten, das seelische Leben erforscht werden. Da müssen in dieser Seele andere Seelenkräfte entwickelt werden, die für das gewöhnliche Bewußtsein in der Seele nur mehr oder weniger schlummern oder, wenn ich mich eines wissenschaftlichen Ausdrucks bedienen will, latent sind.

Si l'on veut prendre la position correcte par rapport à une telle conception de la vie, alors il est besoin toutefois de quelque chose qui existe aujourd'hui seulement dans une faible mesure en l'humain — laissez-moi déjà exprimer cela. Il est besoin ce que j'appellerais de la modestie intellectuelle. Il doit venir un moment dans la vie où l'on se dit : j'étais un petit enfant, j'ai développé cette fois-là une vie psychique qui était si crépusculaire qu'elle est aussi oubliée qu'un rêve. Ce n'est que peu à peu qu'a émergé de cette vie psychique enfantine onirique ce qui m'a permis de m'orienter dans la vie, d'intégrer mes pensées, mes impulsions émotionnelles, mes décisions volontaires dans le cours du monde, et d'être devenu un humain capable de travailler. De l'indéterminé et de l'indifférencié de la vie psychique de l'enfant mêlée au corps est sorti le vécu que nous avons par nos particularités héréditaires, qui se développent alors avec la croissance du corps, que nous avons aussi par notre éducation usuelle.

20

Wenn man die richtige Stellung zu einer solchen Lebensauffassung gewinnen will, dann braucht es allerdings etwas, was heute im Menschen nur in einem geringen Maße -- lassen Sie mich das schon aussprechen — eigentlich vorhanden ist. Es braucht das, was ich nennen möchte intellektuelle Bescheidenheit. Es muß ein Moment im Leben kommen, wo man sich sagt: Ich war ein kleines Kind, ich habe dazumal seelisches Leben entwickelt, das so hindämmernd traumhaft war, daß es auch so vergessen ist wie ein Traum. Erst allmählich tauchte aus diesem traumhaften kindlichen Seelenleben nach und nach dasjenige auf, was mich dazu bringt, daß ich mich im Leben orientieren kann, daß ich meine Gedanken, meine Gefühlsimpulse, meine Willensentschlüsse einfügen kann dem Gang der Welt, daß ich ein arbeitsfähiger Mensch geworden bin. Aus dem Unbestimmten und Undifferenzierten des mit dem Leibe verwobenen kindlichen Seelenlebens ist aufgetaucht dasjenige Erleben, das wir durch unsere vererbten Eigenschaften haben, die sich dann mit dem Heranwachsen des Leibes ausbilden, das wir auch durch unsere gebräuchliche Erziehung haben.

Celui qui regarde ainsi en arrière, avec une modestie intellectuelle, comment il est devenu dans cette vie terrestre, ne dédaignera pas non plus de se dire à un certain moment de sa vie : pourquoi cela ne continuerait-il pas ? Les forces de l'âme qui sont les plus importantes pour moi aujourd'hui, celles qui me permettent de m'orienter dans la vie et de devenir un humain capable de travailler, étaient endormies pendant mon existence/être d'enfant. Pourquoi n'y aurait-il pas aussi dans mon âme des forces qui sommeillent et que je peux développer à partir d'elle ? Il faut en arriver à cette décision qui découle de la modestie intellectuelle. J'appelle cela de la modestie intellectuelle parce que l'humain est enclin à dire : la forme de conscience que j'ai en tant qu'adulte est celle de l'humain normal ; ce qui veut être différent dans la vie intérieure de l'âme de cette soi-disant conscience normale est soit une fantaisie ou une hallucination, ou une vision ou quelque chose de semblable. La façon de voir le monde dont je parle ici part tout à fait de la vie saine de l'âme et essaie, à partir de la vie saine de l'âme, de développer des forces dormantes dans l'âme, également des forces de connaissance, qui deviennent alors des forces de voyant dans le sens où j'ai parlé hier de forces de voyant exactes. Ce que l'âme doit entreprendre là avec elle-même, je l'ai évoqué hier dans un certain sens. J'ai également fait référence à mon livre "Comment acquiert-on des connaissances des mondes supérieurs/plus élevés", à ma "Science secrète", à "Des énigmes de l'âme", etc. On y trouve les détails de ces exercices de l'âme qui, partant d'une vie spirituelle saine, conduisent à une évolution de l'âme, de sorte que celle-ci parvient effectivement à une sorte de vision spirituelle par laquelle elle peut voir dans un monde spirituel-âme, comme elle peut percevoir le monde physique-sensoriel par les organes des sens ordinaires.

21

Wer so zurückschaut, in intellektueller Bescheidenheit, wie er in diesem Erdenleben geworden ist, wird es auch nicht verschmähen, sich in einem gewissen Zeitpunkt seines Lebens zu sagen: Warum sollte denn das nicht weitergehen? Diejenigen seelischen Kräfte, die mir heute die wichtigsten sind, durch die ich mich im Leben orientiere, durch die ich ein arbeitsfähiger Mensch werde, sind schlummernde gewesen während meines kindlichen Daseins. Warum sollten in meiner Seele nicht auch Kräfte schlummern, die ich weiter aus ihr hervorentwickeln kann? Man muß zu diesem aus der intellektuellen Bescheidenheit hervorgehenden Entschluß kommen. Intellektuelle Bescheidenheit nenne ich das aus dem Grunde, weil der Mensch geneigt ist zu sagen: Die Form des Bewußtseins, die ich einmal als erwachsener Mensch habe, ist die des normalen Menschen; was anders sein will im inneren Seelenleben als dieses sogenannte normale Bewußtsein, das ist entweder Phantasterei oder Halluzination oder Vision oder dergleichen. Die Weltanschauung, von der ich hier spreche, geht durchaus vom gesunden Seelenleben aus und versucht vom gesunden Seelenleben aus, in der Seele schlummernde Kräfte, auch Erkenntniskräfte, zu entwickeln, die dann Seherkräfte werden in dem Sinn, wie ich gestern von exakten Seherkräften gesprochen habe. Das, was die Seele da mit sich vorzunehmen hat, habe ich gestern in einem gewissen Sinne angedeutet. Ich habe auch auf mein Buch «Wie erlangt man Erkenntnisse der höheren Welten?» hingewiesen, auf meine «Geheimwissenschaft», auf «Von Seelenrätseln» und so weiter. Dort findet man die Einzelheiten jener Seelenübungen, die, ausgehend vom gesunden Seelenleben, hinaufführen zu einer Entwickelung der Seele, so daß diese tatsächlich zu einer Art geistigen Schauens kommt, durch das sie hineinblicken kann in eine geistigseelische Welt, wie sie durch die gewöhnlichen Sinnesorgane wahrnehmen kann die physisch-sinnliche Welt.

Vous trouverez partout dans les livres cités une première partie ; cette première partie est même reconnue par certains adversaires de la vision du monde que je représente ici comme quelque chose qui pourrait être tout à fait utile à l'humain. Elle traite du fait que l'humain, par certains exercices d'ordre intellectuel, sentimental et moral, se met dans un état d'âme et dans un état de corps qui peuvent tout à fait être considérés comme sains, qui tendent tout à fait à ce que l'humain soit en mesure d'être vigilant intérieurement par rapport à tout ce qui, issu d'une vie psychique maladive, conduit au médiumnisme, aux hallucinations et aux visions. Car tout ce qui vient en état par ces chemins doit être rejeté pour une véritable théorie de l'âme. Tout de suite, l'humain n'arrive pas à des visions à partir de ce qui est d'âme, mais parce que des formations pathologiques se trouvent à l'intérieur de son organisme ; il en va de même pour le médiumnisme. Tout cela n'a rien à faire avec une saine théorie de l'âme et développement de l'âme, et doit même, d'après sa signification, être jugé du point de vue de cet enseignement sain de l'âme. Mais des adversaires trouvent aujourd'hui fantastiques et nuisibles les exercices qui se présentent comme la suite de ces préparatifs et qui devraient chercher pour mettre sur le devant de l'âme les forces de la pensée, du sentiment et de la volonté qui, lorsqu'elles sont formées, introduisent l'humain dans un monde spirituel de telle sorte qu'il apprenne à s'y orienter et qu'il vienne aussi en situation d'y entrer avec sa volonté.

22

Sie werden in den genannten Büchern überall einen ersten Teil finden; dieser erste Teil, der wird selbst von manchen Gegnern der Weltanschauung, die ich hier vertrete, als etwas anerkannt, was dem Menschen durchaus nütze sein könnte. Er handelt davon, daß sich der Mensch durch gewisse Übungen intellektueller, gefühlsmäßiger, moralischer Art in eine Seelenverfassung und in eine Leibesverfassung bringt, die durchaus als gesund gelten können, die durchaus dahin streben, daß der Mensch auch in die Lage komme, wachsam innerlich sein zu können gegenüber all dem, was, aus krankhaftem Seelenleben herauskommend, zum Mediumismus, zu Halluzinationen und Visionen führt. Denn alles das, was auf diesem Wege zustande kommt, muß abgewiesen werden für eine wirkliche Seelenkunde. Gerade zu Visionen kommt der Mensch nicht aus dem Seelischen heraus, sondern dadurch, daß krankhafte Bildungen innerhalb seines Organismus sich finden; ebenso zum Mediumismus. Das alles hat mit einer gesunden Seelenkunde und Seelenentwickelung nichts zu tun, muß selbst seiner Bedeutung nach vom Gesichtspunkt dieser gesunden Seelenkunde beurteilt werden. Gegner finden heute aber die Übungen, die dann als Fortsetzung dieser vorbereitenden auftreten, die nun aus der Seele hervorholen sollen diejenigen Kräfte des Denkens, Fühlens und Wollens, die, wenn sie ausgebildet sind, den Menschen in eine geistige Welt so einführen, daß er sich in ihr orienzieren lernt, daß er auch mit seinem Willen in sie einzutreten in die Lage kommt, phantastisch und schädlich.

Hier, de manière évocatrice, j'ai déjà parlé de comment, en tant qu'humains modernes, nous parvenons, par certains exercices de pensée, à faire sortir la pensée de son contexte/état habituel, dans lequel elle s'adonne passivement aux phénomènes du monde extérieur et à ce qui émerge intérieurement comme souvenirs, ce qui se rattache donc aussi au monde extérieur. Nous dépassons cette pensée en faisant des exercices de méditation de manière sérieuse, patiente et énergique, en les répétant sans cesse. Selon les dispositions, cela prend des années à l'un, moins à l'autre ; mais chacun peut remarquer, lorsqu'il est arrivé au point décisif, comment sa pensée passe alors de ce que j'ai appelé hier la pensée abstraite, morte, à une pensée intérieurement vivante, une pensée intérieurement vivante qui est en mesure de vivre le rythme du monde. Une conception réfléchie du monde et de la vie n'aspire pas à faire sortir de l'âme des visions ou des hallucinations, mais à vivre ce qui est vie de représentation, vie de pensée, avec une intensité telle qu'on ne vit normalement que ce qui est donné aux sens extérieurs.

23

Andeutungsweise habe ich gestern schon davon gesprochen, wie wir zunächst als moderne Menschen durch gewisse Denkübungen dazu kommen, das Denken aus dem gewöhnlichen Zustand herauszubringen, in dem es sich passiv hingibt an die Erscheinungen der Außenwelt und an das, was innerlich als Erinnerungen auftaucht, was sich ja auch an die Außenwelt anknüpft. Wir kommen dadurch über dieses Denken hinaus, daß wir Meditationsübungen in ernster, geduldiger und energischer Weise machen, daß wir sie immer wieder und wiederum machen. Je nach den Anlagen dauert es bei dem einen jahrelang, bei dem andern weniger lang; aber jeder kann merken, wenn er an dem entscheidenden Punkt angelangt ist, wie sein Denken dann aus dem, was ich gestern das abstrakte, tote Denken nannte, ein innerlich lebendiges Denken wird, ein innerlich lebendiges Denken, das den Weltrhythmus mitzuerleben in der Lage ist. Da strebt eine besonnene Welt- und Lebensauffassung nicht danach, Visionen oder Halluzinationen aus der Seele herauszuzaubern, sondern danach, das, was Vorstellungsleben, was Gedankenleben ist, in einer solchen Intensität zu erleben, wie man sonst nur erlebt, was den äußeren Sinnen gegeben wird.

Vous avez donc seulement besoin de comparer honnêtement la vivacité avec laquelle nous vivons dans les couleurs, lorsque nous percevons ces couleurs par l'œil, dans les sons, lorsque nous entendons les sons par l'oreille, avec la pâleur de l'expérience de la pensée dans la conscience ordinaire. Par cette énergétisation de la vie de la pensée dont j'ai parlé hier, nous rendons peu à peu la pure vie de représentation, la pure vie des pensées, intérieurement aussi intense que l'est sinon seulement la vie des sens. L'humain moderne, qui veut connaître le spirituel, s'il est un homme réfléchi, ne recherche donc pas les hallucinations et les visions qui émergent ; il aspire précisément à l'idéal, aimerais-je dire, de la vie sensorielle en apport à son intensité et son caractère imagé, de manière pleinement réfléchie dans la vie des pensées, dans la vie de représentation elle-même. Et si vous vous livrez à de telles méditations en tant qu'explorateur/chercheur de l'esprit, telles que je les ai caractérisées, vous ne devez pas être en quelque sorte dépendant de l'inconscient ou du subconscient, mais ce qui est accompli - vous pouvez lire les exercices, ils sont tous accordés à ce que je veux caractériser maintenant -, tout ce qui est accompli comme exercices dans la vie intime de l'âme se déroule de manière aussi consciente, aussi réfléchie, on peut dire de manière aussi exacte, que sinon seules les opérations mathématiques ou géométriques se déroulent.

24

Sie brauchen ja nur ehrlich zu vergleichen die Lebendigkeit, mit der wir leben in den Farben, wenn wir durch das Auge diese Farben wahrnehmen, in den Tönen, wenn wir durch das Ohr die Töne hören, mit der Blaßheit des Gedankenerlebens im gewöhnlichen Bewußtsein. Durch jenes Energisieren des Gedankenlebens, von dem ich gestern gesprochen habe, machen wir allmählich das bloße Vorstellungsleben, das bloße Gedankenleben innerlich so intensiv, wie sonst nur das Sinnenleben ist. Nicht also sucht der moderne Mensch, der Geistiges erkennen will, wenn er ein besonnener Mensch ist, die auftauchenden Halluzinationen und Visionen; er strebt gerade nach dem Ideal, möchte ich sagen, des Sinneslebens in bezug auf dessen Intensität und dessen Bildhaftigkeit, in voll besonnener Weise im Gedankenleben, im Vorstellungsleben selbst. Und wenn Sie sich solchen Meditationen als Geistesforscher hingeben, wie ich sie charakterisiert habe, so dürfen Sie nicht irgendwie abhängig sein vom Unbewußten oder Unterbewußten, sondern das, was da vollzogen wird - Sie können die Übungen nachlesen, alle sind sie auf das gestimmt, was ich jetzt charakterisieren will -, alles, was da im intimen Seelenleben an Übungen vollführt wird, verläuft so bewußt, so besonnen, man darf sagen, so exakt, wie sonst nur die mathematischen oder geometrischen Verrichtungen verlaufen.

C'est pourquoi il est permis de dire : on n'a pas affaire ici à l'ancienne clairvoyance nébuleuse, mais à une clairvoyance qui est provoquée par des expériences de l'âme et des exercices de l'âme pleinement conscients et réfléchis.

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Daher darf gesagt werden: Man hat es hier nicht mit dem alten nebulosen Hellsehen, sondern mit einem Hellsehen zu tun, das durch vollbewußte, besonnene Seelenerlebnisse und Seelenübungen herbeigeführt ist.

La réflexion est en cela, à chaque pas ainsi, que l'on peut comparer ce que l'être humain vit et se fait lui-même, justement avec ce que l'on vit sinon à un problème géométrique. Sinon, cet exercice n'est pas valable.

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Die Besonnenheit ist dabei auf jedem Schritt so, daß man das, was der Mensch erlebt und aus sich selber macht, eben mit dem vergleichen kann, was man sonst an einem geometrischen Problem erlebt. Sonst ist dieses Üben nicht tauglich.

Mais lorsque l'humain moderne arrive à une telle vie de représentation, qui est maintenant énergisée, qui devient maintenant aussi indépendante de la vie respiratoire, mais qui devient aussi libre de corps, qui est une pure fonction spirituelle psychique, vis-à-vis de laquelle on sait, par la perception directe/immédiate, que l'on n'accomplit pas cette pensée avec le corps, mais dans le pur spirituel et psychique, alors seulement il ressent cette pensée par rapport à la pensée abstraite comme un vivant par rapport à un mort.

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Dann aber, wenn der moderne Mensch zu einem solchen Vorstellungsleben kommt, das nun energisiert ist, das nun auch unabhängig wird vom Atmungsleben, das aber auch leibfrei wird, das eine bloße geistig-seelische Funktion ist, demgegenüber man durch die unmittelbare Wahrnehmung weiß: man vollzieht nicht mit dem Körper dieses Denken, sondern im rein Geistig-Seelischen -, dann fühlt er erst dieses Denken gegenüber dem abstrakten Denken wie ein Lebendiges gegenüber dem Toten.

Tout de suite ainsi que si nous trouvions un organisme mort qui s'éveille soudainement à la vie, nous faisons l'expérience du passage de la pensée abstraite ordinaire à la pensée vivante. Et cette pensée vivante, bien qu'elle soit un processus spirituel et d'âme, n'est pas aussi linéaire, aussi superficielle que la pensée abstraite ordinaire. Elle est intérieurement saturée et à force/puissance d'image. Et c'est cette puissance d'image dont il s'agit.

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Geradeso wie wenn wir einen toten Organismus plötzlich zum Leben erwacht fänden, so erleben wir, wenn wir den Übergang gewahr werden von dem gewöhnlichen abstrakten Denken zu dem lebendigen Denken. Und dieses lebendige Denken ist, trotzdem es geistig-seelischer Vorgang ist, nicht so linienhaft, nicht so flächenhaft nur wie das gewöhnliche abstrakte Denken. Es ist innerlich gesättigt und bildhaft. Und auf diese Bildhaftigkeit kommt es an.

Mais alors, il s'agit pour ce qui suit extraordinairement beaucoup que nous étendions cette réflexion que nous devons avoir pendant l'exercice à l'instant où cette pensée animée, cette pensée imagée, se manifeste/entre en nous. Si, à cet instant, nous nous adonnons aux images auxquelles nous nous sommes nous-mêmes hissés et que nous croyons trouver en elles déjà des réalités de sorte spirituelle, alors nous ne sommes pas des chercheurs d'esprit, nous sommes justement des fantaisistes. Cela nous n'aurions certainement pas la permission de le devenir, car cela ne pourrait pas nous donner une vision du monde construite sur des bases solides pour l'humain moderne. Ce n'est que lorsque nous nous disons : nous avons atteint un contenu de vie psychique/de l'âme, mais ce contenu est un contenu d'image, ce contenu nous dit quelque chose seulement sur les forces qui agissent en nous-mêmes, sur ce que nous sommes capables de faire intérieurement par notre propre essence/entité humaine ; ce n'est que lorsque nous nous disons, au sens plein du terme : cette connaissance que j'appelle habituellement imaginative ne peut nous renseigner sur aucun monde extérieur, pas même sur ce que nous sommes dans le monde extérieur ; mais c'est seulement lorsque nous nous sentons dans ce devenir-image, dans ce tissage d'images, lorsque nous nous savons vivants à l'intérieur comme un cahier de forces : ce n'est qu'alors que nous nous tenons au bon point de vue face à cette expérience, que nous nous sentons dans notre moi, que nous nous sentons comme un être spirituel-âme en dehors du corps — mais justement seulement en notre nous/soi, avec un caractère d'image intérieur de notre être.

29

Dann aber kommt des weiteren außerordentlich viel darauf an, daß wir jene Besonnenheit, die wir während des Übens haben müssen, ausdehnen auf den Augenblick, wo dieses belebte Denken, dieses bildsame Denken in uns auftritt. Wenn wir in diesem Augenblicke uns hingeben den Bildern, zu denen wir uns selber hingerungen haben, und glauben, in ihnen schon Realitäten geistiger Art zu finden, dann sind wir nicht Geistesforscher, dann sind wir eben Phantasten. Das dürfen wir gewiß nicht werden; denn das könnte uns nicht eine auf festem Grunde erbaute Weltanschauung für den modernen Menschen geben. Erst dann, wenn wir uns sagen: Wir haben einen Inhalt des seelischen Lebens erlangt, aber dieser Inhalt ist ein Bildinhalt, dieser Inhalt sagt uns nur etwas über Kräfte, die in uns selber walten, über das, was wir selber durch unsere eigene menschliche Wesenheit im Innern vermögen; erst wenn wir uns im vollen Sinn des Wortes sagen: Über keinerlei Außenwelt, auch nicht über das, was wir sind in der Außenwelt, vermag uns diese, ich nenne sie gewöhnlich imaginative Erkenntnis, eine Auskunft zu geben; sondern allein, wenn wir uns in diesem Bildwerden, in diesem Bildweben erfühlen, wenn wir uns drinnen lebend wissen als eine Kraftheft: erst dann stehen wir auf dem rechten Standpunkt diesem Erlebnis gegenüber, dann fühlen wir uns in unserem Selbst, dann fühlen wir uns als geistig-seelisches Wesen außerhalb des Leibes -- fühlen uns aber eben nur in unserem Selbst, mit einem innerlichen Bildcharakter unseres Wesens.

Et ce n'est que lorsque nous avons le courage de poursuivre les exercices jusqu'à la marche suivante que nous parvenons à une véritable vision/façon de voir spirituelle. Ce prochain pas ne doit pas seulement consister à développer la faculté de pousser au point central de notre conscience certaines représentations que nous dominons facilement - comme nous dominons des représentations géométriques dont nous savons vis-à-vis d'elles qu'il n'y a rien en elles d'agissant inconsciemment -, afin de renforcer notre force psychique/d'âme, mais en ce que nous venions en situation de sortir ces représentations de notre conscience avec prudence et arbitraire/bon gré. C'est une tâche difficile sous certaines circonstances. Dans la vie ordinaire, l'oubli n'est pas quelque chose de si difficile, comme le sait la conscience ordinaire. Mais une fois que l'on s'est efforcé - même sans se laisser entraîner dans une quelconque autosuggestion, ce qui ne peut avoir lieu si l'on est prudent - de placer certaines idées au centre de sa conscience, on a besoin d'une force plus forte que celle qui est habituellement utilisée dans la vie de l'âme pour faire disparaître ces idées de notre conscience. Mais il faut développer progressivement cette force puissante, de sorte que, de même que l'on a d'abord rassemblé toute l'attention, toute la force intérieure de l'âme, toute la tension de l'âme, pour se reposer sur une telle représentation dans l'état de méditation, on doit maintenant en arriver à évacuer ces représentations, et en général toutes les représentations, de la conscience avec une volonté réfléchie/un particulier bon gré. Et il doit pouvoir intervenir, à partir de notre volonté, ce que l'on pourrait appeler une "conscience vide". Ce que signifie "conscience vide", ne serait-ce que pour quelques instants, celui qui réfléchit sans préjugés à ce qui arrive à l'humain avec la conscience ordinaire, quand cette conscience doit se passer d'impressions sensorielles, se passer aussi de représentations de souvenirs, quand, à la suite d'événements quelconques, l'humain est privé d'impressions extérieures, de souvenirs aussi : il en vient à s'endormir, c'est-à-dire que la conscience s'atténue et s'assoupit. C'est le contraire qui doit intervenir : un éveil complètement réfléchi et conscient, bien que tout ait été évacué de la conscience par la volonté intérieure.

30

Und erst wenn wir dann den Mut haben, die Übungen bis zur nächsten Stufe fortzusetzen, kommen wir zu einer wirklichen geistigen Anschauung. Dieser nächste Schritt muß nicht nur darin bestehen, daß wir jetzt die Fähigkeit entwickeln, gewisse Vorstellungen, die wir leicht überschauen - so etwa, wie wir geometrische Vorstellungen überschauen, denen gegenüber wir wissen: es ist nicht etwas Unbewußtes in ihnen wirksam -, in den Mittelpunkt unseres Bewußtseins zu rücken, um an ihnen unsere seelische Kraft zu verstärken, sondern darin, daß wir in die Lage kommen, diese Vorstellungen mit Besonnenheit und Willkür aus unserem Bewußtsein fortzuschaffen. Das ist unter Umständen eine schwierige Aufgabe. Im gewöhnlichen Leben ist das Vergessen nicht etwas so Schwieriges, wie ja das gewöhnliche Bewußtsein weiß. Aber wenn man sich erst angestrengt hat - auch ohne daß man sich in irgendeine Selbstsuggestion hineintreibt; das kann ja bei Besonnenheit nicht stattfinden -, gewisse Vorstellungen in den Mittelpunkt seines Bewußtseins zu rücken, dann hat man eine stärkere Kraft, als sie sonst im Seelenleben angewendet zu werden braucht, nötig, um diese Vorstellungen wiederum aus dem Bewußtsein fortzuschaffen. Man muß aber diese starke Kraft allmählich entwickeln, so daß man ebenso, wie man zuerst alle Aufmerksamkeit, alle innere Seelenkraft, Seelenspannkraft zusammengenommen hat, um zu ruhen auf einer solchen Vorstellung im Meditationszustand, nun dazu kommen muß, diese Vorstellungen, und überhaupt alle Vorstellungen, mit besonnener Willkür aus dem Bewußtsein fortzuschaffen. Und es muß eintreten können aus unserem Willen heraus, was man nennen könnte «leeres Bewußtsein». Was «leeres Bewußtsein» heißt, auch nur für einige Augenblicke, das wird der ermessen, der unbefangen darüber nachdenkt, wie es dem Menschen mit dem gewöhnlichen Bewußtsein ergeht, wenn dieses Bewußtsein entbehren muß der Sinneseindrücke, entbehren muß auch der Erinnerungsvorstellungen, wenn durch irgendwelche Vorkommnisse dem Menschen die äußeren Eindrücke, auch die Erinnerungen genommen werden: er kommt zum Einschlafen, das heißt, das Bewußtsein wird herabgedämpft und herabgedämmert. Das Gegenteil davon muß eintreten; vollständig besonnenes, bewußtes Wachsein, trotzdem alles durch inneren Willen aus dem Bewußtsein herausgeschafft worden ist.

Lorsque l'on a ainsi d'abord fortifié l'âme, qu'on l'a alors vidée de son contenu et qu'on l'a maintenue à la conscience, alors, de même que la couleur apparaît devant l'œil, que les sons apparaissent devant l'oreille, un environnement spirituel apparaît devant cette âme qui s'y est donc préparée. Nous regardons dans le monde spirituel. Et ainsi nous pouvons dire : il est parfaitement compréhensible pour la recherche spirituelle pensée ici que l'esprit et l'âme ne peuvent pas être atteints par la conscience ordinaire, et qu'il doit même s'avérer exact, par exemple comme pour Richard Wahle, que la conscience ordinaire ne devrait pas parler du tout d'un Je. Car tout ce qui apparaît là, je dirais, comme l'obscurité par rapport à la clarté, et qui n'est en fait désigné que par des mots dans la vie ordinaire, n'apparaît que lorsque se développent des forces qui ne sont pas encore là habituellement. C'est précisément la prise de conscience sobre de ce dont est capable la conscience ordinaire, liée au corps, qui nous incite à développer en nous de telles forces, qui peuvent alors seulement découvrir réellement l'âme et l'esprit.

31

Wenn man so erst die Seele erkraftet und sie dann leer gemacht und bei Bewußtsein erhalten hat, dann tritt ebenso, wie vor das Auge die Farbe tritt, wie vor das Ohr die Töne treten, vor dieser Seele, die sich also dazu vorbereitet hat, eine geistige Umwelt auf. Wir schauen in die geistige Welt hinein. Und so können wir sagen: Gerade der hier gemeinten Geistesforschung ist es vollkommen begreiflich, daß für das gewöhnliche Bewußtsein Geist und Seele nicht erreicht werden können, ja daß sich als ein Richtiges — wie zum Beispiel für Richard Wahle — herausstellen muß: das gewöhnliche Bewußtsein sollte gar nicht von einem Ich reden. Denn alles, was da, ich möchte sagen, wie Dunkelheit gegenüber der Helligkeit hereintaucht und im gewöhnlichen Leben eigentlich nur mit Worten bezeichnet wird, das taucht eben erst auf, wenn solche Kräfte entwickelt werden, die gewöhnlich noch nicht da sind. Gerade die nüchterne Erkenntnis, was das gewöhnliche, an den Leib gebundene Bewußtsein vermag, spornt uns an, solche Kräfte in uns zu entwickeln, die nun die Seele und den Geist erst wirklich entdecken können.

Mais il faut encore tenir compte d'une chose si l'on veut parvenir sur ce chemin à une théorie/un enseignement sain sur l'âme et non à un enseignement générateur de pathologie. Prenez comme générateur de pathologie le médiumnique, le visionnaire, l'hallucinatoire, c'est donc ainsi, que celui qui tombe dans une telle vie psychique pathologique s'y fond avec tout son être. Il ne fait plus qu'un - du moins pour l'évolution de sa maladie d'âme - avec ce qui se présente comme une vie de l'âme pathologique. Il n'en va pas de même lorsque l'on pratique des exercices tels que ceux indiqués ici. Celui qui devient ainsi un explorateur de l'âme laisse certes derrière lui son corps physique avec les capacités qui doivent être là pour la pensée ordinaire, pour l'orientation ordinaire dans la vie ; il sort de ce corps, apprend à regarder de manière imaginative libre de corps ; il développe une pensée qui regarde : mais à aucun moment il ne se fond complètement dans cet humain supérieur - si je peux l'appeler ainsi, ce n'est pas par orgueil -, mais il est toujours en mesure d'agir à nouveau de manière aussi réfléchie à l'intérieur de son corps que d'habitude, de sorte que l'humain ordinaire avec son bon sens se tient toujours à côté de cet humain plus évolué - l'homme ordinaire avec son bon sens qui est un critique sobre de tout ce à quoi cet humain supérieur arrive dans la vision.

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Dabei ist aber noch eins zu berücksichtigen, wenn man auf diesem Wege zu einer gesunden und nicht zu einer krankhaften Seelenkunde kommen will. Nehmen Sie als krankhaft das Mediumistische, Visionäre, Halluzinatorische, so ist es so, daß der, der in ein solches krankhaftes Seelenleben verfällt, mit seiner ganzen Wesenheit in ihm aufgeht. Er wird eins - wenigstens für den Verlauf seiner seelischen Erkrankung - mit dem, was als krankhaftes Seelenleben auftritt. Nicht so ist es, wenn solche Übungen vorgenommen werden, wie sie hier angegeben wurden. Derjenige, der auf diese Art ein Seelenforscher wird, der läßt zwar seinen physischen Leib zurück mit den Fähigkeiten, die da sein müssen für das gewöhnliche Denken, für gewöhnliche Orientierung im Leben; er tritt heraus aus diesem Leibe, lernt leibfrei imaginativ schauen; ein schauendes Denken entwickelt er: aber keinen Moment geht er vollständig auf in diesem - wenn ich es so nennen darf, es ist nicht im Hochmut so genannt -, in diesem höheren Menschen, sondern er ist immer in der Lage, ebenso besonnen wiederum innerhalb seines Leibes zu wirken wie sonst, so daß der gewöhnliche Mensch mit seinem gesunden Menschenverstand immer neben diesem höher entwickelten Menschen steht - der gewöhnliche Mensch mit seinem gesunden Menschenverstand, der ein nüchterner Kritiker alles dessen ist, wozu im Schauen 'dieser höhere Mensch kommt.

Vis-à-vis de notre propre entité psychique, nous parvenons, tout d'abord en formant la pensée vivante à force d'image et alors en établissant la conscience vide, qui comme une vision qui englobe comme une unité-image tout ce que nous avons traversé dans la vie terrestre depuis notre naissance, depuis que nous sommes entrés dans cette vie terrestre. Ce n'est pas comme sinon dans le souvenir, où des réminiscences individuelles surgissent de manière autonome ou par effort, ce n'est pas comme cela que cette vie terrestre passée se présente maintenant à l'âme, mais elle est tout à coup contemplée comme un puissant tableau qui se tient devant nous, non pas dans l'espace, mais dans le temps. D'un seul coup, nous contemplons cette vie avec le regard de l'âme, mais de la même manière qu'elle intervient dans nos conditions de croissance, dans les effets de force de notre corps physique. Nous nous regardons tels que nous étions sur cette terre, en tant qu'êtres pensants, ressentant, voulant, mais de telle sorte que la pensée, le sentiment et la volonté se condensent maintenant et s'organisent en même temps dedans l'entité humaine. Nous voyons à travers notre vie spirituelle-psychique comment elle est en liaison directe avec le corporel. Nous renonçons à sonder, par la spéculation philosophique, comment l'âme agit sur le corps. Quand nous regardons l'âme, nous regardons aussi comment, à chaque instant, ce qui nous apparaît ainsi dans le tableau est intervenu dans notre vie physique terrestre. Les détails seront à décrire dans les prochains jours.

33

Gegenüber der eigenen seelischen Wesenheit gelangen wir zunächst dadurch, daß wir das bildhafte lebendige Denken ausbilden und dann das leere Bewußtsein herstellen, zu einer Anschauung, die als eine Bildeinheit alles umfaßt, was wir durchgemacht haben in dem Erdenleben seit unserer Geburt, seit wir eingetreten sind in dieses Erdenleben. Nicht so wie es sonst in der Erinnerung ist, in der einzelne Reminiszenzen auftauchen — selbständig oder durch Anstrengung —, nicht so steht dieses vergangene Erdenleben jetzt vor der Seele, sondern es wird auf einmal überschaut wie ein mächtiges Tableau, das aber nicht im Raum, sondern in der Zeit vor uns steht. Wir überblicken auf einmal, mit einem Seelenblick, dieses Leben; aber so, wie es auch eingreift in unsere Wachstumsverhältnisse, in die Kraftwirksamkeiten unseres physischen Leibes. Wir schauen uns, wie wir auf dieser Erde hier als denkende, fühlende, wollende Wesen waren, aber so, daß Denken, Fühlen und Wollen sich jetzt verdichten und sich zu gleicher Zeit hineinorganisieren in die menschliche Wesenheit. Wir durchschauen unser geistig-seelisches Leben, wie es in unmittelbarer Verbindung steht mit dem Körperlichen. Wir geben es auf, durch philosophische Spekulation zu ergründen, wie die Seele auf den Leib wirkt. Wenn wir die Seele schauen, dann schauen wir auch, wie in jedem Augenblick das, was uns so in dem Tableau erscheint, in unser physisches Erdenleben eingegriffen hat. Die Einzelheiten werden in den nächsten Tagen zu schildern sein.

Le pas suivant doit maintenant consister à ce que, en éliminant de notre conscience les représentations de force que nous avons nous-mêmes introduites/transposées en nous, nous renforcions de plus en plus ces représentations de force. Nous les renforçons en poursuivant ces exercices de plus en plus, comme nous renforçons les muscles en les exerçant encore et encore. Et en poursuivant ces représentations de la force, nous parvenons à faire disparaître de notre conscience tout ce tableau de la vie de l'âme auquel nous nous sommes d'abord hissés, tout ce tableau de la vie de l'âme entre notre naissance et le moment où nous nous trouvons. Cela demande toutefois plus d'efforts que d'éliminer de pures représentations image, mais on y parvient finalement. Et si nous parvenons à évacuer de la conscience cette vie propre que nous appelons notre vie intérieure dans l'existence terrestre, de telle sorte que non seulement notre conscience devienne vide des impressions présentes, mais qu'elle devienne vide de tout ce que nous considérons intérieurement comme étant dans un deuxième corps, dans un corps plus subtil, mais qui intervient dans nos rapports de croissance et de mémoire, ce que nous vivons comme dans un homme plus subtil, comme dans un homme éthéré, un premier homme suprasensible, alors notre conscience, qui est maintenant certes vide lorsqu'elle est pleinement éveillée, mais qui a acquis une force intérieure plus forte, pourra continuer à regarder dans le monde spirituel.

34

Der nächste Schritt muß nun darin bestehen, daß wir, indem wir die Kraftvorstellungen, die wir selbst in uns versetzt haben, wegschaffen aus unserem Bewußtsein, diese Kraftvorstellungen immer mehr und mehr verstärken. Wir verstärken sie, indem wir diese Übungen immer mehr und mehr fortsetzen, wie wir die Muskeln verstärken, wenn wir sie immer und immer üben. Und indem wir diese Kraftvorstellungen fortsetzen, gelangen wir dahin, dieses ganze Tableau des Seelenlebens, zu dem wir uns selbst erst durchgerungen haben, dieses ganze Tableau des Seelenlebens zwischen unserer Geburt und dem Moment, wo wir stehen, nun auch aus dem Bewußtsein wegzuschaffen. Das erfordert allerdings eine größere Anstrengung, als bloß Bildvorstellungen wegzuschaffen; aber man gelangt zuletzt dazu. Und wenn es uns gelingt, dieses eigene Leben, das wir im Erdendasein unser Innenleben nennen, aus dem Bewußtsein so fortzuschaffen, daß jetzt nicht nur unser Bewußtsein gegenüber gegenwärtigen Eindrücken leer wird, sondern daß es leer wird von alledem, was wir innerlich als in einem zweiten Leibe, in einem feineren Leibe, der aber in unsere Wachstums- und Erinnerungsverhältnisse selbst eingreift, erleben, was wir so wie in einem feineren Menschen, gleichsam in einem ätherischen Menschen, einem ersten übersinnlichen Menschen erleben — dann wird unser Bewußtsein, das nun bei vollständigem Wachsein zwar leer ist, aber eine stärkere innere Kraft sich errungen hat, weiter schauen können in der geistigen Welt.

Et elle peut maintenant regarder ce qu'était son propre être spirituel avant de descendre des mondes spirituels et d'âme pour une existence physique sur terre.

35

Und es kann jetzt auf das schauen, was das eigene Seelenwesen war, bevor es aus geistig-seelischen Welten heruntergestiegen ist zu einem physischen Erdendasein.

Maintenant, ce que nous appelons l'éternité de l'âme humaine devient une vision, elle est sortie de la sphère de la pure spéculation philosophique. Nous apprenons maintenant à contempler un être purement spirituel que nous étions dans un monde spirituel avant de descendre pour nous revêtir d'un corps terrestre physique par la conception, la vie germinale et la naissance.

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Jetzt wird das, was wir die Ewigkeit der Menschenseele nennen, Anschauung, wird herausgehoben aus der Sphäre der bloß philosophischen Spekulation. Jetzt lernen wir hinschauen auf ein rein Geistig-Seelisches, das wir waren in einer geistig-seelischen Welt, bevor wir heruntergestiegen sind, um durch Konzeption, Keimleben und Geburt uns mit einem physischen Erdenleib zu umkleiden.

Aussi fantastique que c'est déjà pour certains humains du présent - même si cela a été acquis par une voie aussi exacte que les représentations mathématiques -, ce qui doit encore être dit maintenant peut paraître encore plus paradoxal : non seulement sur l'âme lorsqu'elle avait encore une existence spirituelle et psychique, mais sur le concret de cette expérience. Il n'est possible d'en parler que de façon allusive dans cet exposé ; le reste sera dit dans les prochains exposés. Ce qui doit être ainsi suggéré peut peut-être être rendu compréhensible de la façon suivante.

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So phantastisch das schon für manchen Menschen der Gegenwart ist - wenn es auch auf einem so exakten Weg erworben ist wie nur die mathematischen Vorstellungen -, noch paradoxer mag erscheinen, was nun noch gesagt werden muß: nicht nur über die Seele, als sie noch ein geistig-seelisches Dasein hatte, sondern über das Konkrete dieses Erlebnisses. Nur andeutungsweise kann darüber gesprochen werden in diesem Vortrage; weiteres wird in den nächsten Vorträgen gesagt werden. Was so angedeutet werden soll, kann vielleicht auf die folgende Art verständlich gemacht werden.

Demandons-nous d'abord ce que nous regardons réellement lorsque, dans notre vie terrestre ordinaire, nous entrons en relation de réciprocité avec notre environnement naturel en tant qu'être humain qui connaît, qui comprend et qui perçoit. En fait, nous ne regardons que le monde extérieur.

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Fragen wir uns zunächst: Was schauen wir denn eigentlich, wenn wir im gewöhnlichen Erdenleben als erkennender, als verstehender, als wahrnehmender Mensch in das Wechselverhältnis treten mit unserer natürlichen Umgebung? Wir schauen eigentlich nur die Außenwelt.

Cela ressort déjà de ce que j'ai mentionné au début de cette journée. En fait, nous ne regardons que le monde extérieur, le cosmos. Mais ce qui se passe à l'intérieur de nous, nous ne le voyons qu'en le transformant en quelque chose d'extérieur, en physiologie, en anatomie.

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Schon aus dem, was ich heute eingangs erwähnt habe, geht das hervor. Wir schauen eigentlich nur die Außenwelt, den Kosmos. Aber das, was sich in unserem Innern abspielt, schauen wir auch nur dadurch, daß wir es zu einem Äußerlichen machen in Physiologie, Anatomie.

Même si c'est grandiose, nous ne voyons l'intérieur qu'en le rendant d'abord extérieur et en faisant ensuite les recherches comme nous avons l'habitude de les faire sur les processus extérieurs. Mais il y a des ténèbres en bas, dans la région où nous plongeons, où nous sentons notre esprit-âme s'écouler vers le bas, dans les organes. Dans la vie ordinaire, entre la naissance et la mort, nous ne regardons au fond que ce qui est en dehors de nous ; en regardant directement, nous ne pouvons pas voir à l'intérieur de l'humain et voir comment le spirituel d’âme intervient dans les organes du corps. Mais celui qui est capable de regarder la vie d'une manière un peu impartiale, du point de vue d'une vision spirituelle telle que je l'ai développée, parviendra à ce qui suit. Il dira : "La vue extérieure est déjà grandiose et puissante, les lois que nous découvrons dans le monde extérieur des étoiles, dans le monde extérieur du soleil qui nous envoie lumière et chaleur ; ce que nous vivons est grandiose et puissant, soit lorsque nous ne faisons que regarder et que nous sommes des humains entiers en regardant, soit lorsque nous explorons scientifiquement ce qu'il y a comme lois, lorsque le soleil nous envoie lumière et chaleur et fait apparaître comme par magie le vert des plantes ; c'est grandiose et puissant. Mais si nous pouvions voir à l'intérieur de la structure du cœur humain, les lois internes de ce cœur seraient plus grandes et plus puissantes que celles que nous voyons à l'extérieur ! L'humain peut s'en douter avec sa conscience ordinaire. Mais la science, qui repose sur une clairvoyance exacte, peut aussi l'élever au rang de véritable résultat de recherche. Elle peut dire : les changements dans le cercle aérien nous paraissent grands et puissants ; et il y a un idéal devant la science qui, ici aussi, verra des lois plus grandes et plus puissantes ; mais ce qui existe et se passe dans la construction et les fonctions du poumon humain est encore plus grand ! Ce n'est pas la taille qui compte.

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Wenn es auch großartig ist, wir schauen das Innere doch nur, indem wir es zuerst zu einem Äußerlichen machen und die Untersuchungen dann so machen, wie wir sie an äußeren Vorgängen zu machen gewohnt sind. Aber es ist Finsternis da unten in dem Gebiet, in das wir eintauchen, in das wir unser Geistig-Seelisches hinunterströmen fühlen in die Organe. Wir schauen im gewöhnlichen Leben, zwischen Geburt und Tod, im Grunde genommen nur das, was außer uns ist; durch unmittelbares Anschauen können wir nicht ins Innere des Menschen hineinblicken und sehen, wie das Geistig-Seelische eingreift in die Leibesorgane. Der aber, der ein wenig in unbefangener Weise von dem Standpunkt einer geistigen Anschauung, wie ich ihn entwickelt habe, auf das Leben forschend hinzuschauen vermag, wird zu dem Folgenden kommen. Er wird sagen: Großartig und gewaltig ist schon der äußere Anblick, sind die Gesetzmäßigkeiten, die wir erkunden in der äußeren Welt der Sterne, in der äußeren Welt der Sonne, die uns zusendet Licht und Wärme; großartig und gewaltig ist das, was wir erleben, wenn wir entweder nur anschauen und ganze Menschen sind bei diesem Anschauen, oder wenn wir wissenschaftlich erkunden, was da an Gesetzmäßigkeiten vorliegt, wenn die Sonne uns Licht und Wärme zusendet und hervorzaubert das Grün der Pflanzen; großartig und gewaltig ist das. Aber könnten wir hineinschauen in den Bau des menschlichen Herzens, so wäre die innere Gesetzmäßigkeit dieses Herzens eine großartigere und gewaltigere als das, was wir äußerlich erblicken! Das kann der Mensch mit dem gewöhnlichen Bewußtsein ahnen. Aber die Wissenschaft, die auf exaktem Hellsehen beruht, kann es auch zu einem wirklichen Forschungsresultat erheben. Sie kann sagen: Groß und gewaltig erscheinen uns die Veränderungen im Luftkreis; und es liegt ein Ideal vor der Wissenschaft, die auch hier in größere und gewaltigere Gesetzmäßigkeiten hineinschauen wird; aber noch größer ist das, was im Bau und in den Funktionen der menschlichen Lunge vorhanden ist und vor sich geht! Nicht auf die Größe kommt es an.

L'homme est un petit monde face au grand.

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Der Mensch ist eine kleine Welt gegenüber der großen.

Seul Schiller dit déjà : "Ami, le sublime n'habite pas dans l'espace". - Il veut dire le sublime suprême. Ce sublime suprême ne peut être vécu que si l'on en fait soi-même l'expérience dans l'organisation humaine.

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Allein schon Schiller sagt: Im Raum wohnt, Freund, das Erhabene nicht. - Er meint das höchste Erhabene. Dieses höchste Erhabene kann erst erlebt werden, wenn man es in der menschlichen Organisation selber erlebt.

Entre la naissance et la mort, ce n'est pas annonce par l'humain avec sa conscience ordinaire. Mais dans l'existence/l'être dans lequel nous sommes avant de nous unir à l'être corporel, dans l'être spirituel et psychique, dans un environnement spirituel et psychique, là repose tout de suite l'inverse. Comme ici le monde intérieur de l'humain est sombre et que le monde extérieur du cosmos est clair et sonore, ainsi nous est sombre, dans la vie purement spirituelle et psychique, avant notre incarnation sur terre, le monde cosmique extérieur ; par contre, notre monde est alors l'intérieur humain. Nous regardons l'intérieur de l'humain ! Et en vérité, il ne nous apparaît pas plus petit et plus violent que le cosmos nous apparaisse lorsque nous le voyons à travers nos yeux physiques pendant notre existence terrestre. Nous nous retrouvons dans notre "monde extérieur", dans ce qui est la loi de notre intérieur humain, de notre intérieur humain spirituel et psychique, et nous nous préparons à devenir des agents intérieurs de nos fonctions corporelles dans le domaine spirituel et psychique, à devenir des agents de ce que nous sommes entre la naissance et la mort. Ce que nous serons entre la naissance et la mort est étalé devant nous comme un monde ouvert, avant que nous ne descendions dans cette existence terrestre physique.

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Zwischen Geburt und Tod wird es vom Menschen mit seinem gewöhnlichen Bewußtsein nicht erkundet. Aber in dem Dasein, in dem wir sind, bevor wir uns mit dem Leibesdasein vereinigen, in dem geistig-seelischen Dasein, in einer geistig-seelischen Umgebung, da liegt gerade das Umgekehrte vor. Wie uns hier finster ist die innere Menschenwelt und hell und tonvoll die äußere Welt des Kosmos, so ist uns in dem rein geistig-seelischen Leben vor unserer Erdenverkörperung dunkel die äußere kosmische Welt; dagegen ist unsere Welt dann das menschliche Innere. Wir schauen das menschliche Innere! Und wahrhaftig, es erscheint uns da nicht kleiner und ungewaltiger, als uns der Kosmos erscheint, wenn wir ihn durch unsere physischen Augen während unseres Erdendaseins erschauen. Wir finden uns hinein als in unsere «Außenwelt» in dasjenige, was die Gesetzmäßigkeit unseres menschlichen Innern, unseres geistig-seelischen menschlichen Innern ist, und wir bereiten uns vor, nun im Geistig-Seelischen innere Bearbeiter unserer Leibesfunktionen zu werden, Bearbeiter dessen zu werden, was wir sind zwischen Geburt und Tod. Was wir zwischen Geburt und Tod sein werden, das liegt offen als eine Welt vor uns ausgebreitet, bevor wir heruntersteigen in dieses physische Erdendasein.

Mes très chers présents ! Ce n'est pas de la spéculation. C'est une vision immédiate qui résulte de la clairvoyance exacte. C'est quelque chose qui, du point de vue de cette clairvoyance exacte, nous conduit un peu plus loin dans ce que nous pouvons appeler le lien entre l'éternité humaine et la vie entre la naissance et la mort - l'éternité humaine qui nous reste cachée entre la naissance et la mort, et qui ne nous apparaît que lorsque nous sommes capables de la contempler dans l'état non encore incarné. C'est une partie de l'éternité humaine elle-même qui est ainsi explorée. Dans les langues modernes, nous n'avons même pas de mot pour désigner cette partie de l'éternité humaine. Nous parlons à juste titre d'immortalité ; mais nous devrions aussi parler d'innéité/innatalité. Car celle-ci se présente d'abord à nous comme une connaissance immédiate.

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Meine sehr verehrten Anwesenden! Das ist keine Spekulation. Das ist unmittelbare Anschauung, die sich dem exakten Hellsehen ergibt. Das ist etwas, was vom Gesichtspunkt dieses exakten Hellsehens aus uns ein Stück hineinführt in das, was wir den Zusammenhang des menschlichen Ewigen mit dem Leben zwischen Geburt und Tod nennen können - des menschlichen Ewigen, das uns verborgen bleibt zwischen Geburt und Tod, das uns erst aufleuchtet, wenn wir es anzuschauen vermögen in dem noch unverkörperten Zustand. Es ist ein Teil der menschlichen Ewigkeit selbst damit erkundet. Für diesen Teil der menschlichen Ewigkeit haben wir in den neueren Sprachen nicht einmal ein Wort. Wir reden von Unsterblichkeit mit Recht; aber wir sollten auch reden von Ungeborenheit. Denn diese tritt uns als unmittelbare Erkenntnis zunächst auf.

C'est l'un des côtés de la clairvoyance exacte, l'un des côtés de l'éternité humaine, de la grande énigme de la vie psychique humaine, et donc de la question la plus élevée de la psychologie absolument. L'autre côté apparaît lorsque nous faisons ces autres exercices que j'ai décrits hier comme exercices de la volonté, par lesquels nous prenons en main notre volonté de telle sorte que nous apprenions à nous servir de cette volonté libre du corps, indépendamment du corps. J'ai expliqué que ces exercices conduisent à devoir surmonter la douleur et la souffrance à l'intérieur de l'âme, afin de faire de cette âme, improprement parlant, tout à fait un "organe des sens", proprement parlant, un organe de vision spirituelle, de sorte que nous ne contemplons pas seulement le spirituel, mais que nous le contemplons dans son authenticité. Mais alors, lorsque nous apprenons à vivre de cette façon, libres du corps, non seulement avec nos pensées, mais avec notre volonté même, donc toute notre entité humaine, libre du corps, alors l'image de la mort apparaît devant la vision de l'âme, de la façon que nous savons maintenant ce qu'est l'expérience sans le corps : aussi bien dans la pensée que dans la volonté et dans ce qui repose entre les deux, dans le sentir. Nous apprenons à vivre sans le corps de manière à puissance d'image. Cela nous donne une image de la manière dont nous franchissons la porte de la mort, de la manière dont nous pouvons nous passer du corps dans la réalité et de la manière dont, en franchissant les portes de la mort, nous arrivons à nouveau dans la sphère spirituelle et psychique d'où nous sommes descendus dans cette corporéité. Ce qui vit en nous en tant qu'éternel, immortel, ne devient pas seulement une certitude philosophique, mais une vision immédiate. Par la formation de la volonté, l'autre côté de l'éternité, l'immortalité, est révélée à la vision psychique, tout comme l'innéité est révélée à la formation de la pensée.

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Das ist die eine Seite des exakten Hellsehens, die eine Seite der menschlichen Ewigkeit, der großen Rätselfrage des menschlichen Seelenlebens, damit der höchsten Frage der Psychologie überhaupt. Die andere Seite ergibt sich, wenn wir jene anderen Übungen machen, die ich gestern als Willensübungen bezeichnet habe, durch die wir unseren Willen so in die Hand nehmen, daß wir uns dieses Willens leibfrei, unabhängig vom Leib bedienen lernen. Ich habe ausgeführt, daß diese Übungen dazu führen, Schmerz und Leid innerhalb der Seele überwinden zu müssen, um diese Seele, uneigentlich gesprochen, ganz zum «Sinnesorgan», eigentlich gesprochen, zum geistigen Anschauungsorgan zu machen, so daß wir das Geistige nicht nur anschauen, sondern in seiner Verbürgtheit anschauen. Dann aber, wenn wir lernen, in dieser Art außerhalb unseres Leibes nicht nur mit unseren Gedanken, sondern mit unserem Willen selbst, also mit unserer ganzen menschlichen Wesenheit, leibfrei zu erleben, dann tritt vor die Anschauung der Seele das Bild des Todes in der Art, daß wir jetzt wissen, wie das Erleben ist ohne den Leib: sowohl im Denken, wie im Willen und in dem, was dazwischenliegt, im Fühlen. Wir lernen in bildhafter Weise ohne den Leib leben. Das gibt uns ein Bild davon, wie wir hinausgehen durch die Pforte des Todes, wie wir den Leib auch in der Realität entbehren können und wie wir, durch die Pforte des Todes hindurchgehend, wiederum in jene geistig-seelische Sphäre kommen, aus der wir heruntergestiegen sind in diese Leiblichkeit. Nicht nur zu einer philosophischen Gewißheit, sondern zu unmittelbarer Anschauung wird das, was in uns als Ewiges, Unsterbliches lebt. Durch die Willensbildung wird die andere Seite der Ewigkeit, die Unsterblichkeit, ebenso enthüllt für die seelische Anschauung, wie die Ungeborenheit für die Gedankenbildung enthüllt wird.

Mais alors, lorsque l'âme devient ainsi un organe de l'esprit, c'est en fait comme si, dans une région inférieure, on opérait un aveugle-né.

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Dann aber, wenn die Seele in dieser Art ein Geistorgan wird, dann ist es in der Tat so, als ob, in einer niedrigeren Region, ein Blindgeborener operiert würde.

Jusqu'à présent, l'aveugle de naissance était habitué à percevoir uniquement par le toucher ce qui, pour le voyant, est le monde des couleurs. Il voit quelque chose de tout à fait nouveau lorsqu'il a été opéré. Le même monde dans lequel il vivait auparavant devient maintenant un autre monde pour lui. Ainsi, pour celui dont l'œil psychique est ouvert de la manière décrite, cet environnement devient autre. Et je veux seulement souligner aujourd'hui en rapport à un point, jusqu'où il devient un autre.

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Der Blindgeborene war bisher gewohnt, das, was für den Sehenden Farbenwelt ist, nur durch das Tasten wahrzunehmen. Er schaut ganz Neues, wenn er nun operiert worden ist. Dieselbe Welt, in der er früher lebte, wird jetzt für ihn eine andere. So wird für den, dessen seelisches Auge in der geschilderten Weise geöffnet wird, diese Umwelt eine andere. Und ich will nur in bezug auf einen Punkt heute noch hervorheben, inwiefern sie eine andere wird.

Nous voyons sinon dans la vie, avec l'œil de l'âme non ouvert, comment un humain vit par exemple, en entreprenant d'abord les étapes de sa vie d'enfant, puis en grandissant, en arrivant à un événement du destin de sa vie : il rencontre un autre humain ; les âmes se lient de telle sorte que les deux humains, par cette liaison des âmes, lient leur destin l'un à l'autre, poursuivent maintenant ensemble leur chemin de vie - je ne veux, comme je l'ai dit, prendre en considération qu'un seul événement. Nous sommes habitués, dans notre conscience ordinaire, à considérer ce qui se produit dans la vie comme une somme de coïncidences et plus ou moins comme un hasard le fait que nous ayons été finalement conduits à cet événement du destin, à cette rencontre avec l'autre personne. Seuls certains hommes, comme l'ami Knebel de Goethe, acquièrent, en quelque sorte par leur âge, une sagesse intérieure. Il l'a dit une fois à son ami Goethe : quand on regarde en arrière, à un âge plus avancé, les étapes de sa vie, on y trouve quelque chose qui semble être ordonné de manière planifiée, de sorte que tout semble dès le départ si germinal et que la suite se développe de telle manière que l'on est conduit, comme par une nécessité intérieure, vers ce qui apparaît alors comme un événement du destin. Avec l'œil ouvert de l'âme, nous voyons cependant une vie humaine qui se rapporte à la vie que l'on regarde avec l'œil non ouvert, comme le monde coloré se rapporte au monde purement palpé de l'aveugle.

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Wir sehen sonst im Leben mit dem ungeöffneten Seelenauge, wie zum Beispiel ein Mensch da lebt, indem er zuerst seine kindlichen Lebensschritte unternimmt, dann heranwächst, zu einem Schicksalsereignis seines Lebens kommt: Er trifft einen anderen Menschen; die Seelen verbinden sich so, daß die beiden Menschen durch diese Verbindung der Seelen ihr Schicksal aneinanderbinden, ihren Lebensweg nun weiter zusammen verfolgen — nur ein einzelnes Ereignis will ich, wie gesagt, herausgreifen. Wir sind angewiesen im gewöhnlichen Bewußtsein, das, was eintritt im Leben, wie eine Summe von Zufälligkeiten anzusehen und mehr oder weniger auch als einen Zufall, daß wir zuletzt zu diesem Schicksalsereignis, zu dem Treffen mit dem andern Menschen geführt worden sind. Nur einzelne Menschen, wie Goethes Freund Knebel, erwerben sich, gewissermaßen rein durch ihr Alter, eine innere Lebensweisheit. Er sprach es einmal aus seinem Freund Goethe gegenüber: Wenn man zurückschaut in vorgerückterem Alter auf seine Lebensschritte, da findet man etwas in ihnen, was wie planvoll geordnet erscheint, so daß von vornherein alles so keimhaft veranlagt erscheint und sich das Weitere so entwickelt, daß man wie durch innere Notwendigkeit hingeführt wird zu dem, was dann als Schicksalsereignis erscheint. Mit dem geöffneten Seelenauge erblicken wir allerdings ein Leben der Menschen, das sich zu dem Leben, welches man mit dem ungeöffneten Auge schaut, verhält wie die farbige Welt zu der bloß getasteten des Blinden.

On observe comment, de la vie d'âme enfantine, du jeu d'alternance de sympathie et d'antipathie, se développent les premiers pas de l'enfant, comment alors, jaillissant de l'être humain le plus intime, l'humain lui-même, comme à partir de ses désirs les plus intérieurs, dirige ses pas, comment il se conduit lui-même vers l'événement du destin. C'est une observation sobre de la vie.

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Man schaut hin, wie aus dem kindlichen Seelenleben, aus dem Wechselspiel von Sympathie und Antipathie, sich die ersten Schritte des Kindes entwickeln, wie dann, aus dem innersten Menschenwesen hervorquellend, der Mensch selbst, wie aus innersten Sehnsüchten, seine Schritte lenkt, wie er sich selbst hinführt zu dem Schicksalsereignis. Das ist nüchterne Lebensbeobachtung.

Mais si l'on regarde la vie ainsi, alors cela se tient devant nous comme quelque peu la vie d'un vieillard : nous ne dirons pas que la vie du vieillard serait "là en soi et pour soi" ; par la logique, nous savons ramener la vie du vieillard à une vie d'enfant ; par ses propres particularités, nous devons la ramener à une vie d'enfant. Ce que la pure logique fait pour la vie des vieillards, la contemplation le fait pour la vie humaine en général, par la clairvoyance exacte : si nous regardons vraiment la vie telle qu'elle se développe à partir des aspirations les plus intimes de l'âme, alors nous devons la retracer en regardant. Et nous arrivons alors à des vies terrestres antérieures, au cours desquelles s'est préparé ce qui se développe dans le présent sous forme d'aspirations de l'âme, ce qui conduit ensuite à nos activités, et ainsi de suite.

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Wenn man aber das Leben so ansieht, dann steht es vor einem wie etwa das Leben eines Greises: wir werden nicht sagen, das Leben des Greises sei «an und für sich da»; durch die Logik wissen wir das Greisenleben auf ein Kindesleben zurückzuführen; durch seine eigenen Eigentümlichkeiten müssen wir es auf ein Kindesleben zurückführen. Was für das Greisenleben die bloße Logik tut, das tut für das Menschenleben überhaupt, durch das exakte Hellsehen, das Anschauen: Wenn wir das Leben, wie es sich aus den innersten Seelensehnsüchten entwickelt, wirklich schauen, dann müssen wir es schauend zurückverfolgen. Und dann kommen wir zu früheren Erdenleben, in denen sich dasjenige vorbereitet hat, was in der Gegenwart als Seelensehnsüchte sich herausentwickelt, was dann zu unseren Betätigungen führt und so weiter.

Aujourd'hui, je n'ai pu que suggérer que ce n'est pas une quelconque fantaisie, mais un chemin très exact qui mène à une telle observation globale de la vie, qui pénètre en fait, par une science de l'âme développée, dans ce qu'il y a d'éternel dans la nature humaine. Mais alors, sur un tel sous-sol, qui peut encore paraître abstrait à certains, se dresse quelque chose qui devient maintenant une certitude, quelque chose qui jaillit de la connaissance qui nous convient actuellement en tant qu'humains modernes et qui offre une base de connaissance pour une véritable piété intérieure, pour une véritable vie religieuse intérieure.

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Ich konnte heute nur andeuten, daß nicht irgendeine Phantasterei, sondern ein ganz exakter Weg zu einer solchen umfassenden Lebensbetrachtung führt, die in der Tat durch eine entwickelte Seelenkunde hineindringt zu dem Ewigen in der Menschennatur. Dann aber erhebt sich auf einem solchen Unterboden, der manchem noch abstrakt erscheinen mag, etwas, was nun Gewißheit wird, etwas, was aus der gegenwärtig uns als modernen Menschen angemessenen Erkenntnis herausquillt und eine Erkenntnisgrundlage für eine wahre innere Frömmigkeit, für ein wahres inneres religiöses Leben bietet.

Celui qui a une fois envisagé, et d'ailleurs je pense maintenant le mot "envisager" au sens littéral, celui qui a contemplé comment l'âme individuelle se conquiert détachée du corps pour entrer dans un royaume spirituel psychique/d'âme, celui-là regarde aussi notre vie sociale autrement. Il regarde, équipé/armé en sa mentalité, comment se forment parmi les humains des amitiés, des rapports d'amour, d'autres pendants sociaux ; il regarde comment d'âme à âme se trouvent à partir de la famille, à partir d'autres communautés ; il trouve comment la réunion physique transmet la communion psychique, l'empathie psychique et la vie en commun ; il sait maintenant que, justement ainsi que le corps se détache de l'âme individuelle, ainsi les corporéités et les événements terrestres se détachent des amitiés, des pendants/rapports d'amour, et il voit comment ce qui est devenu d'âme d'humain à humain se prolonge dans un monde spirituel d'âme, où cela peut aussi être vécu spirituellement-psychiquement.

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Wer einmal eingesehen hat, und zwar meine ich jezt das Wort «eingesehen» im wörtlichen Sinn, wer geschaut hat, wie sich die einzelne Seele aus dem Leibe losringt, um in ein geistig-seelisches Reich einzugehen, der schaut auch unser soziales Leben anders an. Er schaut, ausgerüstet in seiner Gesinnung, hin, wie unter den Menschen sich Freundschaften, Liebesverhältnisse, andere soziale Zusammenhänge bilden; er schaut hin, wie Seele zu Seele sich findet aus der Familie, aus anderen Gemeinschaften heraus; er findet, wie das körperliche Beisammensein die seelische Gemeinschaft, das seelische Ineinanderfühlen und Ineinanderleben vermittelt; er weiß nun, daß ebenso wie von der einzelnen Seele der Leib abfällt, so die irdischen Leiblichkeiten und Geschehnisse abfallen von den Freundschaften, von den Liebeszusammenhängen, und er schaut, wie sich das, was seelisch geworden ist von Mensch zu Mensch, fortsetzt in eine geistig-seelische Welt, wo es auch geistigseelisch erlebt werden kann.

Et il peut alors être dit, maintenant sur une base de connaissance et non de croyance que les humains se trouvent à nouveau ensemble en franchissant la porte de la mort. Et tout de suite comme dans le monde spirituel le corps tombe comme obstacle à la vision du spirituel, de même tout obstacle à l'amitié et à l'amour disparaît maintenant dans le monde spirituel. Les êtres humains y sont plus proches les uns des autres que dans la corporéité. Une connaissance qui peut encore paraître abstraite en ce qui concerne la vraie psychologie culmine dans ce sentiment religieux, dans cette vision religieuse, sans que la vision du monde à partir de laquelle je parle ici veuille toucher à une quelconque confession religieuse. Elle peut être tolérante, elle peut reconnaître pleinement la valeur de chaque confession religieuse, elle peut aussi la pratiquer ; mais en même temps, en tant qu'auxiliaire de la vie religieuse, elle apporte une base de connaissance à cette vie religieuse.

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Und dann kann gesagt werden, jetzt auf einer Erkenntnis-, nicht auf einer Glaubensgrundlage: Die Menschen finden sich, indem sie durch die Pforte des Todes schreiten, wiederum zusammen. Und gerade wie in der geistigen Welt der Leib als Hindernis für das Schauen des Geistigen wegfällt, so fällt jedes Hindernis für Freundschaft und Liebe nun hinweg in der geistigen Welt. Die Menschen sind da näher zusammen als in der Leiblichkeit. Eine Erkenntnis, die noch abstrakt ausschauen mag in bezug auf wahre Psychologie, gipfelt in diesem religiösen Empfinden, in diesem religiösen Schauen, ohne daß diejenige Weltanschauung, von deren Boden aus ich hier spreche, irgendein Religionsbekenntnis antasten will. Sie kann tolerant sein, sie kann jedes einzelne Religionsbekenntnis in seinem Wert voll anerkennen, es auch praktisch ausüben; aber sie führt zu gleicher Zeit als eine Helferin des religiösen Lebens eine Erkenntnisgrundlage auch dieses religiösen Lebens herbei.

Maintenant avec cela, je voulais aujourd'hui seulement exposer quelques principes fondamentaux sur le rapport entre une vision du monde moderne et spirituelle et la théorie de l'âme. Je sais peut-être mieux que maints adversaires tout ce qui peut encore être objecté aujourd'hui lorsque les débuts d'une telle vision du monde sont présentés de cette manière. Mais je crois aussi savoir que les aspirations à une telle science de l'âme, même si elles sont tout à fait inconscientes, sont aujourd'hui présentes chez d'innombrables âmes, de sorte que cela doit être dit toujours et toujours à nouveau : de même qu'il n'est pas nécessaire d'être peintre pour ressentir la beauté d'un tableau, de même il n'est pas nécessaire d'être soi-même chercheur en esprit - bien qu'on puisse le devenir à un certain degré - pour pouvoir vérifier si ce que je dis ici est vrai. Si l'on peut ressentir la beauté d'un tableau sans être soi-même peintre, on peut aujourd'hui, avec le sain bon sens/raison analytique humaine ordinaire, envisager ce que dit l'explorateur/le chercheur spirituel de l'âme.

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Nun, damit wollte ich heute nur einiges Grundlegende über das Verhältnis einer modernen geistmäßigen Weltanschauung zur Seelenkunde ausführen. Ich weiß vielleicht besser als mancher Gegner, was heute noch alles eingewendet werden kann, wenn so die Anfänge einer solchen Weltanschauung dargestellt werden. Aber ich glaube auch zu wissen, daß die Sehnsüchte nach einer solchen Seelenkunde, wenn auch ganz im Unbewußten, bei unzähligen Seelen heute vorhanden sind, so daß es immer und immer wiederum gesagt werden muß: Wie man kein Maler zu sein braucht, um die Schönheit eines Bildes zu empfinden, so braucht man selbst nicht Geistesforscher zu sein - obwohl man es bis zu einem gewissen Grade werden kann -, um prüfen zu können, ob das wahr ist, was ich hier sage. Wie man die Schönheit eines Bildes empfinden kann, ohne selbst Maler zu sein, so kann man mit dem gewöhnlichen, gesunden Menschenverstand heute einsehen, was der Geistesforscher der Seele sagt.

Que l'on puisse l'envisager, je crois l'avoir d'autant plus confirmé que je crois reconnaître combien les âmes ont soif d'un approfondissement de l'enseignement sur l'âme, des grandes énigmes existentielles de l'être de la vie en rapport avec l'âme, comment effectivement ce qui est tenté avec une façon de voir moderne du monde, telle qu'elle a été esquissée ici, constitue aujourd'hui la poussée/l'envie d'innombrables humains, qui ne savent même pas dans leur conscience ordinaire, comment elle constitue la douleur, la souffrance, la privation, le désir d'innombrables personnes, de tous ceux qui pensent sérieusement ce que nous devons trouver comme forces ascendantes par rapport à tant de forces descendantes présentes dans notre présent.

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Daß man es einsehen kann, das glaube ich um so mehr erhärtet zu haben, als ich zu erkennen glaube, wie die Seelen nach einer Vertiefung der Seelenkunde, der großen Daseinsrätsel des Lebens in bezug auf die Seele dürsten, wie tatsächlich das, was mit einer solchen modernen Weltanschauung, wie sie hier skizziert wurde, versucht wird, heute den Drang zahlloser Menschen bildet, die es auch gar nicht wissen in ihrem gewöhnlichen Bewußtsein, wie es den Schmerz, das Leid, die Entbehrung, den Wunsch unzähliger Menschen bildet, all derer, die es ernst meinen mit dem, was wir finden müssen als aufsteigende Kräfte gegenüber so vielen in unserer Gegenwart vorhandenen Niedergangskräften.

Et aujourd'hui, quiconque parle d'une vision du monde moderne doit en être conscient : il doit parler, penser et vouloir en accord avec ce à quoi notre époque si grave aspire dans les âmes, même si c'est souvent de manière inconsciente. Et je crois - permettez-moi de conclure par là - que c'est précisément dans des approches de la vision du monde telles que je les ai développées aujourd'hui que réside quelque chose de ce à quoi aspirent de nombreuses âmes aujourd'hui, parce qu'elles en ont besoin comme contenu spirituel, comme vie spirituelle vivante pour le présent et pour l'avenir proche.

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Und dessen muß sich heute jeder, der von einer zeitgemäßen Weltanschauung spricht, bewußt sein: daß er im Einklang sprechen, denken und wollen muß mit dem, was unsere so ernste Zeit in den Seelen, wenn auch vielfach unbewußt, erstrebt. Und ich glaube - lassen Sie mich damit schließen -, daß gerade in solchen Weltanschauungsansätzen, wie ich sie heute entwickelt habe, etwas von dem liegt, was zahlreiche Seelen heute erstreben, weil sie es brauchen als geistigen Inhalt, als lebendiges Geistesleben für die Gegenwart und für die nächste Zukunft.

Il s'agit à nouveau d'un chercheur récent de l'âme, qui a longtemps vécu et travaillé ici à Vienne, et qui sera inoubliable pour tous ceux qui se sont assis devant lui sur les bancs de l'école ici à Vienne, comme je le fais moi-même en m'adressant à vous. C'est un chercheur moderne de l'âme qui l'a dit dans le premier volume de son ouvrage inachevé sur la psychologie : Que pourrait nous apporter toute science de l'âme, si elle nous éclairait, que ce soit, j'ajoute, par voie expérimentale ou non, sur la manière dont les représentations se lient ou se délient, sur l'action de l'attention, sur la manière dont la mémoire se forme dans la vie entre la naissance et la mort, et ainsi de suite, si nous devions, précisément à cause du caractère scientifique de cette science de l'âme, qui veut imiter la science de la nature, renoncer à reconnaître quel est le destin de l'âme humaine lorsque le corps humain se décompose en ses éléments ? Ce n'est pas, mes très chers présents, un fantaisiste qui a dit cela, mais le penseur rigoureux Franz Brentano, qui a fait de l'étude de l'âme la tâche essentielle de sa vie et qui a voulu travailler dans l'étude de l'âme de la manière qui convient à la méthode scientifique rigoureuse des temps modernes.

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Wieder ist es ein neuerer Seelenforscher, der lange hier in Wien gelebt und gewirkt hat, der allen denen unvergeßlich sein wird, die jemals vor ihm auf den SchulBänken hier in Wien gesessen haben, wie ich selber, der ich zu Ihnen spreche. Es ist ein moderner Seelenforscher, der in dem ersten Bande seines unvollendet gebliebenen Werkes über Psychologie es ausgesprochen hat: Was könnte uns alle Seelenkunde bringen, wenn sie uns aufklärte — sei es nun, das füge ich ein, auf experimentellem oder nichtexperimentellem Wege — über die Art und Weise, wie sich die Vorstellungen verbinden oder lösen, wie die Aufmerksamkeit wirkt, wie das Gedächtnis etwa zustande kommt im Leben zwischen Geburt und Tod und so weiter, wenn wir gerade wegen der Wissenschaftlichkeit dieser Seelenkunde, die der Naturwissenschaft nacheifern will, verzichten müßten, zu erkennen, welches das Schicksal der menschlichen Seele ist, wenn der menschliche Leib in seine Elemente zerfällt? Das, meine sehr verehrten Anwesenden, hat nicht irgendein Phantast ausgesprochen, sondern der strenge Denker Franz Brentano, der die Seelenkunde im wesentlichen zur Aufgabe seines Lebens gemacht hat und der in der Seelenkunde so arbeiten wollte, wie es der strengen naturwissenschaftlichen Methode der neueren Zeit gemäß ist.


 
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DEUXIÈME CONFÉRENCE

ANTHROPOSOPHIE ET PSYCHOLOGIE
Vienne, le 2 juin 1922
01
Mes très chers présents ! Lorsque les énigmes de l'être-là de la vie concernent l'âme humaine elle-même, elles ne deviennent pas seulement de grandes questions vitales/de la vie, mais elles deviennent, dans un sens intime, la vie elle-même. Elles deviennent le bonheur ou la souffrance de l'existence/l'être-là de l'humain. Et ce n'est pas seulement un bonheur ou une souffrance passagers, mais un bonheur ou une souffrance que l'humain doit porter pendant une certaine durée à travers la vie, de sorte que par cette expérience de bonheur ou de souffrance il devient apte ou inapte à la vie.
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Or, l'humain se tient face à sa propre âme de telle sorte que les principales questions de l'être-là en rapport à cette âme et à son essence spirituelle ne lui apparaissent pas pour la simple raison qu'il pourrait douter n'importe comment au spirituel d'âme de son propre être. C'est tout de suite parce qu'il est certain, dans une certaine relation, de cette propre entité spirituelle et psychique, parce qu'il doit voir dans cette entité spirituelle et psychique sa véritable signification en tant qu'humain et sa dignité en tant qu'humain, que la question du destin cosmique de son âme devient pour lui une grande et puissante énigme de l'être. Il ne vient évidemment pas à l'esprit du matérialiste le plus acharné de nier le spirituel dans l'humain lui-même. Il reconnaîtra le spirituel en tant que tel, il le considérera en quelque sorte uniquement comme le résultat des processus physiques et matériels. Mais celui qui, sans une telle théorie, s'interroge sur le destin de ce soi psychique/d'âme, simplement à partir des besoins du ressenti/sentiment les plus profonds de son âme, se trouvera confronté dans la vie à une somme innombrable de phénomènes, d'expériences, qui deviendront pour lui des questions énigmatiques, tout de suite parce qu'il est pleinement conscient de la vie psychospirituelle/spirituelle d'âme, et parce que c'est tout de suite pour cette raison qu'il doit demander : Cette vie psychospirituelle est-elle un souffle passager qui s'élève de l'existence physique et retourne avec elle dans le monde général des faits naturels, ou bien cette vie psychospirituelle est-elle liée à un monde psychospirituel lui-même, au sein duquel elle a une signification éternelle ? Parmi les nombreuses expériences du spirituel qui s'adressent à l'humain et qui lui présentent à l'œil spirituel les questions énigmatiques de l'âme, je voudrais seulement en saisir deux.
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On peut dire que peu d'humains verront peut-être ces expériences s'imposer à eux au point d'en faire des questions conscientes ou même théoriques sur l'âme. Mais ce n'est pas ce qui est important. L'important, c'est que ces expériences saisissent précisément les régions subconscientes ou inconscientes de l'âme, s'y fixent et ne remontent dans la conscience que sous la forme d'une humeur générale de l'âme ou d'une mauvaise humeur de l'âme, comme ce qui nous rend courageux et puissants dans la vie ou comme ce qui nous rend déprimés, de sorte que nous ne sommes à aucun moment en mesure de nous retrouver nous-mêmes correctement dans la vie ou de saisir cette vie de la manière qui nous convient. Comme je l'ai dit, je voudrais mettre en avant seulement deux de ces expériences.
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La première se présente à l'humain chaque soir, lorsqu'il s'endort, devant l'œil de son âme, lorsque ce qui, pendant la vie diurne éveillée, va et vient et tisse l'expérience de l'âme, s'enfonce comme effacé/éteint dans l'inconscience. Alors, lorsque l'humain regarde cette expérience ou comme c'est le cas pour la plupart des gens, lorsqu'il a les sensations inconscientes de cette expérience à l'œuvre dans son âme, quelque chose comme l'impuissance de cette vie de l'âme face au cours extérieur du monde l'envahit. Et c'est tout de suite parce que l'humain voit dans la vie de l'âme ce qu'il a de plus précieux, de plus digne, parce qu'il ne peut pas nier qu'il est, au vrai sens du terme, justement un être spirituel, que ce qu'il ressent comme une impuissance de la vie de l'âme l'assaille de l'intérieur, et qu'il doit se demander : lorsque l'humain franchit la porte de la mort, l'événement général de la nature prend-il en charge les expériences de l'âme de la même façon que cet événement général de la nature les prend en charge chaque fois que l'homme s'endort ? J'aimerais dire que l'une de ces expériences est l'impuissance de la vie psychique/de l'âme.
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L'autre expérience est, d'une certaine manière, polairement opposée à la première. Nous le ressentons de manière plus ou moins déterminée ou indéterminée, consciente ou inconsciente, lorsque nous nous réveillons, peut-être après avoir traversé un monde onirique fantastiquement chaotique, qui ne correspond pas à la réalité, et que nous nous immergeons dans notre corporéité avec ce que nous ressentons et vivons comme notre spirituel psychique. Nous ressentons alors comment ce spirituel d'âme s'empare de nos sens, comment nous avons imprégné notre expérience psychique par les relations réciproques entre le monde extérieur et nos sens, qui sont de nature physique et physiologique. Nous ressentons comment ce spirituel psychique continue à descendre dans notre corporéité, comment nous saisissons nos organes de la volonté avec ce spirituel psychique et comment nous devenons alors un homme éveillé et réfléchi, qui peut se servir de son corps, de son organisme. Mais si nous réfléchissons maintenant, nous devons nous dire que malgré toute l'anatomie et la physiologie qui s'efforcent de manière grandiose de comprendre et d'analyser de l'extérieur les fonctions du corps, vues de l'intérieur, nous, les humains, ne savons tout d'abord rien, par la conscience ordinaire, de ce qui existe comme rapport de réciprocité entre notre spirituel psychique et nos activités corporelles. Si nous considérons l'acte corporel le plus simple, celui qui résulte de la volonté, le fait de lever le bras, de bouger la main, nous devons nous dire que nous avons d'abord en nous la représentation, la pensée de ce lever de bras, de ce mouvement de la main. Mais comment cette pensée, cette représentation descend-elle dans notre organisme, comment intervient-elle dans notre système musculaire, comment se produit finalement ce que nous ne connaissons que par l'observation : ce qui se passe réellement à l'intérieur reste caché à la conscience ordinaire, tout comme reste caché dans ce merveilleux mécanisme que nous montrent la physique et la physiologie, dans l'œil humain ou dans un autre organe des sens, le spirituel d'âme qui intervient dans ce merveilleux mécanisme.
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Ainsi, nous devons dire que c'est l'impuissance de la vie de l'âme d'un côté qui nous impose des énigmes, et que c'est l'obscurité dans laquelle nous plonge notre spirituel d'âme lorsque nous sentons ce spirituel d'âme affluer dans notre propre corps, ce qui continue à nous poser des questions énigmatiques. Nous devons nous dire, certes, que la plupart des humains ne le font pas consciemment, mais qu'ils le ressentent comme l'humeur de leur âme : ce spirituel psychique, dans son rapport de réciprocité avec l'organisme, nous est inconnu en tant que créateur, il nous est inconnu là où, précisément dans la vie physique terrestre, il révèle sa véritable destination/détermination vers l'extérieur dans l'existence/l'être-là.
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Ce que chaque humain naïf vit de cette manière s'étend, sous une forme quelque peu modifiée, à la science de l'âme. Il devrait toutefois être parlé longuement si l'on devait discuter conformément à la science la façon et la manière dont ces questions énigmatiques se glissent dans la science ; mais cela peut au moins être dit, avec une certaine extériorité peut-être, de la manière suivante.
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D'un côté, la science regarde vers le psychique et se demande : comment se tient ce psychique àvec le corporel, avec l'extérieur corporel dans le rapport d'échange ? En ce que vous regardez vers l'autre côté, vers le corporel, et d'après tout ce que la science extérieure de la nature a à dire sur ce corporel, les uns - et la science/théorie de l'âme a une longue histoire en cette relation - sont d'e l'opinion qu'on devrait représenter le psychique/ce qui est d'âme comme la cause en fait active/efficace du corporel ; les autres sont de l'opinion que l'on devrait considérer le corporel comme ce qui en est la véritable force en cela, et le psychique seulement comme une sorte d'effet du corporel. Les nouveaux chercheurs ou penseurs de l'âme ont compris le caractère insatisfaisant de ces deux façons de voir, et c'est pourquoi ils ont établi l'étrange conception du parallélisme psychophysique, selon laquelle on ne peut pas dire que le corporel agit sur le psychique ou que le psychique agit sur le corporel, mais seulement que les processus corporels sont parallèles aux événements psychiques et les processus psychiques aux processus corporels ; on pourrait toujours seulement dire quels processus psychiques accompagnent les processus corporels ou quels processus corporels accompagnent les processus psychiques.
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Mais cette théorie de l'âme ressent donc elle-même d'un côté quelque chose comme l'impuissance de la vie de l'âme.
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Si l'on entreprend, avec la conscience ordinaire, de percer à jour cette vie de l'âme, même telle qu'elle se présente au chercheur d'âme, au psychologue, elle a quelque chose d'intérieurement passif, elle a quelque chose dont on ne peut pas voir qu'elle intervient avec force dans la vie du corps. Celui qui observe la puissance des essences psychiques de la pensée et du sentiment - dans le cas du vouloir, c'est ainsi que cela ne peut être percé à jour ; c'est pourquoi, en une certaine relation, c'est pourquoi la même chose vaut dans une certaine relation pour l'étude/la recherche de l'âme vis-à-vis du vouloir que vis-à-vis de la pensée et du sentiment - celui qui observe cette pensée et ce sentiment avec les moyens de la théorie de l'âme les trouve sans force, de sorte qu'il ne peut trouver nulle part quelque chose qui puisse réellement intervenir efficacement dans le corporel. C'est là alors que le chercheur d'âme ressent ce que l'on pourrait appeler l'impuissance de la vie de l'âme pour la conscience ordinaire. Toutefois, il a été essayé des manières les plus différentes de surmonter ce sentiment d'impuissance de la vie psychique. Mais la querelle des philosophes, les transformations des différentes conceptions philosophiques du monde qui sont apparues au fil du temps, fournissent à l'observateur humain impartial une preuve factuelle de l'impossibilité pour la conscience ordinaire d'aborder cette expérience de l'âme, parce que partout s'impose le sentiment de l'impuissance de cette chose d'âme que justement cette même conscience ordinaire peut observer.
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Tout de suite en rapport à une telle observation de la vie psychique devant la conscience ordinaire est apparue ici, à Vienne, une série d'œuvres littéraires classiques qui se dressent comme des jalons dans l'évolution philosophique. Je pense, bien que je ne puisse en aucune manière me prononcer moi-même sur le contenu de ces livres, que ceux-ci sont extrêmement importants du point de vue de la conscience ordinaire. Je veux parler de "Das Ganze der Philosophie und ihr Ende" (L'ensemble de la philosophie et sa fin) de Richard Wahle, dans lequel il est expliqué comment cette conscience ordinaire ne peut en fait parvenir à aucun résultat significatif par rapport à la vie de l'âme, comment il faut alors abandonner à la théologie, à la physiologie, à l'esthétique, à la pédagogie sociale ce que la recherche philosophique tente d'atteindre dans cette direction. Et Richard Wahle a ensuite développé les idées de ce livre d'une manière encore plus pointue dans son "Mechanismus des geistigen Lebens" (Mécanisme de la vie spirituelle). Nous pouvons dire qu'il y est vraiment démontré que la conscience ordinaire est au fond impuissante à dire quelque chose face aux questions de la vie de l'âme.
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Le Je, l'unité psychique/d'âme, tout ce qu'une psychologie plus ancienne a amené à la surface, tout cela s'effondre devant la critique que cette conscience ordinaire exerce vis-à-vis d'elle-même.
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De l'autre côté, à l'époque plus récente, il a été essayé, de manière compréhensible, oui on doit dire, nécessaire, de ne pas s'attaquer directement à l'âme avec la science de l'âme, face à laquelle la conscience ordinaire est justement impuissante, mais d'explorer quelque chose sur ce qu'on appelle habituellement les phénomènes de l'âme, en passant par les phénomènes corporels qui jaillissent de ce qu'on appelle l'âme. C'est ainsi qu'est née la psychologie expérimentale. Celle-ci est tout à fait un produit nécessaire de notre vision actuelle du monde et de nos méthodes de recherche actuelles. Et celui qui se tient sur le terrain d'où je vous parle aujourd'hui ne niera jamais la pleine justification de cette science expérimentale de l'âme. Il se peut qu'il ne soit pas tout à fait d'accord avec les méthodes et les résultats de la recherche, mais le bien-fondé de cette psychologie expérimentale ou de cette science de l'âme ne doit pas être nié.
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C'est là que se soulève alors l'autre énigme de l'âme.
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Même si nous apprenons ainsi tant de choses sur ce qui peut être vécu par l'étude expérimentale de l'âme avec le corps humain, nous devons tout de même dire que tout ce qui est exploré de cette manière par le biais du corps, ou même ce qui est exploré en apparence par le biais de pures fonctions de l'âme, n'est connu, si l'on ne veut pas se tromper, que par le biais/détours du corps.
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Tout cela appartient quand même à une sphère qui, avec la mort de l'humain, passera aux événements généraux de la nature, de sorte qu'il n'est pas possible d'apprendre quoi que ce soit sur le spirituel psychique, dont le destin mondial/universel est une si grande et si puissante affaire pour l'humain.
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Et nous pouvons donc dire que, d'une certaine manière, la grande énigme de l'âme a refait surface, nouvelle, pour cette théorie de l'âme.
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Néanmoins, c'est tout de suite lui qui a présenté l'énigme de l'âme à son entourage comme une nécessité scientifique, de la manière que je viens d'évoquer.
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De tout cela, l'homme impartial doit quand même aujourd'hui tirer une conséquence. C'est qu'avec les méthodes de science de la nature, nous pouvons arriver au point où elles sont aujourd'hui formées dans l'étude de l'humain, mais que si nous abordons le psychique avec la conscience ordinaire, qui est pleinement autorisée pour la science de la nature, comme elle l'est aussi pour la vie ordinaire, nous ne pouvons pas nous en sortir face au psychique. Et c'est pour cette raison, parce que cette vue doit se donner aujourd'hui à l'homme impartial, tout de suite à partir des fondements scientifiques, que je vous parle du point de vue d'une vision du monde qui se dit maintenant : on ne peut pas explorer la vie psychique/de l'âme avec les forces de l'âme qui se manifestent à la conscience ordinaire, qui travaillent dans la vie ordinaire et dans la science ordinaire. Il faut développer dans cette âme d'autres forces de l'âme qui, pour la conscience ordinaire, ne font que sommeiller plus ou moins dans l'âme ou qui, si je veux utiliser une expression scientifique, sont latentes.
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Si l'on veut prendre la position correcte par rapport à une telle conception de la vie, alors il est besoin toutefois de quelque chose qui existe aujourd'hui seulement dans une faible mesure en l'humain — laissez-moi déjà exprimer cela. Il est besoin ce que j'appellerais de la modestie intellectuelle. Il doit venir un moment dans la vie où l'on se dit : j'étais un petit enfant, j'ai développé cette fois-là une vie psychique qui était si crépusculaire qu'elle est aussi oubliée qu'un rêve. Ce n'est que peu à peu qu'a émergé de cette vie psychique enfantine onirique ce qui m'a permis de m'orienter dans la vie, d'intégrer mes pensées, mes impulsions émotionnelles, mes décisions volontaires dans le cours du monde, et d'être devenu un humain capable de travailler. De l'indéterminé et de l'indifférencié de la vie psychique de l'enfant mêlée au corps est sorti le vécu que nous avons par nos particularités héréditaires, qui se développent alors avec la croissance du corps, que nous avons aussi par notre éducation usuelle.
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Celui qui regarde ainsi en arrière, avec une modestie intellectuelle, comment il est devenu dans cette vie terrestre, ne dédaignera pas non plus de se dire à un certain moment de sa vie : pourquoi cela ne continuerait-il pas ? Les forces de l'âme qui sont les plus importantes pour moi aujourd'hui, celles qui me permettent de m'orienter dans la vie et de devenir un humain capable de travailler, étaient endormies pendant mon existence/être d'enfant. Pourquoi n'y aurait-il pas aussi dans mon âme des forces qui sommeillent et que je peux développer à partir d'elle ? Il faut en arriver à cette décision qui découle de la modestie intellectuelle. J'appelle cela de la modestie intellectuelle parce que l'humain est enclin à dire : la forme de conscience que j'ai en tant qu'adulte est celle de l'humain normal ; ce qui veut être différent dans la vie intérieure de l'âme de cette soi-disant conscience normale est soit une fantaisie ou une hallucination, ou une vision ou quelque chose de semblable. La façon de voir le monde dont je parle ici part tout à fait de la vie saine de l'âme et essaie, à partir de la vie saine de l'âme, de développer des forces dormantes dans l'âme, également des forces de connaissance, qui deviennent alors des forces de voyant dans le sens où j'ai parlé hier de forces de voyant exactes. Ce que l'âme doit entreprendre là avec elle-même, je l'ai évoqué hier dans un certain sens. J'ai également fait référence à mon livre "Comment acquiert-on des connaissances des mondes supérieurs/plus élevés", à ma "Science secrète", à "Des énigmes de l'âme", etc. On y trouve les détails de ces exercices de l'âme qui, partant d'une vie spirituelle saine, conduisent à une évolution de l'âme, de sorte que celle-ci parvient effectivement à une sorte de vision spirituelle par laquelle elle peut voir dans un monde spirituel-âme, comme elle peut percevoir le monde physique-sensoriel par les organes des sens ordinaires.
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Vous trouverez partout dans les livres cités une première partie ; cette première partie est même reconnue par certains adversaires de la vision du monde que je représente ici comme quelque chose qui pourrait être tout à fait utile à l'humain. Elle traite du fait que l'humain, par certains exercices d'ordre intellectuel, sentimental et moral, se met dans un état d'âme et dans un état de corps qui peuvent tout à fait être considérés comme sains, qui tendent tout à fait à ce que l'humain soit en mesure d'être vigilant intérieurement par rapport à tout ce qui, issu d'une vie psychique maladive, conduit au médiumnisme, aux hallucinations et aux visions. Car tout ce qui vient en état par ces chemins doit être rejeté pour une véritable théorie de l'âme. Tout de suite, l'humain n'arrive pas à des visions à partir de ce qui est d'âme, mais parce que des formations pathologiques se trouvent à l'intérieur de son organisme ; il en va de même pour le médiumnisme. Tout cela n'a rien à faire avec une saine théorie de l'âme et développement de l'âme, et doit même, d'après sa signification, être jugé du point de vue de cet enseignement sain de l'âme. Mais des adversaires trouvent aujourd'hui fantastiques et nuisibles les exercices qui se présentent comme la suite de ces préparatifs et qui devraient chercher pour mettre sur le devant de l'âme les forces de la pensée, du sentiment et de la volonté qui, lorsqu'elles sont formées, introduisent l'humain dans un monde spirituel de telle sorte qu'il apprenne à s'y orienter et qu'il vienne aussi en situation d'y entrer avec sa volonté.
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Hier, de manière évocatrice, j'ai déjà parlé de comment, en tant qu'humains modernes, nous parvenons, par certains exercices de pensée, à faire sortir la pensée de son contexte/état habituel, dans lequel elle s'adonne passivement aux phénomènes du monde extérieur et à ce qui émerge intérieurement comme souvenirs, ce qui se rattache donc aussi au monde extérieur. Nous dépassons cette pensée en faisant des exercices de méditation de manière sérieuse, patiente et énergique, en les répétant sans cesse. Selon les dispositions, cela prend des années à l'un, moins à l'autre ; mais chacun peut remarquer, lorsqu'il est arrivé au point décisif, comment sa pensée passe alors de ce que j'ai appelé hier la pensée abstraite, morte, à une pensée intérieurement vivante, une pensée intérieurement vivante qui est en mesure de vivre le rythme du monde. Une conception réfléchie du monde et de la vie n'aspire pas à faire sortir de l'âme des visions ou des hallucinations, mais à vivre ce qui est vie de représentation, vie de pensée, avec une intensité telle qu'on ne vit normalement que ce qui est donné aux sens extérieurs.
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Vous avez donc seulement besoin de comparer honnêtement la vivacité avec laquelle nous vivons dans les couleurs, lorsque nous percevons ces couleurs par l'œil, dans les sons, lorsque nous entendons les sons par l'oreille, avec la pâleur de l'expérience de la pensée dans la conscience ordinaire. Par cette énergétisation de la vie de la pensée dont j'ai parlé hier, nous rendons peu à peu la pure vie de représentation, la pure vie des pensées, intérieurement aussi intense que l'est sinon seulement la vie des sens. L'humain moderne, qui veut connaître le spirituel, s'il est un homme réfléchi, ne recherche donc pas les hallucinations et les visions qui émergent ; il aspire précisément à l'idéal, aimerais-je dire, de la vie sensorielle en apport à son intensité et son caractère imagé, de manière pleinement réfléchie dans la vie des pensées, dans la vie de représentation elle-même. Et si vous vous livrez à de telles méditations en tant qu'explorateur/chercheur de l'esprit, telles que je les ai caractérisées, vous ne devez pas être en quelque sorte dépendant de l'inconscient ou du subconscient, mais ce qui est accompli - vous pouvez lire les exercices, ils sont tous accordés à ce que je veux caractériser maintenant -, tout ce qui est accompli comme exercices dans la vie intime de l'âme se déroule de manière aussi consciente, aussi réfléchie, on peut dire de manière aussi exacte, que sinon seules les opérations mathématiques ou géométriques se déroulent.
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C'est pourquoi il est permis de dire : on n'a pas affaire ici à l'ancienne clairvoyance nébuleuse, mais à une clairvoyance qui est provoquée par des expériences de l'âme et des exercices de l'âme pleinement conscients et réfléchis.
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La réflexion est en cela, à chaque pas ainsi, que l'on peut comparer ce que l'être humain vit et se fait lui-même, justement avec ce que l'on vit sinon à un problème géométrique. Sinon, cet exercice n'est pas valable.
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Mais lorsque l'humain moderne arrive à une telle vie de représentation, qui est maintenant énergisée, qui devient maintenant aussi indépendante de la vie respiratoire, mais qui devient aussi libre de corps, qui est une pure fonction spirituelle psychique, vis-à-vis de laquelle on sait, par la perception directe/immédiate, que l'on n'accomplit pas cette pensée avec le corps, mais dans le pur spirituel et psychique, alors seulement il ressent cette pensée par rapport à la pensée abstraite comme un vivant par rapport à un mort.
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Tout de suite ainsi que si nous trouvions un organisme mort qui s'éveille soudainement à la vie, nous faisons l'expérience du passage de la pensée abstraite ordinaire à la pensée vivante. Et cette pensée vivante, bien qu'elle soit un processus spirituel et d'âme, n'est pas aussi linéaire, aussi superficielle que la pensée abstraite ordinaire. Elle est intérieurement saturée et à force/puissance d'image. Et c'est cette puissance d'image dont il s'agit.
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Mais alors, il s'agit pour ce qui suit extraordinairement beaucoup que nous étendions cette réflexion que nous devons avoir pendant l'exercice à l'instant où cette pensée animée, cette pensée imagée, se manifeste/entre en nous. Si, à cet instant, nous nous adonnons aux images auxquelles nous nous sommes nous-mêmes hissés et que nous croyons trouver en elles déjà des réalités de sorte spirituelle, alors nous ne sommes pas des chercheurs d'esprit, nous sommes justement des fantaisistes. Cela nous n'aurions certainement pas la permission de le devenir, car cela ne pourrait pas nous donner une vision du monde construite sur des bases solides pour l'humain moderne. Ce n'est que lorsque nous nous disons : nous avons atteint un contenu de vie psychique/de l'âme, mais ce contenu est un contenu d'image, ce contenu nous dit quelque chose seulement sur les forces qui agissent en nous-mêmes, sur ce que nous sommes capables de faire intérieurement par notre propre essence/entité humaine ; ce n'est que lorsque nous nous disons, au sens plein du terme : cette connaissance que j'appelle habituellement imaginative ne peut nous renseigner sur aucun monde extérieur, pas même sur ce que nous sommes dans le monde extérieur ; mais c'est seulement lorsque nous nous sentons dans ce devenir-image, dans ce tissage d'images, lorsque nous nous savons vivants à l'intérieur comme un cahier de forces : ce n'est qu'alors que nous nous tenons au bon point de vue face à cette expérience, que nous nous sentons dans notre moi, que nous nous sentons comme un être spirituel-âme en dehors du corps — mais justement seulement en notre nous/soi, avec un caractère d'image intérieur de notre être.
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Et ce n'est que lorsque nous avons le courage de poursuivre les exercices jusqu'à la marche suivante que nous parvenons à une véritable vision/façon de voir spirituelle. Ce prochain pas ne doit pas seulement consister à développer la faculté de pousser au point central de notre conscience certaines représentations que nous dominons facilement - comme nous dominons des représentations géométriques dont nous savons vis-à-vis d'elles qu'il n'y a rien en elles d'agissant inconsciemment -, afin de renforcer notre force psychique/d'âme, mais en ce que nous venions en situation de sortir ces représentations de notre conscience avec prudence et arbitraire/bon gré. C'est une tâche difficile sous certaines circonstances. Dans la vie ordinaire, l'oubli n'est pas quelque chose de si difficile, comme le sait la conscience ordinaire. Mais une fois que l'on s'est efforcé - même sans se laisser entraîner dans une quelconque autosuggestion, ce qui ne peut avoir lieu si l'on est prudent - de placer certaines idées au centre de sa conscience, on a besoin d'une force plus forte que celle qui est habituellement utilisée dans la vie de l'âme pour faire disparaître ces idées de notre conscience. Mais il faut développer progressivement cette force puissante, de sorte que, de même que l'on a d'abord rassemblé toute l'attention, toute la force intérieure de l'âme, toute la tension de l'âme, pour se reposer sur une telle représentation dans l'état de méditation, on doit maintenant en arriver à évacuer ces représentations, et en général toutes les représentations, de la conscience avec une volonté réfléchie/un particulier bon gré. Et il doit pouvoir intervenir, à partir de notre volonté, ce que l'on pourrait appeler une "conscience vide". Ce que signifie "conscience vide", ne serait-ce que pour quelques instants, celui qui réfléchit sans préjugés à ce qui arrive à l'humain avec la conscience ordinaire, quand cette conscience doit se passer d'impressions sensorielles, se passer aussi de représentations de souvenirs, quand, à la suite d'événements quelconques, l'humain est privé d'impressions extérieures, de souvenirs aussi : il en vient à s'endormir, c'est-à-dire que la conscience s'atténue et s'assoupit. C'est le contraire qui doit intervenir : un éveil complètement réfléchi et conscient, bien que tout ait été évacué de la conscience par la volonté intérieure.
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Lorsque l'on a ainsi d'abord fortifié l'âme, qu'on l'a alors vidée de son contenu et qu'on l'a maintenue à la conscience, alors, de même que la couleur apparaît devant l'œil, que les sons apparaissent devant l'oreille, un environnement spirituel apparaît devant cette âme qui s'y est donc préparée. Nous regardons dans le monde spirituel. Et ainsi nous pouvons dire : il est parfaitement compréhensible pour la recherche spirituelle pensée ici que l'esprit et l'âme ne peuvent pas être atteints par la conscience ordinaire, et qu'il doit même s'avérer exact, par exemple comme pour Richard Wahle, que la conscience ordinaire ne devrait pas parler du tout d'un Je. Car tout ce qui apparaît là, je dirais, comme l'obscurité par rapport à la clarté, et qui n'est en fait désigné que par des mots dans la vie ordinaire, n'apparaît que lorsque se développent des forces qui ne sont pas encore là habituellement. C'est précisément la prise de conscience sobre de ce dont est capable la conscience ordinaire, liée au corps, qui nous incite à développer en nous de telles forces, qui peuvent alors seulement découvrir réellement l'âme et l'esprit.
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Mais il faut encore tenir compte d'une chose si l'on veut parvenir sur ce chemin à une théorie/un enseignement sain sur l'âme et non à un enseignement générateur de pathologie. Prenez comme générateur de pathologie le médiumnique, le visionnaire, l'hallucinatoire, c'est donc ainsi, que celui qui tombe dans une telle vie psychique pathologique s'y fond avec tout son être. Il ne fait plus qu'un - du moins pour l'évolution de sa maladie d'âme - avec ce qui se présente comme une vie de l'âme pathologique. Il n'en va pas de même lorsque l'on pratique des exercices tels que ceux indiqués ici. Celui qui devient ainsi un explorateur de l'âme laisse certes derrière lui son corps physique avec les capacités qui doivent être là pour la pensée ordinaire, pour l'orientation ordinaire dans la vie ; il sort de ce corps, apprend à regarder de manière imaginative libre de corps ; il développe une pensée qui regarde : mais à aucun moment il ne se fond complètement dans cet humain supérieur - si je peux l'appeler ainsi, ce n'est pas par orgueil -, mais il est toujours en mesure d'agir à nouveau de manière aussi réfléchie à l'intérieur de son corps que d'habitude, de sorte que l'humain ordinaire avec son bon sens se tient toujours à côté de cet humain plus évolué - l'homme ordinaire avec son bon sens qui est un critique sobre de tout ce à quoi cet humain supérieur arrive dans la vision.
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Vis-à-vis de notre propre entité psychique, nous parvenons, tout d'abord en formant la pensée vivante à force d'image et alors en établissant la conscience vide, qui comme une vision qui englobe comme une unité-image tout ce que nous avons traversé dans la vie terrestre depuis notre naissance, depuis que nous sommes entrés dans cette vie terrestre. Ce n'est pas comme sinon dans le souvenir, où des réminiscences individuelles surgissent de manière autonome ou par effort, ce n'est pas comme cela que cette vie terrestre passée se présente maintenant à l'âme, mais elle est tout à coup contemplée comme un puissant tableau qui se tient devant nous, non pas dans l'espace, mais dans le temps. D'un seul coup, nous contemplons cette vie avec le regard de l'âme, mais de la même manière qu'elle intervient dans nos conditions de croissance, dans les effets de force de notre corps physique. Nous nous regardons tels que nous étions sur cette terre, en tant qu'êtres pensants, ressentant, voulant, mais de telle sorte que la pensée, le sentiment et la volonté se condensent maintenant et s'organisent en même temps dedans l'entité humaine. Nous voyons à travers notre vie spirituelle-psychique comment elle est en liaison directe avec le corporel. Nous renonçons à sonder, par la spéculation philosophique, comment l'âme agit sur le corps. Quand nous regardons l'âme, nous regardons aussi comment, à chaque instant, ce qui nous apparaît ainsi dans le tableau est intervenu dans notre vie physique terrestre. Les détails seront à décrire dans les prochains jours.
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Le pas suivant doit maintenant consister à ce que, en éliminant de notre conscience les représentations de force que nous avons nous-mêmes introduites/transposées en nous, nous renforcions de plus en plus ces représentations de force. Nous les renforçons en poursuivant ces exercices de plus en plus, comme nous renforçons les muscles en les exerçant encore et encore. Et en poursuivant ces représentations de la force, nous parvenons à faire disparaître de notre conscience tout ce tableau de la vie de l'âme auquel nous nous sommes d'abord hissés, tout ce tableau de la vie de l'âme entre notre naissance et le moment où nous nous trouvons. Cela demande toutefois plus d'efforts que d'éliminer de pures représentations image, mais on y parvient finalement. Et si nous parvenons à évacuer de la conscience cette vie propre que nous appelons notre vie intérieure dans l'existence terrestre, de telle sorte que non seulement notre conscience devienne vide des impressions présentes, mais qu'elle devienne vide de tout ce que nous considérons intérieurement comme étant dans un deuxième corps, dans un corps plus subtil, mais qui intervient dans nos rapports de croissance et de mémoire, ce que nous vivons comme dans un homme plus subtil, comme dans un homme éthéré, un premier homme suprasensible, alors notre conscience, qui est maintenant certes vide lorsqu'elle est pleinement éveillée, mais qui a acquis une force intérieure plus forte, pourra continuer à regarder dans le monde spirituel.
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Et elle peut maintenant regarder ce qu'était son propre être spirituel avant de descendre des mondes spirituels et d'âme pour une existence physique sur terre.
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Maintenant, ce que nous appelons l'éternité de l'âme humaine devient une vision, elle est sortie de la sphère de la pure spéculation philosophique. Nous apprenons maintenant à contempler un être purement spirituel que nous étions dans un monde spirituel avant de descendre pour nous revêtir d'un corps terrestre physique par la conception, la vie germinale et la naissance.
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Aussi fantastique que c'est déjà pour certains humains du présent - même si cela a été acquis par une voie aussi exacte que les représentations mathématiques -, ce qui doit encore être dit maintenant peut paraître encore plus paradoxal : non seulement sur l'âme lorsqu'elle avait encore une existence spirituelle et psychique, mais sur le concret de cette expérience. Il n'est possible d'en parler que de façon allusive dans cet exposé ; le reste sera dit dans les prochains exposés. Ce qui doit être ainsi suggéré peut peut-être être rendu compréhensible de la façon suivante.
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Demandons-nous d'abord ce que nous regardons réellement lorsque, dans notre vie terrestre ordinaire, nous entrons en relation de réciprocité avec notre environnement naturel en tant qu'être humain qui connaît, qui comprend et qui perçoit. En fait, nous ne regardons que le monde extérieur.
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Cela ressort déjà de ce que j'ai mentionné au début de cette journée. En fait, nous ne regardons que le monde extérieur, le cosmos. Mais ce qui se passe à l'intérieur de nous, nous ne le voyons qu'en le transformant en quelque chose d'extérieur, en physiologie, en anatomie.
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Même si c'est grandiose, nous ne voyons l'intérieur qu'en le rendant d'abord extérieur et en faisant ensuite les recherches comme nous avons l'habitude de les faire sur les processus extérieurs. Mais il y a des ténèbres en bas, dans la région où nous plongeons, où nous sentons notre esprit-âme s'écouler vers le bas, dans les organes. Dans la vie ordinaire, entre la naissance et la mort, nous ne regardons au fond que ce qui est en dehors de nous ; en regardant directement, nous ne pouvons pas voir à l'intérieur de l'humain et voir comment le spirituel d’âme intervient dans les organes du corps. Mais celui qui est capable de regarder la vie d'une manière un peu impartiale, du point de vue d'une vision spirituelle telle que je l'ai développée, parviendra à ce qui suit. Il dira : "La vue extérieure est déjà grandiose et puissante, les lois que nous découvrons dans le monde extérieur des étoiles, dans le monde extérieur du soleil qui nous envoie lumière et chaleur ; ce que nous vivons est grandiose et puissant, soit lorsque nous ne faisons que regarder et que nous sommes des humains entiers en regardant, soit lorsque nous explorons scientifiquement ce qu'il y a comme lois, lorsque le soleil nous envoie lumière et chaleur et fait apparaître comme par magie le vert des plantes ; c'est grandiose et puissant. Mais si nous pouvions voir à l'intérieur de la structure du cœur humain, les lois internes de ce cœur seraient plus grandes et plus puissantes que celles que nous voyons à l'extérieur ! L'humain peut s'en douter avec sa conscience ordinaire. Mais la science, qui repose sur une clairvoyance exacte, peut aussi l'élever au rang de véritable résultat de recherche. Elle peut dire : les changements dans le cercle aérien nous paraissent grands et puissants ; et il y a un idéal devant la science qui, ici aussi, verra des lois plus grandes et plus puissantes ; mais ce qui existe et se passe dans la construction et les fonctions du poumon humain est encore plus grand ! Ce n'est pas la taille qui compte.
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L'homme est un petit monde face au grand.
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Seul Schiller dit déjà : "Ami, le sublime n'habite pas dans l'espace". - Il veut dire le sublime suprême. Ce sublime suprême ne peut être vécu que si l'on en fait soi-même l'expérience dans l'organisation humaine.
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Entre la naissance et la mort, ce n'est pas annonce par l'humain avec sa conscience ordinaire. Mais dans l'existence/l'être dans lequel nous sommes avant de nous unir à l'être corporel, dans l'être spirituel et psychique, dans un environnement spirituel et psychique, là repose tout de suite l'inverse. Comme ici le monde intérieur de l'humain est sombre et que le monde extérieur du cosmos est clair et sonore, ainsi nous est sombre, dans la vie purement spirituelle et psychique, avant notre incarnation sur terre, le monde cosmique extérieur ; par contre, notre monde est alors l'intérieur humain. Nous regardons l'intérieur de l'humain ! Et en vérité, il ne nous apparaît pas plus petit et plus violent que le cosmos nous apparaisse lorsque nous le voyons à travers nos yeux physiques pendant notre existence terrestre. Nous nous retrouvons dans notre "monde extérieur", dans ce qui est la loi de notre intérieur humain, de notre intérieur humain spirituel et psychique, et nous nous préparons à devenir des agents intérieurs de nos fonctions corporelles dans le domaine spirituel et psychique, à devenir des agents de ce que nous sommes entre la naissance et la mort. Ce que nous serons entre la naissance et la mort est étalé devant nous comme un monde ouvert, avant que nous ne descendions dans cette existence terrestre physique.
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Mes très chers présents ! Ce n'est pas de la spéculation. C'est une vision immédiate qui résulte de la clairvoyance exacte. C'est quelque chose qui, du point de vue de cette clairvoyance exacte, nous conduit un peu plus loin dans ce que nous pouvons appeler le lien entre l'éternité humaine et la vie entre la naissance et la mort - l'éternité humaine qui nous reste cachée entre la naissance et la mort, et qui ne nous apparaît que lorsque nous sommes capables de la contempler dans l'état non encore incarné. C'est une partie de l'éternité humaine elle-même qui est ainsi explorée. Dans les langues modernes, nous n'avons même pas de mot pour désigner cette partie de l'éternité humaine. Nous parlons à juste titre d'immortalité ; mais nous devrions aussi parler d'innéité/innatalité. Car celle-ci se présente d'abord à nous comme une connaissance immédiate.
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C'est l'un des côtés de la clairvoyance exacte, l'un des côtés de l'éternité humaine, de la grande énigme de la vie psychique humaine, et donc de la question la plus élevée de la psychologie absolument. L'autre côté apparaît lorsque nous faisons ces autres exercices que j'ai décrits hier comme exercices de la volonté, par lesquels nous prenons en main notre volonté de telle sorte que nous apprenions à nous servir de cette volonté libre du corps, indépendamment du corps. J'ai expliqué que ces exercices conduisent à devoir surmonter la douleur et la souffrance à l'intérieur de l'âme, afin de faire de cette âme, improprement parlant, tout à fait un "organe des sens", proprement parlant, un organe de vision spirituelle, de sorte que nous ne contemplons pas seulement le spirituel, mais que nous le contemplons dans son authenticité. Mais alors, lorsque nous apprenons à vivre de cette façon, libres du corps, non seulement avec nos pensées, mais avec notre volonté même, donc toute notre entité humaine, libre du corps, alors l'image de la mort apparaît devant la vision de l'âme, de la façon que nous savons maintenant ce qu'est l'expérience sans le corps : aussi bien dans la pensée que dans la volonté et dans ce qui repose entre les deux, dans le sentir. Nous apprenons à vivre sans le corps de manière à puissance d'image. Cela nous donne une image de la manière dont nous franchissons la porte de la mort, de la manière dont nous pouvons nous passer du corps dans la réalité et de la manière dont, en franchissant les portes de la mort, nous arrivons à nouveau dans la sphère spirituelle et psychique d'où nous sommes descendus dans cette corporéité. Ce qui vit en nous en tant qu'éternel, immortel, ne devient pas seulement une certitude philosophique, mais une vision immédiate. Par la formation de la volonté, l'autre côté de l'éternité, l'immortalité, est révélée à la vision psychique, tout comme l'innéité est révélée à la formation de la pensée.
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Mais alors, lorsque l'âme devient ainsi un organe de l'esprit, c'est en fait comme si, dans une région inférieure, on opérait un aveugle-né.
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Jusqu'à présent, l'aveugle de naissance était habitué à percevoir uniquement par le toucher ce qui, pour le voyant, est le monde des couleurs. Il voit quelque chose de tout à fait nouveau lorsqu'il a été opéré. Le même monde dans lequel il vivait auparavant devient maintenant un autre monde pour lui. Ainsi, pour celui dont l'œil psychique est ouvert de la manière décrite, cet environnement devient autre. Et je veux seulement souligner aujourd'hui en rapport à un point, jusqu'où il devient un autre.
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Nous voyons sinon dans la vie, avec l'œil de l'âme non ouvert, comment un humain vit par exemple, en entreprenant d'abord les étapes de sa vie d'enfant, puis en grandissant, en arrivant à un événement du destin de sa vie : il rencontre un autre humain ; les âmes se lient de telle sorte que les deux humains, par cette liaison des âmes, lient leur destin l'un à l'autre, poursuivent maintenant ensemble leur chemin de vie - je ne veux, comme je l'ai dit, prendre en considération qu'un seul événement. Nous sommes habitués, dans notre conscience ordinaire, à considérer ce qui se produit dans la vie comme une somme de coïncidences et plus ou moins comme un hasard le fait que nous ayons été finalement conduits à cet événement du destin, à cette rencontre avec l'autre personne. Seuls certains hommes, comme l'ami Knebel de Goethe, acquièrent, en quelque sorte par leur âge, une sagesse intérieure. Il l'a dit une fois à son ami Goethe : quand on regarde en arrière, à un âge plus avancé, les étapes de sa vie, on y trouve quelque chose qui semble être ordonné de manière planifiée, de sorte que tout semble dès le départ si germinal et que la suite se développe de telle manière que l'on est conduit, comme par une nécessité intérieure, vers ce qui apparaît alors comme un événement du destin. Avec l'œil ouvert de l'âme, nous voyons cependant une vie humaine qui se rapporte à la vie que l'on regarde avec l'œil non ouvert, comme le monde coloré se rapporte au monde purement palpé de l'aveugle.
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On observe comment, de la vie d'âme enfantine, du jeu d'alternance de sympathie et d'antipathie, se développent les premiers pas de l'enfant, comment alors, jaillissant de l'être humain le plus intime, l'humain lui-même, comme à partir de ses désirs les plus intérieurs, dirige ses pas, comment il se conduit lui-même vers l'événement du destin. C'est une observation sobre de la vie.
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Mais si l'on regarde la vie ainsi, alors cela se tient devant nous comme quelque peu la vie d'un vieillard : nous ne dirons pas que la vie du vieillard serait "là en soi et pour soi" ; par la logique, nous savons ramener la vie du vieillard à une vie d'enfant ; par ses propres particularités, nous devons la ramener à une vie d'enfant. Ce que la pure logique fait pour la vie des vieillards, la contemplation le fait pour la vie humaine en général, par la clairvoyance exacte : si nous regardons vraiment la vie telle qu'elle se développe à partir des aspirations les plus intimes de l'âme, alors nous devons la retracer en regardant. Et nous arrivons alors à des vies terrestres antérieures, au cours desquelles s'est préparé ce qui se développe dans le présent sous forme d'aspirations de l'âme, ce qui conduit ensuite à nos activités, et ainsi de suite.
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Aujourd'hui, je n'ai pu que suggérer que ce n'est pas une quelconque fantaisie, mais un chemin très exact qui mène à une telle observation globale de la vie, qui pénètre en fait, par une science de l'âme développée, dans ce qu'il y a d'éternel dans la nature humaine. Mais alors, sur un tel sous-sol, qui peut encore paraître abstrait à certains, se dresse quelque chose qui devient maintenant une certitude, quelque chose qui jaillit de la connaissance qui nous convient actuellement en tant qu'humains modernes et qui offre une base de connaissance pour une véritable piété intérieure, pour une véritable vie religieuse intérieure.
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Celui qui a une fois envisagé, et d'ailleurs je pense maintenant le mot "envisager" au sens littéral, celui qui a contemplé comment l'âme individuelle se conquiert détachée du corps pour entrer dans un royaume spirituel psychique/d'âme, celui-là regarde aussi notre vie sociale autrement. Il regarde, équipé/armé en sa mentalité, comment se forment parmi les humains des amitiés, des rapports d'amour, d'autres pendants sociaux ; il regarde comment d'âme à âme se trouvent à partir de la famille, à partir d'autres communautés ; il trouve comment la réunion physique transmet la communion psychique, l'empathie psychique et la vie en commun ; il sait maintenant que, justement ainsi que le corps se détache de l'âme individuelle, ainsi les corporéités et les événements terrestres se détachent des amitiés, des pendants/rapports d'amour, et il voit comment ce qui est devenu d'âme d'humain à humain se prolonge dans un monde spirituel d'âme, où cela peut aussi être vécu spirituellement-psychiquement.
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Et il peut alors être dit, maintenant sur une base de connaissance et non de croyance que les humains se trouvent à nouveau ensemble en franchissant la porte de la mort. Et tout de suite comme dans le monde spirituel le corps tombe comme obstacle à la vision du spirituel, de même tout obstacle à l'amitié et à l'amour disparaît maintenant dans le monde spirituel. Les êtres humains y sont plus proches les uns des autres que dans la corporéité. Une connaissance qui peut encore paraître abstraite en ce qui concerne la vraie psychologie culmine dans ce sentiment religieux, dans cette vision religieuse, sans que la vision du monde à partir de laquelle je parle ici veuille toucher à une quelconque confession religieuse. Elle peut être tolérante, elle peut reconnaître pleinement la valeur de chaque confession religieuse, elle peut aussi la pratiquer ; mais en même temps, en tant qu'auxiliaire de la vie religieuse, elle apporte une base de connaissance à cette vie religieuse.
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Maintenant avec cela, je voulais aujourd'hui seulement exposer quelques principes fondamentaux sur le rapport entre une vision du monde moderne et spirituelle et la théorie de l'âme. Je sais peut-être mieux que maints adversaires tout ce qui peut encore être objecté aujourd'hui lorsque les débuts d'une telle vision du monde sont présentés de cette manière. Mais je crois aussi savoir que les aspirations à une telle science de l'âme, même si elles sont tout à fait inconscientes, sont aujourd'hui présentes chez d'innombrables âmes, de sorte que cela doit être dit toujours et toujours à nouveau : de même qu'il n'est pas nécessaire d'être peintre pour ressentir la beauté d'un tableau, de même il n'est pas nécessaire d'être soi-même chercheur en esprit - bien qu'on puisse le devenir à un certain degré - pour pouvoir vérifier si ce que je dis ici est vrai. Si l'on peut ressentir la beauté d'un tableau sans être soi-même peintre, on peut aujourd'hui, avec le sain bon sens/raison analytique humaine ordinaire, envisager ce que dit l'explorateur/le chercheur spirituel de l'âme.
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Que l'on puisse l'envisager, je crois l'avoir d'autant plus confirmé que je crois reconnaître combien les âmes ont soif d'un approfondissement de l'enseignement sur l'âme, des grandes énigmes existentielles de l'être de la vie en rapport avec l'âme, comment effectivement ce qui est tenté avec une façon de voir moderne du monde, telle qu'elle a été esquissée ici, constitue aujourd'hui la poussée/l'envie d'innombrables humains, qui ne savent même pas dans leur conscience ordinaire, comment elle constitue la douleur, la souffrance, la privation, le désir d'innombrables personnes, de tous ceux qui pensent sérieusement ce que nous devons trouver comme forces ascendantes par rapport à tant de forces descendantes présentes dans notre présent.
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Et aujourd'hui, quiconque parle d'une vision du monde moderne doit en être conscient : il doit parler, penser et vouloir en accord avec ce à quoi notre époque si grave aspire dans les âmes, même si c'est souvent de manière inconsciente. Et je crois - permettez-moi de conclure par là - que c'est précisément dans des approches de la vision du monde telles que je les ai développées aujourd'hui que réside quelque chose de ce à quoi aspirent de nombreuses âmes aujourd'hui, parce qu'elles en ont besoin comme contenu spirituel, comme vie spirituelle vivante pour le présent et pour l'avenir proche.
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Il s'agit à nouveau d'un chercheur récent de l'âme, qui a longtemps vécu et travaillé ici à Vienne, et qui sera inoubliable pour tous ceux qui se sont assis devant lui sur les bancs de l'école ici à Vienne, comme je le fais moi-même en m'adressant à vous. C'est un chercheur moderne de l'âme qui l'a dit dans le premier volume de son ouvrage inachevé sur la psychologie : Que pourrait nous apporter toute science de l'âme, si elle nous éclairait, que ce soit, j'ajoute, par voie expérimentale ou non, sur la manière dont les représentations se lient ou se délient, sur l'action de l'attention, sur la manière dont la mémoire se forme dans la vie entre la naissance et la mort, et ainsi de suite, si nous devions, précisément à cause du caractère scientifique de cette science de l'âme, qui veut imiter la science de la nature, renoncer à reconnaître quel est le destin de l'âme humaine lorsque le corps humain se décompose en ses éléments ? Ce n'est pas, mes très chers présents, un fantaisiste qui a dit cela, mais le penseur rigoureux Franz Brentano, qui a fait de l'étude de l'âme la tâche essentielle de sa vie et qui a voulu travailler dans l'étude de l'âme de la manière qui convient à la méthode scientifique rigoureuse des temps modernes.

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