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Vers une seule économie mondiale

4 octobre 2014 au 6 février 2015

retour à la présentation des expositions

 


1 - L’œuvre de Steiner, Keynes et Dunlop


L’humanité d’aujourd’hui se débat face à une crise économique ou financière après l’autre. Elles sont si fréquentes que l’on a fini par s’y habituer. Malgré l’évidence qu’elles montrent d’une vie socio-économique chroniquement malade, nous les considérons quelque part comme normales. Ou tout au moins, que nous y sommes pour rien.
La banque d’Angleterre explique les événements d’aujourd’hui en termes d’orages sur l’océan – de plus ou moins grande amplitude, mais inévitables. Son musée de Londres est conçu comme un bateau ayant pour but la stabilité des prix et la banque centrale comme stabilisateur principal. Le mieux à faire est d’espérer que les orages passent au plus vite et entre-temps de maintenir l’économie à flot.
Cette métaphore est séduisante, mais elle est trompeuse, voire fausse. Les bouleversements d’aujourd’hui ne sont pas d’origine naturelle, mais humaine. Ils sont dus au maint en d’économies nationales à une époque où la vie économique est devenue mondiale.
Nous vivons à l’époque d’une économie d’un seul monde. Si nous pouvons reconnaître ce que cela signiÞ e, en idée et en pratique, en polit que et pour les institutions, et si nous pouvons intégrer ce fait dans la manière dont nous comprenons et organisons nos affaires, alors nous pourrons surmonter l’instabilité constante, une instabilité non pas née de la nature mais d’une fausse image.
Cet e exposition explore une image différente – celle d’une seule économie mondiale partagée. Elle examine cet e idée à travers le travail de trois de ses plus fervents défenseurs: Rudolf Steiner, le père de l’‹économie associative›, John Maynard Keynes, l’architecte principal de l’économie du 20ème siècle et Daniel Dunlop, un homme d’affaires écossais.
L’objectif est de montrer qu’avec une telle idée – une idée qui est juste au-dessous des réalités d’aujourd’hui – l’humanité peut trouver l’espoir et former une vie économique plus juste, plus vraie et plus humaine (voir panneau 12: Équitable, vrai et humain).

 


2 - Rudolf Steiner
1861-1925
« On n’a pas le droit de se ressentir comme individualité sans en même temps se ressentir comme appartenant à l’humanité toute entière »

Au cœur des nombreuses observations de Rudolf Steiner sur l’histoire de l’économie, il y a son analyse sur les origines de la vie économique moderne.
Bien qu’on met e l’accent sur l’autosuffisance, l’auto-approvisionnement et l’intérêt personnel, le fait est qu’aujourd’hui, la créativité humaine et la production en général sont accompagnés d’un excédent de biens et d’un appauvrissement de l’assortiment. Le problème est que nous ne pouvons pas produire pour nous-mêmes. Chaque individu et chaque communauté dépend du commerce avec le reste du monde. C’est par l’échange que nos besoins sont réellement satisfaits.
Cela s’est traduit par trois étapes principales dans le développement économique, caractérisées par la convergence des petites économies en de plus grandes
> 1600    Économies privées
1600 -1900 Économies nationales
1900 >   Économie mondiale
La logique de l’évolution qui a ainsi about à la fin du 19ème siècle à une seule économie mondiale signifie que toute idée ou arrangement qui est moins global devient anachronique et ne peut plus fonctionner.
En 1900 il était temps que l’effondrement des empires et des ‹unions de pouvoirs› ouvre la voie à une seule économie mondiale où tous les anciens concurrents et rivaux deviennent partenaires. Nous avons besoin d’un véritable partenariat de l’humanité toute entière par lequel l’humanité apprenne à partager les ressources de la planète et non à se battre pour elles.
Le problème est que les États se sont impliqués dans les économies nationales et continuent d’être mêlés aux affaires économiques mondiales. La vraie gouvernance de la vie économique moderne est dès lors impossible, parce que la polit que fait de l’économie mondiale une arène pour des intérêts concurrent els cherchant égoïstement à s’assurer des ressources. Ce qui est nécessaire, c’est de comprendre l’économie comme un lieu où toutes les ressources du monde sont pour tous les peuples du monde; pas seulement pour quelques-uns d’entre eux.

 

3 - Un chœur des peuples

La mondialisation et la crise financière globale révèlent que nous vivons un temps où les affaires économiques sont devenues mondiales. Mais nous vivons aussi un temps de cosmopolitisme – nous nous sentons citoyens du monde.
Depuis la première guerre mondiale déjà nous aurions eu besoin d’un chœur des peuples, chacun capable de chanter sa propre note mais capable aussi d’inclure les notes de tous les autres.
Et pourtant quand il s’agit d’allouer biens et capitaux, nous pensons en termes de nations, de marchés et de ressources garant es, mais pour une par~ e de l’humanité, pas toute. Il est rare de concevoir le monde économique comme un ensemble. Si nous le faisons, c’est pour se fier aux marchés ou aux prix, plutôt que de se préoccuper du bien-être de tous.
Comme cela serait différent si nous pensions et parlions de biens communs. Mais cela, nous ne pouvons le faire que si nous voyons comment tous les peuples sont maintenant réunis dans une seule économie mondiale, si bien qu’aucun d’entre eux ne peut prétendre la contrôler ou se l’approprier. Au contraire, l’avenir de la vie économique dépend maintenant de l’immense diversité des peuples dont les différences de niveaux agissent les uns sur les autres, se rencontrant et s’équilibrant sans cesse.
En 1966, Milton Friedman écrivit la fameuse phrase : «...les taux de change flexibles ... sont un moyen de permettre à chaque pays de rechercher la stabilité monétaire selon ses ‹propres lumières›, sans imposer ses erreurs sur ses voisins ni subir celles des autres. Si tous les pays réussissaient, le résultat serait un système de taux de change raisonnablement stable...»
C’était sous-est mer le pouvoir destructeur de la spéculation. Mais qu’est-ce que la ‹lumière propre› d’un pays? Comment identifie-t-il sa propre contribution à la vie économique mondiale?
La vie économique est tout d’une seule pièce. Une part ne peut jamais devenir le tout; elle ne peut que se demander quelle est sa contribution à l’ensemble. On ne peut plus parler d’économie d’une nation ou nationale. On ne peut que demander quel est le rôle de son pays dans l’économie mondiale.

 

4 - Adieu à l’or


Reflétant l’émergence d’une seule économie mondiale, l’histoire montre une continuelle fusion de monnaies à partir de nombreuses petites monnaies, vers des monnaies nationales, qui tend en fin de compte vers une seule monnaie mondiale. Comment comprendre cela?
À la fin du 19ème siècle, la première puissance était la Grande-Bretagne, dont l’empire avait agi comme une économie pré-mondiale. Elle utilisa sa position pour installer et gérer à son avantage l’étalon-or – un système par lequel la valeur de la monnaie est couplée à l’or.
Après la première guerre mondiale l’étalon-or n’a plus fonctionné comme les gens s’y étaient habitués, en tant qu’out l de stabilité polit que. Son rôle monétaire – servir de référence universelle – devait faire place aux nouvelles conditions d’une économie mondiale unique.
Keynes a vu cela comme le problème central du 20ème siècle :
«...le point sur lequel les échanges fluctuent et sur lequel ils doivent finalement venir se reposer ... n’est pas en soi un point fixe...»

– La réforme monétaire, 1923
En cela, il fait écho aux remarques faites à la même époque par Rudolf Steiner:
«...il y aurait une monnaie uniforme, dont la mat ère importerait assez peu... La monnaie serait en constant mouvement et totalement adaptée à la nature et aux besoins du processus économique... En réalité, la substance réelle utilisée serait sans importance et c’est la date qui formerait la valeur et pourrait être imprimée sur du papier. ... [Introduire une monnaie telle que l’or] ne serait possible que dans la mesure où une économie nationale part culière se forme à nouveau, [mais pas l’économie mondiale en général].»

– Cours d’économie, 1922
À ce jour un monde sans or doit cependant encore être compris et donc réalisé. Cela ne sera pas possible avant qu’il y ait une vraie monnaie mondiale (voir panneau 11: Quel espoir aujourd’hui?).

 

5 - John Maynard Keynes
1883-1946
«La difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d’échapper aux anciennes»


Peu de gens ont eu plus d’impact sur la vie économique moderne que l’économiste britannique John Maynard Keynes. Né dans un milieu privilégié, il étudia à Cambridge puis représenta son pays dans les aff aires économiques tout au long de sa carrière jusqu’à sa mort prématurée, à l’âge de 63 ans, en 1946.
Son œuvre va de La Monnaie indienne et la finance à Les conséquences économiques de la paix au sujet de l’injustice des réparations facturées à l’Allemagne, et d’articles sur l’argent aux traités sur les affaires mondiales. Il fut aussi un grand ami des arts.
En contraste à la pensée néo-libérale, Keynes est populairement considéré comme le père de l’intervention état que. Cependant son regard était en fait posé sur la dynamique qui se développerait si l’économie impériale faisait place à une économie mondiale. Il fut contraint par son temps et sa biographie de parler dans les termes de la Grande Bretagne et des États-Unis, mais il a toujours vu cela comme un obstacle géopolitique à la compréhension de la réalité économique moderne.
La concept on économique de Keynes est inconcevable en dehors de sa philosophie, inspirée par les idées d’Aristote que les êtres humains sont sur la terre pour porter de (bonnes actions), mais qu’ils ne le peuvent pas tant que leurs besoins matériels ne sont pas satisfaits.
Ce point de vue fait de l’économie un moyen et non une fin en soi. La finalité est de nous permet re de vivre avec sagesse, agréablement et bien, en nous fournissant des ressources nécessaires pour mener à bien nos (belles actions). Selon son biographe, Robert Skidelsky, «Keynes ... n’a jamais cessé de s’interroger sur la finalité de l’act vité économique [pensant] que la recherche de l’argent n’est justifée que tant qu’elle conduit à une (vie bonne)...» «...rendre le monde éthiquement meilleur est le seul but jus~ Þ able de l’effort économique.» Plus que tout Keynes pensait que «les gens ne devraient pas être traités comme une marchandise [et que] la portée du marché devrait être limitée.»


6 - Capital déconnecté


Des fonds errants pourraient balayer le monde désorganisant toutes la stabilité des affaires. Rien n’est plus certain que de devoir réguler le mouvement des capitaux.»


– La politique monétaire de l’après-guerre, 1941
Ayant écrit cela en 1940, plus d’un demi-siècle avant le début de la crise financière mondiale, Keynes a vu que le capital financier allait de plus en plus se séparer de l’économie réelle. Bien des personnes aujourd’hui citent cet e observation suggérant que sa vérité est reconnue de manière générale et que la nécessité d’y remédier est largement partagée.
Un problème évident du capital déconnecté est le danger qu’il pose à l’économie réelle par son ampleur et la spéculation qu’il induit. En Suisse par exemple les montants investis dans les fonds de pension sont plusieurs fois supérieurs à ce que l’économie réelle pourrait absorber.
Mais Keynes a anticipé une autre difficulté. Il prévoyait que dans moins de cent ans, le niveau de vie dans de nombreuses part es du monde aurait augmenté plus que ce qu’il faut pour couvrir les besoins matériels, un développement qui apporterait des défis d’une nature différente:
«Si le problème économique est résolu, l’humanité sera privée de son souci quotidien. Sera-ce un avantage? Si l’on croit en les valeurs réelles de la vie, cette perspective ouvre en tous cas une possibilité d’être un avantage. Pourtant je pense avec frayeur à l’ajustement des habitudes et des instincts de l’homme ordinaire, engendrés par d’innombrables générations, à qui il pourrait être demandé de les rejeter en quelques décennies. Pour utiliser le langage d’aujourd’hui – ne devons-nous pas nous attendre à une dépression nerveuse généralisée?»
– Perspectives économiques pour nos petits-enfants, 1930
Keynes se demandait si les êtres humains seraient capables de trouver «quelque chose de plus drôle que de cont nuer à faire la chasse à l’argent et au capital.» Que ferait les gens de leur nouvelle liberté économique, sinon de la spéculation?

 

7 - Le vingtième siècle


*
Pour relever ces défis Keynes était constamment actif en créant l’architecture économique du 20ème siècle et deux projets en part culier:
Union internationale de compensation
Le phénomène des fonds errant autour du monde en mal de placement est un phénomène que nous connaissons bien aujourd’hui.
Pour en limiter l’ampleur, Keynes proposa de créer une Union internationale de compensation – qui aurait eu sa propre monnaie, le bancor – et dont l’idée était de pénaliser la balance des crédits aussi bien que la balance des débits des différents pays au-delà d’un certain montant – freinant ainsi l’accumulat on des capitaux par une sorte d’intérêt négatif et incitant à l’équilibre commercial.
Allant à l’opposé des intérêts propres des nations dominantes, ce schéma ne fut pas accepté. Mais au Sommet mondial de Cannes en 2008, le président chinois suggéra publiquement qu’il était temps de reconsidérer cet e idée.
*
Bretton Woods
Dans une économie mondiale unique, les monnaies des différents pays doivent être harmonisées. C’est le problème des taux de change (voir panneau 3: Un chœur des peuples) – un problème toujours actuel.
En 1944 à la conférence de Bretton Woods sur les condit ons de l’après-guerre, Keynes Þ t deux principales propositions:
  1. Des taux de changes fixes – pour éviter l’instabilité causée par les capitaux errants et les guerres tarifaires de la période de l’entre-deux guerres.
  2. Des inst tut ons mondiales de gouvernance économique – pour doter l’économie d’une régulation autonome et indépendante des intérêts politiques nat onaux.

*

Keynes a été contré par le Congrès des États-Unis. Finalement, c’est leur proposition qui a prévalu, préservant ainsi leurs intérêts politiques dans le processus donnant naissance au Fonds monétaire internat onal (FMI) pour les besoins de liquidités à court terme, à la Banque mondiale pour les prêts à moyen et long termes et à l’accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) pour le commerce, remplacé en 1996 par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).


 

8 - Daniel Nichol Dunlop
1868-1935
«Oui, tu peux faire l’impossible.
Quoi d’autre en vaut-il la peine?»


Né en 1868 à Kilmarnock en Ecosse, Dunlop était un visionnaire, dont une partie de la jeunesse se déroula en Irlande, où il devint l’ami du poète irlandais W. B. Yeats ainsi que d’autres artistes.
Son travail dans l’économie fut d’abord lié à l’électricité, où il joua un rôle essentiel dans la formation de l’industrie électrique britannique. Son premier contact avec ce monde vint à travers une série de bons articles sur ce sujet en réponse à l’Exposition Universelle de Paris en 1889. Écrits alors qu’il n’avait que 21 ans, ces articles le mirent en contact avec la Westinghouse American Electrical Company, qu’il rejoint en 1896, travaillant là jusqu’en 1911 comme directeur-adjoint puis comme directeur du département européen de publicité.
En 1911, avec d’autres, Dunlop aida à fonder la British Electrical and Allied Manufacturers’ Association (BEAMA) à Londres, dont il devint directeur. Vers la fin de sa vie, il fut élu président indépendant du Conseil du commerce équitable de l’électricité et président du Conseil exécutif de la Conférence mondiale de l’énergie (World Power Conference).
Dunlop avait cependant des vues sur de plus larges horizons, c’est-à-dire, l’établissement d’une organisation internationale se tenant au-dessus de la polit que. Il a semé les premières graines de ce projet en 1916 dans son livre British Destiny: The Principle of Progress dans lequel il plaide en faveur d’une coopération entre les nations pour la gestion de l’énergie du monde.
«Dans les organismes naturels, individualité et coopérai on sont aussi exactement ajustés que le plus délicat des équilibres, mais dans la plupart des organisations humaines on est toujours en train de menacer les autres, parce qu’il n’est pas reconnu que la coopération est nécessaire pour donner de la valeur aux efforts individuels. La coopération du cœur et des poumons et de tous les autres organes est la condition sine qua non d’un homme sain...».
La scène mondiale
Conférence mondiale de l’énergie
En 1924, il organisa la première Conférence mondiale de l’énergie, qui amena 1700 experts de 40 pays à Londres pour discuter les questions d’énergie. Ouverte par Édouard VIII, Prince de Galles, la rencontre fut un succès, et il fut ainsi décidé d’établir une organisation permanente avec Dunlop comme premier Secrétaire général. En 1968 son nom anglais a été changé en Conférence Mondiale de l’énergie et en 1992 elle est devenue le Conseil mondial de l’énergie (CME).
Avec plus de 3’000 organisations membres dans plus de 90 pays, issues de gouvernements, d’entreprises privées, du monde académique, d’ONG et de part es-prenantes liées à l’énergie, le Conseil constitue désormais le principal réseau mondial impartial en faveur d’un système énergétique abordable, stable et respectueux de l’environnement pour le plus grand bénéfice de tous.
Couvrant toutes les ressources et technologies énergétiques, le Conseil recommande les stratégies mondiales, nationales et régionales de l’énergie en convoquant le Congrès annuel de l’énergie, en publiant des études qui font autorité et travaillant avec son vaste réseau de membres à faciliter le dialogue sur la polit que énergétique mondiale.
Organisation économique mondiale
Dunlop a toujours conçu la Conférence mondiale de l’énergie comme le germe d’un projet de toute une vie, plus vaste et de grande envergure: Une Conférence économique mondiale. Cependant il se résonnait lui-même contre ce projet, expliquant à un collègue:
«Je pouvais voir clairement qu’il était impossible de réunir les politiciens, et comme toutes les décisions économiques importantes sont entre les mains des politiciens, c’était sans espoir de fonder un corps économique international comme premier pas. Mais il était possible de réunir des êtres humains dans le domaine des questions techniques, et c’est là que j’ai commencé. Mais j’ai toujours eu à l’esprit l’idée d’élargir ce corps d’ingénieurs à un corps d’experts de toutes les branches de l’industrie et de l’agriculture. Je ne voulais pas seulement inclure les producteurs et les distributeurs, mais aussi les consommateurs et tenir compte de leur point de vue.»
Et pourtant, en 1932, Dunlop invita le philosophe autrichien, W. J. Stein à commencer la préparat on de son établissement à Londres.

 

9 - Sondage mondial

En 1935 Dunlop et Stein établissent un journal publié sous les auspices de la Conférence mondiale de l’énergie intitulé Sondage mondial. L’objectif était de recueillir et d’afficher des informations sur les questions économiques qui proposent une perspective véritablement mondiale et interdisciplinaire.
Le premier numéro contenait un article de Dunlop intitulé «Énergie - Humanité - Économie» et d’autres articles sur des sujets d’actualité tels que «La production croissante du travail» et la question de la répartition des salaires dans le monde. L’article d’ouverture en 1935 «L’unité du monde et les problèmes du monde» notait que : «La caractéristique dominante de la situation actuelle est le fait que le monde est devenu si inextricablement lié qu’il est virtuellement devenu une unité, et si les problèmes économiques sont désormais plus importants que jamais, c’est que nous devons en chercher une raison et l’explication dans l’inadéquation des mesures correctives purement nationales.»
L’espoir de Dunlop de révéler ses plans à la troisième Conférence mondiale de l’énergie de 1936 à Washington (par le biais d’un discours donné par Stein) fut contrecarré par sa mort prématurée à l’âge de 66 ans en 1935. Peu après le journal fut arrêté pour des raisons financières bien qu’en 1937 dans un numéro spécial de son propre journal Le temps présent, Stein esquissa les grandes lignes de la deuxième étape prévue par Dunlop dans une édition intitulée La Terre comme base de l’économie mondiale.
Son contenu montre la portée et l’ampleur de la concept on de Dunlop:
- La terre comme une étoile parmi les étoiles
- Cosmologie et géologie comme base pour la distribution des ressources brutes sur la terre
- La circulation de substances
- Les océans
- L’air et le système de température de la terre
- Influences solaires et planétaires sur la météo et le climat comme fondement des récoltes et des prix
- L’économie mondiale.

 

10 - Quel espoir aujourd’hui?



Alors que le monde erre d’une crise financière à une autre, et que l’austérité devient la norme dans de nombreux pays autrefois prospères, quel espoir y a- t-il aujourd’hui? Plus qu’on ne le pense!
La monnaie WIR en Suisse, les systèmes d’échange locaux (SEL), le crowd-funding (financement par la foule), le prêt en ligne d’égal à égal (P2P), le commerce équitable – voilà des exemples parmi de nombreux projets où les gens ont pris en charge leur propre dest n face à l’économie et la gestion financière.
De cet e façon, ils créent leurs propres arrangements financiers et cherchent à donner à leur argent un fondement réel.
Une monnaie mondiale
Ce sont cependant d’abord des monnaies locales ou régionales, évitant le principal problème – le besoin d’une monnaie mondiale. Si, contrairement à l’Euro, celle-ci ne doit être ni dépendante, ni répondre d’un gouvernement (car pour cela il faudrait un gouvernement mondial) ou quelque chose de purement soumis aux marchés financiers, alors il faut une forme de monnaie mondiale qui soit universelle tout en permettant des références nationales.
«L’argent devient, au sens fluctuant, une comptabilité. ... C’est ce qui importe, que tout le mouvement de l’argent passe en une tenue de comptabilité. Au lieu que l’argent change de main, ce sont des écritures qui changent de la colonne des crédits à celle des débits.»
– Rudolf Steiner, Séminaire d’économie,1922
Dans une seule économie mondiale, l’argent et la comptabilité sont synonymes. Pas étonnant qu’aujourd’hui l’argent prenne si souvent une forme de comptabilité – et qu’il existe déjà dans le monde une approche de la monnaie qui réponde au double critère d’universel et de national dans les travaux du Comité international pour les standards de la comptabilité (IASB). Le problème est que la logique du IASB n’est pas encore celle d’une économie mondiale unique...

11 - Équitable, vrai et humain


Quelle est donc la pièce manquante, l’histoire qu’il reste à raconter?
Quel est le message de ces trois économistes, qui, contemporains bien qu’indépendamment l’un de l’autre, sont apparus dans l’histoire juste au moment où les empires du 19ème siècle n’arrivaient plus à remplir leur rôle? Qu’est-il arrivé à leur impulsion de créer une économie équitable, vraie et humaine? Et que, serait en substance leur message aujourd’hui?
Capital = Capacités
Il y aurait bien des choses à dire – le commerce équitable, l’investissement éthique – mais la clé à toutes, c’est de lier le capital aux capacités. C’est le seul moyen de contrecarrer la tendance du capital de chercher à préserver sa valeur dans des marchés financiers (aux dépens de l’économie réelle) plutôt que de s’oublier lui-même pour renaître dans de nouvelles initiatives.
L’AUBIER
C’est le chemin que nous voulons suivre à L’Aubier. Ensemble avec nos partenaires, nous aimerions permettre au capital de devenir le moyen de prendre des initiatives qui aboutissent à une économie équitable, vraie et humaine.


Textes originaux rédigés en anglais: Christopher Houghton Budd.
Traduct
ion, adaptation, mise en page et réalisation :  L’AUBIER.