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Sur la voie d’une économie de l’entente

Droit, économie et auto-organisation
Gerald Häfner

(Récapitulation de Katharina Offenborn)


Les exposés qui suivent sont consciemment présentés « pointus » et à l’instar de thèses. Dans un cercle dans lequel certaines connaissances sur le sujet doivent être présupposées, cela semble défendable.

1. L’économie est aujourd’hui en soi tendanciellement toujours mondiale, a à partir d’elle-même la tendence à la globalité (les restes existants d‘économie de subsistance ne sont pas typiques).


2. Cela signifie aussi que l’économie tend aujourd’hui à partir d’elle-même à la fraternité.
Que ce qui passe quand des êtres humains sont économiquement actifs au sens restreint — c’est-à-dire quand nous laissions tout tomber qui dépend des actuels rapports du droit, de la politique et du système monétaire ? Là ils sont actifs principalement pour d’autres, pas pour eux-mêmes — c’est la fraternité la plus pure. Nous couvrons potentiellement nos besoins de ce que la communauté mondiale entière fait pour nous. Et aussi ce que nous faisons, nous le donnons en principe totalement à d'autres. Ce caractère habite partout sur le monde au dedans de la vie de l'économie. C’est ainsi — cela on ne doit d’abord l'apprendre à l’économie. Problématique au sens de notre thème, c’cla le deviendra quand l’ordre de droit joue dedans, en particulier droit civil significatif en lui (droit privé), — chez lequel se tient à l'avant plan, les intérêts de l’individu à affirmer, ou selon le cas, à défendre et à les délimiter vis-à-vis des intérêts des autres individus — et que à cause de cela se tient plutôt à l’encontre de la fraternité.


3. Entre nous et la véritable réalité de la vie économique, dans laquelle nous sommes liés avec les autres, se glisse une paroi, sur laquelle notre vie de représentation rebondi le plus souvent et nous sépare de la rencontre réelle avec elle. Cette paroi à nouveau est provoquée à partir de conceptions déterminées sur l’être humain et la socialité humaine.
Cette véritable réalité de l’économique a à faire avec les besoins des êtres humains et à la couverture de ce besoin par les êtres humains dans la production distribuée par le commerce. Pourtant à partir de l’ordre de droit quelque chose se glisse entre nous et cette réalité et nous renvoie sans cesse sur nous-mêmes, ainsi que nous parvemons seulement encore à l'autre qpar les produits et inversement : les sneackers [en anglais dans le texte : tennis, ndt] cousues par exemple au Sri Lanka, me parviennent, je peux les acheter dans le magasin et utiliser et me tient par cela en relation avec l’être humain [voire l’enfant ?, ndtDK] qui a fabriqués ces chaussures. Mais en général, ma représentation ne va pas jusque-là, quand je regarde les chaussures, réfléchis lesqu’elles me siéraient, regarde après le prix et évalue comment je m’en tirerai ai mieux. Je rebondis à une paroi dans laquelle me reflète moi-même, dans laquelle mon propre intérêt me parle et je pas à l’être humain à qui en fait je suis redevable des sneakers.

Pour rester dans l'image : cette paroi est provoquées par des milliers de fils — règles, déterminations de l’ordre de droit — et ces fils seront à nouveau tendus de pensées de fond déterminées.

La pensée centrale, avec laquelle nous tentons de comprendre la vie économique et celle qui se reflète de nouveau dans l’ordre de droit, est après comme avant celle d’Adam Smith que le plus grand bien-être possible d’une communauté d’êtres humains naît toujours alors, quand chacun suit en concurrence avec d'autres, son intérêt personnel. Cette pensée centrale et se dérive d'elle, empêche que nous percions chez celui en vis-à-vis avec qui nous avons véritablement à faire [et aussi affaire, dans ce cas, ndtDK] — l’être humain, mais aussi la nature — par ex. les animaux. La rencontre avec leux est alors marquée plus de pensées des rendements que je peux visés avec eux que par la perception de ces êtres même. Tout aussi effroyable en correspondance sera notre comportement à leur égard : nous leur prenons les cornes, leur coupons les sabots, leur brisons les ailes. Nous « élevons » [guillemets du traducteur DK] des truies, qui ont deux côtes de plus et quatre tétines de trop, afin qu’elle puissent encore allaiter plus de porcelets, sur une surface définie juridiquement de 75 cm2 — c’est cela que nous accordons à une truie allaitante aujourd’hui. Elle ne devrait pas pouvoir bouger, car elle pourrait sinon se blesser et ensuite le capital investi en elle serait du capital mort ( a ) .


4. A l’image de « l’Homo oeconomicus » repose à la base une profonde défiance vis-à-vis de la nature humaine
Derrière la définition de « l’Homo oeconomicus » — l’être humain est un être qui avec un entendement calculateur clair, quand alors toutes les informations lui sont accessibles, devrait et doit tendre dans chaque situation à l'utilité la plus élevée pour lui, en tenant peu compte de tout le reste : est l’expression d’une profonde défiance dans la nature humaine. Sur cette hypothèse repose une abondance de lois et de réglementations. Il est très compréhensible qu’une couche immence de réglementations en soit la conséquence, parce qu’es voulu une double chose :

  • On veut d’un côté stimuler, discipliner et nourrir la force de l’intérêt personnel en tant que véritable facteur économique.
  • En même temps, on doit alors ajouter l’élément social, comme de l’extérieur et on peut seulement cela par des lois et règlements qui, ce que justement on a produit et créé, toujours de nouveau limite et gêne, l'enferme dans une prison.

C’est là une « tentative d'ordonnancement » extérieure inconfortable, rendant étranger pour la fréquentation des êtres humains entre eux. Comment elle fonctionne, cela a déjà été exposé dans les contributions précédentes.( b )

5. L’être humain n’agit pas seulement à partir de son intérêt personnel, mais a aussi une volonté désintéressée à la coopération.
Il est intéressant que vis-à-vis de l’hypothèse fondamentale de l’Homo oeconomicus s’est développée une tendance vers une économie expérimentale, en travaillant nettement moins à partir d’hypothèses, mais en regardant plutôt la manière dont les êtres humains agissent effectivement dans des situations déterminées. C’est alors une image tout autre qui surgit. Il se révèle que l’être humain a à défendre et à imposer, cela va de soi, un intérêt personnel, mais qu’il est exactement ainsi constituer à la coopération — indépendamment de son milieu culturel. De telles expérimentations furent tout d’abord menées en Allemagne, mais aussi entre temps aussi en Amérique, Afrique et Asie — et presque partout on constata les mêmes résultats. De telles essais furent multipliés aussi avec des enfants, et on établi aussi qu’ils ne sont pas du tout égoïstes, mais extrèmement sociaux. Souvent on cherche encore même à comprendre l’élément coopératif dans les catégories de l’égoïsme — quelqu’un aurait à long terme a une utilité lorsqu’il aide de manière désintéressée à quelqu’un d’autre —, parce que nous avons comprenons encore mal le souhait de la coopération, la loyauté et la fraternité et la volonté pour cela, à partir de lui-même. Donc ne vaut pas seule la phrase rquée par Thomas Hobbes : « Homo homini lupus est » — « l’homme est un loup pour l’homme », mais exactement ainsi « L’homme est l’ami de l’homme » — comme vérité, comme réalité. La grande question, c’est comment pouvons-nous édifier une vie économique, qui construit plus sur ce fait, qui développe règles, processus, ordonnancements qui ont cette force de la volonté de coopération pour point de départ.

6. Il ne s’agit pas seulement et pas partout d’une libération de l’économie de l’état, mais au contraire inversement d’une libération de l’état de la prise d’influence du côté de l’économie.
Lorsque nous regardons à présent le rapport de l'économie et de l'état, se montre à nous l’histoire d’un rapport de tension dramatique avec des empreintes diverses ; ainsi qu’il y a eu et qu’il y a des espaces politiques et des sociétés, dans lesquels l’état tente de conduire l’économie — l’exemple le plus crasseux pour cela fut le « socialisme réellement existant » avec son économie de planification — ainsi il y a aujourd’hui, de l'autre côté, la tendance croissante de l’économie à diriger l’état. C’est un problème justement aussi sérieux. Il s’agit, pas partout et pas seulement, d’une libération de l’économie de l'état, mais au contraire aussi, à l’inverse, d'une libération de l’état, comme lieu de formation démocratique de volonté, du fait de mal interpréter les intérêts économiques.

7. L’économie a besoin du droit, elle n’est possible que sur la base juridique.
Chaque acte économique est traversé d’un acte de droit : entre acheteur et vendeur un contrat est toujours conclu et nous entrons dans un lien juridique complexe. Cela vaut pour toute situation, dans laquelle surgit un rapport à autre être humain. Cela vaut aussi pour mon rapport à la nature, aussi loin que celui-ci est un économique. La question se pose toujours : ai-je le droit d’exploiter du cuivre ici, d’abattre l'arbre, à qui cela appartient-il et ainsi de suite. Sans que de telles questions soient réglées, une circulation économique n’est pas possible. Il ne s’agit pas que l’on sépare l’économie du droit, mais plutôt de reconnaître plus précisément le rapport des deux. Là, cela fait une différence de savoir si un cadre juridique, au moyen de la législation de l’état sera défini pour l’économie ou bien si dans la vie de l'économique elle-même, prend naissance un espace du droit au moyen d'accords. Nous devons apprendre à distinguer où l’un et ou l’autre est sensé.9 Il s’agit de développer une sensibilité pour ces rapports et donc, quelque peu, pour des dommages qui doivent surgir lorsque, d'une autre sphère que l'économique — nommémment à partir de la sphère politique — des décisions économiques seront prises ou quand, à l’inverse, des droits fondamentaux seront restreints à partir de réflexions économiques.

8. Le droit en tant que tel n’a pas seulement un caractère entravant, mais aussi un caractère libérant.
Nous ne voyons souvent pas sur quel terrain nous nous trouvons dans notre ordre de droit. Il y a besoin de l’humus des droits fondamentaux et de ceux de l’homme, afin qu'absolument tout d'abord puisse grandir une société libre et fraternelle. Nous remarquons la signification de ce fait souvent d'abord lorsque nous séjournons dans des pays où de tels droits ne valent pas. Ce terrain sur lequel nous nous tenons, englobe encore un très grand nombre d’autres droits jusque dans la législation sociale. Nous ne devrions pas les sous-estimer car cela forme le préalable pour que nous puissions vivre les uns avec les autres, dans une certaine mesure, bien, en paix et socialement.

9. Une épaisse réglementation non conforme à la vie est le côté cancéreux du droit. Cela aussi appartient au terrain sur lequel nous nous tenons en rapport avec l’ordre de droit.
Mais nous voyons aussi le côté cancéreux de la vie de droit : le droit apparaît durement cristallisé, nous devient une prison, nous restreint, empêche la liberté et la fraternité. Nous trouvons toujours de nouveau des exemples combien c'est difficile, lorsqu’à l’appui d’une pensée abstraite, on crée du droit pour une situation concrète. Prenons l’exemple de la protection des arbres : selon les communes, cela est très différent à partir de quel diamètre ils auront la permission d'être abattus. Alors des arbres seront parfois protégés qu’il est parfaitement insensé de protéger et à d’autres endroits des arbres qu’on devrait protéger, ne le seront pas. Comment devrait-on trouver un point de vue raisonnable sur le plan du droit ? Cela semble être ainsi sur beaucoup de domaine. L’Union Européenne est là très active pensant bien faire — le flot de réglementations est donc toujours bien pensé.
Les exemples les plus crasseux (Ndt FG : j'ai quand même été voir les lexiques : « krass » pourrait être traduit par « manifeste », « flagrand », mais comme on trouve aussi « craignos »dans la rubrique « vocabulaire familier », je laisse Daniel à ses choix, tant pis pour Gerald) furent pour moi le décret sur le sel ( c ) qui, dans son application, aurait haussé l’achat d’une Bretzel en Bavière au niveau d’un acte punissable et le décret sur le pavot, par lequel un quartier de tarte à l’oeillette ( d ) , comme on la prépare en Autriche, dépassait déjà la dose maximale tolérée d’une année et elle aurait du disparaître du marché si l’on ne s'était pas vivement opposé. Cela vient en l'état parce que des fonctionnaires qui ont repris des données et valeurs brutes de la recherche scientifique sont venus à la conclusion de devoir protéger l’être humain de ceci ou cela. Cela illustre le caractère d’un droit introduit de l’extérieur qui, avec les circonstances réelles, se trouve dans un lien seulement toujours lointain et n’est conséquemment pas dans la situation de réguler convenablement les choses. Aussi ces réglementations touffues non conformes à la vie appartiennent au terrain sur lequel nous nous tenons.

La question c’est de savoir comment nous pouvons agir pour qu’à l’avenir, on ne réglemente plus ainsi de l’extérieur, à partir d'une autre sphère, dans le domaine de la vie sociale — souvent avec des conséquences fatales —, mais qu’il revient au contraire aux êtres humains concrètement concernés de parvenir à trouver, à partir de leur perception immédiate des choses, la réglementation adéquate pour eux à partir de la réalité. — évidemment dans le cadre d’un ordonnancement juridique général reposant sur les droits fondamentaux et ceux de l’homme et des lois qui sont en vigueur en eux. Les impulsions de nombreux êtres humains pressent evers un changement de société de ce genre, quand bien même ceux-ci ne le connaissent ni le désignent sous le terme de « soziale Dreigliederung ».

Possibilités d’un élargissement d'espaces d’autogestion et avec cela aussi en direction du développement de l’élément associatif

Le législateur n’a plus la permission de se sentir responsable pour tout
Le législateur doit en venir à s’éloigner de cette façon de penser selon laquelle il devrait mieux comprendre tout et réglementer avec plus de précision, que ceux qui ont à faire eux-mêmes directement avec les tâches concernées. Mais alors, la politique devrait rechercher le dialogue avec ceux qui sont directement impliqués et mouvoir avec eux les questions qui ont besoin de cadres juridiques, pour pouvoir remplir leurs tâches eux-mêmes responsables. Avec cela n’est pas pensé lobbying, influence, mais le contraire : des procédures transparentes de participation des divers acteurs pertinents pour chaque mission correspondante.

En Suisse, il existe quelque chose qui évolue déjà dans cette direction sous la forme d’une « procédure de communication [Vernehmlassung] ». Aussi dans les pays scandinaves, et le plus fortement en Suède, il existe ces processus correspondants d'audition, qui doivent courir là-bas lors des projets de loi, avant de s’engager dans la procédure parlementaire et donc où défilent les divers porteurs d’intérêts, associations et autres, en étant écoutés avant d’en arriver au processus législatif formel. En Allemagne aussi l’idée « d’être auditionné » joue entre temps en politique un rôle plus fort.

Exemple de la politique climatique
Prenons par exemple la politique en matière de climat — sans plus un champ problématique. Il n’est ni souhaitable ni n'aurait la permission de réussir, qu’un genre de gouvernement mondial prescrive impérativement pour chaque pays comment devra être procédé lors d’un incendie de maison, en mesures d’isolement et de circulation, en rapport à l’approvisionnement énergétique, lors de situations climatologiques déterminées. Il faut bien plus se mettre d’accord sur un cadre qui doit être arrêté par tous, mais de manière complètement différente. Cela veut dire le développement d’une législation aux stipulations différenciées jusqu’à une sorte de « soft law [en anglais dans le texte = loi souple, ndtDK]» d’une description des principes et objectifs, « de glissières de sécurité à gauche et à droite », au sein desquelles les acteurs atteignent leurs propres réglementations qui ne contredisent pas ces principes de base.

Exemple du système scolaire
Si l’idée d’un système scolaire libre est pensée jusqu’au bout, dans toutes ses conséquences, cela pourrait mener l’état à ne plus se sentir appeler à en rédiger les programmes, les plans d’études, en déterminer la dimension des toilettes, à en régler les obligations de pauses, mais plutôt à y mette au contraire en place quelques fondements légaux élémentaires particuliers, auxquels doivent s’en tenir ceux qui sont compétents pour l’éducation et la formation et permettre, à part cela, que les écoles puissent librement se former dans le cadre d’un ordre de droit général.
Nous avons donc déjà des pas particuliers dans cette direction — le système éducatif d’état s’est déjà modifié : en Allemagne, à chaque fois selon le Land, les écoles peuvent décider elles-mêmes d’une part de leur budget ; elles sont autorisées à formuler leurs points pédagogiques essentiels et à choisir leur propre méthode pédagogique. Si l’on prolonge cette tendance par la pensée, il y aurait à demander : que doit encore réglementer le législateur ? C’est relativement peu. Il doit régler les conditions pour que l’école puisse se développer librement et ne pas devenir un secteur économique.

Cette dernière chose doit être soukignée en particulier aussi à cause des accords du TAFTA, dans lesquels l’UE se trouve juste en ce moment. Je m’y suis un peu mêlé en ce qui concerne le chapitre de la formation ( 05 ). Je l’ai fait parce que les négociateurs peuvent penser seulement deux possibilités « état » et « privé ». C’est pourquoi ils ont rédigé un article pour le chapitre de la formation dans lequel il était stipulé que les enseignements et l’éducation étatiques relevaient de la validité de cet accord. Les états membres de l’Europe ont dit cependant que dans ce domaine, ils voulaient continuer d’en décider librement et que l’état devait donc pouvoir réglementer lui-même ce système. Mais pour tout ce qui relève du domaine des écoles « privées », tout ce que le TAFTA amène avec lui reste nonobstant valide : elles sont donc censées s’ouvrir aux marchés avec la conséquence que — ce qui est devenu aux USA une réalité depuis longtemps — à savoir, que l'école deviennent un centre de profits et donc une sorte de prestations de service économique axées sur le gain. La compréhension de l’Europe du centre se meut au milieu entre l’étatique et privé, on trouvé là des formes d'organisation, par exemple, la libre responsabilité d’utilité publique [freie gemeinnützliche Trägerschaft] laquelle n’est ni privée, ni publique — une configuration, que nous n’avons pas seulement dans le système de formation mais aussi dans nombre de domaines, par exemple dans le travail des Jeunes et les services de secours.

Exemple du service de secours
Le service de secours est un bon exemple pour souligner la gravité de cette question. La tendance dominante dans l’UE c’est de tout privatiser et c’est pourquoi le service de secours doit être à nouveau remis en adjudication. Dans le Tyrol, par exemple, ce ne sont plus la Croix rouge, l’association des infirmiers samaritains volontaires [Arbeitersamaritanerbund] ou les chevaliers de Maltes, ou autres organisations du même genre, qui ont remporté l’adjudication, mais une entreprise hollandaise, un prestataire logistique privé, meilleur marché. Ainsi le système de secours fut-il confié pour plusieurs années à ce prestataire — avec la conséquence de devoir attendre 1 heure trente pour une intervention dans les villages de montagne avant d’avoir arrêté un plan d’intervention efficace. Certes, le délai en à déjà été réduit. On voit bien ici combien les choses changent lorsqu’on met en place les choses strictement selon les lois du marché — profit et concurrence — au lieu de les organiser en fonction d’une tâche de bien public.

L’organisation des biens commun — au-delà de l’état et du marché ( 06 )
Les crises les plus graves prennent aujourd’hui naissance avant tout dans le domaine du bien commun ou ce selon la cas les domaines publics — les commons [terme anglais pour les biens communs et pour faire « bien », ndtDK], comme on dirait aujourd’hui. En font partie les crises dans les domaines environnemental, climatique, alimentation mondiale, réfugiés, sécurité et approvisionnement énergétique. Là-dedans il y a beaucoup de choses qui sont comprises comme relevant de l’économie privée ou de la politique de puissance, de la géopolitique et de la stratégie. Mais en vérité, nous avons là à faire avec des domaines dont on doit dire vraiment qu’il « n’appartiennent à personne » et ne sont pas du tout « privés » mais ne relèvent pas non plus de l’état. Nous devons pour cela découvrir des formes juridiques appropriées, car il n’y en pas du tout aujourd’hui.

Elinor Ostrom (1933-2012), qui reçut le prix Nobel d’économie en 2009, a, sa vie durant, fait des recherches sur le sujet des « biens communs» et contredit avec cela la vision des économistes néoclassiques sur la question : ceux-ci défendent la thèse de la « tragigéfie des biens communs » : car si quelque chose n’appartient à personne, cela tombe dans la négligence, car plus personne ne s’en soucie ou bien c’est le chaos et la lutte. C’est pourquoi on s’efforce de privatiser tout ce qui ne l’est pas déjà. C’est la raison de la tendance dans le monde à privatiser l’eau et des biens de l’environnement en les rendant de plus en plus vendables sur le marché — ou bien nous exigeons que l'état devrait développer là un régime dur. Les biens communs passent pour non-écologiques et inefficients, parce que soi-disant personne ne s’en sent responsable. Le travail de recherche d’Elinor Ostrom a montré tout à fait empiriquement que dans ces domaines particulier c’est tout à fait l’inverse qui se produit [soulignement du traducteur DK]: car il n’y a là aucune autre forme plus appropriée ni plus convenable que celle de pratiquer avec les biens communs, leur « mise en valeurs durable des ressources locales par une organisation autonome ( 7 ) » Ostrom mentionna une série de conditions pour que cela fonctionne, parmi lesquelles je vais en citer trois ici :

  • Les personnes concernées doivent être parties prenantes.
  • Il doit y avoir des règles claires qui ne viennent ni d’en haut, ni d’en bas, mais doivent être décidées dans l’accord égal de tous.
  • Les règles doivent alors valoir et elles doivent pouvoir être imposées.

Sous de telles conditions, selon la connaissance dégagée par le travail de recherche d’Ostrom, les biens communs sont sensément mieux utilisés dans le cas général à long terme par ce statut de biens communs que sous interventions privées ou étatiques. Vis-à-vis d'une grande part de la sphère de droit sont adaptées absolument seulement ce genre de réglementations sur la base d'accords entre les participants au-delà de « l’état » ou du « privé ». Qu’en résulte-t-il par ex. pour les biens de l’environnement ?

La figure de droit nommée vaut pour de nombreux domaines dans lesquels nous ne le discutons pas du tout correctement aujourd’hui. Cela vaut, par exemple, en considération de la question de savoir à qui appartient Internet. Nous avons en effet aujourd’hui un mélange d’éléments qui sont redevables à son origine militaire, aux revendications du pouvoir de l’état et à celles des firmes pour quelque chose qu’elles considèrent comme leur propriété, quoique cela soit devenu une étendue de communications nécessaire à la vie. Tout se passe comme si Google faisait les règles de l’espace public dans lesquelles nous avons à nous tenir.

Avec l'Internet, il s’agit d’un nouveau domaine de communications entre les êtres humains que l’on peut réglementer seulement que la communication devienne possible libre de peur et pleine de confiance quand on organise d'après des points de vue universellement humains et pas seulement selon ceux du profit. Que ces derniers sont en l’occurrence le cas, nous ne le voyons encore trop peu, seulement parce que les marchandises avec lesquelles le consortium se paye n'est pas en argent mais le savoir sur nous en tant qu’usagers. Les consortiums conservent donc la possibilité de pouvoir toujours améliorer leurs recherches sur nous, et nous connaître de plus en plus précisément afin d’en développer ainsi de nouvelles stratégies en vue de nous influencer.

À qui appartient ce que personne n’a fabriqué ?
Nous devons urgemment discuter mondialement de la question de savoir à qui appartient ce que personne n’a fabriqué : l’eau, les montagnes, les richesses du sol ou ce qu’un jour nous pourrons peut-être découvrir dans les grandes altitudes.

Nous n’avons développé aucunes formes juridiques dans lesquelles se reflète ce qui appartient à tous, à la communauté. Soit c’est d’ordre privé et c’est utilisé de manière privée ou bien cela appartient aux états, qui ensuite accordent des licences d’exploitation et deviennent incroyablement riches. Nous comprenons de nombreuses situations, anomalies et guerres dans le monde, à partir du moment où nous examinons les possibilités de main mise sur le gaz, le pétrole, sur des richesses du sol très rares et précieuses et autres choses analogues qu’elles représentent. Avec l’exploitation croissante de ces matières et énergies, ce sujet acquiert une tournure dramatique — jusque dans des domaines, jusqu’alors pour beaucoup sans problèmes, comme l’accès à l’eau : aucune plante, aucun animal, aucun homme, ne peuvent vivre sans eau ! Et l’eau se raréfie dans de plus en plus de régions de la Terre. À un moment quelconque, la question sera décisive de qui à la main mise juridique sur l’utilisation de l’eau. Si nous ne commençons pas à penser ces choses autrement et de manière nouvelle, on en viendra à une catastrophe. C’est une raison pour laquelle les crises des réfugiés ont été auparavant d’abord décrites comme un problème de biens communs. Il apparaît comme une nécessité inconditionnelle de développer ici des formes de mise à disposition qui ne sont pas privées, ni non plus étatiques mais qui soient telles qu’elles concernent le principe de la mise à disposition de tous.

Nous devons d’urgence trouver des réponses à la question de savoir à qui appartient sur cette Terre ce que personne n’a fabriqué. Un pays qui débute dans cette direction en tentant quelque chose de nouveau, c’est la Norvège. En lien avec le pétrole, la Norvège a fait comme les autres pays, en accordant des licences d’exploitation, mais autrement que les autres, elle a socialisé les recettes du pétrole d’une certaine façon. Bien sûr seulement entre les Norvégiens, en ayant formé ainsi un énorme fond d’état, qui est censé à l’avenir permettre de payer les pensions et rentes ce qui signifie que les citoyens doivent moins payer. Cela mène à une richesse croissante en Norvège — mais pas dans le monde comme tout. Que cela ne mène pas non plus à la richesse de quelques-uns, comme ailleurs, c’est déjà beaucoup. Mais en définitive nous devrons nous demander comment les richesses naturelles profiteront mondialement à tous les êtres humains.

Il existe un autre élément auquel nous pouvons commencer à éprouver ce que pourrait de plus en plus constituer et signifier du percevoir associatif, du conseil, du coopérer et collaborer dans le champ économique à l'avenir. Les mots-clefs ici sont société civile et ONG. Depuis que j'ai lu la première fois le livre de Steiner Les points essentiels de la question sociale, la question me préoccupa de la manière dont on pourrait organiser une association dans une économie différentiée de division du travail mondiale. Je pouvais alors penser seulement l’association en rapport avec l’agriculture au niveau régional, où l’on peut y dire très exactement qui sont les consommateurs, producteurs et les détaillants-commerçants. Cela devient difficile, lorsque je m’achète un ordinateur dans lequel de nombreux programmes sont implémentés et dans lesquels de nombreuses matières premières comme les terres rares sont consommées en très petites quantités. Finalement se montrerai ici, si l’on pouvait suivre ces enchaînements seulement assez loin, que la totalité de l’humanité collabore à ce que ce qui s'est de cette manière réalisé. Car en tant que personne isolée, on ne peut absolument plus embrasser tout le phénomène.

Je ne parle intentionnellement pas ici des cordonnier, boulanger ou fermier, que nous prenons si volontiers comme exemple. Je trouve très important que nous puissions penser à des structures associatives aussi dans les circonstances prééminentes et dominantes d’aujourd’hui. Il est fascinant de voir que les producteurs sont beaucoup plus en réseau, que nous ne le devinions ou ne le sachions. Par exemple Apple fait achever le processeur A9 du iPhone 6 chez Samsung. Or ce sont de puissants concurrents qui se traînent réciproquement et régulièrement devant les tribunaux. Et lorsque Intel met une nouvelle puce sur le marché, il a déjà parlé avec tout le monde. Ces producteurs sont constamment en dialogue entre eux afin de savoir ce dont chacun peut avoir besoin, pour pouvoir en construire des éléments — cela fut déjà pensé des années auparavant. Il y a beaucoup de coopération sous cette forme dans la vie économique moderne, dont en général nous ne savons rien du tout et qui sont sans cesse contrecarrées par la concurrence et le principe du profit et les positions juridiques antagonistes qu’ils édifient l’un contre l’autre. C’est une chose.

L’autre chose c’est que dans cette économie et société en réseau dans le monde entier, du savoir est de plus en plus amassé et circule ce par quoi il est de mieux en mieux possible de suivre et de percer à jour de telles chaînes complexes. En outre, il y a de plus en plus de gens et d’initiatives pour qui il est important de regarder de plus près comment, par exemple, Apple ou Samsung produisent, comment Google travaille et ainsi de suite, qui remarquent aussitôt chaque heurt juridique, chaque cas de discrimination et les publient. Ici une possibilité surgit chez les êtres humains d’une faculté d’âme qui voici 150 à 200 ans n’existait pas du tout : à savoir que l’on se sent co-responsables et on s’interroge sur comment la chemise, que j'achète ici chez Kik, est produite au Bangladesh. Des initiatives se forment qui remettent en cause cela dans le détail. Par exemple à partir d’un compte rendu on apprend qu’un élève de collège, aux USA, a appelé à boycotter Nike en raison des conditions inacceptables dans lesquelles il fait fabriquer ses chaussures. Là-dessus Nike a négocié avec les élèves et leur a demandé ce qu’il devait changer afin qu’ils cessent leur boycott. Ils eurent 5 exigences et Nike reçut trois ans pour les transposer. À la fin les élèves se rendirent au Bangladesh afin de voir par eux-mêmes ce qui avait été changé.

Il y a des êtres humains aujourd’hui qui d’une certaine façon, se donnent les pleins pouvoirs parce qu’en tant que consommateurs, ils se sentent responsables pour les contenus en matière et manières de produire des choses qu’ils consomment. Qu’en serait-il si l’économie voyait cet élément comme venant de l’extérieur, non pas comme une instance menaçante voire hostile, mais l’intégrait au contraire lors des décisions au sein des entreprises et secteurs ? À savoir, elle veillerait à s’asseoir autour d’une table avec ces gens pour discuter, lorsque des décisions leur échoient. Ainsi par exemple les opposants à l’atome viendraient discuter lors d’une nouvelle loi de réglementation sur la sécurité des centrales atomiques ou bien lorsqu’il s’agit de déchets contaminés à traiter.

Aller chercher à la table du début le joueur adverse
L’UE avait donc planifier un test de stress pour les centrales nucléaires. De spécialistes, je sais que ce test, tel qu’il est désigné, toutes l’ont positivement passé. Cela est du white-wasching [en anglais dans le texte, en gros un blanchiment en français, ndtDK] de l’industrie atomique, il ne s’agit que d'une nouvelle acceptence au moyen d’une astuce. Lors des débats il y eut 1 à 2 minutes réservées par contribution. Je déclarai seulement une chose : si vous faites participer à hauteur d'yeux les opposants à l’atome, les meilleurs qui existent, à chacun de ces tests, si vous les faites en leur compagnie, ne regardez donc pas seulement dans les actes,, et qu’ils en viennent à dire ; O. K ! c’est bon ! Alors de la confiance naîtra chez moi. Un exemple seulement pour entrevoir les répercussions que cela aura : si nous mettions ensemble les adversaires existants, par exemple, agriculteurs et protecteurs de l’environnement, et que nous leur expliquions comment l’agriculture peut durablement s’activer, sans que les sols soient délavés et que la diversité biologique reste sur le carreau. Cela peut être atteint de plus en plus par une collaboration associative au sein des conditions actuelles.

Je crois qu’à long terme, une association réelle peut naître et agir dans toutes ses conséquences, à savoir dans l’ensemble de l’économie, non pas comme dans une île mais dans une économie absolument de capitalisme privé. Bien sûr c’est possible, merveilleux, inspiré, et grandiose de former des îles  ! — mais nous ne pouvons pas en rester là. En même temps, doit être parlé là-dessus :

  • comment la propriété d’entreprise pourra être saisie neuve afin qu'une entreprise ne soit pas une marchandise ;
  • comment le travail pourra être compris de sorte qu’il ne deviendra plus une marchandise ;
  • comment les courants monétaires peuvent être traités de sorte que l’argent lui-même ne reçoive pas lui-même un caractère de marchandise.
  • comment nous pouvons aborder la question foncière de sorte que le sol ne sont plus traité comme une marchandise.

Ce n’est que lorsque nous en arriverons à d’autres configurations dans ces domaines, que des associations pourront prendre naissance dans une pleine ampleur. Cela ne peut pas survenir dans une vie de l'économiq qui a été structurée sur le fondement d'ordres de droit à l’intérieur desquels ont ruisselés des forces motrices qui perçoivent tout ce qui est associatif comme trop profondément hostile et à mettre l’intérêt personnel au premier plan.
Sozialimpulse 4/2015. pp.18-23
(Traduction Daniel Kmiecik, revue F.G.)

( a )- Et tout ça pour vendre des saucisses, dont 80 % présentent la trace de Staphilococcus auréus résistant aux antibiotiques, utilisés par tonnes dans ces « élevages ». Préparées par des travailleurs roumains, polonais ou hongrois exploités, ces saucisses sont exportés moins chères partout en Europe ruinant les efforts des éleveurs de cochons bio ou éco, ailleurs en Europe, c’est ce qu’on appelle en Allemagne la mafia de la viande et tout cela dans la réglementation européenne, plus ou moins bricolée…(voir le reportage sur Arte). ndt
( b ) - Traduites en français, rappel : SIUHCS415.DOC, SIHSKO415.DOC et SIMW415.DOC .ndt
( c ) - La Bretzel ou craquelin est une spécialité allemande qui faillit coûter la vie à W. Busch, président des Etats-Unis d’Amérique car il s’est étouffé en en dégustant un. Les mauvaises langues ont dit qu’il ne savait pas faire deux choses en même temps… ndt
( d ) - L’oeillette est la graine de pavot qui, après écrasement sert à préparer un excellent gâteau polonais. À la maison nous en ajoutons un peu dans le pain maison. L’oeillette, la graine sèche de pavot, donc, n’est pas toxique, et facilite le sommeil bienfaisant. Rien à voir avec l’opium base qui est un exsudat séché obtenu après scarification de la plante. Ndt
( 5 ) - Gerald Häfner fut membre du Parlement européen de 2009 à 2014.
( 6 ) - Titre d’un ouvrage de Elinor Ostrom, édition du livre de poche Tübingen 199.
( 7 ) - http://de.wikipedia.org/wiki/Elinor_Ostrom