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Allocation [inconditionnelle] de base et Dreigliederung
Au sujet de la correction de quelques malentendus
Bernhard Steiner

Remarque préliminaire de la rédaction : La Question de l’allocation inconditionnelle de base (AIB) fait l’objet d’une controverse parmi les partisans de la Dreigliederung et certes, dans une mesure qui permet d’évoquer la formation de camps. La manière dont une telle confrontation est à mener de manière féconde, c’est à l’occasion l’objet du débat. Il s’agit, par exemple, de question d’auto-réflexion méthodique des plans sur lesquels on discute, donc par exemple, dans quelle mesure il s’agit de principe de base ou bien de problèmes particuliers de transposition. Voir à ce propos le texte de C. Strawe : « Chemins vers une compréhension dans le mouvement pour la  Dreigliederung de l’organisme social » dans le dernier cahier. La contribution de Bernhard Steiner est une exposition affûtée qui se délimite à partir d’une manière de considérer déterminée, que l’on peut adopter vis-à-vis de ce sujet. Qu’elle appellera la contradiction, cela va de soi. Les débats se poursuivront donc. Il serait souhaitable que devinssent visibles à l’occasion des différenciations, auxquelles  souvent on ne prête pas attention. Il s’agit justement, aussi parmi les préconisateurs de l’ allocation de base, foncièrement de conceptions différentes et qui ne sont pas discutées à fond. De tels points concernent par exemple le financement et la question de savoir si la AIB représente non seulement un droit à garantir par l’État ou bien au contraire aussi un paiement dont l’État aura à s’acquitter. En discussion serait aussi le thème de mettre au même niveau la séparation du travail et du revenu d’avec la séparation du revenu et de la production.

De quelle manière se présente au penser la relation de l’allocation de base inconditionnelle avec la Dreigliederung ? Cette question devient de plus en plus importante, car il se profile que l’avenir de la science sociale anthroposophique dépend de la réponse que l’on découvrira à une question de ce genre. À partir des articles et des lettres de lecteurs, il est évident que les opinions là-dessus sont extrêmement controversées. Par exemple, Sylvain Coiplet, de « L’Institut pour la Dreigliederung sociale » dont le siège est à Berlin, évoque, dans son introduction à un recueil de citations portant le titre « Rudolf Steiner et l’allocation de base », le côté « non social » de l’allocation de base inconditionnelle, qu’il caractérise comme dépourvue de sentiments et d’idées[1].  Il est d’abord à remarquer ici que Rudolf Steiner — autrement que le suggère le titre du recueil — n’a jamais parlé directement d’une « allocation de base ». Coiplet croit pourtant pouvoir s’en rapporter directement aux dires de Rudolf Steiner pour son refus de l’allocation de base. — Dans son texte d’introduction l’allocation de base inconditionnelle est carrément présentée comme une perversion de la loi sociale fondamentale que Rudolf Steiner publia dès 1905.

Coiplet appartient à ceux qui prennent la défense de leur critique portée à l’allocation de base avec un zèle missionnaire. Dans ce qui suit, on va montrer qu’il y a de nombreux arguments qui laissent apparaître l’allocation de base comme un pas en direction de la Dreigliederung. Certes, il ne s’agit pas d’un remède universel, mais ce n’est pas non plus une impulsion qui, sous une forme quelconque vient s’opposer à la Dreigliederung et en entraver le développement à venir. Ce n’est justement qu’un pas auquel d’autres doivent suivre et aussi suivront.

Allocation de base et séparation du travail et du revenu

Comme en général dans le mouvement pour la Dreigliederung sociale, il ne s’agit pas, dans la loi sociale fondamentale, formulée en 1905/06 par Rudolf Steiner[2], d’en revêtir la réalité comme d’une camisole de force, mais au contraire de s’adapter à elle dans l’action. On saute volontiers qu’il s’agit en cela pour Steiner d’un axiome de science sociale, d’une importance analogue à celle de l’axiome de Pythagore en mathématique. « Cette loi principale vaut pour la vie sociale avec une exclusivité et nécessité telle que n’importe quelle loi naturelle vaut seulement en rapport avec n’importe quel domaine de conséquences naturelles.[3] » C’est-à-dire qu’il  s’agit d’une loi qui indique dans le social une cohérence réciproque, comme, par exemple, la loi de l’optique, à savoir qu’un objet placé entre une source lumineuse et un écran projette une ombre sur cet écran, qui est d’autant plus grande que l’objet est proche de la source lumineuse, et en correspondance d’autant plus petite lorsqu’il en est plus éloigné. La loi social fondamentale a aussi sa validité dans cette version reformulée.

« La prospérité d’un corps social [Gesamtheit] d’êtres humains travaillant ensemble est d’autant plus petite que l’individu isolé en revendique les rapports des productions/prestations de ce corps social pour lui, à savoir d’autant moins qu’il cède ses rapports à ses collaborateurs, et que ses propres besoins sont satisfait à partir de ses productions/prestations et non pas à partir de celles des autres. »

C’est seulement conséquent ensuite lorsque Rudolf Steiner, dans d’autres commentaires au sujet de la loi principale, formule qu’il s’agit de créer de telles institutions, « de sorte que jamais personne puisse revendiquer pour lui les fruits de son propre travail » et « que travailler pour ses semblables et viser un certain revenu sont deux choses strictement séparées l’une de l’autre »[4].

Pourquoi l’allocation de base ne peut pas représenter une forme possible de transposition de cette séparation salutaire entre revenu et travail ? Pourquoi cela ne se peut pas ?, Coiplet n’en fournit aucune raison que l’on puisse suivre par l’esprit mais, au contraire, il affirme seulement que l’allocation de base contredit les intentions de Steiner.

La Dreigliederung s’accomplit dans les faits concrets

Cela ne colle simplement pas !  La Dreigliederung est aussi un processus qui s’accomplit dans la réalité à partir d’une certaine conformité à des lois — elle ne doit pas tout d’abord être « introduite » de l’extérieur d’une manière quelconque. Il ne s’agit que de reconnaître ce processus pour l’accompagner en conscience et d’organiser ensuite la pratique en correspondance.

« Dreigliederung : les gens la trouvent aujourd’hui difficile à comprendre, parce qu’ils n’ont pas voulu voir ce qui s’est passé réellement. Le développement de l’humanité a déjà réalisé véritablement dans les faits ce qui s’est soustrait aux regards des êtres humains, à savoir un grand pan de la Dreigliederung, simplement les êtres humains ne s’accommode pas de cette réalisation.[5] »

De quels faits s’agit-il qui échappent ainsi au regard des êtres humains ? Steiner nous aide ultérieurement : il fournit une description du développement de l’industrie de l’acier autour du tournant du siècle, dans lequel, avec moins d’emplois, on produit toujours plus avec l’aide de l’amélioration technique.

« Qu’est-ce que cela veut dire lorsque presque avec le même nombre de gens, au moyen de pures améliorations techniques, on produit d’autant plus ? Croyez-vous que cela n’ait aucunes répercussions ? Bien sûr que cela a des conséquences, puisque le nombre de gens pour ce faire n’a pas augmenté, que le même nombre de gens produit la même chose dans une quantité tellement plus grande que de ce fait tout le reste de l’économie qui s’y rattache s’en trouve révolutionné. Pensez-donc un peu à ce que cela signifie pour la troisième branche de ce qui est organisé et articulé, de l’organisme de la Dreigliedering. Dans toutes les circonstances du droit, dans toutes les circonstances spirituelles, on n’a besoin de rien changer, quelque chose a changé purement et simplement dans les circonstances économiques. Car tout ce qui a changé s’est exprimé dans la situation du prix de l’acier et tout ce qui est en connexion avec. Cela ne veut dire rien moins que, indépendamment de l’évolution spirituelle et de l’évolution du droit — car vous n’avez besoin d’aucun autre droit, lorsque vous regarder la totalité — la vie économique s’est détachée indépendamment et sans que les êtres humains y prissent part et y fassent de réformes de base. Les choses agi à partir de leur possibilité, les êtres humains n’y prirent seulement pas garde. Cela peut être pour vous une preuve que dans les faits la Dreigliederung s’accomplit.[6] »

Et combien de fois de plus avons-nous pu encore augmenter la productivité sur ces cent dernières années ? Il existe aujourd’hui des estimations qui affirment que la productivité de l’humanité a augmenté d’environ 2% par an, ces 200 dernières années. Il y a 100 ans, des centaines d’êtres humains étaient nécessaires pour rentrer une moisson de céréales qui est expédiée aujourd’hui en une heure par une moissonneuse-batteuse automobile. Tandis que le développement économique, avec l’aide la technique, s’éloigne de plus en plus du travail humain — tout le travail humain émane de l’esprit et est de la vie de l’esprit — s’accomplit une séparation, plus exactement un processus de mise en articulation et en ordre. D’une manière analogue au mouvement engendré par la tectonique des plaques, il se forme entre la vie économique qui s’émancipe ainsi de plus en plus, et la vie de l’esprit, un abîme au-dessus duquel la vie juridique doit jeter un pont en tant qu’instance médiatrice. Jusqu’à présent cet tâche fut laissée à l’État : au moyen de subventions, d’aides sociales de diverses natures, d’allègements d’impôts, etc. Mais est-ce là réellement une tâche relevant de l’État ? Est-il sensé, à l’aide d’interventions étatique, de cicatriser des plaies qui s’ouvrent ? Sur cette question on doit fondamentalement réfléchir et discuter. Sans doute que  le rôle médiateur d’un pont revient à la sphère juridique, néanmoins cette sphère juridique ne doit pas siéger dans l’État. Celui-ci a en tout cas la tâche d’organiser les règles du jeu avec les lois, sans intervenir lui-même dans le contenu de la répartition [Verteilung]. A cet endroit une allocation de base financée sur l’imposition de la plus value offre une solution sensée, car de ce fait la souveraineté reste de ce fait aux êtres humains en considération de le répartition des biens et n’atterrit pas sur une entité abstraite, comme est l’État.

C’est une erreur largement répandue de croire qu’une allocation de base inconditionnelle serait une solution étatique à la question sociale [Jacques Duboin, la voyait de cette manière en France en 1936 dans son ouvrage Demain ou le socialisme de l’abondance. Hitler a malheureusement stoppé totalement le débat en France. ndt]. Si on est d’accord un jour qu’une partie des dépenses pour les biens de consommation selon une certaine clef de répartition doit devenir un revenu, la tâche revient encore à l’État d’imposer la réglementation correspondante. C’est comme avec le code de la route : si je ne m’en tiens qu’à lui,  je ne fait pas encore partie avec cela du « trafic étatique en circulation ». L’allocation de base n’abandonne justement pas à l’État les plus importantes décisions de la vie, mais au contraire celles-ci reviennent à l’individu, le véritable porteur de toute vie de l’esprit.

Il y a encore un argument économique important, qui parle en faveur d’un financement par l’impôt sur la plus value. C’est un fait que sur les années, la part de rémunération contenue dans le prix que nous payons pour les produits a diminué, alors que la part du capital s’est élevée. C’est logique, car l’augmentation de la productivité est rendue possible par l’emploi des machines — et celle-ci doivent être financées par les investissements en capital. Le capital attend la rente correspondante que nous payons quotidiennement dans le prix des produits. Du reste l’emploi de machines permet que les êtres humains soient libérés. Cela se produit en général toujours ensuite, si l’utilisation de la robotique permet de diminuer les coûts par rapport à l’être humain. L’idée d’une allocation de base financée par l’impôt sur la plus value ne signifie rien d’autre que dans le prix des produits de consommation, la part de rétribution [Lohnanteil] remonte de nouveau[7].

Comme on l’a dit, les réglementation pour cela doit être remise à l’État, mais il doit se tenir en dehors de la répartition elle-même. La comparaison d’avec les règles du code de la route montre que l’allocation de base ne représente pas une solution étatique, comme on l’argumente parfois. Au contraire : elle rend possible à l’État de se tenir en dehors et de laisser à l’individu, la solution du problème d’approvisionnement [die Lösung der Versorgungsfrage]. Et celle-ci y est là à l’endroit  juste.

Le problème des marchés de capitaux

Jusqu’à présent le processus du côté de l’approvisionnement a été considéré par le courant des marchandises. Il y a encore un autre côté. Les sommes d’argent actuelles qui transitent sur les marchés de capitaux et sont à peine à concevoir, sont un reflet du fait qu’argent et marchandise — ou bien autrement exprimés — économie et vie de l’esprit — se sont séparés. Nous entendons quotidiennement parler de sommes d’argent de plus en plus élevées, que la BCE « pompe » au-dessus des banques d’affaires. Sans argent « frais », notre système, fondé sur l’intérêt et l’intérêt composé, entre en collapsus. Le problème en cela c’est que ce système de création d’argent privilégie exclusivement ceux qui pouvaient déjà former du capital. Les milliards, qui au niveau mondiale affluèrent récemment pour sauver les banques, ne sont rien d’autre qu’une subvention étatique accordée à ceux qui possèdent déjà de riches fortunes. Cela doit changer ! À l’avenir, un jour une partie de la création d’argent, en tant qu’allocation de base, pourra être payée directement  aux citoyens, comme l’a de nouveau proposé récemment Christoph Binswanger[8].

L’allocation de base, un défi

L’allocation de base pose à tous égards un défi à notre évolution intérieure. Premièrement, nous devons produire la disponibilité — comme disait Steiner — à acquiescer aux « faits concrets », à savoir que le connaître doit être éduqué ; deuxièmement, notre « Je » est requis de ne plus rechercher de motif du travail dans l’acquisition d’argent, mais au contraire, dans les autres êtres humains. Cela présuppose une nouvelle conscience sociale, qui est bel et bien prédisposée en l’être humain, mais manifestement pas encore développée assez loin. Troisièmement, c’est la connaissance de soi qui est questionnée. Le paiement du travail est un instrument d’exercice du pouvoir sur d’autres êtres humains. Des êtres humains qui ne peuvent pas se maîtriser eux-mêmes, en dominent volontiers d’autres. Ici est à localiser la plus forte opposition à la Dreigliederung sociale : la crainte de l’être humain, de perdre son pouvoir sur ceux qui dépendent de lui. Plus l’être humain parvient à surmonter le penser abstrait sur les relations sociales et à développer une nouvelle conscience sociale et connaissance de soi, plus grandes deviennent les chances d’introduction d’une allocation de base inconditionnelle. C’est un pas en direction de la Dreigliederung, nonobstant un pas qui contribuera avec assurance seulement à ce qu’un autre problème sociétal soit replacé fortement dans le champ visuel : la question de la commerciabilité des biens fonds. Par notre manière de créer de l’argent, les prix de l’immobilier de luxe montent fortement actuellement. L’allocation de base mèneraient inéluctablement à des élévations de prix renforcées aussi dans des secteurs inférieurs sur le marché de l’immobilier. C’est un autre problème de la Dreigliederung qui se poserait ensuite, par exemple, qu’on pourrait rencontrer par le droit de jouissance, par. Mais c’est un autre sujet.
Sozialimpulse 1/115.
(Traduction Daniel Kmiecik)

Bernhard Steiner est né en 1951 à Bâle. Il a grandit à Buenos Aires (Argentine).Après deux années d’études d’architecture à l’Université de Buenos Aires, il fréquenta dans les années 1975-76 et 1978-79 le séminaire des prêtres de la Communauté des Chrétiens de Stuttgart. En 1977, il passe une année de sculpture chez Heinz Georg Häussler à l’Université Alanus à Alfter près de Bonn. Après une formation en maraîchage bio-dynamique depuis 1980-82, il est actif dans le commerce (de gros) des produits, et pour finir en tant que conducteur de poids lourds. Correspondant de l’hebdomadaire « Das Goetheanum »,il est l’auteur de l’ouvrage « Argent &  Karma », paru  aux éditions Futurum. [un auteur qui a été très souvent traduit en français à cause de ses articles universels toujours intéressants à chaque fois présenté avec beaucoup de finesse, ndt]

 

[1] Dans le texte en question nous lisons : « L‘allocation inconditionnelle de base pour tous est une théorie de la faiblesse d’esprit. Elle permet à chacun de continuer à se consacrer ensuite exclusivement au travail spirituel, si quelqu’un manque de vertu intérieure pour cela. Celui qui, par contre, au sein de la Dreigliederung sociale ne rencontre (plus) de compréhension pour son travail spirituel, devra continuer de produire sa contribution et changer simplement dans l’économie ou bien au service de l’État. » (http://www.dreigliederung.de/essays/2007-04-100.html/)
[2] R. Steiner : Science de l’esprit et question sociale — trois essais dans GA 34 Dornach 1987. La teneur en est la suivante : « La prospérité d’un corps social [Gesamtheit] d’êtres humains qui travaillent ensemble est d’autant plus grande que l’individu isolé en revendique d’autant moins les revenus des productions/prestations de ce corps social pour lui, à savoir d’autant plus qu’il cède ses revenus à ses collaborateurs, et que ses propres besoins sont satisfaits non pas à partir de ses productions/prestations à lui, mais au contraire à partir de celles des autres. » (p.213).
[3] Ebenda.
[4] Ebenda.
[5] Conférence du 21 avril 1919 dans Traitement de science de l’esprit des questions sociales et politiques, GA 192, Dornach 1991, p.27.
[6] Ebenda, p.28.
[7] Avec rétribution, on parle ici de ce qui revient au producteur..
[8] « Voies vers un système financier durable » dans Die Drei 2/2013.

Grundeinkommen und Dreigliederung
Zur Korrektur einiger Missverständnisse
Bernhard Steiner
Vorbemerkung der Redaktion: Die Frage nach dem bedingungslosen Grundeinkommen wird unter Dreigliederern kontrovers diskutiert, und zwar in einem Maße, das erlaubt, von Lagerbildung zu sprechen. Wie eine solche Auseinandersetzung fruchtbar zu führen ist, ist dabei selbst Gegenstand der Debatte. Dabei geht es z.B. um die Frage der methodischen Selbstreflexion der Ebene, auf der diskutiert wird, also z.B. wieweit es sich um Grundsatz- oder um einzelne Umsetzungsfragen handelt. Man vgl. dazu C. Strawes Text „Wege zur Verständigung in der Bewegung für die Dreigliederung des sozialen Organismus" im letzten Heft. Der Beitrag von Bernhard Steiner ist eine pointierte und sich abgrenzende Darstellung einer bestimmten Betrachtungsweise, die man gegenüber dem Thema einnehmen kann. Dass diese Widerspruch hervorrufen wird, ist selbstverständlich. Die Debatte wird also weitergehen. Es wäre wünschenswert, dass dabei Differenzierungen sichtbar würden, die zu oft unter den Tisch fallen. Es gibt eben auch unter Grundeinkommens-Befürwortern durchaus unterschiedliche und nicht ausdiskutierte Auffassungen. Solche Punkte betreffen z.B. die Finanzierung und die Frage, ob das BGE nicht nur ein staatlich zu gewährleistendes Recht, sondern auch notwendig in allen Bereichen eine vom Staat zu leistende Zahlung darstellt. Zu besprechen wäre auch das Thema, ob Trennung von Arbeit und Einkommen mit der Trennung von Einkommen und Leistung gleichzusetzen ist.
W
ie ist das Verhältnis des bedingungslosen Grundeinkommens zur Dreigliederung zu
denken? Diese Frage wird immer wichtiger, denn es zeichnet sich ab, dass die Zukunft der anthroposophischen Sozialwissenschaft von der Antwort abhängt, die sie auf eine derartige Frage findet. Aus Artikeln und Leserbriefen wird deutlich, dass die Meinungen darüber höchst kontrovers sind. Zum Beispiel spricht Sylvain Coiplet von dem in Berlin angesiedelten „Institut für soziale Dreigliederung" in seiner Einleitung zu einer Zitatensammlung mit dem Titel „Rudolf Steiner über das Grundeinkommen" von dem „Unsozialen" des bedingungslosen Grundeinkommens, das er als Gefühls- und Gedankenlosigkeit bezeichnet.' — Hierzu ist zunächst anzumerken, dass Rudolf Steiner — anders als der Titel der Sammlung suggeriert — nicht direkt über das „Grundeinkommen" gesprochen hat. Dennoch glaubt Coiplet, sich für seine Ablehnung des Grundeinkommens unmittelbar auf das Wort Rudolf Steiners berufen zu können. — In dem Einleitungstext wird das bedingungslose
1   In dem Text lesen wir: „Das bedingungslose Grundeinkommen
für alle ist eine Theorie der Geistesschwäche. Sie erlaubt es jedem, sich auch dann weiter ausschließlich der geistigen Arbeit zu widmen, wenn es einem an innerer Kraft dazu mangelt. Wer dagegen innerhalb der sozialen Dreigliederung für seine geistige Arbeit kein Verständnis (mehr) findet, muss weiter seinen Beitrag leisten und einfach in die Wirtschaft oder in den Staatsdienst wechseln." (http://www.dreigliederung. de/essays/2007-04-100.html)
Grundeinkommen geradezu als Perversion des sozialen Hauptgesetzes, das Rudolf Steiner 1905 veröffentlichte, dargestellt.
Coiplet gehört zu denen, die ihre Kritik am Grundeinkommen mit einem gewissen missionarischem Eifer vertreten. Im Folgenden soll gezeigt werden, dass es viele Argumente gibt, die das bedingungslose Grundeinkommen als einen Schritt in Richtung Dreigliederung erscheinen lassen. Sicher ist es kein Allheilmittel, es ist aber auch kein Impuls, der sich in irgendeiner Form gegen die Dreigliederung stellt und deren Weiterentwicklung verhindert. Es ist eben nur ein Schritt, dem weitere folgen müssen und auch folgen werden.
Grundeinkommen und die Trennung von Arbeit und Einkommen
Wie in der Bewegung für soziale Dreigliederung generell, geht es in dem von Rudolf Steiner 1905/06 formulierten sozialen Hauptgesetze nicht darum, der Wirklichkeit etwas überzustülpen, sondern sich ihr im Handeln anzupassen. Es wird gern überlesen, dass es sich dabei für R. Steiner um ein Axiom sozialer Wissenschaft handelt, von ähnlicher Bedeutsamkeit wie der Pythagoreische Lehrsatz in der Mathematik. „Dieses Hauptgesetz gilt für das soziale Leben mit einer solchen Ausschließlichkeit und Notwendigkeit, wie nur irgendein Naturgesetz in Bezug auf irgendein gewisses Gebiet von Naturwirkungen gilt.'O Das heißt, es handelt sich um ein Gesetz, das im Sozialen einen reziproken Zusammenhang aufzeigt, so wie z.B. ein Gesetz der Optik besagt, dass ein Objekt zwischen einer Lichtquelle und einer Projektionsfläche einen Schatten wirft, der umso größer ist, je näher das Objekt an der Lichtquelle ist, und entsprechend kleiner, wenn es davon entfernt ist. Das soziale Hauptgesetz hat auch in dieser umformulierten Version seine Gültigkeit:
,Das Heil einer Gesamtheit von zusammenarbeitenden Menschen ist umso kleiner, je mehr der einzelne die Erträgnisse seiner Leistungen für sich beansprucht, das heißt, je weniger er von diesen Erträgnissen an seine Mitarbeiter abgibt, und je mehr seine eigenen Bedürfnisse aus seinen eigenen Leistungen, und nicht aus den Leistungen der anderen befriedigt werden.'
Es ist dann nur konsequent, wenn Rudolf Steiner in den weiteren Erläuterungen zum Hauptgesetz formuliert, dass es darum gehe, solche Einrichtungen zu schaffen, „dass niemals jemand die Früchte seiner eigenen Arbeit für sich selber in Anspruch nehmen kann" und „dass für die Mitmenschen arbeiten und ein gewisses Einkommen zu erzielen zwei voneinander ganz getrennte Dinge seién".4
2 R. Steiner „Geisteswissenschaft und soziale Frage" — Drei Auf‑
sätze. In: GA 34 Dornach 1987. Das Gesetz lautet: „Das Heil einer Gesamtheit von zusammenarbeitenden Menschen ist umso größer, je weniger der einzelne die Erträgnisse seiner Leistungen für sich beansprucht, das heißt, je mehr er von diesen Erträgnissen an seine Mitarbeiter abgibt, und je mehr seine eigenen Bedürfnisse nicht aus seinen Leistungen, sondern aus den Leistungen der anderen befriedigt werden." (S. 213)
3        ibd.
4        ibd.
Warum kann das Grundeinkommen nicht eine mögliche Form darstellen, diese für den sozialen Organismus heilsame Trennung von Arbeit und Einkommen umzusetzen? Dafür, dass es das nicht könne, liefert Coiplet keine wirklich nachvollziehbare Begründung, sondern versichert nur, dass das Grundeinkommen Steiners Intentionen widerspreche.
Die Dreigliederung vollzieht sich in den Tatsachen
Das stimmt einfach nicht! Auch die Dreigliederung ist ein Prozess, der sich in der Wirklichkeit mit einer • gewissen Gesetzmäßigkeit vollzieht — sie muss nicht irgendwie erst von außen „eingeführt" werden. Es geht nur darum, diesen Prozess zu erkennen, um ihn mit Bewusstsein zu begleiten und dann die Praxis entsprechend zu gestalten.
„Dreigliederung: die Menschen finden sie heute schwer verständlich, weil sie eben nicht haben sehen wollen auf das, was wirklich geschehen ist. Die Entwicklung der Menschheit hat eigentlich in den Tatsachen, die sich nur den Blicken der Menschen entziehen, ein großes Stück der Dreigliederung schon verwirklicht, nur passen sich die Menschen der Verwirklichung nicht an."5
Um welche Tatsachen handelt es sich, die sich dem Blick der Menschen entziehen? Steiner hilft uns weiter: Er liefert eine Beschreibung der Entwicklung der Eisenindustrie um die Jahrhundertwende, in der immer weniger Beschäftigte mit Hilfe einer verbesserten Technik immer mehr produzieren.
„Was bedeutet es, wenn fast dieselbe Menschenzahl durch rein technische Verbesserungen soundso viel mehr produziert? Glauben Sie, das hat keine Folgen? Natürlich hat es die Folgen, da die Menschenzahl sich nicht sehr vermehrt hat, dass dieselbe Menschenzahl dieselbe Sache produziert in so viel größeren Mengen, dass dadurch das ganze übrige Wirtschaftliche, das sich daran schließt, revolutioniert wird. Denken Sie sich einmal, was das bedeutet für den dritten Zweig des abgegliederten, des dreigliedrigen Organismus. Von allen Rechtsverhältnissen, von allen geistigen Verhältnissen braucht sich nichts zu verändern, lediglich hat sich etwas verändert in dem wirtschaftlichen Verhältnis. Denn alles das, was sich verändert hat, kam in der Preislage des Eisens und alledem, was damit in Zusammenhang steht, zum Ausdruck. Es heißt das nichts Geringeres, als dass sich unabhängig von der geistigen Entwickelung, von der rechtlichen Entwickelung — denn Sie brauchen kein anderes Recht, wenn Sie nicht auf das Ganze schauen —, unabhängig davon sich das Wirtschaftsleben loslöste und, ohne dass die Menschen daran teilnahmen, sich umgestaltete. Die Dinge taten das Ihrige, nur die Menschen nahmen keine Rücksicht darauf. Das mag Ihnen ein Beweis dafür sein, dass in den Tatsachen die Dreigliederung sich vollzog."6
5  Vortrag vom 21. April 1919 in „Geisteswissenschaftliche Be‑
handlung sozialer und politischer Fragen", GA 192, Dornach 1991, Seite 27
6       ibd. S. 28
Um wie viel mehr konnten wir in den letzten 100 Jahren die Produktivität steigern? Es gibt heute Schätzungen, die besagen, dass die Produktivität der Menschheit seit etwa 200 Jahren jedes Jahr um ca. 2 % gestiegen ist. Vor 100 Jahren noch waren Hunderte von Menschen nötig, um eine Getreideernte einzufahren, die heute ein Mähdrescher in einer Stunde erledigt. Indem sich die wirtschaftliche Entwicklung mit Hilfe der Technik immer mehr von der menschlichen Arbeit entfernt — alle menschliche Arbeit geht vom Geiste aus und ist Geistesleben — vollzieht sich ein Trennungs-, genauer ein Gliederungsprozess. Ähnlich wie durch die Bewegung tektonischer Platten bildet sich in der Mitte zwischen dem sich immer mehr verselbstständigenden Wirtschaftsleben und dem Geistesleben eine Kluft. Diese freiwerdende Mitte, diese Kluft, muss durch das Rechtsleben als vermittelnde Instanz überbrückt werden. Bisher wurde dem Staat diese Aufgabe überlassen: durch Subventionen, soziale Hilfen verschiedenster Art, Steuererleichterungen etc. Aber ist das wirklich eine staatliche Aufgabe? Ist es sinnvoll, mit Hilfe staatlicher Interventionen auf dem Markt, die sich öffnende Schere zu schließen? Darüber muss weiterhin gründlich nachgedacht und gesprochen werden. Zweifellos ist die vermittelnde, überbrückende Rolle Aufgabe der Rechtssphäre, doch diese Rechtssphäre muss nicht im Staat angesiedelt sein. Der Staat hat allenfalls mithilfe von Gesetzen die Spielregeln zu gestalten, ohne selber inhaltlich in die Verteilung einzugreifen. An dieser Stelle bietet ein über die Mehrwertsteuer finanziertes Grundeinkommen eine sinnvolle Lösung, denn dadurch bleibt die Souveränität hinsichtlich der Verteilung der erzeugten Güter bei den Menschen und landet nicht bei einer abstrakten Entität, wie der Staat es ist.
Es ist ein weit verbreiteter Irrtum zu glauben, dass ein bedingungsloses Grundeinkommen eine staatliche Lösung der sozialen Frage sei. Wenn einmal vereinbart ist, dass ein Teil der Ausgaben für Konsumgüter nach einem gewissen Verteilschlüssel zu Einkommen werden soll, kommt dem Staat nur noch die Aufgabe zu, die Einhaltung der entsprechenden Regeln durchzusetzen. Es ist wie mit den Verkehrsregeln: Halte ich mich an sie, bin ich damit noch kein „staatlicher Verkehrsbetrieb". Das Grundeinkommen überlässt die wichtigsten Lebensentscheidungen gerade nicht dem Staat, sondern dem Individuum, dem eigentlichen Träger jeglichen geistigen Lebens.
Es gibt noch ein wichtiges wirtschaftliches Argument, das für eine Finanzierung über die Mehrwertsteuer pricht. Es ist eine Tatsache, dass über Jahre der in dem Preis für die Produkte, die wir kaufen, enthaltene Lohnanteil gesunken ist, während der Kapitalanteil gestiegen ist. Das ist logisch, denn die Produktivitätssteigerung wird durch den Einsatz von Maschinen ermöglicht — und diese müssen über Kapitalinvestitionen finanziert werden. Das Kapital erwartet die entsprechende Rendite, die wir alle täglich im Preis der Produkte mitbezahlen. Des Weiteren erlaubt der Einsatz von Maschinen, dass Menschen freigestellt werden. Das geschieht in der Regel immer dann, wenn der Einsatz von Robotik geringere Kosten verursacht als der Mensch. Die Idee eines über die
Mehrwertsteuer finanzierten Grundeinkommens bedeutet nichts anderes, als dass im Preis der Konsumprodukte der Lohnanteil wieder steigt.7
Wie gesagt, die Regeln dazu muss der Staat erlassen, aus der Verteilung selbst sollte er sich jedoch heraushalten. Der Vergleich mit den Verkehrsregeln zeigt, dass das Grundeinkommen keine staatliche Lösung darstellt, wie manchmal argumentiert wird. Im Gegenteil: Es ermöglicht dem Staat, sich herauszuhalten und die Lösung der Versorgungsfrage dem Einzelnen zu überlassen. Dort ist sie am richtigen Ort.
Das Problem der Kapitalmärkte
Bisher wurde der Prozess von Seiten der Versorgung durch den Warenstrom betrachtet. Es gibt aber noch eine andere Seite. Die gegenwärtig kaum zu fassenden Geldsummen, die auf den Kapitalmärkten bewegt werden, sind eine Spiegelung der Tatsache, dass sich Geld und Ware — oder anders ausgedrückt — Wirtschaft und Geistesleben getrennt haben. Wir hören täglich von immer höheren Geldsummen, welche die Zentralbank über die Geschäftsbanken in die Märkte „pumpt". Ohne „frisches" Geld würde unser auf Zins und Zinseszins gegründetes System kollabieren. Das Problem dabei ist: Dieses System der Geldschöpfung privilegiert ausschließlich jene, die schon Kapital bilden konnten. Die Milliarden, die weltweit jüngst in die Bankenrettung flossen, sind nichts anderes als eine staatlich genehmigte Subvention an diejenigen, die schon reichlich Vermögen besitzen. Das muss sich ändern! In Zukunft wird einmal ein Teil der Geldschöpfung als Grundeinkommen an die Bürger ausbezahlt werden können, so wie es jüngst Hans Christoph Binswanger wieder vorgeschlagen hat.'
Das Grundeinkommen, eine Herausforderung
Das Grundeinkommen stellt in jeder Hinsicht eine Herausforderung an unsere innere Entwicklung dar. Erstens müssen wir die Bereitschaft aufbringen, auf die — wie Steiner sagte — „Tatsachen" einzugehen, d.h. das Erkennen muss geschult werden. Zweitens ist unser „Ich" gefordert, die Motive zur Arbeit nicht mehr im Gelderwerb zu suchen, sondern im anderen Menschen. Das setzt ein neues soziales Bewusstsein voraus, das wohl im Menschen veranlagt ist, aber offensichtlich noch weiterentwickelt werden muss. Als Drittes ist Selbsterkenntnis gefragt. Die Bezahlung der Arbeit ist ein Instrument, um Macht über andere Menschen auszuüben. Menschen, die sich selber nicht beherrschen können, beherrschen gerne andere. Hier ist die stärkste Gegnerschaft zur sozialen Dreigliederung zu verorten: die Furcht im Menschen, Macht über Abhängige zu verlieren.
7                       Mit „Lohn" ist hier der Anteil gemeint, der dem Erzeuger zu‑
kommt.
8      „Wege zu einem nachhaltigen Geldsystem" in „die Drei",
Februar 2013
Je mehr es den Menschen gelingt, das abstrakte Denken über soziale Verhältnisse zu überwinden und ein neues soziales Bewusstsein und Selbsterkenntnis zu entwickeln, umso größer werden die Chancen der Einführung eines bedingungslosen Grundeinkommens. Es ist ein Schritt in Richtung Dreigliederung, nur ein Schritt, jedoch einer, der mit Sicherheit dazu beitragen wird, dass ein anderes gesellschaftliches Problem verstärkt ins Blickfeld rückt: die Frage nach der Handelbarkeit von Grund und Boden. Durch unsere Art der Geldschöpfung steigen gegenwärtig vor allem die Preise für Luxusimmobilien. Das Grundeinkommen würde unweigerlich zu verstärkten Preissteigerungen auch im unteren Sektor am Immobilienmarkt führen. Das ist ein weiteres Dreigliederungsproblem, das sich dann stellen würde, dem z.B. durch Nutzungsrechte begegnet werden könnte. Doch das ist ein anderes Thema.
Bernhard Steiner,
geboren 1951 in Basel. Aufgewachsen in Buenos Aires (Argentinien). Nach zwei Jahren Architekturstudium an der UBA besuchte er in den Jahren 1975-76 und 1978-79 das Priesterseminar der Christengemeinschaft in Stuttgart. 1977 ein Jahr Bildhauerei bei Heinz Georg Häussler an der Alanus Kunsthochschule in Alfter bei Bonn. Nach einer Ausbildung im biologisch-dynamischen Gemüseanbau seit 1980-82 im Vertrieb (Großhandel) der Produkte tätig, zuletzt als LKW-Fahrer. Korrespondent der Wochenschrift „Das Goetheanum", Autor „Geld und Karma", erschienen im Futurum Verlag.