Steiner et le remplacement du rapport salarial

Institut pour une triarticulation sociale
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Nous vous présentons des extraits du propos de Hans Kühn, jeune compagnon de R. Steiner parmi les plus engagés au temps dit "de la tri-articulation", encore actif en 1960 et rappelant clairement, parmi les hésitations d'alors, aux fondamentaux sur les questions du monde du travail, sujet déjà le plus abandonné alors (et quasiment jusqu'à il y peu) parmi les "tri-articuleurs" eux-mêmes.

Rapport sur la réunion du groupe de travail à Stuttgart, 28/29.5.1960

Auteur :  Hans Kühn
Année de publication : 1960
Références : Beiträge zur Dreigliederung des sozialen Organismus, 5.Jg., 2/1960, pp.34-46.
Lien : Extraits
allemands en ligne sur dreigliederung.de (Traduction F. Germani)
Thème d
u congrès :
-
La tri-articulation et les trois courants des Mystères de l'humanité.
- Sur la situation de
la participation aux bénéfices dans les entreprises du monde occidental.
-
Au travail n’est pas permis d’être une marchandise. - Sur la clé de répartition pour la distribution des revenus.
- Le mouvement de partenariat.
- Steiner sur la réglementation du temps de travail, le travail à la pièce, la rémunération et le salaire minimum.

Remplacement du rapport salarial

01.08.1960 - Tiré de Hans Kühn - Source : Contributions à la tri-articulation de l'organisme social, Année 5, cahier 2, août 1960, p. 34-45
Note bibliographique

Le soussigné avait entrepris un exposé détaillé sur le thème général du partenariat. Il s'agit de ce que l'on appelle chez le dit mouvement de partenariat, d’une déjà étendue à de nombreux pays, participation de tous les salariés aux entreprises qui apparaît sous les formes les plus variées. On peut être de l’avis que de telles participations n'ont pas grand chose à voir avec nos aspirations, oui, elles conduisent en effet à un certain égoïsme d'entreprise qui n'est pas souhaitable. […]

Il s'agit en cela d'un terme collecteur sur lequel on doit d'abord se mettre d'accord avant de juger. La participation financière, qui devrait conduire à des salaires plus élevés, n'est pas une fois l'élément principal. A l’avant plan se tient la promotion de l'intérêt pour l'entreprise. Que cela se fasse d'abord par explications sous toutes ses formes est en harmonie avec les exigences de Rudolf Steiner. Cependant, il est allé bien au-delà de l'explication technique et de gestion et a recommandé d'élever le niveau spirituel du personnel par des conférences générales de formation. Les conférences à ses propres travailleurs, qui se sont tenues au Goetheanum pendant des années, en sont un bon exemple. On s'étonne des remarques hautement scientifiques qu'il y a faites. Les travailleurs survivants de cette époque confirment encore leur grande admiration pour le Dr Steiner, même si tout n'a pas été parfaitement compris. On peut en déduire que l'attitude sociale de l'entrepreneur et sa compréhension pour son prochain constituent la base de toutes les autres mesures pratiques.

Comme on le sait, le Dr Steiner promeut le remplacement de la relation salariale par un rapport contractuel de partage. Il a décrit ce remplacement des salaires comme la condition préalable la plus importante pour la reconnaissance de la pensée de la réincarnation. Mais en même temps, il dit que tant que l'idée de la réincarnation n'est pas acceptée, le rapport salarial actuel ne peut pas vraiment être surmontée (Berlin 1912). Voir dans le collaborateur le prochain, et reconnaitre son humanité pleinement

[Contributions, volume 5, numéro 2, page 34]

 est donc l'attitude qui peut conduire au rapport de partage. Ne nous tenons-nous pas au milieu de ce processus ? Aujourd'hui, on s’efforce de découvrir l'être humain dans ses collaborateurs. Cela a commencé avec les relations humaines et s'exprime aujourd'hui dans la revendication syndicale après des droits de co-détermination. Ceux-ci sont controversés et atteignent des directions d’entreprise passablement impréparées. C'est là qu'intervient l'initiative de l’entrepreneur lui-même, en ce qu’il essaie de créer des rapports d'entreprise sains. Il nous semble que le moment est venu d'accorder toute l'attention nécessaire à ces questions de notre point de vue. Il se montre quand même que dans de nombreux cas, ce mouvement de partenariat prend des formes qui font fortement appel aussi bien à l'égoïsme du travailleur que de l'entrepreneur. Au début des années 50, notre ami Slanina a essayé de laisser fluer des idées sociales dans ce mouvement. Lorsqu'il est mort, les humains manquaient qui auraient pu le remplacer. Personne ne se souciait de l'importance de cette activité à l'époque. Ainsi par notre défaillance le mouvement arriva dans le chenal où il est aujourd'hui. Nous ne savons pas si l'activité de Slanina était tout à fait correcte. Il a d'abord travaillé pour les Spindler-Werke à Hilden, mais a ensuite établi des participations aux résultats dans plusieurs entreprises en Allemagne et à l'étranger. M. Spindler, qui est aujourd'hui dirigeant du mouvement en Allemagne, fait de tous les employés de son entreprise des co-entrepreneurs, qui non seulement co-déterminent, mais aussi partagent les bénéfices (détenteur). Il leur fait également partager le risque, pour lequel il a créé un fonds de réserve. […]

[Contributions, volume 5, numéro 2, page 35]

[...] a pensée de partenariat fait son chemin dans de nombreux pays du monde. En France, le grand industriel E. Schueller était un champion du salaire proportionnel. Il y a là une loi sur l'exonération d'impôt de telles participations aux bénéfices qui ne sont pas considérées comme des bénéfices nets de l'entrepreneur. (Voir le libellé de l'extrait dans le service d'information).

Aux États-Unis, environ 15 000 entreprises ont introduit le système de "partage des bénéfices". En moyenne, 20 à 25 % de la masse salariale sont versés en plus, souvent même largement plus.

En Angleterre, le mouvement s’appelle Co-Partnership-Association. Le professeur Wilken rend compte d'un cas intéressant dans son dernier livre.

À Vienne, où le mouvement en est encore à ses débuts, il existe au moins un Institut pour la politique sociale et la réforme sociale.

Au Danemark, une loi existe depuis 1957 pour promouvoir la participation aux bénéfices.

Dans certains pays d'Amérique latine, la participation aux bénéfices est obligatoire. Une part doit être versée aux syndicats.

En Suisse, les grands syndicats rejettent ce mouvement.

[Contributions, volume 5, numéro 2, page 36]

Seule l'Association nationale des travailleurs suisses libres a surmonté ses inhibitions et la défend vigoureusement.

La lutte des syndicats sur les salaires est fondamentalement erronée. Cela prouve seulement qu'ils pensent eux-mêmes en termes capitalistes. Ils doivent comprendre que d'autres tâches peuvent leur être confiées dans le cadre du mouvement de partenariat. Il devrait y avoir des regroupements interentreprises qui porteraient un caractère associatif. Un nouveau mouvement ouvrier pourrait en émerger, qui servirait la paix du travail.

Les quotas de participation aux bénéfices sont souvent fixés volontairement par les entrepreneurs et décrits comme "primes". Ils sont ensuite généralement calculés à partir du chiffre d'affaires et tirés de la somme des salaires. Il s'agit donc d'une subvention salariale offerte à partir de la performance supplémentaire. En général, une avance est versée mensuellement et le reste est laissé en réserve annuelle jusqu'à ce que le résultat global puisse être contrôlé.

Cependant, il existe aussi des entreprises qui distribuent le résultat total (après déduction des réserves appropriées) selon une certaine clé à tous les employés de l'entreprise, de l'ouvrier non qualifié au patron, en passant par les contremaîtres, les employés et les directeurs. L'attribution doit alors être effectuée avec le plus grand soin et doit aller bien au-delà de l'évaluation habituelle des postes. Pour évaluer le travail, on tient compte non seulement de la quantité et de la qualité des prestations, mais aussi de l'attitude à l'égard du travail, de la capacité et de l'intérêt pour l'entreprise. En particulier, les prestations spirituelles, telles que les suggestions de rationalisation ou les inventions sont valorisées, qui sinon se soustrairaient au contrôle. À de telles fins, des systèmes de points compliqués mais assez clairs ont été conçus.

Il est indéniable que de tels arrangements se rapprochent à certains égards de l'état de remplacement complet du salaire, dans la mesure où cela est possible dans les conditions actuelles. Bien que les avances mensuelles puissent être versées selon un tarif salarial, en réalité ce dernier s'efface entièrement car le résultat final est bien supérieur à celui-ci. Les syndicats ont, pour l’instant, perdu leur influence dans ces entreprises. En Suisse, vient encore la convention collective de travail très avantageuse, qui équivaut à une paix du travail ayant force de loi, bien qu'elle soit le résultat de négociations de groupements. Mais là où la participation aux bénéfices couvre l'ensemble de la marche des affaires, c'est-à-dire qu'elle ne repose pas uniquement sur l'augmentation des prestations, le collaborateur individuel se tient comme partenaire contractuel libre à la direction d’entreprise.

Dans ces entreprises, le travail à la pièce est supprimé ou superflu. Souvent, tous les travailleurs sont embauchés dans un rapport de préposés, ce qui rend absolument illusoire le salaire tarifaire. Il est évident que tous le gain de productivité ne peuvent pas être distribués et réparti. La direction a le droit incontestable de

[Contributions, volume 5, numéro 2, page 37]

conserver les réserves nécessaires comme capital d’exploitation, dont elle a besoin par exemple pour de nouveaux investissements [1]. Dans la plupart des cas, de telles réserves sont généralement fixées en pourcentage. Toutefois, elles pourraient aussi être discutés avec les comités lorsqu'il y a des tâches extraordinaires à accomplir. Par la distribution des résultats selon une clé connue de tous et discutée conjointement, que chacun peut recalculer, une excellente relation de confiance est en effet créée, à condition qu'une clarification approfondie ait précédé.

Même lorsque les forces motrices d'un partenariat, quel qu'il soit, ne reposent pas uniquement sur des points de vue altruistes, mais visent plutôt l’amélioration des prestations, elles s’exercent dans la pratique, absolument sociales. La paix du travail est largement assurée. La recherche générale de bonnes méthodes est sans équivoque. Mais il y a une énorme incertitude quant aux chemins à prendre. Ici, reposent des tâches pour ceux qui s’y connaissent dans la sociologie de Rudolf Steiner. Il s'agirait d'indiquer ce qui devrait être viser consciemment.

Les conséquences favorables de la participation aux bénéfices sont indéniables : La collaboration s'améliore visiblement. Le matériel et les coûts sont économisés. Les marches inutiles sont évitées. Les collaborateurs se stimulent mutuellement. Des suggestions d'amélioration sont faites. Les coûts de fonctionnement se réduisent. Les changements de postes diminuent. L'influence des syndicats cesse en grande partie. Avant tout, les réserves de prestation qui sont généralement retenues par la main-d'œuvre sont mises à disposition sur une base volontaire. La production supplémentaire qui en résulte a un effet bénéfique sans être exigée. C'est là que réside la grande différence avec le système russe Stakhanov, dans lequel les travailleurs sont obligés d'atteindre un objectif de performance aussi élevé que possible. Par ce volontariat, le salarié acquiert la prétention morale à une part de la réussite. La reconnaître comme une créance légale est une question de la direction de l’affaire. […]

[1] Tl y a parmi nos amis de tels qui représentent la conception que la totalité du gain de productivité devrait être distribuée parce que l'organisme social tri-articulé dispose à tout moment d'un capital suffisant grâce au vieillissement de l'argent. Il ne fait à cause de cala aucune différence si de nouveaux moyens de production soient obtenus par l'entreprise elle-même ou qu'ils empruntés comme capital étranger. Dans les deux cas, il y a une demande d'intérêts pour un certain temps. Quoi qu'il en soit : dans les circonstances actuelles, l'entrepreneur doit conserver le droit de disposer du montant du capital requis. Il serait inhibé dans sa responsabilité s'il n'était pas en mesure de prévoir les réserves nécessaires.

[Contributions, volume 5, numéro 2, page 38]

[...] Qu’est-maintenant à dire, du point de vue de la tri-articulation, à de tels efforts ?

Suivent ici quelques passages de Rudolf Steiner (partiellement abrégés ou condensés) qui pourraient devenir des thèses :

Tout d'abord, il faut mentionner l’exigence de base, qui est la suivante : au travail n’est permis d’être une marchandise. Car l'homme apporte, avec sa force de travail, sa part céleste sur le marché du travail et est payé pour cela avec de l'argent, qui est purement terrestre- ahrimanien. (11/30/18) Avec quoi, alors, le travail doit-il être payé ?

Le christianisme a vaincu l'esclavage parce que "toutes les âmes sont égales devant Dieu". Mais est resté, le paiement du travail. Celui qui se laisse payer son travail doit devenir un égoïste. Lui-même devient marchandise, au lieu de séparer la marchandise du travail. (Hiver 1918)

D'après cela, le travail ne doit-il absolument pas être payé, mais seulement la marchandise ? Un échange est effectué entre l'argent (représentant la marchandise) et le travail. Mais un tel échange ne peut en réalité pas du tout avoir lieu. Il semble seulement avoir lieu. En réalité, l'employeur reçoit du travailleur des marchandises qui ne peuvent exister que si le travailleur abandonne sa force de travail pour leur création. De la contre-valeur de ces marchandises, le travailleur reçoit une part, l'employeur l'autre. (Les foncements p.45) Dans le rapport de travail, on n’a pas à faire avec un achat réel/correct. On ne peut pas échanger du travail contre quoi que ce soit, seulement les produits. Le travailleur produit immédiatement quelque chose et le livre, et ce produit lui est en réalité acheté par l'entrepreneur. (Cours d’économie VII.V.)

Il procède de telles vues que dans le cas d'un rapport contractuel de partage, le temps de travail, ou, comme dans le cas du travail à la pièce, le temps et la quantité, n’ont pas la permission d’être pris comme point de départ. Étant donné que la rémunération peut être basée en premier lieu sur le produit livré, il n'y a pas d'objection à un calcul à partir du chiffre d'affaires.

[Contributions, volume 5, numéro 2, page 39]

Il contient aussi dans le type de production de division du travail toutes les pièces et il semble superflu de les enregistrer séparément. Une autre question est celle de la valorisation des produits livrés. Si l'on part des prix de revient au lieu du prix de vente, le résultat est privé de la valeur ajoutée qui résulte, par exemple, de la situation économique générale. De l'autre côté, des déductions ou des réserves sont justifiées pour les actions qui ont été manifestement produites par d'autres influences. Il s'agit notamment de la rationalisation, de l'automatisation, des conceptions et inventions permettant d'économiser du travail, ou même des recettes inventives qui peuvent apporter une grande valeur ajoutée. Il y a des entreprises qui laissent leur personnel participer pleinement aux avantages des mesures de rationalisation. Mais si une invention ou une bonne suggestion vient d'un ingénieur ou d'un autre membre de la main-d'œuvre, une part est exigée de ce côté et doit être accordée. Le même droit doit être accordé à la direction d’affaire. Toutefois, selon les exposés dans les "Points clés", la demande de capital se transforme pourtant en perception d'intérêts ou sous forme de tantièmes. Toutes ces déductions et provisions sont aujourd’hui déterminées par la direction de l’affaire. Le principe n'est pas contestable. La divulgation détaillée des chiffres à l'avenir dépendra du niveau de confiance entre la direction et les employés. Il en va de même pour la présentation du bilan. Les comités de travailleurs s'abstiennent souvent d'inspecter ces chiffres parce que leur manque la possibilité de les juger. De telles questions sont seulement de signification pour les conditions actuelles et ont peu d'influence sur nos études.

Plus important nous semble être la clef de répartition, qui devrait être généralement connue et acceptée par tous. Comme expliqué ci-dessus, la valorisation individuelle des places de travail a bien fait ses preuves. Toutefois, nous ne devons pas tomber dans le piège des dispositifs de notification électroniques, pour lesquels il existe maintenant des machines qui affichent en permanence sur un panneau de contrôle ce qui est fait sur toutes les machines et la quantité de travail effectuée. (Centre de production et de comptabilité de Zuse).

Rudolf Steiner exige quà l'idolâtrie/la divinisation des forces de production soit opposée à la foi en l'humain (Cours aux orateurs). Il propose en dehors de cela, au lieu d'une valorisation individuelle de la place de travail, l'établissement de catégories de travail, c'est-à-dire la formation de niveaux de travail et de revenus, grâce auxquels chaque assidu peut monter d'une position à l'autre. (24 nov. 18) Il cite en exemple les méthodes de rémunération d'une fonction publique ou d'un état soldat sain. Un tel contexte est volontiers atteint avec le travail de groupe ou l’ainsi nommé Rottensystem, à condition que le chef de groupe ne soit pas le seul à avoir une part des bénéfices, comme c'est le cas dans une grande entreprise bien connue. Le rapport d’employés se rapproche également de cet état. Avec cela nous venons à une autre exigence catégorique de Rudolf Steiner, qui n'a encore été clairement reconnue nulle part, bien que les tendances en sa faveur soient également présentes. Il s’agit de la garantie du minimum d’existence, lequel doit reposé sur une demande légale,

Contributions, volume 5, numéro 2, page 40]

pas seulement un rapport contractuel des partenaires sociaux. Dans les "points essentiels", se trouve par exemple la phrase :

Ce n'est pas en transformant le caractère de marchandise de la force de travail humaine que l'on la fait sortir de la vie économique, mais en laissant le travail être déterminé par le membre juridique.

Et dans "En exécution de la tri-articulation", il est dit :

En rapport à l'utilisation de sa force de travail, il décide avec, en tant qu'humain majeur sur le sol de droit démocratique en dehors du cycle économique.

En cela il s’agit, comme nous le savons, de temps, de mesure et de type de travail, c'est-à-dire du droit du travail, qui est déterminé par l'État de droit démocratique. Rudolf Steiner va plus loin et veut savoir les moyens de subsistance de chaque collaborateur particulier correspondant à sa situation familiale soient complètement séparés de ses prestations et du revenu du travail, inclus dans le droit du travail. Ce droit légal se dérive "au sens de la loi sociale principale" de ce que, au fond, personne ne peut être actif pour lui-même, mais seulement pour la collectivité.

Dans un souci d'exhaustivité, la loi sociale principale, telle que présentée par la science de l’esprit, sera énoncée ici :
"Le salut de l’
ensemble des humains travaillant ensemble est d'autant plus grand que l'individu réclame moins le produit de ses bénéfices pour soi, c'est-à-dire qu'il en donne plus à ses collaborateurs, et que ses propres besoins sont satisfaits non pas par ses prestations mais par celles des autres". (1905)

"Tout travailler dans la société doit être tel que le bénéfice du travail revienne à la société, et que les moyens d'existence soient créés, non pas comme le bénéfice du travail, mais par la structure sociale". Dans la 8e conférence de "Soubassement d’évolution pour la formation d’un jugement social ", le Dr Steiner décrit cette proposition/ce principe comme aussi fondamentalement important que le théorème de Pythagore en mathématiques.

Les moyens d'existence indispensables, qui comprennent l'aide sociale pour la vieillesse, la maladie, etc., ‘ont pas la permission de dépendre des bénéfices d'une entreprise économique, mais ils représentent des droits légaux liés à la dignité humaine générale. Il ne s’agit pas ici seulement du minimum d’existence, mais d’un juste dédommagement pour le fait que l'humain, selon ses capacités, s’active en faveur de la collectivité. Bien que de tels moyens d’existence doivent, naturellement, être réunis par des entreprises économiques, ils ne sont pas identiques à la part qui découle ou qui peut être calculée à partir des prestations personnelles. Mais ils y sont inclus. D’après cela, l'ensemble du produit social d'une économie de peuple tépond des moyens d’existence.

[Contributions, volume 5, numéro 2, page 41]

[Il] doit être tenu compte de la phrase suivante des "Points clés" :

"Par le biais d'institutions sociales telles que celles qui sont présentées ici, le sol est jeté pour un véritable rapport contractuel libre entre le directeur du travail et le fournisseur de travail. Et ce rapport ne se réfèrera pas à un échange de marchandise (respectivement d'argent) pour la force de travail, mais à la fixation de la part qu’a chacune des deux personnes qui réalisent conjointement la marchandise".

Vu le plan humain et comptable, le salaire devrait disparaître des livres de comptes en tant que poste de dépenses et prendre une autre place sous la forme d'une participation. En revanche, toute forme de participation au capital est absurde car les relations entre le capital et la propriété elles-mêmes vont changer.

"Il y aura du capital tant que les salaires devront être payés avec .... Une sociétalisation libre, par laquelle le travailleur manuel est le compagnon libre du travailleur spirituel, qui n'est plus capitaliste, annihile le rapport salarial et avec lui le rapport de capital". (L'impulsion à la tri-articulation n'est pas un pur idéalisme, mai 1919)

Avec l’ainsi nommé. Mouvement de partenariat, qui devrait mieux être appeler "partenariat social", nous nous tenons devant un important phénomène des temps récents.

[Contributions, volume 5, numéro 2, page 42].

Rudolf Steiner, avec sa prévoyance, s’est déjà investi en 1919 pour une paix du travail par le dépassement du rapport salarial. Ses propositions sont plus actuelles que jamais. Certes les rapport salariaux ont depuis lors été largement façonnés. Et beaucoup des revendications du prolétariat antérieur ont été satisfaites, voire largement dépassées, mais le mécontentement est resté et la question sociale n'est pas résolue. Un coup d'œil à la gravité de la situation mondiale montre l'urgence de la situation. Un point de départ pratique pour une pacification générale est le partenariat social, dont Rudolf Steiner a indiqué les chemins scientifiquement fondés. Il nous semble de notre devoir de les amener à la conscience des contemporains. Un large champ d'activité s'ouvre ici. Nous aimerions donc appeler à la collaboration ces amis qui peuvent contribuer dans ce domaine spécial. Il nous semble nécessaire d'amener les propositions et les demandes de Rudolf Steiner dans un débat public, et plus encore, les pratiquer ici et là. L'environnement est venu vers nous par un long chemin, sans connaître les directives pleines de sagesse qui nous sont accessibles. […]

Ce qu'on appelle aujourd'hui une entreprise économique : elle ne l'est pas. Le véritable domaine économique est la circulation des marchandises. Elle est double : une fois, les biens (aussi en partie) passent de la main d'œuvre à la direction d’affaire, qui les rend après cela accessible par divers chemins aux consommateurs. L'entreprise industrielle, comme chaque entreprise commerciale, est en réalité une communauté d'humains, qui est à placer sur une base légale. Une communauté sociale consistant en deux groupes de partenaires sociaux, lesquels peuvent se consacrer dans une large mesure aux mêmes intérêts si leurs antagonismes actuels sont placés sur une base juridique saine. Les humains qui ont beaucoup à faire les uns avec les autres sont même une communauté de destin avec des effets se font sentir jusqu'à la fin de la vie et au-delà.

La propriété ne reste pas non touchée par un partage des bénéfices correctement conduit. Les rapports de propriété a depuis longtemps perdu de leur signification. La discussion sur une transformation du concept de propriété a commencé. (Par exemple, lors au congrès de l'ASU - Arbeitsgemeinschaft selbständiger Unternehmer (Communauté de travail des entrepreneurs autonomes) - à Munich en février 1960). Et des livres tels que "Unternehmer unter frei gewählter Stiftungssatzung" (Entrepreneur sous principes de fondation librement choisis) du professeur G. Strickrodt (éditions Lutzeyer, Baden-Baden, 1956) ou "Die Entmachtung des Kapitals durch neue Eigentumsformen" (La privation de pouvoir du capital par les nouvelles formes de propriété) du professeur Wilken (éditions Die Kommenden, Fribourg) contribuent à populariser l'idée d'une transformation de la propriété. M. Dr.phil. Kreutzer a transformé son entreprise en fondation et a atteint d'autres

[Contributions, volume 5, numéro 2, page 43]

institutions. Et M. Alfred Rexroth, ingénieur, a institué une participation aux bénéfices. De ces deux honorables amis de nos efforts, nous publions des lettres à la suite de ce rapport, rédigées entièrement à partir de l'expérience pratique. Sur ces chemins, les problèmes continueront à se laisser clarifier.

La question a été soulevée lors d'une discussion avec des conseils d’entreprise en 1919 : Comment le temps de travail, le travail à la pièce, la rémunération et le salaire minimum se règlent-ils ? Là-dessus, le Dr Steiner a répondu :

"Quand la façon, la mesure et le temps du travail sont fixées dans l'organisme de droit, il ne peut s'agir que d'une durée de travail minimale et maximale, qui laisse encore une marge suffisante au libre arbitre/à la libre volonté de l'individu. Le travail à la pièce aurait la permission de se survivre, car celui-ci pointe l'humain à la machine et diminue le travail de qualité. Des prestations accrues des individus vis-à-vis d’autres surgiront de facultés mieux développées ou accrues, parce que par la pleine contre-prestation que, par exemple, le directeur d'une usine doit aux travailleurs, la motivation à une augmentation de la prestation est significativement plus forte qu'aujourd'hui, où a lieu une distribution des salaires totalement injuste. Il est pensé de diviser les façons de travail des travailleurs manuels en différents postes/différentes positions, comme aujourd'hui les prestations des employés,ainsi que le travailleur capable ou assidu puisse grimper d'une position à l'autre. Toutefois, à l'intérieur d'une position, tous devraient pourtant être rémunérés de la même façon. Le paresseux ne se élèvera jamais de la position la plus basse, mais aussi paresseux qu'il soit, il doit pouvoir bénéficier du dédommagement fixé pour cela, car il assure le minimum légal d'heures de travail pour la société humaine. Pour la motivation à la prestation, pourraient être utiliser dans la vie économique future maints moyens qui ne sont pas efficaces aujourd'hui, parce que l'intérêt objectif à la production sera un beaucoup plus grand qu'aujourd'hui.

La contre-prestation pécuniaire pour le travail fourni ne devrait pas être considérée comme un salaire, mais résulter de la marche des affaires et être calculée en fonction des réserves de l'année écoulée pour la suivante. Au sens propre, le travailleur a donc une part de possession sur la fabrique dans laquelle il travaille, qu'il perd cependant à nouveau lorsqu'il la quitte. Cette possession n'est toutefois pas déterminée de manière capitaliste par quelques actions ou papiers, mais simplement une évidence par son entrée, car son revenu sera calculé d’après cela. Pour le plus mauvais des travailleurs, les gains provenant de sa possession minimale doivent être mesurés ainsi qu'il puisse tout de suite en vivre, et c'est au sens propre, le gain de sa possession d’existence.

Afin que les fabriques particulières ne versent pas des contre-prestations différentes aux mêmes endroits, l'organisme économique qui se trouve au-dessus des fabriques doit établir une compensation, ce qui a comme condition préalable que les fabriques se portent mutuellement. Les rapports de prix ne sont pas, comme jusqu'à présent, dérivés/calculés des prix des matières premières et des salaires du travail

[Contributions, volume 5, numéro 2, page 44]

mais des rapports de production et de consommation des marchandises les uns aux autres, ce par quoi il devient aussi possible de maintenir même une entreprise temporairement non rentable si, pour une raison quelconque, ses marchandises ne devraient pas disparaître du marché.

Comment les revenus/bénéfices économiques sont distribués, équilibrés et dépensés en détail s’oriente d’après les organisations économiques qui ont été développées en premier. A tout le supplémentaire serait permis de résulter de l’évolution/du développement vivant et n’a en aucun cas besoins d’être déterminés en détail aujourd'hui".

[Contributions, volume 5, numéro 2, page 45].