Articles spécifiques au Sternkalender 2013


Traduction F. Germani
(accès texte en allemand)

 

De temps mythiques


par Wolfgang Held

 

Comme «a, b, c" sont au début, «l, m, n » sont les lettres du milieu de l’alphabet, et d’elles les Romains formèrent, « El-em-en-tum » et pensèrent donc avec cela : les lettres. Mais pas seulement les blocs de construction de base de l’écriture furent pensées comme éléments, mais aussi les matières originelles, les blocs de construction de base de la nature. Empédocle, le penseur grec des temps présocratiques (495 -435 av Chr) est le père philosophique pour saisir les formes d’être du monde comme éléments. Pour unifier la contradiction d’un monde de changement et d'un monde de l'éternel en une vision du monde, il pense un être immuable, dont les porteurs sont les quatre substances originelles feu, eau, air et terre. Il rassemble ce qui au 6e Siècle a vécu dans différentes représentations : Thales a vu dans l'eau l'origine de tous les êtres, Héraclite a reconnu dans la puissance du feu la source originelle et Anaximenes voit finalement dans l’air le début, qui comprimé ensemble conduisait à l’eau et à la terre. Empédocle fonde l’enseignement des quatre éléments -  mais ne prône pas encore le concept des <Elements> (stoichefa), mais les appelle (racines) (rhizömata) en tant que matières originelles immuables.

« Dans les éléments, la puissance de la nature a été vécue avec le plus de force et dans les éléments le pouvoir de l’humain le plus clairement établi », écrit Gernot Böhme dans son histoire naturelle des éléments. En fait, l'enseignement des éléments n’a pas reçu seulement une place centrale par Platon dans le Timée et Aristote, presque toute l'antique science émane de cette représentation de la nature. En première ligne, c'est la médecine à travers la théorie des humeurs, et plus tard l'alchimie et de l'astrologie, dans lesquelles la représentation des quatre forces fondamentales forment la compréhension du monde et sont impulsés par Paracelse, que Böhme  appelle <l’ Empédocle des temps nouveau> et persistent jusque dans le 19e siècle. La doctrine des éléments est l'écho résonnant longuement d'une époque pré-scientifique, lorsqu’on ne se tenait pas vis-à-vis des forces de la nature, mais les ressentait encore immédiatement. Les éléments sont le viatique au devenir progressivement étranger à la nature. En cela Aristote donna le sol phénoménologique et philosophique avec la caractérisation de sec, humide, froid et chaud. Un élément peut changer en un autre lorsque ses propriétés changent. Ainsi à partir du terrestre (sec-froid) devient l’eau (humide-froid) ou l'air (humide - chaud). Vis-à-vis d’un monde cosmique de la durée et de l'éternité à l'image des mouvements cycliques, avec la doctrine grecque des éléments est pensée la mutabilité terrestre. Seulement avec la floraison de l'astrologie arabe au 7e Siècle, lorsque la philosophie grecque fut tirée vers l'est, l'enseignement des éléments a été transféré aux signes du zodiaque. Les douze signes du zodiaque, douze dynamiques uniques de la course du Soleil ont été décrites, furent construites en un système de quatre trigones, un système, qui dans sa forme quaternaire était plus proche du terrestre. Mais que fut perdu en cela ? Liesbeth Biesterbosch a examiné cette question en détail dans la revue <Lebendige Erde> 4/2012.

Dans la période grecque, au tournant de la pensée mythique à la pensée scientifique, la doctrine des éléments se déploya et aujourd'hui, où cette pensée montre son côté destructeur de vie, croit la nostalgie vers le mythe, résonne renouvelé cet enseignement des éléments. La force mythique qui repose dans cet ABC de la nature, cela doit avoir été ce que Maria Thun saisi ainsi, alors qu’elle entendit dans une conférence de Guenther Wachsmuth sur les forces formatrices éthériques du zodiaque sur les trigones de feu, d'eau, d'air et .de terre.

En aucun domaine de la vie, les règnes de la nature ne sont ainsi rassemblés comme dans l'agriculture : Terre, Plante, animal et humain. Le cinquième membre du lot, le Quintia Essentia, le cosmos, vint avec l'ère moderne, vint à disparaître avec le commerce et engrais artificiels. Mégalithes, constructions calendaires à travers le monde rappellent à ces cordons ombilicaux à l'esprit. Ils ont commencé à se déchirer, alors que l'écriture vint sur terre. Avec la représentation des trigones du Zodiaque des animaux, la distinction entre la course de la lune en < jours feuille et fleur >  en <jours fruits, et racine > elle vit un chemin pour rassembler ce grand côté de la nature avec la nature terrestre, et rencontra avec cela la nostalgie des amis des jardins à travers le monde. Mais tel était couronné de succès sa compréhension cosmologique de l'agriculture bio-dynamique et autant elle gagna d’amis et d’imitateurs, ainsi il y a donc également eu au sein du mouvement biodynamique beaucoup de voix critiques envers son mode de travail. Tout comme le calendrier des étoiles voulait suggérer une relation indépendante à la vie des étoiles, alors peuvent maintenant contribuer à une attitude personnelle les deux regards suivants sur le travail de Maria Thun. Ce sont les voix de Jean-Michel Florin et Manfred Klett, qui ont tous deux vu Maria Thun durant un quart de siècle.

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La recherche sur les rythmes cosmiques de Maria Thun


par Jea n-Michel Florin

 

J'ai eu de nombreuses années à faire biographiquement avec le travail de Maria Thun et j’écris rétrospectivement de cette sphère. À cela, j’aimerai vous présenter différents niveaux de son œuvre. Au premier niveau, on peut se faire un jugement personnel sur le sujet miroitement de la lune, des effets cosmiques dans la croissance des plantes. Selon l’arrière-plan biographique, on s’intéressera à cela ou non.

C’est une chose très personnelle, et sitôt que vous échangez avec d'autres sur ces questions, vous découvrirez comment sont diversifiées les vues ici. Avec l’adieu à la terre de Maria Thun ce <pour et contre> est de nouveau ravivé et a conduit à de nombreuses lettres dans la revue « Das Goetheanum ». Maints énoncent des arguments plutôt pratiques, d'autres ont des objections scientifiques ou de science de l’esprit. Ainsi, sera souligné que les expériences de Maria Thun n’étaient pas assez scientifiques. Que d'autres expériences pourraient donner d’autres résultats. En outre, Rudolf Steiner n’aurait jamais parlé des effets des constellations sur les plantes, mais seulement sur les animaux. Sur ce plan, des arguments se tiennent face à face. Une telle controverse est importante pour la pénétration des phénomènes et des effets. Sur un tel niveau, il reste beaucoup d‘incompris, n'est pas conforme à l’impulsion.

On peut essayer de regarder le travail concret, son impulsion dans son contexte temporel et social au-delà des pour et des contre. Ainsi croit un second niveau qui peut aider à examiner l'ensemble de la recherche de Madame Thun dans un contexte social plus large.

Je voudrais conduire cela avec l’arrière-plan de mon parcours biographique. J'ai entendu parler de l'œuvre de Maria Thun comme un jeune homme par mon père. Dans mes études d’écologie, j'avais l'impression qu'une telle manière cosmologique de travailler pourrait apporter une extension fructueuse de l'écologie, car l'écologie ne veut rien d'autre : étudier les interactions entre les êtres vivants et l'environnement.
Et en cela j'ai eu l'impression que le système de Madame Thun (dans les années 80) était un peu trop simple, trop rigide et pourtant convaincant.
En tout cas, il m'a aidé à m’intéresser aux mouvements du ciel étoilé. J'ai donné à cette époque des cours du soir où nous avons, par exemple, établi des cartes des étoiles ensemble.

Il a grandi un lien avec les phénomènes célestes, pas abstrait comme l'astronomie moderne, mais concret et effectif.  Cet effet, le calendrier de Maria Thun l’a eu pour beaucoup de gens : c'était là une grande ouverture : le ciel avec ses phénomènes rythmiques agit sur la vie sur Terre. Ainsi, les « Jours de semis » ont été un ambassadeur important de l'agriculture biodynamique dans de nombreux pays. Parce que le calendrier donnait des indications concrètes, beaucoup d’humains ont commencé à s’intéresser au le ciel. Naturellement, il ya le danger que l'on comprenne déjà l'utilisation du calendrier comme biodynamique. Cela Maria Thun ne l’a jamais pensé.

Les rythmes soutiennent la vie

Quand on met le calendrier à contribution spécifiquement pour le jardinage, on pourrait remarquer que par cela on soigne régulièrement les mêmes plantes toujours à nouveau. Le rythme des trigones (12 constellations réparties en 4 éléments) donne la possibilité et la motivation, environ tous les 9 jours de soigner les mêmes plantes. Le calendrier place l’individu dans une relation rythmique avec les plantes. La forte incidence du calendrier réside probablement aussi là dedans. Les essais de Maria Thun ont aussi donné l'impulsion à de nouvelles recherches. Parallèlement aux travaux de Thun, s’est développée la discipline scientifique de la chronobiologie et elle s'est établie entre-temps dans de nombreuses universités. Cette science questionnant après les rythmes et résonances devait exactement devenir aussi populaire que le travail de Maria Thun. Naturellement, il ne faut pas sous-estimer le danger de la simplification. Malheureusement, le phénomène des influences lunaires reste souvent une question de foi, où on devrait essayer d'observer les influences exactement. C'était intéressant pour moi de voir, comment année après année Maria Thun a poursuivi sa recherche et a conçu son calendrier toujours plus précisément. Cela signifie que le système d'origine simple, avec jours feuilles, fleurs, fruits et racines; devenait de plus en  plus compliqué. Ce point de vue différencié donne à chaque jour une coloration spéciale. Comme d'autres pionniers de la médecine anthroposophique et de l'agriculture (Lili Kolisko, Rudolph Hauschka, Gerbert Grohmann et autres), Maria Thun a d’abord fait avec beaucoup de vigueur et d'enthousiasme de grands pas dans un domaine. Ce qui constitue sa personnalité est la force de travail, son enthousiasme et son mérite d'avoir sensibilisé le large public à l'idée de la chronobiologie, même si elle ne trouva pas une reconnaissance scientifique universitaire, à l'exception des travaux du Prof Bogulawski et E. Schnug. Après la génération pionnière sur le terrain des corrélations rythmiques suit une deuxième génération de chercheurs naturalistes qui veulent aller encore plus à fond aux phénomènes et tout examiner encore plus exactement. Les expériences sont répétées comme les expériences de Lili Kolisko sur l'homéopathie par H.-J. Strüh ou les expériences de Hauschka par Wilhelm Pelikan. La botanique goethéenne de Gerbert Grohmann a été poursuivie entre autres par Jochen Bockemühl. La deuxième génération remarque que les phénomènes observés sont beaucoup plus complexes, plus nuancés. À ces connaissances on n’a pas le droit passer, en même temps cette seconde phase implique le risque qu’on perde de vue l’originelle conviction des corrélations cosmiques-terrestres par pure contradiction dans les résultats et fatal désenchantement. Je pense que nous arrivons dans la recherche- des corrélations cosmiques-terrestres dans une troisième phase, où nous pouvons essayer d'apprendre à partir des étapes précédentes, en reconnaissance des réalisations des chercheurs précédents.

La relation individuelle

Rudolf Steiner rend attentif, dans son cours d'agriculture, toujours à nouveau à l'importance des relations personnelles, à la relation personnelle à l'agriculture. C'est un aspect qui m'a toujours impressionné chez Maria Thun : combien elle avait une relation très personnelle à son grand jardin expérimental, je le visitais il ya environ 12 ans et j'ai été très impressionné par la force de rayonnement et la vitalité du jardin par un été sec sans irrigation. Là me fut pleinement clair : cette relation profonde et intime de Maria Thun à son morceau de terre avait un effet important. Ainsi, je pense qu'au-delà de toutes les questions et polémiques si l'application de jours de semis agit ou non, cette relation personnelle est un aspect important. Ici, nous sommes rappelés au rapport élémentaire de la vie : un être peut agir quand on lui accorde une attention, lorsqu'il est négligé, il peut agir moins. 

C'est un aspect important, que Madame Thun a peu décrit dans ses publications, mais qui n’en vit pas moins fortement. Quand on l’a connue, on pouvait remarquer comment elle était avec plein d'enthousiasme dans son travail. Ainsi, la réponse suivante à un sélectionneur de l'INRA (Institut National de Recherche agronomique) doit être prise au sérieux. Il répond à un collègue qui lui avait demandé pourquoi il était autant couronné de succès : « Tu sais, moi, j'aime mes plantes. » L'attitude intérieure vis-à-vis des plantes joue un grand rôle. À cela appartient la question de savoir si les effets visés à un endroit valent partout.

La recherche en agriculture

À cela vient encore quelque chose d'autre : Maria Thun comme fille d'un fermier n’a jamais oublié sa relation à l'agriculture concrète : on avait l'impression chez elle que l'on était sur une petite ferme, pas dans un institut de recherche avec des laboratoires et des échantillons aseptiques. Cette proximité à la vie est orientation d’avenir. Je suis convaincu que la recherche agricole de l'avenir se passera sur les fermes, parce que dans ce contexte, les plantes réagissent différemment. Ainsi j'espère, qu'il y aura à l'avenir, de nombreux projets de recherche sur les fermes, comme Nikolai Fuchs l’admit dans son livre (Comment poursuivre la recherche biodynamique?). En France, j'étais depuis longtemps responsable avec un groupe de personnes pour la traduction et la publication des « Jours de semis ».Pour contrer la croyance que le calendrier à lui seul serait suffisant pour le travail en biodynamie, j'ai souligné dans la préface que le calendrier devrait être un outil, une béquille, pour se relier avec le ciel. L'objectif est que chaque jardinière, chaque jardinier apprennent à connaitre son endroit par une variété d'observation phénoménologique que nous avons proposée dans le calendrier pour développer de la sécurité intérieure,pour quand est à faire. Nous sommes allés notre propre chemin, dans lequel nous avons pris la base du calendrier allemand et progressivement essayé de le compléter pour le public français. Depuis environ 6 ans se rencontre un groupe d'agriculteurs de différentes régions 2 à 3 fois par an pour voir comment s’exercent différenciées les impulsions cosmiques dans chaque région en fonction des conditions climatiques. En Normandie par exemple les forces d’eau sont prédominantes et en Pays de Loire plus les forces de lumière. Ainsi, le calendrier devient plus individuel, adapté au pays. Je pense qu'il est important de faire ses propres observations avant de regarder dans le calendrier. Sur le sol de ses propres expériences, le calendrier peut s'avérer moyen d’aide pour une relation vécue intérieurement au ciel.

Une dernière chose : j'ai l’impression que dans l’agriculture nous devons oublier notre prétention de résultats scientifiques absolument <objectifs>. Cela m'a frappé lors de congrès scientifiques, comment, avant d’avoir entendu une conférence, on pouvait savoir si le chercheur avait des résultats positifs ou pas. La façon dont on s'intéresse à une chose, comment on recherche, joue un si grand rôle dans les résultats. L'intention avec laquelle on expérimente a une vivante grande influence sur le résultat. C'est une tâche pour la nouvelle génération de chercheurs de ne pas seulement échanger sur les expériences, mais aussi sur l'intention plus profonde, la vision du monde. Ainsi, j'espère que à l'avenir les différentes approches de recherche en agriculture biodynamique pourront conduire à travers la compréhension mutuelle et la reconnaissance à nouvelles idées sur le grand mystère de la façon dont le ciel et la terre sont dans un rapport plein de vie.

 

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Devant la porte de l'âme de conscience


Entretien avec Manfred Klett

 

Manfred Klett : Maria Thun était un humain extrêmement actif, et comme cet humain actif  elle a étudié l'anthroposophie. Elle était un humain de la main. Je la connais depuis les années 50, des Congrès de la Saint-Jean à Wernstein où elle avait régulièrement fait des conférences à partir de la <Science de l’occulte>,  d’une manière plus à la mesure de la raison, mais pleine d’humour et avec un engagement élevé. On pouvait se laisser emporter, pas de question. Ernst Becker, agriculteur sur le Dottenfelderhof, l’avait en de telles occasions volontiers quelque peu mis en boîte avec sa façon humoristique, concernant sa manière d’amener les paroles de Rudolf Steiner sous une forme systématique. Cela elle ne l’a jamais mal pris. Bien que plus tard, le Dottenfelderhof reçut pour elle une couleur particulière par la recherche de Hartmut Spiess. Ainsi, j'avais appris à connaitre Maria Thun, son vœu engagé de se rendre compréhensible <la science de l’occulte>, en particulier le travail des hiérarchies les unes dans les autres, de le rendre maniable. Cela traduisait sa nostalgie et son sens pratique. Déjà à cette époque a grandi en elle la réflexion et bientôt la conviction, de voir les trigones du Zodiaque en une relation avec les organes de la plante, de la racine, feuille, fleur et fruit. L'impulsion à cela vint donc de Wachsmuth. Il l’avait déterré d’après les transmissions d’un astrologue des premiers temps modernes Maria Thun saisit cela et le systématisa avec sa, j’ai peut-être le droit de dire au sens de la Théosophie, <manière d’âme de raison> en vue d'une applicabilité.

Il y a un point qui peut être beaucoup observé dans la vie anthroposophique et duquel on peut à peine volontiers parler librement, que l'on incline à mettre en rapport une haute réalité spirituelle saisie en pensée directement avec la vie extérieure. Wilhelm Ernst Barkhoff, l'initiateur de la Banque communautaire GLS à Bochum, tendait également à mettre en rapport de hautes idées avec les conditions de la vie extérieure. Il pouvait le tourner vers le bon par son grand cœur et sa conscience du droit s’enracinant profondément dans l’humain. L'humain actif qui veut faire quelque chose dans le monde, vient rapidement au fait qu'il demande, ici j'ai mon grand point de vue spirituel et là j'ai la réalité extérieure, comme j’amène cela ensemble ? – C’est une question fondamentale de la vie anthroposophique, de la Société anthroposophique. Maria Thun a cherché de cette façon l'itinéraire direct possible. Cette conclusion rapide d'un point de vue élevé, que l'on s’est élaboré à la mesure de la raison, lui appartenait, comme aussi cet énorme travail jusque dans les moindres petites volontés. Là-dedans repose mon opinion du fond de son énorme efficacité. La nostalgie n'est que trop humaine, de ne redécouvrir le spirituel pas seulement dans l’extérieur, mais d’aller plus loin et d’ancrer les idées de l'esprit dans le monde, pour là les faire passer de leur apparence en une vie dans l'ici et maintenant. Maria Thun ne connaissait pas le doute. À partir de cette sécurité, elle créait sa force.

Mais elle a donc fait de nombreux essais ?

En cela il en alla moins de s'interroger impartial, sur la nature, que d’expériences comparatives simples servant à confirmer une pensée - et ce furent de hautes pensées. En cela se tient à l’arrière-plan, qu'elle se sentait mandatée par une haute sphère. Cela commença dans les années 60. Elle rentra en rapport avec beaucoup d’humains, qui étaient fascinés par son travail. Il s’en suivit finalement des congrès et invitations à travers le monde dans les années 90. Elle a à cela élaboré et affiné la systématique en pratiquement d’innombrables autres séries d’essais,  fondé astronomiquement-astrologiquement et présenté comme un système fermé. Elle a rendu proche cette manière d'agriculture cosmologique à travers sa personnalité et manière si simplement et clairement que les nostalgies dormantes dans les humains ont été soulevées à nouveau par l’antique sagesse cosmique.
Il est intéressant de noter que souvent précisément ces personnes qui se tenaient encore fortement dans la structure de la culture d’entendement ou de sensibilité, entrèrent en relation avec Maria Thun. Elle a toujours apporté des résultats indiscutables, à savoir ceux qui sont liés à la relation très pratique avec la nature, pas tant des résultats d’une recherche spirituelle. Son côté volontaire accentué rendait presque impossible de remettre en question quelque chose et s’accrochant à cela  de conduire avec elle une conversation de compréhension. De Rudolf Steiner, nous connaissons la déclaration selon laquelle les résultats de recherche des sciences de la  nature conduisent dans le matérialisme, alors que les résultats de la science de l’esprit fondent conception de la réalité imprégnée d’esprit.

Mais comment est à s'expliquer la réussite ?

Elle a avant tout trouvé écho là où les humains se tenaient devant la porte de l'âme de conscience. C'est une situation paysanne universelle. Le monde de la paysannerie a préservé jusque dans le 20e siècle une grande partie du sentiment et de la pensée médiévale. Ce fut un grand trésor. Forces morales et instincts qui se sont depuis longtemps perdus dans la modernité, furent encore actuels. Elle s’est adressée à ces forces et instincts et leur a donné une caisse de résonnance. À la systématique cosmologique, on pouvait se tenir. Le cours agricole de Rudolf Steiner fut donc, compte tenu des hautes exigences de science de l’esprit et formations conceptuelles de sciences naturelles, ressenti comme difficile, oui :  inaccessible. Ici était seulement, sensible de la clarté ; une bouée de sauvetage. Cela vaut particulièrement pour les pays dans lesquels l'âme ‘entendement a été cultivé pendant des siècles, comme le monde roman de l'Europe du Sud. Mais cela vaut aujourd'hui de par le monde entier. Ainsi, Maria Thun s’est surtout adressé à la constitution d’âme de ces humains qui, se détachant de traditions liées au sang, en quête de soi cherchent le chemin du déploiement de l'âme de conscience.

Maria Thun s’est également souciée des agricultrices ?

Maria Thun avait une grande volonté d’aider. Elle a vu les besoins sur les fermes, vit quelle implication fournissait justement les femmes. La elle a animé les agricultrices à étudier autonomes l'anthroposophie et à organiser leurs congrès de leurs questions et expériences. « Étudier soi-même, pourvoit à ce que vous parveniez vous-même à un jugement », ainsi elle a impulsé à un travail spirituel. Cela a conduit à ce que, beaucoup se préparaient, les congrès des paysannes, auxquels aucun homme n’était toléré, étaient à façonner en contenu par leurs propres contributions. Ce fut une évolution importante de renforcer les agricultrices dans leur conscience de soi par désenclavement des connaissances anthroposophiques, qui avait poussé Maria Thun jadis et qui aujourd'hui encore continue d’œuvrer fructueusement. Maria Thun était bien sûr le point central.

Nous, les hommes avons pu parfois avoir un petit rire à cause de la forme <émancipation de paysannes>, mais si on se transpose dans la position des agricultrices, leur servitude à la ferme, le débordement de travail dans l'éducation des enfants, du ménage, de la transformation, du jardin, du magasin de la ferme et les repas de tous, alors on voit quelle grande prestation Maria Thun a accompli. C'était son aptitude particulière de laisser les humains parler de leurs problèmes et besoins quotidiens. Cela œuvra, encouragé par sa manière humoristique, formant communauté.

Comment se plaça-t-elle dans la discussion du brassage machinal des préparations ?

Elle a déjà préconisé dans les années 70, l'agitation des préparations avec des machines. Non pas parce qu'elle était enthousiaste technologiquement, mais parce qu'elle vit entre autres à cause de la charge de travail que sinon ça ne se produira pas du tout. Non pas la question de la nature et de l'importance de l'agitation de la main se tenaient au premier plan pour elle, mais portée par sa volonté d’aider, elle chercha une solution technique pragmatique. Elle s’est alors assise avec des mécaniciens et contribuer essentiellement à ce qu’une telle machine ait été construite. L’intéressant, c'est qu'elle a moins pensé maints aspects du Cours agricole de Rudolf Steiner, comme un contexte d’idées à déchiffrer d’abord, mais comme consigne à l’action. Lorsque la crise de l'ESB survint, il était interdit aux agriculteurs et  jardiniers biodynamiques d’utiliser les organes d'animaux de la vache (cornes, intestin grêle, mésentère et crâne) pour la fabrication de préparations-engrais. Promptement Maria Thun médita des alternatives. Si ce ne pouvaient être des enveloppes animales, alors nous prenons des enveloppes du règne végétal qui correspondent à l'animal. Elle vit une parenté des arbres (7 arbres des planètes) avec les enveloppes d'organes animaux en considération de leurs relations aux planètes. Cette correspondance admise par elle, elle essaya de l’utiliser, en ce qu’elle évida un morceau de branche d'un arbre des planètes, par ex. le bouleau, jusqu’à l’écorce environnante (enveloppante).Dans cette cavité elle remplit des fleurs de la plante de préparation correspondante, dans le cas de l’enveloppement de bouleau celle de l’achillée.
Avec la préparation <végétarienne> gagnée de cette manière, elle a immédiatement déployé beaucoup d'expériences comparatives, dont les résultats - selon quels critères ? – l’on conduit à la recommandation selon laquelle ceux-ci, en l'absence d'organes enveloppes animales, pourrait être un remplacement pour celles-ci. Ainsi, elle a reconfiguré les résultats de recherche en sciences de l’esprit au plus haut niveau de connaissance, les effets très spécifiques d'organes d'animaux dans le contexte de l'intégralité de l’évènement des préparations, sur des processus apparemment analogues dans le règne végétal. Elle parla sur ses essais dans sa dernière conférence du congrès agricole à Dornach. Il y eut alors des objections dans les rangs des plus jeunes participants à la conférence. Son absolue orientation à des résultats, dont l'apparition n'était pas compréhensible appela une mauvaise humeur croissante. Elle pouvait se tenir au podium et balancer formellement un de ses travaux expérimentaux après l’autre dans la salle. Avec les préparations végétales comme réponse à la crise de l'ESB s’approfondit plus avant la fracture au sein du mouvement biodynamique en ce qui concerne la compréhension du cours agricole.
Du point de vue spirituel, que Rudolf Steiner suit dans le cours agricole, de telles recommandations apparaissent inappropriées. Elles ne tracent pas la voie par la porte vers l'âme de conscience. Nous aurons naturellement encore à comprendre ce que sont les arrière-plans spirituels de la gestation des préparations, en particulier l’énigme des enveloppes organiques animales. L'âme de conscience vérifie ses idées dans le faire. Là, Maria Thun a fait largement à sa manière. Mais dans le faire les questions apparaissent et aussi les doutes dans la voie choisie. Maria Thun ne connaissait pas le doute, son système de pensée planait par-dessus.

Où peut se laisser tracer la frontière entre le réalisme spirituel et le matérialisme théosophique - où est la limite?

Maria Thun s’était élaboré cette superstructure de l’ordre de l’entendement du système trigonal défini en relation avec le cycle lunaire sidéral. Elle a fait ce système, comme l'intermédiaire entre haut et bas. De haut en bas elle prit en soi les idées de la science spirituelle, les façonna un système fixé au milieu et les plaça avec cette façon pragmatique vers en bas en recommandations pour la pratique. Je vois à la taille incontestable de ses prestations de vie sa tragédie dans ce qu'elle s'est faite prisonnière de son propre système. Mais le grand défi de l'âge de l'âme de conscience est que tout humain en constant auto-examen et -   formation et  dans le passage à travers des abîmes doit atteindre le centre entre les hauteurs et les profondeurs et le renforcer en soi même.

 

Qu'a rendu son immense popularité possible ?

Sa large action  est suspendue volontiers avec ce qu’elle est venue au-devant des nostalgies cachées en la sagesse ancienne des étoiles, mais pas seulement théoriquement, mais dans des instructions concrètes. Ce fut une expression de sa volonté d’aider. Mais elle vivifia par là involontairement unilatéralement les forces d’âme d’entendement et de sensibilité résonnants du passé c'est-à-dire de l’âme de sensibilité. A partir de cela lui fut apporté de la vénération en vis-à-vis, une confiance croyante qui fusionna les humains en une conscience de groupe ou bien de partisans. On peut, non voulu d'elle, voir la conséquence luciférienne de son action. Vis-à-vis de cela se tinrent la systématique et le pragmatisme de ses instructions pour la pratique. Aucun doute ne se tenait de son côté quant à leur efficacité. Les humains se sentirent élevés et entrainés par les possibilités de pouvoir travailler à nouveau avec les étoiles. Malgré tout le grand mérite,  je vois dans le monde entier par la propagation de son calendrier des semis plutôt un affaiblissement du Mouvement biodynamique parce que son approche systématique et par là réductionniste en est une enserrant le monde et masque par là que l’agriculture biodynamique part de l’humain, est un élan de liberté et sa tendance consiste à tous égards, à développer les circonstances particulières d'un endroit du monde dans sa relation au cosmos et à individualiser.

Le travail de Maria Thun sera regardé par beaucoup comme une marque de la manière de gérer biodynamique.  Cette ne sera pas facile à surmonter. Dans de nombreux endroits, elle a décalé le regard pour les fondements de science de l’esprit. Ce fait m’a souvent rencontré comme responsable de section : <le cours agricole> de Rudolf Steiner était souvent seulement à la marge ou entièrement inconnu, mais le calendrier des semis jouissait de prestige et d’une grande diffusion. Ainsi, ce travail de Maria Thun appartient au destin du mouvement biodynamique. Son oeuvre a conduit maints humains à la porte de l'âme de conscience, je chéri ses efforts comme  un haut noble cœur. Ce qui s’est développé  sans réflexion en de larges milieux, aura encore besoin de travaux de transformation. Ce n'est d’abord que lorsque la compréhension à l'égard des déclarations de base de Rudolf Steiner dans le cours agricole grandi, que '«de l’humain est parti », que «l'humain est fait fondement", peut devenir clair qu’à nous humains est affecté la tâche d’implanté en nous le principe de développement efficace de la collaboration de Cosmos et Terre.

 

Manfred Klett  est agriculteur. Il a construit le Dottenfelderhof (avec l'école d'agriculture adjointe). Il dirigea la section pour l’agriculture de 1988 à 2001.

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Les dieux sont-ils dans le cosmos ?


D'après les lettres de lecteur dans « Das Goetheanum »
sur le
travail de Maria Thun


Les nécrologies sur Maria Thun dans le journal <Goetheanum> ont suscité des lettres de lecteurs. Il apparu une conversation qu’on se serait souhaitée du vivant de Maria Thun. Pensée de cette conversation de lecteurs : ainsi Peter Kunz, sélectionneur de céréales, fait remarquer que l'on ne pourrait plus rien trouver de l'Esprit aujourd'hui dans le cosmos, rien du divin. « Tout au plus, des reliquats de toutes les forces œuvrent encore d’après et s’épuiseront de plus en plus. Avec cela, l'ancienne cosmologie devient une sorte d'idolâtrie ».Il suivait en cela une phrase de Rudolf  Steiner dans les jeunes années, que la fondation du monde s’est entièrement déversée dans les humains, et ajoutait : « Il repose dans une profonde tragédie dans l'efficacité de la personnalité de Maria Thun, que justement par elle la vieille connaissance a été renouvelée et trouve aujourd'hui une large réminiscence, oui l'ensemble de l'agriculture biodynamique sera identifié dans le monde entier de manière réflexe avec l'utilisation du calendrier des semis, alors que dans le même temps, l'attention sera détournée de l'endroit où l'avenir tel un germe apparait, et veut grandir, et devenir efficace.[...] de ce que l’humain sera une fois Soleil ». Karl Thess remarqua là-dessus : « Si nous tirons à nous la représentation de Rudolf Steiner, ainsi le cosmos est dans son ensemble plein d’êtres spirituels ». Et plus loin : « Nos efforts en tant qu'agriculteur ou jardinier résident là-dedans, de créer les connexions aux âmes-groupes, dans le domaine biodynamique pas seulement pour rétablir, mais pour renforcer. Ce renforcement est le sens d’œuvrer par les préparations et de considérer les mouvements des astres. ». Thomas Kuhn décrit que Maria Thun avait compris le crépuscule des dieux ainsi que «les puissances créatrices se sont retirées de la terre, ainsi les anges dans le domaine de la lune, les Archanges dans celui de Vénus, les archaï dans celui de Mercure. Mais afin que la vie puisse aller plus loin, ils déléguèrent à leurs descendants, les sylphes, ondines et gnomes, sur Terre, où ils continuent la création dans tous les règnes de la nature -. Espérons ensemble avec les humains, de sorte que la Terre devienne une fois Soleil ». . Peter Kunz répliqua : « Rudolf Steiner exhorta toujours à nouveau ses auditeurs dans le <cours agricole> de soigner cette expérience personnelle et cette relation originelle personnelle aux sol, plantes et animaux et méditativement l’approfondir et la renouveler ». Peter Kunz rappelle à l'observation de Rudolf Steiner que l'intelligence cosmique s’est déversée dans la vie des pensées, et a ajouté : « Cela n’apporte pas beaucoup de prétendre que les résultats de Maria Thun sont prouvés scientifiquement et ont été vérifiés. Car la référence à la conception du monde en cours aujourd’hui ne conduira jamais à la découverte des relations conceptuellement compréhensible et des connexions entre le connaissant lui-même, les processus de la vie dans l'agriculture et les constellations cosmiques ».
« Observer et penser sont les pierres angulaires de notre esprit », explique Liesbeth Biesterbosch, et à cause de cela lui manque dans les jours de semis, la prise en compte du phénomène lunaire réel : «<Lune dans les Poissons> apparaît en février comme une tendre faucille en soirée qui est seulement à voir brièvement dans le ciel du soir. En septembre <Lune dans les Poissons> apparaît tout à fait différent : la pleine lune brille toute la nuit “».  Dans sa contribution (<Goetheanum> n ° 20/2012), elle écrit en outre de la source astrologique arabe de la représentation de trigone et rappelle à ce que Hartmut Spiess dans son étude de quatorze ans sur le Dottelfelderhof (Darmstadt, 1994) ne put confirmer les résultats de Maria Thun malgré un but déclaré. Julius F. Obermaier lui oppose les rapports mondiaux de fréquentations fructueuses avec le calendrier des semis.
Manfred Klett souligne : “Quand sinon est parlé dans le cours (agricole)  de la lune, ainsi en règle générale, en ce sens que ce sont les propres forces de la lune qui agissent dans le terrestre, par exemple dans le minéral, l'avidité du calcaire pour l’action sous-solaire, en particulier que la lune, dans la vie végétale le soin de croissance et reproduction,  la-destruction justement de cette force reproductive dans le cas des mauvaises herbes par l’incinération des semences ou finalement, la réduction des forces lunaires excédentaires dans le sol par l'application de la prêle. Nulle part dans les indications de Rudolf Steiner ne se trouve une systématique dans l'action de la lune en rapport au zodiaque. Une telle systématique contredirait l'esprit du cours, qui est entièrement orienté sur l'activité créatrice libre de l’humain. Le contraire est le cas : comme un fil rouge se tire par le cours la relation  Terre - Soleil et enfin, en ce qui concerne l'incinération des insectes, la relation Terre-Soleil-Zodiaque ». . Il ne faudrait pas « parler du soleil en général. On devrait dire Soleil du Bélier, Soleil du Taureau» Brigitte Coenen regrette que ces critiques soient émises aujourd'hui à titre posthume, et souligne qu'il était essentiel au discours, qui fait un essai, car l'attitude intérieure n'est pas transférable.

Heidi Franzke trouve révélatrice la suggestion de Rudolf Steiner pour la culture des céréales. « Ainsi, il recommande pour la production de qualité de céréales panifiables un semis à proximité de l’été, mais à la place de cela un semis, proche de l'hiver, pour la prochaine culture, pour à nouveau promouvoir forces de germination et reproduction en équilibrant. À mon avis, est exprimé avec cela de conduire le développement des plantes de culture dans un équilibre dynamique des forces, pas seulement en termes de qualité de la nourriture et la reproduction, mais aussi en termes de forces de formatrices et de formation de substances, sur quoi se basent santé, qualité et capacité de replanter nos plantes de cultures sur le long terme. [...] La division du monde végétal, que Madame Thun entreprend en type feuille, racine, fleur et fruits, est très extérieure. En rapport avec les recommandations de semis dans le calendrier sont fixées des impulsions unilatérales pour le développement des plantes sur des décennies. En outre, ne sera ni saisie l’actuelle situation des forces de vie de plantes cultivées dans leur unilatéralité ni abordé les fonctions et processus de vie. »

 

- Articles et courriers des lecteurs parus dans l'hebdomadaire Das Goetheanum au premier semestre 2012

- Point de vue du traducteur