Institut pour une
triarticulation sociale
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Jean-Marc
Decressonnière - L ' «approche anthroposophique» 2.2 L'approche de la théorie de l'action Le point de référence de l'approche de la théorie de l'action 92 est l'action économique dans les entreprises. Interprétée comme une activité orientée vers un but, cette action de l'entreprise résulte "de l'interaction de stratégies subjectives et individuelles et de structures sociales objectives", 93 c'est-à-dire de l'interaction de la stratégie d'action et du contexte de l'action. L'inclusion du contexte structurel de l'action dans la gestion des ressources humaines nous permet de surmonter la perspective réductionniste des approches de gestion des ressources humaines basées aux États-Unis, qui se concentrent unilatéralement sur la stratégie du niveau d'action. 94 En outre, la conceptualisation de la gestion stratégique des ressources humaines dans le contexte du cadre réglementaire légal ouvre la possibilité de réfléchir 96 sur les "conflits d'intérêts entre rationalités économiques et sociales dans la solution de problèmes concrets de personnel "95 , structurellement ancrés, et donc d'inclure dans la considération des qualités de la personne et du travail qui vont au-delà de l'exploitation économique du personnel ressource. 97 92 Dans la mesure où l'approche de la théorie de
l'action adopte une vision intégrative de la stratégie
d'action et du contexte de l'action, elle doit être
distinguée des autres approches du même nom, qui
envisagent l'action uniquement sous l'angle du niveau de
la stratégie d'action. Müller-Jentsch, dans sa
présentation des approches théorétiques pour expliquer les
relations industrielles, distingue les approches de la théorie
de l'action, qui placent l'interaction des acteurs
agissant stratégiquement au centre de l'analyse, des
approches institutionnalistes qui s'intéressent
aux programmes d'action des structures et à leur logique
évolutive ainsi qu'aux prestations sociétales
d'intégration et de pilotage (cf. Müller-Jentsch 1996, p.
50). En sociologie, une distinction est faite entre les
approches de la théorie de l'action et de la théorie des
systèmes. Contrairement à la théorie des systèmes, qui
analyse la société comme un système fonctionnellement
différencié, l'approche de recherche de la théorie de
l'action qui consiste à comprendre la sociologie, issue de
la phénoménologie, de l'herméneutique et de
l'interactionnisme symbolique, s'intéresse au monde de la
vie, c'est-à-dire au "stock de modèles d'interprétation
culturellement transmis et linguistiquement organisé"
(Habermas 1981/Bd. 2, p. 189). 18 Figure 3 : L'approche de la théorie de l'action et ses fondements méthodologiques Les objectifs de l'action économique (personnelle) dans les entreprises ne sont donc pas simplement acceptés comme des impératifs du système économique (raison synthétique instrumentale), mais plutôt remis en question de manière critique pour la légitimité par une compréhension argumentative (raison synthétique communicative).98 Dans la mesure où les objectifs de l'action structurellement ancrés dans le contexte de l'action se révèlent illégitimes à la lumière du "principe moral" de la transsubjectivité,99 il est nécessaire d'intervenir sur un changement du cadre institutionnel des conditions de l'action économique. 100
98 Cf. Oechsler 1999, p. 345 et suivantes. 19 Sur la base de l'approche de la théorie de l'action, le contexte d'action n'est donc en aucun cas considéré comme un déterminant exogène des stratégies de politique d'entreprise qui se situe en dehors du champ de responsabilité de la théorie de gestion des entreprises, mais plutôt endogène, c'est-à-dire que la conception et le développement de structures contextuelles (juridiques) sont attribués au champ d'application de la théorie de l'action économie du personnel (et des entreprises).101 "Étant donné que les mesures de gestion du personnel peuvent modifier la personnalité et les structures de société "102 , du coté la gestion d'entreprise peut contribuer à ouvrir des possibilités structurelles pour une action socialement responsable et un travail digne de l'humain 103 . En résumé, la figure 3 tente d'illustrer graphiquement l'approche de la théorie de l'action, qui est basée sur le paradigme scientifique de l'école d'Erlangen. 2.3 Sur la maniére supplémentaire de procéder Sur la base des considérations conceptuelles formulées jusqu'à présent, la voie suivante peut maintenant être suivie pour la discussion de l'approche NPI (voir Fig. 4) Conformément à l'approche de la théorie de l'action, la première étape sera de se concentrer sur le niveau du contexte de l'action (chapitre 3). La problématisation du contexte social dans lequel se déroule l'action économique est nécessaire dans la mesure où l'approche NPI a la prétention émancipatrice de provoquer un changement de l'ordre social par le biais du développement des organisations. Sur la base méthodologique du constructivisme de l'école d'Erlangen, le système économique capitaliste dominant sera présenté (interprétation culturelle) et jugé en fonction de ses fondements légitimés au moyen du critère éthique de la transsubjectivité (critique culturelle). Suivra la présentation et l'évaluation critique de la légitimité de l'ordre économique associatif conçu par R. Steiner, que l'approche NPI vise à réaliser (réforme culturelle). 100 Cf. Oechsler 1992, p. 273 s. 20 Figure 4 : Aperçu de la procédure Après que la justification des objectifs normatifs et de réforme sociétale de l'approche NPI a été clarifiée dans la discussion du niveau du contexte d'action, le niveau de la stratégie d'action peut être mis en évidence dans une deuxième étape. Il s'agit ici de présenter le modèle de développement de l'approche NPI, y compris le concept de lean management (chapitre 4), et de se demander si elle parvient à transcender le cadre normatif de l'action de gestion des entreprises défini par les structures de l'ordre économique capitaliste et à contribuer à l'évolution vers un ordre économique associatif (utopie sociale), ou si elle ne doit pas plutôt être classée comme une technologie sociale stabilisatrice du pouvoir inhérente au système (chapitre 5). 21 |